Ronald Searle - Ashera Production
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Ronald Searle - Ashera Production
L’oeuvre de Ronald Searle Analyse critique Anaïs Sémonin HND 2 SOMMAIRE Mini bio-graphie 4 Son travail 6 Inspiration 10 Mon travail 12 Bibliographie 18 3 Dans les années 50-60, il travaillera énormément, partagés entre ses livres (dont toujours «St Trinian’s et Nigel Molesworth), les magazines tel que «The New Yorked», et l’animation pour les studio d’Hollywood, ainsi que dans la publicité et les affiches. Il sculptera aussi quelques médailles commémoratives tel que pour la Monnaie de France ou le Brithis Muséum. MiniMini bio-graphie bio-graphie Ronal Searle est un vieux Monsieur né en 1920 en Angleterre, à Cambridge, qui s’adonne très jeune au dessin. En effet, il commence vers l’âge de cinq à gribouiller tout ce qu’il peut : «Toutes les possibilités que pouvaient me donner une simple plume, un simple crayon, exercèrent sur moi une sorte de fascination qui tourna vite à l’obsession. Personne ne s’intéressait particulièrement à mes dessins, personne ne semblait choqué par leur caractère spontanément grotesque. Tout cela paraissait bien naturel pour un garçon qui se servait de sa main gauche...»(propos recueillis en Mars 1984) 4 Il fait deux ans d’études au Cambridge College of Arts and Technology. Il sera l’auteur de nombreux ouvrages dessinés tel que : To the Kwai and Back, War Drawings 1939-1945 ou la séries des «chats», il a aussi travaillé pour des revues : Life, Holiday et Punch. On lui doit aussi la création de «St Trinian’s», une série comique sur un internat pour jeunes filles de malfrats dont le premier épisode apparaît en 1942. Des livres et sept longmétrages suivront. Dans le même genre, il travaillera avec Geoffrey Willian sur une autre série : Nigel Molesworth. En 1939, suite à l’obtention de son diplôme de dessin du ministère de l’éducation, il s’engage dans les Royal Enginners, mettre à profit ces talents de dessinateur, pour réaliser des dessin d’architecture. Engagé dans l’armée lors de la seconde guerre mondial, en 1942, il sera fait prisonnier à Singapour, par les japonais, ce qui ne l’empêchera pas de dessiner. En 1945, il est enfin libéré, mais il faudra attendre 1986 pour découvrir ses dessins relatant sa vie de prisonnier dans «To the Kwai and Back, War Drawing 1939-1945». Ronald Searle travaillant sur un story-board. Photo tiré de : http://ronaldsearle.blogspot.com/ En 1961, il arrive à Paris où il continue de dessiner pour de grand journaux, cette fois, français, tout en restant présent dans l’animation. On peut noter qu’il laissera un peu de côté le satyrisme pour l’illustration. Tout au long de sa vie, il recevra de nombreux prix, dont en 2007, la légion d’honneur. 5 Des personnages tourmentés, des fois marqué par un sourire, tout gribouillé de traits éparses mais précis, mais toujours un élément, une situation amusants, malgré des sujets des fois tragique. Les décors et objets sont décorés de fioritures, qui rappellent bien souvent un décor bourgeois. Son travail Son travail Le travail des couleurs donne aussi beaucoup de sens. Il peut ne pas en avoir, elle peut vivre aussi simplement en lavis beige, ou gris dans le fond de l’illustration, de façon partiel ou entière. Elle peut être une simple touche vive, ou coloré des objets de façon plus épisodique, dans un but simple de créer une ambiance. Si on intègre cette observation dans le contexte de l’époque, on découvre que Ronald Searle est né dans l’entre-deux guerres. Il s’engagera d’ailleurs en 1939 dans les Royal Enginners et sera fait prisonnier en 1942. La guerre et ses horreurs l’on sûrement marqué, ainsi que la façon dont les gens voyait la vie à cette époque. Emprisonné pendant 3 ans, il fera tout un ensemble de dessins sur les conditions de vie des prisonniers : «To the Kwai and Back, War Drawing 1939-1945» (cette événement célèbre sera narré dans un film du même nom). Tout cela peut expliquer ses traits torturés, tout comme ses personnages. Même ses traits humoristiques s’expliquent par un besoin de tourner ces drames en dérision, de se libérer des horreurs de la guerre. Mais vers la fin des années 40, son trait s’affine en gardant toujours cette impression d’avoir été griffonné rapidement. Les images fourmillent de détails, il caricature davantage ses personnages. Ronald Searle aime travailler discrètement, peutêtre esse du à ses «missions» de «journaliste»; lorsqu’il allait dessiné des procès ou autre événement important, on raconte qu’il attend que l’attention général soit portée sur quelque chose (comme un match à la télé par exemple) pour dessiner. A première vu, on remarque surtout son travail au trait à l’encre noir avec ou sans lavis, ses traits étroits et mouvants. Puis on découvre un personnage, une situation cocasse, ou poétique. Tout un univers bien souvent dans des lignes verticales, des pièces trop hautes, étriquées, qui par l’étouffement ramène l’ambiance glauque. 