Recherche, enseignement supérieur - Région Ile-de

Transcription

Recherche, enseignement supérieur - Région Ile-de
LEILA
(PAGE 2)
VINCENT
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PATRICIA
(PAGE 3)
JULIEN
(PAGE 3)
LILIANE
(PAGE 6)
STÉPHANE
(PAGE 6)
JEAN-CLAUDE
(PAGE 6)
CÉLINE
(PAGE 20)
MARCUS
(PAGE 20)
LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL
Recherche,
enseignement supérieur
La Région
mise sur la science
Zizou
des manettes
Mondial
de rugby 2007
Rendez-vous
loisirs
Le champion du monde 2006
de jeu vidéo (football)
est francilien.
P. 2
La Région se mobilise
pour la réussite
de la Coupe du monde.
Expositions, festivals,
concerts... Notre sélection
de spectacles.
P. 14-15
0110IDF.indd 1
P. 6
www.iledefrance.fr
Avril-mai 2007 – N°10
5/04/07 15:33:55
EN VUE
Avril 2007
|
02 | EN VUE
Bruce Grannec, champion
du monde de foot virtuel
04 | FAITS ET GESTES
LIBRES
PAROLES DE
FRANCILIENS
LEILA HABBANI, MÉZIÈRES-SUR-SEINE (78)
BALISES
Face-à-face : Jean-Paul
Huchon dialogue
avec deux Franciliens.
Baromètre Ipsos. P. 5
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR,
RECHERCHE
La Région mise sur la science.
TROIS QUESTIONS À
Marc Lipinski,
vice-président
du conseil régional. P. 10
REPORTAGE
Experts mondiaux des
changements climatiques. P. 9
’’
|
2/3
000
07 | À LA UNE
“
Mon quartier a mauvaise
réputation. Il y a des incidents
tous les jours. Il faudrait plus
de communication entre
les jeunes et la police.
de
l’industrie
002-text
bref
française
lettrine
de jeux vidéo sont
implantés en Île-deFrance. Les 128 sociétés
spécialisées emploient
2 500 personnes.
À L’AFFICHE
190
espèces
d’oiseaux
fréquentent les
400 parcs et jardins
de la capitale, parmi
lesquelles 75 s’arrêtent
pour y nicher.
108
millions de
visiteurs
se sont rendus
depuis quinze ans
à Disneyland Paris.
Ils y ont dépensé
39 milliards d’euros.
“
L’accès à la culture s’est
démocratisé : il y a des
galeries, des bibliothèques,
des théâtres... En banlieue,
ça retisse du lien social.
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
SOMMAIRE
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
2
VINCENT BLONDEAU, PARIS 9E
’’
|
Selon l’Inserm,
002-text
bref 01 les Franciliens se sentent en bonne
santé, mais une moitié d’entre eux souffrent de leurs
conditions de vie. Stress et rythme de vie sont les
premiers facteurs nuisibles. Les femmes et les retraités
sont les plus concernés par les tensions familiales
et l’isolement. 10 % des personnes mettent en cause
les relations de travail, le chômage et le logement.
PORTRAIT Il a remporté la Coupe du monde 2006 de foot... virtuel
Zizou des manettes
11 | BIEN VIVRE
Les légumes franciliens
misent sur la qualité.
Chronique de Gaston
Kelman. P. 13
14 | RENDEZ-VOUS
Les bons plans loisirs
en Île-de-France.
16 | HISTOIRE
La Sorbonne a connu
bien des révolutions.
17 | TENDANCES
Le renouveau du conte
passe par la banlieue.
Technologie : l’avenir
est aux agromatériaux.
P. 18
19 | PLANÈTE
Des Franciliens
volontaires pour l’Europe.
Avec Martin Meissonnier,
spécialiste des musiques
du monde, producteur de
Fela, Khaled, Salif Keita.
22 | TRIBUNE
Expression des groupes
politiques.
La victoire planétaire de Bruce en simulation de football Pro Evolution Soccer lui a valu la gloire... et 13 000 dollars de récompense.
Île-de-France, journal bimestriel du
conseil régional, 35, bd des Invalides,
75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85.
[email protected]
Directeur de la publication : Jean-Paul
Huchon. Directeur de la publication
délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel
Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot,
Hervé Marchal, Xavier Panon. Directeur
de la rédaction : Xavier Panon. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle
Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie
Védie. Ont collaboré à ce numéro :
Jean-Luc Ancey, Caroline Coq-Chodorge, Fabienne Dagouat, Pascale
Eliabel, Nathalie Mauret, Claude-Marie
Vadrot. Photo de couverture : Bernard
Baudin/le bar Floréal.photographie.
Conception : Rampazzo et Associés.
Réalisation :
/
Franck Widling. Impression : Île-deFrance est édité à 4 880 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet
Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal
à parution.
|
ÎLE-DE-FRANCE AV RI L- M A I 2 0 0 7
0210IDF.indd 2
Bruce Grannec défendra son titre de champion
du monde de foot virtuel en juillet prochain à
Paris, porte de Versailles. D’une passion,
il aimerait faire son métier. Une aubaine :
l’industrie des jeux vidéo, soutenue par la
Région, est dynamique.
CHAMPION h Dans le paisible appartement
familial de Chilly-Mazarin (91), la mère
de Bruce n’en revient toujours pas : « J’ai
appris par hasard qu’il était champion
de France. Alors champion du monde, je
ne réalise pas trop ! » Ce fils si discret est
pourtant une star dans la communauté
planétaire du jeu vidéo. Bruce Grannec,
20 ans, a remporté en juillet dernier, à
Bercy, le plus grand de tous les titres :
la Coupe du monde sur Pro Evolution
Soccer, une simulation de football presque plus vraie que nature. Les fans ont
exulté quand son joueur fétiche – un
Andrei Chevtchenko pixelisé – a déroulé
un de ces coups de pied ravageurs qui
laissent pantois les gardiens de but les
plus chevronnés.
En tournoi de Marseille à Pékin
Depuis, il court les tournois de Marseille
à Pékin pour défendre sa réputation. Pas
de quoi perturber ce jeune homme au
flegme inoxydable. Sans fausse modestie, il analyse sereinement ses qualités :
« La vision du jeu, l’anticipation et le men-
© PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU
21 | ENTRETIEN
tal. » Comme sur un vrai terrain de foot,
où Bruce se défend aussi très bien. Il a
même un temps envisagé d’entrer dans
un centre de formation, avant de préférer
le virtuel au réel. Pour autant, le champion du monde est un jeune homme
complet : la compétition mondiale ne
l’a pas empêché de décrocher son bac en
même temps que la Coupe du monde. Sa
recette : ne pas se laisser dévorer par sa
passion, donc ne jamais s’entraîner plus
« d’une heure tous les soirs et d’une journée
par week-end ». Il est aujourd’hui étudiant en BTS informatique et caresse l’espoir « de travailler un jour dans le milieu
des jeux vidéo ». Derrière la manette, il y
a une tête ! CAROLINE COQ-CHODORGE
| Nº 10
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EN VUE 3
140
|
nationalités
sont
représentées parmi
les 5 000 résidents
de la Cité
internationale
universitaire de Paris.
FOCUS
400
châteaux
dans la
région ! La moitié
sont classés.
Vedettes : Versailles,
Vaux-le-Vicomte,
Fontainebleau.
63
exploitations
et quelques
jardins d’insertion
existent en
production biologique
ou sont en cours
de conversion.
|
PORTRAIT Amadou Sagnane était analphabète
Réussite accélérée
À dix-neuf ans, Amadou Sagnane, jeune
Français d’origine malienne, était analphabète. Sept ans plus tard, grâce au
programme de mobilisation professionnelle financé par la Région, il a obtenu
un CAP et un BEP électrotechnique.
PARCOURS h Difficile d’imaginer
qu’aujourd’hui ce grand jeune
homme de vingt-six ans, installé à
la terrasse d’un café de Pantin (93),
est si loquace alors qu’il ne savait ni
lire ni écrire, et ne parlait pas un mot
de français il y a sept ans. « J’ai grandi
auprès de ma mère dans un village
isolé, à 100 km de Kayes, au rythme
des travaux des champs, se souvientil. Se rendre à l’école la plus proche, à
des heures de piste, était impensable. »
Amadou ne parle alors que le peul, et
ne connaît la France que par les photographies de ses grands frères. « À
travers leurs études d’ingénieur, ils me
renvoyaient une image positive. Moi
aussi, j’ai voulu changer ma vie », ditil avec conviction. En janvier 2000, il
(75) PARIS
Deux diplômes et un contrat
(78)
PORCHEVILLE
Dans la foulée, il obtient en deux
ans son CAP puis un BEP d’électrotechnique. Un chef d’entreprise rencontré sur un chantier lui donne sa
première chance professionnelle et,
en février 2006, il obtient un CDI. Il
envisage maintenant de préparer un
« bac pro » et, pourquoi pas, « de créer
un jour [s]a propre entreprise ».
L’été dernier, de retour au Mali, Amadou a pu mesurer le chemin parcouru.
« Je suis fier de moi », admet-il, heureux
de voir une école enfin inaugurée près
de son ancien village. FABIENNE DAGOUAT
Mobilisation professionnelle : infos et
conseils au 08 10 18 18 18.
Un minibus de
22 places fait le
maximum pour
désenclaver
le nord-est de
Paris : la ligne
relie la porte
d’Aubervilliers
à la station
de métro
La Chapelle.
93
PANTIN
FRESNES
94
CHILLY-MAZARIN
78
91
|
|
Adieu Jussieu et son
amiante ! Place au nouveau Quartier latin sur la
ZAC Paris rive gauche qui
regroupe l’essentiel des
activités de Paris-7 DenisDiderot. La nouvelle université, dont les premiers
travaux d’aménagement
ont coûté 220 millions
d’euros, accueillera près
de 20 000 étudiants,
1000 enseignants, chercheurs et personnels. La
Région a financé la bibliothèque dans les anciens
Grands Moulins. « Coup de pouce » aux meilleurs bacheliers
Au lit les
lycéens ! Un
internat devrait
ouvrir à la
rentrée 2009
ou 2010 pour
une centaine
d’élèves du lycée
Lavoisier.
(92) ISSY-LESMOULINEAUX
Les petits
dragons ? C’est
le nom de la
nouvelle crèche
de 60 places,
dédiée à la fois
aux familles et
aux entreprises,
qui vient d’être
créée.
92
ISSY-LES-MOULINEAUX
Paris-7 sur le campus rive gauche
H
rejoint le domicile paternel, en SeineSaint-Denis. Premier défi : apprendre le français. La Mission locale,
partenaire de la Région, lui propose
un stage de remise à niveau, puis
une formation d’électricien. « J’étais
extrêmement motivé, confie le jeune
homme. Cinq mois plus tard, j’étais
retenu pour faire un CAP. »
MÉZIÈRES-SUR-SEINE
’’
TEMPS FORTS
Selon l’Insee,
l’illettrisme touche
461 000 Franciliens nés
sur notre sol. 930 000
personnes ont des
difficultés à l’écrit. La
majorité a un emploi.
© OLIVIER COULANGE/AGENCE VU
EN CHIFFRES
JULIEN RICHARD, ALFORTVILLE (94)
© OLIVIER COULANGE/AGENCE VU
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
’’
PATRICIA CARLIER, MEUDON (92)
“
On habite une région
dynamique, surtout pour
le travail. Mais les rapports
entre les gens manquent
parfois d’humanité.
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
“
Je ne quitterai jamais
l’Île-de-France, même pour
ma retraite ! Promenades,
transports en commun, vie
culturelle... On a tout ici !
Médecine, beaux-arts,
classes prépa de biologie ou de maths... Les
parcours de ces jeunes
sont variés, mais exemplaires de leur volonté
de réussir. Boursiers
issus de milieux modestes, ils ont décroché leur
bac avec la mention
très bien. La Région a
donc, pour la quatrième
année, remis à 337 étudiants franciliens méritants une bourse « coup
de pouce » d’un montant
de 2 600 euros par an,
reconductible quatre
fois. Les associations franciliennes font la fête
(94) FRESNES
« Les études d’ingénieur de mes grands
frères m’ont renvoyé une image positive. »
© PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
Enfin un
foyer pour
les travailleurs
handicapés
mentaux !
Situé près du
centre-ville, il
devrait ouvrir
les portes de
ses 34 chambres
et 6 studios en
2009.
Les unes dansent pendant que les autres
tournent les cordes à
sauter (photo). Cela
s’appelle le double
dutch. Autre tendance,
le grappling, une forme
de lutte sur tatami. Du
sport donc, mais aussi
des spectacles de slam,
hip-hop, théâtre, danse,
ou encore de nombreux
exemples d’actions
citoyennes : la fête des
Associations, organisée
par la Région, a illustré
la vitalité du tissu associatif francilien. |
ÎLE-DE-FRANCE AV R IL-MAI 2007
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| Nº 10
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FAITS ET GESTES
FACE-À-FACE
| JEAN-PAUL HUCHON |
© DENIS DARZACQ/AGENCE VU
« Nous nous
occupons
du logement »
“
Le Sdrif
prévoit de
densifier des
zones très
précises.
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
”
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
h Manika Nazaire,
étudiante en BTS
de gestion PME
h Christian Spilliart,
courtier en antiquités
|
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
0410IDF.indd 4
|
Choisis par l’institut CSA, Manika Nazaire, 20 ans, étudiante en BTS de gestion PME, domiciliée à Bagneux (92),
et Christian Spilliart, 46 ans, deux enfants, courtier en
antiquités, domicilié à Paris 9e, ont rencontré Jean-Paul
Huchon, président du conseil régional. Extrait.
CHRISTIAN SPILLIART : Sur l’enseignement supérieur,
que faites-vous pour que tout ne soit pas concentré
à Paris ?
JEAN-PAUL HUCHON : Nous avons, par exemple, financé
des bibliothèques universitaires à Saint-Quentin,
Saint-Denis, Créteil, et celle de Dauphine à Paris.
Pour l’université et la recherche, nous faisons beaucoup d’efforts en grande banlieue, sur les pôles
d’avenir à Saclay, dans les Hauts-de-Seine ou le
Val-de-Marne. Nous y avons dépensé 60 millions
d’euros en 2006, alors que ce n’est pas dans nos
compétences. J’ajoute que, dans le contrat de projets 2007-2013 que nous venons de conclure avec
l’État, les deux tiers des 5,5 milliards d’euros seront
consacrés aux transports en commun, mais le reste
ira à l’enseignement supérieur et à la recherche, en
nous mobilisant surtout pour la vie étudiante, y
compris le logement.
CHRISTIAN SPILLIART : Vous parliez de développer les
transports. Cela aura des conséquences sur le logement, j’imagine.
JEAN-PAUL HUCHON : Tout à fait. Là encore, sans en
avoir la compétence légale, nous nous occupons
du logement. Avec un élément nouveau. Le schéma
directeur, le Sdrif, que nous venons d’adopter, prévoit de densifier des zones très précises proches des
lieux de transport et d’activité, actuels ou futurs.
Nous fixons l’objectif de construction de 60 000 logements nouveaux par an, dont la moitié de logements
sociaux. Nous avons doublé notre effort budgétaire
pour les constructions et les réhabilitations. Nous
venons aussi de créer un établissement public foncier pour acheter des terrains et les revendre, avec
le souci de lutter contre la spéculation foncière afin
de faciliter la construction.
MANIKA NAZAIRE : Mais ces logements près des gares,
par exemple, seront plus chers.
JEAN-PAUL HUCHON : S’il y a un risque de hausse des
prix, nous demanderons à l’établissement foncier
d’intervenir. De toute façon, on ne peut plus laisser construire n’importe où. Il faut concentrer en
première couronne pour conserver le maximum
d’espaces verts proches de Paris.
MANIKA NAZAIRE : À propos des transports, j’ai longtemps pris le RER D. Est-ce que ça va s’améliorer ?
