Pharmacovigilance des médicaments génériques et
Transcription
Pharmacovigilance des médicaments génériques et
P H A R M A C O V I G I L A N C E Pharmacovigilance des médicaments génériques et apparentés Pharmacovigilance of generic drugs ● M.L. Laroche*, S. Crepin*, L. Merle* RÉSUMÉ. Les médicaments génériques, à grand renfort de mesures incitatives, prennent progressivement leur place sur le marché du médicament en France. Toutefois, la définition officielle du médicament générique suscite quelques points de réflexion, étayés par l’analyse de la bibliographie et deux exemples d’études de pharmacovigilance française. En effet, certains paramètres du médicament générique et de la substitution ne sont pas contrôlés ou le sont mal. Ils peuvent alors conduire, avec une fréquence mal connue, à une inefficacité du traitement ou à la survenue d’effets indésirables. Quelques recommandations sur l’utilisation des médicaments génériques sont proposées : améliorer la qualité des études de bioéquivalence ainsi que la qualité et l’accès aux informations relatives aux médicaments génériques et apparentés, éviter la substitution dans les traitements chroniques et dans certaines catégories de la population (personnes âgées, personnes allergiques). Ces recommandations doivent aussi s’accompagner d’études pharmaco-épidémiologiques bien menées pour mieux préciser les risques réels des médicaments génériques. Mots-clés : Générique - Pharmacovigilance - Bioéquivalence - Médicament essentiellement similaire - Substitution. ABSTRACT. Generic drugs play a more and more important part in the French pharmaceutical market thanks to government incentives. However, the official definition of generic drugs needs careful consideration supported by literature analysis and two French pharmacovigilance studies. Some generics and substitution parameters are poorly or even not controlled. They can thus induce an inefficient treatment or adverse effects, with an unknown frequency. Some recommendations on generics use are suggested: to improve the quality of bioequivalence studies, to improve the quality and the access to generic drugs information, to avoid substitution in chronic treatment and in some population categories (the elderly, allergic subjects). They should be completed by pharmaco-epidemiological studies in order to evaluate the precise risks of these drugs. Keywords: Generics - Pharmacovigilance - Bioequivalence - Essentially similar drug - Substitution. e but affiché de l’utilisation des médicaments génériques est purement économique. Les génériques étant moins onéreux que les médicaments de référence, ils doivent contribuer à la maîtrise des dépenses pharmaceutiques. Cela n’est associé à aucun intérêt pharmacologique ou thérapeutique. En France, diverses mesures pour inciter à l’utilisation des médicaments génériques ont été mises en place : droit de substitution accordé aux pharmaciens, prescription en dénomination commune internationale (DCI), tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) pour les patients. Les génériques sont présentés comme ayant la même efficacité et la même tolérance que les médicaments de référence qu’ils copient. Cependant, la lecture de quelques articles et l’activité quotidienne de pharmacovigilance montrent que les médicaments génériques sont à l’origine de divers problèmes : effets indésirables particuliers, efficacité différente, cela avec une fréquence probablement sous-estimée et pour un coût économique inconnu. L * Centre régional de pharmacovigilance, CHU Dupuytren, 87042 Limoges. La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 MÉDICAMENTS “GÉNÉRIQUES” ET “ESSENTIELLEMENT SIMILAIRES” Il est nécessaire d’envisager deux types de médicaments, les génériques proprement dits et les médicaments essentiellement similaires. Médicaments génériques Un médicament générique d’une spécialité de référence (ou médicament princeps) est un médicament qui a, selon la directive européenne 2004/27 (1) : ✓ la même composition qualitative et quantitative en principes actifs, ✓ la même forme pharmaceutique, ✓ et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence a été démontrée par des études appropriées de biodisponibilité. ● Sur le critère d’identité de composition. L’identité de composition ne concerne que le principe actif. En pratique, la qualité de ce principe actif n’est pas évaluée ; or elle varie 87 P H A R M A C O V I G I L A N C E selon la provenance. Quant à sa quantité, des méthodes de dosage spécifiques existent. À défaut, on se réfère à l’indication portée sur l’emballage. C’est le cas dans les pays en développement, où il n’est pas rare de trouver des médicaments génériques qui, sans être des contrefaçons, sont sousdosés en principe actif, celui-ci pouvant même être absent ou bien remplacé par une substance inerte ou dangereuse (2-4). D’après cette définition, la composition en excipients d’un générique peut alors varier par rapport à celle du médicament princeps. Ainsi, il n’est pas rare de constater la présence d’un ou de plusieurs excipients dits à effet notoire, qui vont intervenir sur la tolérance du médicament générique. Ces excipients sont colligés dans le répertoire des groupes génériques établi par l’AFFSAPS, et