La Bastille ou « l`enfer des vivants

Transcription

La Bastille ou « l`enfer des vivants
La Bastille
ou «l’enfer des vivants»
Dossier de presse
Sommaire
Communiqué de presse
3
Informations pratiques
4
Iconographie
5
Présentation
8
Parcours de l’exposition
10
Publication
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Autour de l’exposition
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Communiqué de presse
La Bastille ou « l’enfer des vivants »
Au-delà du mythe, que fut réellement la Bastille ? L’exposition présentée à la Bibliothèque
de l’Arsenal raconte l’histoire de la prison, du règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution
française. De nombreuses pièces d’archives, dossiers de police, registres de la prison,
écrits de prisonniers illustres ou inconnus, dessins, estampes et objets dévoilent les
causes et les réalités de l’embastillement sous la monarchie absolue. Les affaires célèbres
sont évoquées, mais surtout sont mis en lumière les rouages de la société d’Ancien
Régime, soumise à la justice extraordinaire, celle du secret et de la lettre de cachet.
Pour Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, « c’est toute l’histoire
d’un lieu profondément ancré dans l’imaginaire collectif qui est racontée à l’Arsenal, l’endroit
même où sont conservées les archives de la prison. »
Lors de la prise de la Bastille en 1789, dans l’enthousiasme révolutionnaire, les émeutiers
précipitent les archives dans les fossés de la prison. Après diverses tribulations, celles-ci
sont récupérées en 1798 par l’administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, puis elles sont
exhumées et cataloguées au cours du XIXe siècle, acquérant une aura particulière, chargée de
mystère.
Ces archives ne sont pas seulement celles de la Bastille. Constituées à partir de 1660 autour
des dossiers des prisonniers, elles s’enrichissent dès 1716 des dossiers de la lieutenance
générale de police, y compris des papiers administratifs issus d’autres prisons. Riche de tous
ces documents, l’exposition présente la Bastille dans le contexte judiciaire de l’époque et dans
le système pénitentiaire parisien.
La forteresse, construite sous Charles V pour la défense de l’Est parisien, a toujours joué un
rôle de prison, mais c’est après les troubles de la Fronde, à partir du règne personnel de Louis
XIV, qu’elle devient cette « Bastille de droit divin », prison politique fonctionnant sur le mode du
« bon plaisir » et du secret. Au nom de « lèse-majesté divine et humaine », on y réprime toute
atteinte à l’ordre politique, religieux ou moral. Bien loin d’être réservée à une élite sociale ou
intellectuelle comme on l’a souvent imaginé, la Bastille accueille des prisonniers de toutes
classes, depuis les plus grands personnages jusqu’au petit peuple « maldisant ». En montrant
les conditions de vie très variables selon les prisonniers, l’exposition veut révéler l’image réelle
de la Bastille : reflet de la société d’Ancien Régime jusqu’en ses dernières années, expression
des craintes du pouvoir royal face aux désordres, elle est fondée sur l’inégalité et l’arbitraire.
Sous l’influence des idées nouvelles et des Lumières, le sort des prisonniers enfermés « de par
le roy » n’est plus accepté. La Bastille apparaît comme le symbole du despotisme, véhiculant
une image de plus en plus négative qui la voue alors à la vindicte populaire. Sa chute sera
le premier pas vers la fin de l’Ancien Régime. Elle marquera la naissance d’un mythe dont
l’exposition montre l’évolution et la survie : historiographie, littérature romanesque, théâtre,
cinéma…
Plusieurs pièces spectaculaires sont présentées : un plan manuscrit inédit de la Bastille
au milieu du XVIIe siècle, la « chemise » de Latude portant un texte écrit avec son sang, les
dossiers de l’Affaire des poisons ou de « l’homme au masque de fer », les vêtements du régicide
Damiens, la liste des exemplaires saisis de L’Encyclopédie, des manuscrits du marquis de Sade
ou le dernier registre d’écrou de la prison, arrêté au 12 juillet 1789… De ces documents si
divers, souvent encore tachés de la boue des fossés de la Bastille, dossiers d’affaires célèbres
ou lambeaux infimes de vies minuscules, émane encore aujourd’hui une émotion presque
palpable.
