39. Ethnologie de la boxe (Loïc Wacquant, 1992)

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39. Ethnologie de la boxe (Loïc Wacquant, 1992)
39. Ethnologie de la boxe (Loïc Wacquant, 1992)
Implication durant 4 ans dans un club de boxe du ghetto noir de Chicago :
Loïc Wacquant est un chercheur blanc français qui travaille aux Etats-Unis, il s’implique dans
un club de boxe dans le ghetto noir de Chicago. Il veut prendre de la distance par rapport aux
représentations que l’on a, prendre du recul, se détacher des clichés tels que : « boxe =
barbarie, brutale et archaïque (vieux, hors d’usage) » et « boxe = héroïsme, courage,
idolâtrie ». Il va donc se plonger dans le monde de la boxe et il va aller s’entraîner, recevoir
des coups !
Malgré tout cela, il restera aux yeux de tous l’étranger et son statut ne changer jamais, d’où 2
problèmes se posent :
1. Problème d’intégration : « On est pas une tribu qu’on observe et qu’on passe sur
ARTE !! » « Qu’est-ce que tu regardes ? Il est resté 4 ans, et n’a jamais caché qu’il était
sociologue, tout le monde le sait rapidement ! Quand on appartient à une certaine class
sociale, on ne se trouve pas à sa place habituelle, et cela se remarque vite ; difficultés à
s’intégrer !
2. Problème à comprendre les codes : (valable pour tous les autres sports qui nous sont
inconnus). Difficulté de ne pas partager la culture . Les bons ethnologues la connaissent
normalement (vu précédemment que cela peut aussi être un désavantage !)
La gym est à la fois un sanctuaire (qqchose de fermé, de secret, de protégé, refuge et
difficilement pénétrable) et une école de moralité :
Sanctuaire, car situé dans le ghetto noir, mais avec des règles complètement différentes que
celles du ghetto.
Ce n’est pas seulement une carrière sportive que l’on essai de faire, mais une carrière morale !
On s’adapte à des codes, on suit un règlement, ceux-ci nous changent, notre moral ainsi que
notre caractère change ! Exemple à l’inverse, la délinquance est aussi une carrière morale (on
commence par volé des petits trucs et on se forge une nouvelle identité..
La salle de boxe constitue « un îlot de stabilité et d’ordre où des rapports sociaux interdits audehors redeviennent possibles » :
Opposition entre ghetto et gym ! Il se passe une sociabilité que l’on ne retrouve pas ailleurs
dans ces gyms !Quand on pénètre dans le gym, il y a de nouvelles règles ; tu t’y plies ou tu
pars ! Une fois dedans, on échappe pour un instant à la misère du ghetto. On quitte le danger
des gangs, la terreur, la misère, les quartiers infâmes et tout le reste. Chose à savoir qui est
plutôt importante, c’est que le recrutement des jeunes boxeurs se fait parmis les plus favorisés
du ghetto, à savoir, ceux qui sont à la limite de la vie normale socio-économiquement
parlant ! « Convivialité, confiance, fraternité etc… » ce qui n’existe pas en-dehors. Le gym
est un autre monde, on parle de sport, c’est un espace structuré (Les vieux sont toujours les
premiers debout, toujours les premiers devant les magasins, ils se lèvent tôt afin de pouvoir
structurer leur journée, leur vie ! Aller boxer, c’est être à l’heur, structurer sont temp et son
lieu) avec un ordre social, des prises de parole très ritualisées, avec un ordre hiérarchique
entre les boxeurs et le respect envers l’entraîneur et son siège personnel !
Une pédagogie implicite et non codifiée
Les gestes les plus insignifiants (2 dernières lignes ci-dessus) sont souvent les plus chargés en
sens, car ils rappellent un certain ordre social (pas comme dans le ghetto).
« Une relation d’opposition symbiotique (dépendance) au ghetto »
Respect de l’adversaire. Le geste du coup de poing est codifié pendant l’entraînement. Le
sociologue affrontera un plus faible, on ne tape pas trop fort, sinon représailles encore plus
fortes. Nous sommes en présence d’une violence contrôlée (euphémisation de la violence).