des recommandations sont émises pour effectuer la substitution. Enfin, certains excipients peuvent intervenir sur la biodisponibilité du principe actif. C’est le cas, par exemple, lors de l’utilisation de sels constituant des excipients à effet notoire (5). La salification est utilisée pour modifier la vitesse de dissolution du principe actif. L’utilisation de sels dans un médicament générique peut être à l’origine d’effets indésirables ou de modifications de la pharmacocinétique du principe actif. La directive européenne 2004/27 ajoute ce point supplémentaire à la définition du médicament générique : “les différents sels, esters, éthers, isomères, mélanges d’isomères, complexes ou dérivés d’une substance active sont considérés comme une même substance active, à moins qu’ils ne présentent des propriétés sensiblement différentes au regard de la sécurité et/ou de l’efficacité. Dans ce cas, des informations supplémentaires fournissant la preuve de la sécurité et/ou de l’efficacité des différents sels, esters ou dérivés d’une substance active autorisée doivent être données par le demandeur”. Le cas suivant, observé aux Pays-Bas, incite à rester vigilant sur l’utilisation d’un sel du principe actif : deux patients, traités par du chlorhydrate de paroxétine, ont été substitués par le mésilate de paroxétine, un nouveau sel de paroxétine (6). Le premier patient a présenté un prurit généralisé et une récidive de l’humeur dépressive, le deuxième une diarrhée et des nausées. Dans les deux cas, les troubles ont régressé dans les 48 heures après reprise du traitement initial. L’étude a posteriori sur les données publiées selon la méthode d’imputabilité française a permis de conclure à une imputabilité plausible pour les deux médicaments. ● Sur le critère de la forme pharmaceutique. La définition est complétée par cette précision : “les différentes formes orales à libération immédiate sont considérées comme de même forme pharmaceutique”. Ainsi, un comprimé dragéifié peut être “génériqué” sous forme de gélule, de capsule, de granulés ou de suspension buvable s’il satisfait au critère de bio- 88 équivalence. Dans un cas rapporté de décompensation surrénalienne subaiguë avec un générique de carbamazépine donné pendant trois mois, on peut douter d’une telle équivalence entre des formes pharmaceutiques orales (7) : un patient, traité par hydrocortisone pour une maladie d’Addison et par Tégrétol® LP pour une épilepsie, voit son traitement antiépileptique substitué par un générique de carbamazépine. Ce générique avait la même quantité de principe actif, la même biodisponibilité, mais des excipients différents entraînant une formulation différente : le générique n’était pas pelliculé. Il y aurait eu, selon les auteurs, une élévation plus importante du taux sérique de la carbamazépine métabolisant de façon plus rapide l’hydrocortisone par induction enzymatique ; il s’en est alors suivi une décompensation surrénalienne. L’effet inducteur enzymatique est cependant un phénomène progressif qui dépend plus de la biodisponibilité du médicament que de la valeur de la concentration maximale atteinte. Dans ce cas rapporté, les biodisponibilités du princeps et du générique étaient réputées identiques. Le problème de non-bioéquivalence dans cet exemple révèle plutôt la difficulté de détecter les sujets qui sortent de l’intervalle de confiance lors de la réalisation des études de biodisponibilité. ● Sur le critère de bioéquivalence. La bioéquivalence correspond à l’équivalence des biodisponibilités des produits comparés. La biodisponibilité est la mesure de la vitesse et de l’intensité de l’absorption par l’organisme, à partir d’une forme pharmaceutique, du principe actif ou de sa fraction thérapeutique destinée à devenir disponible au niveau des sites d’action. Elle ne préjuge pas de l’action pharmacologique du principe actif. La notion de bioéquivalence tolère une certaine différence entre les temps maximaux du pic sérique (Tmax), les concentrations maximales (Cmax) et les aires sous la courbe (ASC) des médicaments comparés, dans la limite d’un intervalle défini par les autorités de santé. Les problèmes de bioéquivalence avec les génériques sont très souvent rapportés et discutés. ✓ Les études de bioéquivalence sont réalisées dans des groupes homogènes de sujets en bonne santé, volontaires, jeunes (18 à 55 ans), ne prenant aucun médicament, de taille et de poids normaux et non fumeurs. L’utilisation de tels sujets sélectionnés minimise la variabilité intersujet, et le faible effectif réduit la probabilité d’observer une bio-inéquivalence ; ainsi, les sujets qui sortent de l’intervalle de confiance défini ne sont pas détectés. De telles études, menées avec des sujets trop parfaits, ne peuvent pas être représentatives de la population cible à traiter et de la population rejointe finalement traitée. Carter et al. ont réalisé une étude de biodisponibilité, randomisée en double aveugle, avec le médicament de référence et deux génériques du vérapamil chez des sujets jeunes en bonne La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 P H A R M A C O V I G I L A N C E santé et des patients âgés hypertendus (8). Pour les sujets jeunes, la bioéquivalence était mise en évidence, tandis