la philosophie du leadership de kim jong il

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la philosophie du leadership de kim jong il
LA PHILOSOPHIE
DU LEADERSHIP
DE KIM JONG IL
Jo Song Baek
Editions en Langues Etrangères
Pyongyang, Corée
88 du Juche(1999)
Note de la rédaction
Le présent ouvrage, écrit en 1997 par Jo Song Baek de
Corée du Sud, est, selon les milieux de la presse, le premier à
avoir traité de la philosophie d'un grand homme en matière de
leadership.
L'auteur craint, malgré ses intentions, que son livre ne soit
pas à la hauteur de la tâche qu'il s'est proposé à maints égards,
mais notre rédaction, impressionnée par son désir de faire
connaître au grand public la haute personnalité du Général
Kim Jong Il Dirigeant suprême de la Corée du Nord, réédite
son livre en plusieurs langues.
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TABLE DES MATIERES
GENERALITES.........................................................................5
1. LES PRINCIPES DE L'EVOLUTION HISTORIQUE
AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES ......................28
1) L'histoire de l'humanité est celle de la lutte pour
l'émancipation...................................................................29
2) L'homme joue un rôle décisif dans l'évolution de
l'histoire sociale ................................................................37
3) La révolution, c'est la manifestation du plus grand amour42
4) Ce qui est nouveau et progressiste ne peut que
triompher dans l'histoire sociale .......................................46
2. LES PRINCIPES D'UNE POLITIQUE AXEE SUR
LES MASSES POPULAIRES ...........................................57
1) La conception de la politique axée sur les masses
populaires .........................................................................58
2) Une politique d'amour et de confiance .............................61
3) La théorie du dirigeant politique.......................................73
4) La philosophie révolutionnaire de l'union dans une
volonté commune .............................................................82
5) Vivons à notre manière .....................................................87
3. LES PRINCIPES D'UNE ECONOMIE PRIVILEGIANT
LES MASSES POPULAIRES ...........................................92
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1) Le peuple est le maître de l'économie...............................93
2) L'homme est plus précieux que l'argent............................99
3) Ne pas commencer par un calcul s'il s'agit des faveurs
à accorder aux masses populaires...................................104
4) La tactique axée sur l'homme .........................................107
5) Construire une économie indépendante..........................109
4. LES PRINCIPES REGISSANT LA LITTERATURE
ET LES ARTS AXES SUR L'HOMME .........................117
1) La littérature est une des sciences humaines ..................118
2) Les masses laborieuses sont les créateurs de la
littérature et des arts et ont le droit d'en jouir .................123
3) Créer les arts du Juche ....................................................128
4) Ce qui est le plus beau dans le monde, c'est l'homme ....133
5. LE PRINCIPE DE LA VIE DE L'HOMME
INDEPENDANT ...............................................................142
1) L'existence socio-politique est la plus importante ..........142
2) La vie la plus belle est la vie souveraine ........................147
3) Consacrer sa vie au peuple..............................................155
4) Vivre pour le lendemain .................................................158
6. UNE MORALE BASEE SUR L'AFFECTION ET
LA CONFIANCE ...............................................................164
1) L'affection et la confiance, base de la morale humaine ..165
2) Faire grand cas de la conscience et des obligations
morales ...........................................................................170
3) Respecter les aînés révolutionnaires ...............................175
3
4) Cultiver la camaraderie...................................................183
7. LE PRINCIPE DE L'AUTODEFENSE MILITAIRE ...190
1) C'est l'homme qui joue un rôle décisif dans la guerre ....191
2) A la guerre d'agression par la guerre de libération .........197
3) Se préparer à l'autodéfense .............................................207
8. LE PRINCIPE DIPLOMATIQUE SOUVERAIN..........213
1) Sauvegarder la souveraineté ...........................................213
2) Implanter le Juche...........................................................223
3) Edifier un monde souverain............................................228
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GENERALITES
Dans les années 20 de notre siècle, Lénine a dit que l'Orient
s'était engagé dans l'ère de son éveil et qu'approchait le temps où
l'Orient déciderait du sort du monde entier.
Le Président Kim Il Sung, fondateur de l'idéologie du Juche, a
apporté un changement radical dans l'idéologie et la morale et a
inauguré un nouveau chapitre de l'histoire du monde sous la
bannière de la souveraineté. C'était, à la lettre, l'avènement d'une
ère nouvelle où l'Orient devait décider du sort du monde.
Quelques décennies plus tard, au début des années 80, le
journal américain New York Times a publié un article intitulé: «La
Corée a donné naissance à un autre héros», annonçant ainsi que le
Général Kim Jong Il était une personnalité d'envergure capable
d'exercer une grande influence sur le sort du monde.
Aujourd'hui, assistant à des événements aussi étonnants que le
cataclysme tectonique, l'humanité reconnaît avec émotion que l'ère
est venue où l'Orient décide du sort du monde et où le Général
Kim Jong Il, à la pointe de cette ère mouvementée, guide la
marche de l'histoire pleine de péripéties.
A jeter un regard rétrospectif sur l'histoire, on comprend que
l'humanité a créé ses premières civilisations sur les bassins de
cours d'eau. Ce fut, il y a cinq ou six millénaires, sur les fleuves
Jaune, Indus, Tigre-Euphrate et Nil. C'étaient de merveilleuses
civilisations riveraines, suivies d'une autre, cette fois littorale, sur
la Méditerranée. Pendant trois siècles suivants, ce fut la civilisation
atlantique qui brilla dans le monde. Au cours de ces époques
historiques, des hommes de renom mondial ont surgi et il s'est
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produit des événements qui ont exercé une puissante influence sur
le développement de la planète dans tous les domaines, politique,
économique, culturel, etc.
Il faut noter que parmi eux, Marx, Engels et Lénine ont
apporté une contribution extraordinaire à l'évolution. A la
différence de tous les autres grands esprits qui participèrent au
progrès des civilisations, ils ont été leaders de la classe ouvrière et
ont fondé des doctrines d'émancipation des masses populaires
opprimées, qui ébranlèrent le monde et finirent par engendrer le
socialisme. Actuellement, le monde vit une ère nouvelle, celle de
la civilisation de l'océan Pacifique.
A cette époque, appelée ère de l'Asie-Pacifique, la Corée du
Nord joue le rôle de protagoniste et exerce une influence majeure
sur le développement du monde.
C'est que le Président Kim Il Sung a fondé les idées du Juche,
idéologie privilégiant l'homme, qui passe pour une cristallisation du
développement de la pensée humaine, et que le Général Kim Jong Il,
éclairant le monde des rayons du Juche, conduit l'humanité sur la
voie de la souveraineté, avec une perspicacité peu commune.
Le Général Kim Jong Il, qui mène le monde vers
l'émancipation et la justice, est un esprit éminent de notre siècle.
Thomas Carlyle, dans «Les Héros et le Culte des héros»,
observe que la loyauté sincère et honnête est prioritaire et
commune à tous les héros, alors que Machiavel préférait la
vaillance, les convictions, l'autorité, la subtilité, la lucidité et la
ruse. Harold Laski a dit que l'homme politique doit être comme de
juste porteur des «qualités exceptionnelles de grande
consommation», alors que Max Bebi préconisait la passion, le sens
des responsabilités, la perspicacité. Selon Raswel, la compétence
d'union collective devait être une des qualités du dirigeant, tandis
que l'Américain Mariam tenait pour qualités d'un héros
l'éloquence, la bravoure, la sensibilité sociale, l'aptitude à
manœuvrer et à unifier la collectivité.
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Quoi qu'on en ait dit, on comprend, par toutes ces
observations, qu'il n'est pas facile de mériter le titre de grand
homme hors du commun.
Selon certains, un grand homme doit montrer une allure souple
et élastique comme on l'a constatée chez Lénine qui fit preuve de
tant de patience en 1917 alors que la révolution russe rencontrait
des revers, puis chez Roosevelt qui montra un visage radieux lors
de la crise de 1930, et enfin sur De Gaulle qui sut soulever les
Français après l'occupation nazie, disant: «La France ne sera plus
France quand elle aura perdu son aptitude à gagner.»
Certes, il se peut que les facteurs déterminant la grandeur et
l'éminence d'un grand homme ou d'un dirigeant soient envisagés
sous divers aspects et que chacun ait ses propres qualités.
Mais ce qui est capital et décisif, c'est la pensée et la
philosophie qu'il professe.
Notons ce qu'a dit à ce propos le célèbre écrivain anglais au
tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, Risrelly. Il affirma à juste
titre: «Le grand homme est celui qui agit sur l'esprit de l'époque.»
Socrate observait: «Deux chemins mènent au secours de la réalité:
l'un est qu'un philosophe détienne le pouvoir, l'autre est que le
détenteur du pouvoir devienne un philosophe cultivé dans l'esprit
de la justice.»
Ces propos de ces deux sages enseignent que seule une
personne ayant une solide philosophie peut agir sur l'esprit du
temps et peut être un dirigeant éminent. Dans le cas d'un leader
authentiquement populaire, sans parler de la totalité des grands
hommes, la grandeur de la pensée qu'il professe est fondamentale
dans la qualification de sa personnalité.
Vu dans ce contexte, on comprend que le Général Kim Jong Il
soit actuellement tenu en si haute estime; c'est qu'il guide notre
époque à la lumière d'une philosophie originale.
La grandeur du Général Kim Jong Il vient de sa philosophie
qui privilège l'homme, lui porte la plus profonde affection, une
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philosophie visant à son émancipation par une stricte défense de sa
liberté et de son bonheur.
Le Général Kim Jong Il a pu s'affirmer comme éminent
dirigeant à la philosophie exceptionnelle parce qu'il est né et a
grandi dans un milieu extraordinaire.
On sait qu'il est né au mont Paektu, mont sacré de la révolution
renommé dans le monde. C'est le haut lieu de la révolution où le
grand Président Kim Il Sung, hissant la bannière du Juche, tira le
premier coup de feu de la libération nationale dans les colonies;
c'est le lieu d'origine des idées du Juche. C'est là que commença la
marche de libération de l'homme et des nations, que le Général
Kim Jong Il, fils du Président Kim Il Sung, a passé son enfance.
Cette hauteur historique, empreinte des idées du Juche privilégiant
l'homme et d'affection profonde pour les masses opprimées, fut le
berceau et la source de ce qui rendit célèbres la naissance et la
croissance du futur Général.
Le mont Paektu est célèbre pour ses paysages fascinants: une
neige éternelle au sommet brille sous les rayons du soleil et ses
épaisses forêts séculaires offrent des panoramas admirables,
extatiques; c'est le mont ancestral de la nation coréenne.
C'est là, sous la bénédiction de la nature et des résistants
antijaponais, que le futur Général Kim Jong Il a fait ses premiers
pas dans une vie brillante.
Il a hérité de tout ce que le mont a de sublime, de majestueux
et de beau.
L'idéologie du mont Paektu, c'est l'idéologie défendant la
souveraineté et la dignité de l'homme et privilégiant l'amour
extrême pour lui; l'esprit du mont Paektu est un esprit
révolutionnaire inflexible consistant à lutter jusqu'au bout pour la
réalisation de son idéal, sans le moindre recul ni la moindre
hésitation dans toute adversité; l'audace du mont Paektu est une
audace sans pareille, qui permet de créer ce qu'il y a de plus noble,
de plus puissant et de plus majestueux; l'air du mont Paektu est
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celui du géant qui gouverne l'univers, châtiant les injustices et les
vices et créant un monde de la liberté et de la justice.
Le Général Kim Jong Il est l'enfant du mont Paektu, l'enfant de
la révolution, qui incarne toutes les qualités de ce mont.
La guerre de résistance contre le Japon d'une âpreté sans
précédent dans l'histoire mondiale, et le conflit du 25 Juin avec les
puissances impérialistes mondiales, ainsi que la dure lutte antiimpérialiste prolongée pendant un demi-siècle, ont obligé notre
Général à se tenir toujours à la pointe de toutes les confrontations
de notre siècle, politiques et militaires.
Ces années de péripéties historiques ont fait de lui un éminent
militant à la philosophie révolutionnaire, à la volonté inflexible et
à l'audace peu commune, un homme voué à l'émancipation des
masses travailleuses.
C'est pourquoi la philosophie qu'il professe se caractérise par
l'affection profonde pour l'homme et sa protection et par la fidélité
sans borne à la cause des masses laborieuses qui cultivent la terre,
fabriquent des machines et transforment la société.
Le dirigeant qui a une philosophie correcte réussit, alors que
celui qui n'en a pas échoue, c'est la vérité de l'histoire. La qualité
de la philosophie détermine le caractère scientifique et l'issue de la
direction.
Si l'on jette un regard sur le passé, on constate que les
dominateurs ou les gouvernants qui apparurent dans l'histoire ont
voulu avoir une doctrine philosophique à leur service. Certains
d'entre eux ont adopté au profit de leur gouvernement des
idéologies d'illustres philosophes de leur temps.
La politique de la Rome antique se basait sur la philosophie
stoïque de Zénon et plus tard, au VIe siècle de notre ère, ce
stoïcisme fut appliqué à l'époque chrétienne par Isidore,
archevêque espagnol.
Les idées de Confucius sur l'équité et sur l'humanité ont servi à
justifier la domination des propriétaires d'esclaves de l'époque.
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L'empereur de Prusse avait adopté le hégélianisme pour
doctrine officielle au service de sa domination. La dialectique
idéaliste de Hegel servit à justifier et à défendre la monarchie en
Prusse. L'Etat prussien fut décrit par l'empereur comme
«procession des dieux sur la terre».
Tandis que dans le passé les dominateurs profitaient des
philosophies d'autrui pour en faire leur doctrine officielle, les
véritables chefs de la classe ouvrière ont conduit la lutte libératrice
des masses opprimées avec les idéologies qu'ils avaient créées euxmêmes.
Marx et Engels, premiers leaders de la classe ouvrière, auteurs
de la dialectique matérialiste, ont apporté un tournant fondamental
dans la direction de l'histoire sociale et du peuple.
Le matérialisme dialectique de Marx, ayant prouvé
l'inéluctabilité de l'échec du capitalisme et la victoire certaine du
socialisme et du communisme, a rendu service à la cause de
libération du prolétariat.
Cette philosophie, Lénine en a fait sa bannière dans la
révolution socialiste et l'édification du socialisme.
Cependant, quoiqu'il fût scientifique et révolutionnaire, le
marxisme ne put servir, tout comme les philosophies idéalistes
précédentes au service des classes exploiteuses, de doctrine
efficace pour la conduite de l'Etat et de la société, car il avait aussi
des limites.
La création d'une philosophie de direction favorable et
conforme à l'évolution de l'histoire s'imposait donc comme
exigence pressante de notre époque.
Le Président Kim Il Sung fut le premier dans l'histoire à en
établir une scientifique, conforme aux exigences de l'époque. En
créant les idées du Juche, il a formulé une doctrine et des méthodes
de direction qui ouvrirent la voie au façonnage du destin de
l'homme.
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Ses idées et théories de direction scientifiques ont été
approfondies et développées par le Général Kim Jong Il qui en fit
une philosophie parfaite permettant de faire progresser l'histoire et
de façonner fructueusement le destin de l'homme.
La philosophie originale du Général Kim Jong Il est à la base
de son style de direction original et de son leadership exceptionnel.
L'idée de «l'homme par-dessus tout» et
celle de «l'homme au centre de tout»
Selon la mythologie grecque, Prométhée donna le feu à
l'homme et dit alors: «Vous êtes maintenant le maître du feu; en
l'utilisant au mieux, vous pouvez disposer de ce monde.»
Mais ce n'était pas un moyen idéologique ou spirituel
indiquant à l'homme le moyen de façonner son destin et l'homme
n'est pas devenu maître du monde.
L'homme doit être éveillé à la conscience qu'il est maître du
monde, à ses responsabilités en tant que tel, et doit acquérir des
dispositions idéologiques et spirituelles qui le portent à la hauteur
d'un maître du monde pour qu'il le devienne véritablement. Or,
jusqu'ici, aucune philosophie ne lui en a donné le moyen.
Le christianisme apparu au premier siècle de notre ère, l'islam
du VIIe siècle, le bouddhisme des IVe et Ve siècles avant notre ère
et d'autres religions idéalistes ont toutes prétendu montrer le
chemin du salut et de l'émancipation à l'homme, mais dans tous les
cas, ce n'étaient que sermons absurdes.
Sénèque, philosophe de la Rome antique, a prôné de se
soumettre au destin: «Le destin mène avec lui celui qui veut, mais
traîne celui qui ne veut pas suivre.» Cette conception fataliste du
monde a régné de longs siècles, rendant l'homme inerte et
contribuant à justifier les sociétés d'exploitation.
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La doctrine de Nietzsche, barbare et banditiste, servit à Hitler
de justification de sa politique d'agression et de guerre, alors que le
pragmatisme de James et de Dewey a servi de base aux Etats-Unis
à l'exploitation, au pillage et à l'exercice de l'hégémonie.
Les philosophies qui ont servi les dominateurs, les exploiteurs
et les spoliateurs, ont toutes comporté des déformations en ce qui
concerne la nature de l'homme et les lois de l'histoire, et toutes
trompé les peuples.
Le marxisme a mis un terme aux conceptions idéalistes du
monde et a assis la philosophie sur une base matérielle. La mise au
point du matérialisme dialectique et du matérialisme historique a
été incontestablement une révolution dans le domaine
philosophique, un événement qui inaugura une nouvelle histoire.
Marx a secoué toutes les doctrines non scientifiques qui
avaient régné de siècle en siècle et a créé une philosophie
scientifique qui a servi d'arme substantielle à la transformation du
monde et à l'émancipation des masses populaires. Il a indiqué à
juste titre que les philosophes n'ont fait qu'interpréter différemment
le monde, mais il s'agit de «le transformer».
Dans les Annales franco-allemandes, il a écrit: «De même que
la philosophie considère le prolétariat comme sa propre arme
matérielle, de même le prolétariat considère la philosophie comme
sa propre arme spirituelle», «La philosophie ne peut se réaliser
sans l'abolition du prolétariat, alors que ce dernier ne peut s'abolir
sans la réalisation de la philosophie.» Sur ces mots, on comprend
que l'élaboration et l'application d'une philosophie scientifique sont
d'importance capitale pour la cause d'émancipation des peuples
opprimés.
Cependant, la philosophie marxiste, malgré son caractère
révolutionnaire, s'est contentée de préciser la structure générale du
monde matériel et la loi objective de l'évolution du monde, sans en
venir à éclaircir la logique de sa transformation en mettant au
premier plan l'homme qui en est le sujet. Car c'était une doctrine
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invitant à concevoir le monde à partir de la matière. On comprend
cela nettement dans la Sainte Famille où Marx indiquait: «La
matière est le sujet de toutes les transformations.»
La philosophie marxiste a considéré l'homme comme une
partie du monde matériel, et non comme le maître du monde; elle
n'a pu tirer au clair, sur une base scientifique, que vu sa nature et
son rôle, l'homme est l'être le plus précieux, le plus puissant et le
plus développé du monde; elle n'a fait que de souligner que
l'homme ne peut être libre que lorsqu'il est conscient des nécessités
objectives et qu'il sait en tirer profit. Elle n'a donc pu indiquer les
méthodes scientifiques permettant de réaménager et de transformer
le monde de façon substantielle.
En réalité, à partir des principes de la dialectique matérialiste,
il est impossible d'établir les principes et les méthodes de direction
à suivre dans la lutte pour la transformation de la nature et de la
société. Ce défaut de la philosophie marxiste, on le remarque dans
le seul fait que Staline, abordant le problème de la méthodologie
de direction, s'est contenté de préconiser «l'esprit révolutionnaire à
la russe et l'esprit pratique à l'américaine».
Afin que l'homme puisse façonner lui-même son destin, on ne
doit pas s'arrêter à éclaircir l'image générale du monde matériel et
les lois qui les régissent, mais aller plus loin, c'est-à-dire préciser la
nature de l'homme et la loi qui régit ses rapports avec le monde;
autrement dit, indiquer à l'homme jusqu'à la façon de concevoir le
monde et de le transformer. C'est alors seulement qu'il pourra
transformer à son gré le monde et devenir le maître de son destin.
Cela étant, il est très important pour l'avenir des masses
populaires d'établir une conception philosophique scientifique du
monde convenant à la nature de l'homme et à la loi du
développement du monde.
Le Général Kim Jong Il a établi une philosophie nouvelle et
révolutionnaire, une nouvelle conception du monde centrée sur une
nouvelle vision de l'homme et l'a appliquée à fond dans
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l'édification de l'Etat et la direction du peuple; de là ses brillants
succès.
Cette philosophie, qui lui a fait réussir la direction, n'est pas
une doctrine précisant simplement la façon de voir le monde, mais
une philosophie politique contribuant à l'évolution de l'histoire,
une philosophie révolutionnaire qui sert le peuple engagé dans
l'œuvre d'émancipation, en lui indiquant la voie à suivre.
Pourquoi est-elle politique et révolutionnaire? Parce que c'est
une philosophie de l'affection pour l'homme, celle qui lui indique
la voie à suivre pour façonner son destin et qui tient de la
transformation, du changement, de la création et de la rénovation.
En un mot, c'est une philosophie au service de l'homme, au service
du peuple.
Les idées de «l'homme par-dessus tout» et de «l'homme au
centre de tout» constituent la quintessence de la philosophie de
Kim Jong Il.
Il a dit que la philosophie axée sur l'homme prescrit de voir
l'homme par-dessus tout et de l'aimer sans condition, et que
l'amour de l'homme est son objectif général et son idéal de vie.
Ces conceptions philanthropiques sont conformes à la mission,
à la nature et au rôle de la philosophie.
Si l'on admet que la philosophie se forme selon le besoin de
l'homme et qu'elle a pour mission d'améliorer son destin, il est tout
à fait naturel qu'elle passe pour scientifique quand elle est
philanthropique.
La philosophie doit être inspirée par l'amour inconditionnel de
l'homme et l'idée du Général Kim Jong Il préconisant que son
objectif général et son idéal de vie consistent à chérir l'homme,
laisse voir en somme sa pensée, sa volonté et ses vertus de grand
homme, grand dirigeant.
Que signifient «l'homme par-dessus tout» et «l'homme au
centre de tout»?
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Ce sont les concepts qui résument scientifiquement les idées
du Juche selon lesquelles l'homme est maître de tout et décide de
tout.
Ce qu'on entend par là est que l'homme est maître du monde et
l'être le plus précieux dans le monde et que, par conséquent, tout
doit être axé sur l'homme.
L'homme n'est pas un simple être matériel, mais un produit
supérieur de l'évolution du monde, un être élevé au rang de
dominateur du monde. Il est l'unique être indépendant du monde
qui domine les autres et les met à son service. Maître du monde, il
est l'être le plus précieux du monde.
Tout ce qui est du monde n'a d'importance et de valeur que
conforme aux besoins et aux intérêts de l'homme. Comme il est
maître du monde et l'être le plus précieux, l'homme a le droit
d'assujettir le reste du monde. Telle est l'idée de «l'homme pardessus tout».
L'homme est aussi l'être le plus évolué, l'être le plus puissant et
créateur. Il est capable de transformer le monde à son gré pour le
mettre à son service.
C'est lui qui joue le rôle décisif dans la transformation et
l'évolution du monde. Aussi faut-il compter sur lui et mettre ses
capacités en œuvre pour réussir la transformation de la nature et le
développement de la société. De là l'idée de «l'homme par-dessus
tout» et celle de «l'homme au centre de tout».
Tout mettre au service de l'homme et tout régler en s'appuyant
sur lui, voilà l'exigence essentielle de ces deux énoncés.
Selon ces raisonnements philosophiques, le Général Kim Jong Il
mène la lutte pour la transformation de la nature et de la société. Il
aime infiniment le peuple, lui procure des faveurs autant qu'il peut,
se mêle à lui et produit avec lui miracles et innovations. S'il réussit
dans son travail, c'est qu'il a adopté comme principe de direction
de mettre l'homme par-dessus tout et au centre de toute
préoccupation.
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Toutes les brillantes réalisations accomplies en Corée sous sa
direction avisée sont les résultats de l'application de ces théories.
A ce point de vue, on constate combien absurdes sont les
tentatives des impérialistes qui, tout en parlant d'une «crise de
l'humanité» et des «limites de la croissance», au lieu de voir la
valeur de l'homme et sa force inépuisable, cherchent à présenter
comme inévitables les faillites économiques et la misère des
travailleurs.
Le raisonnement de l'Américain Papenheim est tout à fait faux:
il tente d'annihiler la puissance humaine, de présenter le progrès de
la technologie et de l'informatique réalisé par l'homme comme
facteur de sa propre aliénation et de sa ruine, disant que «cette
aliénation est en vogue à notre époque».
A l'heure actuelle, l'homme n'est pas en voie d'aliénation. Il
devient de jour en jour plus puissant, en transformant lui-même le
monde à son profit. Sa sphère de domination et de contrôle s'étend
sans cesse.
Les réalisations des sciences te prouvent. Prenons par exemple
le champ visuel de l'homme moderne: le rayon du champ
macroscopique atteint vingt milliards d'années-lumière, et quant au
champ microscopique, l'œil humain pénètre jusqu'au cœur des
corpuscules. Dépassant la vitesse cosmique, l'homme voyage dans
la «voûte céleste», quittant la Terre; il a placé ses sondes sur les
orbites des autres planètes: ses appareils détecteurs ont dépassé le
système solaire et naviguent dans l'univers infini. Grâce au
développement des technologies au laser, la cytologie et la
génétique, l'homme ouvre sans cesse de nouveaux secteurs du
monde, améliorant son sort avec succès.
Au temps du royaume de Silla (VIIe s.), le pèlerinage du
moine Hecho de Corée à l'Inde a duré dix ans, mais aujourd'hui ce
voyage se fait en un jour. L'intelligence et la force créatrice de
l'homme ont rapproché les divers coins de la Terre. C'est une
preuve vivante que l'homme n'est pas un être de plus en plus écarté
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en fonction du développement de la technique moderne, mais bien
au contraire, un être puissant qui étend de plus en plus sa sphère de
domination.
Tout cela montre avec éloquence que l'idée de voir l'homme
par-dessus tout et de mettre tout à son service constitue la méthode
la plus scientifique et révolutionnaire, dans la direction de l'Etat et
de la société. Voilà où sont la justesse et la vitalité de l'idée du
Général Kim Jong Il.
Cette idée se base sur une conception scientifique de l'homme.
Il a dit:
«L'homme est un être social doué d'esprit d'indépendance, de
créativité et de conscience.»
Selon lui, s'il se connaît lui-même, l'homme devient
révolutionnaire, mais, sinon, esclave. L'homme peut faire de
bonnes choses pour lui-même et pour l'humanité quand il est
conscient de lui-même. Jusqu'ici, n'a pas été donnée aucune
conception judicieuse de la nature humaine.
Selon Philon, philosophe de la Grèce antique, il y avait eu
jusqu'à l'époque 208 définitions de la nature de l'homme. On
comprend donc que ce problème a fait l'objet de débats
philosophiques dès l'antiquité et a été considéré comme sérieux. La
différence des observations a fait naître des opinions politiques et
morales diverses lesquelles déterminèrent le caractère et le mode
de domination de sociétés données.
Le débat sur la nature de l'homme a fait long feu: à l'ère de la
société d'esclavage, ce furent Démocrite, Socrate, Platon, Aristote
qui compilèrent les doctrines; au moyen âge, ce furent Augustin et
Thomas d'Aquin qui les commentèrent; dans les temps modernes,
surtout à la Renaissance, des doctrines furent nombreuses; les
philosophes classiques allemands, Kant, Schelling, Hegel et
Feuerbach ont présenté les leurs. Cependant, ce long débat n'a pu
aboutir à une conception correcte de la nature de l'homme. C'est
pourquoi à toutes ces époques il était inimaginable de tracer la
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silhouette d'une société et de définir un mode politique conforme à
la nature de l'homme.
Par exemple, Feuerbach a considéré l'homme comme un être
biologique dans une peau physique. Il en avait une telle conception
qu'il en dit parfois que «l'homme est comme du pain». La Mettrie,
matérialiste français du XVIIIe siècle, a dit que «l'homme est une
machine» et considérait mécaniques toutes les activités humaines.
Les conceptions de ce genre n'ont pu permettre de formuler de
judicieux principes et des méthodes de direction efficaces.
Toutes les conceptions, erronées et fantaisistes, de la nature de
l'homme ont donné lieu aux gouvernants de différentes époques,
rois ou monarques, de justifier leur domination inhumaine et
antidémocratique sur les masses travailleuses.
Le marxisme a porté cette conception sur une base
scientifique, définissant l'homme comme la totalité des rapports
sociaux. Il a examiné sa nature, non pas selon ses attributs
intérieurs, mais hors de lui, dans ses rapports sociaux qui
déterminent son existence et ses activités.
La conception selon laquelle l'homme est la totalité des
rapports sociaux mène à cette conclusion: le changement et
l'amélioration des conditions matérielles et économiques et des
conditions socio-politiques lui permettent de s'émanciper et
d'évoluer.
A toutes ces théories, le Général Kim Jong Il a opposé une
autre, nouvelle, scientifique, qui surmonte leurs limites. Il a
affirmé que l'homme est un être social doué de liberté, de créativité
et de conscience.
La volonté de vivre librement, en maître de son sort, sans subir
de contrainte ni soumission, c'est là, selon le Général, le sens de
liberté de l'homme, qui, grâce à ce sens, est considéré comme le
maître du monde et l'être le plus précieux.
La créativité, faculté de transformer volontairement le monde,
et la conscience, faculté déterminant toutes les activités, sont
18
considérées, toujours par lui, comme d'autres attributs intrinsèques.
De cette considération est venu ce principe qu'il préconise: si le
parti et l'Etat veulent être favorables à l'homme et au peuple, ils
doivent orienter toutes leurs activités de façon qu'elles tiennent
compte de la liberté de l'homme, de sa créativité et de sa
conscience et l'amènent à en faire pleinement preuve.
Toutes les spéculations et les activités du Général Kim Jong Il
se font dans ce sens. C'est là le facteur essentiel qui détermine
l'aspect scientifique et la vitalité de son leadership.
Les idées de «l'homme par-dessus tout» et de «l'homme au
centre de tout» sont un guide idéologique et théorique
d'importance universelle dans la direction de l'Etat, de tous les
dirigeants s'employant à l'édification d'une société humaine.
La théorie de la primauté de l'idéologie
La théorie de la primauté de l'idéologie du Général Kim Jong Il
est l'autre principe qui lui permet de réussir sa direction.
L'essentiel de cette théorie est ceci: l'idéologie joue un rôle décisif
dans le développement des mouvements historiques pour la
transformation de la nature et de la société; aussi faut-il résoudre
tous les problèmes au moyen de la mise en branle de la conscience
idéologique de l'homme.
Jusqu'à présent, dans toutes les sociétés d'exploitation de
l'homme par l'homme, y compris la société capitaliste, il fut
considéré comme une vérité immuable que l'argent ou les biens
matériels constituent le moyen le plus efficace pour faire bouger
les gens. Il est notoire que dans la société capitaliste, société de
l'argent tout puissant et du culte de l'or, l'intérêt pour l'argent ou les
biens matériels est le moteur de la gestion de l'Etat et de l'entretien
des entreprises comme les sociétés par action. .
19
Le Général Kim Jong Il a mis un point final à cette conception,
précisant, sous un angle nouveau, les principes de l'évolution
sociale.
En quoi consiste cette doctrine?
Le Général Kim Jong Il a insisté sur la doctrine selon laquelle
les idées des hommes sont de première importance et décident de
tout dans la lutte révolutionnaire et dans l'œuvre d'édification.
En bref, l'idéologie décide de tout et elle détermine la valeur
de l'homme et de son activité; elle est de première importance au
cours de la transformation de la nature et de la société. La
conscience idéologique de l'homme, reflet de ses besoins et
intérêts, détermine son profil moral et sa personnalité, et règle et
contrôle ses activités. Sa valeur en tant qu'être humain ne s'établit
pas selon l'argent ou les biens qu'il possède, mais selon ses idées.
La personnalité de l'homme se définit, non pas selon sa
physionomie, selon son argent ou ses biens, mais selon son niveau
de conscience idéologique, la noblesse de ses idées et la mesure du
rôle qu'il joue en faveur de la société et de la communauté où il vit.
Celui qui fait preuve d'idées progressistes et avancées passe pour
porteur d'une noble personnalité et se dévoue à l'œuvre favorable à
la société et à la collectivité, à la patrie et à la nation. Toutes les
activités de l'homme sont conditionnées par sa conscience
idéologique. Il est notoire que les idées de l'homme déterminent
l'objectif, la direction et le caractère de ses activités. Il en est de
même dans la lutte pour la transformation de la nature et de la
société. L'idéologie définit l'objectif et l'orientation de cette lutte,
et la conscience idéologique des gens qui y prennent part
détermine le rythme du développement de la société. Tout ira bien
s'ils font preuve d'un enthousiasme conscient et d'un esprit
créateur, contents de ce qu'ils font; sinon, aucune réussite n'est
possible, ce qui prouve que l'idéologie décide de l'issue de tout
mouvement social.
20
Les précédents leaders de la classe ouvrière, envisageant le
problème de l'esprit, n'ont pas su voir le rôle décisif de la
conscience idéologique. L'essentiel des observations des classiques
marxistes était que les modes de production matérielle, c'est-à-dire
économiques, jouent le rôle décisif dans le progrès de l'histoire
sociale. Au sujet du rôle de la conscience, ils s'étaient arrêtés à
mentionner une simple réaction à ce qui est matériel.
Dans sa lettre à Smith, Engels, refusant d'insister
unilatéralement sur le mode d'existence matériel agissant sur
l'évolution de la société, a écrit que «le mode matériel d'existence
est de premier ordre, mais il n'est pas exclu que l'idéologie, bien
que de second ordre, exerce une réaction sur lui».
Mais tout en mettant l'accent sur la réaction de la conscience,
il refusait de se dédire de ses affirmations selon lesquelles
l'«élément décisif» pour le progrès de l'histoire est en tout cas
économique. Dans sa lettre à Bloch, en 1890, il écrivit: «Selon la
conception matérialiste de l'histoire, l'élément décisif pour le
progrès historique est en fin de compte constitué de la production
et de la reproduction de la vie réelle.» Il insista: «La cause finale
de tous les changements sociaux et de toutes les révolutions
politiques doit être cherchée, non pas dans l'esprit des gens et leur
conscience approfondie des vérités éternelles et de la justice, mais
dans le changement du mode de production et d'échange, non pas
dans les philosophies, mais dans l'économie de l'époque.» Il rendit
ainsi immuable l'idée que l'économie est décisive dans le
mouvement historique. De ce propos il fit mention dans plusieurs
de ses œuvres. Lénine, lui aussi, a fait le même raisonnement. Il
envisageait, comme Marx et Engels, l'évolution de l'histoire
sociale comme celle de l'histoire naturelle.
Lénine, comme Marx, s'est arrêté à donner des observations
théoriques sur ce qui est décisif dans le progrès de l'histoire
sociale; il n'a pourtant pu prévoir ce qui résulterait dans
l'édification socialiste de sa conception parce qu'il n'avait pas eu le
21
temps de mener directement la lutte pour l'édification du
socialisme.
En réalité, on a mis l'accent sur le développement économique
en adoptant d'une façon dogmatique les théories précédentes sur le
socialisme, ce qui a entraîné de fâcheuses conséquences dans
l'ancienne Union soviétique et les autres pays socialistes d'Europe.
L'absence de l'attention requise à l'éducation des masses populaires
et l'accent mis seulement sur l'édification économique dans ces
pays ont amené ceux-ci à tomber dans le marasme économique et a
eu pour résultat l'effondrement du socialisme. L'échec du
socialisme dans ces pays a donné cette leçon à l'histoire: si l'on
néglige d'éveiller la conscience idéologique et de voir le rôle
décisif qu'elle joue dans le développement de la société, on en
vient à faire dégénérer les gens sur le plan idéologique, à détériorer
tout ce qui est socialiste, et finalement, à mener à la ruine jusqu'au
régime socialiste.
On comprend là-dessus la portée de la théorie de l'idéologie
créée et appliquée par le Général Kim Jong Il.
Il a dit que ce qu'on entend par rôle décisif de l'homme dans la
lutte pour la transformation de la nature et de la société, c'est le
rôle de la conscience idéologique et il s'en est tenu comme toujours
à ce principe: donner la priorité à la révolution idéologique et au
travail politique en tout. En bref, rien n'est impossible une fois que
les gens sont armés d'idées progressistes et éveillés sur le plan
idéologique; c'est là l'idée et le point de vue du Général. A partir
de cette compréhension, il a donné cette fameuse formule: «La
force qui remue le monde n'est pas dans l'argent ou dans les
bombes atomiques, mais dans les grandes idées», et selon le même
concept, il tient invariablement, dans la pratique de la révolution,
la théorie de l'idéologie. Grâce à sa direction privilégiant
l'idéologie, le peuple de Corée du Nord, convaincu de l'avenir du
socialisme et profondément conscient qu'il est maître du pays, fait
22
preuve du noble sens des responsabilités et d'un esprit
révolutionnaire inflexible.
Il est hors de doute que le Général Kim Jong Il, tenant haut
comme toujours le drapeau de l'idéologie, mènera le peuple nordcoréen à d'autres innovations et à un nouvel essor et qu'il poussera
la révolution vers un plus prodigieux succès en renforçant le
rempart idéologique du socialisme.
La théorie du leader, axe de l'union
La philosophie du Général Kim Jong Il en matière de direction
repose également sur sa théorie du leader-centre: comme le rôle du
leader, dans un mouvement révolutionnaire, est décisif, le peuple
ne peut modeler son destin avec succès que quand il est guidé par
un excellent leader. Mais jusqu'ici cette vérité est demeurée voilée
ou a été dénaturée par certaines gens imprégnés de préjugés.
Nonobstant, l'histoire a démontré que le leader joue le rôle décisif
dans le progrès de la société.
Les historiens ont présenté Cléopâtre, dernière reine de
l'Egypte antique, comme une personne susceptible d'influencer le
cours de l'histoire.
On a noté que si le nez de cette femme renommée pour sa
beauté et son habileté extraordinaires, pour ses ambitions
politiques et ses compétences peu communes, eût été plus court,
toute la face de la terre aurait changé. Cet exemple montre que les
activités des grands esprits ont été pour beaucoup dans l'histoire.
Il est vrai que de telle ou telle façon, les illustres généraux, rois
ou gouvernants apparus dans l'histoire ont exercé une influence
certaine sur l'évolution d'une société donnée, mais ce n'était pas
toujours dans le sens positif.
Jules César, héros de Rome, a connu une carrière exaltée: au
cours de ses expéditions d'une dizaine d'années, il a conquis 800
23
villes-fortes, soumis 300 nations; il a eu à combattre trois millions
de soldats dont il a fait le tiers prisonniers. Il était allé conquérir
jusqu'à l'Afrique; ses conquêtes et massacres d'autres nations
furent des actes criminels devant l'histoire. Sa politique tyrannique
lui a coûté la vie sur son trône. Hegel fit un grand éloge de
Napoléon. Le voyant à cheval après la victoire de Iéna, le
philosophe s'exclamait: «J'ai vu un grand esprit mondial, monté à
cheval.» Mais ce n'était pas un dirigeant du peuple ni un grand
esprit reconnu par l'histoire. Il a fait la guerre pendant 20 ans et n'a
apporté que des catastrophes à sa patrie: la mort de millions de ses
compatriotes, la perte d'immenses richesses nationales et dix
milliards de francs à verser en indemnités de guerre.
Toutes les personnalités ne jouent cependant pas un rôle
décisif dans l'évolution de l'histoire, mais le leader représentant
authentiquement les intérêts de la classe ouvrière et du peuple
laborieux, oui.
Or, qui est-il, ce leader? Cette notion apparut pour la première
fois par Engels. Dans son ouvrage Marx et Neo-Rhein (en 1884),
qualifiant Marx d'«éminent leader», Engels s'était penché sur le
problème du chef de la classe ouvrière. Mais il envisageait ce
problème comme concernant les «grands personnages», c'est-àdire les personnalités ou les individus historiques éminents. Il n'a
pas remarqué que le problème était particulier et différent, car il a
placé le chef de la classe ouvrière au même rang que César,
Auguste, Cromwell, Thierry, Miniet, Guizot, Napoléon.
Lénine, lui aussi, en a fait mention, mais n'en avait pas une
conception juste. Dans son ouvrage Les objectifs immédiats de
notre mouvement, il a écrit: «Aucune classe dans l'histoire n'est
parvenue à la domination sans avoir trouvé dans son sein des chefs
politiques, des représentants d'avant-garde capables d'organiser le
mouvement et de le diriger.» Et dans un autre ouvrage, Le
gauchisme, maladie infantile du communisme, il écrivit: «Le parti,
en général, est dirigé par un groupe plus ou moins fixe, constitué
24
de personnes des plus influentes, compétentes, expérimentées,
élues aux postes les plus responsables, les personnes appelées
leaders.»
Comme on le constate dans ce passage, Lénine, au lieu de
parler d'un unique représentant des masses populaires, a préféré
dire des «leaders» en tant que «représentants d'avant-garde» ou
«groupe d'hommes plus ou moins fixe».
Il a envisagé les leaders comme des individus extraordinaires
et donc il n'était pas sorti du cercle de la controverse qui
s'engageait sur la question, à savoir à qui revient le rôle décisif
dans le progrès de l'histoire, au peuple ou aux individus. Il a
affirmé que ce rôle appartenait au peuple, sans pourtant voir
l'association du peuple et de son meneur; il a eu tort de les
envisager séparément.
Il est évident qu'une telle conception, imparfaite, ne permet
pas de faire avancer avec succès l'histoire sociale sur une voie
correcte.
Le Général Kim Jong Il a estimé que le problème du leader est
une question fondamentale et de première importance pour le
progrès de l'histoire sociale et le modelage du destin du peuple;
ainsi il a donné à ce sujet une conception scientifique.
Voir tout, en mettant le leader au centre, dit-il, c'est mon
invariable mode d'envisager les choses. J'insiste pour qu'on mette
le leader au centre de tout mouvement.
La théorie du leader-centre est une doctrine portant sur la
conception du leader et sur l'attitude à adopter à son égard.
C'est une théorie indiquant au fond que le leader joue un rôle
décisif dans le progrès de la société et que les masses populaires ne
peuvent modeler leur destin avec succès que lorsqu'elles suivent
fidèlement sa direction.
Cette théorie, le Général Kim Jong Il l'a mise au point, le
premier dans l'histoire, en exposant la signification philosophique
du leader et en systématisant les problèmes du rôle qu'il joue et de
25
la place qu'il occupe au cours de l'évolution de l'histoire et du
mouvement révolutionnaire. Il a indiqué:
«Le leader est par essence l'âme de la collectivité sociopolitique.»
Le leader représente le cerveau idéologique et théorique, le
centre de la cohésion qui imprègne le peuple de l'idéologie et lui
fournit des tactiques et des stratégies. L'âme du peuple,
l'animateur des mouvements sociaux, l'axe de l'unité et de la
cohésion et le timonier organisant et conduisant dans l'unité les
activités et la lutte du peuple, voilà le leader, selon les
observations du Général Kim Jong Il.
C'est pourquoi le leader devient le premier représentant du
peuple, et non un individu comme c'est le cas des grands esprits,
des illustres généraux, des monarques, des rois renommés.
C'est une vérité historique que le peuple, s'il n'est pas guidé par
un tel chef, est voué à l'échec dans sa lutte pour la liberté et
l'émancipation.
La direction du leader est indispensable à toutes réussites,
parce que c'est lui qui expose les idées et les théories scientifiques
propres à améliorer la société et le destin du peuple de façon
satisfaisante.
Le leader, doué d'une perspicacité pénétrante, crée une
idéologie et des théories scientifiques par l'association des
exigences de l'époque et de la révolution avec la volonté et les
besoins du peuple. Cette idéologie et ces théories servent de phare,
de guide sur le chemin que prend le peuple pour modeler son
destin.
Le leader joue également un rôle décisif dans la formation de
la force motrice de l'évolution de l'histoire. La marche victorieuse
d'un mouvement social présuppose une puissante force de
propulsion. Cette force provient du peuple uni. Or l'union du
peuple ne se fait pas d'elle-même; elle se fait autour d'un noyau.
Ce centre, qui permet l'union et le regroupement du peuple tout
26
entier et la cohésion de toute la société, est justement le leader. Le
peuple, quand il a un chef avisé, se serre autour de lui, forme avec
lui une intégrité socio-politique.
Sous la direction du leader, le peuple développe la société
selon une tactique et une stratégie correctes. Quelque difficiles que
soient les circonstances, un leader, clairvoyant et perspicace,
avance les moyens de les surmonter et mène la révolution à la
victoire. Cela prouve qu'il joue un rôle décisif dans le modelage du
destin du peuple et dans le développement de la société.
Ceci dit, je ressens combien significatifs sont les propos du
Général Kim Jong Il lorsqu'il affirme: «La victoire d'une
révolution sans leader est inconcevable tout comme
l'épanouissement d'une fleur sans soleil.» L'idée que le leader est le
cerveau idéologique et théorique et le centre de l'union populaire
est une vérité prouvée par la pratique révolutionnaire en Corée du
Nord. Là, tout va bien aujourd'hui, la société étant restructurée en
un système sous lequel le Parti, l'Etat, l'armée et le peuple
marchent ensemble comme un seul homme. Cela, sans doute, est le
résultat de l'application parfaite de l'idée du leader-centre. On voit
par là que cette théorie constitue un principe de base dans la
réussite de la direction de l'Etat et de la société.
L'idée de «l'homme par-dessus tout» et de l'«homme au
centre de tout» et la théorie de la primauté de l'idéologie du
Général Kim Jong Il déterminent son orientation et sa
méthodologie de direction, alors que sa théorie du leader-centre
constitue le facteur décisif du succès de sa direction.
D'où la valeur scientifique et dynamique de sa philosophie en
matière de direction, qui conduit le peuple à la victoire et accélère
l'évolution de l'histoire.
27
1. LES PRINCIPES DE L'EVOLUTION
HISTORIQUE AXEE SUR LES
MASSES POPULAIRES
L'histoire est riche en péripéties. Dans les années 50 et 60, ce
fut le maccarthysme qui sévit, alors que de nos jours,
l'antisocialisme trouble l'histoire.
Un certain temps, l'historien François Phezzit a été populaire
dans le monde occidental par sa prétendue «découverte». «Le
communisme, a-t-il dit, est le détour le plus long pour passer d'un
capitalisme à un autre.» C'est-à-dire que le socialisme n'est pas une
nécessité historique, mais une «tumeur» fortuite apparue au cours
du développement du capitalisme. Gorbatchev, qui un certain
temps avait joué le rôle de protagoniste du communisme en
Russie, a introduit le capitalisme au Kremlin et fini par faire
s'écrouler le grand empire soviétique où bouillonnait la révolution
communiste. Alors, Bush proclamait une «vision nouvelle du
monde» selon laquelle l'époque actuelle est celle où le socialisme
se jette dans les bras du capitalisme. On a l'impression que la
philosophie hitlérienne prônant: «Faites de grands mensonges si
vous voulez mentir», fasse marcher l'histoire à rebours. Mais ces
mensonges parviendront-ils à faire rebrousser chemin à l'histoire?
On sait que Nostradamus, prophète du XVIe siècle, a surpris le
public en prédisant que le foi de France Henri II serait poignardé.
Mais quant à François Phezzit, Gorbatchev et Bush, ils semblent
avoir mal prévu l'avenir de l'histoire. Les circonstances actuelles
28
nous confirment l'importance pour l'humanité d'une conception
judicieuse de l'histoire.
Quoi qu'il arrive, l'histoire suit son cours, c'est la règle.
L'histoire suit la volonté et le vœu des masses populaires qui
veulent vivre dans un monde libre et équitable. Aucune force n'est
capable d'étouffer cette volonté et cette aspiration. Un dirigeant qui
se met au diapason de ce courant historique réussit, mais qui s'y
oppose échoue.
Le Général Kim Jong Il est un homme de barre qui conduit
l'histoire sur une voie droite malgré les embûches, avec une
conception scientifique de l'histoire, brisant toutes les observations
erronées précédentes.
1) L'HISTOIRE DE L'HUMANITE EST CELLE
DE LA LUTTE POUR L'EMANCIPATION
Il faut se conformer à la volonté de l'histoire et savoir lui
montrer le droit chemin si l'on veut la conduire correctement. S'y
conformer, cela veut dire se tenir au courant des aspirations et des
exigences des masses populaires, forces motrices de l'histoire, et
chercher à les satisfaire.
L'histoire est l'ensemble des événements relatifs à l'apparition
et à l'évolution de l'humanité. Jeter un regard en arrière sur
l'histoire permet de distinguer ce qui était bon et ce qui était
mauvais, ce qui était nécessaire et ce qui ne l'était pas. L'histoire
évolue suivant son orbite, mais se trouve parfois déviée ou freinée
par ceux qui, mécontents de sa marche et inquiets de leur propre
sort, cherchent à semer la confusion parmi les gens.
Ce fut le cas de Hukuyama, qui prétendit que «l'histoire est
finie» et celui de Hundington, qui s'attendait à un «conflit de
29
civilisations». Les théories de ce genre ne font qu'inspirer le
pessimisme et la déception face à l'avenir. La théorie de la
«nouvelle machine humaine» décrit le progrès de la civilisation
technique moderne comme entraînant l'aliénation de l'homme et
l'humanité comme les «passagers d'un navire en train de faire
naufrage». Elle n'est autre qu'un sophisme visant à justifier la
situation et les intérêts des indifférents à l'évolution de l'histoire et
de ceux qui n'ont pas d'avenir.
Sur le parcours de l'histoire, il peut y avoir des zigzags de
même que des lignes droites, des échecs comme des réussites. On
sait que quand le cap était bien défini, la marche de l'histoire a été
victorieuse, mais dans le cas contraire, il y a eu des revers et des
échecs amers.
La question, ici, est de savoir quels sont la nature et le chemin
de l'histoire sociale.
Une conception scientifique n'était pas donnée auparavant sur
cette question. Toutes les observations sur l'histoire sociale,
qu'elles fussent idéalistes ou matérialistes, ont été superficielles,
érigées en dehors de l'homme qui, pourtant, est l'artisan de
l'histoire.
Pour Hegel, l'histoire est un processus au cours duquel
l'Absolu se connaît lui-même. Selon lui, cette conscience absolue,
indépendante de tout, a créé l'histoire en se développant suivant ses
étapes. Il a observé qu'au cours de développement de cette
conscience, l'histoire mondiale a connu quatre étapes: le monde
oriental, le monde grec, le monde romain et le monde germanique
qui correspondent respectivement à l'enfance, l'adolescence, l'âge
adulte et la vieillesse de l'humanité. Cette observation était
radicalement erronée parce que Hegel considérait l'histoire et son
évolution en dehors de la réalité et de la science et évoluant en
fonction des intérêts de la classe exploiteuse. Il a dit que «tout ce
qui est réel est rationnel, et que tout ce qui est rationnel est réel»; il
a trouvé comme idéal le système monarchique prussien; il a
30
applaudi la révolution bourgeoise en France au XVIIIe siècle en la
qualifiant de «splendide lever du soleil» ou d'«avènement d'une ère
nouvelle». Quant aux autres révolutions favorables à l'évolution de
la société, il les a cependant qualifiées d'«actions innocentes» des
«ignares». Quant à Feuerbach, il était matérialiste dans sa
conception de la nature, mais idéaliste au sujet de l'histoire sociale;
cela découle de la classe à laquelle il appartenait.
Le marxisme a donné une conception scientifique de l'histoire.
Marx et Engels ont indiqué, dans le Manifeste communiste,
que la production matérielle d'une époque historique donnée et le
système social et économique qui apparaît forcément avec elle
constituent la base de l'histoire politique et de l'histoire spirituelle
de la société, et que l'histoire de l'humanité a été, dans chaque
étape du développement social, celle de la lutte entre la classe des
opprimés et celle des opprimants, entre la classe des exploités et
celle des exploitants. En bref, «l'histoire de toute société jusqu'à
nos jours, c'est l'histoire de la lutte des classes». Selon eux, le
maître et l'esclave, le patricien et le plébéien, le patron et l'ouvrier,
en bref, l'opprimant et l'opprimé, étant dans une situation
d'adversaires, n'ont pas cessé de se faire la guerre, en sourdine ou
ouvertement, et le processus de cette lutte constitue justement
l'histoire de la société. C'était une observation judicieuse du point
de vue de classe. Mais on sait que la lutte des classes n'est pas tout
de l'histoire humaine.
Les vues des classiques marxistes à ce sujet étaient justes à la
lumière de la mission et de la tâche qu'ils se proposaient, celle de
libérer la classe des opprimés, les prolétaires en premier lieu.
Le marxisme a également indiqué que l'histoire humaine était
aussi l'histoire du renouvellement des modes de production de
biens matériels, à partir de l'observation matérialiste selon laquelle
les conditions matérielles et économiques sont capitales pour le
développement socio-historique.
