Défauts dans les réseaux électriques
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Défauts dans les réseaux électriques
Le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques Réalisé par : Mme Souad Chebbi Attention ! Ce produit pédagogique numérisé est la propriété exclusive de l'UVT. Il est strictement interdit de le reproduire à des fins commerciales. Seul le téléchargement ou impression pour un usage personnel (1 copie par utilisateur) est permis. Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques Objectifs spécifiques A la fin de ce chapitre, l’étudient sera capable de : -Travailler en grandeurs relatives - Calculer les courants de court circuit en régimes déséquilibré - Comprendre l’utilité des composantes de Fortescue 3.1 Origines et conséquences des défauts Les installations électriques peuvent être le siège d’un certain nombre d’incidents. Ces incidents sont dus, dans la plupart des cas, à l’apparition de défauts qui donnent lieu à l’établissement des courants de court-circuit soit entre conducteurs, soit entre un ou plusieurs conducteurs et le sol. Pendant le court-circuit, l’admittance de la branche en court circuit augmente. L’importance de la diminution de l’impédance est fonction de la position du point de court-circuit dans le réseau. Le problème majeur du court-circuit, c’est qu’il engendre une augmentation importante du courant dans quelques branches du réseau. Le défaut qui se présente le plus fréquemment est le défaut unipolaire à la terre causé par la mise accidentelle à la terre d’un fil de phase du réseau. Également, il peut se produire un défaut entre phases appelé défaut bipolaire (contact accidentel entre deux phases) : Le défaut entre deux phases sans contact avec la terre est appelé défaut entre phases sans liaison à la terre et le défaut entre phases via la terre est appelé défaut avec liaison à la terre. L’incident le plus rare est le défaut tripolaire dû au court-circuit entre les trois fils avec ou sans liaison à la terre. C’est le seul défaut qui est symétrique. Les autres défauts sont des défauts dissymétriques entraînant le déséquilibre des réseaux. Les défauts peuvent avoir plusieurs conséquences : 1- Destructions provoquées par les arcs qui arrive à détruire les chaînes d’isolations, fondre le cuivre et le plomb en présence du claquage d’un câble souterrain. 2- Echauffement dû à la présence des courants de court-circuit consécutifs. Ces courants provoquent des échauffements importants, en particulier dans les câbles souterrains où les échanges calorifiques avec l’extérieur sont assez limités. 3- Chutes de tension conséquences immédiate des courants de court-circuit qui provoquent des brusques variations de tension, non seulement sur la ligne court-circuitée, mais aussi sur les lignes adjacentes. 4- Présence d’efforts électrodynamiques : Si le matériel supporte le passage des courants de court-circuit très intenses, il sera soumis à des efforts électrodynamiques importants. 5- Explosions des disjoncteurs provoquées par l’importante valeur des courants de court-circuit : Le fort courant peut provoquer l’explosion des disjoncteurs particulièrement si ces derniers sont anciens et sont placés dans les réseaux moyenne tension et alimentés par des transformateurs HTA/HTB de puissances élevées. 2 Mme Souad Chebbi Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques 3.2 But du calcul des courts circuits et les hypothèses simplificatrices Pour résoudre les problèmes d’exploitation des systèmes électriques, dans la plupart des cas, il est nécessaire d’établir une série de calculs préalables concernant les courants de court-circuit. Le calcul consiste à déterminer les valeurs des courants et des tensions du schéma établi en fonction des conditions données. Ce type de calculs concerne : 1- Le choix des conducteurs et des appareillages, 2- La comparaison, l’évaluation ainsi que le choix des variantes des schémas de connexions des installations et des systèmes électriques, 3- La détermination des conditions