quelles professions peut-on exercer avec un diplôme de medecine

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quelles professions peut-on exercer avec un diplôme de medecine
UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
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ANNEE 2006
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
----------Présentée et soutenue publiquement le
A Créteil
Par Anne MENGUY-FLEURIOT
Née le 17 mars 1977 à Charenton le Pont
-----------
QUELLES PROFESSIONS PEUT-ON EXERCER AVEC UN DIPLÔME
DE MEDECINE GENERALE ?
PRESIDENT DE THESE :
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
Mr Claude ATTALI
Signature du
Président de thèse
Cachet de la bibliothèque
universitaire
2
Au Pr. Claude Attali, qui a accepté de diriger ce travail. Un grand merci pour tous ses
précieux conseils et sa disponibilité,
A toutes les personnes qui ont accepté de répondre aux questionnaires de cette étude,
merci de m’avoir consacré du temps et de m’avoir aidé dans l’élaboration de ce travail,
A mes meilleures amies Sandra et Sandrine,
A mon grand-père, trop tôt disparu, pour chaque instant que nous avons passé
ensemble,
A mes parents pour leur écoute et leur soutien au cours de ces nombreuses années
d’étude, et une mention particulière pour ma mère, Catherine, pour l’aide qu’elle m’a
apportée dans la rédaction de ce travail.
3
I/ Introduction……………………………………………………………………....... p.6
II/ Méthode de la recherche………………………………………………………. p.14
III/ Résultats………………………………………………………………………….. p.18
QUELLES SONT LES ALTERNATIVES A L’EXERCICE LIBERAL DE LA MEDECINE
GENERALE ?…………………………………………………………………………….p.19
Alternatives à l’exercice libéral avec exercice d’une fonction soignante……. p.21
A/ Professions ne nécessitant pas obligatoirement de diplôme supplémentaire…………. p.21
1) Secteur public…………………………………………………………………..p.21
a) Médecin Militaire………………………………………………………………………p.21
b) Médecin territorial…………………………………………………………………….. p.22
c) Médecine scolaire……………………………………………………………………... p.22
d) Médecin conseil de la sécurité sociale………………………………………………… p.22
e) Médecine hospitalière…………………………………………………………………. p.22
f) Médecin dans les centres de prévention et d’éducation sanitaire………………………p.22
2) SOS Médecin………………………………………………………………….. p.22
3) Médecine humanitaire………………………………………………………….p.23
4) Médecin coopérant……………………………………………………………..p.23
5) Secteurs particuliers…………………………………………………………… p.23
a)Médecine thermale ou thalassothérapie……………………………………………….. p.23
b)Médecine du tourisme (clubs de vacances..)……………………………………………p.24
4
B/ Professions nécessitant l’obtention de diplômes supplémentaires……………………. p.24
1) Organismes internationaux(UNICEF,OMS) …………………………………. p.24
2) Urgences, SAMU……………………………………………………….……...p.24
3 )Médecin Pompier…………………………………………….………………...p.25
4) Gériatrie en maisons de retraite ou à l’hôpital………………………………… p.25
5) Médecine du sport………………………………………………………….…. p.25
6) Médecine du travail ……………………………………………………………p.26
7) Médecine pénitentiaire………………………………….…………………….. p.26
8) Exercices particuliers…………………………………………………………..p.26
Alternatives à l’exercice libéral sans fonction soignante …………………… p.27
A/ Institutions nationales et internationales……………………………………………… p.27
1) Médecin inspecteur de santé publique………………………………………… p.27
2) Conseiller auprès de l’ONU (FAO, l’OMS), l’UE, la banque mondiale……… p.27
3) Correspondant santé auprès du ministère des affaires étrangères…………….. p.28
4) Coordinateur de soins dans les organisations humanitaires……………………p.28
5) Consultant auprès des commissions santé de syndicats ou partis politiques….. p.28
6) Conseiller auprès du ministère de la santé et de l’ARH ……………………….p.29
B/ Postes administratifs …………………………………………………………………. p.29
1) Directeur d’établissement hospitalier public …………………………………..p.29
2) Directeur d’établissement privé : clinique, maison de retraite…………………p.29
C/ Industrie et recherche…………………………………………………………………. p.30
1) Industrie pharmaceutique……………………………………………………… p.30
2) Biotechnologies de la santé…………………………………………………… p.30
3) AFSSAPS, ANAES…………………………………………………………….p.30
D/ Entreprise privée……………………………………………………………………….p.31
1) Ressources humaines dans une grande entreprise…………………………….. p.31
2) Cabinets de conseil en management et recrutement……………………………p.31
3) Médecin dans l’industrie agroalimentaire……………………………………... p.31
5
4) Médecins dans des entreprises de marketing et communication……………….p.32
E/ Expertise………………………………………………………………………………. p.32
1) Médecin conseil des sociétés d’assurances et des mutuelles………………….. p.32
2) Médecin expert judiciaire………………………………………………………p.32
F/ Secteurs particuliers…………………………………………………………………… p.33
1) Avocat spécialisé……………………………………………………………… p.33
2) Journalisme médical……………………………………………………………p.33
POUR QUELLES RAISONS CERTAINS JEUNES MEDECINS GENERALISTES NE
SOUHAITENT PAS S’INSTALLER ? POUR QUELLES RAISONS CERTAINS MEDCINS
GENERALISTES SOUHAITENT INTERROMPRE LEUR ACTIVITE LIBERALE POUR
SE RECONVERTIR ?…………………………………………………………………… p.34
COMMENT
PEUT-ON
AIDER
CES
MEDECINS
GENERALISTES
A
SE
REORIENTER ?………………………………………………………………………… p.36
QUELS
SONT
LES
PROJETS
ET
ATTENTES
DES
JEUNES
MEDECINS
GENERALISTES ?……………………………………………………………………… p.39
IV/ Discussion………………………………………………………………………… p.43
V/ Conclusion………………………………………………………………………… p.49
Annexes………………………………………………………………………………… p.51
- Enquête sur les médecins généralistes et leurs reconversions professionnelles………... p.51
- Questionnaire semi-quantitatif pour les étudiants de TCEM3 ………………………….p.55
Bibliographie………………………………………………………………………… p.56
6
C’est au début du XIXe siècle que l’on a commencé à organiser la profession et la pratique
des médecins.
La Loi du 10 mars 1803 stipule que le médecin est le seul à disposer juridiquement d’un libre
exercice en matière de soins. Cette loi est la première à donner un statut particulier aux
médecins, et à garantir leur monopole d’exercice (22).
Pour bien comprendre la situation actuelle il est nécessaire de faire un point rapide sur
l’évolution de la démographie médicale et la pratique des médecins depuis cette loi (22).
De cette date jusqu’à la fin du XIXe siècle le nombre de médecins diminue progressivement
en raison de la concurrence des exercices parallèles. De 18 000 médecins en 1847 ce nombre
est passé à 14 376 en 1876 (22).
Puis à partir du tout début du XXe siècle grâce à des décrets de loi interdisant les pratiques
illégales, les médecins sont de plus en plus nombreux : 15 007 en 1896, puis 26 042 en 1936,
et leur nombre ne cessera d’augmenter jusqu’à maintenant.
La densité médicale augmente aussi progressivement (voir la figure 1 ci-dessous). De 62,7
médecins pour 100 000 habitants en 1936, elle passe à 97,1 en 1958, 197 en 1981, et 296,8 en
1997 (22).
Les effectifs médicaux sont multipliés par 5 de 1950 à 2000, alors que la population
n’augmente que de 50% durant cette période (l’effectif des spécialistes a doublé entre 1980 et
1992).
Figure 1
7
Dans les années 1960 près de 10% des bacheliers choisissent les études médicales (22). En
effet, l’exercice de la médecine permet d’accéder à un statut social élevé, et de réaliser une
« belle carrière professionnelle ». Le statut du médecin bénéficie d’une excellente image au
sein de la société française, l’accès à la formation étant réservé à une certaine élite.
L’augmentation croissante du nombre de médecins au cours du XXe siècle ne permet pourtant
pas de réduire des inégalités régionales qui ont toujours existé. La répartition des médecins
sur le territoire français est restée inchangée depuis le XIXè siècle. Les zones urbaines sont
les plus médicalisées et le déséquilibre régional persiste ( l’Ile de France et le Sud Ouest sont
plus médicalisés que le Nord).
Mais les pratiques médicales se modifient au cours du XXe siècle.
Avant la seconde guerre mondiale la pratique individuelle libérale prédomine (22) : 80% des
médecins exercent en cabinet de ville. Puis grâce aux législations sociales et à la création de la
sécurité sociale, de plus en plus de médecins s’installent dans les campagnes où les habitants
ont désormais plus de facilités d’accès aux soins.
En 1945, 33% des médecins exercent en milieu rural, sans pour autant réussir à modifier
profondément la répartition des médecins sur tout le territoire.
Puis, la réforme hospitalière de 1958 connue sous le nom de réforme Debré, modifie
profondément l’exercice de la médecine en France. Sous l’impulsion des progrès techniques
et scientifiques de la première moitié du XXe siècle, l’enseignement dans les facultés est
remanié et axé sur les disciplines fondamentales.
Un salariat à plein temps est créé dans les hôpitaux, et on assiste à la naissance des centres
hospitalo-universitaires (CHU). L’exercice salarié de la médecine qui se développait déjà
depuis les années 1950 connaît de ce fait une nette progression après 1958 (22).
Parallèlement, on assiste à la création de spécialités médicales, dont la liste est établie en
1949. L’amélioration des techniques scientifiques et des connaissances médicales est à
l’origine d’une spécialisation de la médecine.
C’est pour limiter l’accroissement du nombre de médecins formés, qu’un numerus clausus est
instauré en fin de première année en 1971. Il est fixé à 8500 jusqu’en 1978, puis
progressivement réduit entre 1978 et 1990 (passant progressivement de 8500 à 3500) (9).
En 2004 le nombre de médecins (toutes disciplines confondues) est de 203 487, soit une
densité médicale globale égale à 332 pour 100 000 habitants (5,24).
8
Il n’y a jamais eu en France autant de médecins qu’aujourd’hui, mais malgré l’accroissement
du nombre de médecins :
- Les nombreuses disparités régionales n’ont pas été réduites par l’augmentation
progressive du nombre de médecins (17).
- L’Ile de France et le Sud sont beaucoup mieux dotés que le Nord. Les densités
médicales sont de 425 pour 100 000 en Ile de France, 414 pour la région PACA contre
256 pour la Picardie en 2002 (7).
- Les conditions de vie et d’exercice sont jugées plus difficiles dans les zones
déficitaires. Elles sont donc beaucoup moins attractives que les zones fortement
médicalisées (18).
- Les disparités existent aussi à l’échelle des départements. Les zones fortement
urbanisées ont une concentration médicale importante alors que les zones rurales sont
délaissées. De la même manière, les banlieues défavorisées victimes de l’insécurité
voient disparaître les cabinets médicaux (18).
