LA SALLE DE CONCERT PHILHARMONIQUE DE PARIS
Transcription
LA SALLE DE CONCERT PHILHARMONIQUE DE PARIS
dossier de presse Avril 2007 LA SALLE DE CONCERT PHILHARMONIQUE DE PARIS Le résultat du concours d’architecture association Philharmonie de Paris 11 rue de Cambrai - Parc du Pont de Flandre bâtiment 026 - 3e étage - locaux SEMAVIP 75019 Paris [email protected] T.+33 (0)1 40 40 67 00 - F.+33 (0)1 42 03 65 72 http://www.philharmoniedeparis.fr siret : 492 877 717 00016 1. EDITORIAL Mot de Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture et de la Communication Mot de Bertrand Delanoë, Maire de Paris 2. LE PROGRAMME 1. Un site et une architecture d’exception 1.1 Le site 1.2 Les enjeux urbains 1.3 La qualité architecturale 1.4 La démarche de haute qualité environnementale 2. Les accès et la desserte 3. Un lieu d’excellence 3.1 Une volonté d’ouverture et de fréquentation intense 3.2 Les différentes catégories d’utilisateurs 4. Les espaces d’accueil du public 5. La salle de concert 5.1 Une salle à la capacité importante 5.2 Une salle « enveloppante » 5.3 Une salle à la qualité acoustique optimale 5.4 Une salle accueillante et adaptable 5.5 Une scène et ses annexes performantes 5.6 Les fonctions de proximité de scène 6. Les espaces de répétition 7. La bibliothèque des partitions 8. Les expositions 9. Le pôle éducatif 10. Les locaux techniques et administratifs 3. LE PROJET GAGNANT 1. Le visuel 2. Présentation du cabinet Ateliers Jean Nouvel 2.1 L’équipe 2.2 Les références 3. Note d’intention 4. LES ACTEURS DU PROJET 1. Les membres du jury 2. Les membres du Conseil d’Administration 3. Présentation de l’Association Philharmonie de Paris 5. LES CHIFFRES CLÉS DU PROJET 1. La répartition des investissements 2. Les grandes dates 3. Répartition des surfaces ANNEXE : contacts presse 2 1. EDITORIAL Avec la Philharmonie de Paris, la France se dote non seulement d’une salle de concert de 2400 places attendue par les mélomanes et les musiciens du monde entier, mais aussi et surtout d’un équipement musical complet, qui portera au plus haut niveau d’exigence les missions de service public que je forme pour la musique : l’accueil d’orchestres résidents et invités dans des conditions de travail dignes de leur talent et de l’attente du public, l’éducation artistique des jeunes et des adultes, la formation professionnelle permanente des musiciens et l’initiation à la pratique musicale du plus grand nombre, l’ouverture sur tous les répertoires servis par de grandes formations. Après l’ouverture de l’auditorium de la MC2 à Grenoble en septembre 2004, de la Salle Pleyel en septembre 2006, celles à venir du théâtre d’Aix-en-Provence, des salles de concert de Poitiers, de Bordeaux ainsi que de l’auditorium de la Maison de Radio France en 2010, l’ouverture de la Philharmonie de Paris en 2012 marquera, et je m’en félicite, l’aboutissement d’un vaste plan initié par le gouvernement, et conduit en partenariat avec les collectivités territoriales, de construction d’équipements voués à la musique symphonique sur tout le territoire. Le projet des Ateliers Jean Nouvel, retenu par le jury du concours de maîtrise d’œuvre de la Philharmonie de Paris, répond en tous points à l’ambition de l’Etat pour la musique symphonique. Bâtiment-paysage ouvert sur Paris et sa périphérie comme sur le parc de La Villette, il signe par un geste architectural puissant et généreux une volonté affirmée d’accueil, d’ouverture et de partage. Vaisseau multiforme, ce bâtiment illustre, dès l’abord, toute la richesse et la diversité de la vie musicale que le spectateur découvrira, saison après saison, dans une salle modulable, dont la configuration enveloppante et l’acoustique exceptionnelle favoriseront la compréhension intime et l’écoute des grandes formations de jazz, des œuvres de création comme des chefs d’œuvres du répertoire symphonique et des rituels empruntés aux musiques du monde. Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture et de la Communication Avec le choix du maître d’œuvre que vient d’effectuer notre jury, c’est une étape déterminante de la genèse de la Philharmonie qui vient de se jouer. Nous en saisissons enfin la future identité visuelle : elle prend forme! Le projet de Jean Nouvel, enthousiasmant, porte la marque d’une architecture audacieuse qui prend pleinement en compte contraintes et questionnements urbains, afin d’en proposer une écriture dynamique et visionnaire. Avec cette nouvelle « colline » offerte au paysage parisien, Jean Nouvel prend le parti de la lumière, signature d’une ville qui allie beauté et ouverture : car la future Philharmonie, dans sa conception même, traduit aussi une ambition de cohérence et de partage avec les communes riveraines. Le projet retenu intègre par ailleurs une acoustique exceptionnelle, au cœur d’une salle qui rapproche les artistes des spectateurs, renforçant ainsi le lien entre la musique symphonique et son public. La naissance de la Philharmonie fait en effet écho à un enjeu culturel majeur : celui d’inscrire, plus que jamais, la création musicale parisienne dans le quotidien de nos concitoyens. C’est le sens que nous avons voulu donner au projet culturel de la Philharmonie, afin d’établir des passerelles inédites entre les genres musicaux, de mieux associer expression musicale et pédagogie, mais aussi de penser un espace unique dans sa configuration et son organisation mêmes. Je tiens à remercier chaleureusement tous les membres du jury et ceux de la commission technique et l’association Philharmonie de Paris, pour leur investissement et leur contribution, ainsi que les participants à ce concours, pour leur imagination et leur talent. Ensemble, ils ont contribué à l’épanouissement d’une ambition forte dédiée à l’expression artistique de Paris. Bertrand Delanoë, Maire de Paris 3 2. PROGRAMME 1. Un site et une architecture d’exception 1.1. Le site Situé au sein du parc de la Villette, face à la Grande Halle, en mitoyenneté de la Cité de la musique, le site s’étend sur la totalité de l’actuel parc de stationnement installé