l`argIle dans la maIson, Du sol au plaFonD
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l`argIle dans la maIson, Du sol au plaFonD
L’argile dans la maison, du sol au plafond ! Fiche-conseil n°151 [mise à jour : décembre 2013] Dans l’histoire de l’humanité, la terre crue et le bois sont certainement les deux matériaux qui ont été les plus utilisés pour la construction des habitations. Se trouvant partout, ils permettaient de construire une maison sans engager de dépenses importantes. Le terre crue a ainsi été mise en œuvre de manière très diversifiée : colombage, torchis, pisé, adobe, enduits intérieurs, peintures, etc. Ces techniques traditionnelles sont encore très courantes dans certaines régions du monde. La terre peut aussi être cuite pour fabriquer des briques ou des tuiles. Aujourd’hui, l’argile réapparaît de plus en plus dans les constructions car ses qualités constructives et environnementales ne font aucun doute. Sans compter que l’argile n’a aucun impact négatif sur la santé. Il y a terre et terre ! Une terre n’est pas l’autre. Leur composition et leur couleur sont très variables. Ce que l’on appelle « argile » aujourd’hui dans le domaine de la construction est en réalité un mélange d’argiles (terre à grain très fin) et de sables (granulométrie plus grossière). L’argile jouant le rôle de liant et le sable celui d’agrégat. Bien proportionnés et bien mis en œuvre, ces deux composants peuvent donner des résultats de grande qualité et sont très résistants. A partir de ce principe de base, les mises en œuvre possibles sont très nombreuses. Les propriétés de l’argile L’argile est un bon régulateur de l’humidité ambiante. Par ses qualités d’absorption et de diffusion de l’humidité de l’air, l’argile utilisée pour les murs permet de stabiliser l’humidité relative de l’air. L’air s’en retrouve plus sain et plus agréable. L’argile est respirante. Au contraire du plâtre ou du ciment, l’argile est perméable à la vapeur d’eau. Les pores ouverts permettent donc de maintenir des murs plus secs et d’éviter des ponts thermiques dus à la présence d’humidité dans les murs. L’argile dispose d’une masse volumique importante. Autrement dit, l’argile est lourde. Les matériaux lourds ont la capacité d’emmagasiner de la chaleur et de la restituer lorsqu’il fait plus froid. C’est le principe de l’inertie thermique, particulièrement intéressant pour les murs intérieurs de la maison. L’argile est relativement facile à mettre en œuvre. Utilisée en enduit, sa mise en œuvre est accessible aux bons bricoleurs. D’autant plus qu’en la remouillant, on a tout son temps pour améliorer son travail ou effectuer des réparations. Les matériaux en terre se prêtent donc admirablement bien à la rénovation et la restauration de bâtiments anciens. L’argile est sans impact négatif sur la santé et l’environnement. Elle ne requiert ni cuisson, ni produit chimique. A titre de comparaison, pour sa fabrication, l’argile nécessite 30kWh/m³, le du conseil à l’action béton 500kWh/m³ et l’aluminium 195.000kWh/m³. Par ailleurs, l’argile ne provoque pas d’allergies. Enfin, l’argile a des qualités phoniques intéressantes. Sa présence dans une pièce atténue et absorbe une partie du bruit tout en donnant une sensation de chaleur. Les utilisations possibles de l’argile dans la rénovation ou la construction Pour le gros oeuvre ēē Le montage en briques de terre crue compressée ou adobes. C’est une méthode ancienne qui consiste à préparer des blocs de terre séchés au soleil et de les maçonner avec un mortier d’argile ou de chaux. Aujourd’hui, le moulage est mécanique et la terre est compressée pour augmenter la résistance des briques. ēē Le coffrage en place ou pisé. On coule et on tasse une masse d’argile dans un coffrage qui remonte le long du mur au fur et à mesure du séchage des couches successives. Le mur final peut être épais, massif et sans joints. Une variante consiste à ajouter de la paille hachée dans le mélange. ēē L’application d’une épaisse couche de terre humide sur un lattis de bois ou torchis. Une vannerie tressée ou un lattis non jointif est fixé à une ossature bois porteuse. Ce support reçoit une couche épaisse d’argile mélangée à de la paille hachée. Sous certaines conditions, cette application peut se faire tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. ēē On appelle parfois aussi « torchis » une pâte d’argile, d’eau et de pailles hachées coffrée et tassée entre deux planches qui suivent la progression du mur. Les enduits (plafonnage) Les enduits à l’argile se préparent par mélange d’argile, de sable et d’eau. Ces enduits se travaillent en plusieurs couches. ēē Les enduits d’argile s’appliquent sur tout type de support : briques, blocs, plâtre, botte de paille, panneaux divers, etc. Il existe des couches d’accrochage pour les supports lisses. ēē Les couches peuvent contenir de la paille hachée de taille variable pour augmenter la cohésion de la couche et réduire les risques de fissures lors d’application de couches épaisses. Pas de panique, ces fissures se réparent aisément. ēē Les fines couches de finition peuvent contenir des pigments ou de la paille hachée menu. ēē On peut réaliser des murs chauffants performants en noyant des conduites d’eau chaudes dans l’enduit de terre crue. Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be L’isolation ēē Les billes d’argile expansée sont produites par cuisson. Elles peuvent s’utiliser en vrac ou pour constituer des bétons allégés. Ce n’est pas l’isolant le plus performant mais ces billes sont insensibles à l’eau (utilisation en caves humides, toitures-terrasses, etc.). ēē Les briques en argiles légères et très légères permettent d’améliorer l’isolation et l’inertie thermique d’un bâtiment. Elles sont utilisées par empilement pour remplir des parois intérieures. Attention, elles ne sont pas portantes. ēē Des panneaux d’argiles existent aujourd’hui afin d’améliorer l’isolation intérieure des maisons. Ils sont vissés sur un lattis fixé aux murs ou aux plafonds et recouverts d’un enduit de finition. Voir fiche-conseil n°79 « Les matériaux d’isolation : les connaître pour bien les choisir ». Voir aussi le dossier de l’Art d’éco…consommer n°96 « La construction en terre crue : entre tradition et innovation ! ». Les finitions : peintures Enfin, il existe des peintures à base d’argile. L’argile joue ici aussi le rôle de liant. Elles s’appliquent sur des supports variés nécessitant parfois une couche d’accrochage à base d’argile elle aussi. Les couleurs disponibles sont diverses. Elles sont d’application aisée et n’ont aucun impact négatif sur la santé. Voir fiche-conseil n°67 « Et pourquoi pas les peintures naturelles ? » In fine, nous constatons que l’argile permet des applications et des finitions bien plus variées que les souvenirs que nous ont laissés de vieilles maisons à colombages. En plus d’être saine et écologique, l’argile permet des applications résolument modernes, compatibles avec le développement durable. En savoir plus ēē ēē ēē ēē www.claytec.be www.tierrafino.be « Traité de construction en terre », CRATerre, éditions Parenthèses. « Construire en terre crue – Construction – Rénovation – Finition », Röhlen et Ziegert, Le Moniteur, 2013. ēē « L’habitat écologique : quels matériaux choisir ? », Friedrich Kur, éditions Terre Vivante. Pour toutes questions sur l’argile, les possibilités de formation et les acteurs de la filière, contactez notre service-conseil : 081 730 730 ou [email protected] du conseil à l’action Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] www.ecoconso.be