acte i. scene i. - Notes du mont Royal
Transcription
acte i. scene i. - Notes du mont Royal
Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Ceci est une œuvre tombée dans le domaine public, et hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres L >•*•*- *'- LES L E V X DE IAN ANTOINE D E B A I F. MONSEIGNEVR UE • D T C , D A , 1 I NÇ* O N. A PARIS, Pour Lucas Breyer Marchant Libraire tenant fa boutique au fécond pilier de la grand' falle du Palais. M. D. L X X IIJ. AVEC P R I V I L E G E DV ROY. X I X . E C L O G V E S. TRAGEDIE ANTIGONI. COMEDIE LE B R A V E . C O M E D I E L" E V N V QJT E. IX. DEVIS DES DIEVX B R I S DE L V C I A K . r BIKLîOTHbCA IHUîl.V. ÎWOVAŒKSIS; A MONSEIGNEVR LE DVC P ' A . I ' B N Ç O N. O N O R A N T [douma pm[fkntf CON, T>it»m'atg*d*ç*eieyom ouUk, yom,daiHmmdtuokmtltc Jif^a de plus d'yne façon. Quand yous ne/èrie^jquete&vrt Vemon KO Y,pourtoy^pjJHtn&mr \oftrenomen mesymtiate\i :. Maù ycjlre libérale gnutt'i <<)•<• Iecreinsrop,qu'eUenemefimte \.j Lyn des plus ingrats efiime^i, leyeu mefàuuerd'yntel yieti .;'. -.v Si yousm'aue\eftépropice '.. i.. lufâuicy,ieyousconumtjt -, : n Meleftreenœresdauantogo, . . , Quand au douant de mon onuntge Voftre beau nom icpublinty± •..•'•: \ A.yous,qvideyofhrenature hime\lagemile écriture, Qui bien les perfônagesfait, De mes IE V X tauure ie dédie, OÙ mu Mufèjoafjè & hardie, Dieux,Koys,cr Bergers contrefait. Combien que honteux ieconfejjè, Que bien loin dauant moy ie lejjè ryhoneur dés pechs anciens, •'/ [ Qui ont yu lesfables chantées Susieurfiene reprèfèntces, Aux Teatres Athéniens. CarkûrsyersauoyentlanKfùre, xyuid'yueplMfantebature. - TfapdittoreiHe'desoïattfi ;.-.i" JLt des ckores La belle dance, > Xnchantamgardoit'k codante, Aufindes haaboy&s'trayant sLes hommes dufîecle barbare, ' , ^;! i Bjcjettantcette façonrntre, . v J ; i»-..Oma dédamde lagoufhr. <>;: ; Si'jamajslaTranceprofpere, . . u/ Bn paixfkrifjante,tefiere" Cedegouflementuurmfler. > t ^sv-iwi i YloutauomU musquépttfteî'' -•••>•'.\^ QujTibaudeyr leleuneaprtfie, /.r îV-.'.v. \\z ; Qui leur labeur ne demronti /••!.'..; v.'.cf \?. Quand mon R O Y bénin eJrfi BAef«* Btfis Breres, dfvn bonfakre Biosbeaux depyrerdraekttront. Sinus petites chanjônnétes; .'• • . Q»? ie tien comme des firnettes Bxrites envers mefiré^. Courant parles bouches des Dames ibranlent les rebelles ornes Des barbares plus apurer,. i'en fçay l'artilaMupamiable MeyiendratoufîourspcourabUi Sitoflqueul'ùnploreray. Aufitofiqu'au nom des trois Itérés Et leur tAerePt moy debonaires, Dentayderlesadjureray.. Soit queyoulieryotrpsr la Scène intonner d'yne haute alêne, Des Tyrans lesjôudains malheurs: Soit que chm langage yulgairt, « Cherchiez, du menu populaire, Ouïr les ridicules meurs. Soit que derechef ondepre Voir enfapmidge satyre, ' ' Lu Syhapisvondir des forêts: • •; sdemriiteAepenchante- , • ' " • • • ^ DefarLbesterincanante, Soutins des Satyres folets: Soit qu'il faille d'ynpm plus gra^e, D'yn Hérospage heureux ejy braye, chanter lesfaits auantureux: ïepiis apris à plus d'ynftila, Vourcouriroyyne/p'ritagiki ' Doux en bas,en haut "vigoureux» ' L'ïambe dru iepay rebâtit, Redoublant le pas qu'ilfauthartèïntems&lieu,finstwyoyeri L'Anapciieupaycomtttey a iij Igater ta démarche'•& dune Le CÂore qu'ilfaut convoyer. Itfçay thme afiiete acordee Balanjànt le pefànt spondée, le legkrDaétite ranger. le conoy Ut longue ey la brève; Si Taccent baijjè ouf relève. LeVrançois ne m'efiétranger. fen ayfait de fa touuerture: Çonjèruons nofire langue pure: Keglons-la,telle comme elle efi. Cefiroitgrande moquerie, ... . De maintenir la Barbarie Vourvn vain abus qui nous plaifi. lene/ùisnovicealarime: . Comme vn autre ie m'en cfcrme: t; Autant qu'yn autre j'en ayfait. trouent erreur ienemefiate: Itneporterayl'ame ingrate Dethonneur que ïrance méfait. Of rance ton Empire croiffe:..... Tay que ta valeur.aparoiffè, Soit aux armeidoitanfcauom Seconde-moy :j'ay le courage, Sam dépraver ton doux langage, menmefùré lefaire voir. due nitl me blâmant ne m'outrage, Quy)utrecuidéiem'auant(ige De forger vn parler nouueau. lejùy du commun la parole'. Des bien parlons j'ayme l'école: Tttteur parler te trouuebeau. le m'y regleje m'y conforme: "SA fans donner nouueUefirme, Tel qu'il efltey eu prononcer. Matsfrimntfi propre naturty le y eu que la droite écriture Aux étrangers taille anoncer. Le yray comm'd efi te propofè: (jue nostre parierficompofi Du SonVoyelejy confinant: Voyellesfanent apar elles: Confinantesfins les-Voyelles HefivoMjamais entonant. Tant/bit peu quiton nostre Vfânce, (Mais nostrefaujji acoutumance,) Ai nos Voyelles recherchons: Tentons chacune confinante: Sifaqbns ainfî,ie me Vante çfue troussèrent ce que cherchons. Autant quefimons de Voyeles DifèrantesyaùtantppureBes llfautdelettresàjfùrer. Amant qu'mrow de confonanresy llfaut de marques diferantes, tour chacun Son bien-figuter, Kinfîprenantfidroiteforme, L'écrit au parlerficonforme: AinfilonnoteleVrayfin, DesJyDabts ejy des difibngues, Des brèves ttauecque les longues, Ht du haut rjr du grave ton. Quipar ce chemin ? achemine, Vobfiure ignoranccruine\ ri'enfiignantquelayerité. Ztfait que la langue Trançoi/ê, Ugale au Grec (y Romain,\oifi Saine eyjâuue enJâpuritL O VRAtiCOI s, françov dénature, Ef Franc de bonne nourriture, Ventreprififàuorifiri Afinquela Francehonorée, TSefa langue fort décorée, Comme defisfaits tantprqe^ LES DE ECLOGVES I. A, D E B A I F. A v R o y. ICLOGVï I. v w ^ - . H A R L E , j'auoy joué fis ma bajfi N V D c no%SM^s bergers en mainte cha- M IM ^ kSh^^f, jr mettc ° 2S&°s '* f^v tes jeux & les debats,quand enfonla maigrepauureté,qui me reprend ainfi Vrifc tes chalumeaux,creue ta cornemufè: Au malheureux méfier des Mujès ne famujè. Vauure homme adonne toyplufiofià be/ôngner A quelque œuure de main doit tu puiffes guigner. •. Vayfi/cellesde jonc a cailler des laitages: Tay desformes d'ofier pour faire des formages: Va les tandre en la 'MiUeiey raporte du gain Dont tupuiffès chaffer la mijèrablefaim. vile me dit ainfi : ey j'aîoy défia prendre ECLOG7ES. Mes tuyaux pour les rompre, (y fans plus rien attendre l'alloy ietter aufeu mes eforces de bois, £faites des chanfns de ma rustique "voix: Quand la Uufè yoicy (qui mitiadts Titire TtTirfèpres des Kois) qui l'oreille me tire, Ht me tance difant: Que "veux tu faire icy Mans ce defert, où nul de tes y ers n'afucyt Nul que la yaine Zchon, qui tes chanfons recrie Var les monts cauemeux, eyfemble qu'elle en rie? Tu meurs icy defaim : Vien te monfirerauxlieux OÙ les donneurs des biens,les bons (y riches Dieux Tiennent leurgrande court: ttfay la reuerence Au grand Charle Vafleur des peuples de la Vrance. Mepuu le grand Daphnis nul d'yn cœur plus entier n'a chéri ceux quifont des Mufès le métier. tille.me ditainfi: là deffits iem'éueille Vlein de cretnte cy et êffoir,plein de douce memeitte, Icy la pauurete de frayeur m'étonnoit: Ta Mufi d'autre part bon confort me donnoit. A lafini'arreftay de te choifirpour maiftre, CHARLE, teprefèntant de ma Mufi champefire Tesfauuageschanfns,prefnt de petitpris: Car des petits bergers les prefens font petits. Maisfàuuent les grands Dieux d'vneperfône baffè Un aufii bonne part ontpris ynefoùaff, Que cent bœufs d'y n plus grand, regardansau youloit Vlufiofi qu'à ce que peut leur ofiandeyaloir. C H A R L T,bien queje yienneauecque ma mufètte Veftu en yilageois.dans le poing la houlette, Affubléd'yn chapeaujafùrquenie au dos, Desguêtresfur lajambe, ey chaufiedefabos, ÏCLOGVES. Ta bontépour cela ne laijjèra de prendre En bonne part mon\offrc,eyfans mefaire attendre (Pofible) tu "voudras me départir de quoy ïepuifjè m'adonner aux Mu/es à requoy. V R I N C E, ce queje "Peuricflguère grande chofè Pour tagrandeur,quifau que tout honteux je riofe Te demanderftpeu : ce peu qui ne feftrien, S'il te pfaiftfottroyer,mefroitvn grand bien, le ne "peu cent troupeaux en diuers pafturages, le nefouhette point mille gras labourages, Ky des coustaux de ~vigne,ou cueillir-mille muis'. plus que ce qu'il me faut defirerj e nepuis. le "Peu tantfeulement pour "vn petit ménage Vne matfônpetite : "Vnpetit patturage Pour "vn petit troupeauiauec vn petit clos "Vnpetit champ fertil, pour en viure à repos. Sur tout \ aime les chams:fur tout les Piérides Aiment les chams au filesfontaines liquides Et les "valons cache^ry les bocages noirs, Et des antres defirts les retirefynanoirs. Que Voilasface cas defs "villes gentiles QstjUeayouht garder: je n'aime pointles "villes, Surtoutj'aime les chams : Adon les aima bien, Aufi fit bien Paris le beau Dardanien. oftje puis"vnjour auoir ma maifànnette En des chams qui fôyentmiens:fi comme je fouhette Partoyj'ay tant de bien ! en laifi oùjefiray O les belles chanfbnsqu'a repos jeferay ! Alorsj'ofêray bien,ainfîque fitTitire, D*>ne moins faible "Voixplus hautfûget élire Aprescespafloureaux t Lors je diroy des cteux A ij E C L O G V ES. Lesrourhements certains : ey qui cache à nos yeux L-aLune défaillante, ey qui la monstre entière, Lt quifait apparoir cornuefi.lumière, Oeuures de la nature admirable enfisfaits. De quïfentreprendroy rechercher les ejfaits, son Vrincefi ton aueu: Voire en des Versplusgyaues , De tes nobles oyeux les entreprifis braues Hardy ie chanteroy : Tes ancesires Vaillants leferoy Commander entre les bataillons, Ltchaffèr lafrayeurde leur troupe animée i Sur l'ennemy quifuit leurfoudroyante armée: ttie ne teroypas du grand Henry l'honneur, Hy l'honneur défisfils: Que toufiours le von heur, Ogradpafleur dupeuple,ey Vous mené ey Vomfùtut Contre Vos ennemis : (y que long temps ie Viue Tour chanter Vos Vertus,me comonant le front De palme ey de lorier entrelaffi\en rond. Tay toy petitfiajol:ô petite musette HauJJànt tafoible Voix nefray de la trompette. Garde qu'en te Voulantfinsforces efleuer Ton petitventre enflé tu ne faces creuer: Kepren ton premier tonaryfinsauoir la grâce De charle, n'entre pas en Vne telle audace: Mais,charle,on ncfiauroit étire petit faneur Depuis qu'on entreprend d'entonner ton honneur. Or s'il te pla'tft chaffir lapauureté chetiue, Qui retient les efforts de mon ame creintiuc, Mon humble Mufialors braue s'enhardira Lt dlvn plusgrauefintes louanges dira: Quand lerepos heureux conuenable aproduire Desfruitsdeplus grandprisse laiffera déduire ECLOGVES. DM "vers a mon loijîr polis foigneufèment A fin de contenter ton gentil iugement. Alors ïinuoqueray Apollon pour m'aprendre Vn chemin nonfiayé, par où j'aille entreprendre V» amure tout nouuedu dont ie te chantenty. Apollon à mon aide alors ïinuoquerayy Soit qu'il s'aille bagnant dans la belle eau de Xante, Soit qu'ilprenne le fiais en laforefl plaifknie Dont Vdrnafjè efi Veflu : l'ambre il delaiffira Si charle il m'oit nommer, lefleuue il quittera. Ou pluftofl ta faueurfera ma Vieride, L'argument de mes "vers, & de mes "vers la guide: Ton nomfera par tout : Tu les commenceras, Tuferaiau milieu, à lafintuferas- BRINON.. ICLOCVE II. Vcelles,qui aimeXdes "verdoyant nuages, Ltprès du bruit des eaus lafiaicheur des ombrages, "Vous qui ne dédaigne^, 6 Vymphes aux beauxyeux, Vos champettres chanfonspar ces champeflres lieuxi Aide^maVoix charnpettre.A "Brinonjë "Veu dire Vn chant quefa sidereynefow daigne tire, ••' V» chant ne mon tr'tnon,quefa siaereVnjour Velifèfàhsjetterquelque'foupir d'amour. Vul,itymphes,hè Vous fuit en plus grand' rtuerence Qjtjladoroitlespas'dëVoflrefàinte dance: C'eflpourïuy quetè Veu, Naïades, Voufprier. Voudrie\yous à sVrinonVosprefâns dénier? A Ht' P ECLOGV.ES. . Vuceïïes,commente"^, (amfilabandefôle DesSatyresbouquins yoflrefleurneyiole: si yous dancé^, ainfi ne trouble yos ébat, Btfi yous repofi%,neyousJûrprenne pas) Vucelles commence^, où youi touche^jpucettes, où yousmette^Ja, main toutes chofisjbnt belles: chanté^auecques moy: de Brinon langoureux, Recoraonks amours en ce chant amoureux. Tandis par ces halliers mes cheures cornuJettes Brouteront les jettons des branches nouueUetcs. le ne chante à desfiurds. Ce yalon çy ce bois Défiafitiennent prefts pour reffondre a. ma yoix» Rymp^es,quelmomlointam,queBefôrefiombretffi, Quetfleuue,quelrocher,quellecauerne creufi Vous détint, quand Brinon d'amour tout éperdu Son amtjânglotoit dejjùs t herbe étendu? Bfioyent ce les loriers dont Relicon yerdoye, Oui'eau qui doucement au beau Vermeffè ondoyé, Ou l'antre defirédu roc Aonien, Ouïe Commetcornu dumontvarnafien? Catyousneîhe\a.lorsfitrlesriuesdeSeine, où tamant languiffàntje tamoureufi peine , Couché piteufiment, toute chofi allumoit . Depitkjfirsksxeurdecelkqu^ilaimoit. McfirieslesGeneuriers,eymeJmeslcsBfimes Vlourerentfinmalheur:kso^esjtrgentinés, . Qui nettes parauantcoulayèntparksruiffèaux, BtaurçntdekurspleurSyeytmtdjlertM Touty acourtdes chams: le bejiatl qui s'étonne Défi yoirfitns pasleur,touttriàeïenubronne. . Bcrgers tyVaHoureaux la ne faillirent pas, ECLOGVES. A Ceux cy d'yn train pefânt,ceux là d'yn Yiftepas, Venons des enuirons : ey chacun luy demande, Mais d'où te yient,nrinon,cette langueur fi grande} Louïfityacourtencorestoutmouïke D'auoir contre les loups toute la nuit yeillé, Louïfit le berger qui la bonne nature De nrmon façonna de bonne norriture, Son enfance mttruifant : si toutle grandJçauotr Contre lefeu d'Amour eufi eu quelque pouuoir. Tous les Dieux qui des chas ont le foin ey la garde Viennent de toutes pars : Mercure point ne tarde, Mais toutpremiery voile, ayant atfléfin chef, Htfis talons aifie<\xDoùteyientce mejfibefi (Dit-il) de quel ennuy, de quelle maladie, MifèrableBrinon,as-tuTame étourdief r Ou font perdus tes ]eux quand tu pendois le pris A qui chantpit le mieux d'entre les bons efprW. fauneriy faillit pas, fecouantfûtla tefie De granslis argemék^ynebranlantetrèfle, Ht deGenefisfleuris.Paies y tintfoudain "La panetière auflanc,la houlette en la main. 'i Aufii Tomoney yinKvtt chapeau defiuitage Luy tendaitfur le fionfvngracieux ombrage. La couuertde LorierApouonpastoral, Le bon Dieu medecin,qui eufiguéri fin mal, Si le mal qu'il auoit eufi receu médecine, Ouparenchantemcnts,ou par'yufide racine'. Mou luy-mcfine jadis qui ne s'en put guérir Vres £.Amphryfe,Xuy Dieujôuhctta de mourir. TondeMenaûy vint:deVinynccouronne Affublefischeueux, çrfinfront enuironne: A iiij ICLOGVES, ta peau d'vn Louceruierfur fin dos s'eitandoit, Sa fuite à fept tuyauxfiefon col luy pendoin Tan de Henaley "vint : ejy nous "vîmes fa joue lie Heures toutepeinte,rjr fi.faififtlamoue Qj±ti faitaccoustumédepuisqu'ilentonna tes premiers chalumeaux que l'allas luy donna' QuitepouffeJBrtnon (ait-il) en telle rage? Ou font tous tes troupeaux ?où efleurpafturagel Sçachans nuetuen as du tout quitté lefoin, Sansguidela plus partfont efearte^au loin. A tes pleurs eyfinglots ne~veux tu mettre pofii Ht quoy ?neferas-tu déformais autre chofè Que depleindre ejT languir? Amour de touteecy, Amourlefier Amour ne prend aucun fiucy. On ne "voit point fouler ny les cheures defùeiUes, Hy de Thym odorant les auares Abeilles, Ny de douce rofee au mors de May les fleurs, Hy le cruel Amour nefèfoule de pleurs. Sidere.cepandantque tu languis pour elle. Sidère ton fàucy, ou fin plaifîrlappelle, Veufiigneufede toy,courtfiu les claires eaux Tar les prefyien-fleurisfius les fiais arbrifjèaux. Las Iqueferay-iejhelas! (dit Brinon,a grand'peine Tarmy trilles fanglotsrecouurantfin oléine) Ha Sidère cruelle! Ha, Sidère de fer Qttite plaifde me"votr en ce cruelenfer!. tas, queferayie, helas 1 ilmeplaifi à la chajfè JE ait "venettr,courirtant que ma douleur s'en paffè: U me plaift tout fiuaUwbroffant dedans les bois, Ayant la trompe au col, animer les abboj? Des chiens bien ameute^Jkr la befie élancée. ECLOGVES. llmefrmbledeja,iefèinenmapenfee Qufà trauers les cailloux, atrauers les bottiers Vépictidedans lepoingi'enferre les sangliers: il n'efl montfipierreux nyfitofu bocage, îlyfleuuefiprofond,nyfifâcheux paffàge, Que difposie nepajjè: Hélas, quafiqu'Amour Scpeuflpar ces trauaux adoucir quelque tour! Quafi que pour le mal qu'yn hommeflocheprendre Amour ce dieu cruel'plus douxfipuiffè rendre! 'Las, queferay-ie donc f Bien loin outre la mer le "veux aller bien loin mon âge conjumer: le yeux aller bien loin enynpaïsbarbare, QÙiamaù n'aborda nul naUtonmerauarè: Un ce pats defirt pour le moins écarté, •"•'•' Iepleindray mon malheur en plus grand' liberté. Sous laBi^e gelée en ce pais iray-je Oti la terre efi toufiours blanchiffante de neige! Oui'Océan glacé defjùsfin large dos- Sansfléchirfouilefaixfoufliem les cbartèts! M'en iray-je auxfablons, ou les plaines bruflees Loin tous le chaud Midy s'eflendent reculées! OÙ du Soleil yoifin les Ethiopes noirs Se dejfendent,creufâns des fôuterrains manoirs! Que dy-je, malheureux ! Pour chemin que jeface Amournemelairra : pattout,çy dans iagtaCe;' "Du riorts& du Midy dans lextrême chatenrf. v.'. Bar tout où que j'iraymefidura mon malheur,•• Onfuit bien la chaleur,ohfuit bien la froidure, On change de pais : mais Amour toufioursdure, AmournousfuitpartoutXoutployé ryfl met bas Sous Amour : contre Amour nous ne gagnerons pat. EC L.O GV ES. Apres tant de malheuryn bien ilfaut attendre: Tandis de mesAmoursfus leur efforce tendre Grauon ces chejncteauxiilscroifiroM tous Us fours, Tous les tours auec eux tous croiflre?jnes amours, Veeffès, djûjfift : icy tofire Voete Seul a chanté ces fers, tandis quefus therbette Sous ce chejhefiteillu de tergettcs d'ofier Tour donner a s'amie il laçait >» pannier. iAufès,faites marimeaïrancine agréable, Autant quefes beauté^jne la rendent aimable Auecquesfis yertus, put/quefidouce amour Autant dedans mon cœur s'accroift dejour enjour, Ctuele jeune'Vettplierplantéfin l'eau courante InU/àifinnouuelle àyuêd'œilaugmente. Leuc^nçitf3i[cftnuit,petittroupeau. refit, "Le Soleil cficouche,fisretourné^autet, LE V OE V. • •"•.. .\ ECLOGVï •...•• l i t TINOT. TOI NET. . , ' . . . T E N O T. OyiToinet,quitemeutde chercher cet ombrage Au loinritetous bergers, dans ce defirt bocage! Quand tu pourrou bien mieux,afitsjùrleruiffeau Cixjarroufinospre<^auga<^ouillisdc{'eau\ loindreta douce toix, oufoindreta toix douce (S'il te plaifiit ahtfi) au Kofiignol quipouffé V E C L O G V E S. i Etïktu remplirais tout&ebaïfjèmtn*. Ou là quelque berger d'ynegajure amie Teroitejjày de foy contre ta chalemtr. T.t yous pourruZjônner des chants mélodieux Mettant gages enjeu pour quijouroit le mieux? Mais ou tune dit mot, ou bien ta yoix perdue Icy dans cedejêrtrieftde nul entendue: Vraymentfite dit-onjçauoirfibien chanter, Qjg nul de chanter mieux n'ofiroitji yanter. T O I N E T. Tenot, mon bon amy, ne me contrein de dire, Cequifaitqùalécart ainfiieme retire, il nefaut plus parler défaire ces beaux jeux Entre les Vafloureauxxilsfbnt trop outrageux. Ce qui n'efloit qu'ébat de noflrefimpleyie > Ce/ont trèfles débat pleins de meurdriereenuie. Les iuges, tant ils font de iugement perutrs, Aux pires donneront thonneur des meilleurs yersi Serois-ie pasbienfitdemettrealauanture L'honneur de mes çhanfons pour enfiuffrit l'injure Qupnme donroit à tort îllyaut mieux loind'émoy Mes çhanfons ne chanter qu'aux Nymphes e+ràmoy. TENOT. Tu méfait ébaïr: mais dy quellefurie Tourmente les garçons de nafire bergerie? •-..•• Conte moy ietepridou y'ientcette rancueur Qui des plus grans amis empoifônnele coeur? TOI NET.,,..x lenejçay,s'eUcn'eflfirùefùrUterre HW enferspourtroubltrnoftrepaix delà guerre. Tanty aqu'aujourdhuy il n'eflplut ( o pitié !) 4, EC.LOGVES. Auxchams comme ilfouloit,nulle Traye amitié, tuaisfituveux gagnerdes ennemisfinsnombre Entre les pafioureaux, Ta chanter défions tombre: Et ie gage en \>n rien de tes plus grans amis, O malheur ! tu feras tes plus grans ennemis. "Vois-tu la chalemie, 6 Tenot, que ieporte TeuteyieiUeàmoncolfTulayoUaelaJôrH} Qt£efloit celle quZgon près sebethefinna, Etc'eft la mefme encor que Titire entonna. D'yntieilstcdien Titire lauoit ue Qjsil'auoufiryn Vin auparauantpendue;: ' Elley fit iurqu'à tant que Titire l'y prit, Etlenomd'AmaeiUeauxforeftsenaprit: TuisTy remitencor:&•nuldepuisTitire Comme le bon Egon n'en afieup bien dire: Qui beaucoup ci ans après en Tù/can cnjou* Si bien qu'en tous pais Vn chacun Fen loua, lanetpremièrement l'apporta d'Italie, • \Qui pour lors comme ilput, les tuyaux en ralfti Depuis l'ayant de luy telle ie la rendy, Et tehe comme elle efl,à mon col la pendy. LaToif-tUycher Tenot,riefloitqueielaprifi " Tour lhonneur des joueurs, déjà ie tufiè mifi En cent pièces cent fois: tant mie depUifideltm Tour ce peu quefen/çay tant d'ennemis au'oir: • JEN.OTf." Toinet, il ne fautpas croirefaihfi ton courage: ticfiis pasfifiudain: Volontiers le dommage Suitl'auts trop ltger,e$- nousfaitrefientir TourVn courroux trop court d'Vn troplog repentir. £"C L O G V E S. •; TOINET. le ne tayfaitaufsi : mais ie me délibère Delà "Vouer à Van dans ce boisfolitaire Luy amendant d'Vn Vin : ey certes il lefaut Vuis quf rien qu'ennemis rien elle ne me "vaut. Tout maintenant encor que tu m'es "Venu prendre Icy dedans ce bois iefingeoy de la pendre: Ht quand tu es "Venu déjà ïétois après Vourfaire fur mon "Vœu quelque chant tout exprès. T E N O T. Berger, "Voudrots-tu bien en figrandejeunefjc Quitter la chalemie ? E» ta morne "Vieilleffè Tu pourras affe^joft enfaire à Van "Vn "Veu, Quilors non maintenant de toy luy fera deu. Toutefois, compagnon,f tu n'as rien quefaire Qui te tire autre part, ne "Vueillespas me taire Ce que tu compofiis pour mettre au mefinelieu Auquel tes chalumeaux tu dedirois au Dieu. Icy tout eflbiencoy, nullefueille ne tremble, Bttherbe s'offre a nous : il n'efl rien qui nefèmble D'vnfilence ententiftout autour s'apprefter Vour ouïr ta chanfon,fitu "veux la chanter. TOINET. Tenot,fions-nousdonc : ie ne puis f en dédire, sAy ne le "Voudroy pas, carfur tout ie defire Hftre efcoutéde toy : de mon chant quel loyer vlusgrand que cefluy-cy pourroit-on m'otroyer? PAN Dieu des Vaftoureaux,6 Van Dieu d'Arcadie, s'il eft "Vray que penfànt accoler ton amie 1res dufleuue Ladon,fùrle bord défis eaux Trompétu accolasfeulement des rofiaux: ECLOGVES. Defûreuxfàupirant yne pitcufë plainte Tufisforttrynfôn comme d'yneyoixfeinte: S'il efl yray, que touche'de cette douce yoix Tu du : lamais nefait quefous l'ombre des bois Oufur les hautsfàmmets de quelque offre montagne. Ou du long des ruiffeaux,de yous ne m'accompagne, Ht te ne parle à yous : Htfi lors des rofêaux De cire tu joignis les caue\chalumeaux Inégaux en pendant,faifànt la chalemie, Toy premier inuenteur au nom de ton amie: Si nous te la deuons : Weçoy £yn œil bénin De ma main cefle cy que je penà ton Vin. Van Dieu desVafioureaux,dés mon enfance tendre l'aimay la chalemie, eyj'en youlus apprendre: A peineje pouuo'u alonger tant mes bras Que ma main ateigniflaux rameaux les plus bas: Quandlanot m'inftruifitfibien, que par merueille Lon yenoitpourou'irma chanfon nompareiUe Hn yn âgefibas : lors defçauoir chanter Sur tous mes compagnons j'uffê pu me yanter. Vuis tenfance quitant, quand lajeuneffe yerte, Qui cTynpoUfoleton ma joue auoit couuerte, Me mit au ranc desgrands,j'aimay toufiours de yoir Ceux qui dans nospafttsauoyene bruit d'enfçauoir: Ht tous je les hantay, quifirentquelque efiime Dés le commencement de ma nouuelle rime: Htd'euxiefus aimé:mais,las '.cefleamitié Tut defiruitte bien toflpar yne mauuaiflié D'infinis enuieux, quipar traitreffi enuie Oj£)lsportoycntdesjèrpents.fùr l'honneur de ma yie, De moy mille rapportsfeignirent aux bergers ECLOGVES. 8 Qttj leur ajoufloyentfoy.trob bons &trop légers ils creurent leur menfonge, ey quelque remonfhrance Que leurfiffè,vn long temps m'ont porté malveillance: Ht tout cecy niaduient pour auoirfceu jouer, 0 Van, de ces rofêaux que je-peu te Vouer: 1 e feu te les -pouè'r, puis que dés monjeune âge Vourlesfçauoirfbnnerje reçoy tout dommage, Haï de tant de gens : bon Dieu des Vafioureaux, Las,combien d'ennemis m'acquerroyent ces rofêaux jjeuant que te -pieillifp ! O Van, jeté les Voue Les pendant à ton Vin:eyfi jamaisj'en joue Quyn Voye les Sureaux de grappesfê charger, Sur les ifs leur rayons les abeilles ranger: Qupn Voye le Corbeau le blanc plumage prendre, Ht le Cygne le noir, qui me Verra dept ndre D'icy ma chalcmie : alors qu'on me Verra Y entonnermaVoix,lepoiffbnparlera. Rcçoy-tenbonne part ( ainfid'vn meilleur âge Vienne quelque berger, qui à moins de dommage La dépende d'icy, pour ta gloire enfônner ) E» grépren-Ut de moy qui te la Vien donner. Van, la prenant en gré garde mes paflurages, Ht nourry mes troupeaux, afin que les laitages Ne défaillent jamais à tes autels couuers, Soit aux plus chauds vfie<\\ fait aux plus froids Hiuers. Htfipar mes chantons je ne t'en ren les grâces, le les rendray de cœur. Rom lesfolles menaces, O Van,de mes haineux:& pour leur fille erreur Leur effrits forcené^ effoin de ta fureur. A dieu ma chalemie à ce Vin apendue, Hnfon arbre a ton Dieu par moy Toinct rendue. iCLdG.VEÎ. tyjtgtqiteyepttefiup^nttémoimeentri^yoiX le dépit qui mefait te laijjèr dans ce bois, TENOT. Toufiours pleine de miel, ty pleine de rofie, , De qui lafueille en May reuerdifl arrofie, vletne ta-houchefiit,puis que d'yn fidoux fin lu fiais, mon cherloinet, attremper ta chanfin. Vrayment ie ne croy point,fitu toulois te taire Te retirant ainfifous l'ombre filitaire, Que tout n'enlamentafl. Compagnonu yautmieux Mepri/èr les medits de tesfits enuieux. Mais, mon Toinet, afin que ton chant ie guerdonne, Que te puis-té donner izt yrayment ie te donne Vn beau Kebec que i'ay, defibellefaçon Que tu ne me diras ingrat de ta chanfin. TOINET. Grand mercy de ton don, Tenot, mais que ie layei Maisyois'tule Soleil derrière cefie haye, Comme il s'en ya coucheri Èerger,retiron-nous Astec noftre beftail : yoicy l'heure des Loups. T E N O t. Allons : nous en allant,youdrois-tu point redire Cette belle chanfin qu'encores ie defire? Tsaille-moy tahoulette,ry nous lirons chantant: In chantant, le,chemin ne durera pas tant. MARMOT. ICLOGVES. 9 MARMOT. E C L O G V. E I I I I. IAQVIM. MARMOT. FEEIPOT. I A QJf I N. Y moy,Marmot,qui cfîle paume eypmple maifîre Qui t'a,ainfi donné tousfis troupeaux a.paifîre, ' Ht commentfîfôudain d'y nordyilainporchier Que tu eftois entan, tu t'es fuit yntachierf MARMOT. De quoy tefouets-tu 'tuas bien peu quefaire, laquin, de t'enquérir ainfî de mon affaire. I A C^V I N. O malheureux le maifîre ! o befîail malheureux* Cependant que Marmot de Margot amoureux, QU} a peur qu'en AmourBelin neledeuance, Afin d'entretenir defes dons fa bobance, Tour "vendre le laitage à toute heure le trait, Aux taches ey aux y eaux dérobant tout le lait. MARMOT. Tout beau,laquin,toutbeau : ne me contrein de dire ' Ce que iefçay de toy, quand tu nousfistant rire, Derrière ce buiffon (tu m'entent) aufèntier Qui meine dans les bois. I A QJT I N. Aa, cefutdeuanthicr A l'heure tolontiers, que tu me y'ts défendre , Var le mur dtn jardin, doù je tenoy de prendre Tous les Coins les plus beaux du bonhomme Bigot Queieluy derobaypour donnera Margot. D ECLOGVES. MARMOT. liais pourquoy rompis-tu (creuant en ton courage) la flûte de Pelin, de de/fit & de rage De ne ïauoirgagné?Tufuffes enragé, Si,comment que cefuft, tu ne t'eujjès yange. I A QJf I N. Vrayment cefùj/è-momce n'eflrien de merueUles "De perdre aujugement defibègues oreilles. Que mauditfait Kobin. mais ne te yy- te pas "Parleparoy percé,comme tu dérobas A Toinet yn agneau : quandjà grande Louuette Aboyant après toy te prit à ta jaquette, tlt te la defira imoriftre lafeulement. Si tu le yeux nierje luy donne a,ferment. MARMOT. "Voire da: mais pourquoy ne m'eu f-il pas rendue, Puis qu'il auoitgagé, lagajure perdue? Cet agnelet ( afin que tu le fâches bien) Qtffl chanter je gagnay, de bon gain efloit mien. I A QJ^ I N. A chanter, toy Marmot ? mais us-tu de ta yie A toy pour en jouer, aucune chalemie? Que tu gagnas Toinet ? comment le gagnas-tu? Tu neJouflas jamais que dedans ynfejtu. MARMOT. il ncfàuttju'e/Jàyerfij'enfçay quelque chofe. Pàen qu'il te yaudroit mieux tenir la bouche clo/è, Que d'en faire leffay : Si confus fans loyer Deuant qui que cefaitje y eu te renuoyer. I A Q^V I N. Que tu me renuoiras ? Méprendre à toyj'ay honte. ECLOGVES. i« Tant s'en faut que ïay'peur que je ne tefùrmonte: Ht pour cequetuyaus tufirois dédaigné, Mais tu dirois, yantard, que tu m'aurois gagné, Commetu asToinet. Orje te yeux apprendre, Que lefoible ne doit à yn plusfort fe prendre: Htquele Geay criardnedoitpas fiyanter Ainfî comme tufais, mieux qu'yn Cygne chanter. Dy, quegageras-tu f M A R. Quefirttantde langagei Vois-tu cejle Genijfi ? ey yraymentje la gage Qttjietegagneray : gagne, tulaprendras. Si je te gagne aufii, qu'efl-cc que tuperdrasi I A QJf I N. Tu cuides m'eflonner, parlant ainfi d'audace, Hout d'homme que tu es. Tu as la mefihe grâce Que lagrenouille auoit, qui youloitfolement Contrefaire en creuant du bœuf le muglement. LaiJJon-là le befiail : i'ay mon père ey ma mère Qui nef aillent iamais (eytnajœurleureclere) De le comteraufàir. M A R. Me'ce que tu youdras Ht ie t'y rejpondray, aufii bien tu perdras. I A C^V I N. Voy,tu t'ajfiures bien : monflre donc je te prie, Monflre nous yn petit ta belle chalemie: Ht yoyons-la, Marmot : ie tepry la monfirer. Comme y n pourceau ctyn mors tu t'enfiaisaccoufirer. MARMOT. Ir bien, tu la yerras : eue eft icy derrière, Oujel'auoy laiffieauecmapannetiere. "La yois-tu bien înauetm'a ditquefa chanfin De celle de Helot a tout le mefinefin. * 9 ECLOGVES. I A QJf I N. O queljuge de foin îje le youdroy bien croire: le croirois aufli tbfl que la neigefufl noire. O combien aujourdhuy de tels juges nouueaux, Comme ajhes entandus,jugent des Vafloureaux. MARMOT. Qupy if Koulet luy mefmc en a dit ctauantagef I A QJf I N. Koulet en a dit plus iKa, Koulet efltropfàge, le le cognoy trop bien ; je te jure mafoy Qriil te youloitflatter,oufi moquer de toy. MARMOT. Laifpns-tous ces brocardsity fans plus loin remettre, L'yn ey l'autre difons ce que nous youlons mettre: "Suis que turiof rois gager rien du troupeau, Songe que tu mettras.\ A QAç ya mettre yn yaifpau, Vnbeauyaiffeau debuys, quechèrementje garde, De l'ceuure de Vrancin : aucun ne le regarde Qui pâmant de le yoirfiproprementouuré, Ne s'tnquiere de rrioy douje l'ay recouuré. Sous leyentre Silen le creux du yafê porte Montédeffusfinapte: çyproidifldefirte Qripn yoitfon col nerueux s'enfler fous lefardeau, Comme s'ilahanoitâ porterie yaifpau. Tout alentour de luy y ne yigné rampante, Traîne à mont duyaifpau mainte grappe pendante: Maints amourtauxaifle\ey derrière ey deuant Tsefagettes ey d'arcs touchent l'afhe en auant, Ht maints autres tous nus fans arcs ey fans fàgettes Grimpant â mont les ceps,de tranchantesferpettes Coupent les raiflns meurs en des petits cofins, ICLOGVEJ. II \>'autresfoulent en bas en des cuucs les tins. A l'enuiron du pie maintfàutelant Satyre, LesTygres ey tyons de longues refies tire, Quj conduifent Tsacchus de pampre couronné, Afis defjùs tn char d'ierre enuironné. je mettray ce taiffêaufaii de telle boffure, Tout neuf comme je tu : carpour trayjet'affùre Qt£à ma bouche jamais nul ne l'a tu toucher, liais je te le mettray, combien qu'il mefiti cher. MARMOT. JjumefineouurierVrancinj'ayaufitnetaJJè Boffèe de façon tout de la mefinegrâce, tors qu'elle eft de Cyprès, ry que l'entaillement : Autour eft imagé d'hfioires autrement. Sur le pie où la mer ondoyantefijoue Amphion eflporté firtnDaufin qui noue: -^ Amphion touche tn lut : maintpoiffin écaillé Saute deçà delà, dans la mer entaillé. Maintpoiffin tttncofié, mainte belle tierine Tietautrefur desTons trauerfila marine, EtdetautrecoftémaintTritonmy-poiffbn Sa trompe laifjê là pour ouïrfichanfon. le mettray ce taiffeaufait de telle boffure, Tout neuf comme je tu : carpourtrayje faffire Ouf. ma bouchejamais nul ne ta tu toucher, Maisje te le mettray combien qu'il mefait cher. I A QJ" I N. Ht qui nous jugera ? M A R. Voudrois-tutefiumettre Atelipot quittent ? je t'ofi bien promettre Que nos marches n'ont point ( ey je n'enflatterien) Entre tous les bergers tn plus homme de bien. B iij ECLOGVES. I A QV 1 N. Ouy, je ten croiray.fayfeulement qu'il yienne. MARMOT, le tefùpply qu'a toy, Velipot il ne tienne Que tu ne mettesfinbien tofia nos débats, Mats a luy ny à moy nefauorifipas. F E L I P O T. Quel eftyoftre debatiMAK.le dy que mieux ie chante Que laquin, eyr laquin de chanter mieuxfieyantei Tu orras l'yn ey-t'autre : &, comme tu y erras Que nous aurons chanté, tu nousapointeras. F £ L I P O T. "iyfùisprefide mapart,& ieriaypoint d'affaire De tel empefihement qu'Uni'enputfifie difiraire: S'ilyous plaiflde garderce que tenjugeray, Mais que ce/oit bien tofi ie yous efiouteray, MARMOT. Allons fous ces Veupliersfur la gaie yerdure, Auprès de ce ruiffèau quifiaitfidoux murmure, Koulant/ès claires eaux fit le pierreux grauois: Vousjoindrons à ce bruitgracieux noftre yoix. 1 A Q j r I N. Vrayment tu as raifion de chercher cet ombrage Sous les Veupliers tremblans,pres du bruyant riuage, Afin que Veltpotperde ta rude yoix, Quel'onde effiourdera roulantfuriegrauois. Allons plufiofl deçàfinscefieroche ouuerte Vatfible de tout bruit : de belle moufifie yerte Tout Falentour du creux eflfibientapifif, Ht tout par le defifius de moufifie efi lambrifié: Wegarde qu'ilefibeau :yoycefic belle entrée ECLOGVES. Il Comme de yerdlierre elle eft bien accouftree: Qujlfait beauyoir de là les ruifjèaux ondoyant Blanchir en longs dejlours dans Us pre^yerdoyans! Allom-y Velipot : là tu pourras comprendre Sans que murmure aucun t'empefche de l'entendre, Comme ce beau Marmot fçait doucement chanter, Qui de gagner Toinct ofe bienJe yanter. MARMOT. Chacun berger l'honneur de Vocte me donne, Btlaquin tufiaisbien que i'en eu la couronne. I A QJf I N. Tu fut, il m'enfôuuient. quand on te la bailloit Sur toy tirant la langue ~vn chacun s'en railloit. MARMOT. laquin, tu esfàfcheux : fansfin tu m'injuries, Toufîours tu ne me dis que toutes moqueries: Taiffè tous ces propos, « eft temps de penfir Bar où noftre chanfàn ilfaudra commencer. I A QJT I N. Bien, bien : mais Vclipot, yien fnpeu recognoiflre Doit font les chalumeaux que porte ce bon maiflre: Voyfîce nefont pas les yieux tuyaux caffe"^ J>e Koulet (y Belot ey Toinet ramafjè^j MARMOT, le telaifjèray là, fi tu ne yeux te taire: lié fin à tes brocards : tu me mets en colère, le ne m en puis tenir, rfeft tropfait :pleuflà Dieu, Quffl n'y eujl maintenant quenous deux en ce lieu» I A Q.V I N. Queferois-tu, Marmot ?Felipot, ne t'arrejle A ce que tuoys dire à cettefolle tefle: S Ht) ECLOGVES. ïlfi fume toutfèuljànsy eflre irrité. le meure,fi'j'aydit rien que la yeritéFILIPOT. Que faites yous, Bergers ? cesfacheufès querelles D'injurieux brocards, entre yous nefont belles: Si yousyouleZjtous deux en chantant ya à yis Var jeu yous ejjàyer, j'en diray mon au'ts: Maufiyousneyoule^appaifèryojirenoijé, Vay bien affaire ailleurs,où faut que'je m'en yoijè: Voicy yenirVerrot ey felot ey Belin BtToinet,quipourront a yos plaids mettre fin. LES SORCIERES. AIAQ^DVFAVR. È-CLOGVE MARTINE. V. MAVPINE. V F A V R, dynegentile audace S VyuanSyD Des yieux Grégeois la mieux ejlite trace, Ht des Komains, maugréles ignorant Dey ers hardis nos Mufes honorons: Le chant Sorcier, ey l'amour de Martine, Ht les efforts des charmes de Maupine faitsfous la mit, ores nous redirons. A leur horreur les eaux des enuirons Contrerampans dynefuitte rebourfè Ont arrefié leur trépignante courfe: De cefle yoix le Lyon eflonné, A,nonrecors, le fan abandonné. ECLOGVES. llefloitnuit,çy les aifles du fimme Elatoyent défia toute belle çr tout homme, Eaifint cligner les hfires par les deux, No» des amans les mifirablesyeux. Uns pieds adonc,ey toutedetreffee Martine s'ejlaux charmes adreffiei "Entrefisbras troisfois elle cracha, Entrefisdents trois mots elle mafiha: Etfinrouèt,qui partroisfoisfèjourne Entrefismainsfpar trois fois elle tourne: Vuistoutacoup eyaWne mefinefois Elle reprendfinrouet eyjà yoix. MARTINE. Flammes du ciel quifiiue'KJa charrette De la nuit brune : 6 fous bande ficrette Des dieux des boisfifous nocturnes dieux, Ofius qui fini tous les terrtflres lieux, Tes affres loix les Tartares efioutent, EILefincs les chiens te craignent gr te redouter Quand des enfersfisla terre tufirs Te pourmenantpar les tumbes des mors, O Vrofirpinefi royne aux trois yifiges, Des mots diuins tu monstres les y figes Des jus efpreins tu guides les effets: Ken,s'ilteplaifi,ren mes charmes parfaits, Afin qu'en rien ne cède ta Martine Soit àMedeeoufiità Melufine, Sije retien mon Gilet de retour, Tourne rouet,toume d'yn roide tour. Tout fi taifl ore,ores tes eauxfitaifint, Le boisfitaifijes Zefires s'apaifint, ÏCLOGVEJ. Tout s'ajfiupitfôus la muette nuit: Mais mon ennuy qui pins repos me fuit, MeJe taift pas au dedans de mon ame, La tempeflant d'y nefélonneflâme, Qui tout mon cœur cnueloppe alentour. Tourne rouet, tourne d'yn roide tour. Lefroidferpentfe creue en laprairie liftant charmé : parfincnchanterie, Circe jadis rendit des hommes porcs, fuis les remit en leurs anciens cors: L'enchantement les estbilles détache. Auienne au fi que mon chanter arrache De mon efprxtcette genne d'amour. Tourne rouet,toume d'yn roide tour. Gilet me brufle, ey fur Giletfenflante Ce lorier cy : comme dedans la flâme il a craqué tout à coup allumé. Ht tout a coup je fay >» confumé, Ht n'a laifté tant faitpeu defitcendre. Un poudre ainfi Gilet puiffe défendre llAant répris dufeu de mon amour. Tourne rouet, tourne d'yn roide tour. Ca cetoyfeau,ça cepanier, Toinette: Attache eftroitceite bergeronnette: De trois rtbans en trois nœutfoyentlieX De trois couleursfisai/les eyfis pieds. Laffè les fort : ey murmure en yoix baffe (Celas d'amour contre Giletje laffi) Contre Gilet laffi ce las d'amour. Tourne rouet Journe d'yn roide tour. Delà rofie yn yerdieron yoit naittre Au mois de May : dont le coftéfinestre ECLOGVES. Cache V» ojjètproprepouremomoir, Ht le dextre ha fin contraire pouuoir. Le gauche offet d'amour les cœurs enflâme: Le dextre éteint d'amour la mepneflâme: Toinette, fenen deux parts cegreffet, ContreGilettirele gauche ojjèt, (Serre lefang) pour moy le dextre tire, Afin qu'amour enfin rang le martyre, ït de fin mal je me moque â mon tour. Tourne rouet,tourne d'yn roide tour. Carde lefang : carfiGilet retarde A m'aleger,des drogues je luy garde Dans >« coffret que Kouffc me donna, Var quifiuucnt maint parc elle étonna, Se deffouillant de l'humaine figure, Lt d'y ne Louue affublant la nature. De ces poifins contre luy dés demain Tout le meilleurje triray de ma main: Auec cefàng lefôyé & la moelle D'yn yierge enfant deffèuelypar elle Je luy broiraypour breuuage d'amour. Tourne rouet,tourne d'yn roide tour. Vren cefleaguille,&poin ceiie imagette, Itdy, îetienl'amoureufifagette Contre Gilet,de quijepoin le cœur, Le meurdriffànt d'amoureufe langueur. Gilet atnfi d'yne pointure pire Keçoiue au cœur ce qu'on fait à la cire JAaurépour moy de taflèched'amour. Tourne rouet,tourne d'yn roide tour, forte dehors cefiepoudre,ferrée ICLOGVES. l à où c'eftoit yneMule yeautree: lt jette la (mais ne te tourne pas) Parfis ta tefe en l'eau qui coule a bat. iAe bouge,non : oy commeyefernue, (Ceyienne a bien)rief-cepoint la yenue "De mon aniy fie dois-je croirefou bien Ainfîn amansfont grand' chofi de rienf Mais quijèroit en cette heure par yoye? Harpaut en yain dufùeil de thuis n'aboyé: Gilet renient bienheurer mon amour. Ce/Je rouet, ceffe ton roide tour. Ces charmesfaits, lafirciere Martine Arrefelàfin rouet: Et Mauptne "De tautre part qui d'yn fauts'élança Vu chef, nus brasfischarmes commença. DeyertLoriererJùeiUédansladextre V» long rameau,fous l'ai/fille finettre Pour yn autel troisfois trois gâtons yerd» pJleportoit deyeruennecorners. Lors afin gréchoififfàntyne place torréfie court : ey défi yerge trace Deffus la terre >» cerne tout autour Varondiffànt d'yn égale'contour: Lt les galons dans ce rond elle arrange ïoins trois à trois,mainte parole efrange Vonfinseffec~t,à chef bas marmonnant Sur chaque rang qu'elle alloit ordonnant. Ce fait ainfifi chambrière elle appelle Luy commandant apporter auec elle Vn yieilpannier, auquelmis elle auoit Maintepoifin, qui aux charmes firuoit: ECLOGVES. Outre yn rechaut comblé de braifè ardente Et le mortier : d'yn trepiéla me/chante, TaifîUfînfiege,ey* des drogues triant, • Ce qui htyplut, dit ces mots s'écriant. M A'V.P I N E. O ciel,ô terre,6 mer,je brufle toute, toute d'amour en larmesje m'égoutex Taimet<icot,tsicot ne m'aime point, Et pour l'aimerje languis en ce point. Ve ceVicotU forte kmour me domie, tuais le filon de mon mal ne tient comte, Qj*ija neuf jours, ingrat, paffèr a pu Sans qu'ynefoisfeulementje l'ay' yu. Seroit-ce point autre amour qui le lie, Et qui fait qu'ore en laforte il m'oublie? le fefçauray, telles drogues jefçay Vans ce pannier,pour enfaire l'éffay: Ten-le moy tofr,quej'y prenne,Uichelle, Vefraispauot ynefutile nouuelle: Rien ne défaut que les mots à cecy, charmes cbarme\mon amoureuxfôucy. lAalaffe-moyijefuis je fuis perdue! Veffus mon poing ceflefueiOe étandue. Las [fous ma mainfrapante n'a dit mot. (Qupy, tu t'enris,o mefchante?) Uicot A ce que yoy,m'a donques delaiffèe? Voncila mis en autrefàpenfre? Mais penfe t il en demeurer ainfî? charmes charmeXjnon amoureuxfôucy. Von en yain,non : j'ayfait expérience Vu plusfieret d'yne tellefrience: ECLOGVES. No» enloain non d'ion telart j'ay pris foin, Vour n'en "Vfir à mon plus grand befiin: Ca ce rechaut •.fiufieras-tu la braifi QuiJe meurt toutes ach,qu'ainfi ne s'appaifi De mon amour le brafier adoucy. charmes charme\jnon amoureuxfoucy. De l'encens mafle en ce brafierj'egraine. Ht du pauot lafimeilleufigraine. Comme le tout en Ion rien enfumé Se "Voit enfèmble en ion rien confimé: Ainfî Hicot (fi l'amour d'autrefemme Letientencor) puiffe perdrefi fiâmes Kinfi lefeu dansfincœur allumé D'oublyfumeuxs'enfuye confimé. ' Maisfidansluyyn autrefeu n'a place, Commetencens s'efioule,fi defface La cruauté de Kicot endurcy. charmes charmé\\mon amoureuxfoucy. TelfiitNicot,quclpourla biche aimée Le cerf en rut, ey laforefl ramee Ht la riuiere,ey monts ey plains courant sans repofir, forcenéfimourant, D'Ionfeu cachéfide fruit,ey n'a cure s'amenuifànt ny d'eau ny depaflure: Maisfurieux fins reposfinsrepas, Suitjour ey nuit fi biche pas a pas: lelfiit ïïicot,ey par tellefolie] Mis hors dufins,ey le oiure il oublie, Lp le dormir démon amour tranfi. charmes charmeXmon amoureuxfoucy. Vren ces deux cœurs chon pair de tourterelles, BCLOGVEÎ. ' ls* Qui s'entre-aimans tyneà l'autrefidelles, Voyons cejour en *en couple yiuoyent, Et d'arbre en arbre enfimblefifiiuoyenf. Tant que l'yn yit l'autre yiuant demeure Sans diuorcer : maisaufii tofi que l'heure A l'yn auientj'autre tcy ne y eutpas De fin confortfùruiure le trefpas. Ainfi Wcot m'aimant d'amour naîue terme,loyal, moy yiuant icy yiue, ïtmoy mourant,ne puiffè yiure icy. charmes charme\mon amoureuxfiucy. Nepuiffèy yiure,ains défie la mort. Ces cœurs, Uichelle,enfile (y lajjèfort De ce cheueu, difint (Deux cœurs je preffi v De deux amans d'yne amoureufi leffe) Son cœur au mien accouplé fiitainfi. charmes charmeZmon amoureux fiucy, Vn de ces cœurs de ce cheueu dejfde I » ce mortier,ry dy : te cœur jepile îtj'amolts de tlicot, endurcy. charmes charmé\mon amoureux fiucy. Dans ce panier mainte herbe ey mainte graine i (Que fins les rais d'yne tunefirene De ma main propre en yn temps bicnfèrein l'allay cueillant d'ynfêrpiUon d'erein) > le garde encore-.entre autres la plus chère E» yn pichetla graine defougère, Qu'en plein minuit nous cue'illipnes entan Denifè rymoy la yeillc de Jâintlan. le garde encore ey du nid ey de l'aifle Auecque l'œuf d'yne Orfiaye mortelle, ÏCLOGVES. If du Poulain la loupe prife au front, "Loupe d'amour, brcuuage le plus promu lefçayjejçay comme on lesmiitionne: Lt, s'autre foin de moy il nefè donne, Contre tricot je garde tout cecy. charme charme\monamoureux fôucy. Hais foie moy,qui le temps ey la peine TLnfèmble per ct'yne entreprifè ydme, Tachant mouuoir y nfiercœur, non de chair, Ainçoisje croy,d'imployable rocher: Quand ma chanfôn, qui les astres arrefie, Ketient lesflots,accotfè la tempefle: Surcefelondcfern'alepouuoir Tour à pitié de mon mal l'émouuoir. La nuit s'en ya : auecque la nuit brune Dans l'Océan s'en yaplonger la lune: L'aube défia dechaffànt l'obfcurté, L'air eclaircy reblanchift de clarté: Lejourreuient,non pas iiicot encore. Contre le feu, las ! qui mon cœur deuore Uyjus ny mots nepeuuent rien aufii. charmes cejjè^, (y cejfe mon fôucy. LES A M O V R E V X . ICLOGYE VI- kijfe'Zjlouces brebis ces herbeux paiturages, Taiffe\çy n'eft>argne\de ceschamsles herbages: Autant que tout le jour d'icy yous leuere'Ç, Le lendemain autant yous y retrouuere\. Qui reuiendra la nuit : yos pis en abondance s'empliront P ÈCLOGVHS. tj Rempliront de doux lait : de lait àfitffîfànce Tour charger les paniers defourmages nouueaux, Ht donner a teter a y os petits agneaux. Kobin,en cependant qu'elles broutent therbette, Mon bergerot,tesyeux hors du troupeau ne jette, Mais garde le moy bien,ey me lefay ranger, Que les loups de ces bots ne m'en yiennent manger. "Suis quand d'herbe ilaura toute lapan/èpleine, Mené le fàgementpour boire a lafbnteine. OÙ que tu le menras,ne dot point,fay bon guet, Que le loup cauteleux ne te trompe d'aguet: Tandis me repofànt deffbus cette aubeffine, Sur ce tertre boJJù,de ma chère Trancine Les amours aparmoyfiul ie recorderay, Ltfur mes chalumeaux je les accorderay. Orna belle Vrancine,£r ne y tendra point l'heure Que nousfacions tous deux aux chams noftre demeure, Sans qu'ainfin efiant loin toufiours de mes amours, Ht loin de toutplatfir, ie me plaigne toufiours! Sans toy rien ne meplaifi : maintenant toute chofi Veuantmoy parles chams à rirefidiffiofi, Ht le Soleilfireinde cet Kutonne beau Semble nous ramener encor ~vn renouueau. Ces co&aux yerdoyans de yignés plantureufis Ne refinent de rien que de chanfinsjoyeufis: Varies granges on oit du matin iufquaufiir Geindrefus les raifins tecroue & le preffoir: OÙlegayyendengeur defispies ordjfiuxfoule, Trépignantfur la metfa yendange qui coule: Mais fans toy tout ceey ne me peut confbler, tAonplus quefil'orage émouuoit par tout tair, C ÈCLÔGVEfc Hon plus queppar tout ou l'oifiue froidure Ou trifreyuerfigeoit les eaux déglace dure, Ou les yents tempefieux comblans le ciel d'horreur^ Var tout deracinoyent les arbres de fureur. OficespreZherbus.fi cesforeftsombreupss Si ces ruiffeauxbruyansfices cauemes creufet Tepouuoyentagreer,fitupouuoisynjour E» ces chams auec moyfaire T» heureuxfejour! O lors ces prcZberbus,lors cesforefisomlreups, tors ces ruiffeauxbruyansdors ces cauemescreufs* O lors heureux ces chams,maismoy bien plus heureux Quijouïrois alors du defir amoureux. O lors belles lestteursp lors les ombres bettes, tes eaux bettes ty beaux les antres auec elles: O lors beaux tous les chams qui bette te yerroyent, liais toyplus belle encorque les chams neproyentt le nefiuhettepaiftre en y ne large plaine Mille troupeaux de bœufs (y de befies a lainei Maisfiie te tenoy,Vrancine,entre mes bras, Vourtous les biens de Kois ie neferois ynpas. î'ayyn bel antre creux entaille'dans la pierre, De qui la bette entrée efl toute de lierre Couverte çà ty la : troispurgeons de bette eau Sourdans d'yn roc percé font chacunfon ruiffeaUf Qui d'yn bruit enroué fur legrauois murmure, 2t ya nourrir plus bas cfynpreau la yerdure: Oes loriers toufiours yerdsy rendent yn doux flair TaiJânsyntelombrage,ey remplirent tout Hoir, tt'fay là toutjoignantyn bien toffu bocage, Ou les rofiignolets degoifent leur ramage, tes gais rofiignolets leur chanfin au printemps, ÎCtOGVES. Ig tés petits oifillons leur ramage en tout temps. Dedans cet antre cytuferois ta demeure, Ma ?rancine,auec moy : là toufiours à toute heure leferois auec toy:& de nuit ty de jour Ou nous en parlerions ou nousferions l'amour. "Le Soleilfufi qu'ilyintdonner lumièreau monde Au matinfufiqu'au joir il la plongea]}dans l'onde Definhofté Ocean,enfimble il nous yerrott Quand ils'iroit coucher quand ilfileueroit. il nous yerrott ènfimblc au matin menerpaifire Dans les pastis herbeux nostre beftail champefiret De mener au matin quand ilfileueroit, Le ramener au fiirquand ilficoucheroit. Francine,quelquetvisj'iroù à ta requeSte, Dénicher les ramiers grimpant au plus hautfèSle" Du chefite le plus haitt : au piê tu m'attehdrois, lit pour me receuoir tes bras tu me tendrois: Quelquefois cependant que nos beftes paifjàntes Srouteroyent parles chams les herbes yerdtjjantei A l'ombre retire\fl'ombre nous chercherions Tout l'efte',toutt'yuer aufileilnousferions) JÂous redirions tous deux engaye chanfinnette Nos heureufès amoursfur ma doucette mufètte; Demamufittemoy'fatremperoy le fin, Toy tu accorderais ta yoix à ma chanfin. Varfois tu chanterois, parfois comme enuieufi Sur ma douce mufette,enfaçongracieufi Lntrerompantfinchant de ma bouche l'otrôù, Htfiirma bouche au lieu ta bouche tu mctirois, yofiregracefi bons Dieux,mefiit tant fauorabU Que te puiffejouir d'yn heurfidefîrable. C ij E C L O G V E S. O que cecy nous peuft ynefois auenir i Lors ie ne Voudroypas Roy des Rois deuenhr Vour perdre mafortune : encores que lagrefle Me gatafiblés eyVtns,encor que pelle-mefle Tout mon befîail mourufl.plus riche iefiroy (Ce mefiroitaduis) queleplus riche Roy. Mais cecy n'aduiendra non feulement enfinget lamais nefait qu'en toy toutefois ie nefange, " Toufiours deuant mes yeux taface recourra, Toufiours dedans mon coeur peinte elle demourra. 11 Francine.combien que loin tufois abfente, vlufioftfiy-ie muet que nos amours ne chante: Vous rochers ey Vous bois,qut toufiours entendre^ Mes amours,auec moy mes amours apprendreZ^ Soit qu'entre mes troupeaux à l'ombre ie me tienne, Soit que ie bufche au bois,fiit que cheZjnoy ie Vienne, Soit que ie votfè aux chams,tout ce que ieferay, O Trancine,par toy ie le commenceray. le diray nos amours,de toute ma poitrine, Lie tout mon cœur tout tien tefoufpirant,Francinc. Les Faunes de ces montsfes Nymphes de ces bois (s'ilsy font) entendront mon amoureufèvoix: Ltfi par ces rochers ey cesforefis effaiffes il ne fi trouueplus de Dieux n'y de Deeffes, A ce bots ey ces montsfiperdray-fi ma Voix Taifànt brufier d'amour ey les monts ey les bots. Vlufiofiferont haïs les VerâiJJàns herbages Desfimplettesbrebis,ey des befies fàuuages Les arbreufis forefis : lespoiffons dans les eaux CcJJeront de hanter,ey dans l'air les oyféaux: ilufloft que de mon teeur l'amour que ie te porte, ECLOGVES. 19 Voury loger Vn autre,0 ma Prancinefirte. Vraymenttu ne dois point craindre que la langueur Ou ton amour me tient,^arrache démon cœur: N D'autant que du Printemps qui en May renouuelle, Lajoyeufe Verdeur plus que l'yuerefi belle: D'autant que du beau \ourla lumière qui luit tiflplus claire que n'efil'objiurtéde la nuit: D'autant Prancine aufii tu mefèmblesplus belle Et plus chère tu m'es que nulle autre pucelle: Ces monts m'en/ont temoins,& ces antres caueZ^ Un plus de mille endroits de ces Vers engraueZ: tes gardons des connus hanteront les tannieres, Et les counils au lieu des gardons les r'tuieres, Ouficouche lejour le Soleil leuera, A l heure que Totnet Prancine quittera. Mais cependant qu'icy ie flatte mapenfie, Du Soleil abaifié la chaleur èfipaffie, Et lafraîcheurreuient : mais d'amour la chaleur Mefipeut rafraîchir au profond de mon cœur. Le Soleil défia bas eHand l'ombre allongée, Etfitflambes'en Va dans l'Océan plongée: il efi heure d'aller retrouuer mon troupeau Tourgarder que les loups n'endommagent leurpeau. IANOT. ECLOGVE PERROT. VII. BELOT. Ne vache auant-hier des autres écartée De fortune s'efioit dedans les bois testée, V C «f ECLOG7ÏS. ît deux heures auoitqu'à tous lespafloureaux Queiepouuoy trouuer qui uffentdestoreaux, D'elle ie m'enqueroyjâns qu'aucune nouuelle, Ayant long temps couru,j'uffipufçauoir d'elle: hlaparfn tout Us n'en pouuant prefque plus Je yins où deux pafleurs l'yn contre [autre efmus Se defftoyentl'yn [autre a qui auroit la gloire Defcauovt mieux chanter auecque Uy ittoire: ils efloyentprefisde dire, ey n'auoyentquebefiin D'yn tiers, qui d'en jugeryoulufl prendre le foin. Ces deux efloyent Verrot ey Belot,tous deux gardes De beflailjmais diuers :l'yn des cheures gaillardes^ D'autre auoit des brebis : chacun cfl bonjoueurt Ht bon chantre chacun,ey chacun en la fleur De fin âge : Belotfinne delà mu fine, Verrotfur le rebecjoueJàchanfinnette: Ontmisgages enjeu :Verrotmitdeux cheureaux, De lapartde Velotfurent mis deux agneaux. D'aufli loin que Verrot m'appercoitjlm'appelle: Toinetsrien-t'enicyjetediraynouuelle De ta yache égarée : elle efl en ce troupeau Là bas dedans lespre"\\où coule ce ruffian. Ne t'en tourmente plus : il n'y a point de perte: Maisfitu as loifirt Yien dejjus l'herbe yerte Tfaffeoir auecque nous : tu te repofêras, Lt de noflre débat lejuge tuferas. Icy de fous ce Vin le doux yent de Zephire tlafiaichifjànt le chaud mottetementfiuffirn Icy par ces rameaux dejjus nous cfendus. De [ardeur du Soleil nous ferons défendus. Qùttjsé-jefaitalors ? tyfij'auoùmes bayes ECLOCVES." ' i© A redrejjèrencor.eyfij'auoy les clayes De mes parcs à laffèr.mais ie Voyoy l'ébat De Perrot çjr Belot qui esvoyent en débat, lepenfè quelque peu que c'eft que te doy furet A lafinpour leur jeu ie quitte mon affaire. Carj'errdy tout en eau d'auoir courufiloin, Ht de me repofirj'auoy tout bon befitn. Donc entre eux ie m'arrefte : à chanter ilsfimirent. Ht chantons tour à tourtxn l'autre ils fifuiuirent: îselot refiondoitlà, Perrot chantoit icy: Aux Mufis ilplaifiit qu'Us chantaffèntainfi, PERROT. Mufes.mon cherfiucyfaitesquej'ofidire Vne chanjôn pareille à celles de Titire:) Sinon comme,Jôn chant approche de celuy D'Apollon,que le mien puijfe approcher de luy, BELOT. vhebus dieupaHoral,cet'efichofèfacUe De me fairepareUà Dafnis de Sicile: Si ie n'y puts"vcnirje "vienne bien à gré Ma mufette pendue à ton lorierjâcré, PERROT. Sandrine m'aime bien : quand kpaffè auprès d'elle, Tant loin quelle me yoit,ellefifait plus belle. Combien m'a t elle dit de proposgracieux? Yents.porte^en Vn mot aux oreilles des dieux. BELOT. Liuette me hayt-elle? hier comme iepajji Deuantfin huisJa belle (p Dku.de quellegrâce !) Mejette ~vn beau bouquet : & moy de niapprocher. le me baijfe.ry lepren,& le garde bien cner.„ C iiif ICLOGVES. PHROT, Quand le ciel courroucé d'y n horrible tonnerre, Tempefte parmy tairions luy tremble la terre, Tait boncùr les efilats,tout bruit dire irrité: Telle Sandrine m'efl enfin œil dépité. B E L O T. Quand lejoyeux printemps de diuerjès fleurettes Teint des pre^yerdiflàns les herbes nouuellettes, Tar toutfèreineritla gaye nouueauté, De L mette telle eflla riante beauté. PERROT, Héfles yignés enfleurcraignent lagrefle dure, Tes arbrtjjèauxfiteillus de l'yuer lafroidure, Htla gueule des loups efl la mort des moutons: Mais le cruelamoureflla mort des garçons. j B E L O T. Tes abeilles desfleursflesfleurs de la rofèe, Ta rofèe de l'ombre au printempsfè recrée : De* tendresjouuenceaux toufiours les jeunes cours SontaifèsdefôuffriramoureuCeslangueurs. PERROT. A magente ttymphete yn Ecureuil ie donne: lij'aperçoy demain auilplaifè à ma mignonne Vnautre j'ay toutprefl, lequel après demain A ma mignonne encor ie donray de ma main, B E L O T, V» sanjônet mignon dans yne belle cage T'outrejour luy donnay,qui outrefinramage lubie mainte chanfin :fielle l'aime bien, Vn autrej'ay toutprefl au'ellepeut direfien. ECIOGVES. « P E R R O T. ~ Ma Sandrine m'appelle,®4 puis elle/è cache, tZtmejettCvnepomme, ® rit, ® fi détache, "Etfi décoiffé exprés, afin quefiie yeux le \oyefin beaufiin ®-fis jaunes cheucux. B £ L O T. Ma Emette m'attend au bord de la riuiere: Là elle me reçoit enfidouce manière M'acolant ® baifànt, que'fùr le bord de l'eau Moy-mefine ie m'oublie auecque mon troupeau. P E R R O T. L'air fera pluuieux, ®- trouble l'eau courante, Lepré fifinira fi ma nymphe cfl abfinte: Maisfiellejûruient, l'air s'aille efilairciffànt, Et l'eau deuienne claire,®4 lepréfleuriffànt. B E L O T. Tout le bois yerdiraj'eau fera claire ®> nette, Le pré ferafleury,s'ilsfintent ma nymphette: Maisfielle s'en part, lesfùeilles flétriront, L'onde fi troublera, lesfleursfifaniront. P E R R O T. Quiconque atteint d'amour heureufimentfiup'tre, Si par les antres creux quelquefois il y'tent lire slos deux noms engraue\\ o qu'heureufè il dira Celle pour qui Verrot amoureux languira. B E L O T. Eergers,quiparces lieux gardé^yos brebiettes, Sur l'efcorce des troncs lifant mes amourettes ueniffi'XJe berger, qui aprittous ces bots Derefiondrelenomde liuetteàfiyoix. P E R R O T. ?riape,fi tu yeux à maflâme amoureufi, E CL O G V,!J.' Sandrine adoucijfantjnettre ynefinheureufi: Si tu me peux guérir '.jamais tonautelet, Soit Hyuer,fitt nfié, n'aurafaute de lait. BELOT. rlymfis des enuirons toufiours dam yos chapelles Maints chapeaux tortifle^de fleurettesnouuelles le yous prefinteray,fiyous daignéKjoufîours, Comme yous aue\fàttt me garder mes amours. P E R. R O T. O Uymfcfi tu esplusfiaiche que la rofi, tlus blanche que du lis lafleurdéfiais éclofi, Vlus belle qu'yn beau pré : y tilles tefi>uuenir% si tu aimes Verrot, à cefoir de yenir. BELOT. O rlymfe, eflime moy plus piquant queVeffiine, Beaucoup moins qu'yn oignon,plus amer qu'alutne. Si ce jour ennuyeux ne m'eft plus long qu'yn an: rie fou donc de yenir où cefiir ie t'atten. I A N O T. l/ynapresl'autreainfi ces deux Vafieurs chantèrent. Ht leur chanterfiny mon aduis demandèrent, Alors comme youlant de tous deux l'amitié, Lntreux deux ieparty l'honneurparla moitié. Vafieurs yiue\amis'.que ïyn a l'autrejure yne entière amitié: cbangéXfeoffregajure. Verrotypren de Jielbt ces jumeaux agneletsy Belot prendra detoy tes cheureauxjumelets: De leurfing yous teindreçj'autel des neufpucélles, Les Dames d'fdicon, les neuf peurs immortelles, Çiui yous ont de leurgré tant de beaux yers donnée Afinqucdeleurmainyouspye<^couronne<. ECLOGVES. LE CYCLOPE O V' POLYFEME AMOVREVX. ECLOGVE VIII. APIERRELEIYMEL. E N Vers enfle\autre que moy rechante VufierCyclop la cruauté méchante. Comme jadis fins tfLthnien rocher il a foulé fa faim d'humaine chair. Quand lefinGrec parle vin Uaronee SacruautéVengeuraguerdonnee, Luy çreuant tœil:moy,l V M E L,que Cyprit M'ornant de Myrte a pour fan Voetepris, Du doux Cyclop te dy la douce fiante. O lepouuoir de lapuiffante dame! Quand cefilonque nulhofie effranger ttcVit jamais fans dommage ou danger, Cet inhumain, {horreur des antres mefines, Ce mefbrifiur des demeuresJûprefines Ht de leurs dieux,fent que c'efi du brandon Quydlume en nousfinenfant Cupidon. la nonchalant défi troupe e fiance, llbrufle tout dufeu de Galatee, si quefiuuentfin beftailfins berger, S'en Vient efiars aux antres héberger. Tandis il met toutefidiligence A fiparera touteheure its'agence: a, I C L O G V E S. ' Or ctvn râteaufiperruque pignant, Or d'vnefaufa grand' barbe rognant, Dans la mer calme il Ce mire, ty nettoyé SonfrontcraJJêux,frpolifr,fr cointoye: Lafiifdefing, l'inhumaine rigueur, Douant l'amour de/logent de/on cœur, la les Vaijjeauxàfiurtévont ey "viennent, Htfans danger a la radefrtiennent, Tandis qu'amour definfeu lefaitfîen, L'empefihe tout,y ne lelafihe à rien: Lors que fin ame efl du toutdrreflec Vour amollirfidure Galatee: Mais plus ardant il l'aime ey lapour/ùit, vlus ellefroidety le hayt ty lefuit Var lesforefts : tandis ilfilamente, Ht de fin dueil l'air ty tonde tourmente Creuant de "Voirfincorriual Kcis Dans le giron de/à mignonne a/Sis, Et luyfûer en fipourfritte vaine. Or Vne fois pour allégerfipeine il fi Vintfëirfrr le dos ctvn rocher "Eaifrntfis pieds à fleur de l'eau toucher. Ets'efforça,fiuflantfi chalemie A cent tuyaux, defléchirfinamie D'Vn chant d'amour,que Peau me finefintit, chant que le mont alentour retentit. Maint Satyreau, mainte ctymfè ententiue Sous les bofquets à ce/le Voix plaintiue Tindrent leurs pas,quand Cyclops langoureux Emplit le Ciel de ce chant amoureux. O belle rlymfè, 6 blanche Galatee, £ C L O G VES. ij O trop de moy par amourfàuhettee, Bellepourquoy me "viens-tu reboutant De ton amour,moy,moy qui t'aime tant? vlus que les lis,ô Nymfi.tu es blanche, Ton teint plus frais que la pome plus franche, vlus dihcate eft.ta douillette chair, due le poufrinfraisefclos, a toucher: Vlusefclattantluit ta beauté fleurie Quau beau Vrintemps la diuerfè prairie: "Bien plus lafcifefl ton maintienfolet Csuylegaybondd'tnaigneautendrelet Htton œiltiflabeUe eflotue efface. Voire diray que ta grand'douceurpajjc Leraifînmeur,fitume"veux aimer. Sinonfînon, plusfrèreque la mer, "Lafiere mer, ou tufais ta demeure. Vlus rude encor que la grappe non meure, yitplus cruelle en ta brute beauté Que'des Lyons lafierecruauté. Moins que ces rocs de mes larmes ployable, Vlus que cet eau trompeufè ryyariabk: Vt ce qui plus me nuit que ton dédain, .1 Deuant mes pas plus fuïarde qu'tnVain. Tu tiens icy tandis que iefômmeiBc, Mais tu t'encoursfitoflque te niéueille, Et tu mefuis comme fuit le ramier •• Bn l'airfùiuy du faucon paffàgier. -> • • ••* Bien qu 'aprèstoyma cour je ienouante, Commel'oyfèaujûrle pigeon s'élance, Vourt'offenftrjmau. l'amour qui ni'eftraint j \ te fuiuirforcené me contraint. ECLOGVES. Tremier premier de ton amour la hraifè iart œil au cœur me défendit, Mauuaifè, Quand y ous aUiêKauxfraifs dans les bois (Tt qu'a mon dam chetifie yousguidou) Ma mère (y toyjtoy mefchante, eue bonne, Depuis ce temps le dur mal ne me donne Vnjêut repos, ne me Ufcheyn repas, ïttoutesfoKtunet'enjoucispat, Ah, te cognoy, deejjè toute belle, lecognoy bienpourquoy tu m'es rebelle: Ce poil e/pais tout-rebours, cet œil rond Qup îayfi large a» milieu de monfront, De mon grandcorps ceftegéante maffè. Sont les horreurs qui m'oftent de tagract. D'ay-ie qtiyn œil ?le tout-yoyant Soleil > Quj luit par toutJuit-ilde plus dyn œili Ttfie porte epaijjè cheuelure, L'arbre efl- il beaufans epaifftfùeittureî ttfmcmbru iejûrmonte en grandeur Mes compagnons^efl-cepas >» grand heurl Itpourquoy donc mefuis-tufledaigneufi Carfi tu crains ma barbe trop hideufe, K'ay-ie dufeu iprens- en, brufle la moy, le le y eu bien, pour t'ofler cet efnoy: Vais qu'en mon cœur de mon bon gré j'endure Tour ton amour, y nefichaudeordure: Trufle cet œil. ie ne yeu t'empefcher, Tien qu'il mefôitfùr toutes chefs cher: Mais plus que luy tu m'es encores chère. Qupy i efl-il rien que ie ne tâche faire Tour toy félonne i çy trop humble, combien Ê C L O G V E S. Que iefày tout, tout ne mefèrtde rien: Quand pour cela ta rigueur ne s'dente, Quand ta douceur pour cela ne s'augmente. Tlus ie tefuis en tout obeïffànt, vlus tafiertés'ofiine orgueillijjânt. Maisfil'amour que confiant ie te porte, Tour tefléchirne tefèmble affè^jbrte, t'efineuue donc teffoir de tant de biens, Qui miens encor,fi tu Teuxferont tiens. Mille troupeaux ey de befies à laine tt degrans beufs au mont ey dans ta plaine VMJfcntpourmoy-.