1. Le positionnement économique de l`Ile-de-France

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1. Le positionnement économique de l`Ile-de-France
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
1. Le positionnement économique de l’Ile-de-France
Située au carrefour des échanges européens et mondiaux, l’Ile-de-France est le pôle de
développement principal de la France et l’un des plus importants au niveau mondial.
1.1 L’IDF, première région française
L’Ile-de-France est en nombre d’habitants (11 millions) et en emplois (5,4 millions), l’une des plus
importantes métropoles mondiales. Elle concentre sur seulement 2,2% du territoire de France
métropolitaine 18,7% de la population, 20,7% de la population active, 18,7% des entreprises, 22,4% des
emplois, 28,7% du produit intérieur brut, 25,6% du revenu imposable national et 22,7% du revenu
disponible brut1. Elle est le deuxième pôle d’implantation des grands groupes européens, juste derrière
Londres2. Elle est la première destination touristique mondiale avec 36,4 millions de touristes en 2000.
La région offre une main d’œuvre jeune et dynamique : la part des 20-59 ans est plus importante qu’en
province (62% pour 58% en province) et les taux d’activité sont plus élevés (50% de la population est
active contre 45% pour la province). D’autre part, elle bénéficie d’une population hautement qualifiée
puisqu’elle accueille 47% des cadres d’entreprise et 42% du personnel de recherche, ainsi que 30% des
établissements d’enseignement supérieur dont de prestigieuses écoles internationales dans les domaines
de l’informatique, des mathématiques, des télécommunications, des énergies nouvelles, des
biotechnologies, du management et du commerce international. C’est dans la région capitale que la
productivité est la plus forte avec un PIB par emploi de 76 500 euros, loin devant l’Alsace, PACA et RhôneAlpes dont la productivité avoisine les 59 000 euros par emploi.
La présence des administrations publiques fait de l’Ile-de-France le centre de décision politique et
administratif de la France. Mais elle est également le centre de décision économique, puisqu’elle attire 38%
des sièges sociaux implantés sur le territoire national, et notamment les trois-quarts des sièges sociaux
des banques et des compagnies d’assurance, et plus du quart des sièges sociaux de l’industrie. Le nombre
des sièges sociaux franciliens et la répartition de leurs salariés sur le territoire assurent à la fois
l’autonomie et le rayonnement de la région. En 1997, les sièges sociaux franciliens des entreprises de plus
de 100 salariés regroupent 95% des effectifs salariés régionaux de ces entreprises, et ont 38% de leurs
effectifs dans des établissements hors de la région3.
Par ailleurs, l’Ile-de-France bénéficie d’une structure de l’emploi favorable à la croissance. Elle s’est
positionnée sur les secteurs les plus créateurs de valeur ajoutée et d’emploi, dans l’industrie ou dans le
tertiaire.
1.1.1 L’IDF augmente son attractivité pour les investissements étrangers
Les indicateurs de l’attractivité sont le stock des implantations étrangères sur le territoire et le flux des
investissements directs étrangers (IDE). Toutefois, ces derniers portent essentiellement sur des rachats
d’entreprises. C’est davantage au travers des investissements « greenfields », c’est à dire des
implantations nouvelles, que peuvent être appréciées les conséquences de l’attractivité sur l’emploi et la
croissance. Aujourd’hui, un emploi sur trois créé en France est le résultat d’un investissement étranger.
Depuis 1993, les projets d’investissements ont constamment augmenté en France : de l’ordre de 300 en
1993 pour 15 500 emplois créés, ils sont 558 en 2001 pour 25 500 emplois4. Jusqu’en 2000, cet
accroissement des projets s’est traduit par une augmentation des créations d’emplois. Cette tendance s’est
Le revenu disponible brut est égal aux salaires et aux rentes diminués des cotisations sociales et des impôts auxquels sont ajoutés les transferts sociaux.
Rapport DATAR : Les villes européennes, analyse comparative
3 Insee Première n°630 – janvier 1999 Le tissu productif régional : diversité et concentration (Frédéric Lainé et Carole Rieu)
4 Résultats 2001 de l’enquête AFII sur les investissements directs étrangers en France
1
2
11
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
inversée avec l’éclatement de la bulle des TIC en 2001 et 2002, années où les créations d’emplois ont
diminué de 27% puis de 10%.
En Ile-de-France, le nombre de projets d’investissement a également augmenté depuis 1993, passant de
12 à 72 en 2001. Celui-ci a donc été multiplié par 6, tandis qu’il ne l’était que de 1,9 en France. De même
les créations d’emplois ont été plus favorables à l’Ile-de-France qu’au reste de la France puisqu’elles ont
été multipliées par 10 de 1993 à 2002 (de 400 à 3 924) tandis qu’elles n’augmentaient que de 50% en
France (de 15 400 à 22 900). En 2002, l’Ile-de-France concentre ainsi 17% des créations d’emplois liées à
des IDE. Toutefois, la région Rhône-Alpes est concurrente de l’Ile-de-France depuis plusieurs années et
devient en 2002 la première région d’accueil des investissements internationaux en France (+ 4068
emplois créés) grâce au projet Philips/Motorola/STMicroelectronics.
1.1.2 L’IDF conforte sa spécificité dans les emplois supérieurs
L’Ile-de-France est fortement spécialisée dans les emplois supérieurs à forte qualification et à forte valeur
ajoutée : elle concentre en 1999 48,7% des fonctions métropolitaines supérieures5 et 38% des cadres de
France métropolitaine.
En Ile-de-France, dans un contexte de baisse de l’emploi de 1990 à 1999, les fonctions métropolitaines
supérieures, les cadres et les professions intermédiaires ont augmenté respectivement de 85 000, 122 000
et 119 000 emplois. En revanche, les professions les moins qualifiées ont connu une stagnation ou une
baisse de leurs effectifs : + 8 000, soit +0,5% pour les employés et – 241 000 pour les ouvriers. Ces
tendances sont également celles de la province. Toutefois, les baisses d’emplois ouvriers ont été
beaucoup plus marquées en Ile-de-France qu’en province et l’Ile-de-France n’a pas connu l’augmentation
des emplois d’employés de la province (+16,5% contre +0,5% seulement en Ile-de-France). Ce sont
essentiellement ces évolutions sur les professions peu qualifiées qui ont contribué à la spécialisation de la
région capitale. En effet, les emplois les plus qualifiés ont évolué entre 1990 et 1999 sensiblement moins
favorablement en Ile-de-France qu’en province.
Au delà du rééquilibrage global de l’emploi au profit de la province sur la période 1990-1999, la part des
emplois de cadres a moins diminué que pour les autres professions et la région a un indice de spécificité
fonctionnelle6 des cadres très élevé et en légère augmentation (171,8 au lieu de 171,2 pour un indice de
100 attribué à la France métropolitaine). Cet indice a diminué pour tous les autres métiers, sauf pour les
artisans, commerçants et chefs d’entreprise qui ont connu une moindre baisse de leurs effectifs en Ile-deFrance qu’en province. Les métiers les moins qualifiés d’ouvriers, d’employés et de professions
intermédiaires sont de moins en moins représentés en Ile-de-France.
L’importance des fonctions métropolitaines supérieures est une autre spécificité de la région. « Les
fonctions métropolitaines supérieures illustrent le rayonnement des grandes villes. Symboles de
dynamisme, de décision, porteuses d’images positives, elles sont davantage présentes dans les grandes
villes »7. De 1990 à 1999, la part de l’emploi dans les fonctions métropolitaines supérieures a augmenté,
passant de 7,1% à 7,9% de l’emploi total. Sur la période, on a assisté à une concentration de ces emplois
dans les grandes aires urbaines. L’aire urbaine de Paris8 a bénéficié de cette évolution : tandis qu’elle
perdait globalement des emplois sur la période (-0,6% en neuf ans), elle a au contraire gagné un grand
nombre d’emplois métropolitains supérieurs (+85 000 soit +11,7%). Cette croissance a également bénéficié
aux aires urbaines de l’ouest et du sud de la France (Toulouse, Rennes, Montpellier, Nantes, Grenoble)
5 La liste des fonctions métropolitaines supérieures a été créée après le recensement de 1990 pour compléter l’analyse traditionnelle par secteur d’activité et
mettre en évidence les fonctions caractéristiques des plus grandes villes. On trouve notamment : les artistes et emplois supérieurs artistiques, les cadres de
banque et des assurances, les cadres commerciaux de gros et interindustriels, les ingénieurs et cadres commerciaux et de gestion des établissements
industriels, les cadres de direction des établissements industriels, les cadres de l’information, les ingénieurs et cadres de l’informatique des établissements
industriels, les ingénieurs et cadres de recherche, des services aux entreprises, des télécommunication et des transports. (Philippe Julien)
6 L’indice de spécificité fonctionnelle des cadres est égal à la part des emplois de cadres régionaux dans l’emploi de cadre national, rapportée à la part de
l’emploi régional total dans l’emploi national total.