en plein air. L’ensemble représente une surface de 19 600 m². Ce site, largement ouvert au plan du paysage, est délimité à l’est par le boulevard Sérurier situé en bordure du boulevard périphérique construit en viaduc. Au sud-est, la place de la porte de Pantin constitue un vaste espace de conception exclusivement routière. Le projet de la Philharmonie peut contribuer à la revalorisation de cet environnement proche. En effet, le projet de tramway, dont le tracé passe nécessairement par la place et qui s’accompagne d’une requalification des espaces publics piétons et circulés attenants, est un des vecteurs déterminants du réaménagement en cours. Dès lors, le traitement qualitatif de la pointe au sud de l’îlot, entre la Cité de la musique et le boulevard Sérurier, apparaît comme un enjeu d’autant plus significatif. L’avenue Jean-Jaurès, espace récemment aménagé, est la structure urbaine la plus identifiable du quartier tant par son tracé historique que par sa vocation de centre urbain, drainant les activités commerciales et supportant le réseau principal de transport public (bus, métro). La Philharmonie de Paris, placée au carrefour de deux axes, l’un routier et l’autre « civilisé », doit tirer un parti fort de ce positionnement urbain. 1.2. Les enjeux urbains La Philharmonie de Paris, qui participe au renouveau du nord-est parisien, représente : - un équipement au prestige international qui élargit vers l’est le rayonnement parisien ; - un équipement culturel majeur valorisant pour les quartiers environnants ; - un équipement qui apporte des avantages économiques induits en termes d’emplois, de commerce ou de tourisme ; - un équipement qui renforce le réseau culturel et de loisirs dans Paris ; - un équipement qui prend place dans un secteur dynamique de l’agglomération parisienne et s’ouvre aux territoires proches, dans la continuité des projets de développement culturel et économique propres aux communes limitrophes. Ce projet conforte la centralité urbaine du site et enrichit les activités du parc de la Villette : - il renforce le bi-pôle sciences–culture à l’échelle du parc et, au-delà, à l’échelle de l’agglomération ; - il affirme le concept de parc urbain ouvert sur l’extérieur en complétant la programmation orientée vers les loisirs, la culture et la détente ; - il achève la composition urbaine en « rayons » depuis la place de la Fontaine aux Lions devant la Grande Halle, et tire de cette situation une très forte urbanité. 4 1.3. La qualité architecturale La volonté du maître d’ouvrage ne se limite pas à l’excellence de la salle de concert. La même exigence s’affirme pour la qualité architecturale de l’édifice, en ce lieu exceptionnel, au cœur de l’un des secteurs de grand développement urbain et culturel de la capitale. C’est un signal fort qui est attendu en un site entouré d’architectures typées, diversifiées et qui constituent une collection d’architectures – la Cité de la musique, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse, la Grande Halle, le Zénith, la Cité des Sciences, la Géode et les Folies – en limite d’un parc qui est lui-même une œuvre de concepteur. Tout en prenant place dans cette composition d’ensemble, la Philharmonie de Paris existe par elle-même et se donne à voir des différents points de vue à partir desquels elle sera perçue : - depuis l’avenue Jean-Jaurès et depuis le parc, pour un piéton qui s’en approche ; - depuis le boulevard périphérique avec un point de vue inhabituel, en surplomb, qui sera l’aspect du projet vu du plus grand nombre ; - depuis la porte de Pantin, vue plus fugitive, en cohabitation avec celle de la Cité de la musique ; - depuis le boulevard Sérurier qui a vocation a être requalifié dans les prochaines années et depuis lequel un accès au site sera créé ; - depuis le Zénith, notamment pour les piétons cheminant dans le parc pour rejoindre le parking lié au projet ; - enfin, depuis le parc de la Villette, de façon plus globale, avec sa localisation qui « ferme » le Parc. Lieu vivant, tant de nuit que de jour, sa mise en lumière est à concevoir dès l’origine comme un élément intégré à son architecture, de tous les points de vue cités ci-dessus. Afin de favoriser une insertion harmonieuse dans le parc de la Villette, la conception de Bernard Tschumi sera scrupuleusement respectée. 1.4. La démarche de haute qualité environnementale La ville de Paris a engagé une politique volontaire en matière de qualité environnementale pour la construction et les aménagements des bâtiments qui constituent une part de son patrimoine. Le ministère de la culture et de la communication suit une démarche identique pour toutes ses réalisations actuelles. Le projet de la Philharmonie de Paris doit illustrer cette ambition en étant exemplaire sur la maîtrise des enjeux environnementaux. Une certification environnementale reconnue de la construction est visée, avec des critères très élevés attachés notamment à quatre cibles prioritaires : l’énergie, l’acoustique intérieure et extérieure, la gestion de l’eau, l’entretien et la maintenance. 2. Les accès et la desserte Un tel équipement, compte tenu de la volonté d’une programmation musicale intensive, nécessite que soient bien étudiés les différents systèmes de desserte et d’accès, étant rappelé que l’objectif général de la ville de Paris est de faciliter les déplacements à pied, à vélo et en transports en commun. La station de métro de la porte de Pantin représente aujourd’hui le principal accès au parc de la Villette dans sa partie sud, sachant que la gare de bus, 5 côté porte de Pantin, en est le complément indispensable. Au nord, la porte de la Villette offre toutes les commodités attendues en matière de transports urbains avec la station de métro de la porte de la Villette et la gare de bus sur le boulevard Mac Donald. L’ouverture de la ligne de tramway qui passe par la place de la porte de Pantin est prévue pour 2012 et vient renforcer cette offre. Le parking de la Philharmonie de Paris, limité à 610 places, se situe dans la continuité de l’actuel parking souterrain de la Cité de la musique (310 places). 