Léo Ferré Né à Monaco, son père l`envoie en pension, à l`âge de

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Léo Ferré Né à Monaco, son père l`envoie en pension, à l`âge de
Léo Ferré
Né à Monaco, son père l'envoie en pension, à l'âge de neuf ans chez les Frères en
Italie. Il entreprend ensuite des études de droit. Démobilisé en 1940, il commence à
composer en étant speaker et pianiste occasionnel à RMC (Radio Monte-Carlo). En
1946, il monte à Paris, et se produit pendant deux mois au Boeuf-sur-le-Toit, où il
partage l'affiche avec les Frères Jacques et le duo Roche-Aznavour, et enchaîne de
petits engagements. Au Lapin Agile, il rencontre Jean-Roger Caussimon, dont il
mettra plusieurs textes en musique : "Monsieur William", "Comme à Ostende"... Tout
en animant une émission à la radio Paris-Inter, il travaille la musique classique et le
chant, passe au Quod Libet et au Milord-l'Arsouille, compose pour Edith Piaf ("Les
Amants de Paris") et pour Catherine Sauvage ("L'Ile Saint-Louis"). En 1950, son
premier Opéra, "La Vie d'artiste" est refusé partout ; il dirige néanmoins l'Orchestre
National de la Radio pour un oratorio radiophonique, "De sac et de cordes", avec
Jean Gabin. Il signe en 1952 son premier contrat discographique. Mais c'est
l'enregistrement par Catherine Sauvage de "Paris Canaille", un succès, qui lui assure
une notoriété. Il passe à l'Olympia en 1954 en première partie de Joséphine Baker ;
l'accueil du public incite Bruno Coquatrix à le reprogrammer en tête d'affiche en
1955. Les tours de chant s'enchaînent, à Bobino (en 1957, 1965,1967, 1969, 1970),
à l'Alhambra en 1961 (deux foix la même année, une consécration), à l'ABC en 1963
(il fait signer les cartons d'invitation par son chimpanzé Pépée). Mis à part des
récitals pour la cause libertaire, il tourne assez peu en Province, par haine des
imprésarios. Parallèlement, il enregistre beaucoup : ses propres chansons, mais
aussi des albums où il met en musique des grands poètes, Charles Baudelaire,
Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Louis Aragon ("L'Affiche rouge"). "C'est extra", en
1968, prend la tête du hit-parade. A l'automne 1968, il entreprend une tournée en
Banlieue et passe à Bobino : un nouveau public, jeune, l'acclame et des drapeaux
noirs sont brandis dans la salle. La jeunesse contestataire de mai 68, auquel Léo
Ferré est resté étranger, va faire de lui un emblème, fascinée par ses gueulantes sur
scène, en phase avec tous les thèmes de son répertoire : la révolte, l'anarchie, la
solitude, l'amour fou. C'est le déclenchement d'une nouvelle étape artistique : il part
en tournée en 1970 avec le groupe pop d'André Hervé, Zoo, avec lequel il enregistre
son disque manifeste "Amour Anarchie", puis "La Solitude" en 1972. Brouillé avec sa
maison de disque, Barclay, il devient en 1976 son propre producteur. Installé en
Italie, il enregistre alors 15 albums en 10 ans, dirigeant l'Orchestre symphonique de
Milan. La verve des mots reste intacte, mais le lyrisme de l'orchestration parfois
empesé ; le public ne suit plus. La foule continue pourtant de se presser à ses (plus
rares) prestations sur scène, toujours fascinée par son énergie et sa fureur : au
Printemps de Bourges en 1982, au Théâtre des Champs-Elysées en 1984, ou au
Théâtre Dejazet (alors appelé Théâtre Libertaire de Paris) en 1986. Léo Ferré
décède le 14 juillet 1993. En mars 2000, sort Métamec, album posthume regroupant
neuf chansons inédites. Son fils Mathieu a en effet repris sa maison d'édition, La
Mémoire et la Mer, fondée en 1992.
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