La voiture électrique et le consommateur

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La voiture électrique et le consommateur
La voiture électrique et le consommateur
Conclusions de l’atelier de la Plateforme Belge sur les Véhicules électriques, Be.eV#1,
Bruxelles, le 29 octobre 2010.
1 Expériences et barrières
Les Ve peuvent apporter une réponse à la problématique de la pollution en ville et
contribuer à un environnement plus sain, en particulier pour les cyclistes. En ce sens, elles répondent à un besoin de la société et contribueraient à réduire les coûts de santé
publique.
Comme le train, le tram ou le métro, le vélo électrique est aussi un véhicule « zéro émission » qui doit être pris en compte, dans la mobilité dite « verte »..
La réduction du bruit est vue tantôt comme un avantage, tantôt comme un risque. En
effet, la voiture électrique est silencieuse comparée à la voiture thermique. Par conséquent, le conducteur doit changer ses habitudes et être encore plus vigilant à la route et
ses usagers. Il serait utile d’installer un signal sonore, comme c’est déjà le cas en Chine,
(« buzzer ») qui serait moins agressif que le klaxon, pour signaler sa présence aux piétons. L’évolution des technologies permet aussi d’envisager dans le futur une détection
automatique des obstacles vivants par le véhicule.
Le principal problème relevé est l’absence de voitures électriques sur le marché, capables
de remplacer les voitures actuelles. Pour les uns, ce sont les consommateurs qui doivent
faire pression sur l’industrie, pour les autres ce sont les pouvoirs publics qui ne donnent
pas assez d’incitants (taxes réduites, accès aux passages des bus, parking illimités, accès
aux bornes, péage autoroutier favorable, etc. comme en Norvège).
Les autres problèmes sont :
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Comme les consommateurs choisissent leur voiture en fonction de l’utilisation maximale qu’ils vont en faire, les VE ne sont pas compétitifs. C’est pourquoi certains
constructeurs offriront un ensemble de services en lien avec l’achat d’une petite voiture électrique. L’avenir est sans doute dans un ensemble de services de « mobilité
globale », mais il faut un changement radical de mentalité. Cela peut prendre du
temps, mais le succès de Cambio montre que le mental shift est possible. Les VE
amorcent un autre regard de la mobilité, même si le consommateur moyen a des besoins qui ne vont pas dans cette direction.
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L’autonomie actuelle des VE est en effet un problème. Les hybrides sont pour certains une solution intermédiaire qui permet de résoudre le problème des longues distances. Pour d’autres, les plug-in hybrides combinent les inconvénients des 2 technologies. Dès lors, la transition peut être assurée par une combinaison de 2 véhicules,
selon les usages. Encore faut-il ne pas pénaliser par des taxes disproportionnées le
consommateur qui garderait son véhicule classique comme voiture à utiliser sporadiquement. Par conséquent, dans la percée des VE, la politique de subsides et la fiscalité joueront un rôle très important.
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Comme, la valeur résiduelle de la VE est difficile à estimer aujourd’hui (idem pour le
marché de l’occasion des voitures à essence/diesel lorsque le marché comportera
aussi des VE) cela rend la décision d’investissement difficile pour le consommateur.
Les problèmes soulignés ci-dessus, nous indiquent qu’il faudra du temps pour remplacer
le parc automobile actuel, mais on s’attend à une percée des VE surtout dans les véhicules d’entreprises.
2 Besoins des consommateurs
Les VE doivent répondre par une offre adaptée aux besoins des consommateurs, qui ont
des priorités de prix, de confort, d’espaces des rangements, des critères écologiques différents. La VE doit mériter sa place ! Les avantages sont évidents, à la fois pour la société et pour les consommateurs, et ils sont supérieurs aux désavantages. En fait, il n’y a
pas de raison de ne pas opter pour les VE ! La question d’autonomie, on l’a vu, reste relative. De plus, en cas de pénurie d’énergie, la VE semble réagir de façon plus flexible
quant aux sources d’approvisionnement.
Il existe beaucoup de malentendus dans l’esprit du public et beaucoup de messages sont
contradictoires. L’image des VE est faussée (on dit que l’électricité est chère, qu’il faut
consommer moins, ne pas se chauffer avec l’électricité, …). Il est indispensable
d’informer de façon claire les consommateurs en restant neutre car l’expérience montre,
en effet, que le consommateur moyen a peur du changement.
Le prix doit être envisagé sur la totalité or lors de l’achat, le prix affiché n’est que le prix
de la voiture sans les frais d’utilisation. Il y a là un besoin important d’éducation du
consommateur.
Comme le non rationnel, et l’émotionnel entrent en jeu lors de l’achat d’une voiture.
Beaucoup s’accordent pour souligner le manque de soin dans le design des VE, qui ne
sont pas attractives.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des biens et services
en Belgique. »
Ensuite, des incitants devraient être apportés afin de renforcer la sécurité des prises de
rechargement (un chèque remis aux installateurs agréés), avec une procédure simplifiée
(par exemple sans obligation de révision complète de l’installation).
Enfin, il est aussi suggéré d’organiser en temps utile une bourse de l’électricité des possesseurs de VE, afin de négocier la vente d’électricité ou des capacités de stockage, en
lien avec des réseaux intelligents (V2G).
L’âge moyen de l’acheteur d’une nouvelle voiture se situe vers 50 ans. Les jeunes achètent des occasions à petit budget. Quels seront les premiers consommateurs visés ? Les
consommateurs de VE se retrouveront dans deux groupes extrêmes : d’une part, les passionnés de technologies automobiles et d’autre part les consommateurs écologiques.
Pour les premiers, il s’agit d’améliorer le design. Pour les second, d’assurer une production verte de l’électricité.
Les familles qui disposent de plusieurs voitures seront plus enclines à acquérir une VE,
car les autres véhicules resteront comme alternative. Mais il faut que le prix soit réellement compétitif, souvent les seconde et troisième voitures sont très bon marché. Des
constructeurs annoncent des prix semblables aux véhicules classiques si on prend les
primes en compte. Un marché peut être créé par les pouvoirs publics et para publics, par
des commandes massives de VE visant à en faire diminuer les prix. Certaines expériences
sont déjà en cours en Belgique.
Pour les ménages à une seule voiture, il existe des alternatives pour étendre l’autonomie
des VE pour, par exemple, partir en vacances (usage d’un générateur dans une remorque).
La population urbaine s’accroît, il est donc crucial de recréer de l’espace pour les gens,
donc de diminuer le nombre de voitures. Si ce sont des VE, c’est sans doute mieux, mais
il n’en faut pas plus ! La facilité de conduite du VE, l’impression qu’on ne pollue pas …
vont peut-être amener le conducteur à rouler un peu plus souvent. Dans le futur, il n’y
aura pas plus de voitures, mais des voitures plus petites.
Les coûts du recyclage des batteries pourraient être supportés par une taxe de recyclage.
Le coût d’installation des bornes publiques doit-il être pris en charge par la société ? Il
faut d’abord voir dans quelle mesure ces bornes se justifient. En effet, elles ne sont utiles que si le consommateur peut être certain de trouver une borne disponible à tout
moment. Les pouvoirs publics pourraient investir, en récupérant l’investissement sur la
durée (30 ans ?). Finalement, c’est in fine toujours le consommateur qui paiera, la question étant de savoir qui prend l’initiative d’installer des bornes publiques.
Site Internet :
FR : http://economie.fgov.be/plateforme_vehicules_electriques
NL : http://economie.fgov.be/platform_elektrische_voertuigen
Adresses :
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DG Energie
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