7 Insee Première n°840 - mars 2002 : Onze fonctions pour qualifier les grandes villes (Philippe Julien)
8 L’aire urbaine de Paris correspond assez bien aux limites administratives de la région. Elle la déborde un peu au nord et à l’ouest et n’inclut pas la frange sudest de la Seine et Marne.
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Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
dont le poids augmente, amorçant ainsi un rééquilibrage vers la province. L’aire urbaine de Paris
représentait 48,7% de ces emplois en 1999 tandis qu’elle en concentrait 50% en 1990. Cependant cette
évolution est à mettre en rapport avec la baisse du poids de l’aire urbaine dans l’emploi total : Paris est
passé d’un indice de spécificité de 174 en 1990 à un indice de 177 en 19999. Cela signifie que l’aire
urbaine de Paris est plus spécialisée dans les emplois supérieurs en 1999 qu’en 1990.
Emploi
1990
Emploi
1999
Evolution 1999/ Part
brute
1990 en
1990
Emploi total
1990
Emploi total Indice de Indice de
1999
spécificité spécificité
1990
1999
Fonctions
AU Paris 730096
métropolitaines
supérieures
AU hors 729544
Paris
815552
85 456
11,7% 50,0% 48,7% 39,6%
-1,3%
5117668
5089179
174,4
177,2
859901
130 357
17,9% 50,0% 51,3% 60,4%
1,3%
12728964
13442268
70,1
70,8
IdF
1 016 472 1138754 122 282
12,0% 39,4% 38,0% 29,4%
-1,4%
5075974
5041995
171,2
171,8
Province
1 565 018 1 858 294 293 276
18,7% 60,6% 62,0% 70,6%
1,4%
16 994 356
17 758 736 78,7
79,6
Artisans,
IdF
commerçants,
chefs d'ent
Province
304921
-12,4% 17,4% 17,6% 16,6%
0,1%
5075974
5041995
79,5
1 442 675 1 252 036 -190 639 -13,2% 82,6% 82,4% 83,4%
-0,1%
16 994 356
17 758 736 107,2
105,8
Professions IdF
intermédiaires
1184462 1303170 118 708
10,0% 26,7% 24,7% 14,2%
-2,0%
5075974
5041995
111,9
Province
3 244 550 3 964 107 719 557
22,2% 73,3% 75,3% 85,8%
2,0%
16 994 356
17 758 736 95,1
96,6
IdF
1475805 1483849 8 044
0,5%
-2,7%
5075974
5041995
101,8
Province
4 382 593 5 106 898 724 305
16,5% 74,8% 77,5% 98,9%
2,7%
16 994 356
17 758 736 97,2
99,5
IdF
1082054 841362
-2,3%
5075974
5041995
65,6
Province
5 366 743 4 958 351 -408 392 -7,6% 83,2% 85,5% 62,9%
2,3%
16 994 356
17 758 736 108,1
Cadres
Employés
Ouvriers
267025
-37 896
Part
en
1999
Part
Evolution
évolution part
25,2% 22,5% 1,1%
-240 692 -22,2% 16,8% 14,5% 37,1%
75,9
116,3
109,5
73,0
109,8
Source : Insee, Recensements de la population 1990 et 1999
1.1.3 Une région de plus en plus tertiaire grâce à une forte hausse des emplois de services
L'économie francilienne se caractérise par la prédominance très nette du secteur tertiaire10
(administrations, services marchands, établissements financiers à vocation internationale) et en particulier
des services aux entreprises. 35 % de la valeur ajoutée nationale des activités tertiaires marchandes et
non marchandes est produit en Ile-de-France par 25,4 % de l’emploi national contre respectivement 22% et
15% pour l’industrie. Le développement de sites tels que la Défense ou Marne-la-Vallée, zones fortement
spécialisées en activités tertiaires, a accompagné cette évolution.
Ici, l’indice de spécificité rapporte la proportion de personnes de l’aire urbaine de Paris travaillant dans les EMS à cette même proportion pour le total des 354
aires urbaines. Cet indice est encore plus élevé si on porte au dénominateur la proportion d’EMS dans le total des emplois de France métropolitaine.
10 Le secteur tertiaire regroupe le commerce et les services (dont notamment, les services aux entreprises et les services aux particuliers).
9
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Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
D’après les estimations d’emploi de l’Insee, sur la base d’une nomenclature par activité principale, l’Ile-deFrance a atteint en 2000, avec 4,4 millions d’emplois appartenant au secteur tertiaire, un taux de
tertiarisation de 83 % (70 % relevant des services et 13 % du commerce).
Agriculture
Effectifs 1989
22556
Effectifs 2000
20341
Part dans l'emploi régional 1989
0,4%
Part dans l'emploi régional 2000
0,4%
Part dans l'emploi national du secteur 1,7%
1989
Part dans l'emploi national du secteur 2,2%
2000
Evolution des effectifs 1989 -2000
-9,8%
Source : Insee, estimations d’emploi
Industrie
922891
653472
18,2%
12,2%
18,9%
Construction
353413
247602
7,0%
4,6%
21,6%
Commerce
693586
700717
13,7%
13,0%
22,7%
Services
3075214
3749184
60,7%
69,8%
27,0%
Total
5067660
5371316
100,0%
100,0%
22,8%
15,1%
17,2%
21,5%
26,2%
22,2%
-29,2%
-29,9%
1,0%
21,9%
6,0%
La tertiarisation de l’économie francilienne s’est poursuivie au cours de la dernière décennie grâce à la
forte croissance des emplois de services (+ 674 000 entre 1989 et 2000). En effet, la part des emplois de
services dans l’emploi francilien s’est fortement accrue entre 1989 et 2000, à un rythme cependant moindre
que dans les autres régions encore faiblement tertiarisées à la fin des années 1980. Dans le secteur du
commerce, la faible croissance des effectifs entre 1989 et 2000 s’est traduite par un recul du poids de ce
secteur dans l’économie régionale. En 2001, l’Ile-de-France a produit 36,4% de la valeur ajoutée du
secteur tertiaire marchand avec seulement 29,3 % des effectifs nationaux.
L’emploi tertiaire peut se répartir en cinq blocs : les services aux ménages, les services aux
entreprises et assimilés, les transports, le commerce et enfin l’administration et les activités associatives et
extra-territoriales.
