Recherche, enseignement supérieur - Région Ile-de
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LEILA (PAGE 2) VINCENT (PAGE 2) PATRICIA (PAGE 3) JULIEN (PAGE 3) LILIANE (PAGE 6) STÉPHANE (PAGE 6) JEAN-CLAUDE (PAGE 6) CÉLINE (PAGE 20) MARCUS (PAGE 20) LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL Recherche, enseignement supérieur La Région mise sur la science Zizou des manettes Mondial de rugby 2007 Rendez-vous loisirs Le champion du monde 2006 de jeu vidéo (football) est francilien. P. 2 La Région se mobilise pour la réussite de la Coupe du monde. Expositions, festivals, concerts... Notre sélection de spectacles. P. 14-15 0110IDF.indd 1 P. 6 www.iledefrance.fr Avril-mai 2007 – N°10 5/04/07 15:33:55 EN VUE Avril 2007 | 02 | EN VUE Bruce Grannec, champion du monde de foot virtuel 04 | FAITS ET GESTES LIBRES PAROLES DE FRANCILIENS LEILA HABBANI, MÉZIÈRES-SUR-SEINE (78) BALISES Face-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Baromètre Ipsos. P. 5 ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, RECHERCHE La Région mise sur la science. TROIS QUESTIONS À Marc Lipinski, vice-président du conseil régional. P. 10 REPORTAGE Experts mondiaux des changements climatiques. P. 9 ’’ | 2/3 000 07 | À LA UNE “ Mon quartier a mauvaise réputation. Il y a des incidents tous les jours. Il faudrait plus de communication entre les jeunes et la police. de l’industrie 002-text bref française lettrine de jeux vidéo sont implantés en Île-deFrance. Les 128 sociétés spécialisées emploient 2 500 personnes. À L’AFFICHE 190 espèces d’oiseaux fréquentent les 400 parcs et jardins de la capitale, parmi lesquelles 75 s’arrêtent pour y nicher. 108 millions de visiteurs se sont rendus depuis quinze ans à Disneyland Paris. Ils y ont dépensé 39 milliards d’euros. “ L’accès à la culture s’est démocratisé : il y a des galeries, des bibliothèques, des théâtres... En banlieue, ça retisse du lien social. © GILLES LARVOR/AGENCE VU SOMMAIRE © GILLES LARVOR/AGENCE VU 2 VINCENT BLONDEAU, PARIS 9E ’’ | Selon l’Inserm, 002-text bref 01 les Franciliens se sentent en bonne santé, mais une moitié d’entre eux souffrent de leurs conditions de vie. Stress et rythme de vie sont les premiers facteurs nuisibles. Les femmes et les retraités sont les plus concernés par les tensions familiales et l’isolement. 10 % des personnes mettent en cause les relations de travail, le chômage et le logement. PORTRAIT Il a remporté la Coupe du monde 2006 de foot... virtuel Zizou des manettes 11 | BIEN VIVRE Les légumes franciliens misent sur la qualité. Chronique de Gaston Kelman. P. 13 14 | RENDEZ-VOUS Les bons plans loisirs en Île-de-France. 16 | HISTOIRE La Sorbonne a connu bien des révolutions. 17 | TENDANCES Le renouveau du conte passe par la banlieue. Technologie : l’avenir est aux agromatériaux. P. 18 19 | PLANÈTE Des Franciliens volontaires pour l’Europe. Avec Martin Meissonnier, spécialiste des musiques du monde, producteur de Fela, Khaled, Salif Keita. 22 | TRIBUNE Expression des groupes politiques. La victoire planétaire de Bruce en simulation de football Pro Evolution Soccer lui a valu la gloire... et 13 000 dollars de récompense. Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected] Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Xavier Panon. Directeur de la rédaction : Xavier Panon. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Luc Ancey, Caroline Coq-Chodorge, Fabienne Dagouat, Pascale Eliabel, Nathalie Mauret, Claude-Marie Vadrot. Photo de couverture : Bernard Baudin/le bar Floréal.photographie. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : / Franck Widling. Impression : Île-deFrance est édité à 4 880 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution. | ÎLE-DE-FRANCE AV RI L- M A I 2 0 0 7 0210IDF.indd 2 Bruce Grannec défendra son titre de champion du monde de foot virtuel en juillet prochain à Paris, porte de Versailles. D’une passion, il aimerait faire son métier. Une aubaine : l’industrie des jeux vidéo, soutenue par la Région, est dynamique. CHAMPION h Dans le paisible appartement familial de Chilly-Mazarin (91), la mère de Bruce n’en revient toujours pas : « J’ai appris par hasard qu’il était champion de France. Alors champion du monde, je ne réalise pas trop ! » Ce fils si discret est pourtant une star dans la communauté planétaire du jeu vidéo. Bruce Grannec, 20 ans, a remporté en juillet dernier, à Bercy, le plus grand de tous les titres : la Coupe du monde sur Pro Evolution Soccer, une simulation de football presque plus vraie que nature. Les fans ont exulté quand son joueur fétiche – un Andrei Chevtchenko pixelisé – a déroulé un de ces coups de pied ravageurs qui laissent pantois les gardiens de but les plus chevronnés. En tournoi de Marseille à Pékin Depuis, il court les tournois de Marseille à Pékin pour défendre sa réputation. Pas de quoi perturber ce jeune homme au flegme inoxydable. Sans fausse modestie, il analyse sereinement ses qualités : « La vision du jeu, l’anticipation et le men- © PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU 21 | ENTRETIEN tal. » Comme sur un vrai terrain de foot, où Bruce se défend aussi très bien. Il a même un temps envisagé d’entrer dans un centre de formation, avant de préférer le virtuel au réel. Pour autant, le champion du monde est un jeune homme complet : la compétition mondiale ne l’a pas empêché de décrocher son bac en même temps que la Coupe du monde. Sa recette : ne pas se laisser dévorer par sa passion, donc ne jamais s’entraîner plus « d’une heure tous les soirs et d’une journée par week-end ». Il est aujourd’hui étudiant en BTS informatique et caresse l’espoir « de travailler un jour dans le milieu des jeux vidéo ». Derrière la manette, il y a une tête ! CAROLINE COQ-CHODORGE | Nº 10 5/04/07 15:40:08 EN VUE 3 140 | nationalités sont représentées parmi les 5 000 résidents de la Cité internationale universitaire de Paris. FOCUS 400 châteaux dans la région ! La moitié sont classés. Vedettes : Versailles, Vaux-le-Vicomte, Fontainebleau. 63 exploitations et quelques jardins d’insertion existent en production biologique ou sont en cours de conversion. | PORTRAIT Amadou Sagnane était analphabète Réussite accélérée À dix-neuf ans, Amadou Sagnane, jeune Français d’origine malienne, était analphabète. Sept ans plus tard, grâce au programme de mobilisation professionnelle financé par la Région, il a obtenu un CAP et un BEP électrotechnique. PARCOURS h Difficile d’imaginer qu’aujourd’hui ce grand jeune homme de vingt-six ans, installé à la terrasse d’un café de Pantin (93), est si loquace alors qu’il ne savait ni lire ni écrire, et ne parlait pas un mot de français il y a sept ans. « J’ai grandi auprès de ma mère dans un village isolé, à 100 km de Kayes, au rythme des travaux des champs, se souvientil. Se rendre à l’école la plus proche, à des heures de piste, était impensable. » Amadou ne parle alors que le peul, et ne connaît la France que par les photographies de ses grands frères. « À travers leurs études d’ingénieur, ils me renvoyaient une image positive. Moi aussi, j’ai voulu changer ma vie », ditil avec conviction. En janvier 2000, il (75) PARIS Deux diplômes et un contrat (78) PORCHEVILLE Dans la foulée, il obtient en deux ans son CAP puis un BEP d’électrotechnique. Un chef d’entreprise rencontré sur un chantier lui donne sa première chance professionnelle et, en février 2006, il obtient un CDI. Il envisage maintenant de préparer un « bac pro » et, pourquoi pas, « de créer un jour [s]a propre entreprise ». L’été dernier, de retour au Mali, Amadou a pu mesurer le chemin parcouru. « Je suis fier de moi », admet-il, heureux de voir une école enfin inaugurée près de son ancien village. FABIENNE DAGOUAT Mobilisation professionnelle : infos et conseils au 08 10 18 18 18. Un minibus de 22 places fait le maximum pour désenclaver le nord-est de Paris : la ligne relie la porte d’Aubervilliers à la station de métro La Chapelle. 93 PANTIN FRESNES 94 CHILLY-MAZARIN 78 91 | | Adieu Jussieu et son amiante ! Place au nouveau Quartier latin sur la ZAC Paris rive gauche qui regroupe l’essentiel des activités de Paris-7 DenisDiderot. La nouvelle université, dont les premiers travaux d’aménagement ont coûté 220 millions d’euros, accueillera près de 20 000 étudiants, 1000 enseignants, chercheurs et personnels. La Région a financé la bibliothèque dans les anciens Grands Moulins. « Coup de pouce » aux meilleurs bacheliers Au lit les lycéens ! Un internat devrait ouvrir à la rentrée 2009 ou 2010 pour une centaine d’élèves du lycée Lavoisier. (92) ISSY-LESMOULINEAUX Les petits dragons ? C’est le nom de la nouvelle crèche de 60 places, dédiée à la fois aux familles et aux entreprises, qui vient d’être créée. 92 ISSY-LES-MOULINEAUX Paris-7 sur le campus rive gauche H rejoint le domicile paternel, en SeineSaint-Denis. Premier défi : apprendre le français. La Mission locale, partenaire de la Région, lui propose un stage de remise à niveau, puis une formation d’électricien. « J’étais extrêmement motivé, confie le jeune homme. Cinq mois plus tard, j’étais retenu pour faire un CAP. » MÉZIÈRES-SUR-SEINE ’’ TEMPS FORTS Selon l’Insee, l’illettrisme touche 461 000 Franciliens nés sur notre sol. 930 000 personnes ont des difficultés à l’écrit. La majorité a un emploi. © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU EN CHIFFRES JULIEN RICHARD, ALFORTVILLE (94) © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU © GILLES LARVOR/AGENCE VU ’’ PATRICIA CARLIER, MEUDON (92) “ On habite une région dynamique, surtout pour le travail. Mais les rapports entre les gens manquent parfois d’humanité. © GILLES LARVOR/AGENCE VU “ Je ne quitterai jamais l’Île-de-France, même pour ma retraite ! Promenades, transports en commun, vie culturelle... On a tout ici ! Médecine, beaux-arts, classes prépa de biologie ou de maths... Les parcours de ces jeunes sont variés, mais exemplaires de leur volonté de réussir. Boursiers issus de milieux modestes, ils ont décroché leur bac avec la mention très bien. La Région a donc, pour la quatrième année, remis à 337 étudiants franciliens méritants une bourse « coup de pouce » d’un montant de 2 600 euros par an, reconductible quatre fois. Les associations franciliennes font la fête (94) FRESNES « Les études d’ingénieur de mes grands frères m’ont renvoyé une image positive. » © PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU © GILLES LARVOR/AGENCE VU Enfin un foyer pour les travailleurs handicapés mentaux ! Situé près du centre-ville, il devrait ouvrir les portes de ses 34 chambres et 6 studios en 2009. Les unes dansent pendant que les autres tournent les cordes à sauter (photo). Cela s’appelle le double dutch. Autre tendance, le grappling, une forme de lutte sur tatami. Du sport donc, mais aussi des spectacles de slam, hip-hop, théâtre, danse, ou encore de nombreux exemples d’actions citoyennes : la fête des Associations, organisée par la Région, a illustré la vitalité du tissu associatif francilien. | ÎLE-DE-FRANCE AV R IL-MAI 2007 0210IDF.indd 3 | Nº 10 5/04/07 15:40:16 FAITS ET GESTES FACE-À-FACE | JEAN-PAUL HUCHON | © DENIS DARZACQ/AGENCE VU « Nous nous occupons du logement » “ Le Sdrif prévoit de densifier des zones très précises. © GILLES LARVOR/AGENCE VU ” © GILLES LARVOR/AGENCE VU h Manika Nazaire, étudiante en BTS de gestion PME h Christian Spilliart, courtier en antiquités | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 0410IDF.indd 4 | Choisis par l’institut CSA, Manika Nazaire, 20 ans, étudiante en BTS de gestion PME, domiciliée à Bagneux (92), et Christian Spilliart, 46 ans, deux enfants, courtier en antiquités, domicilié à Paris 9e, ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Extrait. CHRISTIAN SPILLIART : Sur l’enseignement supérieur, que faites-vous pour que tout ne soit pas concentré à Paris ? JEAN-PAUL HUCHON : Nous avons, par exemple, financé des bibliothèques universitaires à Saint-Quentin, Saint-Denis, Créteil, et celle de Dauphine à Paris. Pour l’université et la recherche, nous faisons beaucoup d’efforts en grande banlieue, sur les pôles d’avenir à Saclay, dans les Hauts-de-Seine ou le Val-de-Marne. Nous y avons dépensé 60 millions d’euros en 2006, alors que ce n’est pas dans nos compétences. J’ajoute que, dans le contrat de projets 2007-2013 que nous venons de conclure avec l’État, les deux tiers des 5,5 milliards d’euros seront consacrés aux transports en commun, mais le reste ira à l’enseignement supérieur et à la recherche, en nous mobilisant surtout pour la vie étudiante, y compris le logement. CHRISTIAN SPILLIART : Vous parliez de développer les transports. Cela aura des conséquences sur le logement, j’imagine. JEAN-PAUL HUCHON : Tout à fait. Là encore, sans en avoir la compétence légale, nous nous occupons du logement. Avec un élément nouveau. Le schéma directeur, le Sdrif, que nous venons d’adopter, prévoit de densifier des zones très précises proches des lieux de transport et d’activité, actuels ou futurs. Nous fixons l’objectif de construction de 60 000 logements nouveaux par an, dont la moitié de logements sociaux. Nous avons doublé notre effort budgétaire pour les constructions et les réhabilitations. Nous venons aussi de créer un établissement public foncier pour acheter des terrains et les revendre, avec le souci de lutter contre la spéculation foncière afin de faciliter la construction. MANIKA NAZAIRE : Mais ces logements près des gares, par exemple, seront plus chers. JEAN-PAUL HUCHON : S’il y a un risque de hausse des prix, nous demanderons à l’établissement foncier d’intervenir. De toute façon, on ne peut plus laisser construire n’importe où. Il faut concentrer en première couronne pour conserver le maximum d’espaces verts proches de Paris. MANIKA NAZAIRE : À propos des transports, j’ai longtemps pris le RER D. Est-ce que ça va s’améliorer ? JEAN-PAUL HUCHON : Là, je mets ma casquette de président du Stif, le Syndicat des transports ! Pour les lignes B et D, nous avons mis en place des mesures pour parer au plus pressé. Nous avons surtout décidé d’engager des programmes importants, de plusieurs centaines de millions d’euros. D’ici à quatre ans, le fonctionnement sera bien meilleur. EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL FOCUS NOUVEAUX LOGEMENTS SOCIAUX La Région a signé douze conventions avec des bailleurs sociaux pour construire 21 145 logements supplémentaires en trois ans. D’autres conventions suivront afin d’atteindre l’engagement régional de 120 000 nouveaux logements sociaux d’ici à 2010. | Au 1er janvier 2006, l’Île-de-France comptait 538 000 habitants de plus qu’en 1999, soit 11 490 000 habitants, selon l’Insee. Elle reste la région métropolitaine la plus féconde, avec un excédent des naissances sur les décès d’environ 100 000. H (77) LA FERTÉ-SOUSJOUARRE Rapide, le chantier ! Commencé fin 2005, le lycée sera prêt à accueillir les élèves de seconde dès la rentrée de septembre. (78) LE VÉSINET Adieu « le bunker » : le marché couvert sera démoli pour laisser la place, à l’automne 2008, à une nouvelle halle et à une patinoire. (91) BRÉTIGNYSUR-ORGE Toute nouvelle toute belle, la gare ! Le hall