6 Guillaume-Tell Cette illustration est une de ses caricatures : «tel père, tel fils?». On peut y voir une grosse critique, avec ce père risquant la vie de son fils en tentant de viser une bouteille de vin avec une arbalète armée d’un tir bouchon. Les traits sont «jetés» sur le papier. à certain endroit, le crayon est repassé plusieurs fois, comme incertain de son chemin. Les personnages sont plutôt rigolos, avec des visages très expressifs, jonglant souvent entre la peur, la folie et l’envie. Des détails ornent encore une fois, vêtements, décors et accessoire. Et cette fois-ci, les couleurs sont un peu plus nombreuses et vives, tel que le vert de l’herbe, le jaune de l’arbalète, le violet de la plume et le marron des vêtements. Ces couleurs sont toujours diluées (sauf dans certain cas, comme la couverture de «modern types» où le fond rouge est en aplat) exprimant un monde entre l’acidulé «princesse» et le côté gênant et glauque. 7 Cette couverture du livre «The Big City or the new Mayhew» est particulièrement évocatrice des aspects de travail de Ronald Searle qui m’ont inspiré. Les couleurs sombres, ici principalement des nuances de bleus, appliquées rapidement sans trop chercher à respecter les bords. Les fioritures autour du titre sur la tranche et le crayonné libre, qui retrace sans cesse les formes et les vêtements des personnages, le donnant cette aspect d’ébauche à l’ensemble... A partir des années 70, il se consacre aux animaux, laissant de côté la caricature, (sans pour autant abandonner l’humour) dans le but d’atteindre un public internationale. Paris gagné, il sera publié dans le monde entier. Encore un chat. Et cette fois-ci un énorme, qui écrase la ville humaine en regardant la foule s’affoler. Un chat dessiné avec des contours épais, comme si le pinceau n’été jamais assez humide et n’avait jamais assez de peinture. Les bâtiments fait au traits, forment une belle perspective sans être dessiner totalement (sauf pour ceux donnant sur la rue central), ce qui permet de mieux cerner les petits personnage qui tombent au premier plan. Contrairement aux bâtiments, ces petits bonshommes sont «grossièrement» dessinés. Les moustaches du chats rayonnent comme le soleil au-dessus de la ville. 8 «Chats, Chats, Chats» de Ronald Searle, 1982 Cette image est typique de ce que j’apprécie et retient de son travail. Les objets vieillots, abîmés, avec des détails fouillis. Quelques couleurs, chaudes, un peu comme une photo sépia, des taches d’encre dans les coins et un personnage (un chat, encore) plein d’émotion. Son travail à eu une grande influence sur des créateurs tel que Pat Oliphant, Matt Groening (créateur de la série «Les Simpson», Hilary Knight et les animateurs du film des 101 Dalmatiens de Disney. Malgré cette reconnaissance et influence, il est de nos jours, un peu oublié. Il dit lui même que «l’Angleterre [le] croit mort depuis trente-ans». Illustration de Pat Oliphant Illustration de Hilary Knight, «Eloise» 9 Déjà enfant, j’aimais ce style de dessin «torturé». Il y a tant de choses évoquées, tant d’émotions différentes et parfois contradictoire. Dans la même ligné du genre, le cinéaste Tim Burton et son univers gothique et pourtant gai m’ont toujours fasciné. Voir les choses sous un autre angle, casser les codes, tout en s’en servant pour faire surgir l’émotion, la réflexion... Son monde évoque les rêves, un peu étrange, sombre, mais avec humour. Certaines fois, tout semble bancale, sur le point de s’écrouler. Ce côté onirique est aussi fortement représenté par le «passé» dans ça façon de traiter son univers. Couleur sépia, noir et blanc, mobiliers anciens, tapisseries et tableaux d’époques bien antérieurs à la sienne... Inspiration Inspiration Ca façon de dessiner m’a donc apporté techniquement et mentalement ce qui me manquait pour retrouver et créer à mon tour ces univers. Lorsque l’on ma prêter il y a quelques années, son album «chat», ce n’était pas la première fois que je voyais son travail, mais bel est bien la première fois que je devais le tenir entre mes mains. Très vite, je tentais de reproduire ces chats à l’allure «coincés» dans mes coins de cahier de cour. Je les représente avec ce mobilier alambiqué, cette atmosphère morbide et j’essaye de saisir un élément drôle... Tout comme le faisait Ronald Searle. 