3. Un lieu d’excellence Le projet de la Philharmonie de Paris affiche une ambition élevée : il veut placer sa salle de concert au niveau des plus réussies au monde et ambitionne de devenir à son tour une référence internationale en tirant tout le parti possible des connaissances acquises à l’occasion des constructions les plus récentes, en particulier dans le domaine de l’acoustique. C’est donc un objectif d’excellence que le maître d’ouvrage fixe au maître d’oeuvre. La cible première est la musique symphonique. C’est pour ce répertoire que l’excellence est en premier lieu recherchée, notamment sur le plan acoustique. Cette priorité donnée au genre symphonique doit être perçue de manière non restrictive et non exclusive. Ainsi, l’évolution des compositions orchestrales contemporaines ne peut être ignorée, surtout dans leur emploi de sources amplifiées. De même, la programmation d’une salle de concert au XXIe siècle ne peut se couper de répertoires autres, qu’il s’agisse du jazz, des musiques du monde et, de façon plus générale, de toute musique qui s’exprime correctement dans l’acoustique des salles symphoniques par nature plus réverbérée que celle des salles qui se spécialisent dans les musiques dites amplifiées. Cette salle de concert s’accompagne de lieux de répétition, d’espaces pour les musiciens, de bureaux ainsi que de locaux techniques et logistiques. Mais la Philharmonie de Paris se veut plus ambitieuse encore dans les activités qu’elle offre au public. Elle inclut un pôle d’exposition de plus de 1 100 m² utiles dont les thèmes sont en rapport direct avec la programmation générale et un pôle éducatif de près de 1 750 m² utiles, l’un et l’autre appuyant ce projet dans sa démarche d’action culturelle tournée vers une diversité de publics. L’importance des surfaces en jeu montre le rôle central de ces deux composantes. 3.1. Une volonté d’ouverture et de fréquentation intense Loin de l’idée d’un lieu exclusif, rébarbatif par son côté « savant », ce projet définit un espace ouvert, accessible à tous par la variété de sa programmation comme par la diversité de ses activités de sensibilisation. Il veut conquérir des publics larges que la fréquentation du site attire vers toutes les formes de musique, en favorisant un contact direct qui ne se limite pas à la seule écoute des concerts : l’initiation pratique, l’approche pédagogique, la visite d’expositions ou la simple visite du bâtiment sont autant d’occasions qui permettent de démystifier la musique. C’est pourquoi l’architecture soutiendra la volonté de multiplier les points de croisement. Il est recherché un lieu d’aspect ouvert, accueillant, dont on franchit le seuil par curiosité autant que par choix. Les façades principales donnent à voir l’intense activité interne, invitant à entrer. 6 La notion d’activité diversifiée est réelle, puisque ce sont près de 3 000 à 4 000 personnes qui, quotidiennement, fréquentent le site, qu’elles soient spectateurs des quelque 250 concerts annuels, musiciens résidents ou invités, visiteurs d’expositions, usagers du pôle éducatif ou membres du personnel. Ce côté foisonnant est mis en valeur par le choix du maître d’ouvrage de disposer d’un accès commun et d’un hall d’accueil unique dénommé « hall d’accueil–grand foyer » distribuant toutes les activités de la Philharmonie de Paris. Tous les publics qui la fréquentent passent par ce hall et découvrent l’ensemble des activités du site, quelle que soit la raison de leur présence. Une grande boutique et un restaurant constituent deux points d’attraction complémentaires, accessibles tant depuis l’extérieur que depuis le hall d’accueil–grand foyer. 3.2. Les différentes catégories d’utilisateurs Une équipe complète de plus de 50 personnes auxquelles s’ajoutent l’encadrement des expositions et du pôle éducatif gère la Philharmonie de Paris et en assure le fonctionnement artistique, technique et administratif. En plus de ces permanents de la Philharmonie de Paris, les artistes qui fréquentent la Philharmonie de Paris sont nombreux. Certains appartiennent à l’une des formations qualifiées de résidentes permanentes à la Philharmonie de Paris, soit un orchestre symphonique (avec son chœur)1 et deux à trois formations spécialisées (instrumentales et vocales). La Philharmonie de Paris est le lieu de travail permanent de ces quelque 400 personnes. Elles y donnent leurs concerts et y assurent les séances de répétition et de travail individuel. Les équipes de direction et de gestion de ces formations résidentes, à la fois artistiques et administratives, disposent d’espaces de bureaux pour près de 55 personnes. Ces formations résidentes se produisent également dans d’autres lieux, à l’occasion de tournées ou de concerts exceptionnels. Inversement, de nombreuses autres formations, françaises et étrangères, sont invitées à se produire sur place. Des lieux d’accueil et de travail spécifiques ou partagés sont prévus à cette fin. Orchestres, chœurs, solistes, chefs, compositeurs, tous les types de musiciens viennent à la Philharmonie de Paris, dans le cadre de « résidences » temporaires, certains même pour développer un projet artistique personnel ou mener des collaborations exceptionnelles avec d’autres musiciens et orchestres, le plus souvent émaillées de participations aux activités éducatives, par exemple sous forme de « master-classes ». Le public qui fréquente la Philharmonie de Paris vient de tous horizons : - spectateurs des concerts en journée comme en soirée ; - spectateurs admis dans certaines répétitions des orchestres ; - mécènes, représentants du secteur public et de la société civile dont la présence peut être liée à l’organisation d’une réception (cocktail, dîner…) ; - membres de la presse, écrite comme audiovisuelle ; - visiteurs des expositions ; - personnes fréquentant les espaces éducatifs, qu’elles soient enfants, adolescents ou adultes ; - groupes de visiteurs partageant un pan des activités, dont les groupes scolaires ; - clients de la boutique, du restaurant ; - simples franciliens ou touristes, enfin, venant découvrir le lieu et ses activités, s’informer, retenir des places pour des manifestations. L’Orchestre de Paris (avec son Chœur de l’Orchestre de Paris), actuellement en résidence à la Salle Pleyel, est appelé à devenir le résident symphonique de la Philharmonie de Paris. 