çy de cbeures aufii Mille troupeauxpour moy broutent ici. Soir ey matin tant de lait on m'en tire, Que, s'il meplaifiyfàns mentirj'ofi dire tnpouuobrfaire Vne mer ondoyer, Sous qui cespreZtu verrasfinoyer: tts'onpouuoit dans la baffe campagne LeprefJurer tout en Vne montagne, Le mont cailléqui s'en affimbkroit, Defà hauteur ce mont egallcroit. Maint beaufruitierd'an en an me raporte fruits fàuoureux ey de diuerfèforte: Jour n'eft en l'an que ie n'aye afoifon Truitages meurs, chacun enfafaifon. Dans mes Vergersfitu Veux, pucellette, Tu en feras de ma main la cueillette, Si tu ne veux nofire terre blafiner Très dcsgrans biens qu'on reçoit en ta mer. Mais quel plaifir deffous la mer chenue Tourroit-on prendre auecl'enjance mué ? £ CL 0 G V E S. Qu,fltufors de ton moite manoir. Mille Cyclops icy tu pourras "Voir Sous le doute fon de maflûteentonnée A faire Jàuts pajfèryne journée, Itparmy eux mille ttymfes aufli Qui pour m'aimer prennent peine ey/ôud: I ngrattement mainte Kymfe pourchajjè Mon cœur, helasl que tafiertédechajfè, Cœur martyre par ton cruel dédain, Mais dcfîrc de mille autres enyain. Que ne naquy-je,alheure que première Surmoy lutfît de ce jour la lumière, Comme Vn daufin auec des ailerons? Ainfî cueillant en tout temps les fleurons, (Au doux Printemps des perces "violettes, AU chaud nflédes rofès yermeillettes) ïirois auxflotsmon corps abandonnant Te les donner : 0 la, te les donnant, uaifer,flnon ta bouchette "vermeille, Au moins ta main à ces rofès pareille: Mauuaifè,au moins ce doux attouchement A mon grandfeu donroit allégement: Aufeu <£amour,qui dedans ma poitrine Me cuit le cœur, &mes moelles mine Dedans mes os : ô moelles, ô cœur, chetifapafl de l'amoureufe ardeur! Mais cet ardeur nefera confitmee D'autre que toy, qui me las allumée: Que toy quipeux d'Vn dm d'œit me guérir, O ma deeffe,ou me faire mourir. Moy Polyfeme,qui ne crain ne redoute Cefôudroieur, É C L'ô G V E & àefbudroieur, que creint la terre toute, Qjfjm dit brandir le tonnerre ehfismains, Tant redouté de ces chetifs humains, le crein toyfiuUi à toyfeulé ïabaiffi, Me tapifjànt, de mon cœur la haute fié: Moy qui tous dieux mejprifi egallement, Ta dettet'adorefeulement. Sor donc des eaux, ey- "vien icy fefiZatrej Laiffe lesflotscontre leurs riues battre: Sor nymphe, fir, "vien domter en tes bras Vn que les dieux, nortj ne domteroyent pas. Vieh Galatee, fien t'en :fi bon tefimble^ Lespis laiteux nous étreindrons enfimble, Enfimble icy le lait nous caillerons: nous d'yn accord le beftail mènerons, Menons tnis "vnefi bonne "vie, Çfjte ces beaux dieux y poneront enuie. Maù,omoyfôt,quahdtoutcequeiedy Se perd en t air par les fents afjôurdy. Cyclops, cyclops, mais où fefl égarée De ton bonfinsla confiance affiureei VoUrquoyfuis-tu tingrate qui te fuit, Tuyant ingrat Y»e autre qui te fuit? « Celuyirraymentejfc en malheur nierhe, « cyjtidefingréfinbortïïeurmefineeutie. LaiJJèla là, tabefôngne repren: recueillirfruit£yhe mer h'entrepren. kinfi chantantfitdouleur a flattée iSnœilCyclops, lors que fa Galatee Vouffà le chef hors de l'onde,ey fôudain Se replongeantficacha par dedaim n ECLOGVES. 2t, laifjknt là Volyfeme en fa rage, Versfin Mis entre deux eaux renage, Ou le douxfruit à fin mignon rendoit Quj loutre en yainlanguifjànt attendoit* PAN. ECLOGVE IX. 'V N "vers sicilien ma Uufi parla Trance Ne rougiffant défaire aux champsfidemeurante, A bien daigné jouer, (y par elle enhardy Ces rofiaux quej'entonne, à mon col iependy: E» ces rofiauxTitire affaiblitfinhaleine "Sourie bel Alexis, ey pour chanter silène: Silène il a chanté, Silène ie teray, Mais la belle chanfin de San ie chanteray. Toy,fiit que les eflats du peuple tu ordonnes, I es rangeantfiustes loix,fiit quefèultu t'adonnes Sous tantre Aonien,vien "Soir bien auancé, O C H AR.LE S,à ton oueu Iouurage commencé. Mufê,fiy ton propos, de moy rien ie riauance: Sans ton aide ma "voix n'auroitpoint depuiffince. "Deefjê aide moy donc, dicte moy, j'efirtray: Ce que tu me diras aux autres ie diray. Menalcas ryMyconpafloureauxd'Arcadie Virent San endormy :fûr luyfâ chatemie A "Vn rameau pendoit '.fin chapeau de Vin "vert Un terre efloit coulé definfrontdecouuert: Défi main fi maffùê efloit cheute en la place D ' ÎCLOGVIS. x6 Ou te Dieu s'efioit mis tout lafiéde la chajji: A l'ombre d'~vn sapin lefimmeil Fauoitpris. La ces deux pafloureaux endormy l'ont fin-pris, Etd'vn accord tous deux le lier délibèrent: Soudain de hars d'ofier, qu'à propos ils trouuerentt Le "Viennentgarroter : Drymon aux longs cheueux, La Najade Drymonfimet d'auecques eux'. Htcomme ilcornmençoit d'entrevoir la lumière, Ses cornes ey fin font barbouille par derrière Des Meures qu'eue auoit. luy d'eux fiJeûnant, Tourquoy, ce leur dit-il, me Vene^Vous liant? Lnfans, deflieX\moy-.VafoUreauxVousfuffifi D'auoir conduit afin Vofirefinefùrprifi: , Dejfaites ces liens : Infans, pour ma rançon La chanjôn Vous aureT^c'eftpourVous ta chanfim Cari'ay pour cefte-cyfitrecompenfi prefte. ils des font les liens : à chanter il s'apprefie: Alors Vous eufiie^Veu tout autour de ces lieux D'Vn branlejàuteler Nymphes ey Demy-dieux, Dryades ey satyrs dancer parlesbocages, Les Najades des eaux pouffer leurs beaux Vifiges Hors des ondes, en rond fi mener par la main, Ht iniques au nombril decouurir tout lefiin, llchantoit de ce Tout lesfimences enclofis Dans le chaos brouillé,fource de toutes chofis, Le feu, tair, ey la mer, ey la terre, ey comment Tout.ce qui Vitfifait de chacun élément: Comme en bas faffèmbla laplus pefàntemafp, Deffùs qui s'efendant tAeree prit fa place. Ht comme peu à peu le mondefiforma, Comme dedans le Ciel le Soleil s'alluma: D if ECLOGVES. Taifint tout efbaïr défi belle lumière La terre, qui n'efloit de la Voir coutumiere: Lesfleuues ey les monts ey les champs découuers, Ltles bois>& de tout Us animauxdîners: Vuisdes hommes le genre, ey leur Age dorée Quifiuuage Vagoitpar les bois égarée, V tuant desglans cueilli^j ey comme desfôrefls ils quittèrent lesfruitspour les dons de Cens. il chanta des dragons les couples attelées Au char Athénien : puis les gens reculées Sous le Soleil leuant que nacchusfirmonta, Lt lèprefientdes Vins qu'en Grèce ilaporta. llajoufle Venus d'Adonis amoureufi, CommefinfrisAmour la rendit langourtufi, Quand la Venant baifierfigorge ilefleura D'vn trait, dont le Venin dans elle demeura. Le coup n'aparoiflpoint-plus grande eflla blejjùre Que la montre n'en eft-.petiteeft la pointure, Mats le Venin coulant au profond defincœur, Veu après decouuritVnegrande langueur, hdon a toutfincœur : de Vaphe eyd'Amathunte Ht de Cnide ey de Lryce elle nefiaitplus comte, llle quitte le ciel,le ciel plus neluyplaift: Tlus que le ciel hdon, fin cher hdon luy efl. AdonVange en Venus de fi merc l'outrage, Venus afin hdon donne toutfincourage, Ht le tient ey lefuit, ey nefait rien,flnon Que pourfimblerplus belle au gré definmignon. Ajant le jarret nu, la robe recour fie Sur les hanches, ainfl que Diane trou/fie, LOe accompagne hdon : atrauers les haïtien, ICLOGVÏS. 2- Atrauers les cailloux ellefuit les limiers. Si quelque ttympheicyfinila pointure amete QjfKmourfMt défis traits, qu'elle "voyefi mère. Sa mère qui fin courrienapeugarentir. Quel autrefèpourroitfiuuer de lafintirf Monts ey bots elle broffe: ah, que la ronce dure atteigne definfingla douillette charrmre! Ah, que les durs cailloux, s'elle hafiefispas, Les plantes ne meurdrtffiàfispieds délicat! Afiifi quelquefoisfinsquelquefiaisombrage, Creintiuepreuoyantfinja prochain damage, Eue aduertit Adon,fi pourten aduertir Son malheur trop "voifin elle euflpeu diuertir. Aux sangliers,aux Lyons ny aux Ours ne t'adrefjè: "Encontre les hardis que "vaut la hardtcjjè ? Celles beftes pourfùy qui nefideffendront, Et n'aborde jamais celles qui t'attendront. "De ton âge lafleur,ey de ta belle face Le teintfiais& poly, & twte celle grâce Ctte tu as,qui a pu ta Venus émouuoir, Sur les cours des Sangliersriauroitpoint de pauuoir. Adon ne laifp pas de croirefincourage, "Et de l'épieu touflours la befte plusfauuage il attend, tant qu ynjour "wi Sanglterluy cacha Ses deffènfis en tegne, ey nauréle coucha, maure las, à la mort ! Vàicy Venus atteinte D'Unegrieue douleur, quifùitjâtrifte plainte: Les bois ey les rochers de fin dueil douloureux, Kefhondcnttriftementafis cris langoureux. Demeure Adon, demeure, afin que ie t'acole Cefle dernièrefais, ey que te me confile D iij ECL O GV E& De ce dernier baifer : repren coeur mon kdon: Que te reçoiueau moins de toy ce dernier dorti Jiaifi moy cependant que ton baifiraVie, Ainsque lame tefait entièrement rauie: De ta bouche en ma bouche auecque ton doux "vent Vans mon coeur tefirayton ame receuant. Ton ame dans mon coeurpour confort de maptine Coulera doucement auecque ton oléine'. far ce baifer ami l'amour ie humeray Quj\ iamais dans mon coeurpour toy iegarderay, Vourtoy, car tu mefuis : tu t'enfuisfinsl'empire De ce Koyjâns pitié, foy de chagrin ey d'ire: Tu meurs, tufuis, ie >y, ey pource que iefitis Lxemte de mourir, tefuture te ne puis. Venus défis doux yeux autant de pleurs larmoyé Qt£Adonperd definfàng, qui dejaplaye ondoyé, It tout dégoutte en terre,où dufâng ey des pleurs A coup ( miracle grandi ) naiffèntde bellesfleurs.• Lis de blanche couleur ey blanches violettes S'engendrèrent en bas des claires larmelettes: VujangVermeU coulant tousfleuronsVerme'iUets Kofis teintes de rouge, ey de rouges oeillets. il chante après l'Amour d'Alphéey d'Arethufi: Lefleuuelapourjûit, la Kymphe le refufi, Lt près Vififijette aux Vagues de la mer Ht nage en ortygie : Alphe brufle d'aimer. Si bien que trauerjânt leau des Vagues filées Apres elle il conduitfisondes ouatées Au profond Océan : ey luy porte en tout temps, Ln tout tempsfineau douce,ey desfleursau Printemps four dons de fin amour-.finsqu'il méfiefinonde ICIOGVÏS. iS Auec fonde marine où elle eft plus profonde. O qu'Amour eftperuers y faux petitgarçon, cyjti lesfleuues apprend àfaire leplonjon! il chante après, comment de famoureufe rage Vygmalionfut point, épris du propre ouurage tiueps mains auoyentfait : mourant il langui/fit Vour nepouuoirjoutr dont plus iljouïffbit. Venus en ut pitié :Vnjour il s'e'merueiUe Depnyuoire blanc qui prend couleurVermeille, Et deps bras qu'ilpnt mollement enfoncer Surl'yuoireattedy levoulantembrajjèr: Son image prend fie : adonques il approuche DVn baiferplus heureux la bouchefur la bouche: La pucelle en rougit : y deps yeux poureux Au fi toft que lejour connutfinamoureux. Ls'tray-ie comme il dit toutrecuidé Satyre, QKt ofafollement defàflûtela lyre D'Apollon affaillir? qui ecorché riauoit Vor tout fin corpsfànglant qttVneplaye qu'on Voit? Leflcuue defônfâng, dont les ondes pUintiues Vortentencorfin nom, qui dans leurs trifles riues Sourions deffius le pie du miprable Vin Varies champs Apens bruyentfà triflefin? Diray-je comme il dit de Uidas les oreilles Qurjxpollonluyfitd'afie, y les grandes merue'dles Lie tout ce qu'il touchoit qu'il foifiit orfiudain, Ltpour eflrefiul d'or fa malheureufefaini Apres il racontoit le banquet de Tantale tyj£ilfit definfilspropre, y Cerés qui auale %'épaule de l'enfant : puis tyuoire il chanta Quytu lieu defon épaule à Vclops on anta. D ihj' ÏCIOSVES. fuis il chante Amphion,quiaufin défi Lyre paflit les murs de jhebe : après il Vient redire Les nojps d'Armonie & de Cadme, tous deux Ç>uimue\enfirpentsft trainerent hideux: Le Dieu chanta ceçy, tout cecy dequoy Cage Aboltftla mémoire : il chanta : le bocage • Retentit fi çhanfinjufqu'a tant que la nuit AKX Cieux,quil retenoitjes eftodles conduit. LES BERGERS. E ÇLOG7 E CLAVDIN. X. IANET. V T,fit, alle^çamufis brebiettes, Puis que depaijtre areJoules fous eftes; hJle\\aùfiaisfous lesfueillus ormeaux, A» bord herbu de ces bruyantes eaux: Puis que du jour la hauteurplus brûlanteDarde du Cielfinardeur "violante, Aux champsgri!le\j or que par les buijfint Lesgrevions reueillent leurs chanfins. Sous ces ormeaux allons mes brebiettes; Lavousorre\\mcsgayes chanfinnettes Auec les eaux bruirefidoucement De mes amours, que d'ébaïjjiment Vous enperdre\jiepafturerCenuie; E« allant donc cefte preeflorie faiffè^troupeau : loy Louuet cependant Jùn Cad au guetyers ce tertre pendant. S x SCJ-OGVEÎ. %f La deuanthieryn loup bauant de rage Yint/è ruer, tachantfaire dommage jSurlebeftadque Kobtny menait: Vne brebi dansjàgueulle il tenait tttemportait : quand le berger fauif Hafrefin chien, luyfait la/cherJàprtf: Guette Louuétfbfen que pas à pas Le loup trefhé ne nous dommage pas. Mais qu'eflce là que ie yoyfius yn orme} %e ne puis bienjuger d'icyfa forme, $i c'eftyn homme aie yoir,oufic'eft Quelquefouchon tiré de Uforefl. Or maintenant ie yoy que c'eftyn homme, \elefiaybien,&\anetd.finomme: Car tout auprèsfinremâchant troupeau . le reconois à yoit fi noire peau. C'efl ce Xanet^qui dans nostre contrée fktulafi bien fi mufitti accouflree, Ctuefiul de tous \tant-dfiait bien chanter)' > feutabon droit mon pareilfiyanter. Orfimmes-nom arrme'Kfi l'ombrage; ûeflailpartrop'mtvfieauriuage. . tîeyoy-tu pas le bélier de îanet, Qui tout honteux auprès de ce genêt Pe l'autre partfipeau fiche aufiuttge? - Bienheureux efi qui de l'autruy dommage ." Sagefifait.Voncbrebisfirré^yous Que ne fiye^Ja posture des loup s.' lanet,tu dorr.de bout, ry- te refieiUe. Ojslefl-ce lanet,quififi>rtt'ajfimmeiUe} Ç^fpajps-tuparejjèuxàjèjour ECLO G VÉS. De mepne train ty la nuit ey le jour? Comment ?j'ay "feu qu'entre la bergerie il n'y auoit (ie dyfàns raillerie) Que pour lanet a, garder ey "veiller: 2t maintenant qui tefaitfimmeillerl IANET. çlaudin berger,après la minuit coye Dedans ma borde en repos ie dormoye, Quand mes mallins m'efùedlans toutacoup très de mon parc aboyèrent au loup: Deuéfiudain,au loup,au loup,ie crû lufques au jour : depuis ma bergerie lerecontaypiècea pièce, ey depuis lé n'ay bougé de la place où iefùis, oulefômmeilm'a tins ju/qu'a cefie heure. CLAVDIN. le n'eut eu pas "vne excufi meilleure, Mais doux lanet,a tan col,cependant Que te/èmoit tonflageoletpendant De lajartiere (il m'enfiuuient)qu'knnette T'y mitantanpourtne chanfônnette Que tu luyfis?n'es-tu plus amoureux? IANET. Sifuis ~vrayment,ty m'en eflime heureux: Ht toy corhpainyiaimes-tu pas encore? CLAVDIN. sifayfifay : mais lanet teu-tu qWore Kous recordions quelque belle chanfin De nos amours? moyj'accordray au fin Detonflageolitoyàmachalemie chacun de nous chantant de fin amie. E C L O G V E S. 3» D'Anne ey Tucette-.ey bienje yeux-tupasî IANET. le ne youdroy refu/èr tels ébas: lu fiais trop bien qu'àpeine ie refitfê Ctui que cefait des chanjons de ma Uujè: Mais toute nuit au loup j'ay tant hué Au loup,au loup,quej'enfuis enroué. Doncfitu yeux â'excufèr mepromettre Ma rude yoixae y eu bien mefoubmettre A tonyoulotr. CLAVDIN. Ouyda,c'efi raifort: TU tiens compain àbien peu d'achoifôn: Car de l'honneur nous ne youlons debatre, Tant feulement nous youlons nous ébattre, luge nygage entre nous ne fera, Tour le guerdon de qui mieux chantera. Orfilanettumedis de ta belle Tout maintenant quelque chanfôn nouueUe, le te donray cefiageolmarquette D'iuoireblanc,qu'auant-hierjachetay Au bord de Sene : V» pefcheur du yliage Me le yendit,£r difôit qu'au pefihage Commefisrets hors de sene il leuoit, Varies poijfonsfrétilleril le yoit. Comme iecroy,quelque mignon dey ille Te maniant d'yne main mal habille louant fur l'eau l'y perdit : de ma main Cefiageolet,que l'autre pleint en yain le te donray,fi quelque chanfôn gaye Tu yeux chanter. ICLOGVES. I A N E T. Vlus claudin net'ejmaye, lefristoutprefl : errfi tu yeux au fi Tibre auec moy ton amoureux fiucy, Je te donray cette belle houUette. Ne yois-tu pas au manche la poulette Qui definbecfimble en bas picoter, Ht le regnard quifimble laguettert Ce beau bafion tu auras : mais commence Utefriuray : pour plus grande plaijànce L'Vn après l'autre ejcoutons noflre amour, la Uufe plaift quififrittour atour. CLAVDIN. Ventelet,qui du bocage "Viens de tes ailettes Douces & mollettes JXafraifehirçeVerdriuage, Trauerfi dans le Village: Vortea magente Lucette Cette chanfinnette. 1ANET. tau, qui d'Vnfiuef murmure Coules claire £r belle, Ha chahfin nouueUe Weçoy dans ton onde pure, Htpar le bord qui temmure »ruy-la d'knnetteà toreille l'outrant de merueille. CLAVDIN. Quand le tiedelet Zefire le printemps amené, ECLOGVËS. ta mer & la plaine tttair autourfémblent rire, Lesfleurspar tout on y oit luire: TelleJài/ôn met Lucette Ou qu'elleJe mette. IANEÏ. QuandlaBt^eyiolente ioufle lafroidure, Lamorteyerdure ta beauté morne aUalante Tapifl piteujè dolente: Tellefàiïôn ma maistrejjè Melaijpmt mclaifjè. CLAVDIN. VnegeniJJè amoureujè D'T>» torel éprijè, L'amour qui tattifè Suit par les bois langoureujè, tansluymugitdouloureufe; Si Lucette m'efl rouie VareiOe efljâyie. , IANET. Vue genijjè amoureujè Outoreau compagne loué en la compagne, Vejùit les bois langoureujè, Ve mugiftpointdouloureufe: iknnttte ne m'efl rouie, tareilleeft/âyie. CtAVDIK. Ma gente brune Lucette, ECLOGVEJ. Vlut que mieljùcree, litplus que la pree uelle flairante doucette ViendetonClaudingarcette, \ien,fitu as cure aucune, (Tujçais)Jous la brune.. IANET. Ma belle blanche Annelette, Dont le teint égale, Ou plufiofl rend pale La rofeplus yermeillette: Vien,s'àtonlanetgarcette lamais tuyoulus complaire: y'tenjtufqais quoy,faire. CLAVDIN. O Deejjè Cytheree Silheurepromijè In oubly n'efl mi/è Var ma Luce deftree: O dame en Vaphe adorée, le tefay yau de deux belles blanches tourterelles. IANET. O tupidon,fi à l'heure Intre elle ey moy ditte, Anne ma petite Me tient fàpromeffèfèure: D'yn yau certain te t'affeure, D'yn pair de VaiJJès lajciues Que te gardeytues. 1CLO0VZS. Ifi CLAVDIN. C'eflgrandplaifir tandis que l'efttdure Defombroyer, gr durant la froidure Sefrledler: mais fn plus grand plaifir Qjfjtuïrton chant je nefiaurois choifrr. Lejùcre efl douxjtouurage de l'abeille lift doux aufri : mais douce efl à merueille Ta douce foix.Tten,demeurons amis, Votla lanetJeflageoletpromis. IANET. C'eflgrand foulas, par la chaleurplut faine Sajbtf 'efleindre a lafraifihefontaine: D'yuer, de fin : mais fn plus grand foulas Que ttefiouter ton chant je nefiaypas. "Douce efl de May la manne doucereufr Qui chetdu ciel,mais ta foixfàuoureufr Me Cent plus dous : Ta houlette foicy, carde la bien, gr noitre amour aufri. LE DEVIS. ICLOGVE xr- TOINET. PERROT. TOINET. A» efl ilfray,?errot,que durant ce rauage Qui l'autrejour noyoittout noitrepatturage, Despluyes qui du ciel figrojjesdeualoyent QWpneufrpenséqu'aux deux les terresfimejloyent: tfl-tl fray que Betin gr GuiUemot chantèrent Deuant toy leurs chanfôns,grj quand ils demandèrent Ce que tu en penfiis,que tu les couronnas. M * t C L O G V E t. ttqUa chacun des deuxjôhprefenttu donnas? PERROT. / il eftainfi,Toinet:fyqu'ufihns-nous pufaire Var les chams en 1m temps au labeurficontraire? Sur le/ûeil de mon huis ie regardoy pleuwir,Quand yettant l'ail dehors ie commence à les Voùr MoudU\iufquà la peau : La pluie esloitpajjèe Atrauers leurs habitsdeur chemifè percer. }selin1>intnud'impié,carJôngaucheJoulier Luy efloit demoure dans le prochain bourbieri A Guillemot du yen* lafiflànte tempefie Luy auoit emporté le chapeau de la te fit. Les Voyant en tel point>ie lespriay tous deux Le s'en Venirpa/ferche\moy ce temps hideux. ^ ils meprindrent au mot : ey dans ma maïfomette Intrerent quand ey moy. Incontinent Vernette Leur allume yn beaufeu d'ynfagot tout entier, Maintefclatpar de/fus rangeantdanslefoier* ilsfèthoyent leurs habits : tandis desferuiettet Sur la table elle met, ey tire des noifittts Quelle auoitdans/ôn coffre,ey des noix ey des fruits, Lesguignesjles pruneauxjdes raifins crus ey cuits, Ht les youloitfèruir : quand ie la yni reprendre Le ce qu'elle aUoitfatre.il te faut tout apprendre, (Li-je) qui te Vernit cesfatras apprefter Lirait que tu aurais des enfant à trattier* Laiïïè-moy tout eecy : de ces armoires tire Ce bon languierfumé : puis qu'il tefaut tout dires Auein-nous ce)ombon:ey tire-nous du Vin Vieil ey nouueau,pour yoir lequel efiplus diuin: Voila ce qu'il nousfaut :lefoienous fait bouts Ltboire £ C L O G V E S. ""-" 33 tthcnrelebonyinreueillelamemtire De mille motsjoyeux : le yin nousfaitCoûter, Refiouïfl nos ejbris,nous émeut à chanter, Ainfi ieluy difiis : ey, comme ie commande, Toutfiudain fur latable elle firtlayunde, ntnousyerfiduyin-.pourboire eypourmanger Des deux payeurs iefyàla table ranger Apress'ejtrefeche\:eyquandàfijpfince îAous nousfsfmes repais en toute éjouïflànce, Apres maint bon propos des deux parts nuancé, Sans qu'onretint enrien ce qu'on auoitpensé: Car lors a qui mieux mieux fans les tenirfecrettes, Vn chacun racontaitfisgayesamourettes: Kous nous difions heureux d'eflre en cet âge né%. Ou tant de Pafloureaux aux Mufis adonne^ Pontretentirlesboisflbienqupnpourroitdire Tflre reJùJcite^Goridon ey Titire: Ht nous dipnes de toy qu'entre nos pafloureaux Tufiaisle mieux de tousfinner les chalumeaux. Apres tous ces proposj'apporte y ne Mufitte Que Kofi Lyonnais à Uarot auoitfaim, AuecquesTe-nKebec d'hbenne marqueté, tltd'yuoireparmyCthenneentrejetté: Ht les leurpreflntantyPren cefte Cornemufi, (Di-je a ûelin) ey toy Guillemot ne refùjë De ma main ce Kebec : tene^-les ey chante^. Et de y-ostre chanjon yostre halle contente"^: Ce fui payement ieyeux : encorie yousles donne Quai yous aure'^chantétdoncenfans qu'on lesfinne Chantons lyn après l'autre, listesprennent gayment, Ht ces yen paftoraux me chantent en pay ment. E ECLOGVIS. Mais douant que chanter au doit mouillé ils tirent Qui dira le premier,puis leurs chantons ils direnti tefort chetjùrnelin,zyle premierildit, Guillemotenfin rang après luyrefiondit. BELIN. Mymphes,que j'aime tant,donnè<\fnoy telle grâce Que qui m'orra chanterAiequeyoflreterre ijlheureujè d'ouïr les yers que iecompajje. GVILLEMOT. Valeurs de ces pastis,couronne^delierre VoStre Poète qui croift,afin que Marmot creut De defiitdu chapeau quififistemplesferre. BELIN. Gérésfidenos blésgrandeplantéfèleue, Mous te ferons de marbre, ey d'e/pis couronnée, . Pardejjbus tonfircottumonflreraslagréue. GVILLEMOT. nacchusfitu nous yeux donner bonne yinee, Mous qui antan de marbre ayonsfait ton image, Mous te la referons toute d'or cette année, BELIN. ïay pourtoutmon yuer che\moy force chaufage, Wt quoy qu'il facefroidie n'en ay non plus cure Qt£ynédentédupain,quandiladu potage. GVILLEMOT. . ïay yne belle caue,où tant que l'efiédure Monbefiail ie retire :ty,bien que toutfifinie Du chaud qui grille toutriendu chaud ie n'endure, BELIN. Otùcroira que Paies yn chapeau me prefente, Vn chapeau de lorier qu'elle-mtfine m'aprcHe ÉCI.OGV.ES. i* tour leplai/îr qu'elle a d'ouïr ce que ie chante. G7ILLEMOT. Qupy, fi Van le cornu luymefine tend la telle tarmy les bois ombreux, oyant ma Cornemufè, S'iljàute ey dance eyfuit ey recourt ey s'arrefteï B E L I N. H E N R Y lit mes chanjons, ne dédaigne ma mufe Bien qu'elle/dit cbampeUre : ô ma Mu/e champeftre. S'il t'aime/à ton H E N R Y tes beaux dons ne refufi. GVILLEMOT. Titirefitjadis aux grandes cours paroi/Ire Ses rufiiques chan/àns :par les herbeu/ès plaines Le bel Adon jadis les brebis menapaitxre. • B E L I El. A celuy de doux lait bouillonnent les fontaines, Quit'aimera,T IB A V T : à celuy de douxbamt, Et de/ùcre ey de mieltoutes cbofesfoyentpleines. GVILLEMOT. tact cas de Bauinjque les poix il entame, Quyl bride les oyfons,que les ports ilatelle, Quine tehayt,Marmot,fy qui tes yen ne blâme. B E L I N> Colin,enuoyemoy charlotte tarebelleï Vlus qu'autre elle meplaift: car, quoy que ie luyface, Vile me rit toufiours,eyfin-mignon m'appelle. GVILLEMOT. le l'aime bien aufit: car d'yne bonne grâce V» long adieu adieu la belle me yint dire, De pleurs pour mon départ mouillantfa belleface, B E L I N« ofiiepu/fiyoir,eommeieledefire, ECLOGVES. Ces ruijfiaux ondoyer de miel (y de laitage, : Quelfijour plus heureuxpourroit-on bien efiireî GVILLEMOT. Ofiles cornes d'or, deJàye le pelage tu auoujbeau befiailiquel autre berger meine Autre befiail qui eufifur nous quelque avantage*. B E L I N. ni moy, quel animal efi d'orne tant humaine Qujtux rayons de la Luneà genouil ilfibaiffi, Ht pourfinettoyer deuale à lafontaine} GVILLEMOT. Ui moy,quel efitoifiau qui luy-mefinefi drejfi Son feu pourfibrufler,estantfiuifansfemelle, Afin que puis après déjà cendre ilrenaijfi? B E L I N. ofleuues zy pafiis,fi quelque chanfin belle Selin yous dit jama'ts,que yousaye\çherie, HourniJJe^fin troupeau de yerdure nouuelle: VourGuillemotautant faites-enfiyousprie. GVILLEMOT. O fontaines, o pre<\JfiGuillemotfurpaffi A gringoterfi yoix, le rofiignolramage, Lngraiffè^finbefiail: ryfiselinypajp, laites afin befiail tout le nie fineavantage. PERROT. L'yn après t'autre ainfiles deuxpafieurs chantèrent, Ht partons de ché^jnoy mesprefins emportèrent Couronne^de ma main : ry pour telles chanfins, No» Toinet,j e n'ay point de regret à mes dons. Vi moy,qu'en penfis-tu?T OI. Toutes me deux oreilles Aie bourdonnent encor défi douces merveilles, ÎCLOGVÏS. 3j Qui m'ont roui te fuit, l'enfaistout e'jouî: Les chams depuis ÂJconjien de tel n'ont ouï. PERROT. O quefituVouloiscelle chanfon redire Que tu disatenot ?Ky hlcon ny Titire iletegagneroyentpasj'ileftvray ce qu'on du. De l'ouïr de ta bouche auray-fi le crediti T O I N E T. Vafleuritn autrefois nous aurons plus dejbacr. Tu fois bien au Soleil comme le jourfo pajfo. PERROT. Demain donc : carietay ouï fort eftimer. T O I N E T. Qujfoitle mieux qu'd peutairiefi pointa blafmer. • LE P A S T O V K Ê A V D E TEÏ E O C R I T E . ICLOGTî xin I De mon Alis,mais pleine de courroux -'Me dedëgnanttpuisfi prenant à rire De rnafaçonnesbrocards me vint dire'. • • . Tuy-t'endemoy : qui refait (toy Vacher) si hardiment à maboudte toucheri < ; Vajnalotru-.debaifèràlaguifo Des Villageois te nefaùpointaprif: Les vuiagecù nefontmes compagnons, l'aimefansplus des villes les mignons. > '•'<• O le teintfiais?6l» barbe douMettei £ Uj ECLOGVES. Q belle teflefo perruque blondetteî Quelbeauregardf quel maintien de payjântl Que ton parlereft mignard 0 plai/anti Va-t'enyilain,fide tes hures pales: ty que tes mainsfont craffeufes0foies: 7Jyquetupus;fuy-t'en"viiiedemay: Te cœur mefautd'eîrrefipres de toy: Hon pas défait de tes leures ne touche non en/ongeantmayermeUlette bouche: Tuy-t'en yuain,tu m'empunc^iras: Je m'en iray,ou bien tu fen iras. Ayant parlé d'yne colère telle Vne 0 deuxfois crachota douant elle: Ht fans cligner à me reuoirfe met •'•'••.•, Depuis les pies iufqùau haut dufommef. Ttmignardantàmerueillesfàfaçe, Iffi raillant dSne riante grâce, ' Tout bas touthas des leures marmotoit, Ht d'yeux lafiifsdru drumeguignotoit. Tandis le fàngboudlonnoit dans mes yeines Q& me batoyent de deftit toutes pleines, If te rougi de grand rage 0- douleurs , 7 1 Comme au Soleil la ro/è prend couleur. .'.'••':>• ti AUS s'en ya m ayantfaitcet outrages i - :- r ,. Htfous le 'çceùrfenemporte la rage ,-,. ; De ce qu'amfn la méchante mauoit . ; • Vrùà dédain, 0 contremonbaudit,. ,..,•., .Mfi\Dittes moy yrayjbergcrs,/ans moquerie, VI Ï . U Sima beauténe s'eft pointdefleurie? • • 77 Mats quelquedieutoutacoupanlaurtùtpoint y Mefaïfam aum,edtdiençepo]mtl ECLOGVES. Carparauantvnebeautéplaifante Var tout fur moyf voyait fiortfpmte, Comme yn lierre alentour de (on tronc. Var mon menton poignoitla barbe adonc: If ma perruque en ma tefieyélue Comme perfilffrtfàitcrepelue. Vnfrdntpolyfùr mes yeux blanchijfoit, Vn fourcil double au dejjous notrcijjoit: Deuxyeux plus bas d'yne yerdeurbien claire "Verdoyoyent mieux qu'vn yerre de fougère. "Labouche aufiibien plus douce fiauois due lait caillé, doit coulait y ne yoix Vlus douce encor que le miel de la cire, Quelque instrumentque ieVoiduffe eflire, Ou qu'il me pleuftlaytelleformer, Ou le Kebecyou me pleufld'entonner Dans leflageoljaflûteou lamufette Tuplaifant ton magaye chansonnette. Tour beauté fuis desfillesefiimé Var tout le bourg,d'eUes.iejuisaimé, D'elles baiséparfollaftremaniere Vrejque à l'enuy : mais cefle V'dlotiere Ne m'a baisé, oins s'efimifi afuir -•. ïn paffant6utre,£r n'a daigném'ouïr, Vource quefuis, y H Vacher (ce disette ) Viefâchant pas qu'Kpollonda rebelle, loutdieu qUll efi entre les pafioureaux Vaififur Âmptrrys £ Kalmete lestoreaux: Mené faitqutYenusla dorée Iut d'vnpafleurenlde énamourée, E iiij sj E C L O G Y E S. Sous les buifjôns,& mort le regretta Sous les buifjons. Qui fut vndymion sinon pafleur s Si chaude affection piane prit,que d'olympe éntatmie tlleyoloitenfà bouche endormie Jyynbaifèr doux defaivrirfin ennuy, Varlesbofquetsfommeillantauacluy. Tondouxbouuier,Cybele,aujsitupleureSi . Taiffes-tu pas tes celefles demeurés, Grandlupiter.pourtonjeuneTpacher, : Forcé pour luy fous l'Aigle te cacher? Mais klisfeuie^ plut que toy rebelle, %t plus encor que tamcreCybele, vlus que Diane,& plus qui toy,Cypris, . Tient a"yn pafleur le baijèr en mefpris. Vuis qu'ainfîn efl,queplus tonflaheau n'arde, Meure ton Cefte, &• faforceflatarde: Peton enfant les cordes caries arcs Soyent depeçé^,eyfàtroujfè gr fis dards, seUeCyprù,fànsamylejouryeulë lit fans amy toute la nuitfommedle. LES P A S T O V R E A V X , ECL OGV E IAQ.VIN. XÏII. ', TOINET. ksriuesduclam,deuxpafteursiqmHWuflerenti SVDeRl'amour de deuxfêursismjourfè rencontrèrent: l Chacun aimoitlafienne,&bundwerfintent Chacun en efltraùtéifyn n'auoit que tourment < E C L O G V E S. 37 Sans pouvoir échauffer le cœur de pi cruelle: L'autre tenoit la penne enflâmemutuelle Recevant toutplaipr. Taquin & Marion Couuoyent dedans leurs cœurs pareille affection. MaislepauureToinetpourfa père Vrancine D'amour cruel brufoit dans pi folle poitrine, Brufloit d'amour cruel, mais Amour n'allumoit y ne fuie bluette en celle qu'il aimoit. Vrejques au defiffoir ou du long des rivages Ou dans les antrescreux ou par lesboùfàuuages Toinet alloit toutfeul:(*y la p dégorgeait De lAmourquipion ps entraillesrongeait: S'en allantfui ainfl dyne rencorure heurtuf lltrouueynceanpdgnon-àfiflameamoureup: • > ; Hts'ayant décelé tyn l'autre leur amours"^' SurlesriuesduCïlainibs'apinhtyn'jour A l'ombre d'yn Peuplier : &fonnant leurs Mufttes LaTaqutn e^Toinet ditem ces chanfinnettes, chaasn defin^amoHr découvrant le fouci: Ht commençant premier Taquin chanta ceci. I A QJTIN. Marionjna douceur,pluspaiche que la rofi, Plus blanche que du lis lafleurdefraisiclop, plus douce que le miel, paunoy-ieplus tenir De nos gentils efbats leplaifintfiuuenir? Ny les baifers lapifsdes Tourtespetillardes Ti'aprochent des baifers de nos bouches mignardes: tJy du lierreamy lesforts embrajfements K'egallent de nos bras les doux entaffèmehts. le n'aimeptnsparty :praimebien ma belle, Ma belU m'aime hun,®-ne tfefl point reflétiez ÏCLOGVEJ. Wymphcs, yons le/çaue^j qui doit le fçauoirmieuxl Caryous aime^joufiours les plusfauuages lieux: .. Jltyousl'autk^Jntyoirparles lieux pin{fumages Seulette me chercher: yons les obfcurs ombrages Des bois les pins tofu^ : yons antres les pins creux Vous fçaue%bienaujii nos platjirs amoureux. Combien défais tajïédujeu des amourettes jA'ateïïc enfin gironpleinde fraîches fleurettes lait repofèrla téfte, gr,panure pafloureau, A la mtrcy.dsi Loups j'oublioymon troupeau ! O là combien défais me prenant pair l'oreille , v Llle m'a rebaisédéjà bouebeyermeusei - • • "• /\ O là combien de fois, jurant les aimer mieux.: V,r. ; QujeUenaimoitlesfiens, elle afuçémesyettxi • < Ainfi jadis Venusd'amour humaine efprifè •' r. Lnfrndiuingtrvnmtgnardoitfonknchfè: : •. -,-\-.•••. AnchifitaYtnnAiefacemeidoeurtux,•-.•'*• ."•. f laquindeHamhyéutmouriràmourenx. y -• Taquin finitatnfsri,&feleuantxdeterre '-• Hout gaillard fitynfàutsjeine^qu'yngtiind duedferre Apres trois chauds fouffirs quefbn cceurfanglota, Sa mufètteembouchantcette plainte chanta. ••• T-.Q.IN E T»'.'...•;„•.' • . ^ . v ,T-rancinejàns pitie\plus que la rnxr.crnelle, .vlus qu'y ne jeune poutre &farouche g? rebelle, Vins dure qu'y ne roche : Asnojtrinceffàmment \ r -<r Croiflra-il tarigueur auecqùe mon tourments' ï!autre jour dans yn bon comme touttrifle j'erre, \ngrandçbefnet\yyernbrafédeLierre, Lt deux Tourtes dedâmfebaifîr à fcnuyi Veu le ducdque j'en eu commeefi-ceque ieyyî .< ' • r ECL.OGVES. z% Las !j'aime puis party : las ! j'aime y ne cruelle, Ma cruelle me hait, ty nfefl toufîours rebelle: Nymphes, yous lefçaueZf. qui doit lefouoir mieux? Car yous aimeX\toufrours les plusfàuuages lieux, Ityous m'aueZ^pu yoir parles lieux plus fauuages Seul m'en aller plaignant'.yous les obfcurs ombrages Des bois les plus tofuZ: yous antres les plus creux \ouspaueZbienaufiimon tourment amoureux. Combien defois cherchant yospatfibles retraittes Lors que te dtcouuroy mes douleurs pluspcrcttes M'aueZfvous puy plaindre, ey, pauure pafoureau, Klamercy des Loups j'oublioy mon troupeau. Las, 6 combien défais quand près d'elle k pafjè, le la yoy deflourner de moypfiereface ! Las, 6 combien de fois la cuidant approcher Itlayoy des deux mainsfes oreilles boucher! Las ! en tel point me met pi rigueur imployable Quej'e/j)ère la mort plus qùellepcourabley Voye\comment k fuis malheureux amoureux, Huis que lafuie mort meferait bienheureux. . T O IN, EXf teuticy, quandlaqiiinluyyintdire: llcftbien-malheureuX quifinsejpoirdefire,. Lf ère: L'efboiref des yiuansle confort: On ne peut efferer depuis que l'on efr mon. Cecydit,aToinetildonnep houlette, , Xoinet a luy la ferme: ey d'aliancefaite, Vour ce qu'en mefme temps les deux peurs il aimoyent, V,flansfrères d'amoursfrèresûsfe nommoyent. Amoureux de deux peursfrèresilsp nommèrent, Et toufîours du depuis commefrèress'aimèrent, p toufîours amoureux amisils ontycpu I C L O G V E S. Sans que ml d'eux entre-euxfufl yaincueur ou yainctt A chanter leur amour : l'yn quynfeu doux attife chantant du doux Amour la douce mignardifi: Vautre qu'ynfeu cruelbruïïe cruellement, Triflefè compiaignant dejbn cruel tourment. LES MOISSONNEVRS D B T H E O C R I T E. E CL OG V E X I I I I . M I L O N. BATTE. M I L O M. Auureoujleron hajlé, quellefortune > • •-'• Veftarrmec?&-qn'y-a-ilquetune Sçais plus mener tonpilon en auant Droitfans gauchir,ampqu'auparauànt? Ton compagnon au hled que tu moiffonnes Turiafjuiiipomt,maisle douant luy donnes, • Commeynmoutonquiale piêhlecé De quelque ejpine, en arrière laipé. Queljêras-tu,yeu que tu ne commences X±t£preàper,epquerienmn'auance$l Quelferas-tu fous le midy brujlant, OufuriefoirltSoleils'en allant! BATTE. Milon peur, qui iufqu'aujb'tr endure A moiffonnet, pièce de pierre dure, lamais n'auintquc tureceuffèsjoin P ECLOGVES. Tour le defir d'yn qui de toyfùflloin? M I L O N. îamais,ma foy-.mais de chofè lointaine Quel defir prend T» qui efi afà peine? BATTE. Jamais n'aduintquefùffès amoureux, Et que d'amours yeâlafps langoureux? M I L O N. Ny ne m'aduienne : yn chien qui s'afriande, Trop malement s'echaudekla yiande. BATTE. Mais moy, Milon.ja depuis yri^ejaurs, Ou peu s'en faut,ie fuis efpris d'amours. M I L O N. T» prans du bon aux muys en abondance: Mais moy ieriayyinaigre àfiffijânce. BATTE. Tout eflencor comme ieïay couché Venjèmençantfpms que t'y ay'touché, Deuant mon huis. M I L O N. Mais dy moy qui ejl celle Qui t'a peu mettre en ynegefhe telle? BATTE. c'eflEolybotquim a fi fort troublé Eres d'ipocon, où nous fions le blé. M I L O N. Dieu a trouuéfon me/chant: ajjouuie Eftde tous poins maintenant ton enuie: huec ta maigre afouhait toute nuit Corps contre corps tu prendras ton déduit. V ECLOGVES. BATTE. A me moquer, ie "Voy bien, tu t'addrejps "ston feulementfont aueugles richejfes, Si efl encor Amour plein defouci, n'en parlepasfifièrementamfi. M IL ON. le ne dy mot :paiement le ble'jette "Encontre bas : ey dy de ta fillette Quelque ditier amoureux : en ce point A la bepngnc il ne t'ennuyra point: Maisja pieca tu as Pefiime d'efire Tour bien chanter en la Hufique maifire. BATTE. Mups, pour niofier cCémoy, Cà bla%pnne\ma fillette Ma gente garce grefiette: cà chante\auecque moy Cette gaye chanpnnette. Tout ce où "vous mettc^Ja main, O gracicups deejps, De Cytheron oprincejps, Epembelytoutfoudain Tar "Vosgayes gentiBejps. Orna gente Volybot Vn chacun more te crie, "Raflée, maigre,fietrie: Mats moy de ton amourpt, Mon doux miel, quoy qu'on en die. "Des prêtesfleuronsplus beaux Sont de teinture brunette: Ttrunette eflla. "Violette: ÈCLOGVlt. 4© Entre tesfleurs des préaux Qtfenranc les noires on mette. L'abeillette aime le tin, LacheHreJùitlabranchette Vu joule : laCigalette Larofetdumatin: Kien que toy ie nefiuhette. Vleufl a Dieu que le trefit Qt£aiafi comme')'ouy dire, Crefè auoit enfin empire, Tuft mien, ieyousferoy d'or Tousdeux enbelorreùtire. Mettre d'or ieyousferais Tous deux deuantCytheree: Toy dedans ta mainfirree Vne pomme, eymoy'j'aurais Au poing maflûtedorée. OmagenteVolybot Tagreue le lis efface, Tayoix le doux mielfirpajpi Mais le ne puis dire mot S'ilfaut parler de ta grâce, MI L. Voy,meftiuier,qui/çauoitqueiupeujjèt chanterfi bien iquifiauoitquetufieujfis Vonnerfaçon aux chant; harmonieux Les mefirant d'accord mélodieux? Helas, qu'en yain la barbe iefl yenue ! Oy la chanfin, qui yaut bien cfeflrefieue, chanfin qui tend à bien meilleure fin Quefit jadisLityerfidiuin. DAME Cerés aux treffes blondes, E C l Q G V E S. C*ujd'ejpis& defruitsabondef, Tay que ce champ bien labouré Hé beauxfruitsjoit bien décoré» Gerbeur, tesjaueUes entaffe, ne peur que le premier qui pajjè. nie,Voyla des gens defoin, Qny perd l argent (yle foin. Que les gerbes on amoncelle Contre le doux yent qui yenteUe, Tournant la tranche de teflrain: Lncepoms'engraiffèlegratn. nuUfchemidy, que tout homme Quibatlegrain,fuyelefomme: Le tuyau par foisFejfyyaut: Lors moins que jamais ily faut. nés que le Çocheuy s'auance, chacun à moiffônner commence. Qjfoncefjè quand il dormira, Sur le chaut moins tofr on ira. Hnfans, des grenouilleslayie Mérite qu'on leur porte enuie, Lflant à mefrne elles n'ontfoin Qui leur donne a boire au befiin. C'efl bien le plus beau,fermiers chiches, Nousfaire bouillir des poix chiches, Quefendons en deux le comin nu doit yous couperyn lopin. YOYLA qu'il faut que le Metiuier chante En trauaiUantfbus la chaleur bruflante, Mais à ta mère au matin dans le lit, Ton bel amour yaudrott mieux d'efire dit. D A M E T. ICÎ.0GV1S. D A MET. ï M éCLOGYE XV. y fis, quel trifte chant efi-ce que youi ouïfîei Dégorger à Damet f Carfiniesfous le yifles Xijtand du haut d'yn rocherfischams il maudiffiit, Lors que d'yn pleur dépit fin labeur il laiffoit. llftutdonques,dit-il,qu'"vn autre de ma peine Kecueille tout lefuit ? il fut donc que maplaine liourriffè >» auolé fit faut qu'vn effranger Le clos que i'ay planté s'en "vienne "vandangerf Que tout deuienne enfiche,?? que rienrierapporte: seriffeparleschamstoute fimancemorte, SansfùeiUesfôyent tes bois, lesfntainesfaris eaux, Les-yignesfans taifrm,fm fruits les arbriffiaux. Damet redit encor:SiUoMiCharge%yos rayes Tin lieu de bonfourment d'auoines e? dyurayest LespréKJè')auniffans meurent brufleZdu chaud» Dcuant que d'eftre meurs lesfuits tombent d'enhaut, Sasgrappesfoyët les cepSjOux ruiffèaux t'humeurfàilîe, La yerdeurfaille aux bois • Ah,ilfaut donc que faille Chafiéde mon pais d'autres terres chercher! Ah, mon bien de mes mains on me yient arracher! tour qui auray-ie donc tant de yignes plantées f Vour qui auray-ie donc tant de greffes enteesl V» autrefans trauaUmon clos yendangeraf Yn autrefans trauail tous mesfruits mangerai Apres il redoubla : CeffiTfrles doux Zepkyres, CejfiZfais yentelets, ry-JôufleXjous les pires, F ÉCLOGVES. Et toutl'air infèéte^ : enuenime\les eaux, Empoifbnne'KJesfruits, empeftêZJes troupeaux: VJen ne jbitparles chams nyplaijànt aux oreilles, iAy agréable aux yeux '. plus lès rofès yermeilles Ne naifJèntauVrintemps : plus des doucettes yoix Des mignots oy filions ne refonnent les bois: Corbeaux-ty chahuansy tiennent leurs parties, chams ey pre\ffoyent couuerts deronces ey d'orties: Varies chams dejole\tout foit en toute part, "Et horrible à ouïr ey hideux au regard. Tout fait en feu par tout: 6 forefl la plus belle Des plus bellesforefls, en lafàtfon nouuelle La nouuelle yerdeur de tesfbuples rameaux lu nefecouras plus oyant mes chalumeaux: Les petits yentelets ton y erdoyant ombrage Ne rafraîchiront plus, quand la mutine ragé Des yentsplus tempefleux te déracinera, Quand lafiante du cielion bois ruinera. Ta belle ombre cherra : ey toy encorplus belle Voreftqtie i'aimoy tant, tu cherras auec elle. De ton maiflre ancien, 6 bois jadis aimé, Varcesyœu\ennemistu cherras enflâmé. Toutfait en feu par tout : du ciel t'ardentefoudre Deualantfurtonchef,forefl,teface poudre: Dupiéiufqu'aufommet toute cendrefois-tu, Rien que cendre ne fait, tout ion bois abbatu: Lors par-my l'offreflâtneen tes branches effrifc Soufle yiolamment le yentfiflant de Bi^e: De nuages éueux le marin ténébreux, L'Kutom de noirs brouillas couure le ciel ombreux, ht/qu'aux yignes des bois yienne dufeu larage: ÉCLÔGVES. /L£ ToutUsteps'ras aras de la terre il fixage. Qjte lesfeuT^ par les "vents à la ronde effandui Saccagent tous les bleds dans les chams efendus. Que des arbres lefeu "vienne aux effis défendre Tant qu'il degafte tout : Que tout/oit mis en cendre, Ma herfe ey ma charruë,ry leurjoug ey mes bœufs tt ma loge ry mon teél : c'efllafin de mes "Voeux. Antenne encore pis:0 mergrande profonde, Qjà tes riuages hauts "viens battre de ton onde: Wiuages qui le bruit de la mer cffaride^ îufques dans nosguerets : ma prière entende\\ Neptune "vienne aux chams : Que nosfertiles plaines Soyent couuertes deflotsey d'effaiffès arènes: Des Syrtes de Lybie "vne autre Syrtefbeuri Ou Ion cuedloit des bleds, des nochersfoit la peur. Damet encorj etta cefle "voix plus horrible : On dit que par la mer, lors qu'elle eflplus terrible, Hors des gouffes profonsfuriesflotstempefleux De grands monflres marinsfdecouurént hideux, Qjfjflottons furla mer effroyables énormes font pallir les nochers de leurs horriblesformes: Ces gros monflres, Neptunetamene auec la mer faifàntde~vents félons les~vaguesecumer: Ces monflres peUe-mefle en nos chams ilameine fraffànt la noire mer, la mer de rage pleine: Que la merengloutiffè enfs gouffres fle^. La cendre chaude encor de nos pais brufleX*: Tous mes chamsfiyentla mer : où le beflauchampeflrt Souloitparcy douant les herbes tendrespaiftre, La nagent les Daufins : la où le laboureur Les mottesnnuerfoitfapefchelepefcheur. * ij ECLOGVËJ. MM chams ne/ôyent que mer,mes chams abominables Que dépit ie maudy de chanjôns exécrables: Tous mes chams/ont maudits: garde toy bien, nocher, Vuts que ie les maudy, de mes chams t'approcher. Si Ueptùne ne yeut exaucer mes prières, RntendeT^ ditVamet, entende^moy Riuieres: Riuieres ey rui/Jèaux (y/ources yous/çauéQ Vous/çaue^bien l'honneur que par moy yous aue^i lé ne le diray point: ce/èroit chofèfolle Vouryous le reprocher de perdre maparotte. Tourne^encontremont (Riuieres ey ruiffeaux) Tourne<(,ry tous nos chams noyé\de//bus yos eaux: lios chams nefôyét qu'yn laaempe/cheZ qu'on ne/èrrt, (Riuieres ey rm/Jiaux)nul fruit de no/ire terre: Trufire\leyigneron,fiu\tre\le laboureur. "Suis Damet amollit en ces y ersfafureur. Sourdent fôudain par tout de terres des riuieres, Rt/èruentauxpoi/Jôns des counils les tanières, Aux grenouilles les creux oit le grillon criait: La fe fauche lejonc oit le blé Ion [toit. Fuis rapri//ànt/âyoix,Dametdit,Des montagnes Les torrens e/cumeux culbutent aux campagnes, Rt de rauines d'eaux courantes defureur, Soit rauy le trauail dupauure laboureur. Que quelcun maintenant trauaille aprèsjâ terre, Afin qu'yn efiranger toutefitpeineferre: Que maintenant quelcun de labourer ait fin, Aitfin d'enfèmencer,pours'en banirbien loin. Adieu petit troupeau,adieu mes brebiettes, Troupeau jadis heureux : chantant mes amourettes, le ne yous yerray plus les herbages broufitr, ECIOCVES. 4j Ityous nepourre^ plus mes chanjôns efiouter. Opauures chams maudits,pauure terre maudite, ssannytnecefiiteux,pourjamais ie yous quitte: chams jadis tant aimé%> bois,fontaine s, adieu, Vous ne meVerreT^plus demourerencelieu. Car ie m'en Va bien loin plus outre qutridane, Ou fur les bors du Tybre, ou bien iufqu'a la Tdne chercher mon auenture. eylàie demourray, le Viuray là bien loin, là bien loin le mourray. LA SORCIERE. ECLOGVE XVI. _,, M A R, Q.J E T. N O D IN. KudifoTUlathanfonde^Telandeforciere, Que Marques ejy Nodin recorderentnaguiere Sur la rtue de Seine, oCHARLES, difôns la, Combien que contremont la Seine recula A l'horreur delà Voix : combien qued'effroy pleines Les ïAajades des eaux, elles ty leursfbntaineij TrcffaÙlirent d'horreur : Uontrmarte à cefie Voix, lt toutbranfiant trembla de Ueudon tout le bote Difôns là, toyUonK O Y(filachampeftre Uufê Mérite quelque honneur).de l'ouïr ne refufè: V»» Voira ton loifir nos çhampefires ejbats:. r Outre ton gré,ieçroy, nousne lesfàifôns pas» :^ lencreptetllepds la Vieille cbalemie i Dugafiemde Uantoulencor toute endormit, SinonàtonaueutnyFâgequiViendra M F «y I CL OC V I S. Aprts eefieele.cy,non ne me reprendra T>e t'auoir oublié: si Apollon me donne Quelquefqisjùr monfront-yne noble couronne, Quand'firay plus hardy deuant toy m'auancer: Oy cependant Marquet, qui s'en ya commencer. M A R. QVZ T. VnfiirJûtlamynuitquela'LunefiTeine Rayant au cielfirein monftroitfa facepleins', Soui yn noyerfueillu clans yn champ à l'écart irelandefi trouua : hrelande qu'enfin art T>eTolete,Vacautauoit endoctrinée, Vacautleyieil'baudôisï là elle auoit menée SafilleVerriçhen ?fufiouj>our tenfiigner Afisconjuremcnts ou s'en accompagner. Terrichon luy portoit pleine yne grand' çorbejBe. Pecent drogues, par qui ellcfaifiit merueille ' Tilleni*depu'gauche, eynùlegauche bras, •:'• Aatefle echeuelce encommença tout bas, • Mâchant entrefisdents mainte parole efirangel "Suis contre le noyer a dos ellefirange Irais foifie tournoyant ià chaquefins troisfoi* Jille crache enfisbras,tn)ettant cefieyoïx. OuUre cefte corbeille, apporte cefie éponge, < T:ire-mùyeepigeon.ya-t'en,fjyfiptfoisplonge L'éponge'ont'eaucourante,£r la'rappnrteky, leyeuxenforcelerlectutlendurcy, Qjsim'arauymoncKuriUyeuaemaparrtttt Comme il rouit mon cœur, rauirfin amefoUe, Ht ie y came l'oflant luy donner mon émay.; charmeZjendeZjL.oulimfiU mon cceûrrentleZjnoJ. OY enusce pigeon en cefittict'immole: ÏCLOGVBJ. 44 four efeindre le feu qui rend mon amefolie, Ce deuot jacrifice en bonne part reçoy. charmes rende\Koulin,ou mon comrrende&noy. Koulin m'auoit donnédurant nos amourettes four gage de fin coeur, ce bouquet de fleurettes, A ïheure qùil maimoit autant que ie l'aimoy. charmes rende^JAoulin,au moncœurrende<\moy. le le tenoy bien cher, mais plus ie ne leprif: Ce bouquetfùedle afuciUe en cefeu ie debrifi, Ainsfefltarde Koulin £r les nerfs &" la chair Dedans le feu d'Amour : ainflfe dejfecher Ie\>oyeàxuëd'atdmaigrijfant d'heure en heure Koulin pour mon amour,fans queJôn mal ie pleure Kon plus qu'ilfut le mien. Comme ces panures fleurs (Sans qu'il m en fâche gré, quef arrof de pleurs) (yjsjfakhesbautrefiurencoreflayentfleuries, Mais leur ligueur efeinte auyourdhuy font flétries, Tel te voyeRxmlin quelles cesfleurs iefoy. charmes wtde^JKoulin, ou mon çceurrende^jnoy, . Kerrichon,çài'éponge : ainf.que Ceau s'égoute De cette épongeipreinteenmesmains,gouttcàgoHtte Koulin perdefinfang: Tout ainfl defincoeur Mourant pour mon amourfiperde la yigueur: Maintenant ierepan mes pleurs dejfus l'éponge, L'éponge beat mes pleurs :fius terre iela plonge: Lafiyentplonge\auflimon tourment ry mafoy. Charmesrendé^Kouliniou mon coeur rende\moy, KegardemlacmheiUe,eyd'yncoffet mettre > Auecque trois liens y ne image de cire. Ces las de trois couleurs lajfefort de trois tours / A# col de cefte image : ey dy, Aux las d'Amours F iiij ÎCLOGVÏS. VenueloppeKoulinx'ïroisfbisillefaut dire, (Le nomperplatfl aux dieux) trou fois hmage Vire, Et Koultn par troisfou la yirant ramentoy: charmes,rende%Koulin,ou mon cœur rende\moy, KegardeVerrichon, regarde en la corbeille: cherche, tu trouueras au fond y ne bouteille Que Tacaut me donna : Kegardexry bien Vas-tul Vhuyle oui eftdedans, eft de grande Vertu. Souuent j'ayVeu Vaçaut pour vne goûtefiule, . Ayant d'yn loup les pieds ry le poil ey la gueule. Se mujjèr dans les bois : ie l'ay Vuljienfiuuent Vouant mes yeux en l'air Je perdre comme >» Vent, Etfiuuent ie l'ay y ufaire de dejfius terre se pouffer les ejprits, eyfiuuent le tonnerre le l'ay Vu conjurer : Vacaut mêla donna, Et m'apritjà yertu ;luymejme m'ordonna V'en toucher le çrouillet de fin huis à quiconque Ke me voudrait aimer : Berrichon, Va-t'en donque Enfrotter le çrouillet de Koulin, hafte toy. charmes,rende%Koulin, ou mon cœurrende\moy. Va frotte l'en partout, ey demain ie m'ajjùre Que Koultn me payra la peine que j'endure: i VaVifte,cepmdamieplaindraymoneJmoy. tharme$,vienne Koulin,ey mon cœurfiità moy. '. llLarquetfiniticy : Vousfiauantes maiftrejjès Que)'adore eyieJèr, Vimpliennes deejjès Vittes-nous de Kodin quellefut la chanfin: 'Zous ceux qui Vont chantant n'ontpas Vne façon. Mais maintenant qu'icy ie me Voy toutefeules Vequoy,de mon amour,faut-'û que ie medeullef par ou çommençerayde l où mt prit ce malheurf ÏCLOGVES, jtj O Lune,efoute moy,ie diray ma douleur. Ma yoifine Mkhonjna yoifine ey commère, Safillefiançott:comme cuidant bienfaire Elle m'y conuia : mais, las,fans y penfir chés elle mes ennuits ellefitcommencer ! l'y allay toutfiudain : là tout le parentage "Des deux partsfi trouua : là tout le yoiflnage. Là quand t'y arriuay lesfillesey garçons Se tenoyent par les mains,ey dançoyent auxchanfns. Mais de malheur Koulin.Roukn menoit la dance, Ht dtfitfchanfin quand dedans iem'auance: Sitoftaueielety te changeay de couleur. O Lune,efout c moy, ie diray ma douleur. De couleur ie changeay,yoyantfàbellefkce, Oyantfo douce y oixtprenant garde àfitgrâce: Sitoftaueie touïyfitoftqueieleyi, Aufiitofthorsdemoymoncœurmefiuraui: Aufii top tout monfinsj'abayperdre,pauurtttei Ht dis-lheure toufiours ynepoifonfcrette Me gagnant faitfiaitr'rr de ma beautélafleur.• f O Lune,tfoute moy, ie diray ma douleur. De laie m'en allay,mais ien'ayfuuenance Cjuec'efl que te deuin au partir de la dance; Etbienàpeineencormepuis-iefuutnir Commemiepuche^moyhmsdelàreuenir; Tant y a auècheXjncy ie me trouuaypefonte, Toute en feu parle corps d'yntfleure bruflante. le memy ficryniittfu dixjours ey dix nuits Sans relâche en auoir ie matadaydepuis. Jtperdy les cheueuxieyriauoyrten de rette, (àjie les os ry lapeau,de (a mauditepeflei ECLOGTES. Mo» teint fut comme buis teint de jaune patteuri O Lune,efioute moy : ie diray ma douleur. Mais qu'oubliay-ie alors ? quel remède laiffky-ie? A quelle enchantereffè alors ne m'addrejjay-ie Tour alléger mon mal ? en lieu de l'alléger. Tout cela qu'on mefaitfaitmonmalrehgreger. Tandis le tempsfiperd: à lafinie m'adutfi n'enuoyer au cruel,qui toute me tient prtfi, Tour yoirs'il me youdroitfoulager ma langueur. OLune,efioute moy '.ie dirayma douleur; le l'enuoyequérir, toutfiudain U arriue: Si tofi que de mon ht ie le yi (moy chetiue) Mettre le pie dans l'huis,ynefroidefùeur (O Lune,efioute moyje diray ma douleur) Vnefioidejueurdegouttoitfurmaface, Lt toute iedeuinaufii froide queglace: Wtie perdtlayoixje perdi mayigueur, O tune,efioute moy,ie diray ma douleur, il s'approche de moy'.de fà main Urne touche, Meflattedefiyoix,mebaifi déjà bouche, Ht de fin doux batfir merefîaure le cœur. o Lune,efioute moy: ie diray ma douleur, Laforce me renient: y ne couleur nouueUe Teu à peu s'eflenditfiermafaceplus belle: . 11' Lors de monfiantmotteux fef/ùyay la fùeur, ; O Lune,efioutemoy:ie diray ma douleur. Ht pour lefaire court, $ belle ejr claire Lune, Nousfintifines d'Amour y nejaye commune, Nousfifinesnosfiuhets,en plaifirs amoureux, Tous deux accompliffàns nos definbienheureux: Toufiours depuis cejle heure en amour mutuelle. I C L O GVÉS. 4* Tous deux auionsye/cufinsaucune querelle: Veftoyde luy contente^ ey luy de moy contant: ilmonftroitdem'aimerityiel'aimois autant: s il nefipajjbitnuitque luy ey fa brigade Ne meyinfint donnerquelque joyeufi aubade, Vefiirou de matin :ey nefipajfottjour Qttilne s'enyint cueillirlefruit de noftre amour, mais depuis quinzejours ien'enoy point nouuelle: il en aime quelque autre>eyfitient auec elle Sansfaire cas de moy : Luneje tefùppli mes charmes renforcer, s'il m'a mis en oubli', CHARLES. EC t 0(3 VE XVII- MELIN. TQINET. . ME L I N . V~N Vetje&es-mToinet^mtfiulpenfifgyfimbn ^ç\OefJouscechefhe ejpais, touchéfitrl'herbek l'omQuitegreuelccœurlnem'endegutfé ricns (brei Hul autreplus que moy ne defite ton bien. - -. •••'•TOINEi;..-' •' '••' ^-'v Ah,bonpereUessn,yne'çrieiùedpmffi >'•• •<;• m'importunele cauney jantaisne melaiffit le fiislas detrainermayieènpauureté: La pauuretémefiit,eytoute rnatheurté L'accompagneon elle eft: le mefihantfiin n'endure Q*£>»momentdefimeiltrompema peine dure, t en fuis endefiffoir: ey nefçàyqui j'en doy Açcufir.ficen'efirnonnyalhcur après moy: E C L 0 G V E S. Mais quepuis-ie de moyi carie n'ay pattvttrage, My troupeaupoury mettre: (y pour le labourage, Tas ! ie n'ay nyfillon ny charrue ny bœufs: Doncques dufiul malheur k bon droit ie me deusx M E L I N. Maisdi moy^as-tu rien amandede umperel (Car douait du bien) comme fepeut-dfaire, Qjçjlayt eu tant de biens.ô pauvre paftoureau, If qu'Une t'ait laiféquelque petittroupeau! TOINET. Tout le bien qu'il ouoityil ne fauoit qu'a yie: Ht quand de me pourvoir il ut le plus d'enuie, Méjamortlefur prit ! ey d'avoirjamais bien Tors que ie leperdyjeperdy tout moyen. M E LIN. M'entre en tel defifioir.Toinetfituyeuxfuture Vauis d'yn plus âgé,tu auras dequoy yiure, - Utplus qu'une t'enfaut .Mais que tefind'avoir Te plus grand bien des biensJa Mufe ey tefiassotti Ton ptrt t'inftruifit dés ton enfance tendre Afaire des chanfins, lors qu'il tefitapprendre AfinnerlaMufitte:Et lanot t'apprenait, Et luy-mefihefouuent lapeine d en prenait: Carilen}ouoitb1en,eypour enfiauoir dire Te bon lanet Lorrain hors des chams le retire'. "Etfait que la chanfôn quepour lors d chantoit, Du grand Berger Vrancin i oreille contentoir. Tant qu'd luy dit yn'pur.Ces troupeaux ie te donne, Ces pastis ey ces eaus.ry ces chams ie t'ordonne Vour tant que tuyiurasdanetfit fin/cuttien Envers ce grand Erancinqui luyfittant de bien. ÏCLOGVËS. 