de fonctionnement des récepteurs dans les régimes variés, 4- Le projet et le réglage des installations de protection et d’automatisation. La détermination des courants de court-circuit dans un système électrique, si on souhaite tenir compte à la fois de tous les paramètres des conditions de fonctionnement, exige des calculs forts complexes. Donc, pour alléger les calculs, certaines hypothèses simplificatrices sont adoptées en fonction du type du problème envisagé. Par exemple, on admet: 1- L’absence de pompage des machines synchrones : C'est-à-dire on suppose que pendant un court-circuit, il n’y a pas de rupture de synchronisme des machines, 2- Tous les éléments du réseau sont linéaires, 3-Toutes les charges sont représentées par des inductances constantes, 4- Les capacités réparties des lignes sont négligées sauf pour les lignes assez longues, 5- Tous les éléments du réseau sont symétriques, à l’exception de l’endroit du court-circuit, 6- Les résistances sont négligées dans le cas où le rapport entre la résistance et la réactance est inférieur à 1/3. On ne prendra en considération ces résistances que lors de la détermination de l’affaiblissement de la composante apériodique du courant de court-circuit, 7- Le courant magnétisant des transformateurs sont négligés. Pour évaluer les valeurs des courants de court-circuit dans un réseau et selon l’objectif du calcul, on tient compte des hypothèses qui peuvent être très variées. Par exemple, pour vérifier un disjoncteur, on évalue le courant de court-circuit maximal : Donc, il faut choisir le type de court-circuit donnant la valeur maximale du 3 Mme Souad Chebbi Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques courant. Ce qui fait, pour ce cas, on détermine le courant au moment de l’enclenchement et du déclenchement du disjoncteur provoqué par un court-circuit franc juste à sa sortie. On note que pour l’étude d’un projet et la vérification de la protection et de son automatisme, on exige des calculs beaucoup plus précis pour la détermination des courants de court circuit en tenant compte du schéma du réseau, du point de court-circuit et du moment d’apparition du défaut. En tenant compte de la probabilité d’existence des facteurs influents, le choix correct des hypothèses de calcul donne la possibilité de simplifier les calculs et, en même temps de trouver des résultats avec une précision acceptable. 3.3 Schémas équivalents En tenant compte des hypothèses de calcul, la composition du schéma de calcul correspondant au régime d’étude permet de déterminer les courants de court circuit. Pour simplifier les calculs, chaque élément du réseau sera représenté par son schéma équivalent et ce, en remplaçant les circuits ayant des liaisons par des circuits électriques simples. Pour composer les schémas équivalents, il faut ramener tous les paramètres des éléments et les forces électromotrices des échelons de tensions différents du schéma donné à un seul échelon appelé « échelon de base » ou « échelon de calcul ». 3.3.1 Unités relatives Pour étudier le comportement du réseau électrique, il est commode de normaliser les grandeurs de fonctionnement par rapport à des valeurs de base convenablement choisies. Cette transformation permet d’obtenir des grandeurs en % : En fait, la valeur relative de n’importe quelle grandeur est sa relation à une valeur de même type appelée « valeur de base ». Les valeurs des éléments caractérisant le réseau comme les inductances, courant et couple de démarrage de machines électriques sont des fractions de l’unité. Cette transformation doit laisser invariantes les lois de fonctionnement du système à étudier ce qui permet d’interpréter les résultats par similitude. Ce système est aussi appelé le système per unit. Il est défini par la relation : grandeur en pu = grandeuren dimensionréelle grandeurde base en dimensionréelle (3.1) Dans certains cas, la représentation de n’importe quelle valeur physique dans les unités relatives donne la possibilité de simplifier le calcul et d’avoir