1 7 Le passage d’une activité à l’autre et le foisonnement des destinations dans le bâtiment convergent vers le hall d’accueil–grand foyer, constamment animé. Les personnes à mobilité réduite (PMR) et, de façon générale, les personnes présentant un handicap quelconque ne font l’objet d’aucune discrimination. Tout au contraire, elles peuvent utiliser l’ensemble des espaces de la Philharmonie de Paris, quelle que soit la catégorie d’utilisateurs listée cidessus à laquelle elles appartiennent. Aucun espace ne leur pose un problème d’accès ou d’usage. A cette fin, le recours à des accès dédiés et, dans toute la mesure du possible, à des parcours spécifiques est systématiquement évité. Des dispositions facilitantes pour les mal voyants et les malentendants sont également incluses dans la conception du projet. Pour respecter cette exigence du maître d’ouvrage, le projet se conformera au schéma directeur d’accessibilité des bâtiments publics mis au point par la ville de Paris, dans le cadre de la loi du 11 février 2005 et de ses textes d’application. 4. Les espaces d’accueil du public La volonté d’un hall d’accueil–grand foyer unique, desservant l’ensemble des fonctions accessibles au public, jouant également un rôle de lieu de croisement, de mouvement et d’animation permanente, a déjà été évoquée. Il s’agit d’un élément majeur à prendre en compte dans la conception architecturale. Particulièrement évident et lisible lorsqu’on approche de la façade de l’entrée, ce hall donne à voir l’activité qui y règne et suscite l’envie d’y participer. Clair, lumineux, irradiant de nuit, il est un signal majeur qui projette la personnalité de la Philharmonie de Paris vers le parc et les usagers qui s’en approchent. C’est le point de rencontre naturel des utilisateurs du projet. Il est agréable d’y attendre les membres d’un groupe, les enfants qui participent à un atelier, les amis qui vous rejoignent pour visiter une exposition ou pour assister à un concert. Ce n’est pas seulement un carrefour, c’est un lieu de vie. Ses proportions, ses volumes, sa géométrie facilitent tant la déambulation que la présence continue. La surface figurant au programme donne une idée de l’espace recherché, d’un peu plus de 1 000 m². Ce hall sert aussi de foyer principal lors des avant-concerts et des entractes. Il regroupe une très large proportion des sorties de la grande salle. Il réunit les fonctions d’accueil, de renseignement et de vente de billets. Il abrite également des vestiaires (pour une partie des spectateurs), des toilettes, un bar avec une « terrasse » interne au volume et prolongée à l’extérieur dans toute la mesure du possible. Il ouvre sur la boutique et sur le restaurant, qui tous deux sont impérativement en contact direct avec l’extérieur. En effet, ces deux fonctions sont constamment accessibles à tous, sans la contrainte des heures et jours d’ouverture de la Philharmonie de Paris, afin qu’elles développent une part de clientèle propre. Enfin, il peut exceptionnellement servir à des grandes réceptions organisées soit par l’équipe de la Philharmonie de Paris, soit par un mécène ayant loué l’ensemble de la salle ou les espaces d’exposition. Les espaces de foyer ne se limitent pas au hall d’accueil–grand foyer. En effet, s’agissant d’une salle de concert de grande capacité, qui plus est de type enveloppant, il ne serait pas raisonnable de regrouper tous les spectateurs dans un seul espace lors des entractes : une distance trop grande entraîne une durée trop longue des intervalles. Des foyers répartis, directement reliés à des accès de zones de la salle sont donc également prévus dans lesquels les 8 spectateurs trouvent un ensemble de services, dont des toilettes, un bar, un vestiaire de taille adaptée au nombre de places desservies par chaque foyer. Par ailleurs, des salons de réception sont liés à ces foyers. 5. La salle de concert 5.1. Une salle à la capacité importante La jauge de la salle a été fixée à 2.400 places. Dans ce chiffre, sont incluses environ 200 places, utilisées tantôt par un chœur accompagnant un orchestre, tantôt par des auditeurs situés derrière la scène. 5.2. Une salle « enveloppante » Une option fondamentale, au niveau de la conception de la salle, porte sur la relation que l’on entend instaurer entre le public et les musiciens. L’objectif affirmé est de limiter la distance entre le spectateur et les musiciens en installant ces derniers au cœur d’un auditoire présent, perceptible, partageant les sensations des interprètes. À l’opposé d’un rapport exclusivement frontal qui met souvent à distance une partie du public et dont la frontière entre interprètes et public est instituée de façon assez rigide, c’est dans un esprit de communion entre artistes et auditeurs que l’on veut se situer. Cette conception implique qu’un nombre relativement important d’auditeurs soit placé derrière les musiciens (en configuration musique symphonique) et sur les côtés de la scène. Afin de préciser encore cette exigence, au-delà de cette communication visuelle et auditive, il est attendu une qualité de places le plus uniforme possible. Dans l’absolu, il n’y a pas de « bonnes » et de « mauvaises » places, chaque auditeur dispose d’une vue parfaite sur la scène. La distance entre le chef et l’auditeur le plus éloigné (dans la configuration d’un orchestre symphonique) n’est pas très supérieure à 35 mètres dans l’idéal, 38 mètres au maximum. 