Fiche pdagogique du CD - Délégué général aux droits de l`enfant

Transcription

Fiche pdagogique du CD - Délégué général aux droits de l`enfant
Document pédagogique du CD.....
“Si
j’avais
magique”
une
Délégué général aux droits de l’enfant
Rue des Poissonniers 11-13 - 1000 Bruxelles
www.cfwb.be/dgde
[email protected]
Fax : 02/223.36.46
fleur
Préambule
Le CD « Si j’avais un fleur magique » est le fruit d’une collaboration étroite avec
le chanteur pour enfants, Christian Merveille et le compositeur Bernard L’hoir.
Composé de 14 chansons, écrites notamment après la lecture de précédents
rapports annuels du Délégué général, il illustre différents droits reconnus par la
Convention internationale relative aux droits de l’enfant.
A travers ces chansons, l’objectif est que les enfants puissent développer une
approche critique des droits de l’enfant et qu’ils s’engagent dans une démarche
citoyenne. Le CD a pour objectif de promouvoir une réelle « culture des droits de
l'enfant ». Il vise à faire prendre conscience à l'enfant qu'avoir des droits signifie
aussi avoir la responsabilité de faire respecter ses droits pour tous les enfants.
Les chansons abordent des sujets très divers. Le CD est accompagné d’un livret
qui, outre le texte des chansons, comprend également certaines références aux
articles de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, dans un
langage adapté à leur niveau de compréhension, ainsi que des informations sur
les services et instances auxquels les enfants sont susceptibles de faire appel
pour faire respecter leurs droits.
Le CD a reçu le patronage de l’UNESCO et le soutien d’Annie Cordy.
De manière à vous permettre d’utiliser le CD comme un outil pédagogique, ce
document a été réalisé pour donner, à partir des thèmes développés dans
chacune des chansons, des grandes pistes d’exploitation. Outre des suggestions
concrètes d’activités, ce document fournit, de manière non-exhaustive, des
indications au sujet d’autres documents pédagogiques existants ou d’autres
expériences concrètes dont vous pourriez vous inspirer pour réaliser des
activités avec vos élèves. Ce document fournit également les coordonnées de
services auxquels, tant vous-mêmes que les enfants, pourriez faire appel.
Ont collaboré à la réalisation de ce document : France Baie, Guy Bruybdonckx, Martine
Dory, Stephan Durviaux, Bernard Lardinois, Claude Lelièvre, Michel Liégeois,
Christian Merveille, Roger Monnier, Adelin Pirlot, Annie Vaneukem et Vincent Van
Sull.
Note : Dans l’ensemble du dossier, le symbole
signale les références de
documents à l’attention des enfants et le symbole des documents à
l’attention des enseignants. Par ailleurs, le symbole
signale les
références d’autres chansons sur le même thème. Il convient néanmoins
à cet égard de consulter les enfants eux-mêmes. Ils connaissent
sûrement d’autres chansons qu’ils pourraient partager avec la classe.
Avertissement
Le caractère très orienté des chansons invite l’animateur à s’interroger sur la
manière de les introduire dans sa classe. On n’imagine pas Christian Merveille
proposant l’ensemble de ces chansons en récital. Or, l’objectif n’est pas
d’alourdir le programme scolaire mais de proposer un outil au service des
activités d’écoute, d’expression et d’éveil de toute la classe, orienté sur les
besoins de l’enfant. Le disque offre une bonne entrée en matière pour une classe
qui aurait décidé de se mettre en projet sur les droits de l’enfant. L’écoute du
disque et le choix de quelques chansons par les enfants constitueront alors le
point de départ d’un travail collectif ou en équipe qui permettra de brasser des
textes d’origines et de styles différents (narratifs, poétiques, informatifs,
sociaux…) et suscitera diverses activités de découverte. En dehors de ce projet
thématique, le disque doit être traité comme n’importe quel autre : c’est un
recueil de chansons dont on isolera l’une ou l’autre à l’occasion pour favoriser
l’écoute attentive et recueillir utilement ce qu’elle suscite. Tout l’art est de
trouver les bonnes médiations vers la poésie : dans le prolongement d’une
lecture, d’une discussion, d’un événement, d’une émotion partagée… pour
mettre des mots sur un vécu et libérer la parole vraie.
1. Disposer les enfants à l’écoute
La qualité d’écoute est liée à la qualité de présence. Comme pour tout poème ou
chanson, il revient à l’animateur de créer le climat indispensable à l’accueil
d’une parole différente des paroles ordinaires, sans en dévoiler le contenu.
Eveiller dans l’enfant le sujet qui écoute tout en sachant que c’est l’impact
poétique de la chanson qui éveillera le sujet. C’est la « parole autre » qui éveille
l’autre dans l’enfant et suscite sa parole. On évitera à cet égard l’écoute de pure
discipline qui n’est qu’apparente.
2. Ecoute : « de la voix du chanteur à la voix de l’enfant »
Répéter : le principe de la chanson, c’est la répétition qui accroche la mémoire et
apprivoise les coeurs. La chanson est destinée à être écoutée, réécoutée, musée,
chantonnée, chantée, sifflée… On l’écoutera donc plusieurs fois pour en assurer
l’appropriation progressive, pour la laisser peu à peu agir et chanter dans
l’enfant.
Recueillir les impressions : les réactions positives et négatives, les étonnements,
les questions, les impressions suscitées par la musique, le choix des
instruments, la voix du chanteur, les vers qu’on aime, les images qui
accrochent, le dit et le non-dit...
Exclure le jugement : l’enfant a le droit d’aimer ou de ne pas aimer.
Ne pas forcer l’enfant à la parole : l’écoute active est déjà parole.
Eviter de jouer au thérapeute : rester dans la médiation poétique.
Préciser les impressions : organiser l’échange. Prendre son temps. Poser des
questions qui aident l’enfant à exprimer ce qu’il veut dire, qui l’invitent à
préciser ce qui dans la chanson suscite sa réaction. Reformuler. Rapporter le
propos de chaque enfant au groupe. Demander si d’autres enfants ont ressenti
la même chose, s’ils comprennent ce qui vient d’être dit, s’ils peuvent ajouter
quelque chose.
L’objectif est de susciter une parole vraie et partagée qui élève le groupe peu à
peu et lui fasse découvrir le domaine réservé des impressions personnelles et
celui partagé des impressions collectives. Ce qui est moi, ce qui est toi, ce qui est
nous.