Figure 2
Source : CNGE 2005
9
Il n’y a jamais eu en France autant de médecins qu’aujourd’hui, mais ce nombre va diminuer
dans les années à venir :
- De nombreuses études prospectives (4, 6, 7) sur l’évolution de la démographie
médicale ont été réalisées. Toutes ces études montrent que le nombre de médecins va
globalement chuter jusqu’en 2025 (voir la figure 2 p.6). En effet, entre 2008 et 2015 le
solde entre les nouvelles installations et les départs en retraite sera négatif (voir la
figure 2 p.7). Les départs en retraite à 65 ans seraient d’environ 7000 par an entre 2010
et 2014. Dans 15 ans, si le numerus clausus reste inchangé (5500 en 2004), le nombre
de médecins aura diminué de 15%. La densité médicale chutera dès 2008. En
projection à 2020, l’effectif estimé des médecins actifs sera de 160 000 soit au même
niveau qu’en 1988, mais les effets sur une population qui elle, sera bien plus
nombreuse et plus vieillissante qu’en 1988, en seront d’autant plus marqués.
Toutes ces études estiment que le numerus clausus devrait se situer entre 7000 et 7500 (3, 6,
7) dès 2006 pour remédier à cette pénurie. Parallèlement à l’évolution de l’exercice de la
médecine générale et des spécialités, la féminisation de la profession apporte des changements
notoires dans la pratique. De plus les effets d’une telle mesure ne seront perçus que 20 ans
plus tard compte tenu de la durée des études et du délai d’installation après l’obtention du
diplôme.
Dans les cursus universitaires, les femmes représentaient 15% des étudiants en 1950, puis
23% en 1979 et 32% en 1990.
A partir de 2000, elles sont même majoritaires ; elles sont 52,08% à être admises en deuxième
année de médecine (14).
En 2001, 64% des inscrits en première année sont des étudiantes.
Pour les médecins en activité, en 2004, 37% sont des femmes alors qu’elles étaient 10% en
1962 et encore 24% en 1984. En 2020, elles seront 45% des médecins libéraux.
Les femmes représentent 36% des médecins généralistes, et leur part est encore plus
importante si on considère les généralistes de moins de 35 ans (56%). Leur nombre ne va pas
cesser d’augmenter dans les années à venir vu le nombre toujours croissant de femmes au sein
des facultés de médecine (17).
Elles ont par ailleurs une activité libérale correspondant à 70% de celle des hommes (20), en
effet elles consacrent plus de temps à leur vie privée et familiale que les hommes. Sans
10
toutefois en être la seule cause, la féminisation risque donc d’aggraver l’offre de soins dans un
avenir assez proche. Par ailleurs, la volonté d’avoir une vie personnelle et familiale « de
qualité » est un fait de société qui touche également les hommes médecins.
Ce constat est particulièrement vrai pour la médecine générale. On observe que cette
spécialité est concernée par une réduction globale des effectifs de médecins. On comptait
99 647 médecins généralistes soit une densité moyenne de 166 pour 100 000 habitants au 1er
janvier 2004 (contre 151 pour 100 000 habitants en 1985) (24). Mais 17 % de ces praticiens
inscrits à l’ordre en médecine générale pratiquent en fait d’autres disciplines comme
l’angéologie, l’acupuncture ou l’homéopathie (10)…
Le nombre de médecins généralistes exerçant réellement cette discipline est donc inférieur au
nombre habituellement admis.
Qu’il s’agisse des médecins de toutes disciplines ou spécialités confondues ou des médecins
généralistes en particulier, la répartition régionale et cantonale connaît le même phénomène
(voir la figure 3 page suivante).
En effet, les généralistes sont plus nombreux dans les villes que dans les zones rurales ou les
banlieues défavorisées (18).
Par ailleurs, on assiste également à un vieillissement progressif des généralistes. En 2002, ils
étaient âgés en moyenne de 46 ans (14) (44 ans pour les femmes, 47 ans pour les hommes). Ils
auront 50 ans en 2011.
On observe aussi une augmentation progressive de la durée de travail hebdomadaire des
généralistes (18). En 1992, les généralistes libéraux travaillaient en moyenne 48 heures par
semaine contre 51 heures en 2000, alors que le nombre de médecins généralistes augmentait
parallèlement pendant cette même période. Ce qui s’explique par une demande de soins sans
cesse croissante. Ceci étant, la part des exercices en temps réduit ou partiel augmente
progressivement et ne concerne pas que les femmes.
L’âge à l’installation en médecine générale recule progressivement depuis plusieurs années.
En 2003, il se situe à 37.5 ans en moyenne. En effet les études de médecine se sont allongées
au cours des 20 dernières années. Il faut 9 ans pour être diplômé en médecine générale depuis
2004. Parallèlement, la durée de la phase de remplacement qui suit la fin des études est
également plus longue.
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Densité des médecins omnipraticiens libéraux en juillet 2005 (figure 3)
Toutes les études prospectives concourent à démontrer que si le numerus clausus reste
inchangé, l’effectif de médecins généralistes sera réduit de 10% d’ici 2020. La diminution de
la densité des médecins généralistes sera effective dès 2014 (6).
Depuis 2004, pour contrer cette tendance et aussi dans le but de revaloriser la discipline et de
susciter plus de vocations devant la pénurie annoncée, la médecine générale est devenue une
spécialité à laquelle on accède par un examen national classant.. Cependant, en 2005, sur les
2400 postes de médecine générale ouverts, 971 n’ont pas été pourvus, dont près de 600 dans
les régions du nord de la France, zones déjà sous médicalisées. Il est vrai que les étudiants en
médecine ont peu de contacts avec la médecine générale de ville au cours de leurs études. La
quasi totalité des stages pratiques se font à l’hôpital tout au long des études médicales. Ceci
explique sans doute en partie leur refus de choisir cette discipline lors du concours de
l’internat. De plus, les disparités régionales ne vont malheureusement pas être modifiées avec
ce nouvel examen national classant. En effet, les étudiants reçus au concours de l’internat ont
12
la possibilité de choisir la ville dans laquelle ils souhaitent poursuivre leur cursus, et par la
suite les internes en médecine générale vont sans doute s’installer dans leur région d’études.
Aucun projet vraiment structuré n’est pour l’instant évoqué pour motiver les jeunes médecins
généralistes à s’installer dans les zones sous-médicalisées. De plus, une telle mesure
semblerait difficile à faire accepter aux jeunes médecins, qui ont déjà fait par de leur
opposition à toute mesure coercitive.
Parallèlement à la désaffection de certains étudiants en médecine pour la médecine générale,
un phénomène assez récent et inquiétant a été mis au jour. Il s’agit de l’épuisement
professionnel des médecins (appelé aussi « burn out »). Ce syndrome a été défini aux EtatsUnis dans les années 70 par H.J. Freudenberger et repris en 1986 par C. Maslach et S.
Jackson. C’est un « syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de
diminution de l’accomplissement personnel apparaissant chez les individus impliqués
professionnellement auprès d’autrui » (2). De nombreuses études ont été réalisées en France
pour connaître l’ampleur du « burn out » chez les médecins libéraux (URML de ChampagneArdennes, Poitou-Charentes, Bourgogne…) (1, 2, 11, 13, 25, 26). Elles concordent toutes. La
moitié des médecins généralistes interrogés dans ces études souffrent de « burn out ». Près
de la moitié des médecins sondés ont pensé à se reconvertir sans toutefois franchir le pas, sauf
pour un nombre très réduit d’entre eux. Les raisons invoquées sont les relations difficiles avec
les patients de plus en plus exigeants, les charges financières, les contraintes administratives.
Ces études ont aussi montré que les médecins généralistes sont deux fois plus déprimés que la
population générale (un médecin sur deux est concerné).
Dans une thèse récente (Dr Gleizes, 2002), on apprend qu’ « en cas de cessation d’activité,
4% s’orienteraient vers une activité médicale salariée, 25% changeraient de profession, 23%
choisiraient la retraite anticipée ». Dans ce travail, le stress a été aussi étudié. Il est
proportionnel à la charge de travail et frappe un médecin sur deux. Les causes invoquées sont
celles citées plus haut, à savoir les charges administratives et financières ainsi que le manque
de temps pour la vie personnelle.
Un certain nombre de mesures doivent être prises pour remédier dans les plus brefs délais à la
carence annoncée en médecins.
Plusieurs propositions ont été avancées (3, 4, 5, 9) : l’augmentation du numerus clausus, des
aides financières en cas d’installation dans des zones déficitaires, favoriser l’installation en
groupe dans ces mêmes zones, la délégation de certains actes à d’autres professionnels de
13
santé, mais aussi la réalisation de stages pratiques en médecine générale au cours du deuxième
cycle des études médicales afin de faire connaître cette discipline aux jeunes étudiants.
La pénurie de médecins généralistes, déjà amorcée dans certaines régions, va progressivement
s’étendre à tout le territoire dans un avenir très proche.
Comme nous l’avons vu, la conjugaison de plusieurs facteurs est en cause :
- le numerus clausus n’a pas été suffisamment revalorisé au cours des années 1990, et
les départs en retraite des généralistes issus de la génération du « baby boom » ne vont
pas être compensés par l’arrivée de jeunes médecins,
- le nombre croissant de femmes médecins généralistes dont le temps de travail
hebdomadaire n’égale pas celui de leurs collègues masculins,
- le désir des médecins généralistes, tous sexes confondus d’avoir une qualité de vie
satisfaisante et de travailler moins que leurs aînés,
- le manque d’intérêt de certains jeunes médecins généralistes pour l’exercice libéral
de la médecine générale,
- l’épuisement professionnel de nombreux médecins généralistes libéraux
- la demande de soins sans cesse croissante et qui va encore augmenter avec le
vieillissement de la population française.
Devant ces prévisions démographiques, il est inquiétant de constater que certains jeunes
médecins généralistes ne sont pas attirés par l’exercice libéral et pensent à se reconvertir.
Dans les études sur l’épuisement professionnel des généralistes, certains médecins ont
également émis le souhait d’interrompre leur exercice libéral.
Ce constat est préoccupant pour l’avenir. Pourtant, à coté des mesures dont l’objectif est de
favoriser la pratique généraliste, il faut pouvoir permettre aux médecins de trouver d’autres
débouchés professionnels si l’exercice libéral ne leur convient pas.
Dans ce travail, nous nous attacherons à répondre à cette question en essayant de proposer une
alternative à l’exercice libéral pour ces médecins.
Il s’agit d’une part de lister et décrire les différents débouchés professionnels accessibles aux
médecins généralistes ne souhaitant pas s’installer ainsi qu’à ceux qui souhaitent interrompre
leur activité libérale pour se reconvertir. Nous tenterons également de connaître leurs
motivations.
D’autre part, nous étudierons quels sont les projets et les attentes des jeunes médecins
généralistes.
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II/ MATERIEL ET METHODE DE LA RECHERCHE :
Pour répondre aux différents objectifs fixés nous avons choisi d’établir trois questionnaires
distincts s’adressant aux trois cibles différentes. Pour une meilleure lisibilité nous allons
détailler les matériels et méthodes pour chaque objectif.
1) Les premiers objectifs étaient de lister et décrire les débouchés accessibles aux diplômés de
médecine générale, de connaître les raisons pour lesquelles certains médecins généralistes ne
souhaitaient pas s’installer ou cherchaient à se reconvertir, et enfin de savoir comment aider
ces médecins dans le choix de leur reconversion.
a) Cible :
Les interlocuteurs qui étaient le plus à même de répondre aux questionnaires ont été
répertoriés en fonction des critères cités plus bas, il s’agissait des journalistes médicaux, des
conseillers en recrutement, des responsables de mastères spécialisés ouverts aux médecins,
des responsables en santé publique :
- Les journalistes médicaux des grandes revues médicales s’adressant aux médecins
généralistes : pour leur connaissance des médecins généralistes, de leurs aspirations, et de
leurs craintes, ainsi que leur connaissance de la démographie médicale et de son évolution.