Répartition des emplois salariés du tertiaire en 2000 en Ile-de-France
8631974579
J1 - Commerce et réparation automobile
J2 - Commerce de gros, intermédiaires
279405
529180
J3 - Commerce de détail, réparations
291995
K0 - Transports
L0 - Activités financières
298523
378703
M0 - Activités immobilières
N1 - Postes et télécommunications
N2 - Conseils et assistance
255017
N3 - Services opérationnels
N4 - Recherche et développement
340054
106216
P1 - Hôtels et restaurants
P2 - Activités récréatives, culturelles et sportives
163459
145209
P3 - Services personnels et domestiques
Q1 - Education
148600
196808
Q2 - Santé, action sociale
527056
62511
R1 - Administration publique
305364
R2 - Activités associatives et extra-territoriales
Source : Insee, estimations d’emploi salarié
Les services aux ménages regroupent les services aux particuliers tels que définis par la nomenclature
Insee (hôtels et restaurants, activités récréatives, culturelles et sportives, services personnels et
domestiques), l’éducation et l’action sociale. Ces services à destination principale de la population
résidente représentent 27% de l’emploi tertiaire en 2000 avec 1,2 million de salariés, soit 110 emplois pour
1000 habitants. En 1990, on décomptait 1 million de salariés et ce ratio n’était que de 94 pour 1000. Le
vieillissement de la population et le développement de la société de loisirs constituent des facteurs
explicatifs de cette hausse. Par ailleurs, il faut noter que l’Ile-de-France est mieux pourvue en services aux
14
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
ménages que la province qui compte 94 emplois pour 1000 habitants en 2000. En Ile-de-France, les deux
principaux postes d’emploi sont la santé et l’éducation qui occupent chacun environ 30% des emplois de
services aux ménages. Viennent ensuite les hôtels et restaurants (16%), les activités récréatives et
culturelles (12%) et les services personnels et domestiques (12%).
Les services aux entreprises (en bleu dans le graphique) occupent un peu plus d’un million d’emplois. Ils
représentent le quart des emplois tertiaires et sont depuis 25 ans un secteur clé de la dynamique
francilienne.
Au sein des services aux entreprises, le conseil assistance et les services opérationnels sont les premiers
postes d’emploi. Ils ont connu un très fort développement depuis 1976. En 2001, le secteur conseil
assistance francilien concentre 44,8% des emplois nationaux du secteur et produit 54,5% de la valeur
ajoutée. Comparée à l’évolution de l’emploi, celle de la valeur ajoutée met en évidence la spécialisation
régionale, à l’intérieur même du secteur, au profit d’activités à forte valeur ajoutée.
Services opérationnels
Conseil et assistance
500000
600000
500000
400000
400000
300000
300000
200000
200000
100000
100000
Bassin parisien
Est
Méditerranée
Nord
Ouest
19
98
20
00
19
94
19
96
19
92
19
90
19
88
19
86
19
84
19
82
19
76
19
78
19
76
19
78
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
Ile-de-France
Centre-Est
Sud-Ouest
19
80
0
0
Source : UNEDIC
En Ile-de-France, le secteur conseil et assistance compte près de 530 000 emplois en 2000. Il correspond
aux activités de conseil, d’expertise, d’administration d’entreprise, d’architecture, d’ingénierie, de contrôle
et analyse technique et de publicité. Ce sont des services aux entreprises à forte valeur ajoutée impliquant
une haute qualification du personnel.
Ce secteur d’activité est très concentré sur Paris (38%) et les Hauts-de-Seine (31%). La répartition par
activité indique qu’en 2000, près des deux tiers des emplois se concentrent dans les activités juridiques,
comptables, de conseil de gestion et l’administration d’entreprise. Suivent les activités d’architecture et
d’ingénierie (19%) et la publicité (14%). Le contrôle et les analyses techniques ne représentent que 3% des
emplois de ce secteur11. Cette prééminence du conseil aux entreprises est en partie due à la forte
proportion des sièges sociaux en Ile-de-France, un grand nombre d’entre eux étant répertoriés en
administration d’entreprise. Il faut toutefois noter que ce n’est pas systématiquement le cas, le siège social
de Bouygues a ainsi été récemment reclassé vers le secteur de la construction. Le poids de ce secteur est
donc encore sous-estimé dans les statistiques par secteur d’activité.
Afin de pouvoir suivre l’évolution de la tertiarisation de l’économie, il serait souhaitable que tous
les sièges sociaux d’entreprises soient classés en administration d’entreprises quel que soit le
secteur d’activité.
Au sein des services opérationnels, les activités de nettoyage sont le premier poste d’emploi (131 600
salariés en 2001), suivi par le travail temporaire qui s’est fortement développé depuis le milieu des années
1990 (130 300 emplois en 2001). Le fort développement de ces emplois est à mettre en relation avec le
11
Insee, 7ème ERE, Géographie de l’emploi 2000 IAURIF
15
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
recentrage sur le cœur de métier et les externalisations opérées dans l’industrie, ainsi qu’avec la volonté
d’introduire de la flexibilité dans la gestion du personnel.
Les données sur l’emploi salarié privé de l’Unedic permettent d’analyser les évolutions au niveau le plus
détaillé de la nomenclature d’activité depuis 1976. Il ressort de l’analyse de ces données que :
Sur les 309 postes d’activités tertiaires que compte la nomenclature d’activité, des augmentations
d’effectifs sont constatées dans 214 secteurs et portent sur 1,54 million d’emplois, les 95 autres postes
diminuant globalement de 329 000 emplois.
Au cours des 25 dernières années, les plus fortes contributions à la hausse sont :
Services
entreprises
aux administration d’entreprises, dont sièges sociaux
+ 83 600
activités de nettoyage
+ 78 600
conseil pour les affaires et la gestion
+ 68 900
travail temporaire
+ 67 000
enquêtes et sécurité
+ 53 800
agences, conseil en publicité
+ 29 400
activités comptables
+ 17 300
réalisation de logiciels informatiques
+ 73 900
conseil en systèmes informatiques
+ 72 100
Activités immobilières
location de logements
+ 44 700
administration d’immeubles résidentiels
+ 40 300
Commerce
hypermarchés
+ 38 800
supermarchés
+ 27 000
commerce de gros de machines de bureau et matériel + 31 800
informatique
Services aux particuliers restaurants
+ 78 400
Télécommunications
activités de télécommunication non nationales
+ 31 600
Education
formation des adultes et formation continue
+ 18 900
16
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Les plus fortes contributions à la baisse sont :
Commerce
(-141 900)
Sécurité sociale
Assurance
Intermédiation
financière
Transport
commerce d’alimentation générale de surface inférieure à - 36 000
120m²
grands magasins
- 10 600
commerce de gros de boissons
- 9 500
activités générales de sécurité sociale
- 22 300
assurances vie, capitalisation, dommages
- 14 200
banques
- 13 100
transport aérien non régulier, charters
- 9 900
Le commerce : troisième pourvoyeur d'emplois tertiaires en Ile-de-France
Selon les données de l’UNEDIC, le commerce (de gros et de détail) occupait au 31 décembre 2000 plus de
700 000 emplois salariés, soit 13% de l'emploi salarié régional. A ce chiffre, il faudrait ajouter les emplois
non salariés qui sont importants dans le commerce de détail qui comprend de nombreux artisans. Par ce
poids considérable, et par son maintien (+1% d'effectifs salariés entre 1989 et 2000) il constitue un atout
important pour la région12.
19
76
19
78
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
nombre évolution de l'emploi du commerce de gros
d'emplois
et de détail en Ile-de-France
salariés
330000
320000
310000
300000
290000
280000
270000
260000
250000
commerce de gros et intermédiaires du commerce
commerce de détail et réparation d'articles domestiques
Commerce de gros et de détail sont à peu près
équivalents en nombre d'emplois. Pourtant le
commerce de gros est prépondérant au regard
des chiffres nationaux (il représentait en 2001
31,7% des emplois nationaux du secteur).
Cette spécificité francilienne s'explique
notamment par la position géographique
centrale de la région et par l'importance du
marché francilien.
Cette évolution en parallèle des emplois du
commerce de gros et de détail masque de
fortes mutations à l'intérieur de chacun des
deux secteurs.
Source: Unedic
Chiffres UNEDIC 1976-2001.
Contrat d'objectifs Etat-IAURIF "la filière commerciale: quelle place sur le marché de l'emploi en Ile de France"; nov. 2001.