31
Ces vues ne permettent pas de mener à bien l'édification
socialiste. Puisque l'ancienne URSS et les pays socialistes
d'Europe de l'Est ont mis l'accent uniquement sur le
développement des forces productives et l'accroissement des biens
matériels, ils n'ont pas pu orienter les efforts requis vers la
transformation de la conscience des masses populaires et le
renforcement de leur éducation politique et idéologique ni
alimenter les forces principales de la révolution. Il en est résulté
qu'on n'a pu conjurer la pénétration des idées et de la culture
impérialistes et les machinations de sape des impérialistes ni
prévenir l'écroulement du socialisme.
Tout cela prouve comme il est important d'avoir une
conception judicieuse de l'histoire pour le développement sociohistorique.
Le Général Kim Jong Il en a avancé une, nouvelle et
scientifique. Il a dit: «L'histoire de l'humanité est l'histoire de la
lutte des masses populaires pour leur souveraineté.» C'est là une
révolution dans ce domaine, car l'histoire est envisagée selon la
nature de l'homme qui en est l'artisan.
En général, le caractère d'un mouvement se détermine suivant
les facultés du sujet matériel qui l'engendre. Il en est de même pour
le mouvement social. On doit chercher ses caractéristiques
essentielles dans la nature de l'homme qui en est le sujet.
La volonté d'indépendance des masses populaires s'exprime
par leurs efforts pour se rendre maîtres de la nature, de la société et
d'elles-mêmes, et tout mouvement social vise la réalisation de cette
volonté. Telle est l'essence des mouvements historiques.
A en juger par le degré de son évolution, l'histoire humaine a
été un processus de la croissance et de la réalisation des besoins
souverains et des capacités créatrices des masses populaires qui en
sont les principales forces motrices, à savoir le processus de la
réalisation de leur volonté de vivre en toute indépendance et de
façon créatrice.
32
La volonté de vivre libre, sans contrainte ni entrave, est vitale
chez l'homme; c'est pourquoi il est tout à fait naturel et légitime
que l'histoire de l'humanité soit l'histoire de la lutte pour la
réalisation de cette volonté.
La lutte de classe est, cela s'entend, une lutte qu'on engage
dans ce sens, mais une partie seulement de la lutte pour
l'émancipation totale. Considérer cette lutte comme la lutte pour
l'émancipation elle-même, et l'histoire sociale comme le processus
de la seule lutte des classes, c'est une vue unilatérale. L'homme a
besoin d'être libre aussi bien du point de vue de classe et de nation
que des entraves naturelles. Ceci dit, on comprend que la
conception selon laquelle l'histoire sociale est une simple
succession de modes de production ou de luttes des classes est
partielle et limitée.
Le Général Kim Jong Il, partant du jugement que l'histoire des
sociétés est celle de la lutte des masses populaires pour leur
émancipation, a avancé un critère nouveau et original pour évaluer
le niveau du développement social.
Savoir estimer le niveau de développement de la société et
savoir quel critère adopter en la matière, c'est aussi très important
pour implanter une juste conception de l'histoire sociale.
Jusqu'ici ce critère n'avait pas été défini clairement. Selon le
marxisme, c'était le niveau de développement des moyens de
production et des forces productives.
Ainsi, a écrit Marx, dans son ouvrage Misère de la
philosophie: «Le moulin en pierre a fait naître la société du
seigneur féodal, alors que le moulin à vapeur a fait voir le jour à la
société des capitalistes industriels.» Lénine, lui aussi, a dit que la
productivité est «le critère suprême pour évaluer l'évolution
sociale» et «le critère principal pour estimer le développement de
la société».
33
Ces observations étaient fondamentalement erronées car le
problème est envisagé hormis l'homme, voire le peuple, qui en est
la principale force motrice.
Le Général Kim Jong Il a avancé que ce critère est justement
le degré de développement et de réalisation de la nature de
l'homme: l'indépendance, la créativité et la conscience. Ainsi dit-il:
«C'est ... le degré de développement de l'esprit d'indépendance de
l'homme, de sa créativité et de sa conscience qui déterminera le
niveau de développement de sa société, et c'est au fur et à mesure
que son esprit d'indépendance et sa capacité créatrice se
développeront que les biens sociaux s'accroîtront et que les
rapports sociaux évolueront.»
La société structurée en un régime assurant parfaitement
l'indépendance, la créativité et la conscience de l'homme qui est
son maître sera une société avancée, mais celle qui les étouffe sera
qualifiée de société rétrograde; telle est la vue du Général.
Quelque brillant que soit le développement des sciences et des
techniques et quelque abondants que soient les biens matériels
produits, la société capitaliste ne peut être qualifiée de société
avancée, car elle est structurée en un régime étouffant la nature de
l'homme, l'esprit d'indépendance, la créativité et la conscience.
La possibilité de se développer socialement sera aussi évaluée
selon que la société permettra ou non de faire valoir pleinement la
nature humaine.
Le développement des forces productives et le progrès de la
production des richesses matérielles réalisées par la société
capitaliste ne peuvent servir d'indice déterminant le degré de
développement de l'être humain, maître de la société.
L'excentricité imposée à la vie matérielle, l'appauvrissement de la
vie spirituelle et culturelle et l'orientation réactionnaire donnée à la
vie politique, voilà les vices invétérés de cette société. Une société
affectée de tels maux ne peut être qualifiée de bonne société.
34
Actuellement, dans les pays capitalistes, la théorie de Rostow
sur les «étapes de croissance économique» est bruyamment
présentée comme si elle constitue un éclaircissement enfin donné à
l'histoire de l'évolution sociale. Mais c'est purement et simplement
pour empêcher le peuple de se faire une juste conception en la
matière. Cette théorie, envisageant l'évolution de la société comme
processus de l'augmentation des investissements, cherche à faire
passer l'histoire pour le processus de croissance des besoins et
intérêts de la classe des capitalistes d'une cupidité infinie.
La philosophie de Toynbee, au lieu de reconnaître l'évolution
de l'histoire humaine, la considère comme une simple répétition de
l'histoire de la Grèce et de la Rome antiques et cherche ainsi à
dissimuler la chute inévitable de la société exploiteuse. Selon les
adeptes de cette philosophie, «21 civilisations» séparées, sans
rapport ni continuité, existent en parallèle dans l'histoire de
l'humanité, et partant, il n'y a aucune raison pour affirmer que
l'époque de la Grèce d'il y a 2 000 ans était l'époque antique, et
l'époque actuelle, l'époque moderne. La révolution d'Octobre,
comme l'apparition du socialisme, aurait résulté, selon eux, de
l'erreur de Gengis Khan. Cela montre que dans les pays
capitalistes, on est indifférent à l'amélioration de la société et à la
gestion de l'Etat, et qu'on s'intéresse seulement à exalter la cupidité
des investisseurs de la classe privilégiée, sans regarder au sort des
travailleurs.
Le Général Kim Jong Il a mis un point final aux vues de
l'histoire communément reconnues et transmises depuis longtemps,
et en a avancée une nouvelle, tout à fait originale, axée sur
l'homme, sur le peuple, indiquant ainsi l'orientation de l'évolution
de l'histoire.
Selon lui, le processus de l'évolution de la société est le
processus au cours duquel les besoins souverains et les capacités
créatrices du peuple s'accroissent et que son statut et son rôle en
tant que maître s'élèvent.
35
Identifiant le façonnage de destin des masses populaires avec
l'évolution de l'histoire sociale, le Général a insisté sur leur
émancipation, pour pousser la transformation dans trois domaines:
la nature, la société et l'homme. La transformation de la nature,
c'est la création de conditions matérielles permettant à l'homme
une vie libre de toute entrave naturelle; la transformation de la
société voit à créer les conditions socio-politiques lui assurant une
vie exempte de toute contrainte de classe et de nation; la réforme
de l'homme, c'est la création des conditions idéologiques et
culturelles libérant l'homme des entraves, idéologiques et
culturelles caduques. Ces efforts sont une partie importante de
l'œuvre d'émancipation de l'homme. Les besoins souverains de
l'homme seront satisfaits avec le progrès dans les trois domaines,
et il sera alors le véritable maître du monde et de son destin.
On peut noter que la Corée du Nord a pu connaître un progrès
continu grâce à ses efforts consacrés à exalter sans cesse l'esprit
d'indépendance, la créativité et la conscience du peuple, à partir
d'une telle conception originale de l'histoire sociale.
Tout cela prouve le caractère scientifique et la justesse de la
lutte des peuples pour leur émancipation, et que le cours de
l'évolution historique est le processus de croissance de leur
indépendance.
Selon cette conception, le Général Kim Jong Il a indiqué, pour
objectif général ou orientation générale de l'amélioration de la
société, d'opérer en tout et partout dans le sens de la volonté et des
intérêts du peuple, et il a veillé à appliquer à fond cette ligne dans
les activités du parti et de l'Etat.
Sa volonté de faire briller l'histoire humaine comme une
véritable histoire des peuples est, pour ainsi dire, une manifestation
de sa noble conception de l'histoire, et cette volonté, on la
remarque dans ses qualités populaires, sobres et probes, dans ses
efforts consacrés à son peuple, dans ses nobles vertus et dans les
tournées d'inspection qu'il ne cesse d'effectuer en passant par des
36
usines et des villages, par des mines et des pêcheries, jusqu'aux
postes de garde des soldats perdus au fond des montagnes.
2) L'HOMME JOUE UN ROLE DECISIF DANS
L'EVOLUTION DE L'HISTOIRE SOCIALE
Il faut savoir quel est le facteur décisif qui agit sur la société et
l'évolution de l'histoire si l'on veut améliorer la société et conduire
la marche de l'histoire sans déviations. Nombreux sont les facteurs
qui agissent sur le développement social, mais il faut déterminer
celui qui joue le rôle décisif. Le dirigeant qui le discerne et
s'appuie sur lui réussit, mais qui n'en est pas capable et s'en tient
aux facteurs secondaires est voué à l'échec.
L'erreur commise par les pays où le socialisme s'est effondré
réside dans le fait que ce facteur décisif a été mal identifié: au lieu
de le voir dans la principale force motrice de l'histoire sociale, on a
recouru aux méthodes marxistes qui le croient dans les conditions
objectives, matérielles et économiques.
Le marxisme a considéré les conditions objectives, c'est-à-dire
les modes de production de biens matériels, comme décisives pour
le progrès de la société. Selon cette doctrine, les conditions
économiques déterminent la marche de l'histoire. En bref, on peut
dire que cette doctrine met au point les conditions de libération de
la classe ouvrière à partir d'une conception matérielle de l'histoire.
Considérant l'évolution de l'histoire sociale comme celle de
l'histoire naturelle, elle enseigne que les rapports de production se
développent à mesure du développement des forces productives,
que le régime économique, qui représente la totalité des rapports
de production, forme l'infrastructure de la société correspondante
sur laquelle s'érige une superstructure. Cela étant, les modes de
37
production des richesses matérielles constituent le facteur décisif
qui détermine le caractère de la société et son niveau de
développement, et l'évolution d'une société est un processus au
cours duquel les contradictions entre les forces productives et les
rapports de production se résolvent par la lutte de classes et où les
modes de production caducs font place à de nouveaux. Telle était
la vue marxiste.
Engels a écrit que «le mobile définitif de tous les changements
sociaux et politiques ne doit pas être cherché dans la tête des gens,
dans leur conscience qui s'approfondit de la vérité et de la justice
éternelles, mais dans les changements des modes de production et
d'échange, non pas dans les philosophies, mais dans l'économie».
Inutile d'ajouter que cette observation repose sur le principe
selon lequel l'être social détermine la conscience sociale.
Cette observation matérialiste devait forcément imposer
comme principe fondamental de direction de la révolution et de
l'édification, de faire grand cas du développement des conditions
matérielles et économiques et d'y orienter le gros des efforts.
Suivant ce principe, on en viendra à ne s'intéresser, dans la
conduite de l'Etat et de la société, qu'aux moyens de promouvoir
les forces productives et d'accroître les richesses matérielles, au
lieu de s'occuper du développement de l'homme et de
l'amélioration de son rôle, méconnaissant que ce dernier est
l'artisan de l'histoire et le facteur majeur et décisif de l'évolution de
la société.
Certes, il est vrai que cette vue économiste du marxisme a eu
une certaine importance car elle a brisé la conception idéaliste en
la matière et l'a remplacée par la conception matérialiste, précisant
l'un des facteurs de l'évolution de l'histoire sociale. Mais l'échec
des pays qui édifiaient le socialisme suivant une telle vue prouve
que cette doctrine était imparfaite et comportait des failles dans la
pratique.
38
Le Général Kim Jong Il, se débarrassant de cette conception
erronée pourtant considérée comme une vérité incontestable, a
prouvé que le peuple travailleur constitue la force mobile de
l'histoire sociale et qu'il joue un rôle décisif dans son évolution. Il
a indiqué de cette façon la clef de la conduite correcte de l'histoire
sociale. Il a remarqué:
«Ce ne sont pas les conditions objectives, mais les hommes
qui jouent un rôle déterminant dans le développement de
l'histoire.»
Le mouvement social est un mouvement des hommes,
mouvement qu'ils déclenchent et poussent eux-mêmes. La société
n'existe que quand il y a des hommes. Le mouvement social est un
mouvement demandé et animé par les hommes. Aussi faut-il les
éveiller et les mobiliser si l'on veut faire avancer la société. En ce
sens, il est tout à fait juste de considérer le peuple comme la force
motrice de la marche de l'histoire sociale, et de développer la
société en s'appuyant sur son ardeur révolutionnaire et ses
capacités créatrices. S'il y a un véritable être tout-puissant dans le
monde, ce ne sera nul autre que le peuple, et c'est grâce à sa force
et à son intelligence que la société se crée et que l'histoire évolue.
A partir de cette observation, le Général Kim Jong Il conçoit
l'évolution de l'histoire sociale comme le mouvement de son sujet,
le peuple.
Le marxisme a considéré cette évolution comme identique à
celle de l'histoire naturelle. C'est-à-dire que la société, étant elle
aussi une partie du monde matériel, est soumise à l'action de la loi
générale du mouvement et que, partant, l'histoire sociale suit la loi
objective comme la nature. Là-dessus, Marx a écrit dans le
Capital: «D'après mon point de vue le développement de la
formation économique de la société est assimilable à la marche de
la nature et à son histoire.» Et Lénine, lui aussi, a exprimé la même
opinion.
39
La conception du Général Kim Jong Il à ce sujet est différente.
Il a dit que les mouvements sociaux portent des traits communs
avec les mouvements de la nature en ce sens qu'ils sont eux aussi
des mouvements matériels et que les lois générales du monde
matériel y interviennent également. «Mais, a-t-il affirmé, les
mouvements sociaux ont un sujet, ce qui n'est pas le cas des
mouvements de la nature. Les mouvements de la nature ont lieu
spontanément du fait de l'interaction des matières qui existent de
façon objective, mais les mouvements sociaux apparaissent et se
développent grâce à l'action et au rôle actifs d'un sujet humain.»
Cette idée est nouvelle et originale.
En réalité, les mouvements sociaux se déclenchent selon
l'exigence des hommes et progressent grâce à leurs actions. Dans
la nature, des changements et des développements interviennent
selon une nécessité naturelle, alors que dans la société, ils ont lieu
grâce à l'action et au rôle des gens et dans un but précis. C'est
pourquoi le changement et le développement naturels s'effectuent
spontanément, lentement, parfois insensiblement, alors que le
changement et le développement sociaux s'effectuent vite, en
crescendo, selon l'exigence des gens. Grâce au rôle actif des
hommes, le monde se transforme de plus en plus en leur faveur et
la sphère dominée par la raison humaine ne cesse de s'étendre.
Il a fallu des centaines de millénaires pour que l'humanité
passât de l'outillage de pierre à l'outillage de fer, alors que son
passage, des moulins en pierre aux broyeurs à vapeur n'a duré que
quelques millénaires. Il a fallu à peine quelques centaines d'années
pour passer de l'introduction des machines dans la production à la
réalisation de l'automation. Le fait que quelques dizaines d'années
après la fabrication des avions au début du XXe siècle l'homme a
fabriqué une navette spatiale et est parvenu à la mettre en orbite
prouve aussi que la transformation et le développement du monde
par l'homme s'effectuent à grande vitesse et dans un sens précis, ce
qui n'est pas le cas de la nature.
40
Il en est de même pour le cas du développement sociopolitique. Le remplacement de la société primitive par la société
esclavagiste a nécessité des centaines de millénaires, alors que la
substitution à cette dernière de la société féodale n'a duré que
quelques millénaires. Puis celle-ci a fait place à la société
capitaliste au bout de deux milliers d'années. Le capitalisme n'a
existé que quelques centaines d'années et fait place au socialisme.
Cela prouve que le développement de l'histoire sociale est le
processus qui a lieu grâce à l'action de son sujet, c'est-à-dire
l'homme.
Ceci dit, on comprend où réside la cause fondamentale de
l'échec du socialisme dans certains pays socialistes: l'évolution de
l'histoire sociale n'est pas commentée par rapport à son sujet et,
partant, on a négligé de renforcer ce sujet et de relever son rôle au
cours de l'édification du socialisme.
Avoir reconnu le mouvement socio-historique comme un
mouvement apparaissant et se développant grâce à l'action
volontaire de son sujet, c'est là le noyau et la quintessence de la
philosophie historique du Général Kim Jong Il. Cette seule
conception historique originale l'a amené comme toujours, dans
ses activités de direction, à s'en tenir invariablement au moyen
d'éveiller les masses laborieuses sur le plan politico-idéologique et
de mettre en valeur leur force et leur capacité créatrice inépuisables; c'est cette conception qui lui a permis de développer la
société sans cesse, à un rythme toujours accéléré.
Ayant estimé que le rôle des masses travailleuses n'est autre
que le rôle de leur conscience idéologique, le Général Kim Jong Il
a avancé la théorie de la primauté de l'idéologie selon laquelle, au
cours de la révolution et de l'édification, l'idéologie est prioritaire
et que c'est elle qui décide de tout. Il a dit que ce n'est pas l'argent
ou les bombes atomiques, mais les idées qui ont la force de remuer
le monde; il a fait en sorte que l'essor soit soutenu en tout temps au
cours de l'œuvre de transformation naturelle et de rénovation
41
sociale au moyen de «combat idéologique» et de «combat de
vitesse». C'est là le secret de ses réussites historiques.
3) LA REVOLUTION, C'EST LA MANIFESTATION
DU PLUS GRAND AMOUR
L'évolution de l'histoire sociale s'effectue par la révolution. Il
ne peut y avoir de développement social sans la révolution. Tout le
cours de l'histoire humaine a été une succession de mutations
dynamiques, dans la nature et dans la société.
Quelle révolution permet la marche de l'histoire sociale et
comment se produit-elle? Il est très important, pour le progrès de
l'histoire sociale, de voir clair dans ce problème. Car certains
prétendent avoir accompli une révolution sur ce qu'ils ont fait à
rencontre de l'histoire. Les révolutions, mutations historiques,
positives à l'évolution sociale, doivent contribuer à la création de
nouveautés, au progrès et au développement.
Les Occidentaux n'aiment pas ce terme car ils entendent par là
des actions brutales ou des bouleversements, selon eux, propres
aux communistes, des actions accompagnées de destructions et de
tueries. L'âpre lutte de classes qui sévit un certain temps en
Europe, dans les pays en voie de révolution, leur aurait inspiré une
telle impression, un tel préjugé. C'est pour cette raison, à mon sens,
que les Sud-Coréens aussi appellent la révolution «changement».
Mais la notion de révolution est sacrée. Sans la révolution, tout
progrès ou développement est impossible dans le monde.
A propos de la notion et du vrai sens de la révolution, le
Général Kim Jong Il a mis en place une conception correcte et
conduit la marche de l'histoire au moyen de révolutions
successives.
42
A partir de ses observations selon lesquelles l'histoire sociale
est l'histoire de la lutte des masses pour leur émancipation, il a
affirmé que la révolution est une œuvre sacrée pour faire valoir
pleinement l'amour de l'homme.
Le marxisme l'a tenue pour principal moyen de promouvoir le
progrès de l'histoire sociale, pour œuvre de destruction du caduc et
de création du nouveau. Etudiant l'expérience de la révolution
française, Marx a indiqué que «la révolution est la locomotive de
l'histoire». Lénine observa la révolution comme la destruction du
régime suranné et l'établissement d'un nouveau, et, en ce sens, il a
dit que «la révolution est la fête des opprimés et des exploités».
Chez le marxisme-léninisme, la révolution avait pour but
l'abolition des propriétés privées et pour contenu la libération de la
classe opprimée. Là-dessus, Marx a déclaré que «toute révolution
revêt un caractère social puisqu'elle vise à détruire la société
caduque, toute révolution porte un caractère politique parce qu'elle
vise à renverser le vieux pouvoir» et qu'«en général, la révolution
— le renversement du pouvoir existant et la démolition des vieux
rapports — est une action politique».
Que signifient ces assertions?
Que la révolution est une action politique par la destruction de
la vieille société, le renversement du vieux pouvoir, l'abolition du
vieux régime et des vieux rapports. Cette conception découle de la
quintessence même du marxisme-léninisme axé sur la lutte des
classes et la dictature du prolétariat; elle provient aussi des
conditions historiques de l'époque qui posaient pour tâche
historique l'abolition des propriétés privées et la libération des
opprimés, la classe ouvrière en premier lieu.
Or, si on applique cette conception telle quelle à l'histoire, on
en viendra à la nécessité de mener tout mouvement social au seul
moyen d'«actions politiques». Mais les faits historiques
démontrent que tout ne se fait pas, au cours de l'évolution sociale,
par une destruction et un renversement. Dans le cas où l'on tient
43
trop à l'ancienne conception de la révolution et la considère
comme absolue, on risque de dévier à gauche dans l'édification
sociale, voire, de freiner la marche de l'histoire. C'est ce que
montre avec éloquence l'amère leçon fournie par plusieurs pays.
Par-dessus cette conception, le Général Kim Jong Il en a
avancé une nouvelle, originale, qu'il appliqua avec succès dans
l'évolution de l'histoire sociale.
Il a dit: La révolution a pour but de faire épanouir l'affection
du peuple; autrement dit, la révolution est nécessaire pour que
l'affection du peuple soit authentique. On peut dire justement que
la révolution, qui consiste à réaliser l'indépendance de l'homme,
est la manifestation du plus grand amour qui perfectionne l'être
humain; c'est la philosophie de l'amour.
Selon le raisonnement du Général, le but de la révolution est
de faire épanouir l'amour du peuple et son contenu est de réaliser
l'indépendance et le perfectionnement de l'être humain. En ce sens,
la révolution représente l'amour suprême du peuple et est une
œuvre sacrée, humaniste.
Cette conception de la révolution peut être estimée comme la
plus scientifique car elle est envisagée et examinée en mettant
l'homme au premier plan. L'homme, pour ses besoins souverains,
besoins naturels, lance des mouvements sociaux pour la
transformation de la nature et de la société, et lutte sans cesse pour
se libérer et se perfectionner en tant qu'être indépendant.
L'émancipation de l'homme et le perfectionnement de la
personnalité humaine, ce sont les objectifs les plus élevés de
l'humanité, le contenu essentiel de tous les mouvements
populaires. Les révolutions mènent l'homme à son émancipation, à
son propre perfectionnement. Les trois révolutions, idéologique,
technique et culturelle, qui s'engagent en Corée du Nord en vue du
développement de la société, se fondent sur la concrétisation de
l'amour de l'homme.
44
La révolution idéologique vise à extirper les idées caduques de
l'esprit des hommes et de les libérer et les perfectionner sur le plan
idéologique; la révolution technique est une entreprise pour les
débarrasser des entraves naturelles, et la révolution culturelle est
une révolution pour les munir de connaissances culturelles élevées,
les former et les parfaire moralement. Ce ne sont pas des luttes
caractérisées par la violence qui s'accompagnent d'exécutions ou
de renversements; ce sont des entreprises philanthropiques pour
ainsi dire, pour l'émancipation et le perfectionnement de l'homme.
On constate ici la justesse de cet argument: la révolution est la
réalisation du plus grand amour de l'homme.
Le terme «révolution» est fréquent sur les lèvres des
dictateurs, des usurpateurs du pouvoir qui cherchent à justifier
leurs actes antihistoriques.
Les coups d'Etat déraisonnables ne peuvent passer pour une
révolution, pas plus que les meurtres d'innocents et les répressions.
Les actes des dictateurs et des usurpateurs du pouvoir, inhumains
et antihistoriques, ne sont pas des révolutions, mais des réactions,
des contre-révolutions.
Toutes les actions historiques imbues du mépris et de la haine
de l'homme sont des contre-révolutions, quels que soient leur
forme et leur caractère.
Les mouvements historiques, quand ils visent à approfondir
l'amour de l'homme, du peuple, constituent les véritables
révolutions.
A partir de cette conception philosophique, nouvelle et
scientifique de la révolution, le Général Kim Jong Il s'est gardé,
dans la conduite des mouvements sociaux visant la transformation
de la nature, de la société et de l'homme, de prendre la violence et
la dictature comme méthodes absolues et a opté pour former les
hommes et faire valoir au maximum leur conscience et leur esprit
créateur. Il tient à former le peuple par la sollicitude et la
confiance, à s'appuyer sur lui dans l'édification d'une société
45
nouvelle, à transformer toute la société en une intégrité sociopolitique, en une grande famille harmonieuse; il réussit ainsi à
transformer la nature, la société et l'homme selon les idées du
Juche. Toutes les réalisations et les succès étonnants enregistrés en
Corée du Nord sont les applications de cette philosophie
révolutionnaire, philosophie de la sollicitude.
4) CE QUI EST NOUVEAU ET PROGRESSISTE
NE PEUT QUE TRIOMPHER DANS
L'HISTOIRE SOCIALE
Le développement historique est le processus au cours duquel
la nouveauté et le progrès l'emportent sur l'ancien et le
réactionnaire, sans quoi le développement ascendant de l'histoire
est inconcevable. En ce sens, il est d'une importance capitale de
savoir identifier ce qui est nouveau et progressiste dans l'évolution
de l'histoire, ainsi que le rôle de ces éléments. Mais les concepts
erronés à ce sujet jusqu'ici ont posé de sérieux obstacles à la
marche de l'histoire.
Le Général Kim Jong Il, ayant prêté une attention sérieuse à ce
problème, en a donné une précision scientifique: il a exposé une
vue claire sur le sujet de la victoire certaine de ce qui est nouveau
et d'avant-garde.
Une vive sensibilité à la nouveauté et un refus catégorique de
ce qui est caduc et réactionnaire, voilà les traits caractéristiques du
Général Kim Jong Il dans son travail de direction.
Remontant le cours de l'histoire, on constate que le nouveau et
le progressiste ont été toujours victorieux, alors que le caduc et le
réactionnaire étaient condamnés. C'est que les premiers étaient
46
conformes aux aspirations du peuple et au diapason du cours de
l'histoire.
Cependant, dans l'histoire, tout ce qui était nouveau et
progressiste n'a pas été approuvé et défendu. Même les vérités
toutes claires se trouvaient parfois niées, les vues historiques en
étant erronées.
Le Général Kim Jong Il, convaincu de la nécessité d'établir
une juste vision de l'histoire, a formulé un concept original à ce
sujet.
Jusqu'ici, tous les critères avancés n'étaient pas judicieux à
cause de leurs limites au point de vue de classe et d'épistémologie.
Le marxisme a mis un point final à toutes les observations non
scientifiques, idéalistes et fausses, en a présenté une nouvelle,
basée sur la dialectique matérialiste. Mais c'était aussi une vue
moins scientifique car elle était bâtie sur un point de vue
matérialiste.
Selon Lénine, le niveau des forces productives devait être le
critère suprême et fondamental pour juger le progrès social.
Cette vue provenait du préjugé que les forces productives et
les modes de production des biens matériels constituaient le
facteur essentiel du développement social.
Selon le marxisme-léninisme, la supériorité matérielle du
socialisme consiste en ce qu'il accélère le développement des
forces productives de la société. Lénine a observé que la victoire
finale du socialisme signifie qu'il l'a emporté sur le capitalisme
quant à la productivité du travail. On peut remarquer les limites de
ces observations.
La société est une collectivité d'hommes; il faut donc que le
critère pour juger de sa qualité soit défini selon leurs intérêts, car
ils en sont les maîtres. C'est-à-dire que le caractère progressiste
d'une société doit être estimé selon son degré d'utilité pour les
hommes, car ce sont eux qui font les rapports sociaux et créent les
richesses sociales. Il est donc tout à fait naturel d'évaluer la qualité
47
progressiste d'une société selon que les richesses sociales et les
rapports sociaux que les hommes créent pourvoient ou non à leurs
besoins souverains. D'autant plus que le développement des forces
productives et l'abondance de biens matériels ne sont pas destinés
au service du peuple dans toutes les sociétés. Quelque abondants
que soient les biens produits et quelque élevé que soit le niveau de
développement des forces productives dans une société, celle-ci ne
sera pas qualifiée d'avancée et progressiste si les hommes qui les
ont créés ne peuvent en disposer et en jouir.
La valeur pratique des richesses matérielles et des forces
productives varie selon les demandes et les intérêts de ceux qui les
utilisent.
En réalité, on constate parfois que les conditions d'emploi et le
niveau de vie des travailleurs, dans les pays dont les forces
productives et les biens matériels sont relativement abondants, sont
inférieurs à ceux des travailleurs des pays moins développés.
Cela montre qu'il est plus scientifique et juste de qualifier la
société à mesure qu'elle pourvoit aux demandes et aux intérêts
souverains des travailleurs qui la constituent pour sa plus grande
part.
Au départ, la classe capitaliste était possédante et la classe
ouvrière, prolétaire. Aussi semble-t-il difficile que le socialisme
l'emporte sur le capitalisme dès le début quant au développement
des forces productives, bien que cette victoire soit certaine à la fin.
Les forces productives existent dans toutes les sociétés, féodale,
capitaliste et socialiste, et leur degré de développement marque
une supériorité relative, et non pas absolue. Il est possible que
celles de la société socialiste soient plus développées que celles de
la société capitaliste, mais cela ne peut pourtant pas représenter la
supériorité fondamentale du socialisme. La supériorité absolue de
la société socialiste consiste dans sa conformité à la volonté
d'indépendance de l'homme, une société où les hommes mènent
une vie de maîtres, pleine d'espoir et de fierté, regroupés dans un
48
organisme socio-politique, se soutenant et s'entraidant, avec la
vitalité politique qui caractérise l'être humain.
Si le socialisme s'est effondré en Union soviétique, ce n'est pas
par manque de forces économiques ou militaires. Sur le plan
économique, l'URSS était la deuxième puissance du monde, et sur
le plan militaire, elle égalait ou dépassait les Etats-Unis. Cela
démontre que le degré du développement des forces productives
ou économiques n'est pas le critère du niveau de développement
d'une société et de son caractère progressiste.
Si l'on ne considère que les niveaux de forces productives et
les modes de production développés, on risque de commettre de
graves erreurs. Car, dans ce cas, on en viendra à voir comme les
plus progressistes les pays capitalistes où les techniques sont
développées et les biens matériels abondants.
La réalité est qu'il est impossible de reconnaître pour
progressistes les nombreux pays occidentaux qui ont réalisé un
développement rapide de forces productives et un niveau élevé de
production matérielle. Car dans ces pays-là, la classe des
privilégiés, les capitalistes en premier lieu, est en mesure d'exercer
les droits politiques et de jouir de la civilisation matérielle grasse,
tandis que la classe des travailleurs, ouvriers et paysans, qui forme
la majorité de la population, éprouve la crainte permanente de voir
son existence menacée, sans parler qu'elle n'ait pas droit à la
position de maître qui lui revient dans la vie politique et
économique.
Cette vue erronée du développement social, le Général
Kim Jong Il l'a ainsi corrigée, présentant un critère précis qui
permet de voir judicieusement les phénomènes sociaux: «La
volonté et les desiderata des masses populaires constituent un
critère pour juger de la valeur de tous les phénomènes sociaux et
un guide à suivre dans la pratique révolutionnaire.»
Le peuple est l'artisan de l'histoire sociale; aussi c'est lui qui
s'intéresse à la marche de l'histoire sociale, c'est lui qui l'accélère
49
pour réaliser son indépendance. L'homme devient libre quand il est
indépendant. C'est pourquoi, selon ses propres besoins, pour vivre
dans une société libre et heureuse, le peuple s'intéresse à
l'évolution de l'histoire sociale.
L'orientation et la vitesse du progrès social dépendent
entièrement des efforts du peuple, car il en est la force motrice. La
société qui convient à sa volonté d'indépendance est une société
progressiste. Le degré de développement d'une société se définit
sselon ce qu'elle rapporte pour subvenir pleinement aux besoins
souverains du peuple qui en est maître. Peu importent les forces
productives développées et l'abondance des biens matériels si tout
cela n'est pas destiné au service du peuple. Une telle société ne
peut être qualifiée de société avancée, progressiste.
A partir de ce critère, le Général Kim Jong Il a énoncé une
formule scientifique au sujet de ce qui est nouveau ou caduc dans
la marche de l'histoire sociale: «Une contribution apportée à
l'émancipation des masses populaires est précisément de la
nouveauté, et, par contre, s'y opposer relève d'un attachement aux
vieilleries.»
C'est l'homme qui juge de la valeur de tout; de même, ce sont
les masses populaires, maîtres de l'histoire sociale, qui jugent cette
dernière. Remontant dans l'histoire de l'humanité, on comprend
que ce sont les masses qui l'ont créée et l'ont fait évoluer. Ce sont
elles qui s'intéressent au progrès de l'histoire sociale, c'est en elles
qu'est la force de pousser cette dernière. L'histoire n'existe que par
elles, et grâce à leur rôle, elle se développe. Il est donc tout à fait
naturel et logique d'envisager l'histoire sociale en mettant les
masses populaires au premier plan, et leur volonté et leurs vœux
constituent le critère de ce jugement.
Or, quelle est cette volonté et quels sont ces vœux? C'est la
volonté d'indépendance et d'émancipation. Une fois émancipées,
elles deviendront des êtres libres, maîtres de leur destin et du
monde.
50
Avec cette émancipation comme critère, on arrive à cette
conclusion: ce qui y contribue est de la nouveauté, ce qui s'y
oppose est de la vieillerie.
Selon cette observation scientifique et réaliste, le Général
Kim Jong Il a indiqué que la victoire du nouveau et la ruine du
caduc constituent une loi immuable du développement de
l'histoire. Il se peut que les vieilleries se fassent passer pour de la
nouveauté et que l'espèce agonisante fasse mine de ressusciter
temporairement, mais les choses caduques ne sont pas
prometteuses parce qu'elles touchent à leur fin. Il se peut
également que le nouveau passe par des revers pour triompher,
mais jamais la loi historique de la victoire de la nouveauté ne peut
changer. Telle est l'opinion du Général.
Cette conception juchéenne s'est ancrée en lui comme un credo
philosophique selon lequel il traite la révolution et l'édification
comme le développement du monde. C'est pourquoi toutes les
politiques qu'il élabore se caractérisent par la protection soutenue
et l'encouragement de tout ce qui est nouveau et d'avant-garde, par
l'intransigeance et le refus catégorique de tout ce qui est caduc et
réactionnaire.
Partant de ce point de vue, le Général Kim Jong Il a précisé
scientifiquement le sort du socialisme et du capitalisme,
actuellement point de mire de l'humanité:
«Le capitalisme a été une vieillerie allant à rencontre du
progrès de l'histoire puisqu'il a voulu étouffer la volonté
souveraine des masses populaires de se libérer des dernières traces
du joug féodal, même de l'exploitation et de l'oppression
capitalistes, et de se conduire en vrais maîtres de la société.»
Il a ajouté que le socialisme est une société nouvelle, conforme
à la nature souveraine des masses populaires et aux impératifs du
développement social. Le socialisme est une nouveauté, tandis que
le capitalisme est une vieillerie parce qu'il étouffe leur volonté
51
souveraine et leurs vœux. Cela se rapporte à leur nature et à leur
caractère.
Il a dit:
«Le socialisme est la seule voie qui permette d'exaucer le vœu
des masses laborieuses de se débarrasser de l'exploitation et de
l'oppression et de s'ériger en véritables maîtres de l'Etat et de la
société.»
Le socialisme, c'est l'indépendance, c'est-à-dire une société où
se réalise la volonté de l'homme de devenir maître de son destin.
Le capitalisme, c'est la dépendance, c'est-à-dire une société où sauf
la classe exploiteuse, classe dominante minoritaire, les masses
populaires, majoritaires, subissent la dépendance politique et
économique.
On peut admettre que le capitalisme a réussi un certain progrès
dans le développement des forces productives, que le nombre de
ses travailleurs purement manuels est réduit, tandis que celui de
ceux qui vaquent à l'industrie tertiaire, à la gestion, à la
technologie, aux services, etc. s'accroît et que la pauvreté, n'est pas
une règle générale dans les pays capitalistes. Pourtant, c'est une
réalité flagrante et indéniable que les travailleurs des pays
capitalistes se trouvent privés des libertés et des droits qu'ils
méritent en tant que maîtres de la société.
Sous le capitalisme, une majorité écrasante de travailleurs se
trouvent privés de la place et du droit qui leur reviennent en tant
que maîtres, tant sur le plan politique que sur le plan économique,
assujettis qu'ils sont aux classes privilégiées qui les dominent
économiquement et politiquement. C'est en ce sens qu'on peut
affirmer que le socialisme est indépendance et le capitalisme,
dépendance. Le socialisme, sous lequel les droits souverains sont
assurés substantiellement à l'homme qui doit s'ériger en maître,
devient nouveauté par cette raison, alors que le capitalisme, sous
lequel cet homme, privé d'indépendance, est condamné à vivre une
vie tributaire, devient vieillerie.
52
Actuellement, les Américains eux-mêmes prévoient la débâcle
de leur pays. A commencer par la Dépression américaine, ouvrage
de Paul Kennedy, il sort à flots des documents à l'intérieur du pays
comme à l'étranger, qui reconnaissent le déclin des Etats-Unis.
Quelle est l'origine de cette thèse sur la débâcle américaine? A
ce propos, le professeur Robert Karlpin à l'université Princeton,
présente deux facteurs. Selon lui, la chute du géant américain est
d'abord due à un facteur intérieur: c'est-à-dire que l'économie
américaine, par sa nature capitaliste anormale, a atteint sa
croissance maximale, au point qu'il lui est difficile d'échapper au
déclin ou au marasme. Les excessives dépenses militaires et les
crises financières en sont cause plus ou moins. En outre, le progrès
technique a atteint ses limites par suite du mépris du bien-être des
travailleurs et de leur ardeur dans la production; la monopolisation
continue et la poursuite effrénée de profits dans les entreprises
vont ruinant l'économie. Le facteur extérieur qu'a présenté l'auteur
de l'ouvrage est le suivant: les excessives dépenses militaires faites
en vue de l'hégémonie politico-militaire américaine ont eu pour
résultat de permettre aux alliés des Etats-Unis des «voyages
gratuits», et par la suite, d'exacerber l'antagonisme entre les
puissances capitalistes; l'économie américaine a ainsi atteint ses
limites. En bref, sur les plans politique et économique, les EtatsUnis dérivent de leur orbite de développement normal et courent à
la faillite à cause de l'orientation réactionnaire prise dans les
domaines politique et militaire, et de leur mécanisme économique
difforme et antipopulaire. La stratégie de survie des Etats-Unis, qui
se caractérise par le mépris de l'homme, des masses populaires et
de l'humanité, pousse ce pays vers le déclin. Cela montre que ce
pays représente une vieillerie et n'a pas d'avenir.
Les activités de la secte Aum Shinrikyo, qui provoqua
l'incident criminel dans le métro de Tokyo, ont montré que le
Japon, pourtant puissance économique, est en train de pourrir de
l'intérieur. Les adeptes de cette secte, prétendant que «la fin du
53
monde» arriverait entre 1997 et 2003, ont projeté en 1997 un
complot macabre à Tokyo pour exterminer ses douze millions
d'habitants. Ce terrible projet de massacre de la secte Aum
Shinrikyo est lui-même un acte inhumain, mais on peut dire que
c'est l'explosion de leur révolte contre le Japon capitaliste sans
avenir, extrêmement pourri, un acte de démence qu'ils ont entrepris
contre la société décadente et inquiétante.
La société capitaliste, quelles que soient les splendeurs de ses
richesses matérielles, est après tout une société où les masses
populaires, majorité de la population, se trouvent écartées, alors
que l'infime minorité de privilégiés et de possédants se conduit en
maître. C'est pourquoi elle ne peut être considérée comme une
société juste et développée.
Dans la société capitaliste, il est impossible de supprimer
l'inégalité matérielle ni le déséquilibre entre la vie matérielle
croissante et la vie spirituelle et culturelle décadente, entre la
volonté d'indépendance des masses laborieuses et la vie politique
en dégradation. Seul le socialisme permet de venir à bout de ce
problème et de promouvoir harmonieusement la vie matérielle, la
vie spirituelle et culturelle et la vie politique des masses
populaires. Or, les impérialistes, de par leur nature de classe, ne
sont pas disposés à abandonner le capitalisme, et pis encore, se
montrent de plus en plus réactionnaires, allant à rencontre de la
nature de l'homme qui veut vivre en indépendance.
Le socialisme est une société développée parce qu'il défend
l'indépendance des masses travailleuses, que veut étouffer le
capitalisme.
Que le Général Kim Jong Il ait éclairci, d'un point de vue
juchéen, la relativité dialectique de l'identification de la nouveauté
et du progrès, de la vieillerie et du recul, et qu'il ait démontré à
l'humanité la victoire certaine du socialisme et la chute inévitable
du capitalisme, cela constitue un éblouissant succès de sa
philosophie historique, une contribution à l'histoire de l'humanité,
54
à laquelle il indique l'orientation à suivre en ouvrant une nouvelle
perspective.
A propos de l'échec du socialisme dans l'Europe de l'Est,
l'économiste américain, Robert Hail Brener, a observé que le
socialisme ressusciterait à coup sûr car cet échec, il l'a essuyé à
l'essai. Ce n'est que l'échec du «socialisme mal bâti»: telle est
l'opinion publique.
Selon le Général Kim Jong Il, cet échec, suivi de restauration
du capitalisme, n'est pas une nécessité historique, mais «un remous
partiel et passager du courant fondamental de l'histoire», un
«phénomène anormal du courant général de l'histoire humaine».
Cette vue juchéenne constitue un coup assené aux
impérialistes et aux renégats du socialisme prétendant la «fin» du
socialisme et la «victoire» du capitalisme; elle a encouragé avec
force la marche historique pour la victoire du socialisme, l'idéal de
l'humanité. Ceci dit, on réalise combien naïf était le politicologue
américain qui affirmait que la péninsule coréenne est «le dernier
iceberg de la guerre froide» et que le dégel a commencé en Corée
du Nord. Le socialisme de Corée du Nord n'est pas une société
sujette à succomber à un dégel capitaliste quelconque; c'est un
train express qui file à toute vitesse suivant la ligne droite de
l'histoire. A ce point de vue, les manœuvres de réforme de
Gorbatchev et ses tentatives pour restaurer le capitalisme sont des
futilités antihistoriques visant à restaurer des vieilleries. Il a dit que
le socialisme a peu investi dans l'homme et que dans cette société
l'homme n'était pas le véritable maître de la propriété. La réalité est
tout à fait contraire! Le capitalisme est une société où la classe
privilégiée ayant accaparé le pouvoir et les moyens de production,
en écarte les masses laborieuses, majorité de la population. Il est
donc impossible que les capitalistes fassent des investissements en
faveur des ouvriers, et que les travailleurs, la classe ouvrière en
premier lieu, deviennent véritables maîtres de la propriété. Cette
société, qui empêche les travailleurs de s'ériger en maîtres de tout,
55
ne peut jamais être une nouveauté. La société où les masses
travailleuses sont tenues pour véritables maîtres de tout et où le
parti et l'Etat, de leur propre initiative, disposent sans réserve leurs
investissements en faveur du peuple, c'est la nouveauté, le
socialisme.
Nul ne pourra étouffer l'aspiration de l'humanité au socialisme
ni barrer la marche de l'histoire vers cette nouveauté, société
supérieure.
Si la Corée du Nord poursuit d'un pas ferme son chemin
socialiste alors même que l'impérialisme intensifie à l'extrême ses
machinations visant à l'étouffer et l'isoler à la suite de
l'effondrement du socialisme dans les pays d'Europe de l'Est, c'est
qu'elle tient, comme étendard de sa lutte, la philosophie historique
scientifique du Général Kim Jong Il.
56
2. LES PRINCIPES D'UNE POLITIQUE
AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES
«La misère de la philosophie fait naître celle de la
politique», c'est l'un des aphorismes du Général Kim Jong Il qui
affirme aussi que «la philosophie politique sert de boussole
dans la direction».
Le progrès social se guide sur une politique qui, pour être
positive, doit être fondée sur une juste philosophie. Une
philosophie politique judicieuse est la prémisse capitale du
succès. Seul un dirigeant qui a une philosophie scientifique et
réaliste est capable de pratiquer une politique favorable à
l'histoire et conforme à l'attente du peuple et de contribuer ainsi
au progrès social.
Autrefois, ceux qui avaient été placés aux postes de
direction cherchaient à développer une philosophie politique
propre. Mais toutes les philosophies politiques se sont avérées
peu efficaces, même dans le cas des progressistes. Car quels
que fussent leur caractère et leur forme, elles étaient toutes,
sans exception, si limitées qu'elles traitaient la politique en
général sans tenir compte du peuple qui en est le maître.
Cependant, en Corée du Nord, grâce à une juste philosophie
politique, des succès étonnants et admirables ont été enregistrés
dans l'édification de l'Etat et le façonnement du destin des
masses populaires.
Le Général Kim Jong Il réussit sa direction grâce à sa juste
philosophie politique qu'il applique de façon brillante.
57
C'est une philosophie originale, axée sur les masses
populaires.
1) LA CONCEPTION DE LA POLITIQUE AXEE
SUR LES MASSES POPULAIRES
Le terme «politique» revêt parfois en anglais le sens de
«stratagème» ou «ruse». La politique est un domaine social très
complexe. Dans ce sens, Monroe a dit: «La politique n'est pas les
mathématiques. S'il existe pourtant des mathématiques dans la
politique, ce sont les mathématiques telles que deux et deux font
22 et non 4.»
En règle générale, dans la société capitaliste, la politique passe
pour un phénomène relatif à la minorité, pour quelque chose
d'incompréhensible, d'irrationnel et de mystérieux, formé d'un
leadership peu commun, d'hypnotisme ou d'éloquence habile.
Même les personnes assez instruites, dans la société capitaliste,
considèrent parfois la politique comme un manège pour tromper le
public, une acrobatie pour lui faire plaisir ou un mélodrame pour
l'émouvoir. On en est venu à développer les arts politiques comme
une technique.
Certaines gens prétendent que la science politique étudie «la
façon de faire la politique», alors que la technique politique
concerne «le moyen d'exercer la politique». C'est une observation
non scientifique, irréaliste, car elle tire son origine de la
méthodologie de Descartes qui a tenté d'appliquer les
mathématiques dans les affaires humaines, ou de la doctrine de
Thomas Hobbes qui a tenté d'expliquer la morale comme une
équation algébrique.
58
Toutefois, la politique a toujours été interprétée selon les
intérêts de classe. «Quiconque a inventé la politique a inventé les
vices», a dit un Chinois, Laozi. «La politique est la production et la
répartition du pouvoir», prétendirent d'autres, si l'on admet que
l'économie signifie production et répartition des richesses.
Compte tenu des moyens de réaliser la politique, certains
autres l'envisagent selon ses fonctions. Ainsi on présente la
politique comme une salle de théâtre, le politicien comme un
acteur, la tribune comme une scène, le peuple comme le public, le
discours comme un texte dramatique. Le politicien doit être dans
ce cas un militant professionnel, plutôt qu'un fonctionnaire du
gouvernement et de l'administration. «La politique, c'est le travail
du gouvernement», a dit Karl Schmidt avec ambiguïté, alors que
Tanaba Shinobu liait le pouvoir et la politique: «Le pouvoir
dominant, c'est l'essence de la politique.»
Selon Hitler, c'était «une technique concernant le moyen de
profiter de la faiblesse des hommes pour atteindre son but», c'està-dire l'art d'exercer le pouvoir pour les gouvernants élus et les
dictateurs. Il voulait ainsi justifier sa politique et ses actes atroces
et fanatiques.
Comme on le constate, les conceptions de la politique sont
diverses, mais celle qui prévaut, peut-on dire, considère la
politique comme moyen de domination, comme exercice du
pouvoir des gouvernants et des dominateurs. «Nos édiles, disait-on
même, doivent donc être futés comme le renard et féroces comme
le lion.»
Le marxisme a fait une observation scientifique selon le
matérialisme dialectique. La politique est envisagée en mettant
l'économie au premier plan; on le remarque dans les écrits de
Lénine. «La politique, a-t-il écrit, c'est l'économie concentrée.»
Marx a exprimé à plusieurs occasions que la politique est
prioritaire dans ses rapports avec l'économie, mais il était
définitivement d'avis que le facteur économique joue un rôle
59
décisif par rapport au facteur politique et que l'économie
prédomine sur la politique.
Adhérant à cette idée, Lénine a défini que les «rapports entre
les classes» ou la «lutte entre les classes» constituaient la politique.
Cette observation repose sur le point de vue selon lequel la lutte
entre les classes dominante et dominée sur le plan économique se
déroule sous les formes politiques. En dernière analyse, selon le
marxisme-léninisme, on a tiré cette conclusion: la véritable
politique, c'est justement la dictature et la lutte du «prolétariat
organisé en classe dominante» pour assurer ses intérêts.
Cette conception marxiste-léniniste de la politique — la
domination de toute la société par le «prolétariat organisé en classe
dominante»—était avancée sur la précédente qui la considérait
comme moyen de domination ou technique de domination. Mais
elle n'était pas elle non plus, parfaite.
Car, là aussi, la politique est observée sans que compte soit
tenu des masses populaires qui la demandent, la font naître et en
assument l'exercice. Dans le cas où on la considère tout
simplement comme manière de gouverner, on ne peut n'y voir que
«le miel et le fouet» comme mode d'action.
Le Général Kim Jong Il, dépassant toutes les idées erronées, a
envisagé la politique sous un angle nouveau et original et en a tiré
l'essence en mettant l'homme au premier plan.
Selon lui, la politique est une fonction sociale pour
commander et diriger de façon unitaire tous les membres de la
société conformément aux exigences de certaines classes ou de la
communauté sociale.
La politique est une fonction sociale qui apparaît
nécessairement au cours des activités sociales pour la souveraineté
d'une collectivité; elle consiste à organiser et à diriger de façon
unitaire ces activités conformément aux exigences et aux intérêts
des classes déterminées et de la communauté sociale. En bref, c'est
une fonction sociale relative aux activités des gens, alors que
60
l'économie est une autre fonction concernant la production, la
répartition, l'échange et la consommation des richesses matérielles.
Si elle est conforme aux exigences et aux intérêts des masses
laborieuses, c'est une politique populaire; si elle convient à ceux de
la classe exploiteuse, c'est une politique au service de cette
dernière.
Partant de ces observations originales, le Général Kim Jong Il
a affirmé que cette fonction sociale sera tenue pour véritable
politique quand elle sera destinée à servir les exigences
indépendantes et les intérêts des masses populaires.
C'est une définition scientifique car elle met au premier plan
les hommes, les masses populaires, et non l'économie ou une
classe de privilégiés minoritaires, les gouvernants.
La conception de la politique comme fonction sociale axée sur
l'homme et destinée à défendre et à réaliser ses besoins, permet de
pratiquer une véritable politique humaine et populaire. La mise au
point de cette idée constitue un exploit historique.
Cette conception est à l'origine de tous les succès du Général
Kim Jong II dans ses activités politiques.
2) UNE POLITIQUE D'AMOUR ET
DE CONFIANCE
(1) «Notre Parti pratique une politique de confiance et
d'amour, une politique vertueuse pour le peuple.»
La Corée du Sud est un pays sans politique. Comme elle n'a
pas sa philosophie, elle ne se guide pas sur une politique et par
conséquent, son gouvernement oscillant manque d'esprit de suite et
la population tombe en désordre. Il est naturel que le journal sud-
61
coréen Hangyorye Sinmun a relaté: «Kim Yong Sam n'a pas sa
philosophie ni ses coordonnées dans l'administration. Toutes ses
affaires s'improvisent, ce qui cause à la population l'angoisse et le
mécontentement.» Pour sortir de l'impasse, Kim Yong Sam a
présenté le slogan «globalisation», mais à ce sujet, ni lui ni son
gouvernement n'arrive pas à en donner une définition, sans en
fournir, certes, une explication. Il est évident qu'il ne faut pas
espérer de lui une juste politique.
Certaines gens prétendent que la politique verte s'affirme
comme capitale et la plus populaire à l'heure où l'on est enclin à se
débarrasser des idéologies. C'est une politique en faveur de
l'environnement. Selon eux, cette politique, qui transcende à la fois
le socialisme et le capitalisme, est la meilleure qui soit, car elle
tient à protéger l'existence des hommes par l'amélioration de
l'environnement.
Quoi qu'on en dise, c'est un argument irréaliste car la politique
est envisagée en dehors des idéologies, des exigences et des
intérêts de l'homme.
Quelle est alors la véritable politique?
