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Rosebud
LE MAGAZINE DU KATORZA
N° 5 - MAI 2012
/ Walk Away Renée de Jonathan Caouette /
MINI-RÉTROSPECTIVE DAVID CRONENBERG
9ÈME FESTIVAL CINÉPRIDE
LE CAS CAOUETTE
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NO
POPCORN
ON
THE
FLOOR
ÉDITO ÉPHÉMÈRE
DRÔLE
D'ENDROIT
POUR
UNE
RENCONTRE
ENTS
AGENDA DES ÉVÉNEM
A
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TO
KA
AU
À VENIR
Journal d’un temps donné au Katorza
Mardi 29 mai à 20h15, je vous propose l’avant-première de
JOURNAL DE FRANCE de Raymond Depardon et Claudine
Nougaret (compagne, productrice, ingénieure du son du
photographe/cinéaste). Parce que je quitte mes fonctions de
directrice du Katorza le 31 mai, je voulais vous offrir, de
découvrir, encore un film. Comme vous, je le découvrirai ce
soir-là et pour l’occasion, un verre sera offert avant la
séance.
C’est le journal de Depardon sur son travail, passé et présent, avec la voix-off de sa compagne. Depuis son campingcar, il photographie, avec le temps, ce que certains appellent la France « des clochers » (!). Il offre son œil patient.
Mon journal de presque 10 ans au Katorza, ce serait beaucoup d’instantanés, de longues soirées à échanger, des files
d’attente dans la rue Corneille, des salles presque vides
pour un film aimé, des espoirs de programmation… Tout
cela est éphémère, les films restent et il faut des lieux
comme ce cinéma pour les rendre vivants. Je voulais donc
vous remercier de m’avoir accompagnée dans cette mise en
scène des films. Merci infiniment de votre curiosité.
Cécile Menanteau
DU 09 AU 15 MAI
Cinépride, 9ème
Festival de cinéma
Gay, Lesbien, Bi et
Trans organisé par
le Centre LGBT et le
Katorza
On pourra toujours discuter de savoir
si le cinéma LGBT existe, bien sûr que
non, mais l’homophobie et la transphobie oui, donc Cinépride existe
pour plus de visibilité, pour faire de la
place à nos libertés.
Ont contribué à ce n° de Rosebud : JeanMaurice Bigeard, Christophe Bronnec, Cécile Menanteau, Marc
Maesen, Céline Novel, Morgan Pokée, Mélanie Ricolleau.
Illustrations de Quentin Faucompré.
Photographies de Jean-Gabriel Aubert.
Les menaces sur les gays, bis, trans, lesbiennes sont nombreuses à travers le monde.
La grille propose donc des documentaires
récents et éloquents. Les raisons de se réjouir
existent aussi, car depuis les émeutes de
Stonewall à New York, l’eau a coulé sous les
ponts des luttes mais pour ne pas oublier,
nous vous invitons à voir Screaming Queen
ou We were here. Et puis c’est bien connu, la
culture gay n’est pas triste, alors réjouissonsnous aussi de nos combats et de nos espoirs,
autour de fictions amoureuses (Les magnifiques Week-end d’Andrew Haigh et Jaurès
de Vincent Dieutre), d’un programme de
courts-métrages ou d’une comédie musicale
(Leave it on the floor).
5000 ex. Tous droits réservés KATORZA.
Pour vos publicités dans Rosebud : [email protected]
Dépôt légal à parution. Impression : Allais SA.
Nos invités seront : Pascal Vincent (auteur de
Miwa le Lézard Noir), Chriss Lag (auteur de
Louis(e) De Ville), l’association Aides (pour
Je vais essayer de continuer de transmettre, autrement. Si vous voulez être tenu au courant, vous pouvez me laisser votre mail sur
[email protected]
Rosebud est un magazine imaginé
et rédigé par l'équipe du cinéma Katorza.
Directrice de la publication :
Cécile Menanteau.
Conception graphique
2 / Rosebud / n 5 / mai 2012
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DRÔLE D'ENDROIT
POUR UNE RENCONTRE
ROIT
ONTRE
/ Louis(e) De Ville /
We were here).
A noter, l’avant-première de Keep the lights
on par Ira Sachs.
Côté partenariats, nous vous proposerons
une séance ouverte au public sourd et
malentendant avec l’association TAC (pour
le film Joe+Belle), des interventions du collectif Divergens et une soirée Wonderground
au Stakhanov.
Tout le programme sur www.katorza.fr
DU 16 AU 24 MAI
Mini-rétrospective
David Cronenberg
Dans le cadre de la sortie de
Cosmopolis de David Cronenberg, en
compétition au Festival de Cannes,
nous vous proposons, en attendant de
le découvrir, de (re)voir ses 4 précédents longs-métrages.
Spider (2001/1h38) Int-12 ans
Jeudi 17 à 20h00, Samedi 19 à 18h00,
Lundi 21 à 18h00, Mardi 22 à 22h00
A history of violence (2005/1h35) Int-12 ans
Mercredi 16 à 18h00, Vendredi 18 à 22h00,
Mardi 22 à 20h00
Les promesses de l’ombre (2007/1h40)
Int-12 ans
Jeudi 17 à 22h00, Lundi 21 à 20h00, Jeudi
24 à 18h00
A dangerous method (2011/1h39)
Mercredi 16 à 22h00, Domanche 20 à
18h00, Mercredi 23 à 20h00
Tous les films sont en VO stf.