d’accueil, l’éclairage, la peinture ont été refaits... À suivre : l’accès pour les handicapés en 2009. Les Hauts-de-Seine (+ 1 %), la Seine-et-Marne et la SeineSaint-Denis (+ 0,9 % chacune) sont les départements où la population a le plus augmenté. Fait nouveau : la capitale aussi a gagné des habitants (+ 0,2 %). PRIORITÉ AUX TRANSPORTS ET À LA RECHERCHE L’État et la Région financent près de 200 projets Le contrat de projets État-Région (CPER) 2007-2013 a été signé : l’Île-de-France et l’État engagent 5,56 milliards d’euros pour financer près de 200 projets. Les transports, l’enseignement supérieur et la recherche mobilisent l’essentiel des financements. ENGAGEMENTS h La Région met 3,45 milliards d’euros sur la table (62 %), tandis que l’État apporte 2,1 milliards d’euros (38 %). Les transports restent une priorité : 3 milliards d’euros financeront notamment la rénovation des RER B, C et D, les nouvelles lignes de tramway, l’extension des lignes existantes et les prolongements des lignes de métro 4, 8 et 12. Des crédits d’étude sont prévus pour le dédoublement de la ligne 13, l’extension de la ligne 1 et la rocade Arc Express autour de Paris. Deuxième priorité : l’enseignement supérieur. Un budget de 1,2 milliard d’euros sera dédié au financement d’une centaine de projets universitaires, par exemple pour le campus de l’université Paris-11 à Orsay (91) ou les universités de proche banlieue (Paris-8 Saint-Denis, Paris-12 Créteil, Paris-13 Villetaneuse)... Quant à la recherche, 200 millions y sont consacrés (lire encadré p. 8). Pour le renforcement de l’attractivité de la région, 521,3 millions sont prévus, avec un soutien à des territoires comme la vallée de la Seine-Aval, Sénart, Roissy-Plaine de France... Pour lutter contre le chômage, un budget de 127,5 millions permettra notamment un soutien au Centre d’animation et de ressources de l’information sur la formation (Carif), mais aussi le développement des Maisons de l’emploi, des formations pour adultes... D’autres projets concernent l’environnement (205 millions d’euros), l’agriculture (38,8 millions), le sport (60 millions) et la culture (59 millions). Contrat de projets sur www.iledefrance.fr, rubrique conseil régional. (93) PLAINE COMMUNE 12 000 emplois à l’horizon ! Le futur quartier LandyFrance sortira de terre en 2010-2011, avec des bureaux, des logements, des commerces... Quelque 3 milliards d’euros de financement seront consacrés aux transports, notamment pour la rénovation des RER B, C et D. © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU 4 | Nº 10 5/04/07 16:22:35 FAITS ET GESTES 5 AGENDA NOUVELLE POLITIQUE DE RÉNOVATION URBAINE La Région et l’Anru engagent 5,3 milliards pour 220 quartiers Diriez-vous qu’en ce moment Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique l’activité économique en Île-de-France est… en Île-de-France est… Les transports en commun Dans votre vie quotidienne, êtes-vous Là où vous en Île-de-France, satisfait ou vivez non des transports est-ce que les entre les en commun enrelations Île-de-France ? gens sont… La qualité de l’environnement Diriez-vous quelàlaoù qualité Actuellement, vousde vivez l’environnement s’améliore, se détériore en Ile-de-France, diriez-vous ou ne pas en Île-de-France que leschange inégalités sociales sont… ? Les relations entre les gens En Là Ile-de-France, où vous vivez enpensez-vous Île-de-France, est-ce qu’un jeune puisse trouver que les relations entre les gens sont... un premier emploi… 77 91 Exposition murale sur les parcs naturels régionaux (PNR), conseil régional, 35, boulevard des Invalides, Paris 7e. DU 21 AU 30 MAI Les ApprentiScènes, espace Pierre-Cardin, Paris 8e. DU 16 AU 27 MAI Festival de Cannes. La Région est présente avec son Espace pour les professionnels. Opération « Lycéens au cinéma ». Salon international de l’aéronautique, au Bourget. LE 19 JUIN Fête des Arts de la rue, au Jardin d’acclimatation, Paris 16e. Stand de la Région. DU 6 AU 8 JUILLET Festival Solidays. Coupe du monde des jeux vidéo, Paris, porte de Versailles. Les jeunes peuvent obtenir de la documentation en matière d’apprentissage et de formation. INFORMATION Un pôle Région au CIDJ CONTACTS h Des informations sur l’apprentissage ? Des adresses de formations ? Le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) accueille un pôle spécialement consacré aux actions de la Région. Les jeunes peuvent y trouver de la documentation sur les aides et les contacts en matière d’apprentissage, de formation, de bourses de mobilité pour étudier à l’étranger, de création d’entreprise, mais aussi de transports avec la carte Imagin’R... CIDJ, 101, quai Branly, 75015 Paris. Tél. du pôle Région : 01 44 49 12 00. Web : www.cidj.com CE QUE PENSENT LES FRANCILIENS Le bonheur de vivre en Île-de-France Le climat économique BAGNEUX EN MAI DU 18 AU 24 JUIN Quartier rénové à Bobigny (93). 93 BRÉTIGNY-SUR-ORGE Ateliers de tournage cinéma d’émergence, au Centre national de rugby de Marcoussis (92). Les 26 et 30 avril, projections au cinéma Atmosphère de Marcoussis (entrée libre). Le 2 mai, rencontre professionnelle à la médiathèque. www.iledefrance.fr, rubriques actualités, logement/ville. BAROMÈTRE Actuellement, êtes-vous heureux Actuellement, heureux ? ou pas de vivreêtes-vous en Île-de-France ou pas de vivre en Île-de-France ? 78 bitat, l’accompagnement social des habitants, le traitement du parc privé en difficulté, la desserte en transports collectifs, le renforcement des services publics (Poste, banques, commissariats). Ce renouvellement urbain nouvelle manière – la référence sera la ville, et non plus l’espace clos du quartier – sera accompagné d’une animation sociale spécifique : réussite scolaire, aide à la parentalité et soutien des familles, formation professionnelle, sport, culture, solidarité. Des conventions triennales d’objectifs seront conclues entre la Région et les associations. LA FERTÉSOUS-JOUARRE BOBIGNY 92 © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU PARTENARIAT h Sur les 470 quartiers franciliens concernés par la nouvelle politique régionale de la ville, 220 seront rénovés grâce à ce partenariat avec l’Anru pour la période 20072013. Les engagements financiers de la Région (1,150 milliard d’euros) et de l’Agence (4,2 milliards), ajoutés aux autres fonds, permettent ainsi d’atteindre un montant global de 14,7 milliards de travaux. Cette rénovation urbaine, à laquelle la Région sera constamment associée, ne se limitera pas à des opérations de réhabilitation-reconstruction, mais s’inscrira dans une démarche globale, initiée par Jean-Luc Laurent et Julien Dray, vice-présidents. Plusieurs critères d’appréciation des projets ont été retenus : la participation et l’adhésion des habitants, la prise en compte de la dimension économique, la mise en œuvre des fonds européens, la diversité de l’ha- LE VÉSINET JUSQU’AU 4 MAI © DENIS DARZACQ/AGENCE VU Le conseil régional d’Île-de-France a signé une convention avec l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) pour réhabiliter 220 quartiers, sans oublier leur animation sociale. | | Très heureux 29 % Assez heureux 54 % Pas vraiment heureux 13 % Pas du tout heureux 4% (Ne se prononce pas) 0% Très dynamique Assez dynamique Pas vraiment dynamique Pas du tout dynamique (Ne se prononcent pas) 9% Préoccupations sur l’environnement Les Franciliens ont une meilleure appréciation des transports en commun, en revanche ils ressentent une dégradation de la qualité de l’environnement. 59 % 23 % 4% 5% Très satisfait 8% Assez satisfait 47 % Pas vraiment satisfait 23 % Pas du tout satisfait 13 % (Ne se prononcent pas) 9% S’améliore beaucoup 3% S’améliore un peu 27 % Se détériore un peu 24 % Se détériore beaucoup 15 % Ne change pas 30 % (Ne se prononce pas) 1% Très bonnes 14 % Plutôt bonnes 67 % Ni bonnes, ni mauvaises 4% Plutôt mauvaises 10 % Très mauvaises 3% (Ne se prononcent pas) 2% C’est la première surprise de ce baromètre. Une forte minorité de Franciliens (39 %) ressentent en effet une dégradation de la qualité de l’environnement, tandis qu’un tiers juge qu’elle s’améliore et un autre tiers qu’elle ne change pas. Cette impression négative est très forte chez les moins de 25 ans et chez les cadres, sans doute plus sensibles aux questions environnementales. Et elle s’accentue aussi à mesure que l’on s’éloigne de la capitale. Plus proches de la nature, les habitants de la grande couronne sont plus nombreux (42 %) que les Parisiens ou ceux de la petite couronne à souligner cette détérioration. Seconde surprise à propos des transports en commun : les Franciliens expriment, par rapport à décembre, une satisfaction en hausse de 5 points, à 55 %. Une sorte de « retour à la normale » sur l’année qui survient après les inaugurations des tramways et d’autres améliorations sur les horaires, les tarifs et les achats de matériels neufs. C’est en grande couronne que le rebond est le plus grand (+ 11 points), mais la satisfaction reste tout de même limitée à 46 %. Elle est de 62 % en petite couronne. À noter, enfin, que les relations entre les gens sont perçues très positivement (81 %), avec une hausse de 10 points sur octobre. Le dynamisme économique (68 %) et le sentiment d’être heureux en Île-de-France (83 %) sont toujours aussi bien perçus. STÉPHANE ZUMSTEEG, DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT OPINION, IPSOS. SONDAGE RÉALISÉ PAR TÉLÉPHONE POUR « ÎLE-DE-FRANCE » DU 26 JANVIER AU 24 FÉVRIER 2007 PAR L’INSTITUT IPSOS SUR UN ÉCHANTILLON DE 902 PERSONNES, REPRÉSENTATIF DE LA POPULATION FRANCILIENNE ÂGÉE DE 18 ANS ET PLUS, SELON LA MÉTHODE DES QUOTAS. | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 0410IDF.indd 5 | Nº 10 5/04/07 16:22:46 6 FAITS ET GESTES Des sièges bleus avec des appuie-tête colorés, des revêtements modernes plus faciles à nettoyer et plus résistants... Les 84 nouvelles rames du RER D seront progressivement mises en service d’ici à 2008 sur cette ligne, la plus fréquentée de la région. | conteneurs de déchets ont été transportés par voie fluviale l’an dernier, soit 17 % du trafic 7 200 chercheurs, 58 000 étudiants et 62 000 salariés sont présents dans le secteur des technologies H de l’information et de la communication (TIC). L’Île-de-France soutient le projet de pôle de compétitivité sur les logiciels libres. (78) MONTIGNY-LEBRETONNEUX A vos stéthoscopes ! Dès la rentrée 2009, les étudiants partageront leur nouvelle fac de médecine avec des laboratoires de recherche. L’ Île-de-France a fait sien ce slogan de la sixième Coupe du monde de rugby qui se tiendra du 7 septembre au 20 octobre prochains. Région, départements, villes, clubs, chacun joue son rôle dans le pack francilien pour le succès de cette fête planétaire de l’Ovalie. © GILLES LARVOR/AGENCE VU Plouf ! La piscine propose un espace rénové, en attendant l’équipement de la fosse à plongeons pour de nouvelles activités nautiques. Liliane Métro, responsable des équipes féminines de l’AC Bobigny 93 « Accueillir ces grandes équipes, ça fait de la promotion au rugby régional, y compris pour les équipes féminines encore trop peu médiatisées. » h (93) ROSNYSOUS-BOIS © GILLES LARVOR/AGENCE VU Stéphane Mary, Saint-Germainen-Laye (78) « Quel beau sport ! J’espère avoir des places pour un match de la France ou des All Blacks. Ce serait sympa aussi d’aller voir ces grands joueurs s’entraîner dans la région ! » Que de projets pour 2007 ! Un lieu pour les jeunes, un pôle multimédia, une structure petite enfance, un square, le centre socioculturel réhabilité... (95) ROISSY Un métro pour l’avion. La navette automatique, rapide et gratuite dessert les aérogares, les parkings et les transports en commun. J.C. Laval, responsable des écoles de rugby du club de CergyPontoise (95) « Cela provoque un appel d’air dans les écoles de rugby. Depuis quelques mois, beaucoup de parents inscrivent leurs enfants, surtout les moins de sept ans. » © GILLES LARVOR/AGENCE VU h 0610IDF.indd 6 | Les associations de solidarité ont leur Maison à Paris C’est une première en France : un local pour réunir des associations œuvrant dans le domaine sanitaire et social. D’une surface de 4 500 m2, la Maison des associations de solidarité propose la location à des tarifs préférentiels d’un auditorium de 250 places et de cinq salles de réunion, ainsi que des services comme la documentation, un conseil juridique et fiscal, un accès Internet... Deux autres maisons devraient ouvrir leurs portes à Arcueil (94) et à SaintOuen (93). MAS, 10-18, rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris. Tél. : 01 76 70 26 70. Web : www.mas-paris.fr (92) CLICHYLA-GARENNE h | | Assez des camions ! Fatiguée des 180 poids lourds quotidiens, la commune va construire elle-même sa déviation. L’Île-de-France « au cœur de la mêlée » ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 C’EST LANCÉ (77) SAINTSOUPPLETS SPORT Coupe du monde de rugby 2007 MOBILISATION h La commune de Crosne (91) prépare animations et initiations au rugby, avec l’intention de créer un club. À Créteil (94), on prévoit des jeux pour les jeunes scolaires, à Bonneuil-Villeneuve (94) une découverte du rugby, comme à Plessis-Meudon (92), pour les jeunes des quartiers. À Châtenay-Malabry (92) des tournois seront organisés. Près de 150 projets, soutenus par la Région, prouvent ainsi la mobilisation des clubs et des villes, à l’image du comité IDF de rugby, fier d’être le premier de France en nombre de licenciés (31 000). L’Île-deFrance, pionnière du ballon ovale, n’ignore rien des défis qu’elle doit relever. Défi sportif puisqu’elle accueillera sur ses « grands » stades 12 des 48 matches, et hébergera les équipes de France (à Marcoussis dans l’Essonne), d’Angleterre (à Versailles), d’Afrique du Sud (en Seine-Saint-Denis) et de Samoa (dans les Hauts-de-Seine). Défi touristique avec l’accueil des 400 000 visiteurs annoncés, depuis les espaces tourisme ouverts par la Région à Roissy (95). Défi humain pour que, des milliers de volontaires aux dizaines de milliers de sportifs et de scolaires, chacun participe au succès de ce troisième événement sportif mondial (derrière les JO et la Coupe du monde de football). Dans la convention signée avec le comité organisateur, la Région, qui apporte 720 000 euros de subventions, s’est attachée à ce que les Franciliens soient bien au cœur de l’événement et que ses clubs bénéficient des retombées de ce Mondial historique. X.P. La Région offrira en septembre aux 130 000 lycéens de seconde et aux 45 000 apprentis en première année une clé USB équipée d’un « bureau mobile » employant des logiciels libres (navigateur Internet, courriel, logiciel de lecture audio et vidéo...). © PAOLO VERZONE/AGENCE VU 11 000 total sur les voies d’eau franciliennes. Une augmentation est prévue après la future mise en service du centre de tri d’Issyles-Moulineaux (92). Clé USB pour lycéens et apprentis Un Conseil pour lutter contre les discriminations Un Conseil de l’égalité, composé d’une trentaine de membres, personnalités qualifiées, chercheurs et acteurs de terrain, vient d’être créé au sein du conseil régional. Cette structure est la première du genre en France dans la mesure où elle étudiera toutes les