La Highway 1, route mythique, et autres routes

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La Highway 1, route mythique, et autres routes
La Highway 1, route mythique, et autres routes
Une rédaction sans prétention de Claude
Nous sommes en Floride depuis quelques jours, complètement au nord, dans le State Park Fort
Clinch. Je me sens bien, notre périple commence vraiment selon nos attentes. Découvertes,
nature vraie, on respire bien. Nous avons l’intention de suivre la route « Highway 1 », du nord
au sud, celle qui suit la côte Atlantique jusqu’aux Keys. Une route dite mythique. Je me dis que
nous allons vivre une expérience unique. Notre guide « Sur la route des États-Unis, les meilleurs
itinéraires » de Lonely Planet nous dit : Cet itinéraire côtier s’achève en beauté sous les paillettes
de Miami, après des kilomètres de plages jalonnés de sites historiques fascinants.
La moitié nord de la route se passe assez bien, mais c’est plutôt frisquet. La mer est belle mais il
y manque un peu de chaleur. Au fur et à mesure que nous descendons au sud, la température
monte, je me vois déjà sur une plage, un palmier pas loin, alternant entre lecture et baignade.
Nous comprenons en cours de route que la densité humaine croît proportionnellement au
nombre de degrés Celsius, et surtout Fahrenheit ici. La densité des hôtels, resorts, et autres
Ocean Clubs s’accroît. La plupart de ces riches bâtiments se situent entre la route « mythique »
et la mer. Ce qui fait qu’on ne voit les eaux du large que rarement. Il y a bien la route « A-1-A »,
qui se rend plus près de l’océan, parallèle et secondaire par rapport à la « 1 ». Nous l’avons aussi
suivie durant plusieurs dizaines de kilomètres. Mais, même situation, l’océan y est une propriété
privée. Enfin, nous comprenons, avec quand même un peu et beaucoup de déception. On se dit
qu’on finira bien par trouver des petits coins plus naturels, avec une mer accessible et des
plages publics gratuites et généreuses. Peut-être après Miami?
La moitié sud de la côte Atlantique de la Floride est pratiquement une zone urbaine continue.
C’est en fait un entrecroisement de villes et d’autoroutes. À partir des environs de Palm Beach,
les villes se chevauchent le long de la côte jusqu’après Miami. Au volant de notre Bon Temps
Roulé, j’ai l’impression de ne voir que rues, routes, échangeurs, intersections, feux de
circulation, affiches routières. Je croise des milliers de véhicules automobiles et nous sommes
tout aussi nombreux en direction sud. Ici, tout est conçu pour l’automobile. Les drive-in / drive
thru / drive up pour à peu près tout, fast food bien sûr et aussi pour les comptoirs bancaires, les
liquor stores, les pharmacies, les historical markers, affiches d’inscription historique le long des
routes. Il n’est plus nécessaire de sortir du véhicule. Et à l’entrée des villes, tout l’espace ou
presque est consacré à l’automobile. Immenses centres commerciaux avec immenses
stationnements, larges rues à plusieurs voies de chaque côté, voies réservées souvent en double
aux tournages à droite, à gauche. Toutes les villes finissent par se ressembler. Les piétons « de
trottoir » se font rares. Les piétons les plus nombreux sont ceux qui se déplacent dans les grands
parkings, de leur voiture à leur grande surface de consommation, aller et retour. Et hop! dans la
voiture.
Miami est une première pour nous. Il faut la visiter, surtout Miami Beach. Même si notre
campground était situé en périphérie sud de la ville, il fallait de deux à trois heures de
circulation dans les rues bondées pour se rendre au cœur de la ville et à Miami Beach. J’ai
calculé que nous y avons passé autant de temps dans le trafic qu’à visiter.
Le passage dans les Keys fut très bénéfique, tant pour la beauté des lieux et l’immensité de la
mer que pour notre équilibre mental de voyageurs. Plus de nature, moins de densité de voitures
malgré des bouchons à certaines heures, mais, par contre, peu de lieux publics accessibles, et
peu de terrains de camping disponibles. Avec chance, nous avons trouvé un campground privé à
Big Pine Key, vers les deux tiers sud des Keys. De là, nous avons rayonné et nous nous sommes
imprégnés un peu de ces célèbres Keys.
Je parlerai peu de la côte ouest de la Floride du Golfe du Mexique, dans sa moitié sud, sinon
qu’on y trouve le même environnement urbain continu que du côté Atlantique sud.
Néamoins, pour terminer cette rédaction sur une note positive, nous avons eu un coup de cœur
floridien au Parc National des Everglades. Trois magnifiques journées dans un environnement
subtropical exceptionnel. Est-ce dû à nos caractères un peu solitaires et recherchant la liberté? À
notre quête idéale de lieux inexplorés et vierges? Je pense que oui, un peu de tout ça.
Illinois, avril 2015