12
17
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
nombre
d'emplois
salariés
com. de détail en mag. spécialisé
superettes
supermarchés
grands magasins
hypermarchés
19
76
19
78
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
évolution de l'emploi dans le commerce
de détail en Ile-de-France
Source: Unedic
20
00
19
85
19
88
19
91
19
94
19
97
19
76
19
79
19
82
Parmi les secteurs les plus dynamiques et nombre évolution de l'emploi dans le commerce
créateurs d'emploi: le commerce de gros de d'emplois
de gros en Ile de France
biens de consommation non alimentaires 350000
(+ 13 394 emplois entre 1989 et 2001, soit un 300000
progression de 18%), et le commerce de gros 250000
200000
d'équipements industriels (+ 9166 emplois, soit 150000
une progression de 9%). Au contraire, le 100000
commerce de gros de produits intermédiaires 50000
0
non agricoles et les intermédiaires du commerce
de gros ont subi un fort déclin jusqu'en 1993
intermédiaires
pdts agrico les bruts
(respectivement de 25 et 36%), après quoi les
pdts alimentaires
biens no n alimentaires
effectifs se sont stabilisés respectivement autour
pdts int. no n agrico les
équipts industriels
de 46 000 et 25 000 emplois.
Source: Unedic
Enfin, le commerce de gros de produits alimentaires a connu un déclin de l'ordre de 9% entre 1995
et 1998, avant de se stabiliser à environ 31 000 emplois.
Les effectifs du commerce de détail ont
également fortement augmenté depuis 1976
(+20% en 25 ans). Cette croissance est
surtout le fait de la montée en puissance
continue des supermarchés et hypermarchés
(moins de 11 000 emplois dans les super- et
hypermarchés en 1976, contre 74 000 en
2001).
Sur la même période, l'emploi dans les
grands magasins et le commerce de détail
déclinait lentement, notamment dans
l'alimentaire (-21% entre 1989 et 2001) et la
papeterie (-32,4%).
Sur la même période, on observe de fortes hausses dans des segments importants en nombre d'emplois:
bricolage (+1200%) habillement (+13,5%), et pharmacie (5,3%).
Si le commerce de détail francilien dans son ensemble n'est pas plus représenté dans l’emploi total qu’en
Province, il présente toutefois quelques spécificités, notamment des surfaces moyennes de vente
inférieures, une sur-représentation des grands magasins et des commerces dans le domaine de la santé,
beauté, sport, culture et loisirs.
Le commerce de détail est, au même titre que les autres services de proximité, un facteur essentiel de
l'attractivité territoriale et par conséquent du développement économique.
1.1.4 L’IDF reste la première région industrielle française
L'Île-de-France se désindustrialise plus vite que la province, mais reste la première région industrielle
française en termes d’emplois et de contribution à la valeur ajoutée industrielle.
La désindustrialisation de l’Ile-de-France s’est soldée à partir du premier choc pétrolier de 1974 par une
perte d’emplois pour l’industrie dans son ensemble. Dès lors cette tendance ne s’est plus inversée et la
France a dû s’adapter en opérant une mutation en profondeur de son industrie. Des gains de productivité
élevés sont le signe de l’ampleur de la mutation opérée : depuis 1976, l’industrie a réalisé des gains de
productivité, mesurés par l’évolution de la valeur ajoutée par tête, très importants, de l’ordre de 3,5% par
an en moyenne. C’est en Ile-de-France que ces gains ont été les plus forts en raison de la spécialisation
régionale dans les emplois et les activités hautement qualifiés.
18
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Malgré les efforts de productivité, le poids de la région capitale dans l’industrie nationale n’a pas été
maintenu. La désindustrialisation a été quantitativement plus forte en Ile-de-France qu’en province : depuis
1976, la contribution de l’industrie francilienne au PIB a diminué de 50%, tandis que la baisse n’est que de
20% pour la France. De la même façon, l’emploi industriel francilien a diminué de 2% par an en moyenne
depuis 1974 pour une baisse nationale de 1,2%. De plus, les tendances récentes de reprise de l’emploi
industriel dans certaines régions augmentent l’écart entre la province et l’Ile-de-France qui bénéficie peu de
cette embellie.
En Ile-de-France, de 1989 à 2000, tous les secteurs d’activités (au niveau de la nomenclature NES 36) ont
été affectés par la désindustrialisation. Seul le secteur des équipements électriques et électroniques est
parvenu à maintenir ses effectifs. De plus, malgré les gains de productivité considérables opérés par la
région, celle-ci a connu au cours de la décennie 1990 une évolution de sa valeur ajoutée industrielle
inférieure à celle de la France entière, des Pays de la Loire et de Rhône Alpes dans les cinq grandes
branches de l’industrie.
Toutefois, si on regarde les évolutions de l’emploi industriel au niveau le plus fin de la nomenclature (NAF
700), il s’avère que certaines activités ont réussi à créer des emplois.
Les données sur l’emploi salarié privé de l’Unedic permettent d’analyser les évolutions au niveau le plus
détaillé de la nomenclature d’activité depuis 1976. Il ressort de l’analyse de ces données que :
En 2001, le poste d’emplois industriels le plus important reste la construction de véhicules
automobiles avec 51 00013 salariés. Mais c’est également ce secteur qui a perdu le plus
d’emplois (-79 000 depuis 1976). Ces diminutions ont principalement été opérées dans le
courant des années 1980, années de fortes restructurations dans ce secteur.
Le deuxième plus gros employeur est l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de
médicaments (31 000 salariés). Ce secteur a su maintenir ses effectifs depuis 1976.
Sur les 330 postes d’activités industrielles que compte la nomenclature d’activité, les
augmentations d’effectifs concernent 65 postes pour un total de 48 000 emplois, tandis que
les 265 autres postes diminuent globalement de 661 000 emplois.
13 Ce chiffre est inférieur aux effectifs totaux du secteur automobile qui comprend également la fabrication de carrosseries et remorques ainsi que la fabrication
d’équipements automobiles.
19
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Au cours des 25 dernières années, les plus fortes contributions à la hausse sont :
Fabrication
d’équipements
électriques
électroniques
Edition imprimerie
Armement
Industrie chimique
fabrication d’équipements d’aide à la navigation
+ 4 400
fabrication de composants électroniques actifs
fabrication d’équipements de contrôle des processus
industriels
fabrication de matériels électriques
fabrication d’appareils médicochirurgicaux
édition de journaux
édition d’enregistrements sonores
reliure et finition
imprimerie de journaux
fabrication d’armements
fabrication de parfums et de produits pour la toilette
fabrication de colles et de gélatines
+ 3 000
+ 2 500
et
+ 2 000
+ 1 800
+ 6 000
+ 1 300
+ 1 000
+ 700
+ 3 700
+ 1 600
+ 1 400
Les plus fortes contributions à la baisse sont :
Industrie automobile
construction de véhicules automobiles
- 79 000
fabrication d’équipements automobiles
- 24 900
Autres
industries fabrication d’équipements d’émission et de transmission - 27 600
manufacturières
hertzienne
travail des métaux
- 82 200
fabrication de machines et d’équipements
- 47 600
fabrication de vêtements en textile
- 33 600
Ces statistiques par secteurs d’activité surestiment encore l’importance de l’emploi industriel francilien, en
tout cas dans l’appellation traditionnelle du terme. En Ile-de-France, bien moins qu’en province, ces
emplois ne correspondent plus à des emplois de production. En effet, les statistiques recensent comme
emplois industriels tous les emplois des établissements auxquels a été attribué un code d’activité principale
« industriel ». Cette nomenclature reflète donc mal la diversité des activités et des fonctions et ne rend pas
compte de la spécificité de l’Ile-de-France.
L’analyse des métiers de l’industrie est à ce titre éclairante : la structure des catégories
socioprofessionnelles franciliennes est très différente de celle de la province. Tandis que l’industrie
francilienne ne compte que 30% d’emplois d’ouvriers en 1999, la province en compte encore 56%.
Inversement, on recense 25% de cadres dans l’industrie francilienne pour seulement 8% en province. En
Ile-de-France, une partie importante de l’industrie s’apparente en réalité à des activités tertiaires, qu’il
s’agisse d’administration d’entreprise, de gestion, de recherche ou de conception.
Cette spécificité de l’Ile-de-France ne l’a cependant pas empêchée de subir d’importantes pertes d’emplois
industriels à tous les niveaux de qualification de 1990 à 1999 (40% des pertes d’emplois de France
métropolitaine). Au niveau infra-régional, l’emploi a diminué dans tous les départements, hormis les
Yvelines, et dans une moindre mesure la Seine et Marne, où les emplois de cadres et de professions
intermédiaires de l’industrie ont augmenté. Durant la même période, les emplois de cadres de l’industrie
ont progressé de 20 000 en province et ceux des professions intermédiaires de l’industrie de 63 000.
