Discours de M. le Préfet - format : PDF - 0,09 Mb

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Philippe GALLI
Préfet de la Seine Saint Denis
Discours prononcé à l’occasion du départ de M. Jean Marc Sénateur
Directeur de Cabinet du préfet de la Seine Saint Denis, le 21 mai 2015.
Monsieur le Président de l’assemblée nationale,
Monsieur le député,
Monsieur le sénateur,
Monsieur le président du Conseil départemental,
Mesdames et messieurs les conseillers départementaux et régionaux,
Mesdames et Messieurs les maires,
Madame la Procureure, et mesdames et messieurs les magistrats,
Mesdames et messieurs les sous-préfets,
Mesdames et messieurs les chefs de service de l’Etat et des collectivités,
Mesdames et messieurs les cadres et agents de la préfecture,
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprise, responsables associatifs,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Chère Madame Sénateur,
Mesdames et messieurs chers amis de Jean Marc Sénateur,
Je voudrais tout d’abord saluer et remercier le Président de l’Assemblée nationale
de rehausser de sa présence l’éclat de cette cérémonie et surtout lui dire mon
bonheur de savoir qu’il a accepté d’être le parrain de Jean-Marc Sénateur lors de
la cérémonie d’entrée dans l’Ordre national du Mérite qui va suivre mon petit
discours.
Cher Claude Bartolone, monsieur le Président, grand merci à vous pour ce geste
que nous apprécions tous.
Quelle plus belle fin de parcours « séquano-dionysien » que celui de partir
récompensé d’une médaille aussi prestigieuse que méritée et pour rejoindre une
affectation qui répond à vos aspirations pour la suite de votre carrière. Dans les
deux cas il faut voir à l’œuvre la main invisible, mais efficace de Claude
Bartolone, sans qui selon l’expression consacrée, « rien n’aurait pu se faire » ou
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du moins pas comme cela. Je le dis sans ambages j’en suis très heureux car cela
est très mérité.
En effet cher Jean-Marc Sénateur, je commençais à avoir mauvaise conscience,
ce qui m’arrive pourtant rarement, de vous avoir retenu ici deux ans de plus que
ce qui aurait été une durée normale de séjour. Mais à mon arrivée le 10 juin 2013,
vous étiez le dernier acteur et témoin de l’ancienne équipe, et je vous remercie
dès maintenant d’avoir repris le collier avec moi et de m’avoir accompagné dans
mes premiers cheminements dans ce département si particulier.
Mais je ne suis pas là pour vous parler de moi, mais pour rendre justice à
quelqu’un qui aura accompagné ce département durant 58 mois, presque 5 ans,
soit 1740 jours, et je vous passe les heures… Ici chaque jour, même férié apporte
son lot de sujets, simples ou complexes, violents ou heureux, mais toujours
animés.
D’ailleurs les anciens se souviennent d’une vieille règle administrative ou
militaire qui disait « campagne compte double » et si l’on vous appliquait ce
principe cher Jean-Marc, vous pourriez prendre votre retraite dès maintenant,
mais personne ne le souhaite et au contraire la République a encore besoin de
vous.
Directeur de cabinet du préfet de la Seine Saint Denis, est une fonction à nulle
autre pareille si ce n’est peut-être celle de DIR Cab du PP, dont les connaisseurs
de la chose publique apprécieront l’exercice de haute voltige quotidien…
Dir Cab du 93, est un poste qui vous marque pour la vie, par l’intensité des sujets,
par la vitesse de sédimentation des activités successives, par les enjeux locaux et
nationaux, par le risque permanent de dérapage, médiatique, politique, juridique.
Dir Cab du 93, c’est l’exigence permanente de la réactivité instantanée, de jour,
de nuit, c’est la nécessité de décider, vite, de réagir et d’informer, d’être précis et
rigoureux, de savoir rendre compte sans inquiéter et de ne rien laisser passer même
ce qui pourrait paraître négligeable ou subalterne.
Ici il n’y a pas de petits sujets, à quelques encablures de Beauvau, de Matignon
ou de la rue du Faubourg St Honoré,…. Je n’ignore pas l’Hôtel de Lassay, cher
Président, mais je sais que vous avez des réseaux plus efficaces et rapides que les
miens pour savoir ce qui se passe… dans le 93.