MERCREDI 23 MAI À 14H30
Les Goûters de
l’Ecran présentent
Les Goonies (vf)
Argh, Argh, Argh !!!!! Les habitants
des Goondocks de la petite ville
d’Astoria sont sous la menace d’un
projet immobilier prévoyant la
construction d’un immense terrain de
Golf. Une bande d’amis décide de
faire l’impossible pour sauver leur
quartier mais surtout leur amitié.
Et c’est partie pour l’aventure !!!!! La découverte accidentelle d’une ancienne carte au
trésor, du Pirate Willy le Borgne, va lancer le
groupe d’amis dans des histoires incroyables. Film culte de la jeunesse des années
80, ce film est une pure merveille, n’ayant
pas pris une ride en 27 ans. Course poursuite, pièges, histoire de pirates, gangsters,
monstre, on y trouve tous les ingrédients
pour un excellent film à rebondissements.
/ Vincent Dieutre /
/ Miwa le lézard noir /
/ Les Goonies /
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 3
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DRÔLE D'ENDROIT
POUR UNE RENCONTRE
/ A dangerous method de David Cronenberg - Mini-Rétrospective du 16 au 24 mai /
Viendez tous ! ça va être génial et rappelezvous «GOONIES NEVER SAY DIE» !
1 Film + 1 Débat + 1 Goûter = 5.90 euros.
DU 30 MAI AU 3 JUIN
3ème Festival du
Film International
des Droits de
l’Homme
/ Moonrise Kingdom /
/ Ouganda, au nom
de Dieu /
/ De rouille et d’os /
4 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
Pour la 3ème année consécutive, le
cinéma Katorza est partenaire du
Festival International du Film des
Droits de l’Homme organisé par
Alliance Ciné.
L’origine de ce Festival qui existe aussi à
Paris, Strasbourg, La Réunion, Yaoundé,
Lomé, Bangui est né d’un constat :
«L'audiovisuel est l'outil le plus efficace pour
sensibiliser le plus grand nombre aux droits
humains (…)» Cette idée est la même que
nous défendons au Katorza en organisant
les séances Citoyens ! au cinéma ! depuis 3
ans. Oui, les films (documentaires, fictions,
avec petit ou gros budget, réalisateurs qualifiés ou militants débutants) peuvent remettre
à jour nos préjugés sur le monde de 2012. Il
faut sans cesse nous éveiller, nous rensei-
gner, discuter et remettre en cause.
Un cinéma reste un lieu ouvert pour que
chacun puisse entrer, voir et échanger.
Informer, alerter et inciter à l'action :
«L'actualité nous montre en effet qu'il faut
rester vigilant et que rien n'est jamais définitivement acquis en matière de droits, même
en démocratie. Il est dit que le silence des
pantoufles est parfois plus à craindre que le
bruit des bottes, l'indifférence est effectivement la principale menace. La vocation de
ce festival se situe là : servir de plateforme
de promotion à de nouveaux films ayant
pour objet d'informer, alerter et quand c'est
possible, d'inciter à l'action.» Du mercredi 30
mai au dimanche 03 juin, des rendez-vous
divers vous seront proposés en ville et du 31
mai au 03 juin, un programme de 11 films
militants sur des thèmes aussi différents que
le nucléaire (Tchernobyl for ever), l’homophobie punie de mort (Ouganda : au nom de
dieu), le rapport entre divulgation d’informations type Wikileaks et la démocratie
(Fragments d’une révolution), les Roms (Une
population négligée)….
Vous retrouverez tout sur www.festival-droitsdelhomme.org/nantes - Tarifs : 6€ / 5€ étudiants et carte Cézam / Pass Festival 5
entrées : 22.50€.
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DRÔLE D'ENDROIT
POUR UNE RENCONTRE
FESTIVAL DE CANNES
Le cinéma suspend
son souffle
Avril et mai sont marqués tous les ans
par un supense implacable : quels
films seront sélectionnés au Festival de
Cannes ? Dans quelles catégories ?
Des questions qui touchent également
le monde de l’exploitation et la programmation des salles.
Pendant cette prériode, les sorties de films
sont moins nombreuses chaque mercredi et
les distributeurs attendent de savoir si leurs
films seront sélectionnés. Ce qui permet aux
exploitants de cinémas de souffler avant que
la tempête cannoise ne déferle et déverse
ses nombreux films qui nous font piétiner
d’impatience. Le bal s’ouvrira cette année
avec Moonrise Kingdom de Wes Anderson
(le 16), suivi du nouveau Jacques Audiard,
De rouille et d’os la même semaine, de Sur
la route de Walter Salles (le 23), de
Cosmopolis de David Cronenberg (le ven-
dredi 25, date de son passage à Cannes en
compétition). Autres films attendus, le nouveau Leos Carax avec Denis Lavant et Kylie
Minogue, Holy Motors, qui sortira le 4 juillet,
Amour de Michael Haneke le 24 octobre,
Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais le
26 septembre, plus de nombreuses autres
sorties qui égaieront notre été. Vous n’avez
pas fini de venir au Katorza !
MARDI 29 MAI À 20H15
Avant-Première de
Journal de France
de Raymond
Depardon et
Claudine Nougaret
C’est un journal, un voyage dans le temps, il
photographie la France, elle retrouve des
bouts de films inédits qu’il garde précieusement : ses débuts à la caméra, ses reportages autour du monde, des bribes de leur
mémoire, de notre histoire.