formes de discriminations en Île-deFrance, aussi bien sexuelles que religieuses, ethniques ou sociales. Elle proposera des actions concrètes pour promouvoir et développer l’égalité entre tous les Franciliens. Le Crips s’agrandit Le Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) à Paris dispose désormais de locaux plus spacieux pour accueillir le public. Les jeunes peuvent y bénéficier d’une écoute, et obtenir informations et conseils à propos de sexualité, de prévention, mais aussi des drogues ou du suicide. Au rez-de-chaussée de la tour Montparnasse, le Cybercrips continue à proposer un espace interactif en accès libre. Crips Île-de-France, tour Maine-Montparnasse, 4e étage, 33, avenue du Maine, 75015 Paris. Tél. : 01 56 80 33 33. Web : www.lecrips-idf.net © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU BALISES Les nouvelles rames du RER D © M. CARÉMANTRANT/TRANSILIEN SNCF EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL | Nº 10 5/04/07 16:23:43 © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU À LA UNE 7 La Région a consacré plus de 20 millions à l’extension des bibliothèques de lettres et de maths de l’École normale supérieure (Paris 5e). Enseignement supérieur, recherche La Région mise sur la science Le potentiel scientifique de l’Île-de-France est impressionnant : 17 universités, une cinquantaine de grandes écoles, 600 000 étudiants, 68 000 chercheurs, soit 40 % des effectifs français. Pourtant, la recherche et l’enseignement supérieur, clés de l’avenir, ont de nombreux défis à relever pour rester « au top » ! La Région s’engage à leurs côtés. DISPOSITIFS h La recherche francilienne représente 7 % des effectifs européens et ses 13,4 milliards d’euros de dépenses équivalent à 8,1 % de celles de l’Europe. Elle se classe aussi au cinquième rang mondial en recherche et développement (R & D). Ce tableau a pourtant ses zones d’ombre. Les effectifs et les dépenses de recherche croissent moins vite ici qu’ailleurs. Autres fragilités : mauvaise visibilité internationale, dispersion des établissements (182 implantations pour les 17 universités !), vieillissement des chercheurs, insuffisante attractivité de l’emploi scientifique, recul de certaines filières, difficulté pour valoriser les recherches et les transférer dans le secteur industriel, conditions de vie étudiante pénibles, vétusté des bâtiments...1 Budget doublé Optimisme pourtant, car les choses bougent. Quelques images de nouveautés : le Synchrotron Soleil, l’Institut de la vision, le lancement de l’École d’économie de Paris (lire p. 18), l’installa- | ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7 0710IDF.indd 7 | Nº 10 5/04/07 16:24:42 8 À LA UNE RECHERCHE tion de Paris-7 sur la ZAC rive gauche (lire p. 3), des bibliothèques modernes... Les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche réagissent. La Région elle aussi se mobilise. À côté de l’État, elle encourage regroupements, mises en réseaux et pôles d’excellence. Elle finance des projets de recherche, des équipements de laboratoire, des constructions de bâtiments, des projets innovants d’entreprises, des formations de chercheurs, la mobilité des étudiants, la diffusion de la culture scientifique... Le budget a doublé en trois ans pour atteindre cette année 118 millions d’euros. Plus spectaculaire encore, le contrat de projets État-Région qui vient d’être conclu pour six ans consacrera 1,4 milliard d’euros à l’enseignement supérieur et à la recherche, dont plus de 600 millions à la charge de la Région seule (lire p. 4). Les dispositifs d’aide sont nombreux. mondiale. D’où l’engagement régional en faveur des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) prévus dans la loi de 2006. Trois sont situés en Île-de-France : ParisTech, Paris-Est et UniverSud. Les autres dispositifs Soutien aux équipes scientifiques pour l’ac- Encourager les coopérations Domaines d’intérêt majeur (DIM). La Région © VINCENT FERRANE À l'Institut de physique du globe (Paris 5e). La Cité internationale universitaire de Paris prévoit d’accueillir davantage d’étudiants étrangers. Neuropôle). Des DIM prospectifs sont également aidés : un réseau du développement soutenable, l’École d’économie de Paris et plusieurs instituts (par exemple Atomes froids). L’Institut Émiliedu-Châtelet fait partie des DIM sociétaux. Pôles de compétitivité. Les quatre pôles à vocation mondiale, System@tic Paris-Région, Cap Digital, Medicen Paris-Région et Mov’eo, ainsi que Ville et mobilité durables, sont soutenus. D’autres sont en cours de création (aéronautique, finances, logiciels libres...). Pôles territoriaux. Il s’agit d’aider les universités à unir leurs forces face à la concurrence | ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7 0710IDF.indd 8 Fédérer labos et entreprises, encourager chercheurs et étudiants, stimuler l’innovation... L’Ile-de-France veut rester une terre d’excellence scientifique. © BERNARD BAUDIN/LE BAR FLORÉAL.PHOTOGRAPHIE soutient ces programmes de recherche labellisés qui favorisent le travail en commun des chercheurs. En nanosciences (réseau C’Nano IDF), en logiciels et systèmes complexes (Digiteo Labs), dans le domaine du Vivant (Cancéropôle, quisition de moyens expérimentaux (Sésame). Depuis dix ans, 300 contrats ont permis aux laboratoires publics d’acquérir des équipements milourds pour des projets novateurs. Soutien aux jeunes chercheurs. La Région finance intégralement des allocations de recherche doctorales et post-doctorales sur des thématiques qui relèvent des DIM ou d’autres domaines ciblés (dispositifs Ardoc). Pour l’insertion professionnelle en entreprises des docteurs, la Région est partenaire de l’Association Bernard-Gregory. Conditions de vie étudiante. La Région finance un plan logement étudiants de 15 000 places nouvelles, réhabilite des résidences, des restaurants universitaires, rénove les bibliothèques (Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, École normale supérieure, Paris-9 Dauphine et Paris-7). Elle attribue aussi des bourses « coup de pouce » aux bacheliers méritants (lire p. 3) et participe aux frais de transport, de santé, de culture. Innovation. De nombreux dispositifs favorisent, notamment pour les PME-PMI, les transferts de technologie : réseaux d’appui à l’innovation, centres régionaux d’innovation et transfert de technologie (Critt), réseau de diffusion technologique, aide aux incubateurs, « Aritt transfert », « Aritt emploi innovant ». Également soutenus, les chercheurs qui participent aux programmes européens de recherche. Ouverture internationale. Elle est encouragée par l’aide à la mobilité internationale des étudiants (Amie), les bourses Master Île-de-France, les chaires Blaise-Pascal pour des chercheurs de haut niveau, l’accueil des chercheurs étrangers. Dialogue entre la science et la société. Il se développe avec les partenariats institutionscitoyens pour la recherche et l’innovation. Ces Picri complètent les autres soutiens aux associations qui assurent la promotion de la culture scientifique. 1. Rapports du CESR et de la Cour des comptes (« La carte universitaire d’Île-de-France : une recomposition nécessaire », 2006). | Synergies | 200 millions d’euros pour la recherche CONTRAT DE PROJETS Le contrat de projets prévoit 200 millions d’euros pour soutenir les politiques régionales : regroupement (Saclay) des chercheurs et étudiants de Digiteo Labs, regroupement des recherches en neurosciences (Institut de la vision...), création d’un centre de recherches sur la biologie intégrative des maladies émergentes à l’Institut Pasteur, développement du pôle longévité et vieillissement de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry (94), renforcement du Genopole et du Généthon d’Évry (91), création d’un centre de bioproduction et d’un centre de recherche clinique dans le futur hôpital sudfrancilien, financement du pôle Sciences et technologies du vivant et de l’environnement (STVE), déménagement de l’EHESS à Aubervilliers (93), rénovation du campus Jourdan, création de la cité du patrimoine scientifique à Saint-Denis (93), etc. | Nº 10 5/04/07 16:24:50 RECHERCHE À LA UNE 9 REPÈRES REPORTAGE Institut Pierre-Simon-Laplace Experts mondiaux des changements climatiques ENVIRONNEMENT h De son petit bureau niché dans la tour 45 de l’université Pierre-etMarie-Curie (Paris 5e), Jan Polcher, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), a plutôt les yeux tournés vers l’Afrique de son enfance et ses moussons spectaculaires. Il coordonne le projet international Amma (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine). « Nous étudions, explique-t-il, la mousson africaine et ses conséquences, en termes de ressources et gestion de l’eau, de pratiques agricoles, de désertification ou de comportements sociaux. » Moussons africaines, cyclones, pluies amazoniennes... Les chercheurs du LMD, l’un des cinq laboratoires fédérés par l’Institut Pierre-Simon-Laplace, s’inscrivent en fait dans une démarche plus globale : « Analyser les cycles de moussons ou de sécheresse, détecter les variations des courants océaniques, évaluer les effets de la déforestation ou de l’utilisation des gaz à effet de serre sur l’environnement, constituent nos principaux thèmes de recherche », précise Jan Polcher. Son travail pluridisciplinaire avec des météorologues, océanographes, agronomes et hydrogéologues 17 600 000 universités parisiennes. | Effet de serre | Effet de serre, couche d’ozone, pollution des océans... Les chercheurs de l’Institut PierreSimon-Laplace (IPSL) sont des experts du climat. La Région soutient cet institut de réputation mondiale pour lequel elle financera la construction d’un site à Guyancourt (78). Reportage. | reflète bien la synergie voulue par l’Institut Pierre-Simon-Laplace. « En effet, souligne Jean Jouzel, son directeur, la diversité des phénomènes qui agissent sur l’environnement ne peut pas être abordée sans regrouper les compétences. C’est la mission de l’Institut. Nous avons mis en place des pôles transversaux de modélisation du changement climatique, d’étude du climat sur les autres planètes, d’observation du cycle de carbone et de suivi de la couche d’ozone. Nous avons un pôle d’observation satellite, un autre d’étude des processus régionaux et un centre de données. » Une vocation d’enseignement L’Institut, qui compte plusieurs membres dans le célèbre Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), fédère ainsi quelque six cents chercheurs. Il a notamment développé des systèmes de prévisions océaniques exploités avec Météo France, la Marine nationale et le Centre national d’études spatiales (Cnes). Un modèle calculant l’évolution de la pollution permet aussi de diffuser chaque jour des cartographies de la qualité de l’air en France et en Europe. L’IPSL n’oublie pas non plus sa vocation d’enseignement : « Avec la prise de conscience des conséquences du changement climatique, ajoute Jan Polcher, nous avons plus que jamais vocation à former les futurs spécialistes de l’enFABIENNE DAGOUAT vironnement. » IPSL, Université Pierre-et-Marie Curie. Tél. : 01 44 27 61 68. Web : www.ipsl.jussieu.fr Montrer plus de réactivité 53 300 personnes dans les laboratoires de recherche publics. | CHRISTIAN BRECHOT | PROFESSION | C H E R C H E U R , NOM 81 200 P R O F E S S E U R- P R A T I C I E N H O S P I T A L I E R , personnes dans les laboratoires privés. D I R E C T E U R G É N É R A L D E L’ I N S E R M | 58 millions d’euros pour l’enseignement supérieur (budget 2007). 83 millions pour la recherche et l’innovation. 53 millions pour les 9 DIM labellisés en 2006. 2,2 millions pour l’accueil des étudiants étrangers. 34 millions pour le Neuropôle, l’institut du cerveau et de la moelle, l’hôpital des Quinze-Vingts, le Cancéropôle et le Genopole. 23 millions pour les pôles System@tic, Medicen, Cap Digital et Mov’eo. 3 millions pour les logements de chercheurs étrangers. 45,8 millions pour quatre bibliothèques : université VersaillesSaint-Quentin-enYvelines, École normale supérieure de Paris, Paris-9 Dauphine, Paris-7 (ZAC Paris rive gauche). 7 18 millions pour 25 projets d’équipements scientifiques (Sésame). © JULIEN GUILLAUME, PASCAL TABURET/AMMA | PARTENARIATS étudiants. millions pour la mobilité des étudiants. Le projet international Amma, que coordonne le Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS, étudie la mousson africaine et ses conséquences. | EXPERTISE Santé © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU SCIENCES | h La recherche francilienne est un acteur majeur pour l’Inserm puisqu’elle représente la moitié de ses effectifs sur le plan national. Sa force se situe à plusieurs niveaux : la très grande qualité de sa recherche fondamentale et son transfert sur la santé publique grâce à l’implantation de nos unités au sein de l’AP-HP ; le lien avec notre filiale privée Inserm Transferts et les partenariats industriels, renforcés par le pôle de compétitivité Medicen ; enfin, les liens avec les collectivités territoriales et la région Île-de-France, un de nos grands partenaires. h De manière générale, la recherche francilienne est compétitive. Mais elle souffre du trop faible niveau des salaires, de la trop grande complexité d’organisation et de la difficulté à soutenir les phases initiales de l’innovation. Nous avons commencé à réagir avec des programmes qui attirent ici de nouveaux chercheurs. Notre filiale privée contribue à cette attractivité. h Le rôle de la Région est essentiel à nos actions de recherche. En raison de son soutien financier, bien sûr. Mais aussi parce qu’elle a su dégager de grands axes de recherche et les encourager. La Région participe aussi à la diffusion de la science dans la société. Elle joue donc plusieurs rôles positifs et très complémentaires. Nous souhaiterions évidemment qu’elle accentue son soutien. Pour moi, l’enjeu étant d’attirer des chercheurs de haut niveau, nous devons nous montrer plus réactifs, plus directs, plus incisifs, par une meilleure coordination de nos politiques et en évitant la dispersion des forces. | ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7 0910IDF.indd 9 | Nº 10 5/04/07 16:38:39 10 À LA UNE RECHERCHE INTERVIEW | | TROIS QUESTIONS À Marc Lipinski « Un engagement très fort » | MARC LIPINSKI | FONCTION | V I C E - P R É S I D E N T C H A R G É NOM D E L’ E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U R , entreprises. Le faible nombre de chercheurs et de doctorants dans les sociétés relève d’un blocage culturel profond qui entrave leur développement. D E L A R E C H E R C H E E T D E L’ I N N O V A T I O N | © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE « Les financements de la Région permettent de mettre en place des réseaux de chercheurs et de soutenir des projets innovants. » IDF : L’enseignement supérieur et la recherche sont-ils en bonne santé ? M. LIPINSKI : C’est, à l’évidence, un point fort de l’Île-de-France, même s’il est vrai que nous devons faire face au vieillissement du personnel de recherche, surtout dans les laboratoires publics. Les chercheurs qui travaillent dans la région représentent un potentiel formidable, mais il a besoin d’être