Les métamorphoses d`un bâtiment du XIXe siècle

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Les métamorphoses d`un bâtiment du XIXe siècle
n° 109 03.2005
g
le magazine de l’environnement sonore
Echo Bruit
Bâtiment
Les métamorphoses d’un
bâtiment du XIXe siècle
École, puis bureaux et aujourd’hui logements, un
bâtiment du XIXe siècle réunit les dernières solutions
techniques de la filière sèche pour réussir avec succès
sa dernière mutation.
Situé à Meaux (77) dans le périmètre de
la cathédrale, ce bâtiment d’un étage a
été construit en 1 898 avec une structure
bois, un remplissage en briques de 10
et une toiture en zinc. Tout en longueur
(7 m 50 de large pour 24,65 m de long),
il offre la particularité d’un plancher
d’étage en lattis bois d’un seul tenant,
soutenu à entraxe réguliers par des
poutres bois et des colonnes de fonte.
École primaire durant de nombreuses
années, puis bâtiment industriel
avec une partie stockage en rez-dechaussée et des bureaux à l’étage, son
propriétaire a décidé de le convertir en
logements avec en rez-de-chaussée,
5 studios de 35 m2 pour la location,
l’étage supérieur étant occupé par un
seul appartement.
Une double contrainte
mécanique et acoustique
Pour les architectes Jean-Baptiste
Carrière et Bruno Cequeli, qui a suivi
plus particulièrement les travaux,
l’acoustique était le principal défi.
L’objectif était d’une part d’isoler les
cinq studios entre eux mais, aussi
et surtout, de limiter les bruits en
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Photo 1 - Vue extérieure (avant - après)
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Photo 2 - Structure Mégastil des
studios
Entièrement autoportantes, les 5 boites
des studios en ossature Mégastil®
100 mm sont posées les unes à côté
des autres. Leur dimension - 4 m 20
de haut par 3,70 mètres de large - est
calculée pour se glisser entre les
colonnes fontes existantes.
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Photo 3 - Studio fini
Des studios de 33 m2 parfaitement
isolés avec, en rez-de-chaussée,
une salle de bain, une kitchenette,
une pièce à vivre et une chambre en
mezzanine.
Photo 4 - Pose de Placosol
À l’étage, après un ragréage en billes
Placoform, un plancher léger Placosol®
améliore encore l’isolation acoustique
de cet appartement de 180 m2.
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Des résultats acoustiques
à la hauteur
•Isolement aux bruits aériens entre
le studio et la chambre du dessus :
DnAT = 63 dB (A)
• Isolement aux bruits aériens entre
deux studios : DnAT = 59 dB (A)
• Isolement aux bruits d‚impacts
entre le studio et la chambre au
dessus : LnAT, = 43 dB (A)
provenance de l’appartement situé à
l’étage. Pour obtenir un haut niveau
d’isolation acoustique, un système
« masse-ressort-masse » en plaques
de plâtre a été la solution préconisée.
Cependant, il était impossible de se
fixer aux poutres ou de se reprendre
sur les poteaux en fonte compte tenu
de leur âge et du poids de la structure à
supporter. Pour résoudre cette difficulté,
il a été décidé de s’affranchir de toutes
liaisons mécaniques en désolidarisant
complètement chaque studio. Leur
structure est ainsi constituée d’une
boîte autoportante Mégastil® posée
sur une chape isolante avec joint
de fractionnement pour bloquer les
transmissions acoustiques solidiennes
par le sol. Le cloisonnement [1 BA 13
et 1 BA 18 avec deux laines minérales
de 100 mm en cloison séparative et
2 BA 13 avec une laine de 200 mm en
plafond] assure l’isolation acoustique
tout en répondant au coupe-feu 1 heure
imposé par l’importance des ossatures
métalliques. Enfin, les façades en
briques bénéficient d’un doublage
Mégastil® avec 2 BA 13 et une laine
minérale de 100 mm.
Un grand confort de vie
L’appartement bénéficie, quant à lui, de
prestations et d’équipements de confort
de hautes qualités avec des portes de
grandes dimensions, un ascenseur
privatif, un plancher léger Placosol®,
des doublages Doublissimo® 13 + 80,
des plafonds Placostil® et des cloisons
98/48 dont certaines cintrées.
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n° 109 03.2005
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Echo Bruit
Bâtiment
L’Opéra de Copenhague
comparé à un Stradivarius
Le nouvel opéra de Copenhague a été livré aux Danois
le 1er octobre 2004. C’est la Fondation AP Møller qui a
financé le projet.
L’un des premiers éléments qui se
distingue dans la composition du nouvel
opéra de Copenhague (41 000 m2) est
sa toiture cantilever de 32 m de long,
débordant largement au-dessus du
foyer cylindrique.
Outre le spectacle visuel, l’architecte
Henning Larsen Tegnestue réserve au
public un spectacle sonore de très haute
qualité. Michael Schønwandt, directeur
musical du Det Kongelige Teater
(Théâtre Royal), compare le son de la
salle à celui rendu par un Stradivarius,
à la fois intime et retentissant.
Pour arriver à ce résultat, l’architecte
a fait appel aux ingénieurs du bureau
d’études acoustique Arup. Ces derniers
sont connus pour leur expertise de
niveau international et leur utilisation à
la fois de simulations par ordinateur et de
maquettes. L’espace de fonctionnement
de l’auditorium principal (1 500
sièges), en forme de fer à cheval, a été
entièrement planifié afin de permettre
une grande flexibilité théâtrale et
acoustique. La fosse d’orchestre, selon
son dimensionnement, peut ainsi
accueillir jusqu’à 110 musiciens.
L’installation d’un système variable
d’absorption acoustique permet une
écoute optimale, tant dans le cas d’un
spectacle lyrique, que pour un concert
de musique électronique ou d’un ballet
classique.
www.arup.com
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