5.3. Une salle à la qualité acoustique optimale Pour assurer de bonnes performances acoustiques, le volume total recherché dans la salle se situe aux alentours de 30.000 m3. Cet important volume permet le développement d’un champ sonore tardif et une réverbération appropriée pour les concerts symphoniques. La programmation de la Philharmonie de Paris ne se limitant pas à des formations orchestrales et des répertoires classiques, mais s’ouvrant également à la musique amplifiée (par exemple des big bands de jazz et des musiques du monde), une flexibilité de l’emplacement de la scène et des équipements techniques est requise. Il s’en suit une importante flexibilité et variabilité à la fois scénographiques et acoustiques. Pour adapter la projection du son vers la salle et l’écoute entre les musiciens sur la scène, un grand réflecteur acoustique ou un ensemble de réflecteurs (« nuage » de réflecteurs), est installé au dessus de la scène et des premiers rangs du parterre. 5.4. Une salle accueillante et adaptable Pièce maîtresse du projet, la salle les spectateurs qui la fréquentent. 9 de concert est chaleureuse pour Elle est accueillante et sobre par son ambiance, ses couleurs, son éclairage d’avant-concert, ses sièges aux pas confortables. L’ergonomie de ces sièges est soignée : relativement droits pour assure une bonne position d’écoute, attentive et non « affalée ». L’organisation des circulations dans la salle et la répartition des accès assure une très bonne fluidité et une évacuation rapide, tant au moment des entractes qu’à la fin d’un concert. Concernant la scène, la notion d’ « espace capable » est présentée dans le soustitre suivant. Dans la ligne de cette approche, il est possible de convertir la partie avant des sièges de la salle, au contact de la scène, en surface plane, destinée à l’accueil de spectateurs debout. L’objectif est d’organiser exceptionnellement des concerts dans l’esprit de ceux produits par le festival Prom’s de Londres au Royal Festival Hall, qui font cohabiter des spectateurs assis avec d’autres debout (ou assis par terre). Cette disposition est très occasionnellement utilisée pour des concerts symphoniques et de manière plus régulière pour des grands concerts de jazz ou de musiques du monde. 5.5. Une scène et ses annexes performantes La demande du maître d’ouvrage pour la scène est en cohérence avec la diversité du répertoire voulue pour la salle de concert et avec la notion de son enveloppement par les spectateurs. Le répertoire symphonique classique, qui nécessite des formations allant jusqu’à 120 musiciens, parfois plus, implique une disposition d’orchestre focalisée sur le chef d’orchestre, les instrumentistes étant placés sur des gradins de hauteur variable. Derrière eux, pour certaines œuvres, sont installés des choristes : 120 en grande formation, 240 en chœur double. En l’absence de choeur, cette zone accueille du public, à raison de 200 vraies places environ. L’espace capable de la scène a une profondeur de 23,50 m et une largeur de 19 m en front de scène. Au-dessous des éléments scéniques et au-dessus de la scène symphonique, un plafond où des éléments acoustiques mobiles permettent d’adapter les performances de la salle. Cette salle comporte un orgue conçu pour le répertoire symphonique. 5.6. Les fonctions de proximité de la scène Les vestiaires et les loges sont des lieux accueillants, confortables et chaleureux, dans lesquels les musiciens trouvent calme et agrément. Une salle de presse, destinée aux entretiens avec des journalistes, leur permet de préparer sur place un article et de le transmettre à leur rédaction. Elle est aisément accessible depuis le foyer et peut être atteinte rapidement depuis les espaces du public par un accès spécialisé qui sert aussi aux invités venant saluer les artistes dans leur loge ou au foyer. 6. Les espaces de répétition Les espaces de répétition sont conçus pour répondre aux besoins de l’orchestre résident, des trois autres formations résidentes, mais aussi des orchestres invités. Leur nombre et leur composition, cohérents avec les besoins propres des musiciens, mais aussi avec le niveau d’activité intense de la Philharmonie de Paris, visent à répondre à des demandes simultanées et habituelles des formations, résidentes comme invitées. 10 La grande salle de répétition n° 1 dispose d’un plateau, plan, de dimension identique à celle de la scène pour la partie orchestre, auquel s’ajoutent des gradins de chœur et des gradins accueillant du public (200 personnes) pour certaines répétitions. Une galerie haute – un balcon – permet à des musiciens ou à des élèves de conservatoire d’assister aux répétitions dans de bonnes conditions d’écoute, mais aussi de discrétion. Le volume de cette salle de répétition, sa géométrie et ses matériaux sont choisis pour permettre des répétitions et des concerts dans de très bonnes conditions acoustiques. La grande salle de répétition n° 2 accueille des formations moins importantes en nombre de musiciens. Des gradins, pour le public ou les chœurs (en face de l’orchestre), de même type que ceux de la salle principale, mais avec une capacité limitée à 150 personnes, y sont installés. Dans ce lieu également, d’excellentes caractéristiques acoustiques sont requises. Ces deux grandes salles de répétition (la principale et la secondaire) sont amenées à servir au pôle éducatif pour certaines des activités de pratique collective, comme pour les séances de clôture des projets pédagogiques susceptibles d’être ouvertes au public. Six autres salles dont la surface est comprise entre 250 et 100 m² sont destinées aux répétitions de formations plus restreintes ou de pupitres spécifiques d’un orchestre. Des petits studios de travail complètent ce dispositif d’espaces de répétition. Ils permettent des répétitions de solistes et de chambristes (deux à quatre musiciens). D’autres sont destinés à l’accueil d’interprètes ou de compositeurs en résidence. Les répétitions conduites dans les deux salles principales et dans la quasitotalité des autres peuvent donner lieu à des enregistrements. 