Poursuite de 230000$ contre le CHUM

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Poursuite de 230000$ contre le CHUM
2LP0301E1001
LA PRE SSE
2LP0301E1001 ZALLCALL
M ONTR ÉAL
67 22:37:25 09/30/02
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DISPARITION D’ÉMILI DEBLOIS-DUBÉ
Seul indice valable: la séance de clavardage
MARCEL LAROCHE
EN DÉPIT DE RECHERCHES intensives effectuées depuis 10 jours
par les forces policières ainsi que
par les membres de sa famille,
Émili Deblois-Dubé reste introuvable.
L’adolescente de 14 ans est mystérieusement disparue depuis le
vendredi soir 20 septembre de son
domicile familial de Varennes, sur
la Rive-Sud. Le soir de sa disparition, la jeune fille aurait confié à
des amis son désir de se rendre à
Montréal dans le but de rencontrer
un jeune homme qu’elle aurait
connu en faisant du clavardage sur
Internet.
Inquiète de l’absence inhabituelle de sa fille qui devait rentrer à
la maison à 22 h ce soir-là, Manon
Deblois-Dubé a tout de suite pris la
chose au sérieux en alertant le Ser-
vice de police de Varennes. L’enquête policière a rapidement révélé
que l’adolescente de 14 ans, qui a
plutôt l’allure d’une jeune femme
de 18 ans, a été vue pour la dernière fois vers 22 h 30 le vendredi
soir 20 septembre au restaurant
McDonald’s, situé le long de la
route 132, à Varennes. Après avoir
fait du porte-à-porte et rencontré
tous les amis qu’Émili avait l’habitude de côtoyer à l’école, les policiers se sont retrouvés deux jours
plus tard dans une véritable impassable, personne ne pouvant les aiguiller sur la trace de la jeune disparue. Ignorant toujours s’il
s’agissait d’une disparition ou
d’une fugue, les policiers de Varennes ont communiqué avec leurs
collègues de la Sûreté du Québec,
le mercredi matin 25 septembre.
Seul indice valable jusqu’à présent : quelques jours avant sa dis-
parition, Émili Deblois-Dubé
s’était amusée avec l’ordinateur
d’un copain — elle ne possède pas
d’ordinateur à la maison — à clavarder sur le site Caramail d’Internet. Sous le pseudonyme de « Sexsexandsex », l’adolescente se serait
alors présentée comme une jeune
fille de 18 ans pour discuter avec
plusieurs internautes visiblement
attirés par ses commentaires.
L’ordinateur utilisé par Émili a
été saisi par la police, puis confié
aux spécialistes de la SQ qui ont
commencé à l’examiner dans l’espoir de remonter jusqu’à l’internaute qui aurait « chatté » avec
l’adolescente dans les jours précédant sa disparition.
La police de Varennes s’intéresse
également à un appel téléphonique
qu’elle a reçu mercredi soir, dans
lequel on entend une voix féminine dire : « Émili va bien. Il n’y a
pas de danger pour elle. Faites le
message à sa mère qu’elle ne s’inquiète pas ».
Les policiers du Service des enquêtes des crimes contre la personne de la SQ n’ont pas réussi à
trouver d’où provenait cet appel.
Morte de peur juste à penser que
sa fille pourrait avoir suivi un inconnu, Manon Deblois-Dubé croit
qu’il s’agit d’un enlèvement, affirmant même qu’elle est séquestrée
quelque part à Montréal par un individu impliqué dans la drogue ou
la prostitution.
La mère désemparée a même distribué des dizaines de photographies d’Émili (qui mesure 1,75 m
et pèse 58 kilos et portait un chandail noir et des jeans bleus lors de
sa disparition) en invitant les gens
à communiquer avec la police
(1-800-711-1800) pour toute information pouvant lui permettre de
retrouver sa fille saine et sauve.
Émili Deblois-Dubé, 14 ans, disparue depuis 10 jours de son domicile
familial de Varennes, sur la RiveSud.
TOXICOMANIE
MÉTÉO
Trip
de coeur
Un mois de
septembre
record?
AFIN D’AIDER les femmes de la
région des Laurentides aux prises
avec des problèmes de toxicomanie, trois organismes ont lancé hier
le guide Trip de coeur.
TRISTAN PÉLOQUIN
Il a vu le jour grâce à un travail
de partenariat entre le Réseau des
femmes des Laurentides, le Carrefour des femmes de Lachute et le
Centre André-Boudreau. « Aborder
la toxicomanie au féminin relève
du défi. En effet, la littérature traitant de ce problème est restreinte
d’autant plus dans le domaine de
l’intervention », a-t-on souligné
lors du lancement du projet à
Saint-Jérôme.
À la suite de consultations auprès de nombreuses femmes, les
partenaires de ce programme d’aide
proposent 13 thématiques dans
leur guide Trip de coeur : l’identité,
le bonheur, la sexualité, l’amour et
la tendresse, les perceptions, l’affirmation, la séduction, la violence et
la colère, l’introspection, l’estime
de soi, le plaisir, la culpabilité et
les peurs.
