UN SAUT DANS LE VIDE - CHU Sainte
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UN SAUT DANS LE VIDE - CHU Sainte
La Presse, 16 mai 2015, page A18 ADOPTION NTE R NATI O NALtE UN SAUT DANS LE VIDE Dans l'espoir de fonder plus vite leur famille, de plus en plus de Québécois acceptent d'adopter des enfants atteints de divers problèmes de santé. D'autres découvrent trop tard que le bambin qu'ils sont allés chercher au bout du monde est malade ou handicapé. Des parents se font dire des mensonges. D'autres reçoivent de faux diagnostics. Première partie de notre enquête sur un système que plusieurs qualifient de véritable « loterie». Une enquête de Gabrielle Duchaine et d'Olivier Jean TEXTES GABRIELLE DUCHAÎNE PHOTOS OLIVIER JEAN Cette année, Gabrielle Castonguay et James Hunter sont devenus parents. Ils y rêvaient depuis 10 ans. Incapables d'avoir un enfant biologique, ils avaient décidé d'en adopter un. Leur choix • s'est arrêté sur la Chine. Délai d'attente: sept ans. Sauf si on accueille un enfant qui a certains problèmes de santé. Pour aller plus vite, ils ont fait comme de plus en plus de Québécois. Ils se sont inscrits sur une liste rapide, qu'on appelle dans le jargon la liste des enfants « à besoins spéciaux ». Ils ont reçu de la part de leur agence d'adoption une grille à cocher contenant des dizaines de problèmes de santé: membre manquant, pieds bots, hépatite, VIH, bec-de-lièvre, malformation cardiaque... Au terme d'une longue et aride discussion, ils ont fait leurs choix. La suite a été encore plus difficile. Deux fois, on leur a proposé un bébé dont le dossier médical était erroné. Deux fois, ils se sont attachés à une photo, une vidéo. Deux fois, ils ont dû rejeter un enfant qui occupait déjà une place dans leur coeur. Puis, cette année, ils sont enfin devenus les parents d'un petit garçon souffrant d'une fente labiale et palatine. Le nouveau visage de l'adoption Le cas de Gabrielle et James est le reflet d'un phénomène. Au Québec, l'adoption internationale a atteint un creux historique. Le nombre d'enfants qui rejoignent chaque année des familles d'ici est à son plus bas. Les délais d'attente pour les futurs parents ont explosé. Et surtout, les enfants offerts en adoption sont plus vieux et ils ont une santé de plus en plus précaire. Depuis la mise en place en 1993 de la convention de La Haye sur l'adoption internationale, les pays où les Québécois adoptent des enfants ont peu à peu favorisé l'adoption nationale. « C'est en dernier recours qu'un enfant peut être adopté par des étrangers, explique la travailleuse sociale et psychothérapeute experte en adoption Johanne Lemieux. Parce que personne dans son pays n'a voulu l'adopter. En d'autres mots: « On se retrouve avec le dernier choix.» Dans ce contexte, un nombre croissant de parents optent pour des enfants dits à « besoins spéciaux» ou particuliers. Dans certains cas, ils le font par choix et en toute connaissance de cause. Mais dans d'autres, les familles ont au contraire ,été mal informées sur l'état de santé réel de leur enfant. « Même les enfants sur la liste régulière ne sont souvent pas en bonne santé », prévient Dorinda Cavanaugh, de l'agence Terre des hommes Selon des chiffres du Secrétariat à l'adoption internationale du Québec, le quart des 231 enfants adoptés au Québec en 2014 étaient considérés comme ayant des problèmes de santé, selon leur pays d'origine. © Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites 74 Dans les faits, cette proportion est beaucoup plus élevée, estiment les experts. Selon le D' Jean-François Chicoine, spécialiste de l'adoption internationale et pédiatre à l'hôpital Sainte-Justine, la moitié des enfants adoptés à l'étranger sont porteurs d'une déficience physique ou psychologique actuelle ou en devenir. Il indique que la totalité des enfants qui arrivent du Viêtnam et la moitié des enfants provenant de Chine ont des besoins particuliers, dont certains n'ont pas été officiellement diagnostiqués dans leur pays. Johanne Lemieux estime à 30 % la proportion des parents qui auront une surprise concernant l'état de santé de leur enfant adoptif. Bien préparés? Le D' Chicoine se souvient du cas d'un bébé dont il a évalué le dossier. Sur la photo, la fillette portait un petit chapeau de Noël. « Les parents étaient pâmés », se souvient-il. Mais à ses yeux, quelque chose clochait. «Le bras gauche n'avait pas l'air de marcher.» Ce n'était pas inscrit dans le dossier. «Plus ils sont cutes sur leur photo, plus je me méfie », dit le médecin. Ce qu'il a vu ce jour-là