7. La bibliothèque des partitions Cet espace essentiel à la vie d’une salle de concert est localisé entre le plateau et l’ensemble répétitions. Il accueille les bibliothèques des résidents qui sont regroupées. Un important dispositif de reproduction et de reliure est inclus dans cet ensemble. Plus qu’un lieu de consultation, cette bibliothèque est un outil de conservation, d’approvisionnement et de reproduction dont la position en charnière entre le plateau et les salles de répétition est essentielle à la qualité du service rendu. 8. Les expositions Le pôle d’exposition est ambitieux puisqu’il comprend plus de 900 m² de présentation. Une salle d’actualité, largement au contact du hall, aux contenus fréquemment renouvelés, suit au plus près la programmation de la salle de concert à travers des « expositions dossiers ». Une grande salle d’exposition temporaire présente deux à trois expositions plus conséquentes par an, dont les thèmes, en rapport étroit avec la saison 11 de concerts de la Philharmonie, explorent les liens entre la musique et les autres expressions artistiques. Enfin, une troisième salle, de petite taille, en charnière avec les deux autres et le hall, est utilisée pour des diffusions sonores en rapport avec l’une ou l’autre des expositions, ou avec un concert programmé dans la salle de concert. L’accès aux trois salles se fait directement depuis le hall d’accueil. Le contact direct avec le hall a pour objectif de promouvoir les expositions tant auprès des visiteurs que des spectateurs des concerts, puisque les expositions sont accessibles aux heures d’avant-concert, voire pendant l’entracte, en tout cas pour la salle d’actualités. 9. Le pôle éducatif Il est l’un des principaux moyens d’action culturelle de l’ensemble de la Philharmonie de Paris. Son offre est conçue dans un esprit d’échange culturel et d’ouverture vers un public diversifié. Il inclut un dispositif d’éveil à la musique pour les petits et très petits enfants réunis en groupes. Une partie des activités est réservée aux individuels, l’autre se mène en liaison avec le dispositif scolaire parisien et des communes voisines. Les parents peuvent accompagner leurs enfants et participer avec eux à certaines séances. Enfin, durant les week-ends, les enfants se rendent également à des ateliers de découverte sonore en journée pendant que leurs parents assistent à des concerts. Une autre gamme d’offres porte sur la transmission des répertoires symphoniques, avec des publics extrêmement différents dans leurs âges et attentes : jeunes, familles, non initiés, débutants, jusqu’à des musiciens certifiés, avec des programmes portés par les formations résidentes, des orchestres étrangers, des chefs et solistes invités, dans le cadre de master-classes, d’ateliers répartis par niveau ou de projets spécifiques. En parallèle, des cycles sont consacrés à l’art vocal, favorisant la découverte de grands répertoires et la rencontre avec des artistes confirmés. Une part des activités est dévolue à la pratique amateur ; des master-classes sont également destinées à de jeunes talents. Les musiques du monde tiennent une place significative dans les activités de ce pôle qui privilégient une approche collective de la musique autour d’ateliers réunissant de grands orchestres traditionnels extra-européens. L’ensemble du pôle éducatif comporte des salles de cours, des salles de pratique collective et de pratique individuelle, des espaces pour entreposer de très nombreux instruments, un atelier de maintenance de ces instruments et une salle de conférence. Comme il a été mentionné ci-dessus, ce pôle éducatif utilise également les grandes salles de répétition, ce qui implique des relations aisées et rapides entre les deux entités. Un ensemble de bureaux attaché à la pédagogie y est implanté. Le public qui fréquente ce pôle éducatif y accède directement depuis le hall d’accueil. Il vise tant les visiteurs de la Philharmonie de Paris que la clientèle du parc. Il est présent, visible, mais pas en concurrence avec la perception et l’accès de la Philharmonie. 12 10. Les locaux techniques et administratifs Les locaux administratifs regroupent les bureaux de l’équipe de la Philharmonie de Paris, ceux de l’orchestre en résidence et ceux réservés aux formations spécialisées en résidence. Ils représentent plus de 1.600 m² utiles. Les flux logistiques sont importants et diversifiés. Ils constituent une fonction à part entière. L’aire de livraison comprend un vaste quai abrité afin de décharger en toute sécurité des camions apportant des valeurs (des œuvres pour les expositions, des instruments, etc.). 13 III. LE PROJET GAGNANT 1. Le visuel Ateliers Jean Nouvel La salle Ateliers Jean Nouvel 14 2. Présentation du cabinet Ateliers Jean Nouvel 2. 1 L’équipe ARCHITECTE : Ateliers Jean Nouvel (Jean Nouvel et Michel Pélissié) ACCOUSTICIENS ASSOCIES : Marshall & Day, avec Nagata Acoustics (Mr Toyota) STRUCTURE DE CREATION ARCHITECTURALE : Toshihiro Kubota, Gaston Tolila CHEF DE PROJET : Eric Stephany ARCHITECTE ASSOCIEE A LA CREATION DE LA SALLE Brigitte Metra CONSEILLLERS AUPRES DE JEAN NOUVEL : Olivier Boissière, Hubert Tonka CONSULTANTS : Sylvain Cambrelain, Alain Fleischer, Frank Madlener, Dominique Marco, Joséphine Markovitz, Gérard Pesson, Alain Richard, Marco Stropa, Monique Veaute. INGENIEURS : Scénographie : Jacques Le Marquet, Michel Cova (Ducks) Sécurité : Jean-Marc Casso Economiste : GEC Structure : Aedis HQE Fluides : Transsolar INTERVENTION ARTISTIQUE : Plasticien lumière : Yann Kersalé ARCHITECTES : Mathieu Forest, Didier Lobjois, Nicolas Grosmond, Grégoire Defrance, Reda Slaoui, Raphael Renard, Ute Rinnebach, Choi Hae Jin, Arnaud Brichet, Alain Gvodenovic STAGIAIRES : Mazet Majorlaine, Navrady Sara, Briand Morgane, Barbier Aurélie GRAPHISME : Marie Maillard, Natalie Saccu de Franchi, Eugénie Robert PAYSAGE : Rémy Turquin, Irène Djao Rakitine IMAGES DE SYNTHESE : AJN : Georges Batzios, Raphael Renard, Manal Rachdi, Benjamin Alcover Artefactory MAQUETTE : Jean Louis Courtois PHOTOS : Maquette : Gaston & Seplet 15 2.2 Les références Jean Nouvel Né le 12 août 1945 à Fumel - France Architecte - Urbaniste Equerre d’argent en 1987 pour l’Institut du Monde Arabe et en 1993 pour l’Opéra de Lyon, Commandeur dans l’ordre des arts et des lettres, Lion d’or de