Un homme
poignardé
succombe à
ses blessures
Presse Canadienne
JEAN-PAUL THÉORET, âgé de 27
ans, a succombé à ses blessures
après avoir été poignardé à plusieurs reprises, dans la nuit de dimanche à lundi, dans l’arrondissement Saint-Hubert, à Longueuil.
Le suspect, Ali Ataoglan, âgé de
35 ans, a comparu hier pour faire
face à une accusation de meurtre
non prémédité. Il demeurera incarcéré jusqu’à la tenue de son enquête pro-forma, fixée au 10 octobre.
L’incident s’est produit vers
3 h 20, lorsque M. Théoret rentrait
à la maison en compagnie de sa
mère.
À sa sortie du véhicule, il y a eu
une courte discussion entre les
deux hommes et la victime a été atteinte de plusieurs coups de couteau. La femme n’a pas été agressée.
Photo RÉMI LEMÉE, La Presse ©
La McIntosh est de retour
La McIntosh québécoise est de retour ! Pour souligner l’arrivée à maturité de la « pomme préférée des Québécois », la
Fédération des producteurs de pommes du Québec a distribué hier plus de 5000 McIntosh aux personnes de passage au
complexe Desjardins. Les producteurs et emballeurs de pommes du Québec en ont également profité pour annoncer le
renouvellement de leur engagement envers le Club des petits déjeuners du Québec et offriront cette année près de
250 000 pommes aux 12 500 enfants servis chaque année par l’organisme.
ENFOUISSEMENT SANITAIRE
Le Front commun accuse Québec
de ne pas prendre ses responsabilités
JEAN-PAUL CHARBONNEAU
LE FRONT COMMUN québécois
pour une gestion écologique des
déchets (FCQGED) accuse le gouvernement et le ministre de l’Environnement qui est aussi titulaire du
portefeuille des Affaires municipales, André Boisclair, d’avoir abdiqué leurs responsabilités en décrétant la levée du moratoire pour
l’agrandissement de lieu d’enfouissement sanitaire situé à Saint-Thomas-de-Joliette.
Le porte-parole de ce mouvement écologique, Karel Ménard, a
indiqué hier que ce lieu appartenant à Dépôt Rive-Nord, une filiale
du Groupe EBI, reçoit 75 % des déchets domestiques du Québec.
« Avec cette autorisation d’agrandissement, les rumeurs persistantes
veulent que le lieu puissent recevoir entre 20 et 30 millions de tonnes de déchets additionnels », a-t-il
ajouté.
sait que le Groupe EBI pratique
l’importation massive de déchets
sur le territoire de Lanaudière. »
Le FCGGED estime qu’avec cette
autorisation, le gouvernement ne
trouve rien de mieux à faire que
d’envoyer le message que l’enfouissement massif est une voie acceptable.
Un « passe-droit »
Le président de cet organisme,
Normand Beaudet, indique que la
levée du moratoire était l’aboutissement de l’attitude déplorable du
gouvernement du Québec et de son
ministre de l’Environnement dans
le dossier de la gestion des déchets.
« Ironiquement, précise M. Beaudet, le décret mentionne que le ministre de l’Environnement favorise
une gestion régionale de matières
résiduelles quant tout le monde
De son côté, Gilles Côté, administrateur du FCQGEP et directeur
du Conseil régional de l’environnement de Lanaudière voit « la
preuve que le gouvernement a abdiqué ses responsabilités » dans le
fait que le ministre Boisclair, qui se
disait « préoccupé » par les ententes conclues entre le Groupe EBI et
les autorités régionales, donne aujourd’hui « un passe-droit à cette
compagnie ». Rappelons que le
Groupe EBI avait « acheté » les appuis de la municipalité de SaintThomas et de la MRC de Joliette
pour un montant de 6,5 millions il
y a quelques mois.
IL A FAIT BEAU et chaud en septembre ! Avec à peine cinq jours où
la température n’a pas dépassé les
20 degrés, septembre 2002 pourrait
même être le mois le plus chaud
depuis 1961 !
La température moyenne du jour
et de la nuit s’établissait hier à 18,5
degrés, alors que le record de septembre 1961 est de 18,7.
Il était cependant trop tôt, au
moment d’écrire ces lignes hier,
pour confirmer si le record de 1961
a été battu. « C’est une possibilité,
mais il faudrait que la température
d’hier se soit maintenue au-dessus
des 20 degrés », explique Pierre
Lessard, météorologue à Environnement Canada.
Fait exceptionnel, trois jours de
canicule ont marqué le début du
mois, les 8, 9 et 10 septembre.
« C’est assez rare qu’une telle vague de chaleur se produise en septembre. Il y a des années où les
températures ne dépassent jamais
les 30 degrés », ajoute M. Lessard.
La température a même atteint
33,5 degrés Celsius le 9 septembre,
égalant le record de chaleur établi
le 4 septembre 1999.