A ce propos, un grand nombre de gens au cours des siècles en
sont arrivés à affirmer que la politique sera une véritable politique
quand elle sera favorable au peuple et vertueuse pour le peuple.
Autrefois, Mozi a affirmé: «Le peuple a trois sujets
d'inquiétude», c'est-à-dire «la nourriture manque aux affamés, le
vêtement à ceux qui tremblent de froid et le repos aux
travailleurs». Et il a recommandé, pour éliminer ces trois tracas,
que tout le monde s'aime et s'entraide sans discrimination.
Cependant, dans une société dominée par la classe exploiteuse,
cette recommandation est un rêve irréalisable. On a discuté
longtemps d'une politique de bonté, d'une politique vertueuse, mais
on n'est pas parvenu à en trouver la juste forme. Mckibi a énuméré
comme formes politiques la monarchie, la dictature, la théocratie,
la république, l'oligarchie, la démocratie, etc. Ces formes
62
politiques ont été définies en général selon ce critère: à qui sert la
politique, à la majorité ou à la minorité? Ce critère a eu une
certaine importance pour évaluer le caractère progressiste d'un
régime politique, mais n'a pas permis de trouver une juste forme
politique au service des masses populaires, maîtres de la société. Si
la politique doit être vertueuse, certains ont insisté pour qu'elle soit
faite «avec de l'eau», non pas «avec le feu», préférant à la politique
qui brûle une politique qui désaltère; car les vies politiques sont
comme tous les végétaux qui poussent dans les terres humides.
Certains autres, divisant les formes politiques en dictature et
démocratie, ont recommandé, pour que la politique soit juste, de
renoncer à la dictature qui s'exprime de cette façon: «j'aime les
fraises, donc toi aussi, tu mangeras des fraises», mais d'opter pour
la démocratie qui s'exprime de cette façon: «j'aime les fraises, mais
vous préférez les pommes et vous prendrez ce qui vous plaît».
Song Si Yol, sous la dynastie des Ri, a glorifié la royauté
féodale en la présentant comme «source de tous les bonheurs».
On a beaucoup spéculé sur la politique démocratique qui
représenterait les rapports d'amitié et de coopération ou la
domination par plusieurs personnes, tout en s'opposant à toute
forme de politique vicieuse. Toutefois, malgré cette aspiration à la
justice, l'humanité n'a pu trouver jusqu'à présent un modèle de
politique authentique ni découvrir une forme de politique destinée
à servir l'homme, les masses populaires.
Cette véritable politique, tant attendue par l'humanité, a été
enfin découverte par le Général Kim Jong Il:
«Notre Parti pratique une politique de confiance et d'amour,
une politique vertueuse pour le peuple.»
L'amour et la confiance dans la direction du peuple constituent
le noyau et le fondement de la politique privilégiant les masses
populaires.
La politique du Général Kim Jong Il commence par cette
inclination et elle en est totalement imprégnée. Une fonction
63
sociale pour vouer au peuple l'amour et la confiance, c'est la
politique vertueuse, la politique privilégiant les masses populaires.
L'amour et la confiance constituent l'essence de la politique
dans la société socialiste où les masses populaires, autrefois objet
de la politique, en sont devenues maîtres. La politique pratiquée
par les classes exploiteuses a été en tout temps une politique
d'oppression et d'exploitation du peuple, une politique qui le
trompe et le prend en aversion. La supériorité essentielle de la
politique d'amour et de confiance est qu'elle aide le peuple à
s'ériger en maître de la politique et qu'elle destine celle-ci à son
service.
Le contenu essentiel de la politique du Général Kim Jong Il
consiste à vouer un amour infini et une confiance absolue au
peuple.
Aimer le peuple, c'est respecter l'indépendance et la dignité qui
lui sont vitales, les défendre de pied ferme et servir l'homme avec
abnégation, ce qui est forcément nécessaire parce qu'il est l'être le
plus précieux du monde et le maître du monde.
L'amour pour l'homme, c'est ménager l'homme en faisant
grand cas de sa vitalité politique et travailler toujours pour assurer
au peuple une vie matérielle et culturelle heureuse. L'amour du
peuple consiste à mettre tout à son service et à se dévouer à lui
avec abnégation.
Bismarck fut tristement célèbre dans le monde par sa
«politique de fer et de sang». Selon lui, il n'y avait pas d'autre
moyen de gouverner le peuple que la violence et la répression, et il
pratiqua une tyrannie sanglante. Autrefois, rois, empereurs et
monarques, tous sans exception, ont pratiqué une politique
imprégnée de la haine et du mépris du peuple, et pour cette raison,
l'histoire leur a infligé la sentence méritée.
La confiance dans le peuple signifie considérer les masses
populaires comme responsables et maîtres de la lutte pour
l'émancipation, les tenir pour force motrice du développement de
64
l'histoire et s'appuyer entièrement sur elles. Cette confiance repose
sur la compréhension scientifique du peuple selon laquelle il est le
sujet de l'histoire sociale et l'être le plus intelligent et le plus
puissant du monde. Cela étant, il est parfaitement naturel de
compter et de s'appuyer entièrement sur lui en toute chose. C'est
pourquoi pratiquer une politique basée sur cette foi est la méthode
politique la plus scientifique et la plus juste.
Hegel a méprisé les masses populaires, les considérant comme
un «bloc sans forme», comme «quelque chose de spontané,
d'irraisonnable, de barbare et de terrible», et l'hégélianisme servit à
l'empire prussien comme base de sa politique réactionnaire.
En qualifiant la révolution d'«excès fanatique des ignorants»
ou d'«action téméraire des foules sans discernement», il a insulté le
peuple allemand dressé contre le despotisme prussien. Dans
l'Egypte antique, les gouvernants se montraient ouvertement
hostiles au peuple en criant: «Faites les fléchir, ces peuplades-là!
Eteignez les flammes si elles en allument!», quand le peuple se
dressait pour une juste cause.
Pinochet, au Chili, a ordonné d'exécuter, à coup de
mitrailleuses, après les avoir parqués dans un stade, jusqu'aux
habitants soupçonnés de solidarité avec ses opposants.
L'histoire montre que les concepts et les points de vue erronés
du peuple sont le point de départ de la politique pratiquée par les
classes dominantes, et à cause de leur politique, les réactionnaires
de l'histoire ont connu une fin déplorable. Le sort tragique de
Mussolini se rapporte à sa philosophie fasciste. En avril 1926,
répondant à la question d'un journaliste au sujet du pragmatisme de
James, il a déclaré: «J'ai recouru souvent au pragmatisme de
William James. J'ai puisé dans sa doctrine ma conviction dans
l'action, ainsi que ma ferme volonté dans la vie et la lutte. Grâce à
cette doctrine, le fascisme a remporté d'innombrables succès.» En
vérité, ce pragmatisme banditiste lui servit de philosophie
politique, ce qui fit de lui un dictateur, un tyran sans vergogne,
65
connu comme un monstre dans l'histoire. A ses yeux, le peuple
était la cible de la dictature.
C'est la vérité historique que la politique d'amour du peuple et
d'appui sur lui est la seule juste, favorable au peuple et conforme à
la marche de l'histoire.
En bref, c'est une politique qui respecte et défend
l'indépendance du peuple, compte sur sa créativité et s'appuie sur
lui. C'est une politique humaine et philanthropique, scientifique
qui a marqué un tournant dans l'histoire de l'humanité.
La politique d'un véritable dirigeant doit être telle et il doit
prendre comme pivot de sa pratique, de compter et de s'appuyer
sur l'homme, sans quoi sa politique ne peut être juste.
Une politique qui défend et réalise parfaitement l'indépendance et la créativité des masses populaires et qui leur permet
de s'ériger en maîtres de la société et de remplir pleinement ce rôle,
c'est là l'essence, la vitalité et la supériorité d'une politique d'amour
et de confiance.
A partir de son observation que l'amour et la confiance
constituent la méthode principale et le contenu essentiel de la
politique axée sur les masses populaires, le Général Kim Jong Il a
présenté cette idée: le parti et l'Etat, instrument de pratique
politique, ne sont pas les organes d'autorité, mais les défenseurs,
les protecteurs et les serviteurs de la volonté d'indépendance et de
la créativité du peuple, organes qui vouent à ce dernier l'amour et
la confiance. Aussi dirige-t-il toutes les activités du parti et de
l'Etat selon cette idée.
Se mêler au peuple, l'éveiller dans sa conscience et l'amener à
réussir dans son travail en ne faisant qu'un avec lui, c'est là la
méthode de direction populaire, méthode propre à une politique
vertueuse. Aussi est-il inadmissible de se montrer autoritaire et
arbitraire, de se conduire en bureaucrate ou en agent secret.
Si Robespierre, qui insistait sur une «république vertueuse»,
n'a pu réaliser son idéal, c'est qu'il n'avait pas adhéré, dans la
66
pratique, à une position favorable au peuple; il s'opposait aux
revendications des pauvres urbains et ruraux, surtout des ouvriers,
et préconisait que l'on conservât tels quels les lois anti-ouvrières et
le salariat maximum; il n'a pu surmonter les limites qu'il tenait de
son origine bourgeoise.
En faisant cas des masses populaires, le Général Kim Jong Il a
affirmé que pour les organes du parti et de l'Etat, «faire preuve
d'autoritarisme et de bureaucratie, c'est se compromettre». Il a pris
des mesures énergiques pour prévenir toutes tendances
antipopulaires parmi les cadres et a fait régner un esprit de respect
du peuple.
Ayant précisé la quintessence et la supériorité de la politique
vertueuse de confiance et d'amour, le Général a lancé ce mot
d'ordre: «Edifions une société nouvelle par la confiance et
l'affection!»
Ce mot d'ordre montre nettement le but et l'orientation
générale de la politique qu'il pratique. Il est hors de doute que cette
politique réussira au cours de l'édification du socialisme axé sur les
masses populaires.
(2) «Je vous accorde foi et vous, croyez-en-moi.»
Les historiens, quand ils abordent un grand esprit, notent
souvent ses qualités spirituelles particulières en relation avec la
politique. C'est parce que les qualités et le leadership qu'il
manifeste au niveau des rapports humains exercent une grande
influence sur la politique. Voilà pourquoi le credo philosophique
d'un grand homme fait l'objet d'une attention particulière.
Quant aux «dominants» et aux «gouvernants», leurs relations
humaines étaient antipopulaires et démagogiques.
Quel a été le cas de Gengis Khan, conquérant du monde? Il
s'est lié d'amitié avec un jeune homme qui l'avait aidé à capturer
67
huit chevaux au cours d'un des combats de pillage et l'a chéri à la
folie. Ce jeune homme est devenu le général Borger, son homme
de confiance. De même un ancien commandant ennemi, nommé
Jirgon, a été aussi un de ses généraux à qui il accordait foi et qu'il
surnomma Dépé (flèche). Cela veut dire que ce tyran mongol
traitait ses subalternes avec confiance. Mais cette confiance avait
pour but de satisfaire sa soif de conquérir le monde; c'était une
fausse «confiance» qu'il manifestait pour réaliser son ambition
personnelle, inhumaine et injuste. Si l'on tient compte que la
guerre d'agression qu'il a menée a ravagé la plus vaste étendue du
globe dans l'histoire et que son armée était connue comme la plus
brutale par le pillage, la destruction et le carnage, on devine de
quel genre a été la confiance qu'il avait en ses hommes. Une
confiance sincère est impossible à une brute qui se livre à la
destruction, au pillage et à la conquête.
Hitler a exigé de ses hommes une confiance absolue, totale. Ce
fut le cas quand il formait un nouveau gouvernement. Il dit alors à
ses hommes, revolver en main: «Voici quatre balles en magasin;
trois sont pour vous, mes trois collaborateurs, si vous me trahissez,
et la dernière, pour mon suicide.»
Voyant son homme, Karl, chuchoter à l'oreille de son
camarade, Hitler s'emporta brusquement: «Pas de bavardage sans
ma permission!» Après quoi il fit proclamer dans le monde que ces
trois personnes avaient promis de collaborer avec lui à la
constitution d'un nouveau gouvernement. Telle était sa prétendue
«conception de la camaraderie». Il n'avait pas de camarades. Ses
rapports d'homme à homme, ses relations avec ses subalternes
étaient des relations de menace et de chantage, de commandement
à obéissance. Un commandant ne peut s'attirer des camarades par
la menace et la duperie, par la contrainte et le chantage. Hitler a
fini par être rejeté par son entourage et n'a pu éviter une fin
tragique. César, dictateur de Rome, a été tué par Brutus qui était
son homme de confiance. Que montrent les faits historiques?
68
Qu'une véritable confiance en l'homme, celle qui s'échange entre
camarades qui partagent la vie et la mort n'est possible que chez le
leader ou le dirigeant authentiquement populaire qui voue un
amour sincère au peuple et lui consacre tout.
Quelle confiance accorde au peuple le Général Kim Jong Il qui
est tellement vénéré et aimé? C'est celle qu'il lui porte le premier,
le considérant comme un dieu et comptant sur lui, avant qu'il ne le
paye de retour. Il n'accorde pas sa foi au peuple en espérant que le
peuple la lui rende, mais en le faisant le premier, il obtient de sa
part soutien et confiance. Tel est le sens de sa confiance sincère et
noble.
Le Général Kim Jong Il a fait valoir. «Napoléon a dit: "Vous
vous fiez à moi, donc je me fie à vous", mais moi, je dirais: "Je me
fie à vous, et vous vous fierez à moi". C'est ma devise
philosophique.»
Ces propos du Général résument sa philosophie de confiance
en tant que dirigeant populaire, à la différence des généraux
illustres et des gouvernants cités dans l'histoire.
Comme ses prédécesseurs, Napoléon était aussi un
gouvernant, un dominateur réactionnaire qui méprisait le peuple et
régnait sur lui. Après l'occupation de Paris par les Alliés, il avait
été déporté, en avril 1814, sur l'île d'Elbe. Mais le premier mars
1815, évadé, il débarqua sur la terre ferme et monta vers Paris à la
tête d'un millier d'hommes pour renverser le royaume féodal des
Bourbons. Quand une partie de l'armée gouvernementale expédiée
pour arrêter sa marche se rendit à lui, il dit aux soldats: «Vous
vous fiez à moi, donc je me fie à vous.»
Quelle est donc la confiance du Général Kim Jong Il ? C'est
une confiance qui provient de cette idée juchéenne: il faut aimer
inconditionnellement le peuple et compter sur lui, car il est l'être le
plus précieux et le plus puissant du monde; autrement dit, la
confiance de l'homme qui, se fiant au peuple et se dévouant à lui,
obtient en échange un soutien et une confiance absolus.
69
Le credo philosophique du Général Kim Jong Il en matière de
confiance renferme deux sens importants.
C'est avant tout la confiance du dirigeant, préalable à celle que
place le peuple en lui.
Un véritable dirigeant, c'est celui qui, né parmi le peuple, se
propose pour mission suprême de lutter pour l'indépendance de
celui-ci, en apprenant à son école. Un dirigeant ne peut jamais être
indifférent aux exigences et intérêts du peuple; un homme qui n'y
regarde pas ne pourrait être qualifié de chef du peuple. Se fier
préalablement au peuple, c'est la qualité intrinsèque d'un dirigeant
authentiquement populaire.
La confiance du Général est ensuite une confiance qui
s'échange entre dirigeant et peuple, invariable et franche, sincère et
éternelle. Elle tire son origine de la belle intention d'édifier une
société idéale privilégiant l'homme et le peuple, société sans
exploitation ni oppression, et de la volonté immuable de marcher
toujours ensemble vers la réalisation de cette aspiration.
Le Général Kim Jong Il, ayant pris pour devise l'idée du
Président Kim Il Sung: «Le peuple est mon Dieu», voue toujours
une affection chaleureuse au peuple et lui fait confiance en toute
occasion. C'est une confiance sans affectation, immaculée, sincère
et chaleureuse. Comme il se fie à ses camarades révolutionnaires et
au peuple, tout le monde lui voue un culte, lui accorde une foi
absolue et lui confie entièrement son destin. Il n'y a aucune fissure
entre lui et les masses populaires, et nulle force dans ce monde ne
pourra détruire cette union basée sur une confiance réciproque.
Guidé par cette philosophie de confiance, le Général se mêle
en tout temps à ses camarades et à son peuple et partage avec eux
le pire comme le meilleur.
Si le Général compte un grand nombre de camarades, c'est
pour cette raison. Grâce à cela la société de Corée du Nord se
transforme en une communauté de confiance et d'affection.
70
Les mots «fortune d'être guidé par un excellent leader»,
«fortune d'avoir à mener un excellent peuple», courants en Corée
du Nord, proviennent de la philosophie d'amour et de confiance et
prouvent que l'amour et la confiance entre le Général Kim Jong Il
et le peuple ont atteint leur apogée.
(3) Une «philosophie propre à nous»
La philosophie politique de l'amour et de la confiance du
Général Kim Jong Il est une méthodologie politique, appropriée au
travail en direction des hommes aux antécédents politiques
hétérogènes comme à la lutte contre les ennemis. Comme on le
sait, la lutte politique pour l'émancipation du peuple a lieu parmi
les masses qui tiennent à s'unir et à coopérer, de même que dans la
lutte contre les forces réactionnaires. S'il y a une armée amie, il y
en a une adverse, et s'il existe une lutte pour créer du nouveau, il
existe aussi du caduc qui l'empêche.
Il est de règle que la lutte du peuple pour son indépendance
s'accompagne de luttes contre les réactionnaires qui la troublent.
C'est pourquoi savoir comment lutter contre ces éléments s'impose
comme fondamental pour l'issue de la révolution.
La violence révolutionnaire est le moyen principal de liquider
les réactionnaires qui vont à l'encontre de l'histoire et des masses
populaires. Mais le Général Kim Jong Il applique une nouvelle
philosophie dans cette lutte. C'est la «philosophie propre à nous».
Il a indiqué: «A la philosophie brutale des impérialistes
japonais qui clamaient: "Si l'on tue cent personnes, il y en aura au
moins un communiste de tué", nous y opposerons notre
philosophie: "Si on réussit à éduquer dix mille personnes en leur
faisant confiance, un espion introduit en leur sein par l'ennemi ne
pourra plus se cacher".»
71
La haine des humains et la soif du carnage sont dans la nature
des impérialistes, sans quoi ils ne pourraient subsister tout comme
ils ne peuvent vivre sans l'oppression ni l'exploitation du peuple. A
eux, comme à la classe exploiteuse qui ne poursuit que les intérêts
personnels avec une cupidité illimitée, il est impossible d'avoir une
conscience humaine, un cœur bon ou le sens de la justice; aussi
n'hésitent-ils pas à se livrer, s'il s'agit de leurs intérêts, à la tuerie,
au pillage, à l'invasion et à la guerre contre les autres pays; ils
n'hésitent pas à sacrifier cent ou mille innocents pour supprimer
ceux qu'ils jugent agir contre leurs intérêts.
L'histoire note d'innombrables massacres d'innocents commis
par les envahisseurs et les conquérants contre les autres nations
pour maintenir et consolider leur position.
A l'époque ténébreuse de la domination de la Corée par le
Japon, les impérialistes japonais ont mis à feu et à sang
d'innombrables villages coréens, prétendant découvrir les résistants
dressés pour le salut national. Ces atrocités se répètent dans les
guerres d'agression provoquées par les impérialistes. Cela n'est
rien d'autre qu'une expression de leur barbare philosophie de loup.
A cette philosophie de loup, le Général Kim Jong Il a opposé
la sienne propre dans laquelle il use de la tactique de débâcle et de
conquête contre l'ennemi et selon laquelle, si on agit sur dix mille
personnes en faisant confiance à toutes, l'espion ennemi tapi en
leur sein finira par se découvrir lui-même. Cette philosophie est
fondée sur le raisonnement suivant: les réactionnaires invétérés qui
vont à rencontre de l'histoire et s'opposent au peuple représentent
une minorité insignifiante et même dans le cas des soldats de
l'armée impérialiste, on peut les gagner en nombre du côté du
peuple, de la révolution, en leur faisant découvrir leur propre
position de classe, connaître la justice et la vérité. La lutte contre
l'ennemi comme la guerre est, de toute façon, une confrontation
des hommes, et les militaires et civils engagés dans une guerre
injuste ne sont pas tous des réactionnaires au service de la classe
72
exploiteuse, donc il est tout à fait possible de les ramener dans la
voie juste si on leur fait confiance et leur révèle la vérité. Tel est la
politique et l'art de diriger du Général Kim Jong Il.
Selon cette philosophie originale, le Général Kim Jong Il a
ramené auprès de lui même ceux qui avaient commis des crimes
dans le passé contre le pays et la nation et ceux qui avaient un
passé entaché; il marche avec eux. Charger les hommes de tâche
avec confiance et faire corps avec eux pour la révolution, c'est la
manière de diriger du Général.
C'est là que réside le secret de la réalité en Corée du Nord: la
société est unie dans une seule volonté, le dirigeant et le peuple ne
font qu'un bloc, et le parti jouit du soutien et de la confiance
absolus du peuple.
En vérité, la philosophie du Général, qu'il appelle «notre
propre philosophie», est une philosophie de direction
révolutionnaire permettant de gagner un plus grand nombre de
personnes à la révolution et d'en écarter les éléments hostiles
minoritaires en faisant confiance et en faisant comprendre la vérité
à ceux qui étaient l'objet de la révolution et aux indécis. C'est la
clef de tous les succès du Général Kim Jong Il; grâce à elle il
renforce en qualité et en quantité le sujet indépendant de la
révolution et assure la suprématie décisive des forces
révolutionnaires.
3) LA THEORIE DU DIRIGEANT POLITIQUE
Le nom de Spartacus, mort dans une bataille sur le front
d'Apulie, à la tête de 60 000 esclaves, figure aujourd'hui dans
l'histoire comme chef de la première insurrection des esclaves
contre le régime esclavagiste. A travers la rébellion qu'il a menée,
73
on peut saisir l'importance du dirigeant. En vérité, l'histoire et la
politique ne peuvent être envisagées hormis le rôle des dirigeants.
Sous ce rapport, la théorie du dirigeant politique du Général
Kim Jong Il, qu'il tient pour une composante de sa philosophie
politique, s'avère d'importance capitale.
La politique et le dirigeant sont inséparables, car la politique
est ce que fait le dirigeant.
Minichi, patriote italien, a affirmé: «La démocratie est un
régime où tout le monde fait des inventions sous la conduite de
l'homme le plus intelligent et le plus sage.» On entend par ces mots
qu'une meilleure politique n'est possible que lorsqu'on a un
dirigeant intelligent.
Une politique progressiste n'est possible que sous un dirigeant
progressiste. Pourtant, même ceux qui avaient une idée
progressiste de la politique n'ont pas eu un concept judicieux du
dirigeant. Il est évident qu'on n'a pas eu jusqu'à présent une juste
philosophie en la matière.
Mencius a affirmé que le dominateur est l'homme qui use de
l'esprit, tandis que les gens du peuple sont ceux qui usent de la
force physique. «L'homme de l'esprit, ajoutait-il, domine les
autres, tandis que celui de la force est dominé par autrui; le
dominant vit aux dépens des dominés, tandis que le dominé est
tenu de le nourrir, c'est une loi universelle.» Cette conception de
Mencius reposait sur le mépris des masses populaires et l'estime du
dominateur.
Même chez ceux qui considéraient la démocratie comme une
politique progressiste, la conception du dirigeant était fort
négative. Par exemple, Kelsen, philosophe du droit, a prétendu que
la démocratie est dans la «négation du dirigeant», argumentation
fort nuisible car il niait le rôle du dirigeant dans son ensemble et
envisageait séparément les rôles de la politique et du dirigeant
dans le développement socio-historique. On ne peut renier les
dirigeants en général ni identifier celui qui règne sur le peuple avec
74
celui qui est authentiquement populaire et qui se dévoue au peuple,
d'autant plus que le rôle du chef qui représente les exigences et les
intérêts du peuple est capital dans la lutte pour son émancipation.
En ce sens, le Général Kim Jong Il a précisé que les masses
populaires doivent être dirigées pour accéder à leur position et
jouer le rôle qu'elles méritent en tant que sujet de l'histoire.
La «négation du rôle des dirigeants» sera justifiée lorsqu'il
s'agit de dominateurs, de gouvernants qui s'opposent aux exigences
et aux intérêts des masses pour servir les intérêts d'une poignée
d'exploitants et de privilégiés.
Si, dans le monde occidental, on appelle souvent l'époque
actuelle «époque de détresse pour les dirigeants», c'est que dans de
nombreux pays, les chefs de gouvernement ou les présidents
corrompus et dégénérés sur les plans politique, économique et
moral ont conduit les masses et le pays à la ruine.
Historiquement parlant, les gouvernants qui ont régné sur le
peuple et ont servi la classe exploiteuse ont été rejetés, tous sans
exception, par l'histoire et le peuple. Quelqu'un a dit: «Les
politiciens, c'est une engeance qui promet vaniteusement de jeter
un pont même sur un endroit sans eau.» Sans doute, une raillerie
adressée aux gouvernants de la société exploiteuse.
Le dirigeant, quand il n'est plus favorable au peuple, n'est plus
un dirigeant, et alors la corruption et la dépravation sont
inévitables dans la politique. Quand le peuple est guidé par un
homme doué de justice et de perspicacité, il peut modeler son
destin et réaliser la prospérité du pays et de la nation.
C'est, peut-on affirmer, grâce à Gandhi que les Indiens ont pu
se libérer de la domination coloniale de l'empire anglais. On sait
que, ayant analysé la situation qui prévalait alors en Inde, Gandhi a
saisi la cause pour laquelle l'Inde était tombée sous la domination
de l'impérialisme anglais et a dirigé adéquatement la lutte
antibritannique. Il a déclaré alors: «Ce n'est pas le grand empire
anglais, mais le matérialisme occidental qui a réduit notre pays à
75
cette servitude», «Ce ne sont pas les Anglais qui dominent l'Inde,
mais la civilisation moderne, au moyen des réseaux ferroviaires et
téléphoniques». Cela a servi à indiquer l'orientation et le moyen de
lutter contre l'Angleterre. Ce seul fait prouve qu'il ne faut pas nier
globalement le rôle du dirigeant et que la «négation du dirigeant»
ne signifie pas la démocratie et le progrès.
Le noyau de la théorie du Général Kim Jong Il sur le dirigeant
se résume à cette question: quel homme peut être qualifié de
dirigeant authentique du peuple jouissant de son soutien et de sa
faveur et que doit faire ce guide du peuple?
Le Général Kim Jong Il a indiqué que l'essentiel pour un vrai
dirigeant est qu'il aime le peuple et se consacre entièrement à lui:
«Pour qu'une authentique politique de vertu soit mise en œuvre
dans la société socialiste, il faut un leader politique doué d'un
amour sans bornes pour le peuple. Le leader politique socialiste,
s'il doit être compétent, n'en doit pas moins, avant tout, être
hautement doué de la vertu d'aimer infiniment le peuple.»
L'incompétence d'un leader politique socialiste peut ralentir, à
son avis, le développement de la société, mais le manque de vertu
risque de lui faire trahir le peuple et, par conséquent, de mener le
socialisme à sa perte.
La vertu d'amour infini et de dévouement total est la principale
qualité du véritable dirigeant.
Le Général Kim Jong Il a dit que l'amour de l'homme et
l'attention à la vie du peuple sont le critère qui permet de
distinguer le vrai du faux révolutionnaire, le vrai du faux
politicien.
Le peuple doit avoir un bon guide s'il veut façonner avec
succès son destin, défendre la souveraineté du pays et de la nation
et réaliser leur prospérité.
Si la Corée du Nord est transformée en une société axée sur les
masses assurant la prospérité de la nation et le bonheur du peuple,
c'est qu'elle a eu à la tête des masses populaires le grand Président
76
Kim Il Sung et a le Général Kim Jong Il, véritables leaders du
peuple. Le Président Kim Il Sung a élaboré les idées du Juche
axées sur les masses populaires et s'est dévoué toute sa vie au
peuple en pratiquant une politique qui «considère le peuple comme
un dieu», et c'est grâce à lui que la Corée du Nord a pu être
transformée en un paradis du peuple.
Aujourd'hui, le Général Kim Jong Il est considéré comme le
père du peuple et son sauveur. Né parmi le peuple, il n'existe que
pour le peuple et le conduit à l'indépendance et à la prospérité.
Une de ses devises est de «même aller cueillir des étoiles dans
le ciel et de faire s'épanouir des fleurs sur le roc s'il le faut pour le
peuple». Le peuple est au centre de toutes ses spéculations et de
toutes ses préoccupations; nuit et jour il pense à lui et aux moyens
de le servir, oubliant parfois de manger et de dormir.
L'idée du Général Kim Jong Il que la haute vertu d'amour
infini du peuple est la qualité principale et le trait essentiel d'un
dirigeant authentique s'avère une conception philosophique
parfaitement juste.
L'autre point important de sa philosophie du dirigeant est le
suivant: celui qui veut guider le peuple, soutenu et estimé par lui,
doit être doué des qualités et des compétences nécessaires pour
s'acquitter de sa responsabilité et jouer son rôle.
Occuper le poste suprême au sein du parti et de l'Etat, cela ne
signifie pas devenir un dirigeant soutenu et respecté par le peuple.
Russell a dit que l'autorité «produit un effet attendu». C'est une
observation erronée car le dirigeant est alors envisagé comme
autorité. Celui qui monte au poste suprême par autorité ou par
fraude ne peut jouir du soutien du peuple. Pour devenir un chef
authentique jouissant du soutien et de la confiance du peuple, il
faut être doué des qualités et des compétences requises et être
capable déjouer un rôle en tant que dirigeant. L'apparence, le
talent, etc. ne sont pas des traits essentiels. Les qualités et les
compétences sont prioritaires.
77
En général, le dirigeant est l'«homme décidant», car il occupe
un poste qui l'oblige à régler rapidement et correctement beaucoup
d'affaires. Mais ce qui est décisif et essentiel, c'est la capacité qu'il
doit avoir de présenter des idées et des théories nouvelles par la
synthèse de l'aspiration, des exigences indépendantes et des
intérêts du peuple, la compétence d'élaboration politique et le
leadership pour rallier et conduire les masses populaires. Certes,
point n'est besoin d'ajouter que cette capacité et cette compétence
ne lui viennent que lorsqu'il fait grand cas des masses populaires.
Le vrai prestige du dirigeant est garanti par son esprit de
dévouement au peuple et sa capacité de direction.
Mozi a dit que le souverain «offre la pluie et la lumière» au
peuple, mais il est évident que cela ne vaut pas pour les
gouvernants qui règnent sur le peuple et l'oppriment.
Seul un dirigeant qui se range du côté du peuple et l'aime
sincèrement peut lui donner pluie et lumière.
Les historiens font l'éloge d'Agamemnon, héros de la guerre de
Troie, qui a sacrifié sa fille Iphigénie pour apaiser les vents qui se
levaient au départ de sa flotte expéditionnaire; ils estiment Epta,
héros israélien, qui a voué sa fille au Seigneur en échange de la
victoire. A leurs yeux, Agamemnon et Epta étaient des hommes
extraordinaires qui n'ont pas hésité à sacrifier leurs enfants à leur
patrie.
Quoi qu'il en fût, cette détermination ne peut être un trait
déterminant la valeur d'un héros ou d'un dirigeant. Le héros ne
devient un dirigeant respecté du peuple que lorsqu'il aime
sincèrement sa patrie et son peuple et se donne à eux corps et âme
avec le sentiment d'être responsable du destin de l'homme.
Le Général Kim Jong Il, à la fois fils du peuple et son père
affectueux, partage avec lui la vie et la mort, lui assure une vie
aisée, pleine de joie.
La sollicitude permanente qu'il voue au peuple nord-coréen
touche jusqu'aux aspects les plus humbles de la vie; sa passion
78
ardente est consacrée au mieux-être du peuple et à son avenir plein
d'espoir. Le peuple et lui partagent le même sort.
Les gouvernants qui ne se préoccupent pas du peuple, aveuglés
par leurs propres intérêts et leur confort personnel ne peuvent jouir
de son soutien ni occuper le poste de direction. Marcos, aux
Philippines, expulsé en 1986 à la suite d'un soulèvement populaire,
a détourné deux milliards de dollars, soit les deux tiers de l'aide
américaine pendant une vingtaine d'années de son règne. Après sa
déportation, dans le palais résidentiel, on a découvert 2 300 paires
de souliers de sa femme, Imelda; on a décelé que le dictateur avait
déposé en secret au moins 475 millions de dollars dans une banque
suisse. Sous sa tyrannie, le peuple philippin avait souffert d'un
écart des plus critiques entre les riches et les pauvres.
Anastasio Somoza, dictateur militaire du Nicaragua pauvre,
qui avait détenu le pouvoir durant douze ans sous la protection
des Etats-Unis, a déposé dans une banque américaine 220
millions de dollars qu'il avait soutirés à son peuple jusqu'à sa
chute en 1979.
Chlord Melo, ex-président du Brésil accusé de corruption, a
dilapidé 2,5 millions de dollars rien que pour réaménager le jardin
de sa résidence. Carlos Andrès Pérez Rodrigues, ex-président du
Venezuela, a été expulsé, accusé lui aussi de malversation.
Ceux qui tournent le dos à leur peuple et se préoccupent
uniquement de leurs intérêts personnels ne peuvent jamais
pratiquer une juste politique ni devenir des dirigeants du peuple.
Le prestige d'un dirigeant est garanti par l'amour qu'il a pour
son peuple et par le leadership qui lui permet d'unir ce peuple.
La coiffure favorite de Nehru était le bonnet que les
prisonniers portaient sous la domination anglaise. S'il a continué
de porter ce bonnet même après sa libération, c'est qu'il se croyait
toujours prisonnier de l'Angleterre bien que hors prison. Cette
attitude muette, il l'avait adoptée dans l'espoir que le peuple indien
79
s'engage résolument dans la lutte contre l'Angleterre, et en fait, elle
a constitué un facteur de soulèvement du peuple.
Les compétences et les qualités morales d'un véritable
dirigeant ne se forment et se perfectionnent que lorsqu'il accorde
foi à son peuple. S'il reconnaît que le peuple est le sujet de
l'histoire, la force motrice du développement historique et l'être le
plus précieux et le plus puissant du monde, il se comporte avec
modestie et sobriété devant le peuple et vient à bout de tous les
problèmes en s'appuyant sur lui.
Hitler a prétendu dans son Mein Kampf(Mon combat): «Les
masses ont la tête dure et oublieuse  les masses n'attendent qu'un
dominateur, elles ne savent que faire alors même qu'on les laisse
en liberté.» Ainsi méprisait-il les masses et considérait-il comme
absolue la volonté du «surhomme». Il a mal calculé; il comptait
que son despotisme amènerait la domination du monde par les
Aryens, et il a fini par périr après avoir commis d'innombrables
erreurs historiques pendant la Seconde Guerre mondiale qui a fait
50 millions de victimes. Ainsi le mythe du «Führer Hitler» de
Goebbels a-t-il pris fin.
Les qualités morales du dirigeant populaire apparaissent dans
sa modestie et sa probité sans bornes et dans son respect du peuple.
Ces qualités comme ses compétences ne se forment que lorsqu'il
prend pour philosophie politique et conviction de vouer un amour
au peuple et de lui accorder foi.
La personnalité du Général Kim Jong Il est populaire parce
qu'il est né et a grandi parmi le peuple; son leadership éminent, son
courage étonnant et sa volonté extraordinaire lui viennent de la
confiance absolue qu'il place dans le peuple. S'il y a un être
vraiment tout-puissant dans le monde, c'est le peuple, tel est le
credo du Général.
Le Général Kim Jong Il a déclaré qu'il se range toujours du
côté du peuple et qu'il répondrait à tous ceux qui l'interrogeraient:
«Moi, je suis un populiste consistant.»
80
Aimer le peuple et le servir, c'est la devise, la volonté et le but
suprême du Général Kim Jong Il, une personne née pour le peuple,
un «populiste», un commandant suprême décidé à partager le sort
du peuple. De là sa devise: il faut faire épanouir des fleurs même
sur le roc et aller cueillir des étoiles dans le ciel si c'est la demande
du peuple.
A le voir parcourir en toutes saisons les usines, les campagnes,
les villages de pêcheurs, les houillères, les mines et les unités de
l'armée, on s'exclame: voilà un modèle de dirigeant
authentiquement populaire! Pour encourager les mineurs, il
pénètre jusqu'au fond des puits humides et leur conseille de rentrer
chez eux après la journée pour une nuit tranquille, quelle que soit
la tâche qu'ils se sont proposée pour la journée. Il a ainsi pour le
peuple une inclination telle l'affection paternelle toute franche,
telle l'affection maternelle toute chaleureuse, une affection on ne
peut plus magnanime et noble.
Les idées, la direction, les qualités et la vertu, tout en lui est
imprégné de son amour infini du peuple parce qu'il a hérité des
traditions patriotiques de sa famille qui s'est consacrée entièrement
au peuple de génération en génération.
Le Général Kim Jong Il, défenseur sans égal du peuple, jouit
de son soutien et de sa confiance absolus; il a sans partage le
«bonheur d'avoir un bon peuple», ce qui n'est pas donné à tous.
Personne n'estime celui qui tourne le dos au peuple et à
l'histoire bien qu'il se prétende son dirigeant. Lorsque Nelson
Aldrich Rockefeller posa sa candidature comme gouverneur de
l'Etat de New York, on fit une large publicité du fait qu'il aimait la
bière. Pourquoi? La bière étant alors une boisson populaire aux
Etats-Unis, l'intention était de rapprocher ce millionnaire des gens
du commun par la bière.
Khrouchtchev, politicard qui poussa la puissante Union
soviétique vers la ruine, n'a pas caché son habitude de se curer les
dents avec les doigts même dans une assemblée diplomatique. S'il
81
ne voulait pas se corriger de cette mauvaise habitude, c'est qu'elle
lui servait à prouver son origine plébéienne. En conclusion, la
personnalité, les qualités et les compétences d'un dirigeant
authentique ne s'obtiennent pas par le bon vouloir, mais selon sa
conception du monde et ses convictions politiques.
Le Général Kim Jong Il a élaboré une nouvelle philosophie du
dirigeant selon sa conception juchéenne du monde axée sur
l'homme, et par là, il a donné une réponse précise à l'une des
questions fondamentales pour le succès d'une politique
authentiquement populaire. La réussite politique va selon cette
philosophie juchéenne en matière de dirigeant.
4) LA PHILOSOPHIE REVOLUTIONNAIRE DE
L'UNION DANS UNE VOLONTE COMMUNE
La grande union nationale, l'union totale de la nation, c'est le
vœu de tous les dirigeants, mais tous les dirigeants ne peuvent le
réaliser.
Il n'est que trop évident que les dominateurs, les gouvernants
qui représentent les intérêts de la classe exploiteuse ne peuvent
réaliser l'union de tout le peuple. Dans la société capitaliste axée
sur l'individualisme, cette union est impossible en principe, et sous
le régime socialiste aussi, elle ne se fait pas d'elle-même.
Si on jette un regard rétrospectif sur l'histoire, on ne trouve
jusqu'à présent aucun exemple d'union populaire réalisée par les
dominateurs et les gouvernants.
Cependant, en Corée du Nord, cette union s'est réalisée, au
grand étonnement du monde. La société s'est unie dans une seule
volonté autour du dirigeant; le dirigeant et le peuple partagent la
même idéologie et la même volonté, respirent le même air et
82
marchent à la même allure. Cette réalité force l'admiration de tout
le monde.
Cette admirable union repose sur la philosophie révolutionnaire du Général Kim Jong Il.
Il y a longtemps, le Général a présenté ce problème comme
une philosophie révolutionnaire du Parti du Travail de Corée,
comme une question fondamentale de la révolution, et il s'est
donné corps et âme à la réalisation de l'union populaire dans une
seule volonté dès le début de sa direction du Parti et de l'Etat.
Tout le monde s'unira dans le but commun de réaliser
l'indépendance, et le dirigeant et le peuple, partageant la même
idée et la même volonté, travailleront ensemble, conjuguant leurs
forces; c'est le véritable sens de cette union.
Le principe de cette union réside dans l'unité et la cohésion.
Le Général Kim Jong Il a indiqué que sa philosophie politique
suit ce principe d'unité et de cohésion.
Au sujet de l'unité, Kant n'a pas regardé à l'unité des couches
inférieures, celle des masses laborieuses, mais considéré comme
absolue l'«unité idéale des couches supérieures» représentées par
un «monarque éveillé». L'«unité au sommet», c'était celle de la
classe dominante visant à enrayer la poussée révolutionnaire des
masses laborieuses et à maintenir le régime monarchique prussien.
Hegel, lui aussi, repoussait résolument l'aide réciproque ou la
collaboration entre la classe dominante et les masses laborieuses,
considérant ces dernières comme une «horde ignare».
Le marxisme a critiqué l'idéalisme allemand et surmonté son
caractère restrictif: en revanche, il a présenté le matérialisme
dialectique, mais n'a pas donné une conception juste du mobile
du progrès. Selon lui, la contradiction devait être le mobile du
progrès, et l'évolution des choses devait se faire par la recherche
de solution des contradictions qu'elles renferment. Lénine a dit
que «l'évolution, c'est la lutte des contraires», alors que Staline
observait: «... La lutte entre les contraires, c'est-à-dire la lutte
83
entre la vieillerie et la nouveauté, entre ce qui est en voie
d'extinction et ce qui est en voie de naître, entre ce qui est en
train de s'éteindre et ce qui est en évolution, constitue la
substance de l'évolution, celle du passage du changement
quantitatif au changement qualitatif.»
A partir de cette conception, le marxisme-léninisme a
considéré l'unité des contraires comme relative et la lutte entre les
contraires comme absolue. Cette considération — l'unité relative et
la lutte absolue — reflétait les particularités du mouvement et de
l'évolution des choses et des phénomènes objectifs de la nature,
mais elle ne pouvait donner une compréhension parfaite du
mouvement et de l'évolution du monde.
Quand on applique telles quelles la loi de contradiction ou
celle de l'unité et l'idée de la lutte des contraires aux phénomènes
sociaux, on risque de provoquer une grande confusion.
Les expériences historiques montrent que quand on tient trop
à la loi de contradiction ou au principe de la relativité de l'unité et
de l'absolutisme de la lutte dans la société, on risque de
commettre une erreur gauchiste; on manqué alors d'assurer l'unité
et la cohésion des masses populaires, sujet de l'histoire, et un
progrès continu et rapide de la société. La réalité de certains pays
en donne une amère leçon. On reconnaît que l'une des principales
causes de ce qui y a provoqué la confusion sociale, terni l'image
du socialisme, voire fini par le faire s'écrouler, réside dans le fait
que l'on a tenu pour absolue la théorie de la contradiction et qu'on
a appliqué de façon dogmatique le principe de la relativité de
l'unité et de l'absolutisme de la lutte dans les activités du parti et
de l'Etat.
Michel Serrus, philosophe français, a présenté une «tierce
philosophie de l'exclusion et de l'union» dans le sens de remédier à
cette irrationnalité. Mais elle non plus ne pouvait être une solution
philosophique favorable au développement socio-historique,
n'étant pas basée sur un principe scientifique.
84
Le Général Kim Jong Il, ayant précisé les lois générales
propres au développement socio-historique, a indiqué que l'unité et
la cohésion constituent la principale force motrice du
développement socio-historique; il a ainsi préparé un argument de
base pour le renforcement du sujet de l'histoire sociale. Comme
l'histoire sociale évolue grâce au rôle de son sujet, le peuple, le
progrès socio-historique s'accélère à mesure que la force du peuple
s'accroît. Le processus du développement socio-historique est celui
de l'accroissement de la position et du rôle de son sujet, les masses
populaires.
L'accroissement des forces des masses populaires implique
l'union de leurs forces, non pas leur dispersion. Il est vrai que les
diverses classes et couches sociales ont des intérêts différents.
Pourtant, il ne faut pas trouver cette différence comme absolue ni
laisser persister leurs dissensions et leurs antagonismes, sinon on
ne réussit pas l'union sociale.
Même dans le cas de la société capitaliste, les masses
populaires, majorité absolue de la population, doivent s'unir
comme un seul homme si elles veulent réaliser leurs exigences.
La dispersion des capacités créatrices et de la force des masses
donne lieu au ralentissement du changement social et de la
progression historique.
L'unité et la cohésion, c'est la puissance et la victoire.
La marche victorieuse ou la victoire du mouvement social ne
sont pas possibles sans l'unité et la cohésion des masses populaires,
sujet de ce mouvement.
C'est pourquoi le Général Kim Jong Il a présenté la théorie de
l'unité qu'il applique de façon efficace.
La philosophie de l'unité dans une seule volonté est une
doctrine à respecter dans la lutte pour le renforcement du sujet du
changement, sujet de l'histoire sociale. L'unité est le moyen
d'existence de ce sujet.
85
L'unité se forme et se consolide sur deux plans: la pensée et la
volonté, la morale et l'obligation. L'unité n'est substantielle que
lorsque tout le monde est fermement uni dans une seule intention
et une seule pensée de réaliser l'émancipation des masses
populaires, dans une seule et immuable volonté de conjuguer
l'intelligence et la force jusqu'au terme de cette lutte; l'unité n'est
solide que lorsque tout le monde fait preuve d'altruisme et du sens
des obligations en se soutenant et s'entraidant sur la voie de
l'émancipation.
L'unité de pensée et de volonté est le facteur spirituel de
l'union; l'unité de morale et d'obligation est le facteur moral. Cette
union est sincère et solide quand elle est basée sur la conscience,
sur le bon sens. C'est le principal facteur du progrès social et de la
marche historique.
Le Général Kim Jong Il a indiqué que l'union dans une seule
volonté ne se forme pas d'elle-même, mais autour d'un centre qui
garantit sa solidité. Ce centre, c'est le leader. Comme toute chose a
un noyau autour duquel elle se forme, l'union sociale ne se forme
et ne se consolide qu'avec un leader comme noyau. Si ce centre
n'est pas solide et immuable, l'union n'est pas parfaite ni solide. La
solidité et la puissance de l'union dépendent de la grandeur du
dirigeant et de son aptitude à diriger.
Le Général Kim Jong Il, ayant défini l'union dans une seule
volonté comme une philosophie révolutionnaire d’un parti, comme
moyen essentiel du mouvement révolutionnaire, a veillé à réaliser
et à consolider la ferme union de tout le Parti et de toute la société;
il a ainsi fait progresser à un rythme très rapide la révolution et le
développement du pays. C'est là que réside le secret de son
éminent leadership. Grâce à son éminente direction, la Corée du
Nord se transforme en une société où tout le monde mène une vie
heureuse en se soutenant et s'entraidant.
86
5) VIVONS A NOTRE MANIERE
Le journal finlandais Niheter a écrit: «La Corée du Nord, le
premier pays qui va bien dans le monde». En réalité, elle a ses
propres jugements et prétentions dans tous les domaines:
l'édification de l'Etat, la diplomatie, etc. et elle garde son aplomb
malgré les tourbillons qui sévissent à travers le monde. On la
qualifie de «royaume de l'indépendance» et de modèle mondial de
l'édification et de la gestion de l'Etat.
Dès l'origine, la nation coréenne a été souveraine. Pendant le
règne de Tangun, la Corée était si puissante que tous les pays
voisins en étaient tributaires. Le Koguryo, royaume qui exista
pendant plus de mille ans comme grande puissance souveraine,
était renommé dans le monde. L'esprit d'indépendance et l'esprit
guerrier des Koguryotes faisaient l'orgueil de notre nation. Mais à
l'époque du royaume de Silla (VIIe siècle) et à celle de la dynastie
des Ri (XVe siècle), elle a connu la honte: la servilité à l'égard des
grandes puissances a mené le pays à la ruine. Les xénophiles du
Silla, Kim Yu Sin et Kim Chun Chu en tête, ayant introduit les
forces étrangères, ont renversé les royaumes voisins compatriotes,
le Koguryo et le Paekje. Plus tard, les forces nippophiles,
représentées par Ri Wan Yong et Song Pyong Jun, ont soumis le
pays à l'impérialisme japonais qui imposa une domination coloniale de près de 40 ans. Les désastres causés par la xénophilie
n'étaient pas encore éliminés quand le territoire national fut divisé
en Nord et Sud, et la Corée du Sud, de nouveau à la merci des
grandes puissances, demeure depuis plus d'un demi siècle colonie
américaine, ayant perdu ses caractéristiques nationales. Cette
réalité est on ne peut plus déplorable.
Cependant, la Corée du Nord s'est relevée pour devenir une
puissance souveraine d'ordre mondial, ce qui fait l'orgueil de tous
87
nos compatriotes. D'où provient ce prestige dont elle jouit en tant
que puissance mondiale souveraine? Il vient de la philosophie
directrice du Général Kim Jong Il qui se résume en cette formule:
«Vivons à notre manière!»
Vivre à sa manière, cela signifie penser et agir de son propre
chef, faire tout conformément aux intérêts de la révolution de son
pays et de son peuple et résoudre par ses propres moyens tous les
problèmes de son pays. En d'autres termes, cela veut dire régler
toutes les affaires conformément aux exigences et aux intérêts de
son pays, de sa nation et de son peuple, par ses propres forces et en
accord avec la réalité de son pays.
Cette philosophie exige qu'on édifie et administre l'Etat dans
l'intérêt de son pays et de sa nation. Vivre à sa manière est une
philosophie directrice universellement applicable dans l'édification
du parti et de l'Etat et dans toutes leurs activités, à savoir dans tous
les domaines, politique, économique, culturel, artistique, militaire,
diplomatique, etc.
En lançant le mot d'ordre «Vivons à notre manière!», le
Général Kim Jong Il a indiqué que ce slogan est un principe
universel non seulement dans la gestion et la direction de l'Etat,
mais aussi dans la manière de penser et les activités des individus.
Ce mot d'ordre repose sur l'argument que la souveraineté est
vitale pour le pays et la nation et que l'homme façonne son destin
dans le cadre de chaque Etat-nation. La souveraineté est vitale
aussi bien pour l'homme que pour le pays et la nation. La nation,
maître de son destin, veut le modeler par ses propres moyens, tout
comme l'homme désire penser et vivre librement en tant que
maître de son destin. Le désir de vivre à sa manière est dans la
nature de l'homme et celle de la nation. Modeler son destin par ses
propres forces, conformément à ses exigences et à ses intérêts et en
accord avec sa réalité, aussi complexes que soient les
circonstances, c'est la manière de vivre et de lutter propre à
l'homme. Il ne peut en être autrement pour le pays et la nation.
88
Ce principe qui détermine le mode principal pour la
subsistance de l'homme et de la nation, le Général Kim Jong Il l'a
désigné comme principe à respecter dans toutes les activités. Vivre
à sa manière est une philosophie directrice, scientifique et juste,
conforme au principe de l'existence de l'homme, de la nation et de
l'Etat.
Insistant pour vivre de cette manière, le Général Kim Jong Il a
souligné que c'est une philosophie directrice qui permet bel et bien
à la nation coréenne de progresser dans les conditions actuelles où
la Corée se trouve.
Un jour, s'entretenant avec ses proches collaborateurs, il a dit:
«La défense de notre souveraineté est d'autant plus importante que
notre pays est entouré de grands paysA nous autres Coréens ni
les vêtements soviétiques ni les habits américains ne vont pas bien.
Ce sont les vêtements coréens qui nous vont le mieux.» Mots bien
significatifs qui sous-entendent l'idée de vivre à sa manière.
Les Coréens vivent sur ce territoire depuis des générations, et
dans le futur aussi, en tant que descendants de Tangun, ils vivront
sur cette même terre. A l'avenir comme par le passé, ils doivent
vivre de leurs propres moyens, non pas aux dépens d'autrui. C'est
pourquoi faire tout à sa manière, à la coréenne, c'est une vérité
immuable et irréfutable.
Les Coréens expriment l'approbation en secouant la tête de
haut en bas, tandis que les Tibétains de la région reculée de
l'Himalaya la secouent de gauche à droite. Chaque nation a ses
traditions et son mode de vie propres. Ceci dit, on comprend de
quelle valeur sont les affirmations du Général: ni les «vêtements
soviétiques» ni les «habits américains» ne vont pas bien aux
Coréens, mais les «vêtements coréens» leur vont le mieux. Elles
doivent servir de guide aussi bien dans les préoccupations et les
actions de la nation coréenne que dans l'édification et la gestion de
l'Etat et dans les activités diplomatiques.
89
Le Général Kim Jong Il adhère à cette attitude en tout: de cette
manière il traite la vérité des choses et des phénomènes, analyse
les situations mondiales et crée ce qui est nécessaire.
Quand il était encore jeune, il lui arriva de passer dans une
université à l'étranger, dite école de première classe mondiale. Les
cadres de ce pays l'ont alors invité à venir étudier dans cette école
renommée. Il répliqua d'un ton résolu: «Non, je ferai mes études à
l'Université Kim Il Sung.» Ces paroles sont déjà bien connues dans
le monde. C'était une manifestation de son esprit d'indépendance
inébranlable. Cet esprit qui tenait à donner la priorité à son pays et
à sa nation a fait finalement naître la philosophie de «vivre à sa
manière» qui a permis l'édification d'un pays hautement souverain.
Les habits qu'il «confectionne» sont parfaitement «coréens», et
non «soviétiques» ni «américains». Le vêtement qui n'est pas
coréen, il le déteste.