que, pour les sujets âgés, un des génériques avait une concentration sérique maximale (Cmax) et une ASC qui étaient respectivement de 77 et 43 % plus élevées que celles du médicament princeps. Ce générique entraînait un plus grand allongement de l’espace PR. Cet exemple confirme que les études de bioéquivalence effectuées chez des sujets sains sont difficilement extrapolables à d’autres catégories de population. ✓ Les études de bioéquivalence sont généralement randomisées et menées selon un plan croisé à deux séquences avec une période de wash-out. Ces études de crossover étudient la variabilité intrasujet et permettent de définir le risque que prend le sujet quand il passe du princeps au générique et vice versa. Toutefois, les études “dose unique” sont préférées aux études “doses multiples”, alors que la plupart des médicaments nécessitent la prise de plusieurs doses avant qu’un état d’équilibre soit atteint et avant l’apparition d’une efficacité thérapeutique. L’utilisation d’une dose unique ne peut pas donner d’indication sur l’accumulation des métabolites pharmacologiquement actifs lors d’un traitement prolongé. ✓ Les études de bioéquivalence sont parfois réalisées avec le dosage le plus faible d’un médicament, les résultats étant ensuite extrapolés aux dosages supérieurs. C’est, par exemple, le cas de la clozapine, dans le traitement de la schizophrénie. Les études de bioéquivalence ont été effectuées chez des sujets sains à la dose de 25 mg, considérant qu’elle était similaire à une dose de 100 mg chez les schizophrènes. Cependant, des cas de reprise des symptômes psychotiques sont signalés avec un générique de la clozapine (9). ✓ Un malade peut recevoir différents génériques lors des renouvellements de son ordonnance pendant la durée de la prescription, le médecin ne contrôlant pas la délivrance du médicament générique. Les études de bioéquivalence comparent chaque générique avec le princeps, mais jamais un générique à un autre. Si un générique est plus biodisponible que le princeps et un autre moins biodisponible, la différence de biodisponibilité entre ces deux génériques est la somme des différences entre chacun et le princeps. Statistiquement, la chance d’avoir une différence importante de biodisponibilité est faible, mais elle n’est pas nulle (10). ✓ Un certain nombre d’études pharmacologiques et cliniques suggèrent que la substitution par un générique s’accompagne d’un risque d’échec thérapeutique ou d’une augmentation de l’incidence des effets indésirables, surtout pour certaines catégories de médicaments et de populations de malades (11). Ainsi, il est rapporté des problèmes de bioéquivalence avec les médicaments cardiovasculaires (digoxine, propranolol, anti- La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 arythmiques [12], vérapamil), les psychotropes (chlorpromazine, amitriptyline, thioridazine), les anticonvulsivants, les contraceptifs oraux faiblement dosés (13), les inhibiteurs de la pompe à protons (14), les anticoagulants oraux (11). Une variation de biodisponibilité avec les médicaments à marge thérapeutique étroite est plus inquiétante, car elle peut entraîner des problèmes graves. Les catégories de population à risque lors de la substitution sont notamment les personnes âgées (15, 16), les sujets avec des troubles mentaux, ceux ayant des troubles gastro-intestinaux, une insuffisance rénale ou hépatique (17). La spécialité de référence est protégée par un brevet, d’une durée de 20 ans en général. Elle bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) après le dépôt d’un dossier pharmaceutique, toxicologique et clinique. Lorsque le brevet tombe dans le domaine public, le médicament princeps peut être copié. Le médicament générique bénéficie alors d’un dossier allégé de demande d’AMM. Ce dossier comporte une partie pharmaceutique (à l’exception des parties pharmacologiques et toxicologiques et des résultats des essais cliniques), une partie bibliographique et une étude de bioéquivalence. Le décret du 13 mars 1999 concernant l’article L. 601-6 établit des critères d’exonération des études de biodisponibilité pour les génériques. La décision finale d’exonération est prise par le directeur de l’AFSSAPS au cas par cas. On peut ainsi dégager trois situations d’exonération des études de biodisponibilité : ✓ Le princeps et le générique sont fabriqués par le même laboratoire. Le site de fabrication, les procédés et l’origine du principe actif et des autres matières premières sont identiques pour le générique et la spécialité de référence. ✓ La biodisponibilité du générique, compte tenu de sa forme pharmaceutique et de son mode d’administration, n’est pas susceptible de différer de celle du princeps, ou le principe actif ne risque pas d’entraîner des différences significatives en termes d’efficacité thérapeutique ou d’effets indésirables. ✓ Les études de bioéquivalence ne peuvent être justifiées compte tenu de la toxicité et des indications du principe actif, dans le cas d’une pathologie grave par exemple. Identité de principe actif, identité de forme pharmaceutique, bioéquivalence, trois critères définissant le médicament générique, sont donc déjà source d’inéquivalences entre produits. Il y a ainsi mise sur le marché