4 7 ÔV franchi rylanet maintenant nous regardent faits Dieux là haut es cieux: de là haut tl nousgardéi. Maûynaumfraacin,tïrlltKI eyCHAKLE icy' De nous rynos troupeaux au lieu d'eux,ontfiucy. il faut te prefènter douant leur douceface: Etfitu es encordes Mitfis en la grâce InuoqueAes pour mxrchoifilenouueaufin fourgagner leurfaueurd'yne belle chanjôn. T O I N E T. l'y penfiis : «y défia dans técorce licee D'yn ctnfier yni, d'yne alêne éguifie l'ay tracé quelques yers,qu'ynem>nteufèpeur M'empefihe de monstresauxyeux de leurgrandeur. Bien qu'entre les bergersfay bruit d'eflre Vo'ëte, Si ne les croy-iepas : car ma baffe Uufitte tiefirmepas encor des chanfins de tel art Comme le doux Bellay ou legraue Konfard: Et ie nefuis entre eux auec mon chantfàuuage Quyn Serin,quiau bois fait bruirefinramage Entre deux Eofiighols : Apollon toutefois ' Daigne telle qu'eue efiayder ma faible yoix: Mais nos belles chanfins aux troubles de la guerre Ue s'entendent non plus,quefinsyn long tonnerre, Quand l'orage ry les yents tempefient par tout loir, Lors onfiptaift d'ouïr yn ruiffelet couler. M E L I N. ^ tour ne t'en mentir point entre les dures armes ' EatAufi nedit mot, maisfibagne de larmes, Seule en yn corn definfiuffiiranttriflement De quoyonnefait cas defis dons autrement. Vyneyeutpointyentràkcourfimorfimdre, Ë C L O G V E S. ity afin mieux aimé ne daigne plus reffondrei Et pour des courtifàns ilrequiertfâfaueur, Oufielle refiondx'efi bien à contreeaur. Matsficeftoitpour CHARLE, incontinentfàgrâce Saifiroit tefefprits : yne gentille audace Tlcueroit ton cœur : >» chant qui coulerait Vlus doux que le doux miel ta bouche comblerait. Oriete pri Toinei tes "vers me fouloir dire chantera fin honneur. TOI. Allons plufîofl les lire Surlecerifiermefmeiilefltouticyptesi MELIN. \ne de mes chanfrns ie teyeu dire après Combien que trop muetpeu fàuuent ie compofe: (le croyJes loups m'ont >«) l'âge perd toute chofè Mefinel'efprit de l'homme :>» tempsfut quefansfin On me yoyoit chanter defiir ejy de matin. Mais ie ne dyplus mot:fiay-iefait encore Vautre-hierynechanfôn dont mon CHARLE j'honore; T O INET, le youdroy bien toutn M E L.Si tofi que tu m'auras Tait ouïr ta chanfînda mienne tufçauras. TOINET. Doncquesdila deuant: cariefrayque pour tâge la douce Mufè n'a refroidi ton courage. . MELIN. le y tu que nous oyons ton beau chant lepremier. TOINET. Vien-t'endoncque leyoir :yoicyle cerifîer Ou la Mufè mefitcefie chanfàn efcrire. MELIN. Vefirit en efi toutfrais.TOI. Meli»,yeux-tu la lire? ÈCIOCVEJ. 4% T» es plus ancien, obeïr it tedoy. MELIN. Tu la liras bien mieux puis qu'elle "vient de toy. TOINET. CHAULE ef aimé de Van.quifiintementdefire Que Van bty fait propice à C H A R L ifi retire: tout cf^«fCHAR.LE y eut, Van le Veut bien au fi: Van ÀCHÀR.LE4 donné de nos chants le Jouet. Vuis qu'il en a le /binjesjôrefîs ey les plaines, Les montagnesJes eauxfoyent de liefjè pleines. Dryades parles boù,tiaiadesparles eaux, Varies monts ey leS pré\yaftres ey leurs troupeaux Vnjont tous éjouis. Le traittre loup riaguette Leurs moutons : leferpent n'a plus la dent infette: Le HuZard ne Vient plus leurs pouf inets manger: Le bon C H A R. L E a Voulu que toutfùftfinsdanger, il n'y a pas les monts cheuelus qui ne rendent Des cris degayeté,quijujqu'aux deux s'entendent: tAejmes les hauts rochers,me/mes les Petits bois, (c'eftVn Dieu,c'eftvnDieu) crient a haute Voix. Soy boney doux aux tiens,Joy bénin ey propice A qui finuoqucrad'Vn deuotJàcrifice: le m'auoué des tiens,) inuoquetagrandeur, Vay moy doriques fêntir lefruitdétaJoueur. Voicy quatre auielets de gaZpns que j'éleue LnVoicy quatre a Van,deux pour toy j'en àcheue; Le premierjour de liayfir chacun autelet chaqu'an ie Ver/èray deux terrines de lait. Outre,quatrefots tan enfaifant bonne chère, ( Donne-m'en le moyen) Vnfeflin ie Veufaire jXtousnosVaftoureaux'JyuerilJèfera ECLOGVES.Tris d"X>n bonfeud'efléa Nombre cefèfd, > Là te leurperceray du meilleur yin que'fayei Là Tibaut ey Girard diront la chanfingayt Tourrefiouirlabande:eyLorindancera Ladance des Satyrs ey les contrefera. Auecques ceux de Tan,tes honneurs on t'apprefhï ^ Tanferale premier,eynousferonsfifefie Le nommant douant tous : mais tu auras ton lieu Le premier après luy douant tout demy-dieu. Hous teferons des "vœu* : Tant que lafàuuagine Hantera laforeft, Tant que dans 1'eau.marine Lespoiffbns,Tant qWenl'airles oyféaux nageront, . Ton nom (y tes honneurs par tout Ce chanteront. M E L I N. Gentil betgcr,ton chant mefèmble aup doux, comme A l'ombre ynquiefilas trouueplaifànt lefomme: Comme parles chaleurs, d'ynfôurjon bien curé L'eaufiàichefêmbledouceau pajjant altéré. Vraymenttu\nefais pointdéshonneuratonmaifirei Car ~»n autre luy-mefme yn chacun te dit efire, Tant tu enfuis de pres,6 bienheureux garçon, Auecion douxfiageolfiplaifinte chanfôn. A noitte tour aup difôns de noftre C H A R L E La louange çy l'honneur : c'efl raifonquej'enparie Vuis que rien ne s'en taifl :fi ie n'en difby rien lefèroy trop ingrat,il me y eut trop de bien. D E E VI s que charle a pris les bergers enfigarde, Les bergers ey leurs chams.Laboureursprene^garde Comme touty profite : Au nom (/(CHARLE ouy "VoyeT^-voye^comment tout s'en eft éjouy. Là yenteufèfbreflfins branflerfe tient coy'i, Lefieuue ÏSCLOGVES. Ltfleuue trre&courtpluslemementonJoy?, L'bunetteDryadeauxboMonyoùraJ, LfNaïadeauxyeuxyerdsiufiu'auhordyientnarer l^«grastroupeauxqJàe]oyebomuTenTg X^mmel^pispllueZnbl^^ ^y^ommeUteneengendrefbrcefieurs: feI^l^uic'eflynDieu3quiafoindesPane»rst ^Myontdifantau'ApoUoicedoiteZ Qmreutententre nous eflre encore champenrex Tuts ««eceftApoUon,ApoBonaimeceux Q&*chanterdes yersneferont pare/feux. ^cfi>ousdefirelau'dyouaame%cbcri/Iè, Chante^en/Ôn honneur : il y ous fera propice: Aue^yoïts des troupeauxJl les y ous peuplerai Styousn enaue\pointjl yous en donnera. C H A R L priais a dédain de nos chants laftmpleue. QSîSiqitefoislupiterJànçp-andtrojhedelaifJi ' » Tour defiendre en nos chantsJtefinoinfinOrion, • Tefmoinlepaumetétde Bauce çy Vdémon. Leme/me Jupitera papefinenfance Nourriauxchams de Crete,où des Corbansladance Il aime encoràyoirtey n'y dédaigne pas De leurJauuage chant lesrufltquesébas. Tafiresda terrefait d'herbe çy defleurscouuertet tncourtine^les eaux d'yne belle ombre yme: CH ^ R LU le yeut ainfi : vlante^des loriers yen, T>ontfisfrères yaincueurs triompheront corners. O Dieux,fipar pitié de nofirepauure race Vous nous l'aue^donné,fàites noua tant de grâce Que yous ne yueiàe^jioint le nmoir de long temps, Ltau'dycye entrenous plus oie mille printemps. 0 ECLOGVES. C H A R L B,fita bonté des deux icy te mené, Couurantyn Apollonpus yneforme humaine, Carde tesVafloureaux : ey nepis enuieux De mille ans nouslaiffàntdc retourner aux deux. T O I N £ T. Melin,rien de rural tu ne me yiens dédire. O la doucepreur qui ta poitrine ihpire A chanter ces beaux y ers ! Njy le bruit des ruijfeaux, Ny le douxfiflement despeillus arhriffèàux, Njy ouir bourdonner les effàins des abeilles, D'ynp aimablepn ne remplip mes oreilles, Comme de ton doux chant le ton mélodieux, Digne de contenter les oreilles des Dieux. M E L I N. Bt que te donneray-ie en digne recompenp Des yers que tu m'as dit ? O mon Toinetj'y penp: Mais ayant bienpenséÇC H A R L B put peut donner V» don qui dignement te puijp guerdonner. T O I N E T. Tay,Melin, feulement qu'ilpuiffè bien conoiflre Des petites chanpns de ma Mup champettre, Qui chante afin honneur. 6 s'il daigne m'ouir ! Op mes humbles yers lepeuuentréjouir ! Alors Orfee tyDin moypul ieferay tire:. Bien quetyn eutpnpere,ey que tautre eutp mère, OrfépCalliope.çy Unpn Apollon, De prit de mieux chanterfime donneroitdon. ÊCLOGVIS. LE fa SATYREAV, E C L O G LE V E X V I I I . PASTOVREAV. V N Paris jadis pafîoureau Enleua Hélène la bêliez Moy "vn autre Paris nouueatt D'yne belle Hélène nouuelle Suis mieux baisé qu'il nefut d'elle. LA PAST.P.tbien,dequoyteyantes-tut Petit fou glorieux Satyre? Lebaifèr n'a pas grand yertu Ainfiqùaytoufioursouy direz Amour mieux qu'ynbaifer defire. L E P AS T. Combien qu'on face peu de cal Du bai fer,qu'on dit chofèyaine: Toutefois le baifcrriefi pas Si yain,que plaiftr ie n'y prenne Quand Amourabaifèrme meine. LA P A S T. I? m'en ya louer 0- torchef Mabouche,àfindetefaireaifè: Et ton baiferie ya cracher, LE PAS T. Tutorchestes leureSiUauuaife^ tfiaisc'efiafinqueietebaifè. LA P A S T. Bien plufloft ceferait ton cas T'en aller baifèr quelque yache Orde ey yilaine,que non pas Y nefillettequi s'en fâche, P,t par dépit ton baifèr crache, J. E P A S T. Fi d'orgueil : comme ynfange fuit, * 9? ECLOGVES. S'enfuit la jeunejpplie: Lafleurfletrtft,& puis te fuit. Allons fous lombre reuerdie, Afin que deux mots je te die. LA P A S T. Dieu m'en garde : car autrefois • Tesbeaux mots m'ont cuidéfur prendre. LE P A S t . Allons,mignonne,dans ce bois: Dans ce bois tu pourras entendre Quel ton auflageoljefçay prendre. LA PAST. Vas y toutfiul teJàulafpr. l'ay peur que pis on ne me garde: Sus, nemeVien pointembrajpr, Qtgà la longue plus ne m'en garde De mordre ta bouche langarde. LE PAST. Venfi'-tut Amour échapper Qiif nulle pucelle n'échappe: LA PAST. il n\t garde de m'atrapper: le luy pardonne s'il me happe: Mais garde toy qu'Une t'atrappe. LE P A S T. O belle, que ie crein pour toy Qjtj tu nefois Vn'jour laijjèe AVn mary pire que moy l LA PAST. Maints amoureux m'ontpourçhaffèc. Ht nul n'a gagnéma penfie. LE PAST. lefuis l'vn de tes amoureux, Htfipouuois Vnjour te plaire le m'eflimeroy trop heureux. L A PAST. Mon amyfauroy trop à faire: Mariage eflplein de mifire. L E p A S T. il n'y a ne douleur ne mat An mariage,quepar feinte: E C L O G V E S. jt Cerieflquejoye fille ey bal. LA PAST. Londitquetoufioursyitencreinte Lafemme àyn mary conjointe. LE PAST. vtuftotï toufiours les femmes font Les maiftrejjès : ie te demande, De quoycefi que peur elles ont. LA PAST. Tremblantde peur,fautquemerende: La douleur de gefine efigrande. LE PAST. Maistunedispasleplaifir Quête donnera ta lignée Lffaçant le mal de gcfir. LA PAST. Dequoyfiray-iegucrdonnec Sij'accomply ta deftineel LE PAST. Auec ce gaillard Pafioureau Tu auras tout ce pafturage, Cepafiurageeyfintroupeau, Ef du long de ce bel ombrage Tout ce pais delabourage. LA VAST.lurequenemelaijpras Maugré moy, pour caufe quelconque, Quand maifire de moy tuferas. LE PAST. Quand bien tu le youdrois adonque, le jure ne te laijjèr oncque. LA P A ST. Sera-cepour moy ta maijôni Meubleras-tuUenmachambrette? Trairay-iedulaitàfoijôni LE PAST. Toutefitiemjêulementfôuhette, Ht toute cbofefera faute. LA PAST. Mais di moy que c efi que diray Amonperedeyieilbonhomme, Quand douant hty ie m'en irayf G iij E C L O G V E S. LE F A S T. 1/ y ouira, que touitjè conjbmnit s'il entend comme ie me nomme. LA F A ST. Defcauoirtonnomy'aydefir. S'ilefttel,tu ne dois lettre: Souuent le nom donne plaifîr. LE P A s T. ïay nom Loret : Lomin monpère, tt vatturine c'eft ma mère: Tu es lafillede fortin, iffù de treflon parentagei Auftieft mon père Louuin, tt te prenant en mariage, Verienienetedepardge. LA PAST. Ormonfhe-moytonbeauycrgcr, Etpuisironsfoirtesétables Ou ton beflail yient héberger. LE PAST. C'efi à rrtoy ce beau ranc d'Erables tt ces ombrages délectables. LA PAST. Mes cheuresjbroute^bicnty beau tandis qu'iray yoirlhéritage ttleyergerduVaftaureau. LE PAST. Mesbceufs,n'effargne\çelherbage tandis queferons à l'ombrage. LA PAST. Voy, quefais-tu t ofte la main: Veux-tu point autrement te feindre, Satyreau,de tater monfein. LE PAST. LaiJJèmoy ynpetiteirreindre Cespomes qui nefont que poindre, LA PAST. Apresyôfùs, ofte ta main, lefuis comme toute engourdies Qjie tefinmon cœurfbible ey yain! LE PAST/ Que creins-tu s tu trembks,m'amiei ÏCIOGVES. ti EiUe,tu n'es guiere hardie. LA P A S T. Me yeux-tupar terre touiller, . 1/ ma belle robe defette Dans lafange Veux-tufiudlerl LE PAST. Henni non, iefùis trop honneflei Mon manteau pour t'apjoirj'apprejle. LA PAST. Ha, lasl ha las'.quecherches-tu tenant ma cotte ey ma chemife: Haien'ayforceneyertu. LE P A S T. le pourjùi la douce entreprijè TrVn kmant quijà belle aprifè. LA PAST. Demeure,mauuaisquemes: Si quelcun nous y enoitjùrfrendre. / l'oy du bruit entre ces Cyprès. L E P A S T. Les arbres fontpmblant d'entendre te plaifir que nous allons prendre L A P A S T . Macokretedefinlin Varloppinstuasdefiree Et m'as mis à nu le tetin, L E P A S T. le t'en donne >»e mieux ouuree, Et de toile plus déliée. LA V A S T. Tu donnes toutpour m'abujèr: Mais après quejèray ta femme Du pi me yiendras repu fer. LE PAST. Ente donnant mepne mon ame Qjteiepuipjef enfaire dame. LA PAST. l'efloypucelle en m'en Venant, Aujeu d'amour toute nouueUe, le m'en yapsmme maintenant, LE PAST. Mèrefèras,nourrice,ey telle Que jamais neferas pucelle. G inj E CL O G VE S. LE C O M B A T . ÏCIOGVE GILET., PTNEAV. XIX. LVCET. ROBIN. GILET. E yois-iepasVineauquiayne yerséne, N De nous ya là dettant atrauers ce/le plaine? Regarde ynpeu Lucet, tu le conoiftrat mieux: Car,pour n'en mentirpoint,ie n'ayguiere bansyeux. A yoir de loinfinport,a yoir la peau louuine Qui luy couure le dos,à peu près ie deuine Quec'eft Uty. L VC. C'eftluy-me/me, ilmarchery ya leconoyfinbarbetquinousyientaudeuàt. (re/uanK GILET. Tifi:jusjùs barbet. L V. Ce chien tefaitgrandfèftel Mais que neflattes-tuynpeu la panure befte? GILET. ilrecourtàfin maiftre^ey tirefinmanteau, Etïaduertiftdenous : maisyoy comme Vineau n'en fait aucunfemblant. llfinge quelque chofii Jln'eftjamaisoyfîfttoutpartoutilcompofi, Me/me parle chemin, le nefcachepafteur Qtdaytplus àfiuhait des Uufis la faneur. LVCET. tntrelesVafloureauxienefiacheVoetet Qui,à mon jugementtenflemieuxlahlufitte.- ECLOGVES. j.j GILET. Si nous youlons hafler tantjoitpeu nofrepas, Nous Faurons attrapé douant qu'il Joit au bas Du yalon,qui nous l'ofle. il commence a défendre. L V C E T. Courons donc iufqu'à luy : ey nous pourrons reprendre Aleine en ce beau yal, le priant de chanter. Ce que nous le y oyons tout penfif inuenter. GILET. Courons : quepleuft à Dieu que cette pannetiere Vufche\nous maintenant : tSe ne m'aide guicre A courir : pieuftà Dieu qu'y<n foc enfuft oflé, Quej'ay pris enlayille,ilme romtle coflé. L V C E T. Saille ça : car ton foc te donne affe\de peine. Que portes-tu dedans ? GI L. Vour ynfètier cTauene, Centfatras qu'il nousfaut. L V. Vaille donc: oufibien, (Car tout ejfoit trop cher) ieneraporterien. GILET. C'eflpitié, tout efl cher : ey dit-on que la guerre nflcaufè de ce mal. L V. Dieu le fait: mais ht terre Ne daigne plus porter defruits telle planté Depuis que ceflepefte a le monde infect'é. G IL h T. S'il nous pouuoit ouïr, nous leferions attendre, L V C E T. Nous fommes afJeÇjpres : ilpourra nous entendre. GILET. Vineau.LV. vineau.Gl.Vineau.Vl.ey qui m'appelle icyf Lf-ce yous, bons Vergers, d'Apollon lefàucyï E C L O G V E si Ainfl "San douant luy reuenant de la chajjè "Dejpts le chaud du jour (lors que tout il menafje De courroux, qui lefait renifler des nafeaux) Ne yous trouucjamais : mais touflours yos troupeaux ilgarde beaux eygras : Vene\, 6 couple aimée, De qui le doux chanter yous donne renommée Sur tous les Bafloureaux. Bar tout ouyouspaJJeT^ Les Loriers yerdoyans alentour amajfe^. Vous tendent leurs rameaux '.parmy le yerd lierre Mutefleursfous y ospieds rampent deffus la terre: Ht les petits cailloux atteints d'yn plaijàntfon Kendentjôutyosjôulié^yne douce chanfon. GILET. N'en dypas tant, Pineau, tu deurois aller dire Ces propos à Bauin, qui s'aime ty qui s'admire. Ht brigant des loueurs touflours en tout endroit; ' cherche d'eflrelouéjôit a tortjàit à droit. P I N E A V. l'en dy trop peu de yous : ceferait toute bourde Qui youdroitdire bien de cefle beflelourde. GILET. Po«rre qu'ilpeut yaloir, Vafleur, laijjôn-le là: "Et s'ilieyientàgré,raeonte nous cela Quetu/ôngeoistantofllà haut dedans la plaine. Et tandis nouspourrons icy reprendre akine: L V C E T. il fait beau dans ce yal : yoicy yn clair ruijjeau Qui drtmefource y use ameinefa belle eau: Allonsfur lejùrgeon : d'yn tapis d'herbe Terre La molle eyfraiche nue alentour eflcouuerte; ïCLOCVIS". J4 La les Aunes fucillusfont >» ombrage fais, Ht les moufihes a miel bourdonnent tout auprès. GILET. La les Kymphes, Vineau, pour couronner ta tefle Ont pleins panniers defleurs: la tiaïade tapprefle, La Naïade aux beaux yeux, mainte diuerfi fleur De la/ênteur plus douce ey plus belle couleur Qu'elle les peut choiflr 'Hartas elle les trie, Ht par art défis doits les arrange, ey leslïe Défis beaux cheueux blonds pour t'enfaire >» prefint: Car ton chant dejJurtous,luy efldoux eyplaifànt, P I N E AV. Voy-iepas mon méchant qui boit en lafonteinel L V C E T. Qupy ? Robin queyoyla 'G I. Qujlle nouuellehaine Seflmifi entre yous deux Idoù yient cette rancueuri l'ay yu, n'a pas long temps, que yous eftie^yn coeur, P I N E A V. lln'cflpireennemy, quetamyquiabufi Du filtre d'amitié, Vois-tu la Cornemufi Qjfilporte fins le bras ! // me la déroba. Ht me la deguifàntpourfôy la radouba. Comment, traiflre larron, tu yasfaifant le braue De ce quirieflatoy ? ey tujettes ta baue Contre ma renommée, à tout propos difant, Qjte tout ce que ie chante eflrudeey malplatfànt, ROBIN, le lay dityoyrement: ey dy bien d'auantage, le ya chanter a toy, fi tu yeux mettregage. P I N E A V. Ltyeux-tu \ R O. le le veu. Planais qui nous jugerai ictoGVîs. ROBIN. Ces VafteursJil leur plaift : ou lyn d'eux ce/ira, Ou ce/iront tous deux. Vl.O l'audace effrontée! Donc pour ladeguifer tu me tas démontée Du bourdonqu'elleattoitiKO.ti'enfiisplus enefmcy. le yeux te faire yoir comme elle efl toute a moy. P I N E A V. Toute à tfty, malheureux lie refle te le nie: Ouy bien du bourdon lagroftiere armonie: Vncores qui de près au bourdon yifera Ce bourdon que tu as à quelque autrefera. Aa, te le reconnoy : ce bourdonfoulott eftre Au bon homme Uarguin : yeneZ-le reconoiftre, O Va/leurs clair-yoyans : nefbuffreZje Corbeau Dam les plumes d'autruy qui y eut faire le beau. KegardeZffien partout ; yous yerre\ ( te ya mettre) • Ctujtu tuyau dufôufloir, en belle groffe lettre "Le nom de ma mignonne au mien entrelafté Y efl encore empreint : mais tu las effacé: YoyeT^en la rature encores toute ffaifche. ROBIN. Donque tout maintenant il faut que te depefche DeUdouteoùtues-.Ieyatelagager, S'il plaift à ces Vafteurs noftre noifijuger. P I N E A V. Hien qu'ellefoit a moy'teya mettre contre elle Cette autre Cornemufè. oyeZjtoftre querelle Vafteurs, ie yous en prie : eyfans nuÛefaueur Contre moy lepremier jugera la rigueur. E C L OG VE S. JJ GILET. Oferons-nous, Lucet,figrand'charge entreprendre. L V C E T. Vuit que c'eflleurplaifir d'yn accord de nousprendre Vourfoudre leur débat, oyons ce qu'on dira: Mais faifons-les jurer que nul d'eux n'en ira vins mal contant de nous : bien qu'auec la yictoire A l'autre nous donnions les gages ey la gloire. GILET. Le youleZ^yous jurer < VI. Ouy, iejureray due quandi'auray perdu, ie yous demeurerây Kmy comme deuant, ey Volés l'en attefie: Ltfi)'y contreuien, la clauelee empefle Mes chetiues brebis, ey qu'ynefeulepeau De lageule des loups n'en refte a mon troupeau. ROBIN. ' le te jure, 6 Cerés, dieu nacchus ie tejure, Quand a, leurjugement ie perdroy lagajure, Queteneleshairay. Siie ne fais ainfi Jamais de mon labeur n'ayeZjtucunfôuci. L V C E T. sus doncques, 6 Vergers, deuant nous preneZ place: Uous allons nous affèoirfur cette motte baffè: VousfèreZbien tous deux contre ces Aunes là Que la moujjè y élue entoure ça ey là. G I L ET. Or pis, dittes Bngm.Qui eflprefificommence: QKJ dira le dernier, que celuy-là nepenfè Jifîre moins efiouté quefera le premier. L'honneur efl en commun aupremier ey dernier. ECÏ. OG V E & ~~ PINEAY. , tolypheme Berger,Galatee la belle lettant à ton beflailforce pommest t'appelle jielamoureux tranfl : affeZhaut, toutefois Malheureux malheureux, la belle tu ne yoit: Mais tues amuséa fonnertaMufettetK < Ta yoycy reuenir : encore elle rejette Des pomes au maflin qui garde ton troupeau: il aboyé après elle, ey lajuitjujqu'a l'eau: Voy comme les douxflotsde la marine eoye La portent gentiment : tonchien toupours laboyé: Garde quefl encore elle "veut s'approcher, il ne mordefàgreuc eyfa douillette chair. Maintenant iela "Voy, quellefaitfa ripe, %tfe mocque dequoy tu ne l'as auifle: si tu l'aimes bien fort, elle s'en ya cacher, Quand tu ne l'aimesguiere,elle te Vient chercher, nulles laides amours-.Jeûnent,6 tolyphenie, Ce qui neflgutere beau,fèfait beau quand on l'aime. L'amour ey la beautéfefùiuent tour à tour: L'amour fuit la beauté, la beauté fuit l'amour. ROBIN. lel'ay fort bien ouye : ainpcomme etterue DespomeS à mon chien, de cet œilie l'ay yu'é. Cet œil quim'eft tant cher: En dépit du deuin, Que t'en yoye aufli bien toupours iufqu'à lafin. LtVerslefotdeuinTelcmequideuine Tout malheur contre moy, le malheur s'achemine, il nef ny pîrefiurd ny pire aueugle aufli Qjfefl ceity qui de yoir ey d'ouyr riafouci. Defôn amour ie brulle, çy fine Ut retarde: EC t OGY E1 <g ïefebi que dans mon lit j'ay yne autre mignarde: Degrande jaloufie elle meurt, ejy de l'eau Sort pour yenir guetter mon antre &• mon troupeau: le haie bellement mon chien après la belle: Si te ne le hâlois, iliroit douant elle hu bordhyfairefèfte, e> luy Ikher la main, Sçachantbien nos amours : xlle enuoyra demain, ( Ou peut eftre auiourdhuy ) *>« mejjàger me dire Comme pour mon amour elle efl en grand martyre: Mauieïenfemeray&netenmyraypas Que ie ne yoye yn lit dreftépour nos ébat. GILET. O Vineau, ta chanfin efltrefdouce ty pUijànte Ht combien que Kobin, au dire de tous, chante Des y ers degrand' douceur, de tongentd chanter Beaucoup plus que dufien ie mefincontenter. L V C E T. Tineau,j'aimeroy mieux ouir tes chanfinnettes Que deficer du miel : Tu auras ces Mufittes: Car ellesfinsa toy de bon eyjuftegain: Tt fi tu as encore yne chanfin en mam, Kemercie la Mufi : a la Mufi immortelle Tu es tenufur tout, qui d'yne douceur telle Confit ta douce yoix : Q»e le pris t'efi donné, Ht Kobin tout honteux s'en reua condamné, P I N E A V. Mufi, ie tejâluc : o ma Mufi champeflre, champcftre maintenant, Qj£yn iour tupuffis eftre Digne de te monftrer en la Court de nos Kois, Ht C H A R L E S y»/? l'hôneurty l'appuy de ta yoix. ICLOGVES. Lors garde que ie n'aye, 6 Uujèfauorablet Lefiletà la langue : Alors "vienfecourable Me donner "Vne >o«e, dontiepuijjè entonner (Car il ne faudra plus la Mu/ètte fonner) Lntonner hautement, delaijjant laMufitte, Ses honneurs & yertus d'ynegraue trompette. Retire moy des chams : ieriayfaute de cœur. CHARLES, mon Apollon : prefle moy tafaneur. FIN DESECLOGVES. xX V > \ ^ V X XvX , \ * X^ v ANTIGONE TRAGEDIE DE SOPHOCLE. IAN P A R ANTOINE DE A TRESAVGVSTE ELIZABET R O Y N E o, B A I F. PRINCESSE D' A V T R I C H E DE EK.ANCE. R O V N Z.quad le ciel yous mena das la Vrance, Comme yn aftre bénin répandant tout bon heur, Voix yous acompagnoit, rp l'ancien honneur tXeuint a la yertu par fi bonne alliance. Les lAufis, quigifiyent fins l'obfiure oubliance. Se montrèrent aujour en nouuelle yigueur: Moy, le moindre de ceux qui ont de leur faneur, A yofire hlagefté j'en fy la redeuance. M A D A M E cejourduy ie yous offre (en hommage n'yn Suget non ingrat ) ce mien petit ouurage, kins l'ouurage ttfju d'yn Vo'éte Grégeois. SideigneT^ y jetter yofire frêne >»?, Marque^jn ces deuis, à quelque heure perdue, Le profit qu'anéZJfaitan langage François. H ARGVMENT. ires que les deux fils Sldipe furent morts, S'eftant tue^ffyn l'autre, ey que le Roy d'alors, Qujon appeloit Crèon, eufifait dejfènce exprefjè Dedans Thebe, que nul ne prifi la hardieffè D'enterrer Volynic, furpeine de la mort: Antigonefa foeurfe mit enfin effort Del'enfepulturer: ce qu'ellefitfibien, due les Gardes du corps n'en aperceurentrien Vour la premièrefois. Mais Creon les menace, De lesfaire mourir fins nul effioir de grâce, S'ils ne luy amenoyent ceux qui l'ont enterré. Les Gardes effroye"^, ont le corps déterré Kemts a nu fur terre : ey creignant pour fi tefie, chacun à bien guetteraux enuirons s'âpre fie. Antigone yfùruient : ey "voyant decouuert Definfierele corps, qu'elle auoit bien couuert, Tâche le recouurtr: ey ne pouuant tenir Sonducil,fè découvrit. Lors "voicy fùruenir Les Gardes quiguetoyent. surlefaittlslaprenent Ht "vers le R.oy Creon incontinant la mènent. Le Roy la condamnant, toute y tue la fait Défendre en ~vn caueau (qu'exprès on auottfah Vourynefèpulture) où par deffioir efiréme Lafilles'étrangla défi ceinture me fine. Haimon le fils du Koy; fiancedAntigone La yenott deliurer : mais trouuantfi petfinne Vale morte étranglée ( ôtropgrieue douleur!) Sur elle cTvn poignardfi frappe dans le çueur. A AAGVMENT. ' • f$ Creon ayantouy le dcuin Tirefie, ('Quiluyauoitprédit la malheurté futaie, Dauoirfàit enterrer la pauurette Antigone, Et de n'auoir Jôuffèrt que la terre Ion donne Au pauure Volynic) iya pouf t'enterrer, Etpour hors du caueau lafilledéterrer. Mats illa trouue morte ( gy douleurplus cruelle!) il y oit/on fils Haimon qui Je tuëfitr elle. De là le Roy dolent s'en reuenant che^Juy Trouue y ne ocafion d'y» plus piteux ennuy. Eurydice déjà la Roy ne malheurce Sa trefchere compagne efioit morte gy tuée: G ut ayant entend» comme Haimon efioit mort, Viue neput/àuffrirfî trifie deconfhrt, Mais d'y» poignard Je tue. Ainfigrieues douleurs TteJJùsgrieues douleurs, malheurs deffus malheurs, Troublent Creon le TR.qy de la terre Thebaine. Mais oye\Antigone, oye\Jàfrurlfinene, Qui plus que ienen dy yous en pourront aprendre, Si à les écouterplaifiryous daigne^ prendre. H H PERSONAGES LA DE T R A G E D I E . ANTIGONE.ISMENE. CHORE DE VIEILLARS T H E B A I N S. C R E O N. M E S S A G E R DV GVET. H A I M O N. TIRESIE. AVTRE MESSAGER. E VRYDICE. VN SERVANT. 19 % \ \ A C T E I. ANTIGONE. S C E N E I. ISMENE. ANTIGONE. ç ^ ^ ^ ^ M ; E frais tu pas Ipnéne 6 mon ynique 7^ |}%^fe|î-j 1% Q#J de noflre y'tuant, depuis ce grand g H | N J | P maleur ^ l Ë ^ S ^ l È Quiyint knoftre père, il n'y a point de maux De/quels n'ayonsfansfinfôutenu les affaux ? Car nous nouons rien >», qui nous/ditarriué Ou a toy ou à moy, que nous n'ayons trouué plein de grieue douleur,plein d'ennuy,pletn de peine, _ plein de grand deshonneur,pleih de honte Vilaine. Ef maintenant encore ( ainfi comme Ion dit) Le Prince nous afait publier yn pdit. L'as-tu point entendu ? ou bien nos ennemis ïont-U à ton deffèu du mal à nos amis? I S MENE. , leriay,mon kntigone, ouy nouueUe aucune Piy de bien ny de mal, depuis cellefortune, Q»j en yn me/me jour nos deuxfrèresperdit, Quand yne double mort au camp les étandif. H iij ANTIGONE. Sinon que cette nuit des Argiens formée Soudain s'efl dijparuè hors d'icy délogée, Ht leftege a leué. Depuis ie nefiay rien Dont nousfoitauenu plus de mal ou de bien. A N T. le lefçauoy trefliien : cefl au fi laraifon Vourquoy ie t'ay mandée icy hors la mai fin, Afin que feule àparttupuffès m'écouter, I S M. €jj£efi-ce ? me youdrois-tu grande chofe conteri A N T. Le Koy Creon à /'"*>» desfièresa tilpas Kendu l'honneur des morts ? de foutre il ne fait cas. Hais, comme on dit,fuyuant laloyeyla droiture, A Lteocle il a donné la fipulture, L'honorant de l'honeur que Ion doit faire aux morts'. Hais mifèrablement le miferahle corps De Volynice mort ildelaiffè étandu: Ht par Ldit exprés à tous a de•fondu, Lt de ne l'enterrer, &• de ne le pleurer: Le laiffèrjâns honneur ey-point ne l'enterrer, Afin que par les chams le panure miferahle Aux oyféaux charogniers/oit yiande agréable. Voyla ce que Ion dit que Creon le bon Koy nous afait publier, &atoyeya moy: (le doy bien dire à moy ! ) ey qu'il s'en yient icy A qui ne lefiaitpoint publier tout cecy, Luy enperjonne, afin que definordonnance N»/ quelquilfiit ne puiffè enpretandre ignorance; Ht qu'ilferafaloyalarigueur tenir, Si bien quefiquelçun ofiy çontreuenir TRAGEDIE. 60 il mourra lapidé. Voyla ce qui en efh "Et m pourras bien tofi nous montrer s'il te plaifl, Que des tiens à bon droit lafilleIon te die, Ouriauoirrien de ceux dont tu te dit finie. I S M. Mais qu'efi-ce,ô pauurefieur,s'deftyrayce qu'as dit, Queieprofiteray, d'aller contre Ttdit, Vour enfipulturer le corps de nofîrefrereî A N T. Si tu me yeux aider : regarde ey confidere, i s M. Quel danger me dis-tu ? mais où efi ton bon fins? A N T. -> Si d'enleuer le mort de ta main tu confins. I S M. Venfis-tu l'enterrer y eu qu'il efi defandu? A N T. Ouy.ie luy rendray l'honneur qui luy efi du, A monfiere çy le tien, car il l'efi maugrétoy, Et nefera point dit qu'ilfiit trahy par moy. IS M. Helas ? contre le Koy yeux tu bien entreprendre? A N T. lînapanient au Koy mon deuoirme défendre. I s M. Helas ipenfi mafieur, repenfejugement, Que noftre père efi mon par trop honteufiment Tj'yne monodteufi, aufii tofiqu'ileuftfçu Quel grand mèchefefloit defisforfaits iffu: Luy mefine s'arrachant défis deux mains meurdricres Ses pauures yeux creue^dehors de leurs paupières! H itij ANTIGONE Venfe àfo mère ry femme {omaleurté doublée!) Qui s'étranglant s'ofta d'y ne yie troublée Vartrop cruels deftins ! Lt pour le tiers moteur, Venfi comme en ynjour, enfqmme\de rancueur, Les makureux meurdriers nos frères combatirent, Lt de leurs propres mains tous deux morts s abatirent, Ltfonge maintenant que feules orphelines VeUiJjèes nous deux» de morts bien plus indines Hous aurons a mourir,p enfreignant la loy Uous rompons l'ordonnance ey lepouuoir du Roy. Mais nous auifèrons commefemmes nous femmes, Ltque nefommespas pour combatre les hommes: QWilfaut ployerfousceux qui ont plus depuiffànce, Ht quand ils youdroyent pis leur rendre obéifjance. Quant à moy m'adrejpmt, pour mercy leur requerre T>e ce à quoy Ion meforce, à ceux depus la terre, « Au Roy jobe'tray : car ofér dauantage « Que ce qu'on peut ou doit,n'eftfait d'yneff rit foge. A N T I G. le ne t'en priray plus : ey bien que le defîr Tcyinft dem'y aider, ie n'yprendroyplaifir. Vay comme tu youdras : quant à moy ie m'aprefte Le Cenfèpulturer. La mortferoit bonne fie De mourirpour cefait : offenfontfointement, L'amie auecîamy iemourray gayement. Cari'ay bienplus de temps, après mon doux trépas, Qjfà ceux d icy à plaire à ceux quifontlà bas, Ou ieferay toujours. Loy, car tu l'aimes mieux, Souille ty tien à mépris lefaint honneur des dieux, I S M E N. lt h yeux honorer : mais deforcer en rien TRAGEDIE. 61 LesfratutsÂe n'en ay le cour ny le moyen. A N T. $ùy doncques tonpropos.car ie "va m'empefrher Apres lenterrement de monfrèretrefcher. I s M. Uapauure, que pour toyj'ay de creinte ey tourment 1 A N T. ti'aye creinte pour moyfange a toyfeulement. I S M. A» moins garde toy bien de t'aller déceler. Quctntamoy ie mourroy plufrofrque d'en parler. A N T. Va Va le dire à tous.Si tu me veux complaire, lu tiras publier plufrofr que de le taire. I s M. Inuers ceux quifontfroidsque tu as le cour chaud! A N T. lefçay bien que ie plais à qui plaire il me chaut. I S M. Ouyfrtu le peux : mais il nefè peut faire, A N T. Ht bienfr ie nepuisjtu m'en Verras diflraire. I s M. - lamais Unefaudroitîimpofrible entreprendre. A NT. Situ tiens ces propos.parforce il mefaut prendre Mal-talent contre toy : & par ta méprifèn Le dtfùnt te haira pour bien bonne raifon. LaiJJi moy encourir tout à. mon efient Var mon mauuais confiil cet incohuenient. (Zar tu ne pourrais pas faire entrer en ma tefre ANTIGO M E Qjtjl nefaille mourir d'yne mortfihonefie. I S M. ya donc puis qu'il te plaift: mais cefigrande folie T/efire enfigrand dangier a tes amis amie. CHORE. STROFE I. yfoledla clarté dorée nus luifànte que de coutume, Tseffus nosJépt portes allume La plus beue claire journée Que de long temps ont ait yu née. O bel oeil de ce jour doré Qui defjur ihebe as éclairé, Loin delafôurce Vircienne, Laifant tourner bride foudain A iagrande armée krgienne Qui menaçait nos murs en yain. ME SODE. kdrafie enfaueur defingendre Qui ce Koyaume querelott, Telles armes leur afait prendre Comme Volynice youloit. Les yns marchoyent couuerts d'écaillés, Les yns de boucliers ejy de mailles. lcy,piquiersfè herijjoyent: Làjfurles aies des batailles Les cheualiérs replendiffoyent. A N TIS T. Ce camp tint la yillejûgettc H'armes partout enuironnee, D TRAGEDIE. ïujqu'a cette heureujè journée Quia decouuert leur retrette, Qifils ont fait parla nuitfigrette, Varauant que d'auo'trfouillé "Dans noflrefongleurfer mouillé: Varauant qu'auoir embrasée La yille de leur brulements, Varauant que Fauoirra^ee • lufqu'aupié de fis fondements. MESODE. « « « « « « « « « Dieu jamais n'aime lesyantifès De ceux qui font enfléZ^ d'orgueil: Mais renuerfo leurs entreprifès Trenchantle cours de leur confod. Mefone "Voyant comme il s'en "viennent Fiew des biens qui tels les maintiennent, Son foudre il darde deffur eux: "Et quand plus heureux ilsfo tiennent Lors il les rend plus maleureux. STROFE II, Témoin m'en efl l'outrecuidance D « boutefeu, dont l'arrogance Sentityn feu plus yiolant, Quand lefoudre brfÇantjà tefte Le renuerfo du plus hautfefle "Du mur qu'il allott échelant. Lors qu'alencontre du tonnerre Et des yents qui luy font la guerre , Son ardente rage il pouffait; Mais culbuté denbauten terre lln'acheuacequdbrafjoit. <$z A NTXGONE MESODE. Cependant desfipt CApitAines A nosfiptportes ordonné^. Les entreprifisfurentyaines: Car ilsfuirent étonne"^. Depuis enfigne de leur fuite, Dont Jupiterfitla pourfùite, Les Trofees auons dreffe^, A luy quifaitparfà conduite Que tennemy nous alaifje^. ANTIST. Or puis que la gloire honorable Ht la yiciokefauorable Vous rit d"t>n œilplus gracieux, Metons la guerre en oubliance: Htparlhebe ayonsfôuuenance D'en rendre grâces aux bons Dieux. Ltfaifons que cette nuitée Soitpar nousjàintementfefiee, AuX templesfautant ey dan fins, D'iw chanfonpar tout chantée Varie Dieu rhebain commandant. EPODE. Mais Voicy yenirnoftreprince Creon lefilsde Menecé, Lefèul Roy de cette Vrouince, Qui,à le yoir,a pourpenst De nouueau nouuelle entreprifè, Depuis que Dieu nousfauorifè. Vourneant ilriafaityenir D'anciens cette bande grifè: Mais le conf.il ily eut tenir. TRAGEDIE. *i A C T E II. S C E N E I. CREON. CHORE. C R E O N. [ M; E S amisjes bons Dieux enfin ont arrestt Du Koyaume l'état,qu'ils auoyent tempe/lé Troublé brouillé long temps enfàcheufê tourmenta Mais après la tempefle ynefaifin plaipmte Ouure l'air plusfirein: ty les brouillas épars Aux rayons du Soleilfuyent de toutes parts, Orie -vous ay mandéZ^par mejjagiers exprès Ojsjcypour n'écouter ie -vous trouuafjipretts, Sçachant -vofire bon cœur enuers nofire couronne, slt du temps que taïeyregnoit en perfinne. Ht du règne d'Hdipe,zy depuisfintrépas Commefisdeux enfans "Vous ne laifiâtespas, Mais toufiours les aue\\felon yottre deuoir Honore\jry fmtis^ueransleurpouuoir. Or depuis qu'en yn jour au combat main à main Sefiapans gyfiapèK^doublemeurdre inhumain, Les deux fines fin mùrtsjeyiens àfucceder Aux Kou que les derniers on a >» décéder Comme le plus prochai» de fing & de lignage. - Mais on ne peutfiauoir d'yn hommele courage " Vefirit cr le bonfins,parauantqu'il s'auance - Auxafaires d'état (y chofis d'importance. « Carquiconquesayantd'apurés maniment " Ne tâche exécuterfinauis librement, - Mais fans le decouurirparcreinte le retient, " Indigne efi ce méchant dela place qu'il tient. ANTIGONE « Et quiconques aufri y eut mettre yn amyfren « Vardejjusfinpais, ie le conte pour rien. Quanta moy (Dieu lefait à qui rien ne fi cache) Que ieneme téray de chofe que ie fâche, Voury remedier,i>flre Voflre domage, Voulant toufioursgarder du peuple l'auantage. «« Et quiconques aufrifinpais n'aimera, «• Si ie le puisfçauoir,mon amy nefera: « Sçachài que plus d'amis nous ne pourrions nousfaire » Qj£enfaifânt que l'état du Koyaume profère. Ceflpourquoy enfùiuantlepropos que j'ay dit, Touchant tesfrèresmorts j'ay faitcrierl'Edit. Quant efld'Eteocles, lequel pour la deffence . Definpais auoit éprouuéfà yalliance, Et pour elle étoit mort,j'ay Voulu qu'a ton corps On aitfait toutl'honneur que Ion doitfake aux morts, Qmfont morts gents de bien : gy qu'on le mifl en terre Comme Vn qui pour lafîenne auoitfaitjufre guerre, Mais quanta Volynice,quilaiJJàntfin frais, Tour des Dieux étrangers lesfrens auoit trahis: Qui auoitdefiréVoirfâ Ville embrasée, Et jufqu'auxfondements des murailles ra%ee: Quiauoit defiré la liberté rauir ,\> -,_• Auxfrens, gy de leurfangfon dur cœur afjàuuïr. Tout ce j'ay fait crier que nul de cetui-cy Pourfinenterrement nepregne aucun fàucy: Mais le laifjè à méprisfans dueiljânsfrpulture Vour eflre des corbeaux gy des chiens la pâture. Telle efl ma Voulante: ceux qui ne Valent rien le n'honore jamais plus que lesgents de bien: Mais qui deJônpais le bien pourchaffèra, TRAGEDIE. 64 Honoré depar moy Mifey mort il fera. CHORE. sire,Mous ordonne \jjue bien ou mal on face Selon que bien ou mal au pais on pourcbajje: "Et Mouspouue\aufiidtfpofèr <y des hommes Qui font morts,ey de nous qui Mutons ey qui femmes. C R E O N. SoyeT^donques au guet pour cecy quej'ordonne. CHORE. A plus jeunes que nous telle charge Je donne. C R E O N. Le guet efl bien afiis pour au corps regarder. CHORE. Quelle autre chofè donc Moule^Mous commander? CREON. De nefôuffrir que nul a la Iqyfàce tort. l CHORE. « 1/ n'eft hommefifol qui s'offrift a la mort. CREON. •« C'enfera le loyer : mais Ion Moit bienfouuent - Que pour l'effoir du gain l'homme auarefi Mend. A C T E II. S C E N E II. MESSAGER. CREON. MESSAGER. te nediray que ie fby hors d'ahine S ire, Pourauoiracouru d'alure bien fbudaine: JAais ayant mon effrit en Mn douteux fiucy, ANTIGÔNÉ Oft de nîen retourner ou de Tenir icy: Tantoflie mebatoy tantoftie m'arrttoy, TLtpourcreintede Tous enlapeinej'étoy. Car mon cœur me difôit. chetif, que Teus-tufaire* TuTas de ceforfait pourchajfer le folâtre, chetif, demourras-tui diTn autre iltentendra, Kinfi de toutes parts malheur t'en auiendra. Bien tard en ce difours ie me fis ajfùré, Tant que peu de chemin longuement a duré» UnfiniefitisTenu Tous dire,ndn comment Le tout s'eftfait au long, mais lefaitfeulement: Car l'effoir y confort qui a Tous m'a mené C'eft d'auoir tout au pis ce qui m'efi de fine. CE.EON. liais qu'y peut-il auoir qui confie Tn tel émoyf MESS A G. le Teupremièrement Tous dire,quant à moy Ny ie ne îay pointfait,ny nefçay qui Ta fait: Btm'auiendroita tort du mal de ceforfait. CR.EON. Tu tournes alentourfans au fait eadrejpr, Ltfimble que tu Teux Tn grand cas anoncer. MESSAG. L'horreur quej'ay dufait,fait que ie crein le dire. CREON Di-le donc Titement y d"icy te retire. MESSAG. iienjeleTous diray- <$uelcun depuisnaguiere A enterré le mort, l'a couuert de poufiiere: Afait ce qu'on doit faire aux mortsfilonl"Tfiance. CREON. TRAGEDIE. g$ CREON. (Sut dis-tu ? qui s'efl mis en telle outrecuidance! " M E S S A G. le ne tay >« nyfçu : tant y a qu'en la place Debeche ny depteleonn'a yu nulle trace: Et la terre alentour de toutes parts entière Ke montroit aucun trac,ny n'auott nulle ornière: Deforte que par rienjuger on ne pouuoit, Quifiufilefbffoyeurqui enterré ïauoit. Apres que le premier qui lefait aperçut Nous en ut auertis, ty que chacun lefçut, chacun s'en étonaicar il n'étoit caché, My h'auoit on le corps dans la terre couché: ^ Mais comme s'on youloitfoudain s'en aquiter, On auoitfeulementfur le corps faitjeter Quelque poudre legiere : ey n'a Ion point conu Qjs,e chien ny autre befte à ce corps fait "venu, Ou bien l'ait dépecé. Lors on entre en débat, "Et chacun fà raifôn de paroles débat: Son compagnon acufè : (y prefques entre nous Mous yinfnws en >n rien des paroles aux coups: Et n'y auoitpas "»» qui nous peufiappaifer: Var ce que touts pouuoyent à bon droit s'acufèr. Car ils penfoyent qu'fn d'eux auoit commis le cas, Mais tout le pis était qu'on ne lefçauoit pas. Mous étions défia prtfls defblennellement, E» attestant les Qieux,nous fumettre au ferment, Jurant ne l'auoirfait, ny n'en eflre coupable, My eonfintant à qui en étoit acufable, A lafinn'ayans pu rien de "»ray decouurir, \n de nos compagnons ce propos fini ouurir, AKTIGONÈ tiousfaipmt touts tenir la ttfle contre bat Comme bien étonné^. Car nota ne pouuions pat. N> luy répondre en ricnjty en rien auifér Comment par entre nous,nous deuions enyjêr. Vauisfut qu'ilfaloit yous raportertafatre, Et yous en auertbr,gy point ne le yous taire. Toutsen furentd'acordieyde Cebon mejptge, "Le fort qui cheutfùrmoy, me donna fauantage. Jiinfipardeuers yous,dont te nefùisguiereatfti lefûts y enu porteur de nouuelle mauuat/è, Btme deplaifl bienfort que par moy l'ayc%JçU, Qui raporte le mal n'eft jamais bien reçu. Mais, Sire,ft j'ofby yous dire mon auis, le diroy que les Dieux ce faitauroyent permis. CREON. Ceffi : ne parle plus i auifè de t'en taire tourne me faire entrer plus auant en colère, Que ne te montre bien qu'en tes parolesfôtes, Comme "Vn yieillard réueur que tu es,tu radotes. Car il nefautfouffrir tels propos que ceux-cy, Que les Dieux de ce mort ayent quelque foucy. Quoyèen auroyèt-tlsfoin pour quelque grad mérite Qifil aitfait enuers eux ?luy qui assoit conduite y ne armée enfureur pour rompre gy renuerfer Les lieux qu'on auoitfait en leur honneur dreffer: Vour leurs temples brûler : leur autels dépouiller: Leuryille mettre afac : leurs fàintesloixfouiller. Brief faire toutpour eftre aux bons Dieux,odïeux. OÙ les méchantsfont-ils fuporteZjpar les Dieux* Non ce rieftpas cela : mais cefont des rebelles, Qui nepeuuent m'aimer,qui m\ mejbntfidelles, TRAGEDIE. <£ <J*j dédaignent mutins ma Koyalepuijfànce, ti refufint le joug de mon obeïffànce. Var céux-cy quelques yns, pour teforfait commette, Ont efiéfisborne\àforce de promettre, < Ou d'argent dehuré.Car à l'humaine gent Rie» nefait plus de mal que l'yfigea argent, Qullesyilles ficage,çy brafjè trahifbnsi Qui des plus grandsfiigncursruine les mai fris: Qui les cœurs des humains corromt (yperuertit, TLt les enhorte au mal,du bien les diuertît, Yaifint que de malfaire ils nefont confiance Htqu'ils mettent des Dieux la creinte en oubliance. Mais quoy que ce fit tard,ceux qui ces chofsfont Vour argent qu'ils ont pris,ehatie\ils enfint. Orfenfay Dieu témoin,<y fans feinte fen jure, Quefileforfeteur de cette fipulture Vous ne reprefente\Jbudain deuant mes yeux, ley ousferay touts pendre,àfinquefçachié^jnieux Dou c'efi que yous deueZlegain dérobéprendre: Afin que youspuifiie\jparmon moyen aprendrt Qtiiln'eflbon dé piller du gain a toutes mains: Car yousyerre\toufiours que la plus part des gains Qjtiyiennent de malfait, eaufintplus de dommage A quiconque les prend,qu'ilnefont d'auantage. MESSAG. Sire,quant efl de moy,ie m'enfininnocent. CREON. a~oy toyquias yendu tafoy pour de targent? MESSAG. l e temps yous montrera bientoflcequien ejh ANTIGOHS CREON. OuyJ* maleurté. ton babil me deplaifl. MESSAG. Voncques l'opiniongagne layerité? CREON. Soitdoncque opinion : mais ta/utilité Ne te(àuuera point. Carie"veus çr j'ordonne Qt£icy "vous m'emmenie\le méchant enperjonnr. Sinon te yousferay fairepreuue certaine, « Quelegain malgagnéperte & ruine ameine. MESSAG. Nous le chercherons bien : maisfait que le troussons, Ou bien/oit qu'ayantfait tout ce que nouspouuons, (Car île fou hasard) ne putfions le trouuer le n'ay garde d'icy me yenirretrouuer. Mais ie louray les Vieux qui m'ont ott d'icy, Dou ie n'e/peroy pas me retirer ain/t. CHORE. ST ROF E que te/prit humain Q Ye/l-ce Vour s'aider n'a inuenté? Ef qu'y a til quefa main N'ait hardiment attenté? L'homme a trouuéla manière Vans y ne creuf maifin De yoguer/ûrla merfère I. TRAGEDIE. 'Nageant en chaquefaifin. lln'auoit le cœur de cher, Qui premier s'eftefjàyé Sur les flots hideux marcher, Ny pour les yents effroyé, Nypour l'horreur d'ynrocher. gy ANTIST. 1/ laboure lesguèrets Traînant les coutres trenchans, Htfait des blés lesforets Chaquan reuetirles chams. ïln'eflbeflefifàuuage Qj£il ne range afin pouuohr. If touts oyféaux de pafjage rar engins il fiait auoir. • Sur le chcual eft monté V'yn mors aisé t embouchant : fit le toreau indonté Sous lejoug ilya touchant, Afin gré l'ayant donté. STROFE « « « « « II. Maisilafaitdauantage Vefiy-mefmefè douter, Quand fin trop libre courage De gré s'efl pu fùrmonter, Sefoumetantadesloix, ItfouilefieptredesKoif. Lors fa cruelle nature s'adoucitfous la droiture: Lt les meurdres ont cefîé I «/ A NTIG ONI Vepuis que le peuple endure Usire des loix redrefié. ANTIST, Unis en nofire race humaine Sontencor des obfiiné^. Que, leurfiernaturel meine Contre le droit mutine^ Qut de Dieu ny creinte n'ont, Hy félonies loix nefont. Qutfè donra telle audace Hetrouue en la "Ville place: Quanta moy ie'yureray Qufdrtara d'entrer la grâce Là oit ie demeureray. fcPODE. Vaut-il que ie doute ou eroye Que deuant mes yeux ie "Voye La pauurcfillehntigone? H*» c'efteUe que ievoy Quj Ion ameine en perfônne! O lafillemifèrable V'vnplusmiférable Roy, Las,que tu es déplorable l Opauurefèurmalrafiifé, C'efi c'eft que Ion t'ajûrprijè Ainfi que tu youloùfaire Vu belauurc de pitié Lnuersle corps de tonfiere, I'4rtrop de folle amitié ! TRAGEDIE.' 69 ACTE III. SCENE I. MESSAGER. CREON. , L CHORE. ANTIGONE, MESSAGER. A yoicy cellelà qui a fûttoutl'afaire, Nous l'auos prifè ainfi qu'elle enterroitfon frère. Mais où s'en eflallénojlre Koy ? C H O R . Leyoicy, Qui fèmbleà point nommé s'en reuenir icy, C R E p N. OUÏ a tU Is'efl on mis en banne diligence? MESS A G. Sire il ne faut jamais perdre toute efperance De chofl que cefait, car bien fouuent on yoit Arriuerce de quoy moins d'atente onauoit, Tantofl épouantéde Vojire grand courront ï'auoyprefquejuréne tenir deuant tous; Mais ce qu'auoyjuréj'ay mis en oubliance Tour lajoye atténué outre mon efperance. Ht contre monferment te tien, ey tous ameine Cette tierge qui s'efl donnétoute la peine De cet enterrement : là où ie l'ayfùrprifê Ht non autre•jmais moy fur le fait ie îay prifè. Or Sire maintenant icy ie la deliure Hntre y os mains,àfiney que j'enfôy deliure, Htqucyousenfacie\Jèlondroiteyjùftice: Car ie doy eflre abfouflde tout ce maléfice, CREON. Comment l'amenes-tu ? où l'as tu pufur prendre? I iiit' ANTIGONE MESSAG. ttte enterroit le mort,puis qu'il yousplaift ientandre. CREON. Sçais-tu bien que tu dis i ou me le dts-tu bien? MESSAG. l'ay yu qu'elle enterroit ( y ie n'en fou de rien) Le mort touchant lequel yous auie\Jait l'zdit Depoint ne l'inhumer, n'eft-cepas ajjè^jdit? > CREON. liais comment l'a ton "v«*e y fur lefait trouuee: MESSAG. Oye\comme ils'efifait. Depuis noftre arriuee A» retour de ce lieu,apres que contre nous "Vous tues bienjettéyoflre bouillant courrons, nousfîmes reietter la poufiiere du corps, Ht le mîmes a nù. nous nous metom alors Vn petit alecartfuriesproches colines, De peur que/on odeur n'infectât nos narines. Ht de la nousguetionsfiperfônney yiendroit, Htfitoucher au mort quelcun entreprendrait. nà nous fumes auguetjufques enuiron l'heure Quelefôlcilplus haut deffùs nofire demeure Hnflamme l'air ardent,échaufe les ruiffeaus, Grille les blés aux chams,aux boules arbriffiaus. Depuis quand cegrand chaud ce/fa d'eflrefifort, lious yimespeu après lafilleprès du mort, Qufgemifjàitfimblableà la mèrefâchée Des petits oyfilions,qui pleurefa nichée Qjfelle yoit dam les mains du berger qui l'emporte: Lafilefôupiroitfe plaignant en laforte, Quand elleyitle corps decouuert, dénué, TRAGEDIE. 6> tt maudifjàit ceux-là qui l'attoyent remué. Apres à pleines mains de lafichepoufiere Le mortelle recouure : ey tenant yne eguiere, Del'eau deffusle corps par troisfois elle verft. lioy qui voy tout cecy facour à la trauerfè, Ht la prenfir lefait. Elle non étonnée, (Tout ce quauparauant en la mefme journée s'étoitfaitfùrle mort) l'auouèfins contreinre, Et n'en dénie rien, ey n'en montre auoircreinte. Défi, confefion j'uplaifir ey douleur, Vlaifîr de mefauuer de cefâcheux maleur: Mais t'en reçu douleur, pource que mes amis Ainfipar mon moyen en peine ie voy mis. » Toutefois ie nejçache amy, de qui le bien " le ne doute touftours prifir moins que le mien. C R E O N. Toy, toy quitienspenchant la tefle contre bas, Dy, le confijjès-tu ou nïes-tu le cas? A N T. l'auoué tauoirfait, ey ie ne le fous nïe. . C R E O N. Quant efl de toy "va ten où tu auras enuie, Abfiuft de ce forfait. Toy, qui as fait toffënfi, Dy moyfins delaier,fçauois-tu la deffenfè? A N T. Quy,ielafçauois, ey chacun comme moy. C R E O N. "Et tu as bien osé faire contre la loy. A N T. Aufsi n'étoit-ce pas yne loy, ny donnée Des Dieux, nyfiintement des hommes ordonnée. A N TI GONE If te nepenfiypasque tes loixpeujpnttant, Que toy homme mortel tu yinfisahatant Les Jointes loix des Dieux, qui nefontfeulement Vour durer auyourdhuy, mais éternellement. Ltpour les bien garder j'ay mieux aimé mourir, • Que ne les gardant point leur courroux encourir: Lt m'afimblé meilleur leur rendre obeiffànce, Que de creindre rn mortel qui a moins depuijjànce. Orfidouant le temps mefaut quitter la fie, le le comte pourgain n'ayant deyiure enuie. Car, qui ainfique moy yit en beaucoup de maux» Que pert-il en mourantfinonmille trauauxi Ainficene m'efipas Tnegrande douleur De mourir, pourfortir hors d'ynfigrandmalheur; Ui,ais ce m'ufi bien éte'yn plus grand deconfôrt, Sifans pointl'inhumerj'uffi laifiéle mort, Duquel jétois Ufœur,fillede mefine mère: Mais Payantfait, lamortnemepeutefheamere. Orfitu dis quej'ayfolementfaitToffènce, Lncorplusfolement tu asfait la deffence, C H O R. E. ïlle Je montre bien cfirefilledecueur D'ynpere decueurgrand, ne ployant au malheur. C R E O N. Sçaches, que de ces cueurs obfiineTJa fierté Se ront le plusjbuuent .De lacicr la durté Quitte dedans lefeu tu y erras s'amolir, Seforger aux marteaux, aux meulesfipolir, Auec y n petit mors onfait ce que Ion y eut Du cheual le plusfier.Car celuy qui ne peut Autant que le plusfort, duquel il efi efilaue, TRAGEDIE, 70 tmuant contre luyne doit faire le braue. Vremier elle a forfait ayant bien conoijjànce Quelle contreuenoit à texprejji ordonnance'. Et maintenant commet vn deuxième forfait, Se yautant ey riant duforfait qu'eu'afait. Homme ie neferoy,mais homme elle finit, Qui, moy régnant, ce casimpuny laiffiroit. Mais quand ellesfiroyentencorplus que princejfès, Ny elle nyfifimrles deuxforfaitereffes Nefifàuueront pas d'vne mort exécrable: Car tefcay quepi four de ce fait efi coupable, Je Vay tout maintenant vue dans la mai fin lorcenerfùrieufi ey commefans rai fin. « Mais quiconque a commis y nefaute en cachette, « kpeineatdVeffritdelatenirfigrette: » Sur tout ie hay celuy quifurpris en mesfait « obfliné contre droitfiutientqu'il a bienfait. A N T. Demandes-tu rien plus que de me yobr défaire! CREON. Kienplus : car celafait ie n aurayplui quefaire, A N T. Que retardes tu donc {puis qu'impofible il efi Que ton parler meplaifè : ey puis qu'il te deplaift De tout ce que ie dis, ey tu ne yeux entandre Hy ouïr mes raifins,que yeux tu plus attendre! Ht comme ufé- ie pu faire amure plus louable, QtCenuers le fère mien me montrerpitoyable, L'inhumant iD'yn chacun']'enfiroisefiimee, Si leur bouche n'étoitpar la creinte fermée: » MaùlagrâcleurdesKois,enquitoutheurs'aJpmblt, ANTIGONE « le ait,dit,fans contredit tout ce que bon leurfèmhlt. c R E o N. Seule entre les Thebains aperçois-tu cecyf A N T. S'ils en ojôyent parler ils le "Voyent au fi. C R E O N. 2t ne rougis-tupoint, plus qu'eux tous d'entreprendre9 A NT. L'honneur auxfrères du ie riay honte de rendre. C R E O N. Ltl'autrequi eflmortefioit-ilpastonfrerei A N T. L'autre monfrèreeftoit ty de père ty de mère. 6 R E O N. Mats dy, pourquoi tufais honneur à ce méchantf A NT. Mais dy,pourquoy "vas-tu pour les morts fempejchantf C R E O N. if honorant le méchant comme Fhome de bien. A N T. il n'efioit tonfùget: il eflbit frère mien. C R E O N. L'Vn pour lesfiens efi mort, l'autre pour les détruire. A NT. vluton n'obeifipas aux loix de ton empire. C R E O N. Mefine honneur que le bon,le méchant n'aura pas. A N T. Que frais-tu fimon fait plaifià ceux de labasi C R E O N. Celuy que ie hay "Vif, mortie ne Faimeray. TR.AGEDIÎ. A N T. Celuy que j'aime yif, mort ie ne le btàray. CREON. Labat, s'il faut laimer, "t>4 l'aimer a ton aifê: Car ie nefôutjre icy coutumefimauuaifi. CBORE, i Voicy yenirfafieur lapauure ifmene, Qui montre auoir d'ennuy fin ameplene. Sur fin front de trifteffi yne nuée Vjépandparfisdoux yeux la trifle ondée, VontJâyermeiBeface eftaroufie. ACTE III. y SCENE II. CREON, ISMENB. ANTIGONE. C R E ON. Toy qu'en ma maifin,fàns que fen prinfi garde, le tenoy tous les jours, 6 traitreffi lézarde Vleine defroidyenin : ne cuidantpas nourrir Veux peftes qui brajfbyent de mefaire mourir. Sus, dy-moy : eftois-tu de cet enterrement, Ou defàuouras tu d'en eflre aucunement f IS M E N E. l'enfuis, fi cette-cy en peut eftre acufàble, Elj'y fuis confintant, & dufaitfuis coupable. A N T I G. la dieu neplaifi, non: tu ne l'as youlu faire, Ny en rienie ne t'ay communiqué l'affaire. O A N 1 1 G O N t\ I S M. liait ie t'enpry mafieur ( (y point ne me dédaigne) 2n ton auerfitcque ie tefoy compaigne. A N f. vluton & ceux d'en basfiauent bien qui ta fait. C'eftpeu d'aimer de bouche : ilfautaimer d effet. I S M. Q»eie meure auectoy '.permêmoy tant de grâce, Qt£au défunt de ma mortfacrifice ieface. A N T. Ne meur point auecmoy : çy d'auoirfait n'affeurt Ce que tu n'as point fait : c'eft affe\ctue ie meure. ï S M. Quelle Méfiant toyplaifante meferai A N T. Demande l'a ce Koy, qui te la gardera. I S M. Tourquoy m'ennuy es-tufiantque profit t'en Mennet A N T. Sij'ay quelque douleur elle yiertt de ta tienne. I S M. Que puit-îefaire donc maintenant pour t'aiderf A N T. Tu m'aideras beaucoupfitu peux te garder. I S M. ' Uoy mifirable bêlas ! ta mortie ne doyfitiufei A N T. l'ay mieux aimé mourirttu as mieuxaiméyiurt. I S M. Quy bien deparolle,ey non pas depenfie. T R A Q I D I E, A NT. 7X tt de bouche y de cœur la mortfaypourchafifièe. I S M. Toy y moy nous auons mefime faute pu faire, Toy d'enfreindre la loy, moy d'ofifèncer mon frère. A N T. Dequoy tefâches-tu Uu asfiàuué tayie: Mats laijjè moy mourir,puis qu'il m'en Vient enuie. C R E O N. l'vne y l'autre de yous efrrefolle iepenfr: L'yne de maintenant, l'autre dés fa naififiànce. ISM. - Monfieur le meilleurjèns s'égare y frpartrouble, « Quand le malheurfrgrief fur malheurfr redouble. C R E O N. Ouy qui requiert part au mal des malheureux. î S M. Quel Vmrefans mafiœurpuis-ie efiimer heureuxi c R E o N. He parle plus defœur : car elle efl trépafifre. ISM. Tu'ras-tu de tonfilsainfr lafiancéef C R E O N. le hay pour mon enfantfimauuais mariage. A N T. Qmon treficher Haimon, que ton père t'outragel C R E O N. T» mefâches par trop, y tes nofifiès aufii. ISM. T» ytux donques outer à ton fils cette- cy î ANTIGONE CRÏON, glutenfera celuy qui rompra cetacord. I s M. lu as donc arrefté de la juger a mortf C R. E O N. Quy : n'en purlon plus : mais Vous autres meneZ Cesfemmes là dedans : eJT trefbien les teneZ. Les plus audacieux Ion yoitfouuent tâcher Vefuïr à la mort qu'ilfentent aprocher. C H O R, E. Lureux ceux là que le dejlin plus doux Ne laijjè pas encourir le courroux Des Vieux yèngeurs. Vepuis qu'y ne lignée Ve la faueur des Vieux efl éloignée C'eflfait du tout défi, profferité: Caries malheurs la yiennent acabler, Comme lesflotsque Keptune irrité fait mille effrois fur la nef redoubler: Quand les grands yents ey les hideux orages Ouurentdes eaux les gouffres pleins d'horreur, La mer braffie écume defureur, Vn bruitgrondant huile parles riuages. A N T I S T. E» la maifon de Labdaque, douleurs Veffus douleurs, malheurs deffùs malheurs le yoy tumber : ry pas yn de la race Ne peutfuir ce qu'yn deflin leur braffè. Quelque courroux contre eux de l'yn des Vieux Tientfur leur chef fansfinfonpefànt bras. Si le Soleil leur luit plus gracieux earmy ces maux, Une leur dure pas: Me/me H TRAGEDIE. 73 Me/me aujourdhuy celle branche dernière Du pauure efloç d'Edipe, qui yiuoit, » Par la furie &• la rageJe yoit Mortefaucher d'yne coupe meurdriere. . ST R OFE II. " Qui d'entre nous, 6 grand Dieu tout-puiffant, « Kcfifteroità ta force indontablel « Quelefimmeil ri eftpoint affoupiffant, « tly du Vieil temps la courfiperdurable? « Mais fins yieillir, toujiours à toyfemblable, « Père des Dieux tu régis cegrandmonde. - Tu as de tout conoijjànce profonde, •• Etleprefinteylepaftétuyois, - Et l'auenir de loin tu aperçois. - Que yoftre yie, 6 Dieux, eft bien heureufil *> Mais nous chetifs, qui nefimmes pastels, - Viuons douteux panures hommes mortels, • Sous y neloybeaucoup plusrigoureufi. A N T I S T. « E« nofîre race yn ejpoir incertain, « sien qu'à d'aucuns quelque fuit il aparté, • LeplusJàuuentnoustrompe rypaiftenyain: - Toujiours l'abus en ce nous réconforte « Dont nous auons quelque enuie plusforte: « Mais par après lafinnous mécontente, « oit nous auionsplus certaine l'attente. ' " Car ignorant jamais rien nefiauons, " Qup quand les pies au piège nous auons. « D'teutoutdefijTreencechetifaJpmble, - Et ne permet qu'ilgoûte rien de l'heur, , « Auquel il fait que Te plus grand malheur ANTIGONÈ •« Qui pourrait eflretVn bien grand heur luyfimblè. E Î O DE. Mais Voicy Venir Haimon,Vofirefils,dont la fiancée Vous aueXjugee a mort par la féntencc prononcée, llfè montrefort dolent ainfi par la mort de fi Voir, De Feffierance, qu'ileutd'eftre/bn mary,deceuoir. ACTE II.IL SCENE I. CRiOK, H A I M O N. C H O R E. C R E O N. Ainenant nousgarons que c'efi que mofilspenfc. Monfilst'a Ion point dit ma dernièrefentence Contre tafiancéei as-tu quelque rancueur Vource contre ton père i ou m aimes-tu decueuri HAIMON, Mon pere tefuis Voflre : ejy tant que ie viuray Vos bons tommendemems de bon cueurfenfùiuray. Carte n'ay quant à moytantacueurmon Vouloir, Que ie n'aimeplufiofldu Voftre me chaloir. C R E O N. Aufiifaut-il, monfils,que defranchebonté Defon pere l'enfantjûme la Volonté. If c'efipourquoy chacun des bons enfantfôuhette « Auoirenjamaijôn, ayant ioyeparfette, n Quand où le pere hait Fenfant tâche de nuire, " où le pere aime bien Fenfant tout bien de fret « Maùquiconquesaradesenftmcfiftine^, M '£ •..? <-'?'; .£•.. <,*. 0 'i* iï '•> „>• ;r $ S « "% '> ?• •-.. vï* 0 ^ /-J "% * 0' \# XX 0 0 o" ,*'<? •**> vt'; 5-. /% /y" .'y -5 X.' ,v> îy 0 .";•••'-XX,' 5AX •»". * > vï '*<î ;X I~ "£J 'X" 0 % 'X; v? X? S; 0 % •'-.• <'J, X- ' w . 0 .'"' * .3 S; %, % a ta •'•0-*3" 0 ~ << 5 ^? '"% £ "• fx 0 '•> --^ "~y "V3P iî •t "î Cx 3 w ï. ' .c* ••-^ ^ »J, c"; f* ,<>''iv i? «s -.