Comme il n’était pas possible de savoir quelle était la spécialité de chaque journaliste, nous
sommes rentrés en contact directement avec les rédacteurs en chef. Au total, cinq journalistes
des revues suivantes : Concours Médical, Revue du Praticien, le Généraliste, Panorama du
Médecin.
- Les conseillers en recrutement (APEC), pour leur connaissance du marché du travail
et des voies de reconversion.
- Les responsables de mastères spécialisés ouverts aux médecins (domaines :
management de la santé dans le secteur industriel ou hospitalier, ou dans les réseaux de
soins..). Ces responsables sont très souvent des spécialistes dans le domaine de la santé
publique et l’organisation de la santé (ils sont aussi chargés de donner des cours dans le cadre
de leur formation); ils assurent régulièrement des entretiens avec les médecins qui souhaitent
suivre leur formation pour se reconvertir ou étendre leurs domaines de compétence. (ECP,
ESCP-EAP, ESC Toulouse, CNAM)
15
- Les responsables en santé publique (DREES, IRDES..) pour leur connaissance du
système de soin français. Ils réalisent de nombreuses études sur l’évolution de la démographie
médicale en France.
En tout, nous avons sélectionné 17 personnes à contacter.
Pour répondre aux questions complémentaires nous avons choisi de contacter par téléphone
des responsables des ressources humaines des secteurs concernés (à savoir le service de santé
des armées et la médecine territoriale). En effet, parmi leurs nombreuses missions ces
responsables doivent recruter mais aussi aider à l’orientation de leurs employés. Ils sont donc
à même de nous donner les renseignements concernant les formations et l’expérience
professionnelle nécessaires pour accéder aux professions de leur secteur.
b) Recueil de données :
- Le questionnaire :
Pour le questionnaire initial (Annexe 1) nous sommes partis de ce que nous souhaitions
explorer :
- Les débouchés professionnels accessibles aux titulaires d’un diplôme de médecine
générale,
- Les formations supplémentaires à obtenir pour chaque profession,
- Les raisons qui poussent certains médecins généralistes à se reconvertir et certains
jeunes médecins généralistes à ne pas s’installer,
- Les aides pour faciliter la reconversion de ces médecins généralistes.
Nous avons réalisé un questionnaire de 12 items en rapport avec les objectifs fixés.
La relecture, les corrections et la validation ont été faites avec mon directeur de thèse.
Pour laisser une grande liberté de réponse à l’interlocuteur, nous avons décidé d’établir un
questionnaire semi-directif afin obtenir des réponses les plus complètes et exhaustives
possibles.
Le questionnaire n’a pas été testé car l’échantillon de personnes à interroger était trop peu
important et il était assez difficile de les joindre pour obtenir des entretiens « pilotes ».
16
- Les entretiens :
La première prise de contact s’est faite par téléphone pour convenir d’un rendez-vous. Dans la
grande majorité des cas les secrétariats étaient les premiers interlocuteurs car les personnes à
interroger n’étaient pas joignables directement.
Puis si aucun rendez-vous ne pouvait être fixé par téléphone, un mail était envoyé (avec
demande d’accusé de réception), parfois suivi de une ou deux relances en cas d’absence de
réponse. Une seule personne a pu être rencontrée physiquement. En raison de leur manque de
disponibilités, avec tous les autres, les entretiens ont été réalisés par téléphone.
- L’analyse des données :
Elle a été effectuée selon les normes en vigueur dans les études qualitatives descriptives avec
la réalisation d’un tableau thématique incluant et comparant les réponses aux questions
données par chacun des
interlocuteurs. Les tableaux ont été réalisés en regroupant les
réponses par thème après avoir relu les données obtenues au cours de chaque entretien.
Concernant le premier objectif, nous avons analysé les résultats à l’aide d’un tableau, mais
pour une plus grande clarté, nous avons choisi de présenter les résultats sous forme d’une liste
détaillée avec un classement ordonné. Nous avons séparé les débouchés en deux groupes : les
professions avec l’exercice d’une fonction soignante et sans fonction soignante.
En cours d’étude, nous nous sommes aperçus que nous avions bien obtenu la liste des
professions possibles mais très peu d’informations sur la nécessité ou non de valider des
formations complémentaires pour accéder à certains de ces nouveaux métiers.
Un questionnaire complémentaire a donc été réalisé pour répondre à cette dernière question.
Ce questionnaire comportait une question ouverte pour permettre d’obtenir le plus
d’informations possibles.
Ces compléments de réponse ont aussi été recueillis par contact téléphonique, avec prise de
notes au cours des entretiens sur le questionnaire pris comme support.
17
2) Pour l’objectif concernant les projets et attentes des jeunes médecins généralistes :
a) Cible :
Nous avons souhaité interroger les étudiants de dernière année de 3e cycle de médecine
générale de la Faculté de Médecine de Créteil. A ce stade de leur formation, ils devraient
normalement avoir réfléchi à leur carrière professionnelle future.
b) Recueil des données :
Nous avons choisi de réaliser un questionnaire (Annexe 2) comportant des questions ouvertes
et fermées. En effet, vu que nous souhaitions interroger un grand nombre d’étudiants, il était
plus simple d’utiliser quelques questions fermées pour permettre une exploitation plus facile
des résultats.
Pour établir ce questionnaire nous avons utilisé la même méthode que pour le premier, à
savoir, nous sommes partis de ce que nous voulions apprendre :
- s’ils souhaitaient s’installer en médecine générale,
- les raisons de leurs choix.
Le questionnaire se composait
au final de sept questions et certaines d’entre elles
comportaient des items permettant de préciser les réponses.
La relecture, les corrections et la validation ont été faites avec mon directeur de thèse.
Le questionnaire n’a pas été testé car il n’était pas possible de contacter les étudiants avant de
le leur faire parvenir.
Vu le nombre de personnes à interroger (54 étudiants), il nous a semblé plus efficace
d’envoyer le questionnaire par courrier avec une enveloppe timbrée pour la réponse. Un envoi
par mail n’a pas été possible car la scolarité de la faculté n’était pas autorisée à fournir les
adresses mails. La scolarité de la faculté a fait l’envoi des courriers (Elle ne pouvait pas nous
transmettre les adresses des étudiants, qui sont des informations confidentielles, mais nous
avons pu obtenir le nombre de femmes et d’hommes inscrits)
L’analyse des données a été réalisée en comparant les réponses des étudiants au sein de
tableaux pour chaque question.
18
III/ RESULTATS :
Comme nous l’avons vu dans la méthode le premier questionnaire devait nous renseigner sur
trois objectifs :
- Les débouchés accessibles aux médecins diplômés en médecine générale
- Les raisons qui poussent certains médecins généralistes à se reconvertir et certains
jeunes médecins généralistes à ne pas s’installer.
- Les aides pour faciliter la reconversion de ces médecins généralistes
17 personnes ont été contactées par téléphone :
- 3 rendez-vous ont pu être fixés au cours de ce premier contact.
- Pour les 14 autres, un mail a été envoyé :
- 3 rendez-vous ont pu être fixés,
- 3 ont refusé de participer à l’étude,
- 8 n’ont pas répondu malgré 2 mails de relance.
Sur les 6 entretiens, un seul a pu être réalisé physiquement, les 5 autres se sont passés par
téléphone.
Au final, seuls 5 entretiens se sont avérés exploitables (l’un des interlocuteurs n’ayant
répondu que très partiellement à moins de la moitié du questionnaire, aucune de ses réponses
n’a pu être exploitée)
19
QUELLES SONT LES ALTERNATIVES A L’EXERCICE LIBERAL DE
LA MEDECINE GENERALE ?
Pour répondre à cet objectif nous avons étudié les réponses aux questions 8, 9, 10 du
questionnaire mis en annexe 1.
Dans le tableau I sont présentés les différents débouchés cités par les interlocuteurs (question
8).
Un très grand nombre de débouchés a été énoncé par la conseillère en recrutement à l’APEC
(Association pour l’emploi des cadres), ainsi que par la rédactrice en chef d’une revue
médicale. Les responsables de mastères spécialisés (Ecole Centrale de Paris et Conservatoire
Nationale des Arts et Métiers) ont cité surtout des professions en rapport avec leurs secteurs
d’activité.
20
TABLEAU I
Responsable à l’IRDES
- Médecin inspecteur en
santé publique
- Médecin scolaire
- Médecin du travail
- Industrie pharmaceutique
- Médecin conseil de la
Sécurité Sociale
- Médecin hospitalier
- Médecin dans un centre
de prévention et
d'éducation sanitaire
- Médecin conseil des
assurances et mutuelles
Responsable Mastère
Spécialisé à l’ECP
Responsable Mastère
Spécialisé au CNAM
- Organisation de la santé :
conseil auprès de l'ARH,
ministère de la santé
- Responsable d'une HAD
ou autre service à domicile
- Industrie pharmaceutique
chef de produit, Attaché de
Recherche Clinique
- Directeur d'hôpital
- Gestion d'établissement :
hôpital, maison de retraite,
- Economie de la santé :
ministère, ARH,
- Médecin salarié à l'hôpital
- Exercice en dispensaire
- Médecine humanitaire
- Industrie pharmaceutique
Rédactrice en chef d’un
revue de médecine
générale
- Industrie pharmaceutique
- Industrie pharmaceutique
- Directeur clinique, maison - Carrière au sein des
partis politiques
de retraite
- Avocat
- Journalisme
- Directeur des Ressources - Journalisme
- Direction d'hôpital
humaines
- Médecin de santé
- Conseil dans syndicat ou
publique
parti politique
- Direction de clinique ou
- Correspondant santé au
ministère affaires étrangères Maison de retraite
- Conseil en management
- Conseil auprès de l'union
- Agroalimentaire
européenne
- Industrie Biomédicale
- Conseil à l'ONU, FAO,
- Chargé de mission
UNICEF, banque mondiale
ANAES, AFSSAPS
- Biotechnologies
- Marketing, communication - Urgences/SAMU
- SOS Médecins
- Expert judiciaire
- Allergologie, homéopathie - Gériatrie
- Médecine territoriale
acupuncture
- Médecine du travail
- Organisation humanitaire
- Médecine du sport
médecin ou coordinateur
- Médecine thermale
- Urgences, SAMU
- SOS Médecin
- Gériatrie : hôpital ou
maison de retraite
- Médecin coopérant
- Médecins du travail
- Médecin territorial
- Médecin militaire
- Médecin des prisons
- Médecin conseil de la
Sécurité Sociale
- Médecin de tourisme
Responsable à l’APEC
21
Devant le très grand nombre de réponses ainsi que l’exhaustivité de leur description, il nous a
semblé plus opérationnel de présenter comme suit les débouchés ainsi que les formations
complémentaires à suivre :
Alternatives à l’exercice libéral avec exercice d’une fonction soignante
A/ Professions ne nécessitant pas obligatoirement de diplôme supplémentaire
1) Secteur public
a) Médecin Militaire
Il existe deux facultés de médecine qui forment les futurs médecins militaires.