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La Bastille ou « l’enfer des vivants »
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Dates
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Lieu
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Horaires
9 novembre 2010 - 11 février 2011
Bibliothèque de l’Arsenal
1 rue de Sully - Paris IVe
Métro : Sully-Morland ou Bastille
Du mardi au dimanche 12h > 19h
Sauf jours fériés
Entrée libre
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Commissariat
Elise Dutray-Lecoin, BnF, conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal
Danielle Muzerelle, BnF, conservateur honoraire à la Bibliothèque de
l’Arsenal
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Coordination
Anne-Hélène Rigogne, BnF, chargée d’expositions
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Scénographie
Graphisme
Alain Batifoulier et Simon de Tovar
Simon de Tovar
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Publication
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Activités pédagogiques
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Renseignements
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Contacts presse
La Bastille ou « l’enfer des vivants »
Editions de la BnF
230 pages
130 illustrations couleur et noir et blanc
34 euros
Visites guidées et ateliers pour les classes
Renseignements et réservations : 01 53 79 49 49
01 53 79 39 39 ou bnf.fr
Claudine Hermabessière, chef du service de presse
01 53 79 41 18 - [email protected]
Hélène Crenon, assistante presse
01 53 79 46 76 - [email protected]
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Iconographie
Iconographie disponible dans le cadre de la promotion de l’exposition uniquement
Maquette de la Bastille
construite avec une pierre provenant de la Bastille
stuc et bois, 1790
Clés provenant de la Bastille
Paris, Archives nationales
Vue de la Bastille et de la porte Saint Antoine,
Dessin par Lallemant, vers 1760-1770
BnF, Estampes et photographie
Registre des déclarations signées par les prisonniers
à leur sortie de la Bastille, 1728-1750
BnF, Arsenal
Vue de la Bastille
Dessin par François Callot [1647 ? ]
BnF, Arsenal
Veüe de la Bastille de Paris de la porte Saint-Antoine
et d’une partie du Fauxbourg
Dessin par Jacques Rigaud, vers 1715 -1719
BnF, Estampes et photographie
Lettre de cachet manuscrite
Septembre 1675
BnF, Arsenal
Intérieur de la Bastille
Dessin par Fragonard [1785 ]
BnF, Estampes et photographie
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Dessin préparatoire à la gravure
représentant l’interrogatoire du régicide
Damiens,
saisi chez Charpentier, 1757
BnF, Arsenal
Vêtement du régicide Damiens, 1757
Paris, Archives nationales
Supplique d’un colporteur embastillé, 1746
BnF, Arsenal
Chapelet du régicide Damiens, 1757
Archives nationales
« Chemise » de Latude »
texte écrit avec son sang, 1751
BnF, Arsenal
Billet adressé à l’abbé Dupré, convulsionnaire,
transmis dans du fromage, 1747
BnF, Arsenal
Liste des exemplaires de l’Encyclopédie
saisis et déposés au pilon de la Bastille, 1770
BnF, Arsenal
Evénement des plus rares,
ou l’Histoire du Sr Abbé Cte de Buquoy, 1719
BnF, Arsenal
Evasion de Du Bucquoy :
son signalement pour l’avis de recherche, 1709
BnF, Arsenal
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Registre du lieutenant du roi Du Junca :
la mort du « Masque de fer », 1703
BnF, Arsenal
photo : David Paul Carr/BnF
Gravure représentant « le Masque de fer »
dans sa cellule, vers 1789
BnF, Estampes et photographie
Coupe de la Bastille, vers 1750
BnF, Estampes et photographie
Onze portraits dans l’affaire du Collier, vers 1785
BnF, Estampes et photographie
Billet écrit par Sade emprisonné à la
Bastille, à sa femme, 1787
BnF, Arsenal
Dernier registre de la Bastille
s’achevant le 12 juillet 1789
BnF, Arsenal
Les Infortunes de la Vertu, Sade,
Manuscrit (première version de Justine,
rédigée à la Bastille), 1787
BnF, Manuscrits
Affiche pour la vente des objets
et meubles de la Bastille, le 21 août 1789
BnF, Philosophie, histoire et sciences de l’homme
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Présentation
La prise de la Bastille, qui symbolise la chute de la monarchie et la fin du « despotisme » est
l’événement fondateur de la République française. Au-delà de l’épisode révolutionnaire, cette
exposition montre comment, devenue prison d’État, la forteresse de la porte Saint-Antoine
s’est transformée en cet emblème de l’absolutisme qui l’a vouée à sa perte : pourquoi allait-on
à la Bastille ? Comment y vivait-on ? Comment s’est construit le mythe de la Bastille ?
Les archives conservées à la Bastille depuis 1660, après diverses péripéties durant la période
révolutionnaire, se sont retrouvées à la Bibliothèque de l’Arsenal, dont elles constituent
désormais un des fonds les plus importants et les plus consultés. C’est qu’au-delà de la « petite
histoire » et des « grandes affaires » qui ont fait leur célébrité, elles témoignent de la réalité de
l’Ancien Régime, ainsi que l’ont montré, principalement depuis le dernier quart du XXe siècle,
dans le sillage de Michel Foucault, les chercheurs de la « nouvelle histoire ». Ces archives
constituent donc le cœur de l’exposition, que viennent illustrer également d’autres types de
documents, dessins, estampes, peintures et objets divers (maquette de la Bastille, menottes,
porte de prison ... ) soit plus de 250 documents originaux.
Cette exposition a bénéficié de la participation des plus grands spécialistes de l’histoire du
XVIIIe siècle : Monique Cottret, Joan Dejean, Arlette Farge, Evelyne Lever, Catherine Prade,
Madeleine Pinault-Sorensen, Christian Amalvi, Jacques Berchtold, Robert Darnton, Michel
Delon, Vincent Denis, H-G Lüsebrink, Robert Muchembled.