$._'•' •*•' ^ > "£*X si ^ îï 0 / i M M AN T I G ON E Quj efl homme de bien. Car'dn'efivnmalpire Que defobeïffànce en tout comme en tempire. Rien ne dure où elle efl. Le Règne elle remuer fi, Ruine la maifin, la "ville boulleuerfè. ta defôbeiffance g? mauuaife conduite, Quand on "Vient au combat,met lesfôldats enfuite: liais la bonne conduite auec lobeiffànce Des fildatsbienrange\eleuelaVadlance. hinfifautprêter aide à qui doit commander. Ht du commandement desfemmesfè garder. Car ilvaut beaucoup mieuxfranger fous le homes, Qujon die quefugets a des femmes nousfômmes. CHORE. SiVe, s'il m'eft permis, d'enfaire jugement Vous mefemble\mowparlétreffagement. H A I M O N. Monfiigneùrjes bons Dieuxnous donnent lafageffe, Vn don qu'on doitprifèrplus que nulle richeffe. liais de dire comment Votas ne dûtes trefbien, le ne l'ofèroy dire, gy ne mefiêroit bien. Quelque autre mieux que moy de cecy parlera, Difàntplus librement ce qui luyfimblera. Or c'efia moy pour "Vous toupartout depenfir A ce qu'onfait ou dit, gy le "Vous anoncer. Car les particuliers n'ont garde de Venir Vous dire les propos qu'apart ils Vont tenir: Doutantqu'ilsfiauêtbien que point ils nepUiroyent A Voflre Magefié,quand illes Vous dtroyent. Mais ie puis bien ouïr ce qu'on dit en cachette, Ht comment en tous lieux cettefilleon regrette, Dijàntqu'onfaitmourird'Vne mortdeteflable TRAGEDIE. 7; Celle-là qui afait~vn ceuure charitable: Ht qu'elle efl innoçante &• qu'elle eft la moins dine Dr toutes de mourir d'Vne mort tant indigne: Celle la qui n'a pufin frère mort lefjir ety des corbeaux goulus, ny des chiens dépecer, Varfautefeulement de dûment l'inhumer, <Q*?<ry ? ne la doit-on pas grandement eftimerï YoyU le bruit qui court. Mais qui atil, mon Vere, X»T%x^x*>s ;.>.(•> ^V . V,. X .-'xx ~.">x. x ;.-* x-^x-x «. X . Mais garde\r sus quefui ne penùefdoe bien, S t des autres tauis ns trrifieZ moins qm rien. « Cs hty nus pense les*! assoit te non auis, le le cerneau plus meur,uy le meilleur dénis, « * » « » « ntt Dr «s- foblhner peim,cy d'autruy faire cùnts< Voyc™ comme aux torrents letad-res qui fiechtfpr. SefiUtmu lapins part ; ejr ttux quifè rotdtffènt Contrek cours slthm, tout etutei s arrache^ /> Lilundon des ftott s'emportent Sti-vuel/ef, is afi dedans la nef, qui noheift au ><-?sr It ne l.khe la y&ik, il perd bien fument, $et.khc t>o(ire cotsr ; Yotlrsam premier ch-anee; T I< <** Aurream&quikfteni ne dédaignant d'aprandre K ai ANTI.GOKB" ' ' CH O RE. Sire, fousfereXbien fitousdeux fousprené^,. L e meilleur des propos qu'entre fous fous tene^ C R E O N ! Que nous les plus âge\apremons lafàgejfè V'fnjouuenceau qui efienfibajjijeunefp. H AI MON. Mon,fite ne dy hen.fi iefûtsjeune d'âge, Laijjànt mes ans, foye^jfi mon propos efi/àge. CREON, Honorer les mutins efl-ce faitJugement! H A I M O N. Àufii lesfàutenirie ne feu nullement. 'CREON,, Er n'ejl-ce pas le mal dontfideutcette-cyl H AI M ON. Mon posa ce que dit tout le peuple d'icy, CREON. Hft-te au peuple à m'infîruire où commander ie doyî H A I MON. darde^Jl'efire en propos aufiijeune que moy. CREON. Maut-il qu'autre que moy en cette fille ordonne! , HA'IMON. Vne fille n'efipas dyne feule perfonne. CREON. Vit-on-pas que la fille apàrtient afônprincéî M A I M o -N. Seul fous commanderie\en defirte prouince. CREON. Çetuy-cy ( fous foye\) fnefemmefoutient. TRAGEDIE. HAIMON. ïedeffènlaraifàn,cequiyousapartient. 5 CREON. Malheureux,débat-tu encor contre ton peref HAIMON. Pource que la raifon yous néyouleZjpasfére, CREON. Ay-ic tortfî iefày tenir mon ordonnance* HAIMON. Si pour ce yous laifji\des Dieux la reuerance, CREON. Méchant ey lâche coeur qu'une femmefûrmonte! * HAIMON. De nul acte "vilain "vous ne mefere%honte. Ç R E ON. Pour elle tout cecy contre moy tu débat, HAIMON. Ht pour "vous eypour moy (y pour ceux de labat. CREON. plie de fbnyiuant ta femme ne fera. HAIMON. Si elle meurt,fa mort quelque mortcaufèra. CREON. Comment ? de menacer tu prens donque l'audacef HAIMON. Voir le mal auemr efl-ce y fer de menacef ÇREON.. Çtufpourroif-tuprtuoird'yn tfpr'ttftyolagef H A Ï MON. Sauf Chômeur que yofydoyiyoosmejroe n'euesfaoe. K iiij A N T I G ON E CREON. Toy lefitfd'vncfemme, ofis-tume reprendre} H A I M O N. . Vous Voulé^dire tout ne Voulantrienentandre. CREON. Maisj'en jure le ciel ie te montreray bien - <tue tu ne demis pas me contredire enrien: AmenéÇJa méchante, afin quefinsdemeure Auxyeuxdefin maryfirle champ elle meure. H A I M O N. No» pas deuant mes yeux : non ne le croyè/éjpati le ne pourroyfinffnrsFafiifter au trépas De lapauure innoçante : or plus en nulle part Ne Verre\yofirefUs qui de Vous ce départ. CHORE. Sire, il s'en efi allétout bouillant de colère Qttjentage qu'ila ne peut efirelegere. C R E O N. , Voijèoùluyfimhlera:face toutfine/fort, si nefiuuera til cesfillesde la mort. CHORE. Kué^yous arrefiéque Fvne çr Foutre meurel CREON. Cette qui riarienfaitieVeu quelle demeure. v CHORE. vuù qu'une doit mourir de quelle mortjera-cel C R E O N. ha menant ou n'y a d'hommes aucune trace, Du jour qu'elle hait tant pour tout jamaisforclo/e, Je -peu quetouteViue elle/bitfeule enclofe, hntemevmanteenvnprofondcauèau, • TRAGEDIE. 77 Auecfipeu de pain auecquefi peu d'eau, Q»/>« puUjè feulement fuir d'eflre coupable, Tour le peuple ty pourmoy,defà mort exécrable. "Et là definVluton qu'elle efjàye obtenir, Tuis qu'ellhonore tant,d'au monde reuenir. Et lors elle pourra,maUfir le tard,aprendre ijUjl nefaut des enfersfigrande peine prendre. CHOR.E. STR.OFE. 0 mumcéle Amour, qui tiens l'empire Sur les cœurs des humains ey des crans Vteux: i%^ia>i sifi •"><. , ^,dt,<*'or- 1**, >< ï\ -i(*i( &?i de ;lu> > 10 ?*X>1> ",< Hx 1 & "TA** <• ' te p! ufl ii d m I M I sec x Lt< T-îttey <\>l}*x'>t'<t*>itatia>rt a**;? lu'an > « er> «sn >ï»ï ! «s s 3 «*> h l ce *ey à.? .Vtff ctf <r. 's < ff , 0 ; * ,?&& \s e<?\> ^Y, l i <f Jsfe, *,vf? i >. ^ *«ifiancnfele X.S* ï>e<irtUjtt?Xi >•**<* tmfeiihjiitr l ? du parents *tn*< ;'i rom'faf «Y, t «-HîT«* e&x, Vrihces êic\ « sx »/«& A / * o . €-(.? s- wififimnt ta-faseardeur 3>!f ,\ < vJo s^i** Ro^ t.Y»i& YX« le e*ï sr TÙ*.**» ^iujquattmcirtfif'tniee. O 8SS' -ïf & AlmiUt, tii çN" "Y «S jVJsï T e J < Y * * < f • * * * » > £ * ? * £ : { 4 p e t i t e * *xtAêî"f.'«*,« JV $*pKfiue ^itac x> »> mefine, Tt4g*$SMAÎL V s r ^ W x >*>•ï v *sv ^ ANTÏGONE Ut ne pimentfiufjrirdueilfieflreme, Que devoir kntigone estre menée Vourfous terre acomplirfi defiinee. ACTE IIII. ANTIGONE. A N T. SCENE IL CHORE. S TR OF£ I. O E»Citoyen/Voye\moy émoy Maire mon dernier Voyage, Don retourner ie ne doy, Las ie Voy Vn bien piteux mariage! le Voy du jour la lumière lia dernière Vourjamais ne la reuoir I Les enfers,ômoychetiue, toute viue lie Vont douant receuoir Qj£vnfiulbien ie puijjè auoir ! CHORE SYSTEME. De gloire ey de grand honneur enuironnee In cettefojjè des morts tu es menée, Uy de longue maladif étant fiapee, Wy perdant ton jeunefing d'Vn coup d'épee, Mais pour auoir trop aimé ta liberté Viue la Vue tupersde la clarté. ANTIG. ANTIST. MaintefiUe desgrands Rois AMtrefôv TRAGEDIE. Degrieues douleurs ateintet Aux eaux montagnes ty boit Varfa "voix A fait entandrefa plainte. Depuis les Dieux amiables Titoyables Unfontaine la défont, Afin qu'en pleurs s'écoulante zllealante DeJoncteur le dueitprofond. Les Dieux telle, helas,mefont ! CHORE y% SYSTEME. Quand on a le cœur gros de grand' trifieffe Cefigrand alegement que defiplaindre. Vins de larmes des yeux tomber on leffèt Doutant celle douleur,qui nous opreffe, Vins aisément s'endure ey fi fait moindre: ANTIG. STROEE Lashelasenmaprefance On s'auance De rire de mon malheur! Atende\cque tefoy mortel Ajje\firie hioy yiuante efima douleur. O y die, 6 naiffànce mienne Tefouuienne Qtfyne rigueur a grand tort, U'enterrantyiuemefirre tons la terre, Vourauoir pitié d'y n mort. Las,ny morte ny ymante \e m ah fente II. ANTIGONE Entre la "vie (y ht mort ! CHORE SYSTÈME. Tille,ayant entrepris de hardieffc Vnfait trop hâ%ardeux,par tafimpleffè Tu te fumets du droit a ht rigueur, Vour ton père payant ce grand maleur. ANTIG. ANTIST. Las,renouuelant maplainte Quelle ateinte Tu me donnes dans le cœur, Kamenteuant de monpère La mi/ère Etnofire commun malheur 1 O malheureux mariage! O lignage Qui enjbrtplusAnalheureux ! O moy pauure miferahle Exécrable ! O deftins troprigoureuxl Ma charité mal traitée Wajettee En cet état douloureux ! CHORE SYSTEME. l'aime la charité : mais lapuiffànce De nos Rois doit auoirPobeiffanee, Qui parles honsjùgets leurfit rendue. Rien que ton cœur trop grand ne t'aperduê. ANTIG. JÎPODE. Sans ejire ploree, Moy pauure éploree, Vauure miferahle, De nul defirable, T R A Q £ D 11. 'lefay le"voyage De mon mariage' riteux ey cruel, Vourfaire fejour Las, perpétuel, Dehors de ce jour ! llfautqueiemeurei De cette demeure Onme~vabanir, tour n'y reuenir! A dieu la lumière Que ie yoy dernière l llfaut que ie meure, utriayqui me pleure. Vul de n'enterrerJoigneux nefira ut nul de ma mort le dueil ne fera. 7y ' ACTE IIII. SCENE III. CREON. ANTIG. CHORE. CREON. Voy Inefiaué^youspasqui luy donroitloifir Decriertamenterfiplaindreajônplaifîr, Qgpn n'auraitjamais•faits hàte^yous : mené^ta Dans la caue apreftee : ey la renfermé^Jà, L'y laijpmt toutefiule,àfin ou qu'elley yiuet Ou s'elley doit mourir que fa mort fen enfitiue: Carnousfi>mmespurge\de ce quiauiendra. Mais jamais que iepuijjè au jour ne reuiendra. ANTIG. O chambre nuptiale I ôfipulcre ! o caueau, Ma demeure ajamais,ma chambre ey mon tombeau, Q ANTI G ONE Varoù ie dois aller y ers les miens,que vluton Un grand nombre à receus dansfa noire maifônl t e fuels toute dernière ey trop long temps après, A mon trefgrand regret,iefuis ey non de près: Mais toutefois deuant qu'emplir ma deflinee Que des fatalesfurs lefilauoit bornée. "Suis qu'il mefaut mourir armant là) e frère Eftrelabien~venue en tendrait de mon père, Itdema doucemère, ey demonfrèreaufii: Varce que de "vous toutsj'ay pris tout leJoUcy Vour yoftre enterrement : ey ie nay laifié rien De mon petit pouuoirpouryous inhumer bien. Kfieurefi volynic, poutre que ie m'auance De t'enfepùlturer tu y ois la recompance. Car ie n'uffi youlu pour maryny pour fils Oufemme ou mère étant,faire ce que te fis, Mon cherfrère,pour toy,alant contre la loy: Vts'on me y eut ouyr ie diray bien pourquoy. l'ujfè trouuémary pour >» mary perdu. Au lieu d'yn fils ynfils uflpu m'efire rendu. Mais, las, ayant perdu ey mon père ey ma mère le n'auoylemoyenderecouurer ynfrère, c'efipourquoy iefiimantfùr tout ce que'fauois, Ef ton corps honorant de ce que iepouuois, ïayfembléa Creon auoitfaitgrande ofance, Vour toy,frère trefcher,yiolantfà défiance. Aujourduy pour cela il mefait ainfiprendre Vt mener,en m'autant tout efpoir depretandre A quelque aifè en ce monde : ey m'outantk moyen Du mariagefint d'éprouuer le lien, Ht depouuoir nourrir quelquefilsqu'en ma place, S'il mefaloit mourir,fur terre ie laijfàjp. TRAGEDIE. So liaisJheUsfeule ainfi moy pauuréte fploree, Dénuée d'amisjtoute V'tue enterrée Dans Vnfepulcre ofcur^nes jours ie Vafinir! M'auous Vuè'àvosloix, o Dieux,contreuenir? Ay-iepu quelquefois encontre Vousforfairt? Un quoy ay~ie offensé iLas helas qu'ay-ie afaire De m'adrejfir aux Dieux,puis qu'il ne me Vient rien De leur porter honneur que le malpour le bien? Si les Dieuxfont cecy, ieprens en patience, Htpardonne ma mort qui Vient de mon offance: liais s'il ne leur pUifipxs.no moins de maux auiennent A touts mes ennemis qu'à tort ils m'en moyennent. CHORE. Toufiours de mefines Vents me/me raideur De cette fille cy pouffe le cœur. CREON. Ceux qui doiuent mener cette traitreffi Sepourroyent bienfèntir de leurpareffc; ANTIG. Helas cette parole, helas, cruelle, De ma prochaine mort dit U nouueUe. CREON. H'atende\\tfuerepitVousfait donné: J.xecute\ce qui efi ordonné. ANTIG. O terre, 6 Ville paternelle, Dieux qui en aue'ÇJa tutelle, V~oye\commentiefuis menée l VoyeX\la manièrecruelle, DontVne royale pucelle, Seule de tous abandonnée, , -ANTIGONI sans nulle mercy efttrainee. Voye\\,feigneurs ThebatnSiComment Utpar qui te meur condamnée, Vour auoirfa.it trop fatntement. CHORE, STROFE I. lUettt n'es la première Quieffayes la manière De ta cruelleprifin. Danésfillede mai fin Vutbanniedece'your, Dans le ténébreuxjejour D'ynetourd'atreinfirree: Vien qu'ellefùfi defiree De ce grand Dieu Jupiter, Quififitpluïé dorée Vour lai>enir~t>ifiter. F ANTIST. lycurgefilsde Dryante, Vourl'impietéméchante Dont&acche il auoitfâché, Vue dans V» autre ataché: Laoupaffantfi fureur, ïlreconutfin erreur, D'auoir déjàfolle tefle Osépartroublerlafefle Desfimmespleinesdu Dieu, Qui dans leur effirit tempe fie Tes pouffant de lieu en lieu. STROFE P II. Kes la roche Cyanee Aux deuxfilsdu Roy vhinee Les yeux TRAGEDIE. les y euxfinecrénela tort, Varia Koyne ckopatre leur inhumaine marâtre, Qm les haïffoita mort. Vf non contentera dure ! Dans y ne cauerne obfiure Vour jamais les enferma, Ou languiffàns en ordure La douleur les confûma. 81 ANTIST. « - tAoftrefaible race humaine Veroit entreprifi vaine D'aller contrele deflin. Ce que le de fin ordonne, (Soit chofi mauuaifè ou bonne) il faut qu'ilyienneàfàfin. Ville, arme toy de confiance: N''étant en noftre puiffance la necefiitechanger, La prenant en patiante nous la pouuons foulagtr. ACTE IIII. TIR.ESIE. SCENE IIII. CREON. CHORE. TIRESIE. Riafes de ce pats,ie me fûtsfait conduire Uypardeutrs yous pourgrand cas yous déduire. CREON. OjCy a til de nomeau bon homme Tirefiei P l ÀNTIGONE TIRES. leyousl'enfèigneray:croyertnaprofétie. CREON. jamais de ton conjèil ne mefuis éloigne. TIRES. c'eflpourquoy yous aue^heureufêment régné. CREON. Je puis bien témoigner que m'enfuis bien trouuè. TIRES. Croyé^doncaubejôinmonauiséprouué. CREON. . Mais qu'efi-ce fde ta yoix y nepeur me Vientprendre TIRES. VouspourreT^demon art les préjuges entandre. C'efl que m'étant afis aufiege,où des augures wft tout le grand abord, j'entandi des murmures Htdes cx'uinconus d'oiffaux,quitempétoyent, D'aiesferres ey becfe tiroyent ey batoyent. Je m'en auifày bien-.carie pus aisément De leurs aies ouïr le hautainfiflement. De ï augurefoudain mejèntis effrayer: Ht yas incontinentfùrl'auteleffàyer Quepourroitdénoterynfiétrange augure.-. Mais demonfactifice étoitlaflâme ofeure: Sur les charbonsfumeux la greffefans s'éprandre. Sefôndoit ey couloit dedans la noire cendre, Ainfin que ie l'ayffu de ce garçon icy Qui me dit ce qu'il y oit : après fay lefoucy De yous en aduertir, félon que ma fiance Ou de bien ou de mal m'enfaitfigUifiance. Or tout cefàcrifice aprèsl'augure.montre TRAGEDIE. 82 Tbutsfignes euidents de quelque malencontre: • Ht yous êtes motif de ce mal embrouillé. Car il nef plus autel,qui ne/oit tout fouillé De ce que les corbeaux y aportent du corps Du mifirable màrt,que/âns l'honneur des morts Aux beftes yous lai]]cX\et c'eftpourqùoy aux Dieux Un ce que leurfxifbns,nous fommes odieux, Ht que yoyanspolus leurs autels yenerables, Nos/àcrifices yains ne leur font agréables. Sire.auisésy donc : car tous nous autres hommes, Tantgrands comme petis, ne^k faillirnousjommes: Mais quand yn afailly,on ne doit le blâmer Comme mal auise,mais il faut l'éHimet Si croyant le con/èil,au mal il remédie: Lxopiniatreté,ceftpire maladie. SoyeTjloux au deffunt : ne pique^poini yn mort: Vour yn mort retuer en firé^yous plusfort? le y eu yoftre profit : ceftchofi defirable D'aprendre d'yn qui donne yn con/êilprofitable. CREON. Vieillardibien que yn chacunfacegrand cas de toy, Te croyant comme un Dieu,ie ne t'ajoutefoy: Car ce neftd'aujourduy que j'aypreùue certaine, Qt£ilyadèl'ibusentafcianceyaine. Gagie^mencK^pipe^, abufe\\tout le monde, Mais que ce nefit mpy qui en yoftre artfifonde: Car yous nefere\jpointque ce corps on enterre: Non pas quand les oyfiaux delupiter, de terre Au trofhe de leur Dieu porteroyentfis entrailles, le ne youdroyfiuffrirqu onfiftfisfunérailles. Var ce que iefiay bien qu'yn homme nejaroit X ij AUTIG ONE Souiller en rien les Dieux de chojê qu'il finit. M<tis,yie'ilLrd,lesplusfinstqui pour legain,du yiee Veulentfaire Vertu.payent cher Fautrice. TIRES. Ah y a ni quelcuri qui me fçache déduire! CREON. Quelle chofè entans-tu Iqu'tfl-ee que tu yeux dire! TIRES. Combien le bon confèil efl chofè precieufè! CREON. Autant que le mauuats efl chofè yicicufè. TIRES. Si eftes-yous ateint de cette maladie, C R E O N^ lln'(ftpermts,Deuin,quedetoymaliedie. TIRES. El quand yous me difié^jnentir en deuinant! CREON. l e métier des Deuins efl autre ey tenant. TIRES. Que font Tironsfînon rançonner tout te monde? CREON. Zntans-tu bienfur qui ta parole redondéi TIRES, le l'entan : ç'efl par moy qu'euesfiglorieux. CREON. ' Tu esfçauant Deuin. mais trop injurieux. TIRES. Vous me contraindre\tant que ie Vous diray tout. CREON. Dy.mais garde toy bien d'ejperergain au bout. TRAGEDIE. Xj TIRES. Simon confiilvous fert,gain pourVous ce fera. CREON. Tour le moins,pie puisai ne m'afiontcra. TIRES. Mais Vous deueZfçauotr queVous ne paffereZ^ Trois quatre ny deux jours, que priuéVous fireZ Del'Vn de Vofirefàng,lequd,è doteance \ Tué pour des tueZ^donrëZjen recompance: Var ce que l'Vn d'enhaut Vous aue\tnis en bas, Vne orne renfermant où Vous ne deuteZjpas: Ttqù\>n,duquel les Dieux d'cnbas auoyent la cure, Vous hiffeZJàns honmur poumr fansfèpulturt'. Combien que Vous n'ufiteZjle Vous en cet endroit Vy les Dieux d'tcy hautfur le mort aucun droit, Vous aueZjoutforcé. C'eft pourquoy les furies Vangereffès des Dieux,eneontreVous marries, Vous aguetent depa : ey rienfèrcZjjuitté, Que lors qu'en mefnes maux ef Vous auront jette. Wtlors Vous conoitreZ^fi l'argent méfait dire Ce que ie Vous predi. Car plein de grandmartyre Vous VerreZ[,ey bien tôtfanglotspleintes ey pleurs Dedans Vofhre m tifin pleine de grands maleurs. Toutes Villes aufifé Verront par entre elles Embrouiller ey troubler dïntmiticZ^ cruelles: Efquelles,ou les chiens ou les oyféaux goulus, Des pièces de ce corpsjes (oints lieux ont polus. Vous m 'aueZjantfâchequ'il m'afilu jitter Ces traits de mon courroux : qu'à grand peine tuiter Vous pourreZ^ Mats Garçon,chcZjnoy reconàuy nous. Afin que cefiui-cyjette ailleursfincourrons L iij ANTIGONE Sur ceux de plus jeune âge : afin qu'ilpuifp aprendre De retenir fi langue,ey la raifinentandre. C H O R E. Cet homme qui s'en y a yous dit yngrandprefige. Htie nefiachepoint depuis que mon pelage, De noir qu'ilfiuloit efire,efigrifin deuenu, Qjfynfiulpropos menteur ce deuin ait tenu. CREON. le lefiay : dans l'effrit ie m'en y a debatant. il mefâche le croire : aufii luy refifiant tA'acabler de malheur bien plus mefacheroit. C H O R E. Croire le bon confeille meilleur çefèroit. C R E O N. Q«efaut-ilfaire?dy. ton auis ie yeufuture. C H O R E. il faut que du tombeau lafilleIon deliure, Htfifaut qu'à ce mortynfèpulcre Ion face. C R E o N. tfles-yous touts d'auis que ce confiil iepaffèi C H O R E. Ouyfire, ey bien pofi : car yn malheur ne tarde t\yenir que bien peu,qui ne s'en donne garde. C R E O N. kh,que c'efi à regret que ie confin tefaire ! Mais debatre il ne faut ce qui efi neceffàire. C H O R E. Vous-mefines alle\^y : n'y commete\perfinne, C R E O N. l'yray moy-mefine aufiifinsqu'a d'autre ie donne La charge de ce faire.Or fus tôt que Ionforte: T RAGIDIÏ. 84 Que des pic^ çy marteaux yuement on aporte: Qt£pnyienne auecqucmoy.Tuisqu'ainfinonl'amfi, le la y eu deliurer de lafoffé où l'ay mife. Car ce n'efl le meilleur, ey ie n'ay nulle enuie, Tour maintenir les loix d'allerperdre la yie. CHORE. STROFE D ie» comme ilyeutmeine tJoirre race humaine Qui trauaitte en yain: Detoutildifiofi, Si l'homme propofi liront fin deffein. Teufiuuentfélon noflre atente Lafinde l'efioir nous contente. Ou noflre cœur nous affùroit De quelque malheurté conçue, On y y oit prendre bonne ijjùë: Et mal dou bien on ejperoit. ANTIST. A a quelle-liefié Apres la triflejfi, Tille, te prendra: Quanddefinterree • Au jour retirée "Le s\oy te rendra ? Aa Uaimon combien d'aletrejjès, Combien de )oy eufes carejjès Atonépoufetuferas, Quand delafoffè deliuree Contre ton efioirrecouurte tXeumre tu la reuerrasf L iiij I. ANT1S0KI: S T R O FE IL L A mère n'a tant de plaifir Quand elle remit a défit Sqnfils aprèsfalongue abfince, Quenfimble Vous deux en prendre^ Quand raUie^Vousrejoindre^ Vos cœurs d'vne/àime aliance. - il n'efl plaifir tel que celuy - Qui Vient après Vngrandénnuy, « Au rebours de toute ejperœnce. - ANTIST. O Vieux qui far nous regardé^, La Ville de xhebegardent Vlus qu'affilia fortuneaauerfi A troublé l'aifi de nos Rois, Donne\Jeur repos quelquefois, De peur que tout nefa renuerfè. « OnVoitfauuent que le malheur, «« Qui bat les Princes eyles leur, - L'aifi des fagetsboulleuerjê. A C T E V. MESSAGER. i S C E N E I. ' CHORE. MESSAGER. * « " « «• | r ^ \ Cirqyen* Je xAe^e,// «Vy? A?«r »y JM<sZ&ewr ^JAuquel Vn homefaitjqueie Veule en mon cour Ou louer ou blâmer.Car jamais lafortune A nous hommes mortels ne fi montre toute Vnt« LUefaitproJberereyfiudainmaleurcr, ,; Si bien que nul deuin nepourrait afiûrer TR.AÈED1E. Se De létat des humains. Carfejitmoy naguère le Roy Creon heureux en diuerfe manière'. Comme d'auoirfàuué des mains des ennemis Son Royaume,eyl'auoir entre fis mains remis. Ht de foir lesfleuronsdefa noble ligtee: liais cette bienheurtéde luy sefl éloignée. Car,fufl-il Roy d'yn peuple en tous biens plâtureux, S'd règne fans platfir ie ne l'efttme heureux, la Royauté par moy n'efl non plus eftimee, (Si l'aifi uty défaut ) qu'une ombre de fumée. C H O R E. Hais quel mèchef'des Roys t'aurait fait acourirt M E S S A G. Dtsmorts,ceux quifomyifslesforcemdemourir. C H O R E. E/ qui lesatue^J qui eflmorttdy-leynpeu. M E S S A G. Cefl Haimon qui efl mort (y tué: ie l'ay feu. C H O R E. De Umamdefbnpere,ou delafienne mefine. M E S S A G. Vefàmam.par fin père outré d'yn dueil extrefine. C H O R E. O Deuin, qui t'a fait fi bien prophetifir? M E S S A G. Cefl fait : il nefaut plus qu'auJurplus auifir,. CHORE. lurydtce ie yoy la Royne déplorable tpoufi de Creon noftre Roy mifirable. Delà mort de fin fils elle a feu quelque bruit. Ou pour l'entandreicy le hasard la conduit. ANTÏGONE ACTE V. EVRYDICE. SCENE II, MESSAGER. C H O R E. ,<E V R Y D I CE. o: I Vous peuple ihebain, Ain fin que maintenant Au temple de Voilas ie m'aloy pourmenant, Afin défaire là ma dénote prière Douantfonfaint autel, yne trifte manière De bruit par entre yous d'vn malheur, j'ay ouye, Ef de peur que j'en ay, me fuis éuanouye l'amant entre leur bras. Mefiieursfi yous taueZ^ Wntandu, dittes moy ce que yous tnfçaueZ^ Dittes le hardiment-: car ce n'efl d'aujourdhuy Que ie yien effayer que c'eft que de l'ennuy. M E S S A G. Madame, s'il yous plaifi, le tout ie yous diray Comme il eflauenu, & rien n'en mentiray, Veinque la yerité: ie neferay flateur Afin que par après iefoy trouué menteur. lefitiuoy par les chams le Koy Voflre mary. Quand nousfu(mes au lieu là où demypourry Demy-mangédes chiensgifijit lepauure cors Du chetffVolynic : Ce que nousfi/meslors Cefut dejùplier vluton ey Vrofirpine D'adoucir leur courroux d'y nefaneur benine. Apres ayant lauéd'yhfitcrélauement Ce quirefioit du cors, nousl'auonsfàintement Arudédejfusduboisenyntasamafiéi •TRAGEDIE. 8tf Ht puis nous luy auons ynjèpulchre drefié. De là nous aprochions la caue tenebreufe OÙ Antigone eftoit lafille malhtureufe, Quand yn qui entendit y n hautgemiffement • Qux\yenoit de celieu,l'anonçayitement A noftre Roy Creon, lequel plus il aprouche Tins clair il entandoit que cette yoix le touche. Alors il s'écria. O moy moy malheureux! Lasfuis-ie yray deuin, lot yrayment douloureux! Cariefay maintenant le cheminplus maudit Quej'aye jamais fait: ey le cœur me le dit. l'entan crier monfils,fus, mes amis courent Htyoye'sfjïc'eftluy-.eytofilefecoure'^. var le commandement de noftre dolent maifire, Vous dons au caueau le mèchefreconoifire. Ht là dans yn recoin de cette fipulture Lafillenousyoyons de fa propre ceinture >• Htreinte par le colpdle morte étranglée: Ht le piteux tîaimon la tenoitacolee: Htfaifoitfès regrets, &• maugreoitfin père Qui eftoit le motifde cette grand' mi/ère. Le Vere auecque nous larmoyant,fi>ufbirant, Dejjèndit, mais trop tard, droit deuers eux tirant: Htfanglotant, chetif, dit-il, qu'as tu commis? Qjujtuois tu dans tesprit ?en quel mal t'es-tu mis? Refôr icy monfils,ie t'en prie humblement. Lefilsl'ayantparler tourne cruellement t Ses yeuxfiersdeuers luy, pleins de crueldedain. Htfans rien luy repondre il s'enferrejoudain Jj'yn poignard qu'iltenoit \le fàngcourtparla place. Luy encoreyusantfafiancée embraffi. A N T I G O N Ç. If \ettantgrosfanglots il perd fa chère lie Sur le corps patte & froid (ô pitié Ode s'amte. Atnfimort emhrafjantfa mortefiancée, Trepaféche<\plutonaueclatrépajpe Ses noffes ilparfait, faifont preuue certaine crue le mauuau conpil tous les malheurs amcine. CHORE. Mais que penferois tu de ce que, fans rien dire lie bon nydc mauuau, la Koynep retire! M E S S A G. l'enfits bien eftonné : maisj'auroy défiance Qu\llene "voulufpas faire la doleahce Depnpis deuant tous : pource toute éploree Tour mieux f lamenter elle s'efî retirée Acricrey pleurer entre fes Damoyfelles Apres auoirouy ces piteufès nouucllcs. Car ellefçaura bien p garder de méprendre Un rien, dont en la ytue on lapuiffè reprendre. CHORE. le nefçay : tant y a qu'en p grande trifefp ï.e celer neflf bon que montrerfa detrejp, M E S S A G. Mais nous pourrionsfçauoir, fife montrant muette Ciuelquegrieue douleur elle couue en cachette, Aiant près la matfon. Car le trop défiance, Comme fous aue<\dit, montre grand' doleaneè. . CHORE. Mais c'efi icy le Roy qui s'en reuient, Auquel à CJUù trop de malheurptruient! Mais.ce méchefriarriuepar autruy. latfaute envient de luy. TRAGEDIE. 87 ACTE V. SCENE III. C R E O N . CHORE. SVRMESSAGER. CREON. S T R*«0. 1. Hautes cruelles! o mes ordonances mortelles ! Lot, comme on voit, helas, à tort Le père a mis fin fils k mort ! O moy douloureux ! O mon mis trop malheureux ! Helas helas monfils,helas, De ta propre main tu t'abas ! Mo»inauertance Hé hé ta mort indine nuance! CHORE. Alors qu'il n'en ejl plus fùfôn Vous entande^bien la raifiôn. CREON. S T R O . II. AS,ie la conoy tard I lorsfur ma te fie Vn Dieu darda le trait défi tempefiei Qui niégarant lefinsau mal m'auoye, Helas, en renuerfint toute ma ioye\ O tntuaux des humains Las, helas Vains! S VR.MESSAG. Sire, Vous faites Voflre plainte De Vos de\a-conus malheurs: Voflre ame doit bien eflre ateinte Incorde plus grieues douleurs. CREON. Q»f/ mal pour moy pire peut ce eflre, Quetuveuxmefaireconoitre! O L ANT I GON R SVRMESSAG. La mère de ce mort efl morte, Vofirefemme, quife tranjforte De teldejfoir, quetéploree D'Vne dague s'efl enferrée. CREOK. ANTIST. I. O mort deteftable! O port d'enfer abominable! "Sourquoy pourquoy me laifies-tu Viurefansforce eyfitns Vertul O nouueaux malheurs! O injûportables douleurs! Helas helas, tu m'as perdu, S'il eftvray ce qùay entandu ! Las las que mafemme, (Mortfur mort \) las, ait rendu l'ame ! SVRMESSAG. Sire, la "voyla que Ion porte: VouspourrèZfcoir comme elleeftmorte* CREON. A N T I S T . II. Voicy Vne autre dueilinfùportable. Quel méchefmefèroitplus miferable? Xas ! ie Voy lefilsmort près defàmere ! D'elle j'etoy mary, de l'autreperc. Hé'cette double mort Vient de mon tortï SVRMESSAG. D"vn poignard dedans la chapelle Llle s'efl mife à mort cruelle, vleurant premier fan Megaree, Haimon aprèsfônfils dernier. Vous maugréant alangouree, TRAGEDIE.. 8Ï Comme enefantlefeulmeurdrier. CREON. STROF. III. Héhéqu'yn grand dueil mon trifte cceurfirrel Que quelcunfàudain à mort ne m'enferre? Las las moy chetifl Hébé,pleuf adieu que dans foy la terre Mecachafltoutyifl SVRMESSAG. Llleyous maudiffbit bienfort Caufe de tyne e> l'autre mort. CREON. Conte moy, comment elle efl morte? SVRMESSAG. zUefifortjèdeconfôrte Definfilsmort, que tout fàudain Tellefè tue de (à main, Sefourrant le poignard au cœur. O trop infènfèe douleur ! CREON. STROF. IIII. Las las !nul,6 moy chetifl Que moy de tout n efl motif. Hé, ie t'ay ie t'ay tuée l le le confeffe, bêlas las! O ma fortune muée S lefisismort,ieneyy pasQue hors d'icyiefày mis: Lmmeme\moy mes amis. C H O R E. ilfautfans plus crier ( quefertla doleance?) ilfaut qu'yn bon remède à ces maux anauance. CREON. ANTIST. III. Tofl tofl la mort yienne, ôguerifon mienne ? A N T I G O N 2. Qui fera qu'au jour plus ie ne me tienne. Vienne toit la mort. De tous les malheurs tofitofi la mort vienne, L'eftréme confort, C H O R. E. A ce qui efl prefnt penfèr il conuiendroit: Les Dieux ordoneroyent de ce qu\ auiendroit. CR EON lMJfe\moyfouhetter ce que j'aime le mieux! C H O R E. " Ne Jôuhette^du tout : car tout ce que les Dieux •« TontVenirauxhumainspardefttnarrefti, - il n'y a point d'effoir qu'il peuft tftrt tutti. C R E O N. Hors d'icy emmene<\donc L'homme qui neptnfa one De te tuer, ôpauurette, Vy toy 6 monfilstrefcher. Las, combien ie Vous regrette! Quel remors m'en fient toucher! O grief ' mèchefredoublé ! D'ennuis ie meurs acablé. C H O R E. ««. Le bon heur qui tout bien nous donne, - sien peu lafàgefjè abandonne: «• C'eftlajburce de tout bon heur - De n'oublier des Dieux l'honneur. " Les grandes playes que reçoit " Lefàt orgueil, qui nous déçoit, « Montrent (mais tard) en la VieiBeffè, Quflrarebiencefldafâgeffè. P I N . LE BRAVE, C O M E D I E DE ANTOINE A DE IAN B A I F. MONSEIGNEYR DVC LE D'ALENCOft. , Onant de mes labeurs le douxfruitaux Trançois, ( Quelque honeur de leurktgue y de leur écriture) Non ingrat nourrifjon ie ran la nourriture Que dés ma jeune enfance en France ie reçoys. Mais,ôJànggenereux de cegrad Roy F R A N C O Y s, De qui portes le nom, y qui bénin ut cure De reueillcrles arts, Toy/ùyuant ta nature, Les lettres tu chéris y leurs dons tu reçoys. lejçay qu'encore enfant donantgrand' e/perance s D'eftre par bon injlint des Mufes l'ajfeurance, Aux comiques ébas tu prenoisgrand plaifrr. Gentil P R I N C E aujourduy, qui produis auec l'âge De yertu le beaufruit,Tu nous donnes courage D'écrire y de chanter, (y moyen y loifîr. D; M VOYEZ L'ARGVMENT D ED V I T II. A DV LA' I. SCENE ACTE. $0 LE £ 3 ^ V E, COMEDIE DE A N T O I N E DV D E B A I F , COMMANDEMENT LES DE IX. IAN DE CHAR- ROY DE FRANCE, ET CATERINE DE MEDICIS LA ROYNE SA MERE, EN SENCE DE L E V R S MM. DEMONTRANCE F V B L I C\V E E N TRANQUILLITE' TOVS C\V E D I E V ET EN PARIS LA PAIX ET DE ET CE PEVPLES ROYAVME, CONFERMER FVT L'HOSTEL PVBLIQV;EDE DE CHARLEMAGNE, XXVIII MOIS M. D. GVISE REPRESENTEE, M A R D Y F E S T E DV POVR COMMVNE VEVLE PERPETVER, MENT A AVEC PRE- D'ALEGRESSE PRINCES CRETIENS LA DE LE SAINCT IANVIER, L X V 11. M f IOVR L'AN LES PERSONAGES. TAILLEBRAS, Capitaine. GALLEPAIN, Ecornifleur: FI NET,' Valet. BONTAMS, Vieillard. HVMEVENT, Valet de Taillebras. EMEE, Amie. CON-STANT, Amoureux. RATON, _. Laquais de Taillebras. PAQVETTE, Chabriere de Fleurie. FLEVRIE, Courtizane.. SANNOM, Laquais de Bontams. S ABAT, Cuifinier deBontams. A C T E I. S C E N E I. TAILLEBRAS, Capitaine. GALLEPAIN, Ecornifleur. TAILLEBRAS. ** * v ^ O V I AT s,fourbifpZ nu rondelle $> l*' "^ ^Y v ' Q1Ù>» me fae qu'elle étincelle, § , s v \ v . ^ Eclatant plus grande curté \\-k^ v ^ t \ Que riefi au plus beau iourdtfit \ * W $ L* clarté du Soleil, ledy •ï. X ^- A Lors ^ (out yrM>e m ^m w ^ . hfinque s'il faut que Ion aille Donner l'affàut ou la bataille, "Venant aux mains,ette ébarluë L'ennemy frappé dans la True. O toy rapière que ie porte, il faut queiete réconforte: tseteplain,netedefèjfiere D'efirefi long temps fins rienfiire: si d'arracher tu as enuie A plus dvn ennemy la fie, Erdcajjàntbras, ïambes «y ttfie, Force carnage ie t'apprefie, OÙ ne faudra frapercnyain. M iïj LE BRAVE, liais où efi icy Galkpain f G A L. Le Yoycipres ct">» perjonnage Glorieux fjr défier courage, Hasardeux en toute entrepri/è, Que la Fortunefauorifè, Homme en tout digne d'eftre Roy, Si braueguerrier que ( te croy ) Mars mefme le Dieu des combas Auecqueyous noferoitpas S'aparager, nonfans raijôn, H'y ayant point comparaifôn Dejâpro'ûejp à Yosfàidarmes, Tant fous efles adroit aux armes. T AI L. Mais, aux aproches d'Fdinton, Qui fit la belle faction Alafaillie, où commandoit Ce braue Millor, qui eftoit Tarent du DucHotomberlant ? G A L. îlm'en/ôuuicnt : c'efl ce Géant Couuert d'Yn harnois tout doré, Qui parTousfut fi bien bourré: Ce Géant que defàrconâtes D'Yn coup d'e/pieu que luy donàtes: Satroupefuît débandée, DuYentdeyosfureurs fiuflee, Comme on y oit lesfuekHesJôuuent S'éparpiller deuant le yent. T A I.Ceçy n'eftrien, G A L.No» ce nefirien. Au pris de ce qu'on pourroit bien Raconter, que tu nefisoncques. si pas yn trouue homme quelconques COMEDIE. 92 Quifîit plus fît, plus glorieux, "Plus yauteur, plus audacieux, Qt£eft-ce fat, me tende la maint le me donne à luy pour du pain. T AIL. O» es-tu allé f G A L.Me yoyci: Quel effortfites-yous aufti Contre ce monftre d'oliphant f Cefutyn acîe triomphant, Quandyousluyrompifteslebras. T AI L. Quel bras f G A L. Ko», se ne youloypas Dire le bras : cefut la cuijfe: VousyouluftesqueieleyiJJè. lt,fiyousfùftie'^efforcé, Vous l'uftie\tout outrepersé De part en part d'yn coup de poing, lajfant la main de là bien loing Ktrauersfescoftes,fesos, Sa peau, fi chair, &fes boyos. T AI L. Laijfî-là la befte. G A L.llfaut doncques Te laijjer, cariln'enfutoncques Si tu n'es befte. T AI L. Que dis-tuf G A L. leparloy de yoftre yertu Qujneputfîujfrirqu'ynjauuage lift tant, qiiencores d'auantage Nefiftie'^j quand deuant Dombarre Les Kngloisft bien on rembarre. Lefàuuage(cedifîit-on) In prit >» deuant idinton, Matsyous toutfeul deux yout enpriftes, Itjûr y os effaides les miftes, lttoutfîulyousles aportaftes H tiij LE BRAVE, E» la Yille, où les déchargeâmes Tou-deux, aux yeux de cent témoins, Au/Si croyables pour le moins Que iefûis, qui en bonnefoy L efiauent aufii bien que moy. TAlL.lcneyeuque Ion parle icy De tout cela. G A L. Ce nefl aufiy Grand chefd'auure a mcy de les dire, Quifiay yos yertus. Qui eftpire Que le y entre ey la mallefaint il mefont pour auoir du pain Vrefler l'oreille à ce fit homme, "Depeur que mon moulin ne chomme : Mes moulures moulons a yuide, Ou c'cfl que pauuretéme guide! Wtscor que cefiit menterie Tout ce qu'ildit, parflaterie il mefaut accorder à tout, Vourbohe eypour manger au bout. T A I L . Qjçjeft-ccqueieyeudirefHolat G A L. le fiay bien : il efl yray cela: l'en ay bien bonne fiuuenance. TAIL. Qt£e(loit-ce ?G A L. Qupy que fiitty pente. T A I L . As-tufur toy ton efiritoire t G A L. Vemande'tyousiiietay ïyoire le tay: l'ancre auec le papier, La plume, ey ce qui fait meftier. TAIL. 1/ n'eftpofiible de yoh rien. vlus duict, que ton efbrit au mien. G A L. llfautqueiefiacheparcueur Layolontédeyoftre cœur, COMEDIE. Afin que,pluftoftque le "vent, Mon penferprompt yole douant Vostreyouloir,&' quej'entende A demi mot ce qu'il demande. T A I L . "Et bien en as-tufbuuenance? G AL. llm'enfbuuiendra,fij'ypanfè, Centfàntafiins en Angleterre: Soixante lancettes de guerre: Cent cinquante archers IrUndois, Et trente tiotomberlandois: C'efile nombre des hommes morts, De/quels enynjouryosbrasforts firent carnage en la bataille, Autantd'efioc comme de taille. T AI L. Combien eft-ce que le tout monte? CAL. Ce fini treize cent de bon conte. T AI L. Ufautqu'ày en ait autant: Tu fiais le nombre tout contant. G KL. si eft-ce queie n'en ay rien Var efirit,ty m'enJôuuient bien. T AI L.yrayement ta mémoire efttrejbonne. G A L. C'eftlafouppe qui me la donne. T AI L. Quandtuferastoufioursainfi Quetuasfaictjufquesicy, Tu ne chômeras de mangeaille: fay, continue,^ ne te chaille3 \ly aura bien peu d'ejpace A ma table,fitu n'as place. G A L. E* quoy ?aux ifles cTottanet youtenauié^tranchertoutnet Cinq cents, d'yn coup deyoftreépee, n L E B RAVE, sinon qd'elle efloit ébrechee. CiMairay-iedeVostrefàict, La où tout le monde le fait! Vous, Capitaine Taillebras, Viue^jnuincibleky bas, LnproùeJp,Vertu, faconde Vnique,fans pareilau monde. Les Dames Vous aiment bienfort Toutes, & ce n'eftpas à tort, Vourla beauté'qui ejl en Vous. Lon me retient à tous tes coups, Si bien qu'à peine j'en efchappe: Encoreshierparla cappe Tout plein de femmes me tirèrent, (Uiepenfeladefchirereni) Tant Bourgeoi/ès que Damoifèlles. T AI L. Mats Viença : que te dirent-elles! OAL. Biless'enqueftoyent'.Vneblonde Me dict, E» efl-il en ce monde Vn autreplus bru/que rsygalland! lepenfè c'efl Vn droitt Koland, KVoir&fa taille ey/à grâce. No» (luy dy-ie) ileft defa race, Vousn'efles du tout abufèe. Vne autre Vn petitplus rufee, Maute,droicte,beUe,brunette, L'œilgay, la trogne/admette, E» fouffirant, oie bel homme ! (Me diél elle) o Vray Dieu comme il efl atrayanipar les yeux ! Qttp fin Vijàgeeftgracieux t COMEDIE. Cachant (chofi que plus fefiime) Sous douceur Vn cœur magnanime ! Mon Dieu que ce long poil qu'ilporte "Luy efl bienfianten la forte ï Certainement lesamoureufis D*vn tel hommefinttrop heureufis. TAIL. Ho! tiennent elles ce langage? G A L. BJles m'ont bien diérctauantage: Toutes les deux m'ontfort prié, Importuné, "voire ennuyé. "De "Vous menerpar deuant elles, Comme les monfiresfiltnneU.es De quelqueJpeÛacle nouueau. T A I L . C efl grand peine d'eflrefibeau ! G AL. Biles font aufittropfacheufis Ces importunes amoureu fis, Qu/Vous enuoyent tant quérir, QuiViennent tant "Vous requérir, "Bner,fupplier de les Voir, "tltvous empefchentdepouruoir, Et de Vaquera Vofire affaire. T A I L . Scés-tu que c'eft qu'il tefautfaire? A la première quiViendra, Qui.ce langage te tiendra, "Hefaupasdem'enaduertir, S'elle vaut de me diuertir Doù tu fiéZj car ieveu changer. G AL. On s'ennuyed'Vnpain manger. "LaijfiZmoy faire auecques elles, Vous en aureZbonnes nouueUes. TAIL. "Bay donc.Uaisfi ne faut-ilpas n LE Ï1AVI, S'amufir tant àfise'bas, Qttejonperde lafouuenance X>t quelque affaire d'importance. ilefi bruitqu'on dreffèVnc armée: rlierj'enfinty quelquefumée Mepourmenantparle Martroy: Tout chacun di/oitquele Roy Hnperfinney commandera. "Volontiers celafifera Ojte TaiUcbrasfëra la befle, "Ht ne fera point de lafefie. le hay trop le coin des tifins, le n'aime l'ombre des mai fins: Tlus meplaifl yne tente alerte, Ou quelque fiefcadebienyertt. Si le bruit que Ionfiremue Jncoraujourduy continue, It moy là. Sus, allonfçauotr Au Martroy, qu'ilypeutauoin Carie ne yeu pas cafiner, Si les mains ilfalloit mener. G A L. C'eflbien diér: Marchon de ce pat. TAIL. Sus doncquesfiiue^moyfildats. PROLOGVE. ACTE I. F INET, s S C E N E IL Valet. 'IL yousplaifiitdem'écouter, Mcfieursje pourroy yous conter COMIDIÏ. Varrument de la Comédie: Cefatjànt double courtoifie Lon Verroit,en Vous de yous taire, Comme en moy de ne point me taire: Vous tai/ânt ie caqueteray, Vous caquetant te me teray: LeloyerdeVoftrefilence, Si Vous me donne^audience, Sera quepourre<lreceuoir Le plaiffr,d'apprendre ejyjçauoir Ce que jamais fçu Vousn'aue^: Sinon, fçache\çe que/çaue^. Mais,àvousVoirtenirJicoy, Vous n'eftes nues, ieleVoy: Apres auoirbien épié Vous ne Vous mouche\pas du piéi Vous efteshommes,iedy hommes Qttjdenoflre naturelfftmmes • Curieux d'ouir&• d'entendre '••'• '• Quelque nouueautépouraprendre. Or-crache qui Voudra cracher, lit mouche qui Voudra moucher, Ut touffe qui aura la tous, Afin qu'après Vous taifie^jous. Maisfçauous comme ilfautJe taire? Vartelfique/iVoye^fàire Quelquefaitt,ou bien oye^dire Quelque bon mot qui fait pourrire, Mej$ieurs,ilfaudra quelonrie rlujloflqu'ejhuffirdel'emie Que lon pourrait auoir de rire: 9î LE B R A V E , tour rire qu'on neje retire: sXie^yojirefiul: iefiay comme Le rire efl le propre de thomme. Sus, craché^, mouches^, touffes-tous, tuis ie reuien parler à yous. Or,puis qu'il faut que ie yous die Lejûieétde la Comédie: Voi-cy layille d'Orléans, le yien defirtirde leans OÙc'eflque mon Maiftre demeure, Ce braue qu'aue^yeu afieure Quis'enyient d'aller au Martroy: lequelprejûme tant defiy, If s'aime tant,ey tantjèplaijl, lefotprefimptueuxqu'Uefl, L'effronté, glorieux,bauard sreneuxjoabouin, poltron, yantard, Cebon ruffen S'aime tant, Ojfilfèy atoutpar toutyantant, (Tt le croit) que lesfemmes meurent tour fin amour,cy quelles cueurent Toutes après luy: Dieu lefiaiti Mais au rebours chacune enfait Son plaifint, s'en rit ey s'en moque, lt s'en joué'à la nique noque, Ou pour mieux dire au papifbu. Voyla comment ce maiflrefou Tait ce que beaucoup d'autresfont Qui s'eflimentplus qu'ils ne font. Or long temps a que ie me tien hfinfiruice : ty ie yeu bien^ COMEDIE. Que/çacf>lé%j:omme ie larffày Mon premier maiflre,Qr m'adrejjày Kcefluy-cy :oye\çommenn Car c'efticy tout targument. A Nantes ynjeune homme fils D'yn Portugais, qui au pais De long temps s'eft habitué, Riche de biensjbien alité, Honefte ey gentilfèuloit eflre, Tandis que j'y efioy,mon maiftre. Ce jeune hommey entretenait Vnefille,qu'ily tenait À pain çr à pot gentiment, Du gréey duconjèntement Delà mère d'elle: qui fut Vne marchandejaquelle eut Viuantfon mari prou de biens: Luy perdu,perdittous moyens: Ce qui eft caujè qu'eftant veuue Lepartydefafiueappreuue, Qui dujeune homme eftoit aimée, tien traitée, ey bien eftimee: tUe aufiidefapartîaimoit, Le bien trahoit,ey teftimoit, fideleàluy,eyluyaeUe, Comme où l'amour eft mutuelle. Mais qu'auint-illVourytnjfifire il a efté contraint défaire Vnyoyagede longueabjence A la Court du grand Roy de fronce, Quijejournea fontainebleau. tf . - LE B R A V E » In ce temps (yn cas toutnouueau) Ce Capitaine,qWaue\yeu Deceruelleatnfibienpourueu, Vejcend allantes yn matin, chargé deproye & de butin, tflantjraijchement de retour V'I/coJft. llyfeitfijour Quelquesfèmaines : Cependant kuecques y ne/entendant, (Qui nous cftoit proche yoijine, JAaquerelle,fècrete &fine) ilpratique noftre mignonne, Itfa mère la toute-bonne, . Var prefènsàoyaux, bonnes chères'. It conduitfi bienfisaffaires, Qtten ayantfaitfa deftinee, La pauurette il ajubornee, Comme depuis te l'ay bienfçu: (Cartoutfutfaitl a monaeçu.) La débauche,ey dans yn bateau \'enleue,Çf la met dejjus l'eau, Vnfiir qu'efloy dehors au chams, Itl'emmeine dans Orléans Icydou ccftqu'ilefl natif, lefutoutlefaiclau naïf A m'en enquefter diligent: Auec ce peu qu'auoy d'argent le m'achemine, y délibère chercher mon Matftre,ejy deluyfaire Intendre comme il en alloir, Vour enfaire ainfiqu'ilfallait. lepar* COMEDIE. îe par'donc,& tire à U Court:. VLeyoyant d'argentyn peu courtf Varies chemins Jûr la leuee le rencontreaynedifiée Vn qui youlut me desfiayen VtmoydelelaiJJèrpayer: lelefiy,ey enrecompanfi le le fit,fin cheualiepan fi: Droit en cefle yitle il m'amène*. Vt s'enyientyoir ce Capitaine cyt£enVfiojJiilauoitconu, Il eftcéanslebienyenu: il part: à fin hofle il me donne: lereçoyfortune fi bonne, , Etdonnaà luy ie me laiffè, Ayant defîayeu ma maiftrejfi L'amie démon premier Maiftre, Ctttjfeignoit de ne me conoijbre, Vtm'auoitfàictfignetrejoien De ne fairefimblantde rien: Comme aujsi nefy-ie.Depuis , vlleme contafisennuis A la première occafion, Vt me diélfin intention Vftre,d'échaper de céans, Htfiretirer d'Orléans, Vt allantes s'en retourner, Voura jamaisfiredonner Afinpremier amy mon Maifire, < Loing duquel ne pouuoit plus eflre, Luy portant autant d'amitié 27 N L E B R A VI, Qujtcefiui-cy d'inimitié. Ayant conu ce bon youloir, le me mis en mon plein deuoir Var efirit défaire bien mettre if ont le difiours cnyne lettre: Laquelle trefbien cachetée, clofi,fieUee,empaquetee, lefipar hommefiur tenir: Quilehastades'enyenir Àufii toft qu'il yit les prefinies, l'enten ce mien maifire de Nantes, Qui depuis yingtjours efi icy, Ltloge encefiemaifincy,loignant celle du Capitaine, che\\yn amy,qûi nous moyenne, Tout ce que l'amy pourroitfaire Vourl'amy,quandilfiroit'frère. C'eflynfienhofte paternel, (Dieu nous le deuott) qui efi tel Qtfil nouifalloit : yn yerd yieillard Qui d'effnt efi jeune ry gaillard, ït nous aide conduit ey meine De fin confitl ey defa peine: Mefmedefinconfintement Vay donné moyen gentiment Aux amans de yenir enfimble, Lt s'embrajjèr quand bon leurfèmble:. Car ce Capitaine a laifié V» cabinet, qu'il a drefié - Tout exprés à la damoifille, Ou n'iroitpas yn autre qu'eUe. ÈÔM E BlEo Sçaués "vous bien qu'afaici ïinet? il a percé ce cabinet D'yne ouueriure en la muraille Qui eft commune,àfin qu'on aille Là de [y ne en l'autre mai/on Selon qu'on a toecafion, Sans que Ion paljèpar la rué, "Etfins que la dame/oit yu'é. Tout lefirplusqui relie à faire, il m'eft commandéhyous taire, Mais defiouuertilyousfifa, Kmejùre qu'on lefera. Quoy quefiit,defiale bateau lions attend au port dejjus l'eau: Et faut,comment que cepuijje eftre, Qjtjmjourduy mitre premier maiflrt Soit maiiire de nous àfinranc, Ht que laifions ce braue en blanc. Or ie m'en y a dans la maifiri Vourluybrajfir quelque traifin, Dontyousorre\tantofi parler, S'ilyousplaifl me laijjir aller. A C T E II. BON TA M S, FI NET. SCÈNE t,t I. Vieillard. .BON TA M S. sfià ceux queyerres(. S cauous Sur les tuiles, oU trouuere\ N t\ LE BRAVE, Hatelans en quelque manière Sur le mur ou dans lagoutiere, Vous nerompeZ^jambes e^hras, Veuantmoy ne Vous trouuéZ^pas, Si ne VouleZ que ma houfrme Trote bien fèc fur Vofire efihine. Qupy ?fi Ion fait céans Vn pet, A l'infant tout chacun lefcet: Tellement nous fommesgueteZ^ Ht defcouuers de tous cofteZ^ Hourceie Vous commande exprés, Que,fî VoyeZ^parcy après Aucun des gens du Capitaine Noflre Voifîn,quifr pourmeme Quelque partfur la couuerture, VonneZAùyfamalauanture, Ht me le faites du plus haùlt OÙ il fera, prendre tefàult: Quefur la place on me le jette He premier trouué : j'en excepte De tous eux Tinetfeulement, liaisfaites mon commandement, Quelque raifon que Ion Vous die, Ou que leurgeay,ou que leur pie, Ou que leurpoule efl adirée. Ou leurguenon efl échapee: Hour cela,qu'il ne Vous échape sans qu'on lefrote&j- qu'on le frappe: chaflieZ^lejufqu'au mourir: Sinon,cefi a Vous à courir. f IN. il eftafrmé quelque efclandre COMEDIE. V 99 \.eans,à ce que puis entandre, Puisque ce Vieillard tellement Decemauuaisapointement A menacé mes compagnons: llbafte mal a ces mignons, Hais dehors du conte il m'a mis: Les autres nefinemes amis Si fort, que bien fort ie m'étonne Si quelque mal-an illeur donne. Quoyquefitt,iel'accofleray, Jlt du paierie m'enquefteray, Ht pofille il m'enfera part. Seigneur Bontams,hé Dieu yousgard. ,BONT. ily apeud'hommes,f)uffe Ajôuhaitter,queieyoulujJe , Vluflofl yoir,ey trouuer que toy Maintenant. FIN. Quiatilïpourquoy-.ï BONT. Toute lacho/è efidefiouuerte. FI N. Ef quelle chof efldefiouuertei BONT. Ue-fiay quideche^yousnaguiére A yeu (montéjùr la gouttière) Dans mon logis, ce quefaifiyent Lios amans qui s'entrebaifiyent, FIN. Qui les a yeus*. B O N T. To» compagnon. FIN. Lequel} BONT. le nefiay pasfinnom, Ky ne m'a pas donné loifr De le remarquer ny choifir. FIN. l'ay grand peur que iefiy deflruit! BONT. le le \oy, il me yoitfi'enfuit: Kola ho, quefais-tu là fis? le luycrte,il refondfins plus, N Hj LE BRAVE, Qttjtpres laguenon ilalloit. FIN. O moy malheureux ! s'ilfalloit „ Que par cefle maudicte bette, lefujfi en danger de ma telle ! Mats Tmee eflelle cheZjvoui? B O N T. Sortant te lay laifiécheZjtout. FI N. s'elleyeft encorfaites-la Vi&ement repaffer de la, Afin défaire yoir aux gens De la maijôn,qu'elle efileans, Si,nous jouant ynmauuais tour, allé ne yeut,pourfim amour, Taire tomber mille malheurs Sur nous les pauuresferuitcurs. F O N T , l'ay défia mis ordre à cela: VafJèoultre,net'arrefiela. FIN. leyoudroybien queluydifiieZ^ T.tquencoresl'auertifiieZ^ Qujlle efiudie,ey qu'elle panfe A bien former fa contenance, Sa yoixfon regardfa couleur: A s'enquetterdu rapporteur, OÙ, d'où, comment, quand il la yuë, A quoy défi qu'il l'a reconue: A fin quefatjânt qu'il yarje, Le conuainque de menteriet lt quand il t'auroityu cent fois. Quel le demante autant defois. B O N T. LaiJJè-lafaire: elle n'agarde Ti'eftrefùrprijè parmégarde. ï,tle a yne carre ajpsree, COMEDIE. La languefiuplegy déliée. Le cœur ajféZ^gamy d'audaces,. Malices, pariures, foliacés, Traifins, opiniaftrete^. Ht d'afleZjdc méchanceté^, Vour a grandforce de ferment, Maudijfins,gT pariuremens, Rabrouer gy redarguer LefitquiVoudrotttarguer. Itpuis, elle a pleine boutique Hemignotifi mtllifique, De bajme,dejùcre,gy de miel, Touradoucir,fùftce du fiel, Tuft ce Vn "venin le plus amer. lUe a dequoy bien embâmer, Amadouer, gaignerfin homme, Quelle fera mordre en la pomme. } Mais qu'efi-ce, Tinet,que tu brajfes Apartoytcommeturauajjès? FIN. le "Vous pry pourvu peuVous taire, Tant quej'aye ce que doy faire Tour la troujjè que te machine, Afinquefinementf'affine Cefinvalet,quel qu'ilpuiffè efire, Quia Vu l'amie à monMaiftre Comme che^Vous eu" le baifiit. Je cherche comment que cefiit, De faire,encore qu'il Fait vue, Qrjilcroyeauoireulabarluë, i tytsandjyaurayfibïenpouruu, Qt£ilnauraveucequilavu. N iiij ioo •Z- •L LE B R A V E . B O N T. If me retire en attendant Icy à l'écart,cependant Que la tu mat^grajwlifis Les deffiins de tes entreprifis. leVous/ûpply Voye^/àtrongne, Comme penfifilfi renfiongnc, Htfischatunes il rabaiffe: il en prend l'y n,ey l'autre illaifp: Voye<^/â gauche toute plate Sur lefront de l'autre ilfigrate La nuque,oùgifilafiuuenance: A til changé de contenance} A luy Voirficouer la tefle, sa refilutionriefipreste: Ce qu'ilafingéne luy pie fi: fuis qu'il ne nous rend ce qui rieft nien digéré, nous n'aurons rien Qjii nefiitdigéré trefhien. llbafiifi,au moinsfinmenton llapuyed'Vnefianfin: Or Une bouge d'vne place: Voye^comme il a bonne gracéi A til la taille ey le yifage "Propre à jouerfinperfinnagef liefait-ilpas bonne pipee, Picqué droits comme ynepoupeef il ne cejfira)ufiju'à tant Qjtjl ait trouué ce qu'ilpretand. il le tient a ce coup, ie croy. Orfus, pour faire nefiay quoy, Veille, Veille, (y point ne fimmeiUe, COMEDIE. Si tu ne "veux qu'on te reueille De reued-matins ey d'aubades, De coups defouet ey baflonnades: Veillet Veille-.fus,hola, l'homme: Veille (te dy-ie) ey point ne chomme, Car dn'eft pasfefte pour toy: Veille, Vinet, ie parle à toy: Sus debout ( te dy-ie) ileflfour. FI N. le Vous oy, ie nefuis pasfour. BONT. Vois-tu pas que tu es enclos "D'ennemis, qui tefonta dosî Auifo:auance tonfocours Viflement, car tel efîle cours Du péril, qu'on ne peut attendre: Dtpefche,oupenfodeterendre. "Rafle-les, fay tes compaignies: Que tes fôrtereffèsfoyentgarnies De munitions, ey de gens Voilions, veillons, ey diligent: Aux Viures de tes ennemis, Couppe chemin: à tes amis, facilite ouec bonne efiorte Vouenue, afin qu'on t'aporte Seurement ce que tu Voudras. Trouue,fonge, ty ne torde pas: cà tofl cefle rufo de guerre, Dont tu dois tontovhonneur acquerre: cà cefle rufo qui défait Défait, comme s'ilrieflpitfait, "Saifontque l'on n'aura pas Veu Celamefont que UmaVeu. IOI LE BRAVE,' FIN. Vrometé^Vousfêul d'entreprendre Mon defjèin, icpromé vous rendre Laviéloire : ty nefaites doute due ne mettions à Vau-de-route Woflreennemy. B O N. le tepromé De (entreprendre, ty me fourni D'efre gênerai de (armée, Vour tentreprife qu'as tramée. FIN. DieuVous dointtoutee que defire Voflre noble cœur. B o N. Veux-tu dire Ce que tu as machiné faire? Eay m'en part. FIN. Ufùudroit fous taire, Et mefùyure par les de fours De mes rufes ty de mes tours. Que "Peu quefçachié^aufSi bien Commemoy. B O N.C'e/2toutpourton bien. FI N. Mo» Maifrre, ce beau Capitaine De foin, s'il ne change lafîenne, Mourra dedans la peau d'Vn "veau. BON. X» ne me dis rien de nouueau. F IN. Etfin'a non plus de ceruelle \ Qjfyne fauche. B O N. le »'e» appelle. FIN. Or pour ourdir noflrefinejfè, Qye\la fourbe que ie drefjè: lefeindray qu'Vnefœur d'Emee, Sœur iumeue d'vne "Ventrée, Qui luy reffèmble. autant quefait Veau k l'eau, ty le laictau lakl; le diray que ceftefœurçy De plantes efl venue icy AuecquesVnfien amoureux, COMEDIE. Ht que "Pont les loge\fou deux ché^you. BON. Vêla bon, "peut bon, le loué ton inuention. FIN. Kfinquefianofirebraue Mon compagnon raporte ey baue QtVill'a yue'tcy dedans, comme iMe bat/bit nefçay quel homme, Tout au contraire ie targue Que c'eftfâfieur qu'il aura "Pué cheXyoufbn amy embrajfir, Le baijêr ey le carejjir. S O N T . Moymefine aufii, s'ilm'en dit rien, Le me/meluydiray fort bien. FIN. Mais dites que l'yne refpmble Tant à l'autre, qu'eflant enfimble, On nefiaitlaquelle choifir. Jj'auantageilfautaduertir Hrnee, afin qu'elle tentende: HtfiTaUlebras luy demande, Qstyelle ne s'entretaille point. SONT. L4ruKeefibonne,fôrsynpoint, > Qui efi, s'il youloit les auoir j Toutes deux, àfinde les Voir Un Vn lieu : qu'aurions nous àfairet FIN. il efi aife de s'en défaire Varplus de cent promptes défaites, Si d'autre doute you n'yfaites, it n'y efi pas, elle efi en yille, ï/' dort, et dijhe, elle s'abille, Llle ne peut, elle efi fafchee, Llle efi maintenant empefihee: 101 , L E B R. A V I , It tant d'autres inuentions Tour délayer, tant quefafiions, Tourfùyuant ce commencement, Qf£ilreçoyue,ey prene en payment Tamenfongepouryerité. BONT. Bien me plaifl tafùbtilitê. F I N . Alle^Vous en doncques cheTfyous, litlafaitespaffèrche^jious Viflement, s'elley efl encore, Vinflruifânt qu'elle remémore, Selon qu'entre nous efl conclu. Le conflit qu'osions rejôlu Tour-feindre ceflefleuryimelle. BONT. Laijjèmoyfaireauecquéselle: Carietelarendrayfibien Inflruite, qu'iln'y faudra rien. Veux-tu rien plus ?F I N. AUeZJeans. BONT. Bien,ie m'enya doncques céans. FIN. ilfaut que i'aille en la mai/on, Tour détraquer le compagnon, (Sans rien monflrerde nosaprefls) Qui tantofla couru après Laguenon. il neje peutfaire Quyl n'ait communiqué l'affaire A quelcun desflruiteurs: comme lia yeu auecyn ieune homme Tmee icy près, luyfaifànt "Des carefjès ey le baifant. leflay que c'efl qu'ilsflouentfaire: Moyflul d'entre-eux iepuis me taire. Si ie puis flauoirquitayuë, COMEDIt. ta tourfera bien défendue. Si ie net emporte d'affàut: l'ay défia preft ce qui mefaut: Mes gabions ie rouleray, Ht mes aproches ieferay, Par les replis de mes tranchées Tout incontinant dépêchées: le meneray l'artillerie, Et dreffèray ma batterie, Etm'affeure de{emporter. Autrement, mefaudraguefler Commefait ynbon chien de chaffà Si ie me trouuefùr la traffè Ht fur les yoyes du renard, le le pourfùyurayfigaillard, Sans défaillir au parcourir, tyuefefàrceray de mourir. Mais i'oy du bruit à noflreporte: il faut quefit quelcun quifortes l'ay peur a auoirparlé trop haut! Au pis aller il ne m'en chaut: c'efiHumeuent,legardécort D'Emee, qui s'en yient dehors. ACTE II. SCENE II. HVMEVENT, Valet. FINET. HVMEVENT. L faudrait bien que fuffe efii Endormy, quand iefuis monté I »! LE BR. À VE, Sur les tuilles, Jî ie n'ay >«, Ht tout clerement aperçu Imee, l'amie a mon Maiflre, (Laquelle ie doybien conoiflre, Ou ie neferoy guèrefin) Icypres che%nofire yoifint Qui faifoitlamouràyn autre* F I N . Acequeïoy,c'efiluyJànsautftt Qui tayu'ëbai/âne icy Son mignon. H V M. Qui eficefiuy-cy? TlH.C'efi ton amy gy compagnon: Humeuent, que dis-tu de boni HVM. Hinet,iejùisaifed'auoir Ceftè rencontre, gy de te y>oir Tour te conter iefçay bien quay. FIN. Qujeflcequ'ilyaidy-lemoy. HV.l'aygradpeur. TW.Dequoy as-tu peurs M V. Qujtujourduy quelque grand malheur tVauienne à tous les compagnons. FIN. Mais à toyfèul : mes compagnons M'en auouront,fidumalheur Ma part ie te quitte, gy la leur. HVM. Tunefçaislamefcbancetc, Quitoutfiefchementaefié Taiâe che\nous. FIN. Mais quelle efi elle La mejchancetéttî V M. Guère belh. FIN. Seul tu lafieX^,retien la bien: taytoy lien en "peufçauoirrien. HVM. ilfaut que te lafajjè entendre: Aujourduy i'alhy pour reprendre tAofireguenon, parfuslefefie COMEDIE. fie ce logis. F r N. L<t bonne befie, Q»j cherchou >«e bonne befie. HV.Le diable t'emporf: VIN.Hais "vous fine: Ne lai/Je pas toujours de dire. H V M. "Defortune en bas ie regarde Dans leur court :fâns m'en donner garde, l'y aduifi la bonne Emee A» co/ <2'v» iewne homme attachée, Qjfiplle baifôit ey dorlotait: Mais ienejfçay pas qui c'efloit. F I N . Quelle mejchancetédis-tu Humeuent ? ey qu'ay-ie entendu De toy 3 H V M. lelay yu. FIN. TuFasyuf HVM. Moymefinedeces deuxyeux-cy. F I N. V4, r» »'« croyable en cecy, KytuneFasyudetesyeux. HVM., Crois-tu. que iefioy ehafiieuxï F I N . Confiille t'en au médecin-. Maisfitu es tantJôit peu fin, T« tegarderas d'en faire bruit, situ ne yeux efïre de/huit Défions ehcomble : ta ruine De deux parsfur toy s'achemine: Ht tu ne peux de chafique part "Saillir, à te mettre au hafyrt De te perdre,fitu n esfàge "Pour retenir ton fol langage. HV. Cornent de deux pars! Vl.llefiyray: "Ejcoute, ey ie te le diray. Tout premièrementfiEwee lift à tort de toy diffamée, 104 ' /•**>' * . .