INSERTS À ULTRASONS
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INSERTS À ULTRASONS
FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 461 formation continueendodontie Inserts à ultrasons en endodontie conventionnelle Bertrand Khayat, Jean-Charles Michonneau Rubrique CPEA animée par Pierre Machtou et Dominique Martin ÉVALUATION FORMATION CONTINUE 1 Le nouvel alliage en Titane Niobium à l’avantage d’améliorer la trasmission ultrasonore et d’augmenter la résistance des ■ Vrai ■ Faux inserts ultrasons. 2 L’utilisation d’une vibration ultrasonore puissante appliquée sur un tenon radiculaire ne facilite en aucune facon sa dépose. ■ Vrai ■ Faux 3 Une diff é rence de teinte et de texture au niveau de la dentine ■ Vrai ■ Faux permet de guider la re c h e rche canalaire. 4 L’élimination des derniers surplombs dentinaires de la cavité d’accès s’effectue de facon précise à l’aide de l’insert ET18 D en particulier dans les secteurs molaires. ■ Vrai ■ Faux 5 Le retrait d’un instrument fracturé s’effectue sous contrôle ■ Vrai ■ Faux visuel à l’aide de l’insert ETBD. Les réponses à ces questions sont disponibles sur le site internet de l’ID : www.information-dentaire.com Les ultrasons sont utilisés en endodontie depuis les années 1960 (1, 2), mais il faut attendre les années quatre-vingt-dix et l'avènement du microscope opératoire (3) pour voir apparaître de véritables instruments ultrasonores dédiés à l'endodontie. Ces inserts sont devenus des outils indispensables pour effectuer les traitements endodontiques dans les meilleures conditions. De l'ouverture de chambre jusqu'à l'intérieur des canaux, ils s'avèrent très utiles lors de complexités telles que les calcifications, obstacles (ciment de scellement, résine Bakélite, tenon carbone) et retrait d'instruments fracturés. Cet article répond-t-il à vos attentes en matière de formation continue ? : votre opinion à [email protected] L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 461 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 462 formation continueendodontie L ' é n e rgie ultrasonore utilisée en endodontie est produite par un générateur piézoélectrique ou magnétostrictif. La technologie piézoélectrique produit des ultrasons grâce à la vibration d'un cristal de quartz parc o u ru par un courant électrique et la technologie magnétostrictive utilise un matériau ferromagnétique qui, soumis à un champ électromagnétique, produit une vibration ultrasonore. Un générateur piézoélectrique fournira une vibration d'une plus grande intensité, plus adaptée à l'usage endodontique. Les premiers inserts furent fabriqués en acier, par G. Carr puis des inserts en titane plus fins et plus résistants sont apparus. Plus récemment une nouvelle gamme d'inserts ultrasons en titane niobium a été développée par Satelec pour le traitement orthograde. Utilisation clinique Dépose des tenons 1. Vue en microscopie 2. Vue en microscopie électronique des phases alpha et bêta du Ta6V. électronique des phases alpha et bêta du titane niobium Ti N b. Le Titane Niobium Composition Le titane niobium a été développé afin de re m p l acer le Ta6V, alliage de titane notamment utilisé en implantologie, pour améliorer les propriétés mécaniques des inserts. Le Ta6V comporte du titane de grade 4, de l'aluminium (6 %) et du vanadium (4 %). Le titane niobium comporte également du titane de grade 4, 6 % d'aluminium et 7 % de niobium qui remplace le vanadium. L'introduction de ce nouvel élément a permis d'optimiser la qualité de la transmission ultrasonore ainsi que la résistance mécanique des inserts. Microstructure L'alliage de titane niobium se présente sous forme cristalline composée de deux phases : alpha et bêta. On tro u v e 50 % de phase alpha et 50 % de phase bêta dans le titane niobium alors qu'il n'existe que 40 % de phase bêta dans le TA 6 V. L'augmentation de la phase bêta permet une plus grande stabilité et un meilleur comportement de l'alliage lorsque celui-ci est soumis à une vibration ultrasonore. L'accroissement de la phase bêta est visible en blanc sur les vues en microscopie électronique à balayage des deux alliages (fig. 1 et 2). La propagation ultrasonore se fera de façon homogène avec un minimum d'atténuation. P ropriétés Mécaniques La résistance à la ru p t u re du titane niobium est légèrement supérieure à celle du Ta6V ce qui a perm i s de réaliser des inserts longs et fins. Un insert ultrasonore doit pouvoir transmettre une vibration ultrasonore suffisamment puissante sans se fracturer. La résistance de ces inserts permet de les utiliser dans des zones apicales de façon sûre et efficace. La bonne plasticité de l'alliage permet dans certains cas particuliers de précourber cet insert. 