ressemblait à un cas de paralysie cérébrale. Les parents n'avaient plus que quelques heures pour donner leur réponse à l'agence d'adoption. Ils attendaient un enfant depuis plusieurs années. Ils ont pris le risque. La fillette souffrait bel et bien de paralysie cérébrale, ont-ils découvert à leur retour au pays. Le papa est parti, laissant la mère seule avec un bébé handicapé. Une histoire qui soulève une question: les parents sont-ils bien préparés à accueillir un enfant qui, en plus de tous les défis associés à une adoption traditionnelle, souffre d'un problème de santé ou d'un handicap? Rien n'est moins sûr. « Les parents adoptants rêvaient d'un enfant biologique, ils ne l'auront pas. Ils voulaient un jeune bébé, ce n'est plus possible. Et là, ils doivent aussi mettre une croix sur la santé physique. Ça fait beaucoup, et je ne suis pas sûre que c'est toujours fait pour les bonnes raisons », dit Jdhanne Lemieux. «La plupart des gens veulent un enfant en bonne santé, dit-il. Ils sont prêts à certaines anomalies pour aller plus vite. Mais personne ne veut un enfant très malade, ajoute le Dr Chicoine. Si l'unique raison de s'inscrire sur la liste des besoins spéciaux est d'aller plus vite, on est dans le trouble. La directrice du Secrétariat à l'adoption internationale, Josée-Anne Goupil, donne le même avertissement. «Il faut mûrir cette décision et prendre conscience des défis auxquels on va faire face.» Souvent, les parents n'ont ni le temps ni l'encadrement nécessaire pour prendre une décision éclairée, déplorent certains observateurs. Lorsque l'employé de l'agence d'adoption appelle au terme de plusieurs années d'attente pour annoncer que la famille a été jumelée avec un enfant, les parents n'ont généralement que 72 heures pour décider s'ils acceptent ou non d'accueillir le petit qu'on leur propose. Ils reçoivent quelques photos, peutêtre une vidéo et un rapport médical rédigé dans le pays d'origine. Certaines agences d'adoption offrent les services d'un médecin québécois pour contre-vérifier le dossier. Mais bien souvent, les parents doivent trouver seuls quelqu'un pour les aider à y comprendre quelque chose. «Ils cherchent des spécialistes désespérément, raconte Jean-François Chicoine, qui dit s'être fait traquer un peu partout par des gens en quête urgente de son avis. Quand ils ne trouvent pas de méde- cins, ils discutent sur des blogues où des gens qui ont adopté des enfants avec des conditions semblables se transforment en pseudo-experts. » De belles histoires Évidemment, toutes les adoptions ne finissent'pas mal. « Chaque échec est un échec de trop, mais la plupart des adoptions sont un succès », assure Josée-Anne Goupil. Tangie Lemieux en est un bel exemple. Elle a adopté trois enfants, dont deux étaient sur la liste des besoins particuliers. Son conjoint et elle se sont inscrits sur cette liste pour la première fois en 2011. «Les besoins spéciaux ne nous faisaient pas peur », dit la Québécoise. Sur papier, le garçon philippin qu'on leur proposait souffrait de ce qui semblait être un retard moteur. A 16 mois, il ne marchait pas. Ils ont accepté de l'accueillir. Chez eux, l'enfant a rattrapé tout son retard. Il est aujourd'hui en excellente santé. Ils ont suivi le même chemin pour adopter une fille en Chine. Selon son dossier, la petite avait les pieds bots. A son arrivée au Canada, elle a reçu un diagnostic d'arthrogrypose au genou, une maladie qui limite ses mouvements. Ses parents ne sont pas catastrophés. Bien au contraire. «La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas dégénératif. Ici, elle a accès à un suivi médical qu'elle n'aurait pas eu autrement. Ils n'ont peut-être pas tout dit dans le dossier, mais je ne leur en veux pas. Notre fille est allumée. Elle est parfaite», dit MII 1e Lemieux. Adopterait-elle encore un enfant à besoins particuliers? Oui, répond-elle sans hésiter. © Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites 75 PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le D' Jean-François Chicoine, spécialiste de l'adoption internationale et pédiatre.