JEAN-PAUL HUCHON : Là, je mets ma casquette de président du Stif, le Syndicat des transports ! Pour les
lignes B et D, nous avons mis en place des mesures
pour parer au plus pressé. Nous avons surtout décidé
d’engager des programmes importants, de plusieurs
centaines de millions d’euros. D’ici à quatre ans, le
fonctionnement sera bien meilleur. EN DIRECT
DU CONSEIL
RÉGIONAL
FOCUS
NOUVEAUX LOGEMENTS SOCIAUX
La Région a signé douze conventions avec des
bailleurs sociaux pour construire 21 145 logements
supplémentaires en trois ans. D’autres conventions
suivront afin d’atteindre l’engagement régional de
120 000 nouveaux logements sociaux d’ici à 2010. |
Au 1er janvier 2006, l’Île-de-France
comptait 538 000 habitants de plus
qu’en 1999, soit 11 490 000 habitants,
selon l’Insee. Elle reste la région
métropolitaine la plus féconde,
avec un excédent des naissances sur
les décès d’environ 100 000.
H
(77) LA
FERTÉ-SOUSJOUARRE
Rapide,
le chantier !
Commencé
fin 2005,
le lycée sera
prêt à accueillir
les élèves de
seconde dès
la rentrée de
septembre.
(78) LE
VÉSINET
Adieu « le
bunker » :
le marché
couvert sera
démoli pour
laisser la place,
à l’automne
2008, à une
nouvelle
halle et à une
patinoire.
(91)
BRÉTIGNYSUR-ORGE
Toute nouvelle
toute belle,
la gare ! Le
hall d’accueil,
l’éclairage,
la peinture ont
été refaits...
À suivre :
l’accès pour
les handicapés
en 2009.
Les Hauts-de-Seine (+ 1 %),
la Seine-et-Marne et la SeineSaint-Denis (+ 0,9 % chacune) sont
les départements où la population
a le plus augmenté. Fait nouveau :
la capitale aussi a gagné des habitants
(+ 0,2 %).
PRIORITÉ AUX TRANSPORTS ET À LA RECHERCHE
L’État et la Région financent
près de 200 projets
Le contrat de projets État-Région (CPER) 2007-2013 a été signé :
l’Île-de-France et l’État engagent 5,56 milliards d’euros pour financer
près de 200 projets. Les transports, l’enseignement supérieur et la
recherche mobilisent l’essentiel des financements.
ENGAGEMENTS h La Région met 3,45 milliards d’euros sur la table
(62 %), tandis que l’État apporte 2,1 milliards d’euros (38 %). Les
transports restent une priorité : 3 milliards d’euros financeront
notamment la rénovation des RER B, C et D, les nouvelles lignes
de tramway, l’extension des lignes existantes et les prolongements
des lignes de métro 4, 8 et 12. Des crédits d’étude sont prévus
pour le dédoublement de la ligne 13, l’extension de la ligne 1 et
la rocade Arc Express autour de Paris.
Deuxième priorité : l’enseignement supérieur. Un budget de
1,2 milliard d’euros sera dédié au financement d’une centaine de
projets universitaires, par exemple pour le campus de l’université
Paris-11 à Orsay (91) ou les universités de proche banlieue (Paris-8
Saint-Denis, Paris-12 Créteil, Paris-13 Villetaneuse)... Quant à la
recherche, 200 millions y sont consacrés (lire encadré p. 8). Pour
le renforcement de l’attractivité de la région, 521,3 millions sont
prévus, avec un soutien à des territoires comme la vallée de la
Seine-Aval, Sénart, Roissy-Plaine de France... Pour lutter contre
le chômage, un budget de 127,5 millions permettra notamment
un soutien au Centre d’animation et de ressources de l’information sur la formation (Carif), mais aussi le développement des
Maisons de l’emploi, des formations pour adultes... D’autres
projets concernent l’environnement (205 millions d’euros),
l’agriculture (38,8 millions), le sport (60 millions) et la culture
(59 millions). Contrat de projets sur www.iledefrance.fr, rubrique conseil régional.
(93) PLAINE
COMMUNE
12 000 emplois
à l’horizon !
Le futur
quartier LandyFrance sortira
de terre en
2010-2011,
avec des
bureaux, des
logements, des
commerces...
Quelque 3 milliards d’euros de financement seront consacrés aux
transports, notamment pour la rénovation des RER B, C et D.
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
4
| Nº 10
5/04/07 16:22:35
FAITS ET GESTES 5
AGENDA
NOUVELLE POLITIQUE DE RÉNOVATION URBAINE
La Région et l’Anru engagent
5,3 milliards pour 220 quartiers
Diriez-vous qu’en ce moment
Diriez-vous
qu’en ce moment,
l’activité économique
l’activité
économique
en Île-de-France
est…
en Île-de-France est…
Les transports en commun
Dans votre vie quotidienne, êtes-vous
Là
où vous
en Île-de-France,
satisfait
ou vivez
non des
transports
est-ce
que les
entre les
en commun
enrelations
Île-de-France
?
gens sont…
La qualité de l’environnement
Diriez-vous quelàlaoù
qualité
Actuellement,
vousde
vivez
l’environnement
s’améliore,
se détériore
en
Ile-de-France,
diriez-vous
ou ne
pas en
Île-de-France
que
leschange
inégalités
sociales
sont… ?
Les relations entre les gens
En
Là Ile-de-France,
où vous vivez enpensez-vous
Île-de-France, est-ce
qu’un
jeune
puisse
trouver
que les
relations
entre
les gens sont...
un premier emploi…
77
91
Exposition murale sur les parcs
naturels régionaux (PNR),
conseil régional, 35, boulevard
des Invalides, Paris 7e.
DU 21 AU 30 MAI
Les ApprentiScènes,
espace Pierre-Cardin, Paris 8e.
DU 16 AU 27 MAI
Festival de Cannes.
La Région est présente
avec son Espace pour
les professionnels. Opération
« Lycéens au cinéma ».
Salon international de
l’aéronautique, au Bourget.
LE 19 JUIN
Fête des Arts de la rue,
au Jardin d’acclimatation,
Paris 16e. Stand de la Région.
DU 6 AU 8 JUILLET
Festival Solidays.
Coupe du monde des jeux vidéo,
Paris, porte de Versailles.
Les jeunes peuvent obtenir de la documentation
en matière d’apprentissage et de formation.
INFORMATION
Un pôle Région au CIDJ
CONTACTS h Des informations sur l’apprentissage ? Des adresses de formations ? Le Centre
d’information et de documentation jeunesse
(CIDJ) accueille un pôle spécialement consacré
aux actions de la Région. Les jeunes peuvent
y trouver de la documentation sur les aides et
les contacts en matière d’apprentissage, de formation, de bourses de mobilité pour étudier à
l’étranger, de création d’entreprise, mais aussi
de transports avec la carte Imagin’R... CIDJ, 101, quai Branly, 75015 Paris. Tél. du pôle Région :
01 44 49 12 00. Web : www.cidj.com
CE QUE PENSENT LES FRANCILIENS
Le bonheur de vivre en Île-de-France
Le climat économique
BAGNEUX
EN MAI
DU 18 AU 24 JUIN
Quartier rénové à Bobigny (93).
93
BRÉTIGNY-SUR-ORGE
Ateliers de tournage
cinéma d’émergence,
au Centre national de rugby
de Marcoussis (92). Les 26 et
30 avril, projections au cinéma
Atmosphère de Marcoussis
(entrée libre). Le 2 mai,
rencontre professionnelle
à la médiathèque.
www.iledefrance.fr, rubriques actualités,
logement/ville.
BAROMÈTRE
Actuellement, êtes-vous heureux
Actuellement,
heureux ?
ou pas de vivreêtes-vous
en Île-de-France
ou pas de vivre en Île-de-France ?
78
bitat, l’accompagnement social des
habitants, le traitement du parc privé
en difficulté, la desserte en transports collectifs, le renforcement des
services publics (Poste, banques,
commissariats).
Ce renouvellement urbain nouvelle
manière – la référence sera la ville,
et non plus l’espace clos du quartier –
sera accompagné d’une animation
sociale spécifique : réussite scolaire, aide à la parentalité et soutien
des familles, formation professionnelle, sport, culture, solidarité. Des
conventions triennales d’objectifs
seront conclues entre la Région et
les associations. LA FERTÉSOUS-JOUARRE
BOBIGNY
92
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
PARTENARIAT h Sur les 470 quartiers
franciliens concernés par la nouvelle
politique régionale de la ville, 220
seront rénovés grâce à ce partenariat avec l’Anru pour la période 20072013. Les engagements financiers de
la Région (1,150 milliard d’euros) et
de l’Agence (4,2 milliards), ajoutés
aux autres fonds, permettent ainsi
d’atteindre un montant global de
14,7 milliards de travaux. Cette
rénovation urbaine, à laquelle la
Région sera constamment associée,
ne se limitera pas à des opérations
de réhabilitation-reconstruction,
mais s’inscrira dans une démarche
globale, initiée par Jean-Luc Laurent
et Julien Dray, vice-présidents.
Plusieurs critères d’appréciation des
projets ont été retenus : la participation et l’adhésion des habitants,
la prise en compte de la dimension
économique, la mise en œuvre des
fonds européens, la diversité de l’ha-
LE VÉSINET
JUSQU’AU 4 MAI
© DENIS DARZACQ/AGENCE VU
Le conseil régional d’Île-de-France a
signé une convention avec l’Agence
nationale de rénovation urbaine (Anru)
pour réhabiliter 220 quartiers, sans
oublier leur animation sociale.
| |
Très heureux
29 %
Assez heureux
54 %
Pas vraiment heureux
13 %
Pas du tout heureux
4%
(Ne se prononce pas)
0%
Très dynamique
Assez dynamique
Pas vraiment dynamique
Pas du tout dynamique
(Ne se prononcent pas)
9%
Préoccupations sur l’environnement
Les Franciliens ont une meilleure
appréciation des transports en
commun, en revanche ils ressentent une dégradation de la qualité
de l’environnement.
59 %
23 %
4%
5%
Très satisfait
8%
Assez satisfait
47 %
Pas vraiment satisfait
23 %
Pas du tout satisfait
13 %
(Ne se prononcent pas)
9%
S’améliore beaucoup
3%
S’améliore un peu
27 %
Se détériore un peu
24 %
Se détériore beaucoup
15 %
Ne change pas
30 %
(Ne se prononce pas)
1%
Très bonnes
14 %
Plutôt bonnes
67 %
Ni bonnes, ni mauvaises
4%
Plutôt mauvaises
10 %
Très mauvaises
3%
(Ne se prononcent pas)
2%
C’est la première surprise de ce
baromètre. Une forte minorité de
Franciliens (39 %) ressentent en
effet une dégradation de la qualité de l’environnement, tandis
qu’un tiers juge qu’elle s’améliore
et un autre tiers qu’elle ne change
pas. Cette impression négative est
très forte chez les moins de 25 ans
et chez les cadres, sans doute plus
sensibles aux questions environnementales. Et elle s’accentue
aussi à mesure que l’on s’éloigne
de la capitale. Plus proches de la
nature, les habitants de la grande
couronne sont plus nombreux
(42 %) que les Parisiens ou ceux
de la petite couronne à souligner
cette détérioration.
Seconde surprise à propos des
transports en commun : les Franciliens expriment, par rapport à
décembre, une satisfaction en
hausse de 5 points, à 55 %. Une
sorte de « retour à la normale »
sur l’année qui survient après
les inaugurations des tramways
et d’autres améliorations sur les
horaires, les tarifs et les achats de
matériels neufs. C’est en grande
couronne que le rebond est le
plus grand (+ 11 points), mais la
satisfaction reste tout de même
limitée à 46 %. Elle est de 62 % en
petite couronne.
À noter, enfin, que les relations
entre les gens sont perçues très
positivement (81 %), avec une
hausse de 10 points sur octobre.
Le dynamisme économique
(68 %) et le sentiment d’être heureux en Île-de-France (83 %) sont
toujours aussi bien perçus.
STÉPHANE ZUMSTEEG,
DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT OPINION, IPSOS.
SONDAGE RÉALISÉ PAR TÉLÉPHONE POUR « ÎLE-DE-FRANCE » DU 26 JANVIER AU 24 FÉVRIER 2007 PAR L’INSTITUT IPSOS SUR UN ÉCHANTILLON DE 902 PERSONNES, REPRÉSENTATIF DE LA POPULATION FRANCILIENNE ÂGÉE DE 18 ANS ET PLUS, SELON LA MÉTHODE DES QUOTAS.
|
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
0410IDF.indd 5
| Nº 10
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6 FAITS ET GESTES
Des sièges bleus avec des appuie-tête colorés, des
revêtements modernes plus faciles à nettoyer et plus
résistants... Les 84 nouvelles rames du RER D seront
progressivement mises en service d’ici à 2008 sur cette
ligne, la plus fréquentée de la région. |
conteneurs
de déchets ont été
transportés par
voie fluviale
l’an dernier,
soit 17 % du trafic
7 200
chercheurs,
58 000 étudiants
et 62 000 salariés
sont présents
dans le secteur
des technologies
H
de l’information et
de la communication
(TIC). L’Île-de-France
soutient le projet
de pôle de
compétitivité
sur les logiciels
libres.
(78)
MONTIGNY-LEBRETONNEUX
A vos
stéthoscopes !
Dès la rentrée
2009, les
étudiants
partageront
leur nouvelle
fac de médecine
avec des
laboratoires de
recherche.
L’ Île-de-France a fait sien ce slogan de la sixième
Coupe du monde de rugby qui se tiendra du
7 septembre au 20 octobre prochains. Région,
départements, villes, clubs, chacun joue son rôle
dans le pack francilien pour le succès de cette fête
planétaire de l’Ovalie.
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
Plouf ! La
piscine propose
un espace
rénové, en
attendant
l’équipement
de la fosse à
plongeons pour
de nouvelles
activités
nautiques.
Liliane Métro, responsable
des équipes féminines de l’AC Bobigny 93
« Accueillir ces grandes équipes, ça
fait de la promotion au rugby régional,
y compris pour les équipes féminines
encore trop peu médiatisées. »
h
(93) ROSNYSOUS-BOIS
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
Stéphane Mary,
Saint-Germainen-Laye (78)
« Quel beau
sport ! J’espère
avoir des places
pour un match
de la France ou
des All Blacks.
Ce serait sympa
aussi d’aller
voir ces grands
joueurs s’entraîner
dans la région ! »
Que de projets
pour 2007 ! Un
lieu pour les
jeunes, un pôle
multimédia,
une structure
petite enfance,
un square,
le centre
socioculturel
réhabilité...
(95) ROISSY
Un métro
pour l’avion.
La navette
automatique,
rapide et
gratuite dessert
les aérogares,
les parkings et
les transports
en commun.
J.C. Laval,
responsable des
écoles de rugby
du club de CergyPontoise (95)
« Cela provoque
un appel d’air
dans les écoles
de rugby. Depuis
quelques mois,
beaucoup de
parents inscrivent
leurs enfants,
surtout les moins
de sept ans. »
© GILLES LARVOR/AGENCE VU
h
0610IDF.indd 6
|
Les associations de solidarité
ont leur Maison à Paris
C’est une première en France : un local pour réunir
des associations œuvrant dans le domaine sanitaire
et social. D’une surface de 4 500 m2, la Maison des
associations de solidarité propose la location à des
tarifs préférentiels d’un auditorium de 250 places
et de cinq salles de réunion, ainsi que des services
comme la documentation, un conseil juridique et
fiscal, un accès Internet... Deux autres maisons
devraient ouvrir leurs portes à Arcueil (94) et à SaintOuen (93). MAS, 10-18, rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris.
Tél. : 01 76 70 26 70. Web : www.mas-paris.fr
(92) CLICHYLA-GARENNE
h
|
|
Assez des
camions !
Fatiguée des
180 poids lourds
quotidiens,
la commune
va construire
elle-même sa
déviation.
