Syrpa Normand Dév. Durable au C. A. Normandie Seine 20 10 2010
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Syrpa Normand Dév. Durable au C. A. Normandie Seine 20 10 2010
Syrpa Normand Compte rendu de la rencontre du 20 octobre 2010 Le développement durable au Crédit Agricole Normandie Seine « Nous avons appris le développement durable en le mettant en pratique ». Guillaume Lefebvre, Directeur Général Adjoint du Crédit Agricole Normandie Seine se veut franc, ouvert et enthousiaste ! Il s’exprimait ainsi lors d’une conférence le 20 octobre 2010, organisée par le Syrpa Normand qui regroupe les responsables de communication en agriculture en Normandie. « Il y a trois ans, je n’y connaissais rien » avoue celui qui est aujourd’hui Viceprésident du réseau Grandde, une association au service des entreprises et des collectivités de Haute Normandie. Créée en 2006, Grandde rassemble déjà une centaine d’adhérents et vise le partage de bonnes pratiques du développement durable, s’appuyant sur l’échange entre toutes les structures concernées. Les membres de Grandde assistaient également à la conférence. Guillaume Lefebvre insiste « Nous vous invitons tous à venir nous piller ». Venant d’un Directeur de banque, le propos fait plaisir à entendre... En précisant toutefois, « Venez piller nos bonnes idées dans le développement durable, faisons ensemble une sorte de réseau social du développement durable ! ». Il poursuit « Le développement durable, implique de considérer les composantes sociales, économiques et environnementales d’un projet. Mais avant toute chose, la question préalable de la compatibilité du développement durable s’est posée à nous, établissement bancaire, comme pour tous secteurs d’activités ». La réponse n’est pas innocente car s’il y a incompatibilité, les conséquences peuvent être dramatiques. Guillaume Lefebvre cite l’exemple d’industries lourdes qui ont dû fermer des sites à cause de l’incompatibilité entre le social, l’économie et l’environnement. Pour Guillaume Lefebvre la question à se poser est « comment faire pour concilier les objectifs du développement durable ? Comment réconcilier l’économie et l’environnement ? » « Nous avons partagé la conviction qu’il ne faut pas opposer le développement durable et l’économie mais concilier les deux. Dans la fameuse maxime de Pierre Mendès France : « Gouverner, c’est choisir », mais choisir est trop souvent traduit par renoncer ou opposer. Au Crédit Agricole Normandie Seine, nous traduisons choisir par équilibrer et concilier ». « A y regarder de plus près, il nous est apparu évident que le développement durable est totalement en phase avec l’activité d’une banque mutualiste comme le Crédit Agricole Normandie Seine. Une banque, en effet, doit attirer la confiance de ses clients déposants et donner confiance à ceux qui souhaitent emprunter. De plus, nous nous appuyons sur un réseau d’élus répartis sur le territoire. La logique de conciliation et de développement des équilibres est notre métier et l’objet social de cette personne morale qu’est la banque. Une banque doit en effet créer de la valeur pour continuer à irriguer son environnement économique en liquidités sous forme de crédits. Mais elle ne se limite pas à cela et double son statut de personne morale d’une personnalité morale. Pour une banque mutualiste, c’est le partage de valeur créée entre les parties prenantes (les clients, les salariés, les sociétaires et les fonds propres de la banque pour garantir sa pérennité). De ce fait, il nous a semblé que le développement durable qui cherche à réconcilier création et partage de valeur est bien en accord avec notre activité. De fait, notre signature: engagé, solidaire, responsable, exprime ces notions. » Comment mener et gérer un projet de développement durable Le Crédit Agricole Normandie Seine s’est ensuite questionné pour savoir s’il fallait aborder le développement durable par les trois composantes en même temps, ou composante par composante. Guillaume Lefebvre précise « Nous avons choisi d’entrer dans le développement durable par sa composante principale : le bilan carbone et son axe environnemental, pour ensuite déboucher sur la composante économique, sans oublier le travail des salariés. Notre axe a été de « créer de la valeur durable sur un socle de valeurs partagées durablement » (G. Delatour) ». « Nous avons confié le bilan carbone à un cabinet indépendant pour assurer une totale opposabilité aux résultats ». Le bilan carbone permet de mesurer une situation de départ (comme on dresse un bilan comptable d’ouverture) et ensuite de placer des indicateurs pour mesurer