Un jour, expliquant aux cadres l'idée de «vivre à sa manière»,
il a dit: «Les manières d'autrui ne conviennent pas à notre
constitution physique ni à nos goûts. Ce que je déteste le plus est
de vivre aux dépens d'autrui, d'imiter les autres, de danser sur les
airs d'autrui et d'imiter les manières d'autrui.»
Selon lui, tout cela est servilité à l'égard des grandes
puissances et appartient au dogmatisme et à l'esprit de dépendance.
Le suivisme et le dogmatisme sont ennemis des idées du
Juche, de l'esprit d'indépendance. C'est la nature intrinsèque de
ceux qui ne sont pas conscients que l'homme est maître de son
destin et donc responsable, nature commune à ceux qui sont
imprégnés d'esprit servile à l'égard des forces étrangères. Tels ont
été les servilistes successifs du passé en Corée; tous sans exception
pensaient vivre aux dépens d'autrui, imiter les étrangers et danser
sur les airs étrangers. A la fin, ils ont conduit leur pays et leur
nation à la perte.
«Notre manière», par contre, consistant à penser de son propre
chef et à faire tout par ses propres forces et à sa façon, représente
90
l'ensemble de modes de penser, de vivre, de créer et de lutter; elle
permet de «confectionner les meilleurs habits coréens», selon la
taille des Coréens. Quand on s'y prend à la manière des étrangers,
on finit par faire un costume soviétique ou américain. Ces
costumes peuvent aller aux Soviétiques ou aux Américains, mais
les Coréens n'en ont pas besoin.
La Corée du Nord, «vivant à sa manière», a pu tenir toujours
haut le drapeau de l'indépendance, défendre son socialisme axé sur
les masses populaires et protéger les intérêts du pays et de la
nation alors même que le socialisme s'écroulait dans des pays
d'Europe.
L'esprit de «notre manière» est devenu actuellement la
manière de vivre et de lutter du peuple nord-coréen, la manière de
diriger l'édification et la gestion de l'Etat. C'est pourquoi la Corée
du Nord s'est transformée en puissance hautement souveraine dans
le monde.
«Notre manière», c'est la manière de Kim Jong Il. Il est hors de
doute que la Corée du Nord deviendra plus riche et plus puissante et
prospérera éternellement grâce à cette manière, celle de Kim Jong Il.
91
3. LES PRINCIPES D'UNE ECONOMIE
PRIVILEGIANT LES MASSES
POPULAIRES
Les politiciens et les médias occidentaux claironnent à tout
propos que la société capitaliste est la seule capable de réaliser la
prospérité économique et le bien-être de tous.
Qu'en est-il en réalité? Actuellement, dans les pays capitalistes
occidentaux dits développés, le nombre de chômeurs s'élève à 35
millions et le taux moyen de chômage, d'après les statistiques
officielles, dépasse 10 %, ce qui marque un record depuis la crise
économique des années 30. Aux Etats-Unis, qui se vantent que
«tout le monde est heureux», 4 millions de sans-abri couchent au
bord des rues, sur les bancs de parcs, sous les ponts et dans les
sous-sols. Quant aux personnes estimées sous le seuil de la
pauvreté, on en compte 40 millions aux Etats-Unis, 8 millions en
Allemagne, 7 millions en Italie, 5 millions en Angleterre. Ceci dit,
peut-on appeler ces pays «sociétés où se réalise le bien-être de tout
le monde»? Cela montre que, si splendide que soit le progrès
économique, on ne peut le mesurer seulement à la quantité
d'articles de consommation produits et au degré de développement
des forces productives. Il faut tenir compte de ceci: qui gère
l'économie, à qui elle sert et comment se répartissent les richesses
matérielles qu'elle produit; alors on pourra se faire une idée juste
du développement économique. Quand on se rend compte qu'un
milliard de personnes, soit environ 20 % de la population
mondiale, souffrent encore dans la misère, il est très important de
92
s'interroger sur la nature d'une économie au service des masses
populaires.
Cela dit, nous ne pouvons que nous pencher sur le progrès de
l'économie en Corée du Nord, une économie indépendante,
strictement au service des masses populaires.
L'économie coloniale imposée pendant une quarantaine
d'années par les impérialistes japonais, avant de faire peau neuve, a
été entièrement écrasée par la guerre du 25 Juin. Cependant, la
Corée du Nord l'a relevée, transformée en une puissante économie
indépendante au service du peuple et l'a développée sans cesse
malgré le blocus tenace des impérialistes qui se prolonge depuis
plus d'un demi-siècle.
Son dynamisme et sa puissance, elle les doit précisément à la
philosophie économique originale du Général Kim Jong Il, qui a
fait d'elle une économie qui fait grand cas des masses populaires et
de l'indépendance.
1) LE PEUPLE EST LE MAITRE DE
L'ECONOMIE
Kim Si Sup, ancien poète coréen, s'est lamenté dans son écrit
Ah, j'ai le cœur gros: «Les mandarins rêvent d'une vie de luxe dans
une maison splendide, alors que les paysans souffrent de misère
noire toute leur vie.» Il a condamné les nobles en les accusant
«d'arracher la peau et de faire suer du sang» aux roturiers. C'était
une accusation mêlée de haine des gouvernants féodaux et de soif
d'une société permettant à tous d'être heureux.
Cependant, à l'échelle mondiale, cette aspiration transmise de
génération en génération n'est pas réalisée jusqu'à ce jour où l'on
arrive à la fin du XXe siècle. L'iniquité caractérisée par
93
l'enrichissement continu des riches et l'appauvrissement continu
des pauvres pèse toujours lourdement. Sans liquider le mécanisme
qui pousse l'économie à ignorer l'être humain, il est impossible que
le peuple devienne le maître et le bénéficiaire de l'économie.
L'économie est née des activités de l'homme agissant sur la
nature selon ses besoins, pour la mettre à son service. L'activité
économique, c'est un acte par lequel l'homme obtient ce qui est
nécessaire à sa subsistance et à son progrès.
Or, si l'économie est un produit de l'exigence et de l'activité de
l'homme, elle n'a pour autant pas toujours été à son service. Née
avec la production de biens de consommation, elle devait, au sens
propre du terme, appartenir aux masses populaires laborieuses;
mais dans la société exploiteuse, elle s'en trouve écartée.
On dit que Walras est le fondateur de la science économique
contemporaine et que Marx a fondé l'économie politique.
Cependant, personne n'a pu répondre à ces questions
fondamentales: pour qui construire l'économie, sur quel principe,
et comment la gérer?
L'économie politique marxiste qui a prouvé l'inéluctabilité de
la ruine du capitalisme et la nécessité historique de la victoire du
socialisme selon la loi régissant la naissance et le développement
du capital a apporté une grande contribution au développement de
la science économique et à l'histoire de la pensée humaine.
Pourtant Marx s'est trop penché sur l'abolition de la propriété
privée, ce qui était inévitable et naturel à son époque.
Sans s'arrêter aux concepts préétablis de l'économie, le
Général Kim Jong Il a abordé ce problème à la lumière de notre
époque où les masses populaires s'affirment comme maîtres de
l'histoire; c'est-à-dire qu'il a analysé la nature de l'économie en
mettant l'accent sur l'homme, et a précisé les principes régissant
son développement et son utilisation: «Les hommes luttent sans
cesse pour la transformation de la nature, répartissent, échangent et
consomment les produits qu'ils ont obtenus par leurs efforts. Ils
94
pourvoient à leurs besoins matériels par ce processus de la vie
économique.»
L'homme demande à vivre librement non seulement sur le plan
socio-politique mais encore sur le plan matériel; aussi son action
touche-t-elle également le domaine économique.
L'économie se forme non seulement par l'action de l'homme
sur la nature mais aussi par l'action réciproque de l'homme sur
l'homme; aussi l'homme porte-t-il certains besoins sur l'économie
et agit-il sur elle de sa propre initiative. C'est pourquoi il faut
mettre l'homme au premier plan quand on envisage l'économie, et
examiner le processus du développement économique en tenant
compte de son action.
Marx a souligné que l'économie concerne la production et la
consommation des biens matériels et constitue un facteur de
première importance dans la subsistance humaine. En ce sens, il a
dit: «Toutes les nations, quelles qu'elles soient, mourraient de faim
si elles ne travaillaient pas, ne serait-ce que pendant quelques
semaines.» Cette vue économique de Marx est limitée car, malgré
son importance, l'économie est envisagée sans que compte soit
tenu de l'homme qui la requiert et agit sur elle, ce qui empêche de
mettre en évidence sa vraie nature et la loi régissant son
développement. A regarder l'économie par ses seuls côtés
matériels sous prétexte que c'est la science du processus de
reproduction des biens matériels, sans y voir les activités des
hommes, il est impossible d'en extraire la loi qui régit le processus
économique, et finalement, cette science ne pourra remplir sa
mission en tant qu'arme de transformation et de développement
socio-économiques. Il est impossible que les rapports économiques
comme les mouvements économiques, quels qu'ils soient, se
forment sans les hommes et leurs actions.
Le Général Kim Jong Il a éclairci ces limites de la science
économique marxiste, et a indiqué que l'homme est le facteur
déterminant de tout le processus économique et que l'économie
95
politique doit donc être étudiée et développée en mettant l'homme
au premier plan.
L'économie ne concerne pas seulement la production de
biens matériels; c'est le domaine de toute l'activité créatrice de
l'homme pour dominer la nature; telle est la vue originale du
Général Kim Jong Il. C'est une révolution dans la conception de
l'économie.
A partir de cette observation, le Général a établi une nouvelle
conception du maître de l'économie:
«Les masses populaires étant maîtres de leur destin doivent
être souveraines dans la vie économique aussi.»
Que les masses populaires soient les maîtres de l'économie,
cela veut dire qu'elles sont les créateurs et les bénéficiaires des
biens matériels. Elles le seront véritablement quand les moyens de
production et les biens matériels qu'elles créent seront à leur
disposition.
Le Général a indiqué que les masses populaires, comme dans
la politique, sont les maîtres de l'économie et qu'il faut rehausser
leur rôle si on veut la développer.
En premier lieu, elles sont les maîtres des moyens de
production. Les rapports de propriété sont de première importance
car ils déterminent le statut des masses populaires, et ceux qui les
possèdent ont le droit de se conduire en maîtres dans l'économie.
Dans la société capitaliste, c'est la classe des capitalistes qui se
conduit en maître parce que c'est elle qui dispose des moyens de
production.
A l'heure actuelle, moins de dix grands monopoles au Japon et
cinquante familles en Angleterre contrôlent l'économie de leur
pays. Aux Etats-Unis, une vingtaine de magnats contrôlent les
deux tiers des industries, et les milliardaires, qui ne représentent
que 0,002 % de la population, possèdent 45 % du bien total
américain. Cet exemple montre que l'économie capitaliste est en
vérité une propriété de la couche privilégiée minoritaire. Les
96
moyens de production doivent passer aux masses populaires pour
qu'elles deviennent les maîtres de l'économie.
En deuxième lieu, les masses populaires doivent occuper la
même place dans la gestion économique aussi. Ce sont elles qui
portent le plus grand intérêt au développement économique; ce
sont elles qui ont l'intelligence et la capacité de la développer. Pour
la développer, il faut les amener à se conduire en véritables maîtres
et à faire preuve du maximum de créativité et de compétence.
Actuellement, dans les pays capitalistes on insiste sur
l'«humanisation du travail», mais cela sonne faux. Selon les
économistes, dans ces pays la gestion des entreprises est assumée
par un groupe de gestionnaires et les ouvriers n'ont à jouer que le
rôle d'outils sous leur contrôle.
Espérer une intervention spontanée et volontaire des
travailleurs, alors que les moyens de production ne sont pas à leur
disposition, c'est une absurdité.
Les masses populaires seront les maîtres de l'économie quand
les biens matériels produits seront à leur disposition. On évalue le
progrès et le développement d'une économie selon la façon dont se
répartissent les biens matériels produits. Il est notoire que dans la
société capitaliste les travailleurs, producteurs des biens, n'ont pas
de droit sur leurs produits, lesquels passent à la minorité des
privilégiés, des exploitants. Aussi les riches s'enrichissent de plus
en plus, alors que les pauvres s'appauvrissent d'autant, ce qui est le
cas de la Corée du Sud.
Selon nos renseignements, un député de l'assemblée sudcoréenne a invité au mariage de son fils, extra-chic, 1 500
personnes pour leur soutirer des cadeaux de noces. Les invités s'y
sont rendus dans plus de 700 autos. On dit même qu'un avion a été
mobilisé pour l'occasion.
Ces dernières années, aux Etats-Unis, le revenu réel de la
couche de riches — 1 % de la population — s'est accru de 74 %,
97
alors que le salaire réel des pauvres se réduisait de 9,3 %, ce qui
prouve le caractère antipopulaire de l'économie capitaliste.
On dit que l'économie américaine est la plus avancée du
monde, mais les rues de Washington et de Los Angeles grouillent
de clochards. Dans ce pays où «tout le monde est heureux» (sic), il
y en a plus de 8 millions, à ce que révèlent les publications
officielles. Tandis qu'un ploutocrate de quarante ans, nommé Bill
Ketch, vit comme un coq en pâte dans sa villa de Seattle, pourvue
d'une grande piscine, d'une salle de jeu, d'un terrain de sport, d'une
bibliothèque, d'un cinéma, d'une grande salle de banquet et d'un
parc de stationnement souterrain, et qu'il est servi par des centaines
de domestiques.
On constate que l'économie capitaliste, aliénant les masses
populaires majoritaires, dessert la minorité des privilégiés. Ainsi,
les Etats-Unis sont connus comme le pays de la «misère dans
l'opulence». Selon les sondages effectués par le Times et la CNN,
69 % des personnes interviewées se sont plaintes: «Nous ne
pouvons trouver d'autres valeurs à la vie, rongés par les difficultés
de l'existence.»
L'économie ne pourra être qualifiée d'économie développée si
ce qu'elle a produit n'est pas destiné aux masses populaires, si
hauts que soient le niveau de ses forces productives et celui de sa
production de biens matériels.
Le Général Kim Jong Il considère les masses populaires comme
maîtres de l'économie et veille à ce qu'on observe ce principe dans
l'édification de l'économie et son développement de telle façon que
l'économie de Corée du Nord se tient strictement au service des
masses populaires. Les moyens de production leur appartiennent et
les biens matériels produits sont à leur disposition. Les articles de
luxe ne sont pas aussi abondants que dans les pays occidentaux,
mais les biens nécessaires à l'alimentation, à l'habillement et au
logement des travailleurs sont produits en quantité suffisante et sont
répartis entre tous équitablement. Quant au logement, il n'y a
98
personne sans gîte, ce qui n'est pas le cas de la Corée du Sud. L'Etat
distribue des logements aux travailleurs à titre gratuit. Quand on
tient compte que la Conférence mondiale du problème du logement,
tenue à Istambul, a déclaré que le monde compte plus de 500
millions de sans-abri, on ne peut que s'exclamer sur la politique de
la Corée du Nord qui a réglé ce problème. Que les masses
populaires soient devenues maîtres de l'économie et qu'elles soient
en état d'exercer ce droit, c'est là un grand mérite du Général
Kim Jong Il. Sous sa direction, en Corée du Nord, toutes les
activités économiques depuis l'élaboration des plans jusqu'à leur
exécution, s'effectuent selon ce principe: mettre les masses
populaires au centre de toutes les préoccupations et tout résoudre
grâce à leur force. Tous les travailleurs font preuve de leur sens
des responsabilités et de leur créativité, ce qui permet à l'économie
de se développer sans cesse à un rythme élevé. Voilà pourquoi
l'avenir de l'économie nord-coréenne est radieux.
Hors de doute que la politique économique du Général Kim Jong Il
qui fait grand cas des masses populaires apportera au peuple une
vie plus large et pleine de joie. L'idée de faire grand cas des
masses populaires dans l'économie, c'est le principe qui détermine
l'orientation et la perspective de développement de l'économie
nord-coréenne.
2) L'HOMME EST PLUS PRECIEUX
QUE L'ARGENT
«L'argent fait l'homme», a dit Alcée, poète de la Grèce
antique. Si cela est vrai, cet ancien doit être l'ancêtre de tous les
adeptes de la toute-puissance de l'or. S'il a dit la vérité, l'argent doit
être respecté comme celui qui donne la vie à un être humain. Par
99
ailleurs, on affirme qu'il n'y a pas plus hideux que l'argent. Dès
l'origine, l'économie et l'argent sont dans une relation étroite. C'est
un véhicule important des activités économiques comprenant la
production, la distribution et la consommation. Or, le problème est
le suivant: retenu par la particularité des fonctions de l'argent, on
exagère son rôle dans la gestion économique, d'une part, et de
l'autre, on néglige le rôle de l'homme, maître de l'économie.
A l'heure actuelle, dans la société capitaliste, l'argent est
idolâtré à l'extrême et l'homme, par contre, dépend de plus en plus
de lui.
Rousseau a dit qu'«on ne doit pas être pauvres au point d'être
vendus par l'argent ni être riches au point d'acheter un homme avec
l'argent». Il craignait ainsi que la bonté humaine et la vertu ne
soient compromises par l'argent. Cependant, à l'heure actuelle, la
réalité est terrible: la conception de la valeur axée sur l'argent
prédomine à l'échelle mondiale, et les hommes deviennent de plus
en plus dépendants de l'argent.
Cela étant, il s'avère particulièrement important de préciser le
rapport entre l'homme et l'argent pour la formation de l'homme
sain et pour un véritable développement de l'économie. A cet
impératif du développement économique, le Général Kim Jong Il y
a donné une réponse correcte.
L'homme est plus précieux que l'argent, dit-il, et préalable à
l'argent; pour ce, on doit savoir aimer l'homme. Cette conception
monétaire axée sur l'homme indique les principes à suivre dans la
gestion économique et précise les statuts de l'homme et de l'argent
dans la vie économique et dans l'édification économique et la
façon dont on doit utiliser l'argent au profit de l'homme.
L'argent, la monnaie, est un moyen d'échange et un élément
indispensable dans la vie économique. L'économie naturelle est
née avec l'apparition de l'être humain. Les hommes, transformant
la nature, ont produit des biens dont le troc a fait naître les rapports
monétaires. En d'autres mots, la monnaie est apparue comme
100
équivalent, comme véhicule, alors que l'on a eu un surplus de
produits à échanger.
C'est une marchandise spéciale qui permet d'acquérir un autre
produit de même valeur. Elle incarne le vœu du producteur de
biens d'en obtenir d'autres dont il a besoin. Elle sert donc à
mesurer la valeur et à faire circuler les marchandises. Elle n'a
aucune autre fonction, elle n'est rien de plus. Quoi qu'il en soit, elle
s'est retournée contre l'homme à cause de ceux qui l'ont détournée
à leur profit.
Avec l'apparition de l'exploitation de l'homme par l'homme
elle a servi aux possédants comme moyen d'assouvir leurs
ambitions égoïstes illimitées, et, au stade élevé du développement
capitaliste, elle a fini par engendrer l'oligarchie financière, à savoir
une dictature sous laquelle l'argent décide de tout ce qui concerne
l'économie comme on le voit dans les pays impérialistes.
Au début du capitalisme, la valeur de la personnalité est
calculée en valeur d'échange, et l'idée de l'argent pardessus tout
s'est implantée dans tous les secteurs de la vie politique,
économique et culturelle.
La concentration et l'accumulation du capital ont encouragé
l'exploitation illimitée des masses laborieuses et ont entraîné
l'inflation et les crises économiques. Ainsi est apparue la
domination de l'argent sur l'homme.
L'argent n'est pas fait pour dominer l'homme; fabriqué par
l'homme, il doit être employé selon ses besoins. L'argent incarne le
but de l'homme et lui sert de moyen. L'homme en a besoin pour
une vie souveraine.
Cependant, dans les pays capitalistes, cette vérité évidente est
dénaturée par la classe des capitalistes égoïstes et cupides, et y
règne un mécanisme absurde: l'argent, fabriqué par l'homme, le
domine. Ainsi dans les années 1929-1930 était en vogue aux EtatsUnis la chanson Mon ami, donne-moi un sou.
101
Las Vegas (Nevada) est renommé dans le monde comme la
ville du jeu. Là, l'argent domine et déprave les hommes, et les
citoyens frustrés se démènent pour lui. C'est une ville où l'argent
est idolâtré et où tout ce qui est humain est en voie de s'éteindre.
Le Général Kim Jong Il a mis fin à toutes les vues erronées
concernant l'argent et son emploi en établissant que l'homme est
préalable à l'argent et qu'il est incomparablement plus précieux que
lui.
L'existence de l'argent présuppose celle de l'homme. L'argent
est important en tant que moyen d'échange et d'entremise, mais il ne
faut pas pour autant le considérer comme sacré. C'est l'homme qui
mesure la quantité de l'argent nécessaire; c'est lui qui fait les
dépenses. L'argent a une fonction de mesure de la valeur et de
moyen de circulation, mais il n'a aucune valeur en dehors de
l'homme.
Tandis que dans la société capitaliste l'argent est une idole, dans
la société socialiste où l'Etat se rend responsable de la vie des
travailleurs, il n'est plus un moyen d'enrichissement et
d'assouvissement de l'ambition, mais un moyen d'assurer la gestion de
l'Etat et de l'économie et les commodités dans la vie des travailleurs.
La société socialiste axée sur l'homme ne cause pas l'idolâtrie
de l'argent, et le régime, d'ailleurs, ne l'admettrait pas.
Dans la société capitaliste où règnent la lutte pour la vie et la loi
de l'enrichissement continu des riches et de l'appauvrissement continu
des pauvres, la valeur de l'homme est mesurée à l'argent qu'il possède.
Au contraire, dans la société socialiste, celui qui vit pour l'argent ou
l'idolâtre est considéré comme un être hideux. Dans cette société, où
l'on est maître de l'Etat et des moyens de production, on voit comme
un orgueil ou une dignité de se consacrer à la prospérité du pays et
des masses populaires, non à l'argent.
A partir de ce concept, le Général Kim Jong Il tient
invariablement à cette politique: ne pas regarder à la dépense s'il
s'agit de servir les masses populaires.
102
Quels que soient le gain, l'efficacité économique et la
rentabilité d'une unité de production, celle-ci doit être rejetée ou
supprimée si elle est nuisible aux travailleurs, tel est son principe
invariable. Ainsi a-t-il fait sauter, dans une usine, un vieux four de
haut prix parce qu'il était nuisible à la santé des ouvriers.
Lorsqu'un ouvrier, blessé dans un accident, frôlait la mort, il
lui a fait administrer des médicaments coûteux. Parfois, pour
sauver la vie des sinistrés, il fait mobiliser jusqu'à des avions et des
médecins illustres. De telles dépenses atteignent une somme
astronomique, mais son avis est qu'on ne peut échanger la vie et la
santé des ouvriers contre l'argent et qu'il ne faut pas regarder à la
dépense quand il s'agit d'eux.
En Corée du Nord, cela fait partie du régime de faire plus cas
de l'homme que de l'argent et de ne pas être avare face à l'homme.
Mais en Corée du Sud? Les présidents successifs, assoiffés
d'argent, ramassent des milliers de millions aux dépens du peuple,
et pour le tromper, ils crient sur tous les toits: «boom économique»
et «bien-être public». C'est une pure absurdité. Dans une société où
l'homme est méprisé et l'argent adoré, s'il y a une «prospérité» ou
un «bien-être» public, ce seront ceux des détenteurs de droits qui
vivent dans l'opulence au détriment des autres. Les accidents qui
ont éclaté successivement, tels que l'écroulement du pont de
Songsu, l'explosion de gaz dans le métro de Taegu et
l'effondrement du grand magasin de Samphung, sont les corollaires
de la réalité de la société sud-coréenne où on n'hésite devant rien
pour l'argent.
La politique est aussi ploutocratique. La ploutocratie a été
poursuivie par les gouvernants successifs, et cette politique est à
son paroxysme sous le règne de Kim Yong Sam.
«Si l'argent parle, la politique se tait», dit un dicton
actuellement courant en Corée du Sud.
103
Désirer une vie digne d'être vécue dans cette société dominée
par la toute-puissance de l'or équivaut à vouloir qu'une rosé
s'épanouisse sur une poubelle.
Ne serait-ce pas la tâche des Sud-Coréens de liquider cette
société ploutocratique et d'en édifier une autre digne de ce nom où
l'homme prédomine sur l'argent, strictement mis à son service?
3) NE PAS COMMENCER PAR UN CALCUL
S'IL S'AGIT DES FAVEURS A ACCORDER
AUX MASSES POPULAIRES
L'économie, c'est précisément le compte et le calcul. Pour la
développer, il faut une proportion judicieuse entre l'investissement
et la production, et pour y réussir, recourir à une méthode
scientifique de calcul car la reproduction élargie et le
développement incessant de la production présupposent la balance
entre la production et la répartition, entre l'investissement et la
rentabilité. Or, il n'y en a pas de règle qui s'applique
universellement à toutes les sociétés. Ces méthodes varient selon
les intérêts et l'exigence de l'homme, administrateur de l'économie,
selon le but qu'il poursuit.
Le principe de la gestion économique dans la société
capitaliste consiste à obtenir le maximum de rendement pour le
minimum d'investissement. La force compétitive est à la base du
développement de l'économie capitaliste. Peu importe ce qui en
résultera, aucune hésitation si on est sûr de gagner dans la
concurrence. Ce qu'il adviendra de l'homme, peu importe; tel est le
principe de la gestion économique capitaliste. Voilà pourquoi
toutes les opérations de calcul s'effectuent dans le sens de gagner
la compétition et d'obtenir le plus avec le moins.
104
Ce principe d'investissement est considéré jusqu'ici comme
universel et inviolable dans la construction et la gestion de
l'économie. Il est bien entendu important de faire un bon calcul pour
le développement économique; cependant, il ne faut pas pour autant
faire des investissements simplement selon ce qui est calculable.
Le Général Kim Jong Il s'est opposé résolument à la méthode
conventionnelle de calcul, méthode inhumaine. Il préfère la méthode
axée sur les masses populaires. Il a affirmé: «On conseille souvent
de se garder du commerce à perte, mais il faut le faire si la
transaction est avantageuse pour le peuple. Il faut faire tout ce qu'on
peut si c'est nécessaire au bonheur du peuple, quitte à épuiser le
trésor de l'Etat. "Ne pas commencer par un calcul s'il s'agit des
faveurs à assurer au peuple!", voilà ma façon de calculer, la
méthode de compter de notre Parti.»
Telle est l'idée du Général en matière d'investissement.
Les mathématiques et l'économie ont une longue histoire, mais
jamais on n'a connu une telle idée: investir sans hésiter, fût-ce des
millions, s'il s'agit d'une entreprise favorable aux masses
populaires avant d'en faire le calcul.
Il insiste pour qu'on fasse des investissements, des calculs et
des comptes en mettant au premier plan l'homme, soit les masses
populaires. En un mot, il a créé la méthode de calcul privilégiant
les masses populaires.
L'affection du Général pour les masses est sa devise et sa
raison d'être. Il a avancé une philosophie philanthropique dont le
contenu essentiel est de voir l'homme par-dessus tout et de le
mettre au centre de toutes les préoccupations, et il tient pour
principe suprême de respecter les masses populaires dans la
gestion économique.
Un jour qu'on objectait à un projet de construction que
l'équilibre des dépenses et revenus avait été négligé, vu l'envergure
des travaux à engager, il fit des reproches aux cadres responsables
du domaine en ces termes: «Dans la société socialiste, l'homme est
105
plus précieux que l'argent et les biens; en ce qui concerne
l'entreprise demandée par le peuple, il faut y investir les capitaux
alors même qu'ils ne produiront pas de rentabilité économique; ne
pas hésiter à dépenser des millions s'il s'agit d'une faveur à donner
au peuple, c'est là une supériorité du régime socialiste de notre
pays.»
Cette méthode de calcul suggère beaucoup de choses.
Selon l'idée du Général, en Corée du Nord, une école est
construite dans un îlot de phare où ne vivent que trois ou quatre
enfants d'âge scolaire; dans un village de montagne reculé, le train
et l'autocar de ramassage sont en service pour quelques enfants
seulement. L'Etat envoie une voiture pour ramener trois enfants du
village de montagne, construit à sa charge un poste de relais de
télévision au service des montagnards et fait administrer des
médicaments très coûteux pour sauver une vie.
Pour les ouvriers de la zone de l'industrie chimique de
Hamhung, le Général Kim Jong Il a fait construire un
préventorium stomatologique moderne équipé dernier cri, qui
coûta d'énormes sommes en devises étrangères. Lorsqu'on lui
rapporta que dans d'autres pays, pareil équipement était réservé
aux ploutocrates et aux présidents, il dit que dans son pays le
privilège était aux ouvriers, recommandant d'importer l'ensemble
des appareils sans égard au prix.
Lors de la construction du Centre de baincs publics de
Changgwang, les cadres lui rapportèrent qu'ils voulaient faire,
comme dans les pays étrangers, filtrer l'eau utilisée et s'en servir à
nouveau car on en aurait besoin de milliers de tonnes par jour.
Alors, il objecta, ajoutant qu'il faudrait voir à ce que l'eau utilisée
soit renouvelée à cent pour cent au lieu d'être filtrée, parce que
l'établissement était destiné au peuple. Il conseilla de ne pas
regarder à la dépense et d'installer des conduites exclusives pour
amener l'eau du fleuve Taedong jusqu'au futur centre.
106
Selon lui, la bourgeoisie considère l'homme comme un moyen
de production matérielle, un être insignifiant dont la force de
travail se vend comme une marchandise, un être impuissant
dominé par l'argent, alors que lui, il le considère comme l'être le
plus précieux et le plus puissant du monde. Si l'homme est ainsi, il
est tout naturel que l'économie soit entièrement à son service.
Voilà le principe qui doit régir l'édification et la gestion de
l'économie, quand on reconnaît que celle-ci ne peut exister qu'avec
l'homme et se développer grâce aux masses populaires.
L'idée du Général Kim Jong Il de ne rien épargner si c'est dans
l'intérêt des masses populaires, s'avère la meilleure méthode de
calcul et une méthode de portée universelle.
4) LA TACTIQUE AXEE SUR L'HOMME
Le Général Kim Jong Il a créé une tactique d'édification
économique selon les principes de l'économie axée sur l'homme.
L'édification économique visant la transformation de la nature et la
production de biens matériels, il y faut forcément des tactiques. Le
Général Kim Jong Il en a créé une nouvelle, considérant la
transformation de la nature comme une partie de la lutte pour
l'indépendance.
Quand il dirigeait les travaux d'automatisation au Complexe
sidérurgique de Hwanghae, il a dit que l'argent ne poserait pas de
problème si l'on pouvait réussir à libérer les ouvriers du travail dur et
lourd, et que l'on appliquerait le principe de penser à l'homme avant
tout et de le voir au-dessus de tout. Les capitalistes, dit-il alors,
mettent l'accent sur l'argent dans l'automatisation, mais nous autres,
sur l'homme. Selon cette idée, le but de la révolution technique est de
107
libérer complètement l'homme, et la refonte technique doit être
favorable à ses activités de travail indépendantes et créatives.
La révolution technique n'est pas une simple révolution
poursuivant un but technique. C'est une révolution pour libérer les
travailleurs déjà dégagés d'assujettissement politique, même des
entraves de la nature. Elle doit donc s'effectuer selon les intérêts de
l'homme et en sa faveur.
Or, dans la société capitaliste, le but de la refonte technique ou
de la rationalisation technique n'est pas les travailleurs mais les
intérêts illimités de la classe des capitalistes. L'investissement des
capitaux dans l'intérêt des travailleurs est inimaginable, et ces
refontes ne sont qu'un moyen de gagner davantage d'argent.
Les capitalistes y procèdent pour gagner la concurrence, la
guerre économique, car les refontes permettent de produire plus,
en moins de temps. Il en résulte que les travailleurs se trouvent de
plus en plus enchaînés par un travail dur, ou renvoyés. En un mot,
les capitalistes font ces refontes pour augmenter leurs bénéfices.
En ce sens, le Général Kim Jong Il a défini que c'est une
«tactique axée sur l'argent», inhumaine et réactionnaire, qui
méprise l'homme et l'amène à la mort tandis que la «tactique axée
sur l'homme» défend l'homme et anticipe son émancipation.
Le Général a décidé à faire de la Corée du Nord un «royaume
de l'automatisation» pour l'«émancipation complète de l'homme»
en tenant compte de l'homme dans l'automatisation. Cette tactique
vient de sa philosophie économique et représente sa méthode de
direction invariable, soutenue dans la construction économique.
Sous sa direction, nombre de grandes entreprises de la Corée du
Nord se sont modernisées et automatisées de façon à faciliter le
travail tout en produisant davantage. Parmi elles figurent les
Complexes sidérurgiques de Hwanghae et Kim Chaek et la
Cimenterie de Sangwon. Supprimer les constructions industrielles
si elles portent préjudice aux travailleurs, quelle que soit leur
rentabilité, telles sont l'idée et la volonté du Général Kim Jong Il.
108
Selon lui, l'automatisation consiste à alléger le travail pénible
des ouvriers autant que possible mais en leur conservant une part
d'efforts et de mouvement qui favorise leur appétit et profite à leur
santé. «C'est ce qu'exigé, dit-il, notre tactique d'automatisation
axée sur l'homme.»
Ainsi, quand il s'occupait de l'automatisation du Complexe
sidérurgique de Hwanghae, il y a fait réinstaller les caméras qu'on
utilisait au Grand théâtre de Pyongyang et les appareils
téléphoniques sans fil qu'on, employait pour le tournage de films.
A maintes reprises il s'est rendu sur les lieux pour donner ses
directives concernant l'automatisation. Les sidérurgistes ont été
complètement libérés du travail dur, l'usine s'est assainie et le
travail est devenu agréable.
L'admirable réalité de la Corée du Nord fait contraste avec les
piètres performances de la Corée du Sud caractérisée par le retard
de la structure industrielle qui cause constamment des catastrophes
entraînant la perte d'innombrables vies humaines et poussant le
peuple à l'angoisse. L'«accent mis sur l'argent» est une tactique
vicieuse empêchant de parfaire les constructions et entraînant les
travailleurs à la mort dans le travail pénible et la pollution.
Mais la «tactique axée sur l'homme» du Général Kim Jong Il
représente son amour profond pour les masses populaires et permet
de développer constamment l'économie à une vitesse élevée.
5) CONSTRUIRE UNE ECONOMIE
INDEPENDANTE
Deux cents ans après la publication du livre du Britannique
Adam Smith: Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations, l'Américain Galbraith a publié: Recherches sur la
109
nature et les causes de la pauvreté des nations. Alors que le
premier présentait une théorie de l'économie classique dont le but
était de rendre de nouveau riche l'Angleterre, alors pays le plus
avancé, le second exposait le moyen de relever les pays pauvres et
retardés. Les prétentions de ces deux hommes avaient ceci de
commun qu'elles visaient à satisfaire les besoins des grandes
puissances et à les rendre encore plus riches.
Galbraith considère que la pauvreté d'un pays résulte d'un
manque de capitaux, de la surpopulation et du bas niveau
d'instruction. Cette considération s'est convertie en une «théorie du
développement des pays retardataires», selon laquelle la formation
du capital est le moyen pour un pays de se défaire de sa pauvreté et
qu'il est donc nécessaire d'introduire chez lui des capitaux de pays
plus favorisés.
Cette théorie reflète la volonté des pays avancés qui veulent
établir un nouvel ordre économique mondial, néocolonialiste, par
le drainage de leur surplus de capitaux vers les pays en voie de
développement. Ceux-ci parviendront-ils ainsi à relever leur
économie? Non. La réalité d'aujourd'hui, à l'échelle mondiale,
montre qu'ils s'enlisent de plus en plus dans des conditions
difficiles à cause du pillage économique des impérialistes et des
colonialistes.
Alors, comment y réussir, puisqu'ils ont hérité d'une
économie coloniale ou commencent à partir de zéro? C'est le
Général Kim Jong Il qui donne une réponse claire à cette
question, créant une philosophie de développement continu de
l'économie. Continuant l'idée du Président Kim Il Sung qui a édifié
un puissant pays politiquement souverain et économiquement
indépendant, il s'en tient invariablement au principe du Juche dans
la construction économique.
Edifier une économie indépendante, c'est l'idée maîtresse et
l'exigence essentielle de sa philosophie économique. L'économie
nord-coréenne est puissante et solide parce qu'elle est
110
indépendante. Cette indépendance lui permet de se développer en
sûreté malgré le blocus permanent des grandes puissances
impérialistes dont les Etats-Unis. L'édification d'une économie
indépendante est indispensable pour un Etat souverain. Le Général
dit: «Pour appliquer le principe de l'indépendance économique, il
faut construire une économie nationale indépendante.»
L'édification d'une économie indépendante est impérative pour
consolider l'indépendance du pays et pour assurer la souveraineté
du peuple qui ne veut pas être tributaire sur le plan politicoidéologique et pour construire les forces d'autodéfense nationale.
La philosophie économique du Général repose sur le principe
de l'existence du pays et de la nation. L'esprit d'indépendance est
vital pour un pays et une nation. Leur volonté de vivre en toute
indépendance se réalise par leur propre force. Sans elle, ils ne
peuvent ni subsister ni se développer. Aussi un pays, s'il veut être
un Etat souverain, doit-il être indépendant non seulement sur le
plan politique mais aussi économique.
Il est naturel que chaque pays et chaque nation édifie une
économie indépendante, d'autant plus que le destin de l'être
humain se façonne dans le cadre d'un pays et d'une nation.
Une telle économie signifie une économie qui vole de ses
propres ailes, une économie qui sert les masses populaires de son
pays et qui s'appuie sur les ressources nationales et sur la force de
ses masses populaires. Une telle économie permet d'utiliser de
façon rationnelle et universelle les richesses naturelles du pays, de
développer rapidement la productivité, d'améliorer constamment le
niveau de vie du peuple, de jeter une solide base matérielle et
technique au pays, de renforcer les puissances politique,
économique et militaire nationales; elle permet aussi d'exercer sur
les plans politique et économique et dans les relations internationales, une parfaite souveraineté et l'égalité complète, voire de
contribuer au progrès du monde en toute indépendance.
L'édification d'une telle économie se pose comme une question
111
vitale surtout pour les pays retardataires sur les plans économique
et technique à cause de la domination et du pillage impérialistes.
Car elle permettra à ces pays de repousser la politique néocolonialiste et de se défaire complètement de leur domination, de
leur exploitation, et de mettre un terme à l'inégalité entre nations.
La ligne d'édification d'une économie nationale indépendante
avancée par le Général Kim Jong Il est une ligne réaliste qui
permet aux nations de vivre par leurs propres moyens et par leur
propre intelligence.
Cette ligne n'a rien à voir avec une économie fermée ou isolée.
Elle préconise l'esprit d'indépendance nationale et la coopération
basée sur cet esprit avec d'autres pays. Elle exige qu'on produise
dans son pays l'essentiel de ce qui est nécessaire au peuple et se
procure ce qui manque par l'échange, selon le principe de
compensation mutuelle.
Suivant cette ligne, la Corée du Nord a acquis les techniques
de pointe, et a réussi à produire elle-même tout ce qui lui est
nécessaire dont camions, locomotives électriques, bateaux de fort
tonnage, postes de télévision, et à pourvoir aux besoins croissants
du peuple. Cela montre que cette ligne est indispensable et qu'elle
convient à l'édification d'un Etat souverain et d'une économie au
service des masses populaires.
Or c'est la confiance en soi qui soutient cette ligne.
Le Général Kim Jong Il a dit: «La confiance en soi est une
expression de l'esprit révolutionnaire et un principe de lutte des
communistes décidés à accomplir jusqu'au bout la révolution par
leurs propres forces.»
La confiance en soi, c'est l'esprit et le principe qui permettent
de voler de ses propres ailes. Vivre de ses propres efforts est le
mode d'existence et d'activité de l'être humain. L'esprit
d'indépendance, attribut essentiel de l'homme, est constitué de
liberté et de confiance en soi. Subvenir par ses propres forces à ses
besoins est le mode d'existence de l'être humain. La confiance en
112
soi est le sens des responsabilités et l'esprit créateur de celui qui
veut vivre et faire la révolution par ses propres forces. En bref,
c'est l'esprit révolutionnaire et le principe de lutte de celui qui veut
modeler son destin par ses efforts propres. Quoiqu'elle représente
le mode de subsistance humaine, elle passe aussi pour un principe
universel qui s'applique également dans la construction de
l'économie nationale. Comme l'homme doit modeler lui-même son
destin, le pays et la nation doivent subvenir selon le principe
d'autosuffisance à leurs besoins matériels et économiques.
S'appuyer sur autrui et vivre de l'aide d'autrui, c'est le mode de vie
de l'homme dépendant, celui des esclaves. Si le pays et la nation
maintiennent leur vie économique au moyen d'une aide extérieure,
ils perdent alors la valeur et la raison d'être en tant qu'Etat
souverain et nation souveraine. Un pays doit donc mettre tout en
œuvre, selon le principe de la confiance en soi, les forces de son
peuple et les ressources nationales, et s'appuyer sur ses fonds et sa
technique pour la construction économique. C'est seulement ainsi
qu'il lui sera possible de développer l'économie à son gré, à un
rythme accéléré, de surmonter toutes les difficultés et de réaliser la
prospérité nationale.
A ce point de vue, la Corée du Nord suscite l'admiration: selon
l'esprit de confiance en soi, elle a développé son économie de
façon diversifiée et universelle de sorte qu'elle peut s'autosuffire en
produits de l'industrie lourde, de l'industrie légère et de
l'agriculture nécessaires à sa prospérité et à la hausse du niveau de
vie du peuple. Sa puissance politico-idéologique et celle de sa
défense nationale sont dues à son économie indépendante édifiée
selon cet esprit de confiance en ses propres forces. Actuellement,
la Corée du Nord peut prendre tout ce qu'elle veut.
La philosophie de confiance en soi du Général Kim Jong Il,
celle de l'économie indépendante, est reconnue comme une
philosophie directrice de portée universelle, qui mérite d'être prise
113
comme guide par tous les pays dans leur édification économique,
car elle a démontré sa justesse et sa vitalité infaillible.
Le peuple de Corée du Nord est jalousement fier de son
économie indépendante qui lui permet de sauvegarder sa
souveraineté nationale malgré le blocus économique de
l'impérialisme, ce qui fait l'admiration du monde.
A ce point de vue, l'économie de Corée du Sud nous déçoit et
nous inquiète parce qu'elle a perdu son caractère national et son
indépendance à un point déplorable. La servilité de l'homme fait de
lui un esclave; la servilité de la nation aux grandes puissances et
son esprit de dépendance vis-à-vis de l'étranger mènent le pays à la
ruine, c'est dans l'ordre. L'économie sud-coréenne a été, dès le
départ, dépendante des forces étrangères, et jusqu'à aujourd'hui elle
n'arrive pas à sortir de son état de dépendance, de son mécanisme
de dépendance. On l'appelle actuellement «économie de ponce» ou
«économie d'écume» qui devient de plus en plus dépendante. La
dette étrangère de la Corée du Sud s'élevait, à la fin de 1996, à 100
milliards de dollars c'est donc le plus grand débiteur du monde, un
«royaume débiteur», si l'on considère sa superficie, sa population
et la dimension de son économie. Ce désastre est dû au pouvoir de
Kim Yong Sam qui a autorisé la libre introduction du capital
étranger au nom de la mondialisation, de sorte que le
gouvernement et les capitalistes compradores ont attiré à qui
mieux mieux le prêt et l'investissement du capital étranger. Le
pouvoir de Kim Yong Sam a ouvert aux étrangers plus de 98 % de
l'industrie, plus de 90 % de l'agriculture, de l'exploitation forestière
et de la pêche. En 1995, la Corée du Sud avait cumulé un déficit de
10 milliards 61 millions de dollars dans son commerce extérieur,
ce qui a entraîné des conséquences funestes dans l'économie et sur
la vie de la population. Et cette année-là, plus de 14 000 petites et
moyennes entreprises ont fait faillite.
Quant aux vivres nécessaires, la Corée du Sud ne se suffit
actuellement qu'à 29 %, et en importe plus de 70 %. On prévoit
114
que le taux d'autosuffisance tombera en l'an 2000 au-dessous de 25
%. Cela illustre que la dépendance à l'égard des forces étrangères
engendre l'assujettissement et la ruine du pays et que seule
l'indépendance mène au rétablissement et à la prospérité d'une
nation.
Le Général Kim Jong Il a avancé ce fameux aphorisme:
«Quiconque vit de ses propres efforts prospère, quiconque vit de
l'aide d'autrui se ruine»; c'est ce qu'il tient pour devise dans la
direction de l'économie. Cette vérité devient aujourd'hui la
nourriture spirituelle du peuple nord-coréen, et donne de la vigueur
à son mode d'existence et de lutte; elle est le principe fondamental
de la construction de l'économie nationale. Le Général Kim Jong Il
éduque le peuple dans cette vérité: «Un lingot de fer chez soi vaut
mieux qu'un lingot d'or chez autrui»; ainsi il recommande aux
travailleurs de chercher à améliorer leurs conditions de vie par
eux-mêmes sans compter sur autrui, et de travailler avec force,
avec une attitude responsable pour la construction d'une économie
indépendante.
A l'heure actuelle, les grandes puissances impérialistes, dont
les Etats-Unis, créent de nombreuses entreprises multinationales
dans différentes régions du monde, notamment l'Afrique, le
Proche-Orient, le Moyen-Orient et l'Amérique, et cherchent à
soumettre les autres pays au moyen de l'«aide» et du «prêt». Cette
réalité confirme la nécessité d'édifier une économie indépendante
et la justesse de la ligne d'édification d'une telle économie.
A l'échelle mondiale, l'écart s'approfondit de plus en plus entre
le Nord et le Sud et les pays en voie de développement se trouvent
de plus en plus assujettis aux grandes puissances. Cette réalité
démontre que la dépendance à l'égard des forces étrangères mène à
la ruine. L'assujettissement économique engendre la servitude politique et entraîne finalement la ruine du pays et de la nation.
115
Hors de doute que la Corée du Nord ira plus vigoureusement
de l'avant sur le chemin de l'indépendance, brisant tous les défis et
tous les blocus, faisant preuve de confiance en soi.
116
4. LES PRINCIPES REGISSANT LA
LITTERATURE ET LES ARTS
AXES SUR L'HOMME
La littérature et les arts de la Renaissance européenne se sont
consacrés à la satire de la vie affectée des aristocrates féodaux et
de la vie hypocrite du clergé masqué d'ascétisme, et par là se sont
prononcés contre le régime féodal de même que les entraves et
l'oppression séculaires du catholicisme qui lui servait de pilier, et
pour le «développement libre» de la personne humaine. Ils
représentaient ainsi l'espoir de la nouvelle époque et ouvraient
l'âge d'or de la culture.
Le développement des rapports capitalistes les a poussés à
viser l'épanouissement libre, mais dans cette société où la dignité
humaine s'est muée en valeur d'échange, la littérature et les arts
n'ont pu être mis au service des masses populaires. Ils ont fini par
assumer manifestement le caractère décadent et bizarre de
l'époque.
L'apparition du marxisme a fourni un vaste secteur à la
littérature et aux arts de l'humanité car ce tournant révolutionnaire
mettait au monde la littérature prolétarienne consacrée à la
libération des masses laborieuses. Mais malgré leur caractère
révolutionnaire, la littérature et les arts prolétariens n'ont pas été
entraînés sur une orbite correcte.
L'échec et l'effondrement du socialisme dans certains pays ont
apporté une tragédie; la littérature et les arts révolutionnaires
117
prolétariens ont été émasculés et la littérature et les arts dans leur
ensemble se sont corrompus et dépravés.
Ayant créé et appliqué la philosophie littéraire et artistique
originale axée sur l'homme, le Général Kim Jong Il a fait naître
une ère de prospérité de la littérature et des arts authentiques
servant l'homme, les masses populaires.
1) LA LITTERATURE EST UNE DES
SCIENCES HUMAINES
La définition judicieuse de la littérature est une prémisse qui
conditionne l'orientation et les principes à observer dans le
développement de la littérature et des arts. Or, jusqu'à présent, la
compréhension de l'essence de la littérature a varié et on était
enclin à considérer la littérature selon la façon dont elle reflète
simplement le monde objectif. C'est peut-être pour cette raison que
des débats théoriques portent souvent sur cette question: la
littérature ou la philosophie, la littérature philosophique ou la
philosophie littéraire?
A propos de l'essence de la littérature, le Général Kim Jong Il
a indiqué: «La littérature est une science de l'homme; elle a pour
l'objet fondamental de décrire l'homme vivant dans la réalité et de
le servir.»
En disant qu'elle est une science humaine, le Général veut dire
que la littérature est destinée à décrire l'homme vivant dans la
réalité et à le servir, ce qui la distingue essentiellement des autres
sciences.
Que la littérature soit une science de l'homme, cela comporte
deux aspects. Le premier est que la littérature se doit de décrire
l'homme vivant dans la réalité qui façonne son destin et non
118
comme un être abstrait et imaginaire. Le second est qu'elle doit
décrire des hommes authentiques et servir par là à exhorter le
peuple à la réalisation d'une cause noble et belle.
L'homme que la littérature doit décrire, l'homme qu'elle doit
servir, ce sont les masses populaires. Dans cette optique, le
Général Kim Jong Il a défini la littérature comme description de
l'homme et de la vie ayant pour but de servir fidèlement les masses
populaires.
Ce n'est pas à Dieu, ni à César, ni aux dominateurs que la
littérature doit être vouée, mais aux masses populaires, sujet de
l'histoire sociale, pour qui l'indépendance est vitale et qui luttent
pour façonner leur destin. Voilà la conception de la littérature
selon le Général.
Autrefois aussi, plusieurs ont affirmé que la littérature est une
science humaine. Mais ils n'ont pas pu donner de réponse aux
problèmes fondamentaux et essentiels: la raison pour laquelle la
littérature est une science de l'homme; le fondement de cette
science; son contenu essentiel; la raison pour laquelle l'homme doit
être le sujet de la littérature; l'homme qui peut l'être; la description
qu'on doit en faire.
La raison en est qu'ils ont pris le matérialisme dialectique
comme fondement de la conception du monde et qu'ils n'ont pas
compris correctement la nature de l'homme à décrire par la
littérature. En avocats de la théorie de la réverbération matérialiste
et dialectique, ils se sont contentés de comprendre que la
littérature, pour refléter la réalité, doit nécessairement donner le
tableau de l'homme qui est l'objet de la réflexion. Selon cette
théorie, il est possible de mettre en lumière l'inégalité et les
contradictions de la réalité et de décrire la lutte pour les éliminer,
mais non le véritable aspect de l'homme qui façonne son destin.
Pour qu'elle serve l'homme, la littérature doit décrire avec une
compréhension scientifique l'aspect des hommes qui militent pour
leurs exigences intrinsèques et façonnent leur destin. Sous ce
119
rapport l'idée que la littérature doit peindre l'homme vivant en
réalité et le servir est, peut-on dire, scientifique.
La définition de la littérature comme science humaine se fonde
sur les principes philosophiques scientifiques privilégiant l'homme.
Comme l'homme est maître de tout et décide de tout, la littérature
doit donner le tableau de cet être, le plus précieux du monde et le
maître du monde, et se mettre à son service.
Un autre principe sur lequel elle repose comme science de
l'homme est celui selon lequel l'homme est un être social qui
considère son indépendance comme sa seule raison de vivre. De ce
fait, l'homme s'attache à s'affirmer comme maître du monde et de
son destin, d'où l'exigence inévitable de décrire l'homme qui lutte
pour faire valoir son indépendance.
Sur la base scientifique de l'essence de la littérature, le Général
Kim Jong Il a précisé le contenu et l'exigence de la science de
l'homme juchéenne:
«La science de l'homme que nous préconisons se propose de
résoudre le problème de l'indépendance, celui d'un être humain
souverain, et de contribuer à la transformation juchéenne de toute
la société grâce à la création d'un type véritable d'homme
contemporain.»
La science de l'homme juchéenne est une science de l'homme
qui donne des éclaircissements sur le plan artistique, aux questions
relatives à la défense de l'indépendance de l'être humain, à
l'homme souverain. Autrement dit, c'est une science de l'homme
qui contribue à l'élucidation de la nature de l'homme pour lequel
l'indépendance est vitale, et des problèmes relatifs à l'homme qui
en découlent.
Se proposer de résoudre le problème de l'indépendance et de
créer un type d'homme authentique est une des exigences de la
science de l'homme juchéenne.
Avoir pour cible ces questions, cela veut dire apporter une
solution aux problèmes de ceux qui tiennent pour précieuse leur
120
indépendance, source de leur vie, qui la défendent et qui la font
valoir.
Sous quelque forme que la littérature traite du problème des
hommes de différentes classes et couches sociales, cette forme doit
être subordonnée à la façon dont l'homme cherche à réaliser son
exigence souveraine et façonne son destin. Pour être authentique et
humaine, la littérature doit décrire l'homme qui veut vivre en toute
liberté comme responsable du destin du monde et du sien, qui fait
grand cas de son indépendance et la fait valoir.