L’Île-de-France
« au cœur de la mêlée »
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
C’EST LANCÉ
(77) SAINTSOUPPLETS
SPORT Coupe du monde de rugby 2007
MOBILISATION h La commune de Crosne (91)
prépare animations et initiations au rugby,
avec l’intention de créer un club. À Créteil
(94), on prévoit des jeux pour les jeunes
scolaires, à Bonneuil-Villeneuve (94) une
découverte du rugby, comme à Plessis-Meudon (92), pour les jeunes des quartiers. À
Châtenay-Malabry (92) des tournois seront
organisés. Près de 150 projets, soutenus par
la Région, prouvent ainsi la mobilisation des
clubs et des villes, à l’image du comité IDF
de rugby, fier d’être le premier de France
en nombre de licenciés (31 000). L’Île-deFrance, pionnière du ballon ovale, n’ignore
rien des défis qu’elle doit relever. Défi sportif puisqu’elle accueillera sur ses « grands »
stades 12 des 48 matches, et hébergera les
équipes de France (à Marcoussis dans l’Essonne), d’Angleterre (à Versailles), d’Afrique
du Sud (en Seine-Saint-Denis) et de Samoa
(dans les Hauts-de-Seine). Défi touristique
avec l’accueil des 400 000 visiteurs annoncés, depuis les espaces tourisme ouverts par
la Région à Roissy (95). Défi humain pour
que, des milliers de volontaires aux dizaines de milliers de sportifs et de scolaires,
chacun participe au succès de ce troisième
événement sportif mondial (derrière les JO
et la Coupe du monde de football). Dans la
convention signée avec le comité organisateur, la Région, qui apporte 720 000 euros
de subventions, s’est attachée à ce que les
Franciliens soient bien au cœur de l’événement et que ses clubs bénéficient des
retombées de ce Mondial historique. X.P.
La Région offrira en septembre aux 130 000 lycéens de
seconde et aux 45 000 apprentis en première année une
clé USB équipée d’un « bureau mobile » employant des
logiciels libres (navigateur Internet, courriel, logiciel
de lecture audio et vidéo...). © PAOLO VERZONE/AGENCE VU
11 000
total sur les voies
d’eau franciliennes.
Une augmentation
est prévue après
la future mise
en service du centre
de tri d’Issyles-Moulineaux (92).
Clé USB pour lycéens et apprentis
Un Conseil pour lutter
contre les discriminations
Un Conseil de l’égalité, composé d’une trentaine
de membres, personnalités qualifiées, chercheurs
et acteurs de terrain, vient d’être créé au sein du
conseil régional. Cette structure est la première du
genre en France dans la mesure où elle étudiera
toutes les formes de discriminations en Île-deFrance, aussi bien sexuelles que religieuses,
ethniques ou sociales. Elle proposera des actions
concrètes pour promouvoir et développer l’égalité
entre tous les Franciliens. Le Crips s’agrandit
Le Centre régional d’information et de prévention du
sida (Crips) à Paris dispose désormais de locaux plus
spacieux pour accueillir le public. Les jeunes peuvent
y bénéficier d’une écoute, et obtenir informations et
conseils à propos de sexualité, de prévention, mais
aussi des drogues ou du suicide. Au rez-de-chaussée
de la tour Montparnasse, le Cybercrips continue à
proposer un espace interactif en accès libre. Crips Île-de-France, tour Maine-Montparnasse,
4e étage, 33, avenue du Maine, 75015 Paris.
Tél. : 01 56 80 33 33. Web : www.lecrips-idf.net
© OLIVIER COULANGE/AGENCE VU
BALISES
Les nouvelles rames du RER D
© M. CARÉMANTRANT/TRANSILIEN SNCF
EN DIRECT
DU CONSEIL
RÉGIONAL
| Nº 10
5/04/07 16:23:43
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
À LA UNE 7
La Région a
consacré plus
de 20 millions à
l’extension des
bibliothèques
de lettres et
de maths de
l’École normale
supérieure
(Paris 5e).
Enseignement supérieur, recherche
La Région mise
sur la science
Le potentiel scientifique de l’Île-de-France est impressionnant :
17 universités, une cinquantaine de grandes écoles, 600 000 étudiants,
68 000 chercheurs, soit 40 % des effectifs français. Pourtant, la recherche
et l’enseignement supérieur, clés de l’avenir, ont de nombreux défis à relever
pour rester « au top » ! La Région s’engage à leurs côtés.
DISPOSITIFS h La recherche francilienne représente
7 % des effectifs européens et ses 13,4 milliards
d’euros de dépenses équivalent à 8,1 % de celles
de l’Europe. Elle se classe aussi au cinquième
rang mondial en recherche et développement
(R & D). Ce tableau a pourtant ses zones d’ombre.
Les effectifs et les dépenses de recherche croissent moins vite ici qu’ailleurs. Autres fragilités :
mauvaise visibilité internationale, dispersion
des établissements (182 implantations pour les
17 universités !), vieillissement des chercheurs,
insuffisante attractivité de l’emploi scientifique,
recul de certaines filières, difficulté pour valoriser les recherches et les transférer dans le secteur
industriel, conditions de vie étudiante pénibles,
vétusté des bâtiments...1
Budget doublé
Optimisme pourtant, car les choses bougent.
Quelques images de nouveautés : le Synchrotron
Soleil, l’Institut de la vision, le lancement de
l’École d’économie de Paris (lire p. 18), l’installa-
|
ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7
0710IDF.indd 7
| Nº 10
5/04/07 16:24:42
8 À LA UNE RECHERCHE
tion de Paris-7 sur la ZAC rive gauche (lire p. 3),
des bibliothèques modernes... Les acteurs de
l’enseignement supérieur et de la recherche réagissent. La Région elle aussi se mobilise. À côté
de l’État, elle encourage regroupements, mises
en réseaux et pôles d’excellence. Elle finance des
projets de recherche, des équipements de laboratoire, des constructions de bâtiments, des projets
innovants d’entreprises, des formations de chercheurs, la mobilité des étudiants, la diffusion de
la culture scientifique... Le budget a doublé en
trois ans pour atteindre cette année 118 millions
d’euros. Plus spectaculaire encore, le contrat de
projets État-Région qui vient d’être conclu pour
six ans consacrera 1,4 milliard d’euros à l’enseignement supérieur et à la recherche, dont plus de
600 millions à la charge de la Région seule (lire
p. 4). Les dispositifs d’aide sont nombreux.
mondiale. D’où l’engagement régional en faveur
des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) prévus dans la loi de 2006. Trois sont
situés en Île-de-France : ParisTech, Paris-Est et
UniverSud.
Les autres dispositifs
Soutien aux équipes scientifiques pour l’ac-
Encourager les coopérations
Domaines d’intérêt majeur (DIM). La Région
© VINCENT FERRANE
À l'Institut de physique du globe (Paris 5e).
La Cité internationale universitaire de Paris prévoit
d’accueillir davantage d’étudiants étrangers.
Neuropôle). Des DIM prospectifs sont également
aidés : un réseau du développement soutenable,
l’École d’économie de Paris et plusieurs instituts
(par exemple Atomes froids). L’Institut Émiliedu-Châtelet fait partie des DIM sociétaux.
Pôles de compétitivité. Les quatre pôles à vocation mondiale, System@tic Paris-Région, Cap
Digital, Medicen Paris-Région et Mov’eo, ainsi
que Ville et mobilité durables, sont soutenus.
D’autres sont en cours de création (aéronautique,
finances, logiciels libres...).
Pôles territoriaux. Il s’agit d’aider les universités à unir leurs forces face à la concurrence
|
ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7
0710IDF.indd 8
Fédérer labos et entreprises,
encourager chercheurs et
étudiants, stimuler l’innovation...
L’Ile-de-France veut rester une
terre d’excellence scientifique.
© BERNARD BAUDIN/LE BAR FLORÉAL.PHOTOGRAPHIE
soutient ces programmes de recherche labellisés qui favorisent le travail en commun des
chercheurs. En nanosciences (réseau C’Nano
IDF), en logiciels et systèmes complexes (Digiteo
Labs), dans le domaine du Vivant (Cancéropôle,
quisition de moyens expérimentaux (Sésame).
Depuis dix ans, 300 contrats ont permis aux laboratoires publics d’acquérir des équipements milourds pour des projets novateurs.
Soutien aux jeunes chercheurs. La Région
finance intégralement des allocations de recherche doctorales et post-doctorales sur des thématiques qui relèvent des DIM ou d’autres domaines
ciblés (dispositifs Ardoc). Pour l’insertion professionnelle en entreprises des docteurs, la Région
est partenaire de l’Association Bernard-Gregory.
Conditions de vie étudiante. La Région finance
un plan logement étudiants de 15 000 places
nouvelles, réhabilite des résidences, des restaurants universitaires, rénove les bibliothèques
(Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, École
normale supérieure, Paris-9 Dauphine et Paris-7).
Elle attribue aussi des bourses « coup de pouce »
aux bacheliers méritants (lire p. 3) et participe aux
frais de transport, de santé, de culture.
Innovation. De nombreux dispositifs favorisent, notamment pour les PME-PMI, les transferts
de technologie : réseaux d’appui à l’innovation,
centres régionaux d’innovation et transfert de
technologie (Critt), réseau de diffusion technologique, aide aux incubateurs, « Aritt transfert »,
« Aritt emploi innovant ». Également soutenus,
les chercheurs qui participent aux programmes
européens de recherche.
Ouverture internationale. Elle est encouragée
par l’aide à la mobilité internationale des étudiants (Amie), les bourses Master Île-de-France,
les chaires Blaise-Pascal pour des chercheurs de
haut niveau, l’accueil des chercheurs étrangers.
Dialogue entre la science et la société. Il se
développe avec les partenariats institutionscitoyens pour la recherche et l’innovation. Ces
Picri complètent les autres soutiens aux associations qui assurent la promotion de la culture
scientifique. 1. Rapports du CESR et de la Cour des comptes
(« La carte universitaire d’Île-de-France : une recomposition
nécessaire », 2006).
| Synergies |
200 millions d’euros pour la recherche
CONTRAT DE PROJETS
Le contrat de
projets prévoit
200 millions d’euros
pour soutenir les
politiques régionales :
regroupement (Saclay)
des chercheurs et
étudiants de Digiteo
Labs, regroupement
des recherches
en neurosciences
(Institut de la vision...),
création d’un centre
de recherches sur la
biologie intégrative des
maladies émergentes
à l’Institut Pasteur,
développement du
pôle longévité et
vieillissement de
l’hôpital Charles-Foix
d’Ivry (94), renforcement
du Genopole et du
Généthon d’Évry (91),
création d’un centre
de bioproduction
et d’un centre de
recherche clinique dans
le futur hôpital sudfrancilien, financement
du pôle Sciences et
technologies du vivant
et de l’environnement
(STVE), déménagement
de l’EHESS à Aubervilliers (93), rénovation
du campus Jourdan,
création de la cité du
patrimoine scientifique
à Saint-Denis (93), etc.
| Nº 10
5/04/07 16:24:50
RECHERCHE À LA UNE 9
REPÈRES
REPORTAGE Institut Pierre-Simon-Laplace
Experts mondiaux des
changements climatiques
ENVIRONNEMENT h De son petit bureau niché
dans la tour 45 de l’université Pierre-etMarie-Curie (Paris 5e), Jan Polcher, directeur de recherche au CNRS et chercheur
au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), a plutôt les yeux tournés vers
l’Afrique de son enfance et ses moussons
spectaculaires. Il coordonne le projet
international Amma (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine). « Nous
étudions, explique-t-il, la mousson africaine
et ses conséquences, en termes de ressources
et gestion de l’eau, de pratiques agricoles,
de désertification ou de comportements
sociaux. » Moussons africaines, cyclones,
pluies amazoniennes... Les chercheurs du
LMD, l’un des cinq laboratoires fédérés
par l’Institut Pierre-Simon-Laplace, s’inscrivent en fait dans une démarche plus
globale : « Analyser les cycles de moussons
ou de sécheresse, détecter les variations des
courants océaniques, évaluer les effets de
la déforestation ou de l’utilisation des gaz
à effet de serre sur l’environnement, constituent nos principaux thèmes de recherche »,
précise Jan Polcher. Son travail pluridisciplinaire avec des météorologues, océanographes, agronomes et hydrogéologues
17
600 000
universités
parisiennes.
| Effet de serre |
Effet de serre, couche d’ozone, pollution des
océans... Les chercheurs de l’Institut PierreSimon-Laplace (IPSL) sont des experts du climat. La Région soutient cet institut de réputation
mondiale pour lequel elle financera la construction d’un site à Guyancourt (78). Reportage.
|
reflète bien la synergie voulue par l’Institut
Pierre-Simon-Laplace.
« En effet, souligne Jean Jouzel, son directeur, la diversité des phénomènes qui agissent sur l’environnement ne peut pas être
abordée sans regrouper les compétences.
C’est la mission de l’Institut. Nous avons mis
en place des pôles transversaux de modélisation du changement climatique, d’étude du
climat sur les autres planètes, d’observation
du cycle de carbone et de suivi de la couche
d’ozone. Nous avons un pôle d’observation
satellite, un autre d’étude des processus
régionaux et un centre de données. »
Une vocation d’enseignement
L’Institut, qui compte plusieurs membres
dans le célèbre Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat
(Giec), fédère ainsi quelque six cents chercheurs. Il a notamment développé des systèmes de prévisions océaniques exploités
avec Météo France, la Marine nationale
et le Centre national d’études spatiales
(Cnes). Un modèle calculant l’évolution de
la pollution permet aussi de diffuser chaque jour des cartographies de la qualité de
l’air en France et en Europe. L’IPSL n’oublie
pas non plus sa vocation d’enseignement :
« Avec la prise de conscience des conséquences du changement climatique, ajoute Jan
Polcher, nous avons plus que jamais vocation à former les futurs spécialistes de l’enFABIENNE DAGOUAT
vironnement. » IPSL, Université Pierre-et-Marie Curie.
Tél. : 01 44 27 61 68. Web : www.ipsl.jussieu.fr
Montrer plus
de réactivité
53 300
personnes dans
les laboratoires de
recherche publics.
| CHRISTIAN BRECHOT |
PROFESSION | C H E R C H E U R ,
NOM
81 200
P R O F E S S E U R- P R A T I C I E N H O S P I T A L I E R ,
personnes dans les
laboratoires privés.
D I R E C T E U R G É N É R A L D E L’ I N S E R M
|
58
millions
d’euros pour
l’enseignement
supérieur (budget
2007).
83
millions pour
la recherche
et l’innovation.
53
millions pour les
9 DIM labellisés
en 2006.
2,2
millions pour
l’accueil des
étudiants étrangers.
34
millions pour
le Neuropôle,
l’institut du cerveau et
de la moelle, l’hôpital
des Quinze-Vingts,
le Cancéropôle et
le Genopole.
23
millions pour
les pôles
System@tic, Medicen,
Cap Digital et Mov’eo.
3
millions pour
les logements de
chercheurs étrangers.
45,8
millions
pour
quatre bibliothèques :
université VersaillesSaint-Quentin-enYvelines, École normale
supérieure de Paris,
Paris-9 Dauphine,
Paris-7 (ZAC Paris rive
gauche).
7
18
millions pour
25 projets
d’équipements
scientifiques (Sésame).
© JULIEN GUILLAUME, PASCAL TABURET/AMMA
|
PARTENARIATS
étudiants.
millions
pour la mobilité
des étudiants.
Le projet international Amma, que coordonne le Laboratoire de météorologie dynamique
du CNRS, étudie la mousson africaine et ses conséquences.
|
EXPERTISE Santé
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
SCIENCES
|
h
La recherche francilienne est
un acteur majeur pour l’Inserm
puisqu’elle représente la moitié de
ses effectifs sur le plan national.
Sa force se situe à plusieurs
niveaux : la très grande qualité de
sa recherche fondamentale et son
transfert sur la santé publique grâce
à l’implantation de nos unités au
sein de l’AP-HP ; le lien avec notre
filiale privée Inserm Transferts
et les partenariats industriels,
renforcés par le pôle de compétitivité
Medicen ; enfin, les liens avec les
collectivités territoriales et la région
Île-de-France, un de nos grands
partenaires.
h
De manière générale,
la recherche francilienne est
compétitive. Mais elle souffre du trop
faible niveau des salaires, de la trop
grande complexité d’organisation
et de la difficulté à soutenir les
phases initiales de l’innovation.