Réécouter : interrompre de temps à autre l’échange pour réécouter la chanson et
recentrer le partage. Les enfants suivent le texte, chantonnent ou musent avec le
disque. Proposer éventuellement une consigne d’écoute :
- vérifier une impression pour la préciser
- écouter en imaginant : un paysage, un visage, un objet ...
- comparer le début et la fin
- choisir deux mots à colorier : l’un en couleur sombre, l’autre en claire
3. Ouverture
a : réagir personnellement par l’écriture, le dessin, le photo langage, la création
d’une affiche... en réponse à une consigne appropriée à la chanson et au
partage.
b : on peut élargir le travail en écoutant deux ou trois autres chansons du
disque. L’écoute attentive d’une chanson prédispose à en recevoir d’autres et à
trouver entre elles des similitudes d’inspiration. Elles pourraient faire l’objet
d’un partage ultérieur.
c : mettre le disque en circulation. Permettre à l’enfant d’écouter le disque chez
lui, d’enrichir sa vie privée des découvertes scolaires. Cela implique l’existence
d’une petite médiathèque de classe ou d’école.
Chanson 1 : Mets des mots
Cette chanson concerne la capacité de l’enfant à s’exprimer. Elle fait notamment
référence à l’article 13 de la Convention des droits de l’enfant qui stipule que
« tout enfant a droit à la liberté d’expression. Il peut rechercher, recevoir et
répandre des informations et des idées de toute espèce. Il peut le faire oralement,
par écrit ou sous une forme imprimée ou artistique ».
Elle est l’occasion d’aborder avec les enfants les différents moyens d’expression et
de voir avec eux comment susciter l'expression d'émotions et comment les
reconnaître pour pouvoir mettre des mots sur ce que l'on ressent : j'ai peur, je suis
en colère, je suis triste...
Pour ce faire, différentes animations peuvent être réalisées avec les enfants. Par
exemple, réaliser des jeux de photo langage; des jeux d'écoute (minute de silence)
et raconter ce qu'on a entendu; écouter une musique et rendre la musique avec des
traits de couleurs; réaliser des jeux du style "si j'étais" (si j'étais un animal, si j'étais
une fleur...) ; raconter un livre qu'on aime bien; écrire ses vacances, son week-end;
relater un événement; mimer des émotions; réaliser des improvisations sur un
thème donné; réaliser des sculptures et les faire jouer... Bref s'habituer à dire les
choses et à les nommer par jeu de telle manière qu'on puisse aiguiser et entraîner
tous les moyens d'expression possibles pour pouvoir les utiliser au moment
opportun, s'habituer à exprimer ses sentiments, ses opinions...
Par ailleurs, c’est aussi l’occasion de parler du service « Ecoute-Enfants » de la
Communauté française, le 103. 103, c’est la ligne des enfants, trois chiffres faciles à
retenir, pour parler, pour être écouté. 103, c’est un service d’accueil téléphonique
gratuit, accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Il est composé d’écoutants,
professionnels de la relation d’aide, répondant aux appels dans l’anonymat le plus
complet. Il peut être contacté par les enfants qui souhaitent parler de ce qui les
concerne, les interpelle, dans leur vie et à leur âge : amitiés, relations familiales,
sexualité, maltraitance...
C’est aussi l’occasion de susciter l’écriture d’un poème, dans le cadre des
« Tambours pour la paix ». Chaque année, la Journée Poésie Enfance organise
un rassemblement sur les places publiques pour permettre aux enfants de
« battre tambour pour la paix » et de (dé)clamer des poèmes qu’ils ont écrits en
classe pour faire la nique à la guerre. Contact et informations : Maison
internationale de la poésie ( : Chaussée de Wavre 150 à 1050 Bruxelles, :
02/511.91.22, www.drumsforpeace.org).
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C.D « La charabiole » de F. Joly - ill. par C. et D. Millet (Bayard – J’écoute
J'aime lire)
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Coll. Les petits bonheurs – Ed. Actes Sud Junior – par ex. « Comptines pour
jouer à avoir peur »
« L’agenda de l’Apprenti Ecrivain », Suzy Morgenstern, Ed. de la Martinière
« Comment te sens-tu ? », Aliki, Kaléidoscope
« Ma mauvaise humeur », Catherine Leblanc, Orit Bergman, Ed. du Rouergue
Chanson 2 : C’est pas ta faute à toi…
Cette chanson touche notamment au thème de l’immigration. Elle fait notamment
référence à l’article 2 de la Convention des droits de l’enfant qui stipule que « les
Etats s’engagent à respecter les droits énoncés dans la Convention et à les garantir
à tout enfant, sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d’opinion politique, d’origine ethnique ou sociale, ou encore de richesse ».
Elle peut être l’occasion de faire le relais avec les cours d’histoire et de géographie
des pays d’où proviennent les immigrés accueillis dans notre pays.
Ö Dans ce cadre, il est particulièrement recommandé de travailler sur des
articles de la presse quotidienne relatifs à la situation d’enfants sans papier et
la manière dont ils peuvent s’intégrer. Dans le contexte actuel, il est aussi utile
d’aborder la question des réfugiés, notamment les personnes qui cherchent
asile dans les églises. On peut notamment réaliser une enquête (en vue d'une
exposition par exemple) concernant les pays d'origine des demandeurs d'asile,
réaliser une enquête sur ses pays, se demander pourquoi ils viennent dans
notre pays... Autres questionnements : Y a-t-il des demandeurs d'asile dans
notre commune ? Comment le savoir ? Où se renseigner ? Et les enfants ?
Accepterions-nous un enfant « demandeur d'asile » dans notre classe ? Que
faudrait-il aménager pour que cela se fasse ?
Ö Ce thème est aussi l’occasion de réaliser une animation sur la création de
papiers d'identité en expliquant l’utilité de ceux-ci. Ainsi, il peut être
confectionné une carte d'identité pour chaque enfant de la classe, en imaginant
que la classe est le pays/domicile. Il peut aussi être proposé un jeu de rôle
avec un enfant qui n'a pas cette identification.
Ö C’est aussi l’occasion de parler des différentes organisations et instances qui
oeuvrent dans ce domaine, notamment le Centre pour l’égalité des chances et
la lutte contre le racisme ( : Rue Royale 138 à 1000 Bruxelles, :
02/233.06.11, vert : 0800/14.912, www.diversiteit.be) ainsi que
d’organisations non-gouvernementales qui oeuvrent dans le secteur
humanitaire, telles que Médecins sans Frontières, la Croix-Rouge, Amnesty
International…
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« L’Immigration », Emmanuel Vaillant, Ed. Milan, Les Essentiels
Livre C.D. « Le petit Lutin noir », Philippe Malempré, J.L. Goossens, ill.