régénéré. Il faut donc attirer des jeunes vers des formations longues et les convaincre de s’engager dans les métiers de la recherche, essentiels pour l’avenir. C’est vrai notamment pour les filles que nous souhaiterions plus nombreuses, y compris dans les filières les plus techniques. Par ailleurs, la région, globalement très performante, est confrontée, comme le reste du pays, à l’insuffisance des moyens de la recherche et de l’innovation dans les petites | ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7 0910IDF.indd 10 IDF : L’action de la Région est-elle à la hauteur de tous ces défis ? M. LIPINSKI : Elle a pris conscience des enjeux, et investit dans la recherche et l’innovation. En trois ans, le budget est passé de 68 à 118 millions d’euros. Cette progression traduit un engagement très fort. Les domaines d’intérêt majeur (DIM) sur des thématiques bien identifiées reçoivent la moitié de l’enveloppe. Ces financements, dont l’effet de levier est important, permettent de mettre en place des réseaux de chercheurs et de soutenir sur la durée des projets innovants dans tous ces secteurs scientifiques. L’ensemble de nos dispositifs vise à aider les jeunes chercheurs, à favoriser les collaborations internationales, à encourager les regroupements d’acteurs autour des pôles de recherche et d’enseignement supérieur. J’ajoute que notre soutien aux pôles de compétitivité favorise les activités de recherche et développement dans les laboratoires publics associés aux entreprises et s’adresse aussi aux PME qui doivent être le creuset de l’innovation. IDF : La logique de cet engagement ne conduira-t-elle pas la Région à assumer aussi la compétence sur les universités ? M. LIPINSKI : Avec 1,2 milliard d’euros dont près de 600 millions financés par la Région, l’enseignement supérieur est la deuxième priorité du contrat de projets État-Région 2007-2013. C’est un doublement par rapport au précédent contrat de plan. Sans que cela soit encore de sa compétence, la Région intervient de plus en plus en faveur des établissements d’enseignement supérieur trop longtemps négligés. À terme, comme pour les lycées, les régions devraient assumer la compétence universités. Cela doit passer par un transfert des finances de l’État et une évolution des statuts. | | APPELS À PROJETS Pour les appels à projets sur les allocations de recherche sur domaines ciblés, Picri, Sésame, la culture scientifique et citoyenne, le soutien à l’élaboration et au portage de projets européens (Seppe), toutes les informations se trouvent sur le site spécialisé de la Région. www.iledefrance.fr/ appelsaprojets SOUTIENS DIVERS Emplois-tremplin : www.iledefrance.fr/ emplois-tremplin Selon Anne-Marie Alazard, « les fonds publics doivent aller aux recherches utiles pour le plus grand nombre. » Soutien à l’insertion professionnelle des docteurs : site de l’Association Bernard-Gregory, www.abg.asso.fr NANOTECHNOLOGIES Soutien aux projets innovants des entreprises : www.crittile-de-france.org Comment aborder les questions scientifiques quand on n’y connaît rien ? Anne-Marie Alazard a participé à la Conférence des citoyens sur les nanotechnologies, qui a changé sa vision des sciences. Service d’accueil des étudiants et chercheurs étrangers : www.ciup.fr/accueil_ chercheurs.htm Chaires Blaise-Pascal : www.chaires-blaisepascal.org CONTACTS DIM cancérologie : pascale.gramain @canceropole-idf.com Atomes ultrafroids : [email protected] Développement soutenable : [email protected] PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ System@tic www.systematic-parisregion.org/ Tél. : 01 69 31 75 00 Medicen http://www.medicen.org/ Tél. : 01 44 49 30 00 Cap Digital www.capdigital.com Tél. : 01 40 41 11 60 Mov’eo www.pole-moveo.org/ Tél. : 02 35 65 78 20 © PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU SAVOIR + La retraitée découvre les sciences « Un nanomètre, c’est l’équivalent d’une pomme par rapport à la Terre. » Anne-Marie Alazard est devenue presque incollable sur les nanotechnologies. « Profane » dans le panel de Franciliens retenu pour la Conférence des citoyens sur les nanotechnologies, organisée par la Région à l’automne dernier, cette institutrice à la retraite s’est découvert un intérêt pour les sciences. « J’ai passé ma vie professionnelle à me maintenir à niveau dans mon domaine – linguistique, pédagogie... – en me disant que la science, ce n’est pas pour moi ! Et finalement... » Pendant trois week-ends de formation avec des spécialistes, elle et ses concitoyens ont été initiés aux enjeux liés aux nanotechnologies, dans tous les domaines : environnement, santé, industrie, armée... « J’ai découvert que les chercheurs étaient des passionnés, et pas seulement des types en blouse blanche l’œil vissé à leur microscope ! Nos intervenants étaient très intéressants, mais il fallait rester vigilant : le vocabulaire scientifique n’est pas toujours facile à suivre. » Ordinateur, Internet et magazine De nouveaux horizons s’ouvrent pour Anne-Marie et, surtout, de nouvelles questions : « Est-ce que tous les sujets de recherche sont valables ? Doit-on dépenser des millions pour inventer un imperméable déperlant, ou plutôt financer des recherches sur la désalinisation de l’eau ? Les fonds publics doivent aller en priorité vers des sujets de recherche utiles pour le plus grand nombre ! » Ces questions ont abouti à une des recommandations du panel de citoyens : créer une instance régionale indépendante, dont le rôle serait notamment de vérifier la bonne utilisation des deniers publics investis. Anne-Marie Alazard, de son côté, a l’intention de poursuivre ses propres recherches sur les nanotechnologies ! Elle a décidé d’acheter un ordinateur pour se connecter à Internet et elle vient de s’abonner à un magazine d’information JULIE VÉDIE scientifique. | Nº 10 5/04/07 16:38:50 © LABRE W. CÈDRE/COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME BIEN VIVRE 11 AGRICULTURE | Maraîchage | 95 CERGY NEAUPHLE-LE-CHÂTEAU TERROIR En Île-de-France, la salade est la star des légumes 78 Le Grand Marnier, la liqueur de Neauphle Sur les 15 hectares de cette exploitation de Cergy (95), 10 % sont cultivés sous serre. Le travail reste essentiellement manuel. Le maraîchage, vieille tradition francilienne, perd du terrain. Pourtant, les producteurs de légumes s’accrochent, en misant tout sur la qualité et la diversité de leur production. POTAGERS h Radis, carottes, poireaux, oignons blancs, choux de Pontoise, persil, courgettes, aubergines, poivrons... Tous les légumes poussent chez Vincent Duval, mais les stars de son exploitation de 15 ha, dont 10 % sous serre, située à Cergy (95) restent les salades, 100 000 chaque année, et les tomates, près de 80 tonnes par an. « On vend tout en direct, précise Vincent Duval, deux marchés par semaine et la vente à la ferme. » Les salades poussent toute l’année, sous l’œil vigilant et quotidien des six personnes qui travaillent ici. « Cette mâche, par exemple, est invendable, car elle monte en tige », ajoute ce maraîcher passionné. Ses principaux ennemis sont les parasites et le climat : « L’hiver a été doux, il a donc fallu couper le persil plus tôt. Du coup, on en a moins au printemps. » Plus loin, une serre accueille cinq sortes de tomates, pour lesquelles la température et l’alimentation en eau sont réglées par ordinateur. La concurrence est rude Conviction et rigueur sont les qualités indispensables au maraîcher, par ailleurs desservi par une conjoncture difficile. « Les réglementations EN CHIFFRES L’Île-de-France compte environ 450 exploitations maraîchères sur plus de 4 000 ha. Les salades représentent 35 % de la production. CONTACT Les légumes La Rivoise sont en vente directe le vendredi de 16 heures à 20 heures. Tél. : 01 30 32 53 81. Web : www. larivoise.fr sont de plus en plus contraignantes », explique Stéphane Rolland, conseiller maraîcher de la chambre interdépartementale d’agriculture. Les cours stagnent, la concurrence est rude, les charges d’exploitation sont lourdes et les reprises se font rares : les jeunes fuient la pénibilité et la charge de travail. L’Île-de-France, terre traditionnelle de légumes, a perdu des cultures, comme celle de l’oignon jaune, qui s’est fortement mécanisée ailleurs, alors que les maraîchers franciliens continuent à faire (presque) tout à la main. Proximité, qualité et diversité des produits restent leurs meilleurs atouts, des arguments auxquels les consommateurs sont encore sensibles. JULIE VÉDIE Quand en 1880 LouisAlexandre MarnierLapostolle a l’idée d’associer du cognac à une essence d’orange, il ne se doute pas qu’il vient d’inventer le Grand Marnier. Dès cette époque, la distillerie est installée à Neauphlele-Château (78). Les écorces d’oranges importées des Caraïbes macèrent dans l’alcool, puis sont distillées pour obtenir de l’essence d’orange. Cognac et essence d’orange sont ensuite mélangés selon une recette secrète. Le Grand Marnier devient au fil du temps une liqueur prestigieuse. La cuisine s’en empare : vers 1900, le chef Escoffier invente la crêpe Suzette et le soufflé au Grand Marnier, des classiques de la gastronomie française. En 2006, près de 10 millions de litres de cette liqueur, présente dans 150 pays et très prisée en Amérique du Nord et en Europe, ont été fabriqués à Neauphle-leChâteau. Usine Grand Marnier, place de l’Église, 78640 Neauphle-le-Château. Tél. : 01 30 07 80 85. Visites pour les groupes sur rendez-vous. Un savoir-faire vieux de plus de 125 ans. | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 1110IDF.indd 11 © DR © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU Les légumes franciliens misent sur la qualité | Nº 10 5/04/07 16:39:29 12 BIEN VIVRE 95 ACTION MONTMORENCY 78 |- | CHEVREUSE ÉVRY ENVIRONNEMENT | Biodiversité | La Région a lancé une concertation sur l’agrandissement du parc naturel régional (PNR) de la haute vallée de Chevreuse (78). Le plus petit PNR de France avec 24 500 ha, mais historiquement le plus ancien d’Îlede-France, pourrait voir son périmètre doubler d’ici à 2010. En effet, la Région entend défendre ce poumon vert, menacé par l’urbanisation environnante. À ce jour, 18 communes se sont déjà déclarées intéressées pour rejoindre le PNR. Collectivités, partenaires et associations locales seront associés à la rédaction de la nouvelle charte. FAUNE Ils vivent dans les marais ou sur les plantes © GÉRARD BLONDEAU Comptons les papillons pour les sauver ! Pour analyser les effets du climat sur la biodiversité, le Muséum national d’histoire naturelle organise le recensement des papillons de la région. LÉPIDOPTÈRES h Dans la vallée de la Bassée, réserve naturelle de la Seine entre Romilly et Montereau, les promeneurs attentifs pourront découvrir quelques papillons aux ailes orange vif bordées de brun : le cuivré des marais (Thersamolycaena dispar), une espèce de lépidoptères en voie de disparition. Elle est pourtant protégée, comme 34 autres papillons menacés par les collectionneurs ou les insecticides. Le « cuivré » survit parce que sa petite chenille verte apprécie les marais et des variétés d’oseille sauvage. Ainsi vivent la plupart du temps les papillons : liés à quelques arbres ou à quelques plantes, parfois simplement « accros » à une seule espèce. C’est le cas de la petite tortue (Aglais urticae), papillon orange, jaune et noir qui ne fréquente que les orties dont sa chenille jaune et noire se nourrit pour donner en mai, puis en juin deux générations de papillons par an (parfois trois dans la région parisienne grâce à la nouvelle douceur du climat). Autre | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 1210IDF.indd 12 habitué des orties franciliennes dès la fin du mois de mai, le paon du jour (Inachis io) que chacun reconnaît à ses ailes rouges marquées d’un point bleu et jaune. Sa chenille se trouve facilement sous les feuilles d’ortie : elle est toute noire. La nuit, tous les chats sont gris, diton, mais pas les papillons nocturnes comme le grand paon de nuit dont les spécialistes observent les superbes couleurs à la lampe sur les coteaux de Saint-Prix qui bordent le sud de la forêt de Montmorency. Impossible de manquer, à partir du début juin, ce fabuleux lépidoptère qui, avec ses 12 à 13 cm d’envergure, reste, bien que menacé, le plus grand d’Europe. Désireux d’évaluer les populations de ces grands nocturnes comme de tous leurs congénères qui fréquentent nos terrasses ou nos jardins de campagne, le Muséum national d’histoire naturelle et l’association Noé Conservation1 organisent un gigantesque comptage. Ce recensement permettra aux scientifiques d’organiser la protection des papillons. Pour y participer, il suffit d'avoir l’œil sur son jardin et de remplir avec soin des fiches d’observation. CLAUDE-MARIE VADROT 1. www.mnhn.fr/vigie-nature ou www.noeconservation.org © DR Le paon du jour se rencontre couramment près des orties dont sa chenille se repaît. Le PNR de Chevreuse comporte 24 500 ha. Protéger la biodiversité le long des gazoducs En Île-de-France, 500 km de gazoducs passent par des forêts et des espaces naturels protégés. De nombreuses espèces végétales et animales vivent près de ces conduites. Pour tirer un meilleur parti de ces « corridors » inconstructibles, la Région, GRT Gaz, filiale de Gaz de France, et le Muséum national d’histoire naturelle ont signé une convention, afin de répertorier, d’étudier et de protéger la biodiversité présente sur ces sites. En 2007, la Région et GRT Gaz financent à hauteur de 30 000 euros chacun ces études menées par le Muséum. L’abbaye de Royaumont a été fondée en 1228. © JACQUES VERROUST/FONDATION ROYAUMONT/CRT Agrandissement en projet pour le parc de Chevreuse 91 BALADE Grands domaines et abbayes du Val-d’Oise Le parc naturel régional Oise-Pays de France, entre Île-de-France et Picardie, est une terre au patrimoine culturel remarquable, où se succèdent abbayes et forêts royales. Sur 60 000 ha, le PNR Oise-Pays de France établit la liaison entre deux pays historiques : le Valois et le Pays de France. Côté Île-de-France, le parc propose près de 1 000 km de sentiers dans le Val-d’Oise (95). POUR LES SPORTIFS h La « balade à Royaumont et dans la vallée de l’Ysieux » emprunte une partie du GR1, et permet de découvrir l’abbaye de Royaumont, le lavoir de Seugy et le château de la Reine Blanche. Départ de la gare de Viarmes, jusqu’à Seugy et son bois, puis le bois de Beauvilliers. Plus loin, on franchit l’Ysieux, on longe le bois de Bonnet, puis l’étang du Grand Vivier. Après Royaumont, on traverse les champs jusqu’à la vallée de l’Oise. En empruntant plus loin le GR1, on aperçoit le village d’Asnières-sur-Oise, le château de la Reine Blanche et son parc, avant de rejoindre Viarmes. Durée : 4 h 30, environ 16 km AVEC DES ENFANTS h La « balade autour de l’eau » permet de découvrir les diverses utilisations de l’eau. Près de l’ancienne entrée de l’abbaye de Royaumont se trouvent une petite digue, une vanne et deux canaux. En continuant à droite, on rejoint l’étang du Grand Vivier et le pont sur l’Ysieux. En contournant Royaumont, on arrive à la D 909, qu’il faut traverser avant de prendre le sentier sur la gauche, puis sur la