Nous avons commencé à réagir avec
des programmes qui attirent ici de
nouveaux chercheurs. Notre filiale
privée contribue à cette attractivité.
h
Le rôle de la Région est
essentiel à nos actions de recherche.
En raison de son soutien financier,
bien sûr. Mais aussi parce qu’elle
a su dégager de grands axes de
recherche et les encourager. La
Région participe aussi à la diffusion
de la science dans la société. Elle
joue donc plusieurs rôles positifs
et très complémentaires. Nous
souhaiterions évidemment qu’elle
accentue son soutien. Pour moi,
l’enjeu étant d’attirer des chercheurs
de haut niveau, nous devons nous
montrer plus réactifs, plus directs,
plus incisifs, par une meilleure
coordination de nos politiques et en
évitant la dispersion des forces.
|
ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7
0910IDF.indd 9
| Nº 10
5/04/07 16:38:39
10 À LA UNE RECHERCHE
INTERVIEW
|
|
TROIS QUESTIONS À Marc Lipinski
« Un engagement
très fort »
| MARC LIPINSKI |
FONCTION | V I C E - P R É S I D E N T C H A R G É
NOM
D E L’ E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U R ,
entreprises. Le faible nombre de
chercheurs et de doctorants dans les
sociétés relève d’un blocage culturel
profond qui entrave leur développement.
D E L A R E C H E R C H E E T D E L’ I N N O V A T I O N
|
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
« Les financements
de la Région permettent de
mettre en place des réseaux
de chercheurs et de soutenir
des projets innovants. »
IDF : L’enseignement supérieur et la recherche sont-ils en bonne santé ?
M. LIPINSKI : C’est, à l’évidence, un
point fort de l’Île-de-France, même
s’il est vrai que nous devons faire
face au vieillissement du personnel
de recherche, surtout dans les laboratoires publics. Les chercheurs
qui travaillent dans la région représentent un potentiel formidable,
mais il a besoin d’être régénéré.
Il faut donc attirer des jeunes vers
des formations longues et les
convaincre de s’engager dans les
métiers de la recherche, essentiels
pour l’avenir. C’est vrai notamment
pour les filles que nous souhaiterions plus nombreuses, y compris
dans les filières les plus techniques.
Par ailleurs, la région, globalement
très performante, est confrontée,
comme le reste du pays, à l’insuffisance des moyens de la recherche
et de l’innovation dans les petites
|
ÎLE-DE-FRANCE A V R I L- M A I 2 0 0 7
0910IDF.indd 10
IDF : L’action de la Région est-elle à la hauteur de tous ces défis ?
M. LIPINSKI : Elle a pris conscience des
enjeux, et investit dans la recherche et l’innovation. En trois ans, le
budget est passé de 68 à 118 millions
d’euros. Cette progression traduit un
engagement très fort. Les domaines
d’intérêt majeur (DIM) sur des thématiques bien identifiées reçoivent
la moitié de l’enveloppe. Ces financements, dont l’effet de levier est
important, permettent de mettre en
place des réseaux de chercheurs et
de soutenir sur la durée des projets
innovants dans tous ces secteurs
scientifiques. L’ensemble de nos
dispositifs vise à aider les jeunes
chercheurs, à favoriser les collaborations internationales, à encourager
les regroupements d’acteurs autour
des pôles de recherche et d’enseignement supérieur. J’ajoute que notre
soutien aux pôles de compétitivité
favorise les activités de recherche et
développement dans les laboratoires
publics associés aux entreprises et
s’adresse aussi aux PME qui doivent
être le creuset de l’innovation.
IDF : La logique de cet engagement ne
conduira-t-elle pas la Région à assumer
aussi la compétence sur les universités ?
M. LIPINSKI : Avec 1,2 milliard d’euros
dont près de 600 millions financés par la Région, l’enseignement
supérieur est la deuxième priorité
du contrat de projets État-Région
2007-2013. C’est un doublement par
rapport au précédent contrat de
plan. Sans que cela soit encore de sa
compétence, la Région intervient de
plus en plus en faveur des établissements d’enseignement supérieur
trop longtemps négligés. À terme,
comme pour les lycées, les régions
devraient assumer la compétence
universités. Cela doit passer par un
transfert des finances de l’État et
une évolution des statuts. |
|
APPELS À PROJETS
Pour les appels à projets
sur les allocations de
recherche sur domaines
ciblés, Picri, Sésame,
la culture scientifique
et citoyenne, le soutien
à l’élaboration et au
portage de projets
européens (Seppe),
toutes les informations
se trouvent sur le site
spécialisé de la Région.
www.iledefrance.fr/
appelsaprojets
SOUTIENS DIVERS
Emplois-tremplin :
www.iledefrance.fr/
emplois-tremplin
Selon Anne-Marie Alazard, « les fonds publics doivent
aller aux recherches utiles pour le plus grand nombre. »
Soutien à l’insertion
professionnelle
des docteurs :
site de l’Association
Bernard-Gregory,
www.abg.asso.fr
NANOTECHNOLOGIES
Soutien aux projets
innovants des
entreprises :
www.crittile-de-france.org
Comment aborder les questions scientifiques quand
on n’y connaît rien ? Anne-Marie Alazard a participé à
la Conférence des citoyens sur les nanotechnologies,
qui a changé sa vision des sciences.
Service d’accueil
des étudiants et
chercheurs étrangers :
www.ciup.fr/accueil_
chercheurs.htm
Chaires Blaise-Pascal :
www.chaires-blaisepascal.org
CONTACTS
DIM cancérologie :
pascale.gramain
@canceropole-idf.com
Atomes ultrafroids :
[email protected]
Développement
soutenable :
[email protected]
PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ
System@tic
www.systematic-parisregion.org/
Tél. : 01 69 31 75 00
Medicen
http://www.medicen.org/
Tél. : 01 44 49 30 00
Cap Digital
www.capdigital.com
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Mov’eo
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© PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU
SAVOIR +
La retraitée découvre
les sciences
« Un nanomètre, c’est l’équivalent d’une pomme par
rapport à la Terre. » Anne-Marie Alazard est devenue presque incollable sur les nanotechnologies.
« Profane » dans le panel de Franciliens retenu
pour la Conférence des citoyens sur les nanotechnologies, organisée par la Région à l’automne
dernier, cette institutrice à la retraite s’est découvert un intérêt pour les sciences. « J’ai passé ma
vie professionnelle à me maintenir à niveau dans
mon domaine – linguistique, pédagogie... – en me
disant que la science, ce n’est pas pour moi ! Et finalement... » Pendant trois week-ends de formation
avec des spécialistes, elle et ses concitoyens ont été
initiés aux enjeux liés aux nanotechnologies, dans
tous les domaines : environnement, santé, industrie, armée... « J’ai découvert que les chercheurs
étaient des passionnés, et pas seulement des types
en blouse blanche l’œil vissé à leur microscope ! Nos
intervenants étaient très intéressants, mais il fallait
rester vigilant : le vocabulaire scientifique n’est pas
toujours facile à suivre. »
Ordinateur, Internet et magazine
De nouveaux horizons s’ouvrent pour Anne-Marie
et, surtout, de nouvelles questions : « Est-ce que
tous les sujets de recherche sont valables ? Doit-on
dépenser des millions pour inventer un imperméable déperlant, ou plutôt financer des recherches
sur la désalinisation de l’eau ? Les fonds publics
doivent aller en priorité vers des sujets de recherche utiles pour le plus grand nombre ! » Ces questions ont abouti à une des recommandations du
panel de citoyens : créer une instance régionale
indépendante, dont le rôle serait notamment de
vérifier la bonne utilisation des deniers publics
investis. Anne-Marie Alazard, de son côté, a l’intention de poursuivre ses propres recherches sur
les nanotechnologies ! Elle a décidé d’acheter un
ordinateur pour se connecter à Internet et elle
vient de s’abonner à un magazine d’information
JULIE VÉDIE
scientifique. | Nº 10
5/04/07 16:38:50
© LABRE W. CÈDRE/COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME
BIEN VIVRE 11
AGRICULTURE
| Maraîchage |
95
CERGY
NEAUPHLE-LE-CHÂTEAU
TERROIR En Île-de-France, la salade est la star des légumes
78
Le Grand
Marnier,
la liqueur
de Neauphle
Sur les 15 hectares de cette exploitation de Cergy (95), 10 % sont cultivés sous serre. Le travail reste essentiellement manuel.
Le maraîchage, vieille tradition francilienne, perd du terrain. Pourtant, les producteurs de légumes s’accrochent, en
misant tout sur la qualité et la diversité
de leur production.
POTAGERS h Radis, carottes, poireaux,
oignons blancs, choux de Pontoise,
persil, courgettes, aubergines, poivrons... Tous les légumes poussent
chez Vincent Duval, mais les stars
de son exploitation de 15 ha, dont
10 % sous serre, située à Cergy (95)
restent les salades, 100 000 chaque
année, et les tomates, près de 80 tonnes par an. « On vend tout en direct,
précise Vincent Duval, deux marchés
par semaine et la vente à la ferme. »
Les salades poussent toute l’année,
sous l’œil vigilant et quotidien des six
personnes qui travaillent ici. « Cette
mâche, par exemple, est invendable,
car elle monte en tige », ajoute ce
maraîcher passionné.
Ses principaux ennemis sont les
parasites et le climat : « L’hiver a été
doux, il a donc fallu couper le persil plus tôt. Du coup, on en a moins
au printemps. » Plus loin, une serre
accueille cinq sortes de tomates,
pour lesquelles la température et
l’alimentation en eau sont réglées
par ordinateur.
La concurrence est rude
Conviction et rigueur sont les qualités indispensables au maraîcher, par
ailleurs desservi par une conjoncture difficile. « Les réglementations
EN CHIFFRES
L’Île-de-France
compte
environ 450
exploitations
maraîchères
sur plus de
4 000 ha.
Les salades
représentent
35 % de la
production.
CONTACT
Les légumes
La Rivoise sont
en vente directe
le vendredi de
16 heures à
20 heures. Tél. :
01 30 32 53 81.
Web : www.
larivoise.fr
sont de plus en plus contraignantes », explique Stéphane Rolland,
conseiller maraîcher de la chambre
interdépartementale d’agriculture.
Les cours stagnent, la concurrence
est rude, les charges d’exploitation
sont lourdes et les reprises se font
rares : les jeunes fuient la pénibilité
et la charge de travail.
L’Île-de-France, terre traditionnelle
de légumes, a perdu des cultures,
comme celle de l’oignon jaune, qui
s’est fortement mécanisée ailleurs,
alors que les maraîchers franciliens
continuent à faire (presque) tout
à la main. Proximité, qualité et
diversité des produits restent leurs
meilleurs atouts, des arguments
auxquels les consommateurs sont
encore sensibles. JULIE VÉDIE
Quand en 1880 LouisAlexandre MarnierLapostolle a l’idée
d’associer du cognac à
une essence d’orange,
il ne se doute pas qu’il
vient d’inventer le Grand
Marnier. Dès cette
époque, la distillerie est
installée à Neauphlele-Château (78). Les
écorces d’oranges
importées des Caraïbes
macèrent dans l’alcool,
puis sont distillées pour
obtenir de l’essence
d’orange. Cognac et
essence d’orange sont
ensuite mélangés selon
une recette secrète. Le
Grand Marnier devient au
fil du temps une liqueur
prestigieuse. La cuisine
s’en empare : vers
1900, le chef Escoffier
invente la crêpe Suzette
et le soufflé au Grand
Marnier, des classiques
de la gastronomie
française. En 2006,
près de 10 millions
de litres de cette
liqueur, présente dans
150 pays et très prisée
en Amérique du Nord
et en Europe, ont été
fabriqués à Neauphle-leChâteau. Usine Grand Marnier,
place de l’Église, 78640
Neauphle-le-Château.
Tél. : 01 30 07 80 85.
Visites pour les groupes
sur rendez-vous.
Un savoir-faire vieux
de plus de 125 ans.
|
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
1110IDF.indd 11
© DR
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
Les légumes franciliens
misent sur la qualité
| Nº 10
5/04/07 16:39:29
12 BIEN VIVRE
95
ACTION
MONTMORENCY
78
|- |
CHEVREUSE
ÉVRY
ENVIRONNEMENT
| Biodiversité |
La Région a lancé
une concertation sur
l’agrandissement du
parc naturel régional
(PNR) de la haute vallée
de Chevreuse (78).
Le plus petit PNR de
France avec 24 500 ha,
mais historiquement
le plus ancien d’Îlede-France, pourrait
voir son périmètre
doubler d’ici à 2010.
En effet, la Région
entend défendre ce
poumon vert, menacé
par l’urbanisation
environnante.
À ce jour, 18 communes
se sont déjà déclarées
intéressées pour
rejoindre le PNR.
Collectivités, partenaires
et associations locales
seront associés à la
rédaction de la nouvelle
charte. FAUNE Ils vivent dans les marais ou sur les plantes
© GÉRARD BLONDEAU
Comptons les papillons
pour les sauver !
Pour analyser les effets du climat sur la
biodiversité, le Muséum national d’histoire naturelle organise le recensement
des papillons de la région.
LÉPIDOPTÈRES h Dans la vallée de la
Bassée, réserve naturelle de la Seine
entre Romilly et Montereau, les promeneurs attentifs pourront découvrir
quelques papillons aux ailes orange
vif bordées de brun : le cuivré des
marais (Thersamolycaena dispar),
une espèce de lépidoptères en voie
de disparition. Elle est pourtant protégée, comme 34 autres papillons
menacés par les collectionneurs ou
les insecticides. Le « cuivré » survit
parce que sa petite chenille verte
apprécie les marais et des variétés
d’oseille sauvage. Ainsi vivent la
plupart du temps les papillons : liés
à quelques arbres ou à quelques plantes, parfois simplement « accros » à
une seule espèce. C’est le cas de la
petite tortue (Aglais urticae), papillon
orange, jaune et noir qui ne fréquente
que les orties dont sa chenille jaune
et noire se nourrit pour donner en
mai, puis en juin deux générations
de papillons par an (parfois trois
dans la région parisienne grâce à la
nouvelle douceur du climat). Autre
|
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
1210IDF.indd 12
habitué des orties franciliennes dès
la fin du mois de mai, le paon du jour
(Inachis io) que chacun reconnaît à
ses ailes rouges marquées d’un point
bleu et jaune. Sa chenille se trouve
facilement sous les feuilles d’ortie :
elle est toute noire.
La nuit, tous les chats sont gris, diton, mais pas les papillons nocturnes
comme le grand paon de nuit dont les
spécialistes observent les superbes
couleurs à la lampe sur les coteaux
de Saint-Prix qui bordent le sud de la
forêt de Montmorency. Impossible de
manquer, à partir du début juin, ce
fabuleux lépidoptère qui, avec ses 12
à 13 cm d’envergure, reste, bien que
menacé, le plus grand d’Europe.
Désireux d’évaluer les populations
de ces grands nocturnes comme de
tous leurs congénères qui fréquentent
nos terrasses ou nos jardins de campagne, le Muséum national d’histoire
naturelle et l’association Noé Conservation1 organisent un gigantesque
comptage. Ce recensement permettra aux scientifiques d’organiser la
protection des papillons. Pour y participer, il suffit d'avoir l’œil sur son jardin et de remplir avec soin des fiches
d’observation.
CLAUDE-MARIE VADROT
1. www.mnhn.fr/vigie-nature
ou www.noeconservation.org
© DR
Le paon du jour se rencontre couramment près des orties dont sa chenille se repaît.
Le PNR de Chevreuse
comporte 24 500 ha.
Protéger
la biodiversité
le long
des gazoducs
En Île-de-France,
500 km de gazoducs
passent par des
forêts et des espaces
naturels protégés. De
nombreuses espèces
végétales et animales
vivent près de ces
conduites. Pour tirer
un meilleur parti
de ces « corridors »
inconstructibles, la
Région, GRT Gaz, filiale
de Gaz de France, et
le Muséum national
d’histoire naturelle ont
signé une convention,
afin de répertorier,
d’étudier et de protéger
la biodiversité présente
sur ces sites. En 2007,
la Région et GRT Gaz
financent à hauteur de
30 000 euros chacun
ces études menées par
le Muséum. L’abbaye de Royaumont a été fondée en 1228.