Si elle repose principalement sur les collections de la Bibliothèque nationale de France,
l’exposition bénéficie toutefois de prêts exceptionnels du musée Carnavalet, du musée du
Louvre, du musée national du château de Versailles et des Trianons, des Archives nationales,
du musée Lambinet, de la Bibliothèque de l’Institut, du musée de la Préfecture de police, du
Musée de l’Armée et de la Bibliothèque de Port-Royal.
L’exposition prend place dans les magnifiques salons historiques de la Bibliothèque de
l’Arsenal, proches du lieu même de conservation des archives. La scénographie de Simon
de Tovar et Alain Batifoulier les transformera toutefois par son caractère contemporain. Une
fresque visuelle et graphique donnera une sensation fantasmée et stylisée du mythe de la
Bastille et de ses accents dramatiques.
Enfin, Robert Badinter, Michel Delon et Arlette Farge, à la faveur d’entretiens audiovisuels
présents dans le parcours, mettront en perspective la Bastille comme prison réelle, fantasmée,
passée et récente.
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Une petite histoire des archives de la Bastille
Le 14 juillet 1789, les émeutiers saccagent et répandent dans les salles et les fossés de
la Bastille les archives qui y sont conservées. Perçues comme « un recueil de preuves et
d’exemples des atrocités auxquelles s’est incessamment porté le despotisme ministériel »,
ainsi que l’écrit l’auteur de La Bastille dévoilée en 1789, elles fascinent les esprits.
Ce fonds d’archives s’était constitué depuis 1660. Il était classé, comme aujourd’hui, en trois
sections : les dossiers des prisonniers, les papiers de la lieutenance de police, depuis 1716;
enfin, les papiers de l’administration intérieure. Ces derniers, conservés dans la salle du
Conseil pour un usage quotidien, souffrirent particulièrement du saccage.
Après deux jours de pillage, la Commune de Paris se préoccupe de ces archives. Plusieurs
commissaires sont nommés pour les rassembler sur place. Toute personne qui pourrait en
avoir recueillis est invitée à les rapporter. Les restitutions par civisme sont nombreuses, mais
une notable partie est dispersée.
Les papiers sont déposés au prieuré de Saint-Louis-la-Culture, dans les bâtiments actuels du
lycée Charlemagne. En novembre 1791, ils sont dévolus à la Bibliothèque de la Ville, située dans
ce même couvent. Lorsqu’en 1797 Ameilhon, le bibliothécaire, est nommé administrateur de
la Bibliothèque de l’Arsenal, il obtient par un arrêté du 9 ventôse an VI (27 février 1798) de les
y emporter. On les oublie. Vers 1840, François Ravaisson entreprend un premier classement
et une publication, interrompue par son décès. L’inventaire du fonds est repris et terminé par
Frantz Funck-Brentano qui en publie le catalogue en 1892, permettant enfin l’accès à ces
archives d’une incomparable richesse.
9
Parcours de l’exposition
La Bastille en son quartier
Pour protéger Paris, le roi Charles V décide en 1365 l’édification d’une nouvelle enceinte.
Chaque porte en est protégée par une petite bastide ou bastille. À l’extrémité de la rue
Saint-Antoine, deux grosses tours rondes encadrent une porte fortifiée. L’emplacement de
cette bastille, qui protège l’hôtel Saint-Pol où le roi s’est installé et l’accès à Vincennes, est
stratégique.
Entre 1370 et 1383, l’édifice est renforcé par une construction beaucoup plus grande, occupant
l’emplacement actuel des dernières maisons de la rue Saint-Antoine et du boulevard Henri-IV .
Elle est composée de huit tours hautes de 24 mètres, réunies par des courtines de même
hauteur formant un rectangle entouré d’un fossé.
La Bastille s’accroît au cours des siècles de nombreux bâtiments et jardins qui, joints à l’Arsenal
adjacent, constituent un très important complexe militaire. Le vaste ensemble du couvent des
Célestins complète le quartier.
Les deux entrées primitives, à l’est et à l’ouest, ayant été murées, on entrait dans la Bastille
par un portail depuis la rue Saint-Antoine. Dans l’avant-cour, devant la forteresse, s’élevait la
caserne des Invalides, construite en 1749. Puis à gauche, la porte de l’Avancée et un pont-levis
donnaient accès à une cour où se dressait l’hôtel du Gouverneur, construit vers 1712. En face,
un pont dormant puis un double pont-levis étaient la seule entrée de la forteresse. Le grand
fossé qui l’entourait se poursuivait jusqu’à la Seine. Tout le long de la contrescarpe du fossé,
jusqu’à la porte Saint-Antoine, s’élevaient des échoppes. Obstruant de sa masse le débouché
de la rue Saint-Antoine, cette citadelle médiévale s’imposait à la population parisienne comme
l’expression de la puissance royale.