droite. Du bord de l’Oise canalisée, on aperçoit le barrage d’Asnières, construit au début du siècle dernier. Enfin, on parvient à l’ancien pont sur la Thève. En revenant sur ses pas, on contourne Royaumont, en passant devant la laiterie. Durée : 2 heures, environ 5 km. Cette balade est également accessible à vélo (1 heure). h Itinéraires précis et renseignements : PNR Oise-Pays de France, château de la Borne Blanche, 48, rue d’Hérivaux, BP 6, 60560 Orryla-Ville. Tél. : 03 44 63 65 65 – [email protected] | Nº 10 5/04/07 16:42:53 BIEN VIVRE 13 CHRONIQUE Évry, Éden ou Babel ! GASTON KELMAN © DR Un jour, survolant l’Île-de-France, de Gaulle aurait dit : « Mettez-moi de l’ordre dans ce merdier ! » C’est peut-être le même langage que Dieu a tenu en survolant le paradis. La ville nouvelle d’Évry où je vis depuis vingt ans est une étincelle divine entre Éden et Babel. Les bâtisseurs démiurges ont fondu sur la ville en programmes aux noms évocateurs défiant temps et espace : Pyramides, Central Parc, Grandes Marches, prêts à accueillir les populations. Ils sont venus, ils sont tous là, Babel ou Éden ! Peuples accourus des terres africaines de Nyoro, du Congo, d’Oran. Plus tard, le cercle s’élargira vers Pondichéry et le Tonkin. Mais « La jeunesse Darmagnac et sont là bigarrée d’Évry Durand pour nous rappeespère encore ler que nous somen cette ville mes encore en gauloise du qui vaille que terre Gers ou de l’Eure, vaille prend par Toutatis ! Les dieux se sont forme. » logiquement invités à ce rendez-vous des hommes. Une synagogue blottie en lisière de parc ; une cathédrale – la seule du XXe siècle en France – arrogante d’iconoclastie circulaire sur la place centrale ; comme pour la défier, la mosquée dresse son minaret non loin de là ; une pagode et son exotisme extrême-oriental le long de la nationale 7, comme pour départager les religions du Livre. Nul ne sera absent au rendez-vous, ni l’austère mormon, ni l’exubérant évangélique dont les portraits des prophètes prolifiques en miracles ornent les palissades de cette ville toujours en construction. Éden ou Babel, pourquoi choisir ? Éden des espaces verts, universités, terrains de sport, piscines, patinoire ; Éden économique avec un taux d’emploi supérieur à 1 ; Babel du social parfois à la dérive de stigmatisations en discriminations. Éden et Babel d’une jeunesse bigarrée qui désespère parfois, mais espère encore en cette ville qui, vaille que vaille, prend forme. À deux pas de Paname, pourvu que le RER D, un jour, se mette à marcher bien ! Un miracle est bien possible en cette terre venue du ciel. | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 1210IDF.indd 13 | Nº 10 5/04/07 16:43:13 14 RENDEZ-VOUS © PASCAL PAYEUR À VOIR ET À FAIRE EN PLUS Ouverture de la Cité de l’immigration Un nouveau musée pour l’architecture Cette institution fait connaître l’apport des immigrés dans la construction de la France durant deux siècles. Expositions, spectacles... À partir du 2 juin. Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée, 293, av. Daumesnil, 75012 Paris. Rens. 01 53 59 58 60 et www.histoire-immigration.fr Avant l’ouverture du musée en septembre 2007, les galeries d’expositions proposent de découvrir sur 2 300 m2 tout ce qui touche à la qualité de l’architecture, à la valorisation du patrimoine et à la préservation de l’environnement urbain. Cité de l’architecture et du patrimoine, 1, pl. du Trocadéro, 75016 Paris. Rens. 01 58 51 52 00 et www.citechaillot.fr le travail quotidien des écuyers et de leurs chevaux, ainsi que La Reprise musicale, un spectacle chorégraphié par Bartabas. 04 05 Val-d’Oise 14 06 Yvelines 07 16 15 PARIS20 Hautsde-Seine 19 © DR Seine13 St-Denis h Jusqu’au 31 décembre 2007 18 11 Académie du spectacle équestre, Grande Écurie du château de Versailles, avenue Rockefeller, 78000 Versailles. Renseignements et réservations : 0 892 681 891 (0,34 euro/min) et www.acadequestre.fr 03 17 12 Val-deMarne Seine-et-Marne 08 08 Essonne 09 Journées des plantes de printemps © JEAN-PIERRE DELAGARDE 10 © DR 01 01 | JAZZ 02 Festival Django Reinhardt h Du 29 juin au 1er juillet 2007 Hommage au célèbre guitariste de jazz manouche avec des musiciens du monde entier et des jeunes talents. Le jazz décliné sous toutes ses formes, dans un cadre idéal, celui des bords de Seine. h Du 28 juin au 1er juillet 2007 | 03 Festival Printemps de paroles MUSIQUE 8es Rencontres musicales Proquartet | 1410IDF.indd 14 Contes, chansons, théâtre, danse, spectacles pour enfants... Pendant quatre jours, les artistes viennent à la rencontre du public dans le grand parc de Rentilly. h Du 16 au 20 mai 2007 05 | MUSIQUE Furia Sound Festival La musique envahit la ville d’Auvers. Ce festival, parmi les plus prestigieux d’Europe, accueille notamment le compositeur Bruno Mantovani. | CONCERTS Musique et architecture Ce festival des Yvelines propose chaque printemps une série de concerts dans des sites et édifices remarquables, civils ou religieux. Concerts gratuits. h Du 12 mai au 16 juin 2007 Plusieurs communes des Yvelines. Renseignements : 01 39 07 70 92 et www.yvelines.fr | CLASSIQUE Festival d’Auvers Opus 27 © DR Manoir des Colombières, rue de la Sansonne, 95430 Auvers-sur-Oise. Renseignements : 01 30 36 77 77 et www.festival-auvers.com Domaine de Rentilly, 1, rue de l’Étang, 77600 Bussy-Saint-Martin. Renseignements : 01 64 02 15 15 et www.marneetgondoire.fr/ot 04 Le rendez-vous des amateurs de quatuor à cordes, des professionnels et des jeunes musiciens, pour une programmation large : Mozart, Bartók, Beethoven, Bach, ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 | SPECTACLE 06 h Du 12 mai au 29 juin 2007 07 © DR Île du Berceau, 77920 Samoissur-Seine. Renseignements : 0 891 700 553 (0,23€/min) et http://django. samois.free.fr 02 Base de loisirs de Cergy-Pontoise, rue des Étangs, BP 70001, 95000 Cergy. Renseignements : 01 34 20 02 02 et www.furia.tm.fr Ravel... Une partie des 24 concerts sont donnés dans de petites églises du département. h Du 11 mai au 16 juin 2007 Autour de Fontainebleau (77). Renseignements : 01 44 61 83 50 et www.proquartet.fr, réservations : 01 64 22 26 91. | JARDINS Ce festival de musiques amplifiées se déroule sur trois scènes, avec près de 45 groupes dans des styles musicaux très différents. | ÉQUITATION Les Matinales des écuyers À l’Académie du spectacle équestre, cet événement permet de découvrir Ce rendez-vous des amoureux des plantes témoigne d’une tradition botanique vieille de trois siècles. 200 exposants proposent leurs plantes rares et exceptionnelles. h Du 18 au 20 mai 2007 Domaine de Courson, 91680 Courson-Monteloup. Renseignements : 01 64 58 90 12 et www.domaine-de-courson.fr 09 | CONCERTS Festival les Couleurs du jazz Du jazz pour tous les goûts et tous les âges avec plus de 120 concerts gratuits et 700 artistes ! Pendant un mois, ce festival propose également des expositions, des conférences, de la danse ou du cinéma... h Du 1er au 24 juin 2007 Différents lieux de la ville de Corbeil-Essonnes (91). Renseignements : 01 60 89 75 35 et www.lescouleursdujazz.com | Nº 10 5/04/07 16:43:48 © F. POCHE/ATELIER CULTUREL - PHOTOTHÈQUE VINCI RENDEZ-VOUS 15 La galerie des Glaces restaurée JARDINS SECRETS Plus de 60 artisans y travaillaient depuis trois ans. La pièce maîtresse du château de Versailles, signée Jules Hardouin-Mansart, retrouve sa splendeur : les 357 glaces ont été remplacées, les ors, les marbres, les lustres, les plafonds et les peintures restaurés. À partir de juin 2007. Château de Versailles, aile nord dite des ministres, 78000 Versailles. Rens. 01 30 83 78 00 et www.chateauversailles.fr Jazz musette aux Puces © DR Au cœur des Puces de Saint-Ouen, les musiciens font revivre les chansons de la culture manouche et musette. Installés au milieu des « brocs », les interprètes se baladent dans les ruelles, de café en café. | ÉVÉNEMENT © P. CADET/CMN Réouverture du donjon de Vincennes Après dix ans de travaux, le plus haut donjon d’Europe rouvre ses portes. Prison du XVIe au XIXe siècle, il a notamment accueilli Diderot, Mirabeau et Sade. h À partir de juin 2007 Château de Vincennes, 1, avenue de Paris, 94300 Vincennes. Renseignements : 01 48 08 31 20 et www.chateau-vincennes.fr © J. PANCONI 16 h Les 26 et 27 juin 2007 14 Ce festival de chant choral propose des concerts, des spectacles et des ateliers, réunissant des ensembles professionnels et des amateurs, ainsi que les collégiens et élèves des conservatoires. Gratuit. h Du 5 au 10 juin 2007 | AVIATION Salon international du Bourget C’est la 47e édition de ce salon consacré à l’aéronautique, qui se tient tous les deux ans. Présentation d’appareils, démonstrations en vol... Le grand rendez-vous des amoureux des avions. Nombreuses communes des Hauts-de-Seine. Renseignements : 01 41 91 27 64 et www.hauts-de-seine.net 17 7e Festival de l’Oh ! Films sous les étoiles Ce festival de cinéma en plein air propose des projections sous chapiteau l’après-midi et sur écran géant le soir. Le thème de cette 4e édition : aventure aéronautique et spatiale. professionnelles du 18 au 21 juin) Parc d’expositions Paris-Le Bourget, 93350 Le Bourget. Renseignements : www.salon-dubourget.fr © DAKOTA 15 Une occasion de redécouvrir le Val-de-Marne sous un jour nouveau, celui de l’eau. Spectacles, danse, théâtre, cirque, musique, mais aussi balades sur la Seine et la Marne. h Les 30 juin et 1er juillet 2007 Nombreux lieux du Val-de-Marne. Renseignements : 01 49 56 86 24 et www.festival-oh.org | CINÉMA | DANSE Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis Pour découvrir des créations chorégraphiques du monde entier, 45 représentations mettent à l’honneur 20 compagnies invitées en provenance de 15 pays : Maroc, Turquie, Croatie, Thaïlande... h Du 28 au 30 juin 2007 Domaine national de Saint-Cloud, 92210 Saint-Cloud. Renseignements : 01 41 12 02 90 et www.monuments-nationaux.fr 18 | JEUNE PUBLIC Les Pestacles Pour les 5-12 ans, ce festival propose une série de concerts, d’animations LIEU PRÉFÉRÉ ? « J’adore sillonner Paris en scooter. Ça me rappelle mon premier job de coursier ! J’éprouve en fait toujours le même plaisir car c’est la plus belle ville du monde. J’adore le Palais-Royal, sublime. » COUP DE CŒUR ? « Pour l’action de l’association Solidarité sida qui a créé un fonds pour financer des projets d’accès aux soins en Afrique. Je suis toujours choqué de voir que les traitements existent, mais que des millions de gens ne les ont pas. Il faut lutter contre l’indifférence. » | MUSIQUE © DNSC/CMN | PATRIMOINE Festival Jazz à SaintGermain-des-Prés La voix dans tous ses éclats h Du 22 au 24 juin 2007 (journées 12 | JAZZ AMINA ANNABI | Née à Carthage, en Tunisie. Chanteuse (concours Eurovision 1991 et prix Piaf), elle prépare pour novembre un spectacle au centre culturel de Bobigny, mis en scène par Patrick Sommier. Actrice de cinéma. © DR 11 19 Dans huit villes de Seine-SaintDenis (93). Renseignements : 01 55 82 08 01 et www.rencontreschoregraphiques.com Puces de Paris-Saint-Ouen, 18, rue Paul-Bert, 93400 Saint-Ouen. Renseignements : 01 40 11 54 14 et www.parispuces.com Né à Paris, 54 ans. Homme de télévision (présentateur, producteur, humoriste) à Antenne 2 et Canal+, puis acteur et réalisateur de cinéma. A réalisé en 2006 Désaccord parfait. Parc floral de Paris, route de la Pyramide, bois de Vincennes, 75012 Paris. Renseignements : 04 78 23 69 58 et www.pestacles.fr h Du 4 mai au 3 juin 2007 © ALAIN ERNOULT/AEROPICTURES.COM Nombreux lieux de l’Essonne. Renseignements : 01 64 97 35 13 et www.secretsjardins.com ANTOINE DE CAUNES | © DR Secrets de jardins Soixante des plus beaux châteaux du département (Chamarande, Courances, Saussay, Saint-Jean-deBeauregard...) ouvrent les grilles de leur parc au public à l’occasion du mois des jardins en Essonne. h Du 1er au 30 juin 2007 et de divertissements en plein air, pendant 17 mercredis. Le but : initier les enfants aux domaines artistiques tout en les amusant. h Du 6 juin au 26 septembre 2007 | JAZZ Un festival au cœur du quartier mythique du jazz parisien. Pour sa 7e édition, il accueille notamment Ben Sidran, Demi Evans, Laurent de Wilde, Martial Solal... h Du 4 au 17 mai 2007 © FRÉDÉRIC LAREBIÈRE 13 Différents lieux du quartier SaintGermain-des-Prés, Paris 6e. Renseignements : 01 56 24 35 50 et www.espritjazz.com 20 Des auteurs, des cirques D’ DE KABAL | Les soirées sont composées de deux spectacles : la dernière création d’un auteur confirmé, Christophe Huysman, suivie du spectacle solo d’un jeune auteur. h Du 5 au 30 juin 2007 Parc de la Villette, espace Chapiteaux, Théâtre ParisVillette, 75019 Paris. Renseignements : 01 40 03 75 75 et www.villette.com Plus d’informations sur le site www.pidf.com LIEU PRÉFÉRÉ ? « Je voyage beaucoup à Londres, en Suède ou dans le désert mauritanien, mais j’adore mon quartier de Montreuil, très vivant avec ses populations et la présence de nombreux artistes. J’aime aussi l’île Saint-Louis pour l’architecture et Barbès pour son côté oriental. » COUP DE CŒUR ? « J’aime le travail des associations de Montreuil qui aident beaucoup de gens en difficulté. Et aussi ces échanges tout simples entre voisins. Le troc, par exemple, marche très bien ! » | CIRQUE Rappeur, slameur (avec 93 Slam Caravane en mai à Saint-Ouen et en juin au Zénith), auteur de nouvelles et de textes pour le théâtre, comédien. © ÉRIC LEGRAND | PATRIMOINE © LIESBETH BERNAERTS 10 Trois personnalités révèlent leur lieu de prédilection en Île-de-France et leur coup de cœur, ou l’événement récent qui les a le plus marquées. LIEU PRÉFÉRÉ ? « La maternité des Lilas où sont nés mes trois enfants ! En fait, je me balade rarement, sauf un peu en été dans le parc de la Bergère, à Bobigny, très agréable. » COUP DE CŒUR ? « Les nouveaux logements à Bobigny. Ils sont pensés autrement, alors les gens peuvent rester dans des lieux plus agréables à vivre. Ça change de l’idée qu’il faut quitter la banlieue pour réussir. J’ai emménagé dans la cité d’Estienned’Orves. Un coup de cœur aussi pour l’Appel des 93 qui change l’image de la Seine-Saint-Denis. » | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 1410IDF.indd 15 | Nº 10 5/04/07 16:43:59 HISTOIRE 1257 LE QUART D’HEURE HISTORIQUE Robert de Sorbon, chapelain de Saint Louis, fonde un collège pour étudiants pauvres. 1622 Le cardinal de Richelieu devient le proviseur ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR de la Sorbonne dont il avait été l'élève. Il y fait construire une chapelle. 1901 17 OCTOBRE 1791 1906 La Sorbonne est fermée en vertu de la loi Le Chapelier qui interdit les corporations. Marie Curie devient la première femme professeur d’université, en reprenant Inauguration de l’actuelle Sorbonne. la chaire de physique de son mari décédé. 