© JACQUES VERROUST/FONDATION ROYAUMONT/CRT
Agrandissement
en projet
pour le parc
de Chevreuse
91
BALADE
Grands domaines et
abbayes du Val-d’Oise
Le parc naturel régional Oise-Pays de France, entre
Île-de-France et Picardie, est une terre au patrimoine
culturel remarquable, où se succèdent abbayes et
forêts royales.
Sur 60 000 ha, le PNR Oise-Pays de France établit la liaison entre deux pays historiques : le
Valois et le Pays de France. Côté Île-de-France,
le parc propose près de 1 000 km de sentiers dans
le Val-d’Oise (95).
POUR LES SPORTIFS h La « balade à Royaumont et
dans la vallée de l’Ysieux » emprunte une partie du GR1, et permet de découvrir l’abbaye de
Royaumont, le lavoir de Seugy et le château de
la Reine Blanche. Départ de la gare de Viarmes,
jusqu’à Seugy et son bois, puis le bois de Beauvilliers. Plus loin, on franchit l’Ysieux, on longe
le bois de Bonnet, puis l’étang du Grand Vivier.
Après Royaumont, on traverse les champs jusqu’à
la vallée de l’Oise. En empruntant plus loin le
GR1, on aperçoit le village d’Asnières-sur-Oise,
le château de la Reine Blanche et son parc, avant
de rejoindre Viarmes.
Durée : 4 h 30, environ 16 km
AVEC DES ENFANTS h La « balade autour de l’eau »
permet de découvrir les diverses utilisations de
l’eau. Près de l’ancienne entrée de l’abbaye de
Royaumont se trouvent une petite digue, une
vanne et deux canaux. En continuant à droite,
on rejoint l’étang du Grand Vivier et le pont sur
l’Ysieux. En contournant Royaumont, on arrive
à la D 909, qu’il faut traverser avant de prendre
le sentier sur la gauche, puis sur la droite. Du
bord de l’Oise canalisée, on aperçoit le barrage
d’Asnières, construit au début du siècle dernier.
Enfin, on parvient à l’ancien pont sur la Thève. En
revenant sur ses pas, on contourne Royaumont,
en passant devant la laiterie.
Durée : 2 heures, environ 5 km. Cette balade est
également accessible à vélo (1 heure).
h Itinéraires précis et renseignements : PNR Oise-Pays de France,
château de la Borne Blanche, 48, rue d’Hérivaux, BP 6, 60560 Orryla-Ville. Tél. : 03 44 63 65 65 – [email protected]
| Nº 10
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BIEN VIVRE 13
CHRONIQUE
Évry, Éden ou Babel !
GASTON KELMAN
© DR
Un jour, survolant
l’Île-de-France,
de Gaulle aurait
dit : « Mettez-moi
de l’ordre dans
ce merdier ! »
C’est peut-être
le même langage
que Dieu a tenu
en survolant le
paradis. La ville
nouvelle d’Évry où je vis depuis vingt
ans est une étincelle divine entre Éden
et Babel.
Les bâtisseurs démiurges ont fondu sur
la ville en programmes aux noms évocateurs défiant temps et espace : Pyramides, Central Parc, Grandes Marches,
prêts à accueillir les populations.
Ils sont venus, ils sont tous là, Babel ou
Éden ! Peuples accourus des terres africaines de Nyoro, du Congo, d’Oran. Plus
tard, le cercle s’élargira vers Pondichéry
et le Tonkin. Mais
« La jeunesse Darmagnac et
sont là
bigarrée d’Évry Durand
pour nous rappeespère encore ler que nous somen cette ville mes encore en
gauloise du
qui vaille que terre
Gers ou de l’Eure,
vaille prend
par Toutatis !
Les dieux se sont
forme. »
logiquement invités à ce rendez-vous des hommes. Une
synagogue blottie en lisière de parc ;
une cathédrale – la seule du XXe siècle
en France – arrogante d’iconoclastie
circulaire sur la place centrale ; comme
pour la défier, la mosquée dresse son
minaret non loin de là ; une pagode et
son exotisme extrême-oriental le long
de la nationale 7, comme pour départager les religions du Livre. Nul ne sera
absent au rendez-vous, ni l’austère mormon, ni l’exubérant évangélique dont les
portraits des prophètes prolifiques en
miracles ornent les palissades de cette
ville toujours en construction.
Éden ou Babel, pourquoi choisir ? Éden
des espaces verts, universités, terrains
de sport, piscines, patinoire ; Éden
économique avec un taux d’emploi
supérieur à 1 ; Babel du social parfois
à la dérive de stigmatisations en
discriminations. Éden et Babel d’une
jeunesse bigarrée qui désespère parfois, mais espère encore en cette ville
qui, vaille que vaille, prend forme. À
deux pas de Paname, pourvu que le
RER D, un jour, se mette à marcher bien !
Un miracle est bien possible en cette
terre venue du ciel. |
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
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| Nº 10
5/04/07 16:43:13
14
RENDEZ-VOUS
© PASCAL PAYEUR
À VOIR ET
À FAIRE
EN PLUS
Ouverture de la Cité de l’immigration
Un nouveau musée pour l’architecture
Cette institution fait connaître l’apport des immigrés
dans la construction de la France durant deux siècles.
Expositions, spectacles... À partir du 2 juin. Cité
nationale de l’histoire de l’immigration, Palais de la
Porte Dorée, 293, av. Daumesnil, 75012 Paris. Rens.
01 53 59 58 60 et www.histoire-immigration.fr Avant l’ouverture du musée en septembre 2007, les galeries
d’expositions proposent de découvrir sur 2 300 m2 tout ce
qui touche à la qualité de l’architecture, à la valorisation du
patrimoine et à la préservation de l’environnement urbain.
Cité de l’architecture et du patrimoine, 1, pl. du Trocadéro,
75016 Paris. Rens. 01 58 51 52 00 et www.citechaillot.fr le travail quotidien des
écuyers et de leurs
chevaux, ainsi que
La Reprise musicale, un
spectacle chorégraphié
par Bartabas.
04
05
Val-d’Oise
14
06
Yvelines
07
16
15
PARIS20
Hautsde-Seine
19
© DR
Seine13
St-Denis
h Jusqu’au 31 décembre 2007
18
11
Académie du spectacle équestre,
Grande Écurie du château de
Versailles, avenue Rockefeller,
78000 Versailles.
Renseignements et réservations :
0 892 681 891 (0,34 euro/min) et
www.acadequestre.fr
03
17
12
Val-deMarne
Seine-et-Marne
08
08
Essonne
09
Journées des plantes
de printemps
© JEAN-PIERRE DELAGARDE
10
© DR
01
01
| JAZZ
02
Festival Django
Reinhardt
h Du 29 juin au 1er juillet 2007
Hommage au célèbre
guitariste de jazz
manouche avec des
musiciens du monde
entier et des jeunes
talents. Le jazz décliné
sous toutes ses formes,
dans un cadre idéal, celui
des bords de Seine.
h Du 28 juin au 1er juillet 2007
|
03
Festival Printemps
de paroles
MUSIQUE
8es Rencontres
musicales
Proquartet
|
1410IDF.indd 14
Contes, chansons, théâtre,
danse, spectacles pour
enfants... Pendant quatre
jours, les artistes viennent à
la rencontre du public dans
le grand parc de Rentilly.
h Du 16 au 20 mai 2007
05
| MUSIQUE
Furia Sound Festival
La musique envahit la
ville d’Auvers. Ce festival,
parmi les plus prestigieux
d’Europe, accueille
notamment le compositeur
Bruno Mantovani.
| CONCERTS
Musique
et architecture
Ce festival des Yvelines
propose chaque
printemps une série de
concerts dans des sites
et édifices remarquables,
civils ou religieux.
Concerts gratuits.
h Du 12 mai au 16 juin 2007
Plusieurs communes des Yvelines.
Renseignements : 01 39 07 70 92
et www.yvelines.fr
| CLASSIQUE
Festival d’Auvers
Opus 27
© DR
Manoir des Colombières, rue de la
Sansonne, 95430 Auvers-sur-Oise.
Renseignements : 01 30 36 77 77
et www.festival-auvers.com
Domaine de Rentilly, 1, rue de
l’Étang, 77600 Bussy-Saint-Martin.
Renseignements : 01 64 02 15 15
et www.marneetgondoire.fr/ot
04
Le rendez-vous des
amateurs de quatuor à
cordes, des professionnels
et des jeunes musiciens,
pour une programmation
large : Mozart, Bartók,
Beethoven, Bach,
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
| SPECTACLE
06
h Du 12 mai au 29 juin 2007
07
© DR
Île du Berceau, 77920 Samoissur-Seine.
Renseignements : 0 891 700 553
(0,23€/min) et http://django.
samois.free.fr
02
Base de loisirs de Cergy-Pontoise,
rue des Étangs, BP 70001,
95000 Cergy.
Renseignements : 01 34 20 02 02
et www.furia.tm.fr
Ravel... Une partie des
24 concerts sont donnés
dans de petites églises du
département.
h Du 11 mai au 16 juin 2007
Autour de Fontainebleau (77).
Renseignements : 01 44 61 83 50
et www.proquartet.fr,
réservations : 01 64 22 26 91.
| JARDINS
Ce festival de musiques
amplifiées se déroule
sur trois scènes, avec
près de 45 groupes dans
des styles musicaux très
différents.
| ÉQUITATION
Les Matinales
des écuyers
À l’Académie du spectacle
équestre, cet événement
permet de découvrir
Ce rendez-vous des
amoureux des plantes
témoigne d’une tradition
botanique vieille de trois
siècles. 200 exposants
proposent leurs plantes
rares et exceptionnelles.
h Du 18 au 20 mai 2007
Domaine de Courson,
91680 Courson-Monteloup.
Renseignements : 01 64 58 90 12
et www.domaine-de-courson.fr
09
| CONCERTS
Festival
les Couleurs du jazz
Du jazz pour tous les
goûts et tous les âges
avec plus de 120 concerts
gratuits et 700 artistes !
Pendant un mois,
ce festival propose
également
des expositions,
des conférences, de
la danse ou du cinéma...
h Du 1er au 24 juin 2007
Différents lieux de la ville de
Corbeil-Essonnes (91).
Renseignements : 01 60 89 75 35
et www.lescouleursdujazz.com
| Nº 10
5/04/07 16:43:48
© F. POCHE/ATELIER CULTUREL - PHOTOTHÈQUE VINCI
RENDEZ-VOUS 15
La galerie des Glaces restaurée
JARDINS SECRETS
Plus de 60 artisans y travaillaient depuis trois ans. La pièce maîtresse
du château de Versailles, signée Jules Hardouin-Mansart, retrouve sa
splendeur : les 357 glaces ont été remplacées, les ors, les marbres, les lustres,
les plafonds et les peintures restaurés. À partir de juin 2007. Château de
Versailles, aile nord dite des ministres, 78000 Versailles. Rens. 01 30 83 78 00 et
www.chateauversailles.fr Jazz musette
aux Puces
© DR
Au cœur des Puces de
Saint-Ouen, les musiciens
font revivre les chansons
de la culture manouche et
musette. Installés au milieu
des « brocs », les interprètes
se baladent dans les ruelles,
de café en café.
| ÉVÉNEMENT
© P. CADET/CMN
Réouverture du
donjon de Vincennes
Après dix ans de travaux, le
plus haut donjon d’Europe
rouvre ses portes. Prison
du XVIe au XIXe siècle,
il a notamment accueilli
Diderot, Mirabeau et Sade.
h À partir de juin 2007
Château de Vincennes, 1, avenue
de Paris, 94300 Vincennes.
Renseignements : 01 48 08 31 20
et www.chateau-vincennes.fr
© J. PANCONI
16
h Les 26 et 27 juin 2007
14
Ce festival de chant choral
propose des concerts, des
spectacles et des ateliers,
réunissant des ensembles
professionnels et des
amateurs, ainsi que les
collégiens et élèves des
conservatoires. Gratuit.
h Du 5 au 10 juin 2007
| AVIATION
Salon international
du Bourget
C’est la 47e édition de
ce salon consacré à
l’aéronautique, qui se
tient tous les deux ans.
Présentation d’appareils,
démonstrations en vol...
Le grand rendez-vous des
amoureux des avions.
Nombreuses communes
des Hauts-de-Seine.
Renseignements : 01 41 91 27 64
et www.hauts-de-seine.net
17
7e Festival de l’Oh !
Films sous les étoiles
Ce festival de cinéma
en plein air propose des
projections sous chapiteau
l’après-midi et sur écran
géant le soir. Le thème de
cette 4e édition : aventure
aéronautique et spatiale.
professionnelles du 18 au 21 juin)
Parc d’expositions Paris-Le
Bourget, 93350 Le Bourget.
Renseignements : www.salon-dubourget.fr
© DAKOTA
15
Une occasion de
redécouvrir le Val-de-Marne
sous un jour nouveau, celui
de l’eau. Spectacles, danse,
théâtre, cirque, musique,
mais aussi balades sur la
Seine et la Marne.
h Les 30 juin et 1er juillet 2007
Nombreux lieux du Val-de-Marne.
Renseignements : 01 49 56 86 24
et www.festival-oh.org
| CINÉMA
| DANSE
Rencontres
chorégraphiques
internationales de
Seine-Saint-Denis
Pour découvrir des
créations chorégraphiques
du monde entier,
45 représentations mettent
à l’honneur 20 compagnies
invitées en provenance de
15 pays : Maroc, Turquie,
Croatie, Thaïlande...
h Du 28 au 30 juin 2007
Domaine national de Saint-Cloud,
92210 Saint-Cloud.
Renseignements : 01 41 12 02 90
et www.monuments-nationaux.fr
18
| JEUNE PUBLIC
Les Pestacles
Pour les 5-12 ans, ce
festival propose une série
de concerts, d’animations
LIEU PRÉFÉRÉ ? « J’adore sillonner
Paris en scooter. Ça me rappelle
mon premier job de coursier !
J’éprouve en fait toujours le même
plaisir car c’est la plus belle ville
du monde. J’adore le Palais-Royal,
sublime. »
COUP DE CŒUR ? « Pour l’action de l’association
Solidarité sida qui a créé un fonds pour financer des
projets d’accès aux soins en Afrique. Je suis toujours
choqué de voir que les traitements existent, mais que
des millions de gens ne les ont pas. Il faut lutter contre
l’indifférence. »
| MUSIQUE
© DNSC/CMN
| PATRIMOINE
Festival Jazz à SaintGermain-des-Prés
La voix
dans tous ses éclats
h Du 22 au 24 juin 2007 (journées
12
| JAZZ
AMINA ANNABI |
Née à Carthage, en Tunisie.
Chanteuse (concours Eurovision
1991 et prix Piaf), elle prépare pour
novembre un spectacle au centre
culturel de Bobigny, mis en scène par
Patrick Sommier. Actrice de cinéma.
© DR
11
19
Dans huit villes de Seine-SaintDenis (93).
Renseignements : 01 55 82 08 01 et
www.rencontreschoregraphiques.com
Puces de Paris-Saint-Ouen, 18,
rue Paul-Bert, 93400 Saint-Ouen.
Renseignements : 01 40 11 54 14
et www.parispuces.com
Né à Paris, 54 ans. Homme
de télévision (présentateur,
producteur, humoriste) à Antenne 2
et Canal+, puis acteur et réalisateur
de cinéma. A réalisé en 2006
Désaccord parfait.
Parc floral de Paris, route de la
Pyramide, bois de Vincennes,
75012 Paris.
Renseignements : 04 78 23 69 58
et www.pestacles.fr
h Du 4 mai au 3 juin 2007
© ALAIN ERNOULT/AEROPICTURES.COM
Nombreux lieux de l’Essonne.