une idée sur le dépassement du courant de court-circuit par rapport au courant de base. 4 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques Pour ce système, les grandeurs électriques de base sont indicées par la lettre b. Par exemple, la tension de base, le courant de base, la puissance de base, l’impédance de base et la pulsation de base sont notés respectivement Vb , I b Sb, Zb et ωb . L’impédance de base vérifie la loi d’ohm : Vb Ib Zb = (3.2) Vb : Tension simple entre une phase et la terre La puissance apparente de base est définie par la relation: S b = 3Vb I b = 3 Vb Zb 2 (3.3) L’inductance de base est : Lb = Zb ωb (3.4) Parmi les quatre grandeurs électriques tension, courant, puissance apparente et impédance, on n’en peut librement choisir que deux. Les valeurs de base choisies servent à trouver toutes les autres valeurs des grandeurs électriques. En effet, si on suppose qu’on ait pris par exemple les valeurs de base le courant Ib et de la tension Ub, la puissance de base Sb sera déduite automatiquement à partir de l’équation 3.5 : Sb = 3U bIb Ub = 3Vb (3.5) Ub : Tension composée entre deux phases L’impédance de base sera déduite à partir de l’équation 3.6 : Ub 3Ib Zb = (3.6) Une fois les grandeurs de base sont déterminées, on détermine les valeurs relatives aux courants, tensions, puissances et impédance à partir des expressions suivantes : I *b = S *b = Z *b = I Ib (3.7) S Sb (3.8) Z Zb 5 (3.9) Mme Souad Chebbi Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques L’étoile signifie que la valeur est exprimée dans les unités relatives et l’indice (b) signifie que la valeur est ramenée aux conditions de base. Dans le système des unités relatives, les tensions simples et composées sont numériquement égales et l’impédance relative est numériquement égale à la chute de tension dans les unités relatives sur l’élément donné, parcouru par le courant de base. La valeur numérique d’un paramètre quelconque dans les unités relatives dépend des conditions de base qui sont déterminées librement. Il est à remarquer que les valeurs relatives des impédances (résistances et inductances) sont habituellement données aux conditions nominales (U b = U nom , S b = S nom ) . En outre, si les données sont exprimées dans les unités relatives aux conditions nominales, il faut les recalculer selon les relations suivantes : E *b = E *n Z *b = Z *n Un Ub U n Ib In U b Pour le choix des conditions de base, il faut chercher à ce que les calculs soient les plus simples et les plus commodes. On prend d’habitude pour la puissance de base une valeur simple multiple de 10n par exemple 10MVA, 100MVA, …. En général, la puissance de base et la tension de base sont respectivement la puissance nominale et la tension nominale d’une source donnée. 3.3.2 Calcul des courants de court circuit dissymétriques : Méthode des composantes symétriques 3.3.2.1 Considérations générales Les courants de court circuit prennent naissance lorsqu’un défaut d’isolement apparait entre un ou plusieurs conducteurs. Les courts circuits triphasé, bipolaire et monophasé sont des défauts qui présentent des conséquences dangereuses aussi bien pour les équipements que pour les personnes. On note que le court circuit triphasé est un court circuit symétrique, peu fréquent et donne des valeurs de courant plus faible que celui du bipolaire et monophasé. L’utilisation d’un schéma monophasé équivalent à un réseau triphasé n’est plus possible dès que les impédances propres ou mutuelles ne sont plus égales en tout point sur les trois phases ou encore en présence d’un défaut non symétrique : Autrement dit du moment où les tensions délivrées ne constituent plus un système triphasé équilibré. 