la philosophie du leadership de kim jong il
Transcription
la philosophie du leadership de kim jong il
LA PHILOSOPHIE DU LEADERSHIP DE KIM JONG IL Jo Song Baek Editions en Langues Etrangères Pyongyang, Corée 88 du Juche(1999) Note de la rédaction Le présent ouvrage, écrit en 1997 par Jo Song Baek de Corée du Sud, est, selon les milieux de la presse, le premier à avoir traité de la philosophie d'un grand homme en matière de leadership. L'auteur craint, malgré ses intentions, que son livre ne soit pas à la hauteur de la tâche qu'il s'est proposé à maints égards, mais notre rédaction, impressionnée par son désir de faire connaître au grand public la haute personnalité du Général Kim Jong Il Dirigeant suprême de la Corée du Nord, réédite son livre en plusieurs langues. 1 TABLE DES MATIERES GENERALITES.........................................................................5 1. LES PRINCIPES DE L'EVOLUTION HISTORIQUE AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES ......................28 1) L'histoire de l'humanité est celle de la lutte pour l'émancipation...................................................................29 2) L'homme joue un rôle décisif dans l'évolution de l'histoire sociale ................................................................37 3) La révolution, c'est la manifestation du plus grand amour42 4) Ce qui est nouveau et progressiste ne peut que triompher dans l'histoire sociale .......................................46 2. LES PRINCIPES D'UNE POLITIQUE AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES ...........................................57 1) La conception de la politique axée sur les masses populaires .........................................................................58 2) Une politique d'amour et de confiance .............................61 3) La théorie du dirigeant politique.......................................73 4) La philosophie révolutionnaire de l'union dans une volonté commune .............................................................82 5) Vivons à notre manière .....................................................87 3. LES PRINCIPES D'UNE ECONOMIE PRIVILEGIANT LES MASSES POPULAIRES ...........................................92 2 1) Le peuple est le maître de l'économie...............................93 2) L'homme est plus précieux que l'argent............................99 3) Ne pas commencer par un calcul s'il s'agit des faveurs à accorder aux masses populaires...................................104 4) La tactique axée sur l'homme .........................................107 5) Construire une économie indépendante..........................109 4. LES PRINCIPES REGISSANT LA LITTERATURE ET LES ARTS AXES SUR L'HOMME .........................117 1) La littérature est une des sciences humaines ..................118 2) Les masses laborieuses sont les créateurs de la littérature et des arts et ont le droit d'en jouir .................123 3) Créer les arts du Juche ....................................................128 4) Ce qui est le plus beau dans le monde, c'est l'homme ....133 5. LE PRINCIPE DE LA VIE DE L'HOMME INDEPENDANT ...............................................................142 1) L'existence socio-politique est la plus importante ..........142 2) La vie la plus belle est la vie souveraine ........................147 3) Consacrer sa vie au peuple..............................................155 4) Vivre pour le lendemain .................................................158 6. UNE MORALE BASEE SUR L'AFFECTION ET LA CONFIANCE ...............................................................164 1) L'affection et la confiance, base de la morale humaine ..165 2) Faire grand cas de la conscience et des obligations morales ...........................................................................170 3) Respecter les aînés révolutionnaires ...............................175 3 4) Cultiver la camaraderie...................................................183 7. LE PRINCIPE DE L'AUTODEFENSE MILITAIRE ...190 1) C'est l'homme qui joue un rôle décisif dans la guerre ....191 2) A la guerre d'agression par la guerre de libération .........197 3) Se préparer à l'autodéfense .............................................207 8. LE PRINCIPE DIPLOMATIQUE SOUVERAIN..........213 1) Sauvegarder la souveraineté ...........................................213 2) Implanter le Juche...........................................................223 3) Edifier un monde souverain............................................228 4 GENERALITES Dans les années 20 de notre siècle, Lénine a dit que l'Orient s'était engagé dans l'ère de son éveil et qu'approchait le temps où l'Orient déciderait du sort du monde entier. Le Président Kim Il Sung, fondateur de l'idéologie du Juche, a apporté un changement radical dans l'idéologie et la morale et a inauguré un nouveau chapitre de l'histoire du monde sous la bannière de la souveraineté. C'était, à la lettre, l'avènement d'une ère nouvelle où l'Orient devait décider du sort du monde. Quelques décennies plus tard, au début des années 80, le journal américain New York Times a publié un article intitulé: «La Corée a donné naissance à un autre héros», annonçant ainsi que le Général Kim Jong Il était une personnalité d'envergure capable d'exercer une grande influence sur le sort du monde. Aujourd'hui, assistant à des événements aussi étonnants que le cataclysme tectonique, l'humanité reconnaît avec émotion que l'ère est venue où l'Orient décide du sort du monde et où le Général Kim Jong Il, à la pointe de cette ère mouvementée, guide la marche de l'histoire pleine de péripéties. A jeter un regard rétrospectif sur l'histoire, on comprend que l'humanité a créé ses premières civilisations sur les bassins de cours d'eau. Ce fut, il y a cinq ou six millénaires, sur les fleuves Jaune, Indus, Tigre-Euphrate et Nil. C'étaient de merveilleuses civilisations riveraines, suivies d'une autre, cette fois littorale, sur la Méditerranée. Pendant trois siècles suivants, ce fut la civilisation atlantique qui brilla dans le monde. Au cours de ces époques historiques, des hommes de renom mondial ont surgi et il s'est 5 produit des événements qui ont exercé une puissante influence sur le développement de la planète dans tous les domaines, politique, économique, culturel, etc. Il faut noter que parmi eux, Marx, Engels et Lénine ont apporté une contribution extraordinaire à l'évolution. A la différence de tous les autres grands esprits qui participèrent au progrès des civilisations, ils ont été leaders de la classe ouvrière et ont fondé des doctrines d'émancipation des masses populaires opprimées, qui ébranlèrent le monde et finirent par engendrer le socialisme. Actuellement, le monde vit une ère nouvelle, celle de la civilisation de l'océan Pacifique. A cette époque, appelée ère de l'Asie-Pacifique, la Corée du Nord joue le rôle de protagoniste et exerce une influence majeure sur le développement du monde. C'est que le Président Kim Il Sung a fondé les idées du Juche, idéologie privilégiant l'homme, qui passe pour une cristallisation du développement de la pensée humaine, et que le Général Kim Jong Il, éclairant le monde des rayons du Juche, conduit l'humanité sur la voie de la souveraineté, avec une perspicacité peu commune. Le Général Kim Jong Il, qui mène le monde vers l'émancipation et la justice, est un esprit éminent de notre siècle. Thomas Carlyle, dans «Les Héros et le Culte des héros», observe que la loyauté sincère et honnête est prioritaire et commune à tous les héros, alors que Machiavel préférait la vaillance, les convictions, l'autorité, la subtilité, la lucidité et la ruse. Harold Laski a dit que l'homme politique doit être comme de juste porteur des «qualités exceptionnelles de grande consommation», alors que Max Bebi préconisait la passion, le sens des responsabilités, la perspicacité. Selon Raswel, la compétence d'union collective devait être une des qualités du dirigeant, tandis que l'Américain Mariam tenait pour qualités d'un héros l'éloquence, la bravoure, la sensibilité sociale, l'aptitude à manœuvrer et à unifier la collectivité. 6 Quoi qu'on en ait dit, on comprend, par toutes ces observations, qu'il n'est pas facile de mériter le titre de grand homme hors du commun. Selon certains, un grand homme doit montrer une allure souple et élastique comme on l'a constatée chez Lénine qui fit preuve de tant de patience en 1917 alors que la révolution russe rencontrait des revers, puis chez Roosevelt qui montra un visage radieux lors de la crise de 1930, et enfin sur De Gaulle qui sut soulever les Français après l'occupation nazie, disant: «La France ne sera plus France quand elle aura perdu son aptitude à gagner.» Certes, il se peut que les facteurs déterminant la grandeur et l'éminence d'un grand homme ou d'un dirigeant soient envisagés sous divers aspects et que chacun ait ses propres qualités. Mais ce qui est capital et décisif, c'est la pensée et la philosophie qu'il professe. Notons ce qu'a dit à ce propos le célèbre écrivain anglais au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, Risrelly. Il affirma à juste titre: «Le grand homme est celui qui agit sur l'esprit de l'époque.» Socrate observait: «Deux chemins mènent au secours de la réalité: l'un est qu'un philosophe détienne le pouvoir, l'autre est que le détenteur du pouvoir devienne un philosophe cultivé dans l'esprit de la justice.» Ces propos de ces deux sages enseignent que seule une personne ayant une solide philosophie peut agir sur l'esprit du temps et peut être un dirigeant éminent. Dans le cas d'un leader authentiquement populaire, sans parler de la totalité des grands hommes, la grandeur de la pensée qu'il professe est fondamentale dans la qualification de sa personnalité. Vu dans ce contexte, on comprend que le Général Kim Jong Il soit actuellement tenu en si haute estime; c'est qu'il guide notre époque à la lumière d'une philosophie originale. La grandeur du Général Kim Jong Il vient de sa philosophie qui privilège l'homme, lui porte la plus profonde affection, une 7 philosophie visant à son émancipation par une stricte défense de sa liberté et de son bonheur. Le Général Kim Jong Il a pu s'affirmer comme éminent dirigeant à la philosophie exceptionnelle parce qu'il est né et a grandi dans un milieu extraordinaire. On sait qu'il est né au mont Paektu, mont sacré de la révolution renommé dans le monde. C'est le haut lieu de la révolution où le grand Président Kim Il Sung, hissant la bannière du Juche, tira le premier coup de feu de la libération nationale dans les colonies; c'est le lieu d'origine des idées du Juche. C'est là que commença la marche de libération de l'homme et des nations, que le Général Kim Jong Il, fils du Président Kim Il Sung, a passé son enfance. Cette hauteur historique, empreinte des idées du Juche privilégiant l'homme et d'affection profonde pour les masses opprimées, fut le berceau et la source de ce qui rendit célèbres la naissance et la croissance du futur Général. Le mont Paektu est célèbre pour ses paysages fascinants: une neige éternelle au sommet brille sous les rayons du soleil et ses épaisses forêts séculaires offrent des panoramas admirables, extatiques; c'est le mont ancestral de la nation coréenne. C'est là, sous la bénédiction de la nature et des résistants antijaponais, que le futur Général Kim Jong Il a fait ses premiers pas dans une vie brillante. Il a hérité de tout ce que le mont a de sublime, de majestueux et de beau. L'idéologie du mont Paektu, c'est l'idéologie défendant la souveraineté et la dignité de l'homme et privilégiant l'amour extrême pour lui; l'esprit du mont Paektu est un esprit révolutionnaire inflexible consistant à lutter jusqu'au bout pour la réalisation de son idéal, sans le moindre recul ni la moindre hésitation dans toute adversité; l'audace du mont Paektu est une audace sans pareille, qui permet de créer ce qu'il y a de plus noble, de plus puissant et de plus majestueux; l'air du mont Paektu est 8 celui du géant qui gouverne l'univers, châtiant les injustices et les vices et créant un monde de la liberté et de la justice. Le Général Kim Jong Il est l'enfant du mont Paektu, l'enfant de la révolution, qui incarne toutes les qualités de ce mont. La guerre de résistance contre le Japon d'une âpreté sans précédent dans l'histoire mondiale, et le conflit du 25 Juin avec les puissances impérialistes mondiales, ainsi que la dure lutte antiimpérialiste prolongée pendant un demi-siècle, ont obligé notre Général à se tenir toujours à la pointe de toutes les confrontations de notre siècle, politiques et militaires. Ces années de péripéties historiques ont fait de lui un éminent militant à la philosophie révolutionnaire, à la volonté inflexible et à l'audace peu commune, un homme voué à l'émancipation des masses travailleuses. C'est pourquoi la philosophie qu'il professe se caractérise par l'affection profonde pour l'homme et sa protection et par la fidélité sans borne à la cause des masses laborieuses qui cultivent la terre, fabriquent des machines et transforment la société. Le dirigeant qui a une philosophie correcte réussit, alors que celui qui n'en a pas échoue, c'est la vérité de l'histoire. La qualité de la philosophie détermine le caractère scientifique et l'issue de la direction. Si l'on jette un regard sur le passé, on constate que les dominateurs ou les gouvernants qui apparurent dans l'histoire ont voulu avoir une doctrine philosophique à leur service. Certains d'entre eux ont adopté au profit de leur gouvernement des idéologies d'illustres philosophes de leur temps. La politique de la Rome antique se basait sur la philosophie stoïque de Zénon et plus tard, au VIe siècle de notre ère, ce stoïcisme fut appliqué à l'époque chrétienne par Isidore, archevêque espagnol. Les idées de Confucius sur l'équité et sur l'humanité ont servi à justifier la domination des propriétaires d'esclaves de l'époque. 9 L'empereur de Prusse avait adopté le hégélianisme pour doctrine officielle au service de sa domination. La dialectique idéaliste de Hegel servit à justifier et à défendre la monarchie en Prusse. L'Etat prussien fut décrit par l'empereur comme «procession des dieux sur la terre». Tandis que dans le passé les dominateurs profitaient des philosophies d'autrui pour en faire leur doctrine officielle, les véritables chefs de la classe ouvrière ont conduit la lutte libératrice des masses opprimées avec les idéologies qu'ils avaient créées euxmêmes. Marx et Engels, premiers leaders de la classe ouvrière, auteurs de la dialectique matérialiste, ont apporté un tournant fondamental dans la direction de l'histoire sociale et du peuple. Le matérialisme dialectique de Marx, ayant prouvé l'inéluctabilité de l'échec du capitalisme et la victoire certaine du socialisme et du communisme, a rendu service à la cause de libération du prolétariat. Cette philosophie, Lénine en a fait sa bannière dans la révolution socialiste et l'édification du socialisme. Cependant, quoiqu'il fût scientifique et révolutionnaire, le marxisme ne put servir, tout comme les philosophies idéalistes précédentes au service des classes exploiteuses, de doctrine efficace pour la conduite de l'Etat et de la société, car il avait aussi des limites. La création d'une philosophie de direction favorable et conforme à l'évolution de l'histoire s'imposait donc comme exigence pressante de notre époque. Le Président Kim Il Sung fut le premier dans l'histoire à en établir une scientifique, conforme aux exigences de l'époque. En créant les idées du Juche, il a formulé une doctrine et des méthodes de direction qui ouvrirent la voie au façonnage du destin de l'homme. 10 Ses idées et théories de direction scientifiques ont été approfondies et développées par le Général Kim Jong Il qui en fit une philosophie parfaite permettant de faire progresser l'histoire et de façonner fructueusement le destin de l'homme. La philosophie originale du Général Kim Jong Il est à la base de son style de direction original et de son leadership exceptionnel. L'idée de «l'homme par-dessus tout» et celle de «l'homme au centre de tout» Selon la mythologie grecque, Prométhée donna le feu à l'homme et dit alors: «Vous êtes maintenant le maître du feu; en l'utilisant au mieux, vous pouvez disposer de ce monde.» Mais ce n'était pas un moyen idéologique ou spirituel indiquant à l'homme le moyen de façonner son destin et l'homme n'est pas devenu maître du monde. L'homme doit être éveillé à la conscience qu'il est maître du monde, à ses responsabilités en tant que tel, et doit acquérir des dispositions idéologiques et spirituelles qui le portent à la hauteur d'un maître du monde pour qu'il le devienne véritablement. Or, jusqu'ici, aucune philosophie ne lui en a donné le moyen. Le christianisme apparu au premier siècle de notre ère, l'islam du VIIe siècle, le bouddhisme des IVe et Ve siècles avant notre ère et d'autres religions idéalistes ont toutes prétendu montrer le chemin du salut et de l'émancipation à l'homme, mais dans tous les cas, ce n'étaient que sermons absurdes. Sénèque, philosophe de la Rome antique, a prôné de se soumettre au destin: «Le destin mène avec lui celui qui veut, mais traîne celui qui ne veut pas suivre.» Cette conception fataliste du monde a régné de longs siècles, rendant l'homme inerte et contribuant à justifier les sociétés d'exploitation. 11 La doctrine de Nietzsche, barbare et banditiste, servit à Hitler de justification de sa politique d'agression et de guerre, alors que le pragmatisme de James et de Dewey a servi de base aux Etats-Unis à l'exploitation, au pillage et à l'exercice de l'hégémonie. Les philosophies qui ont servi les dominateurs, les exploiteurs et les spoliateurs, ont toutes comporté des déformations en ce qui concerne la nature de l'homme et les lois de l'histoire, et toutes trompé les peuples. Le marxisme a mis un terme aux conceptions idéalistes du monde et a assis la philosophie sur une base matérielle. La mise au point du matérialisme dialectique et du matérialisme historique a été incontestablement une révolution dans le domaine philosophique, un événement qui inaugura une nouvelle histoire. Marx a secoué toutes les doctrines non scientifiques qui avaient régné de siècle en siècle et a créé une philosophie scientifique qui a servi d'arme substantielle à la transformation du monde et à l'émancipation des masses populaires. Il a indiqué à juste titre que les philosophes n'ont fait qu'interpréter différemment le monde, mais il s'agit de «le transformer». Dans les Annales franco-allemandes, il a écrit: «De même que la philosophie considère le prolétariat comme sa propre arme matérielle, de même le prolétariat considère la philosophie comme sa propre arme spirituelle», «La philosophie ne peut se réaliser sans l'abolition du prolétariat, alors que ce dernier ne peut s'abolir sans la réalisation de la philosophie.» Sur ces mots, on comprend que l'élaboration et l'application d'une philosophie scientifique sont d'importance capitale pour la cause d'émancipation des peuples opprimés. Cependant, la philosophie marxiste, malgré son caractère révolutionnaire, s'est contentée de préciser la structure générale du monde matériel et la loi objective de l'évolution du monde, sans en venir à éclaircir la logique de sa transformation en mettant au premier plan l'homme qui en est le sujet. Car c'était une doctrine 12 invitant à concevoir le monde à partir de la matière. On comprend cela nettement dans la Sainte Famille où Marx indiquait: «La matière est le sujet de toutes les transformations.» La philosophie marxiste a considéré l'homme comme une partie du monde matériel, et non comme le maître du monde; elle n'a pu tirer au clair, sur une base scientifique, que vu sa nature et son rôle, l'homme est l'être le plus précieux, le plus puissant et le plus développé du monde; elle n'a fait que de souligner que l'homme ne peut être libre que lorsqu'il est conscient des nécessités objectives et qu'il sait en tirer profit. Elle n'a donc pu indiquer les méthodes scientifiques permettant de réaménager et de transformer le monde de façon substantielle. En réalité, à partir des principes de la dialectique matérialiste, il est impossible d'établir les principes et les méthodes de direction à suivre dans la lutte pour la transformation de la nature et de la société. Ce défaut de la philosophie marxiste, on le remarque dans le seul fait que Staline, abordant le problème de la méthodologie de direction, s'est contenté de préconiser «l'esprit révolutionnaire à la russe et l'esprit pratique à l'américaine». Afin que l'homme puisse façonner lui-même son destin, on ne doit pas s'arrêter à éclaircir l'image générale du monde matériel et les lois qui les régissent, mais aller plus loin, c'est-à-dire préciser la nature de l'homme et la loi qui régit ses rapports avec le monde; autrement dit, indiquer à l'homme jusqu'à la façon de concevoir le monde et de le transformer. C'est alors seulement qu'il pourra transformer à son gré le monde et devenir le maître de son destin. Cela étant, il est très important pour l'avenir des masses populaires d'établir une conception philosophique scientifique du monde convenant à la nature de l'homme et à la loi du développement du monde. Le Général Kim Jong Il a établi une philosophie nouvelle et révolutionnaire, une nouvelle conception du monde centrée sur une nouvelle vision de l'homme et l'a appliquée à fond dans 13 l'édification de l'Etat et la direction du peuple; de là ses brillants succès. Cette philosophie, qui lui a fait réussir la direction, n'est pas une doctrine précisant simplement la façon de voir le monde, mais une philosophie politique contribuant à l'évolution de l'histoire, une philosophie révolutionnaire qui sert le peuple engagé dans l'œuvre d'émancipation, en lui indiquant la voie à suivre. Pourquoi est-elle politique et révolutionnaire? Parce que c'est une philosophie de l'affection pour l'homme, celle qui lui indique la voie à suivre pour façonner son destin et qui tient de la transformation, du changement, de la création et de la rénovation. En un mot, c'est une philosophie au service de l'homme, au service du peuple. Les idées de «l'homme par-dessus tout» et de «l'homme au centre de tout» constituent la quintessence de la philosophie de Kim Jong Il. Il a dit que la philosophie axée sur l'homme prescrit de voir l'homme par-dessus tout et de l'aimer sans condition, et que l'amour de l'homme est son objectif général et son idéal de vie. Ces conceptions philanthropiques sont conformes à la mission, à la nature et au rôle de la philosophie. Si l'on admet que la philosophie se forme selon le besoin de l'homme et qu'elle a pour mission d'améliorer son destin, il est tout à fait naturel qu'elle passe pour scientifique quand elle est philanthropique. La philosophie doit être inspirée par l'amour inconditionnel de l'homme et l'idée du Général Kim Jong Il préconisant que son objectif général et son idéal de vie consistent à chérir l'homme, laisse voir en somme sa pensée, sa volonté et ses vertus de grand homme, grand dirigeant. Que signifient «l'homme par-dessus tout» et «l'homme au centre de tout»? 14 Ce sont les concepts qui résument scientifiquement les idées du Juche selon lesquelles l'homme est maître de tout et décide de tout. Ce qu'on entend par là est que l'homme est maître du monde et l'être le plus précieux dans le monde et que, par conséquent, tout doit être axé sur l'homme. L'homme n'est pas un simple être matériel, mais un produit supérieur de l'évolution du monde, un être élevé au rang de dominateur du monde. Il est l'unique être indépendant du monde qui domine les autres et les met à son service. Maître du monde, il est l'être le plus précieux du monde. Tout ce qui est du monde n'a d'importance et de valeur que conforme aux besoins et aux intérêts de l'homme. Comme il est maître du monde et l'être le plus précieux, l'homme a le droit d'assujettir le reste du monde. Telle est l'idée de «l'homme pardessus tout». L'homme est aussi l'être le plus évolué, l'être le plus puissant et créateur. Il est capable de transformer le monde à son gré pour le mettre à son service. C'est lui qui joue le rôle décisif dans la transformation et l'évolution du monde. Aussi faut-il compter sur lui et mettre ses capacités en œuvre pour réussir la transformation de la nature et le développement de la société. De là l'idée de «l'homme par-dessus tout» et celle de «l'homme au centre de tout». Tout mettre au service de l'homme et tout régler en s'appuyant sur lui, voilà l'exigence essentielle de ces deux énoncés. Selon ces raisonnements philosophiques, le Général Kim Jong Il mène la lutte pour la transformation de la nature et de la société. Il aime infiniment le peuple, lui procure des faveurs autant qu'il peut, se mêle à lui et produit avec lui miracles et innovations. S'il réussit dans son travail, c'est qu'il a adopté comme principe de direction de mettre l'homme par-dessus tout et au centre de toute préoccupation. 15 Toutes les brillantes réalisations accomplies en Corée sous sa direction avisée sont les résultats de l'application de ces théories. A ce point de vue, on constate combien absurdes sont les tentatives des impérialistes qui, tout en parlant d'une «crise de l'humanité» et des «limites de la croissance», au lieu de voir la valeur de l'homme et sa force inépuisable, cherchent à présenter comme inévitables les faillites économiques et la misère des travailleurs. Le raisonnement de l'Américain Papenheim est tout à fait faux: il tente d'annihiler la puissance humaine, de présenter le progrès de la technologie et de l'informatique réalisé par l'homme comme facteur de sa propre aliénation et de sa ruine, disant que «cette aliénation est en vogue à notre époque». A l'heure actuelle, l'homme n'est pas en voie d'aliénation. Il devient de jour en jour plus puissant, en transformant lui-même le monde à son profit. Sa sphère de domination et de contrôle s'étend sans cesse. Les réalisations des sciences te prouvent. Prenons par exemple le champ visuel de l'homme moderne: le rayon du champ macroscopique atteint vingt milliards d'années-lumière, et quant au champ microscopique, l'œil humain pénètre jusqu'au cœur des corpuscules. Dépassant la vitesse cosmique, l'homme voyage dans la «voûte céleste», quittant la Terre; il a placé ses sondes sur les orbites des autres planètes: ses appareils détecteurs ont dépassé le système solaire et naviguent dans l'univers infini. Grâce au développement des technologies au laser, la cytologie et la génétique, l'homme ouvre sans cesse de nouveaux secteurs du monde, améliorant son sort avec succès. Au temps du royaume de Silla (VIIe s.), le pèlerinage du moine Hecho de Corée à l'Inde a duré dix ans, mais aujourd'hui ce voyage se fait en un jour. L'intelligence et la force créatrice de l'homme ont rapproché les divers coins de la Terre. C'est une preuve vivante que l'homme n'est pas un être de plus en plus écarté 16 en fonction du développement de la technique moderne, mais bien au contraire, un être puissant qui étend de plus en plus sa sphère de domination. Tout cela montre avec éloquence que l'idée de voir l'homme par-dessus tout et de mettre tout à son service constitue la méthode la plus scientifique et révolutionnaire, dans la direction de l'Etat et de la société. Voilà où sont la justesse et la vitalité de l'idée du Général Kim Jong Il. Cette idée se base sur une conception scientifique de l'homme. Il a dit: «L'homme est un être social doué d'esprit d'indépendance, de créativité et de conscience.» Selon lui, s'il se connaît lui-même, l'homme devient révolutionnaire, mais, sinon, esclave. L'homme peut faire de bonnes choses pour lui-même et pour l'humanité quand il est conscient de lui-même. Jusqu'ici, n'a pas été donnée aucune conception judicieuse de la nature humaine. Selon Philon, philosophe de la Grèce antique, il y avait eu jusqu'à l'époque 208 définitions de la nature de l'homme. On comprend donc que ce problème a fait l'objet de débats philosophiques dès l'antiquité et a été considéré comme sérieux. La différence des observations a fait naître des opinions politiques et morales diverses lesquelles déterminèrent le caractère et le mode de domination de sociétés données. Le débat sur la nature de l'homme a fait long feu: à l'ère de la société d'esclavage, ce furent Démocrite, Socrate, Platon, Aristote qui compilèrent les doctrines; au moyen âge, ce furent Augustin et Thomas d'Aquin qui les commentèrent; dans les temps modernes, surtout à la Renaissance, des doctrines furent nombreuses; les philosophes classiques allemands, Kant, Schelling, Hegel et Feuerbach ont présenté les leurs. Cependant, ce long débat n'a pu aboutir à une conception correcte de la nature de l'homme. C'est pourquoi à toutes ces époques il était inimaginable de tracer la 17 silhouette d'une société et de définir un mode politique conforme à la nature de l'homme. Par exemple, Feuerbach a considéré l'homme comme un être biologique dans une peau physique. Il en avait une telle conception qu'il en dit parfois que «l'homme est comme du pain». La Mettrie, matérialiste français du XVIIIe siècle, a dit que «l'homme est une machine» et considérait mécaniques toutes les activités humaines. Les conceptions de ce genre n'ont pu permettre de formuler de judicieux principes et des méthodes de direction efficaces. Toutes les conceptions, erronées et fantaisistes, de la nature de l'homme ont donné lieu aux gouvernants de différentes époques, rois ou monarques, de justifier leur domination inhumaine et antidémocratique sur les masses travailleuses. Le marxisme a porté cette conception sur une base scientifique, définissant l'homme comme la totalité des rapports sociaux. Il a examiné sa nature, non pas selon ses attributs intérieurs, mais hors de lui, dans ses rapports sociaux qui déterminent son existence et ses activités. La conception selon laquelle l'homme est la totalité des rapports sociaux mène à cette conclusion: le changement et l'amélioration des conditions matérielles et économiques et des conditions socio-politiques lui permettent de s'émanciper et d'évoluer. A toutes ces théories, le Général Kim Jong Il a opposé une autre, nouvelle, scientifique, qui surmonte leurs limites. Il a affirmé que l'homme est un être social doué de liberté, de créativité et de conscience. La volonté de vivre librement, en maître de son sort, sans subir de contrainte ni soumission, c'est là, selon le Général, le sens de liberté de l'homme, qui, grâce à ce sens, est considéré comme le maître du monde et l'être le plus précieux. La créativité, faculté de transformer volontairement le monde, et la conscience, faculté déterminant toutes les activités, sont 18 considérées, toujours par lui, comme d'autres attributs intrinsèques. De cette considération est venu ce principe qu'il préconise: si le parti et l'Etat veulent être favorables à l'homme et au peuple, ils doivent orienter toutes leurs activités de façon qu'elles tiennent compte de la liberté de l'homme, de sa créativité et de sa conscience et l'amènent à en faire pleinement preuve. Toutes les spéculations et les activités du Général Kim Jong Il se font dans ce sens. C'est là le facteur essentiel qui détermine l'aspect scientifique et la vitalité de son leadership. Les idées de «l'homme par-dessus tout» et de «l'homme au centre de tout» sont un guide idéologique et théorique d'importance universelle dans la direction de l'Etat, de tous les dirigeants s'employant à l'édification d'une société humaine. La théorie de la primauté de l'idéologie La théorie de la primauté de l'idéologie du Général Kim Jong Il est l'autre principe qui lui permet de réussir sa direction. L'essentiel de cette théorie est ceci: l'idéologie joue un rôle décisif dans le développement des mouvements historiques pour la transformation de la nature et de la société; aussi faut-il résoudre tous les problèmes au moyen de la mise en branle de la conscience idéologique de l'homme. Jusqu'à présent, dans toutes les sociétés d'exploitation de l'homme par l'homme, y compris la société capitaliste, il fut considéré comme une vérité immuable que l'argent ou les biens matériels constituent le moyen le plus efficace pour faire bouger les gens. Il est notoire que dans la société capitaliste, société de l'argent tout puissant et du culte de l'or, l'intérêt pour l'argent ou les biens matériels est le moteur de la gestion de l'Etat et de l'entretien des entreprises comme les sociétés par action. . 19 Le Général Kim Jong Il a mis un point final à cette conception, précisant, sous un angle nouveau, les principes de l'évolution sociale. En quoi consiste cette doctrine? Le Général Kim Jong Il a insisté sur la doctrine selon laquelle les idées des hommes sont de première importance et décident de tout dans la lutte révolutionnaire et dans l'œuvre d'édification. En bref, l'idéologie décide de tout et elle détermine la valeur de l'homme et de son activité; elle est de première importance au cours de la transformation de la nature et de la société. La conscience idéologique de l'homme, reflet de ses besoins et intérêts, détermine son profil moral et sa personnalité, et règle et contrôle ses activités. Sa valeur en tant qu'être humain ne s'établit pas selon l'argent ou les biens qu'il possède, mais selon ses idées. La personnalité de l'homme se définit, non pas selon sa physionomie, selon son argent ou ses biens, mais selon son niveau de conscience idéologique, la noblesse de ses idées et la mesure du rôle qu'il joue en faveur de la société et de la communauté où il vit. Celui qui fait preuve d'idées progressistes et avancées passe pour porteur d'une noble personnalité et se dévoue à l'œuvre favorable à la société et à la collectivité, à la patrie et à la nation. Toutes les activités de l'homme sont conditionnées par sa conscience idéologique. Il est notoire que les idées de l'homme déterminent l'objectif, la direction et le caractère de ses activités. Il en est de même dans la lutte pour la transformation de la nature et de la société. L'idéologie définit l'objectif et l'orientation de cette lutte, et la conscience idéologique des gens qui y prennent part détermine le rythme du développement de la société. Tout ira bien s'ils font preuve d'un enthousiasme conscient et d'un esprit créateur, contents de ce qu'ils font; sinon, aucune réussite n'est possible, ce qui prouve que l'idéologie décide de l'issue de tout mouvement social. 20 Les précédents leaders de la classe ouvrière, envisageant le problème de l'esprit, n'ont pas su voir le rôle décisif de la conscience idéologique. L'essentiel des observations des classiques marxistes était que les modes de production matérielle, c'est-à-dire économiques, jouent le rôle décisif dans le progrès de l'histoire sociale. Au sujet du rôle de la conscience, ils s'étaient arrêtés à mentionner une simple réaction à ce qui est matériel. Dans sa lettre à Smith, Engels, refusant d'insister unilatéralement sur le mode d'existence matériel agissant sur l'évolution de la société, a écrit que «le mode matériel d'existence est de premier ordre, mais il n'est pas exclu que l'idéologie, bien que de second ordre, exerce une réaction sur lui». Mais tout en mettant l'accent sur la réaction de la conscience, il refusait de se dédire de ses affirmations selon lesquelles l'«élément décisif» pour le progrès de l'histoire est en tout cas économique. Dans sa lettre à Bloch, en 1890, il écrivit: «Selon la conception matérialiste de l'histoire, l'élément décisif pour le progrès historique est en fin de compte constitué de la production et de la reproduction de la vie réelle.» Il insista: «La cause finale de tous les changements sociaux et de toutes les révolutions politiques doit être cherchée, non pas dans l'esprit des gens et leur conscience approfondie des vérités éternelles et de la justice, mais dans le changement du mode de production et d'échange, non pas dans les philosophies, mais dans l'économie de l'époque.» Il rendit ainsi immuable l'idée que l'économie est décisive dans le mouvement historique. De ce propos il fit mention dans plusieurs de ses œuvres. Lénine, lui aussi, a fait le même raisonnement. Il envisageait, comme Marx et Engels, l'évolution de l'histoire sociale comme celle de l'histoire naturelle. Lénine, comme Marx, s'est arrêté à donner des observations théoriques sur ce qui est décisif dans le progrès de l'histoire sociale; il n'a pourtant pu prévoir ce qui résulterait dans l'édification socialiste de sa conception parce qu'il n'avait pas eu le 21 temps de mener directement la lutte pour l'édification du socialisme. En réalité, on a mis l'accent sur le développement économique en adoptant d'une façon dogmatique les théories précédentes sur le socialisme, ce qui a entraîné de fâcheuses conséquences dans l'ancienne Union soviétique et les autres pays socialistes d'Europe. L'absence de l'attention requise à l'éducation des masses populaires et l'accent mis seulement sur l'édification économique dans ces pays ont amené ceux-ci à tomber dans le marasme économique et a eu pour résultat l'effondrement du socialisme. L'échec du socialisme dans ces pays a donné cette leçon à l'histoire: si l'on néglige d'éveiller la conscience idéologique et de voir le rôle décisif qu'elle joue dans le développement de la société, on en vient à faire dégénérer les gens sur le plan idéologique, à détériorer tout ce qui est socialiste, et finalement, à mener à la ruine jusqu'au régime socialiste. On comprend là-dessus la portée de la théorie de l'idéologie créée et appliquée par le Général Kim Jong Il. Il a dit que ce qu'on entend par rôle décisif de l'homme dans la lutte pour la transformation de la nature et de la société, c'est le rôle de la conscience idéologique et il s'en est tenu comme toujours à ce principe: donner la priorité à la révolution idéologique et au travail politique en tout. En bref, rien n'est impossible une fois que les gens sont armés d'idées progressistes et éveillés sur le plan idéologique; c'est là l'idée et le point de vue du Général. A partir de cette compréhension, il a donné cette fameuse formule: «La force qui remue le monde n'est pas dans l'argent ou dans les bombes atomiques, mais dans les grandes idées», et selon le même concept, il tient invariablement, dans la pratique de la révolution, la théorie de l'idéologie. Grâce à sa direction privilégiant l'idéologie, le peuple de Corée du Nord, convaincu de l'avenir du socialisme et profondément conscient qu'il est maître du pays, fait 22 preuve du noble sens des responsabilités et d'un esprit révolutionnaire inflexible. Il est hors de doute que le Général Kim Jong Il, tenant haut comme toujours le drapeau de l'idéologie, mènera le peuple nordcoréen à d'autres innovations et à un nouvel essor et qu'il poussera la révolution vers un plus prodigieux succès en renforçant le rempart idéologique du socialisme. La théorie du leader, axe de l'union La philosophie du Général Kim Jong Il en matière de direction repose également sur sa théorie du leader-centre: comme le rôle du leader, dans un mouvement révolutionnaire, est décisif, le peuple ne peut modeler son destin avec succès que quand il est guidé par un excellent leader. Mais jusqu'ici cette vérité est demeurée voilée ou a été dénaturée par certaines gens imprégnés de préjugés. Nonobstant, l'histoire a démontré que le leader joue le rôle décisif dans le progrès de la société. Les historiens ont présenté Cléopâtre, dernière reine de l'Egypte antique, comme une personne susceptible d'influencer le cours de l'histoire. On a noté que si le nez de cette femme renommée pour sa beauté et son habileté extraordinaires, pour ses ambitions politiques et ses compétences peu communes, eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. Cet exemple montre que les activités des grands esprits ont été pour beaucoup dans l'histoire. Il est vrai que de telle ou telle façon, les illustres généraux, rois ou gouvernants apparus dans l'histoire ont exercé une influence certaine sur l'évolution d'une société donnée, mais ce n'était pas toujours dans le sens positif. Jules César, héros de Rome, a connu une carrière exaltée: au cours de ses expéditions d'une dizaine d'années, il a conquis 800 23 villes-fortes, soumis 300 nations; il a eu à combattre trois millions de soldats dont il a fait le tiers prisonniers. Il était allé conquérir jusqu'à l'Afrique; ses conquêtes et massacres d'autres nations furent des actes criminels devant l'histoire. Sa politique tyrannique lui a coûté la vie sur son trône. Hegel fit un grand éloge de Napoléon. Le voyant à cheval après la victoire de Iéna, le philosophe s'exclamait: «J'ai vu un grand esprit mondial, monté à cheval.» Mais ce n'était pas un dirigeant du peuple ni un grand esprit reconnu par l'histoire. Il a fait la guerre pendant 20 ans et n'a apporté que des catastrophes à sa patrie: la mort de millions de ses compatriotes, la perte d'immenses richesses nationales et dix milliards de francs à verser en indemnités de guerre. Toutes les personnalités ne jouent cependant pas un rôle décisif dans l'évolution de l'histoire, mais le leader représentant authentiquement les intérêts de la classe ouvrière et du peuple laborieux, oui. Or, qui est-il, ce leader? Cette notion apparut pour la première fois par Engels. Dans son ouvrage Marx et Neo-Rhein (en 1884), qualifiant Marx d'«éminent leader», Engels s'était penché sur le problème du chef de la classe ouvrière. Mais il envisageait ce problème comme concernant les «grands personnages», c'est-àdire les personnalités ou les individus historiques éminents. Il n'a pas remarqué que le problème était particulier et différent, car il a placé le chef de la classe ouvrière au même rang que César, Auguste, Cromwell, Thierry, Miniet, Guizot, Napoléon. Lénine, lui aussi, en a fait mention, mais n'en avait pas une conception juste. Dans son ouvrage Les objectifs immédiats de notre mouvement, il a écrit: «Aucune classe dans l'histoire n'est parvenue à la domination sans avoir trouvé dans son sein des chefs politiques, des représentants d'avant-garde capables d'organiser le mouvement et de le diriger.» Et dans un autre ouvrage, Le gauchisme, maladie infantile du communisme, il écrivit: «Le parti, en général, est dirigé par un groupe plus ou moins fixe, constitué 24 de personnes des plus influentes, compétentes, expérimentées, élues aux postes les plus responsables, les personnes appelées leaders.» Comme on le constate dans ce passage, Lénine, au lieu de parler d'un unique représentant des masses populaires, a préféré dire des «leaders» en tant que «représentants d'avant-garde» ou «groupe d'hommes plus ou moins fixe». Il a envisagé les leaders comme des individus extraordinaires et donc il n'était pas sorti du cercle de la controverse qui s'engageait sur la question, à savoir à qui revient le rôle décisif dans le progrès de l'histoire, au peuple ou aux individus. Il a affirmé que ce rôle appartenait au peuple, sans pourtant voir l'association du peuple et de son meneur; il a eu tort de les envisager séparément. Il est évident qu'une telle conception, imparfaite, ne permet pas de faire avancer avec succès l'histoire sociale sur une voie correcte. Le Général Kim Jong Il a estimé que le problème du leader est une question fondamentale et de première importance pour le progrès de l'histoire sociale et le modelage du destin du peuple; ainsi il a donné à ce sujet une conception scientifique. Voir tout, en mettant le leader au centre, dit-il, c'est mon invariable mode d'envisager les choses. J'insiste pour qu'on mette le leader au centre de tout mouvement. La théorie du leader-centre est une doctrine portant sur la conception du leader et sur l'attitude à adopter à son égard. C'est une théorie indiquant au fond que le leader joue un rôle décisif dans le progrès de la société et que les masses populaires ne peuvent modeler leur destin avec succès que lorsqu'elles suivent fidèlement sa direction. Cette théorie, le Général Kim Jong Il l'a mise au point, le premier dans l'histoire, en exposant la signification philosophique du leader et en systématisant les problèmes du rôle qu'il joue et de 25 la place qu'il occupe au cours de l'évolution de l'histoire et du mouvement révolutionnaire. Il a indiqué: «Le leader est par essence l'âme de la collectivité sociopolitique.» Le leader représente le cerveau idéologique et théorique, le centre de la cohésion qui imprègne le peuple de l'idéologie et lui fournit des tactiques et des stratégies. L'âme du peuple, l'animateur des mouvements sociaux, l'axe de l'unité et de la cohésion et le timonier organisant et conduisant dans l'unité les activités et la lutte du peuple, voilà le leader, selon les observations du Général Kim Jong Il. C'est pourquoi le leader devient le premier représentant du peuple, et non un individu comme c'est le cas des grands esprits, des illustres généraux, des monarques, des rois renommés. C'est une vérité historique que le peuple, s'il n'est pas guidé par un tel chef, est voué à l'échec dans sa lutte pour la liberté et l'émancipation. La direction du leader est indispensable à toutes réussites, parce que c'est lui qui expose les idées et les théories scientifiques propres à améliorer la société et le destin du peuple de façon satisfaisante. Le leader, doué d'une perspicacité pénétrante, crée une idéologie et des théories scientifiques par l'association des exigences de l'époque et de la révolution avec la volonté et les besoins du peuple. Cette idéologie et ces théories servent de phare, de guide sur le chemin que prend le peuple pour modeler son destin. Le leader joue également un rôle décisif dans la formation de la force motrice de l'évolution de l'histoire. La marche victorieuse d'un mouvement social présuppose une puissante force de propulsion. Cette force provient du peuple uni. Or l'union du peuple ne se fait pas d'elle-même; elle se fait autour d'un noyau. Ce centre, qui permet l'union et le regroupement du peuple tout 26 entier et la cohésion de toute la société, est justement le leader. Le peuple, quand il a un chef avisé, se serre autour de lui, forme avec lui une intégrité socio-politique. Sous la direction du leader, le peuple développe la société selon une tactique et une stratégie correctes. Quelque difficiles que soient les circonstances, un leader, clairvoyant et perspicace, avance les moyens de les surmonter et mène la révolution à la victoire. Cela prouve qu'il joue un rôle décisif dans le modelage du destin du peuple et dans le développement de la société. Ceci dit, je ressens combien significatifs sont les propos du Général Kim Jong Il lorsqu'il affirme: «La victoire d'une révolution sans leader est inconcevable tout comme l'épanouissement d'une fleur sans soleil.» L'idée que le leader est le cerveau idéologique et théorique et le centre de l'union populaire est une vérité prouvée par la pratique révolutionnaire en Corée du Nord. Là, tout va bien aujourd'hui, la société étant restructurée en un système sous lequel le Parti, l'Etat, l'armée et le peuple marchent ensemble comme un seul homme. Cela, sans doute, est le résultat de l'application parfaite de l'idée du leader-centre. On voit par là que cette théorie constitue un principe de base dans la réussite de la direction de l'Etat et de la société. L'idée de «l'homme par-dessus tout» et de l'«homme au centre de tout» et la théorie de la primauté de l'idéologie du Général Kim Jong Il déterminent son orientation et sa méthodologie de direction, alors que sa théorie du leader-centre constitue le facteur décisif du succès de sa direction. D'où la valeur scientifique et dynamique de sa philosophie en matière de direction, qui conduit le peuple à la victoire et accélère l'évolution de l'histoire. 27 1. LES PRINCIPES DE L'EVOLUTION HISTORIQUE AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES L'histoire est riche en péripéties. Dans les années 50 et 60, ce fut le maccarthysme qui sévit, alors que de nos jours, l'antisocialisme trouble l'histoire. Un certain temps, l'historien François Phezzit a été populaire dans le monde occidental par sa prétendue «découverte». «Le communisme, a-t-il dit, est le détour le plus long pour passer d'un capitalisme à un autre.» C'est-à-dire que le socialisme n'est pas une nécessité historique, mais une «tumeur» fortuite apparue au cours du développement du capitalisme. Gorbatchev, qui un certain temps avait joué le rôle de protagoniste du communisme en Russie, a introduit le capitalisme au Kremlin et fini par faire s'écrouler le grand empire soviétique où bouillonnait la révolution communiste. Alors, Bush proclamait une «vision nouvelle du monde» selon laquelle l'époque actuelle est celle où le socialisme se jette dans les bras du capitalisme. On a l'impression que la philosophie hitlérienne prônant: «Faites de grands mensonges si vous voulez mentir», fasse marcher l'histoire à rebours. Mais ces mensonges parviendront-ils à faire rebrousser chemin à l'histoire? On sait que Nostradamus, prophète du XVIe siècle, a surpris le public en prédisant que le foi de France Henri II serait poignardé. Mais quant à François Phezzit, Gorbatchev et Bush, ils semblent avoir mal prévu l'avenir de l'histoire. Les circonstances actuelles 28 nous confirment l'importance pour l'humanité d'une conception judicieuse de l'histoire. Quoi qu'il arrive, l'histoire suit son cours, c'est la règle. L'histoire suit la volonté et le vœu des masses populaires qui veulent vivre dans un monde libre et équitable. Aucune force n'est capable d'étouffer cette volonté et cette aspiration. Un dirigeant qui se met au diapason de ce courant historique réussit, mais qui s'y oppose échoue. Le Général Kim Jong Il est un homme de barre qui conduit l'histoire sur une voie droite malgré les embûches, avec une conception scientifique de l'histoire, brisant toutes les observations erronées précédentes. 1) L'HISTOIRE DE L'HUMANITE EST CELLE DE LA LUTTE POUR L'EMANCIPATION Il faut se conformer à la volonté de l'histoire et savoir lui montrer le droit chemin si l'on veut la conduire correctement. S'y conformer, cela veut dire se tenir au courant des aspirations et des exigences des masses populaires, forces motrices de l'histoire, et chercher à les satisfaire. L'histoire est l'ensemble des événements relatifs à l'apparition et à l'évolution de l'humanité. Jeter un regard en arrière sur l'histoire permet de distinguer ce qui était bon et ce qui était mauvais, ce qui était nécessaire et ce qui ne l'était pas. L'histoire évolue suivant son orbite, mais se trouve parfois déviée ou freinée par ceux qui, mécontents de sa marche et inquiets de leur propre sort, cherchent à semer la confusion parmi les gens. Ce fut le cas de Hukuyama, qui prétendit que «l'histoire est finie» et celui de Hundington, qui s'attendait à un «conflit de 29 civilisations». Les théories de ce genre ne font qu'inspirer le pessimisme et la déception face à l'avenir. La théorie de la «nouvelle machine humaine» décrit le progrès de la civilisation technique moderne comme entraînant l'aliénation de l'homme et l'humanité comme les «passagers d'un navire en train de faire naufrage». Elle n'est autre qu'un sophisme visant à justifier la situation et les intérêts des indifférents à l'évolution de l'histoire et de ceux qui n'ont pas d'avenir. Sur le parcours de l'histoire, il peut y avoir des zigzags de même que des lignes droites, des échecs comme des réussites. On sait que quand le cap était bien défini, la marche de l'histoire a été victorieuse, mais dans le cas contraire, il y a eu des revers et des échecs amers. La question, ici, est de savoir quels sont la nature et le chemin de l'histoire sociale. Une conception scientifique n'était pas donnée auparavant sur cette question. Toutes les observations sur l'histoire sociale, qu'elles fussent idéalistes ou matérialistes, ont été superficielles, érigées en dehors de l'homme qui, pourtant, est l'artisan de l'histoire. Pour Hegel, l'histoire est un processus au cours duquel l'Absolu se connaît lui-même. Selon lui, cette conscience absolue, indépendante de tout, a créé l'histoire en se développant suivant ses étapes. Il a observé qu'au cours de développement de cette conscience, l'histoire mondiale a connu quatre étapes: le monde oriental, le monde grec, le monde romain et le monde germanique qui correspondent respectivement à l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse de l'humanité. Cette observation était radicalement erronée parce que Hegel considérait l'histoire et son évolution en dehors de la réalité et de la science et évoluant en fonction des intérêts de la classe exploiteuse. Il a dit que «tout ce qui est réel est rationnel, et que tout ce qui est rationnel est réel»; il a trouvé comme idéal le système monarchique prussien; il a 30 applaudi la révolution bourgeoise en France au XVIIIe siècle en la qualifiant de «splendide lever du soleil» ou d'«avènement d'une ère nouvelle». Quant aux autres révolutions favorables à l'évolution de la société, il les a cependant qualifiées d'«actions innocentes» des «ignares». Quant à Feuerbach, il était matérialiste dans sa conception de la nature, mais idéaliste au sujet de l'histoire sociale; cela découle de la classe à laquelle il appartenait. Le marxisme a donné une conception scientifique de l'histoire. Marx et Engels ont indiqué, dans le Manifeste communiste, que la production matérielle d'une époque historique donnée et le système social et économique qui apparaît forcément avec elle constituent la base de l'histoire politique et de l'histoire spirituelle de la société, et que l'histoire de l'humanité a été, dans chaque étape du développement social, celle de la lutte entre la classe des opprimés et celle des opprimants, entre la classe des exploités et celle des exploitants. En bref, «l'histoire de toute société jusqu'à nos jours, c'est l'histoire de la lutte des classes». Selon eux, le maître et l'esclave, le patricien et le plébéien, le patron et l'ouvrier, en bref, l'opprimant et l'opprimé, étant dans une situation d'adversaires, n'ont pas cessé de se faire la guerre, en sourdine ou ouvertement, et le processus de cette lutte constitue justement l'histoire de la société. C'était une observation judicieuse du point de vue de classe. Mais on sait que la lutte des classes n'est pas tout de l'histoire humaine. Les vues des classiques marxistes à ce sujet étaient justes à la lumière de la mission et de la tâche qu'ils se proposaient, celle de libérer la classe des opprimés, les prolétaires en premier lieu. Le marxisme a également indiqué que l'histoire humaine était aussi l'histoire du renouvellement des modes de production de biens matériels, à partir de l'observation matérialiste selon laquelle les conditions matérielles et économiques sont capitales pour le développement socio-historique. 