Je disais il n’y a pas de petits sujets, mais surtout la nécessité permanente de
répondre vite, de manière adaptée et avec discernement… discernement c’est à
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mon sens le mot qui convient le mieux pour caractériser le fil conducteur de
l’activité du directeur de cabinet.
En fait cher Jean- Marc, tout cela vous l’avez maîtrisé avec talent, avec conviction
et avec finesse. Pour tout dire, vous avez été victime de vos qualités, ce qui
explique cette longévité si particulière sur ce poste.
Mais que fait un Dir Cab, d’une journée de travail, on peut se le demander : en
fait c’est assez simple : pour ce qui du temps de travail le principe est le suivant :
quand le préfet est là, vous êtes là pour le rassurer que tout est tenu, et quand le
préfet n’est pas là, vous êtes également présent pour l’assurer que rien ne
dérape….
Pour le contenu, celui-ci ne varie guère, de jours en jours, réunion de sécurité,
réunion préparatoires à : une visite ministérielle, un événement au stade de France
ou à Villepinte voire au Bourget, une réunion préparatoire à l’expulsion d’un
squat, d’un camp de rom, d’une occupation illicite d’une mairie, d’une
administration, d’un lieu public… après la réunion vient le temps de l’action, sur
le terrain, faire les visites de reconnaissance, les expulsions, les opérations d’ordre
public, etc…
Bien entendu le directeur de cabinet est le référent de toutes les politiques
publiques, de lutte contre la délinquance, la toxicomanie, les cultes, la sécurité
routière, l’élevage des pigeons voyageurs et j’en passe et des meilleurs.
Et s’il reste du temps un peu d’administration du cabinet, de gestion des hommes
et femmes, des crédits, la réponse aux élus et aux concitoyens, meublent les
quelques minutes de loisirs qui pourraient vous rester dans la journée… Et tout
cela près de 1740 fois depuis votre prise de fonction.
Cher Jean-Marc, tout ceci va vous manquer dès mardi (lundi étant férié) lorsque
de votre bureau d’Istres sous le soleil de la méditerranée, vous contemplerez votre
nouveau fief en attendant, de déposer votre gerbe devant le monument au mort et
ainsi commencer une autre vie administrative, moins agitée, plus axée sur la
gestion de dossiers lourds dans un contexte non moins compliqué.
Vous vous souviendrez des heures intenses sur le terrain, des réunions
interminables, des commandes des cabinets ministériels les plus ubuesques, et je
pense que vous esquisserez un petit sourire, celui du sage qui a vécu et survécu à
toutes cette agitation avec la satisfaction du travail bien fait et de la reconnaissance
de ses pairs.
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Cher Jean-Marc Sénateur, le temps du remerciement public est maintenant venu.
Merci pour votre travail, discret mais efficace, merci pour vos analyses lucides et
pertinentes, merci pour votre sang froid et votre réactivité.
Un merci collectif pour vos talents de gestionnaire, de manager d’équipe, de
collègue et de camarade loyal et sincère, merci de nous avoir accompagnés sur ce
long cheminement en Seine-Saint-Denis.
Un mot également pour votre épouse qui a su vous épauler discrètement et dans
un contexte souvent difficile. Chère Madame vous avez su partager les bons et les
moins bons moments avec votre époux, mais je ne doute pas que vous avez été un
appui précieux.
Cher Jean-Marc Sénateur, Istres vous tend les bras, partez en paix, vous avez
toutes les armes techniques, juridiques et humaines pour réussir et apporter votre
précieux concours.
Cher Jean-Marc Sénateur, vous êtes taillé pour ce poste par vos connaissances
professionnelles et votre expérience multiple, par vos évidentes qualités
humaines faites d’une cordialité sincère, d’un sens inné de l’écoute et de la
capacité à susciter du consensus sur des sujets difficiles. M’est avis que vous en
aurez besoin.
Catherine mon épouse, et tous les membres du corps préfectoral, ainsi que tous
ceux qui se sont joints à nous ce soir et que je remercie pour leur présence,
formons tous ensemble à votre égard des vœux de réussite dans vos nouvelles
fonctions et le souhait d’une vie heureuse et épanouie avec ceux qui vous sont
chers dans votre nouvelle affectation.
Encore un dernier conseil pour la route, Monsieur le Sous-préfet d’Istres, Cher
Jean-Marc …. Ne changez rien …..Restez comme vous êtes et ce que vous êtes.
Philippe GALLI.