C'est seulement lorsqu'elle décrit de façon vivante le processus
de développement de la conscience idéologique indépendante de
l'homme, de sa capacité créatrice et celui de sa conception du
monde révolutionnaire, que la littérature peut servir l'homme et
être qualifiée d'authentique.
Aux yeux du Général Kim Jong Il les hommes souverains qui
doivent être l'objet de la littérature sont les masses laborieuses:
«Le point de vue et la méthode juchéens à adopter dans ce
domaine consistent à peindre de façon véridique les masses
populaires telles qu'elles jouent admirablement leur rôle de
responsables de la révolution et du développement du pays.»
Selon la conception de la littérature du Général, la littérature
doit dépeindre non un homme abstrait mais les masses laborieuses
comme auteurs de la transformation et du changement de la nature
et de la société.
Les rétrospectives historiques nous amènent à voir que les
richesses idéologiques, spirituelles et matérielles ont été créées par les
masses laborieuses et que celles-ci ont toujours joué le rôle décisif
pour bannir ce qui est périmé et réactionnaire et faire valoir ce qui est
nouveau et progressiste. Voilà pourquoi s'ils veulent rester fidèles à
leur mission fondamentale, la littérature et les arts doivent viser les
masses laborieuses, artisans et force motrice de l'histoire, non les
classes dominantes, les rois, les propriétaires fonciers et les
capitalistes. Car la vie des masses est la plus belle et la plus noble.
121
Alors seulement la littérature peut être aussi qualifiée de belle et
noble.
Les protagonistes des opéras révolutionnaires Mer de sang et
La Jeune bouquetière , dont le renom est dû à la direction
dynamique du Général Kim Jong Il, sont toutes des campagnardes
ordinaires qui ont bu le calice jusqu'à la lie sous l'oppression et
l'humiliation coloniale des impérialistes japonais. Les opéras
montrant de façon vivante comment ces héroïnes, une fois
éveillées, se sont engagées dans la voie de la révolution pour
récupérer les droits et la liberté authentiques dignes de l'homme,
donnent une vive impression aux spectateurs parce qu'ils
dépeignent l'aspiration ardente de l'homme à sa souveraineté.
Peindre l'homme qui veut vivre heureux et en toute liberté comme
maître de son destin et du monde est en effet la tâche de la
littérature.
La littérature qui attise la corruption, le désespoir, la haine, qui
pousse au pillage et qui laisse un mauvais arrière-goût ne peut être
qualifiée de littérature au sens propre.
Actuellement, le modernisme et le post-modernisme qui se
propagent à l'échelle mondiale, se servent d'un élément négatif, car
l'ambiguïté de leur nature et de leurs affirmations dégénère la
littérature et les arts et conduit les hommes à la dépravation.
La littérature et les arts de l'école moderne ne visent que le
«goût raffiné» et la «beauté affectée» et ont fini par déformer et
détruire leur nature même. Le modernisme se caractérise par l'abus
de langage inintelligible, par l'exclusion du sujet et de l'objet à
décrire, par la combinaison désordonnée de la ligne et de la
couleur et par la destruction de la mélodie musicale, et cela sous
prétexte d'exprimer de la «beauté moderne».
Si le modernisme imprégné de naturalisme, de freudisme,
d'existentialisme et d'érotisme est un courant idéologique d'aucune
utilité dans la vie et le destin de l'homme, voire nuisible, la
création de la philosophie littéraire et artistique juchéenne est en
122
fait un grand apport au développement de la littérature et des arts
progressistes de l'humanité.
2) LES MASSES LABORIEUSES SONT LES
CREATEURS DE LA LITTERATURE ET DES
ARTS ET ONT LE DROIT D'EN JOUIR
En Corée du Sud on a proclamé 1996 «année de la littérature»
et lance ce mot d'ordre: «Partageons le plaisir littéraire avec la
population.»
Là où l'homme est objet d'humiliation et la culture spirituelle
est au déclin, comment peut-on trouver une littérature authentique
et en jouir? Pour que le peuple bénéficie de la littérature, il faut
qu'elle soit authentique, vouée à lui.
Au lieu de rendre belle et noble la vie idéologique et spirituelle
des masses populaires, la littérature et les arts sud-coréens sont un
poison idéologique et spirituel car ils les dépravent et les incitent à
poursuivre le mauvais goût et l'instinct. Les grivoiseries qui se
mettent au diapason de Ma Kwang Su, partisan de l'ouverture et de
la libéralisation du sexe, remplissent des colonnes des journaux. Le
roman de ce même Ma, Sara joyeux, et le poème Allons à l'hôtel
Rosé se moquent des masses populaires et irritent l'opinion
publique. Pire encore, la pièce de théâtre Le destin excite la
corruption et la dépravation et stimule la folie du public. Etant
donné que les arts yankee et japonais font la loi, toute l'étendue de
la Corée du Sud devient un champ ouvert aux arts étrangers.
Par contre la Corée du Nord accueille l'époque de la grande
floraison de la littérature et des arts authentiques, beaux, sublimes,
sains et vivants, ceux qui exaltent l'amour pour l'homme.
123
Les masses populaires s'affirment comme maître de la
littérature et des arts.
Le Général Kim Jong Il, pour la première fois dans l'histoire, a
avancé le Juche dans la littérature et les arts et a appliqué cette idée
à sa direction dans ce domaine.
Si les masses populaires deviennent le sujet de la littérature et
des arts, c'est qu'elles sont leur créateur et leur bénéficiaire.
L'histoire de la littérature et des arts remonte à des milliers
d'années, mais jamais encore les masses n'ont été considérées
comme leur sujet.
Certes, on a connu jadis la littérature chartiste et celle de la
Commune de Paris qui se sont bornées pourtant à refléter la lutte
des masses contre l'exploitation capitaliste. Privées de l'essence de
la littérature et des arts et de principe les régissant, les masses
laborieuses n'étaient l'objet que d'un courant exaltant l'époque
donnée. D'autre part, la littérature de mœurs et la littérature
consacrée exclusivement à la description de la beauté de la nature
ont fait ouvertement fi de l'homme réel, et le naturalisme, le
surréalisme, le freudisme, le dadaïsme et le modernisme étaient de
nature inhumaine et antipopulaire car ils ont méconnu la nature
indépendante et créatrice de l'homme et prêché le désespoir, la
tristesse, la dépravation et la débauche. En un mot, on ne peut
trouver dans les œuvres de ces littératures un homme authentique
et la vie précieuse des masses populaires n'y a droit qu'à un pâle
reflet. Les masses y sont un bizarre objet d'intérêt et non le héros
du monde réel.
Actuellement, la littérature et les arts sont dans un état
d'extrême dépravation en Corée du Sud. La littérature et les arts
bourgeois de toutes nuances y font la loi, comme d'affreuses
maladies épidémiques qui dépravent les masses sur le plan
idéologique et spirituel. Les œuvres les plus exaltées dans les
domaines du roman, du théâtre, du cinéma, des beaux-arts et de la
musique ne sont pas vouées aux hommes authentiques animés d'un
124
idéal et d'aspirations justes et morales mais ont stimulé la
destruction morale, la misanthropie et la lutte pour la vie. Le sexe,
le meurtre, la destruction, le désespoir et la mort font en général le
sujet des œuvres littéraires et artistiques. Les arts représentant les
actes bizarres et hystériques qui submergent la société amènent les
jeunes et les enfants dans un abîme affreux. C'est la réalité de la
Corée du Sud. Dans cette situation, encourager le développement
de la littérature et des arts bourgeois, vides de contenu, au sens
vague, inspirés de modernisme, de post-modernisme et de je ne
sais quoi encore, c'est aussi dangereux que de menacer la vie
spirituelle et culturelle saine du peuple de ce pays.
Si l'on veut créer une littérature et un art authentiques, on doit
adopter une attitude favorable aux masses populaires, se mêler à
elles et respirer le même air qu'elles.
La littérature et les arts écartés du peuple et allant à l'encontre
de son exigence et de ses intérêts n'ont aucun sens, tout embellis
qu'ils soient. Sous ce rapport on peut dire que la conception
marxiste de la littérature et des arts a fait aborder un tournant pour
le développement de la littérature et des arts.
Le marxisme a souligné que la littérature et les arts doivent
matérialiser l'esprit de parti et l'attachement à la classe ouvrière,
mais il n'a pas pu donner un éclairage scientifique et théorique sur
l'artisan de la création artistique et celui qui doit jouir de ces arts.
C'est que le marxisme s'est borné à préciser que la littérature et les
arts doivent refléter strictement la réalité et se consacrer à la
libération du prolétariat.
Sur la base du principe selon lequel les masses laborieuses sont le
sujet de l'histoire sociale, le Général Kim Jong Il a ajouté que les
masses laborieuses sont à la fois les créateurs des richesses
matérielles et ceux de la littérature et des arts dont elles doivent jouir.
Si l'on jette un coup d'œil rétrospectif, les masses laborieuses
n'ont jamais bénéficié auparavant des richesses spirituelles et
matérielles qu'elles avaient créées.
125
Dans la société exploiteuse, elles les ont créées pour la classe
exploiteuse et toute cette création leur a été enlevée par la classe
dominante. Les palais royaux, les sanctuaires et les cathédrales
célèbres des pays d'Europe qui ont suscité l'admiration du monde
ont été bâtis par les masses laborieuses, mais c'est la classe
privilégiée qui les a possédés et en a joui. La musique, les beauxarts et la danse artistique créés par les masses populaires ont servi
à amuser la classe privilégiée.
Le Général Kim Jong Il avait pris le parti d'en finir avec ce
martyre historique de la littérature et des arts. On peut dire que
l'idée et la vertu nobles du Général qui a voulu redonner la
littérature et les arts aux masses laborieuses l'ont amené à formuler
l'idée que les masses laborieuses sont les créateurs de la littérature
et des arts et que, partant, elles doivent en jouir.
Mais jusqu'à présent, le travail spirituel et le travail manuel
étant séparés, on croyait que les richesses spirituelles, surtout la
philosophie, la littérature et les arts avaient été créés
principalement par les intellectuels.
Cependant, le Général a réfuté cette croyance et établi un
nouveau concept selon lequel les masses laborieuses sont les
créateurs de la littérature et des arts et qu'elles ont le droit d'en
jouir. Cette idée du Général trouve son expression dans les lois
générales de l'édification de la culture socialiste.
En 1975, le Général Kim Jong Il a effectué une tournée
d'inspection dans la mine de Komdok. Malgré l'effort de
dissuasion des cadres, il est descendu jusqu'au fond où travaillaient
les mineurs, disant: «Comme nous sommes à l'époque de la classe
ouvrière, il va de soi qu'une nouvelle culture de la classe ouvrière
se crée dans une telle mine où vivent et travaillent les ouvriers; la
vie culturelle socialiste pleine de romantisme révolutionnaire doit
s'épanouir parmi eux.» Et de poursuivre: «D'aucuns considèrent
que c'est tout naturel que le coron retarde sur le plan culturel,
comparé à la ville, mais cela provient d'un point de vue erroné. La
126
culture socialiste n'est autre que la culture de la classe ouvrière;
dans notre société une culture révolutionnaire doit être à juste titre
créée dans la grande collectivité de la classe ouvrière comme
Komdok. De même, doit-on vulgariser la nouvelle culture créée
par les ouvriers de l'usine et par les mineurs dans les villes et les
campagnes; c'est, peut-on dire, le processus logique du
développement de la culture dans la société socialiste où la classe
ouvrière est maître.»
Cette idée est une idée révolutionnaire qui éclaire d'un jour
nouveau les lois générales de l'édification de la culture socialiste.
Si le Général Kim Jong Il a pu apporter cette lumière, c'est
qu'il considère la classe ouvrière comme l'élément-noyau
révolutionnaire et met les masses laborieuses au centre de toutes
les préoccupations.
Pendant les siècles où la civilisation s'est formée, on croyait
seulement que la culture, nouvelle et développée, passait des villes
aux campagnes et aux contrées très reculées.
Mais pourtant, le Général a précisé qu'il est logique que dans
la société socialiste où la classe ouvrière s'affirme comme maître,
la culture de la classe ouvrière soit créée dans les usines et les
mines où sont concentrés les ouvriers et qu'elle se généralise dans
toute la société. Ainsi, il a fait de la littérature et des arts socialistes
des instruments révolutionnaires et a veillé à ce que la classe
ouvrière en jouisse.
Grâce à l'affection et à la sollicitude du Général Kim Jong Il,
tous les travailleurs de la Corée du Nord, ouvriers et paysans en
premier lieu, apprennent à souhait et gratuitement les arts modernes,
et les arts populaires créés par eux et ayant pour sujet leur vie
ajoutent à la vie spirituelle et culturelle. Des maisons de la culture se
sont érigées aussi bien dans les usines, les mines, les houillères et
les pêcheries que dans les contrées les plus reculées; ouvriers et
paysans y épanouissent pleinement leurs talents artistiques.
127
3) CREER LES ARTS DU JUCHE
Créer les arts du Juche! C'est un principe fondamental du
Général dans sa direction de la littérature et des arts.
Créer les arts du Juche, c'est créer les arts axés sur l'homme et
sur la nation; autrement dit, des arts destinés à défendre
l'indépendance des hommes, des arts adaptés aux particularités
nationales.
Les arts consacrés à la vie indépendante et créatrice des
hommes, se conformant à l'esthétique et à la particularité
nationales, en sont justement.
Comme ils prennent le caractère du Juche, la littérature et les
arts de la Corée du Nord peuvent être vraiment pour le peuple et
représenter l'époque.
Quant aux arts de la Corée du Sud, ils ne traitent pas de
l'homme et de la nation. C'est un fatras d'arts privés de contenu.
Les arts sud-coréens ruinés à la suite de l'attachement à
l'esthétisme, par ceux qui rejettent toute l'idéologie et s'appliquent
au post-modernisme, mettent en relief l'importance des idées
consistant à créer les arts du Juche.
Les idées du Général Kim Jong II consistant à édifier une
musique s'inspirant du Juche sont particulièrement attrayantes.
Socrate a dit à ceux qui venaient étudier sa philosophie: «Si
vous voulez vraiment étudier la philosophie, vous devez connaître
la musique.» Cela signifierait que la philosophie et la musique se
trouvent étroitement liées et que la philosophie correcte est
conditionnée par une belle mélodie.
Sous ce rapport, la conception de la musique du Général est
particulièrement attrayante et fertile, étant donné qu'elle se base
sur une philosophie axée sur l'homme:
128
«Une musique qui chante la nature et traite purement de la
beauté ne revêt guère, en fait, une grande importance pour la lutte
des masses populaires. La musique, même si elle chante la nature,
doit refléter la position et l'attitude indépendantes et créatrices de
l'homme à l'égard de la nature; même si elle traite de la beauté, elle
doit montrer la beauté inhérente à l'homme, ce qui le rend beau,
ainsi que la beauté sublime des sentiments et des idées des
hommes authentiques en lutte pour la défense de leur
indépendance.»
Selon le Général Kim Jong Il, la musique ne doit pas être
naturaliste; elle doit rendre l'homme beau et contribuer à sa vie
souveraine et créatrice.
L'homme crée la musique qui lui plaît. On est donc fondé de
dire que la musique doit être vouée aux hommes ou qu'elle doit
refléter la vie souveraine et créatrice de l'homme pour transformer
la nature et la société et donner force et courage à ceux qui luttent
pour réaliser leur indépendance.
La musique, quand elle chante la nature, doit refléter la
position et l'attitude indépendantes et créatrices des hommes à
l'égard de la nature, et quand elle traite de la beauté, elle doit être
consacrée à rendre beau l'être humain. Aussi splendides que soient
la mélodie et le rythme, la musique naturaliste ou sentimentale ne
peut exalter la beauté de l'homme; comme elle le déprave et le
rend inerte, elle n'est donc d'aucune valeur.
Ce qui attire l'attention particulière dans la conception de la
musique du Général, c'est que même au cas où la musique traite de
l'homme, celui-ci doit représenter le peuple. La musique doit être
conforme au goût du peuple, agréable à entendre et facile à chanter
par chacun et non composée d'airs abstraits. Il faut se demander:
L'air, la mélodie sont-ils conformes à l'exigence, au sentiment et à
l'esthétique du peuple? Sont-ils faciles à chanter? Est-ce que le
peuple peut les comprendre facilement?
129
Faisant remarquer qu'un chef-d'œuvre musical est justement un
air que le peuple aime et se plaît à fredonner, le Général Kim Jong Il a
veillé à observer ce principe même dans la composition de la
musique pour orchestre exempte de l'esthétisme propre aux
spécialistes, ainsi que dans la composition et la sélection d'une
musique d'opéra.
Un jour de février 1969, à l'audience qu'il a accordée aux
compositeurs, le Général leur a demandé qui était le compositeur
le plus célèbre au monde. Ils ont cité sans hésitation le
compositeur le plus renommé en Europe. Le Général a répliqué
alors: Seuls les spécialistes, amateurs de musique européenne le
connaissent. Même une chanson composée par un musicien
renommé à l'échelle mondiale ne peut être un morceau célèbre si le
peuple ne la reconnaît pas et ne l'aime pas. On ne peut donc pas
affirmer que son auteur est un excellent compositeur. C'est là la
conception de la musique axée sur les masses populaires.
Si les chants de la Corée du Nord sont faciles à comprendre et
à chanter par tous les travailleurs et que même une œuvre nouvelle
devient immédiatement populaire, c'est qu'ils s'inspirent de l'esprit
du peuple. La Corée du Nord est, au sens propre du terme, le
paradis de la musique de masse.
Ce qui attire ensuite une attention particulière dans la
conception de la musique du Général, c'est qu'il tient fermement au
caractère national dans la création musicale.
Il a affirmé: Au lieu d'imiter la musique des autres pays qui ne
se prête pas au sentiment de notre peuple, nous devons développer
de façon originale notre propre musique en adhérant à la position
juchéenne.
Chaque pays et chaque nation a ses traditions nationales et sa
sensibilité. Le sentiment et l'exigence esthétique d'une nation
comportent des particularités inhérentes; il est, peut-on dire, tout à
fait naturel et logique qu'on crée aussi une musique à leur manière
et conforme à leurs exigences. Voilà pourquoi la Corée du Nord
130
veille sérieusement à ce qu'on favorise l'esprit du Juche dans la
musique, est contre l'imitation mécanique et développe une
musique originale. Il s'en est suivi qu'au Nord de la Corée une
musique empreinte du sentiment national et des instruments de
musique nationaux adaptés à notre temps ont vu le jour.
Si la tournée de la troupe d'opéra Phibada et de la troupe
artistique de Mansudae de la Corée du Nord en plusieurs pays fait
sensation avec les opéras révolutionnaires Mer de sang et La Jeune
bouquetière, c'est que ces opéras font valoir l'esprit du Juche et
l'identité nationale et en même temps sont conformes au sentiment
esthétique moderne. On dit que les spectateurs ont été tout à fait
séduits par les mélodies de l'orchestre original enrichi
d'instruments traditionnels.
Le Général adopte également la position du Juche pour
développer les beaux-arts:
«Les beaux-arts socialistes cadrent avec l'esprit de la classe
ouvrière, ce sont les arts populaires qui reflètent la vie des masses
populaires conformément à leur aspiration et à leur exigence.»
Les beaux-arts qui ne traitent pas de la vie du peuple et ne
reflètent pas son aspiration et son exigence n'ont aucun sens ni
aucune valeur car c'est le peuple qui est l'artisan des beaux-arts et
c'est lui qui doit en jouir.
Pourtant, jusqu'à présent, les beaux-arts ne le faisaient pas
tous. Pour un temps ils ont été voués à la classe exploiteuse et les
peintres ont été enclins à embellir et à farder la vie de la classe
dominante minoritaire, surtout en reproduisant les légendes
religieuses, la vie des aristocrates féodaux et des bourgeois, et
tournant le dos au peuple.
Grâce à leur vive nuance religieuse, les beaux-arts
romanesques qui ont prévalu aux XI-XII siècles en Europe,
terrifiaient les gens pour les amener à se soumettre à la religion.
L'école rococo au XVIIIe siècle s'est consacrée aux nus,
satisfaisant ainsi le goût des aristocrates. En outre, l'art baroque du
131
XVIe au milieu du XVIIIe siècle ont idéalisé et trompé avec
magnificence l'empereur et le clergé. La revue, une forme d'art
scénique, a été utilisée pour attirer dans les cabarets et restaurants
les clients riches, les couches aristocratiques et les bourgeois tout
en dramatisant la vie des plébéiens pauvres, opprimés et maltraités.
Actuellement l'expansion des beaux-arts corrompus, dépravés et
décadents est à son paroxysme. Grâce à certains peintres
progressistes, des œuvres ayant pour sujet la vie actuelle du peuple
ont vu le jour, mais même dans ce cas, elles n'ont pas pu montrer
l'essence de la vie et de la lutte des masses populaires en tant
qu'artisans de l'histoire.
Le Général Kim Jong Il a souligné que les beaux-arts juchéens
doivent traiter avant tout des masses laborieuses et reproduire de
façon véridique leur vie et leur idéologie de sorte qu'ils leur
inspirent force et courage dans leur poursuite d'une vie
indépendante et créatrice pour des millions d'hommes.
La vie la plus belle et la plus noble appartient au peuple
progressiste qui ne cesse de créer du nouveau.
Partant de cette ferme position centrée sur les masses
populaires, le Général a amené les beaux-arts à décrire entièrement
les beaux aspects des masses populaires avec leur idéologie et leur
goût.
En outre, la conception juchéenne des beaux-arts du Général
Kim Jong Il exige de mettre l'accent sur la peinture de style
coréen:
«Pour développer les beaux-arts, nous devons mettre l'accent
principalement sur la peinture de style coréen qui a une longue
tradition et qui se distingue par d'excellentes caractéristiques
artistiques.»
La peinture de style coréen a été créée sur ce territoire, par
notre nation qui l'a pratiquée de génération en génération. C'est
une peinture qui nous est propre et que notre peuple aime. Elle
reflète généreusement le sentiment et l'esthétique de notre nation et
132
est connue dans le monde comme une forme picturale excellente
permettant de représenter de façon vivante la réalité. La peinture
de style coréen, marquée par le style net, concis et délicat, est une
forme picturale vivante, belle et noble.
Le Général Kim Jong Il, qui chérit infiniment sa nation et fait
grand cas du patrimoine national, a souligné qu'il faut développer
aussi les autres genres de peinture en se fondant sur le style coréen.
Ce n'est qu'en développant les beaux-arts et en mettant
l'accent sur la peinture de style coréen qu'il est possible de
développer un art aux traits nationaux nettement remarquables et
de conformer aussi les autres formes picturales au sentiment de
notre nation. Ainsi les beaux-arts seront aimés du peuple grâce à
leur contenu significatif.
La philosophie littéraire et artistique axée sur l'homme du
Général Kim Jong Il a révolutionné également la danse, l'opéra, le
cinéma et le théâtre. La naissance des arts juchéens qui décrivent
de façon romantique, esthétique et nationale la vie des masses
laborieuses fïères d'être maîtres de leur destin et du monde, est
entièrement due au Général Kim Jong Il.
4) CE QUI EST LE PLUS BEAU DANS
LE MONDE, C'EST L'HOMME
Le Général Kim Jong Il est un créateur qui sait rendre beau
aussi bien l'homme que la nature et la société.
Par philosophie de la beauté du Général Kim Jong Il, on
entend la conception originale de la beauté axée sur l'homme.
Cette conception privilégie l'homme dans la recherche du beau et
elle en vient à identifier les caractéristiques esthétiques de la réalité
133
et la logique qui régit la compréhension esthétique en la matière.
Le concept esthétique juchéen est donc scientifique.
L'essence de la beauté des idéologies précédentes se résume à
se demander si la beauté est matérielle et objective ou si elle est
chimérique et idéaliste.
Considérant la beauté comme la révélation de l'«idéal absolu»
ou de la «divinité», comme le produit de la volonté subjective de
l'homme, l'esthétique idéaliste a essayé de trouver la source de la
beauté non dans le monde matériel mais dans l'esprit de l'homme
ou dans une matière spirituelle surnaturelle quelconque. Cette
tendance antiscientifique représentant les intérêts de la classe
dominante de l'époque a été réfutée sans réserve par l'esthétique
matérialiste.
Fondée sur les vues esthétiques simples de la société antique,
l'esthétique matérialiste a trouvé le beau dans les choses et les
phénomènes existant dans la réalité objective, et a essayé sur cette
base de définir sa nature. Cependant, elle s'est arrêtée à reconnaître
l'objectivité de la beauté et n'a donc pas pu donner de réponse
correcte au sujet de l'essence du beau.
Plus tard, les partisans de cette esthétique ont cherché l'essence
de la beauté dans les attributs particuliers des choses et des
phénomènes. La plupart l'ont trouvée dans l'équilibre, l'harmonie,
l'unité entre le tout et la partie, l'unicité et certains autres ont
préconisé que la beauté se révèle dans la courbe gracieuse. Ils sont
tous tombés dans l'erreur, car ils ont déformé l'essence de la beauté
en essayant de la trouver principalement dans la structure des
choses et des phénomènes ou dans un attribut naturel extérieur des
hommes ou des choses.
Plus tard, l'idée que ce qui est beau est la vie, a engendré une
nouvelle perception de l'essence de la beauté. De toute façon, elle
aussi a soulevé des contradictions en ramenant l'essence de la
beauté à l'attribut biologique des choses et a montré l'abstraction
en considérant ce qui est beau comme entièrement humain. Définir
134
l'attribut particulier comme l'essence ou limiter ce qui est beau à
un domaine quelconque du monde objectif sans comprendre les
traits caractéristiques essentiels que comportent toutes les choses
et les phénomènes beaux, c'était dû aux limites historiques de
l'esthétique matérialiste.
L'esthétique marxiste a considéré l'homme et la société en
développement comme beaux. Mais elle n'a pas pu lier la beauté
aux traits caractéristiques essentiels de l'homme, malgré qu'elle ait
conçu que l'homme est l'ensemble de tous les rapports sociaux et
qu'elle ait envisagé ce qui est beau dans les rapports avec l'homme,
ce qui l'a empêchée d'illustrer de façon scientifique la position et le
rôle qui reviennent à l'homme en tant que sujet de la
compréhension et de la création de la beauté. En un mot,
l'esthétique marxiste n'a pas réussi à élucider le problème de
l'essence de la beauté et à distinguer le critère de cette beauté.
A ce propos, le Général Kim Jong Il a indiqué:
«Par ce qui est beau on entend les choses et les phénomènes
qui correspondent à l'exigence et à l'aspiration souveraines de
l'homme et qui sont saisis de façon esthétique par l'homme.»
Ce qui est beau est ce qui répond à l'aspiration et aux besoins
de l'homme, ce qui reflète les réclamations et les intérêts de
l'homme qui veut vivre en toute indépendance.
Pour être conformes aux réclamations et aux intérêts de
l'homme, les choses et les phénomènes doivent être beaux. Ils se
reconnaissent à l'esthétique et au beau. Il ne peut y avoir de
phénomène esthétique hors de l'exigence et des intérêts de
l'homme. La beauté n'est liée qu'à l'être humain, c'est l'avis du
Général.
Vivant dans le monde l'homme se rapporte de telle ou telle
façon au monde et adopte une attitude esthétique à la lumière de
son exigence et il noue ainsi des rapports esthétiques avec les
choses et les phénomènes objectifs. En se rapportant au monde, il
se fait une idée esthétique de certaines caractéristiques des choses
135
et des phénomènes et affermit sa conception de la beauté. C'est
alors seulement que les choses et les phénomènes sont saisis du
point de vue de l'exigence et des intérêts de l'homme qui veut vivre
libre et heureux comme maître du monde et de son destin. Bien
que commandés par une réglementation déterminée et par leur
raison d'être, les choses et les phénomènes objectifs ne peuvent
être qualifiés de beau s'ils ne se conforment pas à l'exigence et à
l'esthétique indépendantes de l'homme. Car c'est à l'homme
qu'appartient le droit d'exiger et d'apprécier l'esthétique. C'est
toujours lui qui désire la beauté et en fait usage. L'homme est l'être
le plus précieux et le plus puissant du monde; voilà pourquoi il est
tout à fait naturel que son exigence et ses intérêts soient les critères
de distinction de la beauté.
Celui qui apprécie l'esthétique est le peuple et le critère de
cette appréciation est aussi déterminé par lui. Voilà l'avis du
Général Kim Jong Il.
Il a indiqué que ce sont les masses populaires qui peuvent
distinguer la plus belle des choses belles.
Il a fait remarquer que l'aspiration et l'exigence du peuple sont
l'unique règle qui permet de distinguer ce qui est beau de ce qui ne
l'est pas. Sous ce rapport le peuple est le sujet qui apprécie ce qui
est beau, et ce dont on se sert comme de critère pour l'apprécier,
c'est son aspiration et son exigence. Comme le peuple est le maître
du monde, il a le droit de faire sien ce qui est bon et beau dans le
monde, et par conséquent il ressent besoin d'apprécier la beauté et
la valeur de tout ce qui est nécessaire dans le monde objectif.
L'exigence et l'aspiration du peuple qui appréhende le monde
sont celles de vivre librement comme maître du monde et de son
destin. Hors d'elles, il n'existe nul autre critère. Par ailleurs, le
peuple est le créateur de tout ce qui est beau et il doit en jouir.
Le Général Kim Jong Il en vient à cette conclusion: ce que les
masses laborieuses trouvent bon est bon, et ce qu'elles trouvent
beau est beau. Un tel concept scientifique de la beauté place
136
l'homme au centre de l'étude scientifique. Sur cette base, le
Général a précisé concrètement où se trouve la beauté et ce qu'elle
est. D'après lui, l'homme, les masses populaires sont ce qu'il y a de
beau au monde.
Cette définition constitue le noyau de la philosophie de la
beauté du Général. L'homme est un être puissant doué de la
capacité de créer tout ce qui est beau dans le monde. Aussi
l'homme est-il le sujet de l'incarnation de la beauté, ce qui en fait
l'être le plus beau du monde. L'homme dont on parle n'est pas un
homme abstrait mais les masses populaires qui créent ce qui est
beau et grand grâce à leur travail créateur.
Au cours des siècles, les masses populaires, collectivité sociale
la plus intelligente et la plus créatrice, ont constitué la majorité
absolue de la société.
Historiquement parlant, la classe exploiteuse et dominante a
été une force dépourvue d'aptitude à créer, menant une vie oisive,
mais les masses populaires ont créé les richesses spirituelles et
matérielles les plus belles et les plus nobles grâce à leur travail
assidu. Elles ont donc le droit d'en jouir. Puisqu'elles sont la
collectivité sociale la plus créatrice et la plus intelligente du
monde, les masses populaires représentent ce qui est le plus beau.
Cette compréhension esthétique du Général Kim Jong Il selon
laquelle l'homme, les masses populaires sont les plus beaux du
monde est à l'apogée philosophique de ses grandes idées et de ses
hautes vertus.
Les classes et les forces inhumaines et anti-populaires qui
méprisent la dignité de l'homme et oppriment et maltraitent les
masses sont les êtres les plus ignobles et les plus odieux, car elles
font fi de ce qui est le plus beau du monde.
Le Général ayant approfondi la conception juchéenne de la
beauté a répondu impeccablement à la question de savoir ce qui
fait la beauté de l'homme et de la nature.
137
C'est la beauté des idées et des qualités morales qui distinguent
un homme d'un autre.
Le Général Kim Jong Il a affirmé:
«La beauté humaine dépend des qualités idéologiques et
morales plutôt que des traits physiques.»
La beauté de l'homme ne réside pas dans son apparence, mais
dans les qualités morales dont il est doué. Si, à la différence des
autres êtres matériels, l'homme est l'être le plus précieux, c'est
parce qu'il est doué de conscience et qu'il mène sa vie dans un but
précis. La qualité idéologique et spirituelle est la nature propre de
l'homme. Voilà pourquoi, lorsqu'on apprécie la valeur et la beauté
de l'homme, il faut prendre pour critère son attribut propre et le
caractère qui détermine sa nature, et voir à quel degré se manifeste
ce caractère. Partant de ce point de vue, apprécier la beauté de
l'homme par ses idées et ses qualités spirituelles et morales et ses
caractères intérieurs et non d'après sa physionomie et son
apparence est une méthode scientifique.
La personnalité de l'homme et le niveau des activités qu'il
mène se déterminent en fonction de ses idées et de ses qualités
spirituelles et morales. Il va de soi que celui qui est imprégné
d'idées misanthropiques, dépravées et corrompues s'adonne
inévitablement à des actes inhumains et immoraux, et, par
conséquent, un tel individu est un être hideux. Par contre, celui qui
est imprégné d'amour de l'homme, de la patrie, de la nation et du
peuple est doué d'une morale excellente qui lui permet de se
sacrifier pour la société et la collectivité, pour le pays et la nation
et, par conséquent, il jouit du respect de tous grâce à sa noblesse
d'âme. Autrement dit, celui qui a à cœur et respecte la souveraineté
de l'homme et est prêt à se dévouer à l'exigence et aux intérêts
indépendants des masses populaires est l'homme le plus beau. Un
bel air ou un bel habit ne suffisent pas pour la beauté de l'être
humain, et si l'homme n'est pas intègre sur le plan spirituel et
moral et est inhumain et injuste dans la pensée et la pratique, il ne
138
peut être qualifié d'homme beau. C'est seulement lorsque la figure,
l'apparence et la tenue de l'homme s'harmonisent avec son monde
intérieur qu'il peut être beau. La beauté authentique de l'être
humain est celle de l'homme souverain qui s'est développé
harmonieusement sur le plan spirituel et physique. Pour être
vraiment beau, l'homme doit se distinguer par l'humanité, la bonté
et le parfum propre à l'être humain.
Ayant ainsi formulé sa philosophie sur l'aspect le plus beau de
l'homme, sur la beauté de l'homme, le Général Kim Jong Il a fait
de l'homme l'être le plus beau.
Qu'en est-il de la beauté de la nature? Le Général s'en tient là
aussi à la position juchéenne de mettre l'homme au centre de
l'appréciation de la beauté et de la valeur de la nature: «Dans l'art,
la nature, aussi belle soit-elle, n'a de sens que dans la mesure où
elle contribue à la description significative de l'être humain et de la
vie.»
C'est seulement lorsque les choses et les phénomènes du
monde objectif se conformeront à l'exigence et à l'aspiration
indépendantes de l'homme qu'ils auront une valeur précieuse et
qu'ils seront beaux. Comme la beauté est la réglementation
qualitative des choses et des phénomènes qui existent dans les
rapports avec l'homme, elle ne peut être appréciée et conservée que
lorsqu'elle s'adapte à l'exigence et à l'aspiration indépendantes de
l'homme.
Les caractéristiques essentielles des belles choses et des beaux
phénomènes résident dans ce qu'ils peuvent exciter le sentiment
esthétique de l'homme. La beauté existe objectivement, mais elle
n'est comprise que grâce au sentiment subjectif de l'homme. C'est
seulement lorsque les choses et les phénomènes font l'objet du
sentiment esthétique expérimenté de l'homme qu'ils peuvent être
beaux.
C'est de ce point de vue que le Général apprécie toujours la
beauté de la nature. Lorsqu'on tient compte qu'il considère comme
139
la plus belle la fleur du coton, nous pouvons voir sa profondeur et
sa vertu.
Le 22 septembre 1969, alors qu'il effectuait une tournée
d'inspection dans la commune de Wonphung, arrondissement
d'Anju, il demanda aux cadres qui l'accompagnaient quelle fleur
était la plus belle. Puis, il reprit de façon significative: «Certes,
l'homme aime les fleurs odoriférantes. Comme vous venez de dire,
il est vrai que les gens aiment la rose parce qu'elle est belle et
parfumée. Mais pourtant, il y a une fleur plus belle que la rose.
C'est la fleur du coton. Je l'aime.» Et il a expliqué: «Le coton a une
utilité bien méritoire, mais sa fleur est modeste; plutôt, elle a un air
de pudeur. La fleur, avant éclosion complète, s'incline. Sa
modestie malgré sa grande utilité m'amène à m'y attacher et à
l'aimer plus que les autres fleurs.»
Bien que son apparence ne soit pas superbe, cette fleur fournit
le coton qui protège les gens du froid; elle contribue ainsi à
l'amélioration du niveau de vie du peuple et s'épanouit
humblement, sans essayer de se faire remarquer malgré son
important apport. Voilà pourquoi le Général l'aime.
Une véritable conception de la beauté exaltante et sublime.
Le Général définit le critère de la beauté non pas par les traits
extérieurs ou par le parfum que les fleurs exhalent, mais par la
valeur de leur utilité pour l'homme, les masses populaires. C'est
une philosophie inédite dans l'histoire de l'esthétique.
C'est selon ce point de vue juchéen que le Général Kim Jong Il
apprécie la beauté de la nature conformément à l'exigence et à
l'aspiration souveraines de l'homme.
Un jour, à l'aube, accompagné de cadres, il assista au lever du
soleil à Pyongyang. Il affirma alors: «Il m'est toujours agréable
d'assister au lever du soleil à Pyongyang. On dit que du haut des
falaises Chongsokjong, il est bien splendide, mais ces falaises sont
inhabitées. A Pyongyang, le soleil resplendit parce que le peuple
créateur y vit.»
140
C'est un discours vraiment significatif car il traduit la
conception conséquente de la beauté axée sur l'homme, celle du
Général qui apprécie la beauté de la nature au service du peuple.
C'est l'homme, le peuple travailleur, qui doit être mis au centre de
l'admiration de la nature et la nature n'aura de sens et de valeur que
lorsqu'elle rendra l'homme heureux et le servira. Cette esthétique a
été appliquée telle quelle aux travaux pour la transformation de la
nature et à la lutte exaltante de la construction que conduit le
Général.
En ouvrant une nouvelle ère de l'architecture juchéenne, le
Général Kim Jong Il a observé que la beauté architecturale doit
être aussi liée au noble sentiment de l'homme pour lequel
l'indépendance est vitale et toujours adaptée à cet idéal sublime
d'indépendance.
Si Pyongyang est aujourd'hui une ville d'ordre mondial,
alignée d'édifices monumentaux beaux et grandioses, cela est dû à
ce qu'on a appliqué les grandes idées esthétiques du Général
Kim Jong Il dans le domaine de l'architecture. Il a conduit les
architectes à dessiner et à construire conformément aux exigences
et aux intérêts des masses populaires et à rendre tous les édifices
utiles aux masses populaires. Les grands édifices construits sous sa
direction éclairée correspondent aux exigences et aux intérêts du
peuple. Le mot «peuple» fait partie de leurs noms: «Le Palais de la
culture du peuple», «Le Palais des études du peuple». En effet,
l'amour et la sollicitude du Général qui crée ce qui est le plus beau
pour le peuple sont sans bornes.
En créant et en appliquant la philosophie de la beauté, le
Général Kim Jong Il a transformé les rapports humains en des
rapports des plus beaux et a fait de la société une grande entité de
l'affection où la beauté humaine s'épanouit pleinement au fil des
jours.
La philosophie de la beauté du Général est un moyen
idéologique et spirituel d'embellir l'homme, la nature et la société.
141
5. LE PRINCIPE DE LA VIE DE L'HOMME
INDEPENDANT
Tout un chacun désire jouir d'une vie méritoire. Mais cette vie
ne vient pas toute seule. Il n'est possible d'en jouir que dans un
beau climat social, sous une juste direction et dans l'attention
méticuleuse du dirigeant qui sait l'adoucir.
Au Nord, on ne connaît ni désespoir, ni détresse, ni égoïsme,
ni dépravation, ni corruption, ni fraude. Tout le monde travaille
loyalement pour la société et la collectivité, pour le pays et la
nation. Une vie belle s'y déroule.
C'est que le Général Kim Jong Il a établi le principe
scientifique de la vie et il en fait une nourriture spirituelle pour
rendre beaux et féconds les terrains de la vie humaine.
Le principe de la vie humaine formulé par le Général est le
principe d'une vie authentiquement humaine, car il est fondé sur le
sens de la liberté et porte ainsi la valeur de la vie humaine à un
niveau sublime.
1) L'EXISTENCE SOCIO-POLITIQUE EST
LA PLUS IMPORTANTE
Le débat sur la nature de la vie humaine dure toujours. Le
Chinois Zhuangzi a dit que la vie humaine est un «rêve de
142
papillon», et Robespierre a préconisé que «la mort n'est pas le
sommeil éternel», mais le «début de l'immortalité». Aussi a-t-il
réclamé de renoncer à la vie et de choisir la mort.
Quant aux débats qui se poursuivent en Corée du Sud sur la
vie humaine, on peut les résumer en nihilisme d'une part ou éloge
de la vie privée de l'autre. Ces débats sont imprégnés de freudisme,
d'existentialisme et de pragmatisme; ce n'est qu'une réédition des
débats sur la vie humaine en Europe et aux Etats-Unis. Des
interlocuteurs se contentent de poursuivre seulement la
conservation de la vie physique et le gain en se basant sur l'inique
réalité sud-coréenne. Des débats de nature indolente et
irresponsable. Pourquoi, je me demande, les débats portent-ils
ainsi sur la nécessité de tourner le dos à la réalité marquée de
contradictions et d'iniquités? Ils devraient porter sur l'élaboration
de la conception de la vie scientifique si l'on veut initier les
hommes au vrai sens de la vie et indiquer une direction honorable
de la vie.
A proprement parler, vivre signifie pour l'homme agir et forger
son destin. Les activités humaines destinées à entretenir et
développer son existence et à forger son destin, c'est là, peut-on
dire, la vie humaine. La vie humaine, c'est une catégorie
philosophique caractérisée par la vie biologique et le mouvement,
soit l'activité. Ce qui sert de fondement et d'origine au sens de la
vie humaine. Le genre de vie dont chacun est doté, décide du
caractère et du contenu de son existence. C'est pourquoi pour jouir
d'une vie authentique, on doit commencer par adopter un juste
concept de la vie et chercher à mener une vie digne de ce nom.
Jusqu'à présent, on s'est contenté de considérer la vie de
l'homme comme la vie physique et on a affirmé que la vie de
l'homme est incomparablement plus précieuse que celle des
animaux. Comme elle est précieuse, le docteur français Schweitzer
s'est consacré entièrement à protéger la vie des Noirs qui vivaient à
l'état naturel dans la jungle de l'Afrique. L'«adoration de la vie»
143
était, à ses yeux, tout de la vie. D'après lui, l'être humain doit avoir
nécessairement une vie digne de lui et cette vie doit être
inconditionnellement protégée; au lieu d'outrager et de tuer les
Noirs, il faut protéger leur vie.
S'il y a des personnes qui ont à cœur la vie humaine, il y en a
d'autres qui la foulent aux pieds et la violent brutalement.
Hitler a été un affreux destructeur de la vie humaine. Il a
proféré: «La vie n'est rien d'autre que la survie à la lutte, hors de
soi. De cette lutte, les puissants, les habiles sortent victorieux et
les impuissants, les faibles, vaincus. Si les êtres humains
règnent sur le monde animal, ce n'est pas grâce au principe
d'humanité, mais bien à la lutte, la plus cruelle. On ne peut
gagner la vie sans la lutte pour la vie.» Pour Hitler, la vie ne
relève pas de l'humanité mais de l'inhumanité, car cette vie n'est
sauvegardée qu'au sacrifice d'une autre vie. La conception de la
vie humaine de Hitler est celle des fauves. Imbu de cette
conception sauvage il a entrepris d'éliminer les nations autres
que les «Ariens». La source de cette conception atroce était la
philosophie de Nietzsche: «La vie, c'est la volonté de
puissance.» Cela veut dire que la vie est l'apanage des forts, que
les faibles sont voués à être bafoués et mangés par les sauvages.
Pour donner une réponse correcte à cette question, il ne faut
pas chercher la vie humaine en dehors de l'être humain ni
considérer l'être humain comme simple organisme biologique.
Cependant dans le passé, la conception de la vie humaine était
idéaliste et mystérieuse. Dans la société primitive, l'hylozoïsme a
vu le jour: la vie était identifiée à l'âme, et l'être humain, les bêtes
et les arbres pouvaient avoir la vie tant qu'ils étaient doués d'âme.
Les croyants ont interprété la vie comme quelque chose
d'immatériel et de surnaturel donné par Dieu.
Platon a estimé que la vie et l'«âme» étaient les mêmes et les a
appelées «psukhê» (psyché). Aristote a considéré que la vie est
«premier intereia» — le but et le résultat du mouvement. Pour
144
Schopenhauer, la volonté constitue la base de tous les êtres et la
force motrice de la vie. Partant de la position idéaliste, Bergson a
défini la vie comme «la durée pure».
Si les religions et l'idéalisme ont mystifié la vie comme les
phénomènes immatériels, spirituels, le matérialisme a considéré la
vie comme un phénomène matériel. Démocrite considérait que la
vie est constituée des atomes des particules les plus minuscules.
Sur la base des résultats scientifiques obtenus jusqu'alors, Engels a
défini la vie comme «la manière d'exister des protéines». C'est
l'ensemble des organismes vivants. Si Williams a considéré la vie
comme le «véhicule du gène», c'est qu'il a compris que l'être
humain est le mode de l'organisme biologique. Cela étant, la vie
peut être envisagée du point de vue de la science naturelle. Or, ce
qui rend l'être humain précieux ne réside pas en ce qu'il est un être
biologique, mais un être social. Donc, quand on parle de la vie
humaine, on doit l'envisager, non pas comme celle d'un être
biologique, mais d'un être social.
Sous ce rapport, l'idée du Général Kim Jong Il revêt une
signification particulière. Pour lui, l'homme est précieux, car c'est
un être social, animé d'une vie propre.
La vie de l'homme en tant qu'être social réside dans la liberté.
Voilà la conception de la vie du Général Kim Jong Il.
Il a dit: «Le sens de la liberté est vital pour l'homme, être
social.»
La souveraineté est la propriété grâce à laquelle l'homme
entend vivre librement sans être assujetti ni gêné par des entraves.
L'homme désire vivre en maître du monde et de son destin. Vivre
autrement est la propriété des animaux et des plantes. Animaux et
plantes se soumettent et s'acclimatent aux conditions du milieu,
mais l'homme transforme son environnement et le domine pour
l'adapter à sa vie. Un homme privé de liberté est un homme mort:
la souveraineté est vitale pour l'être humain. La souveraineté est
l'attribut essentiel qui permet à l'homme d'exister et de se
145
développer en tant que tel et la propriété fondamentale qui
détermine qualitativement l'être humain.
Ce n'est que lorsqu'il en est animé que l'homme devient un être
social.
S'il vit comme d'autres êtres biologiques de façon isolée,
l'homme sera assujetti au monde qui l'entoure et vivra dans la
soumission.
La vie dont l'homme est doué en tant qu'être social n'est autre
que la vie sociale, c'est-à-dire l'existence socio-politique.
Le Général Kim Jong Il a dit: «Si la vie physique est la vie
dont l'homme jouit en tant qu'organisme biologique, l'existence
socio-politique est celle dont il jouit en tant qu'être social.
L'existence socio-politique est une vie propre à l'homme, être
social.»
L'homme a la vie physique et la vie socio-politique. C'est cette
dernière qui lui permet de devenir un homme digne de ce nom.
Voilà la conception du Général Kim Jong Il. Certes, pour
l'existence et la progression de l'homme, on ne peut nier ou
mépriser la vie physique. Mais à la différence des animaux et des
plantes, l'homme entretient des rapports sociaux. La vie de
l'homme social n'est autre que la vie socio-politique. Celle-ci
n'appartenant qu'à l'homme réside dans la liberté socio-politique
qui lui permet de s'assurer sa dignité en tant qu'être social et de
remplir son rôle d'être social. Si l'on écarte les exigences de la vie
socio-politique, la vie physique, quelque riche soit-elle, ne peut
être qualifiée de vie humaine au vrai sens du terme.
S'inspirant de cette conception juchéenne de la vie, le Général
forme les hommes à faire plus grand cas de l'existence sociopolitique que de la vie physique pour qu'il soit ainsi doué d'une vie
sublime.
Aujourd'hui la population de la Corée du Nord, loin de vivre
comme celle de la Corée du Sud qui ne regarde que la vie physique
et les besoins matériels, jouit d'une vie socio-politique, méritoire,
146
digne de l'homme. Le secret en est que le Général Kim Jong Il l'a
éduquée dans la conception correcte de la vie.
Vraiment, le Général Kim Jong Il est créateur et protecteur
d'une vie authentiquement humaine, une vie nouvelle.
2) LA VIE LA PLUS BELLE EST LA
VIE SOUVERAINE
John Stuart Mill a dit: «Mieux vaut être un homme affamé
qu'un cochon rassasié.» Cela veut dire que l'homme doit jouir, non
pas d'une vie animale, mais d'une vie humaine digne de ce nom.
Depuis plusieurs siècles des débats portent sur la nature d'une
vie humaine digne de ce nom, sans pourtant apporter une réponse
correcte. L'interprétation penche dans bien des cas en faveur des
intérêts de la classe dominante dans la société exploiteuse.
Les dominateurs et les spoliateurs décrivent sans exception la
vie humaine comme sauvage et ne cessent de prêcher la haine, le
carnage et le pillage comme nature de la vie humaine. Le partisan
le plus représentatif de cette école est Hitler.
Il a proféré: «La guerre est la vie.» «Toutes les luttes sont la
guerre et la guerre est à l'origine de tout. La guerre et la violence
sont les formes adéquates les plus simples de l'activité vivante et le
zénith à atteindre par l'homme.» Pour Hitler, la vie était la guerre
et celle-ci, le plaisir suprême de l'homme. L'envie fanatique de
conquête du monde de Hitler l'a amené à considérer la vie humaine
comme bestiale et meurtrière.
Mais l'histoire a montré que c'est une conception sauvage,
inhumaine et injuste qui lui a valu la mort et la ruine. Despote
cruel, Néron, empereur romain, a trouvé le plaisir dans le meurtre
de sa mère et de son épouse et quand les deux tiers de Rome
147
étaient en flammes, il récitait avec joie des vers devant le
spectacle. Cela nous permet de voir la conception inhumaine
qu'avaient de la vie les dominateurs et les fanatiques. Une autre
conception désespérée de la vie est celle de Heidegger qui dit:
«Mourir, c'est vivre.» Sartre dit que la vie humaine consiste à aller
vers la mort, prêchant la futilité de la vie humaine. Schopenhauer a
considéré l'homme comme une «bête errant dans la plaine à la
recherche de quoi manger» dans un seul but de survivre, décrivant
ainsi la vie comme vile.
La philosophie américaine de la vie repose sur le pragmatisme.
Avec l'«esprit de l'exploitation de l'Ouest » et le concept «l'utilité
est justement la vérité» comme principe, les gouvernants
américains n'ont cessé de perpétrer l'agression et le pillage contre
d'autres pays et nations. Il est notoire que là où on adhère à une
telle conception caractérisée par le banditisme et la sauvagerie, la
dépravation et le pessimisme, il ne peut y avoir de belle et
authentique vie ni de climat favorable à une noble vie humaine.
Une des raisons pour lesquelles l'Union soviétique qui était si
fière de sa puissance s'est ruinée et les pays socialistes d'Europe
orientale sont dissolus est que ces pays se sont altérés
idéologiquement et que leur conception de la vie a été contaminée
par le venin bourgeois. A l'époque socialiste, les Russes avaient
une conception saine de la vie. Ostrovski a dit: «Le plus beau dans
la vie des Soviétiques est que même après qu'un homme a quitté ce
monde, tout ce qu'il a créé peut être mis au service du peuple.»
Le patriotisme soviétique qui a rendu les gens si fermes a été
érodé par la conception bourgeoise de la vie marquée par
l'individualisme, et la Russie qui était si puissante, s'est écroulée
comme un château de cartes.
Le Général Kim Jong Il a examiné de façon critique toutes les
conceptions de la vie que l'histoire connaît avant d'élucider de
façon scientifique la quintessence d'une véritable conception de la
vie grâce à sa compréhension scientifique de l'indépendance de
148
l'homme, indiquant ainsi clairement la juste voie vers la vie dont
doit jouir l'homme.
Il a éclairci, primo, la nature de la vie humaine; secundo, la
collectivité, comme véritable vie humaine; tertio, la valeur de la
vie.
D'abord, le Général a dit qu'une véritable vie se trouve dans la
lutte du peuple appelée à créer le nouveau, le progressiste et le
beau. La vie la plus noble et la plus belle est celle qui se déroule
dans la lutte pour liquider tout ce qu'il y a de périmé, de
conservateur et de réactionnaire et pour créer le nouveau et le
progressiste. Elle est noble, combative et romantique quant à sa
substance. L'homme jouit de la vie la plus belle quand sa vie est
consacrée à réaliser ses exigences souveraines. On entend par là
vivre en toute liberté comme maître du monde et de son destin
sans contrainte ni entrave.
Vie souveraine a deux sens: c'est d'une part vivre en toute
indépendance et librement en tant que maître de son destin, et
d'autre part, réaliser, par une lutte créatrice, ses exigences pour une
vie libre. La vie qu'on mène comme maître et responsable de son
destin est souveraine, créatrice et belle.
Une vie opposée à la vie souveraine est celle des assujettis et
des esclaves. Ce n'est pas une vie au sens propre. Peu importe que
le pays soit colonisé ou que le peuple tombe dans l'esclavage,
pourvu que moi, je puisse vivre comme un coq en pâte; cette
manière de vivre n'est pas une vie humaine digne de ce nom, mais
une vie animale. La vie des traîtres à la patrie et des servilistes est
une vie infâme.