On ne tape pas non plus trop doucement, car il faut aussi montrer qu’on est là, qu’on est le
patron du ring ! Rite de passage d’intégration ; chambrer, souffre douleur.
Pareil dans l’alimentation, Loïc Wacquant dit : « Ils mangent boxe, il dorment boxe, ils vivent
que pour la boxe » ! Comme dans le sport de haut niveau !
Le danger est que la personne ne fasse que ça, ne s’intéresse qu’à ça ! Le jour ou il devra
arrêter, il aura besoin de sa drogue, qui est son entraînement quotidien !
Boxe sport individuel mais avec une socialisation collective
Le coach a certes un rôle important, mais les autres aussi, ceux qui donnent des conseils, qui
entraînent, qui regardent les match pour superviser l’adversaires, etc..
Remarques individuelles du coach entendus par tout le groupe :
« c’est quoi ce bide là ? », « bouge, bouge, tu dors », « qu’est-ce que vous foutez tous les
deux, vous faites l’amour ou quoi ? Je veux des belles droites ! »
On apprend en écoutant les corrections sur les autres ! Ce que dit l’entraîneur à l’un est
valable pour tous ! C’est un rappel à tout le groupe qu’il faut faire attention, c’est une morale
qui s’adresse à tous ! tout le monde se sent surveillé, mais aussi se sentent pris en charge ; une
forme d’existence et de reconnaissance ! Respect du coach, de ses gestes, ses paroles,
acceptation de la douleur, de la résistance à l’effort, on aime la boxe alors on se tait et on se
sacrifie !
Exemple du coach de Laure Manaudou : « C’est une fainéante, elle préfère perdre son temps
avec son copain italien » c’est une attitude typique du coach, alors qu’elle à 20ans, et qu’elle a
quasiment tout gagné !
Des sciences sociales par le corps, en se servant de son propre corps comme outil de
connaissance du monde :
Une critique du manque de distance de L. Wacquant
Il y a eu des critique à cette étude. L. Wacquant était qqun quidistribuait de l’argent aux plus
pauvre, qui avait une fondation pour les ghetto noirs, il payait des voyages à l’étranger pour
certains, il est le seul blanc dans le gym, il est l’étranger. On ne le blâme pas. Les gens sont
gentils avec lui, car il apporte la médiatisation, il pouvait être un tremplin pour eux, celui qui
allait les sortir de là ! Ces recherches étaient donc limitées ; vision un peu trop idyllique de
Loïc Wacquant. Des études ultérieures ont été faites sur ce que ces boxeurs sont devenus.
Beaucoup sont tombée dans la délinquance, les gangs, infraction à la justice, etc…
En conclusion, cela aurait été mieux que ce soit un ancien boxeur noir qui ait fait ce travail
ethnologique !! (malheureusement, il y a aussi des désavantages à cela : « ne s’interroge pas
sur les normes, tout lui semble normal, n’a pas assez de recul, est trop ancré dans la culture de
la boxe en ghetto).
Transmettre une culture, n’est pas toujours positif, comme ce fut le cas de l’exemple de la
boxe. Prenons l’exemple du coach qui ne fait que de râler sur l’arbitre ; quel exemple envers
les jeunes ? Et en tant qu’éducateur ? je me dois d’imposer des tenus, des comportements, des
règles afin d’être respecté et afin d’éduquer les jeunes.
Exemple de C. Constantin : Pose systématiquement protêt pour des erreurs d’arbitrage ! C’est
scandaleux dans ce qu’on transmet dans la culture du sport !
On a 2 possibilités : Soit on utilise tous les moyens pour gagner (pressions sur les joueurs, les
entraîneurs, les arbitres, contestations, etc…) ou soit on se dit qu’il y a une éthique dans le
sport alors on joue, on se fait plaisir et on en subit les conséquences (éventuels erreurs
d’arbitrage par exemple).
