Synthèse du sujet annuel social 2012

Transcription

Synthèse du sujet annuel social 2012
Synthèse sujet symbolique n°1 : Que veut dire se séparer d’après l’équerre ?
L’Equerre est par définition un outil de vérification : Son étymologie latine
associe le préfixe dynamique é et le radical quadrare, rendre carré. Elle permet
de contrôler un angle droit ou encore de construire l’horizontale à partir de la
verticale du fil à plomb. La perpendiculaire est la base du quadrangulaire
comme l’équerre celle de la Pierre cubique.
Le plan peut autant être figuré par un compas ouvert à 180° que par une fausse
équerre ouverte. C’est pourquoi dans la symbolique compagnonnique,
l’équerre associée au compas est le symbole du compagnon accompli, dans sa
rectitude et son ancienneté, justifiant l’adage : « Ce que tu fais, te fait ».
« Equerre, carré et terre » forment le triptyque visible du comportement
extérieur répondant à l’expérience de la vie intérieure gouvernée par celui de
«l’équilibre, la tolérance et l’équité ». C’est bien cette spirale que dynamise le
rituel de fermeture par la série de questions du V∴M∴ aux Surveillants :
- V∴M∴ : Comment les maçons s’abordent-ils ?
1° Surv∴ : Sur le Niveau
- V∴M∴ : Comment les maçons doivent-ils agir?
2° Surv∴ : Selon le Fil à plomb
- V∴M∴ : : Et se séparer d’après l’Equerre
Cet échange lie les outils des trois Lumières de la Loge, et trace les directions
de leur agir :
- dans l’axe horizontal de la fraternité et de l’équanimité qui unit tous les
Maillons
- dans l’axe vertical de la sincérité du cherchant qui poursuit son
questionnement intérieur et remet en question ses connaissances
- Dans le mouvement de réunion de ces deux axes, véritablement
ascensionnel, qui fait du Franc-Maçon un exemple pour les siens et un
appui humaniste pour les profanes.
L’Equerre illustre l’équilibre du dépassement de tous les termes binaires : entre
le passif et l’actif, le symbolique et le concret, l’intérieur et l’extérieur, le
Temple et le monde profane.
A elle seule elle figure la Loi morale, la mise en pratique exemplaire de
l’enseignement symbolique et de l’échange fraternel. L'équerre rappelle à
l'initié que toutes ses actions doivent être dictées par la droiture et la justice.
Tout ensuite est une affaire de ressenti : Peu importe l’équerre, droite, double,
à onglets, ou même la sauterelle dite aussi fausse équerre, ce qui importe c’est
la justesse de l’angle et la proximité du plan de vie à laquelle elle s’applique :
Au plus juste, au plus vrai, au plus humain, en accord avec son but, ses moyens
et son objet.
Toute construction se conçoit dans l’observance, le respect des lois naturelles :
Le symbole donne la ligne de conduite, l’horizon de la perfectibilité à un
moment donné de l’histoire de l’humanité.
Vivre alors cette séparation avec d’innombrables nuances :
- comme un pacte, l’accord entre ce qui a été individuellement ressenti
comme satisfaisant et ce qui est collectivement souhaitable.
- ou encore avec la sécurité d’égalité de traitement, la confiance en soi
pour aborder l’autre, le bénéfice de la paix partagée
- avec la reconnaissance d’avoir été remis d’équerre sans jugement de
valeur : Corriger les défauts qui nous empêchent de tenir exactement
notre place dans la Chaîne la renforce.
Irène Mainguy voit dans l’Equerre « la rencontre du vouloir et des devoirs ».
Lorsque je veux, je construis et l’énergie créatrice élève. Lorsque je construis, je
dois et accepte les servitudes de la condition humaine pour être à l’écoute des
autres.
« Se séparer d’après l’équerre » est la phrase-seuil du maçonnique au profane :
C’est dans l’action de compréhension et d’amour fraternel au quotidien que le
Franc-Maçon fait de chaque instant de sa vie un instant d’humanisation.