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16 –
It girl Texte et photo Romain Cole (remerciements Pierre Frey)
Divines
Sortie le
31 août.
– Les 5 clés
de l’ascension
fulgurante
d’Oulaya Amara,
actrice de Divines
1
Revisiter les classiques
↘ « J’ai une formation "Houda"
(Benyamina, sa sœur et réalisatrice de Divines
ndlr). C’est ma prof de théâtre depuis que j’ai
12 ans. À la base, elle m’a obligée à faire du
théâtre parce qu’elle donnait des cours à la
MJC et qu’elle n’avait aucun élève. On avait
notre troupe, on s’appelait les Revisiteurs
et on a revisité tous les classiques : Argan,
il avait un accent blédard, Béline, c’était une
michetonneuse, Toinette, c’était une racaille.
Quand j’ai su qu’elle allait réaliser Divines, j’ai
tout fait pour qu’elle me prenne, mais Houda ne
voulait pas de moi. »
2
Porter une charlotte
↘ « J’étais trop délicate, trop féminine,
pas assez Dounia. J’ai commencé la boxe, j’ai
développé mes trapèzes. J’ai dû m’habiller
comme elle, j’allais regarder les bandes de filles
aux Halles, je matais Scarface, Mean Streets,
Il était une fois en Amérique… J’ai fini par me
prendre pour un gangster et je me suis fait virer
trois jours du lycée pour insolence. Pour me
punir, ils m’ont filé des TIG, je devais faire la
plonge à la cantine avec obligation de mettre
une charlotte sur la tête. La honte. »
3
Survivre à deux méningites
↘ « Une semaine avant le tournage, j’ai
eu une méningite. J’avais un trou dans la boîte
crânienne qui permettait aux bactéries de
passer et d’aller jusqu’aux méninges qui sont
l’enveloppe autour du cerveau. Les méninges
sont très fragiles et une petite bactérie peut
vous tuer. Sur une échelle de 1 à 10, tu as
mal à la tête niveau 15. Impossible de voir la
lumière, je vivais dans le noir. Je me shootais à
la morphine. J’ai même pas senti une ponction
lombaire tellement j’avais mal. Je suis allée
en réanimation deux jours… Je me souviens
de Jiska, celle qui joue Rebecca et qui est ma
meilleure amie en vrai, qui pleurait à mon
chevet. J’avais 90% de chances de mourir. Ça
a décalé le tournage de trois mois. Et à la fin du
film, j’ai refait une méningite où j’ai été opérée
de la tête. Je suis encore en convalescence. »
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4
Gagner la coupe du monde
des premiers films
↘ « On savait qu’Un certain regard ne voulait pas
nous sélectionner parce que le film n’avait pas
de happy end. La seule chance qu’on avait d’aller
au Festival de Cannes, c’était la Quinzaine des
Réalisateurs. La veille de l’annonce de la sélection, j’ai
eu le Conservatoire national, j’étais déjà aux anges.
Ensuite on a eu la Caméra d’or, la coupe du monde
des premiers films. Depuis, on n’arrête pas. »
5
Vouloir la reconnaissance
↘ « J’enchaîne les castings et ce
qui est bien, c’est que je passe pas des
rôles de beurette banlieusarde, là j’ai
passé un casting de gendarmette.
J’ai kiffé dire : “Allô QG de Toulon,
ici l’officier Marion trucmachin.”
Je suis comme Dounia, j’ai besoin
de reconnaissance. La reconnaissance
c’est le trésor des pauvres. »
19/08/2016 07:07