La température moyenne en
journée devrait tourner cette année
autour des 24 degrés.
La nuit, la température moyenne
du mois atteignait hier 12,8 degrés,
soit près de quatre points au-dessus de la normale qui se situe à 9,3
degrés.
« Bien qu’il soit impossible d’attribuer directement ces moyennes
élevées au réchauffement de la planète, il se peut que la pollution ait
joué un rôle sur ces températures
largement au-dessus de la normale », fait remarquer M. Lessard.
Quant à l’ensoleillement, septembre 2002 se situe assez près du
record de 232 heures enregistré
l’année dernière. En début de soirée hier, 222 heures d’ensoleillement ont été enregistrées pour septembre, mais la journée d’hier,
plutôt nuageuse, n’a certainement
pas permis de battre ce record.
Conséquence directe du beau
temps, les précipitations se sont
faites rares au cours du dernier
mois. En date d’hier, seulement 66
millimètres de pluie étaient tombés, alors que la moyenne pour
septembre est de 86 millimètres.
« Ce n’est pas tellement surprenant, compte tenu de l’été très sec
que nous avons eu », commente le
météorologue d’Environnement
Canada.
Poursuite de 230000$ contre le CHUM
La famille croit que le défunt a contracté le VIH lors des soins reçus à l’hôpital Saint-Luc
CHRISTIANE DESJARDINS
HOSPITALISÉ pendant des mois à l’hôpital
Saint-Luc pour une greffe du foie qu’il a subie avec succès, Robert Marcil, 53 ans, devait
apprendre peu après sa sortie de l’hôpital
qu’il était maintenant séropositif. Alléguant
que M. Marcil, décédé en juin 2001, ne peut
avoir été infecté que lors des soins qui lui
ont été prodigués à l’hôpital, sa famille poursuit le CHUM pour une somme de 230 000 $.
Selon la poursuite déposé en Cour supérieure, ni le foie greffé ni les transfusions
sanguines administrées dans le cadre de cette
chirurgie ne seraient en cause dans l’infection. Et comme M. Marcil a été testé plusieurs fois pour le VIH avant et après sa
greffe, tests qui s’avéraient toujours négatifs,
son épouse, Lucie Lamarche, et sa fille,
Shelby McCarty, ne voient que deux possibi-
lités de contamination : par un membre du
personnel soignant ou par des instruments
hospitaliers ou chirurgicaux.
Une greffe du foie
L’affaire commence en mars 1998, quand
Robert Marcil, alors âgé de 52 ans et souffrant d’une cirrhose, accepte de subir une
greffe du foie, sur les conseils de son hépatologue, le Dr Marc Bilodeau. En mai de la
même année, Marcil est hospitalisé pour un
bilan pré-greffe à l’hôpital Saint-Luc, au
cours duquel on lui fait subir des tests sanguins, dont celui du VIH. Il est séronégatif.
À partir d’avril 1999, Marcil est hospitalisé au même hôpital en vue de sa greffe, et
on lui fait encore subir une série de tests sanguins, qui démontrent qu’il n’est toujours
pas séropositif. Le 6 mai 1999, on lui greffe
un nouveau foie. La chirurgie est un succès,
M. Marcil sort des soins intensif au bout de
trois jours et son organisme ne rejette pas la
greffe, selon la poursuite. Il demeure toutefois à l’hôpital pour le suivi postopératoire.
Le 25 juin 1999, de nouveaux tests démontrent qu’il est toujours séronégatif. Il est
sur la bonne voie et reprend progressivement
des forces, jusqu’à ce qu’à la mi-juillet, son
état se détériore soudainement. Il n’a plus
d’appétit, plus d’entrain, ni d’énergie. Il reçoit toutefois son congé de l’hôpital le 10
septembre et rentre chez lui.
De nouveaux tests
Voyant son patient dépérir et voulant en
connaître la raison, le Dr Bilodeau lui fait subir de nouveaux tests sanguins le 28 septembre 1999. Cette fois, Marcil est testé séropositif. Le patient et sa famille, on s’en doute,
sont catastrophés.
Le Dr Bilodeau demande alors à HémaQuébec, et à Québec Transplant, de faire enquête, pour savoir si la contamination peut
provenir du sang ou du foie. Ces enquêtes
révèlent qu’il n’en est rien, note-t-on encore
dans la poursuite.
De son côté, le malheureux patient entreprend un traitement anti-VIH dès octobre
1999, auquel il réagit physiquement très
mal. M. Marcil doit être hospitalisé à de
nombreuses reprises par la suite, et son état
ne cesse de décliner. À partir d’avril 2001, il
est aux soins palliatifs, et retourne à son domicile, pour y être soigné par son épouse jusqu’à ce qu’une pneumonie l’emporte, le 18
juin 2001. La famille est persuadée que M.
Marcil a été contaminé par le VIH pendant
son hospitalisation entre le 9 avril 1999 et le
10 septembre 1999, et soutient que le CHUM
a failli à ses devoirs de fournir des services
de santé de qualité.