31 Ces vues ne permettent pas de mener à bien l'édification socialiste. Puisque l'ancienne URSS et les pays socialistes d'Europe de l'Est ont mis l'accent uniquement sur le développement des forces productives et l'accroissement des biens matériels, ils n'ont pas pu orienter les efforts requis vers la transformation de la conscience des masses populaires et le renforcement de leur éducation politique et idéologique ni alimenter les forces principales de la révolution. Il en est résulté qu'on n'a pu conjurer la pénétration des idées et de la culture impérialistes et les machinations de sape des impérialistes ni prévenir l'écroulement du socialisme. Tout cela prouve comme il est important d'avoir une conception judicieuse de l'histoire pour le développement sociohistorique. Le Général Kim Jong Il en a avancé une, nouvelle et scientifique. Il a dit: «L'histoire de l'humanité est l'histoire de la lutte des masses populaires pour leur souveraineté.» C'est là une révolution dans ce domaine, car l'histoire est envisagée selon la nature de l'homme qui en est l'artisan. En général, le caractère d'un mouvement se détermine suivant les facultés du sujet matériel qui l'engendre. Il en est de même pour le mouvement social. On doit chercher ses caractéristiques essentielles dans la nature de l'homme qui en est le sujet. La volonté d'indépendance des masses populaires s'exprime par leurs efforts pour se rendre maîtres de la nature, de la société et d'elles-mêmes, et tout mouvement social vise la réalisation de cette volonté. Telle est l'essence des mouvements historiques. A en juger par le degré de son évolution, l'histoire humaine a été un processus de la croissance et de la réalisation des besoins souverains et des capacités créatrices des masses populaires qui en sont les principales forces motrices, à savoir le processus de la réalisation de leur volonté de vivre en toute indépendance et de façon créatrice. 32 La volonté de vivre libre, sans contrainte ni entrave, est vitale chez l'homme; c'est pourquoi il est tout à fait naturel et légitime que l'histoire de l'humanité soit l'histoire de la lutte pour la réalisation de cette volonté. La lutte de classe est, cela s'entend, une lutte qu'on engage dans ce sens, mais une partie seulement de la lutte pour l'émancipation totale. Considérer cette lutte comme la lutte pour l'émancipation elle-même, et l'histoire sociale comme le processus de la seule lutte des classes, c'est une vue unilatérale. L'homme a besoin d'être libre aussi bien du point de vue de classe et de nation que des entraves naturelles. Ceci dit, on comprend que la conception selon laquelle l'histoire sociale est une simple succession de modes de production ou de luttes des classes est partielle et limitée. Le Général Kim Jong Il, partant du jugement que l'histoire des sociétés est celle de la lutte des masses populaires pour leur émancipation, a avancé un critère nouveau et original pour évaluer le niveau du développement social. Savoir estimer le niveau de développement de la société et savoir quel critère adopter en la matière, c'est aussi très important pour implanter une juste conception de l'histoire sociale. Jusqu'ici ce critère n'avait pas été défini clairement. Selon le marxisme, c'était le niveau de développement des moyens de production et des forces productives. Ainsi, a écrit Marx, dans son ouvrage Misère de la philosophie: «Le moulin en pierre a fait naître la société du seigneur féodal, alors que le moulin à vapeur a fait voir le jour à la société des capitalistes industriels.» Lénine, lui aussi, a dit que la productivité est «le critère suprême pour évaluer l'évolution sociale» et «le critère principal pour estimer le développement de la société». 33 Ces observations étaient fondamentalement erronées car le problème est envisagé hormis l'homme, voire le peuple, qui en est la principale force motrice. Le Général Kim Jong Il a avancé que ce critère est justement le degré de développement et de réalisation de la nature de l'homme: l'indépendance, la créativité et la conscience. Ainsi dit-il: «C'est ... le degré de développement de l'esprit d'indépendance de l'homme, de sa créativité et de sa conscience qui déterminera le niveau de développement de sa société, et c'est au fur et à mesure que son esprit d'indépendance et sa capacité créatrice se développeront que les biens sociaux s'accroîtront et que les rapports sociaux évolueront.» La société structurée en un régime assurant parfaitement l'indépendance, la créativité et la conscience de l'homme qui est son maître sera une société avancée, mais celle qui les étouffe sera qualifiée de société rétrograde; telle est la vue du Général. Quelque brillant que soit le développement des sciences et des techniques et quelque abondants que soient les biens matériels produits, la société capitaliste ne peut être qualifiée de société avancée, car elle est structurée en un régime étouffant la nature de l'homme, l'esprit d'indépendance, la créativité et la conscience. La possibilité de se développer socialement sera aussi évaluée selon que la société permettra ou non de faire valoir pleinement la nature humaine. Le développement des forces productives et le progrès de la production des richesses matérielles réalisées par la société capitaliste ne peuvent servir d'indice déterminant le degré de développement de l'être humain, maître de la société. L'excentricité imposée à la vie matérielle, l'appauvrissement de la vie spirituelle et culturelle et l'orientation réactionnaire donnée à la vie politique, voilà les vices invétérés de cette société. Une société affectée de tels maux ne peut être qualifiée de bonne société. 34 Actuellement, dans les pays capitalistes, la théorie de Rostow sur les «étapes de croissance économique» est bruyamment présentée comme si elle constitue un éclaircissement enfin donné à l'histoire de l'évolution sociale. Mais c'est purement et simplement pour empêcher le peuple de se faire une juste conception en la matière. Cette théorie, envisageant l'évolution de la société comme processus de l'augmentation des investissements, cherche à faire passer l'histoire pour le processus de croissance des besoins et intérêts de la classe des capitalistes d'une cupidité infinie. La philosophie de Toynbee, au lieu de reconnaître l'évolution de l'histoire humaine, la considère comme une simple répétition de l'histoire de la Grèce et de la Rome antiques et cherche ainsi à dissimuler la chute inévitable de la société exploiteuse. Selon les adeptes de cette philosophie, «21 civilisations» séparées, sans rapport ni continuité, existent en parallèle dans l'histoire de l'humanité, et partant, il n'y a aucune raison pour affirmer que l'époque de la Grèce d'il y a 2 000 ans était l'époque antique, et l'époque actuelle, l'époque moderne. La révolution d'Octobre, comme l'apparition du socialisme, aurait résulté, selon eux, de l'erreur de Gengis Khan. Cela montre que dans les pays capitalistes, on est indifférent à l'amélioration de la société et à la gestion de l'Etat, et qu'on s'intéresse seulement à exalter la cupidité des investisseurs de la classe privilégiée, sans regarder au sort des travailleurs. Le Général Kim Jong Il a mis un point final aux vues de l'histoire communément reconnues et transmises depuis longtemps, et en a avancée une nouvelle, tout à fait originale, axée sur l'homme, sur le peuple, indiquant ainsi l'orientation de l'évolution de l'histoire. Selon lui, le processus de l'évolution de la société est le processus au cours duquel les besoins souverains et les capacités créatrices du peuple s'accroissent et que son statut et son rôle en tant que maître s'élèvent. 35 Identifiant le façonnage de destin des masses populaires avec l'évolution de l'histoire sociale, le Général a insisté sur leur émancipation, pour pousser la transformation dans trois domaines: la nature, la société et l'homme. La transformation de la nature, c'est la création de conditions matérielles permettant à l'homme une vie libre de toute entrave naturelle; la transformation de la société voit à créer les conditions socio-politiques lui assurant une vie exempte de toute contrainte de classe et de nation; la réforme de l'homme, c'est la création des conditions idéologiques et culturelles libérant l'homme des entraves, idéologiques et culturelles caduques. Ces efforts sont une partie importante de l'œuvre d'émancipation de l'homme. Les besoins souverains de l'homme seront satisfaits avec le progrès dans les trois domaines, et il sera alors le véritable maître du monde et de son destin. On peut noter que la Corée du Nord a pu connaître un progrès continu grâce à ses efforts consacrés à exalter sans cesse l'esprit d'indépendance, la créativité et la conscience du peuple, à partir d'une telle conception originale de l'histoire sociale. Tout cela prouve le caractère scientifique et la justesse de la lutte des peuples pour leur émancipation, et que le cours de l'évolution historique est le processus de croissance de leur indépendance. Selon cette conception, le Général Kim Jong Il a indiqué, pour objectif général ou orientation générale de l'amélioration de la société, d'opérer en tout et partout dans le sens de la volonté et des intérêts du peuple, et il a veillé à appliquer à fond cette ligne dans les activités du parti et de l'Etat. Sa volonté de faire briller l'histoire humaine comme une véritable histoire des peuples est, pour ainsi dire, une manifestation de sa noble conception de l'histoire, et cette volonté, on la remarque dans ses qualités populaires, sobres et probes, dans ses efforts consacrés à son peuple, dans ses nobles vertus et dans les tournées d'inspection qu'il ne cesse d'effectuer en passant par des 36 usines et des villages, par des mines et des pêcheries, jusqu'aux postes de garde des soldats perdus au fond des montagnes. 2) L'HOMME JOUE UN ROLE DECISIF DANS L'EVOLUTION DE L'HISTOIRE SOCIALE Il faut savoir quel est le facteur décisif qui agit sur la société et l'évolution de l'histoire si l'on veut améliorer la société et conduire la marche de l'histoire sans déviations. Nombreux sont les facteurs qui agissent sur le développement social, mais il faut déterminer celui qui joue le rôle décisif. Le dirigeant qui le discerne et s'appuie sur lui réussit, mais qui n'en est pas capable et s'en tient aux facteurs secondaires est voué à l'échec. L'erreur commise par les pays où le socialisme s'est effondré réside dans le fait que ce facteur décisif a été mal identifié: au lieu de le voir dans la principale force motrice de l'histoire sociale, on a recouru aux méthodes marxistes qui le croient dans les conditions objectives, matérielles et économiques. Le marxisme a considéré les conditions objectives, c'est-à-dire les modes de production de biens matériels, comme décisives pour le progrès de la société. Selon cette doctrine, les conditions économiques déterminent la marche de l'histoire. En bref, on peut dire que cette doctrine met au point les conditions de libération de la classe ouvrière à partir d'une conception matérielle de l'histoire. Considérant l'évolution de l'histoire sociale comme celle de l'histoire naturelle, elle enseigne que les rapports de production se développent à mesure du développement des forces productives, que le régime économique, qui représente la totalité des rapports de production, forme l'infrastructure de la société correspondante sur laquelle s'érige une superstructure. Cela étant, les modes de 37 production des richesses matérielles constituent le facteur décisif qui détermine le caractère de la société et son niveau de développement, et l'évolution d'une société est un processus au cours duquel les contradictions entre les forces productives et les rapports de production se résolvent par la lutte de classes et où les modes de production caducs font place à de nouveaux. Telle était la vue marxiste. Engels a écrit que «le mobile définitif de tous les changements sociaux et politiques ne doit pas être cherché dans la tête des gens, dans leur conscience qui s'approfondit de la vérité et de la justice éternelles, mais dans les changements des modes de production et d'échange, non pas dans les philosophies, mais dans l'économie». Inutile d'ajouter que cette observation repose sur le principe selon lequel l'être social détermine la conscience sociale. Cette observation matérialiste devait forcément imposer comme principe fondamental de direction de la révolution et de l'édification, de faire grand cas du développement des conditions matérielles et économiques et d'y orienter le gros des efforts. Suivant ce principe, on en viendra à ne s'intéresser, dans la conduite de l'Etat et de la société, qu'aux moyens de promouvoir les forces productives et d'accroître les richesses matérielles, au lieu de s'occuper du développement de l'homme et de l'amélioration de son rôle, méconnaissant que ce dernier est l'artisan de l'histoire et le facteur majeur et décisif de l'évolution de la société. Certes, il est vrai que cette vue économiste du marxisme a eu une certaine importance car elle a brisé la conception idéaliste en la matière et l'a remplacée par la conception matérialiste, précisant l'un des facteurs de l'évolution de l'histoire sociale. Mais l'échec des pays qui édifiaient le socialisme suivant une telle vue prouve que cette doctrine était imparfaite et comportait des failles dans la pratique. 38 Le Général Kim Jong Il, se débarrassant de cette conception erronée pourtant considérée comme une vérité incontestable, a prouvé que le peuple travailleur constitue la force mobile de l'histoire sociale et qu'il joue un rôle décisif dans son évolution. Il a indiqué de cette façon la clef de la conduite correcte de l'histoire sociale. Il a remarqué: «Ce ne sont pas les conditions objectives, mais les hommes qui jouent un rôle déterminant dans le développement de l'histoire.» Le mouvement social est un mouvement des hommes, mouvement qu'ils déclenchent et poussent eux-mêmes. La société n'existe que quand il y a des hommes. Le mouvement social est un mouvement demandé et animé par les hommes. Aussi faut-il les éveiller et les mobiliser si l'on veut faire avancer la société. En ce sens, il est tout à fait juste de considérer le peuple comme la force motrice de la marche de l'histoire sociale, et de développer la société en s'appuyant sur son ardeur révolutionnaire et ses capacités créatrices. S'il y a un véritable être tout-puissant dans le monde, ce ne sera nul autre que le peuple, et c'est grâce à sa force et à son intelligence que la société se crée et que l'histoire évolue. A partir de cette observation, le Général Kim Jong Il conçoit l'évolution de l'histoire sociale comme le mouvement de son sujet, le peuple. Le marxisme a considéré cette évolution comme identique à celle de l'histoire naturelle. C'est-à-dire que la société, étant elle aussi une partie du monde matériel, est soumise à l'action de la loi générale du mouvement et que, partant, l'histoire sociale suit la loi objective comme la nature. Là-dessus, Marx a écrit dans le Capital: «D'après mon point de vue le développement de la formation économique de la société est assimilable à la marche de la nature et à son histoire.» Et Lénine, lui aussi, a exprimé la même opinion. 39 La conception du Général Kim Jong Il à ce sujet est différente. Il a dit que les mouvements sociaux portent des traits communs avec les mouvements de la nature en ce sens qu'ils sont eux aussi des mouvements matériels et que les lois générales du monde matériel y interviennent également. «Mais, a-t-il affirmé, les mouvements sociaux ont un sujet, ce qui n'est pas le cas des mouvements de la nature. Les mouvements de la nature ont lieu spontanément du fait de l'interaction des matières qui existent de façon objective, mais les mouvements sociaux apparaissent et se développent grâce à l'action et au rôle actifs d'un sujet humain.» Cette idée est nouvelle et originale. En réalité, les mouvements sociaux se déclenchent selon l'exigence des hommes et progressent grâce à leurs actions. Dans la nature, des changements et des développements interviennent selon une nécessité naturelle, alors que dans la société, ils ont lieu grâce à l'action et au rôle des gens et dans un but précis. C'est pourquoi le changement et le développement naturels s'effectuent spontanément, lentement, parfois insensiblement, alors que le changement et le développement sociaux s'effectuent vite, en crescendo, selon l'exigence des gens. Grâce au rôle actif des hommes, le monde se transforme de plus en plus en leur faveur et la sphère dominée par la raison humaine ne cesse de s'étendre. Il a fallu des centaines de millénaires pour que l'humanité passât de l'outillage de pierre à l'outillage de fer, alors que son passage, des moulins en pierre aux broyeurs à vapeur n'a duré que quelques millénaires. Il a fallu à peine quelques centaines d'années pour passer de l'introduction des machines dans la production à la réalisation de l'automation. Le fait que quelques dizaines d'années après la fabrication des avions au début du XXe siècle l'homme a fabriqué une navette spatiale et est parvenu à la mettre en orbite prouve aussi que la transformation et le développement du monde par l'homme s'effectuent à grande vitesse et dans un sens précis, ce qui n'est pas le cas de la nature. 40 Il en est de même pour le cas du développement sociopolitique. Le remplacement de la société primitive par la société esclavagiste a nécessité des centaines de millénaires, alors que la substitution à cette dernière de la société féodale n'a duré que quelques millénaires. Puis celle-ci a fait place à la société capitaliste au bout de deux milliers d'années. Le capitalisme n'a existé que quelques centaines d'années et fait place au socialisme. Cela prouve que le développement de l'histoire sociale est le processus qui a lieu grâce à l'action de son sujet, c'est-à-dire l'homme. Ceci dit, on comprend où réside la cause fondamentale de l'échec du socialisme dans certains pays socialistes: l'évolution de l'histoire sociale n'est pas commentée par rapport à son sujet et, partant, on a négligé de renforcer ce sujet et de relever son rôle au cours de l'édification du socialisme. Avoir reconnu le mouvement socio-historique comme un mouvement apparaissant et se développant grâce à l'action volontaire de son sujet, c'est là le noyau et la quintessence de la philosophie historique du Général Kim Jong Il. Cette seule conception historique originale l'a amené comme toujours, dans ses activités de direction, à s'en tenir invariablement au moyen d'éveiller les masses laborieuses sur le plan politico-idéologique et de mettre en valeur leur force et leur capacité créatrice inépuisables; c'est cette conception qui lui a permis de développer la société sans cesse, à un rythme toujours accéléré. Ayant estimé que le rôle des masses travailleuses n'est autre que le rôle de leur conscience idéologique, le Général Kim Jong Il a avancé la théorie de la primauté de l'idéologie selon laquelle, au cours de la révolution et de l'édification, l'idéologie est prioritaire et que c'est elle qui décide de tout. Il a dit que ce n'est pas l'argent ou les bombes atomiques, mais les idées qui ont la force de remuer le monde; il a fait en sorte que l'essor soit soutenu en tout temps au cours de l'œuvre de transformation naturelle et de rénovation 41 sociale au moyen de «combat idéologique» et de «combat de vitesse». C'est là le secret de ses réussites historiques. 3) LA REVOLUTION, C'EST LA MANIFESTATION DU PLUS GRAND AMOUR L'évolution de l'histoire sociale s'effectue par la révolution. Il ne peut y avoir de développement social sans la révolution. Tout le cours de l'histoire humaine a été une succession de mutations dynamiques, dans la nature et dans la société. Quelle révolution permet la marche de l'histoire sociale et comment se produit-elle? Il est très important, pour le progrès de l'histoire sociale, de voir clair dans ce problème. Car certains prétendent avoir accompli une révolution sur ce qu'ils ont fait à rencontre de l'histoire. Les révolutions, mutations historiques, positives à l'évolution sociale, doivent contribuer à la création de nouveautés, au progrès et au développement. Les Occidentaux n'aiment pas ce terme car ils entendent par là des actions brutales ou des bouleversements, selon eux, propres aux communistes, des actions accompagnées de destructions et de tueries. L'âpre lutte de classes qui sévit un certain temps en Europe, dans les pays en voie de révolution, leur aurait inspiré une telle impression, un tel préjugé. C'est pour cette raison, à mon sens, que les Sud-Coréens aussi appellent la révolution «changement». Mais la notion de révolution est sacrée. Sans la révolution, tout progrès ou développement est impossible dans le monde. A propos de la notion et du vrai sens de la révolution, le Général Kim Jong Il a mis en place une conception correcte et conduit la marche de l'histoire au moyen de révolutions successives. 42 A partir de ses observations selon lesquelles l'histoire sociale est l'histoire de la lutte des masses pour leur émancipation, il a affirmé que la révolution est une œuvre sacrée pour faire valoir pleinement l'amour de l'homme. Le marxisme l'a tenue pour principal moyen de promouvoir le progrès de l'histoire sociale, pour œuvre de destruction du caduc et de création du nouveau. Etudiant l'expérience de la révolution française, Marx a indiqué que «la révolution est la locomotive de l'histoire». Lénine observa la révolution comme la destruction du régime suranné et l'établissement d'un nouveau, et, en ce sens, il a dit que «la révolution est la fête des opprimés et des exploités». Chez le marxisme-léninisme, la révolution avait pour but l'abolition des propriétés privées et pour contenu la libération de la classe opprimée. Là-dessus, Marx a déclaré que «toute révolution revêt un caractère social puisqu'elle vise à détruire la société caduque, toute révolution porte un caractère politique parce qu'elle vise à renverser le vieux pouvoir» et qu'«en général, la révolution — le renversement du pouvoir existant et la démolition des vieux rapports — est une action politique». Que signifient ces assertions? Que la révolution est une action politique par la destruction de la vieille société, le renversement du vieux pouvoir, l'abolition du vieux régime et des vieux rapports. Cette conception découle de la quintessence même du marxisme-léninisme axé sur la lutte des classes et la dictature du prolétariat; elle provient aussi des conditions historiques de l'époque qui posaient pour tâche historique l'abolition des propriétés privées et la libération des opprimés, la classe ouvrière en premier lieu. Or, si on applique cette conception telle quelle à l'histoire, on en viendra à la nécessité de mener tout mouvement social au seul moyen d'«actions politiques». Mais les faits historiques démontrent que tout ne se fait pas, au cours de l'évolution sociale, par une destruction et un renversement. Dans le cas où l'on tient 43 trop à l'ancienne conception de la révolution et la considère comme absolue, on risque de dévier à gauche dans l'édification sociale, voire, de freiner la marche de l'histoire. C'est ce que montre avec éloquence l'amère leçon fournie par plusieurs pays. Par-dessus cette conception, le Général Kim Jong Il en a avancé une nouvelle, originale, qu'il appliqua avec succès dans l'évolution de l'histoire sociale. Il a dit: La révolution a pour but de faire épanouir l'affection du peuple; autrement dit, la révolution est nécessaire pour que l'affection du peuple soit authentique. On peut dire justement que la révolution, qui consiste à réaliser l'indépendance de l'homme, est la manifestation du plus grand amour qui perfectionne l'être humain; c'est la philosophie de l'amour. Selon le raisonnement du Général, le but de la révolution est de faire épanouir l'amour du peuple et son contenu est de réaliser l'indépendance et le perfectionnement de l'être humain. En ce sens, la révolution représente l'amour suprême du peuple et est une œuvre sacrée, humaniste. Cette conception de la révolution peut être estimée comme la plus scientifique car elle est envisagée et examinée en mettant l'homme au premier plan. L'homme, pour ses besoins souverains, besoins naturels, lance des mouvements sociaux pour la transformation de la nature et de la société, et lutte sans cesse pour se libérer et se perfectionner en tant qu'être indépendant. L'émancipation de l'homme et le perfectionnement de la personnalité humaine, ce sont les objectifs les plus élevés de l'humanité, le contenu essentiel de tous les mouvements populaires. Les révolutions mènent l'homme à son émancipation, à son propre perfectionnement. Les trois révolutions, idéologique, technique et culturelle, qui s'engagent en Corée du Nord en vue du développement de la société, se fondent sur la concrétisation de l'amour de l'homme. 44 La révolution idéologique vise à extirper les idées caduques de l'esprit des hommes et de les libérer et les perfectionner sur le plan idéologique; la révolution technique est une entreprise pour les débarrasser des entraves naturelles, et la révolution culturelle est une révolution pour les munir de connaissances culturelles élevées, les former et les parfaire moralement. Ce ne sont pas des luttes caractérisées par la violence qui s'accompagnent d'exécutions ou de renversements; ce sont des entreprises philanthropiques pour ainsi dire, pour l'émancipation et le perfectionnement de l'homme. On constate ici la justesse de cet argument: la révolution est la réalisation du plus grand amour de l'homme. Le terme «révolution» est fréquent sur les lèvres des dictateurs, des usurpateurs du pouvoir qui cherchent à justifier leurs actes antihistoriques. Les coups d'Etat déraisonnables ne peuvent passer pour une révolution, pas plus que les meurtres d'innocents et les répressions. Les actes des dictateurs et des usurpateurs du pouvoir, inhumains et antihistoriques, ne sont pas des révolutions, mais des réactions, des contre-révolutions. Toutes les actions historiques imbues du mépris et de la haine de l'homme sont des contre-révolutions, quels que soient leur forme et leur caractère. Les mouvements historiques, quand ils visent à approfondir l'amour de l'homme, du peuple, constituent les véritables révolutions. A partir de cette conception philosophique, nouvelle et scientifique de la révolution, le Général Kim Jong Il s'est gardé, dans la conduite des mouvements sociaux visant la transformation de la nature, de la société et de l'homme, de prendre la violence et la dictature comme méthodes absolues et a opté pour former les hommes et faire valoir au maximum leur conscience et leur esprit créateur. Il tient à former le peuple par la sollicitude et la confiance, à s'appuyer sur lui dans l'édification d'une société 45 nouvelle, à transformer toute la société en une intégrité sociopolitique, en une grande famille harmonieuse; il réussit ainsi à transformer la nature, la société et l'homme selon les idées du Juche. Toutes les réalisations et les succès étonnants enregistrés en Corée du Nord sont les applications de cette philosophie révolutionnaire, philosophie de la sollicitude. 4) CE QUI EST NOUVEAU ET PROGRESSISTE NE PEUT QUE TRIOMPHER DANS L'HISTOIRE SOCIALE Le développement historique est le processus au cours duquel la nouveauté et le progrès l'emportent sur l'ancien et le réactionnaire, sans quoi le développement ascendant de l'histoire est inconcevable. En ce sens, il est d'une importance capitale de savoir identifier ce qui est nouveau et progressiste dans l'évolution de l'histoire, ainsi que le rôle de ces éléments. Mais les concepts erronés à ce sujet jusqu'ici ont posé de sérieux obstacles à la marche de l'histoire. Le Général Kim Jong Il, ayant prêté une attention sérieuse à ce problème, en a donné une précision scientifique: il a exposé une vue claire sur le sujet de la victoire certaine de ce qui est nouveau et d'avant-garde. Une vive sensibilité à la nouveauté et un refus catégorique de ce qui est caduc et réactionnaire, voilà les traits caractéristiques du Général Kim Jong Il dans son travail de direction. Remontant le cours de l'histoire, on constate que le nouveau et le progressiste ont été toujours victorieux, alors que le caduc et le réactionnaire étaient condamnés. C'est que les premiers étaient 46 conformes aux aspirations du peuple et au diapason du cours de l'histoire. Cependant, dans l'histoire, tout ce qui était nouveau et progressiste n'a pas été approuvé et défendu. Même les vérités toutes claires se trouvaient parfois niées, les vues historiques en étant erronées. Le Général Kim Jong Il, convaincu de la nécessité d'établir une juste vision de l'histoire, a formulé un concept original à ce sujet. Jusqu'ici, tous les critères avancés n'étaient pas judicieux à cause de leurs limites au point de vue de classe et d'épistémologie. Le marxisme a mis un point final à toutes les observations non scientifiques, idéalistes et fausses, en a présenté une nouvelle, basée sur la dialectique matérialiste. Mais c'était aussi une vue moins scientifique car elle était bâtie sur un point de vue matérialiste. Selon Lénine, le niveau des forces productives devait être le critère suprême et fondamental pour juger le progrès social. Cette vue provenait du préjugé que les forces productives et les modes de production des biens matériels constituaient le facteur essentiel du développement social. Selon le marxisme-léninisme, la supériorité matérielle du socialisme consiste en ce qu'il accélère le développement des forces productives de la société. Lénine a observé que la victoire finale du socialisme signifie qu'il l'a emporté sur le capitalisme quant à la productivité du travail. On peut remarquer les limites de ces observations. La société est une collectivité d'hommes; il faut donc que le critère pour juger de sa qualité soit défini selon leurs intérêts, car ils en sont les maîtres. C'est-à-dire que le caractère progressiste d'une société doit être estimé selon son degré d'utilité pour les hommes, car ce sont eux qui font les rapports sociaux et créent les richesses sociales. Il est donc tout à fait naturel d'évaluer la qualité 47 progressiste d'une société selon que les richesses sociales et les rapports sociaux que les hommes créent pourvoient ou non à leurs besoins souverains. D'autant plus que le développement des forces productives et l'abondance de biens matériels ne sont pas destinés au service du peuple dans toutes les sociétés. Quelque abondants que soient les biens produits et quelque élevé que soit le niveau de développement des forces productives dans une société, celle-ci ne sera pas qualifiée d'avancée et progressiste si les hommes qui les ont créés ne peuvent en disposer et en jouir. La valeur pratique des richesses matérielles et des forces productives varie selon les demandes et les intérêts de ceux qui les utilisent. En réalité, on constate parfois que les conditions d'emploi et le niveau de vie des travailleurs, dans les pays dont les forces productives et les biens matériels sont relativement abondants, sont inférieurs à ceux des travailleurs des pays moins développés. Cela montre qu'il est plus scientifique et juste de qualifier la société à mesure qu'elle pourvoit aux demandes et aux intérêts souverains des travailleurs qui la constituent pour sa plus grande part. Au départ, la classe capitaliste était possédante et la classe ouvrière, prolétaire. Aussi semble-t-il difficile que le socialisme l'emporte sur le capitalisme dès le début quant au développement des forces productives, bien que cette victoire soit certaine à la fin. Les forces productives existent dans toutes les sociétés, féodale, capitaliste et socialiste, et leur degré de développement marque une supériorité relative, et non pas absolue. Il est possible que celles de la société socialiste soient plus développées que celles de la société capitaliste, mais cela ne peut pourtant pas représenter la supériorité fondamentale du socialisme. La supériorité absolue de la société socialiste consiste dans sa conformité à la volonté d'indépendance de l'homme, une société où les hommes mènent une vie de maîtres, pleine d'espoir et de fierté, regroupés dans un 48 organisme socio-politique, se soutenant et s'entraidant, avec la vitalité politique qui caractérise l'être humain. Si le socialisme s'est effondré en Union soviétique, ce n'est pas par manque de forces économiques ou militaires. Sur le plan économique, l'URSS était la deuxième puissance du monde, et sur le plan militaire, elle égalait ou dépassait les Etats-Unis. Cela démontre que le degré du développement des forces productives ou économiques n'est pas le critère du niveau de développement d'une société et de son caractère progressiste. Si l'on ne considère que les niveaux de forces productives et les modes de production développés, on risque de commettre de graves erreurs. Car, dans ce cas, on en viendra à voir comme les plus progressistes les pays capitalistes où les techniques sont développées et les biens matériels abondants. La réalité est qu'il est impossible de reconnaître pour progressistes les nombreux pays occidentaux qui ont réalisé un développement rapide de forces productives et un niveau élevé de production matérielle. Car dans ces pays-là, la classe des privilégiés, les capitalistes en premier lieu, est en mesure d'exercer les droits politiques et de jouir de la civilisation matérielle grasse, tandis que la classe des travailleurs, ouvriers et paysans, qui forme la majorité de la population, éprouve la crainte permanente de voir son existence menacée, sans parler qu'elle n'ait pas droit à la position de maître qui lui revient dans la vie politique et économique. Cette vue erronée du développement social, le Général Kim Jong Il l'a ainsi corrigée, présentant un critère précis qui permet de voir judicieusement les phénomènes sociaux: «La volonté et les desiderata des masses populaires constituent un critère pour juger de la valeur de tous les phénomènes sociaux et un guide à suivre dans la pratique révolutionnaire.» Le peuple est l'artisan de l'histoire sociale; aussi c'est lui qui s'intéresse à la marche de l'histoire sociale, c'est lui qui l'accélère 49 pour réaliser son indépendance. L'homme devient libre quand il est indépendant. C'est pourquoi, selon ses propres besoins, pour vivre dans une société libre et heureuse, le peuple s'intéresse à l'évolution de l'histoire sociale. L'orientation et la vitesse du progrès social dépendent entièrement des efforts du peuple, car il en est la force motrice. La société qui convient à sa volonté d'indépendance est une société progressiste. Le degré de développement d'une société se définit sselon ce qu'elle rapporte pour subvenir pleinement aux besoins souverains du peuple qui en est maître. Peu importent les forces productives développées et l'abondance des biens matériels si tout cela n'est pas destiné au service du peuple. Une telle société ne peut être qualifiée de société avancée, progressiste. A partir de ce critère, le Général Kim Jong Il a énoncé une formule scientifique au sujet de ce qui est nouveau ou caduc dans la marche de l'histoire sociale: «Une contribution apportée à l'émancipation des masses populaires est précisément de la nouveauté, et, par contre, s'y opposer relève d'un attachement aux vieilleries.» C'est l'homme qui juge de la valeur de tout; de même, ce sont les masses populaires, maîtres de l'histoire sociale, qui jugent cette dernière. Remontant dans l'histoire de l'humanité, on comprend que ce sont les masses qui l'ont créée et l'ont fait évoluer. Ce sont elles qui s'intéressent au progrès de l'histoire sociale, c'est en elles qu'est la force de pousser cette dernière. L'histoire n'existe que par elles, et grâce à leur rôle, elle se développe. Il est donc tout à fait naturel et logique d'envisager l'histoire sociale en mettant les masses populaires au premier plan, et leur volonté et leurs vœux constituent le critère de ce jugement. Or, quelle est cette volonté et quels sont ces vœux? C'est la volonté d'indépendance et d'émancipation. Une fois émancipées, elles deviendront des êtres libres, maîtres de leur destin et du monde. 50 Avec cette émancipation comme critère, on arrive à cette conclusion: ce qui y contribue est de la nouveauté, ce qui s'y oppose est de la vieillerie. Selon cette observation scientifique et réaliste, le Général Kim Jong Il a indiqué que la victoire du nouveau et la ruine du caduc constituent une loi immuable du développement de l'histoire. Il se peut que les vieilleries se fassent passer pour de la nouveauté et que l'espèce agonisante fasse mine de ressusciter temporairement, mais les choses caduques ne sont pas prometteuses parce qu'elles touchent à leur fin. Il se peut également que le nouveau passe par des revers pour triompher, mais jamais la loi historique de la victoire de la nouveauté ne peut changer. Telle est l'opinion du Général. Cette conception juchéenne s'est ancrée en lui comme un credo philosophique selon lequel il traite la révolution et l'édification comme le développement du monde. C'est pourquoi toutes les politiques qu'il élabore se caractérisent par la protection soutenue et l'encouragement de tout ce qui est nouveau et d'avant-garde, par l'intransigeance et le refus catégorique de tout ce qui est caduc et réactionnaire. Partant de ce point de vue, le Général Kim Jong Il a précisé scientifiquement le sort du socialisme et du capitalisme, actuellement point de mire de l'humanité: «Le capitalisme a été une vieillerie allant à rencontre du progrès de l'histoire puisqu'il a voulu étouffer la volonté souveraine des masses populaires de se libérer des dernières traces du joug féodal, même de l'exploitation et de l'oppression capitalistes, et de se conduire en vrais maîtres de la société.» Il a ajouté que le socialisme est une société nouvelle, conforme à la nature souveraine des masses populaires et aux impératifs du développement social. Le socialisme est une nouveauté, tandis que le capitalisme est une vieillerie parce qu'il étouffe leur volonté 51 souveraine et leurs vœux. Cela se rapporte à leur nature et à leur caractère. Il a dit: «Le socialisme est la seule voie qui permette d'exaucer le vœu des masses laborieuses de se débarrasser de l'exploitation et de l'oppression et de s'ériger en véritables maîtres de l'Etat et de la société.» Le socialisme, c'est l'indépendance, c'est-à-dire une société où se réalise la volonté de l'homme de devenir maître de son destin. Le capitalisme, c'est la dépendance, c'est-à-dire une société où sauf la classe exploiteuse, classe dominante minoritaire, les masses populaires, majoritaires, subissent la dépendance politique et économique. On peut admettre que le capitalisme a réussi un certain progrès dans le développement des forces productives, que le nombre de ses travailleurs purement manuels est réduit, tandis que celui de ceux qui vaquent à l'industrie tertiaire, à la gestion, à la technologie, aux services, etc. s'accroît et que la pauvreté, n'est pas une règle générale dans les pays capitalistes. Pourtant, c'est une réalité flagrante et indéniable que les travailleurs des pays capitalistes se trouvent privés des libertés et des droits qu'ils méritent en tant que maîtres de la société. Sous le capitalisme, une majorité écrasante de travailleurs se trouvent privés de la place et du droit qui leur reviennent en tant que maîtres, tant sur le plan politique que sur le plan économique, assujettis qu'ils sont aux classes privilégiées qui les dominent économiquement et politiquement. C'est en ce sens qu'on peut affirmer que le socialisme est indépendance et le capitalisme, dépendance. Le socialisme, sous lequel les droits souverains sont assurés substantiellement à l'homme qui doit s'ériger en maître, devient nouveauté par cette raison, alors que le capitalisme, sous lequel cet homme, privé d'indépendance, est condamné à vivre une vie tributaire, devient vieillerie. 52 Actuellement, les Américains eux-mêmes prévoient la débâcle de leur pays. A commencer par la Dépression américaine, ouvrage de Paul Kennedy, il sort à flots des documents à l'intérieur du pays comme à l'étranger, qui reconnaissent le déclin des Etats-Unis. Quelle est l'origine de cette thèse sur la débâcle américaine? A ce propos, le professeur Robert Karlpin à l'université Princeton, présente deux facteurs. Selon lui, la chute du géant américain est d'abord due à un facteur intérieur: c'est-à-dire que l'économie américaine, par sa nature capitaliste anormale, a atteint sa croissance maximale, au point qu'il lui est difficile d'échapper au déclin ou au marasme. Les excessives dépenses militaires et les crises financières en sont cause plus ou moins. En outre, le progrès technique a atteint ses limites par suite du mépris du bien-être des travailleurs et de leur ardeur dans la production; la monopolisation continue et la poursuite effrénée de profits dans les entreprises vont ruinant l'économie. Le facteur extérieur qu'a présenté l'auteur de l'ouvrage est le suivant: les excessives dépenses militaires faites en vue de l'hégémonie politico-militaire américaine ont eu pour résultat de permettre aux alliés des Etats-Unis des «voyages gratuits», et par la suite, d'exacerber l'antagonisme entre les puissances capitalistes; l'économie américaine a ainsi atteint ses limites. En bref, sur les plans politique et économique, les EtatsUnis dérivent de leur orbite de développement normal et courent à la faillite à cause de l'orientation réactionnaire prise dans les domaines politique et militaire, et de leur mécanisme économique difforme et antipopulaire. La stratégie de survie des Etats-Unis, qui se caractérise par le mépris de l'homme, des masses populaires et de l'humanité, pousse ce pays vers le déclin. Cela montre que ce pays représente une vieillerie et n'a pas d'avenir. Les activités de la secte Aum Shinrikyo, qui provoqua l'incident criminel dans le métro de Tokyo, ont montré que le Japon, pourtant puissance économique, est en train de pourrir de l'intérieur. Les adeptes de cette secte, prétendant que «la fin du 53 monde» arriverait entre 1997 et 2003, ont projeté en 1997 un complot macabre à Tokyo pour exterminer ses douze millions d'habitants. Ce terrible projet de massacre de la secte Aum Shinrikyo est lui-même un acte inhumain, mais on peut dire que c'est l'explosion de leur révolte contre le Japon capitaliste sans avenir, extrêmement pourri, un acte de démence qu'ils ont entrepris contre la société décadente et inquiétante. La société capitaliste, quelles que soient les splendeurs de ses richesses matérielles, est après tout une société où les masses populaires, majorité de la population, se trouvent écartées, alors que l'infime minorité de privilégiés et de possédants se conduit en maître. C'est pourquoi elle ne peut être considérée comme une société juste et développée. Dans la société capitaliste, il est impossible de supprimer l'inégalité matérielle ni le déséquilibre entre la vie matérielle croissante et la vie spirituelle et culturelle décadente, entre la volonté d'indépendance des masses laborieuses et la vie politique en dégradation. Seul le socialisme permet de venir à bout de ce problème et de promouvoir harmonieusement la vie matérielle, la vie spirituelle et culturelle et la vie politique des masses populaires. Or, les impérialistes, de par leur nature de classe, ne sont pas disposés à abandonner le capitalisme, et pis encore, se montrent de plus en plus réactionnaires, allant à rencontre de la nature de l'homme qui veut vivre en indépendance. Le socialisme est une société développée parce qu'il défend l'indépendance des masses travailleuses, que veut étouffer le capitalisme. Que le Général Kim Jong Il ait éclairci, d'un point de vue juchéen, la relativité dialectique de l'identification de la nouveauté et du progrès, de la vieillerie et du recul, et qu'il ait démontré à l'humanité la victoire certaine du socialisme et la chute inévitable du capitalisme, cela constitue un éblouissant succès de sa philosophie historique, une contribution à l'histoire de l'humanité, 54 à laquelle il indique l'orientation à suivre en ouvrant une nouvelle perspective. A propos de l'échec du socialisme dans l'Europe de l'Est, l'économiste américain, Robert Hail Brener, a observé que le socialisme ressusciterait à coup sûr car cet échec, il l'a essuyé à l'essai. Ce n'est que l'échec du «socialisme mal bâti»: telle est l'opinion publique. Selon le Général Kim Jong Il, cet échec, suivi de restauration du capitalisme, n'est pas une nécessité historique, mais «un remous partiel et passager du courant fondamental de l'histoire», un «phénomène anormal du courant général de l'histoire humaine». Cette vue juchéenne constitue un coup assené aux impérialistes et aux renégats du socialisme prétendant la «fin» du socialisme et la «victoire» du capitalisme; elle a encouragé avec force la marche historique pour la victoire du socialisme, l'idéal de l'humanité. Ceci dit, on réalise combien naïf était le politicologue américain qui affirmait que la péninsule coréenne est «le dernier iceberg de la guerre froide» et que le dégel a commencé en Corée du Nord. Le socialisme de Corée du Nord n'est pas une société sujette à succomber à un dégel capitaliste quelconque; c'est un train express qui file à toute vitesse suivant la ligne droite de l'histoire. A ce point de vue, les manœuvres de réforme de Gorbatchev et ses tentatives pour restaurer le capitalisme sont des futilités antihistoriques visant à restaurer des vieilleries. Il a dit que le socialisme a peu investi dans l'homme et que dans cette société l'homme n'était pas le véritable maître de la propriété. La réalité est tout à fait contraire! Le capitalisme est une société où la classe privilégiée ayant accaparé le pouvoir et les moyens de production, en écarte les masses laborieuses, majorité de la population. Il est donc impossible que les capitalistes fassent des investissements en faveur des ouvriers, et que les travailleurs, la classe ouvrière en premier lieu, deviennent véritables maîtres de la propriété. Cette société, qui empêche les travailleurs de s'ériger en maîtres de tout, 55 ne peut jamais être une nouveauté. La société où les masses travailleuses sont tenues pour véritables maîtres de tout et où le parti et l'Etat, de leur propre initiative, disposent sans réserve leurs investissements en faveur du peuple, c'est la nouveauté, le socialisme. Nul ne pourra étouffer l'aspiration de l'humanité au socialisme ni barrer la marche de l'histoire vers cette nouveauté, société supérieure. Si la Corée du Nord poursuit d'un pas ferme son chemin socialiste alors même que l'impérialisme intensifie à l'extrême ses machinations visant à l'étouffer et l'isoler à la suite de l'effondrement du socialisme dans les pays d'Europe de l'Est, c'est qu'elle tient, comme étendard de sa lutte, la philosophie historique scientifique du Général Kim Jong Il. 56 2. LES PRINCIPES D'UNE POLITIQUE AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES «La misère de la philosophie fait naître celle de la politique», c'est l'un des aphorismes du Général Kim Jong Il qui affirme aussi que «la philosophie politique sert de boussole dans la direction». Le progrès social se guide sur une politique qui, pour être positive, doit être fondée sur une juste philosophie. Une philosophie politique judicieuse est la prémisse capitale du succès. Seul un dirigeant qui a une philosophie scientifique et réaliste est capable de pratiquer une politique favorable à l'histoire et conforme à l'attente du peuple et de contribuer ainsi au progrès social. Autrefois, ceux qui avaient été placés aux postes de direction cherchaient à développer une philosophie politique propre. Mais toutes les philosophies politiques se sont avérées peu efficaces, même dans le cas des progressistes. Car quels que fussent leur caractère et leur forme, elles étaient toutes, sans exception, si limitées qu'elles traitaient la politique en général sans tenir compte du peuple qui en est le maître. Cependant, en Corée du Nord, grâce à une juste philosophie politique, des succès étonnants et admirables ont été enregistrés dans l'édification de l'Etat et le façonnement du destin des masses populaires. Le Général Kim Jong Il réussit sa direction grâce à sa juste philosophie politique qu'il applique de façon brillante. 57 C'est une philosophie originale, axée sur les masses populaires. 1) LA CONCEPTION DE LA POLITIQUE AXEE SUR LES MASSES POPULAIRES Le terme «politique» revêt parfois en anglais le sens de «stratagème» ou «ruse». La politique est un domaine social très complexe. Dans ce sens, Monroe a dit: «La politique n'est pas les mathématiques. S'il existe pourtant des mathématiques dans la politique, ce sont les mathématiques telles que deux et deux font 22 et non 4.» En règle générale, dans la société capitaliste, la politique passe pour un phénomène relatif à la minorité, pour quelque chose d'incompréhensible, d'irrationnel et de mystérieux, formé d'un leadership peu commun, d'hypnotisme ou d'éloquence habile. Même les personnes assez instruites, dans la société capitaliste, considèrent parfois la politique comme un manège pour tromper le public, une acrobatie pour lui faire plaisir ou un mélodrame pour l'émouvoir. On en est venu à développer les arts politiques comme une technique. Certaines gens prétendent que la science politique étudie «la façon de faire la politique», alors que la technique politique concerne «le moyen d'exercer la politique». C'est une observation non scientifique, irréaliste, car elle tire son origine de la méthodologie de Descartes qui a tenté d'appliquer les mathématiques dans les affaires humaines, ou de la doctrine de Thomas Hobbes qui a tenté d'expliquer la morale comme une équation algébrique. 58 Toutefois, la politique a toujours été interprétée selon les intérêts de classe. «Quiconque a inventé la politique a inventé les vices», a dit un Chinois, Laozi. «La politique est la production et la répartition du pouvoir», prétendirent d'autres, si l'on admet que l'économie signifie production et répartition des richesses. Compte tenu des moyens de réaliser la politique, certains autres l'envisagent selon ses fonctions. Ainsi on présente la politique comme une salle de théâtre, le politicien comme un acteur, la tribune comme une scène, le peuple comme le public, le discours comme un texte dramatique. Le politicien doit être dans ce cas un militant professionnel, plutôt qu'un fonctionnaire du gouvernement et de l'administration. «La politique, c'est le travail du gouvernement», a dit Karl Schmidt avec ambiguïté, alors que Tanaba Shinobu liait le pouvoir et la politique: «Le pouvoir dominant, c'est l'essence de la politique.» Selon Hitler, c'était «une technique concernant le moyen de profiter de la faiblesse des hommes pour atteindre son but», c'està-dire l'art d'exercer le pouvoir pour les gouvernants élus et les dictateurs. Il voulait ainsi justifier sa politique et ses actes atroces et fanatiques. Comme on le constate, les conceptions de la politique sont diverses, mais celle qui prévaut, peut-on dire, considère la politique comme moyen de domination, comme exercice du pouvoir des gouvernants et des dominateurs. «Nos édiles, disait-on même, doivent donc être futés comme le renard et féroces comme le lion.» Le marxisme a fait une observation scientifique selon le matérialisme dialectique. La politique est envisagée en mettant l'économie au premier plan; on le remarque dans les écrits de Lénine. «La politique, a-t-il écrit, c'est l'économie concentrée.» Marx a exprimé à plusieurs occasions que la politique est prioritaire dans ses rapports avec l'économie, mais il était définitivement d'avis que le facteur économique joue un rôle 59 décisif par rapport au facteur politique et que l'économie prédomine sur la politique. Adhérant à cette idée, Lénine a défini que les «rapports entre les classes» ou la «lutte entre les classes» constituaient la politique. Cette observation repose sur le point de vue selon lequel la lutte entre les classes dominante et dominée sur le plan économique se déroule sous les formes politiques. En dernière analyse, selon le marxisme-léninisme, on a tiré cette conclusion: la véritable politique, c'est justement la dictature et la lutte du «prolétariat organisé en classe dominante» pour assurer ses intérêts. Cette conception marxiste-léniniste de la politique — la domination de toute la société par le «prolétariat organisé en classe dominante»—était avancée sur la précédente qui la considérait comme moyen de domination ou technique de domination. Mais elle n'était pas elle non plus, parfaite. Car, là aussi, la politique est observée sans que compte soit tenu des masses populaires qui la demandent, la font naître et en assument l'exercice. Dans le cas où on la considère tout simplement comme manière de gouverner, on ne peut n'y voir que «le miel et le fouet» comme mode d'action. Le Général Kim Jong Il, dépassant toutes les idées erronées, a envisagé la politique sous un angle nouveau et original et en a tiré l'essence en mettant l'homme au premier plan. Selon lui, la politique est une fonction sociale pour commander et diriger de façon unitaire tous les membres de la société conformément aux exigences de certaines classes ou de la communauté sociale. La politique est une fonction sociale qui apparaît nécessairement au cours des activités sociales pour la souveraineté d'une collectivité; elle consiste à organiser et à diriger de façon unitaire ces activités conformément aux exigences et aux intérêts des classes déterminées et de la communauté sociale. En bref, c'est une fonction sociale relative aux activités des gens, alors que 60 l'économie est une autre fonction concernant la production, la répartition, l'échange et la consommation des richesses matérielles. Si elle est conforme aux exigences et aux intérêts des masses laborieuses, c'est une politique populaire; si elle convient à ceux de la classe exploiteuse, c'est une politique au service de cette dernière. Partant de ces observations originales, le Général Kim Jong Il a affirmé que cette fonction sociale sera tenue pour véritable politique quand elle sera destinée à servir les exigences indépendantes et les intérêts des masses populaires. C'est une définition scientifique car elle met au premier plan les hommes, les masses populaires, et non l'économie ou une classe de privilégiés minoritaires, les gouvernants. La conception de la politique comme fonction sociale axée sur l'homme et destinée à défendre et à réaliser ses besoins, permet de pratiquer une véritable politique humaine et populaire. La mise au point de cette idée constitue un exploit historique. Cette conception est à l'origine de tous les succès du Général Kim Jong II dans ses activités politiques. 