Le
Rosebud
du mois
L’IMAGE RÉVÉLÉE
QUI FAIT
GAGNER !
Trouvez de quel film
est extraite cette photo,
envoyez-nous votre réponse
à [email protected]
Les 10 premières bonnes réponses
recevront une invitation valable
pour deux personnes pour
l’avant-première de Journal de France
de Raymond Depardon le 29 mai 2012.
Réponse avant le 27 mai. La réponse
du Rosebud du mois dernier était La
merditude des choses de Felix Van
Groeningen
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 5
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AFTER SHAVE
TORZA...
ON LES A PROJETÉSNAUCRKA
ENBERG
ON
TIO
LA CONTAMINA
CONTINUE
Dans un New York en
ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin.
Eric Packer, golden boy
de la haute finance,
s’engouffre dans sa
limousine blanche.
Alors que la visite du
président des Etats-Unis
paralyse Manhattan,
Eric Packer n’a qu’une
seule obsession : une
coupe de cheveux chez
son coiffeur à l’autre
bout de la ville. Au fur
et à mesure de la journée, le chaos s’installe,
et il assiste, impuissant,
à l’effondrement de
son empire.
A
History of Violence,
Sept ans après
David Cronenberg se
retrouve de nouveau en
compétition au Festival
de Cannes avec
Cosmopolis. Il s'était,
auparavant, rendu sur
la Croisette à plusieurs
reprises : en 1996 pour
Crash qui fut salué par
le Prix Spécial du Jury,
en 2002 pour Spider et
entre les deux, il avait
exercé son talent critique en étant Président
du Jury en 1999.
6 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
/ David Cronenberg sur le tournage de Spider /
David Cronenberg
2002-2011
Rétrospective de la décennie 2000 de David Cronenberg, du 16 au
24 mai, avec ses 4 derniers films : Spider, A History of Violence, Les
promesses de l’ombre, A dangerous method.
Papier mural moisi ? Test de Rorschach ?
Quand on rentre dans Spider , tout est fini
depuis longtemps; et quand on en sort, rien
n'est commencé. Spider est un film sur le
regard, le point de vue, l'écriture et le
cadrage : Spider est tapi derrière son passé
(la scénographie d'une scène sur deux) et n'a
que ce passé comme avenir. Fantôme,
Spider est là, incarné par l'acteur Ralph
Fiennes, mais incarné aussi comme on le
dirait d'un ongle. Enfant, il semble s'inventer
le fameux «roman familial» de Freud. Le cas
du petit Hans Spider? Or, il ne s'agit pas d'un
cas freudien type. Le cinéma de Cronenberg
est bien plus bien complexe que les catégories forgées. Tâche d'encre ? Test de
Rorschach ? Quand on entre dans A dangerous Method, tout est à inventer : la psychanalyse et le cinéma. A Dangerous Method est
un film sur la parole, sa libération. L'une des
idées du film consiste à faire lâcher à Sabina
Spielrein ces mots qui se pressent à ses
lèvres, mais qu'elle voudrait, par réflexe,
interdire de sortir de son corps. Spider / A
dangerous Method sont deux œuvres miroirs
éblouissantes, théoriques et pratiques dans
leurs discrets fondements.
Et au centre de ce troublant reflet, deux histoires, deux promesses : A History of violence/Les Promesses de l'ombre. Des histoires
de corps, un homme en devient un autre, un
monstre. Une nouvelle forme de contamination apparaît dans le cinéma de Cronenberg
: ce qui du passé travaille le présent comme
récit. Un passé de violence ressurgit, la promesse venue de l'Est du titre original est une
épidémie. «I have to make the words be
flesh». La fiction provient du corps : qu'y
déchiffre-t-on ? Il n'est plus que le témoin du
réel en mutation.
Morgan Pokée
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ÉTAT
CRITIQUE
LE CAHIER CRITIQUE
DU KATORZA
Barbara
Ours d’argent de la mise en scène au dernier Festival de Berlin 2012,
Barbara de Christian Petzold nous fait revivre l’atmosphère oppressive
du régime de la RDA, avec beaucoup de sensibilité.
Après Good Bye Lenin ! (Wolfgang Becker,
2003) et La vie des autres (Florian Henckel
Von Donnersmarck, 2006) c’est au tour de
Christian Petzold de nous plonger dans le
quotidien de l’Allemagne de l’Est, dix ans
avant la chute du mur.
Barbara Wolff occupait un poste de chirurgien pédiatre au prestigieux hôpital de
Berlin-Est, avant d’être mutée par les autorités dans une petite clinique de province, au
bord de la Baltique, pour avoir osé faire une
demande d’émigration vers l’Ouest.
Soupçonnée d’organiser son évasion, elle
est surveillée par la Stasi, mais aussi par sa
logeuse, probablement par ses collègues, et
ressent finalement comme une agression
toutes questions ou regards posés sur elle.
Prise au piège, Barbara ne montre d’intérêt
et d’humanité qu’à l’égard de ses patients.
Elle ne baisse sa garde, qu’avec une jeune
adolescente évadée du camp de travail
socialiste, voisin de la clinique. Petzold
dépeint habilement le nouvel univers de
cette femme tourmentée par son désir de
quitter la RDA, mais qui redonne un sens à
sa vie captive en s’investissant dans son travail.