L’industrie en province devient donc globalement plus utilisatrice de cadres et moins utilisatrice d’emplois
peu qualifiés, suivant ainsi le mouvement engagé en Ile-de-France.
20
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Avec 22% de la valeur ajoutée industrielle et 15 % des effectifs industriels répartis dans 7 168
établissements, l’Île-de-France reste néanmoins la première région industrielle française. La région
francilienne se caractérise par une grande diversité de ses activités industrielles dans de multiples
domaines. En 2001, les branches d’activités les plus représentées14 sont l’édition et l’imprimerie (80 000
salariés), les équipements électriques et électroniques (80 000), l’industrie automobile (60 000), la
construction aéronautique et spatiale (60 000) et l’industrie pharmaceutique (60 000). La région est
également leader dans d’autres activités aux contours plus informels : les industries du luxe (haute couture,
bijouterie orfèvrerie, joaillerie), l’audiovisuel (80 % des entreprises de productions de films ou de
programmes de télévision, de reproduction d'enregistrements sonores ou vidéo). Au regard de la
concurrence accrue qui s’exerce entre les régions, au niveau français, européen et mondial, les forces de
l’Ile-de-France industrielle résident aujourd’hui certainement dans sa capacité à structurer son territoire
autour de pôles spécialisés, vecteurs d’innovation et d’image au plan international. Le plateau de Massy
Saclay, le génopôle d’Evry ou le technocentre de Renault à Guyancourt en sont des exemples.
Tableau de bord de l’industrie francilienne comparée à la France entière
Critères
Effectifs industriels (1)
IAA
Biens consommations
Automobile
Biens équipement
Biens intermédiaires
Valeur ajoutée industrielle IAA
(milliards d’euros 2001) –
(2)
Biens consommations
Automobile
Biens équipement
Biens intermédiaires
Poids de l’emploi industriel en 2001 (3)
Rang dans l’emploi industriel en 2001 (4)
Taux d’exportation industriel (5)
Taux de localisation des sièges sociaux des implantations étrangères
(6)
Ile-de-France Ile-de-France / France
métropolitaine (en %)
70 193
1er rang avec 9.3%
216 637
1er rang avec 27.2%
59 575
1er rang avec 19.2%
202 409
1er rang avec 20.9%
159 946
2ème rang avec 9.3%
4
1er rang avec 11.7%
14.5
5
12.1
10.1
12.1%
14.3%
19,4%
45.7%
1er rang avec 35.9%
1er rang avec 24%
1er rang avec 24.6%
2ème rang avec 11.3%
France : 18.4%
1er rang
1er rang
1er rang
(1) INSEE Effectifs des établissements industriels au 31 décembre 2001 Champ ICS Ile-de-France DADS
(2) INSEE Valeurs ajoutées nationales par branches Nes 14
(3) SESSI L’industrie dans les régions édition 2003. Cet indicateur est le rapport de l’emploi industriel (y compris énergie) à
l’emploi salarié de la région.
(4) SESSI L’industrie dans les régions édition 2003.
(5) SESSI L’industrie dans les régions édition 2003
(6) INSEE, fichier SIRENE, mars 2002
La structure du tissu des entreprises en est une autre illustration : plus de 90% des établissements
industriels franciliens ont moins de 10 salariés. Mais ceci n’est pas une particularité de l’Ile-de-France car
cette proportion est à peu près semblable à celle que l’on trouve au niveau national. La différence va se
situer dans les entreprises de grande taille : 34% des établissements de plus de 500 salariés se trouvent
en Ile-de-France (source : INSEE, fichier SIRENE 2001). L’Ile-de-France se caractérise ainsi par une
juxtaposition de petits ateliers, d’entreprises moyennes et d’entreprises de très grande taille.
De même, l’Ile-de-France est la région où se localisent les sièges sociaux des implantations étrangères
dans l’industrie : sur 100 projets étrangers qui choisissent la France, 45,7% implantent leur siège social en
14
Source : fichiers Unedic, emploi salarié privé en 2001
21
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Ile-de-France, même si cette part tend à s’éroder depuis quelques années (cette part était proche de 48%
en 2000).
Tableau de bord de l’économie francilienne
Source
Territoire
Ile-deFrance
11 993
France
métropolitaine
547 713
Poids
IdF
2,2%
Classement
IdF
Population
INSEE
estimations
localisées de
population 2001
11 024 984 59 038 459
18,7%
1
Population active
INSEE
RGP 1999
5 492 151
26 542 481
20,7%
1
Taux d’actif
INSEE
RGP 1999
0,50
0,45
784 352
4 184 963
18,7%
1
898
2 795
32,1%
1
12 217
35,4%
1
INSEE SIRENE
champ industrie /
Créations d’entreprises commerce
/ 62 529
services
2001
256 972
24,3%
1
Défaillances
d’entreprises
Cofacerating
2002
11 414
44 066
25,9%
1
Migrations
d’entreprises
Cofacerating
2002
- 1 807
Emploi
Estimations
d’emploi INSEE 5 371 316
(31/12/2000)
Entreprises
(établissements)
SIRENE
1/01/2001
Etablissements de + de SIRENE
500 salariés
1/01/2001
Sièges sociaux
INSEE
SIRENE
4 325
1/01/1997
entreprises
de
100 salariés et +
1
22
23 955 690
22
22,4%
1
Régions concurrentes
Rhône-Alpes (5 718 130)
PACA (4 568 975)
Nord-Pas-de-Calais
(4 013 837)
Pays de Loire (3 267 484)
Aquitaine (2 941 938)
Rhône-Alpes (2 602 343)
PACA (1 928 045)
Nord-Pas-de-Calais
(1 676 442)
Pays de Loire (1 458 313)
Aquitaine (1 292 202)
Alsace (0,48)
Rhône Alpes (0,46)
Centre (0,45)
Haute Normandie (0,45)
Pays de Loire (0,45)
Rhône-Alpes (423 647)
PACA (365 330)
Aquitaine (253 990)
Midi-Pyrénées (235 524)
Pays de Loire (219 397)
Rhône-Alpes (258)
PACA (164)
Nord-Pas-de-Calais (162)
Pays de Loire (137)
Lorraine (119)
Rhône-Alpes (1231)
Nord-Pas-de-Calais (687)
Pays de Loire (674)
PACA (550)
Bretagne (494)
PACA (31 991)
Rhône-Alpes (26 385)
Languedoc
Roussillon
(16 356)
Aquitaine (14 775)
Midi-Pyrénées (12 254)
PACA (4 807)
Rhône-Alpes (4 087)
Nord-Pas-de-Calais (2 403)
Languedoc Roussillon (2 315)
Aquitaine (2 190)
PACA (681)
Languedoc Roussillon (405)
Aquitaine (268)
Pays de Loire (208)
Midi-Pyrénées (204)
Rhône-Alpes (2 374 716)
PACA (1 673 298)
Nord-Pas-de-Calais
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
(1 418 218)
Pays de Loire (1 345 366)
Bretagne (1 170 439)
Chômage
INSEE/ DRTEFP
1er trim 2003
9,1%
9,3%
PIB
INSEE comptes
régionaux 2001
413 499
(provisoire)
(en millions d’€)
1 440 941
PIB par emploi
INSEE comptes
régionaux 2001
76 471
(provisoire)
(en €)
59 748
Revenu imposable
Revenu disponible brut
(salaires + rentes –
cotisations sociales –
impôts + transferts
sociaux)
Revenu déclaré
moyen par unité de
consommation
DGI 1999
(milliards d’€)
28,7%
1
1
119,5
467,0
25,6%
1
180,5
795,9
22,7%
1
INSEE-DGI
revenus fiscaux 20 574
localisés 2000
16 343
INSEE 1997
(milliards d’€)
1
Universités (étudiants)
MEN
2001-2002
361 117
1 382 175
26,1%
1
Cadres d’entreprise
RGP 1999
Emploi au lieu de 671 574
travail
1 452 512
47,1%
1
Age de la population :
part des 20 à 59 ans
RGP 1999
34 387 346
58,8%
19,8%
1
Dépenses de
recherche et
développement
MEN-DPD
C3
(en millions d’€) 4 238
2000
11 261
37,6%
1
Personnel de
recherche
MEN-DPD C3
2000
321 228
39,4%
1
6 809 566
62,2%
126 446
23
Rhône-Alpes (140 186)
PACA (99 955)
Nord-Pas-de-Calais (77 264)
Pays de Loire (70339)
Aquitaine (63 783)
Alsace (59 851)
PACA (58 897)
Rhône-Alpes (58 802)
Haute-Normandie (57 557)
Champagne-Ardenne (56 366)
Rhône-Alpes (44,9)
PACA (35,1)
Nord-Pas-de-Calais (25,6)
Pays de Loire (23,0)
Aquitaine (21,8)
Rhône-Alpes (76,9)
PACA (60,0)
Nord-Pas-de-Calais (44,3)
Pays de Loire (40,9)
Aquitaine (39,0)
Alsace
Rhône-Alpes (143 077)
PACA (108 853)
Nord-Pas-de-Calais (91 962)
Midi-Pyrénées (75 107)
Bretagne (65 891)
Aquitaine (64 778)
Rhône-Alpes (132 265)
PACA (78 709)
Nord-Pas-de-Calais (59 683)
Midi-Pyrénées (50 794)
Pays de Loire (49 776)
Rhône-Alpes (3 337 304)
PACA (2 596 326)
Nord-Pas-de-Calais
(2 296 084)
Pays de Loire (1 854 614)
Aquitaine (1 685 719)
Rhône-Alpes (1076)
PACA (819)
Midi-Pyrénées (760)
Languedoc-Roussillon (677)
Bretagne (366)
Rhône-Alpes (34 656)
PACA (20 367)
Midi-Pyrénées (17490)
Bretagne (12 353)
Languedoc-Roussillon
(10
255)
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
1.2 Des indicateurs qui nous interrogent sur les dynamiques économiques
franciliennes
Au cours des 10 dernières années certains indicateurs le départ d’entreprises ou encore le niveau
élevé des offres d’emploi non satisfaites laissent penser qu’une certaine altération de l’attractivité
régionale s’opère.