Le grand plan de Verniquet représentant le complexe militaire de l’Arsenal ainsi qu’une dizaine
de toiles, dessins et estampes permettront de mesurer la place tenue par la Bastille dans
l’Est parisien au fil des siècles. La maquette monumentale provenant des Archives nationales
donnera à voir la prison et les détails de son agencement avec un réalisme saisissant.
L’une des rares vues de la prison de la Bastille dessinée au XVIIe siècle
dessin attribué à François Callot,
BnF, Arsenal
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Le système judiciaire et pénal d’Ancien Régime
La Bastille, une prison parmi d’autres
La Bastille est l’archétype même de la prison. Elle s’inscrit pourtant dans un vaste paysage
carcéral : celui du « Grand renfermement » théorisé par Michel Foucault. L’absolutisme repose
sur un encadrement permanent de tous les sujets du roi et une répression sévère de leurs
crimes et délits.
Les lieux de détention sont nombreux et variés. Vers 1661, on en distingue quatre types :
ceux relevant de l’Hôpital général, les prisons de droit commun, les maisons de force ou de
correction et les prisons d’état. Ces dernières, comme le Mont-Saint-Michel et la forteresse de
Pignerol, ou Vincennes et For-l’Evèque à Paris, destinées aux criminels ayant attenté à la sûreté
de l’Etat, sont au nombre de 40. Les bagnes, qui remplacent les galères à partir de 1748, et les
dépôts de mendicité, créés en 1767, complètent ce tableau.
Ces établissements ont en principe des fonctions distinctes, mais qui en réalité se confondent.
Un détenu peut d’ailleurs être transféré d’une prison à l’autre. Il subsiste une certaine
hiérarchie : Funck-Brentano dit qu’en matière de censure, par exemple, « l’auteur, s’il est
homme de mérite, sera mis à la Bastille ou Vincennes, le libraire et l’imprimeur (…) au Forl’Évêque, et les colporteurs (…) à Bicêtre » mais elle s’estompe au fil des décennies. Ayant
au XVIIe siècle la réputation de prisons « quatre étoiles » réservées à l’élite, la Bastille et
Vincennes se banalisent au Siècle des Lumières. Des prisonniers de droit commun et de basse
extraction y sont ainsi envoyés. Quelle que soit la prison qui le reçoit, le prisonnier y est de
toute façon traité en fonction de sa qualité et des moyens dont il dispose…
L’exposition montre ce monde carcéral à travers des vues et plans dessinés, gravés ou
peints, des différentes prisons parisiennes : Grand et Petit Châtelet, Conciergerie, Vincennes,
Salpêtrière, Bicêtre, For-l’Evêque ou prison de La Force.
La justice du roi et les Lumières
Sous l’Ancien Régime, amende, bannissement et châtiment corporel sont les sanctions les
plus fréquentes. « Question » et peine capitale complètent cet arsenal pénal réglementé par
l’ordonnance de 1670. La prison, elle, n’est pas une peine, mais une mesure préventive avant
un jugement ou un châtiment. On y entre par mesure de police ou sur ordre du roi. La « justice
retenue », principe fondamental de la monarchie absolue, permet au monarque, qui reçoit de
Dieu le pouvoir de rendre justice, de se substituer à la justice régulière.
La lieutenance générale de police, créée en 1667, est la clé de voûte de ce système répressif.
Le lieutenant, véritable « oeil du roi », a pour mission de « purger la ville de ce qui peut causer
des désordres ». Doté de pouvoirs quasi illimités, il dirige notamment le Bureau des lettres
de cachet et des prisons d’état. A ce titre, lui et ses hommes interviennent jusque dans la vie
quotidienne de la Bastille.
Pourtant, les idées évoluent. Les Lumières portent leurs premiers fruits bien avant la Révolution.
Dans le sillage de Montesquieu, Beccaria ou Voltaire, philosophes et hommes de loi remettent
en cause le système juridique et pénal. Malesherbes ou Mirabeau, soutenus par le Parlement,
s’attaquent aux lettres de cachet. On prône la modération et la proportionnalité des peines
et supplices. On dénonce les conditions de détention, l’inégalité des traitements accordés
aux prisonniers, ou les abus des geôliers. Sensible à ces réflexions, Louis XVI annonce en
1780 une réforme générale des prisons. Il supprime les cachots et la question, et le 26 juin
1789, proclame l’abolition des lettres de cachet. Quant à la Bastille, bien avant le 14 juillet, on
envisage sa démolition.
Lettres de cachet, interrogatoires de prisonniers soumis à la question, iconographie des peines
infligées par la justice (carcan, roue, pilori ) seront présentés ici. La lieutenance de police est
évoquée par les portraits de lieutenants célèbres comme le marquis d’Argenson ou Sartine et la
célèbre Police de Paris dévoilée, dans laquelle Pierre Manuel révèle les secrets de l’institution.
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La Bastille ou la prison du roi ?