Rosinski, Alice Editions
« Poucette de Toulaba », Daniel Piccouly, Ed. Rue du Monde
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« Etre né quelque part » de Maxime Forestier
« Lily » de Pierre Perret
« Né en 17 à Leidenstadt » de Jean-Jacques Goldman
« Tom du Mali » de Romain Didier
Chanson 3 : Hôpital ! Au s’cours !
Cette chanson aborde des thèmes liés à la santé. Elle fait référence à plusieurs
articles de la Convention des droits de l’enfant. Ainsi, l’article 24 prévoit que
« tout enfant a le droit de jouir du meilleur état de santé possible; il a le droit de
bénéficier des services médicaux et de rééducation ». L’article 26 énonce que « tout
enfant a droit à la Sécurité sociale ». L’article 23 stipule que « tout enfant
mentalement ou physiquement handicapé doit mener une vie pleine et décente,
dans des conditions qui garantissent sa dignité, favorisent son autonomie et
facilitent sa participation active à la vie de la collectivité ». L’article 39 énonce
quant à lui que « les Etats prennent les mesures pour faciliter la réadaptation
physique et psychologique et la réinsertion sociale de tout enfant victime de
négligence, d’exploitation, de sévices ou de torture ».
Cette chanson peut être l’occasion de développer un partenariat avec un hôpital, si
possible possédant un service pédiatrique, notamment en procédant à des
échanges de courriers avec les enfants hospitalisés.
Parmi les initiatives qui visent à humaniser le séjour des enfants hospitalisés, on
peut citer Radio Bobo.
Radio bobo est une cyber-radio qui, grâce à des bénévoles très motivés, va à la
rencontre d’enfants hospitalisés pour leur permettre non seulement de s'exprimer
sur des sujets qui leur tiennent à coeur, mais aussi de rencontrer des vedettes, de
poser des questions à des personnalités, avec un objectif évident : s'ouvrir vers
l'extérieur. Depuis 2005, avec son nouveau studio mobile, Radio Bobo va à la
rencontre d’enfants dans d’autres hôpitaux en Wallonie et à Bruxelles. Toutes les
séquences enregistrées peuvent être écoutées sur www.radiobobo.org.
Le Comité belge pour l’UNICEF a réalisé en 2005 un concours « L’hôpital raconté
par les enfants » et publié un rapport « Dessine-moi l’hôpital. L’Hôpital à travers
le regard des enfants » ( : Route de Lennik 451, bte 4, : 02/230.59.70,
www.unicef.be)
D’une manière plus générale, on peut aussi aborder ici la question plus globale de
la santé chez les enfants, notamment en lien avec les services d’inspection médicale
scolaire.
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« L’atlas du corps » Gallimard Jeunesse, coll. Atlas
« Docteur Crapule », Béatrice Rouer, Cyril Hahn, Ed. Magnard Jeunesse, coll.
Tipik Cadet
« Delphine et le lutin magicien », Claude Lelièvre, DGDE
Chanson 4 : Je suis moi !
Cette chanson aborde la question de l’identité personnelle des enfants et à leur
capacité de s’exprimer sur les choses qui les concernent. Elle fait référence à
plusieurs articles de la Convention des droits de l’enfant, notamment l’article 12
qui prévoit que « tout enfant capable de discernement a le droit d’exprimer
librement son avis sur toute question qui l’intéresse. On tiendra compte de son
avis en fonction de son âge et de son degré de maturité. On lui donnera la
possibilité d’être entendu dans toute procédure administrative qui l’intéresse.
Cette possibilité lui sera donnée soit directement, soit par l’intermédiaire d’un
représentant ou d’un organisme approprié », l’article 13 qui stipule que « tout
enfant a droit à la liberté d’expression. Il peut rechercher, recevoir et répandre des
informations et des idées de toute espèce. Il peut le faire oralement, par écrit ou
sous une forme imprimée ou artistique », l’article14 qui énonce que « les Etats
respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion »,
et l’article 16 qui édicte que « nul ne peut intervenir de manière arbitraire ou
illégale dans la vie privée d’un enfant, dans sa famille, à son domicile ou dans sa
correspondance ; nul ne peut porter atteinte illégalement à son honneur ou à sa
réputation ».
Ö Cette chanson permet de réaliser des animations où seront examinées toutes
les occasions où il est demandé à l’enfant de répondre par « oui » ou par
« non ». Il sera bon bien sûr de lui faire comprendre qu’il ne s’agit pas de
répondre oui ou non à un petit caprice ou à des aises. Il s’agit de « oui ou
non » qui peuvent avoir des conséquences terribles, de réponses soutirées par
la manipulation ou la force. Il est bon de faire des exercices dans le calme de la
réflexion pour qu’au moment où surviennent ces choix, l’enfant soit informé et
puisse, autant que faire se peut, comprendre la situation et y répondre de la
meilleure manière pour son bien-être.
Quelque jeux autour du « oui ou non »
1. Faire un tableau avec en abscisses : oui et non, et en ordonnées : stupide et
indispensable. Tenter d’imaginer des situations et les placer sur ce tableau.
Se demander pourquoi et aller au fond des choses
oui
stupide
indispensable
non
2. Tenter de dresser une liste en deux colonnes : les oui (ou les non) qui
délivrent ou qui enferment. De nouveau discuter, chercher le pourquoi,
tenter d’imaginer les conséquences.
3. Raconter une histoire où un personnage est amené à répondre « oui ou
non » pour des raisons sociales (obligations, victime d’un pouvoir).
Raconter une histoire ou le « oui ou non » est dicté par un besoin
communautaire ou de bien commun (accepter quelque chose pour aider,
pour sauver...)
4. Dresser une liste de situations nées d’un oui qui a apporté un plus, un oui
qui a apporté un moins. Faire la même chose avec le non.
5. Réaliser un dialogue entre deux enfants. Ils ne peuvent dirent que « oui »
ou « non ». Après le dialogue discuter ce que l’on a ressenti, les ruses
employées (dans le ton, les mimiques), la séduction pour convaincre l’autre,
y a-t-il un gagnant ou un perdant ?
6. Essayer de découvrir dans des articles de journaux, des films, des
personnes ou des faits qui montrent la responsabilité du oui ou du non.
Concernant la problématique des groupes à caractère sectaire, on peut souligner
l’existence du Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires
nuisibles ( : Rue Haute 139, 3ème étage à 1000 Bruxelles : 02/504.91.68,
www.ciaosn.be).