6 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques L’impossibilité d’utiliser le schéma monophasé équivalent découle du fait que les relations entre les courants des 3 phases ne sont plus vérifiées I 1 + I 2 + I 3 ≠ 0 Néanmoins, le calcul des régimes déséquilibrés reste toujours possible en appliquant les lois d’Ohm et de Kirchhoff. Cependant, il faudrait écrire toutes les équations relatives à chacune des trois phases en tenant compte des interactions mutuelles. Pour faciliter le calcul, la méthode des composantes symétriques appelée encore la méthode de Fortescue se prête pour résoudre le problème. Il s’agit de remplacer le défaut par une source de tension triphasée directe correspondant à l’état sain, en série avec trois sources de tension directe, inverse et homopolaire dont les valeurs dépendent de la nature du défaut. Au paragraphe suivant, on définira les notions de direct, inverse et homopolaire. La méthode des composantes symétriques exige d’écrire autant d’équations qu’il y a de phases. Dans la plupart des problèmes, elle permet une mise en équations et une résolution bien plus aisées que la méthode générale. La théorie des composantes symétriques repose essentiellement sur la propriété suivante des systèmes polyphasés : Tout système de grandeurs sinusoïdales q- phasés non équilibrées peut être décomposé en q systèmes q phasés équilibrées. 3.3.2.2 Composantes symétriques d’un système triphasé Les trois sous systèmes de Fortescue sont le système direct caractérisé par l’indice d, le système inverse caractérisé par l’indice i et le système homopolaire caractérisé par l’indice o. A titre d’exemple, si la grandeur électrique à étudier est la tension, les trois sous systèmes de Fortescue correspondant seront : 1-Système direct V1d = V d 2 cos( ω t + ψ d ) 2π ) V 2 d = V d 2 cos( ω t + ψ d − 3 4π V3 d = V d 2 cos( ω t + ψ d − 3 ) (3.10) Pour ce système, la tension de la seconde phase présente un retard de phase de 2 π par rapport à la phase 3 2 π 1 et la troisième phase présente une avance de phase de par rapport à la première phase. 3 2 Pour le système direct, on désigne par V1 d , le nombre complexe associé à Vd , V2d celui associé à a Vd et V3d celui qui est associé à aVd , où la lettre a désigne un nombre complexe défini par : 7 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques a = exp(j 2π ) 3 2- Système inverse V1i = V i 2 cos( ω t + ψ i ) V 2 i = V i 2 cos( ω t + ψ i + V3i = Vi 2 cos( ω t + ψ i + 2π ) 3 4π ) 3 (3.11) Pour le système inverse, la tension de la seconde phase présente une avance de phase de 2 π par rapport à 3 la phase 1 et il en est de même pour la troisième phase comparée à la seconde phase. 2 On désigne par V1i , le nombre complexe associé à Vi , V2i celui associé à a Vi et V3i celui associé à aVi , 3- Système homopolaire Le système homopolaire en tension est caractérisé par trois tensions égales en modules et en phases. V10 = V0 2cos(ωt + ψ 0 ) V20 = V0 2cos(ωt + ψ 0 ) V30 = V0 2cos(ωt + ψ 0 ) (3.12) Là encore, on note V10 , V20 et V30 les nombres associés au nombre complexe V 0 . La distinction entre les systèmes direct et inverse est évidemment conventionnelle, puisqu’elle repose uniquement sur l’ordre de numérotation des phases. L’ordre de numérotation des phases, supposé arbitrairement choisi en un point donné du réseau, se conserve obligatoirement pour tout le réseau en régime triphasé équilibré. En particulier, les forces électromotrices font obligatoirement toutes parties du même système qu’on choisit ici conventionnellement pour être le système direct. Pour cette raison, pour un réseau triphasé équilibré, ces forces électromotrices inverses et homopolaires sont strictement nulles. 3.3.2.3 Décomposition d’un système de trois grandeurs sinusoïdales en ses composantes symétriques Si on considère un système de trois grandeurs sinusoïdales de même pulsation, mais d’amplitude et de phase quelconques, caractérisées par les nombres complexes V1 , V2 , V3 , ce système peut toujours être 8 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques décomposé de façon unique en 3 sous systèmes de 3 nombres complexes : Le premier sous système étant direct, le second inverse et le troisième homopolaire. Ce qui signifie que l’on pourra écrire : V1 = V1d + V1i + V10 V2 = V2d + V2i + V20 V = V + V + V 3 3d 3i 30 (3.13) L’ensemble