Renseignements : 01 64 97 35 13
et www.secretsjardins.com
ANTOINE DE CAUNES |
© DR
Secrets de jardins
Soixante des plus beaux
châteaux du département
(Chamarande, Courances,
Saussay, Saint-Jean-deBeauregard...) ouvrent
les grilles de leur parc au
public à l’occasion du mois
des jardins en Essonne.
h Du 1er au 30 juin 2007
et de divertissements
en plein air, pendant
17 mercredis. Le but :
initier les enfants aux
domaines artistiques tout
en les amusant.
h Du 6 juin au 26 septembre 2007
| JAZZ
Un festival au cœur du
quartier mythique du jazz
parisien. Pour sa 7e édition,
il accueille notamment
Ben Sidran, Demi Evans,
Laurent de Wilde, Martial
Solal...
h Du 4 au 17 mai 2007
© FRÉDÉRIC LAREBIÈRE
13
Différents lieux du quartier SaintGermain-des-Prés, Paris 6e.
Renseignements : 01 56 24 35 50
et www.espritjazz.com
20
Des auteurs,
des cirques
D’ DE KABAL |
Les soirées sont
composées de deux
spectacles : la dernière
création d’un auteur
confirmé, Christophe
Huysman, suivie du
spectacle solo d’un jeune
auteur.
h Du 5 au 30 juin 2007
Parc de la Villette, espace
Chapiteaux, Théâtre ParisVillette, 75019 Paris.
Renseignements : 01 40 03 75 75
et www.villette.com
Plus d’informations
sur le site
www.pidf.com
LIEU PRÉFÉRÉ ? « Je voyage beaucoup à Londres, en Suède ou dans
le désert mauritanien, mais j’adore
mon quartier de Montreuil, très
vivant avec ses populations et la
présence de nombreux artistes.
J’aime aussi l’île Saint-Louis pour
l’architecture et Barbès pour son
côté oriental. »
COUP DE CŒUR ? « J’aime le travail des associations de
Montreuil qui aident beaucoup de gens en difficulté. Et
aussi ces échanges tout simples entre voisins. Le troc,
par exemple, marche très bien ! »
| CIRQUE
Rappeur, slameur (avec 93 Slam
Caravane en mai à Saint-Ouen et en
juin au Zénith), auteur de nouvelles et
de textes pour le théâtre, comédien.
© ÉRIC LEGRAND
| PATRIMOINE
© LIESBETH BERNAERTS
10
Trois personnalités révèlent leur lieu de prédilection en Île-de-France et leur coup de cœur, ou
l’événement récent qui les a le plus marquées.
LIEU PRÉFÉRÉ ? « La maternité
des Lilas où sont nés mes trois
enfants ! En fait, je me balade
rarement, sauf un peu en été dans
le parc de la Bergère, à Bobigny,
très agréable. »
COUP DE CŒUR ? « Les nouveaux logements à Bobigny.
Ils sont pensés autrement, alors les gens peuvent
rester dans des lieux plus agréables à vivre. Ça
change de l’idée qu’il faut quitter la banlieue pour
réussir. J’ai emménagé dans la cité d’Estienned’Orves. Un coup de cœur aussi pour l’Appel des 93
qui change l’image de la Seine-Saint-Denis. »
|
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
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| Nº 10
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HISTOIRE
1257
LE QUART
D’HEURE
HISTORIQUE
Robert de Sorbon, chapelain
de Saint Louis, fonde un collège
pour étudiants pauvres.
1622
Le cardinal de Richelieu
devient le proviseur
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
de la Sorbonne dont il avait
été l'élève. Il y fait construire
une chapelle.
1901
17 OCTOBRE 1791
1906
La Sorbonne est fermée
en vertu de la loi Le Chapelier
qui interdit les corporations.
Marie Curie devient
la première femme professeur
d’université, en reprenant
Inauguration de l’actuelle
Sorbonne.
la chaire de physique de son
mari décédé.
3 MAI 1968
La police, à la demande
du recteur, fait évacuer la
Sorbonne où se tient un
meeting d’étudiants. La
| Humanités et sciences |
© PHOTOS PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU
La Sorbonne a connu
bien des révolutions
Fondée au XIIIe siècle par Robert de Sorbon (en médaillon), rénovée au XVIIe par le cardinal de Richelieu qui choisit de s'y faire
enterrer (en haut à droite), la Sorbonne n'a pris sa physionomie actuelle qu’au tout début du XXe siècle.
RENOMMÉE h« Vivre en bonne société, collégialement,
moralement et studieusement » : c’est la devise choisie par Robert de Sorbon, confesseur du roi Louis IX,
quand il fonde en 1257 son collège à Paris. D’abord
un lieu d’hébergement pour des étudiants pauvres,
le collège de Sorbon, dit la Sorbonne, devient une
importante faculté de théologie. Jusqu’au xive siècle, elle attire des étudiants de toute la chrétienté et
prend une part active dans les débats intellectuels
de son temps. À partir du xvie siècle, elle détient
le droit de censure au nom du pape et du roi, et
interdit notamment les travaux de Descartes et
de Leibniz. Au début du xviie siècle, la Sorbonne
vieillissante trouve son bienfaiteur en la personne
du cardinal de Richelieu. Élève en 1606-1607, il en
|
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
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2007
Une extension de la Sorbonne
est fondée à Abu Dhabi
(Émirats arabes unis).
CIRCULATION
UNIVERSITÉ Créée par Robert de Sorbon il y a 750 ans
Un collège théologique qui devient une université, puis un
bâtiment emblématique de Paris, enfin, un symbole de la
contestation en mai 1968... C’est le destin étonnant de
la Sorbonne, temple du savoir à la française.
grève générale commence et
la Sorbonne est occupée : c’est
le début des« événements ».
devient proviseur en 1622, fait rénover les bâtiments
et construire une chapelle où il sera enterré. Le siècle des Lumières accentue le déclin de la Sorbonne
qui, dans la foulée de la Révolution, reste fermée
pendant trente ans. Dès 1806, Napoléon réorganise l’Université, mais c’est plus tard, en 1821, que
les facultés de sciences, de lettres et de théologie
retrouvent le chemin de la Sorbonne.
Des savants contribuent à son prestige
Au xixe siècle, la qualité d’enseignants comme Guizot, Michelet, Ampère ou Pasteur redonne à ce
temple du savoir une part de son prestige passé. Sa
reconstruction complète est entreprise (elle durera
de 1884 à 1901) et sa renommée continue de s’étendre. Elle se retrouve en première ligne en mai 1968 :
c’est de là que partent les premières manifestations étudiantes. Le calme revenu, elle accueille de
nouvelles facultés. Forte de 30 000 étudiants, elle
reste, après 750 ans, le symbole de l’enseignement
supérieur français. JULIE VÉDIE
H
EN SAVOIR
PLUS
Le périph’,
de l’ouverture
à la couverture
« Les Français aiment la bagnole »,
aurait répondu Georges Pompidou
aux premières critiques du boulevard
périphérique, inauguré en avril 1973.
La construction de cette grande
artère autour de Paris était jugée
indispensable pour faciliter la
circulation et considérée comme
un symbole de modernité pour
la capitale. Quand le chantier
commence, vers 1957, un no man’s
land entoure Paris : une zone
inconstructible où demeurent
quelques bastions des anciennes
fortifications promises à la
destruction. Avec le développement
de la voiture depuis les années
1960, le « périph’ » s’impose aux
automobilistes. Il n’en est pas moins
régulièrement critiqué pour son
engorgement et parce qu’il semble
ériger une frontière entre la capitale
et ses voisines. « Pourtant, Paris
n’a jamais été aussi perméable que
depuis que le périphérique existe »,
souligne Mathieu Flonneau, historien
de la ville et de l’automobile
au Centre d’histoire sociale du
XX e siècle. La couverture en cours
de 4 de ses 34 portes lui offre
aujourd’hui une seconde jeunesse,
l’occasion pour les riverains de voir
atténuer ses nuisances et de se
réapproprier ce boulevard francilien.
Mais la roue tourne pour le périph
aussi ! Dans une vision nouvelle de
limitation de l’usage de la voiture,
l’aménagement de cette grande voie
de 35 kilomètres, fréquentée par
un million de véhicules quotidiens,
fait l’objet de discussions entre la
capitale et les communes riveraines.
En projet aussi, une sorte de périph’
d’un nouveau genre, non plus pour
les voitures, mais pour des liaisons
de transport collectif de banlieue à
banlieue. La Sorbonne
regroupe
aujourd’hui
cinq
universités.
Le bâtiment
accueille
également le
rectorat de
l’Académie de
Paris, l’École
des chartes et
l’École pratique
des hautes
études.
Site Internet :
www.
sorbonne.fr
Construction du tronçon
Passy-Maillot, en mars 1971.
© H. BARANGER/MAIRIE DE PARIS
16
| Nº 10
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© SOPHIE CHIVET/AGENCE VU
TENDANCES 17
SPECTACLE VIVANT
| Création |
75
RÉCITS DE VIE Une centaine de conteurs en Île-de-France
PARIS
CHEVILLY-LARUE
94
77
Le renouveau du conte
passe par la banlieue
INFORMATIONS
La Maison
du conte de
ChevillyLarue (94)
est une scène
conventionnée :
elle est soutenue
par le ministère
de la Culture et
par la Région
Île-de-France
pour son travail
de diffusion et
de recherche.
Elle fait aussi
du collectage
et de la
formation. Tél. :
01 49 08 50 85.
« Le quotidien
entre dans
l’imaginaire »
“
d’actualité, est
Rencontre entre conteurs à la Maison du conte de Chevilly-Larue (Val-de-Marne).
INTERNET
Plusieurs sites
regroupent
les coordonnées
des conteurs
les plus connus,
leurs propres
sites Internet,
ainsi que
les dates des
spectacles :
www.lamaison
duconte.fr
www.conteur.
com
www.mondoral.
org
Redécouvrir
le conte, le rendre
Le public est immédiatement séduit par
des récits qui le touchent directement.
À la rencontre de la population
Le conte séduit de plus en plus car
il a su évoluer. Depuis une vingtaine d’années, il s’est théâtralisé,
a modernisé sa forme. Aujourd’hui,
le nouvel axe de travail des conteurs
consiste à s’emparer de la réalité,
des récits de vie. Avec la complicité
de bibliothèques ou d’associations,
les artistes de la nouvelle génération
vont dans les banlieues, à la rencontre de la population. Ils nouent un
dialogue et, petit à petit, la parole se
libère. Les gens se racontent, puis les
conteurs... content.
Peu importe la fidélité à l’histoire initiale. « L’important est ce qui devient
universel, qui fait sens pour tous »,
assure Praline Gay-Para qui a fait
beaucoup de « collectage » dans les
banlieues. « Quand on restitue leurs
© STÉPHANIE JAYET
LIEN SOCIAL h Un après-midi à la Maison
du conte de Chevilly-Larue. Jacques
Comte, conteur, présente un chantier
de création à des collégiens de sixième.
Il est inquiet : il est en pleine répétition,
mais montre une étape de son travail
de création, pour voir la réaction du
public. Car le thème abordé, celui de la
guerre, n’est pas facile pour un public
d’adolescents.
Pourtant, ils sont totalement séduits.
Pour l’artiste, c’est un encouragement,
même s’il n’est pas surpris. « Je suis
fasciné par le rapport au public que
ce genre provoque, explique Jacques
Comte. Parce que je parle en mon nom
propre, ce que je dis est reçu directement
par la personne qui écoute. »
H
LIBRES PAROLES
© PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU
Les conteurs s’inspirent de plus en plus
des récits de vie des Franciliens pour leurs
spectacles. Le vécu des gens, notamment
des banlieues, est valorisé. Le conte
trouve ainsi un souffle nouveau.
MELUN
histoires personnelles sur scène, après
les avoir retravaillées, on sent une
onde de choc chez les gens qui nous
les ont confiées : leur vécu est valorisé. Pour les spectateurs qui ne les
connaissent pas, le récit aussi fait sens.
Car finalement, tout le monde rêve la
vie en grand. Ce sont les mêmes choses
qui nous font rire ou pleurer. »
Pepito Matéo, conteur parisien, est
l’un des artistes les plus programmés en France. Lui aussi a fait évoluer son répertoire en collectant des
récits. Sa dernière création, Parloir,
évoque la prison et l’enfermement.
« J’ai collecté des histoires que l’on m’a
racontées lors d’ateliers à Fresnes et
j’en ai fait une fiction », raconte-t-il.
Les conteurs sont de plus en plus
nombreux, surtout en Île-de-France
où ils sont environ une centaine.
Dans cette région très urbanisée,
les gens sont plus en quête de lien
social. Le conte est une des réponses.
Après un spectacle sur des récits de
vie, une spectatrice a dit à Praline
Gay-Para qu’elle verrait désormais
son quartier différemment. Le compliment touche encore la conteuse.
La Maison du conte veille à ce que
le genre ne se fige pas. Elle organise
des rencontres entre les conteurs
et des artistes venus du slam et
de l’improvisation : les genres se
nourrissent les uns les autres. C’est
parce qu’il est en connexion avec la
vie que le conte, même millénaire,
NATHALIE MAURET
est aussi actuel. quelque chose qui
m’anime toujours
autant qu’à mes
débuts. Le conte
ne cesse de se
réinventer et c’est
passionnant.
Il a une vraie place
dans le monde
d’aujourd’hui,
notamment grâce
aux récits de vie
qui font entrer
le quotidien
dans l’imaginaire
symbolique. Il donne
du sens à la vie et
c’est pour cela que
je m’y épanouis.
”
ABBI PATRIX, CONTEUR, DIRECTEUR
DE LA COMPAGNIE DU CERCLE.
CODIRIGE LA MAISON DU CONTE.
|
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
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18 TENDANCES
|
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Une grande école
d’économie pour Paris
La nouvelle École d’économie
de Paris vise à devenir un pôle
d’excellence à la française. Son
ambition : rivaliser avec les grandes
écoles anglo-saxonnes, attirer des
chercheurs prestigieux et éviter
la fuite des jeunes à l’étranger.
Surnommée PSE (Paris School
of Economics), elle s’appuie sur
plusieurs grandes institutions,
comme l’université Paris-1, l’École
des hautes études en sciences
sociales (EHESS), le CNRS, les Ponts
et chaussées et l’Inra. Accueillant
déjà 200 chercheurs (dont des prix
Nobel) et 400 étudiants, elle doit à
terme en former 900. Son statut de
fondation lui permet de bénéficier
de financements publics et privés.
La Région a accordé une aide de
18 millions d’euros dans le cadre du
contrat de projets État-Région 20072013 et 7,5 millions d’euros pour la
rénovation du campus. © PATRICK LOISON/CONSEIL GÉNÉRAL DE SEINE-ET-MARNE
HAUT DÉBIT
Internet plus rapide
en Seine-et-Marne
Assurer à tous les habitants de
Seine-et-Marne, aux entreprises
et aux administrations locales
une connexion Internet à très
haut débit, c’est le but de la
convention récemment signée
entre le département et la Région,
Sem@for77. Plus de 1 000 kilomètres
de réseau de fibres optiques
devraient être mis en place d’ici à
2008 pour assurer l’aménagement
numérique du territoire et préparer
les évolutions technologiques à
venir. Les travaux ont été confiés
au groupement Axia France-Vinci
Networks-Marais Consulting,
également nommé opérateur de gros
pour une durée de vingt ans : il s’est
engagé sur des niveaux de tarifs aux
opérateurs parmi les plus compétitifs
de France. L’investissement total
s’élève à 74,5 millions d’euros, dont
20 % financés par la Région. |
ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
1810IDF.indd 18
VU ET
APPROUVÉ
PAR VOUS
H
RECHERCHE :
UN NOUVEAU
DIM SUR LA
TOXICOLOGIE
Créer un nouveau
DIM (domaine
d’intérêt majeur)
« toxicologie,
épidémiologie et
santé publique »,
c’est une des
conclusions
tirées de l’avis
rendu par la
Conférence des
citoyens sur les
nanotechnologies.
Les citoyens
du panel,
qui avaient
planché sur les
nanotechnologies,
relevaient
l’absence
d’évaluation
des risques
en la matière.
La Région
pourrait accorder
des crédits
à ces recherches
dès 2007.