la Biennale de Venise en 2000, Médaille d’or du Royal Institut of British Architects en 2001, Prix Borromini pour le Centre de Culture et de Congrès de Lucerne en 2001, Praemium Imperiale en 2001, Wolf Prix en 2005, le Arnold W. Brunner Memorial Prize en architecture et le International Highrise Award pour la tour Agbar en 2006. Parmi ses principales réalisations on trouve l’Institut du Monde Arabe, l’Opéra de Lyon, le Centre de Congrès de Tours, la Fondation Cartier, les Galeries Lafayette à Berlin, le Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, The Hotel à Lucerne, l’immeuble Andel à Prague, la Cité Judiciaire à Nantes, le réaménagement d’un gazomètre en logements à Vienne, la tour Dentsu à Tokyo, le centre technologique à Wismar, le musée Gallo Romain à Périgueux, la tour Agbar à Barcelone, l’extension du musée Reina Sofia à Madrid, le Musée du Quai Branly à Paris, le théâtre Guthrie à Minneapolis… Les principaux chantiers et études en cours sont : le projet City Metropolitana à Barcelone, le siège social de la société Richemont à Genève, la salle symphonique de Copenhague, une bibliothèque à Chypre, le Centre de la Mer et le complexe aquatique du Havre, l’Hôtel de Ville de Montpellier, un immeuble de bureaux à Londres, deux immeubles de logements à New York, une tour à Vienne comprenant des commerces, des bureaux et un hôtel, le théâtre de l’Archipel à Perpignan, des logements à Ibiza, un hôtel à Barcelone, une tour de bureaux à Marseille… 16 3. Note d’intention : ambition architecturale du projet « Dans le mot philharmonie on peut déjà facilement imaginer l’amour de l’harmonie. Nous jouons d’harmonies successives, d’harmonies urbaines. La philharmonie existe comme un événement prestigieux qui entretient des relations harmonieuses avec le Parc de La Villette, la Cité de la Musique et le boulevard périphérique. Primo : harmonie avec la lumière de Paris, le rai de soleil dans les nuages gris, la pluie… Architecture de reflets dosés et composés, créée par un relief calme, matérialisée par des pavés de fonte d’aluminium dessinant un sol un graphisme esherien. Secundo : harmonie avec le Parc de la Villette, continuité des thèmes tschumiens, abri-jardin horizontal sous le bâtiment, ponctuation-folies, reflets des ombres dans les brillances architecturales et création d’une petite montagne, d’une butte de La Villette, relief minéral parcourable qui, à l’instar des Buttes-Chaumont est un observatoire du paysage urbain. Tertio : harmonie avec la Cité de la Musique par le dessin de plans obliques et pavages de lignes de force déjà initiées. Quatro : harmonie avec le boulevard périphérique et la banlieue par la création d’un signe à l’échelle d’une vue dynamique et lointaine ; signe de lumière la nuit : ponctuation du relief, programmes… Un autre type d’accords est à établir avec la musique aujourd’hui et le (la) mélomane que le confort de l’audition devant sa Hifi et ses CD peut rendre paresseux(se). La philharmonie est un lieu ouvert. Primo : le hall et les foyers offrent des plaisirs terrestres qui font qu’ici on peut se donner rendez-vous, passer des heures à flâner dans les boutiques, boire ou manger dans les bistros avec vue sur jardin, lire dans les salons. Secundo : la salle évocatrice des nappes immatérielles de musique et de lumière suspend des auditeurs-spectateurs dans l’espace sur de longs balcons qui offrent des sièges plus larges et plus profonds pour un confort exceptionnel. Cette suspension crée l’impression d’être entouré, immergé dans la musique et la lumière. L’enveloppe « cyclorama volumétrique » reçoit des éclairages choisis en fonction du répertoire. De temps à autre des fenêtres sur le parc et la banlieue peuvent être ouvertes. Tertio : il s’agit de redonner son lustre au concert, à cette expérience unique que représente chacun d’entre eux qui ne sera pas seulement le ravissement provoqué par la musique mais aussi celui, visuel, sensoriel, de faire plaisir, de créer ce désir qui fait les philharmonies les plus prestigieuses. Celle de Paris se doit d’y appartenir. Elle y sera aidée par une esthétique puissante mais calme, marquée par la monomatière de la fonte d’aluminium avec ses nuances de tons nacrés, délicatesse qui ajoute au mystère de la présence de la salle qui, dans les plis gris et argent de l’édifice, luit ». « La salle de concert, enveloppante, est conçue comme un mouvement prolongeant le cheminement depuis le parc, vers les pentes douces des foyers pour aboutir, après le franchissement d’un espace interstitiel aux « nacelles » suspendues dans l’espace dans lesquelles on se love pour la traversée du voyage musical. Le parc s’est déployé pour arriver jusqu’à la salle, ouverte, aérienne, atmosphérique. Les réflecteurs acoustiques étant insérés à l’intérieur même des 31 000 m3 du volume de la salle, permettent d’obtenir une grande proximité entre le public et la scène (32 m du nez de scène au dernier gradin), enveloppant les spectateurs, ils créent un espace intime pour les 2 400 spectateurs. Les principes acoustiques, scénographiques et architecturaux conjugués créent l’instrument d’une osmose entre le lieu et la musique, entre l’oeil et l’oreille. C’est une salle flexible et modulable. Le sol du niveau bas de la salle est totalement transformable sur 44 m de longueur par 20 à 23 m de largeur moyenne en de multiples formes scénographiques : musique symphonique, contemporaine, jazz et musiques du monde. Les réflecteurs acoustiques, en symbiose avec le niveau bas, sont mobiles et orientables. Ils modifient l’espace selon les configurations souhaitées. En pivotant sur leur axe, ils peuvent devenir supports de projections. Le double volume acoustique, caisse de résonance de l’instrument, apporte une flexibilité supplémentaire. Il offre à la musique « spatialisée » un nouvel espace exploitable en plus des plateformes situées sur les balcons. C’est un espace de projection, de résonance et de performance. Un seul espace généreux et atmosphérique se transforme ainsi en une multitude de salles ». 17 IV. LES ACTEURS DU PROJET 1. Les membres du jury ■ Les membres du jury ayant voix délibérative Présidents du jury : - Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la culture et de la communication - Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris Membres du jury (par ordre alphabétique) : - Madame Dominique Alba, Architecte, Directrice Générale du Pavillon de l’Arsenal - Madame Ann-José Arlot, Architecte, Inspectrice Générale des affaires culturelles - Monsieur Laurent Bayle, Président de l’association Philharmonie de Paris - Monsieur Jean-Pierre Caffet, Adjoint au Maire de Paris chargé de l’urbanisme et de l’architecture - Monsieur Jean Delpech de Saint-Guilhem, Directeur de la musique et de la danse, du théâtre et des spectacles (Ministère de la culture et de la communication) - Monsieur Pascal Dusapin, Compositeur - Monsieur Christoph Eschenbach, Chef d’orchestre, Directeur musical de l’Orchestre de Paris - Monsieur Massimiliano Fuksas, Architecte - Monsieur Jean Gautier, Directeur de l’architecture (Ministère de la culture et de la communication) - Monsieur Finn Geipel, Architecte - Monsieur Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris chargé de la culture - Monsieur Michael Haefliger, Directeur Général du Festival de Lucerne - Monsieur Franck Hammoutène, Architecte - Madame Karine Herman, Architecte - Monsieur Patrice Januel, Directeur Général de l’association Philharmonie de Paris - Madame Françoise Jourda, Architecte - Monsieur Dominique Lyon, Architecte - Monsieur Roger Madec, Maire du 19ème arrondissement - Monsieur Emmanuel Maurel, Conseiller de la région Ile-de-France - Monsieur Stéphane Martin, Président du musée du quai Branly - Monsieur Dominique Perrault, Architecte - Monsieur Bernard Tschumi, Architecte ■ Membres du jury ayant voix consultative - Monsieur le Directeur de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes 2. Les membres du conseil d’administration de l’association Philharmonie de Paris ■ Membres de droit - Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la culture et de la communication ou son représentant ; - Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris ou son représentant, Monsieur Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris chargé de la culture ; 18 - Monsieur Bertrand Landrieu, Préfet de la région Ile-de-France ou son représentant ; - Monsieur Jean Delpech de Saint-Guilhem, Directeur de la musique et de la danse, du théâtre et des spectacles ou son représentant ; - Madame Martine Marigeaud, Directrice de l’administration générale ou son représentant ; - Monsieur Jean Gautier, Directeur, Adjoint du Directeur de l’architecture et du patrimoine, en charge de l’architecture ou son représentant. - Monsieur Roger Madec, Maire du 19ème arrondissement de Paris ou son représentant ; - Monsieur Jean-Pierre Caffet, Adjoint au Maire de Paris chargé de l’urbanisme et de l’architecture ou son représentant ; - Monsieur Jean-François Danon, Directeur du patrimoine et de l’architecture de la ville de Paris ou son représentant ; - Madame Hélène Font, Directrice de l’action culturelle de la ville de Paris ou son représentant. ■ Personnalités qualifiées - Monsieur Laurent Bayle, Président - Monsieur André Ladousse, Trésorier 3. L’association Philharmonie de Paris Patrice Januel : Directeur Général Laurence Bensot, Anne Coupat Eckhard Kahle et Richard Denayrou (conseil acoustique) 19 V. LES CHIFFRES CLÉS DU PROJET 1. La répartition des investissements Le budget alloué à l’opération est de 200 millions d’euros. L’ouvrage est financé à hauteur de 45% par l’Etat (ministère de la culture et de la communication), 45% par la ville de Paris et 10% par la région Ile-de-France. 2. Les grandes dates - Lancement concours maîtrise d’œuvre - Choix des six candidats admis à concourir parmi les 98 candidatures reçues 5 janvier 2007 - Remise des six projets 15 mars 2007 - Remise des maquettes et des rendus Infographiques 29 mars 2007 - Désignation de l’équipe de maîtrise d’œuvre 6 avril 2007 - Avant projet sommaire et permis de construire novembre 2007 - Lancement des travaux préparatoires septembre 2008 - Avant projet définitif septembre 2008 - Début des études d’exécution et de synthèse - Début des travaux du bâtiment - Ouverture au public 20 17 novembre 2006 avril 2009 septembre 2009 octobre 2012 3. Répartition des surfaces - Les espaces d’accueil du public . Hall d’accueil/grand foyer . Boutique . Bar . Foyers répartis 4 202 m2 - La grande salle de concert . Salle 2 200 places (Hors 200 en arrière-scène) . Scène et annexes . Loges, foyer et vestiaires . Espaces technicien . Espaces de répétitions . Bibliothèque des partitions 8 464 m2 2 530 m2 - Le restaurant 21 2 654 941 199 1 874 266 m2 m2 m2 m2 m2 671 m2 - Le pôle éducatif . Accueil des groupes scolaires . Eveil à la musique . Espaces éducatifs . Locaux communs . Bureaux de l’équipe pôle éducatif 1 747 226 181 944 240 156 m2 m2 m2 m2 m2 m2 - Salle d’exposition 1 103 m2 - Locaux administratifs . Equipe Philharmonie de Paris . Equipe résidence spécialisée 1 . Equipe résidence spécialisée 2 . Equipe résident principal 1 660 790 194 130 46 m2 m2 m2 m2 m2 - Logistique et technique . Logistique . Ateliers bâtiment . Locaux techniques 1 992 765 439 788 m2 m2 m2 m2 Total : 19 839 m2 utiles Parc de stationnement (610 places) 15 354 m2 utiles CONTACTS PRESSE Ministère de la culture et de la communication Département de la communication et de l’information Service presse Tél : 01.40.15.83.31 Mail : [email protected] Mairie de Paris Direction de l’information Carmel Pellachal Tél : 01 42 76 49 61 Mail : [email protected] Philharmonie de Paris Presse architecture et généraliste Euro RSCG C&CO / Julie Poiraud Tél : 01.58.47.81.32 / 06.84.30.63.72 Mail : [email protected] Presse musicale et généraliste OPUS 64 / Valérie Samuel Tél : 0140.26.77.94 / 06.08.77.33.62 Mail : [email protected] 22 @ design www.be-poles.com Photos et Dossier de Presse Philharmonie de Paris disponibles sur le site http://194.51.135.205/ login : presse mot de passe : presse