Cette chanson évoque également la question de la participation des enfants et la
place qu’ils peuvent occuper notamment dans le cadre d’une discussion, d’un
débat. Elle permet aussi de parler de l’existence des conseils de participation, des
conseils d’élèves ou de délégués et des conseils communaux d’enfants.
A cet égard, il convient de souligner l’existence de modules de formation des
délégués d’élèves élaborés par l’UFAPEC (Union francophone des associations de
parents de l’enseignement catholique, : Rue Belliard 23A à 1040 Bruxelles, :
02/230.75.25, www.ufapec.be) et par la FAPEO (Fédération des associations de
parents de l’enseignement officiel, : Avenue du 11 novembre 57 à 1040
Bruxelles, : 02/527.25.75, www.fapeo.be).
Au niveau des conseils communaux d’enfants, on doit aussi relever le rôle
d’organisme fédérateur des conseils communaux d’enfants et de jeunes joué par le
CRECCIDE (Carrefour régional et communautaire de la citoyenneté et de la
démocratie, : Lac de Bambois, Rue de Stierlinsart 45 à 5070 Fosses-la-Ville, :
071/71.47.61, www.creccide.org).
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« Monsieur non » dans la collection « Bonhomme » de Roger Hargreaves
(Hachette Jeunesse)
« Le petit prince » de Antoine de Saint-Exupéry (Gallimard)
« Un chat est un chat » de Solotareff (L'Ecole des Loisirs, Lutin Poche)
Chanson 5 : Moi je pense à Bruno
Cette chanson aborde le double thème de la sécurité routière et de la mort d’un
ami.
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Concernant la sécurité routière, de très nombreuses campagnes d’information
et brochures ont été réalisées sur ce thème, notamment par l’IBSR (Institut
belge pour la sécurité routière, : Chaussée de Haecht 1405 à 1130 Bruxelles,
: 02/244.15.11, www.ibsr.be).
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On pourrait également, sur ce thème, décider de réaliser des affichettes pour
faire prendre conscience du problème « sécurité routière » dans sa commune,
rencontrer la police ou la gendarmerie pour s'informer de ce qui peut se faire
pour améliorer la situation et effectuer une animation au sein de l’école,
effectuer un contrôle de vélos avec la gendarmerie et/ou la police et/ou le
marchand de vélo local, revoir son code de la route piéton/cycliste.
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De manière optimale, il conviendrait de faire découvrir aux enfants la sécurité
routière sur le terrain réel, dans la circulation, plutôt que de rester cantonné à
des cours de récréation ce qui est toutefois déjà mieux que sur papier mais pas
suffisant.
Sur le thème de la mort d’un ami
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« La grande nuit d’Anne-Sophie », Pierre Coran, ill. Anne Letuffe, Père Castor
Flammarion
Sur le thème de la sécurité routière
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+ C.D. « Armeline Fourchedrue », Quentin Blake, Gallimard Jeunesse, Folio
Benjamin)
Livre « L’Agent Boucle et Gloria », Peggy Rathman, L’Ecole des Loisirs
CD Rom : « Missions à Juniorville » (Ampli Junior et Labor)
Chanson 6 : Mêmes droits
Cette chanson aborde les droits de l’enfant en général.
Elle constitue l’occasion d’effectuer un rappel historique sur les droits de l’Homme
en général et sur les droits de l’enfant en particulier. Elle permet de développer le
thème de la citoyenneté.
Elle peut être l’occasion d’effectuer avec les élèves un travail de réécriture des
droits des enfants, en comparant ensuite le travail réalisé avec le texte de la
convention signée par les Etats. A partir du texte de la Convention, on peut
rechercher des applications pratiques de chacun des droits énoncés et analyser
leur signification tant en terme de droits que de devoirs pour chacun.
Pour ce faire, différents outils pédagogiques existent, notamment une brochure
« Les droits de l’enfant » réalisée par le Délégué général qui propose aux
enfants, une réécriture et des explications des principaux droits reconnus par la
convention internationale relative aux droits de l’enfant, dans un langage qui
est accessible aux enfants.
Signalons aussi que l’Observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aide à la
jeunesse a créé une base de données des outils de promotion et publications
relatives aux droits de l’enfant ( : Boulevard Léopold II 44 à 1080 Bruxelles, : 02/413.37.65, www.oejaj.cfwb.be).
On peut également citer l’ouvrage « Droits de l’enfant d’ici et d’ailleurs »,
publié dans le cadre des Cahiers du petit Ligueur par la Ligue des familles ( :
Rue du Trône 127 à 1050 Bruxelles, : 02/507.72.11, www.liguedesfamilles.be)
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Livre + C.D. « C’est le droit des enfants », Dominique Dimey, J. Blanpain, sous
le parrainage de l’Unicef, Ed. Actes-Sud Junior, coll. Un livre, une voix
L’Agenda des droits de l’enfant, D. de St Mars, S. Bloch, Calligram, Max et Lili.
« Les bulles de l’espoir, une aventure de Félicien, le lutin magicien », Claude
Lelièvre, Ed. Luc Pire.
« Les rencontres de Félicien, le lutin magicien : Jaïro, Umar et An May »,
Claude Lelièvre et Maryline De Backer, Ed. Labor.
DVD « La flûte de pan géante », documentaire de Bernard Gillain,
Commentaire de Christian Merveille, Image Production.
Chanson 7 : Allo Allo
Comme la chanson 1, « Mets des mots », cette chanson concerne la capacité de
l’enfant à s’exprimer. Elle fait notamment référence à l’article 13 de la
Convention des droits de l’enfant qui stipule que « tout enfant a droit à la
liberté d’expression. Il peut rechercher, recevoir et répandre des informations et
des idées de toute espèce. Il peut le faire oralement, par écrit ou sous une forme
imprimée ou artistique ».
Dès lors, ce sera l’occasion d’évoquer une nouvelle fois l’existence du service
« Ecoute-Enfants » de la Communauté française, le 103 qui peut être contacté
par les enfants qui souhaitent parler de ce qui les concerne, les interpelle, dans
leur vie et à leur âge : amitiés, relations familiales, sexualité, maltraitance...