de médicaments proposés comme équivalents, alors même qu’il n’y a pas toujours bioéquivalence dans la population traitée et que l’équivalence thérapeutique n’est jamais testée. On conçoit donc que cela puisse conduire facilement à des effets différents, thérapeutiques ou indésirables. La tolérance et l’efficacité d’un médicament générique ne sont pas strictement évaluées ; la bioéquivalence est réputée suffire pour prédire une équivalence thérapeutique, ce qui n’est pas toujours vrai. 89 P H A R M A C O V I G I L A N C E Médicaments “essentiellement similaires” On utilise parfois le terme d’“essentiellement similaire” pour définir le médicament générique. Ce terme est issu du droit communautaire (directive 65-65/CEE), qui ajoute aux trois critères qualifiant le médicament générique un critère de sécurité sanitaire : “une spécialité est essentiellement similaire à une spécialité originale lorsqu’elle satisfait aux critères de l’identité de la composition qualitative et quantitative en principe actif, de l’identité de la forme pharmaceutique et de la bioéquivalence, à condition qu’il n’apparaisse pas au regard des connaissances scientifiques des différences significatives par rapport à la spécialité originale en ce qui concerne la sécurité et l’efficacité”. Les médicaments “essentiellement similaires” regroupent les génériques et les médicaments bioéquivalents non “génériqués”. Les problèmes d’intolérance ou d’efficacité avec ces médicaments proviennent le plus souvent des excipients. D’après la définition et dans ces conditions, on ne peut donc considérer le générique ayant une composition en excipients différente de celle du princeps comme “essentiellement similaire”. De même, l’utilisation d’un sel du principe actif permet de déposer un dossier allégé de demande d’AMM selon la législation en vigueur encore en cours en France, mais la directive européenne 2004/27 remet en cause ce principe. Enfin, il est à noter que ne sont publiés que des cas isolés d’inefficacité ou d’intolérance avec les médicaments génériques et apparentés. Cela ne permet pas de conclure à l’existence de différences significatives (au sens statistique du terme) entre génériques et princeps. Seules des études pharmaco-épidémiologiques bien menées sur les médicaments génériques et apparentés pourraient apporter des réponses claires en termes d’efficacité et de sécurité. DEUX ÉTUDES SUR LES MÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES ET APPARENTÉS Une étude de pharmacovigilance En 2003, une étude a été réalisée par le Centre régional de pharmacovigilance de Limoges, à la demande de l’AFSSAPS, sur les données de pharmacovigilance française concernant les médicaments génériques et apparentés. Quarante observations, issues de la base de données française de pharmacovigilance pour l’année 2002 et spontanément communiquées par les Centres régionaux de pharmacovigilance pour 2003, ont été analysées. L’imputabilité était peu contestable sur un plan chronologique lorsque la succession suivante était observée : ✓ le princeps était bien toléré, ✓ la substitution du princeps par un générique a posé problème, 90 ✓ le retour au princeps a entraîné une disparition de l’effet observé. Parfois, les observations étaient moins démonstratives, avec une imputabilité moindre. La composition en excipients des spécialités princeps et génériques a été déterminée à partir de plusieurs sources : résumés des caractéristiques du produit (RCP) fournis par le laboratoire ou versions Vidal®, Thériaque, Vidal Pro, Click@doc premier de l’OCP. Ces diverses sources ne fournissaient pas toujours les mêmes données. Quatorze observations concernaient des médicaments de composition identique en excipients. Les effets indésirables observés étaient bénins : “plaques rouges”, “petits boutons”, sialorrhée, nausées, vomissements, vertiges, sédation, tachycardie. La majorité des observations (23 sur 40) concernaient des médicaments ayant une composition en excipients différente sur le plan quantitatif ou qualitatif. Neuf observations à l’origine de manifestations d’allure allergique ou digestive mettaient en cause les excipients suivants : amidon, povidone, macrogol, indigotine, carmin indigo. Pour neuf autres, on observait une modification de l’action du médicament. ● Quelques exemples. ✓ Une biodisponibilité inférieure (sous réserve d’une observance correcte) : ■ Une patiente prenait du Diamicron® 80 mg (gliclazide, excipients : bénéhate de glycéryle, povidone, silice colloïdale anhydre, stéarate de magnésium) depuis plusieurs mois ; son diabète était bien équilibré. Son traitement a été substitué par du gliclazide 80 mg Merck (même composition qualitative que celle du princeps, mais proportions différentes des excipients). Elle s’aperçut quelque temps plus tard que le comprimé ressortait intact dans les selles. La mesure de la glycémie montrait un déséquilibre du diabète avec une glycémie à 3 g/l. L’administration du générique a été interrompue au profit du Diamicron® 80 mg. Il s’en est suivi un retour à la normale de la glycémie. ■ Une femme de 77 ans hypertendue, traitée au long cours avec Isoptine® LP 240 mg (vérapamil, excipients et enrobage : alginate de sodium, povidone, stéarate de magnésium, eau