André, le médecin chef, s’intéresse de près à
Barbara. Collaborateur tout aussi sensible
avec ses patients, leur rapprochement aurait
été naturel dans un tout autre contexte. Mais
dans ce climat de défiance sous-jacente,
toutes les tentatives d’approche de l’un, se
heurtent à la froide paranoïa de l’autre.
Comment faire confiance dans cette atmosphère de surveillance généralisée, où l’attention qu’on vous porte est vécue comme
une menace potentielle ? Christian Petzold
filme de manière intime, à fleur de peau,
l’oscillation constante du duel entre chaleur
humaine et soupçon. L’important pour lui est
d’évoquer ce que ressentaient les prisonniers
de ce système, et de quelle façon paradoxale
cette paranoïa pouvait aussi rapprocher les
gens et parfois créer un élan de solidarité.
RÉALISÉ PAR
Christian Petzold
AVEC
Nina Hoss, Ronald
Zehrfeld, Rainer Bock
Film allemand
2012
1h45
Sortie le 2 mai
Mélanie Ricolleau
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 7
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ÉTAT
CRITIQUE
Miss
Bala
SORTIE LE 2 MAI
Véritable genre a part entière, la «narco pellicula»,
donne dans deux registres radicalement opposés, se
plaçant du côté des narco-trafiquants ou des flics qui les
combattent. Miss Bala, lui, fait le grand écart entre les
deux, et pour cause, son héroïne n’appartient à aucun
de ces deux camps. Elle s’est juste retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment …
Au Mexique, aujourd’hui pays en guerre où domine le
crime organisé de la drogue, Laura, une jeune prétendante au titre de Miss Beauté, voit son rêve s’écrouler
lorsqu’elle est kidnappée et impliquée malgré elle dans
les affaires d’un des membres du cartel.
La réalité rejoint la fiction. Le Mexique détient un taux
de violence qui déferle à la fois autant sur sa propre
population que sur les touristes. Le crime organisé en
mène large et le trafic de drogue est l'industrie la plus
lucrative du pays. En se fondant sur un fait divers, le
réalisateur Gerardo Naranjo propose une odyssée
jusqu'en enfer qui ne laissera personne insensible.
Mais au moins, l’honneur est sauf, l’héroïne du titre
sera bel et bien couronnée reine de beauté, même si
pour cela elle en paye le prix fort !!!
8 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
Babycall
SORTIE LE 2 MAI
Une femme se terre dans son nouvel appartement avec
son fils pour fuir un ex-mari violent. Elle achète un
babycall pour veiller en permanence sur son enfant. Un
soir, des cris violents s’en échappent. Grand prix du festival de Gérardmer cette année, Babycall mélange
habilement «art et essai» et film de genre. Le norvégien
Pal Sletaune, réalisateur de Junk mail en 1998 et de
Next door en 2005 (déjà un thriller horrifique), distille
un malaise claustrophobique qui n’est pas sans rappeler le Répulsion de Roman Polanski. Sommes-nous vraiment avec l’héroïne ? Où dans son cervau ? Noomi
Rapace, interprète de Lisbeth Salander dans la trilogie
suédoise Millenium, est incroyable dans le rôle de cette
maman prête à tout pour préserver son fils de son père.
Toujours à la lisière de la folie, elle donne la répartie à
Kristoffer Joner, autre grand acteur méconnu chez nous,
qui insuffle réalité et humanité au film. Si Pal Sletaune
ne révolutionne pas le genre, il le pratique diablement
bien.
RÉALISÉ PAR
Gerardo Naranjo
RÉALISÉ PAR
AVEC
Stephanie Sigman, Noe
Hernandez, James Russo
Film mexicain
2011
1h53
AVEC
Jean-Maurice
Bigeard
Marc Maesen
Pal Sletaune
Noomi Rapace, Kristoffer
Joner
Film norvégien
2012
1h36
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ÉTAT
CRITIQUE
Week-end
SORTIE LE 9 MAI
Acclamé dans de très nombreux festivals et sorti le 28
mars dernier, ce film rencontre le succès mérité. Il s’agit
d’une Brève rencontre (cf David Lean). Une soirée, une
nuit et un lendemain où les questions affluent : quel est
ce sentiment, comment nommer cette rencontre, est-ce
honnête ?
Les héros, différents et tous deux attachants, affrontent
leurs sentiments récents et cherchent à nommer, à partager, entre eux, avec nous. Week-end est une histoire
d’amour à vive allure (à vélo, à pied, en auto-tamponneuses) qui cherche à saisir la matière de ce qui nous
meut. Le film pose enfin la question du « politiquement
amoureux », c’est quoi aimer le même sexe ?
Sur un vélo sorti de Deep end, les amours de Russell et
Glen sont une des très belles surprises de 2012. Et
puis, enfin, la découverte d’un nouveau cinéaste
anglais….
RÉALISÉ PAR
Andrew Haigh
AVEC
Tom Cullen, Chris New
Film britannique
2012
1h36
Cécile Menanteau
The day he arrives
SORTIE LE 16 MAI
Hong Sang-Soo bâtit une œuvre de pages arrachées
d’un journal intime : celui d’un cinéaste qui ne tourne
plus, qui picole trop et «merde» sa vie sentimentale avec
un sens de l’abnégation qui force le respect. Ici, le
héros cinéaste retourne à Séoul pour se balader, lire,
prendre un café, noter deux trois idées dont il sait
d’avance que jamais il ne les développera en images.