Répression des désordres
Le roi Louis XIV veut « l’ordre en toutes matières ». Depuis le début de son règne personnel la
« Bastille Saint-Antoine » n’est plus qu’un lieu de sûreté, relevant exclusivement de la lettre de
cachet et du « bon plaisir » du roi. On y enferme quiconque est jugé dangereux, selon les critères
de la « justice retenue » définis par l’ordonnance de 1670. Ces « cas royaux qui sont crime de
lèse-majesté en tous ses chefs, sacrilège avec effraction, rébellion aux mandements émanés
de nous ou de nos officiers, la police pour le port des armes, assemblées illicites, séditions,
émotions populaires, force publique, la fabrication, l’altération ou l’exposition de fausse
monnaie, correction de nos officiers, malversation par eux commises en leurs charges, crimes
d’hérésie, trouble public fait au service divin, rapt et enlèvement des personnes par force et
violence, et autres cas expliqués par nos ordonnances et règlements », sont extensibles à l’infini.
En faire la liste est faire la typologie des embastillés. La monarchie absolue et l’administration
qu’elle met en place entendent ainsi réprimer toute atteinte à l’ordre politique, religieux, public
ou social. La pensée et l’opinion publique se contrôlent cependant moins facilement : malgré
ce cadre répressif, les esprits évoluent. Miroir de la société, le monde de la censure témoigne,
au XVIIIe siècle, de la fragilité du système monarchique.
La Bastille, une prison politique
Après les troubles de la Fronde, le pouvoir royal entend mettre au pas la société civile : les
grands, comme le chevalier de Rohan, coupable d’insurrection et décapité devant la Bastille,
les élites locales qui contestent le nouveau pouvoir de l’intendant, les corps intermédiaires,
comme les parlements qui revendiquent un rôle politique. Mais aussi les nouveaux venus qui
s’enrichissent et à laquelle on impute des crimes économiques, tels Fouquet ou, plus tard, les
accusés de « l’affaire des blés ». Toute opposition politique est jugulée, particulièrement en ces
périodes où les guerres, européennes et ultramarines, se succèdent. On a l’obsession de la
conspiration, du complot et de la trahison, la crainte de l’étranger, qu’on surveille, de l’espion,
qu’on recherche et qu’avec un mépris total du droit des gens, on ensevelit dans le secret de la
Bastille : « l’Homme au Masque de fer » en est peut-être l’exemple.
Déjà omniprésente sous Louis XIV, la répression de toute manifestation d’opinion divergente
ou de critique du pouvoir en place, à travers placards, « mauvais propos », écrits séditieux, sera
encore amplifiée après l’attentat de Damiens, en 1757. La poursuite des auteurs de pamphlets
sur la reine Marie-Antoinette en sera une des dernières manifestations.
Des documents d’archives exceptionnels sont présentés ici : le registre d’écrou mentionnant
la mort du « Masque de fer », les vêtements du régicide Damiens et les couteaux saisis dans sa
famille, une copie du Collier de la reine ou encore le rouleau d’étoffe sur lequel Latude, l’un des
prisonniers les plus célèbres de la Bastille, écrivit ses plaintes avec son sang.
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La Bastille ou défendre la religion officielle
Le roi, représentant de Dieu sur terre, ne tolère plus que ses sujets n’observent pas la religion
officielle. L’ordonnance de 1670 établissait un crime de lèse majesté divine afin que « le culte
divin ne soit pas troublé. » Aussi les affaires de religion tiennent-elles une place importante
dans les raisons d’enfermement à la Bastille. La Révocation de l’édit de Nantes en 1685, les
querelles jansénistes, surtout au moment du phénomène convulsionnaire dans les années
1720-1730, marquent les plus grands pics dans les embastillements. Les coupables de
contestation de la religion établie, qu’ils soient visionnaires ou illuminés, libres-penseurs ou
libertins, contempteurs mais aussi soutiens des Jésuites, au moment de l’expulsion de ceux-ci
en 1763, ou encore prêtres dévoyés, tous fournissent leur contingent de persécutés.
De nombreux objets et documents d’archives illustrent ces persécutions : reliques du diacre
Paris saisies sur les convulsionnaires jansénistes ou l’un des nombreux registres de baptêmes
enlevés aux protestants afin de nier leur identité même.
La Bastille ou la répression des idées
Les idées, comme les actes, sont réprimées. Les archives témoignent du contrôle permanent
qui s’exerce sur l’opinion publique, mais aussi de la subtilité du système de censure et de ses
ambiguïtés.
Suivre un livre clandestin permet de découvrir un univers trouble, mêlant licite et illicite. A
l’époque de Malesherbes surtout, des censeurs sont emprisonnés pour leurs propres écrits ;
des membres de la police collectionnent ou revendent les livres interdits à peine saisis ; des
libellistes incarcérés sont tantôt à la solde de la police, tantôt la font chanter !
Pourtant, entre 1661 et 1789, un prisonnier sur six est embastillé pour « faits de lettres » : aux
nouvellistes et pamphlétaires viennent s’ajouter les ouvriers du livre. A l’occasion de quelques
affaires célèbres, imprimeurs, graveurs, libraires ou colporteurs sont incarcérés par dizaines.