purifiée, hypromellose, macrogol 400, macrogol 6000, jaune de quinoléine, indigotine, cire Hoechst E) à raison de deux comprimés par jour, avait une pression artérielle équilibrée. Il y a eu substitution par du vérapamil® LP 240 mg Biogaran (vérapamil, excipients : polysorbate 80, eudragit E 30D, saccharose stéarate, diméticone, gélatine, oxyde de fer jaune [E172], oxyde de fer noir [E172], érythro- La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 P H A R M A C O V I G I L A N C E sine [E127]). Après 15 jours de traitement, la patiente présentait une maxima à 18 cmHg. L’arrêt du générique suivi de la reprise du princeps a permis le retour à la normale de la pression artérielle à 13/7 cmHg. ■ Un homme de 76 ans était traité pour une hypertension artérielle par Hytacand® 16 mg/12,5 mg et Mono-Tildiem® LP 300 mg (diltiazem, excipients : cellulose microcristalline, éthylcellulose, carmellose sodique, copolymères d’esters acryliques et méthacryliques, monoglycérides diacétylés, stéarate de magnésium, oxyde de fer rouge [E172]). Sa pression artérielle était équilibrée à 15/9 cmHg. Le diltiazem LP 300 mg Bayer (diltiazem, excipients : talc, huile de ricin, povidone K30, amidon de maïs, saccharose) a été substitué au Mono-Tildiem®. La pression artérielle, mesurée à plusieurs reprises, s’élève à 17/10 cm Hg. Après un mois de traitement, le patient a repris le médicament princeps ; la pression artérielle est alors revenue aux valeurs antérieures. ✓ Une libération brutale du principe actif. ■ Un homme de 65 ans ayant une colopathie fonctionnelle prenait de temps en temps et simultanément deux gélules de Duspatalin® 200 mg (mébévérine, excipients : eudragit E 30D et L 30D, stéarate de magnésium, talc, hypromellose, triacétate de glycéryle, gélatine, dioxyde de titane [E171]). Il prenait par ailleurs de manière chronique Corvasal® (molsidomine), Unicordium® (bépridil), Amlor® (amlodipine), Plavix® (clopidogrel) et Tahor® (atorvastatine). La prise conjointe de Duspatalin® et Corvasal® était bien tolérée. La prise ultérieure de mébévérine 200 mg Biogaran (mébévirine, excipients : cire d’abeille jaune, huile de soja hydrogénée, huile d’arachide, lécithine de soja, gélatine, oxyde de fer jaune [E172], oxyde de fer rouge [E172]), deux gélules simultanément en association au comprimé de Corvasal®, a conduit à une hypotension orthostatique majeure durant plusieurs heures. Le lendemain, un effet similaire, mais moindre, était constaté avec l’association d’une seule gélule de mébévérine 200 mg Biogaran au Corvasal®. Les galéniques du princeps et du générique sont différentes. Le Duspatalin® est libéré pour partie dans l’estomac et pour partie dans l’intestin grêle, alors que le générique ne comporte aucun modificateur de libération. La libération d’une quantité importante de mébévérine associée à la molsidomine sur ce terrain vasculaire avec de nombreux vasodilatateurs a conduit à une hypotension marquée. Toutefois, il est à remarquer que la prise simultanée de deux gélules de mébévérine est excessive. Le pharmacien doit faire attention à ne substituer qu’avec des médicaments ayant les mêmes modalités de libération au cours du temps : un produit retard ne doit certainement pas être remplacé par un produit à libération immédiate. La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 On observe également des problèmes d’incompréhension du principe de substitution. ■ Un homme de 75 ans était traité pour une insuffisance cardiorespiratoire par du furosémide 20 mg Gé (deux comprimés/j), Kardegic® 160 mg (aspirine), Fonzylane® 150 mg à raison de deux comprimés/j (buflomédil), Combivent® (ipratropium bromure, salbutamol) et Serevent® (salmétérol). Le Fonzylane® a été substitué par du buflomédil 300 mg Gé®. Le patient a alors confondu le buflomédil Gé et le furosémide Gé, et a pris deux comprimés de buflomédil Gé et deux comprimés de Fonzylane® à la place de deux comprimés de furosémide Gé et un comprimé de buflomédil Gé. Il s’en est suivi une hypotension orthostatique. ■ Un homme de 74 ans a pris pendant 4 jours de l’allopurinol 200 mg Biogaran (deux comprimés/j) au lieu d’acébutolol 400 mg Biogaran (deux comprimés/j). Il a été victime d’un malaise dû à un sevrage brutal au bêtabloquant. Le conditionnement de ces deux médicaments est semblable, avec la même présentation et le même graphisme ; les comprimés sont ronds, blancs et sécables. Les deux médicaments se terminent par “ol”. Le pharmacien avait fait une erreur de délivrance ; le patient ne s’était pas aperçu de l’erreur. La substitution effectuée par le pharmacien conduit à donner au malade un médicament dont le nom ne ressemble en rien au nom du médicament prescrit ou au nom du médicament antérieur, sauf dans le cas où le médecin prescrit en DCI. Souvent, le pharmacien ne mentionne pas de façon suffisamment explicite le fait que le nouveau médicament se substitue au précédent ou à celui qui est prescrit. Mentionner l’équivalence sur la boîte ne suffit pas, faire la même mention sur le double de l’ordonnance, déjà souvent peu lisible, n’est pas toujours assez clair. Le problème est encore plus compliqué lorsqu’il n’y a pas identité de présentation lors de la substitution : si l’identité dans les formes