Au fur et à mesure que les jours égrènent les motifs de
répétitions et de variations, le film déroule les rêveries
d'un homme transformant rencontres et conversations
sur un mode aléatoire en autant de scénarios potentiels. Avec ce dispositif ouvert, l'alcool aidant, les filles
ne tarderont pas à arriver. D’abord avec une qui donne
des cours de cinéma, puis les retrouvailles avec son ex,
à quoi s’enchaîne la séduction de la femme d’un ami.
Jusqu’au baiser volé (au sens truffaldien du terme) à la
tenancière d’un restaurant. Enrobé dans une neige
cotonneuse, The day he arrives perpétue la douce
cruauté amoureuse inscrite dans l'œuvre d'Hong SangSoo comme l’une des plus bouleversantes qui soient. Et
les plus drôles aussi.
RÉALISÉ PAR
Hong Sangsoo
AVEC
Yu Junsang, Kim
Sangjoong, Song
Sunmi
Film coréen
2011
1h19
Morgan
Pokée
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 9
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COUPÉS
COURTS
LES RÉSUMÉS
DES FILMS
À L’AFFICHE
Liste non exhaustive
DARK
SHADOWS
Film américain de Tim Burton
(2012/1h52) avec Johnny Depp, Eva
Green, Michelle Pfeiffer
SORTIE LE 9 MAI
C’est un rêve d’enfant que réalise Tim
Burton avec ce Dark Shadows. Adolescent, il
regardait le soap opera du même nom qui,
de 1966 à 1971 (et 1225 épisodes), a mis
en scène les aventures amoureuses du vampire Joshua Collins. Il retrouve pour la huitième fois son acteur fétiche Johnny Depp
qui joue le rôle de ce suceur de sang qui, en
1772, après avoir brisé le coeur d’une sorcière qui du coup le maudit, se réveille en
1972. On a hâte !
/ Spider /
SAYA
ZAMURAÏ
Film japonais de Hitoshi Matsumoto
(2011/1h43) avec Takaaki Nomi, Sea
Kumada, Itsuji Itao
SORTIE LE 9 MAI
/Dark Shadows /
Imaginez un samouraï sans sabre accompagné de sa petite fille qui, pour échapper à la
peine de mort ordonnée par un tyrannique
seigneur (il doit se faire seppuku, c’est à dire
s’éventrer), doit faire renaître un sourire sur
le visage triste d’un jeune prince. Cela
donne un film inclassable où se mêlent dans
le Japon féodal, combats sanglants très stylisés mangas, aventure et surtout burlesque
avec un grand B. L’OVNI du mois.
11
FLEURS
Film chinois de Wang Xiaoshuai
/ A history of violence /
(2011/1h50) avec Liu Wenqing, Wang
Jingchun, Yan Ni
SORTIE LE 9 MAI
/ De rouille et d’os /
/ Moonrise Kingdom /
10 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
Wang Xiaoshuai est un cinéaste chinois au
parcours semé de prix en festivals. Ainsi son
5ème long-métrage, Beijing Bicycle, remportait en 2001 l’Ours d’argent au festival de
Berlin. Pour son nouveau film, Wang
Xiaoshui puise dans ses souvenirs de jeunesse pour nous livrer ses impressions personnelles sur la fin de la Révolution culturelle. Le personnage central est un garçon,
Wang Han, âgé de 11 ans. Son principal
souci est d'avoir une chemise neuve afin de
pouvoir être le chef de gym à l'école. Cet
enfant réservé a trois autres copains et évolue dans un milieu pauvre, rude et simple.
Parfois, en rôdant autour des adultes, il
enregistre certaines inquiétudes ou des critiques politiques savamment camouflées
mais sans bien en comprendre le sens.
Jusqu'au jour où le hasard le met en contact
avec un meurtrier activement recherché – un
jeune homme qu'il connaît. Le voilà dépositaire d'un secret bien lourd à porter. Adieu
l'innocence. L'univers du petit Wang Han va
se complexifier, se nuancer. Cela l’amènera,
à la fin de l’histoire, à prendre une décision
qui s’apparente à sa première prise de
conscience sur la politique de son pays.
DE
ROUILLE ET D’OS
Film français de Jacques Audiard
(2012) avec Marion Cotillard, Matthias
Schoenaerts, Bouli Lanners
SORTIE LE 17 MAI
Ali part vivre chez sa soeur avec son fils de 5
ans qu’il ne connait pas. Il rencontre
Stéphanie, une dresseuse d’orque, qui va
avoir un terrible accident. Rien ne les réunit.
La vie va s’en charger. Jacques Audiard
adapte le roman Un goût de rouille et d’os
de Craig Davidson en prenant des libertés
puisque les deux personnages principaux
n’existent pas dans le livre. Le réalisateur
promet de nous livrer un film à la forme
cinématographique expressionniste. A coup
sûr, un des moments forts de ce mois de mai,
avec dans le rôle masculin, l’acteur principal
de Bullhead, Mathias Schoenaerts.
MOONRISE
KINGDOM
Film américain (2012/1h34) de Wes
Anderson avec Jared Gilman, Kara
Hayward, Bruce Wills
SORTIE LE 16 MAI
Un jour de tempête de l’été 1965 : deux
jeunes amoureux s’évadent. Toute la ville se
mobilise pour les retrouver. Moonrise
Kingdom signe le retour à la fiction de Wes
Anderson après son superbe long-métrage
d’animation (boudé par le public) Fantastic
Mister Fox. Festival de Cannes oblige (le film
fait l’ouverture), nous n’avons pu le voir pour
vous en parler plus en profondeur. Sachez
juste que la bande annonce met l’eau à la
bouche et annonce un long-métrage décalé
comme seul Wes Anderson sait les faire.