Les Ecoles du Service de Santé des Armées (ASSA) de Bordeaux et Lyon.
Mais on peut également devenir médecin militaire après avoir obtenu son diplôme de
médecine générale en faisant une candidature spontanée auprès du service de santé des
armées.
Le nombre de postes disponibles change d’une année sur l’autre en fonction des besoins des
différents services. Les contrats sont conclus pour deux ans renouvelables jusqu’à vingt ans.
Le statut est celui d’officier sous contrat avec l’armée et non pas celui de militaire.
b) Médecin territorial
Les médecins territoriaux sont chargés des actions de prévention et de promotion de la santé.
Ils participent à la conception, à la mise en œuvre, à l’exécution et à l’évaluation de la
politique de leur collectivité en matière de santé publique.
Le statut d’un médecin territorial est celui de cadre d’emploi médico-social de catégorie A.
On entre par voie de concours sur titre avec épreuves (rédaction d’un rapport, puis entretien)
ouvert aux candidats titulaires d’un doctorat de médecine générale.
Au terme du concours, les candidats reçus sont inscrits sur une liste d’aptitude. Après
recrutement, les médecins territoriaux stagiaires effectuent une formation d’une durée de trois
mois.
22
La titularisation est effectuée à la fin de la période de stage de douze mois par décision de
l’autorité territoriale.
Il existe trois grades d’évolution par ancienneté pour les médecins territoriaux : médecin de 2e
classe, de 1e classe et médecin hors classe.
c) Médecine scolaire
Un concours externe est ouvert aux titulaires d’un diplôme de médecine générale.
d) Médecin conseil de la sécurité sociale
Le recrutement des médecins conseil de la sécurité sociale est assuré par voie de concours.
L’exercice de la profession de médecin conseil interdit toute pratique annexe de la médecine.
e) Médecine hospitalière
Certains services hospitaliers recrutent des médecins généralistes dans des services de
médecine polyvalente, de long séjour ainsi que dans les services d’urgence et SAMU (cf.
médecine d’urgence).
f) Médecin dans les centres de prévention et d’éducation sanitaire
Les médecins généralistes peuvent assurer des missions de prévention auprès de PMI, de
crèches, d’universités, de centres de vaccination.
Il s’agit de vacations très peu rémunératrices qui constituent un complément de revenu.
2) SOS Médecin
Pour être embauché il faut avoir une solide expérience de médecine générale (remplacements,
gardes…). Une pratique des urgences ou au SAMU est habituellement requise.
La capacité d’aide médicale urgente n’est pas obligatoire mais elle peut être un des critères
d’embauche.
23
Lorsqu’un candidat est retenu, il rejoint l’association soit en achetant la part d’un médecin qui
quitte le groupe, soit en achetant un nouveau poste crée par l’accroissement de l’activité de la
structure.
3) Médecine humanitaire
Il existe de nombreuses organisations humanitaires en France et dans le monde : Médecins
sans Frontières, Médecins du Monde, La Croix rouge française, Action contre la Faim…
Pour pouvoir intégrer ces organisations il faut être médecin thésé. L’obtention d’un diplôme
supplémentaire (comme une formation en médecine tropicale ou en médecine d’urgence)
n’est pas nécessaire mais est appréciée. Cependant, une expérience professionnelle
de
plusieurs années est souhaitable.
La pratique d’une langue étrangère constitue un plus.
La disponibilité est un critère essentiel car les missions se déroulent le plus souvent sur
plusieurs mois.
4) Médecin coopérant
Le médecin coopérant est mis à la disposition d’un état pour travailler au sein des structures
de santé de cet état.
Il peut dépendre du ministère des Affaires Etrangères français mais aussi d’associations
humanitaires comme Médecins du Monde.
Les contrats durent 2 ans et peuvent-être renouvelés une fois en cas de besoin formulé par
l’état dont dépend le coopérant.
5) Secteurs particuliers
a) Médecine thermale ou thalassothérapie
Les centres de thalassothérapie et les stations thermales disposent d’un ou plusieurs médecins
qui réalisent le suivi médical des patients en cure.
24
Dans la majorité des cas, il s’agit d’une activité saisonnière ou à temps partiel, il existe très
peu de postes de salariés à plein temps.
L’obtention d’une capacité d’hydrologie et de climatologie médicales est conseillée.
b) Médecine du tourisme (clubs de vacances..)
Certains clubs de vacances emploient des médecins dans leurs villages : des généralistes, des
pédiatres, des médecins de plongée…
Les contrats durent entre 1 et 6 mois et sont renouvelables.
Aucun diplôme supplémentaire n’est obligatoire pour les médecins généralistes.
La pratique d’une langue étrangère est souhaitable.
B/ Professions nécessitant l’obtention de diplômes supplémentaires
1) Organismes internationaux (UNICEF, OMS)
Pour intégrer ces organisations il est nécessaire d’avoir en plus d’un diplôme d’Etat en
médecine, une expérience solide dans le domaine de la santé publique, du développement, de
l’hygiène ou des études statistiques. Il est indispensable d’avoir en plus une longue expérience
professionnelle.
La pratique d’une ou plusieurs langues étrangères est obligatoire.
Cependant les postes sont rares et les candidats sont très nombreux.
2) Urgences, SAMU
Il existe de nombreux débouchés dans le domaine de l’urgence. Pour intégrer un service
d’urgence ou entrer au SAMU outre le diplôme d’Etat de Médecine, il faut être titulaire de la
capacité de médecine d’urgence (CAMU).
25
3) Médecin Pompier
Les médecins du service de santé et de secours médical ont pour mission d’effectuer le suivi
médical des sapeurs-pompiers ainsi que d’intervenir lors des secours médicalisés.
Les candidats doivent être âgés de moins de 35 ans au 1e janvier de l’année du concours et
être titulaire d’un diplôme de docteur en médecine français.
Il est aussi très fortement recommandé d’avoir la capacité d’aide médicale urgente (CAMU).
La durée de service comme médecin pompier ne peut excéder 15 ans.
4) Gériatrie en maison de retraite ou à l’hôpital
La gériatrie est une discipline qui recrute beaucoup actuellement. La demande est très forte en
raison du vieillissement de la population.
On peut exercer la gériatrie à l’hôpital ou en maison de retraite.
Les maisons de retraite recherchent de nombreux médecins gériatres, en particulier à des
postes de médecin coordinateur et de médecins gériatres salariés.
La détention de la capacité de gériatrie devient progressivement obligatoire pour obtenir ces
postes.
5) Médecine du sport
La médecine du sport peut être exercée en libéral, en cabinet de ville (avec ou sans pratique
conjointe de la médecine générale), au sein de maisons médicales (vacations), à l’Institut
National du Sport et de l’Education Physique (principalement des vacations), mais aussi
comme salarié au sein des fédérations sportives mais très peu de postes sont disponibles.
L’acquisition de la capacité de médecine du sport est indispensable pour être médecin du
sport.
26
6) Médecine du travail
Pour exercer cette profession, il faut obtenir une capacité en médecine du travail ouverte
depuis peu de temps aux médecins généralistes. Il est obligatoire d’abandonner son activité
professionnelle antérieure pour pouvoir s’y inscrire.
7) Médecine pénitentiaire
Le médecin pénitentiaire n’est pas salarié à temps plein, il est rémunéré à la vacation.
Il s’occupe des examens cliniques des nouveaux détenus et du suivi médical des prisonniers.
Il est vivement conseillé d’être titulaire de la capacité de médecine pénitentiaire.
8) Exercices particuliers
Sous cette appellation sont regroupées : l’allergologie, l’acupuncture, l’homéopathie…
- L’allergologie peut être exercée dans le cadre hospitalier (vacations) ou en libéral
dans un cabinet. Il faut pour cela obtenir une capacité d’allergologie.
- L’acupuncture est enseignée dans de nombreuses facultés de médecine en France
mais aussi dans des écoles spécialisées dans les thérapies asiatiques.
- L’homéopathie peut être exercée seule ou conjointement avec la médecine générale.
Il faut pour cela obtenir un DIU (diplôme inter universitaire).
27
Alternatives à l’exercice libéral sans fonction soignante
A/ Institutions nationales et internationales
1) Médecin inspecteur de santé publique
Il travaille au sein de différents établissements et institutions tels que :
- les agences de sécurité sanitaire
- les hôpitaux
- les directions départementales et régionales des affaires sanitaires et sociales
- la direction générale de la santé (DGS)
Le recrutement se fait uniquement par voie de concours sur épreuves ouvert aux titulaires
d’un diplôme de santé publique.
Il peut s’agir d’un DES de santé publique ou pour les médecins généralistes, d’une formation
supplémentaire en santé publique (DU, DESS) qui donne droit à une dérogation pour
s’inscrire au concours tout comme une expérience professionnelle (à la COTOREP par
exemple) dans ce secteur.
2) Conseiller auprès de l’ONU (FAO, l’OMS), de l’Union Européenne, de la banque
mondiale
Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent les grandes organisations embauchent des
médecins sur le terrain. Cependant, pour certains postes de conseil en matière de santé
publique, d’épidémiologie, d’économie de la santé, de développement…, des formations
complémentaires sont nécessaires dans les domaines précités (comme un DESS de droit des
institutions européennes pour rentrer à l’Union Européenne) La pratique d’une ou plusieurs
langues étrangères est indispensable. Le nombre de poste est très restreint.
28
3) Correspondant santé auprès du ministère des affaires étrangères
Le ministère des affaires étrangères recrute des chargés de mission qui sont des
correspondants santé dans certains pays étrangers demandeurs d’aide dans le domaine de la
santé. Ces médecins s’occupent de la surveillance épidémiologique et élaborent des stratégies
de
lutte contre les épidémies en coordination avec les différents intervenants du pays
concerné.
Le profil recherché est celui d’un médecin diplômé en santé publique, avec une longue
expérience professionnelle dans le domaine de la santé, une expérience du terrain et une
connaissance des questions de développement. La pratique d’une ou plusieurs
langues
étrangères est obligatoire.
L’offre de poste est publiée au Journal Officiel et est également disponible auprès du
ministère des affaires étrangères. Le candidat fait parvenir un curriculum vitae et une lettre de
motivation.
Ces postes sont généralement à durée déterminée.
4) Coordinateur de soins dans les organisations humanitaires
Les organisations humanitaires embauchent des médecins qui s’occupent de la mise en
exécution des projets sur le terrain.
Une expérience du terrain est indispensable de même qu’une connaissance des questions de
développement, et de la gestion des ressources humaines.
Les missions sont à durée déterminée. Le recrutement se fait à partir d’offres d’emploi
proposées par les organisations elles-mêmes.
Tous les coordinateurs des organisations humanitaires ne sont pas médecins, mais une
formation médicale est un plus.
5) Consultant auprès des commissions santé de syndicats ou partis politiques
Les partis politiques ont besoin de conseillers dans des domaines précis pour mettre en œuvre
leurs programmes et stratégies. Les médecins peuvent apporter une connaissance du secteur
29
de soins français et donner des idées concernant les réformes à mettre en place pour améliorer
son fonctionnement.