- • LE BRAVE, C'eftftiélde toy, n'endoute point: il y a bien yn autre point, Quand bien ilJèroityeritable, Ceftfaiâde toy : carmifèrable Tu te Viens perdre par me/garde, D'autant que tu l'omis engarde. H V M. Quyfèroy-ie IVin.lenenfçay rien: H V M. Sil'ay-ie yeu\ ielefçay bien: F I N . Le malheureux, il continue: H V M. le dy la chofeque i'ay yuë: Afteure me/me eUe eftleans. / FIN. Héda, n'eft-elle pas céans? / HVM. Yayotr toy-mefine en la mai/on, Ht yoyfiie dy yray ou non: Car ie ne y eu pas qu'on m'en croye. FIN. C'eftdoncpourU mieux que fy "»<»J*. H V M . le demeure icypourttttendre. FIN. Le piège que ie y* luy tendre! Le niais qu'ueft, il nefcet Quelagenice eft dans le tet. HVM. Que doy-iefaire î car mon Haiftrt 1A'omitordonnéfeulpour eftre A la garde de la mefthante: S'il faut que/àfaute ie chante, Luyraportantcequei'ayyu, Auftibienfèray-ie perdu, as'dfautaufti que ieluy cache, Ht que puis après Ûlefçache, Lttachofèjoitdécouuerte, ïepuishienparierma perte. Lft-dfineJJe,eft-U audace, v > Q*£wie COMEDIE. ioy Qtfynemalheureufe neface? Tandis que fur les titilles fuis, Bile fort trejlienhors de l'huis: O ta&e yilain qu'elle afait! Si le Capitaine tefçait, le croy qu'il mettra fus deffous La mai/on, ey nous tura tous. Qupy quefait, ie n'en diray mot, Vluftoft que défaire lejot, Ht de trialler perdre a crédit Var "vn petit mot qu'auray dit: Onne pourroitbon conte rendre î>'y>ne qui y eut à tousfe yendre. F I N . Humaient, Humeuent, l'audace! HVM. Qui entan-iequi me menace? FIN- De toy, quifais de tes amis Vourton plaifir tes ennemis! HVM.Qoi a tU?VîH.Quand tu m'en croirois, Les deuxyeux tu te creuerois, Var lesquels tu yoisfî apoint La chofe meffne qui n'eft point. HV.Qt£,eft-ce qui n'eft point! VI.Compagnon, le ne donroypas yn oignon, Vn oignon pourry de ta yie. H V M . Qjfeft-ce qu'ily a, ie t'en prie? FIN. Me demandes-tu qu'ily a? H V U.Vourquoy non?V I H.Sce^tu qu'ily a? Baille ta langue babillarde, . Vour couper lafaulfè lézarde. f HVM. Vourquoyferoy-ie ?V I N.G«r Vmee Bftche\nous, où iel'ay trouuee, O LE B R A V E , lit tu dis l'auoir aperçue Che^ nos yoifins, ey l'auoir yut Ainfîqu'yn autre elle embraffoit, Qui la baifiit ey careffioit. H V M. Vinet, Vinet, donne toy garde, D'auoir mangé tant de moutarde Ce Carefine auec le h.aran, Quetufiiscommeynchahuan, , Qui ne yolefinonla nuit, lit ne yoit quand Icfoleil luit. FIN. MaisHumeuent,c'eftchofiyraye, T« esfifou de pain d'yumye, Que la mauuaife nourriture T'aprefque enl'aueugle nature D'vne taupe, mis ey reduitt, Qui ne yoit de iour ny de nuiéî: Car afieure aftcure ie yicn De la yoir, ie lefiayfort bien: Ht l'ay laijjèc en la maifin. H V M. E» la maifin ? FIN. E» la maifin. H V M. Va y a, tu te iou'e's, Vinet. FIN. C'efî dont iefinsatnfi mal net. H V M.CommentiF l.Vourcequeiemeiouë Auccques Vn homme de boue. H V M. Au gibet /FI. le puis te promettre Qtfaufiurduy ie t'y yerray mettre, Si tu ne changes de courage, Hnfimble d'yeux ey de langage. Mais i'oy du bruit à nofireporte. H V M. Guette bien là, qu'elle neforte: Si eft-cepour yenir icy COMEDIE, eyjt'tlfaut qu'elle pajjèparcy. FIN. La yoyci pourtant. H V. le le croy! F l N. Ho.Humeuentre'ueilletoy. H V M. Ce queie yoyje le yoy bien'. Ce que ie fçay, ie lefiay bien: Ce que te croy, iele croy bien: ï « as beau me yenirprefiher, Si tu me panfisempefeher De croire quelle fait leans: Vour yray elle efi icy dedans, Ht ne partiray de la plaffè, lujques à tant qu'elle repajjè. Vile ne peut par nulle t>oye Se defiober, que ne la yoye: nlle ne m'efihapera pas. VI et. c'efi homme efi mienidu haut en bas Definfort le culbuteray. HVM. s'elleyientiel'arrefieray: FIN. Veux- tu que teface en v» mot Confefjir, que tu n'es qu'yn fit ! HVM. Voûte, fay du pis que pourras: Je le y eu. FIN. Et que tu n'auras, N> bons yeux, ny l'entendement Vour en bien y fer dextrement ? JJVM.lenedy mot, ny ducelier, Ny du iardin, ny du grenier, Mais iefiay bien depuis naguiere Ce que i'ay >» de la goutiere Dans la court de cefle maifin. FIN. Varions yn petit par raifin: Si elle efiches^nousmaintenant, O S tog L E B R A V E, ttCiiefa.yqjiincontma.nt "Layerrasfortirde cht\nous, Combien merites-tu de coupsi HVM. On ne m'en pourroit trop doner. F I N . Or garde bien de t'eflogner De ton huis, de peur qu'en cachette A ton defceu elleJe iette, tt quellepafft dans la rue Sans que de toy ellejbit yue. HVM. Yyguette,ne t'en donne peine. F I N . Sifaut-il que ie te l'amené, Ht que ieface qu'elleforte Maintenant par y ne autre porte. HVM. Orfusfay donc, le yeufçauohr S'il cftpofike de n'auoir Vu cequ'ay yu : ty s'ilfera, Comme il promet, quellefera "Dans noflre maifôn toutafleure. Qjtoy quefait, encarte mrajjèure O'auoir mes deux yeux en la tefte, Que ie neloueny neprefle. Ceflateur eft toufîours près d'elle A la Hâter : elle l'appelle Toufîours le premier a manger: ils ont toujours à demefler Yux deux quelque propos enfemble. ily aftx mois ( ce mefïmble) Yeu plus peu moins, qu'il eft des noftres, Mais il a mieux que tous les autres. Voy yoy \quefay-ie en cefte place? lefay ce qu'il faut que ieface: COMEDIE. il nefaut bouger doit iefuis, Afiis au guet deuant cet huis, Vour empefiher qu'àHumeuent On neface humer du "vent. ACTE II. 107 SCENE III. FINET. EMEE Amie. HVMEVENT. FINET. o: . R aye^bonnefiuuenance Delà mine & la contenance, Ht des propos qu'ilfaut tenir. EMEE. Sçaurois-tu le laijfir tenir? Va,nemefay point ma leçon. FI N. A toir toflre doucefaçon, le crain que Jôyé^jrop peu fine. EMEE. Vinet, lesfinettesn'affine: rA'enfiigne auxfinesla fineffè: loue ton rolet, (y me laiffe louer le mien : iefùis proufage Vour bien iouèr mon perfinnage, Sans qu'il mefaille tnprotecote. FI N. faites en maifirejjè d'efiole: lAonflreZqueriefiesaprentifjè Var yn chef d'amure de malice: Vour mieux efbaUcher la befigne îlfautquedeyousiem'eflogne. Ho, n'es-tupoint las, Hûmeuent, D'efire tant debout là deuant! O iij LE B R A V E , H V M. l'atten que m'enViennes conter, L'oreille prefte à t'efcouter, SituVeuxdiredesnouueUes. FIN. l'en porte de bonnes & belles: Que me donras-tu pour les dire i Va Va, ie n'en Veu rien, beau (ire: Ray Venir hardiment le preflre. H V M. Rourquoy le preftreïque peut ceflre. FIN. Tourfonger à ta confiience: Venfè a ton arhe : la potence Tour te pendre ejl défia dreffee. H V M. Varquoy l'auroy- ie méritée? FIN. Regarde à main gauche de là, Regarde : qui eft celle la ? H V M. Mo» Dieu ! cefllamie à mon Haiflre! C'efî elle à ce que puis conoijhel FIN. c'eft mon : Veux-tu encor attendre! H V M. A faire quoy fF I. A t'aller pendre. RM. tu. Mais où ejl ce bonfèruiteur Quia efléfaux raporteur Contremoy, quifuis innocente, Comme (iiefùffè mefchante? F i N. E» a tu fil me l'a conté, E M. Qttjlhommeastu diél, effronté, KuoirVu che\nofire Voifin Que ie baifby .'FIN. il fait le fin: Rtm'a diél bien plus : que c'efioit si V» jeune homme qui Vous tafloit. , HV M. Ouy,iel'aydiitcemaidicux. E M.Tum'asVeu,toy?HV.Veces deuxyeux. R M. Tes yeux Voyant plus qu'ils ne Voyent COMEDIE. Des corbeaux la yixndefoyent. H V M. Suts-ie de fins tant defpouruu, Que nay pat yuce que i'ay ~\u t E M. lefuisbienbeflequim'arrefle . M'arraifonnantàceflebefle, Que te yerray yifccorcber. H V M. Ne me yene\^point reprocher Le gibet paryoflrc menace, Lafcpulture de ma race: Làgifènt mes père y grand père, Père y grand père de ma mère; Là met oyeux y bifaycux, Ef m'atten d'y eflrc comme eux. Four les menaces que baue\\ Mes yeux ne feront ia crcuc\^ Mais yn mot, Vinet, ie t'en prie: D'où pourroit elle eflrcfortiel F I N. Doù.flcen'efldclamaifonl H V M. De la maifon ? FIN.Voye\Coifon, il doute de ce qu'il ayu. H V M. C'eflgrand merueille quelle ait pu Sortir de cefte maifon cy Maintenant (ans pajjirpar cy. Car che\nous (ie tefçayfort bien) Fty haut ny bat il n'y a rien, ( Entre la caue y le celier, Le galetas y le grenier ) Qui nefait bien clos y grillé: C'efl pourquoy fûts efmerueillé: Sifçay-ie tauoir \u leans. Fin. Lu tepers bien toy y ton tams, O iiij I0S LE BRAVE, Malheureux, à continuer De l'accufèr ey l'arguer. E M E E. Mananda i'ayfongéynfônge Cefle nuiû, qui n'efî tout menjônge. F l.QtfauousfongétiM.lfcoute.it tele diray. intante: ilpeut bien eflreleray. l'ay tu y ne ytjîon telle: lejôngcoyequ'ynejœuriumeïïe, [Quefeule i'ay) eflarriuee De riantes : ey qu'elle efl logée i ille tyfonamy tcypres. HVM. llyautmieuxm'aprocherplusprès, Vourouïrlafin de ce conte: ATtnetynfange elle conte. FIN.Acheue\. i Mi t.Ufèntoyaucceur Tortgrand plaifir de yoirmafceur, Quand m'afemblé auoirpour elle De la noife ey de la querelle, Var yn yalet, qui raportoit Auoir yu, qu'yn jeune homme eftoit Auecquemoy,quei'embraffoye, Que te baifoye ey careffoye. Mais c'efloit ceflefceurjumelle Qtftlauoityuë, ey auec elle Son amy qui joubyent enfemble, Vourautant qu'elle me reffemhle. Songeant cela mefuis fâchée, Comme faulfèment accufee. FIN. Comme Ionfange enfàmmeillant Ce qu'onfait après en yeillahtl i Yoyciyoftrefôngeaduenu: I COMEDIE. t0y Kaconté^le par le menu A Monfieur, ie le "vous confèdle. E M E E. leluy rendray bien la pareille, Vourluyaprendre àfaire'à tort Encontre moy cefaux raport. H V M. lefuis en yne peine efîrange: Toute l'échiné me démange : On me la pourroit bien frotter. F I N . A» moinstu ne peux plusdouter Qttjlle nefufl en la maifin: c'eflfaictdetoy. H V M. Vray Dieufeflmon: Maintenant en doute tefùis S'on nauroit point changé nostre huis: l'y ya yoirpour le reconoiflrt: Tout y eft comme ilfôuloitettre. FIN. Maisyoyé^cèplaifàntbeneft: llnefçait où c'efl qu'il en eft. Tu es bien fou d'en faire doute: Kumeuentje te prie écoute: Kepenfè au fange quelle afrtiél, Que tu as tout mis en effect, Var ynfôupfàn qu'as pu auoir, Auec yn autre de layoir Eairel'amour. HV M. Maispenfès-tu \ Que ie ne fçache l'auofryu? ^FIN. le le croy bien: donne toy garde (le tepry) fi par ta megarde JAoftre Maiitre en oit quelque yent, Qj*il n'accoustre mal'Humeuent. H V M. Or tout maintenant ie commence Vefêntirpar expérience, LE B R A V E , Que j'auois aux yeux la barlue. FIN. Tu t'entretaittois de la True: il n'y a ryme ne raifôn QtVelle ait bougé de la maifon. H V M. De moy ie nefcay plus qu'en dire, Itfùis contant de m'en défaire: le n'ay rien fu de ce qu'ay \u. FIN. Vrayment tu t'es pre/que perdu ïnfatfànt trop le bon Tralet: Tu Ces pre/que mis au gibet. Mais à cefie porte j'oy faire Quelque bruit : ilyaut mieuxfitaire. ACTE IL SCENE IIII. EME.E. F I N E T . HVMEVENT. EMEE. / T Lfaut bien que grâces ie rande, j J . Et qu'aille faire mon offrande, i Quej'aypromifefurmoname, j AujourduyàlabonneDame Qupn nomme de bonnes nouuelles: Qui,maugré les yagues cruelles, l Itles "vens quif font émus, | Sains (yfàuues nous a rendus Monamy ejy moy à bon port. Mais ie fuis en peine bienfort Defcauoir où mafceur demeure: Si ie lefçauoy, tout afleure lel'iroy yeoir: doncilmefemble, COMEDIE. Pour y aller nous deux enfemble, Qu'il yaudroit mieux s'en enquérir, Afin quêta yoifè quérir, nv M.Ho Pmet, Vmet : ho Vinet. FIN. Humejlumeuent,qu'atilfit! H V M. Ceflefemme-là qui s'en yient, "Eft-cepas celle qu'entretient lAonfieur.ou bien n'efl-ce point elle? F I N . Umefimble que ce fait elle. lAauCcflgrand cas,fic'cfiï.mee, Que par la elle fait paffèc. H V M. Vau-tudoubte que cefait elle? FIN. Kppelon la,parlon à elle: A cefle cy ( comme il mefemble) Wien tant comme elle ne reffemble. H v M. ola madame Zmee,o là: Ht qu'eft-ce à dire que cela? Queyous doit on icy dedans? Quelle affaire aueZyous céans? Vous taïfe\: ie parle à yous me fine. F I N . Vlufiofl tu parles à toy-mefine, Car elle ne te refpond rien. H V M. le parle àyousfemme de bien. Si tout le contraire yous riefies: Le belhonneurque yous nousfaites De courir par le yoifinage \ EM. A qut s'addreffe ton langage: H V M. A qui,fînon à yous la belle? EM. Mais qui es tu toy? ou bien quelle Affaire auons nous parenfèmblc? H V M. Qui tefuis l mais que yous enfemble? no LE B R A V E , E M E E. Qtffl m'enfemble !riefpasmauuais: Comme quefçuffe qui tu es. F I N . Au moins yousfçaue^quiiefuis. E M E E. B«o«e desfâcheux : le n'en puis Vins endurer : yous m'ennuye^ Et if youshay qui quefôye^. H V M. N*4»0Kf conoiffance de nous nullement ? E M E E. No», de nuldeyous. VlH.lecrainbien~fôrt. HVU.Etquecrains-tu? FIN. ne m'esrre quelque part perdu, Puis quelle ne me conoifi point. H V M. le doute de ce me/me point. FIN. llyautmieux que iefçacheicy, là'enquerant âces Uefleurs cy, Si nousfemmes ceux que nous femmes, Ouf nousfommes autres hommes'. lie peur qu'on nous aitfuelmanger Quelque charme,pour nous changer. HVM. Moyiefuis moy-meffnefans autre: FIN. Etmoyparfàintlvierrel'Apofhre. Vemme.quefèrtce que yousfaitesî Vftes yous autre que yous nèfles? Ola,ie parle âvous,Emee. E M E E. lenefùispasainfînomee: T'appartient-ït, gentil coquet, îAefùrnommer </'>» fobriquet? FIN. Commentdonc yous appelle ton, Sicen'efpasyoftredroiânom, Emec ? dites yous qu'Emee Ajortlon yous afûrnommee? Comment que yoffre nom pu'ijp eflre, COMEDIE. Ht Vous faitesgrand tort à mon Maiftre. E M. Moy ! FI N- Vous. E M. Qui\ nefuis armée n Que d'arfôiren cefte contrée, Auec ~vn jeune homme de Hante, Qui de m'entretenir fè vante, Que ie vien de laifjir leanst F I N . Ht quivous mené a Orléans* E M. C'eft qu'à Hante j'ay eu nouuelle Vour certain,que mafeurjumelle E/î demeurante en celle Ville. F I N. Qsfelle eftfine 1 E M. Mais malaMe, Et bienftmple de m'amufer A Vous ouïr icy cou fer. Varquoy ie m'en va. HVM. Honfère^: Varbieu Vous ne m'échapere^. FIN. Laifjè-la,tamalauanture\ Qpfon ne te prenne enforfaiture. H V M. lenabandonrayjamaprifè. H M. Ma main deffus tajouè'aftiie tes mâchoires fera fônner, Situ ne Veux m'abandonner. HVM. Quefuis-tu là debout à part, Que ne la tiens de l'autre part* FI N. Qt£ay-ie àfaire de m'empêcher De ce quipourroit mefâcher* l'aime mieux garentir mon dos H'estrebatu: a quel propos v M'iray-ie prendre à lapipee* teutestreicen'eftpas'B.meei Mais Vne autre qui luy refèmble. H M. c'eftaffe\musecernefemble. LE B R A V E , Veux-tu pas me laiffer, ou norii H VU. Songrémalgrédans la maijôn le vous trainerayfriepuis. EM. Ce neft pas icy mon logis A cefle porte : mais iefùis De Hantes, oit eft ma demeure, Laoù mon maiftre aufri demeure: Si \'ay affair-e a Orléans, le croy que ce n'eftpas céans: le ne fçay pourquoy Vous mefaites Tout ce tabut,ny qui Vous efles? H VM. VouspouueZnous mettre enjuflice: Si nefûis-ie pourtantfînice Que ie Vous laiffè aller, douant Que m'ayeZKjfaict*Vn bonferment, Qttjtufrt-toflquem'échapereZ^ Vans celle maifôn entrtreZ^. SU. Tu meforces qui que tufais: St te jure Vne bonnefais, Qtfaufi toft que t'échaperay Vans cefle maifôn entreray. H V M. Or bien, ie Vous donne congé. S M. le m'en Vais auec ton congé. HVM. Vouseflesparjuremaline. F I N . Uumeuent, tu faisfroidemine: Comment as tu lâché ta proyel C'eflpour elle Vne courte joye: Var le corbieu ie la raray, Si tu fais ce que te diray: Cariefçay bien que deftsmee, Qttjyeutnouspaifkedefùmee, COMEDIE. Celle que Uonfieur entretient, Et qui à luyfeul nefè tient. Veux- tu bien faire ey brauemenfi H V M. Quefèray-ie! FIN. Va viflement Leans, <y m'aporte \>ne epee. H V M. Ht quand te ïauray apportée? FIN. l'entreray dans ce/le maifon, Ht tout le premier compagnon, Qujiuec elle ie trouueray, Sur le champ le majptcreray: Ne crois-tu pas que ce fait elle? H VU. Sifaypours>ray. FI N.O la eau telle! Dé quelle ajfurance el' parloit 1 Comment elle difiimuloit \ Va tofl, ey m'aporte >»e e'pee: Ce pendant elï efl afiiegee, Ht faut que par cy elleforte. H V M. Tout afleure ie te l'aporte. FIN. \lriya chef d'infanterie, Argoulets, ou gendarmerie, Qui fait tant refolu pourfaire Quelque entreprinfè ou bonne affaire, Hnplus d'audace ty moins de doute, Quyne femme quand el' s'y boute. Comme elle a parlé finement, Sans fi couper aucunement ! Comment elle a pincéfans rire L efat, qui nefçauoit que dire, Songardecors mon compagnon ! Maintenant yoi- cy tout le bon, QuelaVelaJôudatnpaffèe n l LE B R A V E , Tar U paroy qui eftperpe. H V M. Ho V met-.nous n'auons que faire D'yne épce pour cejle affaire. FIN. Vourquoynon}qu'eft-cequ'ilya? H V M. Car en la mai/on la yoyla La matftrejjè de noibre Maifhe. FIN. Hnlamaipn !comme peutceeftrei HTMElIc cflcouchéefur >» lier. FI N. Tu t'es bien perdu à crédit, S'il eft yray ce que tu dis. H VM. Comment} FI N. D'auoirainfi méprit Hnuers l'autre qu'as outragée, Laquelle eft icy près logée. H V M. C'eft dequoyj'ay le plus de peur. liais ilfaut bien que/oitp pur. FIN. C'eft donc elle qu'as aperçue, Qujtuec *v»autre tu as yue icy pres,quilacarefjôit: Htfans doute il faut que ce fit Hue me/mepion ton dire. HV M. Voye^fi le fujp allé dire A Monfîeur, comme j'en eftoy ! FIN. Vourtoutyraycefuftfaitdetoy: • Hncor as-tu trop babillé. Matsfitues bien confiillé, T*y toy : Quibienferuir defire, Doit toufiours plusfçauotr que dire. Orie m'en ya pour n'élire pas Ton complice : car ces debas, Que fais auec noitre yoifin, Ne peuuentprendre bonne fin. Simonfieur C OMÉDI L Si mon/leur reuient, iefiray Céans, doùie ne bougerky. 113 A C T E IL S C E N E V. HVMEVENT. BONTAMS. HVMÊVENT. ejl-ilalléle galant? S'EN s/L'a til laifié le nonchalant! Qui,de Caffaire definM.aiflre, Quelque grande qu'elle puijjè eîtret Non plus de peine nefidonne, Ques'ilnefèruoit aperfônnc. Orie fiay bien que nostreSmee ~S.fi dans la maifinenfermée: Car toutafteure iel'ay "rue ~Leansifur~vnlicreflenduë. Maintenant ieriayautre affaire Qj£à faire ma garde ordinaire. B O N T. le croy que cefte "valetaille De ce Capitaine,firaille T>es miens & de moy-mefme, comme Siie ne ftffe point "vn homme, A "voir les bons tours qu'ils me font: Incortoutafteure ils fefont kdrefféKfvoïre en pleine rue, A mon hoftcjjè : & l'ont tenue, Stfans nul reffeix tiraillée, Et tout publiquement raillée, Sien qu'ellefiitde bonne parti , LE BRAVE, Laquelle hier au Jôir bien tard De Nantes icy arriuee, Ln'nostre maijôn eft logée Auec yndema conoijjance. H V M. C'ejlfaiâdemoy !\'ay grand doutante, Qt£à moy toutdroittilne s en yienne l l'ay peur que grand mal ne m'aduienne Detoutcecy,a louir dire 1 Unefaut-il que me retire. B O N T. Humeuent, n'a ce pat eflé Toy,grenier de méchanceté, Qui tantoftdeuant ma maijôn As,fans propos (yfans raijôn, Si mal mené ma pauure hoflejfei H V M. Voijîn oye?J B O N T. Q«e ie te laijp Varlertoy? HVM. leyeum'excujèr. BO N T. Peux-tu d'aucune excujè yjèr Qui t'excufi, toy quiasfaiél Si méchant (y lâche forfaiéti Sous ombre que yous brigandé^, i "Bout-il ( pendard) quepretendeX D'auoir gêneraipriuilege De tout outrage eyfàcrilegei H V. s'il yous plaiftl B O. Mais Dieumemaudie, Sitamauuaijiién'eflpunie D'yne punition condine, si on n'yfeftr ton échine Vne douzaine de balés, Qtfyne douzaine de yaies Singions â plein bras emploiront, Qui tour à tour tefoiferont COMEDIE. toepuis le matin ju/qu'aufoir: Toy,quifaisfibien ton deuoir De tenir mes tuilles caffèr, Ht fur ma maijôn tracajpr Allant après tne guenon: Toy,qui ne le faifôis finon tour dans mon logis épier, "Dequoy des faux bruis publier: Toy, qui as tu faire carejjè A mon hofle auec mon hofleffè: Toy, qui as oséfaujjèment charger de malgouuernemcnt "L'amie à ton Maiffre innocente, "Et moy d'tnefaute méchante: Bref, toy, qui as deuant ma porte Traité mon hoiteffè en la forte: Si pour tant de méchanceté Turiesfoité& refoitê, Et fi ton Uaittre n'enfait COnte, Luy feray la plus belle honte Qt£il reçut oncques déjà tie. H V M. Las! iefuis en telle agonie, Seigneur, que nefçay que doyfaire, De contener ou de me taire: Oufiie tous doy demander Qjfjl mefaitpermis, d'accorder" A tout (y tant qui tous plaira: Afin que quand vousfemblera Qjtelle mefme nefait pas elle, leprotefle que ceriefielle: Ou,fitous trouue\bon que'ftfe "4 LI HAVI, De quelque manière d'excufi, le ne puùpenfir bonnement Quedéfi que j'ay ~vu {tellement CefieDame-la de che^Jïous KeJJèmble a celle de che\nous) sinon que cefùfl elle mefme. B O N T. Va voir en ma mai/on toy-mefme: T« le fçauras tout à loifir. H V M. Vousplaift-il ? B O N T . Meferas plaifîr, Vourueuqu'yyoifès doucement. H V M. Aufiiferay-ie affùrément. B O N T. olà Emee: ça tcy, Ca chéZ^ nota : il lefautainfi: "Suit aufiitoft que Humeuent Serafont, bat douant, DouantchéK^vous, qu'onfè retire. Afin qu'Unefiacheque dire. Maintenant fuis en défiance De quelque malheureufè chance: Si la Dame a points nefè trouue, Mosrrefinejp fi découure. H VM. O Dieu liepenfc que Dieu mefme Wienplusfimblable ny plus mefme lie pourrotifaire, que la "vofire Kaporte ejy refèmble à la nofire. B O N T. Qupy {maintenant qu'enpenfès-ttt? H V M. l'ay mérited'efrrebatu. B O N T. Sien doneques Humeuent,efi-ce ellei H V M. Sien que fait elle, <e n'efl elle. B ON T. Tutaspwvoirtoutàtonaifi. HVM.lelay ~vue, comme elle bai fi COMEDIE. Et comme elle embraffe Vostre ho/le. B O N T. A» moins tu reconois tufaute. HVM. Pncor nefiay-iebonnement. B O N T. Veux-tufiauoir certainement? HVM.lcleVeubien. BONT.V«t'enleans Voir che^Vous,fielle eft dedans Vofire maifin. HVM. Vous dites bien'. Tout afteure ie m'en reuien. B O N T. le ne Vy jamais de ma Vie Vne plut belle tromperie, Njy meilleure;ny mieux menée, Que la troujp au'auons donnée, A cebeneft de Humeuent, Qui a huméfinfou de Vent: . MotiVoyla qu'ilfirtdeleans. HVM. levousfupply feignemPontams, Au nom de lefiseyfi Mère, DuJâinÛEfirit.deDieulePere, Ht des Anges ey des Arcanges, Hesfiinils conus ey des estranges, Toute la Court celefttelle, i Qufi mon aide enuers Vousj'appelle: le Vous reauier ey Vous conjure, le Vous fipplieey Vous a)ure, Par Vostre douce courtoijie, Par mon indifiretefolie. B O N T. QuiatufHV M. Qttjtmafitifi, A mafadeXc, a ma beftifi, il Vous platfi defaire grâce: l'ay bien conu mafilleaudace Tout maintenant, ey ie confèffè P iij ne tE BRAVE, A ht parfn ma grand? fimpUfJè: len'auoyfins,yeux,nyraiJôn: Car tmee ejtdant la maijôn. B O N T. Voncquespendard,tulesa "vues Toutes les deux? H V M. le les ay yues. B O N X. Or maintenant deuant ton Mailtre le y eu te faire comparoiffre. H V M. SeigneurJeJçay qu'ay mérité D'e/rre bien maternent traicié, -Ltfi fayfaict(ieleconfèïïè) Trop grande inmre a yoffre hofiefjii Mais ie cuidoy que ce deufl étire L'amie qu'entretient mon Matière, Laquelle en garde il m'a badlee: Car Veau £yn me fine puis tirée, A l'eau plusJêmblable nefimble, Que tyne & l'autre Je rejètnblr. Ht dans y offre court parfidie l'ay regardé, ie ne le nie, B O N X. Ltpourquoy me le nirois-tu, Vuifque moy-mefine tet'ayyu? HVM. Selon qu'il mèJêmbloit,Hmee l'y penfôis auoiraduifèe. BONX. M'eflimois-tumoyqueiefufji Si lâche homme,que ieyouluffè ûndurer,quedansmamaifon Lonfeiflyne telle traifon, si grand tort ejy tourfi méchant t\monyoifin,moylefçachant? PVM, Or ieconoybien clairement Qw'fayfaiïïy trop lourdement, COMEDIE. Toutefoisfinspoint de malice. B O N T. le tien lafimplejjè pour yice: Caryn bonfèruiteur doit ettre, (S'il entend bienfindeuoir) maittre Défis y eux,fismains,(yfifauche, H V M. Moy,fijamaisj'ouure la bouche Vour déboucherfitfi-cele yray, De cela nu'fine quefiauray, le yousabandonne mayie: Cettefiulefois ( ie yous prie) VardontuKjnoy ma folle erreur. B O N T. le ne yeux pas tenir mbn cour. Vour ce coup me commanderay, Ht mefineaccroire mefèray, Que tout le mal qui a esté, Me tasfaut par méchanceté: le te pardonne cette offenfi. H V M. Die» y ous en doint la recompenfi. BON T. Maisfiais-tu bien !fitu es fige, Tu refraindras tonfollangage, Ht dorefiiauant ne fiaras Celamefinequetufçaras, Ht cela mefinequ'aras >«» 7Aumeuent,tune taras >«. HVM. C'efibien dits: &w délibère Varcy après d'ainfi lefaire. Mausenyatilcontamdemoyl Ne"»oultKyous plusrien demoyl BON T. QjsetonefiachesquiiefùisH V M. le m'engarderayfi iepuis. Ce font paroles qu'Urne donne: V iiij Iltf • . *. LE BfLAVE, Cette douceurpromptenefibonne, Vont il a retraintfacolere. le deuine ce qùd veut ferez C'epkpn qu'icy Ion meprene, A upt tofl que le Capitaine, JAon maiprefera de retour. Si chel^ nous icfùijôyfijour. Tout deux (à ce que puis comprendre) Tinet crluyme Veulent vendrez Tour aujourduyfaut que me paffè De m apaper dans-cette najjè: le m en vafùir quelquepart, Tour me retirera l'écart: Cependant que ces brouiueries, Ces courroux e\T cesfâcheries, Auec le temps s'ajjoupiront, Ou pour le moins s'adouciront; Car ie nepuis ePre traité Si mal que ie tay mérité. mais quoy qui m'en put/paucnir, le nefçauroispas me tenir De retourner en la mai fin. B O N T. ilriePplusicy nopre oijônz A bon dmictainpiel'appelle, Tuis qu'il n'a non plus de cerneUe: Ht qu'dconfeffè riauoirvu Ce que tout apeuré da vu. Sonpns.ps oredles,fesyeux, Sont a nous ; on nepourrait mieux, Tant lafemmefiudaine Cr/âge A bien puéfinperfimtage. COMEDIE. Or ie ya rentrer au confèil: Tinet ejl chef de ce confèil. Voire efl toutle confeil luymefme. Humeuent defrayeurtout biefene V'a garde afteure de yenir. che^jious le confeilfaut unit: lenedeniraymaprefence Enynfaictde telle importance. tI7 ACTE III. SCENE I, FINET. BONTÀMS. . CONSTANT, Amoureux. FINET. T E N E zyousyn peu danslaporte, 'Et permete\quefeulie forte Vour faire autour ta decouuerte, QHjcy quelque embufehe couuerte Ne decouure noftre entreprife: sur tout gardons nous de feirprife, Et puis que nous youlons tenir Le confeil, ilnous fautyenir hffembler en lieu defeurfé, De tous ennemis écarté, ' Depeurquefeachansnosdeffàiru, ils ne yiennent les rendre yains. La mieux entreprife entreprife, S'elle efr defiouuerte ey fùrprife, . Veut tennemy auantager, Etparainfinousdomager. Lebon confeil misenauant 3 T. LE BRAVE, ifl dérobé le plusfouuant. Si tennemyfcait ton confèil, Auecque ton propre confeil llte yientcombatre ey défaire, E/ te fait ce que luy yeuxfaire. liais ie y eu faire ynfi bon guet, Qssenycany util n'y ait, Uy a dextre ny afeneflre, lîuldécouureur, quel qu'il puiffe efire, Qui éuente ce qu'on leur brafji. le yoy eticy iufqu'en la place, Ittantloing que puis regarder le ne yoy nul pour nous regarder T>efbrtir. O,fèigneurlontams, O, Confiant, fôrfe^de teans. BONT. nous yoyci promskt'obetr.. lin.hisémmfefattcketr Qui a des gens de bien commande: liais il faut que ie yous demande, le mefine confeil qu'auons pris leans, fur lefait entrepris, le tiendrons nous de point en point! BONT. ht queferions nous mieux a point! FIN. Confiant, que y ous plaifi-il d'enfaire! C O N. S'il yousplaift me peut-il déplâtre! B O N T. Var bieu ie yous en aime mieux. CON. Vous n'efies que trop gracieux. BONT. lenefayfinonmondeuoir, Ç ON. Hais toutcecy méfaitauoir Vn remors en ma conscience, Quimefait creuerquand ïypenfi. COMEDIÏ. 1,8 B O N T. TLtqu'efl-ce qui ~vousfa.it creuerl CON. VequoyieVousftygarçonnet Auec nous en l'âge ouVouseftes: '• Et dequoy pour moy tant Vous fêtes, Que d'oublier la granité, L'honneur & lafeuerité, Quiaccompagnent laVieilleffè, Vourobéira majeunejje, "EnchofisqueVofire âge fuit, Vlus Volontiers qu'il ne les fùitt Et certes i'enrougy de honte. B o N T. Vrayment.firougifp^de honte De chofi que "Vous puifitesjnire, Vous paJpZla mode ordinaire. De tous les autres amoureux, Etfi nèfles point amoureux: Vous efles lombre cCvn amant Vluflofl que non pasvn amant. COK.QUffacK^enrâgeouVouseftes Vour mon amour ce que Vous fêtes? BON. Q«eduesVousîquoyrVousfcmblé~ie Ejrre quelque idole de negel Vousfèmblé-ie eflre f café, S,iradoteux,tyfipafé, Que ie ne doyue phu niébatte? ••{. s'auec cinquante ansïen ay quatre, ' C'eft tout Cage que puis auoin il n'eftpofwle de mieux Voir Queie Voy : ny d'amitiés mains. Les bras, les pieds, les nerfs plusfoins. FI N. Combien qu'il ait les cheueux blans, t E BRAVE, Son coeur nefentrien défit ani: Sa naturelle gentillefiè S accommode auec la jeune fie. C O N. Finer, tayfaiâafie^jtefpreuue Decequetudisieyietreuue . Qttytutant de gaillardift abonde En luy, qu'au plus jeune du monde. B O N T. Mon ho fie, plus m'ejprouueré^. Tant plus gaillard me trouucre^y Etprompt à "vousfaire plaifir. C ON. le le conoy tout à loiftr, Etn'en feu plusd'expérience. BON T. En tout affaire d'importance .. Ne peut mal faire pour autruy, Quifui autant comme pour luy: Nul ne plaint, s'il ne la fintiet Oefin fotfin la maladie: Cetuy qui riara nullement Sentyl'amour, malaisément Supportera les amoureux, Ny nefiantfaire pour eux. Quant eft de moy, toute may'tt L'enfiigne d'amoufuyfuyuie: Encorefins-ie dans le cœur, D'amour quelque chaude "vigueur. Et ne renonce aux amourettes: Viue encor l'amour des fillettes. Cefle amourgaillarde ey iolie N'eft pas en moy du tout tarie. FIN. Si le prônefuit le proeme, Yoyct "Vnfirmonde Carême. COMÉDIE. B O N T. si quelque bonne compagnie S'affèmble, y dreffèyne partie, le nefuis des derniers en Voye; le nefuis point yn raba- ioye: S'ily a quelque mot pour rire, lefuis des premiers a le dire, Toutefoisfans bleffèrperfôme: Car ce los yn chafiun me donne De celer ce qu'ilfaut celer, Ht parler quand il faut parler. FIN. le nefie'quandilferoitfage, s'il n'efloitfàge de cet âge. B O N T. le ne fuis de ces yieux bautux, Cracheux, toujjiux, chagrins, morueux, Quj yont bauardantfinsrepos, Ht ne difênt rien â propos: Hy nefuis de ces Montaignats, Grifbns, nergamats, Auuergnats: Mais i'ay cet heur que ma naijjànct C'efi Orléans le coeur de France. FIN. le nefêricy que de chifie: Vêla Bontams quifide'chifie. B O N T. sifçay-ieplus d'y n pain manger, "L'ayant apris à yoyager Les Itales, y les Bfpagnes, Hautes y baffes kllemagnes. C O N. O heureufiyoflre yie'tUeffi, "D'auoirpafséyofire'ieunefji Si gaillardement ! le ne pan fi yjenfidoux,quelafbuuenance D'auoir bien employéfàyie. ttçj 1/ ' LE B R A V ê, ' SONT. Quelque cho/è que ie "Vous die, youi me conoiitre\midefois Vlusfecourable ey plus courtois, Que deparolles, à teffeél, Mais (i me trouue en Vn banquet, On ne Voitiamais de querelle Sourdre par moy. Si quelque belle S'y Venait trouuerd'auamure, Moins de cœur que d'embonpoint dure, Ht que nefçujp qu'à demy La pour/uyte de quelque amy, le les couure de mon manteau. FIN. C'e/ifait entre/bon maquereau. H OU. Si i*y rencontre quelque y eau Quifit importun eyfafheux, Sansfaire bruit, d'auecques eux le me dérobe bellement, fuyant tout chagrin & tourment. CON. Ce n'eflque toute honefleté, Douceur çy gracieufeté De Vos façons : çy n'en efguiere, Qui/ôyent defmblable manière: Ht ne s'en trouue de Voftre âge Vn autre, quifitd'auantage Amy à ïamy pour l'affaire, Ny qui/dit plus prompt à tout faire. FIN. ilefttropouuertey bénin, Ht courtois pour Vn bon Gué/fin. B O N T. E» tout ey par tout Vousferay Me confffer,queieJeray Hncores garçon garçonnant: c o M ED il. G* Vojhre "Vouloirfeulement. F i N . Ses louanges il continue: Laijjôn-le : il efl en ronfle "vue. SONT. Auous bejôin d^Vn pèlerin, Quifait dépit, rude ey chagrin! Me "Voylà tout rébarbatif. Auous bejôin d'homme naïf, Traic~table,doHX ey gracieux? "Encore leferay-ie mieux, Auecque plusjèraineface Que la mer, quand ilfait bonajp. Me "Voylà plusfierqu'Vn lion. Me "voydplus doux qu'yn mouton: j lefàycequeieVeudemcy. ' Vaut-il boire d'autant ? ie boy. Vaut-il iou'èr ifaut- il quitler? Sauter, dancer, ou babiller? le fuis prefi:ieioue,ie quille, lefaute,iedance.ty babille, FIN. C'efiVnVrayEontamsconfôme, Etriefipasa tortjùrnomé. C O N Voylà tout ce qu'ilfaut enjàmme Vouraccomplir *vn galant homme: Etfifauoii ajèuhaitter, le nefçaroy pasjôuhatter VJen de plus,finonque iefujjè Vn jour tant heureux, quemepujji Keuancher des honefiete\% Var lejquelles tant mérité^ En mon endroiéi, à mon bejôin Qu$ prene^jpour moy tant defoin. no LE 1 R A V E , Mavtwurrna longue demeurante, le crain yous charger de défiance. BONT. AaConftant.yous n'eftespas/âge De me tenir tout ce langage. TIN. Leyteillardfè met en colère: Vonfet, nonfet: il'jemodère. B O N. La défiance efiyrayment défiance, Quand on lafattendéplaifànee 0« pour yne femme mauuaifè, Ou pour yn homme qui neplaife. y ne défiance quandeue efi Tour yne pcrfônne quiplaifl. Yntymentla défiance ainfifaicte ti'eflpas défiance, mais emplaitte: Ht ce n efi pas charge, maisgain: ' l'ypranplaifir, (y ne m'en plaint Car iefçay que te bien n'cfl bien, Que d'autant qu'on l'employé bien, Rïe^j ioue*\, beuue\, mange*\\ Galope^, coure**, atonge**, Kogne*\%bref,prene**Je couteau, Tranchè\k mefme le chanteau. FIN. Lebonprefident defabrique? il fait aux marguilliers la nique. B ONT. Mamaifôn eftltbre,eymoy Vivre, Ttyeu queyous yfoye*\lwre, Touryjtr de tout librement, Auec entier commandement, le puis bien le dire de moy, ( Die» mercy ) ïauoyprou dcquoy, Tour épouférfemme de biens lit de COMEDIE. m Et de mai/on: mais ces liens (TantfàyentJàcre'^J de mariage, M'en ont faitperdre le courage, l'aytoufiours craint ( ty n'ay mépris) En Voulant prendre d'efîre pris. Ma Yieeftimantplus heureufè, De n'auoir Yne controleufe De mesplaifirs, en ma maifôn. C O N. léhomme plein de bonne raijôn Et de bon pins ! car Yout prene^ Le mepne confèil que done^ A "vos amis, Seigneur Bontams: MaisfiYoirforce beaux enfant, Li'tlt-ce pas Yne belle chofei BON. c'eftbien y ne plus belle chofè De maintenir pi. liberté: Car quand auroy-ie ajp^quefté VourtrouuerYne preudefamei l'y perdroy mon corps ey mon ame. FIN. Sieneft-ildespreudefàmes: Tout beau,fàuue\lnoneur des Dames. S o N .Mais Youdries^Yous que i'eupriffè yne Qui mefùft toujoursimportune? Qui,alors que ie youdroy rire, Voudroit tanfer, me Yenant dire, Verageey dépit tranfliortee, Yne telle eft mieux habillée Que ie nefuis, çyfi n eft pat De tel lieu, ey n'en faites cas: Vnteltraite mieux yne telle: Yne autre YousJèmbleplus belle: LE B R A V E , Qui, quandfaudraitfi mettre a table, Ayant y ne bande honorable De mes amis afefher, Heferoh que geindre ey crier, Contrefaifant de la malade, Kuecques fne minefade: Qui rebuteroit mes amis, Quiattrairoitmes ennemis: Qui par des grâces trop poupines Me planteroit le cœur d'épines, Htfèmeroit dedans les cœurs Desmuguetsamoureufisfleurs. FIN. L?»'jy a ordre qu'on ten tire: il faut qu'il acheue de dire. BON. Bref, laprifon de mariasse, rleine de deffoir ey de rage, Retient ceux quifont pris dedans, Crions ey plaignons tout le tams De leuryie,quin'effpas yie, liais plufloftde mort yne ennie. Ht comme celuyfôuferoit, Qui defan gré je ietteroit Dans lescachos des malheureux: Kinftféroittrop malheureux, Trop malheureux ey moins quefage, Quientreroit en mariage, Sçachant les malheurs, que iefiay Bar autruy,fans enfaire efjày. FIN. Vn bel exemple prent en luy Qui fi chaflie parautruy. B O N . Ht celuy qui ne youdrafùyure COMEDIE. Mon aduis, qu'il s'en yoi/èauliure Des quinze joyes de mariage: lleftfous'ilrienyientplusfàge, C ON. Die»yousdotri't l'accomptiffèment De y os defirs \foignmfement Maintene\\cetteliberté, Ou perde\\la belle clarté De ce douxfoleil : car la y'te Qui n'a libertérieftpasyie: ttfiyousen/orte\jdehors, Mette^yous au nombre des mors. Toutespis Dieufait belle grâce, A qui efl riche ey de grand' race, D'auoirdes enfans dejbn nom, !. tour laiffèryn noble renom De fôy à la pofterité. BON. Yiue ma douce liberté. FI N. A ce que yoy cerieflpastout, nousrienfommesencore au bout. BON. l'ay prou de cou fins ey parens: tourquoyyoudroyrie des enfarisl le yy maintenant à mon aife, tZtneyoyrienquimedéplai/è: Ht quand ie yiendrois à mourir, C'eflàmesparens a courir Qui aura majùccefion: Tandis, de bonne affection Htfilialequ'ils me portent, Meyifitent, me réconfortent, Me traitent, prennent foin de moy, Deuantjour accourent à moy, m LE BRAVE, Et me demandent en mon lier, sii'ay bien reposé la nuiit: Et les tien comme mes enfant, Me/me ils m'enuoyent desprefins. F1 N. Qui conduitfibien/on affére, Eaitlemignardnonpaslepere. BON. Et s'ils ont quelque nouueauté l'enfuis le premier y ifité: c'efiaquiplusmedonera: Et celuy là s'cflimera D'entre eux leplus de fortuné, Lequelm'ara le moins doné. Mais quand ces prefins ils m'enuoyent, C'eft qu'après mes biens ils aboyent, Et cependant je les leur garde, Et ne dy mot, ty les regarde l'aire leur faict, y fayle mien, Hefaifàntpasfimblantderien. F I N . Varbieu Bontams tu n'es pas fit, Défaire ty de ne dire mot. CON. Vous eftcs meruetUeufiment Menépar "vnfiin iugement, Etfondéjûr bonnes raifans. BON. C'eft comme mille occupons De malheur ey dennuy iefuy, Que iefintirois aujourduy, Sij'auou ~fn nombre d'enfans. llfiroyent ou bons ou méchant, Ou bicnformé^ou contrefais: Premièrement s'ils eftoyent lais, Tortus, borgnes, manchots, boffitt, COMEDIE. Torcoulsapiehots, boiteux, cro&kut, Henfe\commentme deuroy plaire Le meyoirde tels monflrespèreF I N . le trouueroy tous ces dijcours Affichons, s'ils eftoyentplus cours. BON. s'ilsfont méchant, quel réconfort Lejireràfesfils la mort! s'ils efioyent bons,beaux, agréables, l'auroy des peines incroyables, Craignant qu'il ne leur aduinfl mal: Qujls ne tombajjènt de cheual, Ou qu'ils necheuffent dedans l'eau Leffùs ~»n pont ou d'pn bateau, Ou qu'ils n'eujpnt quelque querelle, Ou bien quelque autre peine telle. Ven ayant, defoingfuts delture, Ht ne laiffepas de bien "pùtre, , tiepenfant qu'à me traiter bien Ht quand iefùis bien, touteflbien. FIN. ils nous tiendront icy long tams, A dépeindre ~vn Koger-bontams. C O N. V» homme tel ejl demy-dieu: Htyraymentiet-oudroy que Dieu Lepartift aux humains la "pie Selon leur "pâleur, çy ternie Qujls aroyent de bienfaire au monde: Ht que ceux en qui plus abonde La bonté, "Pe/quifpnt long tams: Ht que ceux quiferoyent méchant, Y euffent le moins de durée. FIN. Mon Maifhre en ditfa râtelée, Q^iij "3 : r LE B R A V E , ffous en arons belle patet. C O N, Si telle règle eftoitgardée, On ne yerrait entre nous hommes Tant de mauuaif comme nous finîmes: Lt né ferions f hardiment Les maux qu'on fait communément. Les terres des méchansyuidees, Tous les bons auroyent leurs coudées vlus fauches qu'ils n'ont maintenant; Lt nous y errions incontinant \ L'âge d'or icy retournée: tt comme par la bonne Année, Toutfiroit de chagrin deliure, Ltneferoitplusfchery'iure. I BON, il effou, qui efe entreprendre 1 Le confeil du grand Dieu reprendre. FI N. A Die» nontams ey chère lie, ilfifonde en théologie. j BON. QjtidufileH épand les rais j Sur les bons eyjùr les mauuaif. Hais il faut ce propos changer: Varlon d'allertantofl manger, le yous yeufaire bonne chère, le dy chère lie ey entière. FIN. lllaiffèlà Dieu tyfisfatnts, Lt reprendfispremiers deffains. CON. Oryoyantyoftrecœurfibon, le riayplus ny peuruy fiupcon, De yous donner charge ou dépenfi: Mais iefiismarry, quand iepenfi O^mette^plusquefordinatre, COMEDIE. iayVnerequefe avonsfaire, Qjte me traitie^jn manager, Comme amy, non comme eflranger, Sans grande Jàmptuopté: le hay laptperfluité. . "BOtl. Mais mon amy, donneZ^yans gardé Que yont nefàcie<2par me/garde, Commefont de bons altere\, QjtjaVnfefltncmuté^ Voyons yne table chargée TtefôrceViande, rangée Hn des plats &• des écuelles, Vont criant des parcMes telles, Que d'excès ! cetJpomme p perd: Haifon- le mettre au papiéverd. FIN. E» Voycid'vneautrecuneei \. il ne démordraJàhauee. '^J- L BON. Mais quand leur aboyantefaim V ne fois fera mifç en train .• Debien pelifferçy bienmordre, Var entre eux il n'y a plus d'ordre; Cefont loups affame<\dt rage, Ht ne tiennent plus ce langage: Sans parler, les barbes r&ùsint, Kiguifent leurs dens, Gtfîment Tout par tout,pins difiretion: Htfont telle exccution\\ • v QMdesperdrù,ramimybtf{afpSt Ne laijjcnt rien que les carcajps. H\n.Hpoute\commeilendepithe, Ce viciÛard a la bouchjLptfbe^ 1*4 LE B R A V E , BON. S'il y a quelque ycnaifon, Ou coq d'Inde, ou pan, ou héron, ils ne font pasfrdégoute\\ Que iamais ils di/ènt, Qujky\ Garderie pour le manger froid, il n'eft pas[tbomchaud que froid: Ottfté^ce lapin, quifi pert, Vour mettre à la barbe-robert: Mats à qui mieux mieux,Ion gourmande Var honeur, toute la yiande. F I N . Encorynpeit de patiente, lit puis nous aurons audience B O N.Vonne^-yousgarde aufri défaire Comme onyoit les AaUocasfaire, • Qui di/ènt, il n'en faloitpoint, Ht /errent le poing bienapoïhti Ou quefatiéZ^ comme les belles, • Qui, gracieu/ément rebelles, Un criant nenny, font ouy. FIN. Orieyousaya/fèZouy: Vous parle\rbicn, ie n'enfhy doute: Mats il efl temps que Ion m'écoute: Traiton maintenant de l'affaire. Oye\\tous deux ce qu'il fautfaire: Mais,Hpntams,yousyp'ouue\fout, Vour mener la befbgne a bout: Cari'ay inueméyne trou/p La plus gentille & la plus-douce, QueIonfçauroit pointmachiner, Vour le capitaine atrapper, Quelque haultkupé qu'ilpuiffèa-fîn: COMEDIE. ur Vtfèray que Confiant monvtaitrrt, Varlarufi quefay tramée, AratoutealuyfinV.mee: s'ilyeutta"icytemmènera, Et auec elle s'en ira. BONT. Ce moyen ie"PoudroyJçauoir. . FIN. Cet anneau ie yen donc auojr. BON.VourquoyfairetVlti.QMandietaray, Hesrufisyousdechtfreray. BONT. Tien, ayde t'en. FI N. AufiiteneZ^ Les moyens que j'ay defiigneZ^ , BONT. Ouuron-luy toutes nos ore'dlest Caril nous y eut dire merueUles. ^ F IN. Ce CapitaineTaUlebras Lftfipatllard,qu'iln'enefipas Vn plus au demeurant du monde. Hais JçaueZjyous comme il fi fonde *> i , ... t sur l'amour,penptnt efire aime, . T>e toutesfemmes affame? C'efl l'amoureux des onZe mille I Vierges: eytant-ileflabile, l Qttjlyoyeyne(heurecoifee,. ,-. il l'aime deprimearriuee. , , BONT. l'en croy bien plus que tun enduF I N . 1/s'eftimeefireynAmadis •••,...•- ' E» beauté: ey qu'il n'y a femme Dans tout Orleans,qu'il n'enflammé Definamour,ey qui n'en meure Tant que les rues elle enqueure. B O N T. A quelpropos tant de langage? Vençonou ençordauantage: LE BRAVE, Tu n'en mens de met, bien le fié-je: Maùle plus que pourras abrège, FIN. tomriétyous de quelque bette, Quieufttejprit plein de causette, De dol ry defùbtilitél B O N T. De haute ou baffe qualité? FI N. De/4 qualité'ne me chaut: Celle que bouler il mefaut, Soitquelquefillequi fipreste, lit quifoit à tout faire preste Vour de l'argent-, enfimme il faut Quele bas nourriffelehaut. Surtout qu'ellefait aduifèe, jionjôtte, maisfinery rufie, BON. La yeux-tu braue ry bien empoint, Ou bien ne t'enjôucù-tu point ? Tltt.leUyemiehempoiM:refètte, Voupine, yermeille, jeunette, ' *• •"•'•• La plus en tout qu'on pourrafaire, HON T. l'ay yne chalande ordinaire, Ojùeft en fà prime jeunefjh, Toutepropre-.eypourquoyfaire efi^cel FIN. C'efi pour la faire incontinant yenirchek\yous, tout maintenant: Afin que cette bonne fille Un famé de bien on avilie, £tderabe,eydechaptrom It qu'elle apprenne/à leçon Deforte, qu'elle contre/ace De port, deparqUyty deface, ledy,yofirefemmetpoufee, COME DIE. litf liftant pour telle fippofèe: Mail ilfaut l'instruire ry rapprendre. B O N T. Encornefçay-ie où tu yeux tendre. FIN. Vouslefçaure\ainsquefiitguiere. Atette quelque cbamberieret B O N T. Vne elle en affinefrétée, la langue affilée, affêtee, Vropre à porter ynoonmejjàge, Etjin'eft laide de yifige, FIN. Elle nous fait befoingaufti. ' Orayantces deuxfillescy, l'ordonne que cette mignonne,' ; Qujefl la maiSrrtJp, s'adonne Kfaïretrejbitnfemblanti'estre ••.\.r-:>v.-:' yottrefame,ry d'aimer mon Maitrre, • ledycebraueTattlebnu: Et qu'elle ne s'oublie pas, . Deftindrequ'àfiehambemre, (Qjti feindra d'eftrecourretiere Dejôn amour) elle a baillé Cetanneau,quem'aue^baillé: Et qu'après iel'ay reçu dette; Et puit de la part de la belle Vaudra que tresb'unlepreptnte ATaillebras,fans qu'ileuante Qu}en fera le yray donneurs . * . Etdetoutféraymoyenneur. BON T. ïentenbièn,fàyUcoMecoùrt; Varie bas, ie nefuis pasfouet. .> flK.Orpuifqueyousm'enmde^frun, Cet anneau ie donray tresbien ; LE URAVE; Au Capitaine tfjrluydkay Quedeyottrefiametaray, Oui me tarafttct apporter ltbaUler,pourluyprefnter Déjà partfitfinque iefiace QtfieUefoiten /abonne grâce. sitôt qu'il en orra parler, _ On le y erra d'amour•brufier. leficayle naturel de l'homme, Quiefideneyaquerenfimmt Sinon à toute paillardifi: Son tœurn'efien autre entreprifi, C'efilepluf beau qu'A [cachefore. BON T. Deux plus propres à telleaffaire, "Buts adrotc~les,plus affûtées, NepourroyentestrerencontréesE» toutes les yilles de fronce. Que ces deux dontfiourniriepanjè: Ne te chaille,ayebon courage. \ FIN. Boitesdoncquesfiraste^fi'ouurage. "Ecoute^, y<ous fieigneurConstant. CON. Dymoy donc : que mufes-tu tanti FIN. Aufiitoflquele Capitaine Sera de retour,yousfiuuienne Que par tousyos propos,Zmee Ne fin aucunement nommée. CON. Comment doncfaut-il que tappeket FIN. Tantfttdementyousdire\,e\le: C'eft afifie\di&, yous en fiuuienne CON. ilfaudra bien qu'il m'en fiuuienne: Mais quel bien m'en peutreueniri d O M E D I E. F I N . Penfi^à yont enfiuuenir: Tout à temps ie le "Vous diray, Alors que ie decouuriray Qujlfèra bon pournosireaffaire-. Cependantpenfe\de yous taire, • Afin que, tandis que aontams De/à part emploira le tams, Kecordie\yofire perfinnage. C O N. le n'ay quefaire dauantage Icy : te m'en reua leans. FIN. H'oublie^jnesenfiignemens. ACTE III. SCENE IL F INET. RATON. Laquais. F I N E T. ombien de troubles ietracaffè ! C Combien d'entreprifis ie brajji S Si mes bandesfont bien complètes, Par les menées quej'ayfaictes, Aujourduyfibienie feray, Ojfau Capitaine j'ofteray Defingré, fà Dame emmenée, Deuant qu'il paffè [ajournée. Hola ! ou es-tu Humeuent! Sor yn petit icy deuant, Si tu n'as quelque affaire grande: C'eft moy Pinet qui te demande. RAT. ne demande point Humeuent. II.Pourquoy?KA.Carilhume en dormant. "7 LE BRAVE, FIN. Que hume til? R A T. le"vouloy dire Qu[d ronfle lilriyaguiere adiré: QjtJ en dormant adecouftume be ronfler, tlfemblc qu'il hume: FIN. Voy!Humeuentdort-illeans? R A T. 1/ dort, ily a\a long tams, Kon pas du neZydont renflant Vaitafle%J>cau bruicr en ronflant, Mais des oreilles ey desyeux: Car ilrioitgoutte ey ne "voit mieux. F I N . by moy Katon,dequoy dort-il? R A T.bes deuxyeux.V I N. Tu es tropjùbtil, Tu pourvois bien eflre batu: Ca icy dehors : diras-tu? Sçais-tu commentferasfoité, Si tu ne dis la "vérité. Varie net, nefaypat lefin: Luy as-tu pas tirédu"vin? RAT. Nenny, ierienay pas tiré. F I N. Tu le nies? RAT. vtleniray: b'en parler il triefl défendu, Qujen la caue il m'a defcendu Variejôujpiralde la court, Vourluy tirer du "vin de court, bece "vin blanc doux ey piquant, Que noÛre maistrejjè aime tant. FIN. Mais "v'tençoidi-moy mon "valet, Toutou long, comment il afét. R A T. leriaygarde de le "vous dire, Ny comme c'eflque ie luy tire vlein"vnflaconde ce bon vin, COMEDIE. Uy comme ilaefiéfifin, Que de nouer bout contre bout Veux grandes nappes, pour atout TnUcauemedeualer: Uy que luy ay "vu ouater, te yin duflaconju/àue au font, Vembouchant le cul contre mont, Sans qu'il en ait perdu la goûte. Mon grand amyTinet,écoute, Au moins ie ne te tay pas dtct. F IN. Mais où t'enfuis-tu fiJùbit* RAT. A Dieu,ic n arrefteray guiere. FI N. OH yas-tul R A T.che<~Ja coufiurkre, Très de la porte de Bourgogne, Tour y yoirfi quelque be/ôgne, QjtjeUefait a madame Bmee, sVefipoint encores acheuee. Quand Monfieurfèra de retour, S'il a le yentdece bon tour Que Humeuent m'afaits jouer, il pourroit bien me bafouer. Mefiieurs, pour Dieu ie Trous fûpplie Que pas yn de yous ne_ luy die Ce qu'aue<\de moy entendu: Car autrement iefûis perdu. Ttfi ce n'efioit la fiance Qjiefayenyoftrccoyfilance, lem'enfuiroyfiloingdeluy, ' Qujl ne me yerroh £autourduy. FIN. l'entan maintenant lafinejjè, Ttpourquoy ma bonne MaUhrejJè, U8 LE B R A V E , Humeuentjandis que tu dors, Hnuoye ce gallana dehors, Qui" efl ton commis à fi garde. Cen'eflqu'àfin que la mignarde Vajfe en plus grande liberté, Yers ConS~iant,de l'autre coJfé, Tour démener leurs amourettes. JAaisYoi-cy les bonnes fillettes Que défia nontams nous ameine: \. . il en aura le capitaine. j . Ho! parfàmclvierreellesfont belles, "D'âge ey de grâces toutes telles, Que ie lespouuoy defirer7 le m'y laiffèrois abufir. Yoye\leport, Yoye'ÇJa grâce, Yoye\l'habit,yoye\laface, S'il nefipas comme luffè élu: lln'yariendediffolu: Toutyfientfafemme de bien: Hos affairesfiportent bien. ACTE III. SCENE III. BONTAMS. PAQ^VETE. FLEVRIE. FINET. BONTAMS. R bien, fleurie ey toy Vaquete, Yostrc leçon ie youfayfaite cbèKffouSyde lafourbe entreprifi: Si yousne laue^bien aprifi, ttfin'aue\bienfiuuenanct O Delas COMÉDIE. tselafiùteey de lordonnance Qtfilfaut garder,pour ne méprandre le la, fousferay mieux comprandre Tout de nouueau,de point en point^ "Vous en informant bien à. point. ïlais fifiouie^foftre leçon \jelafineffiey lafaçon, l'ay quelque autre chofiafous dire. P A Q^Jefiroybien folleJbeaufirei Etbien fatte^ey biengroffèbefie, Si fous prometoy d'efire ptefie A faire pour fout quelque affaire, Ne/cachant bien la pouuoo'faire, Demoyiienefeutant-méfrandrei Que definement entreprendre Sur la befignery la pratique H'autruy: qu'il ferre fi boutique Qui n'entendra bienfinmétier. BONT. \lfaitboitfoutre ftifiedroutier. V AQ^Jjjgentrepran-iequeienepuiJp, Vuis que c'efifnfét de malice! Si cefioit quelque bien kfaire* Taquetenelefoudroitfaire. Mats quand a demi fous m'aueX^ Ouuertlepropos,fousjçaue<^ latrefolutionfoudaine, Qt£ayprifi pour k Capitaine* Et le moyen de le berner* Vemmufiler, ty l'écorner. BONT. nul homme tant puiffè efirefige, Seul aparfoy n'efiaffè\fige: B. 12, i v L E B B. A V I , Ceux quipenfènt plus enauoir Sont ceux qui ont moins defçauotr: l'en Voy prou qui du Vray s'afjèurents Et qui a contr ongle le queutent. EL. S'ily a quelque mal à faire, Repofè^-Vous, laiffe\m'enFaire: Mais s'il faut faire quelque bien, T-ar mafoy ie n'y enten rien. B O N T. Voi-cy qui Va le mieux du monde, Vuifqu'en Vous deux malice abonde: Un cefaillie mal nous efl bien. Le bkn-faillne nousfertde rien. F L. Vous n'aueZqu'd Vous danergarde tvuefacions du bien par mégarde. B O N T. Celle quifëroit nice ou bonnes. E» Vofrre ejlat nefèroit bonne. F L. rlous nefemmes bonnes ny nices: cherche^jtutrepartVos noukes. B O N T. Tant mieuXyVous efies toutes telles Qjfil mefaut ifùiué^-moy les belles. F I N C'eflaJfê\trotte'Jur la montre: il faut aller à la rencontre pourvoira tout par le menu: VousfôyeZJe treflkn Venu, Seigneur Sontams : & k Vous Voy Dieu mercy en trefbel arrùy. B O N T. Fi»et, tu t'en Viens tout à point: Ne les Voi-cy pas bien en point Celles que tu as demandées ? F I N . Le*Voi-cy tresbkn équipées. F L. nfi-ildes Vofires cefim-cyi cotofùtt. • È Ô N T. C'efl luy qui mené toutcecy. FI N. Dieu yousgard' madame fleurie. F L. Q«J efl cet homme (ie \>ous prie) Lequel par mon nom me filuê, Comme s'ilm'auoit bien comte? Î O N T . C'efl nostre maittre charpentier.' F L. Et à Vous maiflre charpentier. FIN. D je» yous garde .mais dites moy, Ke/çauous pas d'où «y de quoy? Ne yousa tilpas bieninflruites? BONT.Ie fe les baille toutes duictes: L'y ne ty l'autre, que ie te Hure, Sçait par cœurainfî que par lime Sa leçon. FIN. Mais qu'on me la rende: il faut que de yotts ie l'entende, De ^e»r qu'en ynfiul point Ion faille. BONT.Es/4 leçon que ie leur baille, il n'y a rien qui fait du mien: De point en point touty efl tien. F L. ti'efl-cepasquetuyeuxqu'ontnene Tonfitmaittre leCapitaine, hinfl quefleestaityn y tau, Emmufilé parlemufeaul flti.Enynmotyoyladictque c'efl. FL. tiousen auonsfaitstouttaprefl Trefbien ty trefieau,gentimenti Età propos, ey finement. FIN. VowfereZdoncfimblantaufii D'eftrelafemmeaceflui-cy. FL.0«y. FIN. faifintbonnepipee, Comme bienfortpaflionnee R ij 130 LE B S . À V I , De tamour du galland : (y comme Si pour gaignerle coeur de l'homme, La conduite de [entreprijè Entrctes mains "vous auieZjnifi De fefrre chambrière (y de moy. F L. T« destines tout parmafoy. FIN. Et commefiyotrrechambrière M'auott aportépuis naguiert De yoftre part ce bel aneau, Vourluy donner tresbien & beau Enyottrenom. F L. C'efl tout le point. FIN- On ne peut dire mieux à point, Et n'en faut parler dauantagel OjfyfrudoitpltudeUngagei F L. Depuis au on a yn charpentier, t\btle homme de fin métier, Qui louurage tresbien deutfi. Soudain la befigne entreprijè Sefera : pourueu qu'on trauaille, Et la matièrepoint ne faille. FIN. Voi-cydetropgentdsmaneuures Vrefts de mettre les mains aux ceuure*. FL. lefiay bien noftreabileté: Autant yaut, l'œuure eft achcué. FIN. Mais cohoifJeZ^ yous bien mon Maiftre Ce braue ?FL. Qjtj k doit conaiiire Mieux que moy ? cette grand' ftatuê, Qj£on y oit tous les jours par la rue! De tout le peuple la rifiel Ce fit à la hurepifie ! CefatmugueteurparfùméX COMEDIE. 131 Autant qu'il en cuide efhe aimé lies femmes ey fHles haï? FI N. He \ous conoifl-tlpoint? F L. rlenuy: Comment pourroy-ie eitre conui De luy, qui ne m'a yamais yue? T lit. y 01 cyquiyabien: d'autant mieux Housferons ry jourons nosjeux. ,r FL. 1/ ne t'en faut plus trauaiâer: Ne fçarois-tu me le bailler? Remê-t'en fur moy feulement: -...: y s'dn'efipipégalantement, Vren t'en à moy s'ilen Trient faute. FIN. La donc, d'yne prudente coûte Pe«/?Y &• poijftK* l'affaire, FL. Nef'enchadle:tatffimuéfaire. ••.:•.• FIN. Susdoncques.ôSeigneurnontams, Maimenantntemr^-les lednse \ >V\ ..-•, Ht cependant iem'en tray u #;• <• TrouuerlebraueteyluylMiftty;t Lnluyprefèntamcetaneau,<>~ » cyjse y ofhe femme bien tytHueu Me l'a baillé, pour enfin nom Luy prefinter : ey qu'en pur don Llle luy donne,pour yngaigt>•'•••• ••'••••'*-\ Ltpour••>n certain témoignage} , Comme elle meurt pomfinamour. • Si tofl queferons de retour,^ ' ' nefatUe'<id'enuoyerPaquete, Comme en ambaffadt f crête Lisant enuoyee y ers luy. v- ^ FL. nous tiendras-tu urymtshuyà, R iij LE B U A V Ë r Tay tonfùii,ejr nous laiffèfaire. FIN. faites donc : deuant que/oitguère, lelcVousmentmyfibien - ; fâté, qu'il n'y manquent rien. SONT.Dieu teconduifè eyraconduiji: liaitfifaut-il que te condui/ê Tout ce deffeinfi dextrement, Ojtefilonfincontentement, La maiftrejfi du Capitaine Soit à mon ho fie: ey qu'ill'emmené Trejbien à liantes quand-ey luy: ft qu'il parte dés aujourduy. C'eft tout le but où nous tirons. ISais qn'eft-ce que "vous doneronsi fL.fJen,fimnyottrebonne grâce, Ht qu'yne autre ne me déplace. ; B o N T. Vous vallé^trop.f L. oriê m'adjure Q^enottrefineJJitfififiure, Qtftlfaudroit eflre plus que fin, Tour nous garder de mettre à fin Lafineffè qu'auons conclut; L'entreprijè efi trop refilm Tarentrepreneurs trop propices. S'ilfaut déployer nos malices, Vienne qui plante,ie ne crain Qujnjbrtions qu'auecqueslegain. Mou afion dedans la mai fin, Tour recorder nottre leçon, T. OU T. faites que de rien on ne chomt? KlaVenuè de noitrehome. FL. ilvousfautdoncquesarre/ler,. COMEDIE. Afin de mieuxexecuter It plusfiigneufèment, l'affaire QuUuom délibéré de faire. BON T. Sien tajeunejjè on/çaupit, SienlaYieillejfeonpouuoit, Tout iroitbien : "voftre jeunejjè A donc bejoing de ma yieUleffèf Au/si mignonnes, ma Yeillejjè A bejoing de "voflre jeunejjè: AideZ^ moy, ie "vous aideray: $uiue\-moy,ie yousguideray. ACTE IIII. SCENE I. TAILLEBB.AS. FINBT. TAILLEBB.AS. /*Vt ;"; Sîf.if/jy <p,tnd en ce tr» on fait ^*~'S\ i s KSVA" J tiennent à fènitaîi; iv "toycykfcx* de mabosrrftn Mais w rencontre VBP rejiutce Qyù me carde tf titre truiige»t'i M de chvmetfauted'argent^ Puis û ne U enterre r ecornsnence, Or ie/îi'ét tant en defftanes Oefhc m-indè,'fsnutten l'heure M attitrée il faut nue tedemenre S?» mttte marf&n de pie coy* AttessLtmdes tertres du rlmF ï M. ^nge^phfloflà "reèke aJfaùe <lf£aceUe$d& tley ; pemrhtmfaire* K î.'î| LE HATE, Monfîeur, yacqué^à yoftre bien. Vont te yousoUure le moyen, Ef ie yousporte les mmeU.es. T AI L. Ef bien VinetiqueUesfint elles} Voubly toutes affaires miennes: Varie '.mesoreÛesfinetiennes. FIN- Wegxrdonbien alenuiron QjSil n'y ait point quelque larron Ve nos propos : caren cacheté itfaut que l'affairefitraite. T AI L.lln'yanulicyautour. FIN. \\cccye\cesarresd'amour. TAlL.Qt£e/l-cc quececy}doùyient-ilî FIN. V'yn bon lieu honefte y gentil: Vêla part d'ynebeUeVkme, Qui,yous aimant de cçeur y à'ame, • Vefire autantyoffre beauté Que de yous garder loyauté. Ètj'ay reçu depuis nagutere, Varies mains défi chambrière, Cet anneau pour le yous donner. C'eftayousàlaguerdonner, TAIL. Mais yiença dy moy,qui efi elle} chapcroniere ou damoifiUei Ve condition grande ou baffe} FIN. sa!commefiteyousdaignajjè Vorter parole de la part V'yne autre que de bonne part: It qui nefùft autant honefte Vour le moins,comme aaimtrprefte. TAë L. iffeUeyeufîeo» mariée} COMEDIE. FIN. Effe efl y Veufue e$- mariée. T AI L. Yne mejme,au moins ce me/èmblc, Ne peut eftre les deux enjèmble. FIN. Sifait, s elle a le cœurgaùtamd, El qu'elle aityn mary vieillard. T AI L.O»y bunainfin. FI N,E#e efl droite, Haute, ieunette, bette, adroite. T AI L.Ne men point.* LE» tout elle efl digne Hevoflre grand'beautédiuine. T AI L. Vraymentelle efl doncquesfort belle, Si tu dis Vray : mais qui efl elle? FIN. Cefl lafemme de ce bon homme De Vieillard, que nontams on nomme, T AI L.De noflre Voifin ? FI. Deluy mime: Sçaue^Vous comme elle Vous îmeî Tant qu'elle en meurt de bette rage', fitfait de fia mauuais mefîtage AuecfinVieillard, ey leha/t, tJefaifàntplus d'autrefoubait QuedeVousrendre obe'iffance, Tour auoir de Vous iouïjjànce. T AI L. le le veu bienfieu" leVeut. FIN. Ne demàndeXJi el le Veut. T AI L, liais queferions nous bien, de cette Qui efl cheXjnoy .'FIN. Qttefere\d'ettel tsailleZJuy la belle prebande De va t'en, puis qu'on la demande, Er qu'au fi bienfafleur jumelle, Itfà propre mère auec elle, "La Veulent remener à Hantes. T AI L. Tfl-il Vray ce que tu me chsmtetf «33 L E B R A V E, FI N. sa mère efl tout exprès yenue: lele/çaydeceuxquii'ontyue. TA IL. ola gentille occafion, Tour en nettoyer marnai/on! FIN. Voulé^fpousfaire gentiment? T AI L. le t'en croiray : dy hardiment. FIN. Voule^yous que yous en déface, sans qut perdie'ZJà bonne grâce? T AI L. le le yeu bien. Ti H. C'eft le meilleur Tour t égard de yoftre grandeur, litpuis yous aue<fjnrou de bien, Ttnepourrie^chommerderien . Auec y ne amiefiriche: Cen'efl pasàyousd'efire ehiche. Laijp^-luyfairefin troujjèau, De tout ce qu'elle a de plus beau, De hyaux,bagues, ornement, chênes, atours, abillemens, Tant ceux quelle aporta delà Comme ceux que de yous eue a: Ht les luy leiïe^emporter: AinfiyousZi pourreK\ofier, Luy donnant honnefk congé, d efl le moyen que tayfbngé. T AI L. Ton nuis me plaifi: maisrti Que ie ne perde la mignarde, T.t que cette autre neyarte. FIN. Qui yous êmepbts quepi Vie/ T AI L. Le Dieu d'amourniime en la forte. FIN. Mot mot: i'enten ouurir la porte: Vcnt^retire^-yousicy: c jv.***z.