A HISTORY
OF
VIOLENCE INT-12 ANS
Film américain de David Cronenberg
(2005/1h35) avec Viggo Mortensen,
Maria Bello, Ed Harris
REPRISE LE 16 MAI
Mai 2012_Mise en page 1 25/04/2012 18:05 Page 11
COUPÉS
COURTS
Tom Stall, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de
légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage
médiatique, dont l'existence est dorénavant
connue du grand public...
SPIDER INT-12 ANS
Film américain de David Cronenberg
(2001/1h38) avec Ralph Fiennes,
Bradley Hall, Gabriel Byrne
REPRISE LE 16 MAI
Après plusieurs années d'internement psychiatrique, un jeune homme, surnommé
Spider, est transféré en foyer de réinsertion
dans les faubourgs de l'est londonien. C'est
à quelques rues de là qu'enfant, il a vécu le
drame qui a brisé sa vie. Il n'avait pas
encore douze ans, lorsque son père a tué sa
mère pour la remplacer par une prostituée
dont il était tombé amoureux. De retour sur
les lieux du crime, Spider replonge peu à
peu dans ses souvenirs et mène une étrange
enquête.
LES PROMESSES DE
L’OMBRE
INT-12 ANS
Film américain de David Cronenberg
(2007/1h40) avec Viggo Mortensen,
Naomi Watts, Vincent Cassel
REPRISE LE 16 MAI
Bouleversée par la mort d'une jeune fille
qu'elle aidait à accoucher, Anna tente de
retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit
en russe. En remontant la piste de l'ouvrage
qu'elle tente de faire décrypter, la sagefemme rencontre Semyon. Elle ignore que ce
paisible propriétaire du luxueux restaurant
Trans-Siberian est en fait un redoutable chef
de gang et que le document qu'elle possède
va lui attirer de sérieux problèmes... Pour
Nikolai, chauffeur et homme de main de la
toute-puissante famille criminelle de l'Est,
c'est le début d'une remise en cause.
A DANGEROUS
METHOD
Film américain de David Cronenberg
(2011/1h39) avec Keira Knightley,
Michael Fassbender, Viggo Mortensen
tion est révélée lorsque Sabina rentre en
contact avec Sigmund Freud
SUR
LA ROUTE
Film franco-brésilien de Walter Salles
(2012) avec Sam Riley, Garrett
Hedlund, Kristen Stewart
SORTIE LE 23 MAI
Walter Salles (Central do Brasil, Carnets de
voyage, Une famille brésilienne) adapte à
l’écran le roman Sur la route de Jack
Kerouac, chose qui n’est pas aisée.Tout bascule pour Sal Paradise, apprenti-écrivain, à
la mort de son père. Il se lie d’amitié avec
Dean et Marylou, et prennent la route tous
les trois pour découvrir le monde. Walter
Salles dirige ici la nouvelle génération d’acteurs américains : Kristen Stewart (Twilight),
Garrett Hedlund (Tron) et Sam Riley
(Control).
7 JOURS À LA HAVANE
/ Sur la route /
/Saya Zamuraï /
Film franco-espagnol de Benicio Del
Toro, Laurent Cantet, Gaspard Noé...
(2012/2h05) avec Josh Utcherson,
Vladimir Cruz, Emir Kusturica
SORTIE LE 30 MAI
7 jours de la semaine à La Havane, 7 histoires racontées par 7 réalisateurs. C’est le
point de départ de ce long-métrage qui
raconte des histoires différentes où chaque
réalisateur laisse son empreinte particulière.
Sélection officielle Un Certain Regard Festival de Cannes 2012.
WOODY ALLEN
ADocumentaire
DOCUMENTARY
américain de Robert B.
Weide (2011/1h53) avec Chris Rock,
Dianne Wiest, Woody Allen
/ Woody Allen
A documentary /
/ Les promesses
de l’ombre /
SORTIE LE 30 MAI
Pendant 18 mois, le réalisateur Robert B.
Weide a suivi Woody Allen sur ses tournages
et dans sa vie de tous les jours. Le réalisateur
de To Rome with love (sortie le 4 juillet) y
livre ses souvenirs d’enfance, cinématographiques au milieu d’un superbe casting qui
apporte témoignage et sympathie (Scarlett
Johansson, Martin Scorsese, Sean Penn...
/ 7 jours à La Havane /
REPRISE LE 16 MAI
Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant
d'hystérie, est soignée par le psychanalyste
Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse
en même temps que sa patiente. Leur rela-
/ A dangerous method /
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 11
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LE PLAN
AMÉRICAIN
PORTRAIT
JONATHAN CAOUETTE
«Je crois que j’ai fait ma
version d' Une femme sous
influence, mais en postmoderne et sous acide»
Réalisateur culte de Tarnation, Jonathan Caouette nous revient avec
un court-métrage audacieux, All Flowers in Time et avec un roadmovie mémoriel précieux, Walk Away Renée.