1.2.1 Davantage de départs que de créations d’entreprises
Depuis 1994, l’évolution francilienne s’est dissociée de celle du reste de la France métropolitaine. Tandis
que la province bénéficiait d’une reprise des créations d’entreprises (+1,8% de 1994 à 2001), l’Ile-deFrance accusait une stagnation (-0,2%). Bien que l’Ile-de-France concentre encore en 2001 24,3% des
créations d’entreprises de France métropolitaine, son poids dans l’ensemble des créations est en légère
diminution (24,7% en 1994 et 1998).
D’après la COFACE, en 2002, l’Ile-de-France a enregistré 3700 départs et 1893 arrivées d’entreprises, ce
qui représente 27% des départs et 14% des arrivées en France métropolitaine. Elle reste la première
région pour les arrivées, mais le nombre de départs est tel que la région arrive en dernière position pour les
migrations15 avec près de deux départs pour une arrivée. Les secteurs d’activités les plus déficitaires sont
par ordre d’importance : les services aux particuliers
(-656 dont -412 dans la santé16), les services aux entreprises (-309 dont -131 entreprises de conseil
assistance) le BTP17 (-152). Toutefois, ce déficit dans les flux d’entreprises ne se traduit pas par une perte
nette d’emplois : en 2002, l’Ile-de-France gagne 21 000 emplois du fait des migrations d’entreprises, les
services aux entreprises enregistrant un gain de 4 800 emplois. Inversement, les migrations d’entreprises
se traduisent par une perte de 10 400 salariés dans le BTP, de 400 dans les services aux particuliers. Les
régions les plus attractives sont celles du sud et de l’ouest de la France. En 2002, c’est dans les régions du
sud que le taux de création est le plus élevé18mais les taux de survie à 5 ans y sont également assez
faibles.
Le taux de survie à 5 ans des entreprises franciliennes est le plus faible de toutes les régions françaises
hormis PACA (41% en Ile-de-France pour 45,8% en France et 38,9% en PACA). L’écart entre l’Ile-deFrance et la province est particulièrement important dans le secteur de la construction et de l’industrie (hors
agro-alimentaire). Il est plus réduit pour les hôtels et restaurants et le secteur tertiaire.
1.2.2 L’IDF a moins bénéficié de la dernière reprise économique que la province
La période 1982-1998 peut être scindée en quatre phases économiques de 4 ans. Aux phases de
ralentissement de la croissance de 1982-1986 et 1990-1994 ont succédé des phases de reprise (19861990 et 1994-2000). L’année 2001 est marquée par un ralentissement de la croissance.
Au cours de la décennie 1990 et jusqu’en 1998, l’Ile-de-France a moins bien résisté à la récession et moins
bénéficié de la reprise qu’au cours de la décennie précédente. Le recensement de la population de 1999 a
ainsi mis en évidence, pour la première fois depuis la période 1962-68, une diminution de l’emploi au lieu
de travail depuis 1990.
De 1990 à 1999, l’Ile-de-France a perdu des emplois à un rythme annuel de -0,1%. Pendant la même
période, la province a bénéficié d’une croissance de +0,5%. Lorsqu’on regarde cette évolution par secteurs
d’activité en 16 postes (NES 16), il s’avère que l’Ile-de-France a connu une évolution moins favorable que
Les migrations sont le solde des entrées ou aménagements et des sorties ou déménagements. Le clacul prend en compte les sièges sociaux et les
établissements secondaires.
16 Ce sont surtout les activités d’auxiliaires médicaux qui subissent des départs importants (déficit migratoire de –292 établissements en 2002). Ce sont
notamment les activités exercées individuellement ou en groupes par les infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes, orthophonistes, audioprothésistes,
orthoptistes, etc. La pratique médicale et dentaire enregistre également un déficit de –106.
17 Ce sont surtout les activités de travaux de finitions et de travaux d’installation qui sont déficitaires (respectivement –58 et –41)
18 Insee Première n° 879 - janvier 2003
15
24
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
la province dans tous les secteurs sauf dans les activités immobilières (-2,2% en Ile-de-France contre 5,4% en province).
Taux de croissance annuel du PIB et de l'emploi
6,0%
5,0%
4,0%
3,0%
Va Ile-de-France
2,0%
Va Province
1,0%
Emploi Ile-de-France total
0,0%
-1,0%
Emploi Province
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
-2,0%
-3,0%
Insee : estimations d'emploi et comptes régionaux
Toutefois, à partir de 1998, l’Ile-de-France a commencé à bénéficier de la croissance : son PIB et son
emploi ont davantage augmenté qu’en province. En 2001, avec le ralentissement de la croissance, la
province a repris le pas sur l’Ile-de-France en termes de production.
L’Ile-de-France n’a commencé à bénéficier de la reprise qu’à partir de 1997 pour l’emploi et elle a connu au
cours de la période un taux de croissance de l’emploi et de la valeur ajoutée inférieur à la province sauf en
1999-2000. Seules les évolutions à venir permettront d’interpréter ces tendances comme un rééquilibrage
structurel en faveur de la province ou comme un simple décalage conjoncturel.
Ces performances atones de l’Ile-de-France ne remettent pas en cause son poids déterminant dans
l’économie nationale ; elles participent d’un rééquilibrage territorial qui suit lui-même une logique
économique. La cherté des facteurs de production conduit l’Ile-de-France à se spécialiser dans des
activités à forte valeur ajoutée. Les déséconomies d’échelle qui caractérisent la métropole régionale
conduisent ainsi à réduire le poids de l’Ile-de-France dans l’économie nationale.