>*B CG ME D IE. itffifl lafèruante, que Yoicy Quifort dehors, la meffàgere. ?" AIL. Qui ejl elle rftchamberierei F I N . Ouy, c'efl la me/me/huante, Qui a efiéfi dâigente Ame porterie bel aneau, Qufpn tous a donné de nouueau, T AI L. £» bonnefoy elle eflbellette. FIN. C'efl Yne guenoncontrefette Très de yofke affectionnéeg et elle au moins bonnepipee, Guignant des yeux, baiffant la teflel Quelque bonme/Jage elleaprefle. ACTE IIII. SCENE II. PAQVETE. TAILLEBB.AS. F INET. P A QVETE, L 'ift-cepas la deuantfôn huit Le bélier l il faut fi ieputs / L'écorner en la mepne place: Ltyautmeux qu'enpajfànt ieftce Semblant, de ne les auifèr. T AIL. Mot mot: oyons-ladeuifèr, Yoyons, en ce qu'elle dira, Si de moyeUe parlera. • : -\ . P A Q^Mais au monde qui efleebry, Qui,pourlesaffairesd'autruyt. LaiJJè lesfiennesfanslesfairei *}4 LI BRATI, Ce neftpas la mode ordinaire. Ah, iay peur de cet hommes cy! le crain qu'ils ne bougent d*icy, Et qu'ils m'empefchent de parfaire Comme te youdroy mon affaire. Mais/bit ou qu'il entre ou qu'tlforte, il faut que ce fait par la porte: C'efforce qu'ilpaffe par cy: lelegueteray doncquesicy. Que ma maiflreffe en efl rouie! "Et nefrispas trop ébaye f!elle efl amoureufc de luy: Car c'efl tn bel homme que luy. il efl beau tout a fit, adroict, Konefte, gaillard, hautry droict: il n'y a qu'y n fut Taillebrat: Toutes qui l'aiment ne Vont pas. TAIL. Cette cy m'aime a ce que toy. .. Comment elle dit bien de moy! Elle bla^onne ma beauté: Ceriefl que toute honefleté Defis bons propos :ey famine • " EiefintlefruiÛondecuifine. FI EJ.Comment le yoytX^ rous M* A .Content* Car elle parle gentiment, Etfieflhoncfle ry diferett: Euis elle efl propre, cointe ty nétr. Etpour trancher le mot tout net, Elle eflfort à mon gré, finet. FIN. Comment ldatant que de conotflre t'autrequi ayonsfeul doit efîref COMEDIE. itf T AI L. le la conoy, puis qu'en la forte A ton raport ie m'en raporte. Outre la manière agréable, Qui rend cette mignonne aimable. Sa maihrejji, qui cflabfente, Vers cette cy qui eflprt'fente, De grand'amour m affectionne. F I N . Garde<çVo((t bien d'aimerperjônna Cefle-cyfira mon époufè, Sifâmaiflreffeyous époufè: . Vay défia la promeffe d'elle» T AI L. Que ne parles-tu donc à eUet FIN. Suyue^moy doneaues. T A. le te fin, Ltfitis a toy pour aujourduy. P A Q^O-qucfi heureufi iefuffi, Qs£en ce heu rencontrer ie pujfi Les hommes à qui i'ay affaire! FIN. C'efichofè quifipourrafaire, ïl t'auiendrafilonton cœur: hffiure toy, n'aye point peur. P A Q^Voyci quelqu'un. FI. Qujjcét quic'eft QK* tu cherches, où c'efiqu'Uefi. P A Qi_Ci«i ay ie icy près entendut FIN- Ceft ton parfonnier prétendu A tous tes dcffeins ty deuifis, Confidler de tes entreprifis. P A Q^Donc, ce que ie tenoyficret, iftreuelél FIN.ti'ayesregret: llteft enfimble ty ne l'efl point. PAQCômcw/FI.Q«4d ceftvnquineftpoiut Caufiur,àquionlereuele: 1E BRAVE, Moy, kjùisfecret eyfidette. P A Qi_Dy des enfignés de ce fit. FIN. Yne de par le monde, fét Vamour a tn nomme qu'elle ême. P A Q^Jeaucoup d'autres la font de mime. FIN. Mais bien peu tirent de leur dey Vour leur donner ieftay bien quoy. P A Q^^àihttnani ie m'aptrçoy bien Que tu ne me deguifs rien: Mais quelcun n'efi-U point icy? FIN. lly eft ey ri y eftaufii. P A Q^Jiuefeule àfeulie parle a toy. FIN. leleyeubiemdeuantdymoy,1 Me retiendras-tu longuement? P A Qjje te yeu trois mots feulement. FIN. le reuien à tous tout apeuré. T AIL. Vaudra-il qu'icy k demeuré Cependant afaire le y eau, Moy quifuisfibraueeyfi beau? Me donnes-tu cette caffade? FIN. lercçoypouryousl'embafjàde, Aye^jyn peu de patience. T AI L. Corbieu ieper toute confiance, Tanti'ay grand hafieque foit fet. FIN. Monfieuryousfçaue\tpt'entelfét ilfaut procéder bellement: On n'ygaignerienautrement. T AI L. Vay donclemieux que tupourras. FIN. Vn tout le monde il n'y a pas, Vnplusfot que cefat benefi, Lequel efl plusfauche que n'efi COMEDII. itfi Hefme y nefauche, le rcuien. Tdy luy donc entendre trejhien Eourtaimer qu'elle eftau trépas. P A Q^Jefçay cela. FI ht.Mats n'oubly pat "De coltauderfortfa beautéf ta grâce eyfôn honejleté. F A Q_E» tout ie me comporteray Comme tu m'as dit : eyfèray Encores bien meilleure trogne Que ne t'ay montré : "Va, befôgne. FIN. Pr4« doncquesgarde,ey conjiderc Comme ilfaut conduire l'aferc: "Et ne dedy ce que dtray, Maisfuy moy : P A Q^Je n'y failltray^ FIN. He point en point, de pas en pas: P A Q^jtarche, ie n'yfadliray pas. TA IL. Elle Ta long temps retenu: Et bien ? te Voicy reuenu. FIN. VourfaireVoflre"volonté. T AI L. Et bien : que t'a elle conté? FIN. Elle dit, que la pauure amante Soupire, geint, pleure, lamente, Se tourmente de ne Vous "voir, D'élirefinsVous, ey de n'auohr L'heur d'eftre autant de Vous émee, Comme elle eft de Vous enflârnee: C'eftpour cela que cefle-cy Deuers moy elle enuoye icy. T AI l.Eay la Venir. FI NMaisJçauous-bien Quefere^t tene^Vn maintien Orgueilleux, dédaigneux, (y rogne: t I B K A V 1, tt me luyfe'tcs bonne morguei tt me tanfi^bien rudement, De quoy te tous diuulgue tant. T A I L . Bicn,ierioubliraypas cecy. PIN. Lafèray-ie"veniricy, Ceftefame qui "Vous demande}, TAIL. QtCedeyienneùele commande* PIN. olafame,6lalabelle: Monfieur commande quont'apeUe'. P A Qj Die» yousgarde monjieur le Beau. TAIL. Ce neft pasyn/ùrnom nouueau, De long temps cejurnom m'efi du: Pour l'honneur que tu m'as rendu Dieu te doint ce que tufouhétes. P A Q^JXuefuJJi toufiours ou "vous efies, Bt MonÇieur qui eftant toufiours A«ec yous j'yfàjjè mes jours! TAIL. C'efitropfiuhaité belledame. P A Q^Ce n efi pour moy, mais pour Madame Qui fi meurt, tant elle "vous ême! TAIL. Beaucoup d'autres meurent de mime Que ie ne refit/cite pas. P KQ^raymemienem'èoaïpas, Si eftant des dames chery Vousfêtes tant le renchery, Tour les beauté, Valeur,"Vertu, Vont tant yous efles reuetu! Jamais homme nefut plus digne'. FIN. lugerié^-youspas à fi mine Quefiroityneyrayebufil . TAIL. le ney eux oublier larufi: llfaut C OMEDIÉ. il fautque teface le grand, Vais qu'eue me colaude tant. FIN. Voye\cefay-neantieyauspriet Comme Ufiflate en fàfolie. Que ne demandez-Vous, efl-xe elle Qui yient de la part d'yne telle, Vers VU tel qui m'a dit tel casf TA I L.Vequelles dames sn'eft-cepas? tant ily en a quifont nôtres, Queles vuesfont tort aux autres: t'enfûùfôuuent en de grands doutes, Ne me(amenant pas de toutes. F A cCjAonfieur,c'efl de la part de celle Qui yit trop plus en yous qu'en elle*. Celle qui décore yos dois De la de/fouille défis dois: tt pour n'en mentir point c'tflmoy-i Qui, ce belaneau que ie Voy, hy baillé à ce yaUet cy, De la part de celle qu'ainfi Amour a rendu Voflre efilaue. FIN. Mais ce poltronfait-il du bfauef T AIL. %tbienfame,qut me yeux-tu? F A Qj^Que celle que Voflre Vertu, tt yoflre beautégracieufi, Kend de Vousflfort amoureufè, tîefiit point de Vous dédaignée: CarfitVierieflafligttee Quefur yoflre mifincorde: If ne luy refleque la corde, *ineUvc*de\teceuoir: »37 LE B R A V E , Carlamettne\audtfeffoiri E» Vousfinifinefioirfèfonde, Ou (te/hre ou n'eflreplus au monde. T AI L. Que Véniellequeieluyfàceî VAQ^Jart de Voftrefaneur ey grâce, L uy permettant "vous carefflr, Varier à "Vous, "Vous embrajjèr. S'il ne Vousplaifi laficbuftr, Vour certain elle efl au mourir: Varquoy (braue Koland ! ) "Vousplaifi "Luy permettre qu'elle "Vous baifi: laites ce dont ie "Vousfùpplie, Afin que luy fàuuié^JaVie: Vous le trefijeaufàuue^Ja belle, ït nemontre^vn caurrebelle, UaisVfe\de bénignité, De clémence, ey d'humanité: - "Vous desfôrtrefjis le preneur: Vous des grands Roys le mineur. T AI L. Que cecy me déplaifl! combien Tay-iefaictdefanfi, Vaurien, Sous ombre quefuis recherché, vére de moyfibon marché, Comme ie Voy que tu Veuxfaire, Me rendant commun ey Vulgaire? FIN. F<wne, entens-tu bien ce qu'il dit? Long tams a que ie te Fay dit, Lncor maintenant te le dy-ie, lls'abufi, eyperd tams, ey nige, Celuy qui menéfans loyer SaVacheàceToreaubanier, COMEDIE. Ce Kobin n'a point de courage, s'onn'auancelerobinage. P A Q j j / ara tout ce qu'ilyoudra. FIN. Cinq cens efcusUbtyfaudra: il ne robine à moindre prit. V KCXtJfrayment ilfi met k non prit. * T AIL. le ne fuis entaché du yice De la mijèrable auarice; le ne fins ny taquin ny chichej Ef Dieumercy (ùùaffe<\\r'iche: l'ity phi/if n coffre de ducatsf ?.?> dont k ns me mère pas. l'ay d'or monnoyt cent tmifleaux-: $ î H. Ostrefh bagues çcr }oyauXi lia des montât?msd'arcewt Nss pat des hngos feulement; • ht mont Scuss tt'sfi pasft haut, p A QAysy/* dchsurdê comme il faut. $ i H. ?>>', au moins ne ment - te pat bien î ^ A c ^ r t "se"'s « >sboftyaurktti l l \ s ttâ »ortebkndsfànky: r* d;e-> ' Ai^'îlyousphtjramfi^ V in\>*yi nKtniœmttsaili?, ; ,h t\ » <x\ * rfponfê qHiyatistn v -si^'>« > aqu ynfïaipoint, K v As >t >n i*. fiiei point. ht tu cm j *<>"? ! rç^>o#e rttttik, **&*.**#<*& $ ;ntmt celte* Q <*. <>m ne mi > »e s aV Yô«?» ^ non \n^y \ % s «ï » ses aouxi U ^ 5 . •>%'>.'* iylstyqu'euei^enymut. 13g v Il JRAVI, charité veut que kyfibuienne. P A Q+yehtfét maintenant de mime'. yousaime\çeUequï>outime. FIN. Ceriefl>» lourdaut que mon Maiflre. P A Q^Vrayment illefét bien parejire, n'ayant defa grâce écoutée, Et ne m'ayant pat déboutée De la requefte ey la prière, Quyiefaypourjàprijonniere, le dy prifinmere d'amour, Quipour luy meurt centfois lejour, ïtnet, ne me moqué-ie pas? Luy ay-ie pas donnéfincas? FIN. le »e me puis tenir de rires sourceal'écartiemeretire. T AI L. F<»we, tu nefiéspas ( ie croy) W'honeur qu'elle reçoit de moy. P A Q-Jifay bien : ey ie luy diray. F IN. S'il luy ptaifiit,fçache pourTray Qtfenfaifànt pour "vne autre autant, il enfiroit payé contant. P A Q^V'rayment ien'enfay nulle doute, Et ie le croy bien. FIN. Mais écoute, Cefont des geans qu'il engendre, Un celles-là qu'ildense prendre Vourfererace styles enfant Qui naiffènt "viuent huit cens ans. PAQ^A tous les gibets le menteur! T AI L. Quoy lies enfant qui ont cet heur D'être de ma progéniture, Vtuent mille ans de leur nature. C O M E D l i 14,9 Hefiecle enfiecle, dâge en âge.F I N , iVnujfibienditd'auantage, liais îen ay dit moins, ayant crainte CiujeUepenfàft que cefùftfainte. ? A cy^jfeftfàit de nous ! nous perdrons tout. Carjamais nous n'arons le bout XtuperedemltreTiuant, Puisque fis enfant Tiuenttant, O combien durera/à Tiel Je enne î:y. le Tous fèpphe Q£» tt m'en mil « ? i K.QrtJ'ewpifi'hd Va, pais que tu eu ta depcfibe. V A Q, \em\nTJskfinaurfomeite C ? & v « W l'affare m? mené: Ke tncTosilsXTous autre em* T A i l . Kiert,fmu que m œadt'esp.ii taire plus beau que te sefùù, Ma h-Mutcmefct mille enntsut • 3?} K, Pourquhy tmfis m plus f Ta t'm. T A f.J„. le n'en Tasoufii/F î K. Haie entent V>y % trrfèim quelle nefi&tls À. faire axe fin txm treffitUe, Tof Paie, £T pus? rouge eu Tifige* Soupirant oartny &>i larmîte. Si t» trohues E*Bï? là* ï) v /«Y quelle paffè ikes\ <l)iféky- " A ï<y haut à refît Xgjîbrp^fiefins fixent ' ~ X>fi» m nsaifh. Iffi auaxqucs tUe* E» rphnt mj'b-e caseteïk VeerfàmkeafeyisàTsst » IH , LE B R A V F* Aront ouy noflre deuis, FIN. C'eft bienfait: as moins eifçauront far nos propos, comme et taons Afègouuernercy après: Et feront trop mieux leurs aprefts. LaifJimoy,tu me romps bttefte, Ne me mien plus. P A Q^JlB t'arreftef A Die», pour ne te retenir. T AIL. Uafte la bien toft de ytnin Etdyluy bien que ie luy mande, Q*£e» ce lieu me/me elle m'attende, Si de fortune ie n'y fuis, l'yyiendraybtentoftftiepuis, ACTE IIII. SCENE III. TAILLEBRAS. FINET. TAILLEBRAS. M AIS qu'es tu d'oui) que iefaçe. Afin que d'elle me defacel Cette-cy en nullefaçon Ne peut hanter en ma maifôn Vourfère nos jeux, que premier L'autrene mefaille enuoyer. liais comment le pourroy-iefaire? FI N. Vemanae^yousqu'aue^afairei le yous ay déjà dtéi, comment Vous lefere^bien doucement. C'eft qu'elle emporte tout cela D'abis fj de joyaux qu'elle », .._ j COMEDIE. 143 T<tnt ceux qu'elle eut,, quand tamcnafks, ï Que ceux que depuis tuy donaflese Qujlle les prenne ey s'enfufifji. tXemonfrre^Juy le temps propice QtSellea de retourner che^jUe, Aujourduy que fàfœurjumelle Ht fa mère yiennent exprès La quérir : ey que cy après xierecouureroit la fortune, Si propre ne fi opportune, Vourefre enfeqre compagnie, Alors que luy prendroit enuie De retourner enfènpaïs: ïnfomme "vêla mon auis. TAIL. zs-tu certain de leur "venue? FIN. Ouy,cariefçayquetayvué. De mes deuxyeuxfàfmrjumefle. T AIL. Ketiret'ellefort a elle! FIN. tlle luy retire bienfort. TAIL. De face, de taille, ry déport? F1 N. De tout. T AI L.Dy.qu'-eft-ce que dijôit sa fœur, que fà mèrefaifoit? F IN. Le batelier, lequel les a Amenées depardeça, M'a conté, qu'elle efl deffus teau Demeurée dans le bateau, Malade d'^ne grand'de fente Dejfus les yeux, qui la tourmente: Luy efi logé tout icy contre. T AI L.Quelh6meef-ct?H 1X4 malencontrel QjglkKnwntdeflcemarinicrl S iiif I E B R A V E, YousférieZjton etdonier, Qui yous enquereXjtuels &• quelles Sont les mottes ey lesfemelles* T AI L. Quand au confiilque tume boittes, ïeVeu que toymefine tu ailles, Devers elle pour moyenneur. Cor tu esfingrandgouverneur. FIN. Pour Dieu nem'emoye%Vers elle Porterfi mauuai/è nouvelle: Mlle la prendra mieux de yous Que de nul autre d'entre nous. pétesVousmejmeYofhe affaires Dites luy qu'il eftnecejpure Que yous époufieT^Ynefame, Si Voulé\euiterle blâme De Vos bonsparens ey amis, Qui tous enfemble enfant d'avis. T AI L. Veux-tu que ie le face ainfif fIt4.0uy,fileYouUZjuifsi. T AI L. le m'en ya donc en la mai/on Tacherd'en avoirla râtfon; Toy cependant icyprengarde Si la dame fort : ey ne tarde De me Venir foudain quérir, Afinque la yienne guérir. FIN. DonneZj>rarc aufait ordonné. T AI L. L'ordrey eft défia tout donné: s'eBeneVeutdefonbongré, lel'enuoiray bon grénid gré. FIN. Aa,Uonfeur,donneZ^yous bien garde D'yfir defaçonfihagarde: COMEDIE. MAïS porterons y doucement, tluflofl, donné^Juy gayement , Tousfisjoyaux eyfis obis, Qmnedtpartiê^bonsamis. T AIL.le le y eu. FI. Doncques te ne doute Que la belle ne "Vousécoute: Mais alle^ey netarde? point. T AIL. le iobey de point en point. F I N . Voye\yousqu'en rien tlyariei Sent-ilriendelatromperiei, ley ous l'auoy toufiours biendtél Que nefinis en rien dediéh il eft à ntoy ce Capitaine, ilfitudroit, pour m'ofier de peine* Quefleurie eyfàchamberiere Lt Confiant riarrefiajfintguiere, Mauqu'ihy'mjfimtoutmatntenant. O quel heur \ tout incontinont, . . - . - . . - . Au point que les ayfiuhaite"^. Les yoi-cy tous commeapofie^, QMs'enyiennemapomtnommi Tifhre le drap qu'auons tramé. ACTEIIIL FLEVR.IE. SCENE IIII. PAQ^VETE. CONSTANT. FINET. FLEVR.LE, L L O A-.firton : mau,que lonyoyt ç^ufilrty ait orne quinousoye. VAQ^leneyoyperfinefiwnr A I4j LE B R A V E , VoitreTinet. FL. Appelle don. V A Q^Viença ho noiire charpentier. FIN. oéfûis-ieVoStrccharpentier, P A QjJEf qui donc!? I N. le nefrispas digne De toucher après toy la ligne. O comme elle eflfine frétée! O qu'elle a la langue affeteel O comme elle a donnefincas AH capitaine TaHlebras ! P A <ï\celaneftrien: prenon courage: il font bienfaire dauantage. FIN. Contime\tantfeulement, Selon le bon commencement, KbienfreVostrcdeuorr. le Capitaine eft aile'Voir S'enuersEmeeilpourrafere, Ci^autcquefafeuTtyfàmere lUe s'en Veule aller à riante. co ri. CeUvabun,ey-m'en contente. • FIN. Qui plus efijuy donne en pur don, Ce qu'elle a de beau eydebon, lt Veut qu'eu" l'emporte mec elle'. la refôlution efl telle, Suiuanttaduis que fay donné. C O N. Fiwef, l'as-tu fi bien menti C'eflchofifort aifie àfaire, fuis qu'elle &• luyle Veulent faire. s'il efiprompt a. lâcherlaprife, llle efi bien debonne reprifi, lit ne demande qu'à reprendre, Tourueu que l'autre veule rendre. COMED'It- ' H liA.Kefçauouspas,quandonpoulie Quelque greffe pierre écarrie, Par lagrue'au haut d'yne tour, Qt£pn n'en craintfinon le retour}. Ce n'eft tout la monter en haut: surtout en la montant ilfaut Craindretque n'y regardant pat Hlle tombe du haut en bas. Maintenant la pierre efl monter Cardon nous de la démontée Deuantqu'ellefritbiena/sifè. Maintenantlabraue entreprifi, Qjtfpar-en/èmbleamnsdrejjee, lufques au fometefl bouffée; Mais gardon la du plus hautfiAe De retomberfur noAre teste. CarfiTaiUebras s'en défie, il y aura de lafolie. Ht pource ilfautplus que jamais Vfer de rufedéformais, -\ C o H.lufque icy ne nous manque rien, Ht ne peut que tout n'aille bien: Tropfinesgens,promsab'unfaire, S'entremettent de noAre affaire: Trois femmes qui enyalenfyptt, Tey pour le quart,moy pour le quint, Hour le/interne leyieillard, Qu^ricnquiteroitpaspipart IIN.l/ n'eflfifortefortereffè Quym ne printpartant defineffè: Hottes feulement le deuoir. • 142. •- ; II BRA7I, .' FL. C'efipourquoyfamines VenusVote, %t tont exprès te demander, HuetuVoudrasnous commander. • FIN. Ceft btenfait : or ie fous commande, TW.MytonVouloir que ietentende. tlM.Mon\ouloirefi,quegtmtimen1it Vroprementyty- galantement, tloflre Capitaine aitlatrouffè, FL. l'y comajje^tot'xnemepomjèïfi-ce tout hume bous du Ut. FIN.SçeZ-tucomment*. ¥L. lefiéUfet, C'efiqu ilfaut quefimttamùface Qjte pourfinamourietrepajjci Qjfeftantfins luy ie nepuis Viure: fjjtefay rtfolu de lefiiure, Itmonmary abandonner, Tour a luy du tout me donner. FIN. Maisfiirtout n'oublie à luy dire lit luy affirmer, que le fire Tôttfâcheux de rnary, Bontams, Veretournent delongtams D'Anuers, oàdeficejourduy, Afinqu'en la maijàn d'autruy il entrefins aucune doute. F L.Tuparles très-bien. F IN. Maisécoute, Sitôt qu'àfinir*dehors, Soraufii toy. le t>eu qWalors Tufaces bonne mine à part, Te tenant bien loin? à lécart: Ef te gardant d'estre battue, fay U honteufiia craintiue, COMEDIE. La modefie, comme eflonnee Deyoirperfinnefibiennee, En maintien,en taille,en corpige, Un plaijànce de beau yifàge: Comme fi tu tenon, au pris Defisgrands beauté^, à mépris Toute la tiennent mêle loue Tant ty tant ry tant, qu'il s'engoue Defineforce de louanges: défi comme ilfaut que tu te ranges. FL. le lefiéifiras-tucontant, Quand ieterendraytoutcontant, Ma befingnefi bien conduite, Qjtil n'y ara point de redite? TIN. il mefaudra lors contenter, Monfieurtfefia tous d'écouter kyofire tour,pouryofhre afère Ce qu'are\maintenantafire. Sitofi qu'on arafaits Cecy, laites que reuenié^jcy, Comme youslesyerré^entrees Dans ceftematfin,dtpefsrees DenoArefat\riarreHe\^guiertt Sorté^jôtpar l'huis de derrière, Ttyous en yene\déguisé En matelot, toutmisé Défaire trefiienfimblant, d'efltt Des autres bateliers le maiflre, CeluyàqUiefl le bateau, Qui attend Emecfin l'eau, Mais yene^yous-en affublé I4J t E «RAVE, tryn bonnet tané, redoublé, EfpOK,enfumé, qui Joueras, Gras à lard, à double rétros: chauffeZ^yous de ces chauffes yagues CjjSrfspcrtà,qvi montporta de bragues: EnulopeZ^yous d'yne grand'mante, Qui yous traîne jufqu'à la plante, Que yous trouffèré^ fous le bras, CachamUntam dam le rebras. QuylU fôutaneeanfumee, De la teinture acoutumee De ceux qui hantent la marine: Et furtout/êtes bonne mine, Le bonnetfur t œil enfonçant, Et les deux chatunesfronçant, Ayant lepoilaufSi rebours Et mêlé,, que lepailchm ours. Vous trouuereZJabit complet cheZ^Eontams. C O H.Qjgfera-cefit, Quand atnfi yettu teféray! Que ne dis-tu que iefèray? FIN. VousyiendreZjcy de la part De la mère d'Emee,quipart Tour s'en aller, çy n'attend qu'elle (Ce diréZ^yous) ey quefielle Délibère d'aller à Hante, QtCenhatxe ellefê diligente Pour aller quand ey yous au port, En donnant ordre pour le port Des hardeSfà mettre au bateau. Autrement (parce qu'il fit beau, COMEDIE. tt le yentefl tournéd'aniont) Que yous mttre\U y ode a-mont. C O N. Vrayment ceftefourbe meplefi: Atheue.FIN.Totale relieeftpreft: Car elle ne tardera guère, Tour nefaire attendrejàrticre. CON.T» yous trop. FI N* Tandis ieferay Si bien, que celuy ieferay Que Taillebras luy baillerai Qui fis bardes luy portera Au port à mettre dejpa l'eau: Itj'entreray dans le bateau: mais quand yne fois j'y firay, , Dieu pochefij'en firtiray, Qtseieneleyoyearriué La, doit ieyerray lepaué De la bonne yille de Hante. C O N. S'ileftyray, Vinet, te me yante, Unpayment de tous ces bons tours, Qu,eturiypraspas troisjours, Que ie ne te donne à conoifire, Qujtuasfiruyynbonmaislre. FIN. Làcommelàimaisyitement hUe<\changer d'acoutrement. CON. ifl-ceicytoutsnoublts-turiens , FIN. Cefltout que le retenieZjtien. C ON.Ie m'enyadonc. flN-ttyousaufii, Ketire<^ft>ous toutes d'icy Dans la matfin: tefcayfort bien, Quel'autren'arrefterarien, Maisincontinentfinira: 144 LE BRAVE, kJUXj car U n'yfaillira. F L. Wonsferons ton commandement. FIK. Eaites,alUXdonc yitement: Et ie yasicydansla porte, îi'atendant quel'lxure qu'il forte. le luy ay bien tendu la trape, Et ne fautpas qu'à en échape: Mais datant que fait gueres tard, Le yerré^pris au traquenard, lie fi à nous ce gros poiffbn, Qui efi amors a tameçon. Quelque abile homme qu'ilfiface, il entrera dedans ma naffi. A C T E V. F1KTET. S C E N E I. TAILLEBRAS. F I N E t. » Are, gare : yoi-cy le braue G*Qui / les cœurs des Dames ejctaue: tiutteC nefitreuue enfisraye S'eBe ne yeutpâmer dejoye: Qjfon forte deuantfi fureur, Qui ne youdra mourir de peur: La mai/on tremblefinsles pas De nofire yaillant TaiUebras. lel'oy : le yo'i-cyhorsla porte: monnes nouuelles il nous porte. TA IL. Toutcela que j'ay demandé KEmee/riefi'accordé: D'ellepar COMÉDIE. v'elte par amitié j'ay u Le tout, comme ielayyoulu. FIN. hlonfieurquauoustantfétleanti T AI L. le n'y ay pas perdu mon tams\ lefçay ce que n ayjamais fçu, Carie n'auois onc aperçu, Qjtf cette femme m'émaft tant. Comme ielay fçu maintenant, FI N.Commenf celai T AI L.Qoe deprieresl , QjfJ de propos! que de manières l Que dejôupirs ! que de langueurs 1 Qug de larmes ! que de longueurs { Si l'ay-ie à laparfingaignee, Ef j'en ayfét ma destinée: "Vray efi, que luy ay accordé Tout ce qu'elle m'a demandé: tHefme ie t'ay donné à elle, ÏAepouuantrefufèrlabette, F IN. VLoyl qu'ilfaille que ielafùiue! Lft-ilpofiible que ie yiue Torbany de yosfre prefèncei T AIL. Courage,aye bonne efferance: Laiffè,ieterèttreray. FIN. lamaisfieureuxnefiray! T AI L. Vraymemj'ay pris ajje\depeine Tour empefeher qu'elle t'emmeine: Maisilm'afaluluyquiter, Me yoyant tantfôlliciter. FIN. Mon premier effoir efl en Die», Lt puis enyous en fécond lieu: Mais combien qu'il meface mal, T 145 1s LE B R A V E , Comme dyostre/cruant loyal, Vequoy maintenant mefaut efirt Ofiéd'auec ynfi bon moudre, Au moins ce m'eft quelque plaifir, De "vous yoirainfiparuenit Varmcy,àUbeue"voifîne, Vontyofhre "valeur eft tant dinei T AI L. Queferitenir tant delaugage? îeteferaybonaduantage, Xtfay qu'elle le rende à moy. FI. le tejjàiray. T AI. T<*«f mieux pour toy: il me tarde que ce n'efifit. FI N. Monfieur, yousfirié^jropparféti Si dontie<[yos affections: Hemonflre\tantyospafiohSi Commande^-yous. Mais la yoi-cyi Quifortpour s'enyenir icy. ACTE V. SCENE IL PAQ^ETE. FEEVRIE. TAILLEBRAS. FINET. PAQVETE. D AME yoyla le Capitene. F L. Otï> P A. Le yoyla qui/è poumehe Surmain gauche. F L. le le yoy bien. VKQJAaùfànsfaire fèmblantderietti CuiçneT-lefeulementdu coin De l'ail, le regardant de loin: Afinqu'iln'aperçoiuepas COMEDIE. Qugnousleyoyons.VL.varlonbas. F A Q^ kfieure ilfaut que deUenions, De mauuaifis que nous efiions, VLechantes en extrémité. F L. Toy,qui défia Pas acoflé, Commence à nous barre la yoye. F AQ^J>iteshaut,afinqu'ilyousoye, ïL.Las! à l'heure que ie le yy^ monpauure coeur me fiarauyl d faut maintenant aller y obi Si ie pourray bien lerauoir. ty de mon cœur : il n'efiplus mie». Siluy plaifi tauouer pour fien, le ne y eu qu'Urne fait tendu: Ce mefibien de l'auoirperdu. T AIL. Entens-tu bien ce attelle dit? FIN. Cefi de fin cœur qu'elle perdit] Quand elle deuintamoureu fi. Quyfleure elle fifiniheureufi lie yenir en yottre prefinit \ VA.Quelheurceyousefi,qudd')'ypëfii T AI L. O que Ion m'aime lie le yoy. FIN. Vous le yale\en bonnefoy, F 1. mais tu me dis grande merueUle, Qjfitt'ait ainfipresfétoreUle, Tellement qu'Ut'ait accordé Tout ce que luy as demandé. Comme as-tufibienrencontree L'heure pour y auoir entrée} Ondttqu'ily aplus de prejjè Qjfe\ parlera >» Koy.VAC^aifireflè, Tu I4d "' LE BRAVE, Longue pourjûite (y patience M'ont faiil obteniraudience* hpres"Pn difficile acce^. Vont aué^ trefèureuxfùccé^. FIN. Monfieuryoyé^topinion, VoyeÇJa réputation» In laquelle elles enuers elles. Vouspipe^Jes cœurs desfemelles. T AI L. Cfeftbienforce que têtendure: Ma beauté ce mal me procure. F L. Vieud'amoursiet'cnrcmercie. Maisieterequiertyjùpplie, Vefaire, que celuy quej'éme Ve tout mon cœur,même de même. TantpuiJJc mon amouryaloir, Qjçjl condefcende à mon youloir. P A Q^J'ay bien effoir qu'il le ferai Gracieux ilyousémera» Lncores qu'il défauorijè Mainte Dame quilecourtife. Toutes les autres il dédagne, Sinon yous qu'il yeutpour compagne. F L. C'eft la crainte qui me tourmente, 'Procédant d'amour yehemente, rource qu'il eftfi difficile: Q*f te nefois ajje'fjœntile Kfongré: que me yoyant telle Comme icfùis, iefôy moins belle Que fa grand beauté ne mérite: Lt qu'ainfin Urne déherite Vejàfaueur çy- bonne grâce. COMEDIE. P A .tfaye^pointde peurqu'il le face, Maispourpiue'Zfyottre emreprifi. TA I L. Vois-tu comme ellepdépri/if F L. Ne m'as-tu pointfaiEte plus belle, Que ie nepiis,par ta cauteUef P A Qjlvous trouueraplus par fête De moitié, que ne yous âyféte, F L. Apsgenous mejeteray, Ef humblement le requerray De me youloir prendrepourpâme, lit luy youray le corps çr l'orne. Mais pour pourpite que ie face, Si ie ne reçoy tant degrâce, lemeturaypardepfpoir.l Carfans luy quel bien puis-ie auoir ? Sans luy te n'ay de yiure enuie l Sans luy ma yierief plus yie ! T AI LAeyeu garder qu'elle ne meure, VacoHeray-ie toutafteuref FIN. tienny non : carp yous offrieT^, A trop yilpru yous-yous metrie^: LaiJp^Uyousyenirchercher, Vous attendre,yous pourchajfer, Vous deprerp tout à-coup Neyoule\amoindrirbeaucoup De cet honneur quaue\aquis, D'cfheainfi des Dames requis. Donner_-Vousgarde dekfatrei _ Carc'eflvnechofibiencùire, Que depuis que les hommts-pnt, lerienfçacheque deux, qui ont., T iïj H7 LE BRAVE, tété cherché^ ardentement Variesfamés, vremieremeut le beau Paris natif de Troye, It Vous à qui tant d'heur s'otroye. F L. If va leans : court'apeler, Vay lefinir:j'y Yeus aller. V A Q^Mais atendon que quelqu'un fine: VottrepafhnYoustranjbortc. FL. If ne puis durer que te n'aille. P A Q^Lhuis efi fermé. F L. Vaille que Vaille. le rompray thuu. V A Q^Voutn'efiesfige: pie croyey^pasvoftre courage:, T>ifimulx\\ alléyjoutbeau. F L. s'il efi au fi fige que beau, Quand pourfonamourieferoy Quelquefolie,)'en aroy Aisément deluy le pardon. Car il efi au fi beau que bon. F I N . Comme l'amourfijoue d'elfçl TA IL. lefincet amour mutuelle. FIN. Parle\bas qu'elle ne l'entande, "Elle en prendrait gloire trop grande. P A Q^Pourquoy mufi%Yqus en la fine? laiflé7^ que ie batte a la porte. FL. Celuy que j'aime n'y efipoint. P A Q^commentlefiauousfiapoint? F L. If lefiay : quand il y finit, Mon ne^quelque Vent en aroit. T AI L. l'amourgrande qu'elle meporte, lafét deuineren la fine. Vl.Celuy là que mon cœur defire, COMEDIE. 14S De qui t'amourtantmemartyre, Eftiçy bien près quelque part. L'odeur qui deJès grâcespart Jvfe donne au ne^ T AIL. Elle fait mieux Afleure du neZque des yeux, FIN. Amour Taueugle par mafby. I L.letefiplie Jôutienmoy ! P A. VourquoyiE L.Queie ne tombe à bas \ V A (^QuiatillE L.le ne puis helas Aie tenir de bout Imon coeur fond ! Tar mes yeux mes effris s'en "vont l P A Qil.'auousyeu? F L. lel'ayyeu /P A Q^Oùeft-ce Qujl eft donc, ma douce UaifireJJi i , . Aiaudffiy-ie fi ie le yoy. F L. Ha, tu le yerrok comme moy Si tu l'aimais comme ie Nme ! VAQ^Sij'opjydirequeiel'éme, Vous netaime\pasdauantage, Que j'aime ce beau perfinnage. FIN. Toutefamé qui yous regarde ilfaut que deyoflreamoui•arde. T AI L. Aie t as-tu ouy dire ou non1. Venus me tient pourfinmignon. FL. AiaVaquete, ma bonne amie, Va parler pour moy ie t'en prie. T AIL. Comme elle craint en mon endroit S FIN. L'autre s'en yient d yous tout droit. P A QJay affaire à yous.T AI L.Aious à toy. P A Q^Voi-cy madame. T AI L. lelayoy. P A QjCommande^jlonc qu'elle s'en yiene. T AI L. Eayla yontr^u'ànurynetiene. T hq x LE B R A V E , te me commande puis nàguiere, D'yfir de plus douce manière, Que quand tu m'asparlé pour elle: le ne y eu dédaigner la belle. P A Q±_yous aprochant, elle ne peut Dire "*>« mot de ce qu'elle yeue. Cependant qu'elle yous regarde,. Le defir queyofire teilluy darde À coup luy a coupé la langue, "Et ne peut direJà harangue. '' * T A1L. lejèray,fkns quelle la die, Médecin défi maladie. P A Q^Voyé^youspas, tomme eUe tremble, Valifi ty roUgifltout enfimble, Depu'u qu'aueZjnù l'omfir ellel T A ï L. Ce n'efipas chofifôrtnouuettei Les hommes armeZenfont bien Autant ou plus : cela n'efl rien. Lkethre la dans la maifin. P A QzJ.tyraymentyousaueZraifin, Vousl'yyerreZjoutaloifir, S'il yous plaifi, filonfin defir. T A IL. Queyeut-elleque ieUsyfacet^ P À Q^'eft qu'elle aityoftre bonnegrâce'. Qttlil yous plaifi d'allercheZettei. Qjtjellefitt à yous, yous à eue: xyjtleUe y fi auecques yous fi yie; C'eftdequoyelleaplusd'enuie. TAlL.lray-Uyerscllequia VnmaryiVKQ^LongtamsUya Que fin mqry n'eflplus leans; COMEDII. - tieftbienpnrtloingiTorleans, Au pays de jUndre en Anuers. Qtf£ là peuft-ilpaiftre les "vers "Défi malheureufè charogne! Toufiourscefityieillardnouskogne: Lai/Jons-le là pour ce qu/il 'vaut. TAlL.Yeft-UaumoinsiJAQ^jlUfaut Depuis le tams qu'il eft partyt Qtte Dieu luy Joint mauvais party'. Mais yousplaifl-il que ie taffùre Quelayiendre^jrouuerafteure.. T AI L. Ouy, îiray tout maintenant, P A<Xiyene\doncques incontinant. Et ne youspûtes point attendre. Jour ne donner à fin cœur tendre Trop d'ennuis & trop de langueur: Vene^ejy n'yp\de longueur. TAIL. Honferay-u.rethéïrvous. FAQ. Monpigneur auftiftijons nous, TAIL. Mais qui eft-ce que ie yoy lai FI N.Q«ç yoye^yous ?T AI L.V» que yoyU toutabittiàlamatine. TW.llnous cherche, ie le deuinci c'eft le batelier qui s'en yient Ciuerhr Emee : u m'enjïuuient. 145 I E BRAVE, ACTE V. SCENE III. CONSTANT. F I N E T. TAILLEBRAS. CONSTANT. I j'ignorey que les amours Ontfaittjouer bien d'autres tours A prou d'autres, t'aroy grand honte Htgrand "vergogne, eyferoy conte Qjtjtn me "Vtfl en cet équipage: Mais/cachant qu'onfaitd'auantage tour l'amour, ie n'enfay grand conte, __le n'en ay "vergogne ny honte. Mais "voyla Htnet ry ma grue Quifipennade parlante: ilfaut qu'autre propos ie tienne, Ht de mon fit il mefôuuknne. lecroyqutlaparejjieftmere J>e lafamé : il n'a guère ajfère Qui attendfamé, Hetaraie, \le dy la mefinefetaydie, Harmafoyn'efipasffetarde Qi£efl"vnefamé: qui\fefarde, Qui s'atife, qui fc regarde, Qui plaint, quigeint, quifè mignarde, Ht "Vous "vêla tout ébat Qujleflnuitt. Seray-iemeshuy A tracafferfurie pxuéi Me "voyci ce croy-ie arriué Deuant l'huis d'Hmet.ïlefitams S COMEDIE. Defcauoir ft elle eft céans: fy ya tabourder. hoU ho ! Qui eft céans ? re/bondé^hô! FIN. If une homme qu'eft-ce qu'ily al Qui es tu ique cherches tu lai ' ÇON. Ceftimee à qui ïay affaire", le yien de la part defimère Vourfcauoirft elle s'en yient, $inon que c'eft qui la retient. s'el'yient,qu'eUeyiénne,ont'atend: f.onya mettre layoile au yent. T AI L. Tout eft preft : ho Vinet auance, Va t'en quérir en diligence tmee: hafte-ladépartir. ' vUeaeulotfird'aftbrtir Ses dorures effet aneaux, Ttfis robes &•fisjoyaux, Tout ce que ieycu qu'elle emporte. Situ n'as hfihine afjeKJftorte Toytoutftul,pren desporte-fait pour t'aider. Vay toftfttufais. Vin.l'yya.con.VourDieudoublelepas, yien toft. T AI L. llriarrefterapas. Dy compagnon, rf ne t'enfâches, Qttjts-tuàcetailquetucaçhesl CO H.Vayynbon<rU.TA.C'eftavfinefire Que te dy, C O N. Har mafôy mon maiftre, yrayeftqu'Unemefirtdèriett, liais ie m'en aidafji auftibïen Que du droiâ (car il eftentier^ Si i'ufjèefté d'autre meftier, < . IJO LE U AVE, Cm uriufft bougéde terre: le tay perd» par y» caterre Quj m'eft yen» de hanter t eau. liais on nous attend au bateau hon meféttrop mufèricy: ils tardent long tams. T AI L. Les yoicy. ACTE V. SCENE IIIL FINET. EMEE. CONSTANT. TAILLEBR.AS. F I N E T. v'eft-ce çy frieJJùyreTjvous point Ces pleurs ?E U. Que te ne pleurepoint, Quand c'eftforce que te rrien Voijè, Doit te yiuoy tant à mon aifel FIN. Voye^yous là (madame Brute) L'homme par qui e fiesmandée De Voftrt mère & Voftnfieur? BM.leleyoy bien : mon Dieu le cœur! T AI L. Sçais-tUyBinet ?F l.vlaift-ilmonfieur. T A11. Que ne t'enyas-tu ordonner, De ce qui m'a pieu luy donner, Tour le/ère porter au porti Va, trouue des gens pour le port. C O N. Madame Bmee Dieu yousgard. E M. A yous aujsi. c O N. C'eft de la part DeVoftremne & Voftrt fceur, Que te yien a yous. De bon cœur Toutes les deuxje recommandent, Q COMEDIE. te par moy enpmble yous mandent, Queyous enyenie^Jout afteure, Samfaire plus longue demeure: D'autant que le bateau s'enVa. ttfàutquelaVenie^yoirlà. tUefùft yenue elle me fine Vous quérir,Jàm le mal extrême Qjfeue a cfyn reume furlesyeux. EM. Vaut-il que faille? il le yaut mieux: puisquec'eftma mère firay: Mais à regret ie partiray. h'affection me le fit fere, Que lafilledoit a fa mère. C O N. Vousmonftre\eftrebienaprip, le yous en loueey yous en prtjê. T AI L. Scés- tu ftout l'honneur ey le bien QttjUepét, c'eft par mon moyen: Si ie ne l'ufpféte telle, Ce nefuftpas grand chofè d'elle. E M. Ha! c'eft ce qui plus me tourmente, Qu il faille qu'ainfiie m'abfente De tantycnerable perfonne! Voftre compagnie eftfibonne, Si agréable, gy fi plaifante, Qjfelle poffede quiyous hante: Quant à moy iejèntoy mon cœur, Me tenantfiered'auohrtheur D'efire a yous : tant yoflre nobleffe, Voftre yaleur gy gent'Jleffe! T AIL. Ne pleure point. E M. le neptroy M'en engarder, quand ieyous yoyl IJT t £ B R. A V ±i t IN. Hrenonceeur-.de mapartiefié Comme te m enfin emprefé: Ht te ne m'émerueilie pas, Lequoy yous faitesfigrandcas. Le partir ainf dey offre aifi, L'homme n'ayant rien qui neplaifi. Sa beauté,fismeurs,fi yaleur, Vous touchoyent y'mement au coeur. Ht moy, qui nefoisque yalet, ïefon en larmes de regret Le perdre ynmaifhefttrefion, Quand te yoyfo bonnefàçom Ht yramentilm'enfaitpitié, Voyantfinpeu de mauuaitié. H M. Ait moins faites moy tant de grâce, Qjffncore yn coup te yous embrajjè, Louant quefoy plus eflongnee. TAIL. Tu ne feras point dedagnee. ÏM. O mes yeux! mon cœur ! 6 monôme! CON. lMJfi\ic yous pry cette famé, Vous ne luy donne^jque tourment, Vous lafêtes mourir. TAIL. Comment? CON. si toft qu'elle feft retirée L'auec yous, eue s'efl pâmée Hntreprifi d'yn mal bien aigre. TAIL. CoUreT^toft quérir du yinaigre. C O H.il n'enfaut point.T A.Vourquoy cela? CON. Ketiré^yous yn peu de là, Ht n'yfôye\ quandfisefforts Luy reuiendront. TAIL. Quay-iemefforis? CON. VouseflescaufidefonmaL C O M E D 11. Réyray Die» qu'elle Cent de mail Le cœur iuyeffoufe au dedans: le ne puis dejjerrerfès dens. fA.IL. Laijjè la, qu'elleJe reuienne. C O N. Laiffon la donc, qu'à moy ne tienne, leregardoys'ilfaijôityent: tious deurions effreloingdeuant, il faut partir lie m'en iray S'il yous plaijl, ey la laiffèray. T A1 L. I; ne y eu pas qu'elle demeure] C O N. Le pauure malheureux il pleure. T AI L. OrJus doncyout autresJôrtéZ^ Ltauecques elle emporte"^. Selon ce qu'auois ordonne, Tout ce que te luy ay donné. FIN. Que iefacolle yne autrefois 7 Mon belaud,puis que ie m'en y ois. A Dieu Jêruiteurs eyprisantes, Gentils garçons eyfiues génies, A Die» yous dy : ey ieyousprie, Un yous fouhaitant longue yie, Qj£fncores durant mon abfince, Au moins yous ayé^Jôuuenance De y offre amy ey compagnon, Ht que niappelant par mon nom Vous diffe\Jouuent, quelque part Quetufois'Binet,iiieutegard. T AI L. Courage, Finer : ne te chaille. FIN. C'eftdoncforce que ie m'en aille D'auecquesVous, ey qu'au partir, Mêlas, ie mefçache tenir tti L £ B R À V Ê, De pleurer ? T AI L. kye patience. FIN. Yayfeul de mon mal conoiffànce. C O N. Vladame Wmee, qu4ue\yousî Varie"^: dequoy"vous plaigtté^Youst £ M. Douce clarté, te tejaluel C o N. Yous Yela doncques rcuenut: £ M. Vour pieu ! quel homme ay-ie embraftéi Veu s'en faut que teriaypaftê "Le dernierpas : le mal extrême Qttetay Jôuffèrt !jùis-ie moyméme? TAIL. Reprenè^yose/prism'amie: Allê^Yous-en, DieuYous conduie. £IN. Quelménageyatdicyî T A I L . C'eftquele cceurluy ejltranji Au partir, ey lapauure T.mee S'efteuanouye ey pâmée. FI N. La perfônne rien n'aimeroit, Qui de regret nepameroit, "Laiffantffdouce compagnie. liais monfteur, Yn motte "vousprie: l'ay peur queJôye^jrop ouuert, 2t que par trop a decouuert Hous jouyons noftrejeu. TAIL. Vourquoyf FIN. Vourcequ'icydeuantieYoy Vngrand monde, qui nous Ycrra Vortercécy : quis'enquerra Quec'eft,eyquiyouslefitfaire, , Yous blamant.T AlL.<jj£enont-d affaire? Cerieftriendu leur que'tedonne: Ce n'eft que du mien que ïordonne: le nefay conte de leur dire. liais d COMEDIE. !j3 Mais'defitams qu'onfiretire: Allé^yous en : Dieu yous conduitC O N. E M. Die« yous dointbonne ey longue Vie. FIN. Monfiigheur,c'efl pour yofire bien Ce que îen dp. T AIL. le le fit bien. FI N. A D»V» monfteur ! T AI L. A Dieu Tmet. FIN. Mo»bonmaiftre! ïAIL.Mo»oo»yaletI • F I N . hUe^yous en tarit yitement Qjtylyousplaira :fitbitiment le cour a yous, ey yous atrape. il faut qu'encores il m échape Deux ou trois mots enuers mon Maiftre, Tour me donner mieux à conoiftrei . Afin que de moy luyjôuuienne: Afin qu'yn remors luy reuienne D'ainfi m'auoirabandonné, Htfilégèrement donné. tien que maint autrefiruiteur, Monjieur, ait toufiours eu cet heur Deftre tenu en rancplus haut Que moyche^yous, il ne m'en chaut: Maùfic'eftoityoftreplaifir, Ht qu'ilfùfi en moy de choifir, Taymeroy mieux firuirche^yous, Que commander ailleursfur tous J.esjêruiteursd'ynemaijàn: Tant efies maifbre de raifin. T AIL. Ne te décourage, Vinet. i FIN. Vneçhofi au dcjpoir me met, Hnpenjknt qu'il mefaut changer Y LE B R A V E , toutesfaçons, pour me ranger A yne autre mode nouueUe, De/éruirà ynefemelle. Voyant qu'ilme faut defàprendre Vos complexidns, pour aprendre Lesfacheufite\tfvne famé, Las, las, d'angoyffè te me pâme! T AIL. Va Vinet,Jôis home de bien. FIN. lenefçaroyfere nul bien tout le demeurant de ma y in Vous m'enfaites perdre tenuw. T AI L.Va,n'atenplusù Dieu.F 1 N, A Dieu. Au moins Vousfôuuienne, pour Dieu, De mefaire quelque aduantage, S'il auient que (entre en mefhage, Car ie Vous en auertiray. T AI L. Tay donc, ie ne t'yfaiiïmy, FIN. VenfeT^ryrepenfè\fouuent, Combien iefùis loyalfèruant. Cefaifànt Vous conoiftre\bien, Quifet le mal, quifét le bien. ' TAIL. lefiéprou ta fidélité: l'en ay conu la Vérité E»prou de lieux par-cy deuantt liais aujourduy plus que deuanti • FIN. Vraymentfçaure\ce'yourduy, Si gaillardement ieconduy Vn bon affaire. TAIL. le lefçay: Ht n'en Veux Vn plus grand effiy. Mais Linetie s'en me Venir COMEDII; ifàVoldoir de te retenir. v FIN. MonfteurgardèKffous delefaire, Car les gens ne s'enpourroyent taire: ïtdtroyentquefèrie'^menteur, Depeudefaiâ, & grandyanteur. Mais te "veu qu'ils difentde moy Que tefaisT>« hàmme defoy, Serviteurloyalyftdelle. Monfteur,ft la cbojè efto'tt telle, Que penfàfft quhoneftement Youslapeufte\faire, yrement le yous conpdleroy lafaire: Mais feftchop qu'on ne doitfaire: leyouspry garde^yàus en bien. T AIL. Bira, yaten : ierienferayrien, Vuis qu'il faut que paffi par la. A Die» donc. FI N. Ef moy par là. il yaut mieux s'en aller : à Dieu! T AI L. A Die» mon bon yalet, à Dieu. FI N.A Die» Dieu'.mon doux Maiftre,à Dieu. TA IL. Deuantqu'ileutfàiélcefaiclcy, lepenfày que ce yalet cy Detousmesyaletsfuftlepirei Mais l'ayant yeuf bien conduire Tout Itfet de cette entreptife, le yoy qu'il eft homme de mifè, D'affèurance £r fidélité, le mefaisynpeu trop hafté De le laiffèr, eymerepens De lavoir perdu, il eft tams Y ij ,j4 LE BRAVE, maintenant que j'aille aTlcy Voir mes amours, quifineicy Dedans, ilfaut que quelcunforte,, Car fentendu bruit en la porte. ACTEV. SCENE V. S AN NÔM Laquais. TAILLEBRAS. S A N N O M. E m'en dites pas d'auantage, LaiffèKjn'aller, ie fuis trop fagr. ïenten monfait, ey leferay: OÙqu'ilfiitieletrouuefay. le ne veux épargner ma pêne. Tant qu'icyieleVous amené. T A I L . le Va deuaneer ce garçon: il me cherche, avoirfa façon. SAN. A<* monfteur.c'efl Vousqu'on demande: le Vous cherche : a Vous on me mande, O grand & braue perfonnage, Qui\receue\tant d'auantage De deux grands Dieux. T A. eVuifôntces Dieu*! SAN. Venus douce, ey mars furieux. TA IL. Le gentil petit garçonnet. SAN. Vne requefte elle Vousfét, QjtjlvouspUifè entrer. La pauurette Vousfonge,fpujp"ire<yfbuhette: H'aime que Vous : ey cependant N COMEDIE. Effe meurt en yous attendant. Secoure\tofila panure amante, Qui pleure, Jànglotteey lamente. Quyttende'^youslquerientre'^youtl TAIL. l'y yas.s AN.Eï tant yous alle\douxl ilsefi jettedans les filets . , • tant des Maijhes que des yalets, Qui luy auoyent drefîéïenceinte. Le yuillard l'attend à latteinte, tourfinprendrejcet adultère, Qjtpniugeroit,aluyyeoirfere Lapiajfe, quelque Kodomont. De morgue il trauaille d'yn mont, Mais il enfante y neJoury. Ti'yne autre chojè ie me ry, C'efl que le fat Jefît accroire Qjttl a quelque grand" beauté,yoire Qtte nullefamé neJe garde lie taimer, s'elle le regarde: Mais toutefamé qui le toit, Lehaytaufiitofiqu'etleyoit. Or yela défia la méfiée, ien oylebruit(xla hulee: llfautfaprocheryn petit, tour entendre ce qiiony dit. V Uj XJ5 X E BRAVE, ACTE V. BONTAMS. SCENE VI. PAO^VETE. SABATjCuifinicT. FLÉVRIE. SANNOM. TAILLEBRAS. BONTAMS, Vous,àvous monfieurUyeau. A P A <j^Qf£ilje déplaifi d'efire fibeaul S AB. AU renard, au renard coué. S A N. A» renard qu'il [ait écoué. P A Q. Hou le maftin, hou le mafiin. S A B. Hou lefiuin, hou lefiuin. P A <j\J;oure%, Vene\yoir le gros rat, SAN. Garde\la part anofixe chat. BON. isaille\luy desfemmes de bien. S A B. Mais ptuftofl des noces de chien. P A Q^jft-il honteux ? eft-ilpenaud ? SAN. Demande^j'il a le cul chaud. P À Q^O»l'ejfouperoit bien afîeure I>'yngrain de mil, ie m'enajjèure. SAN. Legueu, le poltron, le truant, 5AB. Le matou quilyeffipuant. SAN. lia trouué y ne rejjourfi, ' ?AB. Mais c'eft pour luyyuiderfibourfi. P A Q^çinq cens coups : le robin efipris. BON. llnerobine à moindre pris.VLLV.Le mignon de Venus endure. ç A cy^ja beauté ce mal luy procure. COMEDIE. SAB. il les luy faut trancher tout net, Au braueKolandttOrcanet. \ ï AQ^Gardék^-le qu'ayons de/ârace, S'il nous y eutfaire tant de grâce, Afin que yoyons des enfant Defincors qui yiuent mille ans. SAN. 1/ n'aroh garde de lefaire. VAQ^llfèroitaufiitropyulgaire. BON. S'il ne yeut marcher qu'on le traîne Varforce ce beau Capitaine: Qjfpnl'enleue comme "V» corsfiintf Le méchant, qui né s'efipatfamt De comettre tcUe traifon Dedansynehonefiemaifon. QMjtw lefiutienne, ey qu'on leferre Haut entre le ciel ry la terre. T AI L. Ahjèigneur, ah ie yousfipplie! B O N. C'ejtpour néant que Ion me prie. Sabot, regarde à ion couteau Qtâlfiitafflébiençybeau, Et qu'il tranche commeynraÇoir. SAB. o» s'y yoit comme en yn miroir, Tant il eftcler : mais iifèfiippe D'enuiequ'ilade latrippe De ce ribaud. Qjt/m me le baille, Que iefàce de fa tripaille V» entier autour de/à gorge. T AI L. lefaisperdu ! S A B. Que ie tégorge, Afin que cefoitplufloftfot. T AI L. MM amis, qn'ay-ie tantfotfet! V iiij ït6 L E B R A V E, BOÎJ. llnfrond:nclégorge pas* Douant ie y eu que haut çybat il fou efiriUédos ey yentre. Vaut-il qu'en cefiefèrtevn entre En la matfon d'autruy, pour fere Et comettre ainfin adultère Auecqueslafame d'autruy? T AI L. le meure doncfiaujourduy On ne m'eftoit yenu chercher. B O N. 1/ ment,frape<^ T A.Ie youspry tout Oye^moy. BON. Que nefrape^yousi T A IL . V« mot, s'd yous plaifi yous tenir. BON. Dy. T AI L. Lo» m a prié d'y yenir. BON. V.naf-tuprislahardieJJii T AI L. Seigneur, ie youspry qu'on meleffi. Vas îay efléaffe<\batu Vour yn jour .'BON. T'en contentes-tu? Si tu l'es, ie n'enfriscontant, QHjon me le bâte encore autant. T A I L. A»moins oye^yneparcJle, Auparauantquelon mafotte. B O N. Dy quelque excufe qui nous mtuue. T AI L. lepenjoy quefufiyne yeuue, Vt pour certain la cbambericre, Qui en efloitla courretiere, Me l'auottfàit ainfin entendre. BON. lare de jamais ne te prendre, Vour te yanger aucunement, Varjuflice ny autrement, A nul de cefie compagnie* COMEDIE. tourtoutelagaUanterie "De point en point fi bien complète, Quji ce jourduy nous t'auonsféte: Tantpour auoir eflé batu, Que pour deuoireflrebatu Encor autant :fiparpitié Nf châtions ta mauuaitié, Et fi te laiffons échaper sain & fauue,puis te fraper . A mort, toy le mignon chery Et des Dames lefauory, . TAIL. lejureDieueytouslesfaims, Sij'échapea'entreYos mains, Et qu'il leurplaifè tant m aider, De jamais ne y ous demander Mien ouifait, pourtoutcetennuy, Que m'aue\donnéce jourduy En me bâtant. Seigneur, au moins Etéretené^pointde témoins, tour tout ceféttit tousfùply Uletton toute chofè en oubly. S O N T. Si tapromejjè tufaujjoisl TAIL. QUf partout estiméiefois Le plus méchant homme du monde: Quejamais en chofè du monde le nefôycreu en témoignage, Tout le demeurant de mon âge. S A B. il faut encans nous ébatte A ieftriuer (y le bien batn, Et puis nous luy donronseongé. Ij7 A ^ LE BR.AVE, %~ AI L. Vraymcnt te t'enfuis obbgéz Que Vieu te lerende,Sabati Tu es toufiours mon aduocat, Ht ne plaides que pour mon bien. S A B. G* donques ie nefcay combien: C4 quelques bonnes pièces d'or, Htplaiaeray ta coup encor. Ca Vingt écus. T AI L. Tourquoy celai S A B. source qu'encore te Voila, Ht les témoins ne retenons Tour le fait où tefùrprenons. BON T.LaiffèZçtau dtable,qu il échappe: Mais neluy rendeZny/à cappe, tiyfôn épee,nyjôn bonnet, tfyfâ dague, nyfbncolctS A B. Hncorle pendard tire arrière. T AIL. Vousm'aueZd'ejtrangemanière Acousdebâtonamouy: Mais laifféZçtnoy ie Vousfupiy, B O N T. lAiffeZAe aller : qu'on le debe. T A I L. Humblement ie Vous remercie. B O N T. Sijamais céansteretreuuen l'auray les témoins pour lapreuue. T A IL. le n'allègue rien alencontre. B O N T. Laifjons-leicyfèrefâ montre: lls'eft mis à bonne rai/on. Ketiron-nouscUmUmaifitt, COMEDIE. A C T E V. S C è N E VU. TAILLEBK.AS. HVMEVENT. TAILLEBRÀS. A Y-ie aumoins toute maperfônne? Suis-ie entier? ce quiplus m'étonne, Cefont tant de gens que ieyoy, Qu^ils né depofent contre moy, M'auoir tu quand ielùis entré, le n'enfuis pas bien depefiré: Quant à eux, ils m'ontfait iurer. Mais d'eux ie ne puis m affûter. M'aroyent-ilsbienfàitttant d'excès, Tour m'en mettre après en procès? Nenny non'.puisqu'ils m'ont lâché, l'enfuis ce qu1enferayfâché. Mais ie m'efiime trop heureux, sauué d'\n pasfidangereux. H V M. Voy, yoy, y-oy ! en quel équipage Voy-ie mon maiitre ? quel "vifàgc ! Quel regard ! quel port! quelle grâce.' Ô qu'il eft blême par laface, Croy^antlesbràs tout éperdu ! Mais à queljeu a til perdu*, le fuis bienfort émerueillé Si ce n'efi au Koy dépouillé, T AIL. Nf trouueray-ie pointafteure Qgelqu'yn des miens qui mefèqueure! Hmeeeft-eke défia loin? i;S LE B R A V E , Try le mey. H V M. Mlle ejl bienfort loin Long tams a.TAlL.O legrandmalheurl H V M. Vous cririéZj ô double malheur Var lequel yous efiespafié, Si yousJçaukX\ce que iefcé. TAIL. Quefcét-tu ? H v M. Çeluy du bateau, (Lui auoitfurl'œil yn bandeau, Ce n'eftoitpas y n batelier. , TATL.EtquidoncfHYM. n'yn autre néflier, c'efioit yn amoureux d'Entée, Qjâyous ta trefbien enleuee. TAIL. Commentltfiés-tuf HY M. le le fié. Car j'aybieny eu qu'ils n'ont cefié Hé s'entrerireparla rue, nés qu'ils yous ont perdu deyu'é. Et dés qu'Us ont e&efur l'eau, Etdefibaifèraubateau, Et de s'embraffir.tyft'joindre. Et de Je jouer fans fifeindre'. EtEinet defiprendre àrire, nefigaudir,eydemedtre f Mille brocart, millefirnettes, ~ ne moy ey de yous qui là efies. TAIL.Moy malheureux Imoymijèrable, Qulonfetainfifèruir defable! Ah Emet, méchant que tu es, Tu m'as tendu tous cesfilets! Tes finejjès m'ont affiné: Les croyant trop'Jay mal fine: Mais ie conoy qu'ay mérité G O M S D 11. ti'eflre de lafaçon traité. Si tous ceux quifont adultères Keceuoyent de pareils/âleres, Lncefteyiiïe onlesYerroit vlus cler-fème\qùon ne lesyoiti ut peut eflre qu'en cette bande La prejjè neferoitfigrande, ils en creindroyent plus le loyet, In aimeroyent moins le métier, EP I L O G V E . RATON. M lfiieurs,cen'tfl point moquerie: Yn mot de Katon te yous prie: ïinct ajoué le Urologue, Katonyajouer l'Epilogue, llyous afaiâde Ions difiours, le yousferay les miens plus cours: Katonplus petit que finet Ke yous tiendra qu'yn tantinet, Sçauous qui m'ajet l'entreprendre? C'efl pour ceux qui youdroyent reprendre Lafinde notire Comédie, D'auoirynefioidéfirtie, Doutant qu'ils ontyeu Taiuebras Croiser tragiquementlesbras. Mais outre le droict appâtant Hous ouonsyntre/bon garant, ip LE BRAVE, Q«j s'eftgorcnty de t'outrage De deux mille ans ty dauantage. Nul entre lesbons nefitrpuue Tawoutrecuidé.qu'Unprouue L'euurefilongtamsapmuue, fil n'a, lefinsbien reprouué. C^tam eft de mttrt Capitaine, Mefiieurs, ne yous en danneZ^peint: ïl eftplus ytyeux que fâché* D'e/rre quite àfibon marché, SpnécorruftemGabepain Se contentera pour du paik' Finetn'eftque tropfinpourprendre Cela qui doit content le rendre: Humeuentquelque yentqui yente, face laid ou beau,fi eàntentrf Emee qui eft tant emeè, Jjoh ettre contente eftimee: OfteZyne S de Constant, Constant demeurera Contant: Fleurievy fi gaye Vaquete Ont tout ce quirieurcœurfouhatte: Quant eft du cuifinier Sabot, il eft contant definJabot: Le laquais de Bontams Sannom Sçaitbien s'ileft contant ou mm Bref mus tous, pcasr titre cornons, Allonsfiuperauec BontamS, Quiajouéle perfinnage D*>» yieillard, eftantdtjeuneâge. COMÉDIE. flous prenons cejeune Bontams, Afinqu'il nom dure long toms. Bien peut Je contenter Bontamj, Qjti rend tous les autres contant. Bncoryn petit motelet, Qui n'a rien de mal ny de laid: Louange efl de bon coeur amiet Le blâme accompagne fenuie: t\JJeK de hardis repreneurst Peu de modeffes apreneurs. llyaudrpit beaucoup mieux aprindrt ., . Vesmai/Ires, que de les reprendre. J Siyomtrouue^laCbntedie Vigne qu'ellefrit aptaudie, Aplaudijfes-la mm enjêmble. \ ' AUe^monfre^queyomenJqnble. FIN. ; r<fo L'EVNVQJVE, C O M E D I E DE T E R E N C Ê, IAN ANTOINE DE BAÏF. A M ON S E I G N E V R CHÊVALI1R LE D'ANGOVLESHI. A Loy d'ingratitude abondroit établie puniroitles ingrats: ey ieconfefijèroy E» mériter la peine,ingrat que iejèroy, Si ie taifoy qu'a yout plus d'yn deuopr me lie. Vousm'aue3^MOtlSï.lGlJ.pyR,garentidelenuie: Vous m'aue%moyené lafaueurdémon ROY; AueK^cheri ma mufiè : ey taire nepourroy Qttjtue\tâchéd'aiderau bonheur de ma yie. Enyersyous attenu de plus d'yn grand mérite, Parfit petit prefent ma dette ie naquitte; le mefauue qu'ingrat nepuijfi efitrejugé. jLe Grand de noble cœur, d'yn qui ne peut luy rendre Telbienfàitqu'ilreçoit,pourpaymêtdeigne prendre, Si confieffant la dette ilfe dit obligé. X L A 11 G V M E N T . N E jeune fille de nïaifon natitic de la ville d'Athènes, fut enleuee & menée à Rhodes, & là fut donnée àla mère de Tais Courtifane, & fut nourrie auec elle comme fa fœur. Taïs eftant deuenue grade, fen vint en Athènes auec vn amy, qui l'inftitua héritière de tous fes biens:apres elle fut amoureufe d'vn ibldat nommé Thraib , lequel eftant allé d'Athènes à Rhodes, trouua que la mère de Taïs eftoit morte,& ceftc jeunefillequi luy auoit efté donnée, expoiee en vente par les héritiers de ladeflmcte.Ignorat qui elle eftoit,&àqui elle apârtenoit, l'acheptepour en faire prefent à fon amie Tais, Mais pendant fon abfence elle auoit fait alliacé auecPhe dria : ce que feachant Thraib de retour, ne luy veut donner ladicfe jeune fille, que premièrement elle ne donne congé audicl Phedria. Ce qu'elle fait, pour le defir qu'elle auoit de retirer celle fillç V cuie^e aimoit dés fa jeunefle comme fa fœur : puis après le rapelle &luy fait entendre pour quelle occafion elle l'auoic chafTé,& fait tant enuers luy qu elle l'appaife,8c obtiet qu'il fen v'dîfe atix chams ôt quicté la place à Thrafo, pour deux jours. Cherea frère de Phedria, ayant veu mener cefte fille chezTaïs^h deûiht amoureux, 5c fit tant par la menée du valet Parmenon qu'il gaigna, qu'il fait mené chez elle fbupoie pour l'Eunuque que Phedria enuoyoit pour prefènc à Tais. Par ce moyen fit ce qu'il voulut de lafille.:maiseftant reconuë pour natiue de la ville d'Athènes & de noble . maifon, il l'efpoufe. Thraftf ôc Phedria par le moyen de Natbn, font fai&s amis, ÔC jouiflent en commim de leurs amours. x 9 LES PERSONAGRS. F E D R I, Iouuenccau. PARMENON, Valet. TAIS, Courtifane. NATON, Ecornifkur. CHEREAV, Frère de Fedri, TRASON, Soldat. PITE, Chambrière. CREMET, Iouuenceau. ANTIFON, Iouuenccau. DORIE, Chambrière. DORE, Eunuque. SANGAT, Goujat. SOFRONE, Nourriûe. LACHET, Vieillard. A C T E I. S C E N E I. F E D RI, Iouuenceau. PAR M E N O N , vakt. F E D R I. " fc^^s^HB» v ° Y donc ? n'irayiepat yen eUe W4$&&£Sk Maintenant 'qu'elle nie rapelle § f l § é â i* Me mandant Yolonterementi %^0$0M Ou repudrdy-ie entièrement £ ^ a < ^ | i f ^ | § Deriendurer ny les rifèes %<^>*>*>jiéœ Ny jes dédains de ces rupeii Apres m'auoirferméfiporte E/' me mande, \rayie enfafirte? No»,quand ellem'enfipliro'ttPAR. Yrayment, Monpeur, qui te pourroh TourYous,yous nefidurie"^ plusfaire: Mais commencer tyj- ne parfaire, Ht ne youspauuant contenir Apres deuers elle Yenir \\aiferlebaboih,parauxnt r ojte Yostre paix foitfatte,quani Verfinneneyous demandru% Et quand on nepfiuuiendra VlusdeYous'.SiYousdécouureT^ L'aimer tant queplusrienpouue\, X iq L*E VN VQ^VI, Cfefifait : Vous en alle\perdu: Vous/entant Vnefois rendu, tes trou/ps qu'on Vqus donnera l Comme Ion Vouspigeonneral f E D. Mais olonon ordre à noftrefait Tandis que le temps le permet, ttfaifàn deuoir d'ypenfèr. V A R.. Que nousfèruira d'ypenfèr} Monfieurcequienfiyriarien tAy de confia ny de moyen, Varconfiumenernefidoit. r.namourstoutcecylonVoit, Troubles,outrages,défîances, Soupçons,rancunes,aUtances, Jreues,laguerre,ry puis la paix, Ce fontfisordinaires fafi, Itficeschofisincertenes tntrepreniés rendre certenes Varrai/Qtt,Vous n'y gagnerieZ^ nonplus,monmaiStre,quefèrièZ . Si Vous auteZ^intention Vejqrcenerauecraifin. Quant à cela que de colère A par Vous menaceZjiefére, (Moy a elle,qui m'a,quil'a, Qui n'a : je doy la quiterlà: l'aymeroy trop mieux (fire mort Que depajfir Vnfigrand tort: tllefintira quefûts homme.) Toutes ces colères enfemme, le lefiébien,elle éteindra COMEDIE. Sitofi qu'elle Vous répandra Y ne petite larme feinte Eiteufèment des yeuxépreinte A grand force de lesfroter: Ht Vousfçaura tant mignoter Que le tort Vous Vous donere^i Et l'amande luy payeré^ T ED.Quel malencontrel Et fefiaybftn Que la méchante ne Vaut rien, Etiefèn quefuis malheureux: le lahay,j'en fuis amoureux. Definsfroid à mon ifiant le me pêrviuant envoyant, Hy te nefçayque ie dey faire. P A R . Ojarfèrie^Vous en telafake, Sinontpuis que Vous Voyé^pris, Vous racheter au moindre prit Que Vous pourrê^j Si ne ppuue^ A fipetitpris queVoule"^ Taye^de la rançon autant Que Vouspourre\jpayer,fàns tant < Vous genner. F E p . Le conpiUaSçtut P A R. Ouyt fi j'en puis eflreerjc VraymentVousneferé^quefâgt De ne prendrepoim dauantqge Vennuis*que ceux qu'amour aporte, MaisJûporterdebonne forte Ceux quila. Ho Voicy forage QtùgrêUetoutnoi^heruage, EtVientraflertey pafceuoir Toutsks fans que deurhmaucfr. X hij j<?4, • y L'tZVKVQVt ACTE I. SCENE IL TAIS, Courrifanc. FEDRI, PARME NON. TAIS, L hJJè moy ! j'ay peur que Bedri Nefouïtrop snjeuement marri, Ouquilneprenepasainfi, Mais tout autrement cefait cy Que ie l'ayfait : Dequoy l'entrée chés moyjuyfuthierrefufèe. FED. varmenondedansejydehors Me tremble &frijjbnc le corps, Depuis que l'ay yuë. P A R. M yousfaut, ^Bt youi n'aure^ejue trop de chaut, Vousaprocherdecebeaufeu. Bon cœur, TAIS. Quiparloit en ce lieu Quej'ay ouy ! Ha e'tie^yous Icy, Bedri mon amy dons! Qui yous tenoit en cet endroit, Que yous n'entrés dedms tout droit! '• P A R. Au diable le motde Centrée, Quj nous fût hier refujëe. T A , QjtjyousfajtmuëtlBBD.Commefi Si toufiours cette porte cy M'étoit ouuerte,ou que ie fit/Je Celuyquiplusdecredityjje Inyoftreendroit.TA IS. Laiffoncela, FED, Commentilaiffèrainficelai o TAIS rais,Dieuyoulufl COMEDIE. QtÇpntretoy eymoy l'amourfùjl Varty de me/me : tellement Ou que cecy également Tepejaflcommeilpefèàmoy, . Ouqueienefufjèenêmoy Du tour que m'asfait. T Als.OEedri, Heyousfâche'<J>ointieyouspri, Ce neflpae qu'il y aitpersonne Qui plus que vous me pafionne, Varquoyiel'ay fait-.mais T affaire Zfhittel:ilfîdoitlefaire. ' PAR.. lele croy: d'amour qu'on ky porte ïl ky faloitfermer la potte. \ TAIS, vis-tu bien cela Varmenon! Or/ùsentandeCjaraiJôn, Qui m'afàityous mander quérir. FED. "Bienfait. TAIS, il me faut enquérir premierde cebonfègretaire,. S'il efi tel quil/çache/è taire. PAR.. Qui moy fie mieux dumonde : mais Sous telfima fbyie promis: Toutcequefoydeyray.trejlien "Et ie le celé ry le retien: s'on dit aufi quelque yantifè Ou quelque menjonge&fèimifi, A l'infiant tout efldecouuert: le fuis de tous cofteZouuert; Tellescbofès[que ceues-la U'écbapent deçà çjr delà. VarqucyfiyousyouleCjbienfUre, Ditesyray,yous me fire^jaire* rfj. « - L'EVNVQJ/tV TAIS, lia mère Samiotefvt: A Rhodesfademeure elle ut. PAR. Lon peut bien taire cecy. T A. La A ma mère >« marchant dona Vnepetitefille. Ainfti Q»jDfl dijbit de et pais cy D'Athenc on tauoit cnleuee. PAR. Citadine en la "pkte net? T AI S. le l'efltme : nous nefçauons Au"vray.T.lle nous dit les noms De père & mère,fa naijptnce. Le lieu : pourfareqmùjfance , D'autres marques et nefaauoit, Uy lefçauoir et ne pouuoit liftantji jeune ty baffe d'âge. Le marchand dtfait d'ouantave. Que les corfaires qui rendirent Cette jeunefillelùydirent,. Qtfttte auoit eueenteuee. ASugne dans cette contrée. Quand ma mère tut, eUe.prit Lefoin d'elle, ty mefinetaprit Un tout tinflruifant ty dreffant Comme s'eUefuflfôn enfant. Beaucoup qui lefit nefçauoyent Tour ma proprefaurla prenayent. Or auec l'homme qui pour lors Lftoit fui maifhre démon cors, Qttim'alaifiétoutcequej'ay le "vin icy. PAR. Ce/4 n'eft "vray. L'"en ey t autre m'échapera. COMEDIE. iC€ TAIS. Comment IV A K.Quelquefàtle croira'. Car, ny'tu ne te contins pas Kynfiul,nycequemas Vnfiul ne te l'a pas donné. Mon maiflre qu'asfibien mené T'enpourroit auoir aporté La plus grand part defincofié. T A I S , \lefiyray.iene lent point. Mais laiffèmoy "venir au point. Le Soldat dont)'efioy l'amie F« lors yn yoyage en Carie: Cependantj'eutonacointance. bu depuis tu as conpiffance bêla douceurefrpriuauté Un laquelle iet'aytraitté. Tu fiais comme le finîmes A quij'ouure tous mesfigrts. FED. Varmenonfi tera-d lai PAR. oh,fait-on doute de cela l TAIS. Lntande^je yous pry : Ma mère E/î morte là depuis naguiere: Sonfiere actifafinprofit, Quand cette jeune fille ilyit, Outre labeauté qu'elle auoit, Quigentimentjouerfiauoit bes inftruments, il yafôudain, £en promettre quelquegrand gain: Lamétenyente-.laliura: befortunelàfitrouua , Cemienamy,quilagarcette four m'en faire ynprefintachttte, L ' E V N V QJT E, El nefiaitrien de tout eecy. Cet homme efl maintenant icy: Or du depuis qu'il a conu CiufétK<^che\rncy le bien Venu, fait le rétif, r*f ne y eut plus La donner, mats en fait refus: Vtt,ques'ûauoitaffurance Qujlufl fers moy la préférante Venant yous,fans auoirfôupçon Quefitofi que j'auroy le don le touluffé l'abandonner, il finit prefi de la donner: Mais qu'il creint cecy. Quanta moy lefiupçone, ey féuenémoy, Qjielafilleilaimeeydefire. f ED. H'as-tu autre chofi à nous dire? TAIS. Kienfinon quant a mon deuoir Ve la recouurer ey rauoii, Beaucoup d'ocafions lefont. La première eft,parce qu'il m'ont Quafidu tout fait croire qu'elle fft mafieurl'aimant comme telle, fuis, pour la rendrefiie puis Afisparents. Seule tefuis: le riay ny amy ny coufin Un ce pais : Vour celte fin, fedri, ne perdant ceplajfir le t>eu des amis aquerir. t\.ydc\ y moy de yoftre grâce, Afin que monfait mieux ieface: Soufféc^quelquesjours qu'ilpuiffi eftre COMEDIE. In mon endroit premier ey meftre, "Vous nejeft>onde\rien. FED. Truande, Quere/ponde à telle demande! PAR. La noftreamy.c'eftainp comme Il faut montrer que tu es homme. P E D. U'eft-Upas bien aisé d'entandre,. Aquellefintuyouloistandrei Tetite elle fut enleuee D'icy. Tar ma mère éleuee Tourpenne : on l'appela mapeur. Maintenant y me y ient au cœur Watraper pour la rendre aux péris. Tous ces propos font des moyens,Tour me chajjànt le receuoir. Et qu'eft-ce qui te peut mouuoir Sinon que l'aimes plus que moy\ Et que tu es en grand émoy Tour cette nouuelle yenu'è, Creignant qu'elle ne diminue Ton crédit enuers ce Monpeuri TAIS. Q«e tfeflcela dequoy faypeur! P E D. Et qu'eft-ce donc qui t'epoinçonnef TA'ya-ilqueluyquitedonnef As-tu conu qu'en nulle chop Ma putjjànce t'ait etté clopi Si toft que tu m'asjàitpauoir, Quetuauoisdeprd'auoir Vnc More, pour t'enpruir, H'ay-iefét,plontondeprt Diligence de t'en trouuerl Tuiftuasyoulurecouurer ig7 V E V N Y CrV B, yrilunuquefiudamement, (Dont quelque Roynefeulement A coutume d'efire firme) le t'en ay fait pajfirtenuie. Tour les deux mefaluthyer y ne bonnefimme payer. De cecy m'efi bienfiuuenu Bncores que tu n'ait tenu Conte de moy : Tourte bienfaire l'ay ton méprispour toutfàtake. TAIS. Tedriy enfàut-U yenirlà? Bien que iedefire delà Retirer auec moy : combien Que nefcache >» plut grand moyen D'y paruenir que cefluy-ci, Toutefois pbtflof que d'actif Bflre en ta haynetj'enferay Comme tu youdras. FED. Dis-tu yrayi Opleufi adieu que ce mot ci Te yinfl du cceur,plufiofl qu'amfi ifreentahayne. yrayement Si croyoy que naiuement Tuleuffisdityienefiayrien Que te nefùportaffi bien. PAR. Comme ilfi laxffe alerfubit Gagné d'yn mot qu'on luy a dit. TAIS. Cen'efîdecœur(maugrémayiei) Que ie l'ay dit ? Tar raillerie Dequoy m'as-tu jamais requis Qt£/t mefme aufii toflne fay mis? tAoyie ne puis gagner de toy C O M E D I E. I(SX Qàg deux pauuresjoursfôyerii à nioyi FED. Bien,pourdeuxjoursmaisqu'ons'ytinft: ils pourroyent monter iu/qu'à yingt. TAIS, sans plus deuxjours, ou. F £ D.OK ? autant • Que tu "voudras. TAIS, le n'enyeu tant: -' llfufà que m'en donnes deux. •• : , FED. il faut en pajpr où tu y eux. TAIS. Granmercy m amour. F £ D.Tufais bien: Moyie ne/cache autre moyen sinon aux chams me retir&, TLt la deux jours me martyrer. C'eftfiùti le confia en efiprir. ilfautobéiraTats. Toy Varmenon dés aujourduy Mo» prejint icy mené luy. ' . PAR. lencfèrayfauteàcecy. F £ D. kdieu donc pour ces deuxjours-cy Taï's.T Kl S. Bedry me recommande. rie me y eux-tu rien plus s commande. FED. sifay. le yeux qu'ais fiuuenance De cecy durant mon abfànce. Kuec ton guerrier aye foin Un ef ont près d'en eftre loin: De jour &• de nuit aime moy, Dejîre nioy, fange de moy, Ktten moy, ne pénfequ'en moy, Bffere (ypran plaifîr en moy. Cefai/ontJoy du tout, à moy: Brtffày que tufois l'âme mienne Aufibien que te fuis la tienne. TAIS. Varauanture.laJJèmoy, L'E V N V Qjr E* llmajoufiebienptudefôy, Ht paru façon ordinaire Des autres juge mon affaire: Moy quifçay tout, jurerj'en ojêj , NJI ri'auoirfeintaucunechofc, K y aucun, qui me fait plus cher QueVcdn'moncœurne toucher. Ht queVrayementtoutcefait Q£ayfàtt,pourUfùtej'ayfùit: Doutant quepeu s enfantj'eff ère Auoir déjà trouuéfinfrère Ynieunegentilhomme :luy Me doit "venir "Voir aujourduy. il faut qu'en la maifin me tienne, 1 attendant jufqu'à ce qu'il "vienne. _ ACTE IL SCENE L FEDRI. PARMENON. F E D R I. A Y ce qWay dtt : qu'on les luy mené. PAR. iM/fc^m'en le foin ey la pêne. FED. Mais que ce faitfôigneufèment. PAR. Bien Uonfieur. F E D.M<<« haftiuement. PAR. Bien Uonfieur. FED. Sçaietubienaufsi? PAR. Le demanderons ? Comme fi C'efloit ynfait bien malatfé. O qu'il nousfufi autant aisé De trouuer quelquegrand bien, comme le nefuis que trop abile homme Tour perdre ces beaux prefenscy. FED. Ce F C O M E D ï E. FED. Ce n'eflrien de perdre cecy Vuisqueiemeperbienmoymefme, Moy que plus que les prefins j'aime* tarquoy ne t'en trauaille pas. PAR. Uenny non : iefèray le cas* l&ais')'oublie à Vous demander Si Voule^jplus rien commander. FED. Le prejènt le plus que pourras De paroles enrichiras, j Ht lefâcheux qui me manette, Weculeras leplus loin d'elle Que pourras. P A R. le ne fuis pas fin Combienquenem'endafiie^jnot, Hien de mon faitie rioublitay. F E D. Donques aux chants ie m'en iray Htcelongfèjourferaylà. PAR. l'enfuis bien d'auis. F E D.Uaishola. PAR.Vlaijl-ilmonfieur. FED.Venfirois-tH QtieiepeuffèauoirlaVertu De refondre cPyfijoumer, sans ce tems pendant retourner! PAR. Vous! nenny,croye%, pour certain: tzar ou Vous nuiendré^fiudain, Ou lesfinges qui Vous Viendront Toute nuit, Vous ramèneront Incontinant depardeça. FED. Scais-tu bien que iefèray là! Quelque befigné entreprendray: Httantdepeneicprendray Quelalaffitimeprendra, Ht puis lefommeil me Viendra. iSy L ' E V N V QJ" t. P A R . iienplus encore yousferé^ Cartoutlafiéyousyetllere^. FED. Va y a : tu ne dis rien qui "vaille, il faut que de mon cœur s'en aille CettemoUefJi tantfetarde: Certes par trop ie me mignarde. Que ne puijjè me tenir loin "D'elle, &• s'il en eft befiin M'en pajjir bien trois jours durant! PAR. Voire da ? Quoy ? trois jours durant? Auife^bienquelle entreprifè. , FED. Kefolutioneneflprifè. PAR. 