Les conditions de détention sont plus sévères pour eux que pour les auteurs, souvent protégés
en haut lieu. Les libertins du XVIIe siècle, comme les philosophes et antiphilosophes des
Lumières jouissent de traitements de faveur. Certains profitent même de cette expérience
carcérale pour poursuivre leur oeuvre, comme Voltaire ou Sade. Si la prison joue un rôle
fondamental pour ces deux figures emblématiques de la Bastille, ils n’ont, ni l’un ni l’autre, été
embastillés pour leurs publications.
La censure, lourde et complexe, est en effet peu efficace. Plus la parole est muselée, plus on
s’exprime : le nombre d’ouvrages interdits qui circulent est croissant jusqu’à la Révolution,
et les deux tiers des livres publiés au XVIIIe siècle paraissent sans permission ! La critique,
émanant parfois des plus hautes sphères, circule librement et s’attaque à l’ordre établi. La
monarchie doucement désacralisée perd sa légitimité.
Autour du thème du « livre embastillé », dossiers, rapports de censure, de perquisition, listes de
permissions tacites ou de pilon permettent de suivre la vie d’un livre clandestin, de comprendre
l’organisation de la police du livre ou de plonger dans la vie quotidienne des artisans du livre.
Les cas de Voltaire et Sade sont présents à travers portraits et manuscrits autographes.
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La Bastille ou régenter la société
Le roi, en bon père de ses sujets, veut aussi régenter le domaine privé, garantir l’ordre familial,
reflet de l’ordre politique. Il est le défenseur de la paix des familles et des bonnes mœurs. La
noblesse, dont il est le protecteur sévère, « asservie » dans les honneurs de la cour, doit rentrer
dans le rang : duels, esclandres, insoumission ne sont plus admis. Les rejetons de grande
famille, débauchés ou intrigants, goûtent de la Bastille pour être ramenés à la raison. Cette
forme de protection royale est souvent exercée à la demande des familles, de tous niveaux
sociaux, qui craignent le déshonneur causé par les mœurs ou les actes répréhensibles de leurs
membres.
Sous le règne de Louis XIV, l’assainissement de la population, qui doit être purgée de ses
marginaux - mendiants, vagabonds, fous, prostituées ou délinquants sexuels - fait l’objet d’édits
successifs aboutissant au « Grand renfermement », dont la Bastille n’est qu’un lieu particulier.
La surveillance de la société, à Paris surtout, est omniprésente. De façon permanente, pour
assurer la cohésion sociale, on criminalise toute déviance, aucune marginalité n’est tolérée, ce
qui envoie à la Bastille un lot permanent d’insoumis emprisonnés.
Vivre à la Bastille
Les archives, plus objectives que les mémoires de prisonniers ou l’iconographie révolutionnaire,
révèlent le fonctionnement de la Bastille. Le gouverneur, désigné par le roi, est secondé par un
lieutenant de roi et plus encore par le major, véritable gestionnaire de la prison, également en
charge des archives. Les porte-clefs se chargent du quotidien des prisonniers. La garnison des
Invalides, elle, surveille et défend la prison. Médecins, chapelains ou cuisiniers complètent ce
personnel toujours plus nombreux. La Bastille coûte cher au roi.
La Bastille, prison nobiliaire ou « de droit commun » ? Répondre à cette question est impossible :
les conditions de détention, qui dépendent surtout de la qualité et des moyens du prisonnier,
y sont très variables. La personnalité du gouverneur et de son état-major compte également.
On craint Bernaville, on méprise de Launay, mais on apprécie le major de Losme, qui travaille
à améliorer le sort des détenus. Enfin, la conduite du détenu lui-même peut peser sur sa vie
quotidienne. Une fois le registre d’entrée signé et son interrogatoire achevé, il bénéficie ou non
de quelques consolations. Les droits infimes dont il dispose sont sévèrement marchandés :
messes, visites de proches, promenades dans la cour, lecture et écriture... Les prisonniers
ne peuvent communiquer ni entre eux, ni avec l’extérieur. Les ruses pour contourner ces
interdictions sont étonnantes. L’un dessine sur son mouchoir, un autre brode une missive, un
autre encore transmet de l’encre dans une reliure. A travers l’écrit, chacun cherche à dire cette
épreuve carcérale ou, au contraire, à l’oublier.
A sa sortie - s’il sort en vie - le prisonnier signe une ultime promesse de silence. De ce silence
imposé naît le mythe. Certains, pourtant, révèlent avec virulence leur expérience. L’écriture est
toujours symbole de liberté.
Dans cette partie de l’exposition, les dossiers de l’administration dévoilent l’organisation
de la prison et son quotidien : tours de garde, livres de ronde, règlements des porte-clés ou
journaliers de l’état-major. Des documents d’archives permettent de suivre un prisonnier et de
découvir ses conditions de vie : mobilier, garde-robe, repas, soins, bibliothèque ...
