Ceci risque de ne plus être un médecin échographiste… « la parole
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Ceci risque de ne plus être un médecin échographiste… « la parole
Ceci risque de ne plus être un médecin échographiste… « la parole des femmes» Dans un éditorial récent, le Professeur Yves Ville développe un brillant plaidoyer en faveur d’une certification en échographie prénatale. Pas moins de 26 références bibliographiques étayent son propos : vous l’avez compris c’est du sérieux …Cela dit, presque tous les médecins échographistes de France sont d’accord pour se faire évaluer avec la même rigueur que les préservatifs préférés du Professeur Ville. Chemin faisant, dans un petit paragraphe appelé “Dépistage : l’essence de la qualité est la prévention”, nous apprenons "que l’augmentation de l’exigence de moyens et de résultats et celle des implications médicolégales d’une pratique plus exposées exigent que le dépistage présente des garanties de qualité objectives pour un coût acceptable ». Première interrogation: que peut vouloir dire "coût acceptable" pour une pratique médicale comportant de tels risques médico-légaux ? Quel est le "juste prix" d'un un acte qui peut valoir une comparution au pénal et un risque patrimonial ? Et acceptable pour qui ? Pour le médecin qui voudrait bien gagner sa vie en pratiquant en secteur I ? Pour les pouvoirs publics qui veulent une qualité aux normes ISO, mais à un coût plancher, certainement parmi les plus bas d’Europe ? Puis la démonstration reprend son cours, jusqu’au dernier tiers du paragraphe où on apprend que la France est un premier pays d’Europe à avoir une certification de type Master, peut être même dès la rentrée 2009 (chouette alors ! ). Puis plus loin on nous dit « la certification des cabinets ou des centres d’échographie est sans doute préférable ou complémentaire de la certification individuelle, en cela qu’elle permet de s’assurer de la qualité de l’ensemble des procédures, en particulier mais pas exclusivement des machines , de l’information des femmes et plus généralement permet de tendre vers une norme ISO basée sur l’assurance qualité d’une pratique codifiée qui nous fait tant défaut ». Alors ça chapeau bas ! Très joli coup… C’est là qu'on réalise avec émerveillement que le Professeur Ville n’a pas seulement importé d’Angleterre son amour pour la peinture du XIXème, mais qu’il ouvre tranquillement mais certainement la voie aux « sonographers »… Le sonographer est ISO et appartient au cabinet d’échographie certifiée : il est ISO pour la nuque, ISO pour la biométrie mais… il n’est pas médecin… Mais bon, ce n’est pas nécessaire, puisque son coût est acceptable et qu’en temps de pénurie médicale , il peut y avoir de petits arrangements... Que les assureurs ne soient pas insensibles à ce magnifique « progrès » , je veux bien le croire ! CQFD… La nécessaire certification individuelle étant démontrée, et la certification des cabinets étant introduite très doucement (comme disait le dragueur, "laissez-vous pénétrer par l'idée, dans un premier temps…) il me semble nécessaire d’entendre enfin la parole des femmes, les grandes absentes de cette longue démonstration. Les Anglaises sont-elles satisfaites du diagnostic anténatal anglais ? Cela nous étonnerait fort, car si la recherche est excellente, son application humaine laisse à désirer outreManche et je ne parle même pas des USA où le sonographer est roi… Est-il acceptable pour une femme enceinte d’être entre les mains d’un non médecin, prolongement mutique et sans diagnostic d’une machine ? Est-ce vraiment cela que veulent les femmes ? Du pas compétent, mais de l’ISO ?Si la certification individuelle est un choix scientifique qui fait honneur au Professeur Ville qui l’a depuis bien longtemps promue, le choix de la certification des cabinets est bel et bien un choix politique et non scientifique, qui doit faire l’objet d’un débat ouvert. Les femmes « usagers de la médecine » ont certainement leur mot à dire dans ce qui de joue là. Elles représentent en France plus de la moitié de la population, et sont sans doute les Européennes les plus contributives à leur pays, pour la production de richesses économiques ou la fécondité. D’où vient le prodige qu’elles ne soient jamais consultées, et qu’on doive leur refiler en douce et à grand renfort de propagande scientiste, des échographies au rabais ? Le diagnostic anténatal anglais, s’il assure la prospérité de la fondation du Dr Nikolaides (comme nombre de petits french doctors qui ont traversé la Manche pour travailler chez lui peuvent en témoigner ), n’est pas une assurance qualité offerte aux dames de l’UK. Je propose donc que ces choix -qui engagent lourdement l’avenir- ne soient pas faits exclusivement par des universitaires masculins, fussent-ils brillants, charmants et amateurs de peinture anglaise. Mais j’y pense… et si on décidait une norme ISO pour les patrons de médecine en terme de services rendus à la nation ? Odile Buisson