Cyberaddiction : Quand l`usage du smartphone
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Cyberaddiction : Quand l`usage du smartphone
MERCREDI 22 AVRIL 2015 LE JOURNAL DU JURA ACEYOUNG 13 CYBERADDICTION Quand l’usage du smartphone devient problématique Vous avez dit nomophobie? LES JEUNES À LA PAGE Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont fondamentalement transformé nos modes de vie. Les nouveaux médias sont devenus une nécessité pour beaucoup d’entre nous, créant de nouveaux besoins et de nouvelles formes d’addictions. Si l’usage des smartphones ou d’Internet s’avère utile, certaines formes d’utilisation peuvent se révéler problématiques. Avec l’appui de leur enseignante de français Sylvie Zaech, trois étudiants de l’Ecole supérieure de commerce de La Neuveville ont choisi d’aborder la thématique des cyberaddictions dans cette nouvelle page «Faceyoung». Ils mettent en évidence des chiffres se jouant des clichés, témoignent - pour l’un d’eux - d’une vie passée où le jeu vidéo avait pris une trop large place, mais aussi du plaisir que peuvent procurer ces mêmes jeux vidéos, car oui, on peut y jouer sans tomber dans l’addiction. NH DAVID SCHÖNENBERGER Eh oui, l’addiction au smartphone a désormais un nom: la nomophobie. Ce terme provient de la contraction de «no mobile phone phobia», littéralement la peur de ne pas avoir son smartphone. Les symptômes: un sentiment de panique lorsque le sujet n’a pas son mobile à portée de main et de l’anxiété en cas de perte, de batterie faible ou de mauvaise couverture du réseau. Si l’addiction est forte, l’utilisateur pourra même entendre ou sentir vibrer son téléphone alors que ce n’est pas le cas. se souvient de «Candy Crush Saga» qui a fait sensation. Ce jeu a rendu captif et fait enrager plus d’un utilisateur car celui-ci, s’il a échoué à un niveau donné, doit attendre un certain temps avant de reprendre la partie. Mieux vaut d’ailleurs patienter car si on est pressé de finir un niveau, on doit payer. De nombreux autres jeux ont appliqué ce système où les gens qui veulent terminer une partie doivent passer à la caisse. Conséquences sur la santé Les recherches mettent aussi en évidence un dérèglement de la production de dopamine, une hormone naturelle dont le taux s’élève à chaque appel ou notification. Ce qui pousse l’utilisateur à vérifier en permanence son écran. Autres conséquences d’une addiction, particulièrement chez les enfants et les adolescents, les difficultés de concentration et le sommeil de mauvaise qualité dus aux ondes électromagnétiques émises par le petit appareil. Tout ceci sans oublier les tumeurs du cerveau qui seraient imputables au mobile, ni les douleurs à la nuque et des dysfonctionnements au niveau de la main et du poignet chez les plus accros. Course à la performance Téléphone mobile, internet, jeux vidéo: certaines formes d’utilisation peuvent se révéler problématiques et même conduire à l’addiction. ARCHIVES Des jeux trop captivants Mais pourquoi est-on accro, justement? C’est simple, le smartphone est en quelque sorte le meilleur ami de l’homme. Il TÉMOIGNAGE D’un ancien addict aux jeux vidéos Accro pendant cinq ans J’ai toujours aimé les jeux vidéos mais cela n’affectait pas ma vie ou mon comportement. Je trouvais que c’était un passe-temps qui demandait tout de même une cer- taine limite dans sa pratique. Mais à l’âge de 11 ans, j’ai commencé à avoir des amis qui étaient accros à ces jeux et, à force de les entendre en parler, je m’y suis également mis. Pas toujours évident de canaliser la fascination qu’exercent les jeux PHOTO PRÉTEXTE: ARCHIVES vidéos. Mais c’était plus une façon de passer du temps avec eux qu’une réelle envie. Plus de temps pour les devoirs J’ai commencé à jouer en ligne et, là, j’ai changé petit à petit. Bien sûr, je ne remarquais pas encore que je commençais à devenir accro. Le temps que je passais sur ces jeux était de plus en plus long. Il m’arrivait d’inviter des amis chez moi et de jouer plusieurs heures avec eux. Pire encore, une fois qu’ils étaient partis, je continuais pendant un bon moment. C’était devenu indispensable à ma journée, je ne pouvais pas m’en passer. Je négligeais mes devoirs d’école et mes activités extrascolaires. Au bout d’un temps, par moimême, j’ai commencé à être moins attiré par ces jeux. Je me suis remis à avoir une vie normale avant de rechuter à cause d’un jeu particulier et à force d’entendre mes amis en parler. Pendant deux bonnes années, les jeux étaient redevenus indispensables à mon quotidien. Par chance, j’ai compris peu à peu qu’il était temps pour moi de m’arrêter, que cela n’apportait rien à ma vie. Après cinq années pendant lesquelles j’étais presque devenu un «no