Par ailleurs, diverses animations peuvent être réalisées en vue d’apprendre aux
enfants les gestes et les paroles du téléphone, de s'entraîner à envoyer un
message précis, le recevoir, le transmettre, de rechercher les numéros
« services » gratuits, d’inviter une personne s'occupant d'un tel service (qui
appelle ? pourquoi ?) afin de savoir qui se cache au bout su fil et le devoir du
secret et de l'accueil. Un tel apprentissage et l’information sur ces services
peuvent s’avérer essentiels pour le jour où ils devraient être utilisés.
Enfin, d’une manière générale, c’est l’occasion de travailler les capacités
d’écoute de l’autre et d’expression.
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« La clé du silence », Claude Clément, Yan Thomas, Grasset Jeunesse
Chanson 8 : Ils disent…
Cette chanson aborde notamment la question des abus sexuels à l’égard des
enfants. Elle fait notamment référence à l’article 34 de la Convention des droits
de l’enfant qui stipule que « tout enfant a le droit d’être protégé contre la
violence et l’exploitation sexuelle. Les Etats veulent empêcher la prostitution
enfantine et l’exploitation des enfants dans les spectacles pornographiques ».
Le thème de cette chanson a fait l’objet de nombreuses campagnes
d’information et de sensibilisation ces dernières années. Citons notamment la
« Campagne Article 34 » initiée par le Comité belge pour l’UNICEF et
coordonnée par le Délégué général aux droits de l’enfant. Dans le cadre de cette
campagne, qui figurait dans le prolongement du programme de lutte contre la
pédophilie, différents outils - affiches, dépliants, brochures - ont été réalisés, à
l’intention de trois types de publics différents : les enfants eux-mêmes, les
professionnels du secteur de l’enfance et le tout public. Le dossier général de la
campagne est disponible auprès du Délégué général.
Concernant de manière plus générale la question de maltraitance à l’égard des
enfants, on mentionnera l’initiative de la Coordination de l’aide aux enfants
victimes de maltraitance, à savoir la campagne Yapaka qui comprend des
actions de sensibilisation et de formation à l’égard des professionnels, des
parents et des enfants ( : Boulevard Léopold II 44 à 1080 Bruxelles, :
02/413.25.69, www.yapaka.be).
Cette chanson évoque également le thème de la manipulation, de l’incohérence
entre les paroles et les actes. Cette question de l’incohérence peut être abordée
par exemple à partir d’articles de presse. Ainsi, on peut faire une liste des
« choses incohérentes » : la faim et le gaspillage, dans la nature, des exemples
tels que le lierre qui pour vivre étouffe les arbres, la pluie qui permet de faire
pousser les végétaux et qui inonde... On peut aussi rechercher nos propres
incohérences. Plus en liaison avec la chanson, il peut aussi être abordé la
question des animaux « sauvages » dans les zoos, les cages... et les notions de
liberté et de respect.
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« Petit Doux n'a pas peur », M. Wabbes, Ed. La Martinière
« Lili a été suivie », D. de St Mars, ill. par Serge Bloch, Calligram
« Lili se fait piéger sur Internet », D. de St Mars, ill. par Serge Bloch, Calligram
« J’ai peur du Monsieur », Virginie Dumont, ill. par Madeleine Brunelet, Ed.
Actes-Sud, coll. Histoires de la Vie
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« La cage aux oiseaux » de Pierre Perret
« Le loup » de Félix Leclercq
Chanson 9 : La ville a besoin des enfants
Cette chanson aborde le thème du rôle de l’enfant dans la cité.
Parmi les animations qui peuvent être réalisées sur ce thème, on peut notamment
faire un relevé de ce qui a changé dans l’environnement proche (scolaire par
exemple); établir des consignes pour vivre ensemble; réaliser des actions
d’embellissements (réaliser des choses simples et concrètes à la mesure de
l'enfant).
Il peut également être fait référence aux travaux menés par les conseils
communaux d’enfants. A cet égard, il peut être discuté une proposition formulée
par le Délégué général dans un précédent rapport de créer un Echevin des enfants
dans chaque commune.
1.
Chaque commune aurait un échevinat des enfants regroupant toutes les
matières communales se rapportant à l'enfance : enseignement, crèche,
accueil d'enfants, opération « Eté-Jeunes », plaines de jeux...
2.
Toute commune inscrirait un budget spécifique à l'enfance, géré par
l'Echevin des enfants.
3.
Tout projet communal devrait recueillir formellement l'avis de l'Echevin
des enfants sur les répercussions de ce projet sur les enfants.
4.
Les communes seraient encouragées à créer un conseil communal des
enfants coordonné par l'Echevin des enfants avec compétence d'avis :
l'objectif étant l'apprentissage à la démocratie et l'implication des enfants
dans la vie communale.
•
« La ville aux cent poèmes », Alain Serres, E. Cannard, Ed. Rue du Monde,
coll. Pas comme les autres
•
« Donnez-nous des jardins » de Pierre Perret
Chanson 10 : La fleur magique
Cette chanson ayant été réalisées par des enfants eux-mêmes (à partir du conte
« Zoé, petite princesse »), c’est l’occasion de donner aux enseignants une
méthodologie sur la manière de procéder pour élaborer une chanson avec des
enfants.
ECRIRE SA CHANSON
Pour pouvoir écrire sa propre chanson, il est bon de passer par plusieurs stades
progressifs.
Il faut d'abord créer un bain de chansons : les écouter, les chanter, les transformer
en « expressions plurielles »...
Un deuxième stade serait d'amplifier une chanson existante et puis enfin d'écrire
sa propre chanson en imitant d'abord une chanson connue puis en se lançant dans
l'écriture totale de la chanson.
On pratiquera dons la taxonomie suivante (il s'agit d'une sorte d'échelle de
gradation de difficultés) :
-
Ecouter les chansons
Reconnaître les chansons c'est-à-dire faire la différence entre une parole
dite et une parole chantée
Chanter les chansons
Transformer les chansons en divers autres moyens d'expression (peinture,
matière, mime, danse, théâtralisation...)
Amplifier une chanson existante
Imiter des chansons
Ecrire sa propre chanson
Ecouter les chansons
Profiter de toutes les occasions pour présenter des chansons : chansons d'ailleurs et
d'ici, comptines et opéras, chansons enregistrées et chansons vivantes, voix
d'hommes et de femmes, chansons « a capella » ou accompagnées...
Trouver le plus de chansons possibles sur ce qu'on voit, sur ce qu'on vit.
Vivre dans un bain de chansons non pas comme bruit de fond mais des chansons à
écouter, à prendre pour soi : pour rire et pleurer, pour se faire peur ou s'apaiser,
pour jouer avec les mots.
Ecouter tant de chansons qu'on ne peut plus se retenir de les chanter.