'Bon Dieu la maladie étrange! Var amourfi faire >n tel change Des hommes, qu'on ne les connoyent Vourtels que deuaneils ejloyent. Nul jamais ne fut moins y otage, Moins lourdaut, plus posé, plusfàge,i Queluy. Mais qui eft ceftuy*cy Quifimble yenir droit icy. A4 c'eft lecornifleur "Haton Qui mené du Soldat le don Cettejeunefillette.O dieux Le beau cor/âge !o les beauxyeux ! Me yoyci trefinal acoutré Auecques mon hideux chaftré. Sa taille, fôn maintien,fa face, Celles de Taïs mefineefface. COMEDIE. ACTE II. SCENE II. N A T O N, Ecornifleur, PARMENON. "> N A T O N. Bon dieu qu'yn homme deuance V» autre homme ! la difèrance Qjiïly a d'yn homme entandu A ynfat I Cecy m'efl yenu Un lefprit à propos de luy Que iayrencontrécejourduy, Qui efl de qualité tout yne Comme moy, de mefmefortune Et pareille condition: Qui auJSi lafùccejsion, Que fis parents luy ont laijpe, Ainfique moy a fiicajpe. Leyoyantcrajpux ord 0file Maigre hideux chagrin 0 pale, chargé de haillons 0 grand âge. Que y eutdire cetéquipage, ( Luy dy- ie ) Vour ejire détruit De mon bien oùfuis- ie réduit* Mes conoifjàns me deconoifjènt Et mes plusgrans amis me lejjènt. le le méprifè 0 rienfay conte Au pris de moy. N'as-tu point honte (luy dy-ie) fayneant que tu es* Eft-ce tout cela que tufais! As-tufortunefirtbourfe O i7© L'EVNV QJT E. Qujntcyn'yanuûereffèmrfêf As-tu perdu enfèmUément Ton bien ty ton entandenunt? Ue yois-tu bien i Contemple moy Quifrisde mefinelieu que toy. Quelle cote tquelembompoint? Quel teint isi tefrisbien empointi Vay de tout eyfiie ritsy rien: Sans biens te n'ayfaute de bien. Uoy malheureux ! ny te ne puis Seruirdeplaifant, ny ne fin Tour endurer d'eflrebatu. Ha paume ignorant cuydes-tu Que te nefçaches d'autres rujês Hy d'autres moyens ilu t'abufès. De cette façon que tu dis. On en foulon yftr'ytdts: Uaisjay yne mode nouuttte Depiperie, de laquelle Je me yante d'eftre routeur Voyre lepremier inuenteur. il efi yngenre d'hommes fiers Qui, yeulent efire les premiers Un toute chofi, ty ne les font. Je lesfry : auec eux ils m'ont. Sans qu'ocafion ie leur donne Défi rire de maperfonne, Mais bien quand ils rient ie ry: JUfaifântbiendetebaî Q^uoy qu'ilsfacentieltsadmire. Quelquepropos qu'ilspuiffentdire, COMEDIE. s'ils le maintiennent, ie le loue: s'ils le nient,ie ne Cauou'i: le dy non,finonj'ay ouy: Buts ouy, filon ditouy. Brieffur moy'}'ay gagné ce point De trouuer toutfait bienapoint. Cet exercice mefrfit Me donnant merueiBeux profit. PAR. Vray dieu Habile hommc,quifait Ts'tnfoltninfinséparfait. NAT. Comme ces propos nous tenons lujques au marché nous ycnons, La où deçà delà épars M'abordèrent de toutes parts force routifJeurs,poiJp>niers, Bouchiers, patifiiers, cuifiniers, Qui tandis que j'auoydequoy Gagnoyent ajféZjtuecque moy, v Ht depuis qu'ay perdu mon bien Ont profitépar mon moyen. Lon me conuie, on mejalue, On s'ejouïfl de ma tenue. Quandce malheureux affamé Vit comme'}'eftoyeeftimé, Ltl'honeurquelonmeportoit, Et que mavie me.couftoit Si peu à gagner, il me prie Tant au il peut que ne luy dente Qujtapregne de moy à viure: le luy ay commandé mefuiure. Or comme des premiers auteurs Y iij I7r L ' E V N V Q^y ï , Desfrites,tous lesfrUateufs Des philofiphes de jadis, La doctrine cy lenomontpris: Aux miens ie y eu donner mon nom Aufii bien commefitvlaton, Qui nomma lesfiens vlatoniques: Les miens auront nom diatoniques Detiaton. maphilojôphie Se nomme l'ecorniflerie. PAR. Voye^quefaittoyfiueté, t\t le y'ture non acheté Qjtjl demene aux dépens d'autruy. N A T. mais quemusé-ie icy meshuy Qttjt Thaïs ie ne me décharge De cettefille,ey de la charge Cittjtyprifr de la conuier, Afin que l'ayons àJoupcr. mais deuant l'huys de la mai/ôn De thaïs ie yoy Varmenon Le yalet de nofire amoureux: 1/ ejl touttrifte ey marmiteux. tioftre cas ya bien : il fait froid Tour ces mignons en cet endroit. il faut que donne a ce yaut-rien Latroujp. PAR. Ces gentspenfèntbien Que pour ce prefrnt qu'ils luypjnt Tais toute à eux ils auront. N A T. Varmenon, ton amy ïiaton Tefalué: ey bien î quefait-on? PAR. ton efldéout. N A T.Iele yoy bien: mais en ce lieu ne yois-turien COMEDIE. I7Z tyjte tu foudrois ne "voir point ? P AJR. Toy. N A T. Quelque autre chofè encor ? P A K.Vourquoy? N A T . Vource que tu n'es point joyeux. PAR. Vourquoy nefèroy-ie ? N A T. Tanmieux. tAaisdy,quet'enfemble"iregarde Ce tendron. Hfl-elle mignardet PAR. Vraymentcerieflriendemauuais. N A T . Le grand dépit que ieluyfais! P A R . Qj£ilfè trompe. N A T.M<*« ce prefànt Uefèra-ilpasfortplaifànt "Et agréable aTaïs "i Dy.P A R. Tu diras maintenant cecy: Qupn nous a chafîé de leans. Hit, toutes chofes ont leur tams. N A T. le te tiendrayftx mois durant En repos, fans qu'ailles courant Vuis hautpuis bas maint ey maint tour, Sans que tu Treilles jufqu'aujour. Ne tefay-iepas bienheureux?. P A R.Q«iî moy dea ! N A T.Ie traitteainfî ceux (Quifont mes amis. P AR.TKfais bien. N A T . let'amufè, tu pourrais bien Auoirafatre ailleurs. P AR.Nenny. N A T . Donc ce plaiRr ne me deny: "Donnemoy entrée che^elle. P AR. V<t>4 pour l'amour de ta belle Que tu y menés maintenant Lon t'ouurira incominant. N A T . T'enuoyray-ie quelcun icyt PAR. laijjè couler ces deuxjours-cy: Toy à qui Ufortune dit, Y tuf V E V N V QJ" F, Q«u<0 maintenant le crédit V'ouunrl'huis de ton petitdoy, Alors te tepromêma'fiy Cent coups de piey doueras Que Ion neteïouurtrapas. N A T. Varmenon ne déplacepoint. Veyrejnais netaroti on point Mis au guetfiquelque nouuelle il oerrottpaJjerdeuersjtUe DeUpartdemonCapttainef PAR. oies beaux mots! qu'il a depeine A complaire à Monfieurjbn maifire. Mais ie nefiay que çepeutcfire, tout droit icy yenirie "Poy Lefilspoijhéde Monfieur : \oy, Comme efi-Uparty de Jfiréi Ce n tir pas pour néant: cariefié Qujl efioitaujourduy de garde: llhaftefinpas, ey regarde Cuetanttoutalentour defiy s'Uyerra point ie nefiéquoy. ACTE II. SCENE III. c H E R E A v , FrcrcdcFedri. PARMENON. CHEEEAV. T A S iemeur! la bette efiperdue, -Lf Et moy qui tay perdu de yuê: Quchercheray-ie ioùquefteray-ie? COMEDIE. 173 Mais à qui m'en enquefteray-ie? Quelle adrejp mefaut-il prendre? le nefçay : Si ioy-ie m'attendre Quelque part qu'elle puiffèaler Qujt'nefè peutlong temps celer, O la belle! 6 la belle face l Tour toutjamais'foUe ey j'éfkce De mon efprit toutesfemelles: Aupris, ce n'eftplus rien de celles BeautéZ^communes.V A R. voyle-cy QUf parle de Famour aufti: E» Voicy ~vn autre amoureux: Opauure "vieillard malheureux! S'ynefbù ceflui-cy commance D'entrer enFamoureufêdance, Tu diras que ceriejlque jeu Tout ce qu'en Foutre tu as y eu, Au pris de ce que cefera Quand ceftui-cy enragera. C H E R. E» dépit du yieillard yse Qui m a fi longtemps amusé, Ht de moy qui ay tant musé, lit dequoy m'y fuis abusé. Ho, Varmenon, ey Dieu tegard. PAR. QWauous, qui êtesfigaillard Bnfèmble ey melancolieux? Dois eftle yenir?C H E K.Cemaidieux, le nefçay ny doit ie m'enyien Vy quel chemin ceftque ietien: Tant mefuis oublié moy-mepne.. PAR. Comment cela, ieyousprifc H E. l'éme. L'EVNVQjrE, ' P A R. Ouy daï C H E. Varmenon, dedaht Maintenant ce que tufiaisfaire, Ht quel homme tues. Tu fiais Ce que tu m'as promis afiè^ Souuent. Tanfiulement chereau TrouueXjquelque chofi de beau Que tous aimie"\j E» telafaire Vous cognoiftre\ ce que puisfaire. Quand tefaifiyf bonne chère Tsans.ladépancedemonpere. PAR. TtbienfCU E. Celaefiauenu. Tay ce dequày tu m'es tenu rartapromefic.eyt'enfiuuien: Caria chofi mérite bien Que d'y employer tuf efforces Tous tes nerf ey toutes tes foret). Tafilleriefl comme nos/Sites, A qui, pour lesfaire gentilles, Tesmèresfiigneufisapregnent Comment il faut qu'eues s'estreignent Te corps, pourfimblerplus dougees Sous deuxépaults aualees. Celle qui a de l'embompoint ifigrofiterc,ey ne cefientpoint Oeluy réglerJà nourriture lu/qu'à tant que forçant nature Tafacentgrelle comme Vnjonc: On l'aime alors. PAR../* tienne donc? C H E. Sa face efl autre. PAR. Yoy ! C H E.So» teint Tfl naïf:fin corps non contreint iflmafifeyrefét.rAK.Quelâgti . . COMEDIE. 174 CHE. Defit^eanseynondauantage, PAR. C'cfldroitforlepointd'enrager. CHE. ilfaut que la faces ranger A mon youloiren quelque forte, Ou par prière ou de mainforte Oufins bruit, ie ne m'enfoucie Mais que j'en paffo mon enuie. ; P A R. De quel pats lafilleefl elle? CHE. Mafoyienefoay. PAR. DontefleUe? CHE. Kufiipeu. PAR.O» demeure telle? CHE.Lncore moins. PAR.O»l'auousyuè'f C H E. E» /» rue. PAR.O» l'auousperdue? Comment a c'efié? CHE. C'cfl dequoy le me debatois apar moy tlnyenant'.Ltienecroypas Qtftly aitfousle ciel ça bas Vnfèul homme entre touts les hommes A qui plus les fortunes bonnes Soyent contraires qu'elles me font. V AR.OJfeleft ce tort qu'elles yous font? CHE. Le malheur IV AK.Queyousalonfait? CHE. Demandes-tu ce qu'on m'a fait? Conoit-tupas Archidemi Qui efl lecoufin ey tamy De mon pere.V AR.Ie leconoy. CHE. Comme après elle ie yenoy En mon chemin ie le rencontre. PAR. Malapomt.CHE.Alamalencontrt Vluftofl Varmenon qui efl pire: E» dautreschofisilfautdire Malapoint.Znfixoufiptmoù L'EVNVQVE, le te jure Vnefeule fois cétKrchidemy ien'ay Vu, Sinon quand j'ufje moins youlu Ht quand j'en auoy moins afère. si'efi-ce pas Vne grand' mifere "Votre y ngrand defàftrepour moy? Quten dis-tu? P A R. Si eftfûr mafoy. C H H.Toutfiudamtanttoingqu'ilmaVu il acourt Vers moy tout ému, Htgeignant, les lettres pendantes, Youfté, mains enjambes tremblantes, Hohéchereau (dit-il) c'efttoy: sfais-tu que cefique te Vouloy? Dites .Demain eflla journée Qtsjtfiignation m'efi donnée. Ht bien quoyt Vais-enjôuuenir A ton père, afind'y Venir De matin pourplaider ma coup. Tandis que ce Vieillard me caufè Vne heurefipajp trefbien. le m'enquier su me veut puis rien. ffenny(dit-U)ie me retire. Tant que de l'œil l'ay pets conduire Deçaj'ay conduit cette garce, Qui a tournéVersnostreplace Al'inttant.PAK. le Veu qu'on m étrille Si ce n'eft celle me finefille Qttj\ cette Dame on a menée. CHZ.Puuapresamonarriuee Hn ce lieu s'efi éuanouïe. PAR. Mais quelle efioitjà compagnie"*. COMEDIE. i7S C H E. VEcornifleurauec yngueu. P A R. Cfeftla mefme-.plusien'en "peu. C H E. Tufanges ailleurs. PAR. Laijie^faire: lenefingequ^yossreafàire. ~ C H E. L4 conois-tu fou l'as-tu "vue* Dy. P A R. le la conoy : ie fay "vue: lefçay où c'ejl (ne s'enfaut rien) Quelle efl. C H E. Mais la conois-tu bien1 Mon Varmenon. P A R. le la conoy. CHE.Sçais-tuoàelleefiypartafoyf P AR.E//e a efté icy menée A Tais : on luy a donnée. C H E. 0 3 efl le donneurfipuifpmt Qjtjluyfait ynfîbeauprefànti PAR. c'4 e/re lefildat Tntfin, Q 3 efl en amours compagnon De Fedn. C H E. Lon baille a monflere Eorte partie ejy fort afàire. PAR. Maisfitufçauoisleprefànt O34» contraire il luy fafaifànt, Tu en dirois bien pis. C H E. Et quoy? P A R.vVn "vieilEunuque. C H E. Efl-ce,dy moy, Ce filain homme décrépit, Ains"vieillc,qu'hyeronluyyenditl PAR. C'e/î luy-me/me. C H E. kuecquefin don Lon chaffint le compagnon. Depuis quandprès de nous logée Tais f efl elle ramageei P A R . Vais ynpeu. C H E. 14 deconuenuël liyienel'ayencoresyuey iîy ieriayconoiffànce a elle, L'E VNVQjri» Mais yienca : eft-etteaufii bette Comme Ion dit? PAR. Ouyyruyment. C H E. nptoche t elle aucunement LanoftrefT A R.c'e/îautre matière. C H E. Vay, Tarmenonfa ma prière Quej'en aye la iomfpmce. PAR. tenferay toute diligence mettant peine de yous aider. Auousplus rien acomanderi C H E. O» yas-tuafleure ? P A R. au logis, Afin que te mine à Tais Tes efctaues,pour allerfere . La charge qu'ay de yofirefiere. C H E. O [Eunuque bien fortuné Quifera ce jourduy doné Tourfêruirencétemaifinl PAR- Et pourquoy celalc H E. La raifon? Tour autant qu'ily erra leans Cette bellefiûeen tout tams Sa compagne : il luy parlera: En mefine maifôn demourra: Souuent enfèmble mangeront. Tarfoisenfèmble coucheront. P A R. Mais qui cet heur yous doneroh? C H E. Cornent efi-ce que lonpourroit, Tarmenon? PAR. Vrené^jgentiment De ÎEunuque tacoutremtnt. C H E. L'acoutrement \puis quefèra-cei T AK.le yous meneray enfitplace. C H E. BK».P A K.ViJantqueluy yousfiré^. C H E. l'entan bien.? A R. La yousjouire\ C O M E D I E. "Des commodités toutes telles Qjfjyotts difte\maintenant celles Deceftui-cy. Vous mangereZ^ Auecelle :yousragereZ^ VaprochereZj la touchèrent Auprès d'elle yous couchercZ^. ilftant leans nouueau yenu, OÙfèreZJlu toutinconu, Doutant fereZjnieux yostrefait Que pas y ne d'elles nefçait Qmyouseftes.Vn autre point Quj y'ient encore mieux apoint, C'eft que yous aueZJeyïfage sans poil ny barbe : &• meftne l'âge Auquel aiZfment paJJereZ^ tour le châtréqueyous jourénCHE.C'ejî trefiien dit : ie ne yis onques Mieux conftiller. Sus allondonques Un la mai/on: que Ion m'agence, Ojtglon me mène en diligence. P A R. Ha que yow/e^Twwî l'eiîimoy Le dire parjeu. C H E. No» pasmoy. P A R. H* iefuis perdu ! qu'ay-iefaitl où mepouffeZfyous lias c'eftfait De moy ! Vous me youleZjgaiter. le yousjùplie d'arrefter. C KE. sus allons. V A K.Voui continue^. C H E. ilfaut. P A R. Ce conjêil mueZl Vous y aUeZjrop chaudement. CH E.Konfay point tfaifônfeulement. PAR. Mais pay grand peur que Ion aprcfle rj6 Ï/E V N V QJf E, À mes defbens toutelafette. Ah nousfaifbns yn méchantfàhl C H E. Quel méchant faitfèra-cefait, Silonmemeneenlamaifôn DeUdameiti'efi-ce raifôn Queie leur rande la pareille Maintenant, ey quej'apareiUe Vour les afiner des cauteles Ht des trouffes,aufi bien qu'elles, Qui nous afinent tous les jours, Ht de mille tourments a"amours Nous trauaillent mitre jeunefji, Qujfê pipe par leurfineffèî Soufriray-ie leurpiperiel Nonjeferay la tromperie: Ht ceux qui refçaurontleftit Diront tous quej'auray bienfait. PAR. Q^efl-cequececyi&iyouseJtes Kefôlu de lefaire,fîtes: Mais après, fîyous méprené^. Dumalàmoyneyousprenet:x Sur moy la faute de cecy Nejete^. C H E. Nonferay-ie aufi. P A R-Le youleT^yousiC H E.If le demande, le t'yforte eytele commande. PAR. (feftaffè\dit : il le faut faire: SuiuéÇ. C H E. Dieu conduife îaffaire, ACTE COMEDIE. •'77 ACTE III. SCENE I. TRASON, Soldat. PARMENON. TRASON. T NATON. AIS donques biengrandemeni M'en remercie! N A T. Treshumblement, T R A. Dis-tu!en eftetle bien aife! H AT.Non pas tant que le don luyplaifi Tour le don,que pour le doneur, Lfiantfie're d'yn telhoneur. T A R. Or tenék^youi icy tous-prefist Tuis quej'ayfét tous mes aprefis, Afin que fous reprene icy Quand il fera temps. Mais Yolcy Le Bnt«e. T R A. Die» m'afait la grâce Qu?en quelque afitire que te face, Ton me loue e*r m'enfait ongrt. N A T. l'y prangarde : mais ileft W . T R A. Le Roy mefine ordinerement Me remerciait grandement'. Le mefine aux autres nefaifiiti Q«py que iefiffè il luy plaijoit. N AT. Celuyquialheur&l'adrejji Qujyousaue\jamêsneleJJè Terdre yn honeur3ey bienfouuent s'atribuè'auecqueduyent Tar bien dire, yoire celuy QtSon deuroitaulabeurd'autruy. T R A.C'eficela.ti AT.Honquesle Koyyout iftimoit tantpardejjus tous, L ' ï T N V QJT E Htyous aimott commefincuL T R A. Ouy. N A T. Votre. T R. A. Voire à moyfeul Sefioitde toutes/es bandes Htfisdeffeins. N A T. Meneusesgrandes ! TRA. Quelquefoiss'détoitLt/Se D'eflre des hommes emprefic, Oufiparfoisûfi foutait "Des afaires, çr-jè youloit Recréer, comme fi. Sçais-tu* MAT. Ventan bien, comme s'il euft u Grand Vouloir dehors defincœur De dégorger tout ce malheur. T R A< T«las tnuué:feula fi table Mefafoufecâr. N A T. O l admirable Ht gentil Roy ! T R A. Htfiétoit tort à part, ey ne fréquentait Qtu bien peu d'hommes. N A. Mais pas >», Huis qu'ilfirandoitfî commun A yous. T R A. Tout chacun m'en portait Hnuie,ey de moy detraâoit Un derrtere,ey n'enfoifiy cas: tZarilsparloyentdcmoytoutbas Mifirablement enuieux. Toutefois vn audacieux, Qjti ut la charge ty la conduite Des ttefans, ynjourm'irrite Me youlant brauer : le bty dy, Ce qui tefait ainfi hardy Htfierenuers yn chef de bandes, Hft-ce qu'aux bettes tu commandes? N A T. Que yoila bien eyfigement COMEDIE.' iy% Varié ayouslo Dieu comment Vousauiés égorgé ce fit! Queyousdit-il? TKA.Vasynfeulmot. N A T. Qifeufl-il dit? P A R . o / e miferMe If méchant ! ey l'autre exécrable ! ^ T R A. Q«ojy ?maton,Situfçauoisbien Comme acoutray le whodien Un y n banquet i tefay-ie difi N A T. Vous ne me taué\jamaU dit, le yous pri'conté^moy lefait. Millefois ce conte tî m'afait. T R A. Cejeune \\Jiodien icy Dé qui ie parle, ey moy aufi ridions enfèmble en "V» banquet, l'auoy la garce : ey ce muguet Auec elle a jouer commence, JLtà megaudir. Magot penfè (Luydi-ie)auoirtrouué bourrée. P A R. T» as dit yray tefie pelée. N A. H<*fJ4 he. T R A. Qt£efl-ce. N A. Vêla dit Le mieux du monde. Vauous dit Kinfdeyoflreinuention, ' Oubienfc'eflynyieilditorii T R A. L'as-tu ouy dires N A T. Souuent. Tout partout. T R A« 1/ efl mien pourtant. N A T. Que ta parole cuijôit bien A cejeune homme Kodien. PAR. pic» fc maudie. N A T. Qj£a til difi T R A. Kien,mais fùrtheure ils'éperdit. Tout chacunfèmouroit de rire, ssrief mecreignoit,ieUpuis dire. x Z if L'EVNVQJfî» N A. ils n'astoyentpas tort.'î R, A.UaisJhola: Me doy-ie excujèr de cela Que loisfôupçone de moy tym cettefillettej'aimoy? N A T. Rien moins : maisjèroit tout le bon lie luy acroistre lefiupcon. T R A. ztpourquoyfA A.Vous le demandé^, PtfiaueXj Si yous entandéZ^ Que fin Pedri elle dépefihe Quand fis louanges ekeprtfibe, Legrand martel qu'elleyous donnet T R. A. le lefinsey menpafiionne. N A T. Pour bien empefiber tout cecy Lefiul remède eft cefiui-cy: Quand Pedri elle nommera, Aomme'^JPanfile:pJledira, Si cefipedri lejje\le entrer, QuePanfileytene chanter Ce direZyous : si elle dit, Que Pedri efl beau, toutfibit Dites aufii, Panfile eftbeae: JSriefi rende^la luy toute telle Comme elle yous la baillera: Repiqué^ qui yous piquera. T R. A. s'elle m'tmoitd'afieélion Cecy mefirmroit Aaton. MAT. Puis que yos dons elle aime tant Etqu'encores eue en atand, (N en doute^point) elle yous ême: EtUpoum\facher de même nien aisément s'elle yousfâche: COMEDIE. Elle creindnt qu'y ne autre arache De yousfinprofit ordinere ^ Sit<ousla quitie^de colère. T R A. Ceft bien dit àtoy.ey yraymem le n'y penfbis aucunement. NAT.Hd Mon/leur, il yous plaijl a dire Que n'y penjîe^pas : c'eftpour rire: Quandtantjôitpeuypen/irie^ Combien mieux yous le trouuerieX^. ACTE III. S C E N E II. TAIS. TRASON. PARMENON. NATON. PITE, Chambrière. TAIS. 'OyoytoM maintenant icy La yoix de Trajon. leyoicy: Dieuyousgarde mon amy doisx. T R A. M4 douce Tais, ey à yous, Mon cœur mon tout i sien, quefait-onï Ne m'aimé^-yous pas de ce dont P A. Comme ette jouégentiment*, oie gentil commencement Quelle montre afin arriuee! T R A. Dieu (oit loué que l'ay trouute Digne de yous comme yous d'elle, K A T. Alon : Ujouper nous apeUe: CtujtttendeZ^yous'î PAR. Qui ne diroit Qujngendréd'yn homme il(èroitï Z iij I ijy L'E V N V QV E, La faim luy aguifi les dents. T R A. le n'ay que tarder il efi temps. PAR. hfteurc te taco&eray, Etbonne mine ieferay CommefiVcnoy définir. Madame youlieT^Vous partiri ift-ce pour aler quelque parti T A. Arf Varmenon, ey Dieu te gard: Tu as bienfait : te m'en aloy. P AR. O» ?TA. LeVois-tupas?? A R. Jeleyoy, Et m'en deplaifl. Quand yous youdre"^ Lesprefints de Vedryfintprefis. T R A. Que tardons-nous ipanons dicy. PAR. VermcfeZmoy ieVous enpry, Vourueu que point ne yous deplaifi, Quepuijji lafaire bien aifi D'yn don qùay a luy prejènter, ' Etqueicpuijjèuty conter Ce quej'ay charge de luy dire. T R A. Quelque beau don : mais qu'il n'empire Leprefentqueieluyayfait. P A R. La yuë en decouure le fait. Holà : faites dehors yenir Ceux la quej'auoy fait tenir Touspreftsà marcher. Vien icy Toy, Vien plus auant.Cette-çy Efi dufinfons d'Ethiopie. TKA.La precieufi mercerie. LnVoila pourtrois fanes.M A.Encor Scroit-ce trop, p A R. 0« es tu Dor? Viença. Vo&re Eunuqueyoicy. COMEDIE^ l3o Q«f Yousfèmble de ceflui-cy? K'til Yn gracieux Yifage? bji-til droitf efl-til de bon âge? T A. le puiffè yiure, il eft honeffe. PAR. Naton tu en hoches la tefie: Yatil icy que redire? Yous Trafin qu'en Youle\Yous dire? C'eftle louer que de s'en taire. Or efjàyés ce qu'Usait faire Un ce qui efi de la nature De l'adrefft, literature, Hjcrtmejuite, & la mufique: A toutes chofes il s'aplique Au/quelles doit élire adoné •Vnjeune enfant noblementné. T R A. Quj rabttluy en donneroit, • VourYnefiUeilpajproit. P A R. Le donneur de ces dons yous mande, Que pourluyfeulil ne demande. Queyousyiuie^,ny que pour luy YousfermieXJa porte a nulluy: Kyfèsfaidarmes il ne chante, Hyfis balafres il ne Yante, ; sAyempefcnementneYousmét Arien,ainft qu'Yn autrefét. Ht luy fûfit s'on le reçoit, MatiqueYostreyouloiryfbit, AyostWeloftràyostreaijiy Vourueu que point ne Yous deplaifè. T R A. 1/ eft bien aisé à cxmoifhe Que ce galantfert quelque mettre Z ïtij L ' I Y N V Q^V I , Ojùnapat grandement dequoy. N A T. Hul aufii qui arott dequoy Enpouuoir Vn autre acheter, Ses meurs nepourroitjùporter. FAR. Tay toy : de tous les malheureux le te tien le plus malheureux, Quias mis en tafantafie Gagnertamalheureufiyie Ajfagorner cet homme cy: Tu pourvois (ietéttuneainfî) Tant tu as le yentreafamé, Atrauers ynfeu allumé Aller q'rir de tahaue main Dequoy paiftre tagloutefaim. T R A. liaisaUons~nouslTA.Vremierceattsllme faut mener tous ces gents, Ef commander par yn moyen Ce qu'on fera-.puisie m'en yien. T R A. le m'en iray toujours douant: Toy atten-la. P A R. 1/ riefifiant A >» colonel, qu'on le yoye Auecs'amieparla yoye. T R A. il faut te le trancher tout net: Sçau-tuitelmaifhretelyalet. N A T. Ha ha ha he. T R. Qj£as-tu a riret N A T. D» bon mot que yené^de dire: Xf m'efl reuenuen teffrtt Ce qu'au Kodien auie\dit. nuis Tais fin. T R A. va,cour douant: Quetrouuions toutpreftaniuant. N A T. soit. T A. Fiée ayefiin de cecy: COMEDH. Si tantoft Cremet yient icy Toutpremier pry-le qu'il demeure, Ou qWil reuienneàyne autre heure, Ou s'il ne peut, mene-leàmoy. PI. Bien. T A.l'ay encorie ne fiay quoy Sur la langue : holaque Ionface Bon traittement a cette garce'. Ojfonji tienne alhoftet,fçauous? T R A. Aion donques. T A.Suyue^moy y oui. ACTE III. CREMET. iXl SCENE III. PITE. "XTBjtyment plus ty plut j'y repanfe V ily a quelque grand' méchante Que cette Tais cy me braffe: Btfaperceu bienfifiuace Tour me tirer dans fa cordeUe, Deflors que ieyindeuers elle Afin infiance bienfort grande. Qjtelcun peut eflre me demande Ojtelafaire auions elle ey moy: Dutoutienelaconoifjby. liais quand iefit enfa mai fin Trouuafiudain ocafion De me retenir, ey défait Dit me youloir toucher d'yn fait Qui efloit degrande importance. Deflors fentray en défiance Que ce n'efioyent quefeinte eyrufi t 1 ' E V N V Q^y B, Toutes les façons dont elleyfi. MÏÏefified auprès de moy : Mllefidonne toute à moy: Son œil,fi langue riont repos: If court de propos en propos. If quand plusfimbloitrefroidie S'echape ainfîn à letourdie. Combien ily a qu'efioyent morts Mes père çr mère, le dy lors, Qufily auoita/fe^Jongtams. Htfricriauoypasaux chants 1res de sugne quelque héritage, Ht me demande dauantage Combien loin de la mer il efi. le croy moy, que mon lieu luy pleft, Ht qu'elle efbere fermement Me l'arracher, finalement . Mnuiron quel temsfut perdue Lapetitefieurquej'ay ue, If qui ejloit auecques elle If que c'efi qu'elle auoitfîtr elle Quand fi perdit: Qui pourroit efire Qui la finit bien reconôifrre. Vourquoy efi-ce qu'elle demande Cecy,frnon qu'elle pretande , Sefaire auouër lafieur me fine Quifiperdifi l'audace extre/me! Si elle yit, elle efi fur l'âge Vefiicfians (y non dauantage, If ie conoy bien que Tais Lfiplusyieillequeiènejûie. COMEDIE. îtx Or cÏÏ me mande me priant Que j'y "vienne à bon épiant: Ou que le point elle me die, Ou que plus elle ne m'ennuies Carielejureeyletiendnty Qujt la troipejme n'y viendray. Kola ho. VIT. Qui efilà fC R E. le fuis Cremet. VIT. levavous ouurir l'huis. C R E. C'efi quelque embujche qu'on me drejji: Y ne s'en faut rien. VIT. Ma maiflreffe Vous prioitfortTenir céans Demain matin. C R E. le Vasauxchams. F I T . Po«rdieu,faites-luy ceplaifir. ' C R E. le ne puis. PI T. Ouf le loipr Le "vous permet, faites fijour Céansjufques afinretour. C R E . Rie»moins.VIT.V.tpourquoynonCremefl CRE. c'efttrops'enquérir: au gibet. F I T . Lf-Urefilu ? s'il Vousjileft Au moins atte^jujque où elle efi. CRE. Soit. VIT.Va toft Dorie, ey le mené Droit au logis du Capuene. ACTE III. S C E N E •IIII. A N T I F o N, louuenccau.- Ycr à virénous épions Vne brigade de garçons, Qui primmes enfemble complot Defaire aujourauy'Vnécot. H t' E V N V QV E, A chereau la charge en donâmes: Dutems & du lieu acordâmes: L'heure pajp, au lieu que dit eft 1/ n'y a rien quifait depreft, Ht l'homme nefe trouuepoint, Ce qui nous "vient tre/rnalapoint. le nefçay qu'en dire, ey nefçay Que j'en doydeuinerawvray. Les autres m'ont enuoyé "voir OÙilefl: Source ilfaut fçauoir s'ileftpointçhe\luy. Mats qui eft-ce Qujfirt de cherrais i Voy, teft-ce Ou non fc'eftluy mefineenperjonne. Quelabit f quellefaçon d'nommef Que diable eft-ce : ie m'en étonne Jet ne m'en puis trop étonner, Ny nefçauroy qu'en deuiner. le y eu me tenant loin, d'icy Luenterque feft tout cecy. ACTE III. CHEREAV. E SCENE V. ANTIFON. N ce lieu n'y a ttlper/ônne? le n'y "voy rien» Deçà perjbnnt Ne mefùit-il ipas "vn du monde. Lajoye dont mon cœur abonde, Ht dont ie creuejè peut elle DégorgeriO dieu telle efttelle Que maintenant) endureroy , COMEDIE. Qupnmetuafl, (y'fenfèroy Tort content,creignant que mayie Gafle de quelque fâcherie Ce plaifr deuant que ie meure. Quy quelcunnefùruient afleure Quifait turieux enquêtant, Qui après moy yienne courant, Qui m'importune £> qui me prejjè De luy conter cette alegrefjè, Qui mefait perdre contenance: où ie tire, doùie m'élance, Qùj'ay pris cetacoutrement, Que ie cherche : finalement Sitefuis fage ou horsdu fins? A N T. le ya Face-fier, il efl tems: Ety eu luyfaire ce plaifîr Dont ie yoy qu'il a tel dejîr. chereau, qu'as-tu afimillerl Qui tafait ainfîn abitteri Dontes-tu figaytqueyeux-tu? Zs-tufàge ? cejl aJpZju: Variefans tant me regarder. C H E. Amy, dieu te yeulegarder. O l'heureux jour : homme jamis Ne yint plusapoint que tu m'es. A N T. Conee moy que c'eflie f en prie. C H E. Eowtfe moy ie t'enfùplie. Ne conois-tupasla maiftrejfè De mon frère ? A N T. Quoy, Tais ? efi-ceï C H E.L4 me/me. A N TXenfcauoy le nom. C H E. On luy a donniyn beau don tfj L'E V N T Q J T E , Cejourduy <tvne jeune fille: Sçais-tu s'elle efi belle eygentille? llnefautqueietelayante Antifon : Celuy qui me hante Comme tu fais ne ta doutant. si ie fuis juge competant D'y ne beauté, lefisf ru v Auyifpourçette-cy.ANT.Dis-tu? CHE. Aufiitoft que tu layerras le m'ajfùre que tu diras QrieUe efi entre les belles belle: A quoy tant de langage d'elle! l'enfuis deuenu amoureux, Voyre amoureux le plus heureux Qui fit onq l'amour a quelcune Adefir. De bonne fortune En noflre maifon m'atendoh L'Eunuque que monfrèreauoit Uaguiere à Tais acheté, Et qui pour lorsriauoit efté Menéencores deuant elle. A Varmenon ie me décelé: Le bon yaletpourmon bien joigne: Me donneyn confiaquej'empoigne: ANT. Quelefiil?cH E. Vourpluftoftl'entandre Hcmedy mot : c'efloit deprandre Son abit, afin que me face Mener ey donner en fa place. ANT. EnlieudeÎEunuqueiCWE.Quyda. A N T. A quellefintendoit cela? CHE. Demandes-tu?Afin quepuffè COMEDIE. 184 Tayoireytouyr'.eyquefujjè, Mon Antifin l'heur ey le bien, D'efîre auec celle qtfaimoy bien, iftoit-cepeu d'ocafion? H'auoy-iepas bonne rai/on? ; A la dame iefùis donné'. Me reçoit :Jôudainm'a mené cheZjlle auecques yoye grande: Cettefilleelle recommande. A N T. A qui ? à toy ?C H E. A moy.K N T.Ytêment Telle efloit affèZfèurement, CHE. Deftnctquepas yn homme n'aille OÙ ellejèra: me la baille A garder : enfimble m'enjoint Qujie ne m'en écarte point; 2riefaucartierleplusfigret ', Seule auec moyfèul on la met. Moy d'yne modefiefaçon Taifjoy la yue. A N T. Ofauxgarçon! C H E. le yafiupet dehors ( ait elle) Toutes les autres auec elle Telle mené. Quelques badines De chambericres bien peu fines Très la petite demeurèrent. Incontinent elles drefferent Vn bain, & moy de les hafier Tour lesfaire diligenter. Tandis que le tout on aprefle Tafilleen la chambre s'arrefle . A confiderer yn tableau, OÙfut dépeint ynfét tre/beau. L ' E V N V Q^V 1, Comme Ion dit que Jupiter Autems jadisfitdégoûter \ne pluye d'or au giron De Danés. Ht moy enuiron A le confiderer aufii, Trenant grand plaifir en ceci, Tarée ou yn tel jeu queficeluy Lequel iejouoy cejourduy, Anoitjadis efiéjoué Taryn dieu mefine,qui mué Trift bien ttyn homme la figure, Voyre entra par la couuerture Dans ynegoutiere à cachette Tour abufèr yne fillette. Mats quel Dieu ï ce Dieu Koy des Dieux Qui des plus hauts temples des deux Hoche le plus orgueilleux fefie D'ynfiul éclat défi tempefie. Que moyfimple homme ne lefiffe! Honnon'tenefitspasfinke Que ne tayefait bien apoint, Htfiie ne m'enrepen point. Comme ces chofis ie repenfi On a déjàfet diligence D'aprefierlebain. OnapeUe Tour s'aller bagner lapuceBe; iMey yx : eBes'efibagnee: Lnla chambre eBe eftretournee: TJUS la couchent dans yn lit. Vattan qu'on m employé :On me du, Hola Dorpranceplumad-cy, Tj cette COMEDIE. ï8y Lt cettefilleeuente ainfi Cependant que nous baguerons: Huis quand hors du bain nous ferons T« te bagnerasfi tu yeux: le h pran tout tnfte ey piteux. A N T. Quej'uJJè youlu yoir taface affrontée, ey de quelle grâce lenant'ce plumaûtuluyfh 'M DuYent, grand afneque tu es. CHE. A peine mefia dit cela Qtfenfemble toutes les Yela Sejetter dehors : elles y ont Au bain : yn grand bruit ellesfont, Comme Ion f etfitofl qu'onfent La maiflrejfe ouïe maifire abfintï J Ce pendant y'endor la mignarde: Vuis ieguigne ainfinry pran garde A trauers leplumail trefbienr Si tout autour tout eftoit bien, le yoy qu'ajbuhét toutJe porte, -. Ht moy de Yerrouiller la porte. A N. Vu is quoyiC H L.Qupyfat ?A N.Ie le confeffe. CHE. Voulontiers que perdre ielejjè EH ma bouillants affection Y neficourteocafion, Qui lors à moyfèprefcntoit, y ne ocafion qui eftoit De moy aufitpeu efperee Quelle eftoit bien fort defiree. Yrêment j'cujje efté yrayement i Aa L ' I V N Y Q^V E. Celuy quej'éteyfetntement. A N T. En bonnefoy tu dû yray : met A quand ejl-ce que tu remis Le banquet d'hyer f C H E. l/ eftpreft. ANT. Tuyauxtrop-.oùeft-cequec'efti cheZ^ous ï C H E. tion,c'eft en £* maijôn HeDifque. AHT.Ceft bien loin :faifôn Donc diligence départir Virement, vatoyreuefHr* C H E. le ne Ray ou c'eft que te puis changer d'abit, par ce quefuis nanny de che\nous. D'm endroit, le creinfort que monfiereyfoit: D'ailleurs, que mon f ère leant Soit déjà de retour des chams. ANT. klons che\nouspour leplusprès. C HZ. Tu dis bien. Alon,fùfl-ce exprès tour entre nous deux auifir Comme c'eft quej'en doy y fer, i Afin que puifjèduoirl'aijânce D'enrecuetttirlajouiffànce Dorénavant à mon plaifir. ANT. Soit,puis qu'en avons leloifir. ACTE IIII. SCENE I. DOKli ce qu'ay puyoir CSaE, maidieux.à troigne, tlpourroity avoir COMEDIE. . éejourduydelabrouillerie: l'ay peurqu'ilfacefâcherie ATats, ou qu'Une fourrage s'ilentretnefois enfirage. Car Madame, après qu'eue fies La "penue là de Creme't Ce jeune homme qui efl lefrère Dr cettefille,elle "vafère Kequefteà noflre Capitene Velefèreentrer. Tille apene Auoitacheuépt demande Qttfi.fi met en colère grande, Ltfiri ofi luy dénier. lUe toufiours de le prier Inftamment que l'homme il comte, Ce qu'ellefaifiit pour l'em'te Qt£fUeauoit de le retenir. Carafteure là de tenir Vropos dejàfieur, &• luy dire Les chofis comme elle defîre Pourlaluyferereconoiftre, Le tenu ny le lieu n'y peut eftre. il le conuie à grand regret: il y demeure tellefimet Auequesluyàdeuifin Itlors Monfieurdes'auifir D'aler mettre enfafantéfie, Que pour luy donner jaloufie Cet homme elle auoit apofté: Ltpour ce il luy prend Voulonté A4 if \ iSV L ' E V N V Q^V E, Deluyfoiredépit aufii. Ho garçon,foytenir icy (Vit-il) Vanfile a nous kbatre. JÛle au contrerefe debatre: Hehny non : elle en tn banquttt Lefoldat tance : elle enfigret ofte/on or gy me le baille, Afinque l'emporte gy m'en aille. c'eftjignequelle enfôrtira. Tout le plufiofi qu'elle pourra. '* ACTE IIII. S C E N E II. F E D R I. pour aler aux chams, C Heminant Comme lonfet, quand Ion a dans Vejprit quelque ennuy, ie commance A par moy ajonger, gy panjè Vuis tne gy puis tne autre chojè, Quelque affiére que iepropofe Vrenant toutes chofis au pis. '. A quoy tant de propos i tandis Que ierepenjoy tout cela Sans m'en auijèr me vêla O'uttelamaifionauancé. ' l'auoy de)a bien loin pafié Quand m'enaperceu. Jereuien: Ltneme portantguiere bien, Warreftay quand iefiu douant COMEDIE. Noftremaifon-.Etlkrêuant Commancay depenferainfl A par moy, Que ces deux jours ci il me failleicyfejourner Seul puis elle, ey neretournert Et bien pour cela que fera-ce f Kien. Quoy rien f N'ayant pas la grâce De la toucher, ien'aray point Non pas l'heur de la yoiriVnpoint llya-.flne puisauoir Congiéde la toucher, la yoir , , Ne me fera pas défendu. ... Qui airrieô qu'il efl éperdu! Kdonques de fét apansé Nojhre bordage ayrepaflé. Mats qu'eft-ce à dire qu'ainfiVite Sort d'effroycreintiueey dépite ï 187 # ACTE IIIL SCENE III. PITE. FEDRI. P I T E. DOME. "^ . .^ ..,. • , • ; V . ", . . . .,.-, . . \ -,. ' Oy malheureufe ioùtrouueray-ie M • Le poltron ? où le chercheray-ie Le méchant ? L'audace auoir u Vour telforfait i F E D. lefinsperdu! l'ay peur de quelque malheurté. PI. Qujplus efl ( la méchanceté!) Lafilleayant déshonorée A a iif • \ L ' Ï V N V C^V E, Toute fà robe a defiiree: C'eft pitié ! puis le malheureux Va tirée par les cheueux, F E. Ham. PI. s'afteure le rencontroy Les yeux ie luy arracheroy De mes ongles hors de la tefte. FE. Quelque cas a troubléla feftt De céans durant mon abfancex Tour le mieux ilfaut que m nuance De luy demander. Qj£eft-ce-ci f Oit cours-tu\ qui tehafteainfi* Qui cherches-tu, Vite ? dy-moy. PI. Ha Tedri, qui ie cherche, moyl Alc\oit digne Tous en ettes, Et Tos beaux prefnts que nousfettes, F E.QtSyatillvi. Tet-ill'étonnéî Cet Eunuque qu'aue\donné Wrêment a fit >» beau ménage; il a ofté lepucelage AlafiUequemamaitreffè Auoit uédujoldat. F E, Qujeft-ce QUJ tu contes fT I. C'eftfét de moyl F E. Tu esyure. PI. Autant comme moy Lepuiffènt eftre tous ceux-là Qui me défirent mal. D O. H0/4 MaTiteieJùistnémoy D'Tntelmonflre : corne-le moy. TE. Tu as perdu l'entandemcnt: Qt£eft-ce que tu nous dis ï Comment L'Eunuque aroit-flfetcela 1 COMEDIE. VI. lenefcéquelefifeluy-la Qui afit te fit, mis f'effet Vrouue *Jfe\que c'eft qu'il A fit. Lafillepleure, &• dire n'ofe Si yous luy demandéKAa chofè: L'homme de bien ne compare fi Un nulle part: ejr qui pis efi. Las moy malheureufè ! te crein S'en allant qu'il ait fait fa main. V JL.lene croy que ce brehaigné Se/dit bienfort loin éloigne. Vofiible efi-il en la mat/on tXetourné che\nous. PI. Voye^mon Vourdieu s'ily efi. fXL.llfautyoir: Soudain te leferayfiauoir. VI. lefuis perdue ibelas niamie As-tu ,amês "V« de ta yte Vn ailefiabominable! D O. leriouy'ytmêscaifemblable. V l.l'auoy bien ouy dire d'eux Qjtil efioient bienfort amoureux Des femmes,finsautre yertu: S'il m enfût alorsfiuuenu, le l'euffienferméalecart. Lrefbien dans y ne chambre apart, ït ne luy eujjè abandonnée Vourla nous rendre ytlenee. A4 iiij M L ' E V N V C\V E, ACTE IIII. SCENE IIII. FEDRI. P I T E. DORE. D O R I E. FEDRI. : tuf es le rettf: S OVienR méchant dehors malheureuxfuitif. D O R. He', pour dieu ! F E. oh, yoye<^fà trogne: il tord la gueule (y fi renfrogne. Qui t'afét retourner ici ? 2t qui t'a fét changer ainfi v'acoutrement?dy. Siiefujfi Tardétant foit peu, ie ne l'ufjè Trouué cearts. Tant il s'aloit Pien garnir de ce qu'ilfaloit Pour s'en fùyr. P l. AueT^yous l'homme le youspry î F E."Ne yois-tu pas comme? PI. O que c'efl bienfét ! D O RIE .Mes trejbkn. V 17-Ou efl-il ?F E. Le yois-tupas bien? PI. Que ie yoye. qui î F E. Cefiui-cy. P I. le ne/ce'qui eft cefiui-cy. Qui efi-ilï F-E. Luy me/me eflceluy Qjfpn y oui a menécejourduy. PI. Vasynedenoflremaifon N'a yu defisyeux ce mignon Vaujourduy cheT^nous, oPedri. F E. Nulle ne l'a yuîPI. le youspry Aue\yous pensé que cefût COMEDIE. Celuy qu'amenéIon nous ut. , F E. le fié que n'en auoy point d'autre. P l.Hacen'eflrienauprùdunoflre. il auoit bien y ne autre face, Wn autre port,y ne autre grâce. FF..lllefêmbloit,méscen'étoit Que pourcf qu'alors il portoit' Vnabitplus gaillard eycoint: Ht maintenant qu'il ne l'a point ilfimble tout hideux ainjii Pl.Holaie"vous pri: commefi ta tare efloit de peu: Celuy Quon nous a menéce jourduy Hftoit y n gentiljouuenceau Tri/que mignon yoire fi beau, Tedri, que yous ariés deftr T»e le yoir,y prenant plaifr. Ceflui-cy eftyieil,atbrané, ^ Kadoteux ,tané, basané. F E.Haml quelle farce lion meboute Un telpoint que iefùis en doute Moy-mefmcdecequej'ayfét, ri efâchant pasfiiel'ayfét. . •-. Hola,dy moya'ay-ie acheté? D O R. Ouy youîm'aue^acheté, P ï. Or commandés luy qu'il mè rande Tkeponce. F E. Vay luy la demande. Vl.Dy, as-tu elle d'aujourduy Chésnousl il dit non, ce n'eft luy. Mais bienyn autre y eflyenu l8p " >. ." ••••>• • L ' E Y N V Qjr E, Agédejette ans qu'on a y» Y venir assecVarmenon. FF_ Or ça premier, rtnmoyré^on De cette robe qu'as Vêtue: tty moy doit c'efique tu las mit Tu nefinesmot, Monstre dhommef Veux-tu dite,ou que te t'affimme? D O R.chereaueftvenu.F L.<JjtiYmonfiere? DOR. 0«y.FE.Q*<t*#DOR. aMporduy.ïEJIagoert? D O R. Maguere. F E. Auecqui a c'ettés DOR. A«rc vxrmenonfa esté. F E. Varauantle conoifjois-tu? D O R. Vy jamais te ne t-auoy vu, Vy qui c'était te n'assois onquts tutandu dire. F E. Comment doriques As-tufinqu'il estait mon frère? DOR. varmenonta dit. Vastrefrère M'a baillécetterobepenne. F E. lefrispris ! D O R. llaprùUnuenne, Ht puis ilsfinstaradeux enfèmble Aies dehors. P I. Que Vous enjèmble? Au moins ienefuis Pas yureffr. Au moins ie nefuis menterefic: Ht ce n'efifourbe controuueé Que lafiBe efl dépuceler. Cela eftafse^aueré. F E. Bette, tiens-tu pourajjuré Toutcequectbabointediti Le crois-tu? P l. Lr croy-ie a crédite La vue endecouure le fit. COMEDIE. I^O ï l.Marcheicy plus auant.ilfét lefàurd.Zncoresplus auant: tncoreyn petit plus auant: tàc'efiajp^. Holà tout-beaui Vymoyencoresfichereau \ "tu pris ta robe ? D O R. l/ me Paprife. F E. X>y moy s'il Pa mifè? D o R. il l'a mifè. F E. Ef ta ton amenéiey E» lieu detoyt D O R. ileflainft. F E. O bon Die». Quelle hardteffè? Qjtflle méchancetéd'homme ejl-ce? P l. Comment? encoryous ne croyés Lapreuue que yous envoyés: Que nont ayons eftégobées, Ht de toutesfaçons moquées? F E. c'eflgrand cas que tu crois auJSi Tout ce que nous dit ceftui-cy. lenejçaymoyqueiefèray, OufîcPaujourduy iepourray Tirer layerité de toy, Orfùs,di que non : repon moy. As-tu pas yu chereau monfrere? DOS.. Newry. E E. c'efl force de luyfire Du mal, autrement it yoy bien Qt£& ne me confèffèra rien. Suymoyitantoftuditouy, Tantoftquenon.CrPmoymerçy. DOK.VourVùu,Uonfieur,pardoné^moy, IE.ï,ntre,eyieyaparUràtoyp O VL.Haof.haof, L ' E V K V QJf E, F E. If nefié pat d'icy comment lefôrtiray honeflement: C'eftfét de moy, s'il faut qu'ici, Yaurien,tu me pipes ainfi. V\. Aufiiyré que ieYi, iefié Que Varmenon nous a drefié Cette troufp. D O RI. Y ne s'enfaut rien. • PI. Aujourduy ie trouueray bien Auphrauant que ie fômeille, La où luy rendre la pareille. Mais, Dorie, que doy-iefaire} D OR. Delafille} Pl.Ouy.doji-iem'etttaire, Ou bien doy- ie dire le cas} DO Kl.si tu m'en crois, tunefiés pas Ce que tufeés de tout cefét: Liy de ce que tEunuque afét, • Ky de lafilleyiolee: Cefaifantferas deulopee De toute cette hrouillerie, If n'en aras pointfâcherie, 2tfi tu te l'obligeras De ceplaifîr que luy feras: Itpourtouteschops dy-luy Comme Dor s'en cfl enfuï. j?l.Aufiiferay-ie.VOR.Voy-iela . Cremet qui retourne défia} , Taiss'enynendra toutafleurc. . PI. Ztpourquoy cela} DOR. Car defleure Quefuis partie d'aueç elle Commençoit entre eux la querelle. COMEDIE. P l.'Vorte cet or ; ie yafçauoir De luy ce qui peuty auoir. ACTE n u . CREMET. SCENE V. , PI TE. . CREMET. B kba. Ion me l'a baillé belle: il m'a donné dans la ceruelle Cebonyinquefayaualé: Sine mefentoy-ietroublé Tant qu'auoy le y entre a la table. ÏAats iertay euferme ny fiable Dy le pas ny Pefprit atout Depuis que payefié debout. VI. Cremet. c R E. Qui efl-cel aa là Vite, Voy yoy de combien ma petite Tu meflmblesplus belle afleure, Que tu n'eflots n'a pas y ne heure. VI. Vrayment tu esaufiplusgay. C R E. Ce commun dire efl plus queyray, Apres la panceyientladance. Tais efl elle, quand j'y panfi, Longtams deuant moy arriuee? VI. Quoy ? de fa s'en efl elle allet Dors de la mai/on du Soldat} C R E. Longtams a qu'y ntrefgrand débat v Varmy eux deux s'efl commancéi A qui mieux mieux ils ont tancé, rji L'É V M V <\V E, PI. Comment ne t'a elle dit rien Afin que UfrmiJJis* CRE. Ri«i, SWKM» qu'étant de/brtirprelle lit m'a faitfine de la telle. VLVoyl n'eftoit-ce ajje\de cela} CRE. Mais te n'entandôypas cela Que c'efl qu'elle"voulait entandre. te Soldat m'efi yenu apntndre Ce que n'entandoyptere bient lt dehors m'a chafé trefiien. Mais yoicy Taïs enperfone Qui s'en renient : ey ie m'étone Varoùceflque'x'aypupafjer E» yenant,pourla deuanfèr. ACTE IIII. SCENE VL TAIS. CREMET. PITE. TAIS. bien maintenant ORQttilie matant yiendra tout incontinant Vour meVoiler: maisqu'ilyyiene: lin y a chofè qui me tient Que ie ne luy yoifè arracher tes deuxyeuxjilla yient toucher riefufl-ce que du petit doy. Vendureray plus que ne doy Qejèsfùdé^es eyfitifis, COMEDIE. i$% Défis magnifiques yanttfès, Vouryeu que nefoit que langage: Hais s'il entreprend dauantage , De m outrager de quelque iniure, llfirabàtuielejure. , C R E. Longtamsa que te fuis icy Tais. T A. le t'atendois aufit, Mon amy Cremet. Scés-tu pas Que ces questions y debas Vour l'amour de toyJefontfaits! Et que le principal tu es A qui touche tout cefait lai C & E. A moyl y comment 1 Yoireda. T A. Car cependant que kpeine Afin que te rande y ramone Tapeur, ilm'afàluainfi Endurer tous ces troubles ci. CR.E.O& eft-ellerTA. che^moy.CKE.l\am.TA.Q«py! Ouyda,pour elle y pour toy Honorablement éleuee. C R. E. Que me dis-tu .'TA. chofè ajfùret. Et te te la done en pur don, Et ne t'en demandeguerdon, Hyneyeu qu'on mel'aprecie. C R E. O Taïs te. t'en remercie Autant que le prefintleyaut. T A.Uais Cremet preuoir il te faut Que douant que tu tayes ue De moy,ette nefoisperdue, car c'eft elle que le gendarme 1,'EVNVQ.VE, Vient pour m'ofter auec portdarme,. Va Pire, aporte de leans "La bo'éte & ce qui efldedans. Pour la reconoifjance d'elle. C R E. Le y ois tu Tais} PI. O» efl elle} T A. vans l'armoire. Va toftmujàrde. C R E. Le Soldat auec quelle efquadre il te Vient Voir. TA. Tu espoureux Ceflmble. C R E. Voire da poureux: Homme net efl moins que tefuit. T A. Auflinefaut-il. C R E. Une puis Que ie ne prenne quelque émoy De l'estime que fais de may. T A. penfe quel efl ton auerfàbre A qui tu Vas auoir afaire, Si tu ne dois pas le ranger. Tout premier il efl étranger: il a beaucoup moins de puijffànce, Ht beaucoup moins de conoifjance, Ht beaucoup moins d'amis icy Que tu n'as- C R E. Ufcétoutcccy. Mais c eflgrandfaute d'encourir Le mal qu'on peut léffèr courir, l'aime trop mieux que pourvoyons Qtfputragésdu toutnefoyons, Qtfaprcs auoir reçu l'offance Nous en pourchafions la Vanxance. Va t'en <y barre bien ton huis, ' le Va courir tant que iepuis A laplace,ou prendray renfort Pour COMEDIE. IJJ Vourgarder qu'on nous face tort, TA. Demeure. C R E. llfàutaler.T A. Demeure, . CRE.XaiJp-.iereuientoutafleure. . T A. Cremet il n'enfaut nullement: Tu n'as qu'à direfeulement. Quelle efltapeur, que tas perdue ' Vetite enfant, que tas conuë Maintenant : tes enfèignes montre. V l, Tenés. T A. Vran-les. si alencontre lly eut yfordeforceen rien, Tren-le a partie : entans-tubien? CKE. tort bien. T A. Surtout mon amy panfo De luy parler bien d'afforance. C R £. le /e y>eu. T A. Xeue ton manteau, le fois mal en point: ce grand y eau À qui dufocoursiedemande Atoutbejôtn qu'on le defande, ACTE IIII. SCENE VII. T RAS ON. NATON. S A N G A T. C R E M E T. TAIS. T R A S O N. O Y cet outrage (y cette iniure Sinotable,queie l'endure, Maton ! l'endureroy la mort Vluftofl que d'endurer ce tort. Sireau, Douas, simalion, M tb L'EVNVtXVI, Sniué^. il faut que lamaifin Tout premier ie frêne d'affût. N A T. Ceftra bienfait. T R A. P«» ilfaut Kauoirlafille.il AT.O le grandfait\ T R A. Ef qu'elle amande leforfait A mon gré. N A T. Le yaillant guerrierI T R A.C4K?/ auecton leuier, Donas, dedans ce bataillon: Marche deçà Simalion Et conduy notbre arriere-gardei Toy. sireau mené fauangardei Que chacun s'aprette au combat. OÙ efl le caporal Sangat, Htfinefquadre de yalets? S A N. Le yoicy. T R A. Poltron que Ut es, Venfis-tufaire gransfaidarnies De crstorchons en nosyacarmesi SAN. Quijnoy? lefiauoy la prouefji Du chef aufit la hardieffi Des filants, tyquecefaitcy ttefèbafjèroitpasainfi QjSun'y eufl dufàng répandu: Ne tay-iepas bien entandu? C'eflpourtorcherlefangdes coups Qjtf yous receure^ entreyous. T R A. Que nefint icy tous les autres? , SAN. Qupyygibet : oùfintUs les autres? le nefçaçhe que Santon Toutfini quigarde la maifin. X R A. Ceux-cyfius ta chargeferont: C O M ï DIE. (Quant à moy derrière cefront A U queue' te marcheray, Dou tefignd ie donneray. îiA.C'eflestrefige:comm'ila Rangé en bataille ceux-là} S'efl-ilplacé en fèur endroit? T R A. Vyrrus tout de me/me en yfiit. C R E. Vois-tu Tais que cefl qu'il fait? sXefèroit-cepas le mieuxfait De s'enfermer dans la mai/on? T A. Leyois-tu? ce n'efl qu'yn poltron, Combien qu'dfèmble homme de cœur A le yoir : n'aye point de peur. T R A. Qt£es tu d'auis quenousfacionsî N A T. vleufl à Dieu qu'icy nous tuf ions, Auparauant que de combatte, Desfondes, afin de les barre De loin, (y fins nous iecouurir. Vous les yerrieXjrntousfùïr. T R A. Mais ie Voy là Tais. N A T. kfieure Querialonsnous choquer.T R A. Demeure: L'homme qui e flacon &fige Doittentertoutautre pafjage Varauant que d'y fer deforce: Qujjcés-tufifins"qu'on laforce Ltt'fèratoutcequeVoudray! N A. O Diewx.' MonfieurVous dicles VMy. Que, cefl defçauoir ! Tous les coups Que. me rencontre auecques youi le m'enretourne plusfanant. isb ij **4 l'EVNVQJE, T R A. Taisfinspajfir plus auant Tout premier repon à cela: Te donnant cettefillelà. Ne dis-tu pas que tu finis Si bien que tu me donnerois A. moy toutfiul tous ces jours cy? T A. Que yeux-tu dire par cecy} T R A. Demandes-tu? deuant mes yeux Tu m'as mené cet amoureux. T A. Bie» : qu'en efi-il ? T R A. Italemblee Auecques luy t'es dérobée De moy. T A. llmeplaifiitainfi. T R A. llmeplaifide rauoiraufii Vanfile, ran-la de bon,gré: Sinon parforce ie l'auray, Car j'en ay jurémes grands Dieux: choifi lequel tu aimes mieux. C R E. Quelle te rande lapucelle, Ou bien que tu touches a elle, O de tous? N A. ah que dis-tu toys C R E. Qui tefaitt'adrejjer à moy? T R A. Quenela touche,elle efiantmienet Ct\V.Vendard,que cettefilleefitieneX • N A. Kegardebience que tuf es: Scés-tu à quel homme tu t'es Adrefiépour l'injurier? CRE. Ne te yeux-tu pas retireri Scés-tu que c'efiisi d'aujourduy Tureuiens pour nousfaire ennuy Un ce lieu-cy, ie tepromet COMEDIE. Qjtjl tefiuuiendrapourjamais De ce lieu dujour ey de moy. N A. Panure homme,quefi- ce que de toyt Tu mefais bien grande pitié, Quiyiensgagner l'inimitié DecetantVaillanthommecy. C R E. si tu ne déloges d'icy KujourduyterompraylatcHe. N A. Dis-tu? ie croy tufats la belle. T R A.Qufihomme es-tu?que Veux-tu toy? T'apartient-elle?dypourquoy\ C R E. T« lefàras. Premierie di Qj£flle efllibre, T R A. le croy qu'ouï ! C R E. Née en Athènes. T R A. Voire da ! C R E. Mafœur.T R A. Véfiontéque Voyla ! C R E. Orfoldat ie tefais entandre: Donne toy garde de méprandre Vfànt deforce enfin endroit. Tais ie fa d'icy tout-droit Deuers la nourrice Sofone, ,• Afin que l'amené ey luy done Ces merques de reconoiffànce. TRA. Mepourras-tu faire defance De toucher celle quiefimientt CRE. Jeluy de/an: Vous en fouuiene. N A. P.ntendé^-vousïilfàitlefin, Maisfiefl-ilpris en larcin. CRE. H'es-tu pas contant de cecyï TRA. Taïs dis-tu le mefineaufitt TA.Va t'en chercher qui te reponde. »b hj I9j L*E V N V Q^V É, T R A. Qutfaifins-nous plusiU Attendu monde. Alons-nousenyeyyousyerre<^ Quand moins conte y oui enfère*^ • Quelle ytendra yous requérir. 1KA.lepenjès-tu\z<A.leyeumourw s'tlneflainft. Le naturel Des femmes te conoypour tel: Aime-les, elles te boiront: Haï-les, elles t'aimeront. TK A.Tonauiseflbon.HAT.Toutafieure Kompré-iele camp} r R A. il efl heure: Quand bon tefimblera. N A T. Sangat Ainfî que doit tout bon fildat Qttonfè retire en la mai/on: Car maintenant il efifaîfôn D'auoirencoresjouuenance De la cuifîne rj? de laponce. s A N. T» nous dis de bonnes nouueues: l'auoyl'e/pritauxejcuelles Zt à lafiupe long tains a. N A T.T* yous trop.T R A.SuiueT^mcy deçà. ACTE V. SCENE I. TAIS, F I T E, TAIS. lcbame,yeux.mpointceJJèr De me yenir embrouilla/Jet De mots douteux! le lefiébien» Huis toufiudain ien'enfiérienj M C O M I D I E. lls'eneflfuïiiel'ayfçu Var ouïr dire : y ne Pay yu: len'yeflqy.Heyeux-tupas Me dire ouuertemeru le cas Tel qu'ilefll Lafille éplorce Auecfi robe defriree, Efl lafinsdire mot aux gens: L'Eunuque ayuidé de céans. Vourquoy} qu'atonfrut} di-le moy. Vl.Queyousdiré-iellafJcmoyl ils difent que ce nefutonques V» Eunuque. T A. Comment} qui donquesl FI. Que c'efloit chereau. T A. Quel chereau} FI. chereau ce jeunejouuenceau LefrèreàVedri.T A. Que dis-tu, VauJJèbefle ?P 1. Ctqu'enayfcu Vour toutyray. T A, Qttjtuoittilafaire Auecnous ?bu pour quel afaire L'aton amené} Vl.le ne fié: Sinon qu'il eufl eHé hleflé DetamourdeVanfile.TA.élaf le fris donquts perduel élas l Oquemalheurtufiiefris, fueflyray ce que tu me dis. C'efl donques ce que lafillea Tant à plorer ? P L le croy,cela. TA. Vfl-ce la (di carognemféte) La défonce que t'auoy frète In nienalant} PI. Qtéufp-iefrltï Ainfiqu'auiésditqu'dfuftfét, *b tû) \yC L'ïVNVQJE, A luyfiul on s'en eftfié. T A. AA méchante tu as baillé A garder la brebis au loup. Hous auons tandojfe a ce coup: l'en ay grand'honte .'p I. Quel homme effè Que ie yoy-là î Mot ma Mattrejjè: Tout ya trefhien zilejla nous. T A. O» ? PI. A main gauche, yoye^-yousl TA. le le yoy. PI. T-étes l'empoigner Si yous youlés bien hefôigner. T A. Bien,foie : que luy ferions-nous ? pi. Qtumyferoysdemandés-youst Vqye<[s'il vrefipas éhonté le youspri \T A. No». PI. O teffrontél ACTE V. SCENE II. CHEREAV. TAIS. PITE. CHEREAY. E T père ey mère d'Antifon De malheurfauten la maifin Toudeux, commep tout exprès On mêles auoit tenusprefls, hfinque iertypuflèentrer Sans y entrant les rencontrer Tourtitre yu d'eux. Cependant Qttjt la porte fuis atendant V» quidam de nu conoijfance COMEDIE. jpy Venait Vers moy : Moy te m'élance Aufit tofl comme ie l'ay V», Me coulant le mieux quej'ay pu Var y ne petite ruelle OÙ n'y auoit orne, &• d'icclle En yne autre encores, çypuis En yne autre tant que iejùis A toute peine icy yenu Sans que perfinne m'ait conu. Mais nef-ce pas Tais que celle Que ie yoy lai Si e(l, c'efl elle. Iejùis en doute que doy faire. Qttjferay-ttlQÙcnay-ie affaires face le pis qu'elle pourra, Sien lqu'ef-ce qu'elle me fera i TA. Alonàluy. Homme de bien Dordieu tegard. dy moy. Stbieh? xiet'enestupasenfuyi CHS. Orna bonne Maitrejje, ouy. T A. En es-tu bien aifiiCH E. Nenny. T A. Venjès-tu n'en eftre puny i C H E. Vardonnc^cette fuie faute'. Si j'enrefay jamais yne autre Tué^moy fans remifîion. T A.Creignois-tu tant ma rigueur 1CHE. Non. T A. Quoy donc} CHE. Cette-cy ie creignoy Quelle neyous caufaft de moy. T A. Qujtuois-tufàjt ? C H E. Vne chouftte T A. O ho yilain yne chouftte l Apeles-tu yne chouftte L* E V N V Qjr E, tfauoœgafëvnepuceUe De bonne part ? c H E. lepenfiy qu'elle Tuft nu compagne defirnice. PI. Voyre compagne defrruieel Qui me garde que te n'arrache • Défis chtueuxî Tarn Urnefâche Qttencores cegentilmoqueur Vienne degayetéde cœur liousgaudir. T A. Toilefuy tticy. PI. TJ quand UUfirvyeainfi In quoyferoy-ie oie mapart Condemnableenuers cependart, ruû que luy mepnefi confejjè Votre ejclaue,ty- vousfimaitrtffèî TA. Laijfintoutcecy.OChereau VousriaueKJaitny bien ny beaux Carencores quefujji digne Quon mefiftcette injure indigne, Toutefois celuy VousertieZ^ Qui moins lafaire me deuteZ^ Certes maintenant ie nefiay QttelauUcepqueieprendray Touchant lapue, tellement Vous maue\mis enbroudlement, Ktndant inutiles QT Vains Tous mes projets & mes dejpint: .Etnefiayplusquelmoyen prendre, Tournepouuoir auxfient la rendre Zn tel état que de rai fin • Comme) amis intention, COMïDli Afin quefilonmon defir le leurfijje y n entierplaifir. CHE. Maisraïs j'ay bonne efierance D'yne perdurable aliance Entre nous d'tcy en auant. De telle chofi bien fiuuant, Voyre d'yne mauuaife entrée Grande amitié s'eft engendrée. Que fiait onfiDieu "Veut cecyl T A. le lepran ey le yeux ainfi. CHE. ïeyous en prie : ey fi yousjure Que nayfait cecy par iniure, Maispar amour. TA.