Des compétences dans le domaine de la santé publique sont recommandées.
6) Conseiller auprès du ministère de la santé et de l’ARH (Agence régionale de
l’hospitalisation)
Pour intégrer ces institutions il faut acquérir des compétences dans le domaine de
l’organisation de la santé (Mastère Spécialisé, DESS…). La majorité des postes est à durée
déterminée avec un statut de contractuel.
B/ Postes administratifs
1) Directeur d’établissement hospitalier public
Les directeurs d’hôpitaux publics sont recrutés par voie de concours organisé par le ministère
de la santé. Une formation complémentaire en santé publique est indispensable pour faire acte
de candidature (cf. médecin de santé publique). Ensuite, en cas de réussite au concours, le
candidat effectue une formation à l’ENSP de Rennes (Ecole nationale de santé publique)
avant d’être nommé.
2) Directeur d’établissement privé : clinique, maison de retraite, services d’aide à
domicile
Pour devenir directeur d’une clinique privée ou d’une maison de retraite il est indispensable
de suivre une formation de management dans le domaine de la santé. De nombreuses écoles
proposent des Mastères Spécialisés dans ce domaine : Le CNAM, l’ESCP-EAP, l’ECP,
ENCOMED Marseille, ESC Toulouse…
Un médecin peut également diriger un service d’aide à domicile, pour cela il doit également
suivre une formation complémentaire en management.
30
C/ Industrie et recherche
1) Industrie pharmaceutique :
Le secteur de l’industrie pharmaceutique est très dynamique et propose de nombreuses
carrières professionnelles, notamment aux médecins. Une pratique courante de l’anglais est
quasiment toujours indispensable.
Les différents métiers ouverts aux médecins sont :
- Chef de produit : Il est chargé d’assurer la réussite commerciale des produits dont il
est responsable. Il s’agit d’un médecin avec une formation commerciale complémentaire.
- Attaché de recherche clinique : Il est chargé de mettre en place et de suivre les études
cliniques d'un projet dans le respect de la réglementation. Il effectue des visites de suivi des
études cliniques. Il est indispensable d’avoir effectué une formation spécifique comme par
exemple le DIUFARC (Diplôme inter universitaire de formation des assistants de recherche).
2) Biotechnologies de la santé
Les biotechnologies sont l’ensemble des sciences et des industries des technologies avancées
de la santé. Ce secteur est en constante progression.
La place des médecins dans les biotechnologies se situe dans les domaines du conseil, du
marketing et du management.
Une formation complémentaire est indispensable pour entrer dans ce secteur : formation
ingénieur ou formation dans le domaine du management.
3) AFSSAPS, ANAES
Pour travailler au sein de ces agences, une formation complémentaire dans le domaine de la
santé publique et de l’épidémiologie est requise.
31
D/ Entreprise privée
1) Ressources humaines dans une grande entreprise
Il existe très peu d’exemples de médecins reconvertis dans ce secteur. En effet, les études de
médecine ne sont pas un atout recherché dans le domaine des ressources humaines, mais elles
peuvent constituer un parcours intéressant pour être recruté dans ce type de poste.
Une formation complémentaire dans le domaine des ressources humaines est indispensable.
Plusieurs écoles de commerce proposent des formations dans ce domaine.
Ce sont par exemple des DESS, des Mastères Spécialisés ou d’autres formations de 3è cycle.
2) Cabinets de conseil en management et recrutement
Certaines entreprises de conseil en recrutement embauchent des médecins au sein de leur
équipe.
Il est nécessaire de suivre une formation complémentaire en management notamment un
Mastère Spécialisé (dispensé dans les grandes écoles, les écoles de commerce…), un Master
professionnel (dispensé dans les grandes écoles, écoles de commerce, universités…).
3) Médecin dans l’industrie agroalimentaire
Leur nombre est assez réduit à l’heure actuelle. Ils sont très peu nombreux à être embauchés
par des grands groupes de l’industrie agroalimentaire. Mais devant l’importance croissante
des campagnes de prévention pour une meilleure alimentation, leur nombre devrait augmenter
dans les années à venir.
Les médecins exercent dans différents domaines auprès de ces entreprises : marketing,
communication et recherche.
Pour travailler dans ce domaine, il est nécessaire d’obtenir des diplômes supplémentaires,
notamment dans le domaine de la nutrition, de la pharmacovigilance.
32
4) Médecins dans des entreprises de marketing et communication
Les agences de publicité médicale embauchent des médecins conseils, des concepteurs et des
rédacteurs.
Ce secteur très dynamique recherche activement des médecins. La demande est bien
supérieure à l’offre car peu de médecins savent que leurs compétences intéressent les
entreprises de ce domaine d’activité.
Une formation complémentaire en marketing est indispensable. La pratique de l’anglais est
fortement recommandée.
E/ Expertise
1) Médecin conseil des sociétés d’assurances et des mutuelles
Les médecins conseil des sociétés d’assurances et des mutuelles ont pour mission d’estimer
l’état de santé des personnes souhaitant souscrire un contrat.
Le recrutement est fait par les compagnies d’assurances elles-mêmes.
Une expérience professionnelle médicale de plusieurs années est indispensable.
Il est indispensable d’obtenir des diplômes complémentaires dans le domaine de la médecine
légale ou d’expertise du dommage corporel.
2) Médecin expert judiciaire
Le médecin expert judiciaire intervient à la demande des tribunaux.
Il effectue l’examen clinique des victimes avant de rédiger le rapport d’expertise qui est remis
au juge.
Pour être inscrit sur la liste des médecins experts judiciaires il est nécessaire d’obtenir une
formation complémentaire en « pratiques médico-judiciaires ».
33
F/ Secteurs particuliers
1) Avocat spécialisé
Devant l’augmentation progressive des procédures judiciaires à l’encontre des médecins ou
d’établissements de soins, il semble intéressant d’envisager une double formation médecineavocat. Ces derniers seront à même de défendre les intérêts de leurs clients dans des affaires
les opposant à leurs patients.
2) Journalisme médical
La presse médicale présente une offre vaste et variée. De nombreux médecins rédigent des
articles pour ces journaux sur des sujets thérapeutiques, diagnostiques, épidémiologiques ou
de santé publique. Les postes salariés à temps plein sont très rares, la majorité des journalistes
médicaux étant des « pigistes ».
Plusieurs formations préparent à l’exercice du journalisme : les écoles de journalismes qui
dispensent un enseignement généraliste (ESJ Lille, CFJ, IPJ, CUEJ, CELSA, EJCM, IFP…)
et certaines facultés de médecine proposent des DU spécialisés dans le journalisme médical.
Les IEP (institut des sciences politiques aussi appelé sciences-po) proposent également des
formations de journalisme qui permettent par la suite d’intégrer des structures nationales ou
internationales. Ces enseignements généralistes permettent d’accéder à des débouchés plus
variés et plus nombreux que les formations spécialisées dans le journalisme médical citées
plus haut.
34
POUR
QUELLES
RAISONS
CERTAINS
JEUNES
MEDECINS
GENERALISTES NE SOUHAITENT PAS S’INSTALLER ? POUR
QUELLES
RAISONS
CERTAINS
MEDECINS
GENERALISTES
SOUHAITENT INTERROMPRE LEUR ACTIVITE LIBERALE POUR
SE RECONVERTIR ?
Pour répondre à cette question nous avons étudié les réponses obtenues aux questions 1, 2, 3
du questionnaire mis en annexe1.
Question 1 : Connaissez-vous des jeunes médecins généralistes qui ne souhaitent pas exercer
la médecine générale libérale ?
- Si oui, comment les connaissez-vous ?
- A votre avis quelles sont les raisons qui poussent ces médecins généralistes à ne pas
s’installer en exercice libéral au terme de leurs études ?
- Si possible, citez des exemples qui vous ont marqués ?
Question 2 : Connaissez-vous des médecins généralistes en exercice libéral qui souhaitent
interrompre leur activité pour se reconvertir ?
- Si oui : comment les connaissez-vous ?
- A votre avis quelles sont les raisons qui poussent ces médecins généralistes libéraux
à arrêter leur activité pour se reconvertir ?
- Si possible, citez des exemples qui vous ont marqués ?
Question 3 : Pensez-vous qu’il existe un profil particulier aux médecins qui choisissent de ne
pas s’installer ou d’interrompre leur activité libérale ?
Les résultats sont présentés dans le tableau II
35
TABLEAU II
Q3 : profil
Q2 : MG voulant arrêter
exercice libéral de MG
Q1 : jeunes MG ne voulant pas
exercer la MG en libéral
Responsable à l’IRDES
Responsable MS à l’ECP
Responsable MS au CNAM
Responsable à l’APEC
Rédactrice chef revue MG
N'en connaît pas
Oui (cercle privé, mastère
spécialisé)
N'en connaît pas
- qualité de vie
- passage aux 35h
- exigences des patients
- reconnaissance
professionnelle
- mauvaise sélection P1
- pression familiale pour faire
médecine
Connaît des médecins
reconvertis (Sécurité Sociale,
Santé Publique)
- relation entre professionnels
parfois difficiles
- recherche de qualité de vie
et d’une aisance financière
- les professions salariées bien
payées
- les professions salariées sont
enrichissantes
- relations difficiles avec les
patients
Ne sait pas
- La médecine générale est
en mutation : certitudes
effritées (reconnaissance,
statut), nouvelles conception
de l'exercice (maisons
médicales)
- envie d'une qualité de vie
- volonté de travailler en
réseaux
N'en connaît pas
voit des médecins
généralistes qui veulent se
diversifier
- diversifier son travail
- ouverture vers de nouvelles
pratiques
- envie d’un enrichissement
personnel
- aspect routinier de MG
- changements sociaux,
féminisation
- envie de temps libre
- changement de mode
d'exercice,
- prêts à revoir statut libéral
- l’impression d’être pris pour
cibles par les pouvoirs publics
Non, elle en a connu il y a 10
Oui à l'APEC (Association pour ans au cours de sa formation
l’emploi des cadres)
complémentaire
- recherchent un confort
financier et matériel
- sont déterminés, ont fait un
choix réfléchi
- recherchent une qualité de vie
- aspect financier : la médecine
générale est considérée
comme peu rémunératrice
- féminisation (recherche d’une
vie de famille)
Oui au mastère spécialisé (MS)
- changements sociaux
(conception différente de la
médecine depuis quelques
Non, n’en connaît pas
années)
- lourdeurs administratives
- volonté de s'ouvrir
- pensent être pris pour cibles
par les pouvoirs publics
Il n’y a pas de profil précis.
Ne sait pas
Ils sont tous différents
Non n’en connaît pas
- recherche de qualité de vie
et d’une aisance financière
- lourdeurs administratives
- rapport avec administration
souvent difficile
Il y a une différence entre ceux
qui ont un projet de départ et
Ils ont les mêmes raisons de
ceux qui changent par la
ne pas travailler en libéral. Ce
suite. Ils n’ont pas la même
point commun les rassemble
approche de leur reconversion.
36
COMMENT PEUT-ON AIDER CES MEDECINS GENERALISTES A SE
REORIENTER ?
Pour répondre à cette question nous avons étudié les réponses aux questions 4, 5, 6, 7, 11, 12
du questionnaire en annexe1.
Question 4 : Ont-ils un projet professionnel précis ?