Ceux qui n'ont en vue que leur propre bonheur et vivent sur le
compte des forces étrangères en se prosternant devant elles mènent
une vie servile. La véritable vie n'est pas la vie physique, mais la
vie de l'homme dotée d'identité socio-politique et travaillant en sa
qualité d'être social pour la société et la collectivité, le pays et la
149
nation. Une telle vie est authentique car elle permet à l'homme de
remplir sa mission d'être social.
La véritable vie humaine suppose par nature une lutte destinée
à liquider tout ce qu'il y a de périmé, de conservateur et de
réactionnaire et à créer le nouveau, le progressiste et le beau. Tout
ce qui va à rencontre de la nature d'indépendance et de créativité
de l'homme est périmé, conservateur et réactionnaire. C'est
pourquoi l'homme doit lutter contre tout cela s'il veut réaliser ses
exigences et son désir souverain de vivre librement, de manière
créatrice et dans le bonheur.
Aussi, l'essentiel de la vie humaine est la lutte dirigée contre
tout ce qu'il y a d'inhumain et d'injuste. Cette lutte vise à
transformer la nature et la société. Pour mener une vie digne de ce
nom, l'homme doit transformer la nature et la société
conformément à ses exigences et les soumettre à son service, et
non s'abandonner à l'indolence et à la dépravation ni se livrer au
pillage et à l'agression. L'opposition à tout ce qu'il y a de périmé,
de conservateur et de réactionnaire et la création du nouveau,
progressiste et beau rendent la vie belle et authentique et conforme
à la nature souveraine de l'homme.
La vie vraiment humaine dans une situation comme celle de la
Corée du Sud, on devrait la trouver dans la lutte contre la
domination et l'intervention étrangère, pour l'indépendance
nationale, dans la lutte contre la dictature fasciste, pour la liberté
du peuple, la lutte pour le pays et la nation.
L'héroïque fille d'Orléans, Jeanne d'Arc, a consacré à 16 ans sa
vie à la défense de son pays. Si l'on fait son éloge, c'est qu'elle a
donné sa belle jeunesse à la patrie. Victor Hugo, à l'âge de 68 ans,
a prêté encore sa plume à la guerre contre l'agression prussienne.
Combien illustre est leur vie!
La vie impérieusement nécessaire pour les Sud-Coréens, la vie
la plus estimable se trouve dans la lutte antiaméricaine pour
l'indépendance. C'est que le destin de notre pays, de notre nation et
150
de notre peuple ne peut être forgé qu'en se libérant de la
domination coloniale des Etats-Unis. Aussi longtemps que la
présence américaine dans notre pays continue et que leur
immixtion persiste, nous ne pourrons devenir les vrais maîtres du
pays ni jouir d'une vie humaine digne de ce nom.
La vie des martyrs patriotiques qui se sont sacrifiés à la lutte
anti-américaine pour l'indépendance nationale brillera pour
toujours dans l'histoire de notre pays: ils sont toujours vivants.
Nietzsche a profané la lutte de la classe ouvrière pour la
nouvelle société en la qualifiant de «manifestation timorée de la
vie des esclaves bassement organisés» et de «mouvement des
esclaves». Ce disant il a proféré: «La nature de l'homme c'est
l'esprit de meurtre. C'est pourquoi je vous appelle à la guerre.»
Cela reflète les intérêts des bourgeois bellicistes qui cherchent à
empêcher la juste lutte des travailleurs, dont les ouvriers et les
paysans. Cependant, comme nous sommes des êtres humains, nous
ne pouvons ni interrompre notre lutte contre ce qu'il y a
d'inhumain ni nous contenter d'une vie oisive et indolente.
Grâce à sa compréhension scientifique sur le sens et le contenu
de la véritable vie humaine, le Général Kim Jong Il a formulé cette
définition devenue classique: la juste conception de la vie humaine
est une conception collectiviste de la vie et non une conception
individualiste.
Il a dit:
«Dans le cas de la conception individualiste de la vie, le
confort et le plaisir personnels sont l'objectif suprême; la
conception collectiviste de la vie exige qu'on associe son destin à
celui de la collectivité et qu'on éprouve la joie et le bonheur
authentique de vivre dans la lutte pour la collectivité.»
La véritable vie affecte un caractère collectiviste. Ce point de
vue du Général est scientifique car il repose sur une conception
correcte de la nature et des traits caractéristiques de l'homme.
L'homme, de par sa nature, ne peut vivre qu'en société à la
151
différence des animaux qui vivent isolément, individuellement; il a
pour mode d'existence union et collaboration. L'homme, à la
différence des animaux et des plantes qui s'adaptent et se
soumettent à l'environnement, peut dominer le monde et le
transformer selon ses besoins.
Si l'homme freine les fléaux et les menaces de la nature et la
transforme en sa faveur, c'est grâce à l'union et à la collaboration.
Ce n'est qu'en mettant pleinement en valeur des talents et des
forces collectifs que l'homme peut transformer la nature et
réformer la société. Si Robinson Crusoé a pu vivre sur une île
déserte en construisant un bateau, en cultivant la terre et en élevant
des bêtes, c'est qu'il est un être social. Ainsi l'homme a-t-il un
mode d'existence collective.
Préconiser un concept individualiste de la vie revient à
blasphémer la nature de l'homme et exalter la corruption de la vie.
Yaspers a dit: «Le moi qui appartient à la société n'est pas le
même.» «Le moi social ne s'accorde pas avec le moi individuel.»
C'est une conception individualiste de la vie.
Si le «moi» n'existe pas en tant qu'être social, il doit, pour
exister, vivre pour lui-même, et donc tout ce qui existe pour la
société et la collectivité ne l'intéresse pas.
Si toutes les théories bourgeoises, dont le freudisme, le
pragmatisme et l'existentialisme, ne prêchent que le «moi» et
privilégient l'«individu» elles reflètent les intérêts de la
bourgeoisie exploiteuse. La classe exploiteuse et la classe
dominante craignent la poussée révolutionnaire des masses
travailleuses unies contre ce qui est périmé, conservateur et
réactionnaire. Pour les possédants qui jouissent du bien-être et du
bonheur aux dépens des masses travailleuses, il est dans leur
intérêt de prêcher la conception individualiste de la vie pour
justifier leur mode d'existence.
Tout en jouissant des biens matériaux créés par les efforts
collectifs de la société, ils le nient cyniquement.
152
Pourtant Feuerbach a tenté de consacrer sa conception
individualiste de la vie comme théorie philosophique. Pour lui, qui
dit homme dit individu. A preuve, il a considéré l'homme
essentiellement comme corps physique et affirmé que le corps
physique constitue l'essence de l'homme.
Il a dit: «Je suis un être individuel, d'un bout à l'autre et de la
tête aux pieds». Il a ainsi considéré que la nature de l'homme est
dans l'individu biologique et dans l'être individuel. Cela a donné le
fondement philosophique de l'individualisme. Celui-ci atteint son
apogée dans la philosophie bourgeoise moderne. Smith estime
comme principe présidant aux rapports humains l'individualisme et
l'égoïsme qui se forment dans la société. Il énonce: «Donne-moi ce
qui m'est nécessaire, alors tu recevras de moi ce qui t'est
nécessaire». Considérant l'homme comme être naturel et purement
individuel, il interprète la société comme union mécanique des
individus, et l'individualisme et l'égoïsme comme force motrice de
la vie sociale.
La conception individualiste de la vie prend un caractère
inhumain car elle prétend que l'homme est un fauve pour l'homme.
Aujourd'hui, les Américains sont toujours menacés d'être
assassinés dès qu'ils sortent de la maison, et pour cause. Aux EtatsUnis, cinq millions d'armes à feu sont entre les mains des
habitants, prêts à ouvrir n'importe quand pour se défendre. Les
compagnies qui fournissent des services de garde du corps sont à
présent prospères. Rien qu'à New York, 20 000 personnes sont
employées par 100 compagnies spécialisées dans ce genre de
services. Un hold-up a lieu toutes les 49 secondes et un meurtre à
toutes les 22 minutes. Aux Etats-Unis où l'individualisme atteint
son paroxysme, les habitants ne vivent pas tranquilles.
Comme l'homme n'est pas un être isolé, mais un membre de la
société et de la collectivité, il ne peut vivre pour lui-même. La
valeur de la vie se mesure non pas par l'effort qu'il déploie pour
soi, mais par la contribution apportée à la société, à la collectivité
153
et aux voisins. Si, séparé de la société et de la collectivité, il a
consacré sa vie à lui-même, cette vie sera futile, parce qu'il n'aura
rendu aucun service à la société et n'aura rien fait d'utile à la
collectivité.
La conception bourgeoise qui détermine la valeur de l'homme
à la mesure de ses biens, de son renom et du niveau d'«autonomie»
de ses activités individualistes constitue un poison, car elle mène
l'homme à la corruption et la société à la putréfaction. L'histoire
connaît de nombreux hommes qui se sont entièrement consacrés à
la société et à l'humanité.
L'éminent scientifique Edison a dit: «Si mon travail donne du
plaisir aux autres, je me sentirai comblé moi aussi.» Archimède,
mathématicien de la Grèce antique, a achevé, absorbé dans son
étude, de tracer un cercle alors qu'il était menacé de mort par
l'ennemi. Balzac a fait l'impossible pour achever ce qu'il avait
prévu, en résistant à la mort imminente dont le menaçait son cœur
malade et a réussi à publier 96 nouvelles et romans. Ils n'ont pas
réellement saisi le concept de la vie collectiviste, mais ils étaient
tout de même doués d'un concept de vie qui les a poussés à se
consacrer aux autres. Leur vie soutient bien la comparaison avec la
vie individualiste des ploutocrates qui monopolisent les biens
sociaux et bafouent la société et les masses populaires.
Quand la reine Elisabeth a invité Einstein, alors en visite en
Europe, cet homme qui avait tant émerveillé le monde, est allé la
voir à pied, une serviette usée sous le bras; et lorsqu'elle lui a remis
un poème écrit spécialement en son honneur, il a accepté le papier
et s'en est servi pour calculer un problème de physique au verso.
Ce n'est qu'un épisode montrant la vie honnête et modeste de
quelques savants renommés. La vanité et les intérêts personnels
leur étaient étrangers. L'invention scientifique était tout pour eux.
Leur noble conception de la vie et de la valeur est
incomparablement supérieure à la conception corrompue des
bourgeois individualistes. La véritable vie de l'homme réside dans
154
la lutte pour ses semblables, la société et la collectivité, non pour
soi-même. La véritable vie collectiviste considère que la vie de la
collectivité est plus précieuse que la vie personnelle et que la vie
ne prend pas fin avec la mort individuelle, mais s'immortalise avec
la collectivité. Plus grand est le service qu'une vie a rendu au pays,
à la nation et à la souveraineté des masses laborieuses, plus elle est
appréciée. Et seul l'homme qui jouit d'une telle vie peut éprouver
vraiment la joie de vivre. C'est là que réside la véritable valeur de
la vie, celle de l'homme.
C'est sur la base de la supériorité incomparable du
collectivisme sur l'individualisme que le Général Kim Jong Il a
fourni une correcte élucidation à la véritable vie et à la valeur de
l'homme et a éduqué les masses populaires et a édifié une société
qui assure une vie des plus belles à l'homme. En Corée du Nord
une vie sublime bat son plein, tous se vouant, non pas à eux, mais
bien aux camarades et à la société, au pays et à la nation, même au
péril de leur vie.
3) CONSACRER SA VIE AU PEUPLE
Pour vivre une véritable vie humaine, il faudrait vivre
honnêtement et loyalement pour la patrie et le peuple. Rien n'est
plus odieux que la vie de celui qui trahit le peuple et va à rencontre
de l'histoire. Quand Gorbatchev a obtenu le «prix Nobel de la
paix» avec des centaines de milliers de dollars pour avoir fait
effondrer l'URSS, on s'est moqué de lui. Et quelque temps après,
quand on a révélé qu'il avait reçu cent mille dollars de la part de
Ro Thae U de la Corée du Sud, meneur du meurtre humain qui
avait thésaurisé illicitement l'argent du peuple, il a été une fois de
plus blâmé par le monde.
155
Ainsi il a perdu sa dignité d'homme. Khrouchtchev qui, après
avoir éliminé Béria, Malenkov, Molotov et Kaganovitch, a réussi à
consolider le terrain de son pouvoir, a amené l'URSS à l'abîme de
révisionnisme. Sergey Khrouchtchev, fils de ce renégat, étudie
actuellement dans l'Université Brown des Etats-Unis, avec une
bourse d'études, grâce aux relations de son père qui a trahi le pays
et le peuple. Est-ce une vie digne d'un homme? Non.
Le Général Kim Jong Il a expliqué clairement que la véritable
vie réside dans l'existence socio-politique, à savoir la vie
collectiviste et que quand une telle vie est vouée aux masses
populaires, elle est la plus belle et la plus noble.
Puis il a affirmé que servir le peuple est lui dévouer sa vie,
c'est notre conception de la vie. Cette idée prend sa source dans la
compréhension scientifique de la nature du peuple.
Ce peuple, ce sont les hommes qui constituent la grande
majorité de la population et qui luttent pour l'indépendance et la
dignité. Autrement dit, ce sont les hommes qui donnent leur apport
au pays en créant par leurs efforts sincères les biens spirituels et
matériels et non les classes exploiteuses, dominantes, autoritaires
et influentes.
Les masses laborieuses édifiant par leur travail une nouvelle
société, la collectivité à qui nous appartenons et de qui nous
partageons l'idée et la volonté, sont justement le peuple.
Dans toutes les sociétés c'est lui qui représente l'indépendance,
le progrès et le nouveau.
Le peuple est une collectivité sociale douée de créativité. Il est
toujours intelligent et créatif, et sa force est inépuisable. Sans lui il
ne peut y avoir de création ni de lutte pour la nouveauté. Vivre
pour la société et la collectivité revient à vivre pour le peuple. Le
peuple est l'être le plus précieux et le plus puissant du monde. La
vie devient la plus belle et la plus précieuse quand elle est
consacrée au peuple.
156
Pour le Général la vie est axée sur les masses populaires.
Trouver le but et la valeur de vivre et l'aspiration à vivre dans le
dévouement au peuple, voilà le noyau de la conception de la vie du
Général Kim Jong Il. C'est dans sa conception de la vie que nous
lisons la noblesse de ce grand homme, toujours au milieu du
peuple et travaillant pour lui.
Le Général Kim Jong Il a entièrement personnifié l'idée et la
vertu du Président Kim Il Sung qui disait: «Le peuple est mon
Dieu», qui de son vivant s'est mêlé au peuple et s'est consacré
entièrement à lui.
L'idée que le peuple travailleur est l'être le plus précieux, le
plus beau, le plus intelligent, le plus puissant du monde est la
source de la confiance philosophique du Général qui tient pour
principe vital le dévouement au peuple. De là il a initié les cadres
du Parti et de l'Etat, les fonctionnaires et les autres à l'exigence
essentielle de la conception de la vie axée sur les masses
populaires.
Le mot d'ordre «Servir le peuple!», avancé par le Général
Kim Jong Il est révolutionnaire, car il exige de tous les
fonctionnaires qu'ils soient imprégnés de dévouement au peuple.
Ce mot d'ordre résume sa conception de la vie marquée par
l'attachement au pays, au peuple et à la nation.
Régner sur les masses, les mépriser et user de bureaucratie et
d'autorité, c'est inadmissible pour lui. Se conduire en bureaucrate
et en autorité, c'est ce que font ceux qui tournent le dos au peuple,
la classe dominante et exploiteuse. Agir ainsi est comme prendre
du poison. La vie de chacun peut être véritable quand on la
consacre au peuple et partage avec lui les bons comme les mauvais
jours.
Le Général Kim Jong Il exige des fonctionnaires qu'ils portent
attention à la vie politique et matérielle du peuple, qu'ils pensent
toujours à la façon de la rendre aisée et heureuse et de réaliser ses
projets.
157
L'héroïne Jong Chun Sil, que le Général a formée et à qui il a
fait honneur est une femme remarquable, car elle considère comme
véritable conception de la vie de tout consacrer au peuple.
Directrice du service de gestion du commerce de l'arrondissement
de Jonchon de la province du Jagang, elle a défriché plus de cent
hectares et élevé de nombreux animaux domestiques pour
améliorer la vie des habitants de son arrondissement montagneux.
Ses efforts et les services qu'elle a rendus pendant des dizaines
d'années pour améliorer la vie des habitants sont inappréciables. Et
le Président Kim Il Sung l'a chérie et lui a fait honneur de son
vivant. Ce patriotisme sublime a fait d'elle un être humain
remarquable, respecté de tous les Nord-Coréens. En vue de former
les hommes pour en faire de véritables patriotes dévoués au peuple
et doués d'une noble vie, le Général Kim Jong Il a pris l'initiative
d'un mouvement pour suivre son exemple et le conduit à la
victoire. On peut dire donc que ce mouvement est de très grande
importance parce qu'il permet à tous les cadres, fonctionnaires et
autres de trouver le véritable sens d'une vie dans la lutte pour le
peuple. Cette conception de la vie s'enracine actuellement dans les
masses populaires du Nord.
4) VIVRE POUR LE LENDEMAIN
Pour le Général Kim Jong Il, la vie est belle et noble par son
but et son efficacité. Les caractéristiques fondamentales de cette
conception sont qu'elle s'oriente vers l'avenir et qu'elle vise la
créativité future. L'air des Nord-Coréens qui luttent, pleins de
confiance, d'optimisme et de courage, surmontant toutes les
difficultés, donne de la vigueur à ceux qui, privés d'espoir en
l'avenir, sont en proie à la tristesse et au désespoir. Selon des
158
informations officielles, plus de 22 400 personnes se sont suicidées
en 1995 au Japon. L'accroissement annuel du nombre des suicidés
au Japon qui se glorifie d'être d'une puissance économique, est dû
à ce que les Japonais ont une conception désespérée et pessimiste
de la vie.
Compte tenu que la Corée du Sud a battu le record mondial
quant au nombre de cas de suicide, il est facile d'imaginer la
conception de la vie des Sud-Coréens.
L'idéal des hommes ne se réalise que par la lutte pour l'avenir.
Cependant tout un chacun ne peut jamais décider de consacrer sa
vie à l'avenir du seul fait qu'il est un être humain. Socrate a dit:
«La philosophie prépare à la mort», mais il a été exécuté pour
avoir corrompu les jeunes d'Athènes avec ce principe. Mais cette
exécution capitale de ce philosophe ne veut pas dire que les
gouvernants d'alors avaient essayé d'imprégner des Grecs d'une vie
optimiste prometteuse. La vie actuelle et la promesse du lendemain
appartenaient seulement aux exploiteurs, non aux masses
laborieuses, exploitées et opprimées. C'étaient alors les
affirmations de la classe exploiteuse.
La vie de l'humanité est par essence perpétuelle. La vie de
l'individu a ses limites temporelles. Mais la vie de l'humanité est
infinie. Dans ce sens, la vie de l'homme, de l'humanité est
prometteuse, éternelle. Si tous les hommes vivent seulement pour
leur génération, il n'existera pas d'avenir et un terme sera mis à
l'histoire. Cependant l'humanité s'est adonnée sans cesse dès son
apparition au travail créateur pour l'avenir. L'avenir est ouvert
grâce à la lutte présente.
Jusqu'au milieu des années 1950, la science cosmique s'est
bornée à observer l'espace et à s'en faire une idée à l'aide de la
lunette astronomique et des appareils électroniques. Mais
aujourd'hui, les retombées scientifiques dans ce domaine ont
permis de lancer des milliers de satellites artificiels aussi bien dans
l'espace circumterrestre que vers la lune et d'autres planètes, de
159
faire progresser notre découverte des secrets de l'univers et d'en
faire usage en notre faveur. L'humanité se trouve à présent au seuil
de la conquête du cosmos, qui serait l'événement le plus
fantastique. Le jour n'est pas loin où les hommes s'y installeront et
y travailleront. En moins de 30 ans depuis le lancement du premier
satellite, l'étude cosmique a fait une grande enjambée. Ces
retombées scientifiques donnent aux hommes un espoir ardent en
l'avenir.
Sans la passion des savants attachés à l'avenir, l'humanité ne
saurait éprouver une allégresse aussi grande que celle de la
conquête imminente de l'univers.
Par contre, de nombreuses doctrines peu agréables se
propagent sur la planète. Les auteurs de ces doctrines insistent sur
la nécessité de renoncer à l'espoir et à l'avenir. Il y a déjà
longtemps que la perspective de la destruction thermique de
l'univers a fait son apparition et notre époque craint
l'«eschatologie» des idéalistes religieux. Cette thèse a amené les
hommes à abandonner leur vie et a provoqué la misanthropie. Les
auteurs du «néo-mécanisme humain» prétendent l'aliénation des
hommes par la technique sophistiquée et sont allés jusqu'à la
déplorer en affirmant qu'à notre ère, l'humanité est «à bord d'un
bateau naufragé». Ce n'est qu'une tentation pseudoscientifique, un
reflet de la psychologie instable de la classe exploiteuse,
dominante, dépourvue d'avenir.
L'histoire ne cesse de progresser vers la nouveauté et l'avenir
dans la connaissance du passé, du présent et du futur, et l'humanité
s'applique constamment à la création d'un nouveau monde.
Le cours impétueux de l'histoire se heurte à un courant
atmosphérique anormal qui a apporté au globe le vent mensonger
de la fin du socialisme. L'effondrement du socialisme en URSS et
dans les autres pays d'Europe de l'Est est un fait indéniable. Mais
cela ne signifie nullement le revers de l'histoire. L'effondrement du
socialisme et la restauration du capitalisme dans certains pays ne
160
sont qu'un phénomène temporaire du point de vue du
développement de l'histoire. Si ce fait est exagéré et considéré
comme absolu, les hommes renieront l'idéal du socialisme
représentant la nouveauté, se laisseront séduire par les illusions sur
le capitalisme inhumain, où règne l'individualisme et que régissent
les lois d'enrichissement des riches et d'appauvrissement des
pauvres, et arrêteront en fin de compte leur marche vers la création
d'une histoire nouvelle et progressiste. Quand ils refuseront
d'espérer la nouveauté et l'avenir, la vie humaine sera inerte, et par
conséquent pourra dégénérer en désespoir, et cet état de choses
amènera l'histoire et l'humanité à la catastrophe. La réalité montre
combien redoutables sont l'inertie et la corruption idéologiques et
spirituelles des gens qui ont perdu foi en l'avenir.
Notre époque offre une conception de la vie révolutionnaire et
combative, et une philosophie de la vie permettant aux hommes de
venir à bout des vicissitudes et tribulations d'aujourd'hui et leur
donnant un nouvel espoir et une certitude ainsi que la vigueur.
C'est le Général Kim Jong Il qui a répondu à cette réclamation
historique.
Quelle est la nouvelle conception de la vie du Général
Kim Jong Il? Elle se résume à «Vivre non pas pour aujourd'hui,
mais pour demain». C'est une philosophie scientifique, inspirée de
la nature souveraine de l'homme et de la logique régissant le cours
de l'histoire humaine; c'est également la conception de la vie
militante ayant traduit l'attitude créatrice à l'égard de la vie des
hommes attachés à l'avenir.
Le besoin souverain de l'homme est lié par essence à l'avenir et
présuppose de grandes facultés d'action. L'exigence des hommes
de vivre en liberté comme maître du monde et de leur destin ne se
réalise pas d'emblée et sans accroc, mais par la lutte incessante
pour la transformation de la nature et de la société. L'homme se
développe sans cesse en connaissant et en transformant le monde,
et dans ce processus et dans l'évolution dialectique, il transforme le
161
monde en sa faveur. Les résultats obtenus aujourd'hui par les
hommes dans leurs activités pour connaître et transformer le
monde constituent la prémisse d'une réussite encore plus grande.
Le processus de domination du monde par les hommes est celui
par lequel ils accumulent les graines de la vérité et les réalisations
données par la pratique et ils les consolident et les élargissent
aujourd'hui comme par le passé et à l'avenir aussi.
Si les hommes, ayant perdu de vue que le cours de l'histoire
non seulement est linéaire, mais encore zigzagué, rendant absolu
un des angles de cette ligne brisée, et découragés par la défaite
d'aujourd'hui, renoncent au progrès et à la création, et se
préoccupent seulement d'aujourd'hui sans se préparer à demain, ils
ne progresseront plus, et donc l'histoire n'évoluera plus.
Le Général Kim Jong Il a bâti une philosophie: ne pas vivre
aujourd'hui pour aujourd'hui mais vivre pour demain afin de
permettre aux hommes de trouver une véritable vie dans le courant
impétueux de l'histoire suivant la voie de l'indépendance, et d'en
jouir.
Cette philosophie exige de vivre avec pleine confiance en
l'avenir où les hommes seront émancipés et en la victoire et permet
de surmonter toutes les difficultés et épreuves et de faire
progresser sans interruption la révolution, loin de capituler devant
les obstacles ou d'en être découragés. Elle permet également de
progresser courageusement, avec confiance en l'avenir prometteur
d'une réalité admirable et prospère, malgré les défaites et les
anomalies d'aujourd'hui.
La philosophie du Général Kim Jong Il ayant indiqué le credo
de la vie et de la lutte selon lequel il faut voir arriver l'avenir plein
d'espoir par la lutte exaltante, fournit des éclaircissements sur la
manière de vivre et de lutter.
Cette philosophie assume également la haute responsabilité de
léguer à la postérité ce qu'il y a de meilleur. Les hommes ne vivent
pas seulement pour leur génération mais pour la postérité. L'animal
162
et le végétal abandonnent leurs descendants et ne leur lèguent rien.
Seul l'homme laisse un héritage spirituel et matériel. Mais ce n'est
pas le cas de tous les hommes. «Mangeons et buvons aujourd'hui à
satiété, demain on ne sera plus», voilà le concept des
existentialistes. Et les gens sont nombreux à suivre ce principe.
Aujourd'hui le globe compte nombre d'organisations comme
l'«Association d'études sur l'avenir» et le «Comité du XXIe siècle».
Cependant elles se contentent de professer le désespoir et la
corruption de la société future.
Par contre la philosophie du Général Kim Jong Il: vivre
aujourd'hui pour l'avenir est une idée de valeur car elle met en
relief la responsabilité de la génération actuelle qui doit créer un
avenir éclatant pour les générations futures et stimule les gens au
travail pour l'avenir. Lorsqu'on se rend compte que la dure lutte
d'aujourd'hui est destinée à prodiguer à la génération montante une
belle vie heureuse, on surmonte toutes les difficultés et se consacre
à la création méritoire de l'avenir.
Le Général Kim Jong Il forme les masses de Corée du Nord
selon cette conception de la vie et dirige avec une volonté
empreinte de cette philosophie la révolution et le développement
du pays. C'est là où réside le secret de la ferme volonté et de la
confiance en la victoire avec lesquelles les Nord-Coréens hâtent le
pas sur le chemin du socialisme choisi par eux-mêmes en lançant
un défi aux manœuvres d'agression et aux blocus constants des
forces alliées impérialistes dont les Etats-Unis et les autorités sudcoréennes.
Cette conception de la vie du Général Kim Jong Il sert de force
motrice idéologique et spirituelle car elle amène les hommes à
jouir de la vie la plus ferme, la plus audacieuse, la plus noble et la
plus enthousiaste et les encourage à la création d'un nouveau
monde souverain.
163
6. UNE MORALE BASEE SUR L'AFFECTION
ET LA CONFIANCE
La grandeur du leadership du Général Kim Jong Il se remarque
dans la société de Corée du Nord, transformée grâce à lui en
paradis où s'épanouit une morale élevée. A présent, le monde
s'émerveille de son génie, remarquant qu'il a transformé la Corée
en un pays marqué par une belle moralité où tout le monde vit
heureux, en bonne entente, le dirigeant et le peuple unis comme un
seul homme.
A vrai dire, rien n'est plus difficile que de perfectionner
l'homme sur le plan moral et de faire régner dans la société une
belle morale. Car la morale se fonde sur le bon sens des hommes et
la santé de la société dépend d'elle. Or, la morale intrinsèque de
l'humanité est dénaturée dans les sociétés d'exploitation qui
existent depuis des siècles, et de nos jours, elle continue de se
détériorer.
Cette dégénération morale est à son apogée en Corée du Sud.
Là, ceux qui ont accompli une action favorable à leur patrie et à
leur nation, accusés d'hérésie et de traîtrise, meurent à la potence et
ceux qui aspirent à la démocratie et à la réunification se voient
traités d'immoraux. L'argent et le pouvoir foulent aux pieds la
morale humaine, alors que la conscience et la justice font l'objet de
moquerie et de raillerie. Ce climat social dégénère de plus en plus
la morale de l'humanité. Quand on apprend que même les
occupants successifs de la résidence présidentielle ont été
condamnés pour vilenie et immoralité pour avoir trompé le peuple
164
et mené le pays à la ruine, — ce qui leur a attiré la risée du monde
— il est tout à fait compréhensible qu'on ne puisse trouver en
Corée du Sud une morale authentiquement humaine. Avec l'accès
de Kim Yong Sam au pouvoir, la dépravation morale a atteint son
sommet dans ce pays.
Aristote a dit que «les hommes naissent dominés ou
dominants», ajoutant que les esclaves d'origine ne sont pas en état
d'espérer une liberté morale. Une telle vue inhumaine de la morale
a dépravé la société exploiteuse.
Rousseau a préconisé le retour de l'«homme civilisé» à
l'«homme naturel» comme moyen de se défaire de la morale
dépravée. Mais ce retour à la nature ne peut mener à la restauration
de la morale. Du moment que le capitalisme encourage
l'individualisme et l'égoïsme chaque jour et à chaque heure, il
s'avère de plus en plus difficile de restaurer la morale et de
construire une société morale idéale.
Mais pourtant, le Général Kim Jong Il en a édifié une, en
Corée du Nord, avec sa philosophie éthique originale axée sur
l'homme.
1) L'AFFECTION ET LA CONFIANCE, BASE
DE LA MORALE HUMAINE
Comme un horticulteur doit bien connaître la botanique pour
avoir un jardin florissant, un dirigeant doit établir les principes
corrects de la morale s'il veut édifier une société morale idéale. Car
l'établissement d'une véritable morale permet de conduire les
hommes à de belles actions et d'assurer la concorde et l'unité de la
société.
165
Confucius a présenté une doctrine sur laquelle il préconisait de
construire la société. Mais elle était irréalisable. Son idée
d'«équité» décrivait les règles de conduite à observer entre les
hommes, mais prônait le maintien de la hiérarchie qui classait
comme inférieurs les paysans, les commerçants, les artisans et les
esclaves, et comme supérieurs les mandarins, les lettrés, les
fonctionnaires, le roi. Selon lui, l'absence de cette hiérarchie aurait
entraîné des troubles et des désastres dans la société.
On sait bien que cette doctrine confucianiste, tout comme la
morale bourgeoise, a servi de justification à l'oppression, à
l'exploitation, à la discrimination contre le peuple et à
l'étouffement de sa résistance.
S'opposant à l'éthique bourgeoise qui niait le caractère de
classe de la morale, Lénine a émis son idée de l'éthique
communiste en ces termes: «Quand on nous parle d'éthique, nous
disons ainsi: pour les communistes, toute l'éthique est dans la
discipline solidaire unie et dans la lutte consciente des masses;
nous ne comptons pas sur une éthique éternelle, nous dénonçons
toutes les paroles trompeuses concernant l'éthique; l'éthique sert à
améliorer encore la société humaine et à la libérer de l'exploitation
du travail.»
Lénine a donné un coup aux bourgeois qui, prétendant que la
morale et l'éthique existent par delà les classes, accusaient les
communistes de manquer de morale et d'éthique, et il a souligné la
supériorité de la morale communiste sur la morale bourgeoise.
Il a proposé l'impératif de la morale communiste d'éliminer de
l'esprit des gens l'égoïsme individuel et l'inclination à la propriété
privée et de les éduquer dans le collectivisme, l'attitude
communiste à l'égard du travail et le respect de la propriété sociale.
Le Général Kim Jong Il a dit que la véritable morale est une
morale universelle pour tous ceux qui respectent l'indépendance et
la créativité de l'homme, nature de l'être social. C'est à dire que la
véritable morale signifie, à son avis, les règles de conduite
166
consciente du respect et de la défense de l'indépendance et de la
créativité de l'homme. Ceci dit, être qualifié d'homme moral
signifie qu'on agit en respectant cet esprit. La véritable conduite
morale consiste donc à respecter et à défendre ces attributs de
l'homme.
Le Général base la véritable morale sur deux points. L'un est la
reconnaissance de la dignité et de l'indépendance de l'homme.
Il a dit:
«De par sa nature, la camaraderie a pour prémisse que l'on
considère les autres comme des êtres indépendants et que l'on
reconnaisse leur indépendance. Elle ne peut exister entre
l'oppresseur et l'opprimé.»
La morale étant l'ensemble des règles de conduite entre les
gens, l'établissement d'une moralité présuppose que chacun adopte
une attitude correcte à l'égard de ses semblables. Une relation
morale repose sur le respect mutuel et la confiance réciproque,
sans quoi aucune relation morale n'est possible.
La reconnaissance et le respect de l'indépendance de l'homme
permettent de faire régner la moralité entre les gens et de
développer l'aide réciproque, à savoir d'établir de véritables
relations morales. Il ne peut y avoir de rapports d'obligation morale
alors que l'indépendance des individus est méprisée et méconnue.
La volonté d'indépendance est dans la nature de l'homme qui veut
vivre librement en maître de son destin. Cette faculté qui lui est
vitale fait de lui un être estimable, et à cause d'elle les rapports
entre les gens ont une importance.
Reconnaître l'indépendance et le sens de liberté des autres tout
en défendant les siens est conforme à la morale; et alors fleurissent
les rapports de respect mutuel, de ménagement réciproque et de
sollicitude.
Mais ces rapports humains ne peuvent exister entre
l'oppresseur et l'opprimé, car le premier ne reconnaît pas la dignité
et l'indépendance du second. L'oppression par l'exploitant est au
167
fond le mépris de la personnalité ou de la dignité des autres. Le
respect et la défense de l'indépendance de l'homme ne sont qu'un
contenu de la morale, une des manifestations morales.
L'amour et la confiance constituent l'autre élément de base
d'une véritable morale.
Le Général Kim Jong Il a également dit:
«L'amour de l'homme et la confiance en lui sont à la base des
authentiques rapports humains et de la véritable morale; se
dévouer aux autres, à la société et à la collectivité et non à soimême, relève de la noble éthique humaine.»
Si l'on admet que la morale est les règles de conduite sociale
universelles, l'amour et la confiance sont la base de son caractère
et de son contenu. Si la reconnaissance de la dignité et de
l'indépendance constitue le préalable aux rapports moraux entre les
gens, l'amour et la confiance sont la base d'une véritable morale et
la condition essentielle des rapports moraux.
Aimer l'homme, c'est ménager et défendre sa vie politique et
s'occuper de sa vie physique; lui faire confiance, c'est le
considérer comme l'être le plus puissant du monde, comme l'ami
et le camarade partageant le même sort dans la lutte pour le
remodelage du destin. Sans l'amour et la confiance, aucune
obligation morale n'est possible ni honnête. Quand on est
altruiste, les devoirs et obligations envers les autres sont effectifs,
moraux et honnêtes.
Nietzsche a dit que «la véritable morale est dominée par
l'instinct de la vie» et que cet instinct est la «puissance de survie»
et la «volonté de gouvernement» qui consiste à se faire plus fort et
à dominer autrui. S'il en est ainsi, les rapports humains sont des
rapports de domination, de sacrifice et de pillage. Ce principe est
une leçon d'actes inhumains, barbares. A partir de cette
conception, Nietzsche a dit que «la morale est de nature inhumaine
car elle présuppose l'étouffement de la sollicitude, de la
compassion pour autrui et la retenue de son instinct». Cette
168
définition mène à la négation du sens même de la morale, et n'est
rien d'autre que la tentative de ramener les rapports humains aux
rapports entre les bêtes. Cette vue nietzschéenne a fait naître la
folie et l'inhumanité du nazisme. Quand les rapports entre les
hommes ne reposent pas sur leur indépendance, sur l'amour et la
confiance, la société humaine se démolit et l'homme se délabre.
Ces rapports immoraux créent, tant dans la vie politique
qu'économique, la duperie réciproque, l'abus et la supercherie, la
haine et la trahison.
Les Etats-Unis se vantent d'être un Etat judiciaire, ce qui
suggère que c'est un pays où l'éthique humaine est dévastée et où
est fort le contrôle par la loi. Ce pays est connu dans le monde
comme le royaume des avocats. La somme des frais juridiques est
astronomique. On y compte 800 000 juristes, et 70 % des avocats
du monde. En un mot, c'est une société florissante pour les affaires
judiciaires.
Comment cela se fait-il? C'est que le bon sens humain et la
morale sont foulés aux pieds dans ce pays, tandis que
l'individualisme et l'égoïsme font régner dans la société la
spoliation et la duperie mutuelle. La fraude, la supercherie,
l'escroquerie sévissent entre les individus, entre les sociétés et
entre celles-ci et l'Etat.
Une véritable morale se forme dans une collectivité où l'on
partage le même sort. Dans cette société les rapports humains se
basent sur l'égalité complète; ce sont des rapports d'affection, de
camaraderie, d'altruisme. Aussi la morale contribue-t-elle à assurer
pleinement l'indépendance de chacun et en même temps, à
renforcer l'unité et la cohésion de la collectivité, la justice, la
bonne entente, l'union.
Si la Corée du Nord est devenue un pays où fleurit une belle
morale, c'est que le Général Kim Jong Il a avancé une idée
originale en la matière et l'a appliquée à merveille.
169
2) FAIRE GRAND CAS DE LA CONSCIENCE
ET DES OBLIGATIONS MORALES
On dit que l'homme vit dans la conscience et les obligations.
Sans quoi l'homme est indigne de son nom. Quand on s'en rend
compte, on vit selon ses devoirs et ses obligations, et une belle
morale s'établit.
Le Général a dit que le perfectionnement de la société n'est
que celui de l'homme qui y est maître, et que le perfectionnement
de ce dernier signifie perfectionnement moral. Selon son éthique,
l'homme doit être éveillé dans sa conscience et ses obligations si
l'on veut qu'il soit perfectible sur le plan moral.
La société développée est une société morale où l'on se
conduit selon sa conscience et ses obligations.
Mais voyons ce qui se passe aux Etats-Unis qui se prétendent
une «société en maturité». Tout d'abord, on y constate que la
morale humaine est bien foulée.
Les jeunes Américains appelés sous les drapeaux reçoivent un
imprimé sur la première page duquel on lit: «Vous devez devenir
un meurtrier, féroce et habile.» Et l'autre livre qu'on distribue aux
nouvelles recrues américaines, «Qu'est-ce qu'un soldat?», note:
«L'Etat dépense 30 000 dollars pour chacun de vous. Vous pouvez
les compenser par le meurtre d'hommes.» Telle est la réalité des
Etats-Unis qui se vantent d'avoir une civilisation avancée. En bref,
c'est un pays où l'on pousse les hommes à s'entretuer, à des
meurtres impitoyables. C'est dans cette inhumanité, dans cette
barbarie que les Américains sont éduqués. Malgré cette réalité, les
gros bonnets américains se targuent que leur pays est la typique
«société démocratique mûre», un pays développé où sont
170
pleinement assurés les droits de l'homme, tout en dénigrant les
autres pays sur ce point.
Une véritable société démocratique, c'est une société où sont
considérés comme précieux la dignité de l'homme, sa conscience
et son sens des obligations.
Le véritable monde humain est celui où l'on se conduit selon
son devoir et ses obligations morales, et le pays développé, c'est un
pays où prévaut la moralité.
A propos d'une société véritablement humaine, le Général
Kim Jong Il a indiqué qu'il est capital, pour le perfectionnement
moral de l'homme, de le faire agir en conscience, selon ses
obligations morales. Qu'on vive en conscience, selon son devoir
moral, c'est ce qu'il préconise. La conscience et le sens des
obligations constituent les belles vertus propres à l'homme et la
source des forces spirituelles qui l'incitent à des actions
conscientes et estimables. Celui qui en manque, bien qu'il ait des
idées avancées, ne peut avoir une noble personnalité ni devenir un
vrai homme.
Même dans les sociétés anciennes, les honnêtes gens firent
grand cas de la moralité en estimant d'après elle la valeur des
hommes, et ils considérèrent inhumain celui qui en était
dépourvu. L'hypocrisie est dans la nature de la classe des
exploiteurs et la dépravation morale est un produit naturel de la
société bourgeoise.
Kierkegaard a dit: «J'ai deux visages comme Janus, l'un triste,
l'autre souriant», ce qui met en évidence l'hypocrisie morale et la
duplicité des exploiteurs.
Pascal a dit: «Tous les hommes sont de nature à se haïr l'un
l'autre, et quant à l'amour et à la compassion, ce ne sont, au fond,
qu'une forme de haine.» On entend par cette parole les limites de la
classe à laquelle il appartenait. Cette définition de la nature
humaine n'est plus qu'un sophisme pour justifier l'exploitation et
l'oppression des travailleurs par les exploiteurs et les possédants.
171
Il faut souligner qu'il y en a dans le monde qui ont une vue
éthique plus impudente que celles de Kierkegaard et de Nietzsche.
Ce sont les politiciens japonais.
Comme tout le monde le sait, ces derniers ne reconnaissent pas
comme immoral le fait que leurs soldats, durant la Seconde Guerre
mondiale, aient pris des femmes comme esclaves sexuelles. Les
ministres japonais prétendent que le Japon n'a aucune
compensation à faire ni aucune excuse à présenter en la matière,
car les femmes qui avaient été engagées comme consolatrices dans
l'ancienne armée japonaise l'avaient fait, selon eux, pour «gagner
de l'argent» et qu'alors l'Etat japonais n'était pour rien dans cette
affaire. Okuno, ex-ministre de la Justice, est allé jusqu'à dire que la
«guerre du Pacifique a été une guerre d'autodéfense». On constate
comme ils sont impudents et immoraux, ces politiciens japonais; il
sera futile de demander aux hommes de cette engeance d'en venir à
la raison ou à la moralité.
Comme on vient de le souligner, la conscience et le sens des
obligations morales sont les facultés propres aux honnêtes gens.
Seuls ceux qui considèrent l'homme comme précieux et font
grand cas de son indépendance ont droit de vivre dans le monde
de la moralité. Ils sont authentiques quand ils se basent sur
l'esprit d'indépendance, nature de l'homme, et sur l'amour et la
confiance. L'homme se conduit en conscience dans la recherche
de son émancipation parce qu'il tient comme vitale
l'indépendance humaine; il agit selon ses obligations morales
parce qu'il a besoin d'une coopération avec les autres dans cette
lutte.
Le Général a fait savoir aux gens la valeur de la conscience et
du sens des obligations et fait régner une belle moralité dans toute
la société de sorte que soit véritable et solide l'unité entre le
Leader, le Parti et les masses en tant que force motrice du
développement de la société.
172
«L'absinthe courbée se redresse parmi les chanvres», dit un
dicton. Dans le monde de la conscience et de la moralité créé par le
Général Kim Jong Il, les Nord-Coréens perfectionnent ces deux
qualités.
Ce sont des gens immaculés dans ce sens. Leur conduite
consciencieuse se distingue surtout dans leurs efforts pour
répondre avec fidélité au Leader et à leur patrie qui leur ont
apporté le bonheur. L'honnête volonté de rendre l'affection et la
sollicitude reçues et d'agir selon les obligations morales se
remarquent dans tous les aspects de leur vie et de leurs activités.
Leur fidélité et leur piété filiale au feu Président Kim Il Sung sont
sans pareilles. Ils considèrent de se dévouer à lui comme une
action de conscience, comme une obligation morale, parce qu'il est
le héros, le père affectueux de la nation, qu'il leur a rendu le pays
qui était une colonie du Japon, les a amenés au rang de maîtres du
pays et leur a permis de jouir d'une vie digne de l'homme. Leur
fidélité au Général Kim Jong Il n'est pas moindre. Unanimement
ils le tiennent en haute estime et le suivent avec loyauté parce
qu'ils voient en lui le défunt Président, et que lui, selon les
dernières volontés de son père, fait tout pour le bien du pays et du
peuple.
A la pensée que le Général défend le pays et le peuple en
tenant haut le drapeau rouge de la révolution, à cette heure de
rudes épreuves où persistent les machinations d'agression et le
blocus des grandes puissances impérialistes du monde, les NordCoréens considèrent comme une action de conscience et un
devoir moral de partager le même sort que lui. Ils considèrent
aussi comme une obligation de travailler honnêtement,
loyalement, pour le bien de leur mère-patrie bienfaitrice, si peu
soit-il.
Le Général Kim Jong Il, comme un père généreux, s'occupe de
tout ce qui concerne la vie du peuple, jusqu'aux vétilles familiales
et prodigue sa sollicitude sans réserve. Quand des triplets sont nés
173
dans une région montagneuse, il s'en est réjoui plus que leurs
parents; aux ouvriers des mines et houillères qui allaient fêter leur
soixantième anniversaire, il a envoyé une table de festin, ainsi qu'il
le fait pour des personnes qui célèbrent leur centième anniversaire.
Quand une jeune fille épouse un glorieux blessé de guerre, il la
complimente comme son propre père; il prend même la peine de
lire les lettres calligraphiées des petits enfants et, content comme
leur propre père, leur répond. C'est un homme généreux, ayant un
profond sens des obligations.
La fidélité des Nord-Coréens au Général, suscitée par ses
nobles vertus, est donc on ne peut plus pure, sincère et admirable.
On peut estimer leur état d'âme sur l'exemple des soldats de
l'Armée populaire, Kim Chol Jin, Kim Kyong Chol et Jong Kwang
Son: naufragés, ils avaient été recueillis en pleine mer par la garde
côtière du Sud; mais ils ne se laissèrent jamais fléchir devant les
pressions et les leurres tenaces des intéressés militaires sudcoréens et réussirent à retourner au Nord. Kim Chol Jin, lorsqu'il
fut soumis à l'interrogatoire, était fou de colère en entendant parler
les enquêteurs en termes indécents du Général Kim Jong Il; ces
derniers finirent par céder et s'en excuser, et le laisser retourner
auprès de son Commandant suprême.
Les Sud-Coréens, qui avaient vu sur le petit écran ces soldats
qui criaient «Vive le Général Kim Jong Il, respecté Commandant
suprême!» en passant la ligne d'armistice, s'étaient émerveillés de
la noblesse d'âme des militaires de l'Armée populaire, qui
soutiennent et suivent le Général de tout cœur.
Vraiment, le Général Kim Jong Il est un dirigeant
entièrement dévoué au peuple en toute conscience, considérant
cela comme son devoir moral, ce qui fait qu'on le soutient et
l'estime de tout cœur.
Prêchant par l'exemple, il perfectionne le peuple sur le plan
moral et assure l'unité de la société. Son leadership est assurément
174
sans pareil dans l'histoire car il crée le monde admirable de
l'affection humaine.
3) RESPECTER LES AINES REVOLUTIONNAIRES
Un tumulte peu banal éclate aujourd'hui en Europe: on
dénigre, calomnie et diffame les leaders de la classe prolétarienne
qui ont été hautement respectés et loués pour leur grand apport à la
cause socialiste des masses opprimées, en tenant pour rien leurs
exploits. Comme s'ils avaient attendu le moment, les impérialistes
et les théoriciens bourgeois qui nourrissaient si grande une
animosité contre le socialisme, s'y sont joints. Ils lancent une
grande campagne pour réfuter l'«absence de scientificité» de
l'idéologie et de la théorie de Marx, de Lénine et de Staline et
dénier leurs réalisations. Ils sont allés jusqu'à lancer ouvertement
une attaque contre eux.
Le monde voit à travers le prisme de la justice morale leur
démarche anormale actuelle et avertit que leurs tentatives futiles se
payeront cher un jour. Qui donc perpètre ces actes irraisonnables et
immoraux et pousse les autres à s'y associer? Ce sont les
politicards comme Gorbatchev qui, grâce aux bienfaits des leaders
de la classe ouvrière, de la génération précédente, ont accédé à la
direction du parti communiste de l'Union soviétique. Au même
moment, des «théories» inondent actuellement le monde
occidental, justifiant que Marx et Lénine étaient «faux prophètes»
et que leur théorie sur le socialisme et le communisme n'était rien
d'autre qu'une «chimère irréalisable».
La situation actuelle propose à l'histoire comme exigence
pressante d'adopter une attitude correcte envers les leaders
175
précédents de la classe ouvrière et les aînés révolutionnaires. Mais
pourtant, les gens y restent indifférents ou muets.
Le grand Général Kim Jong Il ayant pris, juste à ce moment,
une décision résolue d'amener l'obligation morale ternie au niveau
initial grâce à la philosophie de la morale et de l'éthique humaines
authentiques, a proclamé le respect des aînés révolutionnaires et
déclaré que c'est la noble obligation morale des communistes
authentiques. Respecter les aînés révolutionnaires, c'est un devoir
majeur dévolu à l'éthique révolutionnaire et qui s'impose à
l'époque et à l'humanité. Cette idée repose sur une nouvelle
élucidation scientifique de la corrélation entre la révolution et la
morale.
Le Général n'a pas considéré l'obligation morale tout
simplement comme l'achèvement de la personnalité de l'homme et
la réalisation de la concorde sociale, mais comme un problème
fondamental relatif au sort de la révolution.
Il a affirmé:
«Respecter les aînés révolutionnaires est une exigence de la
révolution et une noble obligation morale des révolutionnaires.»
L'obligation morale se manifeste non seulement dans les
rapports mutuels entre hommes, mais aussi dans les rapports avec
les aînés, fondés particulièrement sur une obligation morale. Les
rapports entre le maître et le disciple, l'aîné et le cadet doivent être
marqués par le respect du disciple et du cadet envers le maître et
l'aîné. Certes, on peut dire que cette exigence est facilement
acceptable et doit se réaliser dans la vie humaine. Mais le Général
Kim Jong II en a fait un point d'importance majeure, lié au sort de
la révolution et catégoriquement supérieur à la simple obligation
morale.
Par aînés révolutionnaires on entend ceux qui ont les premiers
frayé le chemin de la lutte pour l'indépendance des masses
populaires, la libération du pays et de la nation et qui ont accompli
des exploits historiques précieux. Les aînés révolutionnaires sont,
176
peut-on dire, les martyrs patriotes qui, lorsque le pays était
colonisé par les impérialistes japonais, ont lutté pour sa
restauration et ceux qui, en perpétuant ces traditions précieuses,
ont laissé de belles pages dans les annales.
Sous ce rapport, respecter les aînés révolutionnaires revient à
insister sur la nécessité de tenir en haute estime les
révolutionnaires qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour le
pays, la nation et le peuple et de défendre et développer leurs idées
et leurs réalisations, acquis précieux de la révolution et fonds
inestimable au service de l'œuvre révolutionnaire qui doit être
poursuivie et parachevée. Tous les membres de la génération
appelée à poursuivre la révolution doivent sauvegarder et
développer les idées et les réalisations de leurs aînés
révolutionnaires, et ainsi seulement l'œuvre révolutionnaire pourra
s'achever.
Respecter les aînés révolutionnaires est indispensable car
l'indépendance ne s'acquiert pas en une génération, et la lutte pour
celle-ci s'annonce longue et ardue. Refuser ce respect, c'est
interrompre la révolution et méconnaître toutes leurs réalisations.
L'effondrement des pays socialistes d'Europe de l'Est prouve
avec éloquence combien sérieux est le respect des aînés
révolutionnaires. Dans certains d'entre eux, les opportunistes et les
philistins qui ont occupé le poste dirigeant du parti et de l'Etat ont
dénigré les aînés révolutionnaires et bafoué leurs réalisations. Ces
actes de trahison ont sali l'honneur des révolutionnaires, assombri
l'image du socialisme et fini par entraîner la chute du régime
socialiste. Ce qui prouve que du point de vue et de l'attitude envers
les aînés révolutionnaires dépendent le sort de la révolution et le
développement du mouvement socialiste.
Dès l'origine, respecter les aînés révolutionnaires est une
obligation morale inaliénable des hommes authentiques, des
révolutionnaires. Les rapports entre anciens et nouveaux dans la
révolution se fondent sur la camaraderie entre ceux qui luttent dans
177
la même voie, malgré la durée de leur engagement dans la
révolution. Si les rapports entre parents et enfants reposent
principalement sur le lien du sang, les rapports entre les
révolutionnaires sont ceux de camarades qui, animés d'une même
volonté et d'une même pensée, partagent le pire comme le meilleur
sur le chemin de la révolution.
Considérer comme leur devoir sublime et leur grand honneur
d'aimer ardemment les camarades révolutionnaires et de s'attacher
à remplir leurs obligations de révolutionnaires, telle est l'idée que
les révolutionnaires authentiques se font de l'éthique; tel est leur
profil moral. Voilà pourquoi la pire des traîtrises est la conduite de
ceux qui trahissent leurs camarades révolutionnaires et manquent à
leurs obligations dans les rapports entre les camarades.