Reconnaître les chansons
Cela peut paraître simple mais pour un enfant il n'est pas toujours évident de lui
faire saisir la différence entre la parole « chantée » et la parole « dite ».
Il s'agit donc de pratiquer des jeux de reconnaissance et de discernement.
-
Enregistrer différentes phrases extraites de journaux parlés, de pièces de
théâtre enregistrées, de chansons « a capella », de textes lus sur une musique...
Faire classer les différents extraits. Exercice riche surtout pratiqué dans une
langue étrangère.
-
Se choisir une courte phrase. Se la dire à voix haute. La scander comme à une
manifestation. La mettre en musique en la faisant coller à une musique
aléatoire à partir d'un xylophone, de sons divers, d'un instrument de musique
fabriqué (pierres, bois, fers...).
-
S'inventer une langue avec des sons inconnus. Dire des phrases en langue
inventée, faire un opéra. Pousser les enfants à chanter de plus en plus.
-
On peut dire aux enfants que « chanter c'est faire se promener sa voix dans
tous les sens ». On se dirige alors tout droit vers de jeux de vocalises, jeux de
souffle, faire aller sa voix du plus bas au plus haut...
Chanter des chansons
Choisir au départ des chansons simples, des chansons à répétitions, des chansons
où le refrain est facile à reprendre en choeur.
Ne pas obliger les enfants à chanter. Que cela soit naturel.
Faire saisir dès le départ que chanter c'est aussi écouter. En pratiquant le chant
commun, on apprend à donner suffisamment de voix pour produire un son clair
mais pas trop pour pouvoir toujours entendre son voisin.
Ne pas oublier que la chanson va droit au coeur. Aimer ou ne pas aimer une
chanson est un droit. Il est souvent bon d'en parler. Laisser de côté les chansons
« trop travaillées mode » ou « trop standardisées » dont nous rabâche la radio. Les
enfants sont souvent déçus quand on pratique ces chansons-là. De plus, il y a
beaucoup plus de plaisir à parcourir les petits sentiers des chansons, à explorer
toutes les richesses des chansons.
Ne pas oublier le folklore de tous les pays. Ce sont toujours des chansons parfaites
qui ont été patinées par mille bouches et oreilles au fil du temps.
Ne pas avoir peur de pratiquer des canons. Les enfants aiment cette difficulté qui
procure joie du chant bien fait et la victoire de l'écoute. Il en existe de si simples qui
sont si beaux.
Transformer les chansons en « expressions plurielles »
Une chanson c'est déjà une rencontre des deux moyens d'expressions : les mots et
la musique. Une sorte de métissage délicieux qui fait que l'un et l'autre ne peut
plus vivre seul. Mais une chanson peut faire jaillir des milliers d'autres expressions
qui ne viendront pas « redire » la chanson mais la faire rebondir, pour une toute
autre vie.
Il suffit de l'écouter un crayon à la main et c'est la découverte des traits, du
graphisme, du dessin.
Une chanson peut être mise en scène, mimée, dansée. Elle peut être recréée sans
les mots uniquement par une ambiance sonore à partir de sons corporels,
d'instruments inventés, de bruits de la nature, d'instruments de musique. Elle peut
également prendre la forme de sculpture en utilisant toute la matière possible et
inimaginable : le bois, le carton, la terre, la pierre...
Elle peut aussi devenir une autre chanson tout simplement.
On tente souvent de chercher une définition à l'acte de création artistique. En
Afrique, quelqu'un a dit : « L'art, c'est quelque chose qui donne du sentiment... »
On peut s’en tenir à cette définition et toute la pratique de ce chapitre
« expressions plurielles » sera donc en quête pour « donner plus de sentiment »?
Donc pas de notion de beau ou de laid, de réussi ou de raté mais simplement une
recherche pour aller au fond des choses : le plaisir de dire pour aller retrouver
l'autre dans ce qu'il a de plus profond : ses sentiments.
Amplifier une chanson existante
Rien de plus facile.
On prend une chanson qu'on aime bien et quand elle s'arrête, on la continue...
Dans ce disque, des chansons comme « Mêmes droits », « Hôpital au secours »,
« La ville a besoin des enfants »... peuvent convenir.
Ici, pas de respect spécialement de la rime. Les enfants apprennent le rythme d'un
texte d'une chanson. Il est capital de prendre conscience d'abord du rythme. Une
erreur de rime n'est pas tellement grave (il est préférable d'ailleurs de travailler
l’assonance) mais une erreur de rythme est toujours mal ressentie.
Imiter une chanson
Il y a une centaine d'années, on pouvait encore acquérir sur les marchés des
feuilles où étaient imprimées des chansons. Il n'y avait que les textes. Au-dessus
de ceux-ci, on pouvait lire : « sur l’air de... ». On appelait ces mélodies des
« timbres ». On pouvait dont rencontrer plusieurs textes sur une même mélodie.
Pourquoi donc ne pas pratiquer la même manière ? Il suffit de se choisir un air,
n'importe lequel et d'écrire sa propre chanson sur cet air-là.
Si on a un peu peur de prendre des chansons écrites par des contemporains (mais
pourquoi avoir peur, il y a tant de fantaisistes ou d'imitateurs qui le font), il y a
tout le stock de chansons de notre enfance, des chansons du patrimoine, des
chansons qu'on dit folkloriques.
Depuis peu aussi, il y a le « rap ». Il s'agit d'un exercice bien agréable que d'écrire
un texte pour le faire « rapper ». Exercice agréable mais bien cruel, car la moindre
erreur de rythme est impardonnable.
Un petit truc : écrire un rap sur le rythme de la chanson de « La mère Michèle ».
C'est en plus un merveilleux exercice pour s'entraîner à écrire en... alexandrins.
Ecrire sa propre chanson
Et puis écrire sa propre chanson deviendra chose tout naturelle...
On peut bien sûr partir de quelques jeux comme celui des « comptines ».
Chacun se choisit un mot qu'il aime bien. Ici pour l'exemple et pour rester dans le
domaine qui nous occupe « les mots ».
On tente de trouver plein de mots dont la fin sonne de la même manière que
« mot » comme canot, bateau, flots, roseau, beau, galop, défaut et bien d'autres...
(chacun cherche de son côté et puis on met tout en commun).
On tente alors de mettre tous ces mots dans une phrase qui peut devenir :
Les mots sont des bateaux
Qu'on lance sur les flots
Pour faire naître un tableau
D'un monde plus beau...