Question 5 : Comment cherchent-ils à se réorienter ?
Question 6 : Comment, à votre avis peut-on les aider à s’orienter ?
Question 7 : Est-il à votre avis préférable de faire une « validation des acquis et de
l’expérience » (VAE) ou un bilan de compétence pour aider à la réinsertion ?
Question 11 : Existe-t-il un suivi de ces médecins dans leur parcours professionnel ?
Question 12 : Restent-ils dans la voie qu’ils ont choisie ou changent-ils d’orientation au bout
de quelques années ?
Les réponses ont été présentées dans le tableau III.
Tous les médecins qui décidaient de ne pas s’installer en médecine générale et ceux qui
souhaitaient se reconvertir n’avaient pas toujours un projet professionnel précis. Certains
savaient exactement quelle voie choisir, d’autre semblaient un peu perdus.
Pour aider ces médecins à trouver leur voie nous nous sommes demandé si la réalisation
d’une validation des acquis et de l’expérience ou d’un bilan de compétence pouvait être utile.
La validation des acquis et de l’expérience (VAE) permet d’obtenir une partie ou la totalité
d’un diplôme ou d’accéder à un cursus de formation sans justifier des diplômes normalement
requis.
Les diplômes accessibles par la VAE sont ceux desservis par les grandes écoles, les
universités et certains diplômes techniques.
La seule condition requise pour effectuer une VAE, est d’avoir au moins trois ans
d’expérience professionnelle dans le domaine du diplôme visé.
Tout le monde peut effectuer une validation des acquis et de l’expérience : les salariés, les
demandeurs d’emploi, les professions indépendantes…
37
Le bilan de compétence permet de faire le point sur ses expériences personnelles et
professionnelles, d’identifier ses acquis et ses lacunes et d’aider à la mise en place d’un projet
professionnel.
Contrairement à la VAE, le bilan de compétence ne permet pas d’obtenir un niveau d’études
ni un diplôme.
38
TABLEAU III
Responsable à l’IRDES
Q4
Q5
Q6
Q7
Oui, dans le domaine
Santé Pub ont 1 projet
Responsable MS à l’ECP
Oui dans ce mastère spécialisé
(MS)
ils ont 1 projet précis
Cherchent par Internet, le
« bouche à oreilles »…
- pas de centre d’orientation pour
Ne sait pas
les médecins.
- utilisent les moyens les plus
accessibles
Ne sait pas s’il existe un Pas de centre spécifique.
centre spécifique
- les professeurs de médecine
générale peuvent aider ceux qui
les facultés de médecine se cherchent.
et le conseil de l’ordre
- les syndicats sont trop
pourraient aider.
conservateurs.
oui, une VAE universitaire en
complément d’un MS. Qui donne
les deux aspects universitaire et
Ne sait pas
professionnel
- VAE permet de valoriser la
pluridisciplinarité des médecins
généralistes
Q11 Ne sait pas
oui, dans le cadre du MS
à l’ECP
Dans la santé publique, pas assez de recul dans la
Q12
ils restent dans cette voie formation pour répondre
Responsable MS au CNAM
certains oui (changement de
profession ou activité mixte)
d’autres n’ont pas de projet
Responsable à l’APEC
oui, ont 1 idée du domaine
dans lequel ils veulent
travailler
- veulent connaître les filières
d’accès, les opportunités
d’évolution et les salaires
- sites emploi APEC CIO,
Cherchent au sein du cercle privé ONISEP, CIDJ
et auprès des responsables de - savent chercher les
MS
professions qui leur sont
accessibles
Le plus dur à trouver : les
Il n’y a pas de centre d’orientation informations sur les
formations, certains viennent
spécifique.
Les responsables MS
à l’APEC pour cela.
et l’APEC peuvent les aider
Il n’y a pas de centre
d’orientation spécifique.
Bilan de compétences donne
non pas de VAE si on n’est que peu de renseignements
médecin généraliste,
concernant un projet
professionnel.
Il faut avoir des compétences
diverses pour qu’une VAE soit
La VAE permet de faire le
utile
point mais ne donne pas
d’information sur un projet
pas de suivi organisé au sein de
non
la formation
Rédactrice chef revue MG
A l’ESCP où elle a suivi une
formation :
- certains ne voulaient pas
être médecins généralistes
- d’autres avaient un projet
Ils cherchent partout quand ils
n’ont pas d’idée.
Pas de centre d’orientation
La motivation compte plus
que tout. Mais s’ils sont
perdus peut-être que cela
peut les aider à trouver leur
voie.
Ne sait pas
Un seul exemple de passage
Elle a changé de voie il y a 10
de l’industrie pharmaceutique
pas assez de recul pour répondre
ans : de l’organisation de la
au secteur de la
santé vers le journalisme.
communication
39
QUELS SONT LES PROJETS ET ATTENTES DES JEUNES MEDECINS
GENERALISTES ?
54 questionnaires ont été envoyés par courrier : 32 ont étudiants ont répondu, soit un taux de
réponse de près de 60% ce qui est très acceptable pour une étude de ce type.
On comptait 22 femmes pour 10 hommes.
La scolarité nous avait par ailleurs transmis le nombre de femmes et d’hommes inscrits : on
comptait 32 femmes pour 22 hommes. Ce qui confirme l’importante féminisation de la
médecine évoquée en introduction.
La moyenne d’âge des étudiants était 27 ans, ce qui correspond à l’âge normal pour être en
dernière année de troisième cycle de médecine générale.
Q1 : souhaitez-vous vous installer en libéral?
OUI
NON
NSP
TOTAL
Femmes
14
7
1
22
Hommes
6
4
-
10
Total
20
11
1
32
Deux-tiers des étudiants souhaitaient s’installer en médecine générale.
Q2 : exercer une autre pratique ?
Femmes
Hommes
Total
Homéopathie
1
1
Acupuncture
1
1
Pédiatrie
1
Nutrition
2
Gynécologie
1
Haptonomie
1
Médecine du sport
1
2
2
1
2
1
1
1
Parmi les étudiants qui souhaitaient exercer une autre pratique, une femme pensait l’exercer
sans pratiquer la médecine générale conjointement (nutrition), les autres souhaitaient avoir
une activité mixte associant cette pratique à la médecine générale.
40
Q3 : Pour quelle raison ne souhaitez-vous pas ou hésitez-vous à
exercer la médecine générale en libéral ?
Nombre de fois où la
réponse a été
formulée
Isolement
8
Horaires chargés
7
Lourdeurs administratives
6
Importance des charges
6
Difficulté de gestion du temps
5
Pratique peu intéressante
4
Peu lucrative
2
Meilleure connaissance de l’hôpital
2
Responsabilités importantes
2
Protection sociale insuffisante
1
Intérêt pour les urgences
1
Métier de médecin généraliste ingrat
1
Médecine générale peu variée
1
Q3 : Depuis combien de temps avezvous fait ce choix ?
Installation
Depuis toujours
1
1
-
2
Depuis le début des études
3
-
-
3
Depuis la DCME2-DCEM3
5
-
-
5
Depuis le début de l'internat
2
3
-
5
Depuis 1 an
-
3
1
4
Depuis 1 mois
1
-
-
1
Depuis le stage en ville
-
3
1
4
Ne sait pas
-
-
-
0
Sans réponse
-
-
-
8
Pas d'installation ne sait pas
Total
41
Q3 : Qu'est-ce qui vous fait changer d'avis ou qu'est-ce qui vous
fait hésiter?
Nombre de fois où la
réponse a été citée
Le stage chez le praticien
4
L'intérêt pour la médecine hospitalière
2
Les horaires chargés en libéral
1
L'isolement en ville
1
Les contraintes administratives en médecine générale libérale
1
Le salaire assez bon en médecine générale libérale
1
Le confort de vie en exerçant comme médecin généraliste libéral en ville
(pas de gardes)
1
Q3 : L'enseignement de 3e cycle vous a-t-il fait changer d'avis?
- NON
- OUI
Sans réponse
19
6
7
Si oui, dans quel sens?
- rester à l'hôpital
- s'installer en médecine générale
- hésitation
1
3
2
Un quart des étudiants a changé d’avis grâce à l’enseignement de 3e cycle.
Q4 : Quelle profession rêviez-vous d'exercer ?
- Spécialité médicale
12
- Médecine générale
5
- Urgences
3
- Médecine du sport
1
- Autre
3
- Sans réponse
8
Q5 : Quelle profession n'avez-vous surtout pas envie d'exercer?
- Médecine générale
4
- Chirurgie
3
- Gynécologie
2
- Médecine du travail
2
- Travailler à l’hôpital
1
- Gériatrie
1
- Urgences
1
- Biologie
1
- Sans réponse
17
Quasiment un tiers des étudiants rêvait d’exercer une spécialité médicale.
42
Q6 : Quelle profession avez-vous
finalement le plus de chance
d’exercer ?
Installation
Urgences
Mixte
Total
Femmes
15
5
2
22
Hommes
8
0
2
10
Total
23
5
4
32
Q7 : Pensez-vous qu’un jour vous
serez amené à vous installer en
médecine générale ?
Installation Pas d’installation Activité mixte
Total
Femmes
17
2
3
22
Hommes
9
0
1
10
Total
26
2
4
32
La quasi-totalité des étudiants pensait être amenée un jour à exercer la médecine générale en
libéral.
En étudiant ceux qui ont
répondu non à Q1, à Q7 ils
ont répondu :
Installation
Pas
Ne sait pas
plus tard d’installation
Total
Femmes
4
2
1
7
Hommes
4
0
0
4
Total
8
2
1
11
Concernant les étudiants qui souhaitaient s’installer dès la première question, aucun n’a
changé d’avis dans la suite du questionnaire. C’est pour cela que dans ce dernier tableau nous
n’avons étudié que les réponses des étudiants ne souhaitant pas s’installer au début du
questionnaire.
43
IV/ DISCUSSION :
De nombreux débouchés sont accessibles aux médecins généralistes, et dans des domaines
très divers. Pour certains aucune formation complémentaire n’est indispensable : ce sont
quasiment toujours des professions avec l’exercice d’une fonction soignante.
Pour la majorité des débouchés listés, par contre, l’acquisition de diplômes supplémentaires
est indispensable. C’est le cas pour les professions sans fonction soignante. Les doubles
formations sont de plus très prisées sur le marché de l’emploi (dans tous les secteurs, pas
uniquement dans celui de la santé) et permettent d’accéder à un éventail de professions
beaucoup plus large.
Une thèse réalisée en 1993 (21) recensait les professions accessibles aux médecins. Elle se
basait sur des guides d’orientation destinés aux médecins qui ne sont plus édités à l’heure
actuelle. Nous avons utilisé une méthodologie différente, mais les résultats obtenus sont assez
semblables à ceux listés dans cette thèse. Il existe toutefois quelques différences. Par exemple
en ce qui concerne la médecine du travail, la législation a changé récemment et permet
désormais à un médecin généraliste de devenir médecin du travail sous certaines conditions ce
qui n’était pas le cas quand la thèse est sortie. Nous avons également obtenu plus
d’information concernant l’accession aux professions suivantes : médecin militaire, médecin
dans les organisations humanitaires et les organismes internationaux.
Nous n’avons trouvé aucune étude ou revue plus récente listant les débouchés accessibles aux
diplômés de médecine générale.