10 «Chats, Chats, Chats» de Ronald Searle, 1982 11 L’histoire de «l’apprêteur de mariées» est assez glauque, tournée à l’humour noir. Il s’agit d’un homme qui passe quelques heures seules avec la future mariée pour la préparer à sa nuit de noce. Mon travail Mon travail Fortement inspirée par ses traits, on peu les retrouver dans divers travaux d’illustration, aux fur et à mesure de mes années d’études. Quand l’histoire s’y prête, je n’hésite pas à reprendre les choses qui m’ont émerveillé, que ce soit pour les adultes, comme pour les enfants, qui, je n’en doute pas, même aujourd’hui, apprécieront un univers à la fois drôle et inquiétant... Je me suis servit de son travail, de sa façon de dessiner et de représenter l’espace pour créer une illustration pour deux contes des «Mestier disparut» : l’apprêteur de mariée et «L’escouteur de songe». 12 J’ai réutilisé sa façon de dessiner, en jetant des traits sur le papier, en retravaillant par dessus et en rajoutant des détails de fioriture aux éléments de l’image. L’angle de vu est étouffant, du haut de la pièce, style maison bourgeoise (haute de plafond) dans un coin, pour étriquer davantage l’image. Un lustre vieillot avec des bougies éclaire faiblement la scène et meuble le haut de l’image tout en ajoutant un objet à la manière de Ronald Searle. Les couleurs, faîtes à l’aquarelle, comme M. Searle donne une touche vivante, vacillante. Les tons bleus foncés renferment la scène et les couleurs chaudes du lustre, tentent juste de donner à l’ensemble un côté ancien. Les ombres sur le mur sont au trait, on peu y voir un début de fresque et des restes de frises sur un mur qui commence à s’abîmer, toujours pour l’atmosphère de la scène. La mariée, elle se tient stupéfaite alors que l’apprêteur de mariée vérifie quelque chose sous sa robe. C’est l’élément comique de l’image. 13 «Chats, Chats, Chats» de Ronald Searle, 1982 Pour un autre conte «L’escouteur de songe», j’ai travaillé le personnage central, le patient, ainsi que le fameux divan du psychologue de cette même façon. Les songes, eux, sont des monstres colorés en aplat, avec des formes rondes, constratant beaucoup avec ce petit personnage torturé. On peut en venir à se demander si ce personnage n’a pas finalement pour seule angoisse, de changer sa pauvre vie sans intérêt contre une vie rempli d’aventures (ce qui implique un danger, dans un sens). Le divan est détaillé lui donnant un côté ancien, tel que les plis des boutons ou encore les pattes de lion sculptées qui lui servent de pied. Les ombres sont traitées aux traits et l’ensemble ne contient pas de couleur. Cette illustration est clairement celle que j’ai utilisé pour créer l’ambiance de mon dessins. Le traitement de la perspective, ainsi que du lustre. Dans cette illustration ce sont surtout la fresque sur le mur et ça colorisation qui m’ont inspiré, ainsi que le traitement des bijoux portés par le chat. Pour le personnage, je me suis servi des images de chats que M. Searle a dessiné. Il ressemble donc à un petit monstre poilu, car je voulais qu’il reste «humain» par certains côtés, comme si les angoissent pouvaient nous transformer physiquement aussi. Pour moi, ce petit personnage angoissé représente ceux que Ronald Searle à dessiné bien souvent. Sur cette illustration, on retrouve les formes colorées autour du chat noir, qui semble perplexe, anxieux. C’est à partir de cette image que j’ai composé mon illustration pour «L’escouteur de songe». «Chats, Chats, Chats» de Ronald Searle, 1982 14 15 Pour ce travail d’illustration pour enfant, je voulais garder cet esprit tourmenté, tout en mettant en scène un fouillis visuel. Je suis partie du souvenir d’enfant, quand j’empruntais des livres à la bibliothèques au illustrations chargées de détails que je pouvais passer des heures à déchiffrer. Ainsi, par exemple, «Pénélope la sorcière», fait partie de mes inspirations. J’ai essayé de créer un monstre dans l’esprit des chats de Ronald Searle, rond, avec des cornes plutôt semblable à des antennes entortillées, des yeux amusants et un grand sourire. Il est fait de traits. Même si j’ai essayé de traiter la couleur comme M. Searle, (en aquarelle, avec traits de pinceau visibles), il n’y a pas d’espace vide ou blanc, contrairement à ce que l’on peut voir dans son oeuvre. C’était nécessaire pour créer un fouillis visuel et amené une ambiance plus enfantine. Par contre, son utilisation des détails et des fioritures m’a été très utile justement pour cette même raison. 16 J’ai aussi essayée de traiter la perspective pour donner celon la pièce, une atmosphère bien souvent glauque, étouffées (tel que la pièce de la cheminée, dans laquelle j’ai repris l’angle de vu utilisé dans «l’apprêteur de mariée») Ces illustrations ne sont malgré tout pas finies et sont les deux seules bien avancées des sept ou huit doubles pages prévues à la base du projet. Elles ne contiennent pas encore autant d’objets et de détails que je souhaiterais. 17 Biblio-graphie Biblio-graphie http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Searle http://www.caricaturesetcaricature.com/recherche Par Jean-Marc Pau (http://www.gusbofa.com/heritiers.php3) http:/tourtour.village.free.fr http:/ronaldsearle.blogpost.com «Chats, chats, chats» de Ronald Searles, 1982 18