3 MAI 1968 La police, à la demande du recteur, fait évacuer la Sorbonne où se tient un meeting d’étudiants. La | Humanités et sciences | © PHOTOS PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU La Sorbonne a connu bien des révolutions Fondée au XIIIe siècle par Robert de Sorbon (en médaillon), rénovée au XVIIe par le cardinal de Richelieu qui choisit de s'y faire enterrer (en haut à droite), la Sorbonne n'a pris sa physionomie actuelle qu’au tout début du XXe siècle. RENOMMÉE h« Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement » : c’est la devise choisie par Robert de Sorbon, confesseur du roi Louis IX, quand il fonde en 1257 son collège à Paris. D’abord un lieu d’hébergement pour des étudiants pauvres, le collège de Sorbon, dit la Sorbonne, devient une importante faculté de théologie. Jusqu’au xive siècle, elle attire des étudiants de toute la chrétienté et prend une part active dans les débats intellectuels de son temps. À partir du xvie siècle, elle détient le droit de censure au nom du pape et du roi, et interdit notamment les travaux de Descartes et de Leibniz. Au début du xviie siècle, la Sorbonne vieillissante trouve son bienfaiteur en la personne du cardinal de Richelieu. Élève en 1606-1607, il en | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 1610IDF.indd 16 2007 Une extension de la Sorbonne est fondée à Abu Dhabi (Émirats arabes unis). CIRCULATION UNIVERSITÉ Créée par Robert de Sorbon il y a 750 ans Un collège théologique qui devient une université, puis un bâtiment emblématique de Paris, enfin, un symbole de la contestation en mai 1968... C’est le destin étonnant de la Sorbonne, temple du savoir à la française. grève générale commence et la Sorbonne est occupée : c’est le début des« événements ». devient proviseur en 1622, fait rénover les bâtiments et construire une chapelle où il sera enterré. Le siècle des Lumières accentue le déclin de la Sorbonne qui, dans la foulée de la Révolution, reste fermée pendant trente ans. Dès 1806, Napoléon réorganise l’Université, mais c’est plus tard, en 1821, que les facultés de sciences, de lettres et de théologie retrouvent le chemin de la Sorbonne. Des savants contribuent à son prestige Au xixe siècle, la qualité d’enseignants comme Guizot, Michelet, Ampère ou Pasteur redonne à ce temple du savoir une part de son prestige passé. Sa reconstruction complète est entreprise (elle durera de 1884 à 1901) et sa renommée continue de s’étendre. Elle se retrouve en première ligne en mai 1968 : c’est de là que partent les premières manifestations étudiantes. Le calme revenu, elle accueille de nouvelles facultés. Forte de 30 000 étudiants, elle reste, après 750 ans, le symbole de l’enseignement supérieur français. JULIE VÉDIE H EN SAVOIR PLUS Le périph’, de l’ouverture à la couverture « Les Français aiment la bagnole », aurait répondu Georges Pompidou aux premières critiques du boulevard périphérique, inauguré en avril 1973. La construction de cette grande artère autour de Paris était jugée indispensable pour faciliter la circulation et considérée comme un symbole de modernité pour la capitale. Quand le chantier commence, vers 1957, un no man’s land entoure Paris : une zone inconstructible où demeurent quelques bastions des anciennes fortifications promises à la destruction. Avec le développement de la voiture depuis les années 1960, le « périph’ » s’impose aux automobilistes. Il n’en est pas moins régulièrement critiqué pour son engorgement et parce qu’il semble ériger une frontière entre la capitale et ses voisines. « Pourtant, Paris n’a jamais été aussi perméable que depuis que le périphérique existe », souligne Mathieu Flonneau, historien de la ville et de l’automobile au Centre d’histoire sociale du XX e siècle. La couverture en cours de 4 de ses 34 portes lui offre aujourd’hui une seconde jeunesse, l’occasion pour les riverains de voir atténuer ses nuisances et de se réapproprier ce boulevard francilien. Mais la roue tourne pour le périph aussi ! Dans une vision nouvelle de limitation de l’usage de la voiture, l’aménagement de cette grande voie de 35 kilomètres, fréquentée par un million de véhicules quotidiens, fait l’objet de discussions entre la capitale et les communes riveraines. En projet aussi, une sorte de périph’ d’un nouveau genre, non plus pour les voitures, mais pour des liaisons de transport collectif de banlieue à banlieue. La Sorbonne regroupe aujourd’hui cinq universités. Le bâtiment accueille également le rectorat de l’Académie de Paris, l’École des chartes et l’École pratique des hautes études. Site Internet : www. sorbonne.fr Construction du tronçon Passy-Maillot, en mars 1971. © H. BARANGER/MAIRIE DE PARIS 16 | Nº 10 5/04/07 16:44:57 © SOPHIE CHIVET/AGENCE VU TENDANCES 17 SPECTACLE VIVANT | Création | 75 RÉCITS DE VIE Une centaine de conteurs en Île-de-France PARIS CHEVILLY-LARUE 94 77 Le renouveau du conte passe par la banlieue INFORMATIONS La Maison du conte de ChevillyLarue (94) est une scène conventionnée : elle est soutenue par le ministère de la Culture et par la Région Île-de-France pour son travail de diffusion et de recherche. Elle fait aussi du collectage et de la formation. Tél. : 01 49 08 50 85. « Le quotidien entre dans l’imaginaire » “ d’actualité, est Rencontre entre conteurs à la Maison du conte de Chevilly-Larue (Val-de-Marne). INTERNET Plusieurs sites regroupent les coordonnées des conteurs les plus connus, leurs propres sites Internet, ainsi que les dates des spectacles : www.lamaison duconte.fr www.conteur. com www.mondoral. org Redécouvrir le conte, le rendre Le public est immédiatement séduit par des récits qui le touchent directement. À la rencontre de la population Le conte séduit de plus en plus car il a su évoluer. Depuis une vingtaine d’années, il s’est théâtralisé, a modernisé sa forme. Aujourd’hui, le nouvel axe de travail des conteurs consiste à s’emparer de la réalité, des récits de vie. Avec la complicité de bibliothèques ou d’associations, les artistes de la nouvelle génération vont dans les banlieues, à la rencontre de la population. Ils nouent un dialogue et, petit à petit, la parole se libère. Les gens se racontent, puis les conteurs... content. Peu importe la fidélité à l’histoire initiale. « L’important est ce qui devient universel, qui fait sens pour tous », assure Praline Gay-Para qui a fait beaucoup de « collectage » dans les banlieues. « Quand on restitue leurs © STÉPHANIE JAYET LIEN SOCIAL h Un après-midi à la Maison du conte de Chevilly-Larue. Jacques Comte, conteur, présente un chantier de création à des collégiens de sixième. Il est inquiet : il est en pleine répétition, mais montre une étape de son travail de création, pour voir la réaction du public. Car le thème abordé, celui de la guerre, n’est pas facile pour un public d’adolescents. Pourtant, ils sont totalement séduits. Pour l’artiste, c’est un encouragement, même s’il n’est pas surpris. « Je suis fasciné par le rapport au public que ce genre provoque, explique Jacques Comte. Parce que je parle en mon nom propre, ce que je dis est reçu directement par la personne qui écoute. » H LIBRES PAROLES © PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU Les conteurs s’inspirent de plus en plus des récits de vie des Franciliens pour leurs spectacles. Le vécu des gens, notamment des banlieues, est valorisé. Le conte trouve ainsi un souffle nouveau. MELUN histoires personnelles sur scène, après les avoir retravaillées, on sent une onde de choc chez les gens qui nous les ont confiées : leur vécu est valorisé. Pour les spectateurs qui ne les connaissent pas, le récit aussi fait sens. Car finalement, tout le monde rêve la vie en grand. Ce sont les mêmes choses qui nous font rire ou pleurer. » Pepito Matéo, conteur parisien, est l’un des artistes les plus programmés en France. Lui aussi a fait évoluer son répertoire en collectant des récits. Sa dernière création, Parloir, évoque la prison et l’enfermement. « J’ai collecté des histoires que l’on m’a racontées lors d’ateliers à Fresnes et j’en ai fait une fiction », raconte-t-il. Les conteurs sont de plus en plus nombreux, surtout en Île-de-France où ils sont environ une centaine. Dans cette région très urbanisée, les gens sont plus en quête de lien social. Le conte est une des réponses. Après un spectacle sur des récits de vie, une spectatrice a dit à Praline Gay-Para qu’elle verrait désormais son quartier différemment. Le compliment touche encore la conteuse. La Maison du conte veille à ce que le genre ne se fige pas. Elle organise des rencontres entre les conteurs et des artistes venus du slam et de l’improvisation : les genres se nourrissent les uns les autres. C’est parce qu’il est en connexion avec la vie que le conte, même millénaire, NATHALIE MAURET est aussi actuel. quelque chose qui m’anime toujours autant qu’à mes débuts. Le conte ne cesse de se réinventer et c’est passionnant. Il a une vraie place dans le monde d’aujourd’hui, notamment grâce aux récits de vie qui font entrer le quotidien dans l’imaginaire symbolique. Il donne du sens à la vie et c’est pour cela que je m’y épanouis. ” ABBI PATRIX, CONTEUR, DIRECTEUR DE LA COMPAGNIE DU CERCLE. CODIRIGE LA MAISON DU CONTE. | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 1710IDF.indd 17 | Nº 10 5/04/07 16:45:41 18 TENDANCES | © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR Une grande école d’économie pour Paris La nouvelle École d’économie de Paris vise à devenir un pôle d’excellence à la française. Son ambition : rivaliser avec les grandes écoles anglo-saxonnes, attirer des chercheurs prestigieux et éviter la fuite des jeunes à l’étranger. Surnommée PSE (Paris School of Economics), elle s’appuie sur plusieurs grandes institutions, comme l’université Paris-1, l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le CNRS, les Ponts et chaussées et l’Inra. Accueillant déjà 200 chercheurs (dont des prix Nobel) et 400 étudiants, elle doit à terme en former 900. Son statut de fondation lui permet de bénéficier de financements publics et privés. La Région a accordé une aide de 18 millions d’euros dans le cadre du contrat de projets État-Région 20072013 et 7,5 millions d’euros pour la rénovation du campus. © PATRICK LOISON/CONSEIL GÉNÉRAL DE SEINE-ET-MARNE HAUT DÉBIT Internet plus rapide en Seine-et-Marne Assurer à tous les habitants de Seine-et-Marne, aux entreprises et aux administrations locales une connexion Internet à très haut débit, c’est le but de la convention récemment signée entre le département et la Région, Sem@for77. Plus de 1 000 kilomètres de réseau de fibres optiques devraient être mis en place d’ici à 2008 pour assurer l’aménagement numérique du territoire et préparer les évolutions technologiques à venir. Les travaux ont été confiés au groupement Axia France-Vinci Networks-Marais Consulting, également nommé opérateur de gros pour une durée de vingt ans : il s’est engagé sur des niveaux de tarifs aux opérateurs parmi les plus compétitifs de France. L’investissement total s’élève à 74,5 millions d’euros, dont 20 % financés par la Région. | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 1810IDF.indd 18 VU ET APPROUVÉ PAR VOUS H RECHERCHE : UN NOUVEAU DIM SUR LA TOXICOLOGIE Créer un nouveau DIM (domaine d’intérêt majeur) « toxicologie, épidémiologie et santé publique », c’est une des conclusions tirées de l’avis rendu par la Conférence des citoyens sur les nanotechnologies. Les citoyens du panel, qui avaient planché sur les nanotechnologies, relevaient l’absence d’évaluation des risques en la matière. La Région pourrait accorder des crédits à ces recherches dès 2007. MOINS DE BRUIT SUR LE RER C Parce que le bruit est une souffrance pour deux tiers des Franciliens, des rames du RER C ont été aménagées pour réduire les nuisances sonores liées au freinage des trains. Le remplacement des semelles de frein en fonte par des semelles en matériau composite sur 140 rames a permis de diminuer le bruit de 4 décibels, un gain sensible pour les usagers et les riverains. Une étude similaire est proposée pour la ligne D du RER. “ Les agromatériaux représentent un secteur émergent mais prometteur : leur impact sur l’environnement est positif puisqu’ils remplaceront certains plastiques. Ils vont aussi créer des emplois. C’est bien que l’Île-de-France s’y intéresse. © DR | INNOVATIONS HILAIRE BEWA, INGÉNIEUR EXPERT DES BIORESSOURCES À L’ADEME ” | Développement durable | TECHNOLOGIE Le miscanthus, une nouvelle plante pour la construction L’avenir est aux agromatériaux Des matériaux composés en partie de plantes pour améliorer leurs performances et réduire l’utilisation de produits chimiques, tout en respectant l’environnement. C’est le principe des agromatériaux, une nouvelle filière d’avenir pour l’Île-de-France. DÉBOUCHÉS h Du béton à base de plantes ? Des tableaux de bord de voiture en chanvre ? Légèreté, qualité d’isolation... Les atouts des agromatériaux sont multiples, avec un avantage majeur : ils sont biodégradables, donc respectueux de l’environnement. Ils offrent surtout de nouveaux débouchés à l’agriculture régionale, alors que les aides européennes vont baisser à partir de 2013. « Aujourd’hui essentiellement alimentaire, l’activité agricole doit se développer vers d’autres filières : bioénergies mais aussi biomatériaux », explique François Stoltz, directeur de la Fédération régionale des coopératives agricoles. Les besoins comme les moyens sont là Un pari relevé par la communauté de communes Seine et Loing (77) : depuis plusieurs mois, un pôle « Matériaux nouvelle génération » est en projet, grâce à une synergie entre les élus, les agriculteurs et un industriel local. « En Îlede-France, résume Bernard Courtin, du cabinet spécialisé BCC qui suit le programme, on a à la fois les besoins en matériaux pour construire et les moyens de produire des agromatériaux. Matières premières locales, peu de transports, avec la Seine © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU IDÉES qui pourrait jouer un rôle... tous les ingrédients pour un projet de développement durable ! » Une nouvelle plante va donc bientôt pousser dans les champs de Seine-et-Marne : le miscanthus, « un végétal prometteur, aux fibres solides, qui en plus dépollue les sols », d’après Patrick Billard, un des agriculteurs du projet (à gauche sur la photo ci-dessous). Dix hectares sont plantés au printemps, avec un rendement attendu de 15 à 20 tonnes par hectare. La récolte sera transformée par une PME de Vernou, Fehr Technologies, qui fabrique des matériaux de construction. « Mélanger au béton des isolants d’origine végétale est une garantie de santé, mais aussi de qualité : ils offrent de bonnes performances pour l’isolation thermique et phonique. Bref, on y croit fort », explique le P-DG Pierre Fehr. Pour Michèle T’Kint, directrice du Laboratoire des technologies innovantes (LTI) d’Amiens, qui travaille aussi sur le projet, « ce béton végétal permet d’éviter l’utilisation de laine de verre et de colles chimiques ». La Région soutient cette filière d’avenir, à travers la création d’un club biomasse1. Objectifs : localiser la biomasse agricole, évaluer les besoins, tester les plantes... « À terme, espère François Stoltz, ce sont des milliers d’hectares qui pourraient y être consacrés en Île-de-France. » Les premiers agromatériaux franciliens pourraient voir le jour en 2008. JULIE VÉDIE 1. La biomasse est la matière organique qui peut fournir de l’énergie quand elle est brûlée ou transformée. François Stoltz, directeur de la Fédération régionale des coopératives agricoles, présente un exemple de