des 3 quantités forme un système direct ayant pour composantes : V1d, V2d, V3d , un système inverse composé de V1i , V2i , V3i et un système homopolaire défini par V10 = V20 = V30 = V0 Avec : V1d = Vd , V2d = a 2 Vd et V3d = aVd V1i = Vi , V2i = a Vi et V3i = a 2 Vi Ainsi, le système (3.13) apparaît comme une transformation linéaire définissant 3 nombres complexes Vd , Vi , V0 à partir de nombres complexes V1 , V2 , V3 . V1 = Vd + Vi + V0 2 V2 = a Vd + aVi + V0 2 V3 = aV3d + a Vi + V0 (3.14) Les relations entre les grandeurs réelles et celles de Fortescue sont : I1 = Id + Ii + I0 2 I2 = a Id + aIi + I0 2 I3 = aI3d + a Ii + I0 (3.15) La transformation qu’on vient de développer est appelée Transformation de Fortescue. La matrice de transformation est notée [F ] . 1 1 1 [F] = a 2 a 1 2 a a 1 9 (3.16) Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques det[F] = 3a − 3a2 = 3j 3 Le déterminant de la matrice de Fortescue est différent de zéro : Donc, la matrice est non singulière et en conséquence sa matrice inverse existe. Cette propriété permet d’établir les relations suivantes : V1 + a V2 + a 2 V3 Vd = 3 V1 + a 2 V2 + a V3 Vi = 3 V1 + V2 + V3 V0 = 3 I1 + a I 2 + a 2 I 3 Id = 3 I1 + a 2 I 2 + a I 3 Ii = 3 I1 + I 2 + I 3 I0 = 3 (3.17) (3.18) 3.3.3 Expression des impédances dans le système de Fortescue Dans ce paragraphe, on se propose de déterminer dans le système de Fortescue la matrice impédance d’une branche passive d’un réseau triphasé symétrique sachant que chaque phase est caractérisée par une impédance propre Z et sa mutuelle avec l’une quelconque des deux autres notée Z ' . La mutuelle est supposée la même pour deux phases quelconques. L’application de la loi des mailles pour chaque branche donne: V1 = Z I1 + Z' I2 + Z' I3 ' ' V2 = Z I1 + ZI2 + Z I3 ' ' V3 = Z I1 + Z I2 + ZI3 (3.19) Avec I 1 , I 2 et I 3 les courants respectifs dans la phase 1,2 et 3. Soit [V ] la matrice colonne définie par ses composantes complexes comme suit : 10 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques V1 V = V2 V3 [] [I] : La matrice colonne définie par : I1 [I] = I 2 I 3 [Z ] : La matrice carrée vérifiant la loi d’ohm : [V] = [Z].[I] (3.20) [Vs ] et [I s ] sont les matrices colonnes des composantes symétriques des tensions et des courants. En adoptant ces notations, on peut écrire que : [V ] = [F][Vs ] [I ] = [F ][I s ] Et [Vs ] = [F ]−1 [V ] = [F]−1 [Z][I] [Vs ] = [F]−1 [Z][F][Is ] Avec : [F ] −1 : La matrice inverse de F D’après ce qui précède, on remarque que la quantité : [F]−1 [Z][F] = [Z s ] [ ] La matrice Zs est la matrice impédances dans le système de Fortescue. [ ] Déterminons les éléments de Z s . [ ] , [Z], [F] En remplaçant F obtient : 11 −1 par leurs expressions et tenant compte du fait que 1 + a + a 2 = 0 , on Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques 1 a a 2 Z Z' Z' 1 1 1 1 Zs = 1 a 2 a .Z' Z Z' .a 2 a 1 3 1 1 1 Z' Z' Z a a 2 1 [ ] 1 a a2 Z + (a2 + a)Z' Z + (a2 + a)Z' Z + 2Z' 1 Zs = 1 a2 a .a2Z + (1+ a)Z' aZ + (1+ a2 )Z' Z + 2Z' 3 1 1 1 aZ + (1+ a2 )Z' a2Z + (1+ a)Z' Z + 2Z' [ ] [Z s ] 1 a 1 = 1 a 2 3 1 1 a 2 Z − Z' a . a 2 ( Z − Z ' ) 1 a( Z − Z ' ) Z − Z' a( Z − Z ' ) a 2 (Z − Z' ) Z + 2 Z ' Z + 2 Z ' Z + 2 Z ' (Z − Z')(1+1+1) (Z − Z')(1+ a + a2) (Z + 2Z')(1+ a + a2) 1 Zs = (Z − Z')(1+ a + a2) (Z − Z')(1+1+1) (Z + 2Z')(1+ a2 + a ) 3 (Z − Z')(1+ a2 + a ) (Z − Z')(1+ a + a2) (Z + 2Z')(1+1+1) [ ] Après tout calcul fait, on trouve : Z − Z' 0 0 Zs = 0 Z − Z' 0 0 0 Z + 2Z' [ ] Le développement précédent montre que la matrice [Z s ] est diagonale. Ses éléments sont appelés ' impédance cyclique directe Zd = Z − Z , impédance inverse Z i = Z d et impédance homopolaire Z0 = Z + 2Z' . Dans le système de Fortescue, les équations d’une branche passive d’un réseau triphasé comme suit : Vd = Z d I d Vi = Z i I i V0 = Z0 I0 On admet que le résultat se conserve pour une branche active. Le générateur sera donc décrit par les équations suivantes: Pour le système direct, Ed = Vd + Zd Id 12 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques Pour le système inverse, 0 = Vi + Z i I i Et pour le système homopolaire, 0 = V0 + Z 0 I 0 3.3.4 Application des composantes symétriques à un réseau de constitution symétrique en régime déséquilibré On rappelle que l’image d’un réseau élémentaire triphasé fonctionnant à vide, comporte un générateur idéal engendrant un système de force électromotrice triphasé direct et ses impédances direct, inverse et homopolaire. Si un court circuit dissymétrique survient en un point de ce réseau, par utilisation de la théorie de Fortescue, on parvient facilement à déterminer l’expression du courant de court circuit. On suppose que le réseau est linéaire, équilibré et formé d’impédances toutes équilibrées, sauf à l’endroit où a lieu la dissymétrie. Pour déterminer le courant de court circuit, on décompose le réseau en deux régions : L’une, aussi petite que l’on veut, incluant l’endroit du court-circuit et l’autre comportant le reste du réseau. Le passage d’une région à l’autre s’effectue en utilisant les relations (3.14) et (3.17) qui comportent des équations valables au passage de la frontière, puisque ni les tensions ni les courants n’y subissent de discontinuité. Trois étapes sont à suivre pour évaluer les courants de court circuit : Première étape On établit les schémas monophasés équivalents du réseau pour les systèmes direct, inverse et homopolaire (figure 3.1), vus de F où on introduira ultérieurement le défaut : Z Fd Z Fi I Fd 13 F VF0 VFi VFd Système Direct IF0 F F E Fd ZF0 I Fi Système Inverse Système Homopolaire Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques Fig. 3.1 : Modélisation du générateur dans le système de Fortescue Pour le système direct, le réseau est équivaut à une source de tension en série avec une impédance : EFd est la tension apparaissant en F quand on n’y a encore rien branché, ZFd est l’impédance du réseau vue de F. Les générateurs sont supprimés et remplacés par leurs impédances internes. Pour les systèmes inverses et homopolaires vus de F, le réseau équivaut à des impédances Z Fi et Z F0 . Deuxième étape On écrit les relations établies par le défaut. Par exemple si en F il y a un court-circuit entre la phase 1 et le neutre, les deux autres phases restant isolées, les équations du défaut se traduisent par : VF1 = VFd + VFi + VF0 = 0 I F2 = a 2 I Fd + a I Fi + I F0 = 0 I F3 = aI Fd + a 2 I Fi + I F0 = 0 Troisième étape On détermine les tensions et les courants réels parcourant les diverses branches du réseau. 3.4 Exemple Soit un générateur G en étoile avec neutre sorti (figure 3.2) créant des forces électromotrices étoilées de valeur E. Les impédances du générateur pour les 3 systèmes sont ZGd , Z Gi et Z G0 . On suppose que ce générateur débite directement à la fois sur un récepteur statique R et un moteur M. Le récepteur R est caractérisé par des impédances Z Rd pour le système direct et inverse et par son impédance Z R0 pour les courants homopolaires. Le neutre du récepteur R est relié à celui du générateur G. Le moteur M à trois bornes est caractérisé par ses impédances ZMd et Z Mi . Le problème consiste à chercher les courants en cas de court-circuit entre la phase 1 et le neutre en un point du réseau (figure3.2). F i R2 i R3 i M2 i G2 G i M3 i G3 14 i i R1 NG M i R2 i R3 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques Fig. 3.2: Modèle du réseau à étudier Pour déterminer les expressions des courants de court circuit dans les diverses branches, on procède comme suit : 1ère étape : On établit les schémas monophasés équivalents à la phase 1(figure 3.3). Ces schémas sont les suivants: I Gd I ' Rd F Z Gd EFd Z Rd I 'Md Z Md F F Z Gi ZRd Z MiZ G 0 Z R0 E Système direct Système inverse Système homopolaire Fig. 3.3 : Schémas équivalents monophasés à la phase 1 Avant l’apparition du défaut, dans le système direct, la composante directe de la force électromotrice est responsable de la circulation du courant dans les diverses branches du circuit à étudier. I' Gd = Z Gd E Z Rd Z Md + Z Rd + Z Md ' I' Rd = I Gd Z