RÉALISÉ PAR
Jonathan Caouette
AVEC
Jonathan Caouette,
Renée LeBlanc,
Adolph Davis
Film américain
2011
1h30
En compagnie de sa
mère, Renée, qui souffre d'importants troubles mentaux, le réalisateur Jonathan
Caouette entreprend un
voyage à travers les
États-Unis, pour la
déménager de Houston
à New York. Les obstacles qu'ils rencontrent
sur leur route sont
entrecoupés de retours
dans le temps qui donnent un aperçu de cette
relation mère-fils hors
du commun. A travers
un montage musical et
parfois psychédélique,
alternant réalité et imaginaire, Walk Away
Renée traite de l'amour,
du sacrifice et de la
perception de la réalité
qui nous entoure.
12 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
Un chef d’œuvre et puis presque plus rien.
On avait même fini par oublier son nom,
Jonathan Caouette, auteur en 2003 d’une
des plus belles autobiographies filmées, un
geste rare de cinéma réalisé en 20 ans et qui
illuminait les festivals du monde entier :
Tarnation.
Produit par Gus Van Sant et John Cameron
Mitchell, monté grâce au logiciel I-Movie
d’Apple sur un simple ordinateur, ce documentaire regroupe des vidéos de divers formats tournées par le jeune réalisateur depuis
l’âge de onze ans. Tout commence réellement lorsque Jonathan apprend par son
répondeur que sa mère vient de faire une
overdose de lithium. Bouleversé, Jonathan
se souvient de son passé. Sa mère souffrant
de schizophrénie et de troubles bipolaires
aiguës, Jonathan Caouette est élevé par ses
grands-parents, tous deux comédiens, dans
la très conservatrice capitale du Texas,
Houston.
Dès l’âge de 8 ans, il tourne ses premiers
courts-métrages, une activité qu’il poursuit
tout au long de son adolescence (et encore
aujourd'hui avec All Flowers in Time, proposé
en 1ère partie de Walk Away Renée où
Caouette développe ses obsessions de défiguration et d'effacement du visage). Pour
Tarnation, ce cinéphile compulsif décide
d'utiliser toutes ses images tournées pour en
faire un journal intime filmé et sensoriel : «Le
film s’ouvre d’abord sur un son, celui d’un
projecteur, sur un écran qui reste noir. Et
c’est pour moi le premier souvenir de ce
qu’un film peut être : ce bruit précis.»
Ainsi, avec Tarnation, film organique, shooté
au «cinéma-vérité», Jonathan Caouette
trouve son propre style, trace sa propre voie,
à forte tendance expérimentale, dans le
cinéma d’aujourd’hui.
Après quelques années à enchainer film de
commandes ou captation de concerts (All
Tomorrow's Parties sur le fameux festival
anglais), il revient donc sur sa vie avec Walk
Away Renée, excroissance apaisée de
Tarnation. «J’avais besoin d’y revenir car
Tarnation convoyait beaucoup d’informations, à une vitesse de mitrailleuse. Il y avait
tellement de choses qui s’y passaient. Walk
Away Renée permettait de revenir au sujet
avec un point de vue différent, plus d’objectivité : je voulais me concentrer sur ma relation avec ma mère, et donner à cette relation
davantage de respiration. Et je sentais aussi
que c’était un bon film de transition pour
moi, pour passer du documentaire à des
choses plus narratives. Il y a en plus un peu
de fiction dans Walk Away Renée.»
Et cet aspect fictionnel supplémentaire passe
par un genre codifié, le road-movie, que
Jonathan Caouette fait dérailler, en y
incluant, notamment, une hallucinante
séquence cosmique issue d'un rêve que son
personnage a, dans son bain, bassin cinématographique d'un nouveau liquide
amniotique.
Interviewé par Morgan Pokée
Mai 2012_Mise en page 1 25/04/2012 18:05 Page 13
/ Jonathan Caouette, Cinéma Katorza, le 23 avril / Photo : Jean-Gabriel Aubert
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 13
Mai 2012_Mise en page 1 25/04/2012 18:05 Page 14
RUSH
SOUVENIRS,
SOUVENIRS…
QUELQUES
CLICHÉS
DES DERNIÈRES
RENCONTRES
AU KATORZA
1 / Jonathan Caouette, réalisateur de Walk away Renée, en
avant-première le 23 avril /
Photos : JG Aubert
2 / Jiburo dessiné par Louise Barbara, Les Goûters
de l’Ecran, le 18 avril /
3 / Les Goûters de l’Ecran
autour du film Jiburo, le
18 avril /
14 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
4 / Ursula Meier, réalisatrice
de L’enfant d’en haut, en
avant-première le 11 avril /
Mai 2012_Mise en page 1 25/04/2012 18:05 Page 15
CITIZEN K
OUP
NOUS AIMONS BEAUC
S
ITE
FA
US
VO
CE QUE
William Jéhannin
Cette page est destinée à la rencontre de réalisateurs, d'acteurs culturels... que nous aimons au Katorza et qui deviennent pour nous
des "CITIZEN K". Rencontre avec William Jéhannin d'UFO
Distribution qui nous explique sa démarche concernant la distribution de films vus au Katorza : Rubber, Hanezu, Bellflower...
aujourd'hui Walk Away Renée et Wrong au mois de juin.
A quel désir remonte la création d’ UFO
Distribution ?
Nous avons créé la société en 2009. Nous
sommes deux associés majoritaires,
Stéphane Auclaire et moi, et avons plusieurs
associés minoritaires qui sont en fait des
amis qui souhaitaient participer à l'aventure.