Les mots sont des oiseaux
Qu'on lance tout là-haut
Pour pouvoir faire un saut
Dans un ciel sans défaut...
Les mots sont des chevaux
Qu'on lance au Galop
Pour vivre sans repos
Au son de leurs sabots...
(Ecrit avec des enfants de cinquième année... Un texte étrange à rêver, chanter,
illustrer...).
Il suffit alors de lire ce texte, de le rythmer, de le psalmodier, puis de se laisser aller
à inventer une musique. (D'où l'importance des exercices de « reconnaissance de
chansons »).
Un autre exercice est de partir de deux sons produits par deux cailloux de
grosseurs différentes (Pour la petite histoire, ce sont des cailloux de lave trouvés
sur les pentes d'anciens volcans d’Auvergne appelés « lithophones » mais tout
caillou qui sonne peut faire l'affaire). On met les cailloux devant soi. On frappe l'un
puis l'autre doucement et en cadence. Les cailloux donnent leur musique. Il suffit
d'inventer les mots :
Caillou Musique
Bisous tout doux
Pour les oreilles
Dire le monde, ce qu'on voit, ce qu'on vit
Voici un texte écrit avec des enfants de 10 à 12 ans. Il s'agissait d'abord d'un
entrefilet de journal racontant la mort d'un SDF une nuit d'hiver. L'histoire se
passe dans une petite ville de France. Ce SDF était connu, car il avait récemment
gagné 25 euros grâce à un billet de loterie. Toute l'histoire est là dans sa simplicité,
dans sa triste réalité...
Il s'appelait Roger
Il était marié
Il avait un bon métier
Et ses amis l'aimaient
Refrain
Faut-il rire ou pleurer
C'est la vie de Roger
Faut-il rire ou pleurer
Mais la chanson n'est
pas terminée
Un jour a divorcé
Sa vie a chaviré
A été renvoyé
Ses amis l'ont quitté
Allant dans les cafés
Et sa vie titubait
Sa vie était gâchée
Et il a perdu pied
On a voulu l'aider
Mais il a refusé
Beaucoup trop de fierté
Pour pouvoir accepter
Mais la chance a tourné
Pour un bulletin gratté
Mille francs de gagné
C'est génial pour Roger
Pour mieux se protéger
De l'hiver trop glacé
Dans un garage gelé
Un soir il s'est couché
Mais ça n'a pas duré
L'argent dépensé
Il a replongé
Dans la pauvreté
Quand on l'a retrouvé
Le soleil s'est levé
Mais fini pour Roger
Sa vie est terminée.
Et pourquoi ne pas mettre en scène les différences. Voici une chanson écrite avec
des enfants de 8 à 10 ans :
Il y a des maigres, il y a des gros
Des poissons et des oiseaux
Une souris un éléphant
Du noir et puis du blanc
Un ver de terre une girafe
Un bisou et une baffe
Une coccinelle l'araignée
Une cave un grenier
Tous semblables ou différents
Les mêmes ou leurs contraires
On est pourtant tous vivants
Partageant la même terre
Une baleine et un têtard
Rhinocéros et lézard
Une poule un renard
Père Noël Père Fouettard
Une vache un pingouin
Un chasseur un lapin
Une puce l'hippopotame
L'eau et puis la flamme
Un loup et un Mouton
Raton laveur et cochon
Un aigle un serpent
L'enclume et le cerf volant
Un cheval une fourmi
Un chat et une souris
Un dromadaire un chameau
Une limace un escargot
La lune le soleil
Un kangourou une sauterelle
Un voleur un oiseau
Un soulier un chapeau
La musique est venue toute seule simplement en rythmant le texte. Souvent les
enfants commencent une musique qui ressemble à une musique existante. Peu
importe... Le but ici est de s'exprimer, de dire des choses de pouvoir les chanter
ensemble. L'important ici c'est de pouvoir se dire que la chanson qu'on a écrite est
« notre » chanson et qu'il suffit de la chanter pour qu'elle s'envole et touche plein
d'oreilles.
Chanson 11 : Sur un fil
Cette chanson concerne les situations d’enfants dont les parents se séparent. Elle
fait référence d’une manière générale au droit pour l’enfant d’avoir une famille. A
cet égard, on peut citer notamment l’article 7 de la Convention des droits de
l’enfant qui prévoit que « Tout enfant a droit à un nom et à une nationalité. Il a le
droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux », l’article 18 qui prévoit que
« les deux parents ont une responsabilité commune pour élever l’enfant » ainsi que
l’article 9 qui stipule qu’ « un enfant ne sera séparé de ses parents contre leur gré
que si cette séparation est dans son intérêt supérieur et qu’il a le droit, en cas de
séparation de ses deux parents ou de l’un d’eux, d’entretenir régulièrement des
relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est
contraire à son intérêt » ou encore l’article 10 qui dit que « tout enfant dont les
parents résident dans des pays différents a le droit d’entretenir des relations
personnelles avec ses deux parents ».
Etant donné qu’il s’agit d’une problématique assez délicate à laquelle un nombre
important d’enfants risquent d’être confrontés et au sujet de laquelle ils peuvent
éprouver des difficultés à en parler publiquement, il ne convient pas d’aborder
cette question avec l’ensemble des élèves, sauf si certains d’entre-eux, après en
avoir parlé avec vous, le souhaitent et l’acceptent.
Il s’agit plutôt de mettre en évidence le rôle qui peut être joué par vous lorsque
vous êtes confronté aux confidences d’un élève. A cet égard, il convient de
rappeler l’existence du téléphone vert « Ecoute-Enfants », le 103, auquel l’enfant
peut s’adresser. Par ailleurs, l’enfant doit savoir que, dans ces situations
notamment, il a la possibilité d’avoir un avocat qui le représente lui en tant que
personne, sujet de droits.
Enfin, rappelons que depuis la loi de 1995 sur l’autorité parentale conjointe, les
parents qui se séparent sont, dans la plupart des cas placés sur un pied d’égalité en
ce qui concerne l’autorité parentale à l’égard de leurs enfants. Cela signifie que,
même si l’un des parents bénéficie de l’hébergement principal (anciennement le
droit de garde) et l’autre un droit aux relations personnelles (anciennement droit
de visite), ils n’en conservent pas moins tout les deux une responsabilité égale visà-vis de leurs enfants. Cette responsabilité conjointe leur permet d’avoir des
rapports équivalent en ce qui concerne l’administration de la personne de leurs
enfants et les met sur un pied d’égalité en ce qui concerne les rapports avec l’école.
On notera aussi la toute nouvelle loi de 2006 qui tend à privilégier l’hébergement
égalitaire (anciennement la garde alternée). Si ce modèle est prôné par la loi, il
devra cependant s’examiner à chaque fois en fonction de la situation spécifique,
de la situation concrète de l’enfant et de ses parents.
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« Simon a deux maisons », Dominique de St Mars, Serge Bloch, Calligram, coll.
Max et Lili
« C’est pas ma faute », Dr E. Englebert, ill. Claude K. Dubois, Grasset Jeunesse,
coll. Les petits bobos de la vie
« Tom et le chagrin de Lou », Marie-Aline Bawin, Mango Jeunesse
« Yaël et le souffleur de bulles », Claude Lelièvre et Anne Fenaux, Ed. Luc Pire
•
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« Les enfants le dimanche ou l’amour divorcé » de Charlélie Couture
« double enfance » de Julien Clerc
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Chanson 12 : C’est bizarre, on s’aime bien
Cette chanson aborde la question de la gestion non-violente des conflits.
Il existe en cette matière plusieurs brochures et formations. Citons notamment :
•
Le livre « L’enfant, ni loup, ni agneau... - Comment en finir avec les
persécutions à l’école ? » ainsi que le module ludique et éducatif « une place
pour chacun » qui abordent le problème de la persécution chez l’enfant, sont
disponibles auprès de l’UFAPEC ( : Rue Belliard 23A à 1040 Bruxelles, :
02/230.75.25, www.ufapec.be)
•
L’Université de Paix organise pendant toute l’année des ateliers et formations
en gestion positive des conflits et des stages pour enfants pendant les
vacances. Elle intervient également sur demande sur le terrain. Elle dispose
aussi de livres et brochures ( : Boulevard du Nord 4 à 5000 Namur, :
081/55.41.40, www.universitedepaix.org)
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« Un monde de cochons », Mario Ramos, Pastel
« La guerre des cloches », Gianni Rodari, ill. par Pef, Kaléidoscope
« Déguisés en rien », Alex Cousseau, Ed. du Rouergue, roman
« C’est pas moi ! », Coppée, Viot, Ed. Vilo Jeunesse
•
“ Tout le monde y pense ” de Francis Cabrel
Chanson 13 : Papa n’est pas là…
Cette chanson aborde le thème de l’enfant confronté à l’emprisonnement de l’un
de ses parents. Si la Convention des droits de l’enfant n’aborde pas directement
cette problématique, il convient toutefois de rappeler que l’article 9 stipule qu’
« un enfant ne sera séparé de ses parents contre leur gré que si cette séparation est
dans son intérêt supérieur et qu’il a le droit, en cas de séparation de ses deux
parents ou de l’un d’eux, d’entretenir régulièrement des relations personnelles et
des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à son intérêt ».
D’autres Règles internationales traitent de cette problématique, notamment les
Règles minima de La Havane pour la protection des mineurs privés de liberté qui
prévoient que la séparation temporaire ou permanente entre un enfant et ses
parents détenus ne doit jamais faire l'objet d'une menace ou être exécutée à titre de
punition ou d'encouragement.
On peut estimer à près de 5.000 le nombre d’enfants de moins de quinze ans
concernés, à tout moment par l’incarcération de l’un de leurs parents. Si l’on tient
compte du flux pénitentiaire, cela correspond à un chiffre approximatif de 16.000
enfants touchés annuellement par l’emprisonnement de leur père ou mère. Cela
représente environ 1% des enfants belges de cette tranche d’âge. Environ un quart
des enfants qui ont un de leurs parents incarcéré ont la possibilité de leur rendre
visite régulièrement mais la moitié des enfants dont le père est détenu n’ont plus
de relation avec celui-ci. Un dossier reprenant les propositions formulées par le
Délégué général en cette matière est disponible auprès de son service.
Il existe des services « Relais Enfants-Parents » ( : Rue de Bordeaux 62A à 1060
Bruxelles, : 02/534.88.13) qui regroupent des professionnels qui aident les
enfants à maintenir leur relation avec leur parent emprisonné. Les enfants peuvent
être soutenus et accompagnés lors des visites en prison ou lors du retour en famille
de la personne détenue. Les jeunes enfants étant fréquemment confrontés au déni,
au mensonge face à la situation d’incarcération d’un de leur parent, ils peuvent
aider la famille à dire la vérité avec des mots que l’enfant peut entendre.
Le Fonds Houtman a soutenu plusieurs actions ces dernières années au bénéficie
des enfants de parents détenus ( : Chaussée de Charleroi 95 à 1060 Bruxelles, :
02/543.11.71, www.one.be/Houtman).
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« Le secret de la petite clef d’or », Relais Enfants-Parents, IPEJ
« Petit Tom en visite », Laurent Goffin, Rose-Anne Lurquin, Patrick Soutmans,
Fonds Houtman
Chanson 14 : Ferme les yeux
Cette chanson aborde la question du racisme et de la tolérance. Comme la chanson
2 « C’est pas ta faute à toi... », elle fait notamment référence à l’article 2 de la
Convention des droits de l’enfant qui stipule que « les Etats s’engagent à respecter
les droits énoncés dans la Convention et à les garantir à tout enfant, sans
distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique,
d’origine ethnique ou sociale, ou encore de richesse ».
Elle permet dès lors également de retravailler sur l’histoire et la géographie des
pays d’origine des étrangers, des immigrés, des populations belges d’origine
étrangère.
A l’instar des animations développées dans un vidéogramme « La classe divisée »,
il est possible de réaliser des jeux de rôle visant à faire prendre conscience aux
enfants des différences qui existent entre les êtres humains. Par exemple, décider
que pendant une matinée, on ne parlera qu’avec les enfants qui ont une certaine
couleur d’yeux ou de cheveux...
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« La papillonne de toutes les couleurs » de D. Daeninckx - ill. par M. Boucher
(Flammarion - Père Castor)
« Chafi », Ludovic Flamand, ill. par Emmanuelle Eeckout, Pastel
« Le petit livre pour dire non au racisme » (Bayard Presse)
« Le racisme expliqué à ma fille », Tahar Ben Jelloun (Le Seuil)
« Voilà mon ballon rouge » , Tiziane Romanin, Ed. Sarbacane
« La grande histoire des couleurs », sous-commandant Marcos, ill.par Domi,
Ed. Syros
« Petit bleu, petit jaune » de Steve Waring
« Tout le monde il est beau » de Zazie
« Ainsi va la vie » de Alliance Ethnik

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