Munich, le 11 août 2002 - Fédération Française d`Athlétisme
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Munich, le 11 août 2002 - Fédération Française d`Athlétisme
Munich, le 11 août 2002 ET TROIS DE PLUS ! BRAVO À TOUS. La dernière session des XVIIIè championnats d’Europe d’athlétisme, à Munich, laissait entrevoir de beaux espoirs de médailles au camp tricolore. Elle fut conforme aux espérances, en programmant dès le début de l’après -midi une nouvelle Marseillaise pour les 50 000 spectateurs trempés du stade olympique de Munich, puis en offrant deux nouvelles médailles à l’équipe de France. Car, une fois de plus, la pluie s’était invitée à la fête. Les filles du 4x100 m, en 42’’46, ont pris soin de s’inviter une fois de plus sur un podium. Et sur la première marche, s’il vous plaît. Une performance d’autant plus remarquable que l’adversité était des plus sérieuses : devant leur public, les sprinteuses allemandes, qui avaient devancé les Bleues à Edmonton voilà un an, ne juraient que par l’or. Le début de course, qu’elles dominaient de la tête et des épaules, n’était pas pour les inquiéter, pourtant Delphine Combe résistait sans dépareiller. Mais le doute commença à s’installer lorsque Sylviane Félix reçut le témoin de Muriel Hurtis, à l’entrée du dernier virage. 100 m plus tard, la quatrième du 200 m transmettait le bâton dans des conditions idéales à Odiah Sidibé. “ Mamie ”, comme la surnomment les esprits taquins de l’équipe de France, ne se sent jamais aussi jeune que quand elle voit une adversaire juste là, à sa portée. Son mètre de retard ne fut qu’une formalité tant Odiah, tout en relâchement, semblait sûre de ses jambes. Au terme d’un scénario semblable à celui vécu voilà quatre ans plus tôt à Budapest, les Françaises conservaient donc leur titre européen. “ En passant le témoin à Odiah, je savais qu’on allait gagner, assurait Sylvianne Félix. C’est un vrai pitbull, qui ne lâche jamais rien. Les allemandes nous avaient battues l’an passé, et nous voulions prendre une revanche sur leur terrain. Nous devons maintenant progresser individuellement pour aller défier les meilleures mondiales. ”Pour mes derniers championnats d’Europe, je ne voulais même pas entendre parler du bronze ou de l’argent. Seul l’or m’intéressait ” rayonnait pour sa part Odiah Sidibé, dans un sourire aussi radieux que rare pour un “ pitbull ”. Quelques minutes plus tôt, mais quelques instants trop tard par rapport à ses objectifs, Benoît Z avait mis un terme à ses 42,195 kilomètres d’efforts. Longtemps calé dans le groupe des poursuivants, le Nordiste avait dû baisser pavillon à 10 km de la fin, lorsque le petit peloton s’étirait pour rattraper les hommes de tête. Il accrochait tout de même la 14ème place en 2h16’00’’. A l’autre bout de la chaîne des épreuves de fond, sur 800 m, Nicolas Aïssat avait lui aussi imaginé un épilogue différent pour sa sortie des championnats d’Europe. Mais dans une course trop lente pour qu’il puisse y faire parler ses qualités, quand le lactique vous monte dans les jambes, l’Albigeois devait résoudre à la huitième place en 1’49’’16. Mais pour s’être frotté au recordman du monde (Kipketer), au champion du monde (Bucher) et au champion olympique (Schumann), classés dans cet ordre sur le podium, l’Albigeois a pu identifier les points à travailler en vue des mondiaux 2003. Pour lui, l’histoire ne fait que commencer. Pendant que Salim Sdiri (7è en 7,78 m) et Yann Domenech (10è avec dix centimètres de moins), sur le sautoir de la longueur, pouvaient nourrir quelques regrets en constatant que le podium se négociait à 7,99 m, une drôle de scène se jouait sur le tour de piste. Dans la finale féminine du 4x400 m, les Françaises venaient de prendre la 5è place en 3’31’’71. Rien d’incroyable jusque là. Mais leurs homologues masculins eurent droit à une course des plus mouvementées. Lors du deuxième passage, alors que la lutte pour l’une des premières places était des plus serrées, le Polonais Marek Plawgo, pourtant habitué aux obstacles, ne trouvait rien de mieux pour doubler ses adversaires français et allemand que de les éjecter de son passage. Ingénieux, mais bien évidemment interdit par le règlement. La Po- N° 8 logne, logiquement disqualifiée, devait céder la troisième place aux tricolores, qui avaient eu la bonne idée de ne pas se laisser déconcentrer et de finir 4 è. Depuis quelques instants déjà, la France avait rempli son