Çertenement Je lefiay : dont plus aisément ^~ Afleure ie Vous lepardonne: le nefuit ny defifélonne Vautre, ny d'efiritfilqur Que nefiache que yaut tamour. CHE. Mauditfiy-kdonques,fi mefine Déjà rats ie ne yous éme. VI. Uaitrejfi.ieyous auerty, il yousfera mauuais party, Gardei^yous en. C Ht. le n'ofiroy. VI. îenem'yfiroypas.rh.ray-toy. CHE. Or te me recommande a Vous, le méfie ey reméfus yous, Aydé^y moy ie yous enprie. }e le defire, ey yousfûplte Méprendre en yotrefàuuegardei Et te meurefiie retarde 19S L ' E V N V Q^V I , DeTepoufer. TA. Si Vofrrepcre. C H E. Comment ? Ce fi chofè tonte clere, il le fondra bun,pourueu qu'elle Soit Athénienne naturelle. TA. siyonleTfyn petit attendre Son père doit yenir/ê rendre Icymefme: il efl aiequérir Celle qn'cW eutpour la nourrir Etlaleter dis fin enfance, Et en celle reconoiffance Qui s'en doit faire maintenant Vous me fine youf/ere^Jtrefànt. C H E. le nebonge : qu'a moy ne tienne. TA. Yonle^yont qu'atendant qu'il'yterme Hous entrions, plufioft qu'enlaforte Mufîons icy datant la porte? CH E.Iene demande pas mieux.P l.Qt£efi-ce Que Voute^Jaire ma Uaitrefp, I e yousfûply ? T A. Pourqttoy cecy? VI. Le dcmande^Vous!cettuy-cy Qu'il rentre dans Votre maijôn, Et que l'y menie^ ? T A. Pourquoy non? VI. Maiscroye'^m'enis'ilyreua Quelque algarade il Vousfera. T A. Eabou, tay toy ie t'enfùplie. PI. Vousriettesaffe'Çauertie De laudace dont il abonde. CH E. le n'yferay chofè du monde. VI. il n'y fera rien, il n'a garde, Pourucu qu'on la luy baille en garde. , COMEDIE.' lyf C H E. Toy me/me Vitegarde moy. PI. lem'cngardraybienparmafoy, Uy de "Vous bailler a garder Rien de beau ny de "Pous garder. Vqyci toutaproposfin frète Quj\reuient pourferel'a/ère. CHE. lefrisperdu :Taïs aiïon le yous/ùply dans la mai/on: Carie ne "Peu pas qu'il me "Poye VM cette robe par latoye. TA. Maïs pourquoyleft-cequ'ayeZ honte} CHE. C'eft cela. VI. c'eft mon, c'eftlà honte De quand lafilleeftoit-o luy. T A. Doncale\deuant :ieVousfiiy. Vite, demeure icyauguet Afindéfère entrerCremet. ACTE V. SCENE III. PITE. CREMET. SOFRONE. PITE. D E quoy maintenant} mais de quoy, De quoy m'auifèray-iemoy Afinde ta rendre aufii bonne A cegaland qu'il nous la donne, Supojântau lieu du châtré Ce mignon ainfin acoutré ? O quelfinfrétédenouice ! L'E V N V QJT E, CRE. Marchefyluflcfl,mm nourrice'. S O. le marche ouf i C R E.Ie le yoy bien, Mais cefifàns nuancerderien. PI. ttbienîlesluyauousmontrées "Les enfèignes ? C R E. Toutes montrées. PT. le Vouspry quand elTlesavuë'sî CRE. itt'les a toutes reconues, Auecbienfrejchefiuuenance four enfèrela conoiffànce. PI. Vous me dûtesbonne nounettr. Car ie yeu grand bien à la belle. Hntre^jtu logis : long temsa Ma mahrejje yous atend-là. Ha yoyla cet homme de bien De varmenon, que ie yoy bien H'auoir pas grandement afère, Vieumercy. Vemapart'fefcere Auoirbien de quoy tempejcher. Tiray là dedans pour tacher n'entandre ce que défi au yray Helafitte:ey quand leJçauray, leyïendrayfaire ace trompeur "nettes afies ey bette feux. COMEDIE. ACTE V. SCENE IIII. PARMENON. I PITE. E m'en reuienicy pour "voir Si chercau afait fin devoir. Or s'il a mené finement Sonfiât, nay-iepas brauement Defjiignéï entreprifi i O Dieux Que Varmenon efiglorieux! L'honneur qu'il en raporteral La louange qu'il en ara ! Laifjbn la, qu'il fera trefbien Varuenu ( ey par mon moyen) Sans mal,finsperte,finsdépanfi, A recevoir la ioutfjànce De tamounry d'ynepucehe Qujlaimoit : liais où itoit*enei Entre les mains d"y ne putain, "Sine, qui n'aime que le gain, Ce qui métoit dificulté Tresgrande ey trtsgrande cherté A l'effet de telle entreprifi. Mais ce de quoy plus ie me prifi. Dont ie penfi que ie mérite La palme, ty gloire non petite, C'eft d'auoirtrouuéle moyen Comme ~vn \eune enfant pourrait bien Conoiftre lesfaçons défaire Que les putains ont ^ordinaire: 100 t ' E V N T QJf £» Afm qu'ayant conuleuryice Defitrt bonne heure, Ulahaïfjè Tourjamais : ces mignonnes lors QujtBes compamijjent dehors, On ne yoit rien qui fait plus coint fins netphu mille mieux empoint. Mangeant auecques lemamy On ne les[en pas a demy Tour comemer leur fiandip. Mais conoiftre leur gourmandip, Leur ordure,leurpauureté, Quelle efl leur deshonefteté: Quand ellesfontfeules, comment Tille repaiffent goulûment. Ht s'engorgent de gros pain noir fin du brouet de Poutre foir, Aux jeunes gens cefl yn grand bien DeÇcauotr tous cecy trejbien. PL Qjçoy que tupuifpsfaire oudtre, O de tous les mécnans le pire Afkure ienfen yangeray: Mercy dieu ie t'en payeray, Afin que pour néant ce ne fait Qjte t adreffès en notre endroit, Tour faire de nous tes ripes Quffimmesplus que toy rufees. ACTE COM,BDIE. loi , ACTE V. SCENE V. P I TE. PARME NON. Vit t. D ieux, ta Vilenie exécrable! O le jeune homme mifêrablel O le malheureux Varmenon, Qui [amena dans la mai/on! PAR. QjSeft-ce ? PI. Te» ny compaJSion: Tourne yoir la punition Icy ie m'enfuis enfiâe. O la cruauté'non ouïe. Dont on dit qu'on le Ta punir ! PAR- Dieux ! iené puis me contenu. Quel efcLmdre efl-ilfùruenui * Ç'eflfait de moy : ie fûts perdu, le Ta l'aborder. Qt£eft-ce cy Vite ? que difàis- tu ainfi l Quifera puny e? batu t P I. •V.JfrontéJe demandes- tu I Tu as perdue? ruiné Ce jeune homme qu'as amené Vouryn lunuque, ayant enuie Pc nous faire y ne pipcrie. P A K*.vourquoy?qu atonfaitldy-lemoy. PI. leteledtray.fçais'tutoy Quelafille.qu'on a donnée AMJourduy a Trnjtfi née Ce L ' E V K V QV I, De U yilk, où elle dfinfrère lié noble de père ey- de mereî PAR. ïen'enfiayrien*PI.Sieft-cequ'elle A ettireconuè pour telle: , Mais ce pduure malheureux Pd Vrifi parforce: ey quand celd A ettérejceu definfrère Qui efifurieux ry colère. PAR. Quyt tilfiait?? l.Tout premièrement 1/ Pd lié cruellement. P A R. Ham l'd lié if I. Voyre, combien QueTàislepriajltrtfbien De n'en rienfaire. PAR. Que dis-tu\ PI. Maintenant l'ayant bienbatu il le menace de luyfiere Ce que Ionfreta l'adultère, Ce qu'encor ie ne y y \amait Vy neyoudroyyoirfaire.? AK.Mais Comment efi- il bien fi hardy Défère tnfetfi étourdy ? PI. l'acte efi-ilfigrand que tu dis? PAR. H'efi-ce pas grand fait entreprkl Qui yitjamais telfitfifère î Qjthomme/oit pris en adultère Dans la mai/on ePyneputain* PI. lenefiay. ? A K.Sçache^ pour certain, leyousl'anonce tyfay conoiflrt ?ourP\n des enfuis de mon meflre. PI. Ham,rft ce luy au moins? mais efl-cet ?AK. Afin que Tais ne luy lejji d OM« D U . xox tere outrage ny tiolance. Maispourquoy 'fl-ce que ntm'auanti n'entrer le4nt moymefme f p I. No»;, Confidere bien Varmenon Que tu feras, qu'enyaUnt Tu ne luyfbis en rien 4idantf Et que te perdes à crédit. Car tout chacun croit ( (y le dit) Entièrement tout ce beau fit Varia menée s'eflrefit. PAR. Qi&fl-ce donques que ieferayf nont eft-ce qu'encommenceruyf Malheureux i Voyci tout a- tams le "vieillard qui renient des charnu Le luy diray-it ou non lie doy luy dire, combien que ie "Poy Que c'tflpourmoy à la malheurei Mats f faut-il qu'il lefiqueure. PI. Varmenontu es bon zy figes le m'en reuas a mon ménage, Toy raconte luy tout le fit, Var ordre ainfi comme ds'efffit, ACTE V. SCENS VI. tACHET, PARMENON. LACHET, . E »io» lieu que j'ay icy près '\etire ce bien, Que jamis ce s] . L'EVNVQJTE, Yne m'ennuye,ny aux chams HyenUyitte,alantyntams En tyn, yn tams en l'autre, ainjl ^Que mefouledecetuy-ci Ouceluy-là. Maisefl-celà liotre Varmenon ? le yoyla. Qjsjtttens-tu icy deuant Chuis, Varmenon ? P A R. Qt£,efo-ce î ham. te fois Ires-joyeux Monfieur de yous yoir Sain de retour. Que lebonfoir, Yousfoitdonné. L A. Quiattens-tu? PAR. C'ejlfait de moy ! tefoisperdu! La langue me tient au pales t>e creinte. L A. Ham. comme tu es LforélDieugard.dyquecefi. V A R. Monfieur entande^j'ilyous pleft Comme ilenya. Ce qui s'efifét Le tout parfiafoutes'efifét Non par la mienne. L A. Que- dis-tu t PAR. c'efiayoustrefoienentandu: Car ilfoloit premièrement Yous conter dequoy û r comment. Or c'eflqu'yn Eunuque a itté VaryotreVedriachetté Vourdonner. LA.Aqui?VAK.ÂTaïs. L A. c'eflfàit de moy. dy moy le pris. V A. Yinttrans.L A.Tout eftperdu! P A. Kufii chereaueftamoureux ici D'yne certenejeune garce Qu}joué du lut.LA.. Ham, quelle force? COMEDIE. il ejl amoureux fconoijl-il Dejaiesfemmes ? O», eft-il Venu en Ville t mal fur mal ! PAR. Cerieflmoy qui le mes a mal, Monfîeur ne m'en regarde^point. L A, Quant a toy te n'en parle point. Si ie Vy ie t'acoutreray Tcndard. çk, dy moy tout le Vnty. PAR. C'eflqu'on a menécetUy-cy Tour Eunuque kftc Tais cy. L A. VourEunuqueï P KK.llejlainft. fuis ils l'ont comme adultère pris Leans, ey lié pies ey mains: O l'audace dont ils font pleins ! L A. Ou/ûis-ie ! n'as tu rien au bout De ces maux, kdireiv AR. C'e/Îtout. L A . Qitjfayiequeien'entredonquef PAR. Orie mfay doute quelconque Qujy ne mevienneVn malheur grand. Decequ'ay fait. Mais pourautant Que c était chofeneceffàirc!} •}. , De ce qu'ayfait, que de lefaire, lefuisai/èqufces gens-ci x •:.' . \ . Auront part au malheur ainfi . De par moy. Carà, ce Vieillard . ..; leftay qu'il étoitbien a tard .. '' Qf£il ne trouuoitcaujè Valable Tourfaire quelque acte notable. Or qu'ilfacefa detinee, Maintenant puis qu'il l'a trouuee. Ce iij loi, v E v N v ô^y i, ACTE V. SCèNE VIL PITE. PARMENON. P IT E. I Amais nem'auintdematie chojè dont j'eu/p plus d'émir, Que quand ce tieillardmalinfiruit ifl entre che\nous. Moyfinsbruit Itfiule en ay ru àplaifir, Sçachant qu'il l'auoitfait tenir. PAR. Mais qui aroy-til bien ? PI. le fit Maintenant tout exprès encor < Pour en conter aParmenon. OÙ ejl-il .'PAR. Mf cherche elle ou non l PI. Maisieletoyicy-endroit, le m'en ta facofter toudroit. PAR. QtSefl-cefolefqueteux-tudire! Jiy moy, qu'as-tu fi fart ariref CeJJèras- tu point (PI. le trepaffi P elas ! tant tefuis déjà laffe Df mettre^? moquerdetoy. P A K.Ztpourqttoyfp i.i'ourquoftpar majvy le n'ay tu ny terrayjames Vn homme plus fit que tu es. Ah : lafarce qu'as apreftee Lcans ne peut eflre contée •Ajp\bien. Au commencement le t'eftimoy aucunement Abile homme acort (y gentil. COMéDIE; PAR. Comment cela 1PI. Tefatoit-U CroireJbudain tout ce qu'ay dit i Vétois-tu content du atlit Qujutjeune homme tu asfetfere, Sans aler encore afin père Encufer le posture garçon ? Comment ey de quellefaçon Venfès-tu qu'a boniyfon cœur. Quand ( dont itauoitplus de peur ) Son père déplaifant Va Vu "En VabitqWilauoitvétu î Et bien, quoyî es-tu rouge ou pale l Au moins tuVoit ton cas bienfoie. P A R . Harn, qu'as tu dit,faujp traitrejjif Tu m'as donc menty menterejje ! Eutor tu t'en ris l Tu t'ébas A nous gober, nefais-tu pas ? lliicbame. PI. Sifay,mais bienfort. Te A R. Tu as raifin\fi n'eft- il mort Qujjçara trefbien te le randre. P I. Voire da. P A R. T« dois t'y atandrt PI. Au/Si fay-iemoy.Maisfera-ct Touraujourduy cette menace! Cariefçay que feras pendu, Vourfeflrefi bien entandu A débaucher ce'jeunefils: Et puis, quand à mal tu Vas mit, A Vtncufirenuersfinpère: Tsont rtceutas double filtre, Wn ty Vautnupumjfauu Ce rit/ 104 L ' E V N V QJT E, PAR.. Qifeft-cede may ? PI. Detonprefànt C'efi l'honorable recompanfè Qj£pn faprefteù dieu.P A K.Quandj'y panfè le me fuis perdu comme y n rat 'Qui l'encujè defin rabat. ACTE V. SCENE VIIL NATON. T R. A S O N. N A T O N. E T bien 3 en quelle intention Ou queWdélibération Maintenant icy \enoni~ nous! Quelle entreprifèfaites-yous? TR.A. Quimoyiàfinquciemerande ATaïs, qu'elle me commande, Htquefoitbon plaifirieface. N AT. Si y ous lefêtes que fera- ce? ' T R. A. Cefera comme HerculesfitQui à On/aie s'ajjèruit. NA T. Vous enfuyueZynbon exemple. Que teyiffi amolir là temple Ef le tejl a coups defiuate. Hemon dieu:al'huis on rabote. • TR.A. It quel malencontre eft-ce icy? le n'ayjamés >» cetuy- cy. • Queferoit-ce bien quiferoit Qujnjortant il fi bajleroit t "'•' COMEDIE. iOf ACTE V- SCÉN^E IX. C H E R E AV. FEDRI. PARMENON. NATON. TRASON. C H E R E A Vw M ES amis, aucun aujourduy Vit-il plus eureux queieVy} il n'en efipas Vnjèul au monde E» qui tant de bon heur abonde. Car les Dieux en moyfiulfont Voir Entièrement tout leur pouuoirx A quifitôt tant de moyens Sont venus auec tant de biens. P AK.Oj*lafthomme a efirefi contant*. CHE.OVarmenonque'faimetant, De tout mon aijè&-mon bon heur' Entrepreneur çy moyenneur, Acomplifjeur de mes defirsy Grand Trejôrier de mes plefirs, Sçais-tu point la joye où ie fois» . Si plongéque plus iene puis. Sçais-tu point que Vanfileefi mienne) Qujontrouue qu'elle efi citoyenne f PAR. le l'ay entendu. C H E. sçais-tu bien Nosfiançaillesî P A R. Tout Va bien: LouefoitDieu. NAT. Intans tu point Ce qu'il dit làïCHZ.Vn autre point ïly a»dontiefou bien aife» Eedrimonfrère efià/onaijê, - — ' -."•_' L ' E V K V Q.V E," Ses amours luyfont afiuhtt. Des deux fne mai/on Ionfîtf Ce nefera plus qu'fn ménage: ' Tais fi met au patronage, Ht en la garde de mon père. VAR.lUe eft donc toute àfoitrefieret CH E. Cela s'entandpour en jouir. PAR. Voicy de quoy nous réjouir Ancores d'ailleurs : le Soldat Aurafincongté tout aplat. C H E. A monfrèrefày-lefiauoir OÙ qu'ilfiit. P A R. If m'en fa le foir. T R A. Doute-tu que nefiys en mute At perdu ru A. le le croyfàns doute. C H E. Qj£fft-ce que premier ie dtntyi Qui efrce que plus ielouray? Celuy qui le confiai me donne Defire entreprijè fibonnet Oumoy quifinconfiai dy prit At l'ay brauement entreprise Ou bien louray-ie la fortune Qui m'a efléfioportune Gouuernant (y guidant fafaire, Que pourfentrepri(è parfaire Aile a dans fnfiul)our enclos Tantdechofèsfiaproposl Ou beniray-ie labonté Douceur ry debonaireté De monperef O bon Dieu maintien Atconférue nous tout ce bien. C O M E D I ïJ T E. Vieux \Parmenon me yient de dire Cequencoresqueledefire, ltncpuisaotre:oùeftmonfieret CKE.Leyoicy.PI.. Et biens quelle chère} C H E. Trefque bonnetoflés estimée, Aflés louee,aflés emee Ve nous, taTats ne peut efhre, Tant elle nous afétpareflre Vers nottre maifanVn bon\ele, T E. Ho, me Vicns-tu dire bien d'elle} T K A> lefaismort! moins j'y ay d'atonie Tant plus mon amour efl confiante. hlonefaoir n'eft qu'en toyilaton: le t'enjùpluV. KT.QtCy fèroit-oni TR. A. Kefày que cela feulement Ou par prière ou par argent, Que te trouue en la bonne grâce Ve Tais quelque peu de place. N A T. 1/ efl malaisé. T R. A. S'il tepUt, (le faay que tufaaisfere) il efl ïét autant yaut :& tu auras Vcmoytelprejêntqueyoudras, VemondeÀe tanjiulement. M AT.Sera-tilyrayfTKh. Certénement. TA A T. le y eu quefaifant bien la çhofa, Voflre maifan ne méfait clafa Jamais, ny en yoflre prefance Ky me/me durant yoftre abfaner. Et quej'aye toute mayie Encoresqu'onnemecanuie iot* L'EVNrQJE, Pour touf ours quelque tems quiface AtatabUyne bonne place. T R A. Varmafoy te te te tiendray: N A T. Lefètaufsïj'critrcprendray. FI. Quicntart-ieicy quelque parti AaTrafon.T R AMefiieurs Dieu yousgard. FI. Veut eftre que tu nefais rien sJufàttd'icylTV. A.le le ftaybien. VI. It tu es donc encores yeu T^cescartinslTkA.surycyireaueu. VI.Sçais-tul'aueùHetepromh Quefite rencontre jamais Tar ci après en cette place, (Tu m'aras beau dire, iepajje Mon chemin, ie cherche quelcun) Tu es mort. N A T. le nefâche aucun • ' Tt'emyeyousfihorsderuijôn. VI.letaydit.UA T. Sin'efl-dpaïboh' , • D'eny/êrfilegierement: • ••' •••'"• -••' VI.llfirafait.K AT.Premièrement r V» mot d'audience : eyfi c'efl '•"•: -Tchofiàfaire,s'eUeyoHSplejl Vous laferes.PI. Or écouton. N A T. Ketirés-yonsyn peu Trafort. Tout premier il efttoUt notoire, Ityousprf bienfort de le Croire, Toudeux,quetoutcequej'ayfét VourcethommecyJetàyfét ' l Plus pour mon bien que pour lef en: MaïsJïc'eftauJSiyojtrebien, COMEDIE. Cefèroit à yous grandfrmplejp De ne lefàire.VE. Tty doncqu'eft-cel N A T. C'eft que teJuif d'opinion Que te preniéspour compagnon Ltparjonier a yos amours. IZ.Ham iparjônier âmes amours i N A T. Vensês impôt qu'auecques elle Vastrefaçon de y'mreeft telle, Tedri, que toujours youlésfère, Quoy qu'il en coûteJoonne cherv. Carie fçay qu'ordinairement Vous la tretés friandement: "Suis n ayantguiere que donner Voitre amour neJe peut mener Quefrayésfeul à ta depance: Mais faut que Vais frdifbance (C'eftforce) défaire yenir D'ailleurs de quoy s'entretenir, Htfournir auxfraistous les jours Qjùjûruiennent enyos amours. Vour toutes ces chojèsicy Vn plus propre que ceftui-cy, vlus ny mieux apropospour yout, NeJe trouueroit entre tous Les hommes qui(ont en ce monde. Vremier,Jûr quoy plus ie me fonde, il a que donner, ey perjànne vins libéralement ne donne. -VuisileftJotmauJJadelour. il ronfle la mit ey le jour: 107 L'EVNVÇTE, Unefaudra point qu'aiespeur Que la dame y mettefincteun Si toft que yous en laffire\ Aisément le detmjquere^. AE.Qu]enfirons-nousiR A T.Ea outre aw% Ce qui yaut mieux que tout ceey Etdontileflplus receuable, "Nul ne tient ny meilleure table tiy plus longue pour fhier L'amy qui luy plefl de prier. C HE. Cet homme comment que cefiit riousfttbefiin : ayon-le.t E. fiit. N A T. c'eftbienfét. lene yous demande Quyn/êul point, c'eft qu'enyoftre bande ïl yousplaijè m' receuoir. Tayfitaftes bien mon deuotr Dejbuétercefàbotcy. C RE. le le yeu bien. F E. Et mby aufi. N A T. tour cela, tedri ey chereau le yousfày prefint de ce y tau tour le manger (y le yder. C H E. tay donc : il n'enfautplus parler. F E. il le yaut. N A T. AprocheX\jrafin. TK A. As-tufitquelque cas de bon! N A T. Q*o>? ils ne yous conoijfiyentpoint, leur ayant conté bien apoint Quellesfini yoscomplexkms Qualités ey perfienons: Et de louanges non petites Ayant couaudéyos mérites, C O M F, D 1 1 . Vosfins preudomie ey Vertu, Apres Aisément) Ay tout u. T K A. VeU bon : te ien remercie» l'ay eu cet heur toutema Vie, in quelque lieu que me rencontre Touchacun grande Amour me montre. N A T. Ne Vous Auoy-iepusfçu dire Ce que cet hommefcAuoit dires Auous ouï comme U ubonde T>'Vne pure Afriquefàcondef F g.VoutVabien: vents CAtretout. Adieu. plAudqses entre Vous. FIN. loS « s « io^ DI ÉVX, D E PRIS L V C I À N. PAR IAN ANTOINE DE B A I F. AVX ROY ET ROYNE DE NAVARRE. Efiigneuxlaboureur, s'il entand quefinmaiflre Marte enfimai/on ou lafilleou lafieur, No» ingrat s'en irajoutjoyeux dans le cœur, Offrir aux mar'w\defin labeurchampettrex Kufii moy, qui youdroy mesfiigneurs reconoistre, le yien yous honorer de mon petit labeur, N on cutdant prefinter quelque don de yaleur, Mais quelque bon youïoir tafihantfaire paroifire. O NOBLE PAIR ROY AL.Si petit te prefinte Vnprefintqui nefigrand, maisfilonmonpouùoir, Si yous mancant, mon caurpour ynpeu te contente: laites comme ce Roy, qui d'ynbeniny'tfige Weceut l'eau dufijet. Ainft puifié-ie yoir tenir de plus enplus yofirefiinct mariage. L vd PR E M I E R D E V I S . L E I V G I- M E NT DES T R O I S DEESSES. II. V E N VS. A M O V R. III. PAN. M E R C V R E. IIII. IVNON. I V P I T E R. V. VVLCAN. APOLLON. uo DEVIS LE DES PREMIER. IVGEMENT TROISDEESSES. I V P I T E Rv \ ^ ' ^ F f ^ E R c V R E, cette ponteprun: r'r\\l<A K Vatrouuerlefilsdeeriam "• v - ' f Vastre en laterre Hrytnene: ^ >. ^ y J \\* Varia grand montagne ldiene, ^ \ V K \ ï t? natu Gargote le trouueras Gardantfisbœufs, <*y diras: OVaris,\upitercommande Tar ce qu'as yne beautégrande, Ht d'amours es grandmaifire aufi, • Que juges ces deejfis cy ' Qui d'elles trois eflla plus belle: Vour celle que jugeras telle, Lifant la pome, trouueras Le pris que tu luy donneras. lleftbientemsaup,T>eeffès, Quepreniés y ers luy vos adrejfis: Car ie refufi tout aplat Lfire juge d'yn tel débat: pauumquetoutesieyousaime DEYIS I. D'yne autour enuers toutes même: Bts'ileftoiten monpouuotr le Yout defiretoutes Yoir Contentes d'égale Yibtotrc. Mais qui a hme donnagloire, Des aeus s'en ira malYoulu, Leur honeur leur ayant tolu. Btc'efipourquoy moy qui defire, Yos amitiés te m'en retire. Orcejouuenceau Prygkn Y ers qui aies, le fera bien: lie flou royalparentage De Ganymede,ry aauantage il tfinaïfey n'ejl rusé, Ayantfinâge es tuons Ysé: Mais pour cela nul ne l'argue D'efire indigne de cette vue. Y E. Quanta mapart, 6 lupiter, Bien que youlujfis députer Morne mefinefur no/ire noifi, Bien ne m'cmpefihe que ne Yoifi Me decouurtrâ myfans fi: C'efl tout qu'ilplaifi à celles-cy. IVN. OVENVSrienne nous étonne, _ Von quand ton beau Mars enperfinne De nousfigerfichargeroit: Vous tiendrions ce qu'il figeroit, Quelqu'tlfiitce Paris,)'acorde Qttilapointe noflre difiorde. IYP. Qt£efi-ce mafiUeque tu disi Qupyl tu tebaiffès &• rougisi DEVIS I. Toujours fous autres pucelétes Kougifiés de telles chose'tes: Mats tufais figne qu'il te plaift. Orales : £r doutant qu'il efl Impofiible quefôyés telles Quefèmbliés également belles, Celles deux quifoucomberont, De bonne heure regarderont A ne porter nulle rancune Aujuge qui prendra tfne, Ht nebraffèr contre le chef Oufimpîe gars aucun mechef. M £ R. Marchon auant droit en Vrygie, Htpuis qu'ilfaut quefous conduit Si mefùiués non lentement: Mais ajjùrés fous hardiment, Carfay certéne conoiffance De Varit :riaytsdéfiance: il efl fn beau jeunegarçon De fortamoureufefaçon Htpropre à juger tel afere: E» cefetilnepeutmalpire V E N. Tout fa bien a ce que ie foy: Ce que tu dis cft bon pour moy, De quoy ilriefipoint recufàble, Mais nousfirajuge équitable, Hfi ilfèul encoraujourduy, OÙ s'il afemme auecque luy? MHKAlriefidutouthmsmariage. V E N. Comment \ierientan ce langage, MHK.Vnequiefid'ldeUmont • T>d u) 211 •> DEVIS I. E* luy leur cas ensemble font, Ht dans y n logis ce mefimble Ont toudeux leur ménage enjèmble. plie eft de pajfable beauté, Mais fentbienfortfirurautê Ht fi montagne naturelle: Luy n'a pas trop fin cœur eh eue. Mais pourquoy t'en enquiers-tu tanti V E N . Po»r rien,finon eh m'ébatant. M I N. Ho la tu fais outre ta charge Paifintapart quelque ménage. M E R. O Minerue, ce né toit rien De mal, ne contre "voftre bien: Htfinsplus me demandait elle SiVarisyiuoitfins femelle. M I N . A quel propos apartainf S'enqucroit-elle de cecyï M E R. le nefié,mais à y oit fi mine, pMe nefaifiit pointla fine: Pt m'a dit qu'elle s'enquémit, Ltfinsypenfirs'ébatoit. M I N . Quoy donc iilefthorsmariagei MER. Non ce croy.M IN. Qupyi a til courage Suture des armes le métier, Ou nefint-Uquefin bouuiefi M E R. le ne puis au yray te le dire: Si peut on juger qu'il defire L'honneur, & la guerre luy pleft, liftant de l'âge dont il efi. V E N. A« moins tu y ois que ne querelle De quoy parles fiulauec elle: DEVIS I. c'eflà qui aime à rioter, HonaVenus s'y arrêter. MER.E#e s'enquiert de mefine,çy pour ce, Comme en ayant moins, ne te cource Siieluyayfimblablement tXendu reponce fimplement. Mais en deuijânt, de manière Sommes auance^qu'en arrière Loin défia les afires auons, TLt prejque entrygie arriuons: le yoy même lde,ey tout Cargare A clair : Si mon œil ne s'égare Me/mes (ey ie ne me deçoy) VarùyoStrejugeieyoy. 1V N. O» eft- il? car ie ne lauifè. MER. Deçà,lunon,agaucheyifi Sur le pendant non au coupeau, OÙ tu "vois l'antre ey le troupeau. IV N. le ne *»oy nul bétail enfomme. MER. Que dis-tu? ne yois-tu pas comme Ces bœufs yis-à-yis de mou doit Marchent auant en cet endroit Hors des pierres? ne yois-tu l'homme Quicourtaualdu rocher, comme Tenant y ne houlete aupoin, Les retient de s'épandre au loin? lVH.Sic'eftluy,ieleyoyafteure. MER. C'eft luy même ie t'en affèure. Mou puis que nous enfômmesprés Desicy prenons terre exprés, tourne luy fèreynéfioy prendre, D d ii'q HZ DEVIS I. Si tout acoup allions défendre Audepourueu folans d'enhaut. IV N. c'eft bien dit, eyfire le faut. Or en terre marchon derrière, C'eft à toy d'aler la première, O Venus,pournous mener droit: Car tu doisfiauoir chaque endroit De ce pats, (y les adrejfs, D« tems que pourfere carejjes A ton knchifi, te robots Soutientpar ces mons ey ces bois. V E N. Iunon,ie nefuisfartmarrie De toute cette raillerie. MER. tien donques te fous guideri: Car moy-mefîne j'ay demeuré In \de durant l'entreprijè Que lupiterfitpourlaprifi Vujeune frygiengarfan, Qutl foulaitpourfanéchanjôn. Souuentàfin queleguetaffè lime commandait quefaUffè farce cartier,jujques atant Que d'fnfaux églefi fêtant il le bloca dedans les ferres, Ht le bouffa loinfarles terres,' feftnt la pointe dans les deux, Quand àfinqu'il le portai mieux kuecjon fol mon folj'éleue: A infile beaufilsiefiuleue. S'il m'enfournent cefatdeçà Sur ce rocher qu'il le troujja. DEVIS I. auprès du bétail qui Fécoute Tlageoloit n'ayant de rien doute: Et yoycifondre ïupiter Qui derrière yient Fempieter, Le choyant degente manière: Etferrant d'étreinte legiere TÏVne main par enhautfon bras De Foutrefa cuifje par bas: Et du bec acrochant deforte La tiare qu'en tefte il porte, Lnleue Fenfant etoné, Qttj le coljouplement tourné D'œillade moite le regarde. Soudain d'amafferie ne tarde Sonflageol, qui des mains luy chut De la grande frayeur qu'il ut. Or yoyci le luge tout contre'. Saluons-le en bonne rencontre. Et a toy gentilpafloureau: FAR. Ltatoyaufijouuenceau. Qui es tu qui cy tepourmenes ? Quifont cesfemmes que tu menés f Le naturelpropre elles n'ont < Tour la montagne où elles yont A les Voirficomtes ejy belles. MER. Desfemmes aufi nefont elles: Taris, tu y ois \unon icy, Et Minerue & Venus aufi: Et moy Mercure que Ion mande Torteur du fait qu'on te commande. Mais pour quoy tremble-tu ipourquoy "i D E V I S I. Tallis-tu ? chaffè tout efroy. CerieÛchargequintrfiitbone: luge de beauté Ion t'ordonne. O Vat'ts, Jupiter commande Var ce qu'as yne beauté grande, Qj£en amours es grand maifire au fi, DejugercesDeefjèsci, -, Qui d'elles trois eiilaplus belle: Tour celle que yugeras telle Li/ânt la pome, trouueras Le pris que tu luy donneras. PAR. Baille que tecriteau i'epele: La belle me pregne (dit elle.) Mais Monfîeur Mercure, comment Tourray-iefere\ugement n'y nefifort efrangevue, Qui à moypatoureau riefldue, Moy qui fuis mortel homme né, Ltjamês les chams n'éloigné t C'eslaux mignons des Coursouyilles Déjuger ces noifes gentiles: If c'eh monfet de bienfçauoir Conoiftre quelle cheure à y air, Ulplus belle que l'autre,er quelle GeniJJèplus que l'autre e/î belle: Orie youstrouue également Très-belles: gy nefèay comment il eîlpofible que la yu'é De l'y ne en l'autre aucun remué, Qojl enfaut aforce arracher, Keyoulant/âprijê lâcher: D E V I S I. Car où il l'a premier fichée S'y tient fermement atachée. Et duprejènt riche ey contant A plus grand bien ailleurs ne tandi Etfià toute peine il leffè Le premier tant qù'ailleurs s'adrejjè il reuoit la mefinebeauté, Et ne cuide s'en eftre ofté, Etfemble qùauecque la tué La mefinebeautéfiremue, Et qu'yne de l'autre la prand, La randja reprand & la rand. Leur beauté tout autour mencouure, Et pour la mieus toir tout ie m'ouure, En me dépitant de n'auoir Lesyeus d Argue, afin de mieus toir De tout mon cors leur beauté belle, Qtù égale en toutes excelle. le toudroy pour les bien juger A toutes la pomme ajuger: Et puis il faut que me propoufi Cestrois,ttne lafiur epoufi, Les deux,filles de lupiter. Comment m'en pourroy-ie aquiterï M E R. le nefiay.maisle toulotrfiable Delupitern'efteuitable. P A. Gagne donques d'elles ce point, Que les deus ne me hayrontpoint Qtû auront le defiuantage, Et nele prendront pouroutrage, Croiant que la faute des y eus »4 DEVIS I. M*aura gardé dejuger mieux. MER. files promettentd'amfifère: 1/ efi tems d'ackeuer tafire. PAR. tiousejpàronsdel'acheutr, Vuis qWon ne pourroitl'echeuer. Mais deuant ie -voudrais entandre Sfil/ufira d'ainfiles prandre Jjtec leurs abits pour les Veobr, Ou bien s'il faut, pour mieux afièoir Lugement d'elles reconuës, - Que les contemple toutes nues. MER. C'efl a toy juge d'y pourvoir. Ordonnes-en a ton -vouloir. P A. A mon vouloirtDonquesfordonne Quà-nu ie -Vtrray leurperfônne. MER, Tay les dépouiller deuant toy: le me retire quant a moy. P A. Suis qu'ilfautjDeeJps trejbettes, Quefiy juge de "Vos querelles, (Que iepujjè ne ïefirepas) Vour Vos beaux abis métré bas Intrë^dans ce tofu bocage, OÙ pourreT^fius le noir ombrage De cabinetsfùeillus ey Vers Marcher les membres decouuers, Loin defiupçon, loin defirprifi Qui vienne rompre l'entreprifi De ce hasardeux jugement, Vour mon grofiier entandement. Là dedans pourfideuetir, Afin de neplus loin finir DEVIS ! . . chacune àfiloge figrette Autour d'yne place bien nette, Seul endroit de ce bois epés, Où le clairjour dardefisris. Cette place rondeur lijfie Demoujfi'moleefitapiffie, QjfZnoney porta dansfinfiin, Ir ie l'agenséde ma main. La chacune apart toute nue Se plantera deuant ma Yue, L\t£en y os beauté^J'afieuuiré: fuis la plus belle choifiré, ' A quifaut ajuger la ponte. Oque ie yeqmjfi heureux home Sij'eneujfitroisadoner, four toutes trois youi guerdonert M E R. Me recommande : enfoylaquatre fort afère^j trois a debatre, Vnàjuger,quientreprand ./ De décider le difirant De ces trois quifiniempêchées four enfirtir deux bienfâchées. Tout raoatUjtout bien conté le n'ay pas grande youlonté De yair leur beauté decouuerte, ft'eftimantfére trop de perte De ne la yoir : caraufit bien lefcéquen'ygagneroyrien: tt de me mettre aux acceffoires D'entrer en mes chaudes arfiires, Ht nauoir oùfidécharger iïf DEVIS L • Seraituffe\tourenrager. De lunon te n'y puis pretandre, tncores moins me faut atandre De Minerue contentement, lilehayt trop l'éhatement: Quanta Venus te puis bien dire Quautrejvis ie n'auoy du pire Wnfa bonne grâce,deuant Que Mars mêla vint deceuant. tors m'en depétray de bonne heure Sçachant que l'amour n'efioitfiure ValantjoufrirVn compagnon: Mais quel compagnon} Vn mignon De quinepouuoy rien atandre, s'Vn dépit lefufi Venu prandre, tour recompanfc ey pourtout bien, Si non que des noffes de chien. Que i'aye ejlébien Voulu d'elle, A garant ey témoin j'apelle Hermaphrodite le beau fils Qttelle mefiten ce pais, Le nom duquel en Vn ajjemble Le nom d'elle ey le mien enfimble. O que ie vijp maintenant tnone en celieujùruenant, tnone la nymphe mignone Qtnà Varis toute s'adone: Maisfimes Venesj'echaufpy, tuyferoy bien romprefàfoy, Quelque rai/on qu'elle puft dire, tt nefiroit-cepaspour rire D E V I S I. Si tandis que le beau taris Ayijânt à donner le pris, les beaute\des autres'yifîte, QtSpnyifitaft pargrand mérite Defa compagne l'enbompoint, Quilatrouueroitfiapointi Mot mouàce que puis entandre Ion peut d'ici du plai/ir prandret Au défaut de pouuoirivuir Deleuryue,dlesfautouir. Vl.le ne yeu point tirer arrière* Ht fuis contente la première A nu de toutacoutrement, OVarùyte montrer comment tour toute beauté ne me yante De blancheur es bras excelante, Oudegrojpurey fente d'yens Telle comme efl celle des bceus, Mais dequoy tout par tout j'étale Ma beautéquije fuitégale. MX.Otarisnelalejjepas Deuethr, qu'elle n'ait mis bas LeCefle qu'elle a dc/ur elle, Depeur qu'elle ne t'enfircelle, Htbieriitefaloitilainp tsurvneputeyeniricy Te prefinterf reparée, Ht de tant defars colorée"*. Hton,mais decouurtrfa beauté, hquiriennepeuteftreofté. TA.hUes difent bien quant au Ceftr. zut i . •. . , . .'.* • •>. > > D E V I S I. OfteAe.lemetùdurefte. V E. lAaispourquoy n'as tu décelé, Mtrierue, ton beau chefpelé, Tedemorrionantlatejle Sansfècouerainfilacrefte, If noftre juge epouanterl Creins-tu qu'il ne yoifè éuanter Qttc ton ail yerdrieflfôrtterrible Perdant tout cepennache orrible? M I.Voylalemorrionlefté. VE.Voicy le Cefte délacé. I v. VepouiUons-nous.P A.O le miracle! Olupiterlâlefbectaclel O les beauté^! oiefoulas, Dont ne puis eftrefou ny las! © comment cette Vierge eft bette! Oprouejfèqui/èdecelle Sous Vergogneufi chasteté. Vraiment Royale majefié Un poney façon aparante Digne quilupiter contante! Que cette-cy jette desyeus Vneclerdouseygracieusl Que le ris dontielaVoy rire Tiré naïuement atire! Coûterplus d'eurimpofibleeft: lUUÎay Volonté, s'Uvouspleft, De regarder a pan chacune: lenem'arreftefûrpasyne, liftant doutent ey ne fichant -x • surquoy layuê iray fichant, Q2Î D E V I S I, QfiJ de toutes pars athée S'éblouît ey court égarée. V E. Paifin-le. P A. Retirez-Vous dm Vous deux:toy,demeure,6 lunon. IV. Paris, me Voici demeurée: Mais quand m'auras conpderée, \lfaut ouf iconfierer De quoy te Veu rémunérer, Pt quelle belle recompanfi Déjà de te donner te pan fi. Car fi m'ordonnes,6 Paris, De beauté l'honneur ey le pris, le t'ordonne lajîgneurie A toyfeulde toute l'A/te. P A. le nefayrienpour lesprefins: Pay place à vne autre: il eïttems. l'enferay mon éme eyriencontre: MinerueVient'en ey te monflre. MI. Me voicy.Parisfijugeant Tumevaslapommeajugeant, Un quelque guerre que tu ailles Viendras le plusfort des batailles, le teferé Vicïorieus Proue guerrier tyglorieus. P A. le riay quefere de la guerre: Comme tu Vois toute la terre De PrygeeytydeenVn tenant louït de la paix maintenant: Ht tout l'eflat de noftre père De gens deguerre n'a quefere. Plais bien queie neface cas 217 ' I e D E V I S I. Ve ces prefèns,ne panfepat Que pour toy de rien moins te face, Si ta beauté les autrespaffè. Si te rabille maintenant Ton beau morrion reprenants Cariet'ay "vue àfùfifanct. l/ eft tems.que Venus s'auance. V E. MeVoicy déjà près de toy: Voy moy bien par tout ey reuoy, Courant pardeffùs rien ne paffè, Mais chacun membre apart compare Ht le contemple en t'arreflant: litfitu Vouloir faire tant Pour moy,le beaufils,que d'atandre Oy ce que Veu te faire entandre. Ayant long tens que te te Voy Ht jeune ey beau,teique(ie croy) Hul autre en toute la Prygie Ne vit que ton pareil on die, Vrayment de moy tu es loué Pour la beautédont es doué: Mais ie ne puis que net'acufi De quoy ton meilleur âge fvfi intre ces rochers,quand tu fers Celle beautépar ces deférs, Qtfiltefaudroit quiterpour future Desgentes cite^le beau Votre. £t quelprofit ou quelplaifir Par my ces mons peux-tu choifir, où ta beautét'efi bien mal due DIVIJ L Qujne&quedesyachesconuê? Mais déjà bien te comiendroit H'aimer en quelque bon endroit Pour epoufèr,nonpoint de celles Trop mal aprifes patourelles, Qui parles cropes d'ide "pont Aufit fàuuages quête mont: Mon yne lourde yillageoifè, Mais quelque gentile Gregeoijè "D'KrgoSyOU de Corinthe, ou bien De sparte,qui fentefinbien, yne telle,comme est Hélène Jeune ey belle,de grâces plene. Qui en rien ne me cederoit, Htfur tout qui bien aimerait. Car ie la conoi bien pour telle Que fi toft queferas yu d'elle Vouryneyuefeulementt Oubliant tout entièrement, s'abandonnant te youdrafuture Tour auectoy mourir ey yiure. il nefipas qu'autrefois n en ais Ouy parler. P A. Non ay jamais. Mais Venus ouïr ie defire Tout ce qu'il te plaira m'en dire. VU.le te diray de point en point Le tout,ey n'en mentiray point. Hélène efi lafillede celle Hede de nom,mais défait belle, Oeuers qui Jupiter Pola Quand cHynfaux Cygne ilfè yoilà. 82I D E V I S I. Mais quelle la yoit onparoiftreî 'Blanche comme celle doit eftre QtSyn Cygne trefblanc engendrai tltqui la chair douce ey tendre a, Comme doit l'auoir atendrie •*• Celle qui dans ïeuffut nourrie. Au refle adroite à tout elle etti La dance eylalute luy plaifl. Auec tant (Tatraits elle est née Quy ne guerreja s'est menée Tourl'amour d'elle,dés le tams dtfencoren'eftant meure d'ans, TMefutparTbesérauie. Du depuis quand tâge fleurie Lpanouit laflèchefleur Déjà defirable yigueur, Tous lesprincipaus delà Grèce La chotfîjjànspour leur maiflrefjè, Lon yit che^Jôn père aborder, Lt pour femme la demander. LaMenelasnédel'enjance De Telope, ut la prefèrance. situyeuslejjèrfèreàmoy, Ce beau mariage ettàtoy. V A. Comme t'es tu tant oubliée, D'yne qui efl ja marieeï VB.Tues bien jeune,eyp tefans Delà nourriture des chams: Mais iejçay que c'eft qu'il fautfaire Tour bien conduire tel afaire. P A. Commentlcari'auroy grand youloir D E V I S I. l&oy-mefme aufii de lefçauoir. V E.T»feras "vn Voyage en Grèce, Comme pour "voir leur gentiHeffè. Quand en Lacedemonfiras, A Hélène te montreras. Puis après ce fera ma tâche Defaire qu'elle s'amourache De toyfitoftque te \erra, Tant qu'elle te/ùiuira. P A. C'eft chofi qui m'eft incroyable, Crue leffant >« mary aimable, Vouluftfur la mer "Voyager Apres Vn barbare eftranger. V E. De ce cas nefay point de doute: De moyen que t'y donne écoute. l'ay deusfils Amour rypLtftr, De/quels deus te te Veufaifir, Pourt'acompagner au "voyage. Amourgagnerafincourage "Entrant tout dans elle,eyfira Tant,que la belle t'aimera. Et Pleftrpourplefànt te rendre Et deftrable, ira s'epandre Volant tout alentour de toy: Et ne feras lefiéde moy. plusfaut que les Grâces te prie D'efire encores de la partie: Et quand tous enfimbleferons, Eienaisémant la gagnerons. P A. C'eft chofi qui de moy nefifiuè, Venus,quelle enfera l'ijjùéi, Ee iij xiy D E V I S I. Mais l'amour d'Helene est dans moy: il m'efl auis que ie la Voy, le Vogue en Greceiey iepjourne Dedans sparteiey fuis m'en retourne Auec eue,ejrjûis en/ôuci Xiuenefay déjàtout ceci. V E. O Varis,y ne tefaut eflre kmoureuSiOins querecognoiflre Du loyer de cejugement, Celle quipeut heureufement Moyenner ce beau mariage, Tourmaviétoire tytonnoffàge Var Vn moyen mefinefêter. Car il etx en toy d'acheter £» tefaifant tresheureus homme Vour lefèulprts de çefle pomme, Auec /amour ey fa beauté Son mariage touttreté. V A. le crain quand aras mafintance Quej'aye maigre recompance. V E. Veux-tu que t'en fkceVnfirmenti V A, HennUpromé-lefeulement, V E. le tefay promejjè certene De te bornerpour femme Hélène, Vaijânt qu'elle tefùiuira, Et dedans Troye arriuera. Var toutfèray pour la conduite, Etferay toute lapourjùite. V A. Viendra pas Amour a ceci, vlefir ey les Grâces aufii J V E. H'aypeur.Defir ey Hymenée D E V I S ïï. Seront encor de la menée. VA. Sous telfîja pomme eflà toy. Sous telfi,tula tiens de moy. D E V I S II. VENVS. AMOVE,. V E N V S. O» yient,Amour,que prens la gloire D'auoir emporté la yittoite "Encontre tous les autres Dieux, lupiter qui tourne les deux, "Heptune qui braffe les ondes, Vluton Roy des ombres profondes, Apolon,Cibele,lunon'. ( Et de moy-mefine que dit Ion Bien que iejôy ta propre mère? ) Toutefois\tu ne peux rienfaire A cefte Uinerue auxyeux yers. Etfèmble{faux garçon peruers) CZjfas ynflambeaufans feu1ne mèches, Qujen la troujp n'as point de flèches, Njy d'arc au poin pour fente fer, Ou que nefçaches plusyifir. A. Un mere,elle cilfifort terrible. Elle a le regardfihorrible Etfifier,qu'elle méfait peur, tzar lors que prenant plus de cœur. Sur tare bandé laflècheprefte, Je taprochejbranlantfà crefle Elt m'epourt : ie tremble ry eraini Ee iiij D HO D E V I S I. tt tare m'échape de k main. V E. Qu$y\Mars eft-ilpasplus terrible, Itfinet'eflpas inuinciblef Braue qu'il ejl ey bien armé Vaincu tuA'as e*r déformé. A. Mais c'efl qu'il s'ofle ey meconuie, Aiant d'eflreyaincu enuie: Minerue toufiours enfôupfin Seguete d'yne autrefaçon. Vne fois comme à tauolée Vrenoy près d'elle ma yolée Tenant ma torche,elle me dit: Vien t'en m'ataqueryn petit, Mais par mon père ie tejure Si te forces me faire iniure, Queietecacheraycefèr Vans ton cors .ou aufansd'enfer Var lepiét'enuohrayfur l'heure. Ou de ces mains (ie t'en affeure) £» lopins feras dépecé: tUe m'a ainfi menacé. Vuisfà yu'è eitfiere çy crueufè: rit porte yne face hideufi, V» chefdeférpens cheuelu, Venant teflomac epaulu: Ht c'efl de quoyfay plus de creinte. Car encor que cefôit par feinte QjfeUe la pouffe deuantmoy, Je m'enfuyptofl que k yoy. V E N.T» creins Minerue tyfà Gorgone, Hien que Jupiter ne feftone DEVIS II Autcques le foudre qu'il a. Hais parle ynpeu : aou "vient cela, Que les Mufis nefintjûgetes A tesflammesrià tesfigetes: Ont elles morrions cretés Ou mafques enférpentés? A. Hamere,euesfintyenerables, Ht defaçonfort honorables: le les reuere ".puis toufiours S'entretiennent de beaux difiours, Ou chantent des chanfinsnouueU.es, Htfiuuent ie me tien près d'elles, lutté me léjjànt enchanter De leurplaifint eydoux chanter. V E N. Lefjbn ces "Vierges honorables, "Suis qu'elles/ont tant "Vénérables: Ht dy qu'elle raifôn tu as Que Diane ne doutes pas\ A. le ne puis trouuerCt manière De l'ateindre : elle efl coutumiere Huïrpar les monsfinsfijour. "Suis elle éme d'yne autre amour. V E N. Ht mon mignon quelle amour efl-ceî A. Des cerfs ryfans qu'elle ne cejfi Ht de yener ty de tirer, Ht ne l'en yoy point retirer, lllais quant à torcherfiere d'elle, Bien que lointirant ils'apelle. V E N. lefiébien, iefié, mon enfant, Comme tu l'as fléchéfiuuant. 121 DEVIS DEVIS PAN. III. III. MERCVRE. PAN. T a toy Mercure mon père. M E R. A toy aufii :fepeut-ilfere Quefby ton père. PAN. Stfetbten, Si Mercure es Cyllenien. M E R. If lefuis : maisfky moyparoifirt Comment c'eflque monfilspeux eflre. PAN. var amour tu m'engendras tel, Effûtstonyrayfils naturel. MER. Ouy bien "vn boucfut ton père Ht quelque cheurcfut ta mère. CarYnfilsquifêroitdemoy, Comme aroit-ilainfi que toy, Deux cornesfartant de la te fie, Oreilles & neZd'Ynebefie, Menton debarbaffè empefché, Cigos de bouc ty pie fourché, Moignon de queue fous l'échiné? P A N. V n'enfaut point fere la mine. En tous ces brocars que me dis, Df tonfilspropre tegaudis. De toute cette raillerie Sur toy rechét la moquerie, Quifats des enfant ainfifair. Mais quant àmoy ie n'en puis mais. M E R. Et qui dis tu qui efl ta mère: Vuis-ie bien auoir eu afere A quelque chieure a mon défaut E t>Evrs m. T A.1J.D'yne chieure nefuis conceu: Mais refbuuien toy, ie te prie, Si quelquefaisen Krcadie Tu n'as point forcé quelque part Vnefillede bonne part. Qujtfl-A befain que tu te ronges >' Le pouffa,ey qu'en doutantyfanges! çxft Pénélope que ie dy Tille ctlcare.M E R. Donques dy Dou'vient qu'elle t'afétfamblable Kynboue,amoy diffiemblable'i PAN. Toute la raifan te dire Que d'elle mefine ie tiré. Quand m'enuoyoit en Krcadie Tlle me dit à la partie: Mon enfant tu es né de moy Ta mère Pénélope, ey croy Que ton yray père c'efi Mercure. Ttpour tantfias la figure D'en bouc portant cornes aufront, itles piesfourchuscommeilsfaut, "lu n'en doisfere pire cbere: Carenboucfachangeoittonpere Tour "venir mon amour embler, Qtt[ tefaitau bouc refimbler. M ER..Y mefauuientquand'teniauife D'auoirfet telle gatantife: Donques moy quifiermefantoy D'efirebeaujqui fans barbe étoy, Taut-A que ton père on me nomme, Tt qu'entre tous on me renomme aii DEVIS III. \atmoyfiriant çr trufant, Tcatrouurkrdynfibtl enfant? V KM.le ne te firaypoint.monpere, . Deshonneur à ce quefçayfere. Carie fin bon muficien, tufi itflageole trcfbien. sacchusm'éme etamitiételle, Qtiil ne fit rien oit ne m'apeUe, tltfin compagnon Uni a fit, Supoft des brigades qu'U fit: Mm antre n'a la préférante Deuantmoypourmenerladance. • Itfituyoyois les troupeaux Que j'ay parles herbus coupeaux De Tegee tyy de Varthenie, Ynndroisvne joye infinie. tu puitjay le commandement SurArcadte entièrement. In guerre aidant depuis Waguiere Les Ktheniens,de manière A Marathon mefitis porté, Quyvngrand los en ay raporté: lt pour y ne faction telle L'antre de-fius la citadelle M'ont dédié. Si enpaffint Ton chemin s'doit adrefjànt Un Athènes,fiarasla gloire Du nom Van,pour celle yictotre. M E R. Djy moy,Van,puifiuec'tfitonnom, Ls-tu en mariage ou non ? PAN. No», le fuis, monpere Mercure, DEVIS IIII. De trop amoureu/è nature: Et ne mepourrois arrêter A "Pne pour m'en contenter, MER. il faut que les cheures tu failles. P AN.Iel"'eu bien que de moy te radies, Maisfifùis-iele grand mignon Des Hymphes Vitis e? d'Echon, Et des Menades Eacchiennès Q»j m'ément&fànt toutes miennes. M E R. Or mon enfant yeux-tufçauoir Le premier don que >ewx aupir De toy pour y ne grâce grande} PAN. ï écoute. Mon père commande. M E R. Sonne afettionporte moy. Ememoy bien : mais garde toy le tepri deuant les perfônnes, Q»e le nom de Père me donnes. DEVIS IVNON. IIII. IVPITER. I V N' O N. Ois-tu, lupiter, Ixioriî Ordy m'en ton opinion. IV P. Iunon,il efl de bonneyie Et de galante compagnie: Et quand indigne il enféroit, Entre nous nehanqueteroit. IV H. Mais le méchant en eft indigne, Et nefaudra plus quilydine. -* V 21$ DEVIS IIII. IVV.lt de quoy eft- il fiméchant! Afin que te l'aille/cachant. I v N. De quoy 1 de la méchancepire, Itj 'aroy honte de la dire: Tel eft ce qu'entrepris il a. IVtt.lt doutant plufloft pour cela, Si tentreprife Vaut la honte, Tu m'en deuroisfere le conte. Aroit-ilpoint Voulu rager Et quelque dee/Jè hontageri Car ieme doute de la honte Dont tu riofisferele conte. IV N. c'eft moy-mepnes (d lupiter) rlon autre,quefoliciter Le méchant n'apet confiance: Long temps a défia qu'A commance. Vremier ie ne fçauoypourquoy Toufioursfichoitles yeux fur moy. Mais quandj'auifi qu'à toute heure sans propos tljôupire ey pleure: Apres,fitoftquej'auoy bu, A l'échanfin ayant rendu La coupe,que rouge ey puis blefine Demandottà boire en la mefine: Et quand enfitmain il tauoit Lors que pour boire la leuoit, Qjten lieu de la mettre à fa bouche Le ne^ou lefiont il s'en touche: Vuis refichoitles yeux fur moy. Quand toutes cesfaçons ie Voy, Lors ie commence de conoiftre DEVIS III i, Que rien qu'amour ce ne peut ejhre. Vnlongtempsj'aylaifiécouler toufiours creignant de t'en parler: Ht cuidoy que cette manie A U longue y erroy finie. Mais quand il a osé tenir Propos de cela me tenir, Ainfiqu'ilfiprotrerne ey- pleure îel'ay quitélàtoutfùrïheure, Les deux oreilles me bouchant Pour n'ouïr lefélon méchant My fàrequefie diffolu'è: Ltfùr le champ m'enfuis tenue T'en auertirpour auifir Comme c'efi qu'en tondras tjèr. IV N. A bien osé cet exécrable Yure de neéiar non-portable Contre moy-mefine s'adrefjèrî Le ton deshonneur teprejjèr! Mais c'efi nous qui confis enfimmes, Outre mefhre aimons les hommes lu/qu'à les fere nos mignons, ilt de nos tables compagnons. Lonques il leur eft purdonable Sibeuuansbreuuagefimblable Si rencontrons deuant leurs yeux Les beautéZjiu'auons en nos deux, Htfiles trouuansfitrès-belles Qjten terre n'en om tu de telles, L'en jouir ils fintdefireux Leuenansfoudain amoureux. ii4 DEVIS IIII. fjnour efl yneforce grande, Qui non tahfèulement commande ' Deffùs la race des mortels, TA.auJàuuentjûr nous immortels. 1V N. y rément afiés il te métrifi: il te mène ©r tire afa gui je Varie ne^jainf que Ion ait, Va tu le fuisfins contredit , Lapart quiluy plaiflte conduire: Vtfans que yeules técondire il tefét afin gré ranger, VA fort legierement changer: Vrieftues d'Amour affine, Lejouet dontjouer ne fine: VAfiébien pour quelle raifin Tu pardonnes à Ixion. c'efl qu'autrefois par adultère Sa proprefemme tufismère, De qui te naquit Viritois. IV P. Vncores donc tu ramentois si quelquefois m'a plu dépendre Vn terre,pourplefiry prendre. Maispoches mon opinion Que c'efl qu'on fera d'ixion. il ne fautpas qu'on lepuniffè, My du banquet on le banijfi: Carcefirottfétfitement. Mes puis qu'il aime ardentement, Vtpleure & fiufiegrand martyre. IV N. O lupiter, que yeux-tu dire? l'ay peur qu'iféchape des mot Quine DEVIS lïlt Qui nefiyentd'honêtepropos. IV P. Nenny non : liaisfaut a ti/Jùe "Dufiuperfere dyne nue Vne feinte à toy reffembuht: 2t quand plus Amour le troublant le fera yeiller enfa couche, Vaudra qu'on la porte (y la couche Afin cottefigretement. Atnfi d'y n faux contentement Metrafnafadoleance Venfànt auoiru jouiffance. IV H. le ne y eu qu'il jouiffè en rien non pas enfeinte dvn tel bien OÙ par trop cmderilafpirt. IV P. Atan lunon que ie y eu dire: Qtsef-ce qui t'en amoindrira Quand d'y ne nue il jouira) IVK. Maisfitenant la nuiil ponce » Que cefiit moy,pourlafimblance layilenieilmefera. î V P. Poar ce pluftoft rien n'enfera. . Car ny Ion ne y erra la nue l/ire onques lunon diuenue, sky toy nue : &" lafixion Hepeut que tromper \xipn. IV N. Mais (comme fimoutrectùdês les hommes en mos débridés) le yantart nefipourra taure Ifauoir u a lunon afaire, lt deftre compagnon délit g\lupttet.\srieffera dit "f »/" D E V I S V. Que de luy fuis énamourée: Ht pour chofè bien ajjùree Le monde tout cecy croira Qui la yerité nefçara. IV P. Or doncfiluy part de la bouche Varole qui ton honeur touche, Aux enfersfera condamné, H'efire miferable tourné Ht retournéfur yne roué, OÙ ie y eu qu'on fatache ey cloué Tour eflre à jamais tourmenté D'auoirton amour attenté. I v N. Ce n'eftyne trop grieue pêne Tour/à yantifè y gloire yéne. DEVIS VVLCAN. V. APOLLON. V V L C A N. Tollon as-tu >» de Mee ttymphe de lupiter-emee, Hepoupard naguiere enfanté. Comme ilêft doué de beauté Htrità tous ceux qu'il rencontre, Ht defieure promet y montre, Combien qu'ilfait petitgarfôn, D'efbrc yn jour quelque cas de boni A P. O Vulcan,tu le dots conoiftrel Que cepoupard a montre d'efire Quelque cas de bon, qui d'effet JE» mal ejiplut yieil que lafét I A D E V I S V. zig VVL.Er quel mal lenfant pourvoitfère Venant du Ventre de la mère? A P. Tu lefçaras le demandant A Heptun, de qui le tridant il a dérobépuis n'aguierr. Ou à Mars,de qui la rapière Hors du fourreau luyfiutira, Tour ne dire qu'il adira A moy me/me l'arc ey la trou/fi, Dontfinementilme detroufjè. V V L. Quoy ? ce petiot enfantin %fl-ilbien defîafî malin, Qui en maillot ne fe demeine Ht ne bouge qu'à toute peineî AV.Tul'aprendrasàtesdepans Si vnefois il Vient céans. VVTAel'y ay vu Vne Venue. AV. As-tufitdepuis la revue, O Vulcan içypasVn outil T>e ta forge netefaut-il? V V L. Uy/ànttous.A V. Vreny biengdrde. V V L. Quand toute/bien dit,) y regarde, Mais les pincettes ie ne Voy. AV. Va t'en les chercher, <y me croy, Dansfinlange ou il les a mifis Des l'heure qu'il te les ut prifis. V V L. De larcin leJùtil ouurier Semble auoirapris le métier "> Dedans le Ventre défi mère: Tant a la main promte ey légère. • AV.As-tuVucommecemignard Vf i\ DEVIS V. ïfiynafité babillard: Me/me tant il efifèruiable Hotu "veut defiafiruirà table: Ht hier ayant défié Amour, detyn ty l'autre pie le nefié comment alalute L'embaraJJi ty le culebute. Vuis cependant qu'on le louoit, Venus, qui auec luy jouoit Vtl'embrajjoit luy donnantgloire TLt louange defa yicloire, VerditfinCefte qu'il luy prit. . "Et comme lupiter luy rit il fi trouue le Septre outé: Vtfi lafoudre n'euftefté Trop pefonte ty trop enflambee, lepenfè quilleufi dérobée. "VVLtTumedu >» monfîre d'enfant. A P. Ce n'efipas tour, mes ilentand Défia que c'eftde la mufique. . VV L.Y.nquoy yois-tu qu'il s'y apliquei A P. ilatrouuénouuthement Vne manière d'infirument De la coque dyne tortue, Qujla defept cordes tendue, Apres auoiraproprié Vn esyniey délié Versédyne ronde roséte, Ou lefinentre eyfi rejeté, DeJJôus le cheualet troué, Doule cordagerenoué D E V I S V, Var le plat du manche remonte, Sur lequel par compas &• conte Les touches adrefient les doit tour entonner duterfis yoix. Le clouter antéfur le manche Cheuillé derrièrefipanche: Cefloù les cordes il retord Quand il "veut les mettre d'acord. O Vulcain,fibien tien firme Que tous les oyons il étonne Definjouer mélodieux, Ht d'acorsfiarmonieux, Que moy-mefine luy porte enuie Qui nay rienfittoute mayie Sinon la harpe manier, Ht y eu renoncera» métier. Qui plus efl née nous affiure Que la nuit au ciel ne demeure. Mes dejfand aux enfers la bas Vourtoufioursfire quelque cas. V v L. Voulonnerspoury aller fin Quelque larcin : c'eftfin afire. A P. u eflpar endroits empané: Depuis naguère a façonné y ne meruedleufi baquete, Tar laquelle (elleeflainfifite) Mené les ornes hors des corps Ht conduit aux enfers les mors. V v L. La baquete j'ayfaçonnée Ht pourjouet luy ay donnée. A P. En recompenfi il t'a rendu Vfiij "7 D E V I S VI. Cet outil que tu as perd». V V L. Voirement ,tlfaut quand j'y pànfi Que de le chercher ic mauance: fit comme tu dis te yerray Sidansfinbersletrouueray. DEVIS NEPTVNE. VI. M E R C V R E, N E P T V N E. Mercurepourroit-onbien O Kuoir maintenant le moyen Déparier a lupin tonperet MER.C.O tieptunejl nefe peultfaire. N E P T. fiais "va luy ditefeulement. MÉRC. fie luy fay point d empêchement, le dy-it.le temps n'en à points, Si m en crois ne le y erras point tour cejle heure. N E P T. flft-ce que \unon tftauecquesluyt ME RC. fienny nom fiais c'cftchofè bien plus nouueUe Que n'est"pas d'efîre auecques elle. N E P T. l'enten bien: Ganymedey eft. MERC. Encore moins cela,maU ceA Qt£tlgarde le lier. N E P T. Ht commentt lu m'eftonnes terriblement, tiercure,de ce que t'oy dire. fitZKC.Vaurcygrande honte dédire De quelmalccjt, tel efllecas. N E P T. Auoàr honte tu ne dois pas DEVIS VI. Lnuers moy qui ton onclefuis. H E R C. o tieptùne, cefl que depuis Uaguieres il a enfanté. HE P T. Continent ? que luy ait enfanté l 2t de qui auoit-il conceui Jupiter anofire difieu JLJfoit-ildoncquesandrogynei Mais il n'en donnait aucunfigne: Car fin ircntre ne s'efl enflé. M E R C. Quant à cela yous dites yray. Car aufitl'enfant n'efloit pas Dans fin y entre. N E P-T. \'entenleçast C'eflyolontiers que derechef il yient d'enfanter de fin chef Comme il feit Minerue guerrière: Car il ha la tefle portière. M E R C, ttenny, mais il conceut le fruit E» fa cuiffe, dont il produit L'enfant de Semele qu'il parte. N E P T. O complexton bonne çy forte, Quitoufloursquelque enfant nous donne Var quelque endroit defa perfinne i lAats dy,qui eft cefle S.emele t H E R C. y ne xhebaine damoifèlle, L'y ne desfillesde Cadmus : T-tpour ne yous endireplus, Lafett enceintte de fin fait. N E P T. Et puis,o Uercure,ilfrfait Accoucher pour elle en gefinei M E R C. Ouyda,n en faites la minet sien que le cas yousfèmbleeftrange, Tfiiij D E V I S VI. CarJunonenvieiUe/échange, 'Yousfçaue\comme elle ejtjalouse) ut meta Scmele Vne choujc un la tejlejc'eft qu'elle obtienne De lupittr qu'à elle il vienne Auec le foudre dont le poing. Jupiter qui n'a plus grand foing Qjten toutes chofès luy complaire, Luy accorde ttainfilefaire, Ht s'en Vient auecques finfoudre Qui mit tout le plancher enpoudrei subit le feu tua Semde. Luy m'enuoyefôudain Vers elle, Ht me commande de luyfendre Le Ventre,ey Virementy prendre L'enfànt,qui neftoitpas à terme. , Je luy porte:ey puis il enferme, Vansficuiffè quilincifa, Le manquefruictquifept mois ha, Afinqu'dacheuefin temps. Trois mois ta porté là dedans: Ht maintenant dehors ta mis Au bout des trots mois accomplis, utfaitauiourdhuy facouchee, Ve quoyfi cuiffè efl deliuree, N E P T. Lepoupardoù efl-ilafleure i M E R C. A HyJfe tay porté fur thème Aux Uymphes pour auoir lefoin Ve faire ce quifaithefoin A nourrir cet enfant Denys: Car c'est le nom qu'on luy a mis. DEVIS VII. N EPT. XSonqueslup'ttereflUpere De Denys,enfimble ey la merci M ZKC.U le faut bien :ieya%àteav Vourlaplaye defintrumeau, Qf£i/ luyfaut louer, ey iuyfiure Tout à la façon ordinaire, Selonla couttume yfitee Comme onfaitpour >ne accouchée. DEVIS MERCVRE. VIL SOVLEIL. MERCVRE. (lupiter l'enjoint) O NeSouleil roule ey ne charte point Ny auiourduy ny tout demain: Mais demeure (y ce temps pendant Yne nuits en long festendant Soit continuelle (y fi face De tout cet entredeux d'effacé. Meures debride^Jes cheuaux. Etein taflammeeypren repos: Car long tems a qu'a ton defir Tu n'as pris autant de loyfîr. S O V L. Mcrcure,tu yiens m'annoncer Cas estrange : (y nepuispenfir xourquoyc'eft :flj'ayfôruoyé, Si en courant j'ay charte . "Dehors des limites,parquoy Sefoit dépitécontre moy, "Etfait délibère défaire uy DEVIS VII. ; Au triple la nuicl ordinaire De U longueur que lé jour ha. M E R C. Ce n'cftpourrten tel que cela. JAy ce n eft pas pour à jamais Que cefait il ordonne : mats Maintenant vn faitilconduit Qjti requiert >ne longue nuicl Vlus que n'eflla nutil ordinaire. S O V L. Mauie te pry,pour quelatfakiî O» eft-ce qu'il eft î Et dois efl- ce Qt£tlt'enuoye en figrande prejp, Meffàgerde telle nouuelleî M E R C. De teotie auprès la belle femme du bon Amphitryon. S O V L. Donc il luy porte affcÛiont Vne nuicl deuoit bienfiffire, four faire tout ce qu'il dtfire. MERC. Uonfatfôit. car de cet amour Voitetlre enfanté quelque jour, Vn grand Z>ieu,par quiferont tnifès A chef de grandes entreprifès, Et n'eftpofible en vne nuicl, Qui eft trop courte ey nefùffit, Vêle parfaire tout afàicl. S O V L. En bonne heurefait. Uparfait)}, Mais 6 Mercure du bon âge Que regnoit Saturne le fige. On ne faifiit point tout cela: Car nous eilions de ce temps la. Luy ne decouchoit d'auec Khee, tiylaifjàntla vouile etheree DEVIS VII. iig A jhebesilne deualoit, Uy coucher ailleurs il n'aloit. Mats lejour eÛottjour : la nuit Hnfa meptre eftoit la nuit, Ainfiqu elle cfloit ordonnée, Vour chaquefaifon de l'année. On ne toyoit point nouueau change, Ht rien neffatfiit d'ettrange: Ht luy neuf pris yne mortelle Hourauoiraffaireauec elle. Ht maintenant tout à rehoun ilfaut renuerfr tout le court De toutes chofis qu'on remue, Vour ynefemme malotrue. Mes cheuaux qui Jèjourneront • "Durs ey reuefchesfeferont. "Le chemin non frayé trois jours "Deuiendrafâcheux ty rebours. "Les chetifs humains languiront Que les ténèbres couvriront. Xoyla des amoureux déduits T>e Jupitertouslesbeaux fruicts Qu'ils receuront : ey cependant ils demoureront attendant Influes a tant qu'il aitparfaiâi Ce grand combateur tout afaiét, Qtse tu dis deuoirnompareil, Hn ce longobjcur. MERC. Vay SouletL, Que de ton prompt eyfou langage Ne faduienne quelque dommage. Moy te m'en ya trouuer la hune, DEVIS VIII. EtleSomeil,dieuxdclabrunt, Tour leur annoncer à tous deux t Q*e Cefl que îupiter Veut d'eux. Jj'eBeyde lentement marcher: Du Sometltde point ne lâcher Les bumamt,qui nefiomontpoint Quêta nuictfoitlongte en ce poinét. DEVIS VENVS. VIII. LVNE. V E N V S. L Vne que dit on que tufais ? Quand deffut Carie tu es Que ton chariot,rr^ant Tu te tiens coye regardant Sur Endymion endormi Couchédehorsalairte, emmi Les morts ou les champs ou les boit En chajjèur qu'il efl : & parfois T> amkhemintuVas defctndre four t'en aller àluy te rendre. L V N E. O Venus demande a tonfils, L'auteur de la peine où iefuis. V £ N. Le mauuavjèplaiftà malpaire: Kmoy quifuisfitpropre mère •Qujt tUpaict i tanùtftme menant AU mont d"lde,tr m'y retenant T>e l'amour chaudementfitrprifi P» bergerMien Knchtfe, D E V I S V 111 tdntoÉait mont Libanien tour le mignon tijjyrien, . Lequelmepne il m'ofte a demi Le faifant prendre pour amy A Vroferpine-tellement Que metolérant aigrement lel'aymenacéys'ilnecejjè De me mettre en telle detrejjê, De romprefinarc ryps traits Auec leur carquoifiey d'après Uiepne les ailes luy couper. Vepamepsismipapaper Le mauuais de ma pïanelle: Hais defaçon ie nejçay quelle Sur l'heure craintif mefùplie, Lt bien toft après il l'oublie. Ordymoy,tontndymion Lfl-ilbeaufcarlapafion Se confie parle deuis. L V. O Venus,pion mon aduts, llefltrefeau'.lorsmtpnement Qujtyantagencé proprement Sur vne pierrefn manteau, il s'endort diffus bien ZT beau Ayantps dards en lafenefre, Qt£il laifp échaper; ZT fa dextre Surfatefle enhaultreployee La tient gentiment apuyee, Ce qui luyped bien à merueille: Lt luy qui doucementfmmeille Ré/pire yne haleine ambropne. ijï -' -.'•'••- f*0 " ' .'*-*-. * ¥ D E V I S IX. Alors tnoy Vers luy ie chemine tans bruit marchant dejjùr la pointe De mes pieds pas à pasyde crainte cy£efiant éuciUé ne s'effroye. Tufçais tout mon mal ey majoye: Ten feray-ieplus long difcourst in Vn mot ie me meur d'amours* DEVIS V E N V S. IXi AMOVfc V E N V S. Uour monfils»Voy tes beaux fail- À le ne dy pas ceux que ta fais , • faire à ces humains amoureux A eux me/mes ou par entre eux En terre: mais au ciel,faijànt Queiupiterfedeguifant Se change en tout ce que tufeux. Tu ofies la lune des deux, tu contrains le Souleilmu^er cheCyjclymeneyçy ne s'autfer Defèscheuauxnydefônchar QtCd laijjè oublieux alecar. A moy quifuis ta propre mère ïlt'efiloyfible de tout faire: Mais toy,ô trop audacieux A la mère de tant de dieux fJsee, qui efl "vieille pajjèe, Q^tufaittoystul'aspoufpe D E V I S î X. En fureur ïenamourackant De ce beau vhrygien enfant: Et par ton amour maumente Elle y a commeforcenée. Ses lions au char elle atelle, Vrend les Corybans auec elle, ..*..• Comme gens defureur qu'ilsfont, Et tous enfèmble courir y ont >i A mont ey à yal du montj'lde. Elle tranfportee les guide Criant Atys (on amoureux. Quant aux CorybantesJ'un d'eux Se tranche le bras d'une efbee: L'autre la perruque aualee, < "Va par les monts toutforcené, '••'• L'autre embouche yn cor entonné: L'yn des cymbalesy>afonant, L'autre bat yn tambourtonant: Enfômmeparle mont dida, Aten que trouble <y rage il n'y a: c'eflpourquoy iefùis toute en crainte, Tourquoy )'ay peur moy qui enceinte EAerefu d'yn tel mat que toy, •'.'', Q«e Ejtee cfianthors definfins • . Ne commande àfisCorybans Te démembrer : ou pour manger Te iette aux lions.Tel danger le te yoy courir,dont iay peur. A. Ma bonne mcreaye<\fboncceur. Ties lions ie nefûts poureux: Aicnfouuent te monte fur eux. lies DEVIS ï> Us tenant par leur crinière le lesmene : eux a leur manière Delà queti me yont carejjànt: Et dans leur bouche receuant Ma main,la lichens &• la rendent Sans que mat faire Us luy pretentlent. Ojtand KheeauroitelleloUtr De penfèr quelque deplaifùs . < Contre moy ! elle efi empefihet Afin Atys toute atachee: Ht puis en quoyay-ieforfait, Stle beau,fimbler beau iay faite Vous donque la beauté n'aimé^. Ou de cefait ne me blàfmeZ, Voudrou tu bien nef aimer pas, Ou que Mars detoyneffteasï V E .Qjtf tu esfier,Toy qui yeux efttt Hn tout epdejjùi tous le matfrret Vn'ytur te pourras fiuuenir Despropos queyien de tenir. FIN DES I. A. I l IEVX IAII. DI