2) UNE POLITIQUE D'AMOUR ET DE CONFIANCE (1) «Notre Parti pratique une politique de confiance et d'amour, une politique vertueuse pour le peuple.» La Corée du Sud est un pays sans politique. Comme elle n'a pas sa philosophie, elle ne se guide pas sur une politique et par conséquent, son gouvernement oscillant manque d'esprit de suite et la population tombe en désordre. Il est naturel que le journal sud- 61 coréen Hangyorye Sinmun a relaté: «Kim Yong Sam n'a pas sa philosophie ni ses coordonnées dans l'administration. Toutes ses affaires s'improvisent, ce qui cause à la population l'angoisse et le mécontentement.» Pour sortir de l'impasse, Kim Yong Sam a présenté le slogan «globalisation», mais à ce sujet, ni lui ni son gouvernement n'arrive pas à en donner une définition, sans en fournir, certes, une explication. Il est évident qu'il ne faut pas espérer de lui une juste politique. Certaines gens prétendent que la politique verte s'affirme comme capitale et la plus populaire à l'heure où l'on est enclin à se débarrasser des idéologies. C'est une politique en faveur de l'environnement. Selon eux, cette politique, qui transcende à la fois le socialisme et le capitalisme, est la meilleure qui soit, car elle tient à protéger l'existence des hommes par l'amélioration de l'environnement. Quoi qu'on en dise, c'est un argument irréaliste car la politique est envisagée en dehors des idéologies, des exigences et des intérêts de l'homme. Quelle est alors la véritable politique? A ce propos, un grand nombre de gens au cours des siècles en sont arrivés à affirmer que la politique sera une véritable politique quand elle sera favorable au peuple et vertueuse pour le peuple. Autrefois, Mozi a affirmé: «Le peuple a trois sujets d'inquiétude», c'est-à-dire «la nourriture manque aux affamés, le vêtement à ceux qui tremblent de froid et le repos aux travailleurs». Et il a recommandé, pour éliminer ces trois tracas, que tout le monde s'aime et s'entraide sans discrimination. Cependant, dans une société dominée par la classe exploiteuse, cette recommandation est un rêve irréalisable. On a discuté longtemps d'une politique de bonté, d'une politique vertueuse, mais on n'est pas parvenu à en trouver la juste forme. Mckibi a énuméré comme formes politiques la monarchie, la dictature, la théocratie, la république, l'oligarchie, la démocratie, etc. Ces formes 62 politiques ont été définies en général selon ce critère: à qui sert la politique, à la majorité ou à la minorité? Ce critère a eu une certaine importance pour évaluer le caractère progressiste d'un régime politique, mais n'a pas permis de trouver une juste forme politique au service des masses populaires, maîtres de la société. Si la politique doit être vertueuse, certains ont insisté pour qu'elle soit faite «avec de l'eau», non pas «avec le feu», préférant à la politique qui brûle une politique qui désaltère; car les vies politiques sont comme tous les végétaux qui poussent dans les terres humides. Certains autres, divisant les formes politiques en dictature et démocratie, ont recommandé, pour que la politique soit juste, de renoncer à la dictature qui s'exprime de cette façon: «j'aime les fraises, donc toi aussi, tu mangeras des fraises», mais d'opter pour la démocratie qui s'exprime de cette façon: «j'aime les fraises, mais vous préférez les pommes et vous prendrez ce qui vous plaît». Song Si Yol, sous la dynastie des Ri, a glorifié la royauté féodale en la présentant comme «source de tous les bonheurs». On a beaucoup spéculé sur la politique démocratique qui représenterait les rapports d'amitié et de coopération ou la domination par plusieurs personnes, tout en s'opposant à toute forme de politique vicieuse. Toutefois, malgré cette aspiration à la justice, l'humanité n'a pu trouver jusqu'à présent un modèle de politique authentique ni découvrir une forme de politique destinée à servir l'homme, les masses populaires. Cette véritable politique, tant attendue par l'humanité, a été enfin découverte par le Général Kim Jong Il: «Notre Parti pratique une politique de confiance et d'amour, une politique vertueuse pour le peuple.» L'amour et la confiance dans la direction du peuple constituent le noyau et le fondement de la politique privilégiant les masses populaires. La politique du Général Kim Jong Il commence par cette inclination et elle en est totalement imprégnée. Une fonction 63 sociale pour vouer au peuple l'amour et la confiance, c'est la politique vertueuse, la politique privilégiant les masses populaires. L'amour et la confiance constituent l'essence de la politique dans la société socialiste où les masses populaires, autrefois objet de la politique, en sont devenues maîtres. La politique pratiquée par les classes exploiteuses a été en tout temps une politique d'oppression et d'exploitation du peuple, une politique qui le trompe et le prend en aversion. La supériorité essentielle de la politique d'amour et de confiance est qu'elle aide le peuple à s'ériger en maître de la politique et qu'elle destine celle-ci à son service. Le contenu essentiel de la politique du Général Kim Jong Il consiste à vouer un amour infini et une confiance absolue au peuple. Aimer le peuple, c'est respecter l'indépendance et la dignité qui lui sont vitales, les défendre de pied ferme et servir l'homme avec abnégation, ce qui est forcément nécessaire parce qu'il est l'être le plus précieux du monde et le maître du monde. L'amour pour l'homme, c'est ménager l'homme en faisant grand cas de sa vitalité politique et travailler toujours pour assurer au peuple une vie matérielle et culturelle heureuse. L'amour du peuple consiste à mettre tout à son service et à se dévouer à lui avec abnégation. Bismarck fut tristement célèbre dans le monde par sa «politique de fer et de sang». Selon lui, il n'y avait pas d'autre moyen de gouverner le peuple que la violence et la répression, et il pratiqua une tyrannie sanglante. Autrefois, rois, empereurs et monarques, tous sans exception, ont pratiqué une politique imprégnée de la haine et du mépris du peuple, et pour cette raison, l'histoire leur a infligé la sentence méritée. La confiance dans le peuple signifie considérer les masses populaires comme responsables et maîtres de la lutte pour l'émancipation, les tenir pour force motrice du développement de 64 l'histoire et s'appuyer entièrement sur elles. Cette confiance repose sur la compréhension scientifique du peuple selon laquelle il est le sujet de l'histoire sociale et l'être le plus intelligent et le plus puissant du monde. Cela étant, il est parfaitement naturel de compter et de s'appuyer entièrement sur lui en toute chose. C'est pourquoi pratiquer une politique basée sur cette foi est la méthode politique la plus scientifique et la plus juste. Hegel a méprisé les masses populaires, les considérant comme un «bloc sans forme», comme «quelque chose de spontané, d'irraisonnable, de barbare et de terrible», et l'hégélianisme servit à l'empire prussien comme base de sa politique réactionnaire. En qualifiant la révolution d'«excès fanatique des ignorants» ou d'«action téméraire des foules sans discernement», il a insulté le peuple allemand dressé contre le despotisme prussien. Dans l'Egypte antique, les gouvernants se montraient ouvertement hostiles au peuple en criant: «Faites les fléchir, ces peuplades-là! Eteignez les flammes si elles en allument!», quand le peuple se dressait pour une juste cause. Pinochet, au Chili, a ordonné d'exécuter, à coup de mitrailleuses, après les avoir parqués dans un stade, jusqu'aux habitants soupçonnés de solidarité avec ses opposants. L'histoire montre que les concepts et les points de vue erronés du peuple sont le point de départ de la politique pratiquée par les classes dominantes, et à cause de leur politique, les réactionnaires de l'histoire ont connu une fin déplorable. Le sort tragique de Mussolini se rapporte à sa philosophie fasciste. En avril 1926, répondant à la question d'un journaliste au sujet du pragmatisme de James, il a déclaré: «J'ai recouru souvent au pragmatisme de William James. J'ai puisé dans sa doctrine ma conviction dans l'action, ainsi que ma ferme volonté dans la vie et la lutte. Grâce à cette doctrine, le fascisme a remporté d'innombrables succès.» En vérité, ce pragmatisme banditiste lui servit de philosophie politique, ce qui fit de lui un dictateur, un tyran sans vergogne, 65 connu comme un monstre dans l'histoire. A ses yeux, le peuple était la cible de la dictature. C'est la vérité historique que la politique d'amour du peuple et d'appui sur lui est la seule juste, favorable au peuple et conforme à la marche de l'histoire. En bref, c'est une politique qui respecte et défend l'indépendance du peuple, compte sur sa créativité et s'appuie sur lui. C'est une politique humaine et philanthropique, scientifique qui a marqué un tournant dans l'histoire de l'humanité. La politique d'un véritable dirigeant doit être telle et il doit prendre comme pivot de sa pratique, de compter et de s'appuyer sur l'homme, sans quoi sa politique ne peut être juste. Une politique qui défend et réalise parfaitement l'indépendance et la créativité des masses populaires et qui leur permet de s'ériger en maîtres de la société et de remplir pleinement ce rôle, c'est là l'essence, la vitalité et la supériorité d'une politique d'amour et de confiance. A partir de son observation que l'amour et la confiance constituent la méthode principale et le contenu essentiel de la politique axée sur les masses populaires, le Général Kim Jong Il a présenté cette idée: le parti et l'Etat, instrument de pratique politique, ne sont pas les organes d'autorité, mais les défenseurs, les protecteurs et les serviteurs de la volonté d'indépendance et de la créativité du peuple, organes qui vouent à ce dernier l'amour et la confiance. Aussi dirige-t-il toutes les activités du parti et de l'Etat selon cette idée. Se mêler au peuple, l'éveiller dans sa conscience et l'amener à réussir dans son travail en ne faisant qu'un avec lui, c'est là la méthode de direction populaire, méthode propre à une politique vertueuse. Aussi est-il inadmissible de se montrer autoritaire et arbitraire, de se conduire en bureaucrate ou en agent secret. Si Robespierre, qui insistait sur une «république vertueuse», n'a pu réaliser son idéal, c'est qu'il n'avait pas adhéré, dans la 66 pratique, à une position favorable au peuple; il s'opposait aux revendications des pauvres urbains et ruraux, surtout des ouvriers, et préconisait que l'on conservât tels quels les lois anti-ouvrières et le salariat maximum; il n'a pu surmonter les limites qu'il tenait de son origine bourgeoise. En faisant cas des masses populaires, le Général Kim Jong Il a affirmé que pour les organes du parti et de l'Etat, «faire preuve d'autoritarisme et de bureaucratie, c'est se compromettre». Il a pris des mesures énergiques pour prévenir toutes tendances antipopulaires parmi les cadres et a fait régner un esprit de respect du peuple. Ayant précisé la quintessence et la supériorité de la politique vertueuse de confiance et d'amour, le Général a lancé ce mot d'ordre: «Edifions une société nouvelle par la confiance et l'affection!» Ce mot d'ordre montre nettement le but et l'orientation générale de la politique qu'il pratique. Il est hors de doute que cette politique réussira au cours de l'édification du socialisme axé sur les masses populaires. (2) «Je vous accorde foi et vous, croyez-en-moi.» Les historiens, quand ils abordent un grand esprit, notent souvent ses qualités spirituelles particulières en relation avec la politique. C'est parce que les qualités et le leadership qu'il manifeste au niveau des rapports humains exercent une grande influence sur la politique. Voilà pourquoi le credo philosophique d'un grand homme fait l'objet d'une attention particulière. Quant aux «dominants» et aux «gouvernants», leurs relations humaines étaient antipopulaires et démagogiques. Quel a été le cas de Gengis Khan, conquérant du monde? Il s'est lié d'amitié avec un jeune homme qui l'avait aidé à capturer 67 huit chevaux au cours d'un des combats de pillage et l'a chéri à la folie. Ce jeune homme est devenu le général Borger, son homme de confiance. De même un ancien commandant ennemi, nommé Jirgon, a été aussi un de ses généraux à qui il accordait foi et qu'il surnomma Dépé (flèche). Cela veut dire que ce tyran mongol traitait ses subalternes avec confiance. Mais cette confiance avait pour but de satisfaire sa soif de conquérir le monde; c'était une fausse «confiance» qu'il manifestait pour réaliser son ambition personnelle, inhumaine et injuste. Si l'on tient compte que la guerre d'agression qu'il a menée a ravagé la plus vaste étendue du globe dans l'histoire et que son armée était connue comme la plus brutale par le pillage, la destruction et le carnage, on devine de quel genre a été la confiance qu'il avait en ses hommes. Une confiance sincère est impossible à une brute qui se livre à la destruction, au pillage et à la conquête. Hitler a exigé de ses hommes une confiance absolue, totale. Ce fut le cas quand il formait un nouveau gouvernement. Il dit alors à ses hommes, revolver en main: «Voici quatre balles en magasin; trois sont pour vous, mes trois collaborateurs, si vous me trahissez, et la dernière, pour mon suicide.» Voyant son homme, Karl, chuchoter à l'oreille de son camarade, Hitler s'emporta brusquement: «Pas de bavardage sans ma permission!» Après quoi il fit proclamer dans le monde que ces trois personnes avaient promis de collaborer avec lui à la constitution d'un nouveau gouvernement. Telle était sa prétendue «conception de la camaraderie». Il n'avait pas de camarades. Ses rapports d'homme à homme, ses relations avec ses subalternes étaient des relations de menace et de chantage, de commandement à obéissance. Un commandant ne peut s'attirer des camarades par la menace et la duperie, par la contrainte et le chantage. Hitler a fini par être rejeté par son entourage et n'a pu éviter une fin tragique. César, dictateur de Rome, a été tué par Brutus qui était son homme de confiance. Que montrent les faits historiques? 68 Qu'une véritable confiance en l'homme, celle qui s'échange entre camarades qui partagent la vie et la mort n'est possible que chez le leader ou le dirigeant authentiquement populaire qui voue un amour sincère au peuple et lui consacre tout. Quelle confiance accorde au peuple le Général Kim Jong Il qui est tellement vénéré et aimé? C'est celle qu'il lui porte le premier, le considérant comme un dieu et comptant sur lui, avant qu'il ne le paye de retour. Il n'accorde pas sa foi au peuple en espérant que le peuple la lui rende, mais en le faisant le premier, il obtient de sa part soutien et confiance. Tel est le sens de sa confiance sincère et noble. Le Général Kim Jong Il a fait valoir. «Napoléon a dit: "Vous vous fiez à moi, donc je me fie à vous", mais moi, je dirais: "Je me fie à vous, et vous vous fierez à moi". C'est ma devise philosophique.» Ces propos du Général résument sa philosophie de confiance en tant que dirigeant populaire, à la différence des généraux illustres et des gouvernants cités dans l'histoire. Comme ses prédécesseurs, Napoléon était aussi un gouvernant, un dominateur réactionnaire qui méprisait le peuple et régnait sur lui. Après l'occupation de Paris par les Alliés, il avait été déporté, en avril 1814, sur l'île d'Elbe. Mais le premier mars 1815, évadé, il débarqua sur la terre ferme et monta vers Paris à la tête d'un millier d'hommes pour renverser le royaume féodal des Bourbons. Quand une partie de l'armée gouvernementale expédiée pour arrêter sa marche se rendit à lui, il dit aux soldats: «Vous vous fiez à moi, donc je me fie à vous.» Quelle est donc la confiance du Général Kim Jong Il ? C'est une confiance qui provient de cette idée juchéenne: il faut aimer inconditionnellement le peuple et compter sur lui, car il est l'être le plus précieux et le plus puissant du monde; autrement dit, la confiance de l'homme qui, se fiant au peuple et se dévouant à lui, obtient en échange un soutien et une confiance absolus. 69 Le credo philosophique du Général Kim Jong Il en matière de confiance renferme deux sens importants. C'est avant tout la confiance du dirigeant, préalable à celle que place le peuple en lui. Un véritable dirigeant, c'est celui qui, né parmi le peuple, se propose pour mission suprême de lutter pour l'indépendance de celui-ci, en apprenant à son école. Un dirigeant ne peut jamais être indifférent aux exigences et intérêts du peuple; un homme qui n'y regarde pas ne pourrait être qualifié de chef du peuple. Se fier préalablement au peuple, c'est la qualité intrinsèque d'un dirigeant authentiquement populaire. La confiance du Général est ensuite une confiance qui s'échange entre dirigeant et peuple, invariable et franche, sincère et éternelle. Elle tire son origine de la belle intention d'édifier une société idéale privilégiant l'homme et le peuple, société sans exploitation ni oppression, et de la volonté immuable de marcher toujours ensemble vers la réalisation de cette aspiration. Le Général Kim Jong Il, ayant pris pour devise l'idée du Président Kim Il Sung: «Le peuple est mon Dieu», voue toujours une affection chaleureuse au peuple et lui fait confiance en toute occasion. C'est une confiance sans affectation, immaculée, sincère et chaleureuse. Comme il se fie à ses camarades révolutionnaires et au peuple, tout le monde lui voue un culte, lui accorde une foi absolue et lui confie entièrement son destin. Il n'y a aucune fissure entre lui et les masses populaires, et nulle force dans ce monde ne pourra détruire cette union basée sur une confiance réciproque. Guidé par cette philosophie de confiance, le Général se mêle en tout temps à ses camarades et à son peuple et partage avec eux le pire comme le meilleur. Si le Général compte un grand nombre de camarades, c'est pour cette raison. Grâce à cela la société de Corée du Nord se transforme en une communauté de confiance et d'affection. 70 Les mots «fortune d'être guidé par un excellent leader», «fortune d'avoir à mener un excellent peuple», courants en Corée du Nord, proviennent de la philosophie d'amour et de confiance et prouvent que l'amour et la confiance entre le Général Kim Jong Il et le peuple ont atteint leur apogée. (3) Une «philosophie propre à nous» La philosophie politique de l'amour et de la confiance du Général Kim Jong Il est une méthodologie politique, appropriée au travail en direction des hommes aux antécédents politiques hétérogènes comme à la lutte contre les ennemis. Comme on le sait, la lutte politique pour l'émancipation du peuple a lieu parmi les masses qui tiennent à s'unir et à coopérer, de même que dans la lutte contre les forces réactionnaires. S'il y a une armée amie, il y en a une adverse, et s'il existe une lutte pour créer du nouveau, il existe aussi du caduc qui l'empêche. Il est de règle que la lutte du peuple pour son indépendance s'accompagne de luttes contre les réactionnaires qui la troublent. C'est pourquoi savoir comment lutter contre ces éléments s'impose comme fondamental pour l'issue de la révolution. La violence révolutionnaire est le moyen principal de liquider les réactionnaires qui vont à l'encontre de l'histoire et des masses populaires. Mais le Général Kim Jong Il applique une nouvelle philosophie dans cette lutte. C'est la «philosophie propre à nous». Il a indiqué: «A la philosophie brutale des impérialistes japonais qui clamaient: "Si l'on tue cent personnes, il y en aura au moins un communiste de tué", nous y opposerons notre philosophie: "Si on réussit à éduquer dix mille personnes en leur faisant confiance, un espion introduit en leur sein par l'ennemi ne pourra plus se cacher".» 71 La haine des humains et la soif du carnage sont dans la nature des impérialistes, sans quoi ils ne pourraient subsister tout comme ils ne peuvent vivre sans l'oppression ni l'exploitation du peuple. A eux, comme à la classe exploiteuse qui ne poursuit que les intérêts personnels avec une cupidité illimitée, il est impossible d'avoir une conscience humaine, un cœur bon ou le sens de la justice; aussi n'hésitent-ils pas à se livrer, s'il s'agit de leurs intérêts, à la tuerie, au pillage, à l'invasion et à la guerre contre les autres pays; ils n'hésitent pas à sacrifier cent ou mille innocents pour supprimer ceux qu'ils jugent agir contre leurs intérêts. L'histoire note d'innombrables massacres d'innocents commis par les envahisseurs et les conquérants contre les autres nations pour maintenir et consolider leur position. A l'époque ténébreuse de la domination de la Corée par le Japon, les impérialistes japonais ont mis à feu et à sang d'innombrables villages coréens, prétendant découvrir les résistants dressés pour le salut national. Ces atrocités se répètent dans les guerres d'agression provoquées par les impérialistes. Cela n'est rien d'autre qu'une expression de leur barbare philosophie de loup. A cette philosophie de loup, le Général Kim Jong Il a opposé la sienne propre dans laquelle il use de la tactique de débâcle et de conquête contre l'ennemi et selon laquelle, si on agit sur dix mille personnes en faisant confiance à toutes, l'espion ennemi tapi en leur sein finira par se découvrir lui-même. Cette philosophie est fondée sur le raisonnement suivant: les réactionnaires invétérés qui vont à rencontre de l'histoire et s'opposent au peuple représentent une minorité insignifiante et même dans le cas des soldats de l'armée impérialiste, on peut les gagner en nombre du côté du peuple, de la révolution, en leur faisant découvrir leur propre position de classe, connaître la justice et la vérité. La lutte contre l'ennemi comme la guerre est, de toute façon, une confrontation des hommes, et les militaires et civils engagés dans une guerre injuste ne sont pas tous des réactionnaires au service de la classe 72 exploiteuse, donc il est tout à fait possible de les ramener dans la voie juste si on leur fait confiance et leur révèle la vérité. Tel est la politique et l'art de diriger du Général Kim Jong Il. Selon cette philosophie originale, le Général Kim Jong Il a ramené auprès de lui même ceux qui avaient commis des crimes dans le passé contre le pays et la nation et ceux qui avaient un passé entaché; il marche avec eux. Charger les hommes de tâche avec confiance et faire corps avec eux pour la révolution, c'est la manière de diriger du Général. C'est là que réside le secret de la réalité en Corée du Nord: la société est unie dans une seule volonté, le dirigeant et le peuple ne font qu'un bloc, et le parti jouit du soutien et de la confiance absolus du peuple. En vérité, la philosophie du Général, qu'il appelle «notre propre philosophie», est une philosophie de direction révolutionnaire permettant de gagner un plus grand nombre de personnes à la révolution et d'en écarter les éléments hostiles minoritaires en faisant confiance et en faisant comprendre la vérité à ceux qui étaient l'objet de la révolution et aux indécis. C'est la clef de tous les succès du Général Kim Jong Il; grâce à elle il renforce en qualité et en quantité le sujet indépendant de la révolution et assure la suprématie décisive des forces révolutionnaires. 3) LA THEORIE DU DIRIGEANT POLITIQUE Le nom de Spartacus, mort dans une bataille sur le front d'Apulie, à la tête de 60 000 esclaves, figure aujourd'hui dans l'histoire comme chef de la première insurrection des esclaves contre le régime esclavagiste. A travers la rébellion qu'il a menée, 73 on peut saisir l'importance du dirigeant. En vérité, l'histoire et la politique ne peuvent être envisagées hormis le rôle des dirigeants. Sous ce rapport, la théorie du dirigeant politique du Général Kim Jong Il, qu'il tient pour une composante de sa philosophie politique, s'avère d'importance capitale. La politique et le dirigeant sont inséparables, car la politique est ce que fait le dirigeant. Minichi, patriote italien, a affirmé: «La démocratie est un régime où tout le monde fait des inventions sous la conduite de l'homme le plus intelligent et le plus sage.» On entend par ces mots qu'une meilleure politique n'est possible que lorsqu'on a un dirigeant intelligent. Une politique progressiste n'est possible que sous un dirigeant progressiste. Pourtant, même ceux qui avaient une idée progressiste de la politique n'ont pas eu un concept judicieux du dirigeant. Il est évident qu'on n'a pas eu jusqu'à présent une juste philosophie en la matière. Mencius a affirmé que le dominateur est l'homme qui use de l'esprit, tandis que les gens du peuple sont ceux qui usent de la force physique. «L'homme de l'esprit, ajoutait-il, domine les autres, tandis que celui de la force est dominé par autrui; le dominant vit aux dépens des dominés, tandis que le dominé est tenu de le nourrir, c'est une loi universelle.» Cette conception de Mencius reposait sur le mépris des masses populaires et l'estime du dominateur. Même chez ceux qui considéraient la démocratie comme une politique progressiste, la conception du dirigeant était fort négative. Par exemple, Kelsen, philosophe du droit, a prétendu que la démocratie est dans la «négation du dirigeant», argumentation fort nuisible car il niait le rôle du dirigeant dans son ensemble et envisageait séparément les rôles de la politique et du dirigeant dans le développement socio-historique. On ne peut renier les dirigeants en général ni identifier celui qui règne sur le peuple avec 74 celui qui est authentiquement populaire et qui se dévoue au peuple, d'autant plus que le rôle du chef qui représente les exigences et les intérêts du peuple est capital dans la lutte pour son émancipation. En ce sens, le Général Kim Jong Il a précisé que les masses populaires doivent être dirigées pour accéder à leur position et jouer le rôle qu'elles méritent en tant que sujet de l'histoire. La «négation du rôle des dirigeants» sera justifiée lorsqu'il s'agit de dominateurs, de gouvernants qui s'opposent aux exigences et aux intérêts des masses pour servir les intérêts d'une poignée d'exploitants et de privilégiés. Si, dans le monde occidental, on appelle souvent l'époque actuelle «époque de détresse pour les dirigeants», c'est que dans de nombreux pays, les chefs de gouvernement ou les présidents corrompus et dégénérés sur les plans politique, économique et moral ont conduit les masses et le pays à la ruine. Historiquement parlant, les gouvernants qui ont régné sur le peuple et ont servi la classe exploiteuse ont été rejetés, tous sans exception, par l'histoire et le peuple. Quelqu'un a dit: «Les politiciens, c'est une engeance qui promet vaniteusement de jeter un pont même sur un endroit sans eau.» Sans doute, une raillerie adressée aux gouvernants de la société exploiteuse. Le dirigeant, quand il n'est plus favorable au peuple, n'est plus un dirigeant, et alors la corruption et la dépravation sont inévitables dans la politique. Quand le peuple est guidé par un homme doué de justice et de perspicacité, il peut modeler son destin et réaliser la prospérité du pays et de la nation. C'est, peut-on affirmer, grâce à Gandhi que les Indiens ont pu se libérer de la domination coloniale de l'empire anglais. On sait que, ayant analysé la situation qui prévalait alors en Inde, Gandhi a saisi la cause pour laquelle l'Inde était tombée sous la domination de l'impérialisme anglais et a dirigé adéquatement la lutte antibritannique. Il a déclaré alors: «Ce n'est pas le grand empire anglais, mais le matérialisme occidental qui a réduit notre pays à 75 cette servitude», «Ce ne sont pas les Anglais qui dominent l'Inde, mais la civilisation moderne, au moyen des réseaux ferroviaires et téléphoniques». Cela a servi à indiquer l'orientation et le moyen de lutter contre l'Angleterre. Ce seul fait prouve qu'il ne faut pas nier globalement le rôle du dirigeant et que la «négation du dirigeant» ne signifie pas la démocratie et le progrès. Le noyau de la théorie du Général Kim Jong Il sur le dirigeant se résume à cette question: quel homme peut être qualifié de dirigeant authentique du peuple jouissant de son soutien et de sa faveur et que doit faire ce guide du peuple? Le Général Kim Jong Il a indiqué que l'essentiel pour un vrai dirigeant est qu'il aime le peuple et se consacre entièrement à lui: «Pour qu'une authentique politique de vertu soit mise en œuvre dans la société socialiste, il faut un leader politique doué d'un amour sans bornes pour le peuple. Le leader politique socialiste, s'il doit être compétent, n'en doit pas moins, avant tout, être hautement doué de la vertu d'aimer infiniment le peuple.» L'incompétence d'un leader politique socialiste peut ralentir, à son avis, le développement de la société, mais le manque de vertu risque de lui faire trahir le peuple et, par conséquent, de mener le socialisme à sa perte. La vertu d'amour infini et de dévouement total est la principale qualité du véritable dirigeant. Le Général Kim Jong Il a dit que l'amour de l'homme et l'attention à la vie du peuple sont le critère qui permet de distinguer le vrai du faux révolutionnaire, le vrai du faux politicien. Le peuple doit avoir un bon guide s'il veut façonner avec succès son destin, défendre la souveraineté du pays et de la nation et réaliser leur prospérité. Si la Corée du Nord est transformée en une société axée sur les masses assurant la prospérité de la nation et le bonheur du peuple, c'est qu'elle a eu à la tête des masses populaires le grand Président 76 Kim Il Sung et a le Général Kim Jong Il, véritables leaders du peuple. Le Président Kim Il Sung a élaboré les idées du Juche axées sur les masses populaires et s'est dévoué toute sa vie au peuple en pratiquant une politique qui «considère le peuple comme un dieu», et c'est grâce à lui que la Corée du Nord a pu être transformée en un paradis du peuple. Aujourd'hui, le Général Kim Jong Il est considéré comme le père du peuple et son sauveur. Né parmi le peuple, il n'existe que pour le peuple et le conduit à l'indépendance et à la prospérité. Une de ses devises est de «même aller cueillir des étoiles dans le ciel et de faire s'épanouir des fleurs sur le roc s'il le faut pour le peuple». Le peuple est au centre de toutes ses spéculations et de toutes ses préoccupations; nuit et jour il pense à lui et aux moyens de le servir, oubliant parfois de manger et de dormir. L'idée du Général Kim Jong Il que la haute vertu d'amour infini du peuple est la qualité principale et le trait essentiel d'un dirigeant authentique s'avère une conception philosophique parfaitement juste. L'autre point important de sa philosophie du dirigeant est le suivant: celui qui veut guider le peuple, soutenu et estimé par lui, doit être doué des qualités et des compétences nécessaires pour s'acquitter de sa responsabilité et jouer son rôle. Occuper le poste suprême au sein du parti et de l'Etat, cela ne signifie pas devenir un dirigeant soutenu et respecté par le peuple. Russell a dit que l'autorité «produit un effet attendu». C'est une observation erronée car le dirigeant est alors envisagé comme autorité. Celui qui monte au poste suprême par autorité ou par fraude ne peut jouir du soutien du peuple. Pour devenir un chef authentique jouissant du soutien et de la confiance du peuple, il faut être doué des qualités et des compétences requises et être capable déjouer un rôle en tant que dirigeant. L'apparence, le talent, etc. ne sont pas des traits essentiels. Les qualités et les compétences sont prioritaires. 77 En général, le dirigeant est l'«homme décidant», car il occupe un poste qui l'oblige à régler rapidement et correctement beaucoup d'affaires. Mais ce qui est décisif et essentiel, c'est la capacité qu'il doit avoir de présenter des idées et des théories nouvelles par la synthèse de l'aspiration, des exigences indépendantes et des intérêts du peuple, la compétence d'élaboration politique et le leadership pour rallier et conduire les masses populaires. Certes, point n'est besoin d'ajouter que cette capacité et cette compétence ne lui viennent que lorsqu'il fait grand cas des masses populaires. Le vrai prestige du dirigeant est garanti par son esprit de dévouement au peuple et sa capacité de direction. Mozi a dit que le souverain «offre la pluie et la lumière» au peuple, mais il est évident que cela ne vaut pas pour les gouvernants qui règnent sur le peuple et l'oppriment. Seul un dirigeant qui se range du côté du peuple et l'aime sincèrement peut lui donner pluie et lumière. Les historiens font l'éloge d'Agamemnon, héros de la guerre de Troie, qui a sacrifié sa fille Iphigénie pour apaiser les vents qui se levaient au départ de sa flotte expéditionnaire; ils estiment Epta, héros israélien, qui a voué sa fille au Seigneur en échange de la victoire. A leurs yeux, Agamemnon et Epta étaient des hommes extraordinaires qui n'ont pas hésité à sacrifier leurs enfants à leur patrie. Quoi qu'il en fût, cette détermination ne peut être un trait déterminant la valeur d'un héros ou d'un dirigeant. Le héros ne devient un dirigeant respecté du peuple que lorsqu'il aime sincèrement sa patrie et son peuple et se donne à eux corps et âme avec le sentiment d'être responsable du destin de l'homme. Le Général Kim Jong Il, à la fois fils du peuple et son père affectueux, partage avec lui la vie et la mort, lui assure une vie aisée, pleine de joie. La sollicitude permanente qu'il voue au peuple nord-coréen touche jusqu'aux aspects les plus humbles de la vie; sa passion 78 ardente est consacrée au mieux-être du peuple et à son avenir plein d'espoir. Le peuple et lui partagent le même sort. Les gouvernants qui ne se préoccupent pas du peuple, aveuglés par leurs propres intérêts et leur confort personnel ne peuvent jouir de son soutien ni occuper le poste de direction. Marcos, aux Philippines, expulsé en 1986 à la suite d'un soulèvement populaire, a détourné deux milliards de dollars, soit les deux tiers de l'aide américaine pendant une vingtaine d'années de son règne. Après sa déportation, dans le palais résidentiel, on a découvert 2 300 paires de souliers de sa femme, Imelda; on a décelé que le dictateur avait déposé en secret au moins 475 millions de dollars dans une banque suisse. Sous sa tyrannie, le peuple philippin avait souffert d'un écart des plus critiques entre les riches et les pauvres. Anastasio Somoza, dictateur militaire du Nicaragua pauvre, qui avait détenu le pouvoir durant douze ans sous la protection des Etats-Unis, a déposé dans une banque américaine 220 millions de dollars qu'il avait soutirés à son peuple jusqu'à sa chute en 1979. Chlord Melo, ex-président du Brésil accusé de corruption, a dilapidé 2,5 millions de dollars rien que pour réaménager le jardin de sa résidence. Carlos Andrès Pérez Rodrigues, ex-président du Venezuela, a été expulsé, accusé lui aussi de malversation. Ceux qui tournent le dos à leur peuple et se préoccupent uniquement de leurs intérêts personnels ne peuvent jamais pratiquer une juste politique ni devenir des dirigeants du peuple. Le prestige d'un dirigeant est garanti par l'amour qu'il a pour son peuple et par le leadership qui lui permet d'unir ce peuple. La coiffure favorite de Nehru était le bonnet que les prisonniers portaient sous la domination anglaise. S'il a continué de porter ce bonnet même après sa libération, c'est qu'il se croyait toujours prisonnier de l'Angleterre bien que hors prison. Cette attitude muette, il l'avait adoptée dans l'espoir que le peuple indien 79 s'engage résolument dans la lutte contre l'Angleterre, et en fait, elle a constitué un facteur de soulèvement du peuple. Les compétences et les qualités morales d'un véritable dirigeant ne se forment et se perfectionnent que lorsqu'il accorde foi à son peuple. S'il reconnaît que le peuple est le sujet de l'histoire, la force motrice du développement historique et l'être le plus précieux et le plus puissant du monde, il se comporte avec modestie et sobriété devant le peuple et vient à bout de tous les problèmes en s'appuyant sur lui. Hitler a prétendu dans son Mein Kampf(Mon combat): «Les masses ont la tête dure et oublieuse les masses n'attendent qu'un dominateur, elles ne savent que faire alors même qu'on les laisse en liberté.» Ainsi méprisait-il les masses et considérait-il comme absolue la volonté du «surhomme». Il a mal calculé; il comptait que son despotisme amènerait la domination du monde par les Aryens, et il a fini par périr après avoir commis d'innombrables erreurs historiques pendant la Seconde Guerre mondiale qui a fait 50 millions de victimes. Ainsi le mythe du «Führer Hitler» de Goebbels a-t-il pris fin. Les qualités morales du dirigeant populaire apparaissent dans sa modestie et sa probité sans bornes et dans son respect du peuple. Ces qualités comme ses compétences ne se forment que lorsqu'il prend pour philosophie politique et conviction de vouer un amour au peuple et de lui accorder foi. La personnalité du Général Kim Jong Il est populaire parce qu'il est né et a grandi parmi le peuple; son leadership éminent, son courage étonnant et sa volonté extraordinaire lui viennent de la confiance absolue qu'il place dans le peuple. S'il y a un être vraiment tout-puissant dans le monde, c'est le peuple, tel est le credo du Général. Le Général Kim Jong Il a déclaré qu'il se range toujours du côté du peuple et qu'il répondrait à tous ceux qui l'interrogeraient: «Moi, je suis un populiste consistant.» 80 Aimer le peuple et le servir, c'est la devise, la volonté et le but suprême du Général Kim Jong Il, une personne née pour le peuple, un «populiste», un commandant suprême décidé à partager le sort du peuple. De là sa devise: il faut faire épanouir des fleurs même sur le roc et aller cueillir des étoiles dans le ciel si c'est la demande du peuple. A le voir parcourir en toutes saisons les usines, les campagnes, les villages de pêcheurs, les houillères, les mines et les unités de l'armée, on s'exclame: voilà un modèle de dirigeant authentiquement populaire! Pour encourager les mineurs, il pénètre jusqu'au fond des puits humides et leur conseille de rentrer chez eux après la journée pour une nuit tranquille, quelle que soit la tâche qu'ils se sont proposée pour la journée. Il a ainsi pour le peuple une inclination telle l'affection paternelle toute franche, telle l'affection maternelle toute chaleureuse, une affection on ne peut plus magnanime et noble. Les idées, la direction, les qualités et la vertu, tout en lui est imprégné de son amour infini du peuple parce qu'il a hérité des traditions patriotiques de sa famille qui s'est consacrée entièrement au peuple de génération en génération. Le Général Kim Jong Il, défenseur sans égal du peuple, jouit de son soutien et de sa confiance absolus; il a sans partage le «bonheur d'avoir un bon peuple», ce qui n'est pas donné à tous. Personne n'estime celui qui tourne le dos au peuple et à l'histoire bien qu'il se prétende son dirigeant. Lorsque Nelson Aldrich Rockefeller posa sa candidature comme gouverneur de l'Etat de New York, on fit une large publicité du fait qu'il aimait la bière. Pourquoi? La bière étant alors une boisson populaire aux Etats-Unis, l'intention était de rapprocher ce millionnaire des gens du commun par la bière. Khrouchtchev, politicard qui poussa la puissante Union soviétique vers la ruine, n'a pas caché son habitude de se curer les dents avec les doigts même dans une assemblée diplomatique. S'il 81 ne voulait pas se corriger de cette mauvaise habitude, c'est qu'elle lui servait à prouver son origine plébéienne. En conclusion, la personnalité, les qualités et les compétences d'un dirigeant authentique ne s'obtiennent pas par le bon vouloir, mais selon sa conception du monde et ses convictions politiques. Le Général Kim Jong Il a élaboré une nouvelle philosophie du dirigeant selon sa conception juchéenne du monde axée sur l'homme, et par là, il a donné une réponse précise à l'une des questions fondamentales pour le succès d'une politique authentiquement populaire. La réussite politique va selon cette philosophie juchéenne en matière de dirigeant. 4) LA PHILOSOPHIE REVOLUTIONNAIRE DE L'UNION DANS UNE VOLONTE COMMUNE La grande union nationale, l'union totale de la nation, c'est le vœu de tous les dirigeants, mais tous les dirigeants ne peuvent le réaliser. Il n'est que trop évident que les dominateurs, les gouvernants qui représentent les intérêts de la classe exploiteuse ne peuvent réaliser l'union de tout le peuple. Dans la société capitaliste axée sur l'individualisme, cette union est impossible en principe, et sous le régime socialiste aussi, elle ne se fait pas d'elle-même. Si on jette un regard rétrospectif sur l'histoire, on ne trouve jusqu'à présent aucun exemple d'union populaire réalisée par les dominateurs et les gouvernants. Cependant, en Corée du Nord, cette union s'est réalisée, au grand étonnement du monde. La société s'est unie dans une seule volonté autour du dirigeant; le dirigeant et le peuple partagent la même idéologie et la même volonté, respirent le même air et 82 marchent à la même allure. Cette réalité force l'admiration de tout le monde. Cette admirable union repose sur la philosophie révolutionnaire du Général Kim Jong Il. Il y a longtemps, le Général a présenté ce problème comme une philosophie révolutionnaire du Parti du Travail de Corée, comme une question fondamentale de la révolution, et il s'est donné corps et âme à la réalisation de l'union populaire dans une seule volonté dès le début de sa direction du Parti et de l'Etat. Tout le monde s'unira dans le but commun de réaliser l'indépendance, et le dirigeant et le peuple, partageant la même idée et la même volonté, travailleront ensemble, conjuguant leurs forces; c'est le véritable sens de cette union. Le principe de cette union réside dans l'unité et la cohésion. Le Général Kim Jong Il a indiqué que sa philosophie politique suit ce principe d'unité et de cohésion. Au sujet de l'unité, Kant n'a pas regardé à l'unité des couches inférieures, celle des masses laborieuses, mais considéré comme absolue l'«unité idéale des couches supérieures» représentées par un «monarque éveillé». L'«unité au sommet», c'était celle de la classe dominante visant à enrayer la poussée révolutionnaire des masses laborieuses et à maintenir le régime monarchique prussien. Hegel, lui aussi, repoussait résolument l'aide réciproque ou la collaboration entre la classe dominante et les masses laborieuses, considérant ces dernières comme une «horde ignare». Le marxisme a critiqué l'idéalisme allemand et surmonté son caractère restrictif: en revanche, il a présenté le matérialisme dialectique, mais n'a pas donné une conception juste du mobile du progrès. Selon lui, la contradiction devait être le mobile du progrès, et l'évolution des choses devait se faire par la recherche de solution des contradictions qu'elles renferment. Lénine a dit que «l'évolution, c'est la lutte des contraires», alors que Staline observait: «... La lutte entre les contraires, c'est-à-dire la lutte 83 entre la vieillerie et la nouveauté, entre ce qui est en voie d'extinction et ce qui est en voie de naître, entre ce qui est en train de s'éteindre et ce qui est en évolution, constitue la substance de l'évolution, celle du passage du changement quantitatif au changement qualitatif.» A partir de cette conception, le marxisme-léninisme a considéré l'unité des contraires comme relative et la lutte entre les contraires comme absolue. Cette considération — l'unité relative et la lutte absolue — reflétait les particularités du mouvement et de l'évolution des choses et des phénomènes objectifs de la nature, mais elle ne pouvait donner une compréhension parfaite du mouvement et de l'évolution du monde. Quand on applique telles quelles la loi de contradiction ou celle de l'unité et l'idée de la lutte des contraires aux phénomènes sociaux, on risque de provoquer une grande confusion. Les expériences historiques montrent que quand on tient trop à la loi de contradiction ou au principe de la relativité de l'unité et de l'absolutisme de la lutte dans la société, on risque de commettre une erreur gauchiste; on manqué alors d'assurer l'unité et la cohésion des masses populaires, sujet de l'histoire, et un progrès continu et rapide de la société. La réalité de certains pays en donne une amère leçon. On reconnaît que l'une des principales causes de ce qui y a provoqué la confusion sociale, terni l'image du socialisme, voire fini par le faire s'écrouler, réside dans le fait que l'on a tenu pour absolue la théorie de la contradiction et qu'on a appliqué de façon dogmatique le principe de la relativité de l'unité et de l'absolutisme de la lutte dans les activités du parti et de l'Etat. Michel Serrus, philosophe français, a présenté une «tierce philosophie de l'exclusion et de l'union» dans le sens de remédier à cette irrationnalité. Mais elle non plus ne pouvait être une solution philosophique favorable au développement socio-historique, n'étant pas basée sur un principe scientifique. 84 Le Général Kim Jong Il, ayant précisé les lois générales propres au développement socio-historique, a indiqué que l'unité et la cohésion constituent la principale force motrice du développement socio-historique; il a ainsi préparé un argument de base pour le renforcement du sujet de l'histoire sociale. Comme l'histoire sociale évolue grâce au rôle de son sujet, le peuple, le progrès socio-historique s'accélère à mesure que la force du peuple s'accroît. Le processus du développement socio-historique est celui de l'accroissement de la position et du rôle de son sujet, les masses populaires. L'accroissement des forces des masses populaires implique l'union de leurs forces, non pas leur dispersion. Il est vrai que les diverses classes et couches sociales ont des intérêts différents. Pourtant, il ne faut pas trouver cette différence comme absolue ni laisser persister leurs dissensions et leurs antagonismes, sinon on ne réussit pas l'union sociale. Même dans le cas de la société capitaliste, les masses populaires, majorité absolue de la population, doivent s'unir comme un seul homme si elles veulent réaliser leurs exigences. La dispersion des capacités créatrices et de la force des masses donne lieu au ralentissement du changement social et de la progression historique. L'unité et la cohésion, c'est la puissance et la victoire. La marche victorieuse ou la victoire du mouvement social ne sont pas possibles sans l'unité et la cohésion des masses populaires, sujet de ce mouvement. C'est pourquoi le Général Kim Jong Il a présenté la théorie de l'unité qu'il applique de façon efficace. La philosophie de l'unité dans une seule volonté est une doctrine à respecter dans la lutte pour le renforcement du sujet du changement, sujet de l'histoire sociale. L'unité est le moyen d'existence de ce sujet. 85 L'unité se forme et se consolide sur deux plans: la pensée et la volonté, la morale et l'obligation. L'unité n'est substantielle que lorsque tout le monde est fermement uni dans une seule intention et une seule pensée de réaliser l'émancipation des masses populaires, dans une seule et immuable volonté de conjuguer l'intelligence et la force jusqu'au terme de cette lutte; l'unité n'est solide que lorsque tout le monde fait preuve d'altruisme et du sens des obligations en se soutenant et s'entraidant sur la voie de l'émancipation. L'unité de pensée et de volonté est le facteur spirituel de l'union; l'unité de morale et d'obligation est le facteur moral. Cette union est sincère et solide quand elle est basée sur la conscience, sur le bon sens. C'est le principal facteur du progrès social et de la marche historique. Le Général Kim Jong Il a indiqué que l'union dans une seule volonté ne se forme pas d'elle-même, mais autour d'un centre qui garantit sa solidité. Ce centre, c'est le leader. Comme toute chose a un noyau autour duquel elle se forme, l'union sociale ne se forme et ne se consolide qu'avec un leader comme noyau. Si ce centre n'est pas solide et immuable, l'union n'est pas parfaite ni solide. La solidité et la puissance de l'union dépendent de la grandeur du dirigeant et de son aptitude à diriger. Le Général Kim Jong Il, ayant défini l'union dans une seule volonté comme une philosophie révolutionnaire d’un parti, comme moyen essentiel du mouvement révolutionnaire, a veillé à réaliser et à consolider la ferme union de tout le Parti et de toute la société; il a ainsi fait progresser à un rythme très rapide la révolution et le développement du pays. C'est là que réside le secret de son éminent leadership. Grâce à son éminente direction, la Corée du Nord se transforme en une société où tout le monde mène une vie heureuse en se soutenant et s'entraidant. 86 5) VIVONS A NOTRE MANIERE Le journal finlandais Niheter a écrit: «La Corée du Nord, le premier pays qui va bien dans le monde». En réalité, elle a ses propres jugements et prétentions dans tous les domaines: l'édification de l'Etat, la diplomatie, etc. et elle garde son aplomb malgré les tourbillons qui sévissent à travers le monde. On la qualifie de «royaume de l'indépendance» et de modèle mondial de l'édification et de la gestion de l'Etat. Dès l'origine, la nation coréenne a été souveraine. Pendant le règne de Tangun, la Corée était si puissante que tous les pays voisins en étaient tributaires. Le Koguryo, royaume qui exista pendant plus de mille ans comme grande puissance souveraine, était renommé dans le monde. L'esprit d'indépendance et l'esprit guerrier des Koguryotes faisaient l'orgueil de notre nation. Mais à l'époque du royaume de Silla (VIIe siècle) et à celle de la dynastie des Ri (XVe siècle), elle a connu la honte: la servilité à l'égard des grandes puissances a mené le pays à la ruine. Les xénophiles du Silla, Kim Yu Sin et Kim Chun Chu en tête, ayant introduit les forces étrangères, ont renversé les royaumes voisins compatriotes, le Koguryo et le Paekje. Plus tard, les forces nippophiles, représentées par Ri Wan Yong et Song Pyong Jun, ont soumis le pays à l'impérialisme japonais qui imposa une domination coloniale de près de 40 ans. Les désastres causés par la xénophilie n'étaient pas encore éliminés quand le territoire national fut divisé en Nord et Sud, et la Corée du Sud, de nouveau à la merci des grandes puissances, demeure depuis plus d'un demi siècle colonie américaine, ayant perdu ses caractéristiques nationales. Cette réalité est on ne peut plus déplorable. Cependant, la Corée du Nord s'est relevée pour devenir une puissance souveraine d'ordre mondial, ce qui fait l'orgueil de tous 87 nos compatriotes. D'où provient ce prestige dont elle jouit en tant que puissance mondiale souveraine? Il vient de la philosophie directrice du Général Kim Jong Il qui se résume en cette formule: «Vivons à notre manière!» Vivre à sa manière, cela signifie penser et agir de son propre chef, faire tout conformément aux intérêts de la révolution de son pays et de son peuple et résoudre par ses propres moyens tous les problèmes de son pays. En d'autres termes, cela veut dire régler toutes les affaires conformément aux exigences et aux intérêts de son pays, de sa nation et de son peuple, par ses propres forces et en accord avec la réalité de son pays. Cette philosophie exige qu'on édifie et administre l'Etat dans l'intérêt de son pays et de sa nation. Vivre à sa manière est une philosophie directrice universellement applicable dans l'édification du parti et de l'Etat et dans toutes leurs activités, à savoir dans tous les domaines, politique, économique, culturel, artistique, militaire, diplomatique, etc. En lançant le mot d'ordre «Vivons à notre manière!», le Général Kim Jong Il a indiqué que ce slogan est un principe universel non seulement dans la gestion et la direction de l'Etat, mais aussi dans la manière de penser et les activités des individus. Ce mot d'ordre repose sur l'argument que la souveraineté est vitale pour le pays et la nation et que l'homme façonne son destin dans le cadre de chaque Etat-nation. La souveraineté est vitale aussi bien pour l'homme que pour le pays et la nation. La nation, maître de son destin, veut le modeler par ses propres moyens, tout comme l'homme désire penser et vivre librement en tant que maître de son destin. Le désir de vivre à sa manière est dans la nature de l'homme et celle de la nation. Modeler son destin par ses propres forces, conformément à ses exigences et à ses intérêts et en accord avec sa réalité, aussi complexes que soient les circonstances, c'est la manière de vivre et de lutter propre à l'homme. Il ne peut en être autrement pour le pays et la nation. 