1.2.3 Des offres d’emploi non satisfaites et un taux de chômage de plus en plus proche du
taux national
L’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi n’est pas spécifique à l’Ile-de-France, mais elle est
amplifiée par rapport aux autres régions françaises par un effet volume lié à la taille du marché de l’emploi,
aux importants flux d'offres d'emplois proposés ainsi qu’à la cherté de la vie, notamment le coût du
logement, qui fait que les catégories intermédiaires ont tendance à quitter la région ou hésitent à s’y
implanter.
Plusieurs secteurs d’activités rencontrent, en effet, des difficultés à pourvoir les postes qu’ils offrent sur le
marché du travail. Cette inadéquation trouve de nombreuses explications telles que le déficit d’attractivité
de certaines branches, la non-interchangeabilité des travailleurs, la difficulté des réajustements des
compétences face aux nouveaux besoins des entreprises. Ainsi des secteurs tels que le bâtiment,
l'hôtellerie-restauration ou le commerce de détail, n'attirent-ils pas les jeunes ou ne parviennent-ils pas à
les retenir : le turn-over est la cause d'embauche pour 47 % des cas dans le bâtiment, 67 % dans le
commerce de détail. La pénibilité de ces métiers, les horaires atypiques, notamment pour la restauration et
les commerces, et le bas niveau de salaires expliquent pour l’essentiel la difficulté à garder le personnel.
Selon une étude de la DARES réalisée en 2001, les secteurs les plus touchés sont la santé et l'action
sociale (hors secteur public hospitalier, 85 % des entreprises du secteur déclarent des difficultés
d’embauche), le BTP, une partie de l'industrie, les transports et l'hôtellerie (entre 70 % et 80 % des
établissements de plus de 10 salariés indiquent rencontrer ce type de problème).
25
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Les problèmes d’embauche sont plus fréquents dans les grandes entreprises (72% dans les entreprises de
plus de 500 salariés contre 40% pour les moins de 20 ), mais ont des effets plus marqués pour les PME,
pour ces dernières l’absence de personnel peut amener à renoncer à certaines commandes.
Tous ces éléments font qu’en Ile-de-France de nombreuses offres d’emploi restent non satisfaites. En
effet, l’indicateur de tensions, calculé par la DARES, est un19 des plus élevés du territoire (1,4), au
deuxième rang derrière l'Alsace (1,7) et devant Rhône-Alpes (1,2). Ces disparités territoriales trouvent
plusieurs explications, comme les spécificités des systèmes productifs régionaux et leurs dynamiques,
l'ajustement entre population active et emploi ou encore le degré de mobilité des salariés.
Cette inadéquation entre les offres et les demandes d’emplois se traduit par une montée du taux de
chômage (9,5% de la population active au deuxième trimestre 2003), qui, fait nouveau, a rattrapé le taux
national (source : Insee). La région comptait ainsi, au 31 décembre 2002, 537 763 chômeurs, dont 12,4%
de moins de 25 ans et 47,5% de femmes. Demeure la particularité francilienne d’un chômage plus
masculin et moins jeune qu’en province (où 18,5% des chômeurs ont moins de 25 ans et 52% sont des
femmes). A un niveau infra-régional, on constate la traditionnelle opposition entre une grande couronne
aux taux de chômage faibles (Seine et Marne, Yvelines et Essonne notamment, avec des taux compris
entre 7 et 7,5%) des départements de proche couronne aux taux moyens (Hauts de Seine, Val de Marne
notamment avec des taux voisins de 9%), et enfin Paris et la Seine St Denis avec des taux respectifs de
11,4% et 13,2%, supérieurs à la moyenne nationale. Au sein de ces deux derniers départements, mais
également, dans une moindre mesure dans le Val de Marne (Orly, Ivry, Vitry), le nord des Hauts de Seine
(Gennevilliers), le sud du Val d’Oise (Sarcelles, Garges les G.) et l’est rural de la Seine et Marne, de
véritables poches de pauvreté subsistent, qui affectent l’ensemble de la région. A Paris, ce sont notamment
les 18ème, 19ème et 20ème arrondissements, et en Seine St Denis l’ensemble des communes constituant le
tiers sud-ouest du département (Pantin, Montreuil, Aubervilliers, Bobigny, Drancy, St Denis, La Courneuve,
etc.) qui sont concernés. On retrouve cette grande opposition Est/Ouest dans l’agglomération et ces
poches de pauvreté dans la répartition des aides sociales. Ainsi, en Seine St Denis, près de la moitié de la
population bénéficiait fin 1998 directement ou indirectement d’au moins une prestation CAF (contre 27% à
Paris, 32,5% dans les hauts de Seine). Au total dans la région, près de 885 000 personnes, soit 8,1% de la
population, faisaient alors partie d’un foyer en situation de précarité monétaire20.
1.2.4 La structure de l’emploi en Ile-de-France ne lui permet pas de stabiliser son poids
économique
De par son histoire et son tissu économique, l’Ile-de-France a été confrontée depuis de nombreuses
années à la nécessaire adaptation aux évolutions économiques mondiales. Elle s’est tertiarisée, s’est
positionnée sur les secteurs et les postes à haute valeur ajoutée, notamment en développant un important
effort de recherche et d’innovation. La région a ainsi pu constituer un terrain de développement
économique particulièrement favorable. Aujourd’hui, il semblerait au vu d’indicateurs globaux que les
atouts structurels de la région ne suffisent plus à stabiliser son poids économique.
Le poids de l’Ile-de-France dans l’emploi total était de 22,9% en 1990 a diminué jusqu’en 1998, pour se
stabiliser au cours de la période 1999 / 2001 à 22,2%. Ce sont essentiellement les régions du sud et de
l’ouest qui ont renforcé leur position.
19 Cet indicateur est le rapport entre le nombre cumulé d’offres d’emploi enregistrées par l’ANPE et le stock moyen de demandeurs d’emploi sur une période
donnée.
20 Revenu par équivalent adulte ou unité de consommation, calculé par l’INSEE à partir des revenus bruts déclarés à la CAF et des prestations perçues.
Sources : Insee Première n°195, janvier 2001.
26
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Evolution du poids de l'Ile-de-France dans l'emploi total
(base 100 en 1990)
105
Nord
Bassin parisien (hors IdF)
Est
103
Ouest
101
Sud-Ouest
99
Centre-Est
Méditérranée
97
Ile-de-France
France métropolitaine
95
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Insee : estimations d'emploi
Si on décompose l’évolution de l’emploi francilien en un effet structurel lié à la croissance nationale des
secteurs d’activité et un effet géographique qui reflète la performance de l’économie locale, il s’avère que la
région connaît un effet régional de plus en plus négatif depuis 1982. Ce constat est d’autant plus inquiétant
que le rôle porteur de la structure d’emploi francilienne tend à diminuer tout en restant positif.21 Ces
résultats fournis par l’Insee sur la période 1982-1998 seraient peut-être à tempérer pour la période 19982001 à partir de laquelle l’Ile-de-France commence à bénéficier de la croissance. Par ailleurs, il serait
souhaitable de disposer de ce type d’analyse par métier, afin de voir si ces évolutions ne cachent pas
d’importantes disparités avec des effets positifs pour les métiers à haute valeur ajoutée.
Le poids de l’Ile-de-France dans l’emploi tertiaire était de 30,7% en 1990. Il a diminué jusqu’en 1998, pour
se stabiliser dans la période récente à 29,3% de l’emploi de France métropolitaine. Ce sont
essentiellement les régions de l’ouest qui ont renforcé leur position.
Evolution du poids de l'Ile-de-France dans l'emploi tertiaire marchand
(base 100 en 1990)
115
Nord
110
Est
BP (hors IdF)
Ouest
105
Sud-Ouest
100
Centre-Est
Méditérranée
95
Ile-de-France
France métropolitaine
90
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Insee : estimations d'emploi
Les services aux entreprises sont depuis 25 ans un secteur clé de la dynamique économique
francilienne.22 Ils représentent plus du quart des emplois tertiaires de la région. Toutefois, leur poids a
également diminué jusqu’en 1997 (33,8%), pour remonter à 34,6% en 2001. Ce sont essentiellement les
régions de l’ouest, du nord et de l’est qui ont accru leur poids dans ce secteur. Au sein des services aux
entreprises, seules les activités spécifiques de conseil et assistance voient leur importance augmenter.