pharmaceutiques se rencontre, l’identité de présentation entre les conditionnements substituant-substitué est exceptionnelle. Une difficulté supplémentaire pourrait être liée au problème de sécabilité des comprimés, source fréquente de mésusage chez la personne âgée ; le problème n’est cependant pas spécifique des génériques, mais la substitution peut le faire apparaître. De plus, les conditionnements d’un fabricant de générique donné ont souvent un aspect voisin pour des médicaments très différents (18). Cela facilite les confusions aussi bien de la part du pharmacien que du malade, d’autant plus que les dénominations communes internationales sont de compréhension difficile pour les patients. Enfin, certaines pharmacies peuvent changer fréquemment de fournisseurs de génériques, augmentant ainsi le risque de confusion et d’inobservance. 91 P H A R M A C O V I G I L A N C E Bien que l’on ne dispose que de peu d’observations en raison du manque d’exhaustivité et de la sous-notification, plusieurs conclusions peuvent être dégagées : ✓ La substitution d’un princeps par un générique a priori identique dans sa composition n’entraîne pas de problèmes majeurs. ✓ L’adjonction d’un excipient, colorant ou autre, peut entraîner des manifestations qui sont le plus souvent d’allure allergique. ✓ L’adjonction d’un excipient ou le changement d’une composition complexe en excipients (formes à libération prolongée) peuvent entraîner une moindre biodisponibilité ou une modification de la cinétique d’absorption. Ces effets sont particulièrement gênants dans le cas de maladies chroniques bien équilibrées avec le princeps. ✓ La substitution est à l’origine de confusions (superposition des traitements, arrêt du traitement), essentiellement chez les personnes âgées. Lors de cette étude, la composition en excipients d’un générique donné pouvait différer selon les sources bibliographiques consultées. Parfois, l’information relative aux excipients à effet notoire n’était pas retrouvée ou était erronée dans le répertoire des groupes génériques et dans le Vidal®. Et même si l’information figure dans les deux documents, il y a souvent des discordances (19). De plus, les données inscrites dans le RCP présentées dans le Vidal® 2003 pouvaient parfois différer entre le princeps et les génériques : le furosémide du Lasilix® est présenté comme tératogène chez l’animal, alors que le furosémide des laboratoires Lavoisier et Renaudin ne le serait pas. De même, la liste exacte des génériques a été difficile à établir, du fait que certains médicaments sont sur la liste ayant l’agrément de l’AFSSAPS, alors que d’autres, considérés pourtant comme des génériques, n’y apparaissent pas. De nombreux génériques n’ont pas de monographie dans le Vidal®, et sont donc mal connus des prescripteurs. Exemple de l’allopurinol : des problèmes de substitution L’allopurinol, vieux médicament indiqué dans le traitement de la goutte, est commercialisé en France sous le nom de Zyloric® pour sa forme princeps. Durant les années 1998 à 2000, huit médicaments génériques du Zyloric® se partageaient le marché. Dans une étude ayant pour objectif de comparer les effets indésirables imputables au Zyloric® et à ses génériques, les observations de la base de pharmacovigilance française des années 1998 à 2000 ont été recueillies (20). génériques que sous Zyloric® (24 % versus 6 % ; p < 0,002). Les génériques les plus souvent impliqués dans la survenue d’un effet indésirable contenaient des excipients à effet notoire (huile d’arachide, huile de soja, lécithines de soja, sorbitol). Cependant, aucun effet grave et irréversible n’avait été constaté. L’arrêt de l’administration du générique a toujours été suivi d’une évolution favorable. Tableau I. Observations concernant des effets indésirables imputables au Zyloric® ou à ses génériques, 1998-2000, France. Zyloric® (n = 174) Génériques (n = 33) p Effet indésirable cutané 83 (48 %) 23 (70 %) < 0,03 Effet indésirable hépatique 31 (18 %) 2 (6 %) NS Effet indésirable hématologique 30 (17 %) 5 (15 %) NS Autres effets indésirables 29 (17 %) 3 (9 %) NS L’analyse des données de l’Union régionale des caisses d’assurance maladie (URCAM) du Limousin pendant la période de mars 1999 à décembre 2000 a montré que la fréquence du retour au Zyloric® après traitement par générique ne semblait pas liée à la composition en excipients à effet notoire. Lorsque le patient souhaitait revenir au médicament princeps, il n’avait pas forcément été constaté d’effet indésirable avec le générique. D’autres facteurs semblent intervenir : psychologique, rupture de stock à la pharmacie, baisse de motivation pour la substitution ou la prescription de génériques. En revanche, le non-retour au princeps après la délivrance d’un générique était plus fréquent pour les génériques de composition identique à (ou voisine de) celle du princeps, ce qui indique que ces médicaments étaient mieux tolérés. Ces génériques sont aussi peut-être plus souvent prescrits ou substitués par le médecin ou le pharmacien. Ces résultats doivent donc inciter à veiller, lors de toute substitution, à la composition en excipients à effet notoire du médicament générique qui est proposé. Pour les spécialités de référence ne contenant pas d’excipients