88 Ce principe qui détermine le mode principal pour la subsistance de l'homme et de la nation, le Général Kim Jong Il l'a désigné comme principe à respecter dans toutes les activités. Vivre à sa manière est une philosophie directrice, scientifique et juste, conforme au principe de l'existence de l'homme, de la nation et de l'Etat. Insistant pour vivre de cette manière, le Général Kim Jong Il a souligné que c'est une philosophie directrice qui permet bel et bien à la nation coréenne de progresser dans les conditions actuelles où la Corée se trouve. Un jour, s'entretenant avec ses proches collaborateurs, il a dit: «La défense de notre souveraineté est d'autant plus importante que notre pays est entouré de grands paysA nous autres Coréens ni les vêtements soviétiques ni les habits américains ne vont pas bien. Ce sont les vêtements coréens qui nous vont le mieux.» Mots bien significatifs qui sous-entendent l'idée de vivre à sa manière. Les Coréens vivent sur ce territoire depuis des générations, et dans le futur aussi, en tant que descendants de Tangun, ils vivront sur cette même terre. A l'avenir comme par le passé, ils doivent vivre de leurs propres moyens, non pas aux dépens d'autrui. C'est pourquoi faire tout à sa manière, à la coréenne, c'est une vérité immuable et irréfutable. Les Coréens expriment l'approbation en secouant la tête de haut en bas, tandis que les Tibétains de la région reculée de l'Himalaya la secouent de gauche à droite. Chaque nation a ses traditions et son mode de vie propres. Ceci dit, on comprend de quelle valeur sont les affirmations du Général: ni les «vêtements soviétiques» ni les «habits américains» ne vont pas bien aux Coréens, mais les «vêtements coréens» leur vont le mieux. Elles doivent servir de guide aussi bien dans les préoccupations et les actions de la nation coréenne que dans l'édification et la gestion de l'Etat et dans les activités diplomatiques. 89 Le Général Kim Jong Il adhère à cette attitude en tout: de cette manière il traite la vérité des choses et des phénomènes, analyse les situations mondiales et crée ce qui est nécessaire. Quand il était encore jeune, il lui arriva de passer dans une université à l'étranger, dite école de première classe mondiale. Les cadres de ce pays l'ont alors invité à venir étudier dans cette école renommée. Il répliqua d'un ton résolu: «Non, je ferai mes études à l'Université Kim Il Sung.» Ces paroles sont déjà bien connues dans le monde. C'était une manifestation de son esprit d'indépendance inébranlable. Cet esprit qui tenait à donner la priorité à son pays et à sa nation a fait finalement naître la philosophie de «vivre à sa manière» qui a permis l'édification d'un pays hautement souverain. Les habits qu'il «confectionne» sont parfaitement «coréens», et non «soviétiques» ni «américains». Le vêtement qui n'est pas coréen, il le déteste. Un jour, expliquant aux cadres l'idée de «vivre à sa manière», il a dit: «Les manières d'autrui ne conviennent pas à notre constitution physique ni à nos goûts. Ce que je déteste le plus est de vivre aux dépens d'autrui, d'imiter les autres, de danser sur les airs d'autrui et d'imiter les manières d'autrui.» Selon lui, tout cela est servilité à l'égard des grandes puissances et appartient au dogmatisme et à l'esprit de dépendance. Le suivisme et le dogmatisme sont ennemis des idées du Juche, de l'esprit d'indépendance. C'est la nature intrinsèque de ceux qui ne sont pas conscients que l'homme est maître de son destin et donc responsable, nature commune à ceux qui sont imprégnés d'esprit servile à l'égard des forces étrangères. Tels ont été les servilistes successifs du passé en Corée; tous sans exception pensaient vivre aux dépens d'autrui, imiter les étrangers et danser sur les airs étrangers. A la fin, ils ont conduit leur pays et leur nation à la perte. «Notre manière», par contre, consistant à penser de son propre chef et à faire tout par ses propres forces et à sa façon, représente 90 l'ensemble de modes de penser, de vivre, de créer et de lutter; elle permet de «confectionner les meilleurs habits coréens», selon la taille des Coréens. Quand on s'y prend à la manière des étrangers, on finit par faire un costume soviétique ou américain. Ces costumes peuvent aller aux Soviétiques ou aux Américains, mais les Coréens n'en ont pas besoin. La Corée du Nord, «vivant à sa manière», a pu tenir toujours haut le drapeau de l'indépendance, défendre son socialisme axé sur les masses populaires et protéger les intérêts du pays et de la nation alors même que le socialisme s'écroulait dans des pays d'Europe. L'esprit de «notre manière» est devenu actuellement la manière de vivre et de lutter du peuple nord-coréen, la manière de diriger l'édification et la gestion de l'Etat. C'est pourquoi la Corée du Nord s'est transformée en puissance hautement souveraine dans le monde. «Notre manière», c'est la manière de Kim Jong Il. Il est hors de doute que la Corée du Nord deviendra plus riche et plus puissante et prospérera éternellement grâce à cette manière, celle de Kim Jong Il. 91 3. LES PRINCIPES D'UNE ECONOMIE PRIVILEGIANT LES MASSES POPULAIRES Les politiciens et les médias occidentaux claironnent à tout propos que la société capitaliste est la seule capable de réaliser la prospérité économique et le bien-être de tous. Qu'en est-il en réalité? Actuellement, dans les pays capitalistes occidentaux dits développés, le nombre de chômeurs s'élève à 35 millions et le taux moyen de chômage, d'après les statistiques officielles, dépasse 10 %, ce qui marque un record depuis la crise économique des années 30. Aux Etats-Unis, qui se vantent que «tout le monde est heureux», 4 millions de sans-abri couchent au bord des rues, sur les bancs de parcs, sous les ponts et dans les sous-sols. Quant aux personnes estimées sous le seuil de la pauvreté, on en compte 40 millions aux Etats-Unis, 8 millions en Allemagne, 7 millions en Italie, 5 millions en Angleterre. Ceci dit, peut-on appeler ces pays «sociétés où se réalise le bien-être de tout le monde»? Cela montre que, si splendide que soit le progrès économique, on ne peut le mesurer seulement à la quantité d'articles de consommation produits et au degré de développement des forces productives. Il faut tenir compte de ceci: qui gère l'économie, à qui elle sert et comment se répartissent les richesses matérielles qu'elle produit; alors on pourra se faire une idée juste du développement économique. Quand on se rend compte qu'un milliard de personnes, soit environ 20 % de la population mondiale, souffrent encore dans la misère, il est très important de 92 s'interroger sur la nature d'une économie au service des masses populaires. Cela dit, nous ne pouvons que nous pencher sur le progrès de l'économie en Corée du Nord, une économie indépendante, strictement au service des masses populaires. L'économie coloniale imposée pendant une quarantaine d'années par les impérialistes japonais, avant de faire peau neuve, a été entièrement écrasée par la guerre du 25 Juin. Cependant, la Corée du Nord l'a relevée, transformée en une puissante économie indépendante au service du peuple et l'a développée sans cesse malgré le blocus tenace des impérialistes qui se prolonge depuis plus d'un demi-siècle. Son dynamisme et sa puissance, elle les doit précisément à la philosophie économique originale du Général Kim Jong Il, qui a fait d'elle une économie qui fait grand cas des masses populaires et de l'indépendance. 1) LE PEUPLE EST LE MAITRE DE L'ECONOMIE Kim Si Sup, ancien poète coréen, s'est lamenté dans son écrit Ah, j'ai le cœur gros: «Les mandarins rêvent d'une vie de luxe dans une maison splendide, alors que les paysans souffrent de misère noire toute leur vie.» Il a condamné les nobles en les accusant «d'arracher la peau et de faire suer du sang» aux roturiers. C'était une accusation mêlée de haine des gouvernants féodaux et de soif d'une société permettant à tous d'être heureux. Cependant, à l'échelle mondiale, cette aspiration transmise de génération en génération n'est pas réalisée jusqu'à ce jour où l'on arrive à la fin du XXe siècle. L'iniquité caractérisée par 93 l'enrichissement continu des riches et l'appauvrissement continu des pauvres pèse toujours lourdement. Sans liquider le mécanisme qui pousse l'économie à ignorer l'être humain, il est impossible que le peuple devienne le maître et le bénéficiaire de l'économie. L'économie est née des activités de l'homme agissant sur la nature selon ses besoins, pour la mettre à son service. L'activité économique, c'est un acte par lequel l'homme obtient ce qui est nécessaire à sa subsistance et à son progrès. Or, si l'économie est un produit de l'exigence et de l'activité de l'homme, elle n'a pour autant pas toujours été à son service. Née avec la production de biens de consommation, elle devait, au sens propre du terme, appartenir aux masses populaires laborieuses; mais dans la société exploiteuse, elle s'en trouve écartée. On dit que Walras est le fondateur de la science économique contemporaine et que Marx a fondé l'économie politique. Cependant, personne n'a pu répondre à ces questions fondamentales: pour qui construire l'économie, sur quel principe, et comment la gérer? L'économie politique marxiste qui a prouvé l'inéluctabilité de la ruine du capitalisme et la nécessité historique de la victoire du socialisme selon la loi régissant la naissance et le développement du capital a apporté une grande contribution au développement de la science économique et à l'histoire de la pensée humaine. Pourtant Marx s'est trop penché sur l'abolition de la propriété privée, ce qui était inévitable et naturel à son époque. Sans s'arrêter aux concepts préétablis de l'économie, le Général Kim Jong Il a abordé ce problème à la lumière de notre époque où les masses populaires s'affirment comme maîtres de l'histoire; c'est-à-dire qu'il a analysé la nature de l'économie en mettant l'accent sur l'homme, et a précisé les principes régissant son développement et son utilisation: «Les hommes luttent sans cesse pour la transformation de la nature, répartissent, échangent et consomment les produits qu'ils ont obtenus par leurs efforts. Ils 94 pourvoient à leurs besoins matériels par ce processus de la vie économique.» L'homme demande à vivre librement non seulement sur le plan socio-politique mais encore sur le plan matériel; aussi son action touche-t-elle également le domaine économique. L'économie se forme non seulement par l'action de l'homme sur la nature mais aussi par l'action réciproque de l'homme sur l'homme; aussi l'homme porte-t-il certains besoins sur l'économie et agit-il sur elle de sa propre initiative. C'est pourquoi il faut mettre l'homme au premier plan quand on envisage l'économie, et examiner le processus du développement économique en tenant compte de son action. Marx a souligné que l'économie concerne la production et la consommation des biens matériels et constitue un facteur de première importance dans la subsistance humaine. En ce sens, il a dit: «Toutes les nations, quelles qu'elles soient, mourraient de faim si elles ne travaillaient pas, ne serait-ce que pendant quelques semaines.» Cette vue économique de Marx est limitée car, malgré son importance, l'économie est envisagée sans que compte soit tenu de l'homme qui la requiert et agit sur elle, ce qui empêche de mettre en évidence sa vraie nature et la loi régissant son développement. A regarder l'économie par ses seuls côtés matériels sous prétexte que c'est la science du processus de reproduction des biens matériels, sans y voir les activités des hommes, il est impossible d'en extraire la loi qui régit le processus économique, et finalement, cette science ne pourra remplir sa mission en tant qu'arme de transformation et de développement socio-économiques. Il est impossible que les rapports économiques comme les mouvements économiques, quels qu'ils soient, se forment sans les hommes et leurs actions. Le Général Kim Jong Il a éclairci ces limites de la science économique marxiste, et a indiqué que l'homme est le facteur déterminant de tout le processus économique et que l'économie 95 politique doit donc être étudiée et développée en mettant l'homme au premier plan. L'économie ne concerne pas seulement la production de biens matériels; c'est le domaine de toute l'activité créatrice de l'homme pour dominer la nature; telle est la vue originale du Général Kim Jong Il. C'est une révolution dans la conception de l'économie. A partir de cette observation, le Général a établi une nouvelle conception du maître de l'économie: «Les masses populaires étant maîtres de leur destin doivent être souveraines dans la vie économique aussi.» Que les masses populaires soient les maîtres de l'économie, cela veut dire qu'elles sont les créateurs et les bénéficiaires des biens matériels. Elles le seront véritablement quand les moyens de production et les biens matériels qu'elles créent seront à leur disposition. Le Général a indiqué que les masses populaires, comme dans la politique, sont les maîtres de l'économie et qu'il faut rehausser leur rôle si on veut la développer. En premier lieu, elles sont les maîtres des moyens de production. Les rapports de propriété sont de première importance car ils déterminent le statut des masses populaires, et ceux qui les possèdent ont le droit de se conduire en maîtres dans l'économie. Dans la société capitaliste, c'est la classe des capitalistes qui se conduit en maître parce que c'est elle qui dispose des moyens de production. A l'heure actuelle, moins de dix grands monopoles au Japon et cinquante familles en Angleterre contrôlent l'économie de leur pays. Aux Etats-Unis, une vingtaine de magnats contrôlent les deux tiers des industries, et les milliardaires, qui ne représentent que 0,002 % de la population, possèdent 45 % du bien total américain. Cet exemple montre que l'économie capitaliste est en vérité une propriété de la couche privilégiée minoritaire. Les 96 moyens de production doivent passer aux masses populaires pour qu'elles deviennent les maîtres de l'économie. En deuxième lieu, les masses populaires doivent occuper la même place dans la gestion économique aussi. Ce sont elles qui portent le plus grand intérêt au développement économique; ce sont elles qui ont l'intelligence et la capacité de la développer. Pour la développer, il faut les amener à se conduire en véritables maîtres et à faire preuve du maximum de créativité et de compétence. Actuellement, dans les pays capitalistes on insiste sur l'«humanisation du travail», mais cela sonne faux. Selon les économistes, dans ces pays la gestion des entreprises est assumée par un groupe de gestionnaires et les ouvriers n'ont à jouer que le rôle d'outils sous leur contrôle. Espérer une intervention spontanée et volontaire des travailleurs, alors que les moyens de production ne sont pas à leur disposition, c'est une absurdité. Les masses populaires seront les maîtres de l'économie quand les biens matériels produits seront à leur disposition. On évalue le progrès et le développement d'une économie selon la façon dont se répartissent les biens matériels produits. Il est notoire que dans la société capitaliste les travailleurs, producteurs des biens, n'ont pas de droit sur leurs produits, lesquels passent à la minorité des privilégiés, des exploitants. Aussi les riches s'enrichissent de plus en plus, alors que les pauvres s'appauvrissent d'autant, ce qui est le cas de la Corée du Sud. Selon nos renseignements, un député de l'assemblée sudcoréenne a invité au mariage de son fils, extra-chic, 1 500 personnes pour leur soutirer des cadeaux de noces. Les invités s'y sont rendus dans plus de 700 autos. On dit même qu'un avion a été mobilisé pour l'occasion. Ces dernières années, aux Etats-Unis, le revenu réel de la couche de riches — 1 % de la population — s'est accru de 74 %, 97 alors que le salaire réel des pauvres se réduisait de 9,3 %, ce qui prouve le caractère antipopulaire de l'économie capitaliste. On dit que l'économie américaine est la plus avancée du monde, mais les rues de Washington et de Los Angeles grouillent de clochards. Dans ce pays où «tout le monde est heureux» (sic), il y en a plus de 8 millions, à ce que révèlent les publications officielles. Tandis qu'un ploutocrate de quarante ans, nommé Bill Ketch, vit comme un coq en pâte dans sa villa de Seattle, pourvue d'une grande piscine, d'une salle de jeu, d'un terrain de sport, d'une bibliothèque, d'un cinéma, d'une grande salle de banquet et d'un parc de stationnement souterrain, et qu'il est servi par des centaines de domestiques. On constate que l'économie capitaliste, aliénant les masses populaires majoritaires, dessert la minorité des privilégiés. Ainsi, les Etats-Unis sont connus comme le pays de la «misère dans l'opulence». Selon les sondages effectués par le Times et la CNN, 69 % des personnes interviewées se sont plaintes: «Nous ne pouvons trouver d'autres valeurs à la vie, rongés par les difficultés de l'existence.» L'économie ne pourra être qualifiée d'économie développée si ce qu'elle a produit n'est pas destiné aux masses populaires, si hauts que soient le niveau de ses forces productives et celui de sa production de biens matériels. Le Général Kim Jong Il considère les masses populaires comme maîtres de l'économie et veille à ce qu'on observe ce principe dans l'édification de l'économie et son développement de telle façon que l'économie de Corée du Nord se tient strictement au service des masses populaires. Les moyens de production leur appartiennent et les biens matériels produits sont à leur disposition. Les articles de luxe ne sont pas aussi abondants que dans les pays occidentaux, mais les biens nécessaires à l'alimentation, à l'habillement et au logement des travailleurs sont produits en quantité suffisante et sont répartis entre tous équitablement. Quant au logement, il n'y a 98 personne sans gîte, ce qui n'est pas le cas de la Corée du Sud. L'Etat distribue des logements aux travailleurs à titre gratuit. Quand on tient compte que la Conférence mondiale du problème du logement, tenue à Istambul, a déclaré que le monde compte plus de 500 millions de sans-abri, on ne peut que s'exclamer sur la politique de la Corée du Nord qui a réglé ce problème. Que les masses populaires soient devenues maîtres de l'économie et qu'elles soient en état d'exercer ce droit, c'est là un grand mérite du Général Kim Jong Il. Sous sa direction, en Corée du Nord, toutes les activités économiques depuis l'élaboration des plans jusqu'à leur exécution, s'effectuent selon ce principe: mettre les masses populaires au centre de toutes les préoccupations et tout résoudre grâce à leur force. Tous les travailleurs font preuve de leur sens des responsabilités et de leur créativité, ce qui permet à l'économie de se développer sans cesse à un rythme élevé. Voilà pourquoi l'avenir de l'économie nord-coréenne est radieux. Hors de doute que la politique économique du Général Kim Jong Il qui fait grand cas des masses populaires apportera au peuple une vie plus large et pleine de joie. L'idée de faire grand cas des masses populaires dans l'économie, c'est le principe qui détermine l'orientation et la perspective de développement de l'économie nord-coréenne. 2) L'HOMME EST PLUS PRECIEUX QUE L'ARGENT «L'argent fait l'homme», a dit Alcée, poète de la Grèce antique. Si cela est vrai, cet ancien doit être l'ancêtre de tous les adeptes de la toute-puissance de l'or. S'il a dit la vérité, l'argent doit être respecté comme celui qui donne la vie à un être humain. Par 99 ailleurs, on affirme qu'il n'y a pas plus hideux que l'argent. Dès l'origine, l'économie et l'argent sont dans une relation étroite. C'est un véhicule important des activités économiques comprenant la production, la distribution et la consommation. Or, le problème est le suivant: retenu par la particularité des fonctions de l'argent, on exagère son rôle dans la gestion économique, d'une part, et de l'autre, on néglige le rôle de l'homme, maître de l'économie. A l'heure actuelle, dans la société capitaliste, l'argent est idolâtré à l'extrême et l'homme, par contre, dépend de plus en plus de lui. Rousseau a dit qu'«on ne doit pas être pauvres au point d'être vendus par l'argent ni être riches au point d'acheter un homme avec l'argent». Il craignait ainsi que la bonté humaine et la vertu ne soient compromises par l'argent. Cependant, à l'heure actuelle, la réalité est terrible: la conception de la valeur axée sur l'argent prédomine à l'échelle mondiale, et les hommes deviennent de plus en plus dépendants de l'argent. Cela étant, il s'avère particulièrement important de préciser le rapport entre l'homme et l'argent pour la formation de l'homme sain et pour un véritable développement de l'économie. A cet impératif du développement économique, le Général Kim Jong Il y a donné une réponse correcte. L'homme est plus précieux que l'argent, dit-il, et préalable à l'argent; pour ce, on doit savoir aimer l'homme. Cette conception monétaire axée sur l'homme indique les principes à suivre dans la gestion économique et précise les statuts de l'homme et de l'argent dans la vie économique et dans l'édification économique et la façon dont on doit utiliser l'argent au profit de l'homme. L'argent, la monnaie, est un moyen d'échange et un élément indispensable dans la vie économique. L'économie naturelle est née avec l'apparition de l'être humain. Les hommes, transformant la nature, ont produit des biens dont le troc a fait naître les rapports monétaires. En d'autres mots, la monnaie est apparue comme 100 équivalent, comme véhicule, alors que l'on a eu un surplus de produits à échanger. C'est une marchandise spéciale qui permet d'acquérir un autre produit de même valeur. Elle incarne le vœu du producteur de biens d'en obtenir d'autres dont il a besoin. Elle sert donc à mesurer la valeur et à faire circuler les marchandises. Elle n'a aucune autre fonction, elle n'est rien de plus. Quoi qu'il en soit, elle s'est retournée contre l'homme à cause de ceux qui l'ont détournée à leur profit. Avec l'apparition de l'exploitation de l'homme par l'homme elle a servi aux possédants comme moyen d'assouvir leurs ambitions égoïstes illimitées, et, au stade élevé du développement capitaliste, elle a fini par engendrer l'oligarchie financière, à savoir une dictature sous laquelle l'argent décide de tout ce qui concerne l'économie comme on le voit dans les pays impérialistes. Au début du capitalisme, la valeur de la personnalité est calculée en valeur d'échange, et l'idée de l'argent pardessus tout s'est implantée dans tous les secteurs de la vie politique, économique et culturelle. La concentration et l'accumulation du capital ont encouragé l'exploitation illimitée des masses laborieuses et ont entraîné l'inflation et les crises économiques. Ainsi est apparue la domination de l'argent sur l'homme. L'argent n'est pas fait pour dominer l'homme; fabriqué par l'homme, il doit être employé selon ses besoins. L'argent incarne le but de l'homme et lui sert de moyen. L'homme en a besoin pour une vie souveraine. Cependant, dans les pays capitalistes, cette vérité évidente est dénaturée par la classe des capitalistes égoïstes et cupides, et y règne un mécanisme absurde: l'argent, fabriqué par l'homme, le domine. Ainsi dans les années 1929-1930 était en vogue aux EtatsUnis la chanson Mon ami, donne-moi un sou. 101 Las Vegas (Nevada) est renommé dans le monde comme la ville du jeu. Là, l'argent domine et déprave les hommes, et les citoyens frustrés se démènent pour lui. C'est une ville où l'argent est idolâtré et où tout ce qui est humain est en voie de s'éteindre. Le Général Kim Jong Il a mis fin à toutes les vues erronées concernant l'argent et son emploi en établissant que l'homme est préalable à l'argent et qu'il est incomparablement plus précieux que lui. L'existence de l'argent présuppose celle de l'homme. L'argent est important en tant que moyen d'échange et d'entremise, mais il ne faut pas pour autant le considérer comme sacré. C'est l'homme qui mesure la quantité de l'argent nécessaire; c'est lui qui fait les dépenses. L'argent a une fonction de mesure de la valeur et de moyen de circulation, mais il n'a aucune valeur en dehors de l'homme. Tandis que dans la société capitaliste l'argent est une idole, dans la société socialiste où l'Etat se rend responsable de la vie des travailleurs, il n'est plus un moyen d'enrichissement et d'assouvissement de l'ambition, mais un moyen d'assurer la gestion de l'Etat et de l'économie et les commodités dans la vie des travailleurs. La société socialiste axée sur l'homme ne cause pas l'idolâtrie de l'argent, et le régime, d'ailleurs, ne l'admettrait pas. Dans la société capitaliste où règnent la lutte pour la vie et la loi de l'enrichissement continu des riches et de l'appauvrissement continu des pauvres, la valeur de l'homme est mesurée à l'argent qu'il possède. Au contraire, dans la société socialiste, celui qui vit pour l'argent ou l'idolâtre est considéré comme un être hideux. Dans cette société, où l'on est maître de l'Etat et des moyens de production, on voit comme un orgueil ou une dignité de se consacrer à la prospérité du pays et des masses populaires, non à l'argent. A partir de ce concept, le Général Kim Jong Il tient invariablement à cette politique: ne pas regarder à la dépense s'il s'agit de servir les masses populaires. 102 Quels que soient le gain, l'efficacité économique et la rentabilité d'une unité de production, celle-ci doit être rejetée ou supprimée si elle est nuisible aux travailleurs, tel est son principe invariable. Ainsi a-t-il fait sauter, dans une usine, un vieux four de haut prix parce qu'il était nuisible à la santé des ouvriers. Lorsqu'un ouvrier, blessé dans un accident, frôlait la mort, il lui a fait administrer des médicaments coûteux. Parfois, pour sauver la vie des sinistrés, il fait mobiliser jusqu'à des avions et des médecins illustres. De telles dépenses atteignent une somme astronomique, mais son avis est qu'on ne peut échanger la vie et la santé des ouvriers contre l'argent et qu'il ne faut pas regarder à la dépense quand il s'agit d'eux. En Corée du Nord, cela fait partie du régime de faire plus cas de l'homme que de l'argent et de ne pas être avare face à l'homme. Mais en Corée du Sud? Les présidents successifs, assoiffés d'argent, ramassent des milliers de millions aux dépens du peuple, et pour le tromper, ils crient sur tous les toits: «boom économique» et «bien-être public». C'est une pure absurdité. Dans une société où l'homme est méprisé et l'argent adoré, s'il y a une «prospérité» ou un «bien-être» public, ce seront ceux des détenteurs de droits qui vivent dans l'opulence au détriment des autres. Les accidents qui ont éclaté successivement, tels que l'écroulement du pont de Songsu, l'explosion de gaz dans le métro de Taegu et l'effondrement du grand magasin de Samphung, sont les corollaires de la réalité de la société sud-coréenne où on n'hésite devant rien pour l'argent. La politique est aussi ploutocratique. La ploutocratie a été poursuivie par les gouvernants successifs, et cette politique est à son paroxysme sous le règne de Kim Yong Sam. «Si l'argent parle, la politique se tait», dit un dicton actuellement courant en Corée du Sud. 103 Désirer une vie digne d'être vécue dans cette société dominée par la toute-puissance de l'or équivaut à vouloir qu'une rosé s'épanouisse sur une poubelle. Ne serait-ce pas la tâche des Sud-Coréens de liquider cette société ploutocratique et d'en édifier une autre digne de ce nom où l'homme prédomine sur l'argent, strictement mis à son service? 3) NE PAS COMMENCER PAR UN CALCUL S'IL S'AGIT DES FAVEURS A ACCORDER AUX MASSES POPULAIRES L'économie, c'est précisément le compte et le calcul. Pour la développer, il faut une proportion judicieuse entre l'investissement et la production, et pour y réussir, recourir à une méthode scientifique de calcul car la reproduction élargie et le développement incessant de la production présupposent la balance entre la production et la répartition, entre l'investissement et la rentabilité. Or, il n'y en a pas de règle qui s'applique universellement à toutes les sociétés. Ces méthodes varient selon les intérêts et l'exigence de l'homme, administrateur de l'économie, selon le but qu'il poursuit. Le principe de la gestion économique dans la société capitaliste consiste à obtenir le maximum de rendement pour le minimum d'investissement. La force compétitive est à la base du développement de l'économie capitaliste. Peu importe ce qui en résultera, aucune hésitation si on est sûr de gagner dans la concurrence. Ce qu'il adviendra de l'homme, peu importe; tel est le principe de la gestion économique capitaliste. Voilà pourquoi toutes les opérations de calcul s'effectuent dans le sens de gagner la compétition et d'obtenir le plus avec le moins. 104 Ce principe d'investissement est considéré jusqu'ici comme universel et inviolable dans la construction et la gestion de l'économie. Il est bien entendu important de faire un bon calcul pour le développement économique; cependant, il ne faut pas pour autant faire des investissements simplement selon ce qui est calculable. Le Général Kim Jong Il s'est opposé résolument à la méthode conventionnelle de calcul, méthode inhumaine. Il préfère la méthode axée sur les masses populaires. Il a affirmé: «On conseille souvent de se garder du commerce à perte, mais il faut le faire si la transaction est avantageuse pour le peuple. Il faut faire tout ce qu'on peut si c'est nécessaire au bonheur du peuple, quitte à épuiser le trésor de l'Etat. "Ne pas commencer par un calcul s'il s'agit des faveurs à assurer au peuple!", voilà ma façon de calculer, la méthode de compter de notre Parti.» Telle est l'idée du Général en matière d'investissement. Les mathématiques et l'économie ont une longue histoire, mais jamais on n'a connu une telle idée: investir sans hésiter, fût-ce des millions, s'il s'agit d'une entreprise favorable aux masses populaires avant d'en faire le calcul. Il insiste pour qu'on fasse des investissements, des calculs et des comptes en mettant au premier plan l'homme, soit les masses populaires. En un mot, il a créé la méthode de calcul privilégiant les masses populaires. L'affection du Général pour les masses est sa devise et sa raison d'être. Il a avancé une philosophie philanthropique dont le contenu essentiel est de voir l'homme par-dessus tout et de le mettre au centre de toutes les préoccupations, et il tient pour principe suprême de respecter les masses populaires dans la gestion économique. Un jour qu'on objectait à un projet de construction que l'équilibre des dépenses et revenus avait été négligé, vu l'envergure des travaux à engager, il fit des reproches aux cadres responsables du domaine en ces termes: «Dans la société socialiste, l'homme est 105 plus précieux que l'argent et les biens; en ce qui concerne l'entreprise demandée par le peuple, il faut y investir les capitaux alors même qu'ils ne produiront pas de rentabilité économique; ne pas hésiter à dépenser des millions s'il s'agit d'une faveur à donner au peuple, c'est là une supériorité du régime socialiste de notre pays.» Cette méthode de calcul suggère beaucoup de choses. Selon l'idée du Général, en Corée du Nord, une école est construite dans un îlot de phare où ne vivent que trois ou quatre enfants d'âge scolaire; dans un village de montagne reculé, le train et l'autocar de ramassage sont en service pour quelques enfants seulement. L'Etat envoie une voiture pour ramener trois enfants du village de montagne, construit à sa charge un poste de relais de télévision au service des montagnards et fait administrer des médicaments très coûteux pour sauver une vie. Pour les ouvriers de la zone de l'industrie chimique de Hamhung, le Général Kim Jong Il a fait construire un préventorium stomatologique moderne équipé dernier cri, qui coûta d'énormes sommes en devises étrangères. Lorsqu'on lui rapporta que dans d'autres pays, pareil équipement était réservé aux ploutocrates et aux présidents, il dit que dans son pays le privilège était aux ouvriers, recommandant d'importer l'ensemble des appareils sans égard au prix. Lors de la construction du Centre de baincs publics de Changgwang, les cadres lui rapportèrent qu'ils voulaient faire, comme dans les pays étrangers, filtrer l'eau utilisée et s'en servir à nouveau car on en aurait besoin de milliers de tonnes par jour. Alors, il objecta, ajoutant qu'il faudrait voir à ce que l'eau utilisée soit renouvelée à cent pour cent au lieu d'être filtrée, parce que l'établissement était destiné au peuple. Il conseilla de ne pas regarder à la dépense et d'installer des conduites exclusives pour amener l'eau du fleuve Taedong jusqu'au futur centre. 106 Selon lui, la bourgeoisie considère l'homme comme un moyen de production matérielle, un être insignifiant dont la force de travail se vend comme une marchandise, un être impuissant dominé par l'argent, alors que lui, il le considère comme l'être le plus précieux et le plus puissant du monde. Si l'homme est ainsi, il est tout naturel que l'économie soit entièrement à son service. Voilà le principe qui doit régir l'édification et la gestion de l'économie, quand on reconnaît que celle-ci ne peut exister qu'avec l'homme et se développer grâce aux masses populaires. L'idée du Général Kim Jong Il de ne rien épargner si c'est dans l'intérêt des masses populaires, s'avère la meilleure méthode de calcul et une méthode de portée universelle. 4) LA TACTIQUE AXEE SUR L'HOMME Le Général Kim Jong Il a créé une tactique d'édification économique selon les principes de l'économie axée sur l'homme. L'édification économique visant la transformation de la nature et la production de biens matériels, il y faut forcément des tactiques. Le Général Kim Jong Il en a créé une nouvelle, considérant la transformation de la nature comme une partie de la lutte pour l'indépendance. Quand il dirigeait les travaux d'automatisation au Complexe sidérurgique de Hwanghae, il a dit que l'argent ne poserait pas de problème si l'on pouvait réussir à libérer les ouvriers du travail dur et lourd, et que l'on appliquerait le principe de penser à l'homme avant tout et de le voir au-dessus de tout. Les capitalistes, dit-il alors, mettent l'accent sur l'argent dans l'automatisation, mais nous autres, sur l'homme. Selon cette idée, le but de la révolution technique est de 107 libérer complètement l'homme, et la refonte technique doit être favorable à ses activités de travail indépendantes et créatives. La révolution technique n'est pas une simple révolution poursuivant un but technique. C'est une révolution pour libérer les travailleurs déjà dégagés d'assujettissement politique, même des entraves de la nature. Elle doit donc s'effectuer selon les intérêts de l'homme et en sa faveur. Or, dans la société capitaliste, le but de la refonte technique ou de la rationalisation technique n'est pas les travailleurs mais les intérêts illimités de la classe des capitalistes. L'investissement des capitaux dans l'intérêt des travailleurs est inimaginable, et ces refontes ne sont qu'un moyen de gagner davantage d'argent. Les capitalistes y procèdent pour gagner la concurrence, la guerre économique, car les refontes permettent de produire plus, en moins de temps. Il en résulte que les travailleurs se trouvent de plus en plus enchaînés par un travail dur, ou renvoyés. En un mot, les capitalistes font ces refontes pour augmenter leurs bénéfices. En ce sens, le Général Kim Jong Il a défini que c'est une «tactique axée sur l'argent», inhumaine et réactionnaire, qui méprise l'homme et l'amène à la mort tandis que la «tactique axée sur l'homme» défend l'homme et anticipe son émancipation. Le Général a décidé à faire de la Corée du Nord un «royaume de l'automatisation» pour l'«émancipation complète de l'homme» en tenant compte de l'homme dans l'automatisation. Cette tactique vient de sa philosophie économique et représente sa méthode de direction invariable, soutenue dans la construction économique. Sous sa direction, nombre de grandes entreprises de la Corée du Nord se sont modernisées et automatisées de façon à faciliter le travail tout en produisant davantage. Parmi elles figurent les Complexes sidérurgiques de Hwanghae et Kim Chaek et la Cimenterie de Sangwon. Supprimer les constructions industrielles si elles portent préjudice aux travailleurs, quelle que soit leur rentabilité, telles sont l'idée et la volonté du Général Kim Jong Il. 108 Selon lui, l'automatisation consiste à alléger le travail pénible des ouvriers autant que possible mais en leur conservant une part d'efforts et de mouvement qui favorise leur appétit et profite à leur santé. «C'est ce qu'exigé, dit-il, notre tactique d'automatisation axée sur l'homme.» Ainsi, quand il s'occupait de l'automatisation du Complexe sidérurgique de Hwanghae, il y a fait réinstaller les caméras qu'on utilisait au Grand théâtre de Pyongyang et les appareils téléphoniques sans fil qu'on, employait pour le tournage de films. A maintes reprises il s'est rendu sur les lieux pour donner ses directives concernant l'automatisation. Les sidérurgistes ont été complètement libérés du travail dur, l'usine s'est assainie et le travail est devenu agréable. L'admirable réalité de la Corée du Nord fait contraste avec les piètres performances de la Corée du Sud caractérisée par le retard de la structure industrielle qui cause constamment des catastrophes entraînant la perte d'innombrables vies humaines et poussant le peuple à l'angoisse. L'«accent mis sur l'argent» est une tactique vicieuse empêchant de parfaire les constructions et entraînant les travailleurs à la mort dans le travail pénible et la pollution. Mais la «tactique axée sur l'homme» du Général Kim Jong Il représente son amour profond pour les masses populaires et permet de développer constamment l'économie à une vitesse élevée. 5) CONSTRUIRE UNE ECONOMIE INDEPENDANTE Deux cents ans après la publication du livre du Britannique Adam Smith: Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, l'Américain Galbraith a publié: Recherches sur la 109 nature et les causes de la pauvreté des nations. Alors que le premier présentait une théorie de l'économie classique dont le but était de rendre de nouveau riche l'Angleterre, alors pays le plus avancé, le second exposait le moyen de relever les pays pauvres et retardés. Les prétentions de ces deux hommes avaient ceci de commun qu'elles visaient à satisfaire les besoins des grandes puissances et à les rendre encore plus riches. Galbraith considère que la pauvreté d'un pays résulte d'un manque de capitaux, de la surpopulation et du bas niveau d'instruction. Cette considération s'est convertie en une «théorie du développement des pays retardataires», selon laquelle la formation du capital est le moyen pour un pays de se défaire de sa pauvreté et qu'il est donc nécessaire d'introduire chez lui des capitaux de pays plus favorisés. Cette théorie reflète la volonté des pays avancés qui veulent établir un nouvel ordre économique mondial, néocolonialiste, par le drainage de leur surplus de capitaux vers les pays en voie de développement. Ceux-ci parviendront-ils ainsi à relever leur économie? Non. La réalité d'aujourd'hui, à l'échelle mondiale, montre qu'ils s'enlisent de plus en plus dans des conditions difficiles à cause du pillage économique des impérialistes et des colonialistes. Alors, comment y réussir, puisqu'ils ont hérité d'une économie coloniale ou commencent à partir de zéro? C'est le Général Kim Jong Il qui donne une réponse claire à cette question, créant une philosophie de développement continu de l'économie. Continuant l'idée du Président Kim Il Sung qui a édifié un puissant pays politiquement souverain et économiquement indépendant, il s'en tient invariablement au principe du Juche dans la construction économique. Edifier une économie indépendante, c'est l'idée maîtresse et l'exigence essentielle de sa philosophie économique. L'économie nord-coréenne est puissante et solide parce qu'elle est 110 indépendante. Cette indépendance lui permet de se développer en sûreté malgré le blocus permanent des grandes puissances impérialistes dont les Etats-Unis. L'édification d'une économie indépendante est indispensable pour un Etat souverain. Le Général dit: «Pour appliquer le principe de l'indépendance économique, il faut construire une économie nationale indépendante.» L'édification d'une économie indépendante est impérative pour consolider l'indépendance du pays et pour assurer la souveraineté du peuple qui ne veut pas être tributaire sur le plan politicoidéologique et pour construire les forces d'autodéfense nationale. La philosophie économique du Général repose sur le principe de l'existence du pays et de la nation. L'esprit d'indépendance est vital pour un pays et une nation. Leur volonté de vivre en toute indépendance se réalise par leur propre force. Sans elle, ils ne peuvent ni subsister ni se développer. Aussi un pays, s'il veut être un Etat souverain, doit-il être indépendant non seulement sur le plan politique mais aussi économique. Il est naturel que chaque pays et chaque nation édifie une économie indépendante, d'autant plus que le destin de l'être humain se façonne dans le cadre d'un pays et d'une nation. Une telle économie signifie une économie qui vole de ses propres ailes, une économie qui sert les masses populaires de son pays et qui s'appuie sur les ressources nationales et sur la force de ses masses populaires. Une telle économie permet d'utiliser de façon rationnelle et universelle les richesses naturelles du pays, de développer rapidement la productivité, d'améliorer constamment le niveau de vie du peuple, de jeter une solide base matérielle et technique au pays, de renforcer les puissances politique, économique et militaire nationales; elle permet aussi d'exercer sur les plans politique et économique et dans les relations internationales, une parfaite souveraineté et l'égalité complète, voire de contribuer au progrès du monde en toute indépendance. L'édification d'une telle économie se pose comme une question 111 vitale surtout pour les pays retardataires sur les plans économique et technique à cause de la domination et du pillage impérialistes. Car elle permettra à ces pays de repousser la politique néocolonialiste et de se défaire complètement de leur domination, de leur exploitation, et de mettre un terme à l'inégalité entre nations. La ligne d'édification d'une économie nationale indépendante avancée par le Général Kim Jong Il est une ligne réaliste qui permet aux nations de vivre par leurs propres moyens et par leur propre intelligence. Cette ligne n'a rien à voir avec une économie fermée ou isolée. Elle préconise l'esprit d'indépendance nationale et la coopération basée sur cet esprit avec d'autres pays. Elle exige qu'on produise dans son pays l'essentiel de ce qui est nécessaire au peuple et se procure ce qui manque par l'échange, selon le principe de compensation mutuelle. Suivant cette ligne, la Corée du Nord a acquis les techniques de pointe, et a réussi à produire elle-même tout ce qui lui est nécessaire dont camions, locomotives électriques, bateaux de fort tonnage, postes de télévision, et à pourvoir aux besoins croissants du peuple. Cela montre que cette ligne est indispensable et qu'elle convient à l'édification d'un Etat souverain et d'une économie au service des masses populaires. Or c'est la confiance en soi qui soutient cette ligne. Le Général Kim Jong Il a dit: «La confiance en soi est une expression de l'esprit révolutionnaire et un principe de lutte des communistes décidés à accomplir jusqu'au bout la révolution par leurs propres forces.» La confiance en soi, c'est l'esprit et le principe qui permettent de voler de ses propres ailes. Vivre de ses propres efforts est le mode d'existence et d'activité de l'être humain. L'esprit d'indépendance, attribut essentiel de l'homme, est constitué de liberté et de confiance en soi. Subvenir par ses propres forces à ses besoins est le mode d'existence de l'être humain. La confiance en 112 soi est le sens des responsabilités et l'esprit créateur de celui qui veut vivre et faire la révolution par ses propres forces. En bref, c'est l'esprit révolutionnaire et le principe de lutte de celui qui veut modeler son destin par ses efforts propres. Quoiqu'elle représente le mode de subsistance humaine, elle passe aussi pour un principe universel qui s'applique également dans la construction de l'économie nationale. Comme l'homme doit modeler lui-même son destin, le pays et la nation doivent subvenir selon le principe d'autosuffisance à leurs besoins matériels et économiques. S'appuyer sur autrui et vivre de l'aide d'autrui, c'est le mode de vie de l'homme dépendant, celui des esclaves. Si le pays et la nation maintiennent leur vie économique au moyen d'une aide extérieure, ils perdent alors la valeur et la raison d'être en tant qu'Etat souverain et nation souveraine. Un pays doit donc mettre tout en œuvre, selon le principe de la confiance en soi, les forces de son peuple et les ressources nationales, et s'appuyer sur ses fonds et sa technique pour la construction économique. C'est seulement ainsi qu'il lui sera possible de développer l'économie à son gré, à un rythme accéléré, de surmonter toutes les difficultés et de réaliser la prospérité nationale. A ce point de vue, la Corée du Nord suscite l'admiration: selon l'esprit de confiance en soi, elle a développé son économie de façon diversifiée et universelle de sorte qu'elle peut s'autosuffire en produits de l'industrie lourde, de l'industrie légère et de l'agriculture nécessaires à sa prospérité et à la hausse du niveau de vie du peuple. Sa puissance politico-idéologique et celle de sa défense nationale sont dues à son économie indépendante édifiée selon cet esprit de confiance en ses propres forces. Actuellement, la Corée du Nord peut prendre tout ce qu'elle veut. La philosophie de confiance en soi du Général Kim Jong Il, celle de l'économie indépendante, est reconnue comme une philosophie directrice de portée universelle, qui mérite d'être prise 113 comme guide par tous les pays dans leur édification économique, car elle a démontré sa justesse et sa vitalité infaillible. Le peuple de Corée du Nord est jalousement fier de son économie indépendante qui lui permet de sauvegarder sa souveraineté nationale malgré le blocus économique de l'impérialisme, ce qui fait l'admiration du monde. A ce point de vue, l'économie de Corée du Sud nous déçoit et nous inquiète parce qu'elle a perdu son caractère national et son indépendance à un point déplorable. La servilité de l'homme fait de lui un esclave; la servilité de la nation aux grandes puissances et son esprit de dépendance vis-à-vis de l'étranger mènent le pays à la ruine, c'est dans l'ordre. L'économie sud-coréenne a été, dès le départ, dépendante des forces étrangères, et jusqu'à aujourd'hui elle n'arrive pas à sortir de son état de dépendance, de son mécanisme de dépendance. On l'appelle actuellement «économie de ponce» ou «économie d'écume» qui devient de plus en plus dépendante. La dette étrangère de la Corée du Sud s'élevait, à la fin de 1996, à 100 milliards de dollars c'est donc le plus grand débiteur du monde, un «royaume débiteur», si l'on considère sa superficie, sa population et la dimension de son économie. Ce désastre est dû au pouvoir de Kim Yong Sam qui a autorisé la libre introduction du capital étranger au nom de la mondialisation, de sorte que le gouvernement et les capitalistes compradores ont attiré à qui mieux mieux le prêt et l'investissement du capital étranger. Le pouvoir de Kim Yong Sam a ouvert aux étrangers plus de 98 % de l'industrie, plus de 90 % de l'agriculture, de l'exploitation forestière et de la pêche. En 1995, la Corée du Sud avait cumulé un déficit de 10 milliards 61 millions de dollars dans son commerce extérieur, ce qui a entraîné des conséquences funestes dans l'économie et sur la vie de la population. Et cette année-là, plus de 14 000 petites et moyennes entreprises ont fait faillite. Quant aux vivres nécessaires, la Corée du Sud ne se suffit actuellement qu'à 29 %, et en importe plus de 70 %. On prévoit 114 que le taux d'autosuffisance tombera en l'an 2000 au-dessous de 25 %. Cela illustre que la dépendance à l'égard des forces étrangères engendre l'assujettissement et la ruine du pays et que seule l'indépendance mène au rétablissement et à la prospérité d'une nation. Le Général Kim Jong Il a avancé ce fameux aphorisme: «Quiconque vit de ses propres efforts prospère, quiconque vit de l'aide d'autrui se ruine»; c'est ce qu'il tient pour devise dans la direction de l'économie. Cette vérité devient aujourd'hui la nourriture spirituelle du peuple nord-coréen, et donne de la vigueur à son mode d'existence et de lutte; elle est le principe fondamental de la construction de l'économie nationale. Le Général Kim Jong Il éduque le peuple dans cette vérité: «Un lingot de fer chez soi vaut mieux qu'un lingot d'or chez autrui»; ainsi il recommande aux travailleurs de chercher à améliorer leurs conditions de vie par eux-mêmes sans compter sur autrui, et de travailler avec force, avec une attitude responsable pour la construction d'une économie indépendante. A l'heure actuelle, les grandes puissances impérialistes, dont les Etats-Unis, créent de nombreuses entreprises multinationales dans différentes régions du monde, notamment l'Afrique, le Proche-Orient, le Moyen-Orient et l'Amérique, et cherchent à soumettre les autres pays au moyen de l'«aide» et du «prêt». Cette réalité confirme la nécessité d'édifier une économie indépendante et la justesse de la ligne d'édification d'une telle économie. A l'échelle mondiale, l'écart s'approfondit de plus en plus entre le Nord et le Sud et les pays en voie de développement se trouvent de plus en plus assujettis aux grandes puissances. Cette réalité démontre que la dépendance à l'égard des forces étrangères mène à la ruine. L'assujettissement économique engendre la servitude politique et entraîne finalement la ruine du pays et de la nation. 115 Hors de doute que la Corée du Nord ira plus vigoureusement de l'avant sur le chemin de l'indépendance, brisant tous les défis et tous les blocus, faisant preuve de confiance en soi. 116 4. LES PRINCIPES REGISSANT LA LITTERATURE ET LES ARTS AXES SUR L'HOMME La littérature et les arts de la Renaissance européenne se sont consacrés à la satire de la vie affectée des aristocrates féodaux et de la vie hypocrite du clergé masqué d'ascétisme, et par là se sont prononcés contre le régime féodal de même que les entraves et l'oppression séculaires du catholicisme qui lui servait de pilier, et pour le «développement libre» de la personne humaine. Ils représentaient ainsi l'espoir de la nouvelle époque et ouvraient l'âge d'or de la culture. Le développement des rapports capitalistes les a poussés à viser l'épanouissement libre, mais dans cette société où la dignité humaine s'est muée en valeur d'échange, la littérature et les arts n'ont pu être mis au service des masses populaires. Ils ont fini par assumer manifestement le caractère décadent et bizarre de l'époque. L'apparition du marxisme a fourni un vaste secteur à la littérature et aux arts de l'humanité car ce tournant révolutionnaire mettait au monde la littérature prolétarienne consacrée à la libération des masses laborieuses. Mais malgré leur caractère révolutionnaire, la littérature et les arts prolétariens n'ont pas été entraînés sur une orbite correcte. L'échec et l'effondrement du socialisme dans certains pays ont apporté une tragédie; la littérature et les arts révolutionnaires 117 prolétariens ont été émasculés et la littérature et les arts dans leur ensemble se sont corrompus et dépravés. Ayant créé et appliqué la philosophie littéraire et artistique originale axée sur l'homme, le Général Kim Jong Il a fait naître une ère de prospérité de la littérature et des arts authentiques servant l'homme, les masses populaires. 