à l'hôpital Sainte-Justine. La Presse, 16 mai 2015, page A19 ADOPTIOV I NT E RNAI 'ONALE Avortement administratif GABRIELLE DUCHAINE Marie-Michèle Petit a encore la photo de l'enfant qu'elle a refusé d'adopter. Un bambin chinois de 2 ans « tellement beau » avec un petit chapeau enfoncé sur la tête. Son mari François Giuristante et elle attendaient depuis presque cinq ans lorsqu'ils ont enfin reçu l'appel de l'agence d'adoption. Des années de supplice pour la future maman, qui avait vu ses chances d'avoir un enfant biologique anéanties lors d'une hystérectomie d'urgence. Le couple s'était inscrit en cours de route sur la liste des enfants à besoins particuliers dans l'espoir d'accueillir plus vite un poupon dans leur maison de Repentigny. Pas surprenant qu'ils aient littéralement explosé de joie lorsque l'agence a finalement appelé pour leur proposer un bébé. Le garçon avait l'air parfait. Beau à croquer, avec un dossier médical à première vue presque impeccable. Selon le bilan de santé et la photo qui avait été envoyée au couple par les autorités chinoises, l'enfant était en bonne santé, mis à part un problème d'anémie. Les futurs parents avaient déjà donné leur accord pour adopter un bébé souffrant de certains problèmes de santé légers bien précis; le bambin correspondait à leurs critères. « C'était tellement beau comme dossier qu'on l'aurait accepté sur-le-champ.» Enfin, croyaient-ils, le rêve devenait réalité. Il a plutôt tourné au cauchemar. L'histoire remonte à plus de trois ans, mais MarieMichèle pleure encore lorsqu'elle la raconte. Une photo «trop parfaite» Il n'a pas fallu 12 heures au médecin de l'hôpital Sainte-Justine à qui elle avait demandé d'évaluer le dossier pour voir que quelque chose clochait avec son futur bébé. « On lui a envoyé le dossier le matin pour qu'il l'analyse. Il nous a rappelés le soir même pour nous conseiller de refuser la proposition d'adoption », raconte la mère. Le choc. La photo « trop parfaite» et un flou entourant le © Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites 76 problème sanguin dans le bilan de santé avaient mis la puce à l'oreille du spécialiste. Il avait aussi remarqué que la tête et la rate de l'enfant étaient toutes deux trop grosses. «Il nous a demandé de poser des questions supplémentaires [à l'orphelinat].» Réponse: l'enfant devrait recevoir toute sa vie des transfusions de sang tous les 20 jours. Cela signifiait au moins un séjour à l'hôpital par mois pour le garçon et ses parents. Pire encore : selon le médecin montréalais, le bambin avait une espérance de vie de 30 ans maximum. « C'était un cas lourd. Pour le système et pour nous », se souvient François. Un cas à des lieues du dossier qu'ils avaient cru parfait. Alors que le couple s'imaginait déjà en Chine, un nouveau bébé dans les bras, il a plutôt décidé de refuser la proposition de l'agence et de tourner le dos à cet enfant qu'il attendait depuis cinq ans. Un enfant que Marie-Michèle et François ne connaissaient que sur photo, mais qu'ils n'ont pas encore oublié. Il leur aura fallu attendre encore deux années avant de devenir enfin les parents d'un autre petit garçon, lui aussi né en Chine. Un deuil difficile «Pour moi, ç'a été super déchirant. J'ai vécu ça comme une fausse couche. Ou un avortement, plutôt. Un avortement administratif », dit la mère. Le deuil a été difficile. Le jugement des autres aussi. « Quand on refuse un dossier, on a toujours peur de se faire mettre de côté et de se faire juger. C'est vraiment tabou », confie la femme aujourd'hui âgée de 38 ans. « Ceux qui le font n'en parlent pas. Les autres vont t'accuser d'avoir laissé un enfant de côté. Ils te demandent pourquoi tu t'es mis sur la liste des besoins spéciaux si c'était pour refuser un enfant. » Le problème, c'est que le bambin que son mari et elle n'ont pas voulu adopter n'aurait jamais dû leur être proposé. Non seulement son dossier médical était flou et incomplet, mais en plus, son état de santé ne correspondait pas aux problèmes de santé auxquels les deux Québécois s'étaient dits ouverts au moment de s'inscrire sur la liste d'attente des enfants à besoins particuliers. « On était prêts à accepter certaines choses, qu'on avait justement cochées sur une liste prévue à cet effet, dit Marie-Michèle. Mais il y avait une certaine limite. Mon conjoint voyage beaucoup par affaires, alors il fallait que ce soit quelque chose qui soit facile à gérer et que je sois capable toute seule.» Sans compter que François a trois enfants biologiques, déjà grands, mais qu'il ne voulait pas négliger. « C'est une famille qu'on souhaite et on voulait donner une qualité de vie à cet enfant, qu'on n'aurait pas été capables de lui offrir. On aurait nui à notre dynamique familiale. Un enfant avec qui tu es toujours à l'hôpital, veux, veux pas, ça fait que tu négliges les autres, même s'ils sont grands. » .IVIERJEAN, LA PRESSE Deux ans plus tard A contrecoeur, les aspirants parents se sont résolus à attendre encore. Échaudés par leur expérience, ils se sont même