Respecter les aînés révolutionnaires qui ont ouvert un chemin
dans la révolution au nom du pays et de la nation, qui ont donné
leur vie et laissé de hauts faits derrière eux est, peut-on dire, la plus
haute des obligations morales des révolutionnaires. Si les
combattants révolutionnaires qui s'étaient engagés dans la guerre
sacrée antijaponaise, ont crié, au moment suprême de leur vie, sur
le champ de bataille ou sur l'échafaud: «Aimez l'avenir!» c'est
qu'ils avaient un amour ardent pour la postérité. Sous ce rapport,
j'estime qu'il est tout naturel, aussi bien du point de vue de
l'obligation de l'être humain que du point de vue de la jeune
génération, de souscrire à leur volonté sans oublier les martyrs
patriotes qui ont donné leur vie dans la guerre sacrée contre le
pouvoir dictatorial et pour l'indépendance, la démocratie et la
réunification.
Dans ce sens, le Général Kim Jong Il a fait apprécier de façon
équitable et respecter aussi les personnages qui ont laissé leur nom
dans l'histoire de la nation. En Corée du Nord on a fouillé le
tombeau de Tangun, fondateur de la Corée, et l'a reconstruit
majestueusement et a restauré à l'état initial le tombeau du roi
Tong Myong, fondateur du Koguryo et celui de Wang Gon,
178
premier roi du Koryo, cela selon les idées patriotiques et sous la
direction clairvoyante du Général Kim Jong Il qui a hérité de la
noble pensée du Président Kim Il Sung.
A la différence de la Corée du Nord, au Sud on se livre sans
aucune gêne au dénigrement des ancêtres, offensant et calomniant
les patriotes fidèles, notamment les martyrs antijaponais. Les
éléments pro-japonais ayant trahi le pays et la nation sont exaltés
comme des patriotes, et ceux qui se sont trouvés à la tête d'actes
serviles et de trahisons sont respectés comme des martyrs. Ces
actes immoraux sont favorisés ouvertement par les autorités au
pouvoir, chose vraiment déplorable.
Indiquant une nouvelle éthique concernant le respect des aînés
révolutionnaires, le Général a exprimé que la fidélité envers le
leader de la révolution est la meilleure preuve d'attachement aux
obligations révolutionnaires. Il a fait remarquer:
«Le leader est le représentant suprême des aînés
révolutionnaires; la fidélité envers lui est la meilleure expression
de l'attachement aux obligations révolutionnaires.»
Le leader du peuple, notamment de la classe ouvrière, est le
cerveau et le dirigeant suprême de la révolution. Le peuple est le
sujet de l'histoire, mais il doit bénéficier de la direction d'un leader
éminent pour occuper sa position et jouer son rôle de véritable
maître de son sort, de sujet souverain de l'histoire. Car le leader
formule les idées révolutionnaires, une stratégie et une tactique
scientifiques, il sensibilise et organise les masses. C'est toujours
sous sa direction que la lutte des masses populaires pour
l'indépendance s'engage, avance victorieusement et se couronne de
succès final, ce qui démontre que l'œuvre d'émancipation des
masses populaires est justement l'œuvre du leader. Perpétuer les
idées et les réalisations des aînés révolutionnaires revient à
perpétuer les idées révolutionnaires du leader et les réalisations
accomplies sous sa direction. Aussi peut-on affirmer que le respect
des aînés révolutionnaires trouve sa meilleure expression dans le
179
dévouement au leader. C'est le devoir majeur et l'obligation
suprême des hommes authentiques, des révolutionnaires que de se
dévouer totalement, de père en fils, à leur grand leader. Sous ce
rapport, dénigrer et vilipender le leader en alléguant que se
dévouer à lui et continuer son œuvre serait un culte de la
personnalité n'est pas l'acte d'un esprit sain.
Tout au long de l'histoire, les impérialistes et les renégats de la
révolution ont dirigé le principal effort de leur attaque du
socialisme contre les leaders de la classe ouvrière et les
révolutionnaires du passé. Cela parce que l'œuvre socialiste a
démarré et triomphé grâce à la direction du leader ainsi qu'à la
lutte héroïque des révolutionnaires des générations précédentes, et
que la dignité du socialisme est liée à leur honneur.
L'histoire prouve combien ignoble est la trahison des leaders
de la révolution. Dès le décès de Marx, les révisionnistes de la IIe
Internationale, notamment Bernstein, l'ont dénigré, ont révisé et
trahi ses idées et ses réalisations et en outre les opportunistes dont
Trotski ont dénigré Lénine, ses idées, ses réalisations et s'y sont
opposés. De telles apostasies et trahisons ont été commises
ouvertement sur la terre de la Russie soviétique où la révolution
avait triomphé.
Khrouchtchev, qui, grâce à Staline, occupait le poste de chef
d'Etat de l'Union soviétique, s'est livré à la dénonciation de Staline,
son maître, et Gorbatchev qui, grâce aux aînés, occupait le poste
de secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, a
trahi les traditions de Lénine, celles du soviet socialiste, capitulé
devant les impérialistes, désagrégé le socialisme et restauré le
capitalisme. C'est un crime inexpiable.
Du vivant de Staline, Khrouchtchev avait affirmé qu'il le
respectait comme maître en se faisant son «fidèle disciple» et en
lui promettant fidélité. Afin de prouver qu'il était un homme
honnête, cet ambitieux enfilait, chaque fois qu'il se présentait
devant Staline, le costume national d'Ukraine. Mais pas plus de
180
vingt minutes après le décès de Staline, Khrouchtchev, assis à côté
de sa dépouille et roulant des yeux vipérins, songeait à occuper
désormais sa place; ce faisant, il s'est mis en garde contre ses
opposants. Commentant l'attitude de Khrouchtchev le jour des
obsèques de Staline, alors qu'il était l'un des porteurs, du cercueil,
les médias étrangers ont relaté: «Une lueur étrange flottait on ne
sait pourquoi sur ses yeux et ses lèvres. Comme s'il hésitait à
porter le cercueil sur ses épaules, l'air morose, il emboîtait d'un pas
chancelant le pas des autres.» Une fois au pouvoir, il a
brusquement changé son fusil d'épaule et commencé à vilipender
Staline, a effacé le nom de Staline des usines et autres entreprises,
des villes et des rues qui le portaient et pire encore, il a démoli les
statues et les monuments de Staline et finalement a même retiré sa
dépouille mortelle qui était gardée à la place Rouge et l'a incinérée.
Plus tard, il est allé jusqu'à changer le nom du fils de Staline, lui a
infligé une privation de liberté et l'a fait mourir. Il a privé la fille
de Staline de ses droits civiques et l'a exilée.
D'autre part, lorsqu'il occupait le poste de secrétaire général du
Parti communiste de l'Union soviétique, Gorbatchev avait promis
les larmes aux yeux: «Nous nous engageons à exécuter la ligne du
parti léniniste.» Et au 27e Congrès du Parti communiste de l'URSS
tenu en février 1986, il a même prononcé cette phrase empruntée
au programme du parti: «Le peuple soviétique édifiera la société
communiste sous le drapeau du marxisme-léninisme.» Mais il a
trahi cette promesse, et en calomniant et dénigrant le socialisme, il
a disloqué la puissante fédération soviétique et restauré le
capitalisme, perpétrant ainsi un acte de trahison. C'est ainsi que par
des révisionnistes contemporains, personnes ambitieuses et
intrigantes, le socialisme s'est écarté de son chemin en Union
soviétique et s'est peu à peu désagrégé de l'intérieur, jusqu'à
l'effondrement.
181
C'est avec des principes de justice et de morale que le Général
Kim Jong Il a dénoncé devant l'histoire et l'humanité la bassesse
morale et la criminelle trahison de telles personnes vulgaires.
Assistant à la réalité impudente où ils vilipendent les idées et
les réalisations de Marx, d'Engels, de Lénine et de Staline et les
dénigrent, eux qui ont occupé le poste suprême du Parti
communiste parce qu'ils jouissaient de la faveur des leaders aînés
et clamaient haut le marxisme-léninisme, le monde admire la noble
obligation morale du Général qui respecte les aînés
révolutionnaires.
Le Général considère ce respect comme un devoir moral, voilà
pourquoi il s'est affligé si profondément du décès du grand
Président Kim Il Sung auquel l'humanité témoignait un respect et
une vénération sans bornes et a fait ériger avec le plus grand soin
le Palais-mémorial de Kumsusan comme lieu sacré suprême en
vue de transmettre de génération en génération ses exploits et de le
vénérer comme le soleil éternel.
Le Palais-mémorial de Kumsusan est à l'apogée de l'éthique du
Général Kim Jong Il et la cristallisation de la noble vertu du
Général.
Il s'agit là d'un palais historique qui montre l'univers de
l'obligation morale la plus précieuse du Général Kim Jong Il aux
gens du monde.
Le Général Kim Jong Il poursuit telles quelles les idées et les
réalisations du respecté Président Kim Il Sung. Après son décès il
a déclaré ainsi au monde: «N'attendez de moi aucune
modification!»
C'est justement les idées et la volonté du Général qui continue
dans sa pureté la volonté du Président Kim Il Sung et le vénère
infiniment.
La noble éthique du Général consistant à apprécier et à
respecter les aînés révolutionnaires m'a permis de me rendre
182
compte que le Général est en fait un homme authentique et le
premier des grands hommes.
4) CULTIVER LA CAMARADERIE
L'essentiel de la philosophie éthique du Général Kim Jong Il
est qu'il faut considérer la camaraderie comme un précieux devoir
moral.
Le Général a indiqué:
«Dans le cadre de la collectivité, tous les membres de celle-ci
doivent estimer qu'il est de leur devoir moral de s'aimer et de
s'entraider en tant que camarades et sur un pied d'égalité.»
Les rapports authentiques entre les individus reposent sur la
conscience et l'obligation, autant que sur la camaraderie. La
camaraderie, c'est un élément nutritif précieux dont le Général a
nouvellement enrichi la moralité humaine.
Le Général Kim Jong Il a formulé l'idée précieuse que la
morale authentique repose sur la camaraderie et que c'est
seulement ainsi que les rapports moraux authentiquement humains
s'établissent.
L'amour est un beau sentiment et une qualité noble inhérents à
la nature de l'être humain. Comme l'homme est un être social ayant
la coopération, mode d'existence, il est naturel qu'il échange avec
ses semblables sentiments et actions. Le sentiment généreux et la
sollicitude qui se communiquent entre les hommes sont justement
l'amour. Feuerbach a cherché à fonder une «nouvelle religion»
ayant pour noyau l'amour entre le «toi» et le «moi», mais son désir
s'est arrêté à un appel à l'amour placé au-dessus des classes.
L'amour qu'a préconisé le freudisme est un amour inhumain, vilain
et dépravé, fondé sur l'instinct sexuel animal.
183
L'amour le plus beau et le plus noble est la camaraderie. Par
camaraderie on entend l'amour entre les gens qui partagent les
mêmes idées, le même objectif et la même volonté. En effet,
l'amour inaltérable et désintéressé repose sur le partage du même
sort, mais non l'amour fondé simplement sur le lien du sang ou
visant l'intérêt personnel, non un amour qui saurait être trahi.
Le sentiment et l'action que partagent les hommes unis par la
communauté des idées et des idéaux, la communauté de l'objectif
et de l'aspiration et la communauté du destin constituent en fait le
contenu essentiel de la camaraderie. Aussi la camaraderie est-elle
le plus beau et le plus noble amour quant à son caractère et à son
aspiration.
L'amour d'Engels pour Marx, leader de la classe ouvrière de
l'ancienne génération, était particulier. Engels a aimé
chaleureusement et soutenu ardemment son compagnon d'armes en
affirmant que Marx était un leader éminent qui avait découvert la
loi du développement de l'humanité et considéré comme une
mission indispensable de réaliser l'émancipation du prolétariat.
Après le décès de Marx, Engels a reporté sa tâche pendant plus de
dix ans pour rédiger et publier les 2e et 3e tomes du Capital, œuvre
inachevée de Marx. C'est ainsi qu'il a érigé pour son ami ce que
Lénine appelle «le plus grand monument». Malgré qu'il ait formulé
les idées et les précieuses théories auxquelles il avait longtemps
travaillé aux côtés de Marx, Engels a fait remarquer humblement:
«Comme nous pouvons le voir, ce qui a révolutionné la science
historique, ce sont principalement les exploits de Marx et ce que
j'ai pu faire n'en représente qu'une infime partie. Du vivant de
Marx, j'ai joué le second violon.» A ce propos, Lénine a relaté:
«Les rapports entre eux ont été plus admirables que tous les récits
sur l'amitié humaine la plus impressionnante.» Un tel amour que
ressentent des hommes aux mêmes idées et à la même volonté,
c'est là la camaraderie.
184
Nous pouvons constater l'essence de la camaraderie la plus
belle dans la vie du Président Kim Il Sung. Parmi de nombreuses
histoires d'affection envers les camarades, l'amour du Président
Kim Il Sung pour Kim Chaek était en fait le plus noble et
incommensurable.
Il y a un coffre-fort dont le Président prenait grand soin. Après
son décès, on l'a ouvert et n'y a trouvé qu'une photo de lui et de
Kim Chaek. Kim avait été son compagnon d'armes depuis l'époque
de la Lutte révolutionnaire antijaponaise; au lendemain de la
Libération, à l'époque si dure, il l'avait secondé. Ce camarade était
pour le Président si précieux qu'il avait gardé cette photo dans son
coffre-fort pendant un demi-siècle après que Kim avait quitté ce
monde.
Le coffre-fort du Président Kim Il Sung n'a pas conservé des
écus dorés ou de l'or en lingot, mais la camaraderie.
La camaraderie est un grand amour sans envie personnelle ni
recherche des intérêts privés. Si le grain de poussière des intérêts
personnels se mêle à la camaraderie, ce n'est plus de la
camaraderie.
Smith a dit: «Donne-moi ce qui m'est nécessaire, tu recevras
alors ce qui t'est nécessaire.» C'est un exemple éloquent de
combien odieux et ignobles sont les rapports bourgeois fondés sur
l'individualisme.
La camaraderie doit être la plus belle et la plus pure et c'est
seulement lorsqu'elle l'est que les rapports entre les individus sont
authentiques.
Partant de ce point de vue, le Général Kim Jong Il a expliqué
que tous les rapports entre les individus, c'est-à-dire les rapports
entre supérieurs et subalternes, entre parents et proches, et entre
époux doivent reposer sur la camaraderie, et a fait l'impossible
pour que cette idée devienne réalité.
Il a enseigné que la camaraderie et l'obligation révolutionnaire
doivent s'échanger dans les rapports. Par conséquent, les rapports
185
entre supérieurs et subalternes ne doivent jamais être des rapports
entre dominateurs et dominés. Dans la société socialiste, les
rapports entre supérieurs et subalternes sont ceux de camarades qui
poursuivent le même objectif. Les tâches qui leur sont assignées
dans la lutte pour l'indépendance et le façonnement du destin sont
seulement différentes, et de ce fait la force perpendiculaire ne peut
agir entre eux. Aussi le subalterne doit-il respecter et aider le
supérieur en le considérant comme un camarade de valeur qui
assume une tâche plus importante que la sienne, tandis que le
supérieur est invité à prodiguer une attention méticuleuse au
subalterne et à l'orienter avec un sens aigu de ses responsabilités.
En accomplissant leur devoir socialement assigné, tous sont dans
les rapports indépendants et égaux. Il ne peut exister entre ceux qui
participent avec les mêmes droits et les mêmes qualifications à la
lutte pour le même objectif, de supérieurs et d'inférieurs, de
méprisants et d'humiliés. Au sens propre, le processus de
développement de la société est celui où l'action du pouvoir
diminue graduellement et l'action morale s'étend sans cesse. D'où
la nécessité que supérieurs et subalternes soient liés par la
camaraderie.
Dans le cas contraire, il ne peut y avoir de rapports
authentiques entre hommes. Préconisant que la société est toujours
une entité morale constituée de l'élite et des masses,
l'existentialiste Ortega a argué qu'«il est indispensable qu'elle se
divise en ceux qui ordonnent et ceux qui obéissent». Affirmant que
l'homme est un être caractérisé par l'instinct de force et de
domination, Nietzsche a allégué que le désir de devenir plus
puissant est l'«unique substantialité» et que l'homme est un «être
qui cherche à s'arroger du pouvoir». Par ce sophisme, il a voulu
justifier les rapports entre dominateurs et dominés qui existent
dans la société exploiteuse. Il est notoire que dans la société
capitaliste, la classe dominante se sert de ce raisonnement anti-
186
scientifique et mal tourné en vue de justifier son pouvoir illimité et
sa domination.
Se considérant toujours comme un homme ordinaire, le
Général Kim Jong Il s'entretient sans façon avec les subalternes et
discute avec eux des affaires de l'Etat.
Lors d'une audience accordée aux cadres, il a prononcé des
propos bien significatifs: «Comme je le dis souvent, si vous me
suivez parce que je suis secrétaire chargé des affaires
organisationnelles, vous faites erreur. Il faut suivre l'homme
Kim Jong Il et je suis contre ceux qui suivent la position. Car si
l'homme suit la fonction publique, c'est qu'il est déjà soumis au
pouvoir.» Ce disant, il a ajouté que celui qui flatte le pouvoir et fait
la cour à celui qui le détient, il ne lui prête plus la moindre
attention quand celui-ci est dégradé.
Ces idées du Général traduisent le credo précieux selon lequel
les rapports entre supérieurs et subalternes doivent être noués sur
la base de la camaraderie.
«Vous ne devez pas suivre la position, mais l’homme
Kim Jong Il.»
Dans ces paroles modestes du Général, on voit sa grande
sobriété et l'incommensurable sublimité de ses vertus populaires.
C'est avec ces idées et cette volonté qu'il pratique une politique
axée sur les masses populaires en Corée du Nord et guide le Parti
et l'Etat.
Les rapports familiaux doivent eux aussi reposer sur la
camaraderie. A la différence des autres rapports sociaux, ils ont
ceci de particulier qu'ils sont fondés sur les liens du sang.
Néanmoins, les membres de la famille doivent respecter les
principes éthiques qui s'imposent à l'ensemble de la société dont ils
font partie. Nous devons prendre grand soin de l'amour entre mari
et femme, entre parents et enfants et entre frères et sœurs, et veiller
à ce qu'il s'érige au niveau d'un véritable amour entre camarades.
187
C'est pour l'homme une obligation élémentaire que d'aimer et
de respecter les parents qui l'ont mis au monde et élevé. Celui qui
n'aime pas ses parents, sa femme et ses enfants, les plus proches
des siens, ne peut aimer non plus sa patrie, sa nation et son peuple.
Il est pourtant exclu que l'amour entre les membres d'une même
famille soit absolu. Il doit absolument être subordonné à l'amour
entre camarades, la vie socio-politique étant plus précieuse que la
vie physique, et la camaraderie plus importante que les liens du
sang. Les véritables hommes doivent aussi aider efficacement les
membres de leur famille à se dévouer au pays, à la nation et au
peuple.
Toutes les scènes horribles qui se produisent dans la société
capitaliste où l'éthique des rapports entre individus est absente et
où l'individualisme et le principe de lutte pour la vie interviennent
dans les familles nous permettent de nous rendre compte que les
rapports familiaux doivent reposer sur la camaraderie authentique.
Respecter la morale dans l'amour entre homme et femme est
d'une importance cruciale si l'on veut purifier la vie familiale et la
vie sociale. Le Général Kim Jong Il a enseigné qu'il faut que les
rapports entre homme et femme reposent sur un amour authentique
et sur la camaraderie tendant au respect mutuel de la personnalité,
à la confiance et à l'aide réciproque.
Si l'on ne convertit pas ces rapports dans ce sens, mais n'en
considère que l'aspect sexuel, ils ne peuvent être authentiquement
humains et solides.
Pour être véritable, l'amour entre homme et femme doit
reposer sur l'amour entre camarades. C'est seulement en partageant
la même pensée et la même volonté pour le pays, le peuple et la
patrie, en s'aidant sincèrement l'un l'autre que les époux vivront un
amour beau et que leurs rapports seront solides et durables.
Si ces rapports n'ont pas un caractère authentiquement humain,
la société sera corrompue.
188
Actuellement, aux Etats-Unis, 40 % des enfants sont
adultérins. Le fait qu'actuellement une jeune fille sur quatre est
mère célibataire nous permet de deviner la gravité de la crise
morale entre sexes aux Etats-Unis. Voilà pourquoi le docteur
américain Brezinski a avoué qu'au XXIe siècle la crise des EtatsUnis «sera une crise morale» et qu'elle «trouvera son expression
concrète dans la destruction de la famille».
Mais en Corée du Nord qui se guide sur les idées du Général
Kim Jong Il, les rapports entre époux sont devenus les plus beaux
et les plus authentiques.
Les militaires handicapés, appelés glorieux blessés de guerre
en Corée du Nord, s'ils étaient en Corée du Sud seraient l'objet de
brimade et de mépris, mais se marient avec de belles jeunes filles,
fondent un foyer heureux et se font piliers et maîtres du pays. Cette
réalité entraîne les Sud-Coréens, peu habitués au véritable amour,
à réfléchir. La Corée du Sud où les actes immoraux comme les
aventures sexuelles et les viols se multiplient, où le taux de divorce
s'accroît rapidement et où des coups parfois mortels s'échangent
entre époux comme phénomène quotidien, est devenue une région
privée d'amour authentique, une région stérile.
Le Général Kim Jong Il a fait du pays un berceau d'amour
véritable entre camarades et il en a pris soin constamment avec une
affection chaleureuse. Puisque les Nord-Coréens considèrent le
giron du Général comme le giron du Soleil, ils s'unissent dans la
famille qu'il a formée et pratiquent la camaraderie.
Le soleil est éternel; de même le berceau d'un grand amour des
hommes les uns pour les autres ne se ternira-t-il jamais en Corée
du Nord.
189
7. LE PRINCIPE DE L'AUTODEFENSE
MILITAIRE
Le Général Kim Jong Il est fort, car il se guide sur une
philosophie militaire toujours victorieuse et conduit une armée
invincible, imprégnée de cette philosophie et entraînée selon elle.
Dans un livre publié en 1890 par le ministère des Finances de
la Russie tsariste, on peut lire: «Ce qui caractérise l'armée de
Corée est qu'elle pourra manifester une force redoutable quand elle
sera conduite par un excellent commandant.» Burchett,
correspondant australien, qui a assisté à la guerre sur la péninsule
coréenne au milieu des années 50, a écrit: «Si l'Armée populaire de
Corée a pu triompher d'un ennemi si puissant, c'est premièrement
parce qu'elle était commandée par un grand leader.»
C'est vrai. La Corée a connu des souffrances
incommensurables, à la suite des agressions des forces étrangères.
Une des causes principales en était qu'elle n'avait pas un chef
national distingué, capable de refouler ces agressions. Mais avec le
Président Kim Il Sung, commandant militaire sans égal, la nation
coréenne a pu se libérer du joug colonial de l'impérialisme
japonais et sauvegarder sa souveraineté en repoussant les
puissances impérialistes dans la guerre du 25 Juin.
Si l'Armée populaire de Corée du Nord est devenue puissante
et invincible et si elle peut défendre de pied ferme le destin de ses
compatriotes, c'est parce qu'elle a pour Commandant suprême le
Général Kim Jong Il, célèbre dans le monde. Celui-ci a porté la
capacité de combat de l'Armée populaire à un niveau suprême par
190
son commandement éminent, et celle-ci se tient fin prête au
combat face aux offensives éventuelles de l'ennemi grâce à la
stratégie militaire ingénieuse de son illustre commandant.
Quelle est donc la philosophie militaire victorieuse du
Général? C'est une philosophie axée sur les hommes, défendant
l'indépendance des masses populaires et s'appuyant sur leur
créativité; c'est également une philosophie d'autodéfense
permettant de porter par ses propres moyens la capacité défensive
de l'armée au niveau suprême pour que celle-ci repousse
totalement l'ennemi si puissant soit-il.
1) C'EST L'HOMME QUI JOUE UN ROLE
DECISIF DANS LA GUERRE
Le monde se trouve, dit-on, dans la détente, mais le nuage noir
de la guerre plane encore lourdement sur notre planète et les
flammes de la conflagration ne sont pas éteintes partout dans le
monde. Cet état de choses nous autorise à confirmer que chaque
pays doit maintenir actifs des préparatifs militaires susceptibles de
le défendre tant qu'existeront des forces agressives impérialistes.
Et alors, quel est le secret de la victoire d'une guerre
défensive? C'est là la question cruciale à laquelle tous les stratèges
militaires du monde s'intéressent.
Aux Etats-Unis, c'est la suprématie des forces. A l'époque de
la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont prétendu avoir la
«maîtrise de l'air» et ont fabriqué un nombre fabuleux d'avions,
soit 262 000, et en s'appuyant sur ces machines volantes, ils ont
poursuivi leur stratégie d'hégémonie mondiale. Mais aujourd'hui
ils s'attachent à l'«atout nucléaire». La «maîtrise de l'air» et les
«frappes des multiarmes» servent toujours de doctrine militaire
191
aux Etats-Unis. La Seconde Guerre mondiale marquée par le
larguage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, et la
guerre du Golfe persique dont les Américains sont sortis victorieux
par des raids aériens et des missiles les ont amenés à croire que la
«toute-puissance des armes» est absolue.
Les avocats américains de la suprématie des «forces armées
nucléaires» disent ouvertement que «la puissance militaire est
représentée par les bombes et les missiles nucléaires».
La «toute-puissance des armes», c'est devenu le principe
militaire régissant tous les pays impérialistes. L'Angleterre a battu
au XVIe siècle la «flotte invincible» espagnole et au début du XIXe
siècle la flotte napoléonienne de la France en s'emparant ainsi de la
maîtrise des mers en Europe, d'où est venue aux stratèges
militaires anglais l'idée de pouvoir réaliser l'hégémonie mondiale
en maîtrisant les mers avec d'excellentes flottes et en fin de compte
ils ont recouru à la «suprématie des navires». Au seuil du
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'Angleterre et le
Japon ont consacré tous leurs efforts à la construction de navires
de guerre. Et sur les 19 porte-avions que le monde comptait alors,
13 appartenaient au Japon et à l'Angleterre.
La stratégie militaire de l'Allemagne fasciste consistait à
dominer le monde par la «suprématie des chars». Ainsi Hitler fit-il
produire un grand nombre de chars lourds pour sortir vainqueur de
la guerre. L'Allemagne a occupé, grâce aux chars, la Pologne en 15
jours et la France en un mois. L'impact de ces résultats était
énorme pour plusieurs pays; par la suite, l'URSS a produit 100 000
chars et l'Angleterre 15 000 chars et véhicules blindés au cours de
la Seconde Guerre mondiale. Ainsi les champs de bataille ont été
couverts de centaines de milliers de chars. Mais dans la guerre
soviéto-allemande, les corps d'armée blindés allemands ont été
détruits par l'armée soviétique. Le général italien Julie Due a
avancé une doctrine sur le combat aérien, déclarant que le pays qui
aura la supériorité décisive dans la guerre sera celui qui aura
192
maîtrisé l'air. C'était donc un changement dans l'issue et la
méthode de la guerre depuis que l'homme avait conquis la
troisième dimension du monde qu'est l'air. En somme, la doctrine
militaire des impérialistes est la suprématie des armes:
«suprématie des navires de guerre», «suprématie des chars»,
«suprématie des avions» et «atout atomique».
Clausewitz affirme: «La capacité spirituelle de l'armée est
conditionnée par le développement des armements», «le combat
décisif se livre grâce aux armements neufs» et «la nouvelle
technique militaire met au monde une nouvelle idéologie
militaire». C'est, peut-on dire, une expression claire des
caractéristiques de la doctrine et de la tactique militaires des
armées impérialistes.
En démasquant l'immoralité et le caractère réactionnaire de la
guerre impérialiste, Lénine a dit: «Quand deux voleurs se battent,
laissez- les tous deux périr.» Mais il n'a pas indiqué le principe
militaire pour les faire périr, car il n'avait pas vécu de guerre
impérialiste.
Le principe militaire du Général Kim Jong Il est celui du
Juche: le rôle décisif dans la guerre révolutionnaire appartient, non
aux armes mais aux hommes, aux masses militaires. Les classiques
du marxisme-léninisme ont divisé les facteurs de la victoire dans la
guerre en deux: les facteurs perpétuels et les facteurs temporaires
et ont retenu les premiers comme décisifs. Ils n'ont pas trouvé les
facteurs décisifs, autonomes, surtout les hommes, et n'ont pas non
plus découvert que ces facteurs décisifs sont justement leur
idéologie. Staline était d'avis que les qualités des divisions sont
d'une importance décisive dans la guerre, mais il n'a pas non plus
répondu à la question essentielle de savoir comment renforcer les
qualités des divisions.
Le Général Kim Jong Il a fourni ces éclaircissements.
Les facteurs décisifs de la victoire sont les facteurs intérieurs
pour leur double contenu: l'un est les facteurs internes, les forces
193
des pays entrés en guerre et l'autre les facteurs humains et
matériels, dont les premiers, les hommes, les masses militaires qui
ont la priorité.
Le Général a dit que l'assistance extérieure ne joue qu'un rôle
auxiliaire. Il n'est pas donné, a-t-il poursuivi, de subvenir
pleinement à l'énorme besoin militaire de la guerre moderne avec
la seule aide des forces extérieures et l'histoire ne connaît pas de
guerre victorieuse appuyée uniquement sur l'assistance extérieure.
Si les facteurs internes, les forces intérieures, constituent les
facteurs décisifs, c'est que le pays qui fait la guerre est chargé de
soutenir tout le poids de cette guerre. La guerre contre l'agression
n'est pas menée par la coercition des autres, mais part de l'exigence
vitale de celui qui veut défendre sa souveraineté, sa dignité et ses
intérêts, car lui-même possède la force susceptible de refouler
l'agression. De même que se défendre est la nature de l'homme, de
même défendre sa souveraineté et sa dignité est la nature propre du
pays et de la nation. Partant, chaque pays et chaque nation mènent
la juste guerre contre l'agression des forces extérieures, et cela en
vue de sauvegarder la souveraineté.
Une telle guerre est une manifestation de la haute
responsabilité de ceux qui constituent le pays et la nation ainsi que
de leur volonté. Sans l'action militaire énergique effective des
forces intérieures participant à la guerre, il n'est pas possible de
sortir vainqueur de la guerre. On aurait tort de croire que des
forces extérieures quelconques pourront représenter la
souveraineté d'un pays ou d'une nation et qu'elles pourront les
défendre. Chacun des pays et nations dispose des capacités à
défendre sa souveraineté. Ce sont les masses populaires qui en
ressentent plus que quiconque la responsabilité et ce sont elles qui
ont la force de le défendre.
Certes, chaque pays du monde peut, quand un autre est agressé
injustement, lui accorder l'assistance politique et matérielle et lui
exprimer sa solidarité. Mais le pays qui fait la guerre ne peut pour
194
autant s'appuyer entièrement sur les autres. L'assistance extérieure
ne peut être effective que lorsque les forces autonomes sont
puissantes.
Tout cela démontre éloquemment que les facteurs décisifs de
la victoire dans la guerre révolutionnaire sont les facteurs
autonomes, c'est-à-dire les facteurs intérieurs. Comme un pays
donné forge son destin avec une attitude responsable, il doit
modeler le destin de la guerre en s'appuyant sur les forces
intérieures, sur les facteurs internes et ainsi seulement il peut en
sortir victorieux.
Sur cette base, le Général a avancé une ligne militaire en
matière d'autodéfense et l'a appliquée, et par là, la Corée du Nord
est devenue aujourd'hui une puissance militaire capable de battre
tout ennemi si puissant qu'il soit.
Le principe militaire du Général est que ce sont les facteurs
humains et les facteurs matériels qui agissent sur la victoire dans la
guerre, les premiers, à savoir les hommes, jouant le rôle décisif. Ce
sont les hommes qui fabriquent les armes et ce sont toujours eux
qui les manient.
Pour la guerre, ces deux facteurs sont mobilisés. Les facteurs
matériels comprennent le matériel de guerre et d'autres moyens
militaires ainsi que les moyens économiques à l'usage de la guerre.
Dans la guerre sont utilisés tridimensionnellement les moyens
militaires et les moyens matériels économiques. Le rôle actif et
décisif dans la guerre moderne appartient aux hommes, aux
militaires qui y prennent un intérêt vital et qui en sont directement
responsables. Ce sont eux qui comprennent scientifiquement la loi
de la guerre et qui y recourent; ce sont eux qui se procurent les
ressources matérielles nécessaires, qui les mobilisent et utilisent
efficacement.
Les militaires sont les éléments fondamentaux des forces
armées et les forces responsables dans la guerre. La façon dont on
prépare les militaires décide de l'issue de la guerre et conditionne
195
les forces de combat. Comme ce n'est pas d'aujourd'hui que les
hommes font la guerre, les armes, aussi modernes soient-elles, ne
serviront à rien si les combattants manquent de confiance en la
victoire, s'ils perdent la combativité et s'ils ne font pas valoir leur
intelligence.
Le fait que les hommes jouent le rôle décisif dans la guerre
signifie, concrètement, que leur conscience idéologique y joue ce
rôle. L'issue de la guerre est déterminée par la conscience
idéologique de ceux qui participent à la guerre et par la volonté
politique des militaires en guerre. Sous ce rapport, les facteurs
politico-idéologiques constituent le fondement déterminant les
autres facteurs de la victoire et occupent la première place.
Cependant les généraux et les stratèges qui ont mérité une
place dans les annales considéraient sans exception les militaires
comme de simples matériaux humains comptés par tête dans la
guerre. Aujourd'hui encore presque tous les stratèges du monde
prennent les militaires pour les accessoires, les dépendances des
armes.
La conception de l'exercice prépondérant à présent dans les
affaires militaires du monde repose sur une théorie axée sur les
armes.
En considérant les hommes comme les dépendances des
armes, les stratèges se préoccupent de ceci: comment adapter les
militaires à l'usage effectif de l'armement et du matériel technique
de guerre.
Le Général Kim Jong Il au contraire voit les militaires comme
les responsables des forces armées révolutionnaires, et, sur cette
base, il a établi une conception de l'exercice axée sur les militaires,
éléments fondamentaux des forces armées et sujets de la guerre
révolutionnaire. On doit donc organiser l'exercice en mettant
l'accent sur la préparation impeccable de ceux qui détiennent la
responsabilité et qui manient les armes et le matériel technique de
la guerre moderne. Voilà le point de vue du Général Kim Jong Il.
196
L'armée préparée sur le plan idéologique peut faire preuve
d'une force spirituelle et matérielle inépuisable bien qu'elle dispose
de piètres armes car elle agit consciemment et dans un but précis,
avec confiance en la justesse de sa cause.
Comptant sur le principe militaire que les hommes remplissent
le rôle décisif, le Général Kim Jong Il a fait de l'Armée populaire
de Corée du Nord des rangs invincibles. L'esprit de la défense du
Leader au prix de la vie, le patriotisme ardent et le dévouement
fidèle qui distinguent l'Armée populaire constituent une puissance
permettant d'anéantir d'un seul coup l'ennemi aussi fort qu'il soit.
Augmenter la puissance de l'armée en partant, non de
l'omnipotence des armes, mais de la politique et de l'idéologie
auxquelles on donne la primauté, voilà le noyau de la philosophie
militaire du Général Kim Jong Il et la source de la puissance de
l'Armée populaire caractérisée par «un contre cent».
2) A LA GUERRE D'AGRESSION PAR LA
GUERRE DE LIBERATION
La Corée du Nord a mené deux guerres: l'une contre l'armée
impérialiste japonaise forte d'un million d'hommes et qui se vantait
d'être une armée impériale invincible; l'autre, contre les 16 pays
alliés dont les Etats-Unis, connue sous le nom de guerre du 25
Juin.
Les deux victoires contre les impérialistes ont été remportées
sous la direction clairvoyante du Président Kim Il Sung, grand
stratège militaire, accompli et expérimenté.
Il faut se montrer résolu lors d'une guerre d'agression et
assener un coup mortel aux agresseurs; c'est là la conception
197
révolutionnaire de la guerre du Président et qui guide toujours la
Corée du Nord.
Roosevelt a méprisé les Coréens en les qualifiant de nation
faible ne pouvant même pas lever un doigt pour défendre leur
pays. Plus tard, le 6 septembre 1945, les avant-gardes des troupes
américaines ont mis le pied sur la piste de l'aérodrome de Kimpho,
suivis de 45 000 hommes, les effectifs de deux divisions placés
sous les ordres de Hodge, commandant de la 24e armée américaine
débarquée à Inchon et qui allait occuper Séoul le 9. C'est de ce jour
que date l'occupation de la péninsule coréenne par les troupes
américaines. Pendant un demi-siècle d'occupation de la Corée du
Sud, on a connu la Guerre de Trois ans; jusqu'à aujourd'hui le face
à face militaire aggrave la situation de la Corée.
Pendant ce temps la Corée du Nord tient bon seule contre les
Etats-Unis. Mais pourquoi cette grande puissance militaire ne
prend-elle pas la décision d'attaquer la Corée du Nord? C'est
qu'elle craint sa puissance militaire et la stratégie militaire
distinguée de ses dirigeants célèbres dans le monde. La Corée du
Nord a la précieuse expérience militaire de deux victoires sur les
impérialistes et jouit de la direction de Kim Jong Il, Commandant
suprême et génie militaire que le monde admire. C'est pourquoi
elle a confiance en l'autodéfense et est animée d'un esprit
victorieux.
Si la Corée du Nord lance courageusement un défi à la menace
et au chantage des Etats-Unis et d'autres puissances impérialistes,
c'est parce qu'elle se guide sur la conception révolutionnaire de la
guerre du Général Kim Jong Il: répondre à la guerre d'agression
par le châtiment et par des rétorsions impitoyables.
Riposter à la violence inhumaine et injuste et supprimer à la
source la guerre d'agression, c'est la ferme conviction et la volonté
militaire du Général.
A ce propos, celui-ci a dit: «Pour sauvegarder l'indépendance
nationale et la paix et assurer la victoire de l'œuvre révolutionnaire,
198
la meilleure solution est d'opposer la guerre de libération à la
guerre d'agression des impérialistes, la violence révolutionnaire à
la violence contre-révolutionnaire et de se tenir toujours fin prêt
pour déjouer les complots impérialistes d'agression et de guerre.»
En considérant que l'impérialisme est l'artisan de la guerre
d'agression et de la violence contre-révolutionnaire, le Général
Kim Jong Il adopte la position suivante: il faut se tenir prêt à la
guerre juste aussi longtemps qu'existe l'impérialisme; et s'il est vrai
que nous ne voulons pas la guerre, il est tout aussi vrai que nous ne
la craignons pas et que nous ne quémandons pas la paix aux
impérialistes.
La conception révolutionnaire de la guerre et l'audace sans
pareille du Général Kim Jong Il décident la Corée du Nord à
sauvegarder la dignité nationale et la souveraineté du pays et à
suivre vigoureusement le chemin du socialisme qu'elle a choisi, et
cela face à la guerre d'agression incessante et au blocus des
puissances impérialistes du monde.
Depuis que la Corée du Nord est sortie victorieuse de plus de 1
120 jours de guerre dans les années 1950, 43 ans se sont écoulés.
Jusqu'à aujourd'hui, elle n'a cessé d'affronter les armées des
puissances impérialistes. Selon les données publiées par la Corée
du Nord, les actes de provocation perpétrés par la Corée du Sud se
chiffrent à 435 000 cas entre 1985 et 1995. Cela signifie que le
Sud a lancé en moyenne cinq actes de provocation à l'heure. Mais
le Nord gagne toujours de telles guerres sans détonation.
En 1993, alors que la prétendue «menace nucléaire»
rendait explosive la situation dans la péninsule coréenne, le
Général Kim Jong Il a décrété l'état de quasi-guerre à titre de
Commandant suprême et a appelé tout le pays, tout le peuple et
toute l'armée à la juste guerre sacrée contre la guerre d'agression
impérialiste. En une dizaine de jours, les jeunes Nord-Coréens
prêts à s'enrôler correspondaient aux effectifs de 150 nouvelles
divisions. Par ce seul fait le monde s'est exclamé d'admiration sur
199
l'audace et l'art de commandement sans pareil du Général
Kim Jong Il.
Kant a affirmé dans son «projet de paix perpétuelle», que la
préservation de la paix exige «la suppression de l'armée
permanente».
Cependant, la réalité d'aujourd'hui montre que la paix n'est pas
préservée par la suppression de l'armée permanente, mais au
contraire par le renforcement des forces armées.
L'histoire humaine a connu jusqu'à présent plus de 14 500
guerres, grandes ou petites. Le rapport guerre et paix en temps est
de 4 contre 1. Autant vaudrait donc dire que l'histoire humaine est
en quelque sorte une histoire de guerres. Rien que dans les cinq
décennies depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu plus de
150 conflits et guerres locales.
La rétrospective de ces nombreuses conflagrations nous amène
à découvrir une vérité qui s'est fait jour dans ces combats: l'issue
de la guerre dépend entièrement du dirigeant qui conduit l'armée et
le peuple.
La réalité historique où la guerre a causé et cause des
catastrophes incommensurables commande à tous les hommes de
nourrir un désir ardent de vivre dans un monde sans guerre. Il est
cependant évident que de justes guerres doivent être menées contre
les forces inhumaines, injustes, contre les facteurs inhumains et
injustes, aussi longtemps qu'ils existeront. Karl Schmidt n'est pas
un seul à insister sur la nécessité de «conserver la guerre». En
1530, l'Espagnol Pizarro qui avait entrepris avec ses 186 hommes
la conquête de l'empire des Incas situé dans les Andes, a arrêté
l'empereur et de nombreux habitants, les a tués et a finalement
détruit cet empire. Ce seul fait nous permet de sentir le besoin de
développer les affaires militaires et d'avoir un commandant
capable de conduire ses hommes sur une voie victorieuse, si on
veut défendre la patrie. De la fin de Bakufu (Shogunat) de
Tokugawa jusqu'au début de l'ère Meiji, les militaristes japonais
200
ont fait des préparatifs pour la conquête de la Corée, arborant leur
doctrine Jonghan (la conquête de la Corée), puis ils ont fomenté en
1875 l'affaire de «Unyo-maru». Cet événement a réveillé la
conscience des Coréens et un terme a été mis par la juste Lutte
armée antijaponaise, à la vie d'esclavage colonial imposé depuis
1905 aux Coréens. La lutte que la nation coréenne a menée sous
différentes formes contre la domination coloniale des militaristes
japonais a donné cet enseignement historique: la juste guerre
opposée à l'injustice est nécessaire; il faut une correcte philosophie
militaire, une juste philosophie de guerre et un commandant
distingué pour en sortir vainqueur.
Comme les affaires militaires étaient ainsi importantes, Marx
qui a consacré toute sa vie à la lutte libératrice prolétarienne a
appelé «mon ministre de la Défense nationale» Engels, son ami,
que d'autres nommaient «général» pour avoir publié, depuis la
trentaine, plusieurs dizaines de thèses approfondies sur le
problème militaire.
Pour gagner la guerre, il faut un commandant capable de
conduire la guerre à la victoire, et ce commandant doit manifester
un sens élevé des responsabilités et un dévouement total au peuple.
C'est seulement ainsi que les soldats peuvent, confiants dans la
victoire et usant d'une tactique ingénieuse et faisant pleinement
valoir leur force, contenir l'ennemi et le vaincre.
Lorsque Ri Sun Sin, célèbre général patriote, commandait un
combat contre plus de 500 navires de guerre japonais à
Roryangjin, il a été atteint par plusieurs balles. Il a alors dit:
«Couvrez-moi de boucliers. Je crains que les adversaires ne
découvrent ma mort», et avant d'expirer il a chuchoté à ses
hommes: «La bataille étant décisive, ne parlez pas de ma mort.»
Cet ordre ardent montre les qualités des célèbres généraux
patriotes et c'est un épisode prouvant l'importance du commandant
militaire et son sens des responsabilités.
201
Hegel, en décrivant la guerre comme une sorte de morale, a
poursuivi que «l'importance cruciale de la guerre» consiste à «faire
persister la vérité morale de la population» et à «épargner à la
population la contamination de la corruption qui ne manquerait pas
d'en découler lors de la paix».
Il a méconnu le caractère de classe de la guerre et a interprété
la guerre dans son ensemble comme une morale, et par là il a
justifié la guerre d'agression prussienne.
Mozi a insisté sur la nécessité de distinguer «la guerre contre
un pays innocent» de «la guerre tributaire du ciel». Par exemple,
selon lui, les châtiments que le roi Tang a infligé au roi Jie des
Xia, et le roi Zhou Wu au roi Zhou des Yin ne sont pas
l'«invasion» de l'un contre l'autre. Autrement dit, puisque c'est une
guerre sujette à la volonté du ciel, il serait faux de s'y opposer. La
conception de la guerre de Mozi qui a associé la volonté du ciel au
pour et au contre de la guerre était par trop puérile.
En critiquant le point de vue erroné des théoriciens bourgeois
qui se sont essentiellement consacrés à renier l'agressivité et la
spoliation de la guerre impérialiste, Lénine a écrit: «...toute guerre
n'est que la continuation, par les moyens de la violence, de la
politique poursuivie depuis de longues années, parfois des dizaines
d'années durant, avant la guerre, par les Etats belligérants et les
classes qui y dominent....» Il a poursuivi que «la politique
engendre la guerre». Lénine a également critiqué les affirmations
erronées des opportunistes qui séparaient la guerre de la politique
réactionnaire de l'impérialisme; il a souligné que la guerre est la
continuation et le prolongement de la politique au moyen de la
violence. Partant de cette position, il a affirmé qu'il fallait
déterminer la politique poursuivie avant la guerre et la politique
qui a entraîné la guerre, cela en vue de donner un éclaircissement à
l'essence réelle de la guerre. Il en est venu à penser que si la
politique accuse un caractère impérialiste, la guerre provoquée par
une telle politique est une guerre impérialiste et si, au contraire, la
202
politique affecte un caractère de libération de la nation, la guerre
consécutive à cette politique est de nature libératrice nationale et,
par conséquent, la guerre opposant les puissances impérialistes
étant, sous tous les aspects, une guerre agressive, le principe à
adopter à l'égard de cette guerre par les marxistes est que «quand
deux bandits se battent, on les laisse périr tous deux.»
La conception de la guerre de Lénine se résume à ceci:
l'impérialisme est le foyer de la guerre et la guerre est le corollaire
de l'impérialisme. Partant, en critiquant le caractère réactionnaire
et la nocivité de la réclamation du désarmement, Lénine a dit que
«les prolétaires ne peuvent détruire toutes les armes qu'après avoir
désarmé la bourgeoisie et ils le feront, cela va de soi». Cela montre
la position intransigeante de Lénine envers la guerre.
Sans s'arrêter à la compréhension marxiste que la guerre prend
sa source dans l'impérialisme, le Général Kim Jong Il a établi une
nouvelle idée sur la guerre et sur son caractère partant de
l'exigence de l'indépendance vitale pour le pays et la nation et de
celle de la fonction de l'Etat indépendant et souverain. Le caractère
de la guerre est déterminé par la question de savoir qui piétine la
souveraineté de qui et quel est le régime social établi dans les pays
entrant en guerre, et non par le fait de savoir qui a attaqué le
premier. Aux yeux du Général, toute guerre qu'une classe ou un
Etat mène dans le but d'empiéter sur la souveraineté des autres
pays ou des autres nations, de les opprimer et de les exploiter, et de
réprimer leurs masses populaires est injuste. Mais la guerre menée
contre l'oppression et l'exploitation d'ordre national et social et
pour la souveraineté du pays, de la nation et des masses populaires
est juste, sous quelque forme qu'elle soit entreprise.
En se basant sur cette compréhension du caractère de la
guerre, le Général Kim Jong Il a affirmé qu'il est naturel de donner
une riposte autodéfensive à la guerre injuste et a fourni des
éclaircissements au principe révolutionnaire de se tenir prêt à la
guerre impérialiste.
203
Dans la guerre d'agression, il s'agit tout d'abord de ne jamais
quémander la paix aux impérialistes.
Dans l'ordre N° 0034 du Commandant suprême, publié en
1993, le Général a affirmé que «notre peuple qui tient à la
souveraineté nationale et à la paix du pays ne veut pas la guerre,
mais il ne quémandera jamais la paix quand même il verrait sa
souveraineté violée», et a déclaré que l'ennemi ne touchera plus un
pouce du territoire ni une touffe d'herbe de son pays. Cette idée
repose sur la souveraineté de l'homme, vitale, et ne supporte donc
ni entrave, quelconque domination. La souveraineté contient la vie
libre et en même temps le désir et la volonté de vivre en paix et
heureux. Vivre en toute liberté exige d'établir des rapports
pacifiques d'égal à égal et n'admet pas la violence. De même que
point n'est besoin de la guerre entre les hommes désirant la liberté,
de même la paix est une exigence intrinsèque pour les pays et les
nations tenant pour précieuse la souveraineté. La guerre est
incompatible avec la souveraineté. Le Général en vient à cette
conclusion: on ne veut pas la guerre, mais on doit se montrer
résolu à la faire quand la souveraineté du pays et de la nation est
menacée, et on ne doit pas quémander la paix aussi précieuse
qu'elle soit au détriment de la souveraineté et de la dignité, qui sont
vitales pour le pays et la nation.
C'est avec une telle position intransigeante que le Général
Kim Jong Il fait fermement face à la guerre d'agression
impérialiste. La paix doit être obtenue par la lutte, non au moyen
de sollicitation, de compromis et de flatterie, et doit être assurée
par les baïonnettes. Voilà la conviction et la volonté militaires du
Général Kim Jong Il, qui sont importantes et précieuses.
Si un pays aussi petit que la Corée du Nord défend sa
souveraineté et sa dignité et poursuit l'édification pacifique sans
être affecté par la pression et les offensives militaires des EtatsUnis et de leurs alliés, cela est dû entièrement à la ferme
204
conception révolutionnaire de la guerre du Général Kim Jong Il, à
sa volonté de fer et à son audace intransigeantes contre l'injustice.
La philosophie de la guerre du Général consiste à répondre aux
prétendues «représailles» par des représailles et à la guerre totale
par la guerre totale.
Fort de sa conception de guerre défensive comme guerre juste,
le Général Kim Jong Il a pour principe fondamental de s'opposer à
toute guerre injuste.
Il faut, selon lui, qu'on soit ferme dans la juste guerre et la
guerre révolutionnaire pour la souveraineté du pays et de la nation
et qu'on n'admette ni recul ni hésitation.
Cette stratégie militaire consistant à répondre aux
«représailles» par les représailles et à la guerre totale par la
guerre totale est celle de guerre révolutionnaire reposant sur les
solides forces armées autodéfensives et sur le caractère juste de la
guerre. Il n'est pas possible de mettre en pratique cette stratégie
sans de puissantes forces armées autodéfensives capables de
contrer les prétendues «représailles» et la guerre totale de
l'ennemi.
Cette stratégie prépare, par son caractère révolutionnaire,
l'armée et les masses populaires à la juste guerre de libération
nationale tant sur le plan politico-idéologique que militaire,
technique et matériel et permet, par conséquent, d'anéantir d'un
seul coup les tentatives d'agression éventuelles de l'ennemi et de
remporter une victoire décisive.
Hitler a dit que «le meilleur moyen de défense est l'attaque».
Cette affirmation n'est rien d'autre qu'une tentative de justification
de l'agression. Sous ce prétexte il a donné l'ordre de lancer des
offensives contre d'autres pays et nations. Pour Hitler, ni la
«défense» ni l'attaque ne pouvait être juste. C'est pourquoi sa
philosophie de la guerre l'a mené à la défaite et à la mort.
La guerre de nature libératrice nationale est caractérisée
principalement par la réponse aux «représailles» par les
205
représailles et à la guerre totale par la guerre totale avec de
puissantes forces armées, et c'est ainsi seulement que cette guerre
pourra être gagnée.
Grâce à cette philosophie de la guerre, le Général Kim Jong Il
est toujours sorti vainqueur des conflits. Lors de l'incident appelé
l'«affaire de Phanmunjom», en août 1976, les gros bonnets des
autorités militaires américaines ont menacé la Corée du Nord de
«riposte militaire». Rapporté au Général par un cadre du ministère
des Forces armées populaires, le mouvement de l'ennemi lui a fait
déclarer résolument: «Que nos adversaires massent leurs forces
armées, peu importe; nous les battrons à plate couture s'ils nous
attaquent.»
Lors de l'incident du «Pueblo» également, les Etats-Unis ont
massé les énormes forces dont Washington menaçait la Corée du
Nord, mais celle-ci s'est tenue fin prête au combat, face à ce défi.
Lorsque la prétendue «menace nucléaire» a amené, en mars
1993, la situation au bord de la guerre sur la péninsule coréenne, le
Général Kim Jong Il a décrété l'état de quasi-guerre et a rendu
publique la déclaration stupéfiante que la Corée du Nord se retirait
du traité de non-prolifération des armes nucléaires, ce qui a ahuri
les réactionnaires du monde. D'autre part l'armée nord-coréenne
s'est tenue fin prête au combat contre l'agression de l'ennemi. Alors
le Général lui-même a adopté une attitude confiante et s'est résolu
à éliminer les agresseurs, s'ils attaquaient.