béton végétal. Au centre, Michèle T’kint, directrice du Laboratoire des technologies innovantes d’Amiens. | Nº 10 5/04/07 16:55:34 © IAN TEH/ AGENCE VU PLANÈTE 19 | Jeunesse | 75 MOBILITÉ Financés par l’Europe, les États et la Région PARIS © GUILLAUME VIVANT Des Franciliens volontaires pour l’aventure européenne Bien loin de la Sorbonne où il étudiait l’économie, Guillaume Vivant est parti à la découverte de l’agriculture suédoise. Le Service volontaire européen (SVE), géré par l’Agence française du Programme européen jeunesse en action (Afpeja), permet à des jeunes de participer à des projets de toutes sortes dans les pays de l’Union. Des Franciliens témoignent de cette expérience. participe répond à son attente. D’autant que ses hôtes fermiers sont des gens « formidables ». Le jeune homme s’épanouit à leur contact, par le travail et les discussions lors des traditionnelles « pauses café ». De Fontenay à Berlin PROJETS h Bonjour vaches, cochons, moutons et poules pondeuses de Suède ! Les pieds dans la neige, Guillaume Vivant, 24 ans, jeune diplômé d’économie, nourrit les animaux, nettoie... L’étudiant à la Sorbonne est depuis huit mois ouvrier agricole dans une ferme d’Uppsala, à 100 kilomètres au nord de Stockholm. « Je suis heureux ici parce que cette ferme fonctionne selon les principes de l’agriculture biologique. Je voulais justement participer à un projet environnemental. » Guillaume cherchait du travail et désirait découvrir une autre culture. Le projet auquel il Autre expérience heureuse, celle de Christine Schäfer à Berlin. Après un séjour dans le cadre d’Erasmus, la jeune diplômée de sciences de l’éducation, originaire de Fontenay-sous-Bois (94), avait décidé de revenir dans la capitale allemande. Elle y a trouvé un logement, un petit boulot dans une école, avant de rejoindre, grâce au SVE, un projet associatif et autogéré de centre culturel. « Je travaille dans la partie hôtelière. C’est nouveau pour moi et j’y côtoie des gens de tous pays », dit Christine, qui rentre en septembre pour devenir éducatrice spécialisée. Pour l’instant, en tout cas, elle profite de Berlin où elle vit avec 180 euros d’indemnités logement et 175 euros d’argent de poche. La Commission européenne, en effet, prend en charge le billet aller-retour, le gîte, le couvert, les transports, l’assurance, des cours de langue, ainsi qu’une petite indemnité. En cofinancement avec les États membres et la Région, son programme offre ainsi une occasion unique à des jeunes de 18 à 30 ans, de tous niveaux, de se porter volontaires pendant près d’une année pour des actions d’intérêt général. Une base de données recense les milliers de projets à dimension sociale, environnementale ou culturelle. Les porteurs choisissent ensuite les candidats dont les profils leur semblent convenir. Guillaume et Christine confient qu’ils vivent une belle expérience « parce qu’ils sont bien tombés ». Ils conseillent ce système du volontariat et de la mobilité qui permet de vivre une aventure XAVIER PANON européenne. FONTENAY-SOUS-BOIS 94 H AFPEJA 11, rue Paul-Leplat, 78160 Marlyle-Roi. Tél. : 01 39 17 27 70. E-mail : [email protected] CIDJ Nicolas Vaslin, 101, quai Branly, 75740 Paris Cedex 15. Tél. : 01 44 49 29 28. E-mail : [email protected] SALONS ET CONGRÈS Le défi de la concurrence L’heure de la reconquête a sonné pour le marché des salons et congrès, une filière économique importante pour l’Île-deFrance. Les 400 salons et 380 congrès génèrent chaque année près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 50 000 emplois. Première au monde dans ce secteur, la région capitale doit affronter la concurrence de plus en plus vive de l’Allemagne, mais aussi de villes comme Milan, Barcelone, Singapour et Sydney. La Région, l’Agence régionale de développement (ARD), la chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) et leurs partenaires ont donc créé Paris Region Trade Show pour promouvoir la place de l’Île-de-France sur le marché mondial des salons. Des investissements sont prévus pour réaliser notamment de nouveaux espaces, moderniser les sites, améliorer l’accueil et les transports, se positionner sur de nouveaux salons, comme celui de la carte à puce. INTERÉCHANGES Centre LéoLagrange, 153, avenue Jean-Lolive, 93695 Pantin Cedex. Tél. : 01 41 83 78 40. Le secteur génère plus de 50 000 emplois. | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 1910IDF.indd 19 © AP FOUCHAT ÉCHANGES | Nº 10 5/04/07 17:02:48 20 PLANÈTE Première pour les implantations étrangères L’Île-de-France reste, malgré la concurrence, la première région d’accueil pour les investissements internationaux créateurs d’emplois : les 217 entreprises étrangères ont généré 9 000 emplois, dont 7 500 sont des créations pures. En tête des investisseurs : les États-Unis, devant l’Allemagne, le Royaume-Uni et les pays asiatiques. H | Prévention | La Région aide à lutter contre le sida en Afrique L’Afrique reste l’épicentre de la pandémie de sida qui frappe 26 millions d’individus, dont seuls 10 à 15 % peuvent accéder aux soins. Si le Fonds mondial de lutte contre le sida intervient à sa mesure, le rôle des associations locales, plus proches des malades, n’est pas moins essentiel. Contre la banalisation, Solidarité sida vient de créer un Fonds spécifique pour l’Afrique de 1 million d’euros destiné à ces associations. UNE FRANCILIENNE À L'ÉTRANGER | | BOLIVIE « Ici, il faut avoir le sens de la fête » Céline Geffroy, anthropologue parisienne de 37 ans, a été amenée à Cochabamba par ses recherches il y a quinze ans. Elle y vit désormais avec son mari bolivien et leurs trois enfants. IDF : Cela a-t-il été difficile pour une Parisienne comme vous d’apprendre à vivre à la bolivienne ? C. GEFFROY : Pour comprendre ce pays, il faut avoir le sens de la fête ! Les touristes le voient au moment du carnaval, quand la bière et la chicha mettent tout le monde d’accord. Mais d’un point de vue d’anthropologue, on se rend compte que, dans la culture andine, la fête | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007 2010IDF.indd 20 Dix lycées franciliens célèbrent la Journée de l’Europe, le 9 mai. Ils se sont portés volontaires avec l’Île-deFrance, une des quatre régions françaises dont la candidature a été retenue pour participer au projet de l’Office de coopération EuropeAid. Il s’agit de sensibiliser les élèves aux actions en faveur de l’aide au développement à laquelle l’Europe a consacré 14 milliards d’euros depuis sept ans. Céline est désormais la mère de trois Franco-Boliviens. imprègne toutes les relations sociales, la politique, la vie économique... C’est fascinant à étudier – et ça s’accorde très bien à mon tempérament ! IDF : Avez-vous le mal du pays ? C. GEFFROY : Moins qu’à mon arrivée ici. Avec Internet, je n’ai plus le sentiment d’être coupée du monde. Maintenant que les enfants ont grandi, j’ai toujours quelqu’un avec qui parler français ! En revanche, le fromage, la moutarde, la réglisse, l’odeur de la baguette... voilà des choses qui me manquent terriblement ! Une quarantaine d’élus locaux roumains de la région d’Olténie, au sud-ouest du pays, et de la ville de Craiova, jumelée à Nanterre, ont été reçus au conseil régional. Ils souhaitaient bénéficier de l’expérience francilienne dans la gestion des fonds structurels européens, notamment le Fonds social européen (FSE) qui finance de nombreuses actions pour la formation professionnelle et l’emploi (voir Île-de-France n° 6, p. 19). | | PARIS « C’est ici que j’ai mûri en tant qu’artiste » Le peintre américain Marcus McAllister, 38 ans, est arrivé à Paris il y a onze ans en provenance de son Arkansas natal. Habiter et travailler en Île-de-France lui ont permis de faire évoluer sa peinture et de réaliser son rêve : vivre de son art. IDF : Comment s’est passée votre installation dans la région ? M. MCALLISTER : J’avais déjà quitté l’Amérique profonde, Little Rock en Arkansas, pour vivre à New York pendant deux ans, après mon diplôme des beaux-arts en Louisiane. Donc, la vie urbaine, je connaissais. Au début, c’était difficile même si j’apprenais le français, mais j’ai eu de la chance dans mes rencontres. J’ai été étonné par la politesse des gens, « bonjour » et « au revoir » dans chaque magasin, alors qu’aux États-Unis les Parisiens ont la réputation d’être malpolis ! Avec les Franciliens, je me sens dans mon élément : ils bougent beaucoup, car ils viennent de partout, comme les Américains en fait ! DES ÉLUS ROUMAINS AU CONSEIL RÉGIONAL © JEAN-LUC ANCEY IDF : Qu’est-ce qui vous a frappée le plus à votre arrivée ? C. GEFFROY : Le petit commerce informel, dont on n’imagine pas l’ampleur. Le marché de Cochabamba est depuis longtemps le plus grand du pays, mais aujourd’hui on trouve des marchandes sur tous les trottoirs, et jusqu’au milieu des rues... UN ÉTRANGER EN ÎLE-FRANCE DES LYCÉES À L’HEURE EUROPÉENNE La Région, dans la ligne de ses précédents soutiens à Solidarité sida, a apporté sa contribution de 150 000 euros à ce nouveau fonds, complémentaire de ses autres actions. La lutte contre le sida est en effet, sous l’impulsion de Janine Haddad, vice-présidente, l’un des axes de la politique de coopération décentralisée. Une solidarité qui a déjà permis de fonder des centres de soins au Mali et en Mauritanie. 77 91 IDF : Vous avez des endroits préférés en Île-de-France ? M. MCALLISTER : En plus du musée Picasso et de Belleville à Paris, j’aime aller du côté de Louveciennes, dans les Yvelines : lors de ma première visite, j’ai découvert la maison où a vécu Anaïs Nin, cette femme de lettres américaine qui a travaillé avec Henry Miller. J’aime me promener en forêt de Marly, à Versailles... Grâce au RER, c’est vraiment simple de sortir de Paris ! IDF : Qu’est-ce que ça vous apporte de vivre ici ? M. MCALLISTER : Pas sûr que j’aurais vécu de mon art à Little Rock ! C’est en Île-de-France que j’ai mûri en tant qu’artiste. Vivre loin des États-Unis a fait évoluer mon art. C’est ici que les portes se sont ouvertes, et curieusement surtout grâce aux pouvoirs publics : j’ai été sollicité pour une expo par la communauté de communes du pays de Limours (91), la ville de Roissy-en-Brie (77) m’a invité également... Aux États-Unis, ce sont les galeries privées qui décident, alors qu’ici les collectivités se bougent pour contacter les artistes. IDF : Qu’est-ce qui vous manque des ÉtatsUnis ? M. MCALLISTER : Pas grand-chose à part mes amis, ma famille et le poulet frit ! Je suis content d’y aller, mais je me sens mal à l’aise dans ce contexte politique et j’aurais du mal à vivre dans cette société qui entretient une certaine médiocrité intellectuelle. Ici, je me sens chez moi, l’art est partout, et pas seulement à Paris ! © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU COOPÉRATION ROISSY-EN-BRIE LIMOURS-EN-HUREPOIX Marcus McAllister a exposé à Limours et à Roissy-en-Brie. « Aux États-Unis, ce sont les galeries privées qui décident, Ici, les collectivités se bougent pour contacter les artistes. » | Nº 10 5/04/07 17:04:13 ENTRETIEN 21 ARTS Martin Meissonnier a produit Fela, Khaled, Salif Keita « L’Île-de-France, le creuset des musiques du monde » Sans quitter l’Île-de-France, on peut voyager dans le monde entier. Toutes les musiques, traditionnelles et actuelles, y sont en effet représentées. Martin Meissonnier, grand spécialiste de celles-ci et lui-même musicien, souligne leur vitalité, mais aussi les risques qui pèsent sur elles. IDF : Comment s’expriment ces musiques du monde aujourd’hui ? M. MEISSONNIER : Ce sont, par exemple, les réseaux des foyers de travailleurs maliens qui ont fait venir ici Amadou et Mariam. Les communautés invitent leurs propres artistes à l’occasion de fêtes ou de manifestations de soutien. Je connais un magnifique chanteur de raï, ambulancier de métier, qui se produit lors de soirées. Les gens ont leur vie et ils chantent leurs chansons entre eux. IDF : Il n’y a pas de professionnels ? M. MEISSONNIER : Si, il y en a, même si beaucoup sont partis après la loi sur les quotas de chansons françaises à la radio. Mais il y a aussi beaucoup d’amateurs qui chantent entre eux, le soir ou lors de mariages. On peut entendre dans certains cafés de Barbès des chanteuses algériennes qui ne se produiraient plus en Algérie. Des foyers maliens organisent des concerts de solidarité pour payer des puits. Chinois ou Coréens jouent leurs musiques, discrètement. Alors, il faut aller les chercher pour les entendre. C’est une richesse cachée dont on n’est pas assez conscient ici. Pour les découvrir et s’ouvrir à la culture des autres, il faudrait quelques lieux réservés aux fêtes traditionnelles. © DAVID SAUVEUR/AGENCE VU IDF : La région est-elle, comme on le dit, numéro un pour les musiques du monde ? M. MEISSONNIER : Oui. Le nombre impressionnant de nationalités diverses – près de 200 implantées ici – a formé un creuset culturel pour toutes les musiques du monde. Entre la musique mandingue, celle des steppes d’Asie centrale ou celles du Maghreb et de l’Orient, la planète est à notre porte et ce foisonnement est unique au monde. Mais ce terreau très fertile de création, qui permet de s’enrichir de la culture des autres, est menacé par une forme d’intégration qui peut conduire à la disparition des cultures. « Il y a quelques professionnels, mais surtout beaucoup d’amateurs. Les gens ont leur vie et ils chantent leurs chansons entre eux. Pour les entendre, il faut aller les chercher. » IDF : Peut-on parler de la vitalité de ces musiques du monde ? M. MEISSONNIER : Il suffit de voir les ventes d’Amadou et Mariam et les espaces réservés à ces musiques à la Fnac ou chez Virgin. Fela, Khaled ou Salif Keita font partie de la culture générale de beaucoup de gens. À mes débuts, dans les années 1970, la production de ces musiques était inexistante en dehors du ghetto ethnographique et folklorique. Seul Manu Dibango surnageait grâce à son œuvre originale. Dans les années 1980, on a assisté à une éclosion générale : le métier du disque a intégré les artistes africains puis orientaux. IDF : Est-ce qu’il y a de la créativité ou simplement la reproduction des musiques du pays d’origine ? M. MEISSONNIER : Les deux. Des rappeurs intègrent parfois des éléments de leur musique traditionnelle dans des sons bien à eux. Je viens de travailler avec le rappeur Mokobé du groupe 113. Il mène une vraie recherche sur la musique malienne représentée ici. Cette culture musicale est toujours inventive. Aujourd’hui, d’ailleurs, Internet permet des ouvertures formidables sur le monde. Les artistes contour- DATES 1956 Naissance. 1975 Chroniqueur jazz et musiques du monde à Libération. 1978 Producteur de concerts de jazz. 1980 Manager et producteur de Fela, Salif Keita, Papa Wemba, Manu Dibango, Khaled. 