MOINS
DE BRUIT SUR
LE RER C
Parce que
le bruit est
une souffrance
pour deux tiers
des Franciliens,
des rames
du RER C ont
été aménagées
pour réduire
les nuisances
sonores liées
au freinage
des trains.
Le remplacement
des semelles de
frein en fonte
par des semelles
en matériau
composite
sur 140 rames
a permis
de diminuer
le bruit
de 4 décibels,
un gain sensible
pour les usagers
et les riverains.
Une étude
similaire
est proposée
pour la ligne D
du RER.
“
Les agromatériaux représentent un secteur
émergent mais prometteur : leur impact sur
l’environnement est positif puisqu’ils remplaceront
certains plastiques. Ils vont aussi créer des emplois.
C’est bien que l’Île-de-France s’y intéresse.
© DR
|
INNOVATIONS
HILAIRE BEWA, INGÉNIEUR EXPERT DES BIORESSOURCES À L’ADEME
”
| Développement durable |
TECHNOLOGIE Le miscanthus, une nouvelle plante pour la construction
L’avenir est aux agromatériaux
Des matériaux composés en partie de plantes pour
améliorer leurs performances et réduire l’utilisation
de produits chimiques, tout en respectant l’environnement. C’est le principe des agromatériaux, une nouvelle
filière d’avenir pour l’Île-de-France.
DÉBOUCHÉS h Du béton à base de plantes ? Des
tableaux de bord de voiture en chanvre ? Légèreté, qualité d’isolation... Les atouts des agromatériaux sont multiples, avec un avantage majeur :
ils sont biodégradables, donc respectueux de
l’environnement. Ils offrent surtout de nouveaux
débouchés à l’agriculture régionale, alors que
les aides européennes vont baisser à partir de
2013. « Aujourd’hui essentiellement alimentaire,
l’activité agricole doit se développer vers d’autres
filières : bioénergies mais aussi biomatériaux »,
explique François Stoltz, directeur de la Fédération régionale des coopératives agricoles.
Les besoins comme les moyens sont là
Un pari relevé par la communauté de communes Seine et Loing (77) : depuis plusieurs mois,
un pôle « Matériaux nouvelle génération » est
en projet, grâce à une synergie entre les élus,
les agriculteurs et un industriel local. « En Îlede-France, résume Bernard Courtin, du cabinet
spécialisé BCC qui suit le programme, on a à la
fois les besoins en matériaux pour construire et les
moyens de produire des agromatériaux. Matières
premières locales, peu de transports, avec la Seine
© OLIVIER COULANGE/AGENCE VU
IDÉES
qui pourrait jouer un rôle... tous les ingrédients
pour un projet de développement durable ! »
Une nouvelle plante va donc bientôt pousser
dans les champs de Seine-et-Marne : le miscanthus, « un végétal prometteur, aux fibres solides,
qui en plus dépollue les sols », d’après Patrick
Billard, un des agriculteurs du projet (à gauche
sur la photo ci-dessous). Dix hectares sont plantés au printemps, avec un rendement attendu de
15 à 20 tonnes par hectare.
La récolte sera transformée par une PME de
Vernou, Fehr Technologies, qui fabrique des
matériaux de construction. « Mélanger au béton
des isolants d’origine végétale est une garantie de
santé, mais aussi de qualité : ils offrent de bonnes performances pour l’isolation thermique et
phonique. Bref, on y croit fort », explique le P-DG
Pierre Fehr. Pour Michèle T’Kint, directrice du
Laboratoire des technologies innovantes (LTI)
d’Amiens, qui travaille aussi sur le projet, « ce
béton végétal permet d’éviter l’utilisation de laine
de verre et de colles chimiques ».
La Région soutient cette filière d’avenir, à travers
la création d’un club biomasse1. Objectifs : localiser la biomasse agricole, évaluer les besoins,
tester les plantes... « À terme, espère François
Stoltz, ce sont des milliers d’hectares qui pourraient y être consacrés en Île-de-France. » Les premiers agromatériaux franciliens pourraient voir
le jour en 2008. JULIE VÉDIE
1. La biomasse est la matière organique qui peut fournir de
l’énergie quand elle est brûlée ou transformée.
François Stoltz, directeur de la Fédération régionale des coopératives agricoles, présente un exemple de béton
végétal. Au centre, Michèle T’kint, directrice du Laboratoire des technologies innovantes d’Amiens.
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© IAN TEH/ AGENCE VU
PLANÈTE 19
| Jeunesse |
75
MOBILITÉ Financés par l’Europe, les États et la Région
PARIS
© GUILLAUME VIVANT
Des Franciliens volontaires
pour l’aventure européenne
Bien loin de la Sorbonne où il étudiait l’économie, Guillaume Vivant est parti à la découverte de l’agriculture suédoise.
Le Service volontaire européen (SVE),
géré par l’Agence française du Programme européen jeunesse en action
(Afpeja), permet à des jeunes de participer à des projets de toutes sortes
dans les pays de l’Union. Des Franciliens
témoignent de cette expérience.
participe répond à son attente.
D’autant que ses hôtes fermiers sont
des gens « formidables ». Le jeune
homme s’épanouit à leur contact,
par le travail et les discussions lors
des traditionnelles « pauses café ».
De Fontenay à Berlin
PROJETS h Bonjour vaches, cochons,
moutons et poules pondeuses de
Suède ! Les pieds dans la neige,
Guillaume Vivant, 24 ans, jeune
diplômé d’économie, nourrit les
animaux, nettoie... L’étudiant à
la Sorbonne est depuis huit mois
ouvrier agricole dans une ferme
d’Uppsala, à 100 kilomètres au nord
de Stockholm. « Je suis heureux ici
parce que cette ferme fonctionne
selon les principes de l’agriculture
biologique. Je voulais justement
participer à un projet environnemental. » Guillaume cherchait du
travail et désirait découvrir une
autre culture. Le projet auquel il
Autre expérience heureuse, celle de
Christine Schäfer à Berlin. Après
un séjour dans le cadre d’Erasmus,
la jeune diplômée de sciences de
l’éducation, originaire de Fontenay-sous-Bois (94), avait décidé de
revenir dans la capitale allemande.
Elle y a trouvé un logement, un
petit boulot dans une école, avant
de rejoindre, grâce au SVE, un projet associatif et autogéré de centre
culturel. « Je travaille dans la partie
hôtelière. C’est nouveau pour moi et
j’y côtoie des gens de tous pays », dit
Christine, qui rentre en septembre
pour devenir éducatrice spécialisée. Pour l’instant, en tout cas, elle
profite de Berlin où elle vit avec
180 euros d’indemnités logement
et 175 euros d’argent de poche. La
Commission européenne, en effet,
prend en charge le billet aller-retour,
le gîte, le couvert, les transports,
l’assurance, des cours de langue,
ainsi qu’une petite indemnité. En
cofinancement avec les États membres et la Région, son programme
offre ainsi une occasion unique à
des jeunes de 18 à 30 ans, de tous
niveaux, de se porter volontaires
pendant près d’une année pour
des actions d’intérêt général. Une
base de données recense les milliers de projets à dimension sociale,
environnementale ou culturelle.
Les porteurs choisissent ensuite
les candidats dont les profils leur
semblent convenir. Guillaume et
Christine confient qu’ils vivent une
belle expérience « parce qu’ils sont
bien tombés ». Ils conseillent ce système du volontariat et de la mobilité
qui permet de vivre une aventure
XAVIER PANON
européenne. FONTENAY-SOUS-BOIS
94
H
AFPEJA
11, rue
Paul-Leplat,
78160 Marlyle-Roi. Tél. :
01 39 17 27 70.
E-mail :
[email protected]
CIDJ
Nicolas Vaslin,
101, quai Branly,
75740 Paris
Cedex 15. Tél. :
01 44 49 29 28.
E-mail :
[email protected]
SALONS ET CONGRÈS
Le défi de la
concurrence
L’heure de la reconquête
a sonné pour le marché
des salons et congrès,
une filière économique
importante pour l’Île-deFrance. Les 400 salons
et 380 congrès génèrent
chaque année près de
5 milliards d’euros de
chiffre d’affaires et
plus de 50 000 emplois.
Première au monde
dans ce secteur, la
région capitale doit
affronter la concurrence
de plus en plus vive de
l’Allemagne, mais aussi
de villes comme Milan,
Barcelone, Singapour
et Sydney. La Région,
l’Agence régionale
de développement
(ARD), la chambre de
commerce et d’industrie
de Paris (CCIP) et leurs
partenaires ont donc
créé Paris Region
Trade Show pour
promouvoir la place de
l’Île-de-France sur
le marché mondial
des salons.
Des investissements
sont prévus pour réaliser
notamment de nouveaux
espaces, moderniser les
sites, améliorer l’accueil
et les transports,
se positionner sur
de nouveaux salons,
comme celui de la carte
à puce. INTERÉCHANGES
Centre LéoLagrange,
153, avenue
Jean-Lolive,
93695 Pantin
Cedex. Tél. :
01 41 83 78 40.
Le secteur génère
plus de 50 000 emplois.
|
ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
1910IDF.indd 19
© AP FOUCHAT
ÉCHANGES
| Nº 10
5/04/07 17:02:48
20 PLANÈTE
Première pour les implantations étrangères
L’Île-de-France reste, malgré la concurrence, la première
région d’accueil pour les investissements internationaux
créateurs d’emplois : les 217 entreprises étrangères ont généré
9 000 emplois, dont 7 500 sont des créations pures. En tête
des investisseurs : les États-Unis, devant l’Allemagne, le
Royaume-Uni et les pays asiatiques. H
| Prévention |
La Région aide à lutter
contre le sida en Afrique
L’Afrique reste l’épicentre
de la pandémie de sida qui
frappe 26 millions d’individus,
dont seuls 10 à 15 % peuvent
accéder aux soins.
Si le Fonds mondial de lutte
contre le sida intervient
à sa mesure, le rôle des
associations locales, plus
proches des malades, n’est
pas moins essentiel.
Contre la banalisation,
Solidarité sida vient de créer
un Fonds spécifique pour
l’Afrique de 1 million d’euros
destiné à ces associations.
UNE FRANCILIENNE À L'ÉTRANGER
|
|
BOLIVIE
« Ici, il faut avoir
le sens de la fête »
Céline Geffroy, anthropologue
parisienne de 37 ans, a été
amenée à Cochabamba par ses
recherches il y a quinze ans. Elle
y vit désormais avec son mari
bolivien et leurs trois enfants.
IDF : Cela a-t-il été difficile pour une
Parisienne comme vous d’apprendre à vivre à la bolivienne ?
C. GEFFROY : Pour comprendre ce
pays, il faut avoir le sens de la
fête ! Les touristes le voient au
moment du carnaval, quand
la bière et la chicha mettent
tout le monde d’accord. Mais
d’un point de vue d’anthropologue, on se rend compte que,
dans la culture andine, la fête
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ÎLE-DE-FRANCE AVR I L- M AI 2007
2010IDF.indd 20
Dix lycées
franciliens
célèbrent la
Journée de
l’Europe, le
9 mai. Ils se
sont portés
volontaires
avec l’Île-deFrance, une des
quatre régions
françaises dont
la candidature
a été retenue
pour participer
au projet de
l’Office de
coopération
EuropeAid.
Il s’agit de
sensibiliser
les élèves
aux actions
en faveur
de l’aide au
développement
à laquelle
l’Europe a
consacré
14 milliards
d’euros depuis
sept ans.
Céline est désormais la mère
de trois Franco-Boliviens.
imprègne toutes les relations
sociales, la politique, la vie
économique... C’est fascinant
à étudier – et ça s’accorde très
bien à mon tempérament !
IDF : Avez-vous le mal du pays ?
C. GEFFROY : Moins qu’à mon
arrivée ici. Avec Internet, je n’ai
plus le sentiment d’être coupée
du monde. Maintenant que les
enfants ont grandi, j’ai toujours quelqu’un avec qui parler
français ! En revanche, le fromage, la moutarde, la réglisse,
l’odeur de la baguette... voilà
des choses qui me manquent
terriblement ! Une
quarantaine
d’élus locaux
roumains
de la région
d’Olténie, au
sud-ouest du
pays, et de la
ville de Craiova,
jumelée à
Nanterre,
ont été reçus
au conseil
régional. Ils
souhaitaient
bénéficier de
l’expérience
francilienne
dans la gestion
des fonds
structurels
européens,
notamment le
Fonds social
européen (FSE)
qui finance de
nombreuses
actions pour
la formation
professionnelle
et l’emploi (voir
Île-de-France
n° 6, p. 19).
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PARIS
« C’est ici que j’ai mûri
en tant qu’artiste »
Le peintre américain Marcus McAllister,
38 ans, est arrivé à Paris il y a onze ans
en provenance de son Arkansas natal.
Habiter et travailler en Île-de-France lui
ont permis de faire évoluer sa peinture et
de réaliser son rêve : vivre de son art.
IDF : Comment s’est passée votre installation dans la région ?
M. MCALLISTER : J’avais déjà quitté
l’Amérique profonde, Little Rock en
Arkansas, pour vivre à New York pendant deux ans, après mon diplôme
des beaux-arts en Louisiane. Donc, la
vie urbaine, je connaissais. Au début,
c’était difficile même si j’apprenais
le français, mais j’ai eu de la chance
dans mes rencontres. J’ai été étonné
par la politesse des gens, « bonjour »
et « au revoir » dans chaque magasin,
alors qu’aux États-Unis les Parisiens
ont la réputation d’être malpolis !
Avec les Franciliens, je me sens dans
mon élément : ils bougent beaucoup,
car ils viennent de partout, comme
les Américains en fait !
DES ÉLUS
ROUMAINS
AU CONSEIL
RÉGIONAL
© JEAN-LUC ANCEY
IDF : Qu’est-ce qui vous a frappée
le plus à votre arrivée ?
C. GEFFROY : Le petit commerce
informel, dont on n’imagine
pas l’ampleur. Le marché de
Cochabamba est depuis longtemps le plus grand du pays,
mais aujourd’hui on trouve
des marchandes sur tous les
trottoirs, et jusqu’au milieu
des rues...
UN ÉTRANGER EN ÎLE-FRANCE
DES LYCÉES
À L’HEURE
EUROPÉENNE
La Région, dans la ligne
de ses précédents soutiens
à Solidarité sida, a apporté
sa contribution de
150 000 euros à ce nouveau
fonds, complémentaire de
ses autres actions. La lutte
contre le sida est en effet,
sous l’impulsion de Janine
Haddad, vice-présidente, l’un
des axes de la politique de
coopération décentralisée.
Une solidarité qui a déjà
permis de fonder des centres
de soins au Mali et en
Mauritanie. 77
91
IDF : Vous avez des endroits préférés en
Île-de-France ?
M. MCALLISTER : En plus du musée
Picasso et de Belleville à Paris,
j’aime aller du côté de Louveciennes,
dans les Yvelines : lors de ma première visite, j’ai découvert la maison
où a vécu Anaïs Nin, cette femme
de lettres américaine qui a travaillé
avec Henry Miller. J’aime me promener en forêt de Marly, à Versailles...
Grâce au RER, c’est vraiment simple
de sortir de Paris !
IDF : Qu’est-ce que ça vous apporte de
vivre ici ?
M. MCALLISTER : Pas sûr que j’aurais
vécu de mon art à Little Rock ! C’est
en Île-de-France que j’ai mûri en tant
qu’artiste. Vivre loin des États-Unis
a fait évoluer mon art. C’est ici que
les portes se sont ouvertes, et curieusement surtout grâce aux pouvoirs
publics : j’ai été sollicité pour une
expo par la communauté de communes du pays de Limours (91), la
ville de Roissy-en-Brie (77) m’a invité
également... Aux États-Unis, ce sont
les galeries privées qui décident, alors
qu’ici les collectivités se bougent pour
contacter les artistes.
IDF : Qu’est-ce qui vous manque des ÉtatsUnis ?
M. MCALLISTER : Pas grand-chose à part
mes amis, ma famille et le poulet frit !