C’est ici enfin qu’est présenté le dernier registre d’écrou de la prison, s’achevant au 12 juillet
1789.
14
La Bastille après le 14 juillet 1789
Enfer ou palace ? Après le 14 juillet 1789, le « dévoilement » des archives arrachées à la Bastille
devait permettre d’établir la vérité sur la forteresse. Cette réputation de prison infernale, née
des récits de prisonniers et des écrits des adversaires du « despotisme », était-elle justifiée ?
Les péripéties autour de la garde de ces archives les rendirent très vite inaccessibles aux
historiens et littérateurs qui perpétuèrent une image de la Bastille conforme à leurs opinions
politiques.
La redécouverte des archives à la fin du XIXe siècle, grâce à la publication de F. Ravaisson
(1866-1904), et la parution, en 1892, du catalogue rédigé par F. Funck-Brentano permit
enfin leur consultation. Eminent historien, ce dernier est le premier vulgarisateur des grands
dossiers des archives – Affaire des poisons, Affaire du collier, énigme du « Masque de fer » –, il
érige la Bastille en prison de luxe réservée aux privilégiés, occultant une part importante de ce
que révélaient les centaines de dossiers d’humbles prisonniers. Cette exploitation anecdotique
était promise à un bel avenir. La Bastille « inventée » par Funck-Brentano suscite toujours
l’intérêt du grand public, friand des secrets de l’affaire des Poisons, ou de solutions à l’énigme
du « Masque de fer »…
La publication, en 1975, de l’ouvrage de Michel Foucault, Surveiller et punir, naissance de la
prison, ouvre la voie à une nouvelle approche historique, plus attentive aux mentalités et à
l’affirmation d’une «opinion publique». C’est une Bastille inédite qui réapparaît, bien loin de
celle du « Masque de fer » ou de Madame de Staal de Launay, plus proche de l’image du XVIIIe
siècle.
Symbole de l’arbitraire royal et de la fondation de la république, véritable « lieu de mémoire »,
la Bastille continue à tenir une place essentielle dans l’imaginaire français. Perçue selon les
époques et les clivages politiques sous des éclairages différents, elle reste très présente dans
l’historiographie ou la fiction : l’exposition présente des journaux ou livres populaires du XIXe
siècle, des dessins de Victor Hugo, l’affiche du film Latude, tourné en 1911, ou encore une
photographie d’Atget des derniers vestiges d’une tour de la Bastille, découverts en 1899. ..
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Chronologie de la justice d’Ancien Régime
1656, 27 avril : Édit établissant l’Hôpital général à Paris
1667, 16 mars : Ordonnance royale créant la charge de lieutenant général de police à Paris
1670, 26 août : Ordonnance criminelle de Saint-Germain-en-Laye
1724, 18 juillet : Déclaration prescrivant l’enfermement des mendiants et des vagabonds dans
les quartiers de force des hôpitaux généraux
1748 : Suppression progressive des galères et création des bagnes pour les remplacer
1764 : Publication du Traité des délits et des peines de Cesare Beccaria
1767, 20 juillet : Circulaire instituant un dépôt de mendicité dans chacune des 33 généralités
1768 : Enquête sur l’état des prisons du Royaume commandée par Maupeou, garde des
Sceaux
1775 : Abolition de la peine de mort pour désertion
1780, 17 mars : Rapport sur les prisons, effectué par Duhamel, De Montigny, Le Roy, Tenon,
Tillet et Lavoisier de l’Académie royale des sciences
1780, 24 août : Abolition de la question préparatoire, destinée à obtenir les aveux de l’inculpé
1780, 5 septembre : Déclaration concernant la création de nouvelles prisons
1782 : Publication de Des lettres de cachet et des prisons d’Etat de Mirabeau
1783 : Fermeture des prisons du Petit Châtelet et de For-l’Évêque, et création de la prison de
la Force
1784 : Fermeture de la prison de Vincennes
1785 : Création de l’Inspection générale des hôpitaux et des prisons
1788, 1er mai : Annonce de la révision de l’Ordonnance de 1670 et abolition de la question
préalable
1789, 26 juin : Annonce de la suppression des lettres de cachet (décret d’application en
1790).
1791, 25 septembre-6 octobre : Promulgation du premier Code pénal français
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Chronologie des événements marquants
de l’histoire de la Bastille
1365 : Début de la construction de la Bastille
1663 : Affaire Fouquet.
1672-1682 : Affaire des Poisons.
1685 : Révocation de l’édit de Nantes
1698-1703 : Incarcération de l’homme au « Masque de fer »
1715 : Publication de L’inquisition françoise ou L’histoire de la Bastille par Constantin de
Renneville
1717 : Première incarcération de Voltaire à la Bastille
1719 : Publication de Événement des plus rares, ou L’histoire du Sr abbé Cte de Buquoy
1719 : Conspiration de Cellamare
1726 : Seconde incarcération de Voltaire à la Bastille
1726 : Exécution de Deschauffours pour sodomie
1744 : Publication du Code de la Librairie
1748 : Joseph d’Hémery devient inspecteur de la Librairie
1749 : Premier emprisonnement de Latude
1750 : Malesherbes devient directeur de la Librairie.