462 La dépose des tenons est une étape délicate du retraitement (4). Il s'agit d'éliminer le tenon de la racine tout en préservant au maximum l'intégrité de la dent. La fraise Rotopro de chez Ellman peut, par contact contre le métal, entraîner une vibration qui permet la libération du tenon. Montée sur turbine, elle génère une friction dans le sens antihoraire autour du tenon, parallèlement à son grand axe. La vibration ainsi créée est proche d'une vibration ultrasonore, la fraise étant ralentie par les frottements contre le tenon. L'insert ultrasonore de descellement (ETBD, fig. 3) permet de g é n é rer une onde ultrasonore puissante idéalement placée sur la tête du tenon (f i g . 4) qui lui est transmise dans son grand axe. Elle permet de fragmenter le ciment de scellement plus eff i c a c ement et ainsi d'éliminer le tenon (fig. 5 et 6). Il est primordial de travailler sous irrigation maximale (5) pour limiter l'échauffement du tenon, de la dent, et des tissus parodontaux. Les deux techniques peuvent être utilisées conjointement. 3. I n s e rtETPR dont la puissante v i b ration ultra s o n o re permet le desce l lement des tenons. 4. L'insert ETPR est pla cé sur la tête du tenon afin de générer le m aximum de vibration pour e n t raîner son descellement. 3 4 5. I m p o rtant tenon sur une prémolaire inférieure présentant une lésion périapica le . 6. Radiographie lime en place après dépose du tenon grâce à l ' i n s e rtETBD sans délabrement de la dent. L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 463 inserts à ultrasons 7. L ' i n s e rtET18 D permet avec précision d'éliminer les derniers surplombs permettant l'accès aux canaux. Cavité d'accès Lors du traitement endodontique, un soin particulier doit être apporté à l'ouverture de la chambre. Une cavité d'accès idéalement réalisée (6) facilite la localisation et l'accès canalaire. Dès que l'effraction d'une corne pulpaire est faite, la fraise Zekria Endo peut être utilisée. Elle élimine efficacement tout le plafond pulpaire. L ' i n s e rt à ultrason diamanté (ET18 D, fig. 7) accomplit le même travail avec une plus grande précision. Les surplombs dentinaires sont éliminés facilement (fig. 8 à 11). L'insert ET18 D assure, lors d'ouvert u re buccale limitée dans les secteurs molaires, une bien meilleure visibilité, l'absence de tête de turbine permettant un meilleur positionnement. L ' a l t e rnance du spray est recommandée, sans eau pour la visibilité et avec irrigation pour améliorer l'état de surface et refroidir l'insert. 7 8. Élimination des surplombs dentinaires de l'orifi ce du canal MV avec l'insert ET18 D. 9. Effraction de la chambre pulpaire 10. Élimination du pla fond pulpaire 11. Cavité d'accès terminée et mise sur une mola i re supérieure. et des surplombs dentinaires à l'aide de la fraise Zekria Endo. en évidence du second canal mésiovestibulaire grâce à l'insert ET18 D. L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 463 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 464 formation continueendodontie Recherche canalaire La cause majeure d'échec en endodontie est la difficulté de mettre en évidence l'ensemble du système canalaire. La localisation canalaire pose souvent des problèmes aussi bien lors du traitement de première intention que lors de reprise de traitement. La calcification pulpaire est le résultat d'une apposition de dentine secondaire liée à diff é rents facteurs (lésions carieuse, charge occlusale, âge du patient). Cliniquement, une différence de teinte, de texture au niveau de la dentine permet de guider la recherche canalaire. On utilise habituellement des fraises LN afin de suivre, sous microscope, les colorations dentinaires. Il arrive toutefois que la tête du contre-angle gêne notre champ visuel. Les inserts ultrasons, grâce à leur coudure, permettent de garder un contrôle constant sur la zone de travail. L'ETBD (fig. 12) est un insert long terminé par une petite fraise boule diamantée exclusivement dédié à cet usage (fig. 13). Il permet un travail plus précis que l'ET18D afin de localiser les entrées canalaires (fig. 14 à 18) . 