1) LA LITTERATURE EST UNE DES SCIENCES HUMAINES La définition judicieuse de la littérature est une prémisse qui conditionne l'orientation et les principes à observer dans le développement de la littérature et des arts. Or, jusqu'à présent, la compréhension de l'essence de la littérature a varié et on était enclin à considérer la littérature selon la façon dont elle reflète simplement le monde objectif. C'est peut-être pour cette raison que des débats théoriques portent souvent sur cette question: la littérature ou la philosophie, la littérature philosophique ou la philosophie littéraire? A propos de l'essence de la littérature, le Général Kim Jong Il a indiqué: «La littérature est une science de l'homme; elle a pour l'objet fondamental de décrire l'homme vivant dans la réalité et de le servir.» En disant qu'elle est une science humaine, le Général veut dire que la littérature est destinée à décrire l'homme vivant dans la réalité et à le servir, ce qui la distingue essentiellement des autres sciences. Que la littérature soit une science de l'homme, cela comporte deux aspects. Le premier est que la littérature se doit de décrire l'homme vivant dans la réalité qui façonne son destin et non 118 comme un être abstrait et imaginaire. Le second est qu'elle doit décrire des hommes authentiques et servir par là à exhorter le peuple à la réalisation d'une cause noble et belle. L'homme que la littérature doit décrire, l'homme qu'elle doit servir, ce sont les masses populaires. Dans cette optique, le Général Kim Jong Il a défini la littérature comme description de l'homme et de la vie ayant pour but de servir fidèlement les masses populaires. Ce n'est pas à Dieu, ni à César, ni aux dominateurs que la littérature doit être vouée, mais aux masses populaires, sujet de l'histoire sociale, pour qui l'indépendance est vitale et qui luttent pour façonner leur destin. Voilà la conception de la littérature selon le Général. Autrefois aussi, plusieurs ont affirmé que la littérature est une science humaine. Mais ils n'ont pas pu donner de réponse aux problèmes fondamentaux et essentiels: la raison pour laquelle la littérature est une science de l'homme; le fondement de cette science; son contenu essentiel; la raison pour laquelle l'homme doit être le sujet de la littérature; l'homme qui peut l'être; la description qu'on doit en faire. La raison en est qu'ils ont pris le matérialisme dialectique comme fondement de la conception du monde et qu'ils n'ont pas compris correctement la nature de l'homme à décrire par la littérature. En avocats de la théorie de la réverbération matérialiste et dialectique, ils se sont contentés de comprendre que la littérature, pour refléter la réalité, doit nécessairement donner le tableau de l'homme qui est l'objet de la réflexion. Selon cette théorie, il est possible de mettre en lumière l'inégalité et les contradictions de la réalité et de décrire la lutte pour les éliminer, mais non le véritable aspect de l'homme qui façonne son destin. Pour qu'elle serve l'homme, la littérature doit décrire avec une compréhension scientifique l'aspect des hommes qui militent pour leurs exigences intrinsèques et façonnent leur destin. Sous ce 119 rapport l'idée que la littérature doit peindre l'homme vivant en réalité et le servir est, peut-on dire, scientifique. La définition de la littérature comme science humaine se fonde sur les principes philosophiques scientifiques privilégiant l'homme. Comme l'homme est maître de tout et décide de tout, la littérature doit donner le tableau de cet être, le plus précieux du monde et le maître du monde, et se mettre à son service. Un autre principe sur lequel elle repose comme science de l'homme est celui selon lequel l'homme est un être social qui considère son indépendance comme sa seule raison de vivre. De ce fait, l'homme s'attache à s'affirmer comme maître du monde et de son destin, d'où l'exigence inévitable de décrire l'homme qui lutte pour faire valoir son indépendance. Sur la base scientifique de l'essence de la littérature, le Général Kim Jong Il a précisé le contenu et l'exigence de la science de l'homme juchéenne: «La science de l'homme que nous préconisons se propose de résoudre le problème de l'indépendance, celui d'un être humain souverain, et de contribuer à la transformation juchéenne de toute la société grâce à la création d'un type véritable d'homme contemporain.» La science de l'homme juchéenne est une science de l'homme qui donne des éclaircissements sur le plan artistique, aux questions relatives à la défense de l'indépendance de l'être humain, à l'homme souverain. Autrement dit, c'est une science de l'homme qui contribue à l'élucidation de la nature de l'homme pour lequel l'indépendance est vitale, et des problèmes relatifs à l'homme qui en découlent. Se proposer de résoudre le problème de l'indépendance et de créer un type d'homme authentique est une des exigences de la science de l'homme juchéenne. Avoir pour cible ces questions, cela veut dire apporter une solution aux problèmes de ceux qui tiennent pour précieuse leur 120 indépendance, source de leur vie, qui la défendent et qui la font valoir. Sous quelque forme que la littérature traite du problème des hommes de différentes classes et couches sociales, cette forme doit être subordonnée à la façon dont l'homme cherche à réaliser son exigence souveraine et façonne son destin. Pour être authentique et humaine, la littérature doit décrire l'homme qui veut vivre en toute liberté comme responsable du destin du monde et du sien, qui fait grand cas de son indépendance et la fait valoir. C'est seulement lorsqu'elle décrit de façon vivante le processus de développement de la conscience idéologique indépendante de l'homme, de sa capacité créatrice et celui de sa conception du monde révolutionnaire, que la littérature peut servir l'homme et être qualifiée d'authentique. Aux yeux du Général Kim Jong Il les hommes souverains qui doivent être l'objet de la littérature sont les masses laborieuses: «Le point de vue et la méthode juchéens à adopter dans ce domaine consistent à peindre de façon véridique les masses populaires telles qu'elles jouent admirablement leur rôle de responsables de la révolution et du développement du pays.» Selon la conception de la littérature du Général, la littérature doit dépeindre non un homme abstrait mais les masses laborieuses comme auteurs de la transformation et du changement de la nature et de la société. Les rétrospectives historiques nous amènent à voir que les richesses idéologiques, spirituelles et matérielles ont été créées par les masses laborieuses et que celles-ci ont toujours joué le rôle décisif pour bannir ce qui est périmé et réactionnaire et faire valoir ce qui est nouveau et progressiste. Voilà pourquoi s'ils veulent rester fidèles à leur mission fondamentale, la littérature et les arts doivent viser les masses laborieuses, artisans et force motrice de l'histoire, non les classes dominantes, les rois, les propriétaires fonciers et les capitalistes. Car la vie des masses est la plus belle et la plus noble. 121 Alors seulement la littérature peut être aussi qualifiée de belle et noble. Les protagonistes des opéras révolutionnaires Mer de sang et La Jeune bouquetière , dont le renom est dû à la direction dynamique du Général Kim Jong Il, sont toutes des campagnardes ordinaires qui ont bu le calice jusqu'à la lie sous l'oppression et l'humiliation coloniale des impérialistes japonais. Les opéras montrant de façon vivante comment ces héroïnes, une fois éveillées, se sont engagées dans la voie de la révolution pour récupérer les droits et la liberté authentiques dignes de l'homme, donnent une vive impression aux spectateurs parce qu'ils dépeignent l'aspiration ardente de l'homme à sa souveraineté. Peindre l'homme qui veut vivre heureux et en toute liberté comme maître de son destin et du monde est en effet la tâche de la littérature. La littérature qui attise la corruption, le désespoir, la haine, qui pousse au pillage et qui laisse un mauvais arrière-goût ne peut être qualifiée de littérature au sens propre. Actuellement, le modernisme et le post-modernisme qui se propagent à l'échelle mondiale, se servent d'un élément négatif, car l'ambiguïté de leur nature et de leurs affirmations dégénère la littérature et les arts et conduit les hommes à la dépravation. La littérature et les arts de l'école moderne ne visent que le «goût raffiné» et la «beauté affectée» et ont fini par déformer et détruire leur nature même. Le modernisme se caractérise par l'abus de langage inintelligible, par l'exclusion du sujet et de l'objet à décrire, par la combinaison désordonnée de la ligne et de la couleur et par la destruction de la mélodie musicale, et cela sous prétexte d'exprimer de la «beauté moderne». Si le modernisme imprégné de naturalisme, de freudisme, d'existentialisme et d'érotisme est un courant idéologique d'aucune utilité dans la vie et le destin de l'homme, voire nuisible, la création de la philosophie littéraire et artistique juchéenne est en 122 fait un grand apport au développement de la littérature et des arts progressistes de l'humanité. 2) LES MASSES LABORIEUSES SONT LES CREATEURS DE LA LITTERATURE ET DES ARTS ET ONT LE DROIT D'EN JOUIR En Corée du Sud on a proclamé 1996 «année de la littérature» et lance ce mot d'ordre: «Partageons le plaisir littéraire avec la population.» Là où l'homme est objet d'humiliation et la culture spirituelle est au déclin, comment peut-on trouver une littérature authentique et en jouir? Pour que le peuple bénéficie de la littérature, il faut qu'elle soit authentique, vouée à lui. Au lieu de rendre belle et noble la vie idéologique et spirituelle des masses populaires, la littérature et les arts sud-coréens sont un poison idéologique et spirituel car ils les dépravent et les incitent à poursuivre le mauvais goût et l'instinct. Les grivoiseries qui se mettent au diapason de Ma Kwang Su, partisan de l'ouverture et de la libéralisation du sexe, remplissent des colonnes des journaux. Le roman de ce même Ma, Sara joyeux, et le poème Allons à l'hôtel Rosé se moquent des masses populaires et irritent l'opinion publique. Pire encore, la pièce de théâtre Le destin excite la corruption et la dépravation et stimule la folie du public. Etant donné que les arts yankee et japonais font la loi, toute l'étendue de la Corée du Sud devient un champ ouvert aux arts étrangers. Par contre la Corée du Nord accueille l'époque de la grande floraison de la littérature et des arts authentiques, beaux, sublimes, sains et vivants, ceux qui exaltent l'amour pour l'homme. 123 Les masses populaires s'affirment comme maître de la littérature et des arts. Le Général Kim Jong Il, pour la première fois dans l'histoire, a avancé le Juche dans la littérature et les arts et a appliqué cette idée à sa direction dans ce domaine. Si les masses populaires deviennent le sujet de la littérature et des arts, c'est qu'elles sont leur créateur et leur bénéficiaire. L'histoire de la littérature et des arts remonte à des milliers d'années, mais jamais encore les masses n'ont été considérées comme leur sujet. Certes, on a connu jadis la littérature chartiste et celle de la Commune de Paris qui se sont bornées pourtant à refléter la lutte des masses contre l'exploitation capitaliste. Privées de l'essence de la littérature et des arts et de principe les régissant, les masses laborieuses n'étaient l'objet que d'un courant exaltant l'époque donnée. D'autre part, la littérature de mœurs et la littérature consacrée exclusivement à la description de la beauté de la nature ont fait ouvertement fi de l'homme réel, et le naturalisme, le surréalisme, le freudisme, le dadaïsme et le modernisme étaient de nature inhumaine et antipopulaire car ils ont méconnu la nature indépendante et créatrice de l'homme et prêché le désespoir, la tristesse, la dépravation et la débauche. En un mot, on ne peut trouver dans les œuvres de ces littératures un homme authentique et la vie précieuse des masses populaires n'y a droit qu'à un pâle reflet. Les masses y sont un bizarre objet d'intérêt et non le héros du monde réel. Actuellement, la littérature et les arts sont dans un état d'extrême dépravation en Corée du Sud. La littérature et les arts bourgeois de toutes nuances y font la loi, comme d'affreuses maladies épidémiques qui dépravent les masses sur le plan idéologique et spirituel. Les œuvres les plus exaltées dans les domaines du roman, du théâtre, du cinéma, des beaux-arts et de la musique ne sont pas vouées aux hommes authentiques animés d'un 124 idéal et d'aspirations justes et morales mais ont stimulé la destruction morale, la misanthropie et la lutte pour la vie. Le sexe, le meurtre, la destruction, le désespoir et la mort font en général le sujet des œuvres littéraires et artistiques. Les arts représentant les actes bizarres et hystériques qui submergent la société amènent les jeunes et les enfants dans un abîme affreux. C'est la réalité de la Corée du Sud. Dans cette situation, encourager le développement de la littérature et des arts bourgeois, vides de contenu, au sens vague, inspirés de modernisme, de post-modernisme et de je ne sais quoi encore, c'est aussi dangereux que de menacer la vie spirituelle et culturelle saine du peuple de ce pays. Si l'on veut créer une littérature et un art authentiques, on doit adopter une attitude favorable aux masses populaires, se mêler à elles et respirer le même air qu'elles. La littérature et les arts écartés du peuple et allant à l'encontre de son exigence et de ses intérêts n'ont aucun sens, tout embellis qu'ils soient. Sous ce rapport on peut dire que la conception marxiste de la littérature et des arts a fait aborder un tournant pour le développement de la littérature et des arts. Le marxisme a souligné que la littérature et les arts doivent matérialiser l'esprit de parti et l'attachement à la classe ouvrière, mais il n'a pas pu donner un éclairage scientifique et théorique sur l'artisan de la création artistique et celui qui doit jouir de ces arts. C'est que le marxisme s'est borné à préciser que la littérature et les arts doivent refléter strictement la réalité et se consacrer à la libération du prolétariat. Sur la base du principe selon lequel les masses laborieuses sont le sujet de l'histoire sociale, le Général Kim Jong Il a ajouté que les masses laborieuses sont à la fois les créateurs des richesses matérielles et ceux de la littérature et des arts dont elles doivent jouir. Si l'on jette un coup d'œil rétrospectif, les masses laborieuses n'ont jamais bénéficié auparavant des richesses spirituelles et matérielles qu'elles avaient créées. 125 Dans la société exploiteuse, elles les ont créées pour la classe exploiteuse et toute cette création leur a été enlevée par la classe dominante. Les palais royaux, les sanctuaires et les cathédrales célèbres des pays d'Europe qui ont suscité l'admiration du monde ont été bâtis par les masses laborieuses, mais c'est la classe privilégiée qui les a possédés et en a joui. La musique, les beauxarts et la danse artistique créés par les masses populaires ont servi à amuser la classe privilégiée. Le Général Kim Jong Il avait pris le parti d'en finir avec ce martyre historique de la littérature et des arts. On peut dire que l'idée et la vertu nobles du Général qui a voulu redonner la littérature et les arts aux masses laborieuses l'ont amené à formuler l'idée que les masses laborieuses sont les créateurs de la littérature et des arts et que, partant, elles doivent en jouir. Mais jusqu'à présent, le travail spirituel et le travail manuel étant séparés, on croyait que les richesses spirituelles, surtout la philosophie, la littérature et les arts avaient été créés principalement par les intellectuels. Cependant, le Général a réfuté cette croyance et établi un nouveau concept selon lequel les masses laborieuses sont les créateurs de la littérature et des arts et qu'elles ont le droit d'en jouir. Cette idée du Général trouve son expression dans les lois générales de l'édification de la culture socialiste. En 1975, le Général Kim Jong Il a effectué une tournée d'inspection dans la mine de Komdok. Malgré l'effort de dissuasion des cadres, il est descendu jusqu'au fond où travaillaient les mineurs, disant: «Comme nous sommes à l'époque de la classe ouvrière, il va de soi qu'une nouvelle culture de la classe ouvrière se crée dans une telle mine où vivent et travaillent les ouvriers; la vie culturelle socialiste pleine de romantisme révolutionnaire doit s'épanouir parmi eux.» Et de poursuivre: «D'aucuns considèrent que c'est tout naturel que le coron retarde sur le plan culturel, comparé à la ville, mais cela provient d'un point de vue erroné. La 126 culture socialiste n'est autre que la culture de la classe ouvrière; dans notre société une culture révolutionnaire doit être à juste titre créée dans la grande collectivité de la classe ouvrière comme Komdok. De même, doit-on vulgariser la nouvelle culture créée par les ouvriers de l'usine et par les mineurs dans les villes et les campagnes; c'est, peut-on dire, le processus logique du développement de la culture dans la société socialiste où la classe ouvrière est maître.» Cette idée est une idée révolutionnaire qui éclaire d'un jour nouveau les lois générales de l'édification de la culture socialiste. Si le Général Kim Jong Il a pu apporter cette lumière, c'est qu'il considère la classe ouvrière comme l'élément-noyau révolutionnaire et met les masses laborieuses au centre de toutes les préoccupations. Pendant les siècles où la civilisation s'est formée, on croyait seulement que la culture, nouvelle et développée, passait des villes aux campagnes et aux contrées très reculées. Mais pourtant, le Général a précisé qu'il est logique que dans la société socialiste où la classe ouvrière s'affirme comme maître, la culture de la classe ouvrière soit créée dans les usines et les mines où sont concentrés les ouvriers et qu'elle se généralise dans toute la société. Ainsi, il a fait de la littérature et des arts socialistes des instruments révolutionnaires et a veillé à ce que la classe ouvrière en jouisse. Grâce à l'affection et à la sollicitude du Général Kim Jong Il, tous les travailleurs de la Corée du Nord, ouvriers et paysans en premier lieu, apprennent à souhait et gratuitement les arts modernes, et les arts populaires créés par eux et ayant pour sujet leur vie ajoutent à la vie spirituelle et culturelle. Des maisons de la culture se sont érigées aussi bien dans les usines, les mines, les houillères et les pêcheries que dans les contrées les plus reculées; ouvriers et paysans y épanouissent pleinement leurs talents artistiques. 127 3) CREER LES ARTS DU JUCHE Créer les arts du Juche! C'est un principe fondamental du Général dans sa direction de la littérature et des arts. Créer les arts du Juche, c'est créer les arts axés sur l'homme et sur la nation; autrement dit, des arts destinés à défendre l'indépendance des hommes, des arts adaptés aux particularités nationales. Les arts consacrés à la vie indépendante et créatrice des hommes, se conformant à l'esthétique et à la particularité nationales, en sont justement. Comme ils prennent le caractère du Juche, la littérature et les arts de la Corée du Nord peuvent être vraiment pour le peuple et représenter l'époque. Quant aux arts de la Corée du Sud, ils ne traitent pas de l'homme et de la nation. C'est un fatras d'arts privés de contenu. Les arts sud-coréens ruinés à la suite de l'attachement à l'esthétisme, par ceux qui rejettent toute l'idéologie et s'appliquent au post-modernisme, mettent en relief l'importance des idées consistant à créer les arts du Juche. Les idées du Général Kim Jong II consistant à édifier une musique s'inspirant du Juche sont particulièrement attrayantes. Socrate a dit à ceux qui venaient étudier sa philosophie: «Si vous voulez vraiment étudier la philosophie, vous devez connaître la musique.» Cela signifierait que la philosophie et la musique se trouvent étroitement liées et que la philosophie correcte est conditionnée par une belle mélodie. Sous ce rapport, la conception de la musique du Général est particulièrement attrayante et fertile, étant donné qu'elle se base sur une philosophie axée sur l'homme: 128 «Une musique qui chante la nature et traite purement de la beauté ne revêt guère, en fait, une grande importance pour la lutte des masses populaires. La musique, même si elle chante la nature, doit refléter la position et l'attitude indépendantes et créatrices de l'homme à l'égard de la nature; même si elle traite de la beauté, elle doit montrer la beauté inhérente à l'homme, ce qui le rend beau, ainsi que la beauté sublime des sentiments et des idées des hommes authentiques en lutte pour la défense de leur indépendance.» Selon le Général Kim Jong Il, la musique ne doit pas être naturaliste; elle doit rendre l'homme beau et contribuer à sa vie souveraine et créatrice. L'homme crée la musique qui lui plaît. On est donc fondé de dire que la musique doit être vouée aux hommes ou qu'elle doit refléter la vie souveraine et créatrice de l'homme pour transformer la nature et la société et donner force et courage à ceux qui luttent pour réaliser leur indépendance. La musique, quand elle chante la nature, doit refléter la position et l'attitude indépendantes et créatrices des hommes à l'égard de la nature, et quand elle traite de la beauté, elle doit être consacrée à rendre beau l'être humain. Aussi splendides que soient la mélodie et le rythme, la musique naturaliste ou sentimentale ne peut exalter la beauté de l'homme; comme elle le déprave et le rend inerte, elle n'est donc d'aucune valeur. Ce qui attire l'attention particulière dans la conception de la musique du Général, c'est que même au cas où la musique traite de l'homme, celui-ci doit représenter le peuple. La musique doit être conforme au goût du peuple, agréable à entendre et facile à chanter par chacun et non composée d'airs abstraits. Il faut se demander: L'air, la mélodie sont-ils conformes à l'exigence, au sentiment et à l'esthétique du peuple? Sont-ils faciles à chanter? Est-ce que le peuple peut les comprendre facilement? 129 Faisant remarquer qu'un chef-d'œuvre musical est justement un air que le peuple aime et se plaît à fredonner, le Général Kim Jong Il a veillé à observer ce principe même dans la composition de la musique pour orchestre exempte de l'esthétisme propre aux spécialistes, ainsi que dans la composition et la sélection d'une musique d'opéra. Un jour de février 1969, à l'audience qu'il a accordée aux compositeurs, le Général leur a demandé qui était le compositeur le plus célèbre au monde. Ils ont cité sans hésitation le compositeur le plus renommé en Europe. Le Général a répliqué alors: Seuls les spécialistes, amateurs de musique européenne le connaissent. Même une chanson composée par un musicien renommé à l'échelle mondiale ne peut être un morceau célèbre si le peuple ne la reconnaît pas et ne l'aime pas. On ne peut donc pas affirmer que son auteur est un excellent compositeur. C'est là la conception de la musique axée sur les masses populaires. Si les chants de la Corée du Nord sont faciles à comprendre et à chanter par tous les travailleurs et que même une œuvre nouvelle devient immédiatement populaire, c'est qu'ils s'inspirent de l'esprit du peuple. La Corée du Nord est, au sens propre du terme, le paradis de la musique de masse. Ce qui attire ensuite une attention particulière dans la conception de la musique du Général, c'est qu'il tient fermement au caractère national dans la création musicale. Il a affirmé: Au lieu d'imiter la musique des autres pays qui ne se prête pas au sentiment de notre peuple, nous devons développer de façon originale notre propre musique en adhérant à la position juchéenne. Chaque pays et chaque nation a ses traditions nationales et sa sensibilité. Le sentiment et l'exigence esthétique d'une nation comportent des particularités inhérentes; il est, peut-on dire, tout à fait naturel et logique qu'on crée aussi une musique à leur manière et conforme à leurs exigences. Voilà pourquoi la Corée du Nord 130 veille sérieusement à ce qu'on favorise l'esprit du Juche dans la musique, est contre l'imitation mécanique et développe une musique originale. Il s'en est suivi qu'au Nord de la Corée une musique empreinte du sentiment national et des instruments de musique nationaux adaptés à notre temps ont vu le jour. Si la tournée de la troupe d'opéra Phibada et de la troupe artistique de Mansudae de la Corée du Nord en plusieurs pays fait sensation avec les opéras révolutionnaires Mer de sang et La Jeune bouquetière, c'est que ces opéras font valoir l'esprit du Juche et l'identité nationale et en même temps sont conformes au sentiment esthétique moderne. On dit que les spectateurs ont été tout à fait séduits par les mélodies de l'orchestre original enrichi d'instruments traditionnels. Le Général adopte également la position du Juche pour développer les beaux-arts: «Les beaux-arts socialistes cadrent avec l'esprit de la classe ouvrière, ce sont les arts populaires qui reflètent la vie des masses populaires conformément à leur aspiration et à leur exigence.» Les beaux-arts qui ne traitent pas de la vie du peuple et ne reflètent pas son aspiration et son exigence n'ont aucun sens ni aucune valeur car c'est le peuple qui est l'artisan des beaux-arts et c'est lui qui doit en jouir. Pourtant, jusqu'à présent, les beaux-arts ne le faisaient pas tous. Pour un temps ils ont été voués à la classe exploiteuse et les peintres ont été enclins à embellir et à farder la vie de la classe dominante minoritaire, surtout en reproduisant les légendes religieuses, la vie des aristocrates féodaux et des bourgeois, et tournant le dos au peuple. Grâce à leur vive nuance religieuse, les beaux-arts romanesques qui ont prévalu aux XI-XII siècles en Europe, terrifiaient les gens pour les amener à se soumettre à la religion. L'école rococo au XVIIIe siècle s'est consacrée aux nus, satisfaisant ainsi le goût des aristocrates. En outre, l'art baroque du 131 XVIe au milieu du XVIIIe siècle ont idéalisé et trompé avec magnificence l'empereur et le clergé. La revue, une forme d'art scénique, a été utilisée pour attirer dans les cabarets et restaurants les clients riches, les couches aristocratiques et les bourgeois tout en dramatisant la vie des plébéiens pauvres, opprimés et maltraités. Actuellement l'expansion des beaux-arts corrompus, dépravés et décadents est à son paroxysme. Grâce à certains peintres progressistes, des œuvres ayant pour sujet la vie actuelle du peuple ont vu le jour, mais même dans ce cas, elles n'ont pas pu montrer l'essence de la vie et de la lutte des masses populaires en tant qu'artisans de l'histoire. Le Général Kim Jong Il a souligné que les beaux-arts juchéens doivent traiter avant tout des masses laborieuses et reproduire de façon véridique leur vie et leur idéologie de sorte qu'ils leur inspirent force et courage dans leur poursuite d'une vie indépendante et créatrice pour des millions d'hommes. La vie la plus belle et la plus noble appartient au peuple progressiste qui ne cesse de créer du nouveau. Partant de cette ferme position centrée sur les masses populaires, le Général a amené les beaux-arts à décrire entièrement les beaux aspects des masses populaires avec leur idéologie et leur goût. En outre, la conception juchéenne des beaux-arts du Général Kim Jong Il exige de mettre l'accent sur la peinture de style coréen: «Pour développer les beaux-arts, nous devons mettre l'accent principalement sur la peinture de style coréen qui a une longue tradition et qui se distingue par d'excellentes caractéristiques artistiques.» La peinture de style coréen a été créée sur ce territoire, par notre nation qui l'a pratiquée de génération en génération. C'est une peinture qui nous est propre et que notre peuple aime. Elle reflète généreusement le sentiment et l'esthétique de notre nation et 132 est connue dans le monde comme une forme picturale excellente permettant de représenter de façon vivante la réalité. La peinture de style coréen, marquée par le style net, concis et délicat, est une forme picturale vivante, belle et noble. Le Général Kim Jong Il, qui chérit infiniment sa nation et fait grand cas du patrimoine national, a souligné qu'il faut développer aussi les autres genres de peinture en se fondant sur le style coréen. Ce n'est qu'en développant les beaux-arts et en mettant l'accent sur la peinture de style coréen qu'il est possible de développer un art aux traits nationaux nettement remarquables et de conformer aussi les autres formes picturales au sentiment de notre nation. Ainsi les beaux-arts seront aimés du peuple grâce à leur contenu significatif. La philosophie littéraire et artistique axée sur l'homme du Général Kim Jong Il a révolutionné également la danse, l'opéra, le cinéma et le théâtre. La naissance des arts juchéens qui décrivent de façon romantique, esthétique et nationale la vie des masses laborieuses fïères d'être maîtres de leur destin et du monde, est entièrement due au Général Kim Jong Il. 4) CE QUI EST LE PLUS BEAU DANS LE MONDE, C'EST L'HOMME Le Général Kim Jong Il est un créateur qui sait rendre beau aussi bien l'homme que la nature et la société. Par philosophie de la beauté du Général Kim Jong Il, on entend la conception originale de la beauté axée sur l'homme. Cette conception privilégie l'homme dans la recherche du beau et elle en vient à identifier les caractéristiques esthétiques de la réalité 133 et la logique qui régit la compréhension esthétique en la matière. Le concept esthétique juchéen est donc scientifique. L'essence de la beauté des idéologies précédentes se résume à se demander si la beauté est matérielle et objective ou si elle est chimérique et idéaliste. Considérant la beauté comme la révélation de l'«idéal absolu» ou de la «divinité», comme le produit de la volonté subjective de l'homme, l'esthétique idéaliste a essayé de trouver la source de la beauté non dans le monde matériel mais dans l'esprit de l'homme ou dans une matière spirituelle surnaturelle quelconque. Cette tendance antiscientifique représentant les intérêts de la classe dominante de l'époque a été réfutée sans réserve par l'esthétique matérialiste. Fondée sur les vues esthétiques simples de la société antique, l'esthétique matérialiste a trouvé le beau dans les choses et les phénomènes existant dans la réalité objective, et a essayé sur cette base de définir sa nature. Cependant, elle s'est arrêtée à reconnaître l'objectivité de la beauté et n'a donc pas pu donner de réponse correcte au sujet de l'essence du beau. Plus tard, les partisans de cette esthétique ont cherché l'essence de la beauté dans les attributs particuliers des choses et des phénomènes. La plupart l'ont trouvée dans l'équilibre, l'harmonie, l'unité entre le tout et la partie, l'unicité et certains autres ont préconisé que la beauté se révèle dans la courbe gracieuse. Ils sont tous tombés dans l'erreur, car ils ont déformé l'essence de la beauté en essayant de la trouver principalement dans la structure des choses et des phénomènes ou dans un attribut naturel extérieur des hommes ou des choses. Plus tard, l'idée que ce qui est beau est la vie, a engendré une nouvelle perception de l'essence de la beauté. De toute façon, elle aussi a soulevé des contradictions en ramenant l'essence de la beauté à l'attribut biologique des choses et a montré l'abstraction en considérant ce qui est beau comme entièrement humain. Définir 134 l'attribut particulier comme l'essence ou limiter ce qui est beau à un domaine quelconque du monde objectif sans comprendre les traits caractéristiques essentiels que comportent toutes les choses et les phénomènes beaux, c'était dû aux limites historiques de l'esthétique matérialiste. L'esthétique marxiste a considéré l'homme et la société en développement comme beaux. Mais elle n'a pas pu lier la beauté aux traits caractéristiques essentiels de l'homme, malgré qu'elle ait conçu que l'homme est l'ensemble de tous les rapports sociaux et qu'elle ait envisagé ce qui est beau dans les rapports avec l'homme, ce qui l'a empêchée d'illustrer de façon scientifique la position et le rôle qui reviennent à l'homme en tant que sujet de la compréhension et de la création de la beauté. En un mot, l'esthétique marxiste n'a pas réussi à élucider le problème de l'essence de la beauté et à distinguer le critère de cette beauté. A ce propos, le Général Kim Jong Il a indiqué: «Par ce qui est beau on entend les choses et les phénomènes qui correspondent à l'exigence et à l'aspiration souveraines de l'homme et qui sont saisis de façon esthétique par l'homme.» Ce qui est beau est ce qui répond à l'aspiration et aux besoins de l'homme, ce qui reflète les réclamations et les intérêts de l'homme qui veut vivre en toute indépendance. Pour être conformes aux réclamations et aux intérêts de l'homme, les choses et les phénomènes doivent être beaux. Ils se reconnaissent à l'esthétique et au beau. Il ne peut y avoir de phénomène esthétique hors de l'exigence et des intérêts de l'homme. La beauté n'est liée qu'à l'être humain, c'est l'avis du Général. Vivant dans le monde l'homme se rapporte de telle ou telle façon au monde et adopte une attitude esthétique à la lumière de son exigence et il noue ainsi des rapports esthétiques avec les choses et les phénomènes objectifs. En se rapportant au monde, il se fait une idée esthétique de certaines caractéristiques des choses 135 et des phénomènes et affermit sa conception de la beauté. C'est alors seulement que les choses et les phénomènes sont saisis du point de vue de l'exigence et des intérêts de l'homme qui veut vivre libre et heureux comme maître du monde et de son destin. Bien que commandés par une réglementation déterminée et par leur raison d'être, les choses et les phénomènes objectifs ne peuvent être qualifiés de beau s'ils ne se conforment pas à l'exigence et à l'esthétique indépendantes de l'homme. Car c'est à l'homme qu'appartient le droit d'exiger et d'apprécier l'esthétique. C'est toujours lui qui désire la beauté et en fait usage. L'homme est l'être le plus précieux et le plus puissant du monde; voilà pourquoi il est tout à fait naturel que son exigence et ses intérêts soient les critères de distinction de la beauté. Celui qui apprécie l'esthétique est le peuple et le critère de cette appréciation est aussi déterminé par lui. Voilà l'avis du Général Kim Jong Il. Il a indiqué que ce sont les masses populaires qui peuvent distinguer la plus belle des choses belles. Il a fait remarquer que l'aspiration et l'exigence du peuple sont l'unique règle qui permet de distinguer ce qui est beau de ce qui ne l'est pas. Sous ce rapport le peuple est le sujet qui apprécie ce qui est beau, et ce dont on se sert comme de critère pour l'apprécier, c'est son aspiration et son exigence. Comme le peuple est le maître du monde, il a le droit de faire sien ce qui est bon et beau dans le monde, et par conséquent il ressent besoin d'apprécier la beauté et la valeur de tout ce qui est nécessaire dans le monde objectif. L'exigence et l'aspiration du peuple qui appréhende le monde sont celles de vivre librement comme maître du monde et de son destin. Hors d'elles, il n'existe nul autre critère. Par ailleurs, le peuple est le créateur de tout ce qui est beau et il doit en jouir. Le Général Kim Jong Il en vient à cette conclusion: ce que les masses laborieuses trouvent bon est bon, et ce qu'elles trouvent beau est beau. Un tel concept scientifique de la beauté place 136 l'homme au centre de l'étude scientifique. Sur cette base, le Général a précisé concrètement où se trouve la beauté et ce qu'elle est. D'après lui, l'homme, les masses populaires sont ce qu'il y a de beau au monde. Cette définition constitue le noyau de la philosophie de la beauté du Général. L'homme est un être puissant doué de la capacité de créer tout ce qui est beau dans le monde. Aussi l'homme est-il le sujet de l'incarnation de la beauté, ce qui en fait l'être le plus beau du monde. L'homme dont on parle n'est pas un homme abstrait mais les masses populaires qui créent ce qui est beau et grand grâce à leur travail créateur. Au cours des siècles, les masses populaires, collectivité sociale la plus intelligente et la plus créatrice, ont constitué la majorité absolue de la société. Historiquement parlant, la classe exploiteuse et dominante a été une force dépourvue d'aptitude à créer, menant une vie oisive, mais les masses populaires ont créé les richesses spirituelles et matérielles les plus belles et les plus nobles grâce à leur travail assidu. Elles ont donc le droit d'en jouir. Puisqu'elles sont la collectivité sociale la plus créatrice et la plus intelligente du monde, les masses populaires représentent ce qui est le plus beau. Cette compréhension esthétique du Général Kim Jong Il selon laquelle l'homme, les masses populaires sont les plus beaux du monde est à l'apogée philosophique de ses grandes idées et de ses hautes vertus. Les classes et les forces inhumaines et anti-populaires qui méprisent la dignité de l'homme et oppriment et maltraitent les masses sont les êtres les plus ignobles et les plus odieux, car elles font fi de ce qui est le plus beau du monde. Le Général ayant approfondi la conception juchéenne de la beauté a répondu impeccablement à la question de savoir ce qui fait la beauté de l'homme et de la nature. 137 C'est la beauté des idées et des qualités morales qui distinguent un homme d'un autre. Le Général Kim Jong Il a affirmé: «La beauté humaine dépend des qualités idéologiques et morales plutôt que des traits physiques.» La beauté de l'homme ne réside pas dans son apparence, mais dans les qualités morales dont il est doué. Si, à la différence des autres êtres matériels, l'homme est l'être le plus précieux, c'est parce qu'il est doué de conscience et qu'il mène sa vie dans un but précis. La qualité idéologique et spirituelle est la nature propre de l'homme. Voilà pourquoi, lorsqu'on apprécie la valeur et la beauté de l'homme, il faut prendre pour critère son attribut propre et le caractère qui détermine sa nature, et voir à quel degré se manifeste ce caractère. Partant de ce point de vue, apprécier la beauté de l'homme par ses idées et ses qualités spirituelles et morales et ses caractères intérieurs et non d'après sa physionomie et son apparence est une méthode scientifique. La personnalité de l'homme et le niveau des activités qu'il mène se déterminent en fonction de ses idées et de ses qualités spirituelles et morales. Il va de soi que celui qui est imprégné d'idées misanthropiques, dépravées et corrompues s'adonne inévitablement à des actes inhumains et immoraux, et, par conséquent, un tel individu est un être hideux. Par contre, celui qui est imprégné d'amour de l'homme, de la patrie, de la nation et du peuple est doué d'une morale excellente qui lui permet de se sacrifier pour la société et la collectivité, pour le pays et la nation et, par conséquent, il jouit du respect de tous grâce à sa noblesse d'âme. Autrement dit, celui qui a à cœur et respecte la souveraineté de l'homme et est prêt à se dévouer à l'exigence et aux intérêts indépendants des masses populaires est l'homme le plus beau. Un bel air ou un bel habit ne suffisent pas pour la beauté de l'être humain, et si l'homme n'est pas intègre sur le plan spirituel et moral et est inhumain et injuste dans la pensée et la pratique, il ne 138 peut être qualifié d'homme beau. C'est seulement lorsque la figure, l'apparence et la tenue de l'homme s'harmonisent avec son monde intérieur qu'il peut être beau. La beauté authentique de l'être humain est celle de l'homme souverain qui s'est développé harmonieusement sur le plan spirituel et physique. Pour être vraiment beau, l'homme doit se distinguer par l'humanité, la bonté et le parfum propre à l'être humain. Ayant ainsi formulé sa philosophie sur l'aspect le plus beau de l'homme, sur la beauté de l'homme, le Général Kim Jong Il a fait de l'homme l'être le plus beau. Qu'en est-il de la beauté de la nature? Le Général s'en tient là aussi à la position juchéenne de mettre l'homme au centre de l'appréciation de la beauté et de la valeur de la nature: «Dans l'art, la nature, aussi belle soit-elle, n'a de sens que dans la mesure où elle contribue à la description significative de l'être humain et de la vie.» C'est seulement lorsque les choses et les phénomènes du monde objectif se conformeront à l'exigence et à l'aspiration indépendantes de l'homme qu'ils auront une valeur précieuse et qu'ils seront beaux. Comme la beauté est la réglementation qualitative des choses et des phénomènes qui existent dans les rapports avec l'homme, elle ne peut être appréciée et conservée que lorsqu'elle s'adapte à l'exigence et à l'aspiration indépendantes de l'homme. Les caractéristiques essentielles des belles choses et des beaux phénomènes résident dans ce qu'ils peuvent exciter le sentiment esthétique de l'homme. La beauté existe objectivement, mais elle n'est comprise que grâce au sentiment subjectif de l'homme. C'est seulement lorsque les choses et les phénomènes font l'objet du sentiment esthétique expérimenté de l'homme qu'ils peuvent être beaux. C'est de ce point de vue que le Général apprécie toujours la beauté de la nature. Lorsqu'on tient compte qu'il considère comme 139 la plus belle la fleur du coton, nous pouvons voir sa profondeur et sa vertu. Le 22 septembre 1969, alors qu'il effectuait une tournée d'inspection dans la commune de Wonphung, arrondissement d'Anju, il demanda aux cadres qui l'accompagnaient quelle fleur était la plus belle. Puis, il reprit de façon significative: «Certes, l'homme aime les fleurs odoriférantes. Comme vous venez de dire, il est vrai que les gens aiment la rose parce qu'elle est belle et parfumée. Mais pourtant, il y a une fleur plus belle que la rose. C'est la fleur du coton. Je l'aime.» Et il a expliqué: «Le coton a une utilité bien méritoire, mais sa fleur est modeste; plutôt, elle a un air de pudeur. La fleur, avant éclosion complète, s'incline. Sa modestie malgré sa grande utilité m'amène à m'y attacher et à l'aimer plus que les autres fleurs.» Bien que son apparence ne soit pas superbe, cette fleur fournit le coton qui protège les gens du froid; elle contribue ainsi à l'amélioration du niveau de vie du peuple et s'épanouit humblement, sans essayer de se faire remarquer malgré son important apport. Voilà pourquoi le Général l'aime. Une véritable conception de la beauté exaltante et sublime. Le Général définit le critère de la beauté non pas par les traits extérieurs ou par le parfum que les fleurs exhalent, mais par la valeur de leur utilité pour l'homme, les masses populaires. C'est une philosophie inédite dans l'histoire de l'esthétique. C'est selon ce point de vue juchéen que le Général Kim Jong Il apprécie la beauté de la nature conformément à l'exigence et à l'aspiration souveraines de l'homme. Un jour, à l'aube, accompagné de cadres, il assista au lever du soleil à Pyongyang. Il affirma alors: «Il m'est toujours agréable d'assister au lever du soleil à Pyongyang. On dit que du haut des falaises Chongsokjong, il est bien splendide, mais ces falaises sont inhabitées. A Pyongyang, le soleil resplendit parce que le peuple créateur y vit.» 140 C'est un discours vraiment significatif car il traduit la conception conséquente de la beauté axée sur l'homme, celle du Général qui apprécie la beauté de la nature au service du peuple. C'est l'homme, le peuple travailleur, qui doit être mis au centre de l'admiration de la nature et la nature n'aura de sens et de valeur que lorsqu'elle rendra l'homme heureux et le servira. Cette esthétique a été appliquée telle quelle aux travaux pour la transformation de la nature et à la lutte exaltante de la construction que conduit le Général. En ouvrant une nouvelle ère de l'architecture juchéenne, le Général Kim Jong Il a observé que la beauté architecturale doit être aussi liée au noble sentiment de l'homme pour lequel l'indépendance est vitale et toujours adaptée à cet idéal sublime d'indépendance. Si Pyongyang est aujourd'hui une ville d'ordre mondial, alignée d'édifices monumentaux beaux et grandioses, cela est dû à ce qu'on a appliqué les grandes idées esthétiques du Général Kim Jong Il dans le domaine de l'architecture. Il a conduit les architectes à dessiner et à construire conformément aux exigences et aux intérêts des masses populaires et à rendre tous les édifices utiles aux masses populaires. Les grands édifices construits sous sa direction éclairée correspondent aux exigences et aux intérêts du peuple. Le mot «peuple» fait partie de leurs noms: «Le Palais de la culture du peuple», «Le Palais des études du peuple». En effet, l'amour et la sollicitude du Général qui crée ce qui est le plus beau pour le peuple sont sans bornes. En créant et en appliquant la philosophie de la beauté, le Général Kim Jong Il a transformé les rapports humains en des rapports des plus beaux et a fait de la société une grande entité de l'affection où la beauté humaine s'épanouit pleinement au fil des jours. La philosophie de la beauté du Général est un moyen idéologique et spirituel d'embellir l'homme, la nature et la société. 141 5. LE PRINCIPE DE LA VIE DE L'HOMME INDEPENDANT Tout un chacun désire jouir d'une vie méritoire. Mais cette vie ne vient pas toute seule. Il n'est possible d'en jouir que dans un beau climat social, sous une juste direction et dans l'attention méticuleuse du dirigeant qui sait l'adoucir. Au Nord, on ne connaît ni désespoir, ni détresse, ni égoïsme, ni dépravation, ni corruption, ni fraude. Tout le monde travaille loyalement pour la société et la collectivité, pour le pays et la nation. Une vie belle s'y déroule. C'est que le Général Kim Jong Il a établi le principe scientifique de la vie et il en fait une nourriture spirituelle pour rendre beaux et féconds les terrains de la vie humaine. Le principe de la vie humaine formulé par le Général est le principe d'une vie authentiquement humaine, car il est fondé sur le sens de la liberté et porte ainsi la valeur de la vie humaine à un niveau sublime. 1) L'EXISTENCE SOCIO-POLITIQUE EST LA PLUS IMPORTANTE Le débat sur la nature de la vie humaine dure toujours. Le Chinois Zhuangzi a dit que la vie humaine est un «rêve de 142 papillon», et Robespierre a préconisé que «la mort n'est pas le sommeil éternel», mais le «début de l'immortalité». Aussi a-t-il réclamé de renoncer à la vie et de choisir la mort. Quant aux débats qui se poursuivent en Corée du Sud sur la vie humaine, on peut les résumer en nihilisme d'une part ou éloge de la vie privée de l'autre. Ces débats sont imprégnés de freudisme, d'existentialisme et de pragmatisme; ce n'est qu'une réédition des débats sur la vie humaine en Europe et aux Etats-Unis. Des interlocuteurs se contentent de poursuivre seulement la conservation de la vie physique et le gain en se basant sur l'inique réalité sud-coréenne. Des débats de nature indolente et irresponsable. Pourquoi, je me demande, les débats portent-ils ainsi sur la nécessité de tourner le dos à la réalité marquée de contradictions et d'iniquités? Ils devraient porter sur l'élaboration de la conception de la vie scientifique si l'on veut initier les hommes au vrai sens de la vie et indiquer une direction honorable de la vie. A proprement parler, vivre signifie pour l'homme agir et forger son destin. Les activités humaines destinées à entretenir et développer son existence et à forger son destin, c'est là, peut-on dire, la vie humaine. La vie humaine, c'est une catégorie philosophique caractérisée par la vie biologique et le mouvement, soit l'activité. Ce qui sert de fondement et d'origine au sens de la vie humaine. Le genre de vie dont chacun est doté, décide du caractère et du contenu de son existence. C'est pourquoi pour jouir d'une vie authentique, on doit commencer par adopter un juste concept de la vie et chercher à mener une vie digne de ce nom. Jusqu'à présent, on s'est contenté de considérer la vie de l'homme comme la vie physique et on a affirmé que la vie de l'homme est incomparablement plus précieuse que celle des animaux. Comme elle est précieuse, le docteur français Schweitzer s'est consacré entièrement à protéger la vie des Noirs qui vivaient à l'état naturel dans la jungle de l'Afrique. L'«adoration de la vie» 143 était, à ses yeux, tout de la vie. D'après lui, l'être humain doit avoir nécessairement une vie digne de lui et cette vie doit être inconditionnellement protégée; au lieu d'outrager et de tuer les Noirs, il faut protéger leur vie. S'il y a des personnes qui ont à cœur la vie humaine, il y en a d'autres qui la foulent aux pieds et la violent brutalement. Hitler a été un affreux destructeur de la vie humaine. Il a proféré: «La vie n'est rien d'autre que la survie à la lutte, hors de soi. De cette lutte, les puissants, les habiles sortent victorieux et les impuissants, les faibles, vaincus. Si les êtres humains règnent sur le monde animal, ce n'est pas grâce au principe d'humanité, mais bien à la lutte, la plus cruelle. On ne peut gagner la vie sans la lutte pour la vie.» Pour Hitler, la vie ne relève pas de l'humanité mais de l'inhumanité, car cette vie n'est sauvegardée qu'au sacrifice d'une autre vie. La conception de la vie humaine de Hitler est celle des fauves. Imbu de cette conception sauvage il a entrepris d'éliminer les nations autres que les «Ariens». La source de cette conception atroce était la philosophie de Nietzsche: «La vie, c'est la volonté de puissance.» Cela veut dire que la vie est l'apanage des forts, que les faibles sont voués à être bafoués et mangés par les sauvages. Pour donner une réponse correcte à cette question, il ne faut pas chercher la vie humaine en dehors de l'être humain ni considérer l'être humain comme simple organisme biologique. Cependant dans le passé, la conception de la vie humaine était idéaliste et mystérieuse. Dans la société primitive, l'hylozoïsme a vu le jour: la vie était identifiée à l'âme, et l'être humain, les bêtes et les arbres pouvaient avoir la vie tant qu'ils étaient doués d'âme. Les croyants ont interprété la vie comme quelque chose d'immatériel et de surnaturel donné par Dieu. Platon a estimé que la vie et l'«âme» étaient les mêmes et les a appelées «psukhê» (psyché). Aristote a considéré que la vie est «premier intereia» — le but et le résultat du mouvement. Pour 144 Schopenhauer, la volonté constitue la base de tous les êtres et la force motrice de la vie. Partant de la position idéaliste, Bergson a défini la vie comme «la durée pure». Si les religions et l'idéalisme ont mystifié la vie comme les phénomènes immatériels, spirituels, le matérialisme a considéré la vie comme un phénomène matériel. Démocrite considérait que la vie est constituée des atomes des particules les plus minuscules. Sur la base des résultats scientifiques obtenus jusqu'alors, Engels a défini la vie comme «la manière d'exister des protéines». C'est l'ensemble des organismes vivants. Si Williams a considéré la vie comme le «véhicule du gène», c'est qu'il a compris que l'être humain est le mode de l'organisme biologique. Cela étant, la vie peut être envisagée du point de vue de la science naturelle. Or, ce qui rend l'être humain précieux ne réside pas en ce qu'il est un être biologique, mais un être social. Donc, quand on parle de la vie humaine, on doit l'envisager, non pas comme celle d'un être biologique, mais d'un être social. Sous ce rapport, l'idée du Général Kim Jong Il revêt une signification particulière. Pour lui, l'homme est précieux, car c'est un être social, animé d'une vie propre. La vie de l'homme en tant qu'être social réside dans la liberté. Voilà la conception de la vie du Général Kim Jong Il. Il a dit: «Le sens de la liberté est vital pour l'homme, être social.» La souveraineté est la propriété grâce à laquelle l'homme entend vivre librement sans être assujetti ni gêné par des entraves. L'homme désire vivre en maître du monde et de son destin. Vivre autrement est la propriété des animaux et des plantes. Animaux et plantes se soumettent et s'acclimatent aux conditions du milieu, mais l'homme transforme son environnement et le domine pour l'adapter à sa vie. Un homme privé de liberté est un homme mort: la souveraineté est vitale pour l'être humain. La souveraineté est l'attribut essentiel qui permet à l'homme d'exister et de se 145 développer en tant que tel et la propriété fondamentale qui détermine qualitativement l'être humain. Ce n'est que lorsqu'il en est animé que l'homme devient un être social. S'il vit comme d'autres êtres biologiques de façon isolée, l'homme sera assujetti au monde qui l'entoure et vivra dans la soumission. La vie dont l'homme est doué en tant qu'être social n'est autre que la vie sociale, c'est-à-dire l'existence socio-politique. Le Général Kim Jong Il a dit: «Si la vie physique est la vie dont l'homme jouit en tant qu'organisme biologique, l'existence socio-politique est celle dont il jouit en tant qu'être social. L'existence socio-politique est une vie propre à l'homme, être social.» L'homme a la vie physique et la vie socio-politique. C'est cette dernière qui lui permet de devenir un homme digne de ce nom. Voilà la conception du Général Kim Jong Il. Certes, pour l'existence et la progression de l'homme, on ne peut nier ou mépriser la vie physique. Mais à la différence des animaux et des plantes, l'homme entretient des rapports sociaux. La vie de l'homme social n'est autre que la vie socio-politique. Celle-ci n'appartenant qu'à l'homme réside dans la liberté socio-politique qui lui permet de s'assurer sa dignité en tant qu'être social et de remplir son rôle d'être social. Si l'on écarte les exigences de la vie socio-politique, la vie physique, quelque riche soit-elle, ne peut être qualifiée de vie humaine au vrai sens du terme. S'inspirant de cette conception juchéenne de la vie, le Général forme les hommes à faire plus grand cas de l'existence sociopolitique que de la vie physique pour qu'il soit ainsi doué d'une vie sublime. Aujourd'hui la population de la Corée du Nord, loin de vivre comme celle de la Corée du Sud qui ne regarde que la vie physique et les besoins matériels, jouit d'une vie socio-politique, méritoire, 146 digne de l'homme. Le secret en est que le Général Kim Jong Il l'a éduquée dans la conception correcte de la vie. Vraiment, le Général Kim Jong Il est créateur et protecteur d'une vie authentiquement humaine, une vie nouvelle. 2) LA VIE LA PLUS BELLE EST LA VIE SOUVERAINE John Stuart Mill a dit: «Mieux vaut être un homme affamé qu'un cochon rassasié.» Cela veut dire que l'homme doit jouir, non pas d'une vie animale, mais d'une vie humaine digne de ce nom. Depuis plusieurs siècles des débats portent sur la nature d'une vie humaine digne de ce nom, sans pourtant apporter une réponse correcte. L'interprétation penche dans bien des cas en faveur des intérêts de la classe dominante dans la société exploiteuse. Les dominateurs et les spoliateurs décrivent sans exception la vie humaine comme sauvage et ne cessent de prêcher la haine, le carnage et le pillage comme nature de la vie humaine. Le partisan le plus représentatif de cette école est Hitler. Il a proféré: «La guerre est la vie.» «Toutes les luttes sont la guerre et la guerre est à l'origine de tout. La guerre et la violence sont les formes adéquates les plus simples de l'activité vivante et le zénith à atteindre par l'homme.» Pour Hitler, la vie était la guerre et celle-ci, le plaisir suprême de l'homme. L'envie fanatique de conquête du monde de Hitler l'a amené à considérer la vie humaine comme bestiale et meurtrière. Mais l'histoire a montré que c'est une conception sauvage, inhumaine et injuste qui lui a valu la mort et la ruine. Despote cruel, Néron, empereur romain, a trouvé le plaisir dans le meurtre de sa mère et de son épouse et quand les deux tiers de Rome 147 étaient en flammes, il récitait avec joie des vers devant le spectacle. Cela nous permet de voir la conception inhumaine qu'avaient de la vie les dominateurs et les fanatiques. Une autre conception désespérée de la vie est celle de Heidegger qui dit: «Mourir, c'est vivre.» Sartre dit que la vie humaine consiste à aller vers la mort, prêchant la futilité de la vie humaine. Schopenhauer a considéré l'homme comme une «bête errant dans la plaine à la recherche de quoi manger» dans un seul but de survivre, décrivant ainsi la vie comme vile. La philosophie américaine de la vie repose sur le pragmatisme. Avec l'«esprit de l'exploitation de l'Ouest » et le concept «l'utilité est justement la vérité» comme principe, les gouvernants américains n'ont cessé de perpétrer l'agression et le pillage contre d'autres pays et nations. Il est notoire que là où on adhère à une telle conception caractérisée par le banditisme et la sauvagerie, la dépravation et le pessimisme, il ne peut y avoir de belle et authentique vie ni de climat favorable à une noble vie humaine. Une des raisons pour lesquelles l'Union soviétique qui était si fière de sa puissance s'est ruinée et les pays socialistes d'Europe orientale sont dissolus est que ces pays se sont altérés idéologiquement et que leur conception de la vie a été contaminée par le venin bourgeois. A l'époque socialiste, les Russes avaient une conception saine de la vie. Ostrovski a dit: «Le plus beau dans la vie des Soviétiques est que même après qu'un homme a quitté ce monde, tout ce qu'il a créé peut être mis au service du peuple.» Le patriotisme soviétique qui a rendu les gens si fermes a été érodé par la conception bourgeoise de la vie marquée par l'individualisme, et la Russie qui était si puissante, s'est écroulée comme un château de cartes. Le Général Kim Jong Il a examiné de façon critique toutes les conceptions de la vie que l'histoire connaît avant d'élucider de façon scientifique la quintessence d'une véritable conception de la vie grâce à sa compréhension scientifique de l'indépendance de 148 l'homme, indiquant ainsi clairement la juste voie vers la vie dont doit jouir l'homme. Il a éclairci, primo, la nature de la vie humaine; secundo, la collectivité, comme véritable vie humaine; tertio, la valeur de la vie. D'abord, le Général a dit qu'une véritable vie se trouve dans la lutte du peuple appelée à créer le nouveau, le progressiste et le beau. La vie la plus noble et la plus belle est celle qui se déroule dans la lutte pour liquider tout ce qu'il y a de périmé, de conservateur et de réactionnaire et pour créer le nouveau et le progressiste. Elle est noble, combative et romantique quant à sa substance. L'homme jouit de la vie la plus belle quand sa vie est consacrée à réaliser ses exigences souveraines. On entend par là vivre en toute liberté comme maître du monde et de son destin sans contrainte ni entrave. Vie souveraine a deux sens: c'est d'une part vivre en toute indépendance et librement en tant que maître de son destin, et d'autre part, réaliser, par une lutte créatrice, ses exigences pour une vie libre. La vie qu'on mène comme maître et responsable de son destin est souveraine, créatrice et belle. Une vie opposée à la vie souveraine est celle des assujettis et des esclaves. Ce n'est pas une vie au sens propre. Peu importe que le pays soit colonisé ou que le peuple tombe dans l'esclavage, pourvu que moi, je puisse vivre comme un coq en pâte; cette manière de vivre n'est pas une vie humaine digne de ce nom, mais une vie animale. La vie des traîtres à la patrie et des servilistes est une vie infâme. Ceux qui n'ont en vue que leur propre bonheur et vivent sur le compte des forces étrangères en se prosternant devant elles mènent une vie servile. La véritable vie n'est pas la vie physique, mais la vie de l'homme dotée d'identité socio-politique et travaillant en sa qualité d'être social pour la société et la collectivité, le pays et la 149 nation. Une telle vie est authentique car elle permet à l'homme de remplir sa mission d'être social. La véritable vie humaine suppose par nature une lutte destinée à liquider tout ce qu'il y a de périmé, de conservateur et de réactionnaire et à créer le nouveau, le progressiste et le beau. Tout ce qui va à rencontre de la nature d'indépendance et de créativité de l'homme est périmé, conservateur et réactionnaire. C'est pourquoi l'homme doit lutter contre tout cela s'il veut réaliser ses exigences et son désir souverain de vivre librement, de manière créatrice et dans le bonheur. Aussi, l'essentiel de la vie humaine est la lutte dirigée contre tout ce qu'il y a d'inhumain et d'injuste. Cette lutte vise à transformer la nature et la société. Pour mener une vie digne de ce nom, l'homme doit transformer la nature et la société conformément à ses exigences et les soumettre à son service, et non s'abandonner à l'indolence et à la dépravation ni se livrer au pillage et à l'agression. L'opposition à tout ce qu'il y a de périmé, de conservateur et de réactionnaire et la création du nouveau, progressiste et beau rendent la vie belle et authentique et conforme à la nature souveraine de l'homme. La vie vraiment humaine dans une situation comme celle de la Corée du Sud, on devrait la trouver dans la lutte contre la domination et l'intervention étrangère, pour l'indépendance nationale, dans la lutte contre la dictature fasciste, pour la liberté du peuple, la lutte pour le pays et la nation. L'héroïque fille d'Orléans, Jeanne d'Arc, a consacré à 16 ans sa vie à la défense de son pays. Si l'on fait son éloge, c'est qu'elle a donné sa belle jeunesse à la patrie. Victor Hugo, à l'âge de 68 ans, a prêté encore sa plume à la guerre contre l'agression prussienne. Combien illustre est leur vie! La vie impérieusement nécessaire pour les Sud-Coréens, la vie la plus estimable se trouve dans la lutte antiaméricaine pour l'indépendance. C'est que le destin de notre pays, de notre nation et 150 de notre peuple ne peut être forgé qu'en se libérant de la domination coloniale des Etats-Unis. Aussi longtemps que la présence américaine dans notre pays continue et que leur immixtion persiste, nous ne pourrons devenir les vrais maîtres du pays ni jouir d'une vie humaine digne de ce nom. La vie des martyrs patriotiques qui se sont sacrifiés à la lutte anti-américaine pour l'indépendance nationale brillera pour toujours dans l'histoire de notre pays: ils sont toujours vivants. Nietzsche a profané la lutte de la classe ouvrière pour la nouvelle société en la qualifiant de «manifestation timorée de la vie des esclaves bassement organisés» et de «mouvement des esclaves». Ce disant il a proféré: «La nature de l'homme c'est l'esprit de meurtre. C'est pourquoi je vous appelle à la guerre.» Cela reflète les intérêts des bourgeois bellicistes qui cherchent à empêcher la juste lutte des travailleurs, dont les ouvriers et les paysans. Cependant, comme nous sommes des êtres humains, nous ne pouvons ni interrompre notre lutte contre ce qu'il y a d'inhumain ni nous contenter d'une vie oisive et indolente. Grâce à sa compréhension scientifique sur le sens et le contenu de la véritable vie humaine, le Général Kim Jong Il a formulé cette définition devenue classique: la juste conception de la vie humaine est une conception collectiviste de la vie et non une conception individualiste. Il a dit: «Dans le cas de la conception individualiste de la vie, le confort et le plaisir personnels sont l'objectif suprême; la conception collectiviste de la vie exige qu'on associe son destin à celui de la collectivité et qu'on éprouve la joie et le bonheur authentique de vivre dans la lutte pour la collectivité.» La véritable vie affecte un caractère collectiviste. Ce point de vue du Général est scientifique car il repose sur une conception correcte de la nature et des traits caractéristiques de l'homme. L'homme, de par sa nature, ne peut vivre qu'en société à la 151 différence des animaux qui vivent isolément, individuellement; il a pour mode d'existence union et collaboration. L'homme, à la différence des animaux et des plantes qui s'adaptent et se soumettent à l'environnement, peut dominer le monde et le transformer selon ses besoins. Si l'homme freine les fléaux et les menaces de la nature et la transforme en sa faveur, c'est grâce à l'union et à la collaboration. Ce n'est qu'en mettant pleinement en valeur des talents et des forces collectifs que l'homme peut transformer la nature et réformer la société. Si Robinson Crusoé a pu vivre sur une île déserte en construisant un bateau, en cultivant la terre et en élevant des bêtes, c'est qu'il est un être social. Ainsi l'homme a-t-il un mode d'existence collective. Préconiser un concept individualiste de la vie revient à blasphémer la nature de l'homme et exalter la corruption de la vie. Yaspers a dit: «Le moi qui appartient à la société n'est pas le même.» «Le moi social ne s'accorde pas avec le moi individuel.» C'est une conception individualiste de la vie. Si le «moi» n'existe pas en tant qu'être social, il doit, pour exister, vivre pour lui-même, et donc tout ce qui existe pour la société et la collectivité ne l'intéresse pas. Si toutes les théories bourgeoises, dont le freudisme, le pragmatisme et l'existentialisme, ne prêchent que le «moi» et privilégient l'«individu» elles reflètent les intérêts de la bourgeoisie exploiteuse. La classe exploiteuse et la classe dominante craignent la poussée révolutionnaire des masses travailleuses unies contre ce qui est périmé, conservateur et réactionnaire. Pour les possédants qui jouissent du bien-être et du bonheur aux dépens des masses travailleuses, il est dans leur intérêt de prêcher la conception individualiste de la vie pour justifier leur mode d'existence. Tout en jouissant des biens matériaux créés par les efforts collectifs de la société, ils le nient cyniquement. 152 Pourtant Feuerbach a tenté de consacrer sa conception individualiste de la vie comme théorie philosophique. Pour lui, qui dit homme dit individu. A preuve, il a considéré l'homme essentiellement comme corps physique et affirmé que le corps physique constitue l'essence de l'homme. Il a dit: «Je suis un être individuel, d'un bout à l'autre et de la tête aux pieds». Il a ainsi considéré que la nature de l'homme est dans l'individu biologique et dans l'être individuel. Cela a donné le fondement philosophique de l'individualisme. Celui-ci atteint son apogée dans la philosophie bourgeoise moderne. Smith estime comme principe présidant aux rapports humains l'individualisme et l'égoïsme qui se forment dans la société. Il énonce: «Donne-moi ce qui m'est nécessaire, alors tu recevras de moi ce qui t'est nécessaire». Considérant l'homme comme être naturel et purement individuel, il interprète la société comme union mécanique des individus, et l'individualisme et l'égoïsme comme force motrice de la vie sociale. La conception individualiste de la vie prend un caractère inhumain car elle prétend que l'homme est un fauve pour l'homme. Aujourd'hui, les Américains sont toujours menacés d'être assassinés dès qu'ils sortent de la maison, et pour cause. Aux EtatsUnis, cinq millions d'armes à feu sont entre les mains des habitants, prêts à ouvrir n'importe quand pour se défendre. Les compagnies qui fournissent des services de garde du corps sont à présent prospères. Rien qu'à New York, 20 000 personnes sont employées par 100 compagnies spécialisées dans ce genre de services. Un hold-up a lieu toutes les 49 secondes et un meurtre à toutes les 22 minutes. Aux Etats-Unis où l'individualisme atteint son paroxysme, les habitants ne vivent pas tranquilles. Comme l'homme n'est pas un être isolé, mais un membre de la société et de la collectivité, il ne peut vivre pour lui-même. La valeur de la vie se mesure non pas par l'effort qu'il déploie pour soi, mais par la contribution apportée à la société, à la collectivité 153 et aux voisins. Si, séparé de la société et de la collectivité, il a consacré sa vie à lui-même, cette vie sera futile, parce qu'il n'aura rendu aucun service à la société et n'aura rien fait d'utile à la collectivité. La conception bourgeoise qui détermine la valeur de l'homme à la mesure de ses biens, de son renom et du niveau d'«autonomie» de ses activités individualistes constitue un poison, car elle mène l'homme à la corruption et la société à la putréfaction. L'histoire connaît de nombreux hommes qui se sont entièrement consacrés à la société et à l'humanité. L'éminent scientifique Edison a dit: «Si mon travail donne du plaisir aux autres, je me sentirai comblé moi aussi.» Archimède, mathématicien de la Grèce antique, a achevé, absorbé dans son étude, de tracer un cercle alors qu'il était menacé de mort par l'ennemi. Balzac a fait l'impossible pour achever ce qu'il avait prévu, en résistant à la mort imminente dont le menaçait son cœur malade et a réussi à publier 96 nouvelles et romans. Ils n'ont pas réellement saisi le concept de la vie collectiviste, mais ils étaient tout de même doués d'un concept de vie qui les a poussés à se consacrer aux autres. Leur vie soutient bien la comparaison avec la vie individualiste des ploutocrates qui monopolisent les biens sociaux et bafouent la société et les masses populaires. Quand la reine Elisabeth a invité Einstein, alors en visite en Europe, cet homme qui avait tant émerveillé le monde, est allé la voir à pied, une serviette usée sous le bras; et lorsqu'elle lui a remis un poème écrit spécialement en son honneur, il a accepté le papier et s'en est servi pour calculer un problème de physique au verso. Ce n'est qu'un épisode montrant la vie honnête et modeste de quelques savants renommés. La vanité et les intérêts personnels leur étaient étrangers. L'invention scientifique était tout pour eux. Leur noble conception de la vie et de la valeur est incomparablement supérieure à la conception corrompue des bourgeois individualistes. La véritable vie de l'homme réside dans 154 la lutte pour ses semblables, la société et la collectivité, non pour soi-même. La véritable vie collectiviste considère que la vie de la collectivité est plus précieuse que la vie personnelle et que la vie ne prend pas fin avec la mort individuelle, mais s'immortalise avec la collectivité. Plus grand est le service qu'une vie a rendu au pays, à la nation et à la souveraineté des masses laborieuses, plus elle est appréciée. Et seul l'homme qui jouit d'une telle vie peut éprouver vraiment la joie de vivre. C'est là que réside la véritable valeur de la vie, celle de l'homme. C'est sur la base de la supériorité incomparable du collectivisme sur l'individualisme que le Général Kim Jong Il a fourni une correcte élucidation à la véritable vie et à la valeur de l'homme et a éduqué les masses populaires et a édifié une société qui assure une vie des plus belles à l'homme. En Corée du Nord une vie sublime bat son plein, tous se vouant, non pas à eux, mais bien aux camarades et à la société, au pays et à la nation, même au péril de leur vie. 3) CONSACRER SA VIE AU PEUPLE Pour vivre une véritable vie humaine, il faudrait vivre honnêtement et loyalement pour la patrie et le peuple. Rien n'est plus odieux que la vie de celui qui trahit le peuple et va à rencontre de l'histoire. Quand Gorbatchev a obtenu le «prix Nobel de la paix» avec des centaines de milliers de dollars pour avoir fait effondrer l'URSS, on s'est moqué de lui. Et quelque temps après, quand on a révélé qu'il avait reçu cent mille dollars de la part de Ro Thae U de la Corée du Sud, meneur du meurtre humain qui avait thésaurisé illicitement l'argent du peuple, il a été une fois de plus blâmé par le monde. 155 Ainsi il a perdu sa dignité d'homme. Khrouchtchev qui, après avoir éliminé Béria, Malenkov, Molotov et Kaganovitch, a réussi à consolider le terrain de son pouvoir, a amené l'URSS à l'abîme de révisionnisme. Sergey Khrouchtchev, fils de ce renégat, étudie actuellement dans l'Université Brown des Etats-Unis, avec une bourse d'études, grâce aux relations de son père qui a trahi le pays et le peuple. Est-ce une vie digne d'un homme? Non. Le Général Kim Jong Il a expliqué clairement que la véritable vie réside dans l'existence socio-politique, à savoir la vie collectiviste et que quand une telle vie est vouée aux masses populaires, elle est la plus belle et la plus noble. Puis il a affirmé que servir le peuple est lui dévouer sa vie, c'est notre conception de la vie. Cette idée prend sa source dans la compréhension scientifique de la nature du peuple. Ce peuple, ce sont les hommes qui constituent la grande majorité de la population et qui luttent pour l'indépendance et la dignité. Autrement dit, ce sont les hommes qui donnent leur apport au pays en créant par leurs efforts sincères les biens spirituels et matériels et non les classes exploiteuses, dominantes, autoritaires et influentes. Les masses laborieuses édifiant par leur travail une nouvelle société, la collectivité à qui nous appartenons et de qui nous partageons l'idée et la volonté, sont justement le peuple. Dans toutes les sociétés c'est lui qui représente l'indépendance, le progrès et le nouveau. Le peuple est une collectivité sociale douée de créativité. Il est toujours intelligent et créatif, et sa force est inépuisable. Sans lui il ne peut y avoir de création ni de lutte pour la nouveauté. Vivre pour la société et la collectivité revient à vivre pour le peuple. Le peuple est l'être le plus précieux et le plus puissant du monde. La vie devient la plus belle et la plus précieuse quand elle est consacrée au peuple. 156 Pour le Général la vie est axée sur les masses populaires. Trouver le but et la valeur de vivre et l'aspiration à vivre dans le dévouement au peuple, voilà le noyau de la conception de la vie du Général Kim Jong Il. C'est dans sa conception de la vie que nous lisons la noblesse de ce grand homme, toujours au milieu du peuple et travaillant pour lui. Le Général Kim Jong Il a entièrement personnifié l'idée et la vertu du Président Kim Il Sung qui disait: «Le peuple est mon Dieu», qui de son vivant s'est mêlé au peuple et s'est consacré entièrement à lui. L'idée que le peuple travailleur est l'être le plus précieux, le plus beau, le plus intelligent, le plus puissant du monde est la source de la confiance philosophique du Général qui tient pour principe vital le dévouement au peuple. De là il a initié les cadres du Parti et de l'Etat, les fonctionnaires et les autres à l'exigence essentielle de la conception de la vie axée sur les masses populaires. Le mot d'ordre «Servir le peuple!», avancé par le Général Kim Jong Il est révolutionnaire, car il exige de tous les fonctionnaires qu'ils soient imprégnés de dévouement au peuple. Ce mot d'ordre résume sa conception de la vie marquée par l'attachement au pays, au peuple et à la nation. Régner sur les masses, les mépriser et user de bureaucratie et d'autorité, c'est inadmissible pour lui. Se conduire en bureaucrate et en autorité, c'est ce que font ceux qui tournent le dos au peuple, la classe dominante et exploiteuse. Agir ainsi est comme prendre du poison. La vie de chacun peut être véritable quand on la consacre au peuple et partage avec lui les bons comme les mauvais jours. Le Général Kim Jong Il exige des fonctionnaires qu'ils portent attention à la vie politique et matérielle du peuple, qu'ils pensent toujours à la façon de la rendre aisée et heureuse et de réaliser ses projets. 157 L'héroïne Jong Chun Sil, que le Général a formée et à qui il a fait honneur est une femme remarquable, car elle considère comme véritable conception de la vie de tout consacrer au peuple. Directrice du service de gestion du commerce de l'arrondissement de Jonchon de la province du Jagang, elle a défriché plus de cent hectares et élevé de nombreux animaux domestiques pour améliorer la vie des habitants de son arrondissement montagneux. Ses efforts et les services qu'elle a rendus pendant des dizaines d'années pour améliorer la vie des habitants sont inappréciables. Et le Président Kim Il Sung l'a chérie et lui a fait honneur de son vivant. Ce patriotisme sublime a fait d'elle un être humain remarquable, respecté de tous les Nord-Coréens. En vue de former les hommes pour en faire de véritables patriotes dévoués au peuple et doués d'une noble vie, le Général Kim Jong Il a pris l'initiative d'un mouvement pour suivre son exemple et le conduit à la victoire. On peut dire donc que ce mouvement est de très grande importance parce qu'il permet à tous les cadres, fonctionnaires et autres de trouver le véritable sens d'une vie dans la lutte pour le peuple. Cette conception de la vie s'enracine actuellement dans les masses populaires du Nord. 4) VIVRE POUR LE LENDEMAIN Pour le Général Kim Jong Il, la vie est belle et noble par son but et son efficacité. Les caractéristiques fondamentales de cette conception sont qu'elle s'oriente vers l'avenir et qu'elle vise la créativité future. L'air des Nord-Coréens qui luttent, pleins de confiance, d'optimisme et de courage, surmontant toutes les difficultés, donne de la vigueur à ceux qui, privés d'espoir en l'avenir, sont en proie à la tristesse et au désespoir. Selon des 158 informations officielles, plus de 22 400 personnes se sont suicidées en 1995 au Japon. L'accroissement annuel du nombre des suicidés au Japon qui se glorifie d'être d'une puissance économique, est dû à ce que les Japonais ont une conception désespérée et pessimiste de la vie. Compte tenu que la Corée du Sud a battu le record mondial quant au nombre de cas de suicide, il est facile d'imaginer la conception de la vie des Sud-Coréens. L'idéal des hommes ne se réalise que par la lutte pour l'avenir. Cependant tout un chacun ne peut jamais décider de consacrer sa vie à l'avenir du seul fait qu'il est un être humain. Socrate a dit: «La philosophie prépare à la mort», mais il a été exécuté pour avoir corrompu les jeunes d'Athènes avec ce principe. Mais cette exécution capitale de ce philosophe ne veut pas dire que les gouvernants d'alors avaient essayé d'imprégner des Grecs d'une vie optimiste prometteuse. La vie actuelle et la promesse du lendemain appartenaient seulement aux exploiteurs, non aux masses laborieuses, exploitées et opprimées. C'étaient alors les affirmations de la classe exploiteuse. La vie de l'humanité est par essence perpétuelle. La vie de l'individu a ses limites temporelles. Mais la vie de l'humanité est infinie. Dans ce sens, la vie de l'homme, de l'humanité est prometteuse, éternelle. Si tous les hommes vivent seulement pour leur génération, il n'existera pas d'avenir et un terme sera mis à l'histoire. Cependant l'humanité s'est adonnée sans cesse dès son apparition au travail créateur pour l'avenir. L'avenir est ouvert grâce à la lutte présente. Jusqu'au milieu des années 1950, la science cosmique s'est bornée à observer l'espace et à s'en faire une idée à l'aide de la lunette astronomique et des appareils électroniques. Mais aujourd'hui, les retombées scientifiques dans ce domaine ont permis de lancer des milliers de satellites artificiels aussi bien dans l'espace circumterrestre que vers la lune et d'autres planètes, de 159 faire progresser notre découverte des secrets de l'univers et d'en faire usage en notre faveur. L'humanité se trouve à présent au seuil de la conquête du cosmos, qui serait l'événement le plus fantastique. Le jour n'est pas loin où les hommes s'y installeront et y travailleront. En moins de 30 ans depuis le lancement du premier satellite, l'étude cosmique a fait une grande enjambée. Ces retombées scientifiques donnent aux hommes un espoir ardent en l'avenir. Sans la passion des savants attachés à l'avenir, l'humanité ne saurait éprouver une allégresse aussi grande que celle de la conquête imminente de l'univers. Par contre, de nombreuses doctrines peu agréables se propagent sur la planète. Les auteurs de ces doctrines insistent sur la nécessité de renoncer à l'espoir et à l'avenir. Il y a déjà longtemps que la perspective de la destruction thermique de l'univers a fait son apparition et notre époque craint l'«eschatologie» des idéalistes religieux. Cette thèse a amené les hommes à abandonner leur vie et a provoqué la misanthropie. Les auteurs du «néo-mécanisme humain» prétendent l'aliénation des hommes par la technique sophistiquée et sont allés jusqu'à la déplorer en affirmant qu'à notre ère, l'humanité est «à bord d'un bateau naufragé». Ce n'est qu'une tentation pseudoscientifique, un reflet de la psychologie instable de la classe exploiteuse, dominante, dépourvue d'avenir. L'histoire ne cesse de progresser vers la nouveauté et l'avenir dans la connaissance du passé, du présent et du futur, et l'humanité s'applique constamment à la création d'un nouveau monde. Le cours impétueux de l'histoire se heurte à un courant atmosphérique anormal qui a apporté au globe le vent mensonger de la fin du socialisme. L'effondrement du socialisme en URSS et dans les autres pays d'Europe de l'Est est un fait indéniable. Mais cela ne signifie nullement le revers de l'histoire. L'effondrement du socialisme et la restauration du capitalisme dans certains pays ne 160 sont qu'un phénomène temporaire du point de vue du développement de l'histoire. Si ce fait est exagéré et considéré comme absolu, les hommes renieront l'idéal du socialisme représentant la nouveauté, se laisseront séduire par les illusions sur le capitalisme inhumain, où règne l'individualisme et que régissent les lois d'enrichissement des riches et d'appauvrissement des pauvres, et arrêteront en fin de compte leur marche vers la création d'une histoire nouvelle et progressiste. Quand ils refuseront d'espérer la nouveauté et l'avenir, la vie humaine sera inerte, et par conséquent pourra dégénérer en désespoir, et cet état de choses amènera l'histoire et l'humanité à la catastrophe. La réalité montre combien redoutables sont l'inertie et la corruption idéologiques et spirituelles des gens qui ont perdu foi en l'avenir. Notre époque offre une conception de la vie révolutionnaire et combative, et une philosophie de la vie permettant aux hommes de venir à bout des vicissitudes et tribulations d'aujourd'hui et leur donnant un nouvel espoir et une certitude ainsi que la vigueur. C'est le Général Kim Jong Il qui a répondu à cette réclamation historique. Quelle est la nouvelle conception de la vie du Général Kim Jong Il? Elle se résume à «Vivre non pas pour aujourd'hui, mais pour demain». C'est une philosophie scientifique, inspirée de la nature souveraine de l'homme et de la logique régissant le cours de l'histoire humaine; c'est également la conception de la vie militante ayant traduit l'attitude créatrice à l'égard de la vie des hommes attachés à l'avenir. Le besoin souverain de l'homme est lié par essence à l'avenir et présuppose de grandes facultés d'action. L'exigence des hommes de vivre en liberté comme maître du monde et de leur destin ne se réalise pas d'emblée et sans accroc, mais par la lutte incessante pour la transformation de la nature et de la société. L'homme se développe sans cesse en connaissant et en transformant le monde, et dans ce processus et dans l'évolution dialectique, il transforme le 161 monde en sa faveur. Les résultats obtenus aujourd'hui par les hommes dans leurs activités pour connaître et transformer le monde constituent la prémisse d'une réussite encore plus grande. Le processus de domination du monde par les hommes est celui par lequel ils accumulent les graines de la vérité et les réalisations données par la pratique et ils les consolident et les élargissent aujourd'hui comme par le passé et à l'avenir aussi. Si les hommes, ayant perdu de vue que le cours de l'histoire non seulement est linéaire, mais encore zigzagué, rendant absolu un des angles de cette ligne brisée, et découragés par la défaite d'aujourd'hui, renoncent au progrès et à la création, et se préoccupent seulement d'aujourd'hui sans se préparer à demain, ils ne progresseront plus, et donc l'histoire n'évoluera plus. Le Général Kim Jong Il a bâti une philosophie: ne pas vivre aujourd'hui pour aujourd'hui mais vivre pour demain afin de permettre aux hommes de trouver une véritable vie dans le courant impétueux de l'histoire suivant la voie de l'indépendance, et d'en jouir. Cette philosophie exige de vivre avec pleine confiance en l'avenir où les hommes seront émancipés et en la victoire et permet de surmonter toutes les difficultés et épreuves et de faire progresser sans interruption la révolution, loin de capituler devant les obstacles ou d'en être découragés. Elle permet également de progresser courageusement, avec confiance en l'avenir prometteur d'une réalité admirable et prospère, malgré les défaites et les anomalies d'aujourd'hui. La philosophie du Général Kim Jong Il ayant indiqué le credo de la vie et de la lutte selon lequel il faut voir arriver l'avenir plein d'espoir par la lutte exaltante, fournit des éclaircissements sur la manière de vivre et de lutter. Cette philosophie assume également la haute responsabilité de léguer à la postérité ce qu'il y a de meilleur. Les hommes ne vivent pas seulement pour leur génération mais pour la postérité. L'animal 162 et le végétal abandonnent leurs descendants et ne leur lèguent rien. Seul l'homme laisse un héritage spirituel et matériel. Mais ce n'est pas le cas de tous les hommes. «Mangeons et buvons aujourd'hui à satiété, demain on ne sera plus», voilà le concept des existentialistes. Et les gens sont nombreux à suivre ce principe. Aujourd'hui le globe compte nombre d'organisations comme l'«Association d'études sur l'avenir» et le «Comité du XXIe siècle». Cependant elles se contentent de professer le désespoir et la corruption de la société future. Par contre la philosophie du Général Kim Jong Il: vivre aujourd'hui pour l'avenir est une idée de valeur car elle met en relief la responsabilité de la génération actuelle qui doit créer un avenir éclatant pour les générations futures et stimule les gens au travail pour l'avenir. Lorsqu'on se rend compte que la dure lutte d'aujourd'hui est destinée à prodiguer à la génération montante une belle vie heureuse, on surmonte toutes les difficultés et se consacre à la création méritoire de l'avenir. Le Général Kim Jong Il forme les masses de Corée du Nord selon cette conception de la vie et dirige avec une volonté empreinte de cette philosophie la révolution et le développement du pays. C'est là où réside le secret de la ferme volonté et de la confiance en la victoire avec lesquelles les Nord-Coréens hâtent le pas sur le chemin du socialisme choisi par eux-mêmes en lançant un défi aux manœuvres d'agression et aux blocus constants des forces alliées impérialistes dont les Etats-Unis et les autorités sudcoréennes. Cette conception de la vie du Général Kim Jong Il sert de force motrice idéologique et spirituelle car elle amène les hommes à jouir de la vie la plus ferme, la plus audacieuse, la plus noble et la plus enthousiaste et les encourage à la création d'un nouveau monde souverain. 163 6. UNE MORALE BASEE SUR L'AFFECTION ET LA CONFIANCE La grandeur du leadership du Général Kim Jong Il se remarque dans la société de Corée du Nord, transformée grâce à lui en paradis où s'épanouit une morale élevée. A présent, le monde s'émerveille de son génie, remarquant qu'il a transformé la Corée en un pays marqué par une belle moralité où tout le monde vit heureux, en bonne entente, le dirigeant et le peuple unis comme un seul homme. A vrai dire, rien n'est plus difficile que de perfectionner l'homme sur le plan moral et de faire régner dans la société une belle morale. Car la morale se fonde sur le bon sens des hommes et la santé de la société dépend d'elle. Or, la morale intrinsèque de l'humanité est dénaturée dans les sociétés d'exploitation qui existent depuis des siècles, et de nos jours, elle continue de se détériorer. Cette dégénération morale est à son apogée en Corée du Sud. Là, ceux qui ont accompli une action favorable à leur patrie et à leur nation, accusés d'hérésie et de traîtrise, meurent à la potence et ceux qui aspirent à la démocratie et à la réunification se voient traités d'immoraux. L'argent et le pouvoir foulent aux pieds la morale humaine, alors que la conscience et la justice font l'objet de moquerie et de raillerie. Ce climat social dégénère de plus en plus la morale de l'humanité. Quand on apprend que même les occupants successifs de la résidence présidentielle ont été condamnés pour vilenie et immoralité pour avoir trompé le peuple 164 et mené le pays à la ruine, — ce qui leur a attiré la risée du monde — il est tout à fait compréhensible qu'on ne puisse trouver en Corée du Sud une morale authentiquement humaine. Avec l'accès de Kim Yong Sam au pouvoir, la dépravation morale a atteint son sommet dans ce pays. Aristote a dit que «les hommes naissent dominés ou dominants», ajoutant que les esclaves d'origine ne sont pas en état d'espérer une liberté morale. Une telle vue inhumaine de la morale a dépravé la société exploiteuse. Rousseau a préconisé le retour de l'«homme civilisé» à l'«homme naturel» comme moyen de se défaire de la morale dépravée. Mais ce retour à la nature ne peut mener à la restauration de la morale. Du moment que le capitalisme encourage l'individualisme et l'égoïsme chaque jour et à chaque heure, il s'avère de plus en plus difficile de restaurer la morale et de construire une société morale idéale. Mais pourtant, le Général Kim Jong Il en a édifié une, en Corée du Nord, avec sa philosophie éthique originale axée sur l'homme. 1) L'AFFECTION ET LA CONFIANCE, BASE DE LA MORALE HUMAINE Comme un horticulteur doit bien connaître la botanique pour avoir un jardin florissant, un dirigeant doit établir les principes corrects de la morale s'il veut édifier une société morale idéale. Car l'établissement d'une véritable morale permet de conduire les hommes à de belles actions et d'assurer la concorde et l'unité de la société. 165 Confucius a présenté une doctrine sur laquelle il préconisait de construire la société. Mais elle était irréalisable. Son idée d'«équité» décrivait les règles de conduite à observer entre les hommes, mais prônait le maintien de la hiérarchie qui classait comme inférieurs les paysans, les commerçants, les artisans et les esclaves, et comme supérieurs les mandarins, les lettrés, les fonctionnaires, le roi. Selon lui, l'absence de cette hiérarchie aurait entraîné des troubles et des désastres dans la société. On sait bien que cette doctrine confucianiste, tout comme la morale bourgeoise, a servi de justification à l'oppression, à l'exploitation, à la discrimination contre le peuple et à l'étouffement de sa résistance. S'opposant à l'éthique bourgeoise qui niait le caractère de classe de la morale, Lénine a émis son idée de l'éthique communiste en ces termes: «Quand on nous parle d'éthique, nous disons ainsi: pour les communistes, toute l'éthique est dans la discipline solidaire unie et dans la lutte consciente des masses; nous ne comptons pas sur une éthique éternelle, nous dénonçons toutes les paroles trompeuses concernant l'éthique; l'éthique sert à améliorer encore la société humaine et à la libérer de l'exploitation du travail.» Lénine a donné un coup aux bourgeois qui, prétendant que la morale et l'éthique existent par delà les classes, accusaient les communistes de manquer de morale et d'éthique, et il a souligné la supériorité de la morale communiste sur la morale bourgeoise. Il a proposé l'impératif de la morale communiste d'éliminer de l'esprit des gens l'égoïsme individuel et l'inclination à la propriété privée et de les éduquer dans le collectivisme, l'attitude communiste à l'égard du travail et le respect de la propriété sociale. Le Général Kim Jong Il a dit que la véritable morale est une morale universelle pour tous ceux qui respectent l'indépendance et la créativité de l'homme, nature de l'être social. C'est à dire que la véritable morale signifie, à son avis, les règles de conduite 166 consciente du respect et de la défense de l'indépendance et de la créativité de l'homme. Ceci dit, être qualifié d'homme moral signifie qu'on agit en respectant cet esprit. La véritable conduite morale consiste donc à respecter et à défendre ces attributs de l'homme. Le Général base la véritable morale sur deux points. L'un est la reconnaissance de la dignité et de l'indépendance de l'homme. Il a dit: «De par sa nature, la camaraderie a pour prémisse que l'on considère les autres comme des êtres indépendants et que l'on reconnaisse leur indépendance. Elle ne peut exister entre l'oppresseur et l'opprimé.» La morale étant l'ensemble des règles de conduite entre les gens, l'établissement d'une moralité présuppose que chacun adopte une attitude correcte à l'égard de ses semblables. Une relation morale repose sur le respect mutuel et la confiance réciproque, sans quoi aucune relation morale n'est possible. La reconnaissance et le respect de l'indépendance de l'homme permettent de faire régner la moralité entre les gens et de développer l'aide réciproque, à savoir d'établir de véritables relations morales. Il ne peut y avoir de rapports d'obligation morale alors que l'indépendance des individus est méprisée et méconnue. La volonté d'indépendance est dans la nature de l'homme qui veut vivre librement en maître de son destin. Cette faculté qui lui est vitale fait de lui un être estimable, et à cause d'elle les rapports entre les gens ont une importance. Reconnaître l'indépendance et le sens de liberté des autres tout en défendant les siens est conforme à la morale; et alors fleurissent les rapports de respect mutuel, de ménagement réciproque et de sollicitude. Mais ces rapports humains ne peuvent exister entre l'oppresseur et l'opprimé, car le premier ne reconnaît pas la dignité et l'indépendance du second. L'oppression par l'exploitant est au 167 fond le mépris de la personnalité ou de la dignité des autres. Le respect et la défense de l'indépendance de l'homme ne sont qu'un contenu de la morale, une des manifestations morales. L'amour et la confiance constituent l'autre élément de base d'une véritable morale. Le Général Kim Jong Il a également dit: «L'amour de l'homme et la confiance en lui sont à la base des authentiques rapports humains et de la véritable morale; se dévouer aux autres, à la société et à la collectivité et non à soimême, relève de la noble éthique humaine.» Si l'on admet que la morale est les règles de conduite sociale universelles, l'amour et la confiance sont la base de son caractère et de son contenu. Si la reconnaissance de la dignité et de l'indépendance constitue le préalable aux rapports moraux entre les gens, l'amour et la confiance sont la base d'une véritable morale et la condition essentielle des rapports moraux. Aimer l'homme, c'est ménager et défendre sa vie politique et s'occuper de sa vie physique; lui faire confiance, c'est le considérer comme l'être le plus puissant du monde, comme l'ami et le camarade partageant le même sort dans la lutte pour le remodelage du destin. Sans l'amour et la confiance, aucune obligation morale n'est possible ni honnête. Quand on est altruiste, les devoirs et obligations envers les autres sont effectifs, moraux et honnêtes. Nietzsche a dit que «la véritable morale est dominée par l'instinct de la vie» et que cet instinct est la «puissance de survie» et la «volonté de gouvernement» qui consiste à se faire plus fort et à dominer autrui. S'il en est ainsi, les rapports humains sont des rapports de domination, de sacrifice et de pillage. Ce principe est une leçon d'actes inhumains, barbares. A partir de cette conception, Nietzsche a dit que «la morale est de nature inhumaine car elle présuppose l'étouffement de la sollicitude, de la compassion pour autrui et la retenue de son instinct». Cette 168 définition mène à la négation du sens même de la morale, et n'est rien d'autre que la tentative de ramener les rapports humains aux rapports entre les bêtes. Cette vue nietzschéenne a fait naître la folie et l'inhumanité du nazisme. Quand les rapports entre les hommes ne reposent pas sur leur indépendance, sur l'amour et la confiance, la société humaine se démolit et l'homme se délabre. Ces rapports immoraux créent, tant dans la vie politique qu'économique, la duperie réciproque, l'abus et la supercherie, la haine et la trahison. Les Etats-Unis se vantent d'être un Etat judiciaire, ce qui suggère que c'est un pays où l'éthique humaine est dévastée et où est fort le contrôle par la loi. Ce pays est connu dans le monde comme le royaume des avocats. La somme des frais juridiques est astronomique. On y compte 800 000 juristes, et 70 % des avocats du monde. En un mot, c'est une société florissante pour les affaires judiciaires. Comment cela se fait-il? C'est que le bon sens humain et la morale sont foulés aux pieds dans ce pays, tandis que l'individualisme et l'égoïsme font régner dans la société la spoliation et la duperie mutuelle. La fraude, la supercherie, l'escroquerie sévissent entre les individus, entre les sociétés et entre celles-ci et l'Etat. Une véritable morale se forme dans une collectivité où l'on partage le même sort. Dans cette société les rapports humains se basent sur l'égalité complète; ce sont des rapports d'affection, de camaraderie, d'altruisme. Aussi la morale contribue-t-elle à assurer pleinement l'indépendance de chacun et en même temps, à renforcer l'unité et la cohésion de la collectivité, la justice, la bonne entente, l'union. Si la Corée du Nord est devenue un pays où fleurit une belle morale, c'est que le Général Kim Jong Il a avancé une idée originale en la matière et l'a appliquée à merveille. 169 2) FAIRE GRAND CAS DE LA CONSCIENCE ET DES OBLIGATIONS MORALES On dit que l'homme vit dans la conscience et les obligations. Sans quoi l'homme est indigne de son nom. Quand on s'en rend compte, on vit selon ses devoirs et ses obligations, et une belle morale s'établit. Le Général a dit que le perfectionnement de la société n'est que celui de l'homme qui y est maître, et que le perfectionnement de ce dernier signifie perfectionnement moral. Selon son éthique, l'homme doit être éveillé dans sa conscience et ses obligations si l'on veut qu'il soit perfectible sur le plan moral. La société développée est une société morale où l'on se conduit selon sa conscience et ses obligations. Mais voyons ce qui se passe aux Etats-Unis qui se prétendent une «société en maturité». Tout d'abord, on y constate que la morale humaine est bien foulée. Les jeunes Américains appelés sous les drapeaux reçoivent un imprimé sur la première page duquel on lit: «Vous devez devenir un meurtrier, féroce et habile.» Et l'autre livre qu'on distribue aux nouvelles recrues américaines, «Qu'est-ce qu'un soldat?», note: «L'Etat dépense 30 000 dollars pour chacun de vous. Vous pouvez les compenser par le meurtre d'hommes.» Telle est la réalité des Etats-Unis qui se vantent d'avoir une civilisation avancée. En bref, c'est un pays où l'on pousse les hommes à s'entretuer, à des meurtres impitoyables. C'est dans cette inhumanité, dans cette barbarie que les Américains sont éduqués. Malgré cette réalité, les gros bonnets américains se targuent que leur pays est la typique «société démocratique mûre», un pays développé où sont 170 pleinement assurés les droits de l'homme, tout en dénigrant les autres pays sur ce point. Une véritable société démocratique, c'est une société où sont considérés comme précieux la dignité de l'homme, sa conscience et son sens des obligations. Le véritable monde humain est celui où l'on se conduit selon son devoir et ses obligations morales, et le pays développé, c'est un pays où prévaut la moralité. A propos d'une société véritablement humaine, le Général Kim Jong Il a indiqué qu'il est capital, pour le perfectionnement moral de l'homme, de le faire agir en conscience, selon ses obligations morales. Qu'on vive en conscience, selon son devoir moral, c'est ce qu'il préconise. La conscience et le sens des obligations constituent les belles vertus propres à l'homme et la source des forces spirituelles qui l'incitent à des actions conscientes et estimables. Celui qui en manque, bien qu'il ait des idées avancées, ne peut avoir une noble personnalité ni devenir un vrai homme. Même dans les sociétés anciennes, les honnêtes gens firent grand cas de la moralité en estimant d'après elle la valeur des hommes, et ils considérèrent inhumain celui qui en était dépourvu. L'hypocrisie est dans la nature de la classe des exploiteurs et la dépravation morale est un produit naturel de la société bourgeoise. Kierkegaard a dit: «J'ai deux visages comme Janus, l'un triste, l'autre souriant», ce qui met en évidence l'hypocrisie morale et la duplicité des exploiteurs. Pascal a dit: «Tous les hommes sont de nature à se haïr l'un l'autre, et quant à l'amour et à la compassion, ce ne sont, au fond, qu'une forme de haine.» On entend par cette parole les limites de la classe à laquelle il appartenait. Cette définition de la nature humaine n'est plus qu'un sophisme pour justifier l'exploitation et l'oppression des travailleurs par les exploiteurs et les possédants. 171 Il faut souligner qu'il y en a dans le monde qui ont une vue éthique plus impudente que celles de Kierkegaard et de Nietzsche. Ce sont les politiciens japonais. Comme tout le monde le sait, ces derniers ne reconnaissent pas comme immoral le fait que leurs soldats, durant la Seconde Guerre mondiale, aient pris des femmes comme esclaves sexuelles. Les ministres japonais prétendent que le Japon n'a aucune compensation à faire ni aucune excuse à présenter en la matière, car les femmes qui avaient été engagées comme consolatrices dans l'ancienne armée japonaise l'avaient fait, selon eux, pour «gagner de l'argent» et qu'alors l'Etat japonais n'était pour rien dans cette affaire. Okuno, ex-ministre de la Justice, est allé jusqu'à dire que la «guerre du Pacifique a été une guerre d'autodéfense». On constate comme ils sont impudents et immoraux, ces politiciens japonais; il sera futile de demander aux hommes de cette engeance d'en venir à la raison ou à la moralité. Comme on vient de le souligner, la conscience et le sens des obligations morales sont les facultés propres aux honnêtes gens. Seuls ceux qui considèrent l'homme comme précieux et font grand cas de son indépendance ont droit de vivre dans le monde de la moralité. Ils sont authentiques quand ils se basent sur l'esprit d'indépendance, nature de l'homme, et sur l'amour et la confiance. L'homme se conduit en conscience dans la recherche de son émancipation parce qu'il tient comme vitale l'indépendance humaine; il agit selon ses obligations morales parce qu'il a besoin d'une coopération avec les autres dans cette lutte. Le Général a fait savoir aux gens la valeur de la conscience et du sens des obligations et fait régner une belle moralité dans toute la société de sorte que soit véritable et solide l'unité entre le Leader, le Parti et les masses en tant que force motrice du développement de la société. 172 «L'absinthe courbée se redresse parmi les chanvres», dit un dicton. Dans le monde de la conscience et de la moralité créé par le Général Kim Jong Il, les Nord-Coréens perfectionnent ces deux qualités. Ce sont des gens immaculés dans ce sens. Leur conduite consciencieuse se distingue surtout dans leurs efforts pour répondre avec fidélité au Leader et à leur patrie qui leur ont apporté le bonheur. L'honnête volonté de rendre l'affection et la sollicitude reçues et d'agir selon les obligations morales se remarquent dans tous les aspects de leur vie et de leurs activités. Leur fidélité et leur piété filiale au feu Président Kim Il Sung sont sans pareilles. Ils considèrent de se dévouer à lui comme une action de conscience, comme une obligation morale, parce qu'il est le héros, le père affectueux de la nation, qu'il leur a rendu le pays qui était une colonie du Japon, les a amenés au rang de maîtres du pays et leur a permis de jouir d'une vie digne de l'homme. Leur fidélité au Général Kim Jong Il n'est pas moindre. Unanimement ils le tiennent en haute estime et le suivent avec loyauté parce qu'ils voient en lui le défunt Président, et que lui, selon les dernières volontés de son père, fait tout pour le bien du pays et du peuple. A la pensée que le Général défend le pays et le peuple en tenant haut le drapeau rouge de la révolution, à cette heure de rudes épreuves où persistent les machinations d'agression et le blocus des grandes puissances impérialistes du monde, les NordCoréens considèrent comme une action de conscience et un devoir moral de partager le même sort que lui. Ils considèrent aussi comme une obligation de travailler honnêtement, loyalement, pour le bien de leur mère-patrie bienfaitrice, si peu soit-il. Le Général Kim Jong Il, comme un père généreux, s'occupe de tout ce qui concerne la vie du peuple, jusqu'aux vétilles familiales et prodigue sa sollicitude sans réserve. Quand des triplets sont nés 173 dans une région montagneuse, il s'en est réjoui plus que leurs parents; aux ouvriers des mines et houillères qui allaient fêter leur soixantième anniversaire, il a envoyé une table de festin, ainsi qu'il le fait pour des personnes qui célèbrent leur centième anniversaire. Quand une jeune fille épouse un glorieux blessé de guerre, il la complimente comme son propre père; il prend même la peine de lire les lettres calligraphiées des petits enfants et, content comme leur propre père, leur répond. C'est un homme généreux, ayant un profond sens des obligations. La fidélité des Nord-Coréens au Général, suscitée par ses nobles vertus, est donc on ne peut plus pure, sincère et admirable. On peut estimer leur état d'âme sur l'exemple des soldats de l'Armée populaire, Kim Chol Jin, Kim Kyong Chol et Jong Kwang Son: naufragés, ils avaient été recueillis en pleine mer par la garde côtière du Sud; mais ils ne se laissèrent jamais fléchir devant les pressions et les leurres tenaces des intéressés militaires sudcoréens et réussirent à retourner au Nord. Kim Chol Jin, lorsqu'il fut soumis à l'interrogatoire, était fou de colère en entendant parler les enquêteurs en termes indécents du Général Kim Jong Il; ces derniers finirent par céder et s'en excuser, et le laisser retourner auprès de son Commandant suprême. Les Sud-Coréens, qui avaient vu sur le petit écran ces soldats qui criaient «Vive le Général Kim Jong Il, respecté Commandant suprême!» en passant la ligne d'armistice, s'étaient émerveillés de la noblesse d'âme des militaires de l'Armée populaire, qui soutiennent et suivent le Général de tout cœur. Vraiment, le Général Kim Jong Il est un dirigeant entièrement dévoué au peuple en toute conscience, considérant cela comme son devoir moral, ce qui fait qu'on le soutient et l'estime de tout cœur. Prêchant par l'exemple, il perfectionne le peuple sur le plan moral et assure l'unité de la société. Son leadership est assurément 174 sans pareil dans l'histoire car il crée le monde admirable de l'affection humaine. 3) RESPECTER LES AINES REVOLUTIONNAIRES Un tumulte peu banal éclate aujourd'hui en Europe: on dénigre, calomnie et diffame les leaders de la classe prolétarienne qui ont été hautement respectés et loués pour leur grand apport à la cause socialiste des masses opprimées, en tenant pour rien leurs exploits. Comme s'ils avaient attendu le moment, les impérialistes et les théoriciens bourgeois qui nourrissaient si grande une animosité contre le socialisme, s'y sont joints. Ils lancent une grande campagne pour réfuter l'«absence de scientificité» de l'idéologie et de la théorie de Marx, de Lénine et de Staline et dénier leurs réalisations. Ils sont allés jusqu'à lancer ouvertement une attaque contre eux. Le monde voit à travers le prisme de la justice morale leur démarche anormale actuelle et avertit que leurs tentatives futiles se payeront cher un jour. Qui donc perpètre ces actes irraisonnables et immoraux et pousse les autres à s'y associer? Ce sont les politicards comme Gorbatchev qui, grâce aux bienfaits des leaders de la classe ouvrière, de la génération précédente, ont accédé à la direction du parti communiste de l'Union soviétique. Au même moment, des «théories» inondent actuellement le monde occidental, justifiant que Marx et Lénine étaient «faux prophètes» et que leur théorie sur le socialisme et le communisme n'était rien d'autre qu'une «chimère irréalisable». La situation actuelle propose à l'histoire comme exigence pressante d'adopter une attitude correcte envers les leaders 175 précédents de la classe ouvrière et les aînés révolutionnaires. Mais pourtant, les gens y restent indifférents ou muets. Le grand Général Kim Jong Il ayant pris, juste à ce moment, une décision résolue d'amener l'obligation morale ternie au niveau initial grâce à la philosophie de la morale et de l'éthique humaines authentiques, a proclamé le respect des aînés révolutionnaires et déclaré que c'est la noble obligation morale des communistes authentiques. Respecter les aînés révolutionnaires, c'est un devoir majeur dévolu à l'éthique révolutionnaire et qui s'impose à l'époque et à l'humanité. Cette idée repose sur une nouvelle élucidation scientifique de la corrélation entre la révolution et la morale. Le Général n'a pas considéré l'obligation morale tout simplement comme l'achèvement de la personnalité de l'homme et la réalisation de la concorde sociale, mais comme un problème fondamental relatif au sort de la révolution. Il a affirmé: «Respecter les aînés révolutionnaires est une exigence de la révolution et une noble obligation morale des révolutionnaires.» L'obligation morale se manifeste non seulement dans les rapports mutuels entre hommes, mais aussi dans les rapports avec les aînés, fondés particulièrement sur une obligation morale. Les rapports entre le maître et le disciple, l'aîné et le cadet doivent être marqués par le respect du disciple et du cadet envers le maître et l'aîné. Certes, on peut dire que cette exigence est facilement acceptable et doit se réaliser dans la vie humaine. Mais le Général Kim Jong II en a fait un point d'importance majeure, lié au sort de la révolution et catégoriquement supérieur à la simple obligation morale. Par aînés révolutionnaires on entend ceux qui ont les premiers frayé le chemin de la lutte pour l'indépendance des masses populaires, la libération du pays et de la nation et qui ont accompli des exploits historiques précieux. Les aînés révolutionnaires sont, 176 peut-on dire, les martyrs patriotes qui, lorsque le pays était colonisé par les impérialistes japonais, ont lutté pour sa restauration et ceux qui, en perpétuant ces traditions précieuses, ont laissé de belles pages dans les annales. Sous ce rapport, respecter les aînés révolutionnaires revient à insister sur la nécessité de tenir en haute estime les révolutionnaires qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour le pays, la nation et le peuple et de défendre et développer leurs idées et leurs réalisations, acquis précieux de la révolution et fonds inestimable au service de l'œuvre révolutionnaire qui doit être poursuivie et parachevée. Tous les membres de la génération appelée à poursuivre la révolution doivent sauvegarder et développer les idées et les réalisations de leurs aînés révolutionnaires, et ainsi seulement l'œuvre révolutionnaire pourra s'achever. Respecter les aînés révolutionnaires est indispensable car l'indépendance ne s'acquiert pas en une génération, et la lutte pour celle-ci s'annonce longue et ardue. Refuser ce respect, c'est interrompre la révolution et méconnaître toutes leurs réalisations. L'effondrement des pays socialistes d'Europe de l'Est prouve avec éloquence combien sérieux est le respect des aînés révolutionnaires. Dans certains d'entre eux, les opportunistes et les philistins qui ont occupé le poste dirigeant du parti et de l'Etat ont dénigré les aînés révolutionnaires et bafoué leurs réalisations. Ces actes de trahison ont sali l'honneur des révolutionnaires, assombri l'image du socialisme et fini par entraîner la chute du régime socialiste. Ce qui prouve que du point de vue et de l'attitude envers les aînés révolutionnaires dépendent le sort de la révolution et le développement du mouvement socialiste. Dès l'origine, respecter les aînés révolutionnaires est une obligation morale inaliénable des hommes authentiques, des révolutionnaires. Les rapports entre anciens et nouveaux dans la révolution se fondent sur la camaraderie entre ceux qui luttent dans 177 la même voie, malgré la durée de leur engagement dans la révolution. Si les rapports entre parents et enfants reposent principalement sur le lien du sang, les rapports entre les révolutionnaires sont ceux de camarades qui, animés d'une même volonté et d'une même pensée, partagent le pire comme le meilleur sur le chemin de la révolution. Considérer comme leur devoir sublime et leur grand honneur d'aimer ardemment les camarades révolutionnaires et de s'attacher à remplir leurs obligations de révolutionnaires, telle est l'idée que les révolutionnaires authentiques se font de l'éthique; tel est leur profil moral. Voilà pourquoi la pire des traîtrises est la conduite de ceux qui trahissent leurs camarades révolutionnaires et manquent à leurs obligations dans les rapports entre les camarades. Respecter les aînés révolutionnaires qui ont ouvert un chemin dans la révolution au nom du pays et de la nation, qui ont donné leur vie et laissé de hauts faits derrière eux est, peut-on dire, la plus haute des obligations morales des révolutionnaires. Si les combattants révolutionnaires qui s'étaient engagés dans la guerre sacrée antijaponaise, ont crié, au moment suprême de leur vie, sur le champ de bataille ou sur l'échafaud: «Aimez l'avenir!» c'est qu'ils avaient un amour ardent pour la postérité. Sous ce rapport, j'estime qu'il est tout naturel, aussi bien du point de vue de l'obligation de l'être humain que du point de vue de la jeune génération, de souscrire à leur volonté sans oublier les martyrs patriotes qui ont donné leur vie dans la guerre sacrée contre le pouvoir dictatorial et pour l'indépendance, la démocratie et la réunification. Dans ce sens, le Général Kim Jong Il a fait apprécier de façon équitable et respecter aussi les personnages qui ont laissé leur nom dans l'histoire de la nation. En Corée du Nord on a fouillé le tombeau de Tangun, fondateur de la Corée, et l'a reconstruit majestueusement et a restauré à l'état initial le tombeau du roi Tong Myong, fondateur du Koguryo et celui de Wang Gon, 178 premier roi du Koryo, cela selon les idées patriotiques et sous la direction clairvoyante du Général Kim Jong Il qui a hérité de la noble pensée du Président Kim Il Sung. A la différence de la Corée du Nord, au Sud on se livre sans aucune gêne au dénigrement des ancêtres, offensant et calomniant les patriotes fidèles, notamment les martyrs antijaponais. Les éléments pro-japonais ayant trahi le pays et la nation sont exaltés comme des patriotes, et ceux qui se sont trouvés à la tête d'actes serviles et de trahisons sont respectés comme des martyrs. Ces actes immoraux sont favorisés ouvertement par les autorités au pouvoir, chose vraiment déplorable. Indiquant une nouvelle éthique concernant le respect des aînés révolutionnaires, le Général a exprimé que la fidélité envers le leader de la révolution est la meilleure preuve d'attachement aux obligations révolutionnaires. Il a fait remarquer: «Le leader est le représentant suprême des aînés révolutionnaires; la fidélité envers lui est la meilleure expression de l'attachement aux obligations révolutionnaires.» Le leader du peuple, notamment de la classe ouvrière, est le cerveau et le dirigeant suprême de la révolution. Le peuple est le sujet de l'histoire, mais il doit bénéficier de la direction d'un leader éminent pour occuper sa position et jouer son rôle de véritable maître de son sort, de sujet souverain de l'histoire. Car le leader formule les idées révolutionnaires, une stratégie et une tactique scientifiques, il sensibilise et organise les masses. C'est toujours sous sa direction que la lutte des masses populaires pour l'indépendance s'engage, avance victorieusement et se couronne de succès final, ce qui démontre que l'œuvre d'émancipation des masses populaires est justement l'œuvre du leader. Perpétuer les idées et les réalisations des aînés révolutionnaires revient à perpétuer les idées révolutionnaires du leader et les réalisations accomplies sous sa direction. Aussi peut-on affirmer que le respect des aînés révolutionnaires trouve sa meilleure expression dans le 179 dévouement au leader. C'est le devoir majeur et l'obligation suprême des hommes authentiques, des révolutionnaires que de se dévouer totalement, de père en fils, à leur grand leader. Sous ce rapport, dénigrer et vilipender le leader en alléguant que se dévouer à lui et continuer son œuvre serait un culte de la personnalité n'est pas l'acte d'un esprit sain. Tout au long de l'histoire, les impérialistes et les renégats de la révolution ont dirigé le principal effort de leur attaque du socialisme contre les leaders de la classe ouvrière et les révolutionnaires du passé. Cela parce que l'œuvre socialiste a démarré et triomphé grâce à la direction du leader ainsi qu'à la lutte héroïque des révolutionnaires des générations précédentes, et que la dignité du socialisme est liée à leur honneur. L'histoire prouve combien ignoble est la trahison des leaders de la révolution. Dès le décès de Marx, les révisionnistes de la IIe Internationale, notamment Bernstein, l'ont dénigré, ont révisé et trahi ses idées et ses réalisations et en outre les opportunistes dont Trotski ont dénigré Lénine, ses idées, ses réalisations et s'y sont opposés. De telles apostasies et trahisons ont été commises ouvertement sur la terre de la Russie soviétique où la révolution avait triomphé. Khrouchtchev, qui, grâce à Staline, occupait le poste de chef d'Etat de l'Union soviétique, s'est livré à la dénonciation de Staline, son maître, et Gorbatchev qui, grâce aux aînés, occupait le poste de secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, a trahi les traditions de Lénine, celles du soviet socialiste, capitulé devant les impérialistes, désagrégé le socialisme et restauré le capitalisme. C'est un crime inexpiable. Du vivant de Staline, Khrouchtchev avait affirmé qu'il le respectait comme maître en se faisant son «fidèle disciple» et en lui promettant fidélité. Afin de prouver qu'il était un homme honnête, cet ambitieux enfilait, chaque fois qu'il se présentait devant Staline, le costume national d'Ukraine. Mais pas plus de 180 vingt minutes après le décès de Staline, Khrouchtchev, assis à côté de sa dépouille et roulant des yeux vipérins, songeait à occuper désormais sa place; ce faisant, il s'est mis en garde contre ses opposants. Commentant l'attitude de Khrouchtchev le jour des obsèques de Staline, alors qu'il était l'un des porteurs, du cercueil, les médias étrangers ont relaté: «Une lueur étrange flottait on ne sait pourquoi sur ses yeux et ses lèvres. Comme s'il hésitait à porter le cercueil sur ses épaules, l'air morose, il emboîtait d'un pas chancelant le pas des autres.» Une fois au pouvoir, il a brusquement changé son fusil d'épaule et commencé à vilipender Staline, a effacé le nom de Staline des usines et autres entreprises, des villes et des rues qui le portaient et pire encore, il a démoli les statues et les monuments de Staline et finalement a même retiré sa dépouille mortelle qui était gardée à la place Rouge et l'a incinérée. Plus tard, il est allé jusqu'à changer le nom du fils de Staline, lui a infligé une privation de liberté et l'a fait mourir. Il a privé la fille de Staline de ses droits civiques et l'a exilée. D'autre part, lorsqu'il occupait le poste de secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, Gorbatchev avait promis les larmes aux yeux: «Nous nous engageons à exécuter la ligne du parti léniniste.» Et au 27e Congrès du Parti communiste de l'URSS tenu en février 1986, il a même prononcé cette phrase empruntée au programme du parti: «Le peuple soviétique édifiera la société communiste sous le drapeau du marxisme-léninisme.» Mais il a trahi cette promesse, et en calomniant et dénigrant le socialisme, il a disloqué la puissante fédération soviétique et restauré le capitalisme, perpétrant ainsi un acte de trahison. C'est ainsi que par des révisionnistes contemporains, personnes ambitieuses et intrigantes, le socialisme s'est écarté de son chemin en Union soviétique et s'est peu à peu désagrégé de l'intérieur, jusqu'à l'effondrement. 181 C'est avec des principes de justice et de morale que le Général Kim Jong Il a dénoncé devant l'histoire et l'humanité la bassesse morale et la criminelle trahison de telles personnes vulgaires. Assistant à la réalité impudente où ils vilipendent les idées et les réalisations de Marx, d'Engels, de Lénine et de Staline et les dénigrent, eux qui ont occupé le poste suprême du Parti communiste parce qu'ils jouissaient de la faveur des leaders aînés et clamaient haut le marxisme-léninisme, le monde admire la noble obligation morale du Général qui respecte les aînés révolutionnaires. Le Général considère ce respect comme un devoir moral, voilà pourquoi il s'est affligé si profondément du décès du grand Président Kim Il Sung auquel l'humanité témoignait un respect et une vénération sans bornes et a fait ériger avec le plus grand soin le Palais-mémorial de Kumsusan comme lieu sacré suprême en vue de transmettre de génération en génération ses exploits et de le vénérer comme le soleil éternel. Le Palais-mémorial de Kumsusan est à l'apogée de l'éthique du Général Kim Jong Il et la cristallisation de la noble vertu du Général. Il s'agit là d'un palais historique qui montre l'univers de l'obligation morale la plus précieuse du Général Kim Jong Il aux gens du monde. Le Général Kim Jong Il poursuit telles quelles les idées et les réalisations du respecté Président Kim Il Sung. Après son décès il a déclaré ainsi au monde: «N'attendez de moi aucune modification!» C'est justement les idées et la volonté du Général qui continue dans sa pureté la volonté du Président Kim Il Sung et le vénère infiniment. La noble éthique du Général consistant à apprécier et à respecter les aînés révolutionnaires m'a permis de me rendre 182 compte que le Général est en fait un homme authentique et le premier des grands hommes. 4) CULTIVER LA CAMARADERIE L'essentiel de la philosophie éthique du Général Kim Jong Il est qu'il faut considérer la camaraderie comme un précieux devoir moral. Le Général a indiqué: «Dans le cadre de la collectivité, tous les membres de celle-ci doivent estimer qu'il est de leur devoir moral de s'aimer et de s'entraider en tant que camarades et sur un pied d'égalité.» Les rapports authentiques entre les individus reposent sur la conscience et l'obligation, autant que sur la camaraderie. La camaraderie, c'est un élément nutritif précieux dont le Général a nouvellement enrichi la moralité humaine. Le Général Kim Jong Il a formulé l'idée précieuse que la morale authentique repose sur la camaraderie et que c'est seulement ainsi que les rapports moraux authentiquement humains s'établissent. L'amour est un beau sentiment et une qualité noble inhérents à la nature de l'être humain. Comme l'homme est un être social ayant la coopération, mode d'existence, il est naturel qu'il échange avec ses semblables sentiments et actions. Le sentiment généreux et la sollicitude qui se communiquent entre les hommes sont justement l'amour. Feuerbach a cherché à fonder une «nouvelle religion» ayant pour noyau l'amour entre le «toi» et le «moi», mais son désir s'est arrêté à un appel à l'amour placé au-dessus des classes. L'amour qu'a préconisé le freudisme est un amour inhumain, vilain et dépravé, fondé sur l'instinct sexuel animal. 183 L'amour le plus beau et le plus noble est la camaraderie. Par camaraderie on entend l'amour entre les gens qui partagent les mêmes idées, le même objectif et la même volonté. En effet, l'amour inaltérable et désintéressé repose sur le partage du même sort, mais non l'amour fondé simplement sur le lien du sang ou visant l'intérêt personnel, non un amour qui saurait être trahi. Le sentiment et l'action que partagent les hommes unis par la communauté des idées et des idéaux, la communauté de l'objectif et de l'aspiration et la communauté du destin constituent en fait le contenu essentiel de la camaraderie. Aussi la camaraderie est-elle le plus beau et le plus noble amour quant à son caractère et à son aspiration. L'amour d'Engels pour Marx, leader de la classe ouvrière de l'ancienne génération, était particulier. Engels a aimé chaleureusement et soutenu ardemment son compagnon d'armes en affirmant que Marx était un leader éminent qui avait découvert la loi du développement de l'humanité et considéré comme une mission indispensable de réaliser l'émancipation du prolétariat. Après le décès de Marx, Engels a reporté sa tâche pendant plus de dix ans pour rédiger et publier les 2e et 3e tomes du Capital, œuvre inachevée de Marx. C'est ainsi qu'il a érigé pour son ami ce que Lénine appelle «le plus grand monument». Malgré qu'il ait formulé les idées et les précieuses théories auxquelles il avait longtemps travaillé aux côtés de Marx, Engels a fait remarquer humblement: «Comme nous pouvons le voir, ce qui a révolutionné la science historique, ce sont principalement les exploits de Marx et ce que j'ai pu faire n'en représente qu'une infime partie. Du vivant de Marx, j'ai joué le second violon.» A ce propos, Lénine a relaté: «Les rapports entre eux ont été plus admirables que tous les récits sur l'amitié humaine la plus impressionnante.» Un tel amour que ressentent des hommes aux mêmes idées et à la même volonté, c'est là la camaraderie. 184 Nous pouvons constater l'essence de la camaraderie la plus belle dans la vie du Président Kim Il Sung. Parmi de nombreuses histoires d'affection envers les camarades, l'amour du Président Kim Il Sung pour Kim Chaek était en fait le plus noble et incommensurable. Il y a un coffre-fort dont le Président prenait grand soin. Après son décès, on l'a ouvert et n'y a trouvé qu'une photo de lui et de Kim Chaek. Kim avait été son compagnon d'armes depuis l'époque de la Lutte révolutionnaire antijaponaise; au lendemain de la Libération, à l'époque si dure, il l'avait secondé. Ce camarade était pour le Président si précieux qu'il avait gardé cette photo dans son coffre-fort pendant un demi-siècle après que Kim avait quitté ce monde. Le coffre-fort du Président Kim Il Sung n'a pas conservé des écus dorés ou de l'or en lingot, mais la camaraderie. La camaraderie est un grand amour sans envie personnelle ni recherche des intérêts privés. Si le grain de poussière des intérêts personnels se mêle à la camaraderie, ce n'est plus de la camaraderie. Smith a dit: «Donne-moi ce qui m'est nécessaire, tu recevras alors ce qui t'est nécessaire.» C'est un exemple éloquent de combien odieux et ignobles sont les rapports bourgeois fondés sur l'individualisme. La camaraderie doit être la plus belle et la plus pure et c'est seulement lorsqu'elle l'est que les rapports entre les individus sont authentiques. Partant de ce point de vue, le Général Kim Jong Il a expliqué que tous les rapports entre les individus, c'est-à-dire les rapports entre supérieurs et subalternes, entre parents et proches, et entre époux doivent reposer sur la camaraderie, et a fait l'impossible pour que cette idée devienne réalité. Il a enseigné que la camaraderie et l'obligation révolutionnaire doivent s'échanger dans les rapports. Par conséquent, les rapports 185 entre supérieurs et subalternes ne doivent jamais être des rapports entre dominateurs et dominés. Dans la société socialiste, les rapports entre supérieurs et subalternes sont ceux de camarades qui poursuivent le même objectif. Les tâches qui leur sont assignées dans la lutte pour l'indépendance et le façonnement du destin sont seulement différentes, et de ce fait la force perpendiculaire ne peut agir entre eux. Aussi le subalterne doit-il respecter et aider le supérieur en le considérant comme un camarade de valeur qui assume une tâche plus importante que la sienne, tandis que le supérieur est invité à prodiguer une attention méticuleuse au subalterne et à l'orienter avec un sens aigu de ses responsabilités. En accomplissant leur devoir socialement assigné, tous sont dans les rapports indépendants et égaux. Il ne peut exister entre ceux qui participent avec les mêmes droits et les mêmes qualifications à la lutte pour le même objectif, de supérieurs et d'inférieurs, de méprisants et d'humiliés. Au sens propre, le processus de développement de la société est celui où l'action du pouvoir diminue graduellement et l'action morale s'étend sans cesse. D'où la nécessité que supérieurs et subalternes soient liés par la camaraderie. Dans le cas contraire, il ne peut y avoir de rapports authentiques entre hommes. Préconisant que la société est toujours une entité morale constituée de l'élite et des masses, l'existentialiste Ortega a argué qu'«il est indispensable qu'elle se divise en ceux qui ordonnent et ceux qui obéissent». Affirmant que l'homme est un être caractérisé par l'instinct de force et de domination, Nietzsche a allégué que le désir de devenir plus puissant est l'«unique substantialité» et que l'homme est un «être qui cherche à s'arroger du pouvoir». Par ce sophisme, il a voulu justifier les rapports entre dominateurs et dominés qui existent dans la société exploiteuse. Il est notoire que dans la société capitaliste, la classe dominante se sert de ce raisonnement anti- 186 scientifique et mal tourné en vue de justifier son pouvoir illimité et sa domination. Se considérant toujours comme un homme ordinaire, le Général Kim Jong Il s'entretient sans façon avec les subalternes et discute avec eux des affaires de l'Etat. Lors d'une audience accordée aux cadres, il a prononcé des propos bien significatifs: «Comme je le dis souvent, si vous me suivez parce que je suis secrétaire chargé des affaires organisationnelles, vous faites erreur. Il faut suivre l'homme Kim Jong Il et je suis contre ceux qui suivent la position. Car si l'homme suit la fonction publique, c'est qu'il est déjà soumis au pouvoir.» Ce disant, il a ajouté que celui qui flatte le pouvoir et fait la cour à celui qui le détient, il ne lui prête plus la moindre attention quand celui-ci est dégradé. Ces idées du Général traduisent le credo précieux selon lequel les rapports entre supérieurs et subalternes doivent être noués sur la base de la camaraderie. «Vous ne devez pas suivre la position, mais l’homme Kim Jong Il.» Dans ces paroles modestes du Général, on voit sa grande sobriété et l'incommensurable sublimité de ses vertus populaires. C'est avec ces idées et cette volonté qu'il pratique une politique axée sur les masses populaires en Corée du Nord et guide le Parti et l'Etat. Les rapports familiaux doivent eux aussi reposer sur la camaraderie. A la différence des autres rapports sociaux, ils ont ceci de particulier qu'ils sont fondés sur les liens du sang. Néanmoins, les membres de la famille doivent respecter les principes éthiques qui s'imposent à l'ensemble de la société dont ils font partie. Nous devons prendre grand soin de l'amour entre mari et femme, entre parents et enfants et entre frères et sœurs, et veiller à ce qu'il s'érige au niveau d'un véritable amour entre camarades. 187 C'est pour l'homme une obligation élémentaire que d'aimer et de respecter les parents qui l'ont mis au monde et élevé. Celui qui n'aime pas ses parents, sa femme et ses enfants, les plus proches des siens, ne peut aimer non plus sa patrie, sa nation et son peuple. Il est pourtant exclu que l'amour entre les membres d'une même famille soit absolu. Il doit absolument être subordonné à l'amour entre camarades, la vie socio-politique étant plus précieuse que la vie physique, et la camaraderie plus importante que les liens du sang. Les véritables hommes doivent aussi aider efficacement les membres de leur famille à se dévouer au pays, à la nation et au peuple. Toutes les scènes horribles qui se produisent dans la société capitaliste où l'éthique des rapports entre individus est absente et où l'individualisme et le principe de lutte pour la vie interviennent dans les familles nous permettent de nous rendre compte que les rapports familiaux doivent reposer sur la camaraderie authentique. Respecter la morale dans l'amour entre homme et femme est d'une importance cruciale si l'on veut purifier la vie familiale et la vie sociale. Le Général Kim Jong Il a enseigné qu'il faut que les rapports entre homme et femme reposent sur un amour authentique et sur la camaraderie tendant au respect mutuel de la personnalité, à la confiance et à l'aide réciproque. Si l'on ne convertit pas ces rapports dans ce sens, mais n'en considère que l'aspect sexuel, ils ne peuvent être authentiquement humains et solides. Pour être véritable, l'amour entre homme et femme doit reposer sur l'amour entre camarades. C'est seulement en partageant la même pensée et la même volonté pour le pays, le peuple et la patrie, en s'aidant sincèrement l'un l'autre que les époux vivront un amour beau et que leurs rapports seront solides et durables. Si ces rapports n'ont pas un caractère authentiquement humain, la société sera corrompue. 188 Actuellement, aux Etats-Unis, 40 % des enfants sont adultérins. Le fait qu'actuellement une jeune fille sur quatre est mère célibataire nous permet de deviner la gravité de la crise morale entre sexes aux Etats-Unis. Voilà pourquoi le docteur américain Brezinski a avoué qu'au XXIe siècle la crise des EtatsUnis «sera une crise morale» et qu'elle «trouvera son expression concrète dans la destruction de la famille». Mais en Corée du Nord qui se guide sur les idées du Général Kim Jong Il, les rapports entre époux sont devenus les plus beaux et les plus authentiques. Les militaires handicapés, appelés glorieux blessés de guerre en Corée du Nord, s'ils étaient en Corée du Sud seraient l'objet de brimade et de mépris, mais se marient avec de belles jeunes filles, fondent un foyer heureux et se font piliers et maîtres du pays. Cette réalité entraîne les Sud-Coréens, peu habitués au véritable amour, à réfléchir. La Corée du Sud où les actes immoraux comme les aventures sexuelles et les viols se multiplient, où le taux de divorce s'accroît rapidement et où des coups parfois mortels s'échangent entre époux comme phénomène quotidien, est devenue une région privée d'amour authentique, une région stérile. Le Général Kim Jong Il a fait du pays un berceau d'amour véritable entre camarades et il en a pris soin constamment avec une affection chaleureuse. Puisque les Nord-Coréens considèrent le giron du Général comme le giron du Soleil, ils s'unissent dans la famille qu'il a formée et pratiquent la camaraderie. Le soleil est éternel; de même le berceau d'un grand amour des hommes les uns pour les autres ne se ternira-t-il jamais en Corée du Nord. 189 7. LE PRINCIPE DE L'AUTODEFENSE MILITAIRE Le Général Kim Jong Il est fort, car il se guide sur une philosophie militaire toujours victorieuse et conduit une armée invincible, imprégnée de cette philosophie et entraînée selon elle. Dans un livre publié en 1890 par le ministère des Finances de la Russie tsariste, on peut lire: «Ce qui caractérise l'armée de Corée est qu'elle pourra manifester une force redoutable quand elle sera conduite par un excellent commandant.» Burchett, correspondant australien, qui a assisté à la guerre sur la péninsule coréenne au milieu des années 50, a écrit: «Si l'Armée populaire de Corée a pu triompher d'un ennemi si puissant, c'est premièrement parce qu'elle était commandée par un grand leader.» C'est vrai. La Corée a connu des souffrances incommensurables, à la suite des agressions des forces étrangères. Une des causes principales en était qu'elle n'avait pas un chef national distingué, capable de refouler ces agressions. Mais avec le Président Kim Il Sung, commandant militaire sans égal, la nation coréenne a pu se libérer du joug colonial de l'impérialisme japonais et sauvegarder sa souveraineté en repoussant les puissances impérialistes dans la guerre du 25 Juin. Si l'Armée populaire de Corée du Nord est devenue puissante et invincible et si elle peut défendre de pied ferme le destin de ses compatriotes, c'est parce qu'elle a pour Commandant suprême le Général Kim Jong Il, célèbre dans le monde. Celui-ci a porté la capacité de combat de l'Armée populaire à un niveau suprême par 190 son commandement éminent, et celle-ci se tient fin prête au combat face aux offensives éventuelles de l'ennemi grâce à la stratégie militaire ingénieuse de son illustre commandant. Quelle est donc la philosophie militaire victorieuse du Général? C'est une philosophie axée sur les hommes, défendant l'indépendance des masses populaires et s'appuyant sur leur créativité; c'est également une philosophie d'autodéfense permettant de porter par ses propres moyens la capacité défensive de l'armée au niveau suprême pour que celle-ci repousse totalement l'ennemi si puissant soit-il. 1) C'EST L'HOMME QUI JOUE UN ROLE DECISIF DANS LA GUERRE Le monde se trouve, dit-on, dans la détente, mais le nuage noir de la guerre plane encore lourdement sur notre planète et les flammes de la conflagration ne sont pas éteintes partout dans le monde. Cet état de choses nous autorise à confirmer que chaque pays doit maintenir actifs des préparatifs militaires susceptibles de le défendre tant qu'existeront des forces agressives impérialistes. Et alors, quel est le secret de la victoire d'une guerre défensive? C'est là la question cruciale à laquelle tous les stratèges militaires du monde s'intéressent. Aux Etats-Unis, c'est la suprématie des forces. A l'époque de la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont prétendu avoir la «maîtrise de l'air» et ont fabriqué un nombre fabuleux d'avions, soit 262 000, et en s'appuyant sur ces machines volantes, ils ont poursuivi leur stratégie d'hégémonie mondiale. Mais aujourd'hui ils s'attachent à l'«atout nucléaire». La «maîtrise de l'air» et les «frappes des multiarmes» servent toujours de doctrine militaire 191 aux Etats-Unis. La Seconde Guerre mondiale marquée par le larguage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, et la guerre du Golfe persique dont les Américains sont sortis victorieux par des raids aériens et des missiles les ont amenés à croire que la «toute-puissance des armes» est absolue. Les avocats américains de la suprématie des «forces armées nucléaires» disent ouvertement que «la puissance militaire est représentée par les bombes et les missiles nucléaires». La «toute-puissance des armes», c'est devenu le principe militaire régissant tous les pays impérialistes. L'Angleterre a battu au XVIe siècle la «flotte invincible» espagnole et au début du XIXe siècle la flotte napoléonienne de la France en s'emparant ainsi de la maîtrise des mers en Europe, d'où est venue aux stratèges militaires anglais l'idée de pouvoir réaliser l'hégémonie mondiale en maîtrisant les mers avec d'excellentes flottes et en fin de compte ils ont recouru à la «suprématie des navires». Au seuil du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'Angleterre et le Japon ont consacré tous leurs efforts à la construction de navires de guerre. Et sur les 19 porte-avions que le monde comptait alors, 13 appartenaient au Japon et à l'Angleterre. La stratégie militaire de l'Allemagne fasciste consistait à dominer le monde par la «suprématie des chars». Ainsi Hitler fit-il produire un grand nombre de chars lourds pour sortir vainqueur de la guerre. L'Allemagne a occupé, grâce aux chars, la Pologne en 15 jours et la France en un mois. L'impact de ces résultats était énorme pour plusieurs pays; par la suite, l'URSS a produit 100 000 chars et l'Angleterre 15 000 chars et véhicules blindés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi les champs de bataille ont été couverts de centaines de milliers de chars. Mais dans la guerre soviéto-allemande, les corps d'armée blindés allemands ont été détruits par l'armée soviétique. Le général italien Julie Due a avancé une doctrine sur le combat aérien, déclarant que le pays qui aura la supériorité décisive dans la guerre sera celui qui aura 192 maîtrisé l'air. C'était donc un changement dans l'issue et la méthode de la guerre depuis que l'homme avait conquis la troisième dimension du monde qu'est l'air. En somme, la doctrine militaire des impérialistes est la suprématie des armes: «suprématie des navires de guerre», «suprématie des chars», «suprématie des avions» et «atout atomique». Clausewitz affirme: «La capacité spirituelle de l'armée est conditionnée par le développement des armements», «le combat décisif se livre grâce aux armements neufs» et «la nouvelle technique militaire met au monde une nouvelle idéologie militaire». C'est, peut-on dire, une expression claire des caractéristiques de la doctrine et de la tactique militaires des armées impérialistes. En démasquant l'immoralité et le caractère réactionnaire de la guerre impérialiste, Lénine a dit: «Quand deux voleurs se battent, laissez- les tous deux périr.» Mais il n'a pas indiqué le principe militaire pour les faire périr, car il n'avait pas vécu de guerre impérialiste. Le principe militaire du Général Kim Jong Il est celui du Juche: le rôle décisif dans la guerre révolutionnaire appartient, non aux armes mais aux hommes, aux masses militaires. Les classiques du marxisme-léninisme ont divisé les facteurs de la victoire dans la guerre en deux: les facteurs perpétuels et les facteurs temporaires et ont retenu les premiers comme décisifs. Ils n'ont pas trouvé les facteurs décisifs, autonomes, surtout les hommes, et n'ont pas non plus découvert que ces facteurs décisifs sont justement leur idéologie. Staline était d'avis que les qualités des divisions sont d'une importance décisive dans la guerre, mais il n'a pas non plus répondu à la question essentielle de savoir comment renforcer les qualités des divisions. Le Général Kim Jong Il a fourni ces éclaircissements. Les facteurs décisifs de la victoire sont les facteurs intérieurs pour leur double contenu: l'un est les facteurs internes, les forces 193 des pays entrés en guerre et l'autre les facteurs humains et matériels, dont les premiers, les hommes, les masses militaires qui ont la priorité. Le Général a dit que l'assistance extérieure ne joue qu'un rôle auxiliaire. Il n'est pas donné, a-t-il poursuivi, de subvenir pleinement à l'énorme besoin militaire de la guerre moderne avec la seule aide des forces extérieures et l'histoire ne connaît pas de guerre victorieuse appuyée uniquement sur l'assistance extérieure. Si les facteurs internes, les forces intérieures, constituent les facteurs décisifs, c'est que le pays qui fait la guerre est chargé de soutenir tout le poids de cette guerre. La guerre contre l'agression n'est pas menée par la coercition des autres, mais part de l'exigence vitale de celui qui veut défendre sa souveraineté, sa dignité et ses intérêts, car lui-même possède la force susceptible de refouler l'agression. De même que se défendre est la nature de l'homme, de même défendre sa souveraineté et sa dignité est la nature propre du pays et de la nation. Partant, chaque pays et chaque nation mènent la juste guerre contre l'agression des forces extérieures, et cela en vue de sauvegarder la souveraineté. Une telle guerre est une manifestation de la haute responsabilité de ceux qui constituent le pays et la nation ainsi que de leur volonté. Sans l'action militaire énergique effective des forces intérieures participant à la guerre, il n'est pas possible de sortir vainqueur de la guerre. On aurait tort de croire que des forces extérieures quelconques pourront représenter la souveraineté d'un pays ou d'une nation et qu'elles pourront les défendre. Chacun des pays et nations dispose des capacités à défendre sa souveraineté. Ce sont les masses populaires qui en ressentent plus que quiconque la responsabilité et ce sont elles qui ont la force de le défendre. Certes, chaque pays du monde peut, quand un autre est agressé injustement, lui accorder l'assistance politique et matérielle et lui exprimer sa solidarité. Mais le pays qui fait la guerre ne peut pour 194 autant s'appuyer entièrement sur les autres. L'assistance extérieure ne peut être effective que lorsque les forces autonomes sont puissantes. Tout cela démontre éloquemment que les facteurs décisifs de la victoire dans la guerre révolutionnaire sont les facteurs autonomes, c'est-à-dire les facteurs intérieurs. Comme un pays donné forge son destin avec une attitude responsable, il doit modeler le destin de la guerre en s'appuyant sur les forces intérieures, sur les facteurs internes et ainsi seulement il peut en sortir victorieux. Sur cette base, le Général a avancé une ligne militaire en matière d'autodéfense et l'a appliquée, et par là, la Corée du Nord est devenue aujourd'hui une puissance militaire capable de battre tout ennemi si puissant qu'il soit. Le principe militaire du Général est que ce sont les facteurs humains et les facteurs matériels qui agissent sur la victoire dans la guerre, les premiers, à savoir les hommes, jouant le rôle décisif. Ce sont les hommes qui fabriquent les armes et ce sont toujours eux qui les manient. Pour la guerre, ces deux facteurs sont mobilisés. Les facteurs matériels comprennent le matériel de guerre et d'autres moyens militaires ainsi que les moyens économiques à l'usage de la guerre. Dans la guerre sont utilisés tridimensionnellement les moyens militaires et les moyens matériels économiques. Le rôle actif et décisif dans la guerre moderne appartient aux hommes, aux militaires qui y prennent un intérêt vital et qui en sont directement responsables. Ce sont eux qui comprennent scientifiquement la loi de la guerre et qui y recourent; ce sont eux qui se procurent les ressources matérielles nécessaires, qui les mobilisent et utilisent efficacement. Les militaires sont les éléments fondamentaux des forces armées et les forces responsables dans la guerre. La façon dont on prépare les militaires décide de l'issue de la guerre et conditionne 195 les forces de combat. Comme ce n'est pas d'aujourd'hui que les hommes font la guerre, les armes, aussi modernes soient-elles, ne serviront à rien si les combattants manquent de confiance en la victoire, s'ils perdent la combativité et s'ils ne font pas valoir leur intelligence. Le fait que les hommes jouent le rôle décisif dans la guerre signifie, concrètement, que leur conscience idéologique y joue ce rôle. L'issue de la guerre est déterminée par la conscience idéologique de ceux qui participent à la guerre et par la volonté politique des militaires en guerre. Sous ce rapport, les facteurs politico-idéologiques constituent le fondement déterminant les autres facteurs de la victoire et occupent la première place. Cependant les généraux et les stratèges qui ont mérité une place dans les annales considéraient sans exception les militaires comme de simples matériaux humains comptés par tête dans la guerre. Aujourd'hui encore presque tous les stratèges du monde prennent les militaires pour les accessoires, les dépendances des armes. La conception de l'exercice prépondérant à présent dans les affaires militaires du monde repose sur une théorie axée sur les armes. En considérant les hommes comme les dépendances des armes, les stratèges se préoccupent de ceci: comment adapter les militaires à l'usage effectif de l'armement et du matériel technique de guerre. Le Général Kim Jong Il au contraire voit les militaires comme les responsables des forces armées révolutionnaires, et, sur cette base, il a établi une conception de l'exercice axée sur les militaires, éléments fondamentaux des forces armées et sujets de la guerre révolutionnaire. On doit donc organiser l'exercice en mettant l'accent sur la préparation impeccable de ceux qui détiennent la responsabilité et qui manient les armes et le matériel technique de la guerre moderne. Voilà le point de vue du Général Kim Jong Il. 196 L'armée préparée sur le plan idéologique peut faire preuve d'une force spirituelle et matérielle inépuisable bien qu'elle dispose de piètres armes car elle agit consciemment et dans un but précis, avec confiance en la justesse de sa cause. Comptant sur le principe militaire que les hommes remplissent le rôle décisif, le Général Kim Jong Il a fait de l'Armée populaire de Corée du Nord des rangs invincibles. L'esprit de la défense du Leader au prix de la vie, le patriotisme ardent et le dévouement fidèle qui distinguent l'Armée populaire constituent une puissance permettant d'anéantir d'un seul coup l'ennemi aussi fort qu'il soit. Augmenter la puissance de l'armée en partant, non de l'omnipotence des armes, mais de la politique et de l'idéologie auxquelles on donne la primauté, voilà le noyau de la philosophie militaire du Général Kim Jong Il et la source de la puissance de l'Armée populaire caractérisée par «un contre cent». 2) A LA GUERRE D'AGRESSION PAR LA GUERRE DE LIBERATION La Corée du Nord a mené deux guerres: l'une contre l'armée impérialiste japonaise forte d'un million d'hommes et qui se vantait d'être une armée impériale invincible; l'autre, contre les 16 pays alliés dont les Etats-Unis, connue sous le nom de guerre du 25 Juin. Les deux victoires contre les impérialistes ont été remportées sous la direction clairvoyante du Président Kim Il Sung, grand stratège militaire, accompli et expérimenté. Il faut se montrer résolu lors d'une guerre d'agression et assener un coup mortel aux agresseurs; c'est là la conception 197 révolutionnaire de la guerre du Président et qui guide toujours la Corée du Nord. Roosevelt a méprisé les Coréens en les qualifiant de nation faible ne pouvant même pas lever un doigt pour défendre leur pays. Plus tard, le 6 septembre 1945, les avant-gardes des troupes américaines ont mis le pied sur la piste de l'aérodrome de Kimpho, suivis de 45 000 hommes, les effectifs de deux divisions placés sous les ordres de Hodge, commandant de la 24e armée américaine débarquée à Inchon et qui allait occuper Séoul le 9. C'est de ce jour que date l'occupation de la péninsule coréenne par les troupes américaines. Pendant un demi-siècle d'occupation de la Corée du Sud, on a connu la Guerre de Trois ans; jusqu'à aujourd'hui le face à face militaire aggrave la situation de la Corée. Pendant ce temps la Corée du Nord tient bon seule contre les Etats-Unis. Mais pourquoi cette grande puissance militaire ne prend-elle pas la décision d'attaquer la Corée du Nord? C'est qu'elle craint sa puissance militaire et la stratégie militaire distinguée de ses dirigeants célèbres dans le monde. La Corée du Nord a la précieuse expérience militaire de deux victoires sur les impérialistes et jouit de la direction de Kim Jong Il, Commandant suprême et génie militaire que le monde admire. C'est pourquoi elle a confiance en l'autodéfense et est animée d'un esprit victorieux. Si la Corée du Nord lance courageusement un défi à la menace et au chantage des Etats-Unis et d'autres puissances impérialistes, c'est parce qu'elle se guide sur la conception révolutionnaire de la guerre du Général Kim Jong Il: répondre à la guerre d'agression par le châtiment et par des rétorsions impitoyables. Riposter à la violence inhumaine et injuste et supprimer à la source la guerre d'agression, c'est la ferme conviction et la volonté militaire du Général. A ce propos, celui-ci a dit: «Pour sauvegarder l'indépendance nationale et la paix et assurer la victoire de l'œuvre révolutionnaire, 198 la meilleure solution est d'opposer la guerre de libération à la guerre d'agression des impérialistes, la violence révolutionnaire à la violence contre-révolutionnaire et de se tenir toujours fin prêt pour déjouer les complots impérialistes d'agression et de guerre.» En considérant que l'impérialisme est l'artisan de la guerre d'agression et de la violence contre-révolutionnaire, le Général Kim Jong Il adopte la position suivante: il faut se tenir prêt à la guerre juste aussi longtemps qu'existe l'impérialisme; et s'il est vrai que nous ne voulons pas la guerre, il est tout aussi vrai que nous ne la craignons pas et que nous ne quémandons pas la paix aux impérialistes. La conception révolutionnaire de la guerre et l'audace sans pareille du Général Kim Jong Il décident la Corée du Nord à sauvegarder la dignité nationale et la souveraineté du pays et à suivre vigoureusement le chemin du socialisme qu'elle a choisi, et cela face à la guerre d'agression incessante et au blocus des puissances impérialistes du monde. Depuis que la Corée du Nord est sortie victorieuse de plus de 1 120 jours de guerre dans les années 1950, 43 ans se sont écoulés. Jusqu'à aujourd'hui, elle n'a cessé d'affronter les armées des puissances impérialistes. Selon les données publiées par la Corée du Nord, les actes de provocation perpétrés par la Corée du Sud se chiffrent à 435 000 cas entre 1985 et 1995. Cela signifie que le Sud a lancé en moyenne cinq actes de provocation à l'heure. Mais le Nord gagne toujours de telles guerres sans détonation. En 1993, alors que la prétendue «menace nucléaire» rendait explosive la situation dans la péninsule coréenne, le Général Kim Jong Il a décrété l'état de quasi-guerre à titre de Commandant suprême et a appelé tout le pays, tout le peuple et toute l'armée à la juste guerre sacrée contre la guerre d'agression impérialiste. En une dizaine de jours, les jeunes Nord-Coréens prêts à s'enrôler correspondaient aux effectifs de 150 nouvelles divisions. Par ce seul fait le monde s'est exclamé d'admiration sur 199 l'audace et l'art de commandement sans pareil du Général Kim Jong Il. Kant a affirmé dans son «projet de paix perpétuelle», que la préservation de la paix exige «la suppression de l'armée permanente». Cependant, la réalité d'aujourd'hui montre que la paix n'est pas préservée par la suppression de l'armée permanente, mais au contraire par le renforcement des forces armées. L'histoire humaine a connu jusqu'à présent plus de 14 500 guerres, grandes ou petites. Le rapport guerre et paix en temps est de 4 contre 1. Autant vaudrait donc dire que l'histoire humaine est en quelque sorte une histoire de guerres. Rien que dans les cinq décennies depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu plus de 150 conflits et guerres locales. La rétrospective de ces nombreuses conflagrations nous amène à découvrir une vérité qui s'est fait jour dans ces combats: l'issue de la guerre dépend entièrement du dirigeant qui conduit l'armée et le peuple. La réalité historique où la guerre a causé et cause des catastrophes incommensurables commande à tous les hommes de nourrir un désir ardent de vivre dans un monde sans guerre. Il est cependant évident que de justes guerres doivent être menées contre les forces inhumaines, injustes, contre les facteurs inhumains et injustes, aussi longtemps qu'ils existeront. Karl Schmidt n'est pas un seul à insister sur la nécessité de «conserver la guerre». En 1530, l'Espagnol Pizarro qui avait entrepris avec ses 186 hommes la conquête de l'empire des Incas situé dans les Andes, a arrêté l'empereur et de nombreux habitants, les a tués et a finalement détruit cet empire. Ce seul fait nous permet de sentir le besoin de développer les affaires militaires et d'avoir un commandant capable de conduire ses hommes sur une voie victorieuse, si on veut défendre la patrie. De la fin de Bakufu (Shogunat) de Tokugawa jusqu'au début de l'ère Meiji, les militaristes japonais 200 ont fait des préparatifs pour la conquête de la Corée, arborant leur doctrine Jonghan (la conquête de la Corée), puis ils ont fomenté en 1875 l'affaire de «Unyo-maru». Cet événement a réveillé la conscience des Coréens et un terme a été mis par la juste Lutte armée antijaponaise, à la vie d'esclavage colonial imposé depuis 1905 aux Coréens. La lutte que la nation coréenne a menée sous différentes formes contre la domination coloniale des militaristes japonais a donné cet enseignement historique: la juste guerre opposée à l'injustice est nécessaire; il faut une correcte philosophie militaire, une juste philosophie de guerre et un commandant distingué pour en sortir vainqueur. Comme les affaires militaires étaient ainsi importantes, Marx qui a consacré toute sa vie à la lutte libératrice prolétarienne a appelé «mon ministre de la Défense nationale» Engels, son ami, que d'autres nommaient «général» pour avoir publié, depuis la trentaine, plusieurs dizaines de thèses approfondies sur le problème militaire. Pour gagner la guerre, il faut un commandant capable de conduire la guerre à la victoire, et ce commandant doit manifester un sens élevé des responsabilités et un dévouement total au peuple. C'est seulement ainsi que les soldats peuvent, confiants dans la victoire et usant d'une tactique ingénieuse et faisant pleinement valoir leur force, contenir l'ennemi et le vaincre. Lorsque Ri Sun Sin, célèbre général patriote, commandait un combat contre plus de 500 navires de guerre japonais à Roryangjin, il a été atteint par plusieurs balles. Il a alors dit: «Couvrez-moi de boucliers. Je crains que les adversaires ne découvrent ma mort», et avant d'expirer il a chuchoté à ses hommes: «La bataille étant décisive, ne parlez pas de ma mort.» Cet ordre ardent montre les qualités des célèbres généraux patriotes et c'est un épisode prouvant l'importance du commandant militaire et son sens des responsabilités. 201 Hegel, en décrivant la guerre comme une sorte de morale, a poursuivi que «l'importance cruciale de la guerre» consiste à «faire persister la vérité morale de la population» et à «épargner à la population la contamination de la corruption qui ne manquerait pas d'en découler lors de la paix». Il a méconnu le caractère de classe de la guerre et a interprété la guerre dans son ensemble comme une morale, et par là il a justifié la guerre d'agression prussienne. Mozi a insisté sur la nécessité de distinguer «la guerre contre un pays innocent» de «la guerre tributaire du ciel». Par exemple, selon lui, les châtiments que le roi Tang a infligé au roi Jie des Xia, et le roi Zhou Wu au roi Zhou des Yin ne sont pas l'«invasion» de l'un contre l'autre. Autrement dit, puisque c'est une guerre sujette à la volonté du ciel, il serait faux de s'y opposer. La conception de la guerre de Mozi qui a associé la volonté du ciel au pour et au contre de la guerre était par trop puérile. En critiquant le point de vue erroné des théoriciens bourgeois qui se sont essentiellement consacrés à renier l'agressivité et la spoliation de la guerre impérialiste, Lénine a écrit: «...toute guerre n'est que la continuation, par les moyens de la violence, de la politique poursuivie depuis de longues années, parfois des dizaines d'années durant, avant la guerre, par les Etats belligérants et les classes qui y dominent....» Il a poursuivi que «la politique engendre la guerre». Lénine a également critiqué les affirmations erronées des opportunistes qui séparaient la guerre de la politique réactionnaire de l'impérialisme; il a souligné que la guerre est la continuation et le prolongement de la politique au moyen de la violence. Partant de cette position, il a affirmé qu'il fallait déterminer la politique poursuivie avant la guerre et la politique qui a entraîné la guerre, cela en vue de donner un éclaircissement à l'essence réelle de la guerre. Il en est venu à penser que si la politique accuse un caractère impérialiste, la guerre provoquée par une telle politique est une guerre impérialiste et si, au contraire, la 202 politique affecte un caractère de libération de la nation, la guerre consécutive à cette politique est de nature libératrice nationale et, par conséquent, la guerre opposant les puissances impérialistes étant, sous tous les aspects, une guerre agressive, le principe à adopter à l'égard de cette guerre par les marxistes est que «quand deux bandits se battent, on les laisse périr tous deux.» La conception de la guerre de Lénine se résume à ceci: l'impérialisme est le foyer de la guerre et la guerre est le corollaire de l'impérialisme. Partant, en critiquant le caractère réactionnaire et la nocivité de la réclamation du désarmement, Lénine a dit que «les prolétaires ne peuvent détruire toutes les armes qu'après avoir désarmé la bourgeoisie et ils le feront, cela va de soi». Cela montre la position intransigeante de Lénine envers la guerre. Sans s'arrêter à la compréhension marxiste que la guerre prend sa source dans l'impérialisme, le Général Kim Jong Il a établi une nouvelle idée sur la guerre et sur son caractère partant de l'exigence de l'indépendance vitale pour le pays et la nation et de celle de la fonction de l'Etat indépendant et souverain. Le caractère de la guerre est déterminé par la question de savoir qui piétine la souveraineté de qui et quel est le régime social établi dans les pays entrant en guerre, et non par le fait de savoir qui a attaqué le premier. Aux yeux du Général, toute guerre qu'une classe ou un Etat mène dans le but d'empiéter sur la souveraineté des autres pays ou des autres nations, de les opprimer et de les exploiter, et de réprimer leurs masses populaires est injuste. Mais la guerre menée contre l'oppression et l'exploitation d'ordre national et social et pour la souveraineté du pays, de la nation et des masses populaires est juste, sous quelque forme qu'elle soit entreprise. En se basant sur cette compréhension du caractère de la guerre, le Général Kim Jong Il a affirmé qu'il est naturel de donner une riposte autodéfensive à la guerre injuste et a fourni des éclaircissements au principe révolutionnaire de se tenir prêt à la guerre impérialiste. 