40. Ethnologie de la course à pied
L’athlétisme à toujours été une discipline phare, dans laquelle on courait, avec un habit bien
reconnu par tous. Désormais, on court partout. On veut faire du sport hors norme (explosion
démographique comme celle des Beatles). On recherche le mouvement contre-culture qui
émerge. C’est l’arrivée du « Phénomène de masse ». M. Segalen est une ethnologue qui va
voir sur place. Elle enfile des baskets et va courir avec les autres ! Elle prend note des tenus,
des entraînements, pourquoi ils viennent, ce qui se dit ! La course est un véritable
« phénomène « de masse » (USA = 30 mio de coureurs ; 20 Km de Lausanne, participationrecord de 16'000 personnes ; course de l’escalade à Genève pareil !). La course à pied est un
sport très différent des autres, ailleurs, tout le monde se connaît, ici, on court ensemble sans
pour autant se connaître (anonymat).
La course est aussi une « création de rituels » :
« Qu’il soit profane ou religieux, tout rite nous semble pouvoir être appréhendé comme
structures d’actions séquentielles, de rôles théâtralisés, de valeurs et de finalités, de moyens
réels et symboliques, de communication par système codé »
Traduction :
Les rituels sont souvent d’ordre religieux et très codifiés, mais peuvent aussi être des rites
profanes (dépourvu de trait religieux), faits d’action séquentielles et d’actions théâtralisées :
Exemple du rite de salutation (poigné de main, ou B-Boy, Tecktonik salutation, Cécilia
Sarkozy et la révérence devant la reine, …). Autre exemple : Le rituel du footballeur qui
embrasse le terrain lors d’un but, qui mets toujours le même maillots dessous, mêmes
habitudes chez les tennismen (Nadal dans le cul).
Certaines fois, les rituels peuvent choqués, exemple du champion du monde de canoë qui ne
peut pas participer aux championnats du monde car pas de certificat médical ! Il va chez un
boucher et lui demande de signer et de mettre le tampon. Gros scandale ; injure envers la
pratique et la fédération. On se doit de respecter les codes et les rituels, sinon risque d’offense
envers la pratique et les gens. Autre exemple, F. Ohl va aux USA avec ses potes, en soirées,
ils vont chasser se mettre entre 2 qui dansent, ils dansent entre mecs, alors que le rituel là-bas,
c’est d’invité une femme et de danser avec. C’est très mal vu de danser seul et d’attaquer ! Au
début les gens s’énervent puis, les entendent parler français, alors on se calme et on leurs
explique. Dernier exemple : Rituel du podium, si on y va en Jeans ou habit troué, ça ne va
pas, on veut un training du club, sinon on ne respecte pas la tradition, on risque d’offenser !
- Former une « tribu »
Etre ensemble, faire parti d’un groupe
- Reconquête du corps
Vivre autrement son corps ; élément de l’apparence, maigir, se faire plaisir avec son corps,
soigner les apparences
- Reconquête de la ville
Eléments principaux d’une ville : Les véhicules. Il faut vivre contre cette ville et régler les
principaux problème liés aux éléments des villes : l’obésité et la sédentarité ! L’importance
de faire du Sport ; ce qui est important, c’est la quantité d’énergie dépensée dans la journée.
La voiture est devenu un gros problème. Il faut changer le quotidien, pas besoin de faire 1000
sports, rien qu’en changeant les habitudes, on règlera une bonne partie des problème liés à
l’obésité, le diabète et autre ! Troquez la voiture contre vos jambes ou votre vélo. On voit de
plus en plus de parents qui amènenent leurs enfants à l’école en voiture, ARRETEZ !!! On
veut reconquérir la ville ; Pareil pour les rollers et skate : les jeunes sont exclut de partout, ils
se rebellent et rconquérissent la ville à leur goût !
- Microsociabilité
Liens se créés (personnes se connaissant ou ne se connaissant pas encore qui courent
ensemble).
- Mise en scène de l’illusion démocratique
Surtout vu dans les démocraties : On vit dans une société égalitaire, on peut être un ouvrier,
rien ne nous empêche de courir et parler avec un PDG ! On aime cette proximité qu’on peut
avoir avec ces gens si différents !
- Ethique ascétique (tout bien faire), mais bon vivants
Associé au protestantisme et au capitalisme. On se fait plaisir, mais il faut courir les 20km
quand même ; rien ne nous empêche de faire un peu la fête après et de faire des liens sociaux !
- Optimisme des citadins