14 15 12 12. Utilisation de l ' i n s e rtETBD à fa i b le puissance pour localiser les orifi ces ca n a la i res. 13. Recherche ca n a la i re profonde sur une pulpe rétra c tée à l'aide de l'insert ETBD. 13 16 14. Incisives centra les supérieures fortement ca l c i fiées. 15. U t i l i sation de l'insert ETBD pour la recherche canalaire. 16. Élimination des surplombs dentinaires avec l'insert ET18 D. 17. Vue sous microscope du canal localisé . 18. Radiographie lime en place des deux incisives. 17 18 464 L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 465 Obstacles canalaires Lors du retraitement endodontique, on peut se trouver confronter à toutes sortes d'obstacles canalaires. Tenons en fibre de carbone, résidu de ciment de scellement, résine Bakélite sont autant de situations où les instruments endodontiques conventionnels ne sont d'aucune utilité. Il va falloir utiliser un insert à ultrason à très haute é n e rgie capable de détru i re ces obstacles. Il faudra le faire sous un contrôle visuel rigoureux (loupes, microscope). L'ET20 est un insert lisse et conique de 20 mm de long qui peut s'utiliser sans irrigation pour un meilleur contrôle visuel ou avec spray afin de mieux éliminer les débris (fig. 1 9 ). L'utilisation de cet insert est limitée à la chambre pulpaire et au tiers coronaire du canal. C'est un instrument d'une très grande efficacité et d'une très grande résistance qui pourra s'adapter à de très nombreux usages. Cet insert a la capacité de désintégrer littéralement les obstacles canalaires (fig. 20). 19. L ' i n s e rtET20 permet l'élimination des premiers obstacles canalaires. 20. A p rès la dépose d'un tenon, 19 le ciment de scellement résiduel e st éliminé à l'aide de l'insert ET20. Instruments fracturés La fracture d'un instrument endodontique peut s u rvenir pendant la préparation canalaire quand l'instrument se bloque accidentellement dans le canal. Ceci surviendra d'autant plus souvent que l'anatomie est complexe. Le fragment d'instrument est un problème seulement s'il empêche la mise en forme de la totalité du système canalaire ainsi que son obturation. Si le fragment d'instrument peut être contourné et le traitement conduit de manière conventionnelle, le pronostic est favorable (7). Quand le fragment d'instrument empêche de mener à bien le traitement canalaire, il est nécessaire de l'éliminer (8, 9, 10). Cela va être possible grâce à l'utilisation d'insert ultrasons très spécifique. Si l'insert ET 20 peut ê t re utilisé dans la partie coron a i re du canal (fig. 21), l'ET25 (fig. 22) un insert long, très fin et résistant va permettre de travailler dans les zones médianes et apicales du canal si l'anatomie le permet. L'insert s'utilise sans irr igation à puissance modérée. Il faut, dans un premier temps, l i b é rer la partie haute du canal afin de mettre en évidence le fragment, puis à l'aide de l'ET25, créer une petite gorge tout 22. Élimination d'un fragment d'instrument bloqué dans la partie haute du canal à l'aide de l'insert ET 20. L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 21. L ' i n s e rtET25, long et fin, e st principalement utilisé pour l'élimination des instruments fracturés. 23. Élimination d'un petit fragment d ' i n strument fracturé profondément dans le canal à l'aide de l'insert ET 25. 465 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:48 Page 466 formation continueendodontie 25 24. Instrument fracturé 27. Radiographie objectivant l'élimination dans la racine mésiale d'une molaire inférieure. de l'instrument fracturé. 28. Obturation finale avec respect de l'anatomie 25. Vue sous microscope de l'instrument fracturé et utilisation de l'ET25 pour le désenga g e r. canalaire. 26 26. Transmission à l'instrument d'une vibration ultrasonore à l'aide de l'ET25 . autour de l'instrument afin d'en dégager l'extrémité (fig. 23). Ce travail s'effectue sans spray, à très fort grossissement sous m i c roscope afin d'avoir la meilleure visibilité possible. Une fois l'instrument dégagé, l'insert entre plus franchement en contact avec le fragment afin de lui transmettre la vibration ultrasonore. Ceci permet généralement l'élimination du fragment d'instrument (8, 9, 10) (fig. 24 à 28). L'ET25 peut, dans quelques rares cas, être précourbé si l'anatomie canalaire le re q u i e rt. Cette utilisation est délicate et réservée à des cas exceptionnels. L'instrument ne doit pas être précoudé plusieurs fois. BIBLIOGRAPHIE 1. Richman MJ. The use of ultrasonics in root canal therapy and root resection. J dent Med 1957 : 12 : 12-18. 2. Martin H, Cunningham WT. Endosonics - the ultrasonicsynergistic system of endodontics . endod Dent Traumatol 1985 : 1 : 201-206. 3. Kim S. The microscope and endodontics, Dent Clin N Am 48 : 11-18, 2004. 4. Smith BJ. Removal of fractured posts using ultrasonic vibration: an in vivo study. J Endod. 2001 Oct;27(10) :632-4. 5. Budd JC, Gekelman D, White JM. Temperature rise of the post and on the root surface during ultrasonic post removal. Int Endod J. 2005 Oct ; 38 (10) : 705-11. Conclusion 6. Levin HJ. Access cavities. Dent Clin North Am. 1967 Nov : 701-10. Ces nouveaux inserts à ultrasons permettent par leur dessin et leur stru c t u re une re m a rquable efficacité. Le nouvel alliage titane niobium pro c u re une très grande résistance et une excellente transmission de la vibration ultrasonore. Correctement utilisé, ces instruments seront une aide précieuse dans des phases déterminantes du traitement endodontique. ■ 7. Crump MC, Natkin E. Relationship of broken root canal instruments to endodontic case prognosis : a clinical investigation. J Am Dent Assoc 1970 ; 80 :1341-7. 8. Ruddle CJ, Nonsurgical retreatment. J Endod. 2004 Dec ; 30 (12) : 82745. 9. Carr GB. Ch 24 : Retreatment. In : Cohen S, Burn RC. Pathways to the pulp, 7th ed. St Louis: Mosby 1998 : 791-834. 10. Ward JR, Parashos P, Messer HH. Evaluation of an ultrasonic technique to remove fractured rotary nickel-titanium. Adresse des auteurs Bertrand Khayat, Président du C.P.E.A. Jean-Charles Michonneau, endodontie exclusive 1 Avenue Paul Doumer 75116 Paris [email protected] 466 L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 FP CPEA Khayat Ter de ter 18/09/08 16:49 Page 467 inserts à ultrasons Revue de littérature par Dominique Martin et Sandrine Dahan Sathorn C, Parashos P, Messer H. Antibacterial efficacy of calcium hydroxide intracanal dressing: a systematic review and meta-analysis. Int Endod J. 2007 Jan; 40 (1): 2-10. L’ e fficacité de l’hydroxyde de calcium sur l’élimination des bactéries est depuis longtemps discutée. De n o m b reuses études ont cherché à l’évaluer, celle-ci est une meta-analyse Une re c h e rche exhaustive des études comparant, sur dents infectées, les prélèvements bactériens avant i n s t rumentation, après i n s t rumentation et après temporisation à l’hydroxyde de calcium a été réalisée. Seules huit études ont été retenues, elles ont été réalisées entre 1991 et 2005. Les échantillons vont de 18 à 60 cas et constituent un total de 227 cas. Six des huit études montrent une réduction significative de culture bactérienne positive après pose de l’hydro x y d e de calcium. Les données une fois combinées, en revanche, ne montrent pas de diff é rence significative de culture bactérienne positive entre les prélèvements avant et après médication temporaire. Cette technique d’évaluation de l’eff i c a c i t é de l’hydroxyde de calcium est discutée. En effet, lors du prélèvement bactérien après médication, il est possible que des résidus d ’ h y d roxyde de calcium soient prélevés et inhibent la culture des bactéries in vitro. D’autre part, l’obtention de culture négative ne signifie pas absence de bactéries, celles-ci étant principalement logées dans les canalicules dentinaires, elles peuvent ne pas être prélevées, et certaines bactéries prélevées peuvent ne pas s u p p o rter les conditions de culture in vitro. Ainsi, cette technique provoque de nombreux faux négatifs. Les résultats de cette étude montrent une efficacité limitée de l’hydroxyde de calcium sur l’élimination des bactéries, lorsqu’elle est évaluée par une technique de culture bactérienne. Cohen S, Berman LH, Blanco L, Bakland L, Kim JS. A demographic analysis of vertical root fractures. J Endod. 2006 Dec ; 32 (12): 1160-3. Les fractures radiculaire s v e rticales sont souvent diff iciles à diagnostiquer et leurs origines sont mal connues. Cette étude vise à évaluer c e rtains facteurs corrélés à la présence de fracture. La détermination de fracture résultant parfois plus d’une prédiction que d’un véritable diagnostic, la connaissance des facteurs associés est essentielle. Les données analysées dans cette étude proviennent de questionnaires adressés à trois endodontistes et concernent les signes cliniques rencontrés chez des patients présentant des dents fracturées. L’étude porte sur 227 dents devant ê t re extraites pour cause de f r a c t u re radiculaire vert i c a l e . L’analyse statistique montre une atteinte significativement supérieure des prémol a i res maxillaires et des molaires mandibulaires. Les f r a c t u res sont significativement associées à une perte osseuse périradiculaire, des douleurs à la percussion et une restauration importante. Ces fractures concern e n t plus les femmes que les hommes et 86,8 % des patients atteints ont plus de 40 ans. En revanche, les f r a c t u res ne sont pas nécess a i rement associées à une lésion périapicale, un élargissement desmodontal, une L’INFORMATION DENTAIRE n° 10 - 7 mars 2007 poche parodontale, une fistule, un état pulpaire particulier ou au bruxisme. La présence d’une fracture radiculaire verticale entraîne le plus souvent l’extraction immédiate de la dent. Le diagnostic, par contre, est souvent difficile à établir de façon certaine. La démarche consiste à collecter l’historique, les signes et symptômes, et à informer le patient de la probabilité d’une fracture verticale avant d’entreprendre la recherche visuelle. Cette étude permet d’aider le clinicien en présentant les signes cliniques le plus souvent associés à une fracture radiculaire verticale. Chueh LH, Huang GT. Immature teeth with periradicular periodontitis or abscess undergoing apexogenesis : a paradigm shift. J Endod. 2006 Dec ; 32 (12) : 1205-13. Cet article décrit quatre cas cliniques de dents immatures ayant présenté une parodontite apicale ou un abcès. Toutes les dents étudiées sont des prémolaires, chez des enfants de 9 et 10 ans, l’ouverture apicale est donc très importante. Les quatre patients ont reçu un traitement d’apexogenèse, en dépit d’un état pulpaire manifestement nécrotique. Les dents ont été ouvertes, abondamment irriguées à l’hypochlorite à 2,5 % sans aucun passage d’instru m e n t , et un hydroxyde de calcium a été posé à distance de l’apex. Tous les cas ont présenté entre 7 mois et 5 ans le développement d’un apex mature et un amincissement de l’espace canalaire apicalement à l’hydroxyde de calcium. L’origine des cellules responsables de cette apposition de tissu calcifié reste inconnue. Plusieurs hypothèses sont discutées. Les cellules peuvent être d’origine pulpaire. En raison de l’ouvert u re apicale importante, une partie du tissu p u l p a i re peut avoir résisté à l’infection et se redévelopper lorsque l’asepsie canalaire est retrouvée. Les cellules peuvent être d’origine parodontale. Après élimination des tissus nécrotiques par l’irrigation et obturation coro n a i re hermétique, les cellules parodontales ont pu migrer sur les parois canalaires et former un tissu calcifié de type osseux ou cémentaire. Cette étude montre que, même en cas d’accident infectieux, la totalité du tissu pulpaire n’est pas nécrosée lorsque la dent est très largement immature. Dans ces situations très part i c u l i è res, la technique présentée p e rmet de recréer un environnement favorable à la poursuite de l’édification apicale à partir du tissu résiduel. La solution classique consistant à intrumenter le canal et à poser de l’hydroxyde de calcium au niveau apical aurait tout au plus permis la formation d’un cal dentinaire, mais n’aurait pas p e rmis la formation d’un apex mature et la diminution de la lumière canalaire. ■ 467