21
22
Note DR Insee/SED du 4 mars 2002 pour le groupe de travail développement économique
Enjeux Ile-de-France n°56 – juin 2003 CROCIS
27
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
Evolution du poids de l'Ile-de-France dans l'emploi des services aux entreprises
(base 100 en 1990)
Nord
120
BP (hors IdF)
115
Est
110
Ouest
105
Sud-Ouest
Centre-Est
100
Méditérranée
95
Ile-de-France
90
France métropolitaine
85
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Insee : estimations d'emploi
Depuis 1990, la part de l’Ile-de-France dans l’emploi industriel a fortement diminué, passant de 18,8% de
l’emploi industriel national à 15,1% en 2001. Contrairement aux emplois tertiaires, les emplois industriels
franciliens ne se sont pas stabilisés depuis 1998. L’Ile-de-France a perdu un peu plus de 260 000 emplois
industriels depuis 1990. Le secteur de la construction a également enregistré des pertes d’emplois
industriels importantes (-110 000 emplois de 1990 à 2000). Toutefois, il faut remettre ces évolutions en
perspective avec les stratégies d’organisation du travail des entreprises. Les entreprises industrielles ont
choisi par souci d’efficacité de se recentrer sur leur cœur de métier. Cette stratégie s’est traduite par
l’externalisation d’activités qui sont aujourd’hui répertoriées dans le secteur tertiaire : le recours accru à
l’intérim depuis le milieu des années 1990 va également dans le sens d’un transfert artificiel des activités
industrielles vers les services. En 1999, les entreprises industrielles font appel aux entreprises de services
pour plus du quart de leur chiffre d’affaires23.
Evolution du poids de l'Ile-de-France dans l'emploi
industriel
(base 100 en 1990)
Les fonctions dans les achats de services par branches industrielles en 1999
100%
1,8
2,7
90%
20,4
105
6,9
3,4
1,7
6,5
13,8
10,3
2,9
2,9
6,1
6,3
Achats
80%
9,4
100
11,4
70%
95
60%
25,6
Commercial
20,3
90
Informatique et
télécommunication
Recherches et technologies
13,8
24,5
Logistique
50%
40%
85
27,6
16,5
22,5
Administration générale
Maintenance / services généraux
23
30%
80
14,7
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
20%
Île-de-France
10%
Province
19,4
22,9
29
33,7
0%
Biens de consommation
Automobile
Biens d'équipement
Biens intermédiaires
Source : SESSI Enquêtes sur les services
Les créations d’emplois tertiaires s’élevant à 500 000 emplois depuis 1990 ont permis de compenser les
pertes d’emplois industriels. C’est le secteur des services aux entreprises qui a le plus contribué à la
croissance avec 330 000 emplois créés, soit près des deux tiers des nouveaux emplois tertiaires. Jusqu’en
1998, les créations d’emplois tertiaires ne compensaient pas les pertes d’emplois dans les autres secteurs
d’activité et l’Ile-de-France était déficitaire en emplois par rapport à son niveau de 1990. C’est la croissance
exceptionnelle des services à partir de 1998 qui a permis de stabiliser la situation francilienne (+125 000
23
SESSI – Enquête sur les services à l’industrie - 1999
28
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
emplois par an en moyenne contre +35 000 de 1990 à 1997). Ce sont les secteurs conseil et assistance et
services opérationnels24 qui ont le plus contribué à cette croissance avec respectivement 180 000 et
105 000 emplois créés de 1990 à 2000. Tandis qu’on assiste à un rééquilibrage des emplois tertiaires au
profit de la province, les activités de conseil et assistance font exception : en 2001, l’Ile-de-France
concentre 44,8% des emplois nationaux contre 43,1% en 1990.
Au cours de la décennie 1990, l’Ile-de-France a vu sa contribution au PIB national diminuer de 29,3% à
28,7% en 2001. Toutefois, la diminution du poids des emplois franciliens (-0,7 point) dans l’emploi de
France métropolitaine est supérieure à celle du PIB régional (-0,6 point). L’Ile-de-France constitue un cas
particulier parmi les régions françaises avec un PIB par emploi 30% supérieur à celui de la province. Cela
serait dû à sa structure d’emploi favorable à la croissance (région tertiaire) et à une spécialisation intrabranches sur les métiers de service à haute valeur ajoutée25. La contribution de l’Ile-de-France à la valeur
ajoutée du secteur tertiaire marchand s’est accrue sur la période 1990-2001, et cela malgré la baisse du
poids de l’Ile-de-France dans l’emploi de ce secteur. Cela est le signe de gains de productivité à l’intérieur
du secteur tertiaire marchand par une réallocation des emplois sur les services les plus créateurs de valeur
ajoutée.
Le secteur industriel a connu une forte chute de sa contribution à la valeur ajoutée industrielle nationale.
Toutefois, ce secteur a également réalisé des gains de productivité importants, notamment dans la
construction automobile qui a investit dans le design et la recherche. Mais ces gains ne permettent pas à
l’Ile-de-France de maintenir sa contribution. L’industrie francilienne devient de moins en moins contributrice
à la richesse nationale. Initialement contributrice à hauteur de 6,6 % (en 1974) de la valeur ajoutée
nationale (toutes branches confondues), l’industrie francilienne s’inscrit dans un mouvement de décrue
continu, passe en dessous du seuil de 4 % en 1992 pour atteindre 3,3 % en 2002.
Evolution de la contribution de l'Ile-de-France au PIB
110,0
105,0
PIB IdF
100,0
PIB province
VA tertiaire marchand IdF
95,0
VA tertiaire marchand province
VA industrie IdF
90,0
VA industrie province
85,0
80,0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
La reprise de la contribution de la valeur ajoutée industrielle au PIB en 1996 au niveau France entière,
particulièrement notable dans certaines régions comme les Pays de Loire, n’a pas été constatée en Ile-deFrance.
Contrairement à ce qui s’était passé lors de la reprise de 1986-1990, l’Ile-de-France a moins bien
profité que les autres régions françaises de la reprise 1996-1998. C’est seulement à partir de 1998
que les effets de la croissance se font sentir en Ile-de-France. Toutefois, les évolutions globales
longues et la prise en considération des effets purement géographiques donnent à penser que l’Ilede-France connaît globalement une dégradation de son attractivité. Peut-être est-ce dû à une
uniformisation tendancielle des structures d’emploi liée aux mutations économiques, industrielle et
24
Les services opérationnels recouvrent la location sans opérateur, la sélection et la fourniture de personnel ; la sécurité, le nettoyage et les
services divers aux entreprises ; l’assainissement ; la voirie et la gestion des déchets. La nomenclature "conseil et assistance" fait référence aux
activités informatiques, aux services professionnels, à l’administration d’entreprises, à la publicité et aux études de marché, à l’architectureingénierie-contrôle.
Jean-François Royer : Quelques tendances affectant la répartition spatiale de la population, l’emploi et de la valeur ajoutée en France métropolitaine (extrait du
rapport 2001 sur l’aménagement du territoire du conseil d’analyse économique)
25
29
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
tertiaire, des régions de province vers la structure francilienne. Sur la période récente, c’est en effet
en province que la croissance de l’emploi tertiaire a été la plus forte.
Cette analyse globale par grands secteurs d’activités ne suffit toutefois pas à rendre compte de la
complexité des mutations économiques à l’œuvre en Ile-de-France. Le fait que l’Ile-de-France ait
réussi à maintenir sa contribution au PIB en dépit de ses pertes d’emplois reflète non seulement
des gains importants de productivité apparente du travail mais également un positionnement
marqué sur des emplois à forte valeur ajoutée. La spécialisation de l’Ile-de-France dans les emplois
supérieurs et dans des activités intensives en travail hautement qualifié telles que le conseil
assistance ou les activités informatiques sont autant de signes d’un positionnement économique
porteur d’avenir. On ne peut pas regarder les évolutions du niveau de l’emploi sans regarder les
qualifications et les activités concernées. Des travaux complémentaires devront permettre
d’approfondir ces questions.
30