retirés de la liste des enfants à besoins particuliers. «On avait peur que ça nous arrive encore.» Ils ont reçu une proposition deux ans plus tard pour un petit garçon en pleine santé. Ils sont allés le chercher l'an dernier. Depuis, c'est la lune de miel. Le couple a découvert en Chine que le bambin était un grand prématuré. Une information qui aurait dû se retrouver dans son dossier médical. Heureusement, le petit Noah n'a pas gardé de séquelles. Autre surprise, l'enfant est blond. Il serait le fils biologique d'une réfugiée russe, qui l'a abandonné à l'hôpital après l'avoir mis au monde. « On est comblés. C'est un garçon tellement facile. » Quant à l'autre enfant, Marie-Michèle n'a pas pu se résoudre à jeter sa photo. « Je ne pense pas que je vais être capable de l'oublier.» FF PO OU R JE J. LA PRESSE Marie-Michèle Petit, son mari François Giuristante et le petit Noah coulent aujourd'hui des jours heureux. © Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites 77 La Presse, 16 mai 2015, page A19 ADOPTION INT ' 72 heures pour décider GABRIELLE DUCHAINE Au Québec, le quart des adoptions internationales sont faites en Chine. Lorsqu'on leur propose un enfant, les parents qui sont inscrits sur la liste des besoins particuliers ont généralement moins de 72 heures pour décider s ils acceptent ou non d'adopter l'enfant. C'est le début d'une véritable course contre la montre. Une règle « horrible» qui ne «donne pas le temps de bien analyser », dénoncent des parents. Voici comment ça fonctionne. DIMANCHE, 20 h 50 Il est 8 h 50, lundi matin, à Pékin. Pauline Jubinville, coordonnatrice de la Société Formons une famille est devant son ordinateur à Longueuil. D'une minute à l'autre, les autorités chinoises mettront en ligne une liste d'enfants à besoins particuliers disponibles pour l'adoption. Les agences d'adoption du monde entier y auront accès en même temps. Leurs responsables n'auront que quelques secondes pour réserver des dossiers afin de les proposer à quelques clients chanceux. ATIONALE LUNDI, 15h Gabrielle Castonguay et James Hunter reçoivent enfin le courriel quils attendent. Ils essaient depuis 11 ans d'avoir un enfant; ils ont commencé leurs démarches d'adoption il y a un an et demi. L'agence d'adoption les prévient qu'ils auront en main dès le lendemain le dossier complet d'un enfant qu'on leur propose. Il s'agit, lisent-ils, d'un garçon de moins de 2 ans qui a une fissure à la lèvre et au palais. A la fois fébrile et inquiète, Mme Castonguay prend immédiatement contact avec une pédiatre généraliste et un pédiatre spécialiste de l'adoption internationale afin de les aviser qu'elle aura besoin d'une évaluation le lendemain. MARDI, EN APRÈS -MIDI La pédiatre généraliste a de bonnes nouvelles. Selon elle, le rapport médical semble fidèle à l'état de santé réel du garçon. Elle conseille toutefois de vérifier quelques petits éléments avec le pédiatre spécialisé en adoption avant d'aller de l'avant. Mais le deuxième médecin ne pourra pas leur répondre avant jeudi. S elon les règles, les futurs parents n'ont que jusqu'à mercredi après-midi pour donner leur décision, sans quoi l'agence d'adoption perdra k dossier. MERCREDI, EN APRÈS-MIDI LUNDI EN MATINÉE Mme Jubinville doit analyser le dossier qu'elle a réservé la veille avant de prendre contact avec les futurs parents pour leur annoncer la nouvelle. H arrive en effet souvent qu'elle découvre que l'enfant choisi a des problèmes de santé plus graves que ce que laissait croire le résumé des autorités chinoises. Par exemple, le diagnostic ne parlait que d'un becde-lièvre, mais le dossier montre que l'enfant a aussi un retard mental. Elle estime à 50% le nombre de dossiers qu'elle rejette à cette étape. Aujourd'hui. un problème de traduction retarde sa lecture de plusieurs heures. Le couple accepte la proposition sans l'avis du deuxième pédiatre. Ils ne peuvent pas prévoir •_ o mbien de temps ils devront attendre un prochain dossier s'ils refusent celui-ci. La première pédiatre est suffisamment optimiste pour leur donner confiance. Même si c'est compliqué, ils préviennent l'agence qu'ils se retireront du dossier si jamais l'autre médecin découvre quelque chose de grave. C'est ce qu'ils ont dû faire lors de la première proposition refusée, il y a un an. ils avaient reçu le dossier le 31 décembre. Ils n'ont pas pu trouver de médecin en 72 heures. Quand un pédiatre a vu le dossier. il leur a annoncé de mauvaises nouvelles. L'épreuve a été particulièrement difficile. © Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites 78