Devant l’absence de centre d’orientation spécifique pour les médecins, il n’est pas évident
pour eux de trouver leur voie de reconversion, ni d’obtenir des conseils sur les formations
supplémentaires à acquérir.
En règle générale, ils utilisent les moyens d’information les plus accessibles (Internet,
l’entourage
familial et professionnel…) ainsi que les centres d’orientation généralistes
(APEC, CIO..). Les facultés de médecine, le conseil de l’ordre des médecins ainsi que les
professeurs de médecine générale ont été cités au cours des entretiens pour remplir cette
mission d’orientation.
Il n’est pas évident pour un médecin généraliste de se reconvertir sans avoir un projet
professionnel précis. La validation des acquis et de l’expérience et le bilan de compétences
seraient utiles pour un médecin généraliste qui souhaiterait cerner mieux ou faire valider ses
compétences, mais ils ne permettent pas de donner une voie d’orientation précise pour les
44
indécis. Tous les interlocuteurs n’étaient d’ailleurs pas d’accord sur ce dernier point puisque,
pour certains, les compétences d’un médecin généraliste ne sont pas assez diverses pour que
ces bilans soient utiles. Nous n’avons trouvé aucun document susceptible de nous éclairer sur
ce point.
Toutes les personnes que nous avons interrogées ne connaissaient pas de médecins
généralistes qui souhaitaient se reconvertir, mais ils semblaient pourtant avoir des
informations sur les doutes et interrogations qu’ont ces praticiens par rapport à leur activité
professionnelle. Nous pouvons donc nous demander quelle valeur accorder à leur point de
vue, et comment ils ont obtenu ces informations.
Il apparaissait que certaines des raisons qui poussaient certains jeunes médecins à ne pas
s’installer étaient assez semblables à celles invoquées par les médecins généralistes qui
souhaitaient arrêter la médecine libérale pour se reconvertir. C’est ainsi que le désir d’avoir
une certaine qualité de vie ainsi qu’un confort financier ont été cités par les deux catégories.
Les jeunes médecins généralistes semblaient être disposés à remettre en cause le statut libéral
de la médecine générale ce qui est en rapport avec un changement récent des mentalités. En
effet, les jeunes médecins souhaitaient travailler moins que leurs aînés pour avoir une qualité
de vie meilleure et pouvoir consacrer du temps à leur vie familiale. Nous avons retrouvé ces
mêmes motifs dans les nombreuses études effectuées sur le « burn out » des médecins
généralistes (13,25,26). Elles étaient basées soit sur des questionnaires adressés à des
médecins généralistes d’une région de France, soit sur des entretiens directs avec des
généralistes. La méthodologie était différente de la notre pour cet objectif puisque nous
n’avons pas interrogé de médecin pour cet item, mais nous avons obtenu des résultats
similaires.
La volonté de diversifier leur pratique et d’enrichir leur vie personnelle étaient les raisons
évoquées par les médecins généralistes qui voulaient se reconvertir. La médecine générale
était selon certains perçue comme trop routinière (cette notion a également été retrouvée dans
les études sur le burn out). Les professions salariées accessibles aux médecins leur semblaient
enrichissantes et en plus assez rémunératrices.
La lourdeur des charges administratives et les rapports difficiles avec l’administration ont été
également cités par ces médecins.
Bien qu’il n’y ait pas de typologie précise pour rassembler tous ces médecins généralistes, il
existe un consensus sur leurs raisons de ne pas ou ne plus travailler en ville.
Il apparaissait cependant une différence entre les médecins généralistes ayant un projet
professionnel précis et ceux qui cherchent leur voie de reconversion sans idée précise. Ils
45
n’avaient pas la même approche de leur reconversion, ni la même motivation pour acquérir
des diplômes supplémentaires. Les médecins sans projet précis, choisissaient souvent une
formation « par défaut » sans trop savoir où se diriger par la suite.
Concernant les résultats obtenus pour ces trois premiers objectifs, il est important de préciser
que la quasi-totalité des entretiens a été réalisée par téléphone. Des entretiens « physiques »
nous auraient peut-être permis de collecter quelques précisions supplémentaires.
L’étude des projets et attentes des jeunes médecins généralistes a permis de nous apporter des
réponses sur plusieurs points.
Tout d’abord concernant leur volonté ou non de s’installer en médecine générale. On
remarque que 2/3 des étudiants souhaitaient s’installer en médecine générale au début du
questionnaire. La proportion était sensiblement la même lorsque l’on considérait chaque sexe
séparément. La moitié d’entre eux pensait exercer une autre activité conjointement à la
médecine générale (pédiatrie, nutrition, gynécologie arrivaient en tête).
Mais au bout du compte, près de ¾ des étudiants pensaient finalement qu’ils s’installeraient
en médecine générale libérale, sans trop de convictions pour certains d’entre eux. En effet,
ceux qui avaient répondu « non » à la première question, et qui par la suite pensaient
s’installer un jour ont déclaré qu’ils ne voyaient pas quel autre choix s’offrait à eux, et que
l’installation était l’aboutissement logique de leurs études.
La majorité voulait exercer la médecine générale libérale à temps plein (23 étudiants), les
autres dans le cadre d’une activité mixte (4 étudiants) associant la médecine générale à un
poste aux urgences.
Une thèse (23) basée sur une étude prospective sur les trois années du 3e cycle de médecine
générale a montré que 38% des étudiants souhaitait avoir un exercice mixte. Ce travail était
basé sur un questionnaire adressé aux 380 étudiants de 3e cycle de la faculté de Lille inscrits
en 2003. Les étudiants de cette université sont amenés à effectuer, pour beaucoup d’entre eux,
leur stage chez le praticien en milieu rural ou semi-rural (la charge de travail est plus
importante qu’en zone urbaine) ce qui explique sans doute la différence observée avec nos
résultats (à Paris XII l’exercice des maîtres de stage chez le praticien est exclusivement
urbain). De plus, leur étude portait sur un nombre plus important d’étudiant que la nôtre ce
qui peut aussi expliquer les différences observées.
A la dernière question, la quasi-totalité des étudiants pensait s’installer un jour en médecine
générale. Un étudiant avait évoqué la difficulté de faire des urgences toute sa vie, il souhaitait
passer d’une activité mixte à un plein temps en médecine générale dans quelques années.
46
Les étudiantes sont aussi plus nombreuses à souhaiter s’installer comme médecin généraliste à
la fin du questionnaire (par rapport à la question 1), elles aussi pensaient être amenées à
arrêter leur exercice aux urgences au bout de quelques années pour travailler en libéral seul ou
en activité mixte.
Au final, seules 2 étudiantes sur un total 32 ne souhaitaient pas s’installer en médecine
générale, lui préférant la médecine d’urgence à l’hôpital. Tous les autres pensaient s’installer
soit en médecine générale exclusivement, soit pour un petit nombre d’entre eux dans le cadre
d’une activité mixte (urgences à l’hôpital et médecine générale libérale).
Nous avons retrouvé des résultats différents dans plusieurs thèses :
- Dans une thèse s’intéressant aux choix professionnels des remplaçants en médecine
générale en région Picardie (19) les résultats obtenus étaient tout à fait différents. En effet,
51% des remplaçants généralistes déclaraient ne pas vouloir exercer la médecine générale en
libéral. Ils effectuaient des remplacements en attendant un poste salarié à l’hôpital. Ces
résultats peuvent être rapprochés de la désaffection pour la médecine générale observée dans
cette région lors du choix des postes à l’examen national classant en 2005.
- Dans une autre thèse réalisée à partir d’un questionnaire adressé aux résidants
inscrits en 2004 à la faculté de Médecine de Poitiers (16), 59,5% souhaitaient s’installer en
médecine générale libérale (98% en cabinet de groupe), alors que 14 % voulaient obtenir un
poste salarié à l’hôpital, 26,5% ne savait pas encore quelle voie choisir.
- Dans une thèse que nous avons déjà évoquée plus haut (23), s’intéressant aux projets
des étudiants de 3e cycle de médecine générale inscrits en 20003, 13% d’entre eux
souhaitaient exercer une profession salariée à l’hôpital, 60% souhaitaient exercer la médecine
générale en libéral (38% en activité mixte hôpital-ville comme nous l’avons vu plus haut).
En comparant les résultats de ces thèses avec les nôtres, la proportion d’étudiants désirant
s’installer en médecine générale dans notre étude est beaucoup plus importante. Plusieurs
raisons peuvent-être avancées pour expliquer ces différences. Tout d’abord, le département de
médecine générale de Paris XII est très impliqué dans la formation et le suivi des étudiants
dès le 2e cycle des études médicales. Cette sensibilisation relativement précoce des étudiants à
l’exercice de la médecine générale a sans doute un impact sur leurs choix professionnels.
Dans les universités où ces thèses ont été réalisées, nous ne savons pas si les départements de
médecine générale sont aussi actifs qu’au sein de notre faculté.
D’autre part, les étudiants en médecine générale inscrits en 3e cycle à Amiens, Poitiers ou
Lille sont souvent amenés à effectuer leurs stages chez le praticien en milieu rural ou semirural. A l’opposé, à Paris XII, les stages pratiques de ville ont lieu uniquement en zone
47
urbaine. La charge de travail est en général plus importante en milieu rural qu’en milieu
urbain, ce qui peut expliquer que les étudiants de Paris XII soient plus nombreux à souhaiter
s’installer que leurs confrères.
Le tiers des étudiants interrogés a formulé des hésitations face à une installation en médecine
générale. L’isolement revenait le plus souvent, suivi par les horaires chargés, les charges
administratives, et la vision d’une pratique peu intéressante en médecine générale libérale.
Les raisons qui font hésiter les étudiants de 3e année de médecine générale sont en définitive
assez proches de celles qui ont été formulées à l’objectif 2 : L’envie d’avoir une certaine
qualité de vie, de vouloir limiter leur temps de travail pour avoir des loisirs ou une vie de
famille, mais aussi l’aspect routinier de la médecine générale.
Nous retrouvons également ces motifs dans plusieurs thèses (15,16,19) basées sur l’étude des
projets professionnels des étudiants en médecine générale. L’importance des charges
financières, administratives, et le manque de temps disponible pour la vie privée arrivent en
tête.
Il est intéressant de noter que dans notre étude, pour quelques étudiants tout de même (3
étudiants), la médecine générale libérale offrait un certain confort de vie et un bon salaire, ce
qui les faisait hésiter à s’installer. Leur point de vue diffère de celui de la grande majorité des
étudiants interrogés.
Deux étudiants ont déclaré mieux connaître l’hôpital que l’exercice de ville, et invoquaient ce
motif pour expliquer leur hésitation à s’installer. En effet, comme nous l’avons vu en
introduction, la quasi-totalité des stages pratiques ont lieu à l’hôpital au cours des études de
médecine. Le stage chez le praticien lors du troisième cycle est souvent le premier contact
avec la médecine de ville.
Pour la majorité des étudiants, le choix s’est imposé au cours de l’internat. On remarque aussi
que ceux qui souhaitent s’installer l’ont décidé depuis de nombreuses années. Le stage chez le
praticien a été cité par 4 étudiants : 3 d’entre eux ont souhaité ne pas s’installer suite au stage.