à effet notoire, il faut privilégier la substitution par un générique n’en contenant pas non plus. Si la spécialité de référence contient un ou plusieurs excipients à effet notoire, il est recommandé de choisir une spécialité générique contenant le (ou les) même(s) excipient(s) à effet notoire, ou une spécialité générique partiellement ou totalement dépourvue de ces excipients à effet notoire. AUTRES PROBLÈMES SOULEVÉS PAR LES GÉNÉRIQUES Cette étude a montré une proportion significativement plus importante d’effets indésirables cutanés sous génériques (tableau I). Les personnes ayant des antécédents allergiques semblaient présenter davantage d’effets indésirables sous 92 Si un effet indésirable survient, il est particulièrement fâcheux de ne pas pouvoir l’attribuer au médicament réellement administré. Ce problème se pose par exemple avec La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 P H A R M A C O V I G I L A N C E l’isotrétinoïne. Ce médicament est tératogène ; c’est pourquoi son utilisation doit s’accompagner de précautions strictes qui ont été élaborées au fil des années par l’AFSSAPS au vu des données de pharmacovigilance avec l’emploi du princeps. On observe cependant des grossesses sous isotrétinoïne. Depuis peu, des génériques sont apparus sur le marché. Même si leurs conditions de prescription, de délivrance et d’emploi sont les mêmes que pour le princeps, il est à craindre que du fait des habitudes prises, les femmes qui se voient prescrire le princeps et obtiennent un générique en officine fassent mal la relation entre ces deux produits et ne réalisent pas qu’elles ont reçu un médicament au potentiel tératogène si le pharmacien n’accompagne pas la substitution d’un message clair. Le nombre de grossesses sous isotrétinoïne risque d’augmenter. On sait que la visite médicale est moins opérante dans le domaine des génériques, alors même qu’elle est active dans le domaine des princeps. Elle apporte au prescripteur une information, même si celle-ci peut parfois être contestée. Nous avons pu observer que lorsqu’un médicament est “génériqué”, le fabricant du princeps a tendance à moins s’intéresser à son médicament, qui devient ipso facto un “vieux médicament”. Par ailleurs, on constate que la visite médicale concernant les génériques a tendance à délaisser les médecins et à s’orienter davantage vers les pharmaciens. La substitution est effectuée par le pharmacien ; le plus souvent, le médecin n’est donc pas au courant de la nature réelle du médicament donné. Si un effet indésirable survient, il est signalé au médecin, qui l’attribue au médicament qu’il a prescrit et non à celui qui a été délivré, et dont il ignore le nom. Le pharmacien n’est a priori pas consulté devant ce problème de pharmacovigilance. Les deux personnes qui sont directement au courant de la nature de la substitution – le pharmacien et le malade – sont ainsi les moins susceptibles d’entrer en contact avec le Centre de pharmacovigilance. Cela fait que, globalement, comme la substitution s’effectue en général des princeps vers les génériques, on tend à sous-évaluer la fréquence des effets indésirables liés aux génériques. Cette sous-notification en pharmacovigilance est facilitée aussi par le fait que le principe actif d’un médicament générique correspond à un produit déjà un peu ancien, comme mentionné préalablement. Or, l’expérience montre que l’on a plus tendance à signaler un effet indésirable avec un médicament récent qu’avec un médicament ancien et a priori mieux connu. La substitution fait que le pharmacien devient un prescripteur. C’est pourquoi nous nous interrogeons sur les problèmes de responsabilité qui en découlent, en dehors de tout acte médical. La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005 Comme le médicament générique n’apporte, par définition, aucune amélioration du service médical rendu, il peut être considéré comme un produit commercial, ayant perdu une partie de son statut de médicament, tendant à ne plus avoir qu’un intérêt économique. Dans cette logique, il est nécessaire que le surcoût des effets indésirables liés spécifiquement à la substitution par des génériques non équivalents aux princeps soit inférieur à l’économie liée à l’emploi de ces génériques en remplacement des princeps. La définition du médicament générique par la directive européenne 2004/27 déjà citée, reprise partiellement dans la loi française du 13 août 2004, est élargie puisqu’elle englobe maintenant les différents sels et autres dérivés d’une même substance. Toutefois, elle ne précise pas qui décide (et comment) que ces nouvelles substances ont des propriétés sensiblement identiques au regard de la sécurité et/ou de l’efficacité. Cette nouvelle définition n’aborde toujours pas les questions de la bioéquivalence en général ni celles des excipients. Il est à craindre que les problèmes soulignés précédemment persistent. PROPOSITIONS Quelques recommandations peuvent être proposées pour la substitution par les génériques : ✓ améliorer les informations relatives aux médicaments génériques et apparentés en termes de qualité et d’accessibilité, ✓ améliorer les critères de réalisation des études de bioéquivalence, ✓ privilégier la substitution par des médicaments