203 Dans la guerre d'agression, il s'agit tout d'abord de ne jamais quémander la paix aux impérialistes. Dans l'ordre N° 0034 du Commandant suprême, publié en 1993, le Général a affirmé que «notre peuple qui tient à la souveraineté nationale et à la paix du pays ne veut pas la guerre, mais il ne quémandera jamais la paix quand même il verrait sa souveraineté violée», et a déclaré que l'ennemi ne touchera plus un pouce du territoire ni une touffe d'herbe de son pays. Cette idée repose sur la souveraineté de l'homme, vitale, et ne supporte donc ni entrave, quelconque domination. La souveraineté contient la vie libre et en même temps le désir et la volonté de vivre en paix et heureux. Vivre en toute liberté exige d'établir des rapports pacifiques d'égal à égal et n'admet pas la violence. De même que point n'est besoin de la guerre entre les hommes désirant la liberté, de même la paix est une exigence intrinsèque pour les pays et les nations tenant pour précieuse la souveraineté. La guerre est incompatible avec la souveraineté. Le Général en vient à cette conclusion: on ne veut pas la guerre, mais on doit se montrer résolu à la faire quand la souveraineté du pays et de la nation est menacée, et on ne doit pas quémander la paix aussi précieuse qu'elle soit au détriment de la souveraineté et de la dignité, qui sont vitales pour le pays et la nation. C'est avec une telle position intransigeante que le Général Kim Jong Il fait fermement face à la guerre d'agression impérialiste. La paix doit être obtenue par la lutte, non au moyen de sollicitation, de compromis et de flatterie, et doit être assurée par les baïonnettes. Voilà la conviction et la volonté militaires du Général Kim Jong Il, qui sont importantes et précieuses. Si un pays aussi petit que la Corée du Nord défend sa souveraineté et sa dignité et poursuit l'édification pacifique sans être affecté par la pression et les offensives militaires des EtatsUnis et de leurs alliés, cela est dû entièrement à la ferme 204 conception révolutionnaire de la guerre du Général Kim Jong Il, à sa volonté de fer et à son audace intransigeantes contre l'injustice. La philosophie de la guerre du Général consiste à répondre aux prétendues «représailles» par des représailles et à la guerre totale par la guerre totale. Fort de sa conception de guerre défensive comme guerre juste, le Général Kim Jong Il a pour principe fondamental de s'opposer à toute guerre injuste. Il faut, selon lui, qu'on soit ferme dans la juste guerre et la guerre révolutionnaire pour la souveraineté du pays et de la nation et qu'on n'admette ni recul ni hésitation. Cette stratégie militaire consistant à répondre aux «représailles» par les représailles et à la guerre totale par la guerre totale est celle de guerre révolutionnaire reposant sur les solides forces armées autodéfensives et sur le caractère juste de la guerre. Il n'est pas possible de mettre en pratique cette stratégie sans de puissantes forces armées autodéfensives capables de contrer les prétendues «représailles» et la guerre totale de l'ennemi. Cette stratégie prépare, par son caractère révolutionnaire, l'armée et les masses populaires à la juste guerre de libération nationale tant sur le plan politico-idéologique que militaire, technique et matériel et permet, par conséquent, d'anéantir d'un seul coup les tentatives d'agression éventuelles de l'ennemi et de remporter une victoire décisive. Hitler a dit que «le meilleur moyen de défense est l'attaque». Cette affirmation n'est rien d'autre qu'une tentative de justification de l'agression. Sous ce prétexte il a donné l'ordre de lancer des offensives contre d'autres pays et nations. Pour Hitler, ni la «défense» ni l'attaque ne pouvait être juste. C'est pourquoi sa philosophie de la guerre l'a mené à la défaite et à la mort. La guerre de nature libératrice nationale est caractérisée principalement par la réponse aux «représailles» par les 205 représailles et à la guerre totale par la guerre totale avec de puissantes forces armées, et c'est ainsi seulement que cette guerre pourra être gagnée. Grâce à cette philosophie de la guerre, le Général Kim Jong Il est toujours sorti vainqueur des conflits. Lors de l'incident appelé l'«affaire de Phanmunjom», en août 1976, les gros bonnets des autorités militaires américaines ont menacé la Corée du Nord de «riposte militaire». Rapporté au Général par un cadre du ministère des Forces armées populaires, le mouvement de l'ennemi lui a fait déclarer résolument: «Que nos adversaires massent leurs forces armées, peu importe; nous les battrons à plate couture s'ils nous attaquent.» Lors de l'incident du «Pueblo» également, les Etats-Unis ont massé les énormes forces dont Washington menaçait la Corée du Nord, mais celle-ci s'est tenue fin prête au combat, face à ce défi. Lorsque la prétendue «menace nucléaire» a amené, en mars 1993, la situation au bord de la guerre sur la péninsule coréenne, le Général Kim Jong Il a décrété l'état de quasi-guerre et a rendu publique la déclaration stupéfiante que la Corée du Nord se retirait du traité de non-prolifération des armes nucléaires, ce qui a ahuri les réactionnaires du monde. D'autre part l'armée nord-coréenne s'est tenue fin prête au combat contre l'agression de l'ennemi. Alors le Général lui-même a adopté une attitude confiante et s'est résolu à éliminer les agresseurs, s'ils attaquaient. La conception révolutionnaire de la guerre et la philosophie de la guerre du Général sont celles-ci: on est attaché à la paix, mais n'en quémande point; il faut qu'on la conquière par la lutte; on ne laisse pas l'ennemi toucher une touffe d'herbe ou un arbre, et aucune grâce ne lui sera accordée s'il les touche; on répliquera aux «représailles» par ses représailles, à la guerre totale par sa guerre totale. Je crois que les stratèges militaires du Pentagone les connaissent bien. 206 3) SE PREPARER A L'AUTODEFENSE Selon les théories militaires géopolitiques, la guerre oppose sans cesse les forces maritimes (les îles et les eaux côtières) aux forces terrestres (les continents). Mais le fait ne va pas toujours comme elles l'ont prédit. Du point de vue des théories militaires géopolitiques, la péninsule coréenne appartient aux forces maritimes, mais jamais encore la Corée n'a provoqué la guerre contre les forces terrestres. Au contraire, la péninsule coréenne a été l'objet d'agressions incessantes du continent et des pays insulaires. Le peuple n'avait pas aussitôt ressenti la joie de la libération du 15 Août que les Américains occupaient illégalement le Sud de la péninsule coréenne et y sont toujours depuis plus de cinq décennies. Ils implantent sur une vaste étendue de cette région un grand nombre d'armes meurtrières, dont les armes nucléaires, et cherchent à fomenter une nouvelle guerre contre la Corée du Nord. Dans cette conjoncture, la Corée du Nord défend de pied ferme le socialisme en exerçant dignement sa souveraineté face aux forces des Etats-Unis et de leurs pays satellites. La puissance de la Corée du Nord repose sur sa grande force militaire et sur l'importance que l'Armée populaire et tout le peuple accordent aux affaires militaires. L'état d'esprit du peuple tout entier qui attache de l'importance aux affaires militaires, les forces armées qui se tiennent fin prêtes avec un sens élevé des responsabilités au combat contre l'agression éventuelle, quelle est la philosophie du commandement basée sur ces puissantes forces défensives? C'est justement la philosophie militaire de l'autodéfense. Le Général Kim Jong Il a affirmé: 207 «Se défendre par ses propres moyens est un des principes essentiels de l'édification d'un Etat indépendant et souverain.» Prendre la défense de la souveraineté sur soi est une exigence indispensable pour l'existence d'un Etat souverain et indépendant. De même que se défendre est dans la nature de l'homme, de même c'est une exigence intrinsèque pour un pays et une nation. Ainsi que l'homme se doit de forger son destin par lui-même, le pays et la nation doivent façonner leur sort avec une attitude responsable et se défendre par leurs propres forces. Un pays qui ne dispose pas de forces armées susceptibles de repousser les ennemis ne peut en fait être considéré comme un pays complètement indépendant et souverain. Ce n'est que si on est prêt soi-même à se défendre que l'aide étrangère peut donner toute la mesure de son efficacité. Aussi, pour défendre le pays, faut-il s'appuyer avant tout sur la force de son propre peuple et sur sa propre capacité de défense. En appliquant parfaitement la philosophie de l'autodéfense, la Corée du Nord devient une puissance militaire. Si elle ne disposait pas de puissantes forces nationales d'autodéfense, les puissances impérialistes, entre autres les Etats-Unis et le Japon, auraient perpétré l'aventure militaire contre elle. C'est le jugement de l'opinion publique mondiale. La doctrine Nixon prétend: «La paix nécessite la force. Tant qu'il existe des menaces à nos intérêts fondamentaux et à ceux de nos alliés, nous sommes obligés de posséder des forces armées. Si les Etats-Unis sont faibles, les agresseurs potentiels pourront faire un calcul erroné, mais dangereux.» Ainsi, les Américains ont-ils déclaré ouvertement la politique de force. En effet, en dépit de l'aggravation de leur situation économique intérieure et de la modification des conditions intérieures et extérieures par suite de l'économie mondiale de nouvelle détente, les Etats-Unis ne résilient pas leur ligne 208 d'accroissement des armements. Les gigantesques «complexes de guerre» s'opposent à ce qu'on y renonce. Les milieux militaires et d'autres fonctionnaires ainsi que les capitalistes de droite, conservateurs de ces complexes qui se graissaient la patte par l'accroissement des armements, s'opposent résolument aux désarmements qui entraîneraient la réduction ou la disparition de leurs intérêts. Il est clair que les Etats-Unis n'abandonneront jamais le recours aux forces militaires, car le désarmement risquerait de diminuer leur sphère d'influence sur le plan politique et militaire. Un manuel scolaire américain décrit l'«invasion américaine de l'an de Sinmi», en 1871, comme l'«exploration de la Corée» par les Américains et la qualifie de juste. Le Japon, lui aussi, guette l'occasion d'une réagression. Ishikawa Takuboku, poète japonais passionné du début du XXe siècle, s'opposant à l'agression militaire et à l'autorité dont usait le Japon contre la Corée, a écrit: La carte de la Corée Teinte en noir M'afflige. Mais les descendants des Samuraïs cherchent toujours à réaliser le rêve de leurs ancêtres: «la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale». Le Japon a accru ses dépenses militaires de 2,58 % pendant l'exercice 1996 pour affecter des fonds énormes aux préparatifs de guerre. Tous ces faits démontrent avec éloquence que la philosophie militaire de l'autodéfense du Général Kim Jong Il est on ne peut plus révolutionnaire, car elle permet de sauvegarder par ses propres forces la souveraineté et la dignité du pays dans le monde actuel où la suprématie militaire est omnipuissante. 209 Ce qui attire une attention particulière dans la théorie militaire du Général est qu'il a présenté les tâches concrètes pour réaliser l'autodéfense et les moyens d'y parvenir. Le Général Kim Jong Il a dit que pour réaliser l'autodéfense, premièrement, il faut disposer de forces armées à la hauteur de cette tâche; deuxièmement, établir un système de défense incluant l'ensemble du peuple et de l'Etat; troisièmement, assurer la supériorité politique et idéologique de ses forces armées; quatrièmement, créer sa propre industrie de guerre; cinquièmement, consolider les arrières. Voilà cinq tâches fondamentales à réaliser en matière de sécurité nationale. Quand ces tâches sont résolues en étroite corrélation et que leur effet grandit, le pays est capable de se défendre par ses propres forces. Selon ces tâches, le Général a constitué les solides forces armées autodéfensives avec des fils et des filles du peuple travailleur et a mis sur pied un système de défense composé par l'ensemble du peuple et de l'Etat visant à la transformation de l'armée tout entière en une armée de cadres, et à sa modernisation ainsi qu'à l'armement de tout le peuple et à la fortification de tout le pays. Par ailleurs, il a raffermi toute l'armée, tant politiquement qu'idéologiquement et a élevé sans cesse son niveau politique et idéologique, en assurant ainsi la supériorité politique et idéologique des forces armées populaires. En même temps il a établi et développé une industrie de guerre propre au pays. Surtout grâce à la direction avisée du Général qui a mis de l'avant l'implantation d'une solide industrie de guerre, la Corée du Nord est devenue si puissante qu'elle peut maintenant satisfaire à ses besoins en armes sophistiquées pour la guerre moderne comme en armes conventionnelles. Les Etats-Unis livrent 90 % des armes et autre matériel de guerre utilisés dans les divers conflits du monde. La grande industrie de guerre des Etats-Unis est consacrée à leur objectif d'hégémonie mondiale. 210 Les Etats-Unis et la Russie contrôlent aussi 97 % des armes nucléaires du monde. Le monde compte encore 45 100 ogives nucléaires, soit quelque 1,7 tonne de poudre par habitant du monde. Cela prouve littéralement la justesse de l'idée du Général que chaque pays doit, pour se défendre, construire sa propre industrie de guerre, de même que la prévoyance géniale et la clairvoyance du commandement du Général. En consolidant les puissantes forces autodéfensives, le Général Kim Jong Il a assuré une garantie militaire: battre à plate couture n'importe quelle armée d'agression. Pour renforcer l'Armée populaire et accroître ses forces de combat, le Général a défini quatre principes régissant l'exercice militaire: l'adaptation de l'exercice à la réalité coréenne; la suprématie politique et idéologique; la combativité et le perfectionnement scientifique, et la réalisation du mot d'ordre «un contre cent». Ayant percé le cours de la guerre moderne, le Général Kim Jong Il a relevé les caractéristiques de la guerre moderne et avancé la tactique militaire du vainqueur. Ce qui est d'une importance particulière est l'impeccabilité des préparatifs de la guerre électronique. L'expérience de la récente guerre du Golfe a permis aux stratèges militaires du monde d'exposer leurs opinions quant au moyen de frappe fondamental: qui prône l'avion, qui le perfectionnement du système anti-missile, qui le déploiement de forces armées rapides, mais le Général Kim Jong Il les a toutes réfutées en présentant une nouvelle fois sa tactique originale: c'est la guerre électronique qui conditionne la victoire. La guerre du Golfe persique a impliqué environ 2 millions d'hommes de part et d'autre. Plus précisément, 80 divisions, 82 brigades, 4 régiments indépendants, 25 bataillons indépendants, y compris 10 500 chars, plus de 3 000 avions de combat, environ 211 200 navires de guerre, 12 500 canons. Le monde prévoyait que cette guerre serait longue, mais le Général Kim Jong Il a affirmé qu'elle ne s'étendrait point. Elle n'a duré en effet que 43 jours. Lors de la guerre du Golfe, l'armée américaine a créé une contre-mesure électronique si puissante qu'elle provoquait un impact jusqu'à 1 300 km de profondeur sur tout le front irakien 4 à 6 heures avant le déclenchement de la guerre et paralysait complètement le système de radar de l'armée irakienne. Cela constituait un facteur important permettant aux autres armées multinationales conduites par les Américains de maîtriser d'une façon décisive l'armée irakienne. Cela confirme la justesse de l'idée du Général sur les préparatifs à la guerre électronique. Il est de notoriété publique que la capacité de la guerre électronique des forces armées de la Corée du Nord atteint un niveau très élevé qui la rend susceptible de gagner la guerre moderne. A témoin, les machines de guerre de l'armée ayant participé à la parade qui a eu lieu ces dernières années en Corée du Nord. Je pense qu'il n'est pas futile que la Corée du Nord, qui est fin prête à l'autodéfense donne un avertissement sérieux aux maniaques de guerre d'extrême droite des Etats-Unis qui font les braves. 212 8. LE PRINCIPE DIPLOMATIQUE SOUVERAIN Carter, ex-président des Etats-Unis qui a visité Pyongyang en juin 1994 a déclaré devant les journalistes de retour dans son pays: «La Corée du Nord est un pays bien particulier se guidant sur une philosophie politique dite de souveraineté», et «exercer une sanction sur un tel pays, c'est très improductif.» La Corée du Nord considère comme principe suprême de défendre la souveraineté de l'Etat et la dignité nationale malgré la pression et le défi quels qu'ils soient. Avec l'effondrement de pays socialistes, les affirmations sur la domination des puissances impérialistes s'accentuent. Mais même dans ce contexte, la Corée du Nord progresse vigoureusement sur la voie du socialisme axé sur les masses populaires qu'elle avait choisie sans ressentir la dépression ni hésiter, et cela grâce à la philosophie diplomatique particulière du Général Kim Jong Il, en un mot la diplomatie souveraine. 1) SAUVEGARDER LA SOUVERAINETE Notre planète compte aujourd'hui plus de 170 Etats indépendants. Ils coexistent comme pays autonomes sans égard à la grandeur et au degré de développement. Cependant, le monde 213 d'aujourd'hui n'est pas tranquille et les rapports entre Etats ne sont pas libres ni égaux. La loi de la jungle harcèle les pays petits et faibles ainsi que les pays en voie de développement et inquiète le monde. L'ordre du monde est toujours à la merci des puissances, et après l'effondrement de pays socialistes, la diplomatie de force, la diplomatie de dictat des Etats-Unis et des autres pays impérialistes règne sans partage. Dans ces circonstances, une importante tâche s'impose à chaque pays: celle de bâtir une juste stratégie diplomatique. Par nature, la diplomatie est une sorte d'interaction entre les circonstances nationales et internationales dans lesquelles se trouve un Etat, et le contenu et la méthode de diplomatie concrets sont choisis par sa politique. Mais la diplomatie qui doit être de nature égale ne se base plus sur te respect réciproque entre pays; la diplomatie perd sa nature innée à cause de l'arbitraire ouvert, comme la menace, le chantage, voire le recours aux armes. La philosophie diplomatique du Général Kim Jong Il est en somme la diplomatie souveraine. Autrement dit, sauvegarder la souveraineté est te noyau, le principe fondamental de la philosophie diplomatique du Général qui a affirmé: «...il faut observer strictement la souveraineté et te principe révolutionnaire dans les activités diplomatiques.» Si la diplomatie s'exprime par les rapports mutuels et par l'interaction entre Etats, la souveraineté en est le fondement. Car elle est vitale pour le pays et la nation. Le Général Kim Jong Il a établi de façon scientifique te fondement et le principe de la diplomatie. Quand on dit que la souveraineté est vitale pour le pays et la nation, cela veut dire qu'elle constitue le fondement qui détermine l'existence et le développement du pays et de la nation. Si les pays du Moyen-Orient préconisent le nationalisme arabe (OPEC), c'est aussi par souci de souveraineté. 214 D'après le Général Kim Jong Il, les rapports entre Etats et nations doivent reposer sur le respect réciproque de la souveraineté nationale. «Pour une nation, a-t-il dit, l'indépendance est vitale; les rapports de domination et d'asservissement et ceux de commandement et d'obéissance sont inadmissibles entre les nations.» La souveraineté doit être à la base de toute activité diplomatique. Chaque pays doit promouvoir la sienne et respecter celle des autres. Si un pays viole la souveraineté des autres en rendant absolue la sienne et si, au contraire, un pays voue un culte aux autres et leur obéit en se privant de la souveraineté, de tels rapports ne sont ni égaux ni normaux. Voilà pourquoi tous les pays doivent non seulement s'opposer à la violation de leur souveraineté par d'autres, mais encore à celle de la souveraineté des autres, et ainsi seulement ils prennent, peut-on dire, une véritable position en faveur de la défense de la souveraineté. Si le principe de la souveraineté n'est pas observé dans les rapports entre Etats, il est inévitable de voir la situation dégénérer en conflits et guerres. Johann Kalthun, pacifiste norvégien, a trouvé la cause principale des conflits entre Etats dans les changements de rang ou de position au sein du mécanisme international. Autrement dit, comme la puissance de chaque Etat et sa sphère d'influence internationale ne sont pas immuables, mais qu'elles changent avec le temps, les frictions et les conflits entre Etats se produisent par suite de la non-reconnaissance du changement hiérarchique. Il est vrai que les affirmations de Kalthun sont fondées, mais la cause des conflits et des guerres entre pays ne réside pas dans le changement de la puissance de l'Etat ou de son rang, mais principalement dans la non-reconnaissance ou dans le non-respect de la souveraineté des autres nations. Quelque étendue que soit la puissance de l'Etat et bien que la position change, aucun conflit et 215 aucune guerre n'éclatera si chacun des pays défend sa propre souveraineté et respecte la souveraineté des autres. Dans le monde il existe de grands et de petits pays, des pays développés ou peu développés, mais il ne peut y avoir de pays dominant et de pays dominé, de pays commandant et de pays obéissant. On en vient à cette conclusion que les rapports entre tes pays doivent reposer sur le respect de la souveraineté. Alors seulement tes rapports entre Etats, entre nations et entre partis peuvent être égaux et sains. C'est là l'exigence fondamentale de la philosophie diplomatique souveraine du Général Kim Jong Il. En précisant le principe fondamental auquel on doit s'en tenir dans les relations diplomatiques, le Général a fait en sorte qu'on ne s'en écarte en aucun cas dans les relations extérieures et qu'on n'admette pas le moindre facteur qui piétine la souveraineté du pays, et qu'on s'oppose entièrement à toute tentative en ce sens. Dans son message, Nixon a déclaré: «Nous autres Américains, au caractère emporté, prennent pour principe de s'occuper de ce dont ils doivent s'occuper. Ils ont envie d'assumer la tâche euxmêmes, plutôt que d'indiquer aux autres la façon de la remplir. Ces caractéristiques des Américains se traduisent telles quelles dans notre politique diplomatique.» «La politique diplomatique des Etats-Unis a pour prémisse le fait que les Etats-Unis étant le pays le plus riche et le plus stable, nul ne peut espérer sa sécurité et son progrès sans la direction et l'assistance américaines.» Ainsi il a déclaré ouvertement que la domination des autres pays et l'ingérence dans leurs affaires sont justement la politique extérieure des Etats-Unis. Historiquement parlant, la doctrine Truman et le plan Marshall de 1947 étaient de même. Cette politique de brigandage des EtatsUnis s'applique justement au Sud de la péninsule coréenne. Surtout la politique américaine visant l'étouffement, l'isolement et le blocus contre le Nord y atteint le zénith. 216 Mais cette diplomatie américaine, hautaine et de brigandage n'est pas de mise pour la Corée du Nord et donc, n'y peut se réaliser, parce que celle-ci a pour principe immuable la philosophie diplomatique souveraine. Ces derniers temps, la Corée du Nord se trouve dans une situation difficile à la suite du «problème nucléaire», de la menace et du chantage des puissances impérialistes, mais elle n'y regarde pas, car elle s'inspire du principe de la souveraineté. Sans céder à l'injuste pression de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) placée sous la houlette des Américains, la Corée du Nord a repoussé l'inspection nucléaire coercitive, et face à cette pression qui s'intensifie, elle a pris des mesures énergiques pour se retirer du NPT. Les communautés impérialistes en ont été stupéfiées. Faire tout selon sa décision s'il s'agit de sauvegarder sa souveraineté, voilà la position et l'attitude de la Corée du Nord. Lorsque sa proposition de conclusion du traité de paix avec les Etats-Unis s'est heurtée au refus américain, elle a déclaré nulles et non avenues les mesures de contrôle qui étaient prétendument en vigueur dans la zone démilitarisée, aux termes de l'Accord d'armistice. C'est que depuis déjà longtemps, les Etats-Unis et la Corée du Sud y déployaient leurs armes et effectifs en violant l'Accord d'armistice et avaient ainsi créé une situation explosive, et que le côté américain était resté sourd aux avertissements réitérés de la Corée du Nord. Elle a arrêté ainsi une mesure pratique de nature autodéfensive. Les Etats-Unis ont baissé pavillon devant cette mesure et n'ont pas dit un mot. A ce propos, la Corée du Sud a intenté un procès à l'ONU accusant le Nord de violation de l'Accord d'armistice, mais l'ONU ne l'a pas accepté. Cela était la reconnaissance de la justesse de la mesure autodéfensive de la Corée du Nord. Rappelons-nous la déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Corée du Nord: «Nous ferons ce que nous devons faire, sans égard à la résolution que l'ONU pourra 217 éventuellement prendre relativement à la résiliation par nous de la zone démilitarisée.» Combien juste et autoritaire est la mesure prise par la Corée du Nord. La Corée du Nord n'a pas parlé en l'air et a exercé sa souveraineté. A ce temps-là, La Voix de l'Amérique a annoncé que «l'administration Clinton ne semble pas connaître quelles sont la fermeté et la volonté du Commandant suprême Kim Jong Il de sauvegarder la souveraineté de sa nation». C'est là la célèbre diplomatie souveraine de Kim Jong Il. Je ne peux m'empêcher de ressentir de profonds sentiments de frustration en pensant à la diplomatie gauche et vulgaire de la Corée du Sud, qui ne sait que faire devant les Américains et qui flatte les caprices des suzerains. Lorsque les résultats des pourparlers coréo-américains ont été publiés, Kim Yong Sam s'est emporté en déplorant sa position isolée des Américains et a dit: «Il n'y a personne à qui je peux me fier.» Le journal sud-coréen Hangyore Sinmun a écrit: «Il est déplorable de penser que la diplomatie du Sud souffre de la misère de la philosophie, de la misère de l'esprit de suite et de la misère de la souveraineté» et Sin Tong-a a commenté les négociations comme suit: «Les résultats des pourparlers nord-coréo-américains étant comme prévus, ils signifient l'isolement diplomatique et l'échec de la politique diplomatique du régime Kim Yong Sam. Celui-ci a perdu bien des points, mais la perte la plus grande est l'échec de la politique diplomatique.» Le commentaire écrit par un critique militaire à ce propos attire notre attention. Dans le quotidien Jugan Hanguk (N°5, 1994) il a écrit: «On pourrait noter par des points les capacités que la Corée du Nord, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont montrées dans les jeux nucléaires. La Corée du Nord a gagné 150 points, les Etats-Unis 100, la Corée du Sud 30.» Je ne sais pas combien justes sont ces notes, mais une chose est claire: dans la négociation entre la Corée du Nord et les EtatsUnis, la première l'a emporté haut la main et la Corée du Sud a fait 218 bien piètre figure. Comme l'a écrit le critique, «le ministre des AE de Corée du Sud a couru de tout côté avec une serviette vide sous le bras». Ce seul fait suffit à faire comprendre la dignité et l'influence de la diplomatie souveraine du Général Kim Jong Il. Les Sud-Coréens se sont habitués à considérer le chien local comme vulgaire par comparaison avec le chien occidental. Ils n'osent même pas murmurer même si lés officiers américains entraient accompagnés d'un chien de détection dans l'édifice gouvernemental. Schlesinger, ancien secrétaire à la Défense américain, a fait une visite de courtoisie dans la résidence du président, une pipe aux dents. Personne n'a osé protester quand l'ambassadeur américain en Corée du Sud a qualifié les SudCoréens de «mulots». L'épuisement de la diplomatie de la Corée du Sud qui ne sait même pas défendre la dignité nationale ni sauver la face de l'Etat s'est révélé entièrement dans la diplomatie de Kim Yong Sam. En juin 1996, celui-ci a entamé les négociations avec le premier ministre japonais Hashimoto qu'il a invité à visiter l'île de Jeju. Après un tête-à-tête il a dit, pour augmenter son prestige, qu'il avait fait une promesse solide en ce qui concerne l'«arrivée de la nouvelle ère de collaboration» avec le Japon et il a promis d'établir avec lui un «système d'entraide» afin d'isoler la Corée du Nord. De retour au Japon, Hashimoto a répondu à ceux qui l'ont questionné sur les négociations qu'il ne se souvenait qu'avoir beaucoup bu. Toujours en parlant du principe de la souveraineté, le Général Kim Jong Il a indiqué que l'amitié doit, elle aussi, reposer sur ce principe: «L'amitié est nécessaire à la souveraineté de chacun, de même qu'elle ne peut être véritable que si cette souveraineté est maintenue.» La conception de l'amitié du Général Kim Jong Il est fondée sur la souveraineté. L'amitié signifie solidarité et cohésion 219 pacifiques entre les pays et les partis. L'amitié est la paix et vice versa. Les relations internationales non violentes et non hostiles sont justement l'amitié et, par conséquent, l'amitié est la prémisse et la promotion des liens sains et mutuellement avantageux entre Etats et partis. Une telle amitié n'est possible que basée sur la souveraineté, et l'amitié est nécessaire à la souveraineté. Dans une circonstance où la souveraineté de chacun est perdue et où on piétine la souveraineté d'autrui, l'amitié ne peut se conserver. Les relations amicales et mutuellement avantageuses peuvent s'établir seulement lorsque chacun des pays respecte la souveraineté de l'autre. Si chacune des nations établit des relations amicales avec l'autre, cela n'est pas un but en soi, mais une nécessité pour respecter la souveraineté de l'autre en défendant la sienne et en lui faisant honneur. L'amitié, dénuée de souveraineté, n'est pas l'amitié au sens propre du terme et l'amitié qui n'est pas attachée à la souveraineté n'a aucun sens. C'est pourquoi l'amitié entre les pays doit reposer sur la souveraineté. Il ne peut y avoir d'amitié qui recourt à la politique de la force et par conséquent l'amitié non souveraine n'est rien d'autre que fausseté et mensonge. Qu'est-ce que cette amitié que réclament les Etats-Unis et d'autres puissances quand elle a pour prémisse la violation et l'usurpation des droits des autres nations? La politique de la Corée du Nord à l'égard du Japon traduit l'exemple de la politique diplomatique souveraine du Général Kim Jong Il. Quelle attitude la Corée du Nord a-t-elle adoptée lorsque le Japon lui a proposé de discuter de l'établissement de relations diplomatiques sans qu'il prenne soin de régler son passé, répare ses erreurs et en fasse son mea-culpa? Peu importe que des relations diplomatiques soient ou non établies avec le Japon. Si le Japon veut établir des relations diplomatiques avec nous, nous accepterons, mais s'il n'en a pas l'intention, laissons-le faire. Nous avons vécu et vivrons encore 220 sans relations diplomatiques avec le Japon. Nous ne quémanderons jamais l'établissement de relations diplomatiques avec lui. Mais nous l'obligerons à nous présenter ses excuses. Il en sera de même pour la compensation. Et puis nous ne resterons pas les bras croisés devant les préparatifs que le Japon fait en toute hâte et en faisant courir des bruits sur notre menace. Si le Japon est enflammé par le zèle belliqueux à l'unisson des Etats-Unis et de la Corée du Sud, nous ne resterons pas indifférents à ses agissements et nous prendrons de rigoureuses mesures de rétorsion. Telle était la politique à l'égard du Japon, pratiquée par la Corée du Nord conduite par le Général Kim Jong Il. Diplomatie juste, forte et franche. Même les grands pays, quels qu'ils soient, ne font pas exception quand la Corée du Nord sauvegarde le principe de la souveraineté. La Corée du Sud est une colonie des Etats-Unis, tandis que le Nord mène les Américains par le bout du nez. Le monde sait que l'unique pays sur cette planète sur lequel n'a pas de prise l'hégémonisme américain basé sur la politique du bâton est la Corée du Nord. Le principe de l'«égoïsme civilisé» que les Etats-Unis arborent dans leur politique extérieure est celui d'action à l'américaine. Ce principe constitue l'alpha et l'oméga de la politique extérieure. Les Américains prétendent qu'ils ont les coudées franches en tout lieu et en tout temps pour leurs intérêts et appliquent leur prétentieuse politique extérieure. Les Américains croient avoir la liberté d'agir n'importe quand et n'importe où s'il s'agit de leurs intérêts, et pouvoir dominer tous les pays, quels qu'ils soient, et les spolier. Voilà la diplomatie américaine. C'est pour cette raison que le monde redouble de vigilance contre l'«égoïsme civilisé» et l'«égoïsme pragmatique» à l'américaine voilés d'amitié. Cependant, la diplomatie de la Corée du Sud ne les voit pas ni n'essaie de les voir. Le culte et la dépendance inconditionnels et absolus vis-à-vis des Etats-Unis 221 arrivent aux limites de l'imbécillité qui l'empêchent de pénétrer la mauvaise pensée des Etats-Unis. Que la Corée du Sud parle à haute voix de «rapports d'alliés» et de «rapports de compagnons», c'est comme une prostituée se vantant de sa chasteté. Le Général Kim Jong Il ne désire ni n'admet l'amitié aveugle et l'amitié obéissante. Pour précieuse que soit l'amitié, il ne la souhaite même pas pour son pays si elle porte atteinte à la souveraineté nationale. Le Général n'admet que l'amitié reposant sur la souveraineté et l'indépendance. Le principe de souveraineté que le Général présente devient un principe universel servant aujourd'hui à améliorer les relations internationales et à les développer. Aucun pays du monde ne veut voir sa souveraineté violée, et tous refusent la doctrine des puissances sur la domination. Les pays européens, France, Allemagne et Grande-Bretagne en premier lieu, veulent contrôler l'Europe avec une attitude indépendante et souveraine sans être, comme par le passé, dans le sillage des Américains. La politique indépendante qu'ont pratiquée les pays européens à propos du Proche et du Moyen-Orient, ainsi que de la Bosnie-Herzégovine, dit que la baguette des Américains ne passe plus. Dans leur dessein d'étouffer Cuba, les Etats-Unis ont décidé depuis quelques années l'«Acte Halms-Boton» et l'«Acte Tamato» et ont imposé aux pays amis de s'y associer, mais la France, l'Angleterre, l'Allemagne et d'autres ont refusé. La Libye, l'Iran et d'autres pays du Proche et du Moyen-Orient ainsi que les Philippines, l'Indonésie, la Malaysie et d'autres pays de l'Asie du Sud-Est s'opposent résolument à l'ingérence américaine dans leurs affaires intérieures et à la pénétration culturelle des Etats-Unis. Même au Japon, considéré comme pays allié stratégique par les Américains, la pression et la sanction des Etats-Unis ne produisent pas d'impact aussi grand que dans le passé. Le 222 sentiment antiaméricain du peuple japonais autour du problème d'Okinawa a atteint son paroxysme et le Japon ne concède plus l'emploi par les Etats-Unis de son territoire comme base, surtout Okinawa. Ce courant démontre que la philosophie de la souveraineté du Général Kim Jong Il est une philosophie diplomatique d'une portée universelle correspondant à la nature de la nation et à l'exigence de l'époque. 2) IMPLANTER LE JUCHE Implanter le Juche, c'est une exigence fondamentale de la philosophie diplomatique souveraine du Général Kim Jong Il. Comme la souveraineté est vitale, chaque pays doit agir selon ses propres jugements et convictions. Voilà l'idée et la volonté sur lesquelles le Général se guide dans la diplomatie. Implanter le Juche dans la diplomatie signifie défendre de pied ferme et appliquer parfaitement les intérêts et les exigences de son pays dans les relations diplomatiques, et au cas où il emprunte à d'autres, adapter cet emprunt à la réalité de son pays et à sa manière. En un mot, établir les relations avec les autres pays en accord avec les intérêts de son pays et la réalité de son pays, c'est justement implanter le Juche. Le Général Kim Jong Il a enseigné que la diplomatie du Parti du Travail de Corée doit être adaptée à la réalité coréenne et ne doit pas pencher d'un côté ou de l'autre. Le principe du Juche dans la diplomatie est une exigence indispensable parce que la souveraineté est vitale pour le pays. Puisqu'il en est de même pour tous les pays, ils sont appelés à façonner leur destin en accord avec leur réalité. Les relations extérieures s'établissent selon la demande de ceux qui les désirent 223 et chaque pays, partenaire de ces relations, a le droit et le devoir de réaliser ses besoins indépendants dans ses activités extérieures. L'adoption d'une position responsable est une manifestation de l'exercice du droit de l'Etat souverain et indépendant. On en vient à cette conclusion: tous les Etats doivent résoudre les problèmes que posent les relations extérieures conformément aux exigences et aux intérêts de leur pays et selon leurs propres jugements et décisions. Alors seulement il est possible de sauvegarder leurs intérêts et d'appliquer leur volonté et leur exigence. Par ailleurs, le peuple de chaque pays ne doit pas admettre la pression et l'ingérence extérieures quelles qu'elles soient. Mener ses affaires, non pas selon sa propre résolution, mais sous la pression ou la houlette d'autrui, signifie se priver de son droit; et suivre la volonté d'autrui et agir ainsi à rencontre de ses intérêts signifie abandonner le droit en tant que responsable. Ce serait agir sans principe et sans esprit de suite et on finirait par mener le pays à la ruine. L'absence d'autonomie dans les relations extérieures entraîne des conséquences catastrophiques. A preuve: le sort des pays socialistes est-européens. Lors du 27e Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1986, Gorbatchev a déclaré comme philosophie directrice la «nouvelle mentalité» et s'est mis à restructurer sur tous les plans l'Union soviétique. La «nouvelle mentalité» de Gorbatchev préconisait de poursuivre la «valeur de l'humanité tout entière», en dehors du cadre des relations d'Etat à Etat, car le monde actuel se trouve dans l'interdépendance. Selon lui, ne voir dans les relations internationales que la lutte des classes est une vision dépassée et, par conséquent, la poursuite de la «valeur de l'humanité tout entière» transcendant les classes doit servir de principe aux relations internationales. Ce n'est au fond qu'une capitulation 224 devant l'impérialisme, que la trahison des intérêts de l'Union soviétique. Pour couronner de tout, l'Union soviétique, qui fut pour un temps si puissante, a été dissoute et du même coup les pays socialistes est-européens, privés d'autonomie, se sont effondrés l'un après l'autre. La perte de l'autonomie a entraîné une telle catastrophe et finalement la soumission et l'assujettissement à l'impérialisme. Cela prouve que l'autonomie dans les rapports internationaux est le facteur fondamental de la défense de la souveraineté et de la dignité de la nation. Ayant insisté sur la nécessité d'implanter le Juche pour mener à notre manière les activités extérieures, le Général Kim Jong Il a formulé la stratégie diplomatique. Mener à sa manière les activités extérieures, c'est une exigence fondamentale pour respecter le principe de la primauté nationale et promouvoir les intérêts nationaux. Etant donné que chaque pays se trouve dans une étape historiquement différente et que les sentiments nationaux et le mode de vie sont divers, il ne peut y avoir de mode d'action uniforme pour tous les pays. C'est justement pourquoi chaque pays doit cesser d'adopter une attitude servile et dogmatique, objectant qu'il établit des relations avec les autres selon le principe de compensation mutuelle. Les coutumes et les expériences des autres sont toujours le reflet des conditions socio-historiques de ces pays et de leurs caractéristiques nationales. Parmi ces usages et expériences, il y en a qui ne sont utiles et conformes qu'à un pays donné. Il faut donc adopter ceux qui conviennent et rejeter ceux qui ne sont pas profitables. Même au cas où un pays accepte les meilleurs, il ne doit le faire qu'après les avoir conformés à sa réalité au lieu de les absorber en bloc. Il lui serait nocif de se nourrir d'illusions sur les grands pays et les pays développés. Ces pays suivent-ils toujours une voie juste? Leurs usages et expériences sont-ils acceptables à tous les autres? 225 Non. Il faut développer des relations amicales avec les grands pays sans pour autant suivre aveuglément ce qu'ils font. Si on suit ce que font les autres, si on vénère ce qui vient des autres et si on s'appuie sur les forces d'autrui, on perdra tout ce qui est national et le pays ira à la ruine. La diplomatie privée d'esprit du Juche mènera le pays à la ruine. Fait révélateur: le «traité de protectorat», imposé par l'impérialisme japonais à qui la Corée s'est pliée. Aussitôt que le «traité de protectorat» fut imposé par l'impérialisme japonais, Jang Ji Yon a écrit un article dans le journal Hwangsong Sinmun: «Aujourd'hui, je pleure à gros sanglots.» Il s'est indigné ainsi contre les traîtres à la patrie qui ont passé aux Japonais un territoire de trois mille ris sur lequel vivaient 20 millions de compatriotes. Cette situation due à la perte de l'esprit du Juche se reproduit aujourd'hui en Corée du Sud. La diplomatie américaine est marquée par le dictât. Les présidents américains qui se sont succédé ont soumis les autres pays par ce moyen reposant sur la suprématie des forces et en ont fait grand usage pour réaliser leurs intérêts. George Washington a affirmé: «Pourquoi devons-nous soutenir la position des pays étrangers au détriment de la nôtre? Pour quelle raison devons-nous associer notre destin à celui d'un pays européen et mêler notre paix et notre prospérité au sol, imprégné de l'ambition, de la concurrence, de l'intérêt, de l'humeur et des caprices de l'Europe? Notre vraie politique consiste à ne pas nous allier perpétuellement à aucune partie du monde.» C'est là la nature de la diplomatie américaine, caractérisée par l'alliance quand on la trouve favorable, et par le désaveu quand on la trouve futile et défavorable. L'artifice de la diplomatie américaine axée sur soi-même s'est révélé pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors les Américains ont guetté le moment favorable dans ces conflits et compte tenu de l'équilibre des forces, ils se sont alliés à ceux qui leur étaient 226 favorables pour réaliser leur ambition. A preuve, Roosevelt a dit en 1942 à son fils Elliot: «Imagine un match de football. Supposons que nous sommes des joueurs de réserve, sur le banc d'attente. Maintenant la Russie joue au foot. La Chine aussi. L'Angleterre, également, mais moins que les deux premiers. Ce que nous devrions faire..., comment appelle-t-on communément le dernier coureur? Un joueur agile?» Alors, son fils a répondu: «Je comprends ce que vous dites.» Roosevelt a repris: «Avant que nos joueurs ne se soient épuisés à force de courir des matchs, il faut qu'ils battent les adversaires pendant qu'ils sont encore agiles. Si nous participons au match au bon moment, nos joueurs ne seront pas moulus de fatigue.» Autrement dit, les Etats-Unis intervenaient dans la conflagration lorsque les deux belligérants s'étaient épuisés par des combats pour en tirer profit. C'est justement la stratégie diplomatique américaine. La diplomatie américaine, dépourvue de sincérité, est ambitieuse et astucieuse. A l'égard de la Corée du Sud, elle assume un caractère arbitraire, coercitif et autoritaire. La diplomatie de la Corée du Sud est tributaire de la stratégie d'hégémonie mondiale dès Etats-Unis. Comme la Corée du Sud est placée sous la domination coloniale des Etats-Unis, une diplomatie indépendante est impensable. La Corée du Sud peut nouer des liens avec d'autres pays à condition que cela soit au goût et dans l'intérêt des Américains, et avec leur consentement. Sous ce rapport, implanter le Juche dans la diplomatie et mener à sa propre manière les activités extérieures est d'une importance cruciale pour défendre les intérêts du pays et accroître le prestige du pays. Mener à sa propre manière les activités extérieures veut dire les conformer aux exigences et aux intérêts du pays donné, choisir sa propre solution, définir la politique et l'orientation à suivre dans le domaine extérieur selon les jugements du pays donné; agir selon 227 sa propre manière, c'est aussi organiser les activités extérieures de façon créatrice conformément aux traditions et aux usages du pays donné. Ainsi seulement est-il possible d'appliquer le principe du Juche dans les relations extérieures. Le Général Kim Jong Il a indiqué qu'étant donné que la Corée du Nord se trouve enserrée entre de grands pays, il est particulièrement important de s'en tenir à la souveraineté et au Juche dans les rapports internationaux. Si la Corée du Nord suit sans hésitation la voie du socialisme axé sur les masses populaires en sauvegardant la souveraineté et la dignité de la nation, même dans les circonstances difficiles, c'est grâce à la stratégie diplomatique juchéenne du Général Kim Jong Il, stratégie adaptée à la réalité de son pays. 3) EDIFIER UN MONDE SOUVERAIN Dans les années 1960, ont vu le jour dans plusieurs pays du monde le «comité du XXIe siècle» et l'«institut sur l'avenir» ainsi que d'autres nombreuses sociétés savantes dont les débats portent sur la voie à suivre par le monde au XXIe siècle. Malgré la diversification du contenu et du caractère des débats, ces organismes se préoccupent tous du sort de l'humanité au siècle prochain. Ils ont annoncé que dans bien des cas, le progrès de la science et de la technique pourrait provoquer l'aliénation des hommes et que la destruction de l'environnement présenterait une grande menace pour la vie humaine. Cependant cela constitue-t-il réellement la menace la plus grande pour notre planète? La plus terrible menace réside dans l'impérialisme et l'hégémonisme et dans la maximalisation de leur despotisme. 228 Sans arrêter l'arbitrage des forces hégémonistes et spoliatrices, la planète ne pourra être tranquille ni l'humanité jouir du bonheur et de la paix. Quel monde l'humanité doit-elle alors édifier? Le Général Kim Jong Il a présenté une ligne générale de stratégie diplomatique à réaliser en commun par le monde entier en partant du principe de la souveraineté. L'objectif de cette stratégie diplomatique est justement d'émanciper le monde. Aux yeux du Général Kim Jong Il, réclamer la souveraineté et opter pour la souveraineté, c'est le courant indispensable de l'évolution historique, et l'époque historique pas seulement d'aujourd'hui, mais encore de l'avenir appartient entièrement aux masses populaires attachées à la souveraineté. L'idée du Général Kim Jong Il qu'il faut édifier un monde émancipé se base sur un concept scientifique du destin de l'humanité. Il a dit: «Les destinées des collectivités de l'humanité se confondent. Nous devons lutter non seulement pour notre peuple, mais aussi pour la prospérité commune de l'humanité.» La conception du destin de l'humanité, énoncée par le Général montre que pour les communautés humaines la vie consiste dans la souveraineté et c'est en cela que les destins de l'humanité s'unissent. Sous ce rapport, l'idée du Général Kim Jong Il d'édifier un monde libre et pacifique est vraiment précieuse. En voyant s'achever le XXe siècle, marqué par tant de guerres, l'humanité espère voir au XXIe siècle tous les désirs des hommes se réaliser. Le plus ardent désir est de vivre dans un monde en paix et libre. Certains prétendent que le monde connaît une phase de détente, mais il existe manifestement des forces impérialistes qui menacent cette détente et les Etats-Unis exercent leur influence un peu partout dans le monde, se targuant d'être l'unique superpuissance pour dominer d'autres pays et s'ingérer dans leurs 229 affaires intérieures. La planète sert de champ de bataille aux grandes puissances et est toujours menacée par la guerre. Pour un temps le Japon et l'Allemagne fascistes ont été tenus pour le mal du monde. Les impérialistes japonais se sont appliqués à la prétendue «politique d'assimilation», se justifiant par l'idée qu'ils étaient la «race supérieure», cela sur la base de «la monarchie de droit divin». Le fantôme du militarisme japonais, qui avait chanté l'expansion de la «nation yamato» jusqu'au jour où il a péri en décrivant la race japonaise comme descendant de la race «sacrée» «mystique», se renaît à présent. Les Etats-Unis s'engagent dans une nouvelle phase stratégique de domination. Ils rêvent présomptueusement de devenir les souverains d'un monde unipolaire. Russo avait souligné le rôle dominant des Etats-Unis en arguant la «supériorité psychologique» des Américains et la «fierté de lignée». Bogaus a affirmé que la «race américaine» a la mission de «conduire» le monde. Les EtatsUnis mettent en pratique leurs affirmations. Frédéric Turner, historien américain, a dit: «Celui qui prétend que l'extensibilité américaine a pris fin est un prophète impatient. Le mouvement est un côté dominant de la vie américaine. On ne cessera de faire valoir l'enthousiasme américain pour revendiquer un chapitre plus étendu d'activité.» Ce discours révèle l'ambition américaine d'hégémonie mondiale. Etendre sans cesse son territoire avec énergie et s'assurer un domaine d'action plus vaste, c'est là la vie et l'ambition américaines. L'équilibre des forces, concept fondamental de la stratégie américaine, est l'aptitude à rendre cet équilibre favorable à soimême en profitant des contradictions opposant d'autres pays. La parité des forces permet à un pays, qui sert d'intermédiaire pour arriver à l'équilibre, d'accroître ses capacités militaires le plus efficacement mais avec le moins d'efforts possible. Selon cette stratégie, les Etats-Unis étendent la sphère d'intérêts et celle d'influence en jouant le rôle de «médiateur influent» entre les pays 230 européens et les pays asiatiques qui se disputent. Les offensives diplomatiques astucieuses des Etats-Unis au Proche et au MoyenOrient, en Bosnie-Herzégovine, en Afrique et en Asie montrent sans réserve l'ambition américaine visant l'hégémonie mondiale. La doctrine présentée par le président américain Monroe vers 1820 affirme en apparence «l'Amérique aux Américains», mais au fond «l'Amérique aux Etats-Unis». Cette ambition des Etats-Unis n'a jamais changé. Le Général Kim Jong Il a avancé devant le monde la stratégie consistant à établir un nouvel ordre mondial basé sur la souveraineté pour réaliser l'entente et l'amitié authentiques entre pays et nations et pour édifier un monde libre, égal et prospère. C'est là une stratégie de l'émancipation du monde: «Par monde émancipé, a-t-il dit, on entend un monde exempt de domination, d'asservissement, d'ingérence et d'oppression, un monde où tous les pays et nations exercent pleinement leur souveraineté de maîtres de leur propre destin.» Le monde émancipé que conçoit le Général Kim Jong Il est le monde sans l'agression ni la guerre, sans l'exploitation, ni l'oppression, un monde où tous les pays vivent en toute indépendance, sur un pied d'égalité et en paix. Un monde émancipé est un monde libre d'impérialisme et d'hégémonisme, où le colonialisme est supprimé une fois pour toutes. Edifier un monde libre, c'est démocratiser les rapports internationaux, c'est établir un nouvel ordre mondial dans lequel tous les pays coexistent et coprospèrent sur la base du principe démocratique. Eliminer les foyers de tous les maux qui apportent l'agression et la guerre, l'exploitation et le pillage à l'échelle mondiale et édifier un monde où tous les pays et nations nouent des liens amicaux, pacifiques, égaux et souverains, voilà la volonté du Général Kim Jong Il. 231 Ayant défini comme objectif global, comme tâche stratégique la création d'un nouveau monde souverain reflétant l'idéal et le désir sublimes de l'humanité et correspondant à la logique du développement historique, il a investi toute son énergie. Si tous les pays maintiennent leur souveraineté sur le plan international, ils pourront freiner l'arbitrage de l'impérialisme et de l'hégémonisme. Le mot «extension», à la mode parmi les diplomates américains, a le sens que la force et la pression des Américains sont nécessaires pour défendre la liberté d'une région séparée par des milliers de milles des Etats-Unis et pour étendre leur influence. L'extension de la sphère d'influence américaine dans les régions de l'Asie se fait de plus en plus ouvertement. Fait révélateur: le renouvellement du système de sécurité nippo-américain et son perfectionnement. Dans ses mémoires, Nixon a écrit: «La défaite des communistes au XXe siècle en ancienne URSS et dans les pays esteuropéens n'est qu'un pas vers la victoire de la liberté dans le monde du XXIe siècle La victoire de la liberté ne pourra être assurée que lorsque les Etats-Unis en préciseront une nouvelle fois le principe fondamental dans leur politique intérieure et extérieure et qu'ils en prendront publiquement l'engagement.» Cela n'est rien d'autre qu'une révélation de l'ambition des Etats-Unis de dominer le monde au moyen de la diplomatie de l’«extension». Le principe de la politique intérieure et extérieure des EtatsUnis est la «diplomatie de l'extension» et «la victoire de la liberté dans le monde entier au XXIe siècle» est le règne du système de la démocratie libérale sur le monde. Qu’une telle diplomatie des Etats-Unis apporterait une terrible catastrophe, cela ne fait aucun doute. Déterminé à tenir un rôle prépondérant aussi bien sur le plan politique que militaire dans le monde, conformément à sa position de puissance économique, le Japon se démène ouvertement pour 232 l’envoi de troupes à l’étranger et la pénétration militaire à l’étranger. Ces derniers temps, les livres Un Japon qui peut dire non et le Plan de restructuration du Japon de Ojawa Ichiro sont devenus des bestselles. C’est que ces livres insinuent ouvertement la « contribution internationale » de l’Etat japonais et de « corps d’autodéfense», interdite par la constitution. Le Japon délibère avec les Etats-Unis de la « stratégie de la sécurité nippoaméricaine ». Autrement dit, le Japon rêve de nouveau de la sphère de copropspérité de la grande Asie orientale. L’unique recette pour arrêter l’extention de la sphère d’influence des puissances impérialistes qui s’accentue de plus en plus à l’échelle mondiale et pour défendre la souveraineté de tous les pays est d’émanciper le monde. Si tous les pays non seulement s’opposent à la violation de leur souveraineté, mais encore refusent de piétiner celle des autres, il n’y aura plus d’agression ni de domination, d’assujettissement ni de pillage. L’inégalité économique ne peut être supprimée à l’échelle mondiale que sous le drapeau de la souveraineté. Aujourd’hui la différence entre le Nord riche et le Sud pauvre s’accuse sans cesse. Si l’hémisphère nord riche ne réussit pas à soulager la pauvreté de l’émisphère sud, le malheur de ce dernier affectera sans aucun doute la premier. C’est pourquoi pour éliminer un malheur économique à l’échelle mondiale il faut commencer par supprimer le malheur dans les pays du Tiers-Monde. Or, on ne pourra venir à bout de cette tâche que lorsqu'on aura mis un terme à l'actuel ordre économique mondial, inégal, et qu'on en aura établi un nouveau, équitable, sous la bannière de la souveraineté. La coopération, les échanges économiques et la compensation mutuelle assureront l'égalité et l'assainissement économiques dans le monde, et tous les pays connaîtront alors un développement paisible sur un pied d'égalité. Le principe de la souveraineté est l'unique moyen de création d'un monde pacifique et heureux. 233 La bannière de la souveraineté permettra de prévenir les guerres à l'échelle mondiale, d'interdire les essais nucléaires et de réduire les armements et finalement de diminuer le niveau de l'affrontement militaire et d'abolir l'ancien ordre économique mondial et d'établir un ordre économique mondial équitable. En somme, si tous les pays adoptent une ferme position pour défendre de pied ferme leur souveraineté et leur dignité et respectent la souveraineté des autres, toutes sortes d'injustices et de maux disparaîtront de la planète et un nouveau monde souverain verra le jour. Comme on l'a vu, le Général Kim Jong Il a présenté devant l'histoire la juste plate-forme diplomatique concernant l'édification d'un monde paisible en déclarant l'émancipation du monde. Pour y parvenir, il a proposé la stratégie à employer: s'opposer aux forces impérialistes et dominatrices qui contrecarrent les efforts pour réaliser la souveraineté de chaque pays et nation et celle des communautés de l'humanité, et pour cela unir toutes les forces des communautés humaines, forces anti-impérialistes et indépendantes. Etant donné que les impérialistes tentent avec les forces coalisées de priver les masses populaires, les pays et nations de la souveraineté, il est indispensable de renforcer sur le plan international la cohésion et la solidarité des forces antiimpérialistes et indépendantes et de faire face à l'impérialisme pour émanciper le monde. Et il a. insisté pour que toutes les forces progressistes, éprises de paix, notamment les forces socialistes, le mouvement communiste, le mouvement de libération nationale, le mouvement démocratique et le mouvement de non-alignement, forment un front uni anti-impérialiste et déclenchent une offensive collective contre l'impérialisme et éliminent une fois pour toutes l'impérialisme et la domination. «Peuples du monde attachés à la souveraineté, unissez-vous!» c'est le mot d'ordre que le Général Kim Jong Il lance dans les activités extérieures et c'est également l'orientation globale et la 234 stratégie des activités diplomatiques de la Corée du Nord. S'unir avec tous les pays et nations, s'ils sont attachés à la souveraineté, en passant outre l'opinion politique et la croyance, l'idéologie et le régime, pour parachever la cause de l'anti-impérialisme et de la souveraineté, c'est là la stratégie diplomatique à laquelle la Corée du Nord s'en tient invariablement. En fait, la Corée du Nord élargit aujourd'hui ses relations d'amitié et de coopération avec tous les pays du monde défendant la souveraineté et gagne plus de partisans et de sympathisants à l'échelle mondiale. La diplomatie souveraine, diplomatie juchéenne du Général Kim Jong Il entraîne le monde sur une nouvelle orbite, et sous la bannière de la souveraineté, l'humanité hâte énergiquement sa marche grandiose vers l'édification d'un nouveau monde souverain. 235