contrat. En posant le pied à Munich, le DTN Robert Poirier avait chiffré l’objectif minimum à six médailles. Ismaïl Sghyr, en élève sérieux, s’était chargé de satisfaire son DTN lors de la finale du 5000 m. Le Bordelais s’était promis de ne pas renouveler l’erreur d’Annecy, en coupe d’Europe, quand un excès de confiance lui avait soufflé trop tôt de prendre les devants. Dans une course des plus sages, il attendait l’emballage des 200 derniers mètres pour prouver une fois de plus que la fréquence de sa foulée vaut bien l’amplitude de celle de ses concurrents. En 13’39’’81, il ne trouvait que l’Espagnol Garcia pour lui répondre. Cela valait bien une médaille d’argent. RÉSULTATS Bilan très satisfaisant Au final, avec 7 médailles (4 en or, 1 d’argent pou deux de bronze), l’équipe de France peut s’estimer contente de ces championnats d’Europe. “ Sans tomber dans l’euphorie, c’est effectivement satisfaisant, estime le DTN Robert Poirier. Nous comptons 23 finalistes, et nous nous retrouvons 4è au classement des médailles et 5è au classement par places. Je suis un DTN à la fois heureux et soucieux. Heureux de l’ambiance de cette équipe de France, du niveau mondial de la plupart de ses médaillés. Soucieux au vu des blessures qui nous sont tombées dessus, et de voir que certains athlètes n’ont pas encore le niveau ou la maîtrise des compétitions internationales. ” L’équipe de France a un an pour améliorer encore sa copie, et prendre totalement la mesure d’un événement de niveau mondial. L’an prochain, le plus beau d’entre eux, en ce qui concerne l’athlétisme, est programmé à Saint-Denis. Ce sont les championnats du Monde 2003. DU Marathon M Finale Benoit Zwierzchiewski 4x100m F Finale Delphine Combe Muriel Hurtis Sylvianne Félix Odiah Sidibe 800m M Finale Nicolas Aissat Longueur M Finale Salim Sdiri Longueur M Finale Yann Domenech 4x100m M Finale David Patros Issa N'Thepe Jérome Eyana Ronald Pognon 4x400m F Finale Solène Desert Peggy Babin Sylvanie Morandais Marie Louise Bevis 5000m M Finale Ismail Sghyr Rachid Chekhemani El Hassan Lahssini 4x400m M Finale Leslie Dhjone Ahmed Douhou Naman Keita Ibrahima Wade CLASSEMENT ECHOS Domenech aime la pluie Yann Domenech a guetté le ciel, avant la finale du saut en longueur. Avec l’espoir que le temps reste à la pluie. Le jeune sauteur français était en effet convaincu que les conditions du concours perturberaient tous ses adversaires. « Moi, la pluie ne m’a jamais gêné », racontait-il. Hélas, les averses et la piste mouillée n’ont pas été suffisantes. Avec un bond à 7,68 m, il a raté de très peu l’accession à la finale et les trois essais supplémentaires. Boslak veut se multiplier Vanessa Boslak ne craint pas l’inconnu. Elle envisage très sérieusement de participer à un décathlon, fin octobre, dans la ville d’Arles. « Elle lance très bien le javelot et le disque, elle a déjà réussi de bonnes performances sur les haies, explique Christian Charbonnel, son entraîneur. Bien sûr, elle va devoir se faire violence au 400 m et sur 1500 m. Mais elle n’a jamais eu peur de souffrir ». La perchiste va d’abord s’accorder deux semaines de vacances, avant de préparer ce périlleux défi. 11 AOUT Pays RUS GER ESP GBR FRA ITA POL UKR GRE CZE HUN nb de Pt 225,0 185,5 153,0 138,0 105,5 92,0 83,0 71,5 69,0 52,5 50,5 PAR 14. 2h16"00 1. 42"46 8. 1'49"16 7. 7m78 (-1.1) 10. 7m68 (+0.7) 4. 38"97 5. 3'31"71 2. 13'39"81 16. 13'59"75 Ab 3. 3'02"76 PAYS Nb médailles 24 18 15 14 7 4 7 7 6 2 3 Salut Gilles * ! La vie des athlètes et des journalistes est intimement liée et pour cause … des mots, des émotions, quelquesfois des larmes…toujours des moments forts. On ne s’oublie pas. Aussi quand l’un d’entre eux nous dit au revoir, on ne le lâche pas comme ça. On lui dit que l’on a aimé faire ce bout de chemin avec lui, que l’on a apprécié son écoute et ce dialogue toujours possible, le regard qu’il portait sur la vie de l’athlétisme. Bon d’accord le rugby c’est sûrement bien aussi. Mais tu nous manqueras. Bonne route à toi… * Gilles Navarro est journaliste à la rubrique athlétisme de l’équipe depuis 1993 Classe biberon Le plus jeune accrédité des championnats d’Europe porte un nom illustre. Tidiane Diagana, le petit garçon de Stéphane Diagana et d’Odile Lesage, âgé de seulement neuf jours, était présent dans les tribunes, dimanche 11 août. Il portait même au cou une belle accréditation, la première d’une série qui sera sans doute très longue.