life», j’ai cessé de jouer aux jeux vidéos. Maintenant, ils n’ont plus qu’une très petite place dans ma vie et je n’y joue vraiment que quand je n’ai rien d’autre à faire. STAMATIOS PAPATHEODOROU conserve notre vie sur les réseaux sociaux mais aussi nous propose des jeux. Ces applications, en nombre incalculable, sortent à un rythme soutenu. On Autre raison de rester captif, la fonctionnalité toujours plus perfectionnée de cet objet auquel chaque marque applique sa touche personnelle: batterie et mémoire plus endurantes, performances plus élevées des appareils photos, résistance améliorée par une structure différente, par exemple étanche. La dépendance pousse alors l’utilisateur à remplacer régulièrement son appareil par le nouveau modèle apparu sur le marché. Ecriture codée Même s’il est agréable de se dire qu’on n’a plus besoin de pigeon voyageur pour communiquer, l’addiction au smartphone a toutefois une incidence sur les messages envoyés. En effet, l’utilisateur enragé va écrire un grand nombre de textos dans lesquels les mots seront toujours plus raccourcis, écrits phonétiquement et abrégés. Ce qui devient presque des messages codés qui, pour une génération plus âgée, sont incompréhensibles. Isolement social Mais l’expéditeur aussi s’isole dans sa bulle et se coupe du monde extérieur. Dans les transports en communs, dans les magasins, en voiture, à la maison devant la télévision, dans sa chambre ou même aux toilettes, le smartphone a envahi tous les espaces. Et certaines personnes, complètement projetées dans un univers virtuel, ne voient plus la différence entre la réalité et la fiction. Cela se détecte à leur façon d’être et leur manière de s’exprimer. Les plus accros ont une sorte de rituel qui consiste à sortir toutes les cinq minutes leur téléphone de leur poche afin de jouer, discuter sur les réseaux sociaux ou juste voir les actualités. Vous êtes-vous reconnus? Si oui, vous êtes nomophobes! QUI JOUE AUX JEUX VIDÉOS, À QUOI ET SUR QUOI? Eclairage A oublier, le cliché de l’ado boutonneux devant l’écran Eh oui, tout le monde joue aux jeux vidéos et surtout les adultes, contrairement à ce qu’on pense. En effet, les statistiques1 prouvent que l’âge moyen du joueur est de 35 ans. Encore plus étonnant, ce chiffre ne cesse d’augmenter. Seuls 16,5% des joueurs ont moins de 18 ans et, autre fait surprenant, les femmes représentent 52% des amateurs. Fini donc le cliché de l’adolescent boutonneux passant des heures devant un écran, manette à la main. Donc, à la place de punir vos enfants parce qu’ils passent trop de temps devant l’écran, prenez une manette et rejoignez-les. Avec modération, bien sûr. Ci-dessous, des infos qui vous seront utiles! Quels supports choisir Sur quels supports joue-t-on? En premier lieu sur des consoles telles que Playstation ou Xbox, parce qu’elles offrent plus de possibilités, de meilleurs graphismes et qu’on peut y jouer à plusieurs. Puis il y a les PC qui offrent les mêmes possibilités que les consoles, et, en troisième lieu, Facebook. En effet, 53% des utilisateurs du réseau social jouent aux jeux qui sont disponibles dessus. Sur la console PS3, le jeu le plus vendu2 est «Grand Theft Auto V», qui est un jeu dans lequel nous incarnons un personnage aux multiples missions possibles (acheter des maisons ou des voitures, travailler, partir à l’aventure). Ce jeu totalise aujourd’hui 18,58 mios de ventes. Mais il y a aussi «Call of Duty: Modern Warfare 3» qui est un jeu de tir où deux équipes s’affrontent. Il contient une grande variété d’armes disponibles qu’on peut même modifier à son gré. Il a été vendu à 13 mios d’exemplaires. On peut aussi citer dans la même lignée «Call of Duty: Black Ops 1» et 2, qui ont été vendu à 13 millions d’exemplaires. Sur la Xbox 360, on joue bien sûr aux jeux cités ci-dessus mais aussi à «Kinect Adventures», un jeu basé sur les mouvements des joueurs qui sont captés puis reproduits (24 mios de ventes), ou alors à «Minecraft». Dans ce dernier jeu, aux graphismes carrés, on fait des constructions avec du matériel que l’on ramasse dans le but de survivre (12 mios de ventes). Sans parler d’«Halo 3», qui se déroule dans les années 2500 et où le personnage de Master Chief que nous incarnons doit sauver la planète d’une invasion extraterrestre (8,1 mios de ventes). Sur votre PC, vous pourrez aussi jouer à «Minecraft» ou à «Battlefield 2», un jeu de guerre dans le même style que «Call of Duty». Mais vous jouerez encore aux «Sims» 1 et 2, qui totalisent entre eux 36 millions de ventes. Il s’agit d’un jeu de simulation dans lequel on contrôle des personnages que l’on a créés et que l’on fait vivre. ERIK AMIRKHANYAN 1 Source: www.gamalive.com 2 Source: www.wikipedia.org