1989 Magazine « Megamix » sur Arte. DEPUIS 1992 Compositeur de musiques de films, réalisateur de documentaires. nent les difficultés locales, et trouvent très vite grâce à myspace.com ou YouTube des relais à Los Angeles ou au Japon. La communauté musicale qui s’était dissoute est en train de se recréer sur Internet. IDF : Quelles sont les grandes tendances actuelles ? M. MEISSONNIER : Le rap est très présent chez les jeunes. Mais, en fait de tendances, je vois surtout les ravages des télés musicales et des robinets à clips. C’est un rouleau compresseur qui uniformise les genres musicaux. En Afrique, les musiques folkloriques, classiques, les chants de transe ou de guérison, les textes poétiques sont en voie d’aseptisation. On ne fait pas assez pour préserver la mémoire de ces musiques. IDF : Vos préférences ? M. MEISSONNIER : Comme Oscar Wilde, mes goûts sont simples : je n’aime que le meilleur ! Salif Keita, Seun Kuti, le fils de Fela avec qui je travaille, le Pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, hélas disparu, ou l’idole turque Bülent Ersoy. Je garde les oreilles ouvertes... CONTACTS Mondomix, revue bimestrielle gratuite, a publié Petit Atlas des musiques du monde. Tél. : 01 56 03 90 89. Site : www.mondomix. com Revue World, en kiosque. SCÈNES MUSICALES • Théâtre de la Ville, Paris. • Cabaret sauvage, parc de la Villette. • Café de la Danse, Bastille. • Cité de la musique. • Festivals Africolor. • Banlieues bleues. • Festival « Villes des musiques du monde » (Seine-Saint-Denis). • Festival « Île-deFrance » (septembre : musique de Louisiane). RADIOS • Radio-France Internationale. • FIP. • Radio Nova. ENTRETIEN RÉALISÉ PAR XAVIER PANON | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007 2010IDF.indd 21 | Nº 10 5/04/07 17:04:24 22 TRIBUNE PS | JEAN-PAUL PLANCHOU VERTS | JEAN-VINCENT PLACÉ Pour l’État, l’Île-de-France attendra Un avenir meilleur Le 15 février 2007, l’A12 et à la Francilienne, pour donaprès deux ans et ner une priorité au développement demi d’une concerdes transports en commun entre tation exemplaire et les villes de banlieue. De la même plus de 26 heures manière, la région exprime dans le de débats, l’asSdrif son opposition au projet élitiste du CDG Express. Grâce à notre action, semblée régionale a approuvé le la Région s’est prononcée contre le projet de schéma projet de construction de milliers de VERTS 29 MEMBRES directeur (Sdrif) mètres carrés de bureaux supplémentaires à la Défense. Ce projet soutenu présenté par la Jean-Vincent Placé par le gouvernement porte atteinte au v ice-présidente nécessaire rééquilibrage Est-Ouest. Verte Mireille Ferri. Très actif, le groupe Les Verts a veillé à ce que le Nous avons défendu une agriculture Sdrif donne les moyens à la Région respectueuse de l’environnement et de lutter contre le dérètournée vers l’alimentaglement climatique et la « Le Sdrif : tion. Les précieuses tercrise énergétique, et de un outil pour res agricoles de Saclay combattre les inégalités faire face aux seront protégées sur territoriales et sociales. défis écologiques 2 300 ha. Grâce à notre Le schéma a pris le parti et sociaux. » amendement, l’A10 aura clair de lutter contre une voie réservée aux l’étalement urbain en prônant une transports en commun. En séance, densification de qualité des espacela a suscité de nombreuses critices urbains existants. Il fixe un défi ques. Aujourd’hui, les experts nous ambitieux de produire 60 000 logedonnent raison ! Notre but : vous perments par an avec, suite à une mettre de vivre dans un environneintervention des Verts, un objectif ment meilleur. de 30 % de logements sociaux, pour www.verts-regionidf.net que chacun puisse se loger convenaS’abonner à notre journal blement. Nous avons obtenu que la gratuitement : Région s’oppose clairement à l’A16, à [email protected] © CONSEIL RÉGIONAL/DR Les 15 et 16 février universitaire d’Orsay, construction de dernier, l’assemblée trois équipements sportifs d’envergure régionale a adopté nationale à Aubervilliers, Saint-Quenle contrat de projets tin-en-Yvelines et Vaires-sur-Marne, État-Région, qui fixe lancement de grands projets cultules grandes priorirels à Chelles, Bièvres et Vitry. C’est tés d’équipements bien, mais insuffisant pour faire de ce de l’Île-de-France contrat de projets autre chose qu’un jusqu’en 2013. Ce simple plan de transition. PS 64 MEMBRES contrat, les sociaEnfin, les carences de ce contrat, en listes l’ont voté sans reportant à plus tard les projets et Jean-Paul Planchou e nt h ou s i a s m e , infrastructures dont notre région a mais conscients de leurs responsabibesoin, en disent également long sur lités. À bien des égards, ce la réalité de la décentradocument, pourtant déci- « Les carences du lisation, aujourd’hui en sif pour la vie quotidienne contrat de projets panne du fait de la mauvaise volonté de l’État. des Franciliens, constitue en disent long en effet une déception, sur la réalité de la Celui-ci a montré comtant ce qu’il préconise ne décentralisation. » bien il était incapable de semble guère à la mesure s’engager durablement, des enjeux. Disons-le, c’est un contrat avant tout soucieux de se défausser « petit bras ». Et ce n’est pas faute, de la financièrement sur les collectivités part de Jean-Paul Huchon et de l’exéterritoriales. Voilà qui n’est pas digne cutif régional, d’avoir beaucoup tenté d’une ambition à la mesure de l’impour convaincre l’État d’être moins portance de notre territoire dans la parcimonieux, et même réussi, in fine, vie nationale et qui témoigne d’une à le contraindre à revoir sa copie, fûtindifférence coupable par rapport aux besoins des Franciliens. ce médiocrement. Groupe socialiste Île-de-France Il faut dire que l’État n’avait déjà pas respecté ses engagements du préTél. : 01 53 85 68 95 - www.ps-idf.com cédent contrat de plan. Moyennant quoi, ce nouveau contrat, négocié à la hussarde, ne fait pour l’essentiel que MRC NICOLE TOUQUOY-MORICHAUD reprendre des opérations, en particulier d’infrastructures des transports publics, qui, du fait de ses défaillances, accusent aujourd’hui un retard considérable. Nous sommes bien loin de la Les mesures prises par la Région en faveur vision prospective et volontariste que de la recherche ont permis de soutenir l’on est en droit d’attendre d’un contrat de nombreux projets grâce à une forte passé entre l’État et la première région augmentation du budget. d’Europe. C’est tellement vrai que les Cependant, l’Île-de-France est lourpremières propositions financières du dement frappée par les délocalisations gouvernement, en juillet 2006, émuet les fermetures d’entreprises. Ses rent l’ensemble des groupes politiques, points forts, comme l’industrie autotoutes sensibilités confondues. mobile, sont menacés. Cela nous MRC 7 MEMBRES Pourtant, et parce que nous ne sauimpose de sensibiliser les PME rions impunément jouer la politique à l’innovation où leurs capacités sont Nicole TouquoyMorichaud du pire, les socialistes ont jugé que, souvent très limitées, de les alerter quitte à se contenter de petits pas, il et de les former sur les problèmes d’intelligence fallait malgré tout avancer. Un certain économique pour leur nombre de chantiers vont donc voir permettre de résister et de « Les entreprises le jour, auxquels nous sommes attase développer en antici- réellement chés et qui font l’objet d’une légitime pant les évolutions du innovantes créent attente : nombreuses opérations de marché. Notre soutien des emplois et transports en commun (modernisaaux pôles de compétiti- peuvent espérer tion du réseau RER, nouvelles liaisons, vité est un moyen pour améliorer leur prolongements de lignes de métro et aider les PME. Mais il ne compétitivité. » de tramway), rénovation du campus suffit pas. © DR | | | PRG | ÉLISABETH BOYER © DR | | ÎLE-DE-FRANCE AVR I L 2007 2210IDF.indd 22 Airbus : les régions s’engagent © CONSEIL RÉGIONAL/DR Innovation = emploi À l’heure de la mondialisation, il est paradoxal de constater que la gouvernance des entreprises n’est plus une affaire exclusivement privée. La concurrence mondiale mal régulée amène tellement de désordres qu’elle contraint les États à intervenir contre la stricte logique de la rente du capital. Ce constat n’est plus exclusivement de gauche : les citoyens savent aujourd’hui PRG 6 MEMBRES qu’aucun d’entre eux ne peut échapper au risque d’un licenciement pour déloÉlisabeth Boyer calisation ou mauvaise gestion de l’entreprise. La « Les régions crise à Airbus est exemplaire avec ses n’ont pas encore 10 000 licenciements annoncés. Les le droit d’entrer régions n’ont pas encore aujourd’hui dans le capital le droit d’entrer dans le capital des des entreprises. entreprises. Il faudra que cela soit Il faudra que possible demain par la volonté du cela soit possible demain. » nouveau chef de l’État. | | Nº 10 5/04/07 17:05:24 COMMUNISTE, ALTERNATIVE CITOYENNE ET RÉPUBLICAIN | GABRIEL MASSOU UMP | ROGER KAROUTCHI La Bourse ou l’emploi Quand la Région souhaite imposer sa loi aux communes Airbus, Nivea, Nestlé, JDC, AlcatelLucent : quelques exemples d’entreprises qui tiennent le devant de la scène en Île-de-France pour leurs réductions d’effectifs, leur projet de délocalisation, leur plan de liquidation. Les grands groupes industriels européens n’ont que faire des salariés, de la croisCACR 24 MEMBRES sance, du développement, de la création d’emplois et de l’avenir Gabriel Massou de leurs sous-traitants locaux. Ils ont uniquement le souci de répondre aux exigences exorbitantes des actionnaires. Une logique que nous refusons. Nous proposons de faire prévaloir une logique d’efficacité industrielle, économique, écologique et sociale. Nous préconisons une intervention publique, notamment des régions, qui s’inscrive dans une | réorientation des choix de gestion existants, conduisant à la baisse de la rentabilité des dividendes des actionnaires et des coûts financiers. Il s’agit pour « Une réorientation nous de mettre en place des choix de un véritable plan d’action gestion existants, régional comprenant la conduisant constitution d’une com- à la baisse mission de contrôle de de la rentabilité l’argent public, la tenue des dividendes d’une initiative publique des actionnaires sur le devenir de notre et des coûts industrie et des filières. Ce financiers. » sera le sens de la rencontre que notre groupe va initier prochainement, en lien avec l’élaboration du schéma des formations, avec l’ensemble des partenaires concernés. Sur Internet : www.eluscacridf.org UDF | BERNARD LEHIDEUX © CONSEIL RÉGIONAL/DR Changer de braquet ! Dans le droit fil de la « stratégie conditions d’enseignement et de vie des étudiants franciliens soient dignes de la cinquième puissance de Lisbonne » pour le renforceéconomique mondiale. Dans ce domaine, l’impulsion ment de la compétitivité de de proximité doit conduire à plus d’efficacité. l’Union européenne afin d’en En matière de recherche, la Région a incontestafaire la société de la connaissance la plus avanblement un rôle d’accompagnement, cée au monde, il est d’incitation et même d’effet de levier « L’Île-de-France vital que la France à exercer, cela pour mieux appuyer la doit relever recherche fondamentale, développer démultiplie son le défi de la UDF 26 MEMBRES la recherche appliquée et soutenir les effort en matière mise à niveau transferts de technologie afin que l’efde formations suBernard Lehideux du patrimoine fort de recherche se traduise par une périeures et de universitaire. » recherche dans les prochaines années. compétitivité accrue de notre éconoL’Île-de-France accueille près de 40 % mie régionale et plus d’emplois dans des chercheurs et 27 % des étudiants du pays et est nos entreprises. L’Île-de-France consacre 3,1 % du total de son budget à la recherche : c’est très nettedonc la première concernée par cette grande ambition. L’UDF a proposé depuis longtemps que le conseil ment insuffisant, loin des 6 % proposés par l’UDF régional, fort du succès sur la rénovation du patriau cours des élections régionales de 2004. Dans ce moine immobilier des lycées, relève le défi de la mise domaine aussi, il faut changer de braquet ! à niveau du patrimoine universitaire pour que les Sur le web : http://udf-iledefrance.hautetfort.com | FN | MARINE LE PEN © CONSEIL RÉGIONAL/DR Le Sdrif et le tabou de l’immigration FN | 15 MEMBRES Marine Le Pen Le nouveau schéma directeur de la région a une vocation essentielle : dessiner l’Îlede-France de demain dans un document qui s’imposera à tous. Or à aucun moment le mot d’immigration n’est prononcé dans les centaines de pages de ce schéma, ce qui est parfaitement scandaleux. L’Insee a établi qu’un Francilien sur six est immigré, hors clan- « À aucun destins, et que 40 % du total national des immigrés vivent en moment le mot Île-de-France. Les conséquences sur la demande de services d’immigration sociaux, et notamment de logements, sont évidemment pri- n’est prononcé dans les mordiales. Une fois de plus la gauche refuse de regarder la réalité en face, centaines de par sectarisme autant que par peur d’informer les citoyens. pages de ce schéma. » www.fnidf.com © CONSEIL RÉGIONAL/DR © CONSEIL RÉGIONAL/DR TRIBUNE 23 L’élaboration d’un schéma régional d’aménagement de l’Île-de-France sur les trente ans à venir vient de faire l’objet d’une séance au conseil régional. Ce dossier étant l’un des plus importants du mandat, il méritait un autre traitement que celui que lui a infligé la majorité régionale PS-PC-Verts. UMP 39 MEMBRES Malgré la multiplication à grands frais de colloques et Roger Karoutchi d’assises en tout genre pour plus de 4 millions d’euros, le document que nous a présenté l’exécutif régional de gauche souffre d’un manque de préparation et d’un déficit de concertation criant. À la confusion totale de cette séance s’est ajoutée la division de la majorité. Les élus Verts, par exemple, voulaient bannir tout projet touchant de près ou de loin à l’amélioration du quotidien des automobilistes, alors que le groupe socialiste souhaitait prendre en compte certains grands projets routiers. Au cours de cette séance, l’exécutif de gauche a clairement outrepassé ses compétences : il a fait adopter une décision invraisemblable « Il est déplorable visant à geler une voie de constater que le de l’A10, pourtant nouveau cadre de l’une des voies les vie des Franciliens plus chargées, pour correspond à une y faire circuler des vision idéologique autobus. Les Franet sectaire beaucoup ciliens apprécieront plus qu’à l’intérêt les embouteillages général des supplémentaires... Franciliens ! » l’A10 étant concédée à la société privée Cofiroute, de quel droit le conseil régional peut-il prendre une telle décision ? L’exécutif régional ne reculant devant rien a aussi décidé d’outrepasser la loi SRU (qui impose 20 % de logements sociaux aux communes) et a décidé que les collectivités n’ayant pas d’ici quelques années au moins 30 % de logements sociaux seront financièrement sanctionnées. À terme, la majorité régionale risque donc de conditionner l’octroi des subventions aux objectifs surréalistes fixés en matière de logements sociaux, remettant ainsi en cause l’autonomie réelle des communes. Il est déplorable de constater que le nouveau cadre de vie des Franciliens a été décidé de façon soviétique, et qu’il correspond à une vision idéologique et sectaire beaucoup plus qu’à l’intérêt général des Franciliens ! Groupe UMP Île-de-France Tél. : 01 53 85 68 05. Fax : 01 53 85 68 09. www.ump-idf.org | | ÎLE-DE-FRANCE AVRIL 2007 2210IDF.indd 23 | Nº 10 5/04/07 17:05:28 2410IDF.indd 24 5/04/07 17:06:03