les évolutions à travers la consommation de papier, d’énergie et des coûts ... A noter que tous les coûts ont été convertis en euros pour une meilleure compréhension par tous les salariés, au lieu de parler de KWh, de m3 d’eau, de kilo de papier etc. Un plan de gestion rigoureux a été mis en place par un comité de pilotage qui se réunit tous les mois et réalise des retours au Conseil d’Administration et aux partenaires sociaux. Le bilan carbone du Crédit Agricole Normandie Seine, qui emploie 1 800 salariés et compte environ 550 000 clients, est apparu à un niveau équivalent à celui de la Ville du Vaudreuil qui compte plus de 3 000 habitants. Cela s’explique notamment par les très nombreux déplacements des employés pour se rendre en clientèle ou sur leur lieu de travail. Les actions menées par le Crédit Agricole Normandie Seine En 2006, quand le Crédit Agricole Normandie Seine s’est interrogé sur l’état vieillissant des bâtiments de Bois Guillaume et d’Evreux, qui accueillent ses deux sièges administratifs, plusieurs options se sont présentées. Le Crédit Agricole Normandie Seine a fait le choix de les rénover l’un et l’autre, alors qu’une hypothèse eut pu être de bâtir à neuf. Une décision dictée par respect pour les salariés et le maintien de pôles d’emploi locaux, pour l’environnement et avec le souci de la maîtrise des coûts. Ce fut l’occasion pour le Crédit Agricole Normandie Seine de mettre en pratique les principes du développement durable dans des décisions concrètes. Ainsi, lors la rénovation d’un site, il s’est posé la question de choisir le moins disant pour faire des économies ou bien essayer de concilier le mieux disant environnemental et le moins disant. Sa conviction fut que les deux n’étaient pas incompatibles, bien au contraire. Le fait est qu’au final d’un processus d’appel d’offres, les moins disants furent aussi les mieux disants. Démarrée en fin septembre 2007, la rénovation par tranches s’achève en 2010. Guillaume Lefebvre signale que les normes HQE ont été retenues alors qu’elles ne s’imposaient pas dans le cas de la rénovation. Les salariés bénéficient désormais d’un environnement plus agréable, bien isolé, plus sain et fonctionnel. L’économie d’énergie approche les 250 000 euros sur une facture énergétique s’élevant auparavant à 1,725 million d’euros. Les employés peuvent se concentrer sur leur mission, sans craindre une délocalisation sachant que le Crédit Agricole Normandie Seine est propriétaire de ses locaux. La même démarche de rénovation est conduite avec les agences locales. Pour obtenir rapidement des résultats d’amélioration du bilan carbone, le Crédit Agricole Normandie Seine a choisi de concentrer ses efforts sur les déplacements professionnels et la consommation d’énergie en interne. La visioconférence est l’une des solutions largement utilisées pour éviter les déplacements. Désormais, un comité de direction sur quatre et tous les autres comités de fonctionnement de l’entreprise sont réalisés en visioconférence. Celle ci évite les temps de transport et la dépense de carburant, est économique et plus confortable. Depuis, le Crédit Agricole Normandie Seine prévoit d’étendre les visioconférences à certaines relations avec des clients. Par contre, les efforts envisagés sur les trajets domicile travail, n’ont pas suscité l’adhésion des salariés. Il est vrai qu’il s’agit de la sphère privée où la banque n’a pas vocation à intervenir. La consommation de papier au Crédit Agricole Normandie Seine (en moyenne 110 kg/salarié/an) se révèle importante, comparée à une entreprise de service qui utilise en moyenne 76 kg de papier employé/an. Au-delà de la consommation de papier, cela traduit des processus administratifs sans doute assez lourds et qui méritent d’être optimisés. La banque étudie comment améliorer cette situation en rendant ses process plus efficients. Et Guillaume Lefebvre de rappeler « Notre finalité est de créer de la valeur pour la partager selon un équilibre qui permet de perpétuer le système dans la durée ». Nombre de dirigeants d’entreprises sont polarisés sur les résultats plus que sur les moyens. Une vision stratégique de développement durable réconcilie les moyens et les résultats en visant une optimisation des moyens à déployer - les hommes et les moyens matériels - pour servir l’objet social, c'est-à-dire satisfaire les clients en se rendant utile. Le client fait en effet son acte d’achat en fonction des services offerts et de leur utilité. La vision stratégique ne se réduit pas, de ce fait, uniquement à une stratégie de conquête de nouveaux clients (devenir premier, conquérir de nouveaux marchés), mais a pour socle une réelle volonté de service et de satisfaction des clients. Le développement durable appliqué à la sphère économique s’appuie sur le déploiement de moyens adaptés pour atteindre un résultat, qui n’est que la traduction financière du travail des hommes et des femmes et de la confiance des clients au travers de leur acte d’achat. La communication sur le développement durable : Une diffusion au quotidien Le Crédit Agricole Normandie Seine a souhaité créer sa charte du développement durable. Elle retrace les évolutions en kg de papier, en Km parcourus ... Elle montre la tendance de diminution ou d’augmentation de ces critères. « L‘an passé, nous avons parcouru plus de kilomètres car nous avons mené beaucoup d’actions de formation pour nos salariés et cela a entraîné plus de déplacements » constate Guillaume Lefebvre. La communication est déployée auprès des parties prenantes de l’entreprise : les salariés, son Conseil d’Administration, les représentants des salariés, ses clients emprunteurs ou déposant mais aussi les institutionnels, les organes de régulation, etc. Nous communiquons sur des actes concrets auprès des clients qui nous interrogent. Le plan de communication développement durable du Crédit agricole Normandie Seine, utilise en externe un nouveau visuel institutionnel montrant ses valeurs à travers l’implantation du Crédit agricole Normandie Seine au sein de la Normandie. Il est révélé par voie d’affichage et de publicité presse. En communication interne, un intranet dédié est mis en place. Une communication spécifique s’adresse également aux caisses locales. Au niveau événementiel, notons la création depuis juin 2008, des DD DAYS. Lors de ceux-ci, le Crédit Agricole Normandie Seine a eu l’idée de proposer des bornes de récupération des piles usagées dans ses agences ouvertes le samedi matin, afin d’offrir au client, un service de développement durable. Cette action qui n’était pas faite pour vendre, fut finalement très intéressante car elle a créé du passage dans les agences. En trois jours de DD Days, 10 000 piles ont été récupérées. Depuis, les clients demandent que ce type d’action soit renouvelé et des bornes sont installées, notamment dans les 2 sites administratifs. Une belle initiative qui mérite d’être citée en exemple Guillaume Lefebvre tient à signaler une action lancée par le Crédit Agricole Normandie Seine qui lui semble exemplaire en matière de développement durable, car elle réconcilie les sphères économiques, sociales et environnementales. Il s’agit de la mise en place de l’e-relevé en 2010. Ce document envoyé par internet permet au client qui l’accepte, de recevoir sous format pdf au lieu du format papier traditionnel, son relevé de compte mensuel. Pour la banque, ce sont les frais d’envoi et de timbre économisés. Pour l’environnement, cela évite le gaspillage de papier. Le calcul de l’économie sur le prix du timbre laisse entrevoir un potentiel d’économie significatif en centaines de milliers d’euros pour un établissement de plus de 500.000 clients. Pour stimuler cette offre auprès de ses clients, le Crédit Agricole Normandie Seine a souhaité partager la valeur de cette économie en menant une action solidaire auprès de l’association Handisup, une association qui soutient les jeunes handicapés dans leurs études. Le Crédit Agricole Normandie Seine remet 1 euro/an à Handisup sur les 6 euros/an économisé par client. Il a ainsi remis au mois de juillet dernier une dotation de 17 000 euros à Handisup. Le développement durable, un concept à développer… durablement ! L’expérience pragmatique du Crédit Normandie Seine, relatée ci-dessus, avec quelques exemples est intéressante à plus d’un titre. Elle montre que le développement durable peut être intégré avec intelligence dans l’entreprise pour le bénéfice mutuel des salariés, de l’environnement et des résultats économiques. C’est aussi une source de fierté pour les dirigeants qui doivent prendre des décisions et surmonter des enjeux. Ils peuvent ainsi mettre en œuvre des solutions originales qui distinguent leur entreprise. Une vision trop manichéenne ou absolutiste du développement durable n’est pas nécessaire. Elle serait même néfaste. Le développement durable mérite d’être mieux considéré dans tous les secteurs d’activité. Il est porteur de solutions d’avenir. Des pionniers, comme le Crédit Agricole Normandie Seine nous montrent comment avancer dans cette voie, en obtenant des résultats. Texte rédigé par le Syrpa Normand Crédit Agricole Normandie Seine – www.ca;normandie-seine.fr Grandde –www.grandde.fr Syrpa Normand – www.com-agri.fr 20/10/2010