1752 : Début de l’Affaire de l’Encyclopédie
1757 : Attentat de Damiens
1757 : Déclaration du 16 avril renforçant la censure : les délits de librairie sont passibles de
mort
1760 : Publication de la Préface de la comédie des Philosophes, par l’abbé Morellet
1766 : Exécution de Lally-Tollendal
1771 : Réforme des parlements
1775 : Affaire des blés
1783 : Publication des Mémoires sur la Bastille par Linguet
1784 : Transfert du marquis de Sade de Vincennes vers la Bastille
1785 : Affaire du Collier de la reine
1789, 14 juillet : Prise de la Bastille
1789, 16 juillet : Début de la démolition de la Bastille
1889 : Exposition universelle et centenaire de la prise de la Bastille
1899 : Découverte des vestiges d’une des tours de la Bastille, la tour de la Liberté.
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Publication
La Bastille ou “ l’enfer des vivants “
Sous la direction de Danielle Muzerelle
et Elise Dutray-Lecoin
Editions de la BnF
230 pages, 130 illustrations couleur et noir et blanc
Ouvrage broché
34 euros
La prison de la Bastille est un mythe national. Construite sous Charles V pour la défense de
l’Est parisien, la forteresse a toujours été partiellement une prison, mais c’est à partir du règne
personnel de Louis XIV, en 1661, et sous la monarchie absolue qu’elle devient exclusivement
cette « Bastille de droit divin », prison d’état relevant de la justice retenue du roi, fonctionnant
sur le mode du « bon plaisir », de l’arbitraire, des lettres de cachet et du secret. Les archives de
la Bastille conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal constituent un fonds historique de première
importance révélant ce qu’était la réalité de l’emprisonnement sous l’Ancien Régime.
La description des conditions de vie des prisonniers, ainsi que l’analyse des diverses causes
d’embastillement, qui expriment les craintes du pouvoir royal face aux désordres d’ordre
politique, religieux, social ou intellectuel, donneront une image plus précise d’une société
prête à basculer. Dans cet ouvrage richement illustré, les affaires célèbres n’occultent pas
pour autant la réalité des destins ordinaires qui se manifestent à travers ces milliers de liasses.
Les éclairages de grands spécialistes tels que Monique Cottret, Arlette Farge, Robert Darnton
ou encore Michel Delon font de cet ouvrage une référence sur l’histoire de ce lieu dont la
destruction est fondatrice de notre république.
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Autour de l’exposition
Conférence
Enfermés à la Bastille
conférence par Arlette Farge, historienne
Entrée libre sur inscription au 01 53 79 49 49
Lundi 4 octobre 2010, 18h30 - 20h
Bibliothèque de l’Arsenal, 1 rue de Sully, Paris 4e
Table ronde
Prisons d’hier, prisons d’aujourd’hui
Florence Aubenas, présidente de l’OIP (Observatoire International des Prisons)
Véronique Vasseur, ex-médecin chef de la prison de la Santé
Stéphane Barrault, secrétaire général adjoint de l’UFAP (Union générale
autonome pénitentiaire)
Pierre Botton, ex-détenu, président de l’association “ Les prisons du cœur “
suivie de la projection du documentaire, La Honte de la République
de Bernard George, 2006, 1h15
Samedi 6 novembre 2010, 14h30 - 17h30
Petit auditorium
BnF I François-Mitterrand, quai François Mauriac, Paris 13e
Rencontre
Les enquêtes de Nicolas le Floch
Dialogue entre Jean-François Parot, écrivain et Pascale Arizmendi, auteur de
“Nicolas le Floch, le Tableau de Paris de Jean François Parot”
lectures par le comédien Martin Loizillon
Lundi 29 novembre 2010, 18h30 - 20h
Petit auditorium
BnF I François-Mitterrand, quai François Mauriac, Paris 13e
Soirée spectacle
Une évocation de la Bastille et de l’époque pré-révolutionnaire
par Robert Darnton, historien, directeur de la Bibliothèque d’Harvard
illustrée de chansons d’époque
par Hélène Delavault, sur un accompagnement à la guitare par Claude Pavy
Lundi 10 janvier 2011, 18h 30 - 20h
Petit auditorium
BnF I François-Mitterrand, quai François Mauriac, Paris 13e
Activités pédagogiques
Pour les classes
- visites guidées le mardi et jeudi à 14h - Parcours-découverte autonome
dans l’exposition et sur les traces de la Bastille dans le quartier de l’Arsenal
Pour les enseignants
- visites guidées le mercredi à 14h30
- vernissage pédagogique le mercredi 10 novembre 2010 à 14h
Renseignements et réservations au 01 53 79 49 49
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