Je suis content d’y aller, mais je me
sens mal à l’aise dans ce contexte
politique et j’aurais du mal à vivre
dans cette société qui entretient une
certaine médiocrité intellectuelle. Ici,
je me sens chez moi, l’art est partout,
et pas seulement à Paris ! © OLIVIER COULANGE/AGENCE VU
COOPÉRATION
ROISSY-EN-BRIE
LIMOURS-EN-HUREPOIX
Marcus McAllister a exposé à
Limours et à Roissy-en-Brie.
« Aux États-Unis, ce sont
les galeries privées qui décident,
Ici, les collectivités se bougent
pour contacter les artistes. »
| Nº 10
5/04/07 17:04:13
ENTRETIEN 21
ARTS Martin Meissonnier a produit Fela, Khaled, Salif Keita
« L’Île-de-France, le creuset
des musiques du monde »
Sans quitter l’Île-de-France, on peut voyager dans le monde entier. Toutes les musiques, traditionnelles et actuelles, y sont
en effet représentées. Martin Meissonnier,
grand spécialiste de celles-ci et lui-même
musicien, souligne leur vitalité, mais aussi
les risques qui pèsent sur elles.
IDF : Comment s’expriment ces musiques du
monde aujourd’hui ?
M. MEISSONNIER : Ce sont, par exemple,
les réseaux des foyers de travailleurs
maliens qui ont fait venir ici Amadou et Mariam. Les communautés
invitent leurs propres artistes à l’occasion de fêtes ou de manifestations
de soutien. Je connais un magnifique chanteur de raï, ambulancier de
métier, qui se produit lors de soirées.
Les gens ont leur vie et ils chantent
leurs chansons entre eux.
IDF : Il n’y a pas de professionnels ?
M. MEISSONNIER : Si, il y en a, même si
beaucoup sont partis après la loi sur
les quotas de chansons françaises à
la radio. Mais il y a aussi beaucoup
d’amateurs qui chantent entre eux,
le soir ou lors de mariages. On peut
entendre dans certains cafés de Barbès des chanteuses algériennes qui
ne se produiraient plus en Algérie.
Des foyers maliens organisent des
concerts de solidarité pour payer des
puits. Chinois ou Coréens jouent leurs
musiques, discrètement. Alors, il faut
aller les chercher pour les entendre.
C’est une richesse cachée dont on
n’est pas assez conscient ici. Pour
les découvrir et s’ouvrir à la culture
des autres, il faudrait quelques lieux
réservés aux fêtes traditionnelles.
© DAVID SAUVEUR/AGENCE VU
IDF : La région est-elle, comme on le dit,
numéro un pour les musiques du monde ?
M. MEISSONNIER : Oui. Le nombre
impressionnant de nationalités
diverses – près de 200 implantées
ici – a formé un creuset culturel
pour toutes les musiques du monde.
Entre la musique mandingue, celle
des steppes d’Asie centrale ou celles
du Maghreb et de l’Orient, la planète
est à notre porte et ce foisonnement
est unique au monde. Mais ce terreau
très fertile de création, qui permet de
s’enrichir de la culture des autres, est
menacé par une forme d’intégration
qui peut conduire à la disparition des
cultures.
« Il y a quelques
professionnels,
mais surtout
beaucoup
d’amateurs.
Les gens
ont leur vie
et ils chantent
leurs chansons
entre eux. Pour
les entendre,
il faut aller
les chercher. »
IDF : Peut-on parler de la vitalité de ces musiques du monde ?
M. MEISSONNIER : Il suffit de voir les ventes d’Amadou et Mariam et les espaces réservés à ces musiques à la Fnac
ou chez Virgin. Fela, Khaled ou Salif
Keita font partie de la culture générale
de beaucoup de gens. À mes débuts,
dans les années 1970, la production
de ces musiques était inexistante en
dehors du ghetto ethnographique et
folklorique. Seul Manu Dibango surnageait grâce à son œuvre originale.
Dans les années 1980, on a assisté à
une éclosion générale : le métier du
disque a intégré les artistes africains
puis orientaux.
IDF : Est-ce qu’il y a de la créativité ou simplement la reproduction des musiques du
pays d’origine ?
M. MEISSONNIER : Les deux. Des rappeurs
intègrent parfois des éléments de leur
musique traditionnelle dans des sons
bien à eux. Je viens de travailler avec
le rappeur Mokobé du groupe 113. Il
mène une vraie recherche sur la musique malienne représentée ici. Cette
culture musicale est toujours inventive. Aujourd’hui, d’ailleurs, Internet
permet des ouvertures formidables
sur le monde. Les artistes contour-
DATES
1956
Naissance.
1975
Chroniqueur
jazz et
musiques
du monde à
Libération.
1978
Producteur
de concerts de
jazz.
1980
Manager et
producteur
de Fela,
Salif Keita,
Papa Wemba,
Manu Dibango,
Khaled.
1989
Magazine
« Megamix »
sur Arte.
DEPUIS
1992
Compositeur
de musiques
de films,
réalisateur de
documentaires.
nent les difficultés locales, et trouvent très vite grâce à myspace.com ou
YouTube des relais à Los Angeles ou
au Japon. La communauté musicale
qui s’était dissoute est en train de se
recréer sur Internet.
IDF : Quelles sont les grandes tendances
actuelles ?
M. MEISSONNIER : Le rap est très présent chez les jeunes. Mais, en fait de
tendances, je vois surtout les ravages
des télés musicales et des robinets à
clips. C’est un rouleau compresseur
qui uniformise les genres musicaux.
En Afrique, les musiques folkloriques,
classiques, les chants de transe ou de
guérison, les textes poétiques sont
en voie d’aseptisation. On ne fait pas
assez pour préserver la mémoire de
ces musiques.
IDF : Vos préférences ?
M. MEISSONNIER : Comme Oscar Wilde,
mes goûts sont simples : je n’aime
que le meilleur ! Salif Keita, Seun
Kuti, le fils de Fela avec qui je travaille, le Pakistanais Nusrat Fateh
Ali Khan, hélas disparu, ou l’idole
turque Bülent Ersoy. Je garde les
oreilles ouvertes... CONTACTS
Mondomix, revue
bimestrielle gratuite,
a publié Petit Atlas des
musiques du monde.
Tél. : 01 56 03 90 89.
Site : www.mondomix.
com
Revue World,
en kiosque.
SCÈNES MUSICALES
• Théâtre de la Ville,
Paris.
• Cabaret sauvage,
parc de la Villette.
• Café de la Danse,
Bastille.
• Cité de la musique.
• Festivals Africolor.
• Banlieues bleues.
• Festival « Villes des
musiques du monde »
(Seine-Saint-Denis).
• Festival « Île-deFrance » (septembre :
musique de Louisiane).
RADIOS
• Radio-France
Internationale.
• FIP.
• Radio Nova.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR XAVIER PANON
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ÎLE-DE-FRANCE AVRIL-MAI 2007
2010IDF.indd 21
| Nº 10
5/04/07 17:04:24
22 TRIBUNE
PS | JEAN-PAUL PLANCHOU
VERTS | JEAN-VINCENT PLACÉ
Pour l’État,
l’Île-de-France attendra
Un avenir meilleur
Le 15 février 2007,
l’A12 et à la Francilienne, pour donaprès deux ans et
ner une priorité au développement
demi d’une concerdes transports en commun entre
tation exemplaire et
les villes de banlieue. De la même
plus de 26 heures
manière, la région exprime dans le
de débats, l’asSdrif son opposition au projet élitiste
du CDG Express. Grâce à notre action,
semblée régionale a approuvé le
la Région s’est prononcée contre le
projet de schéma
projet de construction de milliers de
VERTS 29 MEMBRES directeur (Sdrif)
mètres carrés de bureaux supplémentaires à la Défense. Ce projet soutenu
présenté par la
Jean-Vincent Placé
par le gouvernement porte atteinte au
v ice-présidente
nécessaire rééquilibrage Est-Ouest.
Verte Mireille Ferri. Très actif, le
groupe Les Verts a veillé à ce que le
Nous avons défendu une agriculture
Sdrif donne les moyens à la Région
respectueuse de l’environnement et
de lutter contre le dérètournée vers l’alimentaglement climatique et la « Le Sdrif :
tion. Les précieuses tercrise énergétique, et de un outil pour
res agricoles de Saclay
combattre les inégalités faire face aux
seront protégées sur
territoriales et sociales. défis écologiques 2 300 ha. Grâce à notre
Le schéma a pris le parti et sociaux. »
amendement, l’A10 aura
clair de lutter contre
une voie réservée aux
l’étalement urbain en prônant une
transports en commun. En séance,
densification de qualité des espacela a suscité de nombreuses critices urbains existants. Il fixe un défi
ques. Aujourd’hui, les experts nous
ambitieux de produire 60 000 logedonnent raison ! Notre but : vous perments par an avec, suite à une
mettre de vivre dans un environneintervention des Verts, un objectif
ment meilleur. de 30 % de logements sociaux, pour
www.verts-regionidf.net
que chacun puisse se loger convenaS’abonner à notre journal
blement. Nous avons obtenu que la
gratuitement :
Région s’oppose clairement à l’A16, à
[email protected]
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
Les 15 et 16 février
universitaire d’Orsay, construction de
dernier, l’assemblée
trois équipements sportifs d’envergure
régionale a adopté
nationale à Aubervilliers, Saint-Quenle contrat de projets
tin-en-Yvelines et Vaires-sur-Marne,
État-Région, qui fixe
lancement de grands projets cultules grandes priorirels à Chelles, Bièvres et Vitry. C’est
tés d’équipements
bien, mais insuffisant pour faire de ce
de l’Île-de-France
contrat de projets autre chose qu’un
jusqu’en 2013. Ce
simple plan de transition.
PS 64 MEMBRES
contrat, les sociaEnfin, les carences de ce contrat, en
listes l’ont voté sans
reportant à plus tard les projets et
Jean-Paul Planchou
e nt h ou s i a s m e ,
infrastructures dont notre région a
mais conscients de leurs responsabibesoin, en disent également long sur
lités. À bien des égards, ce
la réalité de la décentradocument, pourtant déci- « Les carences du lisation, aujourd’hui en
sif pour la vie quotidienne contrat de projets panne du fait de la mauvaise volonté de l’État.
des Franciliens, constitue en disent long
en effet une déception, sur la réalité de la Celui-ci a montré comtant ce qu’il préconise ne décentralisation. » bien il était incapable de
semble guère à la mesure
s’engager durablement,
des enjeux. Disons-le, c’est un contrat
avant tout soucieux de se défausser
« petit bras ». Et ce n’est pas faute, de la
financièrement sur les collectivités
part de Jean-Paul Huchon et de l’exéterritoriales. Voilà qui n’est pas digne
cutif régional, d’avoir beaucoup tenté
d’une ambition à la mesure de l’impour convaincre l’État d’être moins
portance de notre territoire dans la
parcimonieux, et même réussi, in fine,
vie nationale et qui témoigne d’une
à le contraindre à revoir sa copie, fûtindifférence coupable par rapport aux
besoins des Franciliens. ce médiocrement.
Groupe socialiste Île-de-France
Il faut dire que l’État n’avait déjà pas
respecté ses engagements du préTél. : 01 53 85 68 95 - www.ps-idf.com
cédent contrat de plan. Moyennant
quoi, ce nouveau contrat, négocié à la
hussarde, ne fait pour l’essentiel que
MRC NICOLE TOUQUOY-MORICHAUD
reprendre des opérations, en particulier d’infrastructures des transports
publics, qui, du fait de ses défaillances,
accusent aujourd’hui un retard considérable. Nous sommes bien loin de la
Les mesures prises par la Région en faveur
vision prospective et volontariste que
de la recherche ont permis de soutenir
l’on est en droit d’attendre d’un contrat
de nombreux projets grâce à une forte
passé entre l’État et la première région
augmentation du budget.
d’Europe. C’est tellement vrai que les
Cependant, l’Île-de-France est lourpremières propositions financières du
dement frappée par les délocalisations
gouvernement, en juillet 2006, émuet les fermetures d’entreprises. Ses
rent l’ensemble des groupes politiques,
points forts, comme l’industrie autotoutes sensibilités confondues.
mobile, sont menacés. Cela nous
MRC 7 MEMBRES
Pourtant, et parce que nous ne sauimpose de sensibiliser les PME
rions impunément jouer la politique
à l’innovation où leurs capacités sont
Nicole TouquoyMorichaud
du pire, les socialistes ont jugé que,
souvent très limitées, de les alerter
quitte à se contenter de petits pas, il
et de les former sur les problèmes d’intelligence
fallait malgré tout avancer. Un certain
économique pour leur
nombre de chantiers vont donc voir
permettre de résister et de « Les entreprises
le jour, auxquels nous sommes attase développer en antici- réellement
chés et qui font l’objet d’une légitime
pant les évolutions du innovantes créent
attente : nombreuses opérations de
marché. Notre soutien des emplois et
transports en commun (modernisaaux pôles de compétiti- peuvent espérer
tion du réseau RER, nouvelles liaisons,
vité est un moyen pour améliorer leur
prolongements de lignes de métro et
aider les PME. Mais il ne compétitivité. »
de tramway), rénovation du campus
suffit pas. © DR
|
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|
PRG | ÉLISABETH BOYER
© DR
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ÎLE-DE-FRANCE AVR I L 2007
2210IDF.indd 22
Airbus : les régions
s’engagent
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
Innovation = emploi
À l’heure de la mondialisation, il est paradoxal de constater que la gouvernance des
entreprises n’est plus une affaire exclusivement privée. La concurrence mondiale
mal régulée amène tellement de désordres qu’elle contraint les États à intervenir
contre la stricte logique de la rente du capital. Ce constat n’est plus exclusivement de
gauche : les citoyens savent aujourd’hui
PRG 6 MEMBRES
qu’aucun d’entre eux ne peut échapper
au risque d’un licenciement pour déloÉlisabeth Boyer
calisation ou
mauvaise gestion de l’entreprise. La « Les régions
crise à Airbus est exemplaire avec ses n’ont pas encore
10 000 licenciements annoncés. Les le droit d’entrer
régions n’ont pas encore aujourd’hui dans le capital
le droit d’entrer dans le capital des des entreprises.
entreprises. Il faudra que cela soit Il faudra que
possible demain par la volonté du cela soit possible
demain. »
nouveau chef de l’État. |
| Nº 10
5/04/07 17:05:24
COMMUNISTE, ALTERNATIVE CITOYENNE ET RÉPUBLICAIN | GABRIEL MASSOU
UMP | ROGER KAROUTCHI
La Bourse ou l’emploi
Quand la
Région souhaite
imposer sa loi
aux communes
Airbus, Nivea, Nestlé, JDC, AlcatelLucent : quelques exemples d’entreprises qui tiennent le devant
de la scène en Île-de-France pour
leurs réductions d’effectifs, leur
projet de délocalisation, leur plan
de liquidation. Les grands groupes industriels européens n’ont
que faire des salariés, de la croisCACR 24 MEMBRES
sance, du développement, de la
création d’emplois et de l’avenir
Gabriel Massou
de leurs sous-traitants locaux. Ils
ont uniquement le souci de répondre aux exigences
exorbitantes des actionnaires. Une logique que nous
refusons. Nous proposons de faire prévaloir une logique d’efficacité industrielle, économique, écologique
et sociale. Nous préconisons une intervention publique, notamment des régions, qui s’inscrive dans une
|
réorientation des choix de gestion existants, conduisant à la baisse de la rentabilité des dividendes des
actionnaires et des coûts
financiers. Il s’agit pour « Une réorientation
nous de mettre en place des choix de
un véritable plan d’action gestion existants,
régional comprenant la conduisant
constitution d’une com- à la baisse
mission de contrôle de de la rentabilité
l’argent public, la tenue des dividendes
d’une initiative publique des actionnaires
sur le devenir de notre et des coûts
industrie et des filières. Ce financiers. »
sera le sens de la rencontre
que notre groupe va initier prochainement, en lien
avec l’élaboration du schéma des formations, avec
l’ensemble des partenaires concernés. Sur Internet : www.eluscacridf.org
UDF | BERNARD LEHIDEUX
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
Changer de braquet !
Dans le droit fil de la « stratégie
conditions d’enseignement et de vie des étudiants
franciliens soient dignes de la cