Les femmes et l`argent - Synthèse des principaux enseignements de

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Les femmes et l`argent - Synthèse des principaux enseignements de
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Les femmes et l’argent
- Synthèse des principaux enseignements de l’étude -
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A l’occasion de la journée de la femme, la Fédération Bancaire Française a confié à l’Ifop, la
réalisation d’une étude sur la relation que les femmes entretiennent avec l’argent.
Cette étude, réalisée par téléphone, auprès d’un échantillon national représentatif de 603
hommes et femmes âgés de 18 ans et plus, complété d’un sur-échantillon de 203 femmes
actives, fait ressortir quatre faits majeurs.
1. Le poids des stéréotypes
Il existe un net décalage entre les stéréotypes qui s’imposent à l’esprit des Français dès que
l’on évoque la relation des femmes à l’argent, et la façon dont les femmes et les hommes se
représentent effectivement l’argent dans la réalité.
75% des femmes, et 62% des hommes affirment ainsi que les femmes et les hommes ne se
comportent pas de la même manière face à l’argent ; les clichés de la femme dépensière, mais
aussi de la femme économe, demeurent très présents à l’esprit.
Cependant, dans la réalité, hommes et femmes adoptent par rapport à l’argent des postures
largement similaires.
− L’argent revêt, pour les femmes comme pour les hommes, un même niveau
d’importance dans la vie de tous les jours.
− Femmes et hommes manifestent le même niveau d’intérêt pour les choses de l’argent, et
ce, qu’il s’agisse de gestion quotidienne, ou encore de gestion de l’épargne et des
placements.
− L’argent joue auprès d’eux un même rôle : pour les femmes comme pour les hommes,
avoir de l’argent représente une sécurité pour l’avenir, en même temps qu’il sert à profiter
des plaisirs de la vie.
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Les femmes et l’argent – Mars 2004
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2. L’argent : un système de tension nettement plus prononcé pour
les femmes que pour les hommes
En dépit de ces similitudes, le système de tension qui entoure la relation à l’argent est
beaucoup plus prononcé pour les femmes que pour les hommes.
Le regard que l’on porte sur les femmes, les hommes et l’argent demeure assez
fondamentalement déséquilibré. Ainsi, la supériorité du salaire masculin par rapport au
salaire féminin au sein du couple reste-t-il la norme, particulièrement intégrée par les
femmes : 49% d’entre elles considèrent qu’il est gênant pour un homme que sa femme gagne
plus d’argent que lui (contre seulement 9% pour la situation inverse).
Les femmes ont, en outre, un vécu plus douloureux de la relation à l’argent que les hommes :
42% d’entre elles se sentent « dépendantes » par rapport à l’argent, et 34% « angoissées »
(contre 33 et 22% des hommes).
Dès lors, le fait d’avoir de l’argent est beaucoup plus souvent synonyme d’indépendance et
de liberté pour les femmes que pour les hommes : 55% des femmes sont ainsi tout à fait
d’accord avec l’idée selon laquelle « pour une femme qui vit en couple, le fait de gagner de
l’argent est un moyen de ne dépendre de personne » (contre 43% des hommes).
Cette garantie d’indépendance est particulièrement mise en avant par les femmes inactives,
qui ne gagnent pas d’argent elles-mêmes, mais aussi par les femmes les moins diplômées et
les moins qualifiées.
On notera d’ailleurs que pour ces femmes, le fait de gagner de l’argent est, plus que pour les
autres un vecteur d’affirmation personnelle, et d’affirmation au sein du couple.
Mais la mise en commun totale de l’argent (compte et placements) reste de rigueur dans la
majorité des couples (55%). Elle est un peu moins fréquente lorsque la femme est active
(44%), mais domine en revanche très largement le schéma de gestion de l’argent au sein du
couple lorsque la femme est peu diplômée (54%), ou exerce un emploi peu qualifié (56%).
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3. L’implication des femmes dans la gestion quotidienne de
l’argent
La répartition des différentes tâches financières au sein du couple reste assez marquée, et
témoigne de la place prépondérante occupée par les femmes dans la gestion quotidienne
de l’argent.
De manière générale, les femmes sont en effet concernées en premier lieu par tout ce qui
touche à la gestion de l’argent du foyer au quotidien (gestion des dépenses courantes,
paiement des factures …), alors que les hommes demeurent plus présents pour des
interventions plus spécifiques, comme la déclaration d’impôts, ou le choix de produits
d’épargne relativement élaborés.
Mais la situation n’est, encore une fois, pas tout à fait la même auprès des différentes
catégories de femmes : les femmes actives, et en particulier les femmes peu diplômées et
occupant des emplois peu qualifiés, sont plus nombreuses à prendre en charge
l’ensemble des problématiques financières du foyer, qu’il s’agisse des dépenses
quotidiennes, ou de la déclaration d’impôts.
En outre, les femmes se montrent beaucoup plus attentives au suivi de leur budget
quotidien et de leur compte que les hommes ; 73% d’entre elles déclarent se tenir très
souvent au courant de leur compte chèque, et 63% faire très souvent leurs comptes (contre 54
et 44% des hommes).
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4. Les femmes : une grande difficulté à se projeter dans la
retraite
Les femmes semblent donc plus au contact des réalités, notamment financières, de la vie
quotidienne. Pour autant, elles ne sont pas plus sensibilisées, au jour d’aujourd’hui, à la
préparation de leur retraite que les hommes.
Lorsque l’on évoque directement ce sujet, les femmes manifestent certes une inquiétude un
peu plus tangible que les hommes à l’égard de ce que sera leur situation financière au
moment de la retraite : 50% se déclarent inquiètes (contre 43% des hommes).
Mais dans l’absolu, elles développent une même faculté que les hommes à « occulter » les
aspects les plus pénibles de la retraite, et notamment d’éventuelles difficultés financières,
au profit d’une vision très idéalisée de la retraite : une retraite active, tournée vers la famille
ou les loisirs, sans problèmes financiers.
Dans ce contexte, la préparation de la retraite n’apparaît encore aujourd’hui pour les femmes,
que comme une motivation d’épargne secondaire (32% de citations) loin derrière les
motivations liées à l’imprévu (74%), l’avenir des enfants (54%), ou encore la réalisation de
dépenses ou projets importants (46 et 45%).
Elle ne devient une préoccupation importante, se traduisant par une préparation financière
spécifique, qu’à la veille de la retraite, à partir de 50 ans.
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