La conception révolutionnaire de la guerre et la philosophie de
la guerre du Général sont celles-ci: on est attaché à la paix, mais
n'en quémande point; il faut qu'on la conquière par la lutte; on ne
laisse pas l'ennemi toucher une touffe d'herbe ou un arbre, et
aucune grâce ne lui sera accordée s'il les touche; on répliquera aux
«représailles» par ses représailles, à la guerre totale par sa guerre
totale.
Je crois que les stratèges militaires du Pentagone les
connaissent bien.
206
3) SE PREPARER A L'AUTODEFENSE
Selon les théories militaires géopolitiques, la guerre oppose
sans cesse les forces maritimes (les îles et les eaux côtières) aux
forces terrestres (les continents). Mais le fait ne va pas toujours
comme elles l'ont prédit. Du point de vue des théories militaires
géopolitiques, la péninsule coréenne appartient aux forces
maritimes, mais jamais encore la Corée n'a provoqué la guerre
contre les forces terrestres. Au contraire, la péninsule coréenne a
été l'objet d'agressions incessantes du continent et des pays
insulaires. Le peuple n'avait pas aussitôt ressenti la joie de la
libération du 15 Août que les Américains occupaient illégalement
le Sud de la péninsule coréenne et y sont toujours depuis plus de
cinq décennies. Ils implantent sur une vaste étendue de cette région
un grand nombre d'armes meurtrières, dont les armes nucléaires, et
cherchent à fomenter une nouvelle guerre contre la Corée du Nord.
Dans cette conjoncture, la Corée du Nord défend de pied ferme le
socialisme en exerçant dignement sa souveraineté face aux forces
des Etats-Unis et de leurs pays satellites. La puissance de la Corée
du Nord repose sur sa grande force militaire et sur l'importance
que l'Armée populaire et tout le peuple accordent aux affaires
militaires. L'état d'esprit du peuple tout entier qui attache de
l'importance aux affaires militaires, les forces armées qui se
tiennent fin prêtes avec un sens élevé des responsabilités au
combat contre l'agression éventuelle, quelle est la philosophie du
commandement basée sur ces puissantes forces défensives? C'est
justement la philosophie militaire de l'autodéfense.
Le Général Kim Jong Il a affirmé:
207
«Se défendre par ses propres moyens est un des principes
essentiels de l'édification d'un Etat indépendant et souverain.»
Prendre la défense de la souveraineté sur soi est une exigence
indispensable pour l'existence d'un Etat souverain et indépendant.
De même que se défendre est dans la nature de l'homme, de même
c'est une exigence intrinsèque pour un pays et une nation.
Ainsi que l'homme se doit de forger son destin par lui-même,
le pays et la nation doivent façonner leur sort avec une attitude
responsable et se défendre par leurs propres forces. Un pays qui ne
dispose pas de forces armées susceptibles de repousser les ennemis
ne peut en fait être considéré comme un pays complètement
indépendant et souverain. Ce n'est que si on est prêt soi-même à se
défendre que l'aide étrangère peut donner toute la mesure de son
efficacité. Aussi, pour défendre le pays, faut-il s'appuyer avant tout
sur la force de son propre peuple et sur sa propre capacité de
défense.
En appliquant parfaitement la philosophie de l'autodéfense, la
Corée du Nord devient une puissance militaire. Si elle ne disposait
pas de puissantes forces nationales d'autodéfense, les puissances
impérialistes, entre autres les Etats-Unis et le Japon, auraient
perpétré l'aventure militaire contre elle. C'est le jugement de
l'opinion publique mondiale.
La doctrine Nixon prétend: «La paix nécessite la force. Tant
qu'il existe des menaces à nos intérêts fondamentaux et à ceux de
nos alliés, nous sommes obligés de posséder des forces armées. Si
les Etats-Unis sont faibles, les agresseurs potentiels pourront faire
un calcul erroné, mais dangereux.» Ainsi, les Américains ont-ils
déclaré ouvertement la politique de force.
En effet, en dépit de l'aggravation de leur situation
économique intérieure et de la modification des conditions
intérieures et extérieures par suite de l'économie mondiale de
nouvelle détente, les Etats-Unis ne résilient pas leur ligne
208
d'accroissement des armements. Les gigantesques «complexes de
guerre» s'opposent à ce qu'on y renonce.
Les milieux militaires et d'autres fonctionnaires ainsi que les
capitalistes de droite, conservateurs de ces complexes qui se
graissaient la patte par l'accroissement des armements, s'opposent
résolument aux désarmements qui entraîneraient la réduction ou la
disparition de leurs intérêts. Il est clair que les Etats-Unis
n'abandonneront jamais le recours aux forces militaires, car le
désarmement risquerait de diminuer leur sphère d'influence sur le
plan politique et militaire.
Un manuel scolaire américain décrit l'«invasion américaine de
l'an de Sinmi», en 1871, comme l'«exploration de la Corée» par les
Américains et la qualifie de juste. Le Japon, lui aussi, guette
l'occasion d'une réagression. Ishikawa Takuboku, poète japonais
passionné du début du XXe siècle, s'opposant à l'agression militaire
et à l'autorité dont usait le Japon contre la Corée, a écrit:
La carte de la Corée
Teinte en noir
M'afflige.
Mais les descendants des Samuraïs cherchent toujours à
réaliser le rêve de leurs ancêtres: «la sphère de coprospérité de la
grande Asie orientale».
Le Japon a accru ses dépenses militaires de 2,58 % pendant
l'exercice 1996 pour affecter des fonds énormes aux préparatifs de
guerre.
Tous ces faits démontrent avec éloquence que la philosophie
militaire de l'autodéfense du Général Kim Jong Il est on ne peut
plus révolutionnaire, car elle permet de sauvegarder par ses
propres forces la souveraineté et la dignité du pays dans le monde
actuel où la suprématie militaire est omnipuissante.
209
Ce qui attire une attention particulière dans la théorie militaire
du Général est qu'il a présenté les tâches concrètes pour réaliser
l'autodéfense et les moyens d'y parvenir. Le Général Kim Jong Il a
dit que pour réaliser l'autodéfense, premièrement, il faut disposer
de forces armées à la hauteur de cette tâche; deuxièmement, établir
un système de défense incluant l'ensemble du peuple et de l'Etat;
troisièmement, assurer la supériorité politique et idéologique de
ses forces armées; quatrièmement, créer sa propre industrie de
guerre; cinquièmement, consolider les arrières.
Voilà cinq tâches fondamentales à réaliser en matière de
sécurité nationale. Quand ces tâches sont résolues en étroite
corrélation et que leur effet grandit, le pays est capable de se
défendre par ses propres forces.
Selon ces tâches, le Général a constitué les solides forces
armées autodéfensives avec des fils et des filles du peuple
travailleur et a mis sur pied un système de défense composé par
l'ensemble du peuple et de l'Etat visant à la transformation de
l'armée tout entière en une armée de cadres, et à sa modernisation
ainsi qu'à l'armement de tout le peuple et à la fortification de tout
le pays. Par ailleurs, il a raffermi toute l'armée, tant politiquement
qu'idéologiquement et a élevé sans cesse son niveau politique et
idéologique, en assurant ainsi la supériorité politique et
idéologique des forces armées populaires. En même temps il a
établi et développé une industrie de guerre propre au pays.
Surtout grâce à la direction avisée du Général qui a mis de
l'avant l'implantation d'une solide industrie de guerre, la Corée du
Nord est devenue si puissante qu'elle peut maintenant satisfaire à
ses besoins en armes sophistiquées pour la guerre moderne comme
en armes conventionnelles.
Les Etats-Unis livrent 90 % des armes et autre matériel de
guerre utilisés dans les divers conflits du monde. La grande
industrie de guerre des Etats-Unis est consacrée à leur objectif
d'hégémonie mondiale.
210
Les Etats-Unis et la Russie contrôlent aussi 97 % des armes
nucléaires du monde. Le monde compte encore 45 100 ogives
nucléaires, soit quelque 1,7 tonne de poudre par habitant du
monde.
Cela prouve littéralement la justesse de l'idée du Général que
chaque pays doit, pour se défendre, construire sa propre industrie
de guerre, de même que la prévoyance géniale et la clairvoyance
du commandement du Général.
En consolidant les puissantes forces autodéfensives, le Général
Kim Jong Il a assuré une garantie militaire: battre à plate couture
n'importe quelle armée d'agression.
Pour renforcer l'Armée populaire et accroître ses forces de
combat, le Général a défini quatre principes régissant l'exercice
militaire: l'adaptation de l'exercice à la réalité coréenne; la
suprématie politique et idéologique; la combativité et le
perfectionnement scientifique, et la réalisation du mot d'ordre «un
contre cent».
Ayant percé le cours de la guerre moderne, le Général Kim Jong Il
a relevé les caractéristiques de la guerre moderne et avancé la
tactique militaire du vainqueur. Ce qui est d'une importance
particulière est l'impeccabilité des préparatifs de la guerre
électronique.
L'expérience de la récente guerre du Golfe a permis aux
stratèges militaires du monde d'exposer leurs opinions quant au
moyen de frappe fondamental: qui prône l'avion, qui le
perfectionnement du système anti-missile, qui le déploiement de
forces armées rapides, mais le Général Kim Jong Il les a toutes
réfutées en présentant une nouvelle fois sa tactique originale: c'est
la guerre électronique qui conditionne la victoire.
La guerre du Golfe persique a impliqué environ 2 millions
d'hommes de part et d'autre. Plus précisément, 80 divisions, 82
brigades, 4 régiments indépendants, 25 bataillons indépendants, y
compris 10 500 chars, plus de 3 000 avions de combat, environ
211
200 navires de guerre, 12 500 canons. Le monde prévoyait que
cette guerre serait longue, mais le Général Kim Jong Il a affirmé
qu'elle ne s'étendrait point. Elle n'a duré en effet que 43 jours.
Lors de la guerre du Golfe, l'armée américaine a créé une
contre-mesure électronique si puissante qu'elle provoquait un
impact jusqu'à 1 300 km de profondeur sur tout le front irakien 4 à
6 heures avant le déclenchement de la guerre et paralysait
complètement le système de radar de l'armée irakienne. Cela
constituait un facteur important permettant aux autres armées
multinationales conduites par les Américains de maîtriser d'une
façon décisive l'armée irakienne.
Cela confirme la justesse de l'idée du Général sur les
préparatifs à la guerre électronique. Il est de notoriété publique que
la capacité de la guerre électronique des forces armées de la Corée
du Nord atteint un niveau très élevé qui la rend susceptible de
gagner la guerre moderne.
A témoin, les machines de guerre de l'armée ayant participé à
la parade qui a eu lieu ces dernières années en Corée du Nord.
Je pense qu'il n'est pas futile que la Corée du Nord, qui est fin
prête à l'autodéfense donne un avertissement sérieux aux
maniaques de guerre d'extrême droite des Etats-Unis qui font les
braves.
212
8. LE PRINCIPE DIPLOMATIQUE
SOUVERAIN
Carter, ex-président des Etats-Unis qui a visité Pyongyang en
juin 1994 a déclaré devant les journalistes de retour dans son pays:
«La Corée du Nord est un pays bien particulier se guidant sur une
philosophie politique dite de souveraineté», et «exercer une
sanction sur un tel pays, c'est très improductif.»
La Corée du Nord considère comme principe suprême de
défendre la souveraineté de l'Etat et la dignité nationale malgré la
pression et le défi quels qu'ils soient.
Avec l'effondrement de pays socialistes, les affirmations sur la
domination des puissances impérialistes s'accentuent. Mais même
dans ce contexte, la Corée du Nord progresse vigoureusement sur
la voie du socialisme axé sur les masses populaires qu'elle avait
choisie sans ressentir la dépression ni hésiter, et cela grâce à la
philosophie diplomatique particulière du Général Kim Jong Il, en
un mot la diplomatie souveraine.
1) SAUVEGARDER LA SOUVERAINETE
Notre planète compte aujourd'hui plus de 170 Etats
indépendants. Ils coexistent comme pays autonomes sans égard à
la grandeur et au degré de développement. Cependant, le monde
213
d'aujourd'hui n'est pas tranquille et les rapports entre Etats ne sont
pas libres ni égaux.
La loi de la jungle harcèle les pays petits et faibles ainsi que
les pays en voie de développement et inquiète le monde. L'ordre
du monde est toujours à la merci des puissances, et après
l'effondrement de pays socialistes, la diplomatie de force, la
diplomatie de dictat des Etats-Unis et des autres pays impérialistes
règne sans partage. Dans ces circonstances, une importante tâche
s'impose à chaque pays: celle de bâtir une juste stratégie
diplomatique.
Par nature, la diplomatie est une sorte d'interaction entre les
circonstances nationales et internationales dans lesquelles se
trouve un Etat, et le contenu et la méthode de diplomatie concrets
sont choisis par sa politique. Mais la diplomatie qui doit être de
nature égale ne se base plus sur te respect réciproque entre pays; la
diplomatie perd sa nature innée à cause de l'arbitraire ouvert,
comme la menace, le chantage, voire le recours aux armes.
La philosophie diplomatique du Général Kim Jong Il est en
somme la diplomatie souveraine. Autrement dit, sauvegarder la
souveraineté est te noyau, le principe fondamental de la
philosophie diplomatique du Général qui a affirmé: «...il faut
observer strictement la souveraineté et te principe révolutionnaire
dans les activités diplomatiques.»
Si la diplomatie s'exprime par les rapports mutuels et par
l'interaction entre Etats, la souveraineté en est le fondement. Car
elle est vitale pour le pays et la nation.
Le Général Kim Jong Il a établi de façon scientifique te
fondement et le principe de la diplomatie.
Quand on dit que la souveraineté est vitale pour le pays et la
nation, cela veut dire qu'elle constitue le fondement qui détermine
l'existence et le développement du pays et de la nation.
Si les pays du Moyen-Orient préconisent le nationalisme arabe
(OPEC), c'est aussi par souci de souveraineté.
214
D'après le Général Kim Jong Il, les rapports entre Etats et
nations doivent reposer sur le respect réciproque de la souveraineté
nationale.
«Pour une nation, a-t-il dit, l'indépendance est vitale; les
rapports de domination et d'asservissement et ceux de
commandement et d'obéissance sont inadmissibles entre les
nations.»
La souveraineté doit être à la base de toute activité
diplomatique. Chaque pays doit promouvoir la sienne et respecter
celle des autres.
Si un pays viole la souveraineté des autres en rendant absolue
la sienne et si, au contraire, un pays voue un culte aux autres et
leur obéit en se privant de la souveraineté, de tels rapports ne sont
ni égaux ni normaux. Voilà pourquoi tous les pays doivent non
seulement s'opposer à la violation de leur souveraineté par d'autres,
mais encore à celle de la souveraineté des autres, et ainsi
seulement ils prennent, peut-on dire, une véritable position en
faveur de la défense de la souveraineté. Si le principe de la
souveraineté n'est pas observé dans les rapports entre Etats, il est
inévitable de voir la situation dégénérer en conflits et guerres.
Johann Kalthun, pacifiste norvégien, a trouvé la cause
principale des conflits entre Etats dans les changements de rang ou
de position au sein du mécanisme international. Autrement dit,
comme la puissance de chaque Etat et sa sphère d'influence
internationale ne sont pas immuables, mais qu'elles changent avec
le temps, les frictions et les conflits entre Etats se produisent par
suite de la non-reconnaissance du changement hiérarchique. Il est
vrai que les affirmations de Kalthun sont fondées, mais la cause
des conflits et des guerres entre pays ne réside pas dans le
changement de la puissance de l'Etat ou de son rang, mais
principalement dans la non-reconnaissance ou dans le non-respect
de la souveraineté des autres nations. Quelque étendue que soit la
puissance de l'Etat et bien que la position change, aucun conflit et
215
aucune guerre n'éclatera si chacun des pays défend sa propre
souveraineté et respecte la souveraineté des autres.
Dans le monde il existe de grands et de petits pays, des pays
développés ou peu développés, mais il ne peut y avoir de pays
dominant et de pays dominé, de pays commandant et de pays
obéissant. On en vient à cette conclusion que les rapports entre tes
pays doivent reposer sur le respect de la souveraineté. Alors
seulement tes rapports entre Etats, entre nations et entre partis
peuvent être égaux et sains. C'est là l'exigence fondamentale de la
philosophie diplomatique souveraine du Général Kim Jong Il.
En précisant le principe fondamental auquel on doit s'en tenir
dans les relations diplomatiques, le Général a fait en sorte qu'on ne
s'en écarte en aucun cas dans les relations extérieures et qu'on
n'admette pas le moindre facteur qui piétine la souveraineté du
pays, et qu'on s'oppose entièrement à toute tentative en ce sens.
Dans son message, Nixon a déclaré: «Nous autres Américains,
au caractère emporté, prennent pour principe de s'occuper de ce
dont ils doivent s'occuper. Ils ont envie d'assumer la tâche euxmêmes, plutôt que d'indiquer aux autres la façon de la remplir. Ces
caractéristiques des Américains se traduisent telles quelles dans
notre politique diplomatique.» «La politique diplomatique des
Etats-Unis a pour prémisse le fait que les Etats-Unis étant le pays
le plus riche et le plus stable, nul ne peut espérer sa sécurité et son
progrès sans la direction et l'assistance américaines.» Ainsi il a
déclaré ouvertement que la domination des autres pays et
l'ingérence dans leurs affaires sont justement la politique
extérieure des Etats-Unis.
Historiquement parlant, la doctrine Truman et le plan Marshall
de 1947 étaient de même. Cette politique de brigandage des EtatsUnis s'applique justement au Sud de la péninsule coréenne. Surtout
la politique américaine visant l'étouffement, l'isolement et le
blocus contre le Nord y atteint le zénith.
216
Mais cette diplomatie américaine, hautaine et de brigandage
n'est pas de mise pour la Corée du Nord et donc, n'y peut se
réaliser, parce que celle-ci a pour principe immuable la philosophie
diplomatique souveraine.
Ces derniers temps, la Corée du Nord se trouve dans une
situation difficile à la suite du «problème nucléaire», de la menace
et du chantage des puissances impérialistes, mais elle n'y regarde
pas, car elle s'inspire du principe de la souveraineté. Sans céder à
l'injuste pression de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique
(AIEA) placée sous la houlette des Américains, la Corée du Nord a
repoussé l'inspection nucléaire coercitive, et face à cette pression
qui s'intensifie, elle a pris des mesures énergiques pour se retirer
du NPT. Les communautés impérialistes en ont été stupéfiées.
Faire tout selon sa décision s'il s'agit de sauvegarder sa
souveraineté, voilà la position et l'attitude de la Corée du Nord.
Lorsque sa proposition de conclusion du traité de paix avec les
Etats-Unis s'est heurtée au refus américain, elle a déclaré nulles et
non avenues les mesures de contrôle qui étaient prétendument en
vigueur dans la zone démilitarisée, aux termes de l'Accord
d'armistice. C'est que depuis déjà longtemps, les Etats-Unis et la
Corée du Sud y déployaient leurs armes et effectifs en violant
l'Accord d'armistice et avaient ainsi créé une situation explosive, et
que le côté américain était resté sourd aux avertissements réitérés
de la Corée du Nord. Elle a arrêté ainsi une mesure pratique de
nature autodéfensive. Les Etats-Unis ont baissé pavillon devant
cette mesure et n'ont pas dit un mot. A ce propos, la Corée du Sud
a intenté un procès à l'ONU accusant le Nord de violation de
l'Accord d'armistice, mais l'ONU ne l'a pas accepté. Cela était la
reconnaissance de la justesse de la mesure autodéfensive de la
Corée du Nord.
Rappelons-nous la déclaration du porte-parole du ministère
des Affaires étrangères de la Corée du Nord: «Nous ferons ce que
nous devons faire, sans égard à la résolution que l'ONU pourra
217
éventuellement prendre relativement à la résiliation par nous de la
zone démilitarisée.» Combien juste et autoritaire est la mesure
prise par la Corée du Nord. La Corée du Nord n'a pas parlé en l'air
et a exercé sa souveraineté.
A ce temps-là, La Voix de l'Amérique a annoncé que
«l'administration Clinton ne semble pas connaître quelles sont la
fermeté et la volonté du Commandant suprême Kim Jong Il de
sauvegarder la souveraineté de sa nation». C'est là la célèbre
diplomatie souveraine de Kim Jong Il.
Je ne peux m'empêcher de ressentir de profonds sentiments de
frustration en pensant à la diplomatie gauche et vulgaire de la
Corée du Sud, qui ne sait que faire devant les Américains et qui
flatte les caprices des suzerains.
Lorsque les résultats des pourparlers coréo-américains ont été
publiés, Kim Yong Sam s'est emporté en déplorant sa position
isolée des Américains et a dit: «Il n'y a personne à qui je peux me
fier.» Le journal sud-coréen Hangyore Sinmun a écrit: «Il est
déplorable de penser que la diplomatie du Sud souffre de la misère
de la philosophie, de la misère de l'esprit de suite et de la misère de
la souveraineté» et Sin Tong-a a commenté les négociations
comme suit: «Les résultats des pourparlers nord-coréo-américains
étant comme prévus, ils signifient l'isolement diplomatique et
l'échec de la politique diplomatique du régime Kim Yong Sam.
Celui-ci a perdu bien des points, mais la perte la plus grande est
l'échec de la politique diplomatique.» Le commentaire écrit par un
critique militaire à ce propos attire notre attention. Dans le
quotidien Jugan Hanguk (N°5, 1994) il a écrit: «On pourrait noter
par des points les capacités que la Corée du Nord, la Corée du Sud
et les Etats-Unis ont montrées dans les jeux nucléaires. La Corée
du Nord a gagné 150 points, les Etats-Unis 100, la Corée du Sud
30.» Je ne sais pas combien justes sont ces notes, mais une chose
est claire: dans la négociation entre la Corée du Nord et les EtatsUnis, la première l'a emporté haut la main et la Corée du Sud a fait
218
bien piètre figure. Comme l'a écrit le critique, «le ministre des AE
de Corée du Sud a couru de tout côté avec une serviette vide sous
le bras».
Ce seul fait suffit à faire comprendre la dignité et l'influence
de la diplomatie souveraine du Général Kim Jong Il.
Les Sud-Coréens se sont habitués à considérer le chien local
comme vulgaire par comparaison avec le chien occidental. Ils
n'osent même pas murmurer même si lés officiers américains
entraient accompagnés d'un chien de détection dans l'édifice
gouvernemental. Schlesinger, ancien secrétaire à la Défense
américain, a fait une visite de courtoisie dans la résidence du
président, une pipe aux dents. Personne n'a osé protester quand
l'ambassadeur américain en Corée du Sud a qualifié les SudCoréens de «mulots».
L'épuisement de la diplomatie de la Corée du Sud qui ne sait
même pas défendre la dignité nationale ni sauver la face de l'Etat
s'est révélé entièrement dans la diplomatie de Kim Yong Sam. En
juin 1996, celui-ci a entamé les négociations avec le premier
ministre japonais Hashimoto qu'il a invité à visiter l'île de Jeju.
Après un tête-à-tête il a dit, pour augmenter son prestige, qu'il
avait fait une promesse solide en ce qui concerne l'«arrivée de la
nouvelle ère de collaboration» avec le Japon et il a promis d'établir
avec lui un «système d'entraide» afin d'isoler la Corée du Nord.
De retour au Japon, Hashimoto a répondu à ceux qui l'ont
questionné sur les négociations qu'il ne se souvenait qu'avoir
beaucoup bu.
Toujours en parlant du principe de la souveraineté, le Général
Kim Jong Il a indiqué que l'amitié doit, elle aussi, reposer sur ce
principe: «L'amitié est nécessaire à la souveraineté de chacun, de
même qu'elle ne peut être véritable que si cette souveraineté est
maintenue.»
La conception de l'amitié du Général Kim Jong Il est fondée
sur la souveraineté. L'amitié signifie solidarité et cohésion
219
pacifiques entre les pays et les partis. L'amitié est la paix et vice
versa. Les relations internationales non violentes et non hostiles
sont justement l'amitié et, par conséquent, l'amitié est la prémisse
et la promotion des liens sains et mutuellement avantageux entre
Etats et partis. Une telle amitié n'est possible que basée sur la
souveraineté, et l'amitié est nécessaire à la souveraineté.
Dans une circonstance où la souveraineté de chacun est perdue
et où on piétine la souveraineté d'autrui, l'amitié ne peut se
conserver. Les relations amicales et mutuellement avantageuses
peuvent s'établir seulement lorsque chacun des pays respecte la
souveraineté de l'autre. Si chacune des nations établit des relations
amicales avec l'autre, cela n'est pas un but en soi, mais une
nécessité pour respecter la souveraineté de l'autre en défendant la
sienne et en lui faisant honneur.
L'amitié, dénuée de souveraineté, n'est pas l'amitié au sens
propre du terme et l'amitié qui n'est pas attachée à la souveraineté
n'a aucun sens. C'est pourquoi l'amitié entre les pays doit reposer
sur la souveraineté.
Il ne peut y avoir d'amitié qui recourt à la politique de la force
et par conséquent l'amitié non souveraine n'est rien d'autre que
fausseté et mensonge. Qu'est-ce que cette amitié que réclament les
Etats-Unis et d'autres puissances quand elle a pour prémisse la
violation et l'usurpation des droits des autres nations?
La politique de la Corée du Nord à l'égard du Japon traduit
l'exemple de la politique diplomatique souveraine du Général
Kim Jong Il. Quelle attitude la Corée du Nord a-t-elle adoptée
lorsque le Japon lui a proposé de discuter de l'établissement de
relations diplomatiques sans qu'il prenne soin de régler son passé,
répare ses erreurs et en fasse son mea-culpa?
Peu importe que des relations diplomatiques soient ou non
établies avec le Japon. Si le Japon veut établir des relations
diplomatiques avec nous, nous accepterons, mais s'il n'en a pas
l'intention, laissons-le faire. Nous avons vécu et vivrons encore
220
sans relations diplomatiques avec le Japon. Nous ne quémanderons
jamais l'établissement de relations diplomatiques avec lui. Mais
nous l'obligerons à nous présenter ses excuses. Il en sera de même
pour la compensation. Et puis nous ne resterons pas les bras
croisés devant les préparatifs que le Japon fait en toute hâte et en
faisant courir des bruits sur notre menace. Si le Japon est
enflammé par le zèle belliqueux à l'unisson des Etats-Unis et de la
Corée du Sud, nous ne resterons pas indifférents à ses agissements
et nous prendrons de rigoureuses mesures de rétorsion. Telle était
la politique à l'égard du Japon, pratiquée par la Corée du Nord
conduite par le Général Kim Jong Il. Diplomatie juste, forte et
franche.
Même les grands pays, quels qu'ils soient, ne font pas
exception quand la Corée du Nord sauvegarde le principe de la
souveraineté. La Corée du Sud est une colonie des Etats-Unis,
tandis que le Nord mène les Américains par le bout du nez. Le
monde sait que l'unique pays sur cette planète sur lequel n'a pas de
prise l'hégémonisme américain basé sur la politique du bâton est la
Corée du Nord.
Le principe de l'«égoïsme civilisé» que les Etats-Unis arborent
dans leur politique extérieure est celui d'action à l'américaine. Ce
principe constitue l'alpha et l'oméga de la politique extérieure. Les
Américains prétendent qu'ils ont les coudées franches en tout lieu
et en tout temps pour leurs intérêts et appliquent leur prétentieuse
politique extérieure.
Les Américains croient avoir la liberté d'agir n'importe quand
et n'importe où s'il s'agit de leurs intérêts, et pouvoir dominer tous
les pays, quels qu'ils soient, et les spolier. Voilà la diplomatie
américaine. C'est pour cette raison que le monde redouble de
vigilance contre l'«égoïsme civilisé» et l'«égoïsme pragmatique» à
l'américaine voilés d'amitié. Cependant, la diplomatie de la Corée
du Sud ne les voit pas ni n'essaie de les voir. Le culte et la
dépendance inconditionnels et absolus vis-à-vis des Etats-Unis
221
arrivent aux limites de l'imbécillité qui l'empêchent de pénétrer la
mauvaise pensée des Etats-Unis. Que la Corée du Sud parle à
haute voix de «rapports d'alliés» et de «rapports de compagnons»,
c'est comme une prostituée se vantant de sa chasteté.
Le Général Kim Jong Il ne désire ni n'admet l'amitié aveugle et
l'amitié obéissante. Pour précieuse que soit l'amitié, il ne la
souhaite même pas pour son pays si elle porte atteinte à la
souveraineté nationale. Le Général n'admet que l'amitié reposant
sur la souveraineté et l'indépendance.
Le principe de souveraineté que le Général présente devient un
principe universel servant aujourd'hui à améliorer les relations
internationales et à les développer. Aucun pays du monde ne veut
voir sa souveraineté violée, et tous refusent la doctrine des
puissances sur la domination.
Les pays européens, France, Allemagne et Grande-Bretagne en
premier lieu, veulent contrôler l'Europe avec une attitude
indépendante et souveraine sans être, comme par le passé, dans le
sillage des Américains. La politique indépendante qu'ont pratiquée
les pays européens à propos du Proche et du Moyen-Orient, ainsi
que de la Bosnie-Herzégovine, dit que la baguette des Américains
ne passe plus.
Dans leur dessein d'étouffer Cuba, les Etats-Unis ont décidé
depuis quelques années l'«Acte Halms-Boton» et l'«Acte Tamato»
et ont imposé aux pays amis de s'y associer, mais la France,
l'Angleterre, l'Allemagne et d'autres ont refusé.
La Libye, l'Iran et d'autres pays du Proche et du Moyen-Orient
ainsi que les Philippines, l'Indonésie, la Malaysie et d'autres pays
de l'Asie du Sud-Est s'opposent résolument à l'ingérence
américaine dans leurs affaires intérieures et à la pénétration
culturelle des Etats-Unis.
Même au Japon, considéré comme pays allié stratégique par
les Américains, la pression et la sanction des Etats-Unis ne
produisent pas d'impact aussi grand que dans le passé. Le
222
sentiment antiaméricain du peuple japonais autour du problème
d'Okinawa a atteint son paroxysme et le Japon ne concède plus
l'emploi par les Etats-Unis de son territoire comme base, surtout
Okinawa. Ce courant démontre que la philosophie de la
souveraineté du Général Kim Jong Il est une philosophie
diplomatique d'une portée universelle correspondant à la nature de
la nation et à l'exigence de l'époque.
2) IMPLANTER LE JUCHE
Implanter le Juche, c'est une exigence fondamentale de la
philosophie diplomatique souveraine du Général Kim Jong Il.
Comme la souveraineté est vitale, chaque pays doit agir selon
ses propres jugements et convictions. Voilà l'idée et la volonté sur
lesquelles le Général se guide dans la diplomatie.
Implanter le Juche dans la diplomatie signifie défendre de pied
ferme et appliquer parfaitement les intérêts et les exigences de son
pays dans les relations diplomatiques, et au cas où il emprunte à
d'autres, adapter cet emprunt à la réalité de son pays et à sa
manière. En un mot, établir les relations avec les autres pays en
accord avec les intérêts de son pays et la réalité de son pays, c'est
justement implanter le Juche.
Le Général Kim Jong Il a enseigné que la diplomatie du Parti
du Travail de Corée doit être adaptée à la réalité coréenne et ne
doit pas pencher d'un côté ou de l'autre.
Le principe du Juche dans la diplomatie est une exigence
indispensable parce que la souveraineté est vitale pour le pays.
Puisqu'il en est de même pour tous les pays, ils sont appelés à
façonner leur destin en accord avec leur réalité. Les relations
extérieures s'établissent selon la demande de ceux qui les désirent
223
et chaque pays, partenaire de ces relations, a le droit et le devoir de
réaliser ses besoins indépendants dans ses activités extérieures.
L'adoption d'une position responsable est une manifestation de
l'exercice du droit de l'Etat souverain et indépendant.
On en vient à cette conclusion: tous les Etats doivent résoudre
les problèmes que posent les relations extérieures conformément
aux exigences et aux intérêts de leur pays et selon leurs propres
jugements et décisions. Alors seulement il est possible de
sauvegarder leurs intérêts et d'appliquer leur volonté et leur
exigence.
Par ailleurs, le peuple de chaque pays ne doit pas admettre la
pression et l'ingérence extérieures quelles qu'elles soient. Mener
ses affaires, non pas selon sa propre résolution, mais sous la
pression ou la houlette d'autrui, signifie se priver de son droit; et
suivre la volonté d'autrui et agir ainsi à rencontre de ses intérêts
signifie abandonner le droit en tant que responsable. Ce serait agir
sans principe et sans esprit de suite et on finirait par mener le pays
à la ruine.
L'absence d'autonomie dans les relations extérieures entraîne
des conséquences catastrophiques. A preuve: le sort des pays
socialistes est-européens. Lors du 27e Congrès du Parti
communiste de l'Union soviétique en 1986, Gorbatchev a déclaré
comme philosophie directrice la «nouvelle mentalité» et s'est mis à
restructurer sur tous les plans l'Union soviétique.
La «nouvelle mentalité» de Gorbatchev préconisait de
poursuivre la «valeur de l'humanité tout entière», en dehors du
cadre des relations d'Etat à Etat, car le monde actuel se trouve dans
l'interdépendance. Selon lui, ne voir dans les relations
internationales que la lutte des classes est une vision dépassée et,
par conséquent, la poursuite de la «valeur de l'humanité tout
entière» transcendant les classes doit servir de principe aux
relations internationales. Ce n'est au fond qu'une capitulation
224
devant l'impérialisme, que la trahison des intérêts de l'Union
soviétique.
Pour couronner de tout, l'Union soviétique, qui fut pour un
temps si puissante, a été dissoute et du même coup les pays
socialistes est-européens, privés d'autonomie, se sont effondrés
l'un après l'autre. La perte de l'autonomie a entraîné une telle
catastrophe et finalement la soumission et l'assujettissement à
l'impérialisme. Cela prouve que l'autonomie dans les rapports
internationaux est le facteur fondamental de la défense de la
souveraineté et de la dignité de la nation.
Ayant insisté sur la nécessité d'implanter le Juche pour mener
à notre manière les activités extérieures, le Général Kim Jong Il a
formulé la stratégie diplomatique.
Mener à sa manière les activités extérieures, c'est une exigence
fondamentale pour respecter le principe de la primauté nationale et
promouvoir les intérêts nationaux. Etant donné que chaque pays se
trouve dans une étape historiquement différente et que les
sentiments nationaux et le mode de vie sont divers, il ne peut y
avoir de mode d'action uniforme pour tous les pays. C'est
justement pourquoi chaque pays doit cesser d'adopter une attitude
servile et dogmatique, objectant qu'il établit des relations avec les
autres selon le principe de compensation mutuelle.
Les coutumes et les expériences des autres sont toujours le
reflet des conditions socio-historiques de ces pays et de leurs
caractéristiques nationales. Parmi ces usages et expériences, il y en
a qui ne sont utiles et conformes qu'à un pays donné. Il faut donc
adopter ceux qui conviennent et rejeter ceux qui ne sont pas
profitables. Même au cas où un pays accepte les meilleurs, il ne
doit le faire qu'après les avoir conformés à sa réalité au lieu de les
absorber en bloc.
Il lui serait nocif de se nourrir d'illusions sur les grands pays et
les pays développés. Ces pays suivent-ils toujours une voie juste?
Leurs usages et expériences sont-ils acceptables à tous les autres?
225
Non. Il faut développer des relations amicales avec les grands pays
sans pour autant suivre aveuglément ce qu'ils font.
Si on suit ce que font les autres, si on vénère ce qui vient des
autres et si on s'appuie sur les forces d'autrui, on perdra tout ce qui
est national et le pays ira à la ruine.
La diplomatie privée d'esprit du Juche mènera le pays à la
ruine. Fait révélateur: le «traité de protectorat», imposé par
l'impérialisme japonais à qui la Corée s'est pliée.
Aussitôt que le «traité de protectorat» fut imposé par
l'impérialisme japonais, Jang Ji Yon a écrit un article dans le
journal Hwangsong Sinmun: «Aujourd'hui, je pleure à gros
sanglots.» Il s'est indigné ainsi contre les traîtres à la patrie qui ont
passé aux Japonais un territoire de trois mille ris sur lequel
vivaient 20 millions de compatriotes. Cette situation due à la perte
de l'esprit du Juche se reproduit aujourd'hui en Corée du Sud.
La diplomatie américaine est marquée par le dictât. Les
présidents américains qui se sont succédé ont soumis les autres
pays par ce moyen reposant sur la suprématie des forces et en ont
fait grand usage pour réaliser leurs intérêts.
George Washington a affirmé: «Pourquoi devons-nous
soutenir la position des pays étrangers au détriment de la nôtre?
Pour quelle raison devons-nous associer notre destin à celui d'un
pays européen et mêler notre paix et notre prospérité au sol,
imprégné de l'ambition, de la concurrence, de l'intérêt, de l'humeur
et des caprices de l'Europe? Notre vraie politique consiste à ne pas
nous allier perpétuellement à aucune partie du monde.»
C'est là la nature de la diplomatie américaine, caractérisée par
l'alliance quand on la trouve favorable, et par le désaveu quand on
la trouve futile et défavorable.
L'artifice de la diplomatie américaine axée sur soi-même s'est
révélé pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors les Américains
ont guetté le moment favorable dans ces conflits et compte tenu de
l'équilibre des forces, ils se sont alliés à ceux qui leur étaient
226
favorables pour réaliser leur ambition. A preuve, Roosevelt a dit
en 1942 à son fils Elliot:
«Imagine un match de football. Supposons que nous sommes
des joueurs de réserve, sur le banc d'attente. Maintenant la Russie
joue au foot. La Chine aussi. L'Angleterre, également, mais moins
que les deux premiers. Ce que nous devrions faire..., comment
appelle-t-on communément le dernier coureur? Un joueur agile?»
Alors, son fils a répondu: «Je comprends ce que vous dites.»
Roosevelt a repris: «Avant que nos joueurs ne se soient épuisés à
force de courir des matchs, il faut qu'ils battent les adversaires
pendant qu'ils sont encore agiles. Si nous participons au match au
bon moment, nos joueurs ne seront pas moulus de fatigue.»
Autrement dit, les Etats-Unis intervenaient dans la conflagration
lorsque les deux belligérants s'étaient épuisés par des combats pour
en tirer profit. C'est justement la stratégie diplomatique
américaine.
La diplomatie américaine, dépourvue de sincérité, est
ambitieuse et astucieuse. A l'égard de la Corée du Sud, elle assume
un caractère arbitraire, coercitif et autoritaire.
La diplomatie de la Corée du Sud est tributaire de la stratégie
d'hégémonie mondiale dès Etats-Unis. Comme la Corée du Sud est
placée sous la domination coloniale des Etats-Unis, une diplomatie
indépendante est impensable. La Corée du Sud peut nouer des
liens avec d'autres pays à condition que cela soit au goût et dans
l'intérêt des Américains, et avec leur consentement.
Sous ce rapport, implanter le Juche dans la diplomatie et
mener à sa propre manière les activités extérieures est d'une
importance cruciale pour défendre les intérêts du pays et accroître
le prestige du pays.
Mener à sa propre manière les activités extérieures veut dire
les conformer aux exigences et aux intérêts du pays donné, choisir
sa propre solution, définir la politique et l'orientation à suivre dans
le domaine extérieur selon les jugements du pays donné; agir selon
227
sa propre manière, c'est aussi organiser les activités extérieures de
façon créatrice conformément aux traditions et aux usages du pays
donné. Ainsi seulement est-il possible d'appliquer le principe du
Juche dans les relations extérieures.
Le Général Kim Jong Il a indiqué qu'étant donné que la Corée
du Nord se trouve enserrée entre de grands pays, il est
particulièrement important de s'en tenir à la souveraineté et au
Juche dans les rapports internationaux.
Si la Corée du Nord suit sans hésitation la voie du socialisme
axé sur les masses populaires en sauvegardant la souveraineté et la
dignité de la nation, même dans les circonstances difficiles, c'est
grâce à la stratégie diplomatique juchéenne du Général Kim Jong Il,
stratégie adaptée à la réalité de son pays.
3) EDIFIER UN MONDE SOUVERAIN
Dans les années 1960, ont vu le jour dans plusieurs pays du
monde le «comité du XXIe siècle» et l'«institut sur l'avenir» ainsi
que d'autres nombreuses sociétés savantes dont les débats portent
sur la voie à suivre par le monde au XXIe siècle. Malgré la
diversification du contenu et du caractère des débats, ces
organismes se préoccupent tous du sort de l'humanité au siècle
prochain. Ils ont annoncé que dans bien des cas, le progrès de la
science et de la technique pourrait provoquer l'aliénation des
hommes et que la destruction de l'environnement présenterait une
grande menace pour la vie humaine. Cependant cela constitue-t-il
réellement la menace la plus grande pour notre planète? La plus
terrible menace réside dans l'impérialisme et l'hégémonisme et
dans la maximalisation de leur despotisme.
228
Sans arrêter l'arbitrage des forces hégémonistes et spoliatrices,
la planète ne pourra être tranquille ni l'humanité jouir du bonheur
et de la paix.
Quel monde l'humanité doit-elle alors édifier? Le Général
Kim Jong Il a présenté une ligne générale de stratégie
diplomatique à réaliser en commun par le monde entier en partant
du principe de la souveraineté.
L'objectif de cette stratégie diplomatique est justement
d'émanciper le monde. Aux yeux du Général Kim Jong Il, réclamer
la souveraineté et opter pour la souveraineté, c'est le courant
indispensable de l'évolution historique, et l'époque historique pas
seulement d'aujourd'hui, mais encore de l'avenir appartient
entièrement aux masses populaires attachées à la souveraineté.
L'idée du Général Kim Jong Il qu'il faut édifier un monde
émancipé se base sur un concept scientifique du destin de
l'humanité.
Il a dit: «Les destinées des collectivités de l'humanité se
confondent. Nous devons lutter non seulement pour notre peuple,
mais aussi pour la prospérité commune de l'humanité.»
La conception du destin de l'humanité, énoncée par le Général
montre que pour les communautés humaines la vie consiste dans la
souveraineté et c'est en cela que les destins de l'humanité
s'unissent.
Sous ce rapport, l'idée du Général Kim Jong Il d'édifier un
monde libre et pacifique est vraiment précieuse.
En voyant s'achever le XXe siècle, marqué par tant de guerres,
l'humanité espère voir au XXIe siècle tous les désirs des hommes
se réaliser. Le plus ardent désir est de vivre dans un monde en paix
et libre. Certains prétendent que le monde connaît une phase de
détente, mais il existe manifestement des forces impérialistes qui
menacent cette détente et les Etats-Unis exercent leur influence un
peu partout dans le monde, se targuant d'être l'unique
superpuissance pour dominer d'autres pays et s'ingérer dans leurs
229
affaires intérieures. La planète sert de champ de bataille aux
grandes puissances et est toujours menacée par la guerre.
Pour un temps le Japon et l'Allemagne fascistes ont été tenus
pour le mal du monde. Les impérialistes japonais se sont appliqués
à la prétendue «politique d'assimilation», se justifiant par l'idée
qu'ils étaient la «race supérieure», cela sur la base de «la
monarchie de droit divin». Le fantôme du militarisme japonais, qui
avait chanté l'expansion de la «nation yamato» jusqu'au jour où il a
péri en décrivant la race japonaise comme descendant de la race
«sacrée» «mystique», se renaît à présent.
Les Etats-Unis s'engagent dans une nouvelle phase stratégique
de domination. Ils rêvent présomptueusement de devenir les
souverains d'un monde unipolaire. Russo avait souligné le rôle
dominant des Etats-Unis en arguant la «supériorité psychologique»
des Américains et la «fierté de lignée». Bogaus a affirmé que la
«race américaine» a la mission de «conduire» le monde. Les EtatsUnis mettent en pratique leurs affirmations.
Frédéric Turner, historien américain, a dit: «Celui qui prétend
que l'extensibilité américaine a pris fin est un prophète impatient.
Le mouvement est un côté dominant de la vie américaine. On ne
cessera de faire valoir l'enthousiasme américain pour revendiquer
un chapitre plus étendu d'activité.» Ce discours révèle l'ambition
américaine d'hégémonie mondiale. Etendre sans cesse son
territoire avec énergie et s'assurer un domaine d'action plus vaste,
c'est là la vie et l'ambition américaines.
L'équilibre des forces, concept fondamental de la stratégie
américaine, est l'aptitude à rendre cet équilibre favorable à soimême en profitant des contradictions opposant d'autres pays.
La parité des forces permet à un pays, qui sert d'intermédiaire
pour arriver à l'équilibre, d'accroître ses capacités militaires le plus
efficacement mais avec le moins d'efforts possible. Selon cette
stratégie, les Etats-Unis étendent la sphère d'intérêts et celle
d'influence en jouant le rôle de «médiateur influent» entre les pays
230
européens et les pays asiatiques qui se disputent. Les offensives
diplomatiques astucieuses des Etats-Unis au Proche et au MoyenOrient, en Bosnie-Herzégovine, en Afrique et en Asie montrent
sans réserve l'ambition américaine visant l'hégémonie mondiale.
La doctrine présentée par le président américain Monroe vers
1820 affirme en apparence «l'Amérique aux Américains», mais au
fond «l'Amérique aux Etats-Unis». Cette ambition des Etats-Unis
n'a jamais changé.
Le Général Kim Jong Il a avancé devant le monde la stratégie
consistant à établir un nouvel ordre mondial basé sur la
souveraineté pour réaliser l'entente et l'amitié authentiques entre
pays et nations et pour édifier un monde libre, égal et prospère.
C'est là une stratégie de l'émancipation du monde: «Par monde
émancipé, a-t-il dit, on entend un monde exempt de domination,
d'asservissement, d'ingérence et d'oppression, un monde où tous
les pays et nations exercent pleinement leur souveraineté de
maîtres de leur propre destin.»
Le monde émancipé que conçoit le Général Kim Jong Il est le
monde sans l'agression ni la guerre, sans l'exploitation, ni
l'oppression, un monde où tous les pays vivent en toute
indépendance, sur un pied d'égalité et en paix.
Un monde émancipé est un monde libre d'impérialisme et
d'hégémonisme, où le colonialisme est supprimé une fois pour
toutes.
Edifier un monde libre, c'est démocratiser les rapports
internationaux, c'est établir un nouvel ordre mondial dans lequel
tous les pays coexistent et coprospèrent sur la base du principe
démocratique. Eliminer les foyers de tous les maux qui apportent
l'agression et la guerre, l'exploitation et le pillage à l'échelle
mondiale et édifier un monde où tous les pays et nations nouent
des liens amicaux, pacifiques, égaux et souverains, voilà la volonté
du Général Kim Jong Il.
231
Ayant défini comme objectif global, comme tâche stratégique
la création d'un nouveau monde souverain reflétant l'idéal et le
désir sublimes de l'humanité et correspondant à la logique du
développement historique, il a investi toute son énergie.
Si tous les pays maintiennent leur souveraineté sur le plan
international, ils pourront freiner l'arbitrage de l'impérialisme et de
l'hégémonisme.
Le mot «extension», à la mode parmi les diplomates
américains, a le sens que la force et la pression des Américains
sont nécessaires pour défendre la liberté d'une région séparée par
des milliers de milles des Etats-Unis et pour étendre leur influence.
L'extension de la sphère d'influence américaine dans les régions de
l'Asie se fait de plus en plus ouvertement. Fait révélateur: le
renouvellement du système de sécurité nippo-américain et son
perfectionnement.
Dans ses mémoires, Nixon a écrit: «La défaite des
communistes au XXe siècle en ancienne URSS et dans les pays esteuropéens n'est qu'un pas vers la victoire de la liberté dans le
monde du XXIe siècle La victoire de la liberté ne pourra être
assurée que lorsque les Etats-Unis en préciseront une nouvelle fois
le principe fondamental dans leur politique intérieure et extérieure
et qu'ils en prendront publiquement l'engagement.» Cela n'est rien
d'autre qu'une révélation de l'ambition des Etats-Unis de dominer
le monde au moyen de la diplomatie de l’«extension».
Le principe de la politique intérieure et extérieure des EtatsUnis est la «diplomatie de l'extension» et «la victoire de la liberté
dans le monde entier au XXIe siècle» est le règne du système de la
démocratie libérale sur le monde. Qu’une telle diplomatie des
Etats-Unis apporterait une terrible catastrophe, cela ne fait aucun
doute.
Déterminé à tenir un rôle prépondérant aussi bien sur le plan
politique que militaire dans le monde, conformément à sa position
de puissance économique, le Japon se démène ouvertement pour
232
l’envoi de troupes à l’étranger et la pénétration militaire à
l’étranger. Ces derniers temps, les livres Un Japon qui peut dire
non et le Plan de restructuration du Japon de Ojawa Ichiro sont
devenus des bestselles. C’est que ces livres insinuent ouvertement
la « contribution internationale » de l’Etat japonais et de « corps
d’autodéfense», interdite par la constitution. Le Japon délibère
avec les Etats-Unis de la « stratégie de la sécurité nippoaméricaine ». Autrement dit, le Japon rêve de nouveau de la sphère
de copropspérité de la grande Asie orientale.
L’unique recette pour arrêter l’extention de la sphère
d’influence des puissances impérialistes qui s’accentue de plus en
plus à l’échelle mondiale et pour défendre la souveraineté de tous
les pays est d’émanciper le monde. Si tous les pays non seulement
s’opposent à la violation de leur souveraineté, mais encore refusent
de piétiner celle des autres, il n’y aura plus d’agression ni de
domination, d’assujettissement ni de pillage.
L’inégalité économique ne peut être supprimée à l’échelle
mondiale que sous le drapeau de la souveraineté. Aujourd’hui la
différence entre le Nord riche et le Sud pauvre s’accuse sans cesse.
Si l’hémisphère nord riche ne réussit pas à soulager la pauvreté de
l’émisphère sud, le malheur de ce dernier affectera sans aucun
doute la premier. C’est pourquoi pour éliminer un malheur
économique à l’échelle mondiale il faut commencer par supprimer
le malheur dans les pays du Tiers-Monde. Or, on ne pourra venir à
bout de cette tâche que lorsqu'on aura mis un terme à l'actuel ordre
économique mondial, inégal, et qu'on en aura établi un nouveau,
équitable, sous la bannière de la souveraineté. La coopération, les
échanges économiques et la compensation mutuelle assureront
l'égalité et l'assainissement économiques dans le monde, et tous les
pays connaîtront alors un développement paisible sur un pied
d'égalité.
Le principe de la souveraineté est l'unique moyen de création
d'un monde pacifique et heureux.
233
La bannière de la souveraineté permettra de prévenir les
guerres à l'échelle mondiale, d'interdire les essais nucléaires et de
réduire les armements et finalement de diminuer le niveau de
l'affrontement militaire et d'abolir l'ancien ordre économique
mondial et d'établir un ordre économique mondial équitable.
En somme, si tous les pays adoptent une ferme position pour
défendre de pied ferme leur souveraineté et leur dignité et
respectent la souveraineté des autres, toutes sortes d'injustices et de
maux disparaîtront de la planète et un nouveau monde souverain
verra le jour.
Comme on l'a vu, le Général Kim Jong Il a présenté devant
l'histoire la juste plate-forme diplomatique concernant l'édification
d'un monde paisible en déclarant l'émancipation du monde.
Pour y parvenir, il a proposé la stratégie à employer: s'opposer
aux forces impérialistes et dominatrices qui contrecarrent les
efforts pour réaliser la souveraineté de chaque pays et nation et
celle des communautés de l'humanité, et pour cela unir toutes les
forces des communautés humaines, forces anti-impérialistes et
indépendantes. Etant donné que les impérialistes tentent avec les
forces coalisées de priver les masses populaires, les pays et nations
de la souveraineté, il est indispensable de renforcer sur le plan
international la cohésion et la solidarité des forces antiimpérialistes et indépendantes et de faire face à l'impérialisme pour
émanciper le monde. Et il a. insisté pour que toutes les forces
progressistes, éprises de paix, notamment les forces socialistes, le
mouvement communiste, le mouvement de libération nationale, le
mouvement démocratique et le mouvement de non-alignement,
forment un front uni anti-impérialiste et déclenchent une offensive
collective contre l'impérialisme et éliminent une fois pour toutes
l'impérialisme et la domination.
«Peuples du monde attachés à la souveraineté, unissez-vous!»
c'est le mot d'ordre que le Général Kim Jong Il lance dans les
activités extérieures et c'est également l'orientation globale et la
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stratégie des activités diplomatiques de la Corée du Nord. S'unir
avec tous les pays et nations, s'ils sont attachés à la souveraineté,
en passant outre l'opinion politique et la croyance, l'idéologie et le
régime, pour parachever la cause de l'anti-impérialisme et de la
souveraineté, c'est là la stratégie diplomatique à laquelle la Corée
du Nord s'en tient invariablement. En fait, la Corée du Nord élargit
aujourd'hui ses relations d'amitié et de coopération avec tous les
pays du monde défendant la souveraineté et gagne plus de
partisans et de sympathisants à l'échelle mondiale.
La diplomatie souveraine, diplomatie juchéenne du Général
Kim Jong Il entraîne le monde sur une nouvelle orbite, et sous la
bannière de la souveraineté, l'humanité hâte énergiquement sa
marche grandiose vers l'édification d'un nouveau monde souverain.
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