Notre activité relève de l'artisanat, on est une
équipe minuscule (3 personnes) mais nous
nous engageons au plus près du film pour le
distribuer. Notre désir était de proposer des
films qui nous semblaient pas ou peu diffusés en France, un cinéma singulier ou alternatif qui nous manquait en tant que spectateurs. On espérait qu'on n'était pas les seuls
et qu'un certain public viendrait voir ces
films, en phase avec le monde d'aujourd'hui.
Pour nous, s'il n'y a pas de désir, on ne peut
pas distribuer un film. L'engagement et l'investissement est tel que nous ne supporterions pas de sortir un film que nous n'apprécions pas. Nous souhaitions sortir du cinéma
art et essai classique, qui s'appuie sur des
auteurs et des comédiens très identifiés, une
mise en scène qui était novatrice il y a 20
ans mais qui aujourd'hui ronronne et tourne
en rond. Pour le nom d’UFO, c'est avant tout
une référence à la science-fiction des années
50 et 60, la promesse d'un ailleurs, d'un
autre monde....donc peut-être d'un autre
cinéma.
Concernant Walk Away Renée, comment avez-vous envisagé la distribution
du film ?
Pour Walk Away Renée, nous avons vu une
version non définitive du film, et nous avons
senti toute la force de proposition de
Jonathan Caouette dans son film, en terme
de cinéma. Quelque chose qui ne ressemble
à rien de connu dans le cinéma français et
européen. Bien que le film était loin d'être
terminé, nous souhaitions l'accompagner
pleinement jusqu'à sa sortie salle, qui définit
ensuite beaucoup la carrière du film sur ses
autres supports (DVD, VOD, TV...).
Vu la cohérence du travail de Jonathan, il
nous a semblé très intéressant de montrer le
premier court métrage de fiction qu'il a réalisé. De plus, comme Jonathan souhaite désormais se consacrer à la fiction, All Flowers
in time est une magnifique fenêtre sur ce que
pourra être l'oeuvre de Jonathan d'ici
quelques années.
RÉALISÉ PAR
Quentin Dupieux
AVEC
William Fichtner,
Arden Myrin, Jared
Ward
Film américain
2012
Sortie le 27 juin
«Le film est très simple
à la base : Un matin,
un homme célibataire
ne trouve plus son
chien. Il se rend
compte qu'il ne peut
pas vivre sans et cette
perte remet en cause
toute sa vie. Sur cette
trame, Quentin
Dupieux y développe
tout son univers,
mélange d'humour
décalé, d'absurde, de
non sens, sur un scénario brillant. C'est un
cinéma plaisir, unique
dans le cinéma français, dans lequel
Quentin peut tout se
permettre car il a
trouvé la façon de produire ses films en toute
liberté.» William
Jéhannin
Interviewé par Morgan Pokée
n° 5 / mai 2012 / Rosebud / 15
Mai 2012_Mise en page 1 25/04/2012 18:05 Page 16
LA BOUTIQUE
DU KATORZA
Retrouvez dans nos vitrines
une sélection de livres et DVD
LES ENFANTS
DU KATORZA
HISTOIRE DE RIRE
SUR LES
PIRATES
Cinépride, du 9 au 15 mai
La librairie Coiffard proposera
cette année encore une sélection
de livres à thématiques LGBT avec
de nombreux auteurs connus ou à
découvrir.
/ Les Goonies /
Charade
Mon premier est un oiseau,
Mon second est la femme du rat,
Mon tout est méchant...
Melancholia
de Lars von Trier
Le film du cinéaste danois qui a
valu son prix d'interprétation à
Kirsten Dunst au Festival de
Cannes 2011. Les Bonus :
Commentaire audio de Lars Von
Trier / Les effets spéciaux /
Conférence de presse de Cannes
/ Filmbyen, documentaire de
Pablo Tréhin-Marçot sur la villecinéma créée par Lars Von Trier et
son producteur / 19€
Sur la route
de Jack Kerouac
Nous vous proposons l’oeuvre originale dont s’est inspiré Walter
Salles, qui sortira en salle le 23
mai.
Un goût de rouille et d’os
de Craig Davidson
Le nouveau film de Jacques
Audiard sera sur nos écrans le 16
mai, une libre adaptation de la
nouvelle de Craig Davidson.
16 / Rosebud / n° 5 / mai 2012
Réponse : Pie - Rate
Blague
Deux pirates se rencontrent
Tiens, dit l’un, tu as un crochet à la place de la main ?
Oui, j’ai perdu une main en attaquant un galion espagnol.
Et ta blessure à la joue, c’est un marin espagnol qui te l’a faite ?
Non c’est un moustique qui m’a piqué, je n’avais pas encore l’habitude du crochet.
INFOS PRATIQUES
CINEMA KATORZA 3 rue Corneille, Nantes (près de la place Graslin)
02 51 84 90 60 - www.katorza.fr
TARIFS
3,50 € tarif groupes et scolaires /
5,20 € tarif abonnés /
6 € tarif réduit (abonné Bicloo ;
demandeur d'emploi ; étudiant ;
seniors ; festivals) 5.90€ Absurde séance
Goûters de l’Ecran / 8 € tarif plein.
Programmation de la nouvelle semaine
cinéma sur notre site dès le lundi soir.
Nous proposons également un programme hebdomadaire avec les horaires
des films.
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/ Citizen Kane, d'Orson Welles /