Md Z Rd + Z Md ' I' Md = I Gd Z Rd Z Rd + Z Md ' E'Fd = I Gd ZRd ZMd Z Rd + ZMd 15 Mme Souad Chebbi Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques L’impédance vue du point de défaut est : ZGd ZRd Z Md Z Rd ZGd + ZGd Z Md + Z Rd ZMd Z Fd = Tenant compte de l’expression précédente, les expressions de I' Fd , I' Md , E ' Fd deviennent : E ( Z Rd + Z Md ) Z Fd Z Gd Z Rd Z Md I ' Gd = I' Rd = E Z Fd Z Gd Z Rd I ' Md = E Z Fd Z Gd Z Md E Z Fd Z Gd E Fd = Pour le système inverse, les forces électromotrices (Ei) sont nulles. Ainsi, avant apparition du défaut, il n’y a ni courant dans les éléments du circuit, ni tension à droite de F et l’impédance équivalente se ramène à : Z Fi = ZGi Z Ri Z Mi Z Rd Z Gi + Z Gi Z Mi + Z Rd Z Mi Pour le système homopolaire, le moteur à trois bornes n’intervient pas et l’impédance équivalente se réduit uniquement à : Z F0 = Z G0 Z R0 Z G0 + Z R0 2ème étape : On établit les relations établies par le défaut Si en F le conducteur 1 est relié au neutre, les deux autres restants isolés, les équations traduisant le défaut sont : VF1 = 0 ; I F2 = 0 ; I F3 = 0 Ce qui permet d’écrire : I F2 − I F3 = 0 C’est-à-dire : I Fd (a 2 − a) + I Fi (a − a 2 ) = 0 16 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques I Fi = I Fd Comme : I F2 + I F3 = 0 Alors : I Fd (a 2 + a + a + a 2 ) + 2 I F0 = 0 I F0 = I Fd . I Fd = I Fi = I F0 En outre, on sait que VF1 = 0 c’est à dire VFd + VFi + VF0 = 0 Donc : 0 = E Fd − ZFd I Fd − ZFi I Fd − ZF0 I Fd Ce qui donne : I Fd = I Fi = I F0 = Z Fd E Fd + Z Fi + Z F0 3ème étape : On détermine l’expression du courant de court circuit L’étape précédente permet de déduire le courant dans le conducteur en court-circuit, soit: I Fcc = 3. I FO = Z Fd 3 E Fd + Z Fi + Z F0 Pour répartir I Fd , I Fi , I F0 dans les trois appareils G, R et M, on reprend les 3 schémas monophasés équivalents en montrant que de F partent I Fd , I Fi , I F0 (figure 3.4). Le défaut se comporte comme un générateur de courants. Les sens des courants dans G, R et M correspondent à ceux de la figure (Fig. 3.4). F I "Gd " I Rd " I Md Z Gd Z Rd I Fd 17 Z Md F F I Gi I Ri I Mi F Z Gi Z Rd I Fi IG0 F I R0 Z Mi Z R0 ZG0 IF0 Mme Souad Chebbi Production - Transport et Distribution d’Energie Université Virtuelle de Tunis Défauts dans les réseaux électriques Fig. 3.4 : Représentation des systèmes direct, inverse et homopolaire en présence du défaut. Pour le système direct, ces courants se superposent à ceux dus à la source de tension: " I Gd = I Fd Z Fd Z ; I "Rd = − I Fd Z Fd ; I "Md = − I Fd Fd Z Gd Z Md Z Rd ' " ' " ' I Gd = I Gd + I Gd ; I Rd = I Rd + I "Rd ; I Md = I Md + I Md Pour les systèmes inverse et homopolaire, les composantes sont dues au seul défaut. Dans ces systèmes, il n’y a aucune source de tension : Les forces électromotrices inverse et homopolaire sont à valeurs nulles. Tenant compte de la relation établie à l’étape 2 : I Fi = I F0 = I Fd Et vu que : I Gi = I Fd I G0 = I Fd Z Fi Z Fi Z Fi ; I Ri = − I Fd ; I Mi = − I Fd Z Mi Z Rd Z Gi Z F0 Z F0 ; I R0 = − I Fd Z G0 Z R0 On détermine les courants réels dans les diverses branches émanant les relations suivantes : I G1 = I Gd + I Gi + I G0 2 I G2 = a I Gd + aI Gi + I G0 2 I G3 = aI Gd + a I Gi + I G0 18 Mme Souad Chebbi Université Virtuelle de Tunis Production - Transport et Distribution d’Energie Défauts dans les réseaux électriques I R1 = I Rd + I Ri + I R0 2 I R2 = a I Rd + aI Ri + I R0 2 I R3 = aI Rd + a I Ri + I R0 G0 On montre que les courants dans les fils neutre générateur G et récepteur R sont : I NG = 3 I G0 , I NR = 3 I R0 Et que: I FI = 3 I G0 − 3 I Ri I M1 = I Md + I Mi 2 I M2 = a I Md + aI Mi 2 I M3 = aI Md + a I Mi G0 Pratiquement pour le calcul des courants lors d’un défaut, on se limite à la 2ème étape. Si on a besoin de connaître les courants et les tensions en d’autres points du réseau il faut effectuer toutes les étapes de calcul. Il est à remarquer qu’en présence d’un défaut déséquilibré, le courant homopolaire est différent de zéro. 19 Mme Souad Chebbi