Par contre, un étudiant a déclaré sous la forme d’une remarque que le stage chez le praticien
avait renforcé sa volonté de s’installer qui remonte au deuxième cycle des études de
médecine.
Une thèse (15) donne une information indirecte sur l’impact du stage chez le praticien sur la
volonté de s’installer. On remarque une diminution assez nette de la volonté de s’installer
chez les étudiants de 3e cycle de médecine générale à partir de la 2e année (77% en TCEM1,
47% en TCEM2, 34% en TCEM3). Or, dans l’université de Dijon, les étudiants peuvent
48
effectuer leur stage de ville à partir de la 2e année. Même si les étudiants n’ont pas été
clairement interrogés sur ce point, la relation de cause à effet a été évoquée par l’auteur.
L’enseignement de 3e cycle a permis de faire changer d’avis ¼ des étudiants : la moitié soit
trois étudiants, dans le sens d’une installation en médecine générale, deux étudiants hésitaient
encore et un souhaitait rester à l’hôpital. Mais tous les étudiants n’ont pas répondu à cet item (
25 on répondu sur 32) ce qui a sans doute pesé sur les résultats.
Un étudiant a par ailleurs trouvé le cours sur l’installation très décourageant (comptabilité,
gestion du cabinet). Nous n’avons pas trouvé d’étude qui se soit penchée sur la question de
l’impact de l’enseignement du 3e cycle de médecine générale sur la volonté ou non de
travailler en médecine générale de ville.
49
CONCLUSION
De nombreux débouchés dans des domaines très variés sont accessibles aux médecins
généralistes en alternative à l’exercice libéral de la médecine générale.
On peut les regrouper en deux catégories :
- Les professions avec exercice d’une fonction soignante. Dans des branches aussi
variées que le secteur public, la médecine humanitaire… Certaines requièrent une formation
complémentaire : médecine du travail, médecine d’urgence ou encore la gériatrie…
- Les professions sans fonction soignante, dans des secteurs économiques très divers.
Il s’agit de fonctions de direction, d’encadrement, d’organisation, de conseil... Elles
nécessitent quasiment toujours l’acquisition de diplômes supplémentaires et pour certaines,
une longue expérience professionnelle est indispensable (grandes administrations, instances
européennes et mondiales…).
Quel que soit le secteur d’activité, d’une manière générale, les doubles formations sont
actuellement très recherchées dans le monde du travail.
Ainsi, une formation de médecine générale associée à un diplôme de marketing ou de
management par exemple, fait partie des nombreux exemples que nous pouvons citer offrant
un grand choix de débouchés professionnels et une perspective d’évolution de carrière.
Devant un choix aussi large, on ne peut que déplorer le manque de sources d’informations
accessibles à ces médecins pour trouver leur orientation professionnelle s’ils ne souhaitent pas
exercer la médecine générale en cabinet libéral ou s’ils souhaitent interrompre cette activité
pour se reconvertir.
Pour trouver leur voie, ils doivent très souvent se débrouiller par eux-même avec l’aide de
l’entourage, d’Internet ou de certains centres d’orientation non spécialisés (APEC, CIO).
Les raisons invoquées par les médecins généralistes souhaitant se reconvertir et abandonner
leur exercice libéral sont le désir d’améliorer leur qualité de vie, la lourdeur des charges
administratives et financières, les relations difficiles avec les patients…
On retrouve des similitudes entre ces motifs et les hésitations formulées par les étudiants de
3ème cycle quant à l’exercice libéral de la médecine générale. Tous aspirent à une certaine
50
qualité de vie, et souhaitent disposer de temps libre pour leur vie personnelle et familiale
(aspirations qui s’inscrivent d’ailleurs dans un changement des mentalités auquel les
médecins dans leur ensemble n’échappent pas).
Cette étude nous a permis de mieux connaître les projets et attentes des médecins généralistes
en fin de formation. Finalement, dans un contexte de pénurie annoncée par toutes les études
sur la démographie médicale, il est encourageant de constater que la quasi-totalité des
étudiants interrogés souhaite s’installer en médecine générale.
Cependant, la majorité de ces étudiants sont des femmes, et des études récentes ont montré
que les femmes médecins généralistes installées travaillent moins que leurs collègues
masculins. Il faudrait donc beaucoup de nouvelles installations pour pallier la pénurie des
généralistes libéraux annoncée dès 2014.
Comme nous l’avons vu, nous avons obtenu de nombreuses informations concernant les
débouchés professionnels accessibles aux médecins généralistes en alternative à une
installation. Les compétences des médecins généralistes sont reconnues et appréciées dans des
nombreux secteurs d’activité, mais l’acquisition de diplômes supplémentaires est toutefois
souvent indispensable.
En complément de cette étude basée sur les débouchés professionnels ouverts aux médecins
généralistes, on pourrait envisager une approche par l’analyse de leurs compétences.
Compétences techniques, acquises par les études et la pratique professionnelle, comme celles,
innées, qui les ont conduit à s’engager au départ dans la filière médicale.
Une telle étude permettrait d’offrir à ces médecins généralistes qui souhaitent se reconvertir
un conseil personnalisé en orientation de carrière.
51
ANNEXE 1
Enquête sur les médecins généralistes et leurs reconversions professionnelles
1/ Connaissez-vous des jeunes médecins généralistes qui ne souhaitent pas exercer la
médecine générale libérale ?
• Si oui : comment les connaissez-vous ?
• A votre avis quelles sont les raisons qui poussent ces médecins généralistes à ne pas
s’installer en exercice libéral au terme de leurs études ?
• Que pensez-vous de ces médecins en général ?
• Si possible, citez des exemples qui vous ont marqués ?
2/ Connaissez-vous des médecins généralistes en exercice libéral qui souhaitent interrompre
leur activité pour se reconvertir ?
• Si oui : comment les connaissez-vous ?
• A votre avis quelles sont les raisons qui poussent ces médecins généralistes libéraux à
arrêter leur activité pour se reconvertir ?
• Que pensez-vous de ces médecins en général ?
• Si possible, citez des exemples qui vous ont marqués ?
3/ Pensez-vous qu’il existe un profil particulier aux médecins qui choisissent de ne pas
s’installer ou d’interrompre leur activité libérale ?
• Si oui, pourriez-vous en faire un ou plusieurs « portrait robot » ?
4/ Ont-ils un projet professionnel précis ?
5 / Comment cherchent-ils à se réorienter ?
52
• A votre avis sont-ils pertinents dans leurs méthodes de recherche ?
• Pourriez vous expliquer pourquoi ?
6/ Comment, à votre avis peut-on les aider à s’orienter ?
• Existe-t-il un centre d’orientation professionnelle pour les renseigner ?
7/ Est-il à votre avis préférable de faire une « validation des acquis et de l’expérience » (VAE)
ou un bilan de compétence pour aider à la réinsertion ?
8/ Quelles sont les professions accessibles aux diplômés en médecine générale ?
9/ Faut-il acquérir des diplômes supplémentaires ? Si oui, lesquels ?
10/ Concernant les formations des mastères spécialisés (très coûteux) : existe-t-il un
financement spécifique aux médecins libéraux qui souhaitent les suivre ?
11/ Existe-t-il un suivi de ces médecins dans leur parcours professionnel ?
12/ Restent-ils dans la voie qu’ils ont choisie ou changent-ils d’orientation au bout de
quelques années ?
Questionnaire complémentaire :
1/ Comment un médecin généraliste peut-il devenir médecin militaire ?
2/ Comment un médecin généraliste peut-il devenir médecin territorial ?
53
ANNEXE 2
Questionnaire semi quantitatif pour les étudiants de T3
Age :
Sexe :
1/ Souhaitez-vous vous installer en libéral (entourez la bonne réponse) ?
OUI
NON
2/ Si oui : Pour exercer la médecine générale ou une autre pratique (homéopathie, mésothérapie...) ?
-Médecine générale ?
-Autre pratique ?
-Si autre pratique laquelle ?
3/ Sinon :
•Pour quelle raison ne souhaitez-vous pas (ou hésitez-vous à ) exercer la médecine générale en
libéral ?
•Depuis combien de temps avez-vous fait ce choix ?
•Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou qu’est-ce qui vous fait hésiter ?
•L’enseignement du troisième cycle vous a-t-il fait changer d’avis (entourez la bonne
réponse) ?
OUI
NON
-si oui dans quel sens ?
4/Quelle profession rêviez -vous d’exercer ?
5/ Quelle profession n’avez-vous surtout pas envie d’exercer ?
6/ Quelle profession avez-vous finalement le plus de chance d’exercer ?
7/Pensez-vous qu’un jour vous serez amené à exercer en tant que médecin généraliste
installé (entourez la bonne réponse) ?
OUI
NON
•Si oui qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
•Si non qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
54
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travail n°78. Mars 2005.
25- TRUCHOT Didier. Le burnout chez les médecins libéraux de Champagne Ardenne.
Rapport de recherche pour l’URML de Champagne Ardenne. 2005.
26- ZETER Christophe. Burnout, conditions de travail et reconversion professionnelle chez
les médecins généralistes de la région Poitou-Charente. 132 f. Thèse d’exercice : Médecine.
Médecine générale. Poitiers : 2004.
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ANNEE : 2006
NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : MENGUY-FLEURIOT Anne
DIRECTEUR DE LA THESE : Pr Claude ATTALI
TITRE DE LA THESE : QUELLES PROFESSIONS PEUT-ON EXERCER AVEC UN DIPLÔME DE
MEDECINE GENERALE ?
Une importante pénurie de médecins généralistes s’annonce à partir de 2014 en France. Mais
certains jeunes médecins semblent peu attirés par la pratique libérale, ce qui risque d’aggraver cette
situation.
Quels débouchés professionnels peut-on proposer à ces médecins qui ne souhaitent pas s’installer
mais aussi à ceux qui souhaitent interrompre leur activité libérale et se reconvertir ? Quelles sont les
raisons de leurs choix ?
Quels sont les projets et attentes des jeunes médecins généralistes ?
Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une étude qualitative à l’aide de trois
questionnaires.
Il apparaît qu’un grand nombre de débouchés s’offre aux médecins généralistes souhaitant se
reconvertir, mais la majorité d’entre eux requiert tout de même une formation complémentaire.
Il n’existe aucun centre d’orientation spécialisé dans la reconversion des médecins. Ces derniers
peuvent se tourner vers des centres généralistes, mais aussi des responsables de formations ouvertes
aux médecins.
Un bilan de compétence ou une validation des acquis et de l’expérience peuvent être utiles dans
certains cas pour aider ces médecins à cerner leurs aptitudes.
Les raisons qui poussent certains médecins généralistes à ne pas s’installer ou à interrompre leur
activité libérale sont assez semblables : lourdeur des charges, relations difficiles avec
l’administration, l’envie d’avoir une certaine qualité de vie.
L’étude consacrée aux étudiants de dernière année de médecine générale montre que la quasi-totalité
d’entre eux pense s’installer en médecine générale, malgré les nombreuses hésitations qu’ils
formulent.
MOTS CLES :
-Reconversion professionnelle
-Médecin famille
-Etude échantillon
-Omnipraticiens
-Orientation professionnelle
ADRESSE DE l’U.F.R : 8, rue du Général SARRAIL
94010 CRETEIL CEDEX