génériques de composition et de présentation identiques à celles du médicament princeps, ainsi que les génériques dépourvus d’excipients à effet notoire, ✓ éviter la substitution lors des traitements chroniques, au risque de les déséquilibrer, ✓ éviter la substitution dans certaines catégories de population, notamment chez les personnes âgées ou les personnes allergiques, ✓ éviter la substitution avec les médicaments à marge thérapeutique étroite, ✓ éviter la substitution entre génériques, ✓ notifier au centre de pharmacovigilance tout problème lié aux médicaments génériques et apparentés, en spécifiant bien qu’il s’agit d’un générique. Force est de constater qu’il est rapporté assez peu de cas d’effets indésirables graves, d’inefficacité ou de bio-inéquivalence, mais n’est-ce pas l’arbre qui cache la forêt ? De très rares études se sont intéressées à l’efficacité réelle ou à la 93 P H A R M A C O V I G I L A N C E tolérance d’un médicament générique versus le princeps au travers d’essais randomisés. Dans une étude anglaise, 1 182 patients recevaient le princeps du propranolol et 586 un générique. Le taux d’incidence des effets indésirables était significativement plus élevé (de 40 %) dans le groupe générique que dans le groupe princeps (34,6 % versus 24,8 % ; p < 0,0001). La comparaison de fréquence des effets indésirables dans ces deux groupes n’était pas l’objectif de l’étude ; des biais existaient (21). Cependant, ces résultats obtenus dans la pratique générale doivent inciter à rester vigilant. Des études pharmaco-épidémiologiques deviennent nécessaires pour évaluer – en pratique réelle et à l’échelle de la population – l’utilisation, l’efficacité et la tolérance des médicaments génériques. Le principe de précaution doit être appliqué dans ce domaine. ■ 6. Vergouwen AC, Bakker A. Adverse effects after switching to a different generic form of paroxetine: paroxetine mesilate instead of paroxetine HCl hemihydrate. Ned Tijdschr Geneeskd 2002;146:811-2. 7. Vergely N, Mounier C, Guy C, Millot L, Estour B. Generic carbamazepineinduced subacute adrenal insufficiency? Ann Med Interne 2002;153:481-2. 8. Carter BL, Noyes MA, Demmler RW. Differences in serum concentrations of and responses to generic verapamil in the elderly. Pharmacotherapy 1993;13:359-68. 9. Mofsen R, Balter J. Case reports of the reemergence of psychotic symptoms after conversion from brand-name clozapine to a generic formulation. Clin Ther 2001;23:1720-31. 10. Rheinstein PH. Therapeutic inequivalence. Drug Saf 1990;5:114-9. 11. Colaizzi JL, Lowenthal DT. Critical therapeutic categories: a contraindication to generic substitution? Clin Ther 1986;8:370-9. 12. Reiffel JA. Formulation substitution and other pharmacokinetic variability: underappreciated variables affecting antiarrhythmic efficacy and safety in clinical practice. Am J Cardiol 2000;85:46D-52D. 13. Keith LG, Oleszczuk JJ, Stika CS, Stine S. Generics: what’s in a name? Int J Fertil Womens Med 1998;43:139-49. 14. Farinha A, Bica A, Pais JP et al. Bioequivalence evaluation of two omeprazole enteric-coated formulations in humans. Eur J Pharm Sci 1999;7:311-5. R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Directive 2004/27/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 modifiant la directive 2001/83/CE instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain – Journal officiel de l’Union européenne n° L136 du 30/04/2004, p 34-57. europa.eu.int/comm/secretariat_general/sgb/droit_com/ pdf/directive/fr200510.pdf 2. Petralanda I. Quality of antimalarial drugs and resistance to Plasmodium vivax in Amazonian region. Lancet 1995;345:1433. 3. Ten Ham M. Counterfeit drugs: implication for health. Adverse Drug React Toxicol Rev 1992;11:59-65. 4. Roy J. The menace of substandard drugs. World Health Forum 1994;15:406-7. 5. Lancelot S, Miccalef J, Blin O. Conséquences cliniques de la salification des principes actifs et des excipients. La Lettre du Pharmacologue 2003;17:130-2. 15. Gerbino PP, Joseph AS. Multisource drugs: implications and concerns in the geriatric population. Hosp Pharm 1993;28:96-8,101-2. 16. Lamy PP. Generic drugs and the elderly. Another view. J Am Geriatr Soc 1984;32:92-4. 17. Meredith PA. Generic drugs. Therapeutic equivalence. Drug Saf 1996;15: 233-42. 18. Pathak A, Senard JM, Bujaud T et al. Medication error caused by confusing drug blisters. Lancet 2004;363:2142. 19. Taboulet F, Haramburu F, Latry Ph. Analyse de l’offre des médicaments génériques. Rev Epidemiol Sante Publique 2003;51:415-25. 20. Chauquet S. Les médicaments génériques : équivalence avec le princeps, application à la pharmacovigilance de l’allopurinol. [Thèse] Limoges (France) : université Limoges;2002. 21. Sanderson JH, Lewis JA. Differences in side-effect incidence in patients on proprietary and generic propranolol. Lancet 1986;1:967-8. Les articles publiés dans La Lettre du Pharmacologue le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction par tous procédés réservés pour tous pays. Edimark SAS © février 1987 - Imprimé en France - Differdange S.A. - 95110 Sannois - Dépôt légal à parution Un supplément (Index 2003-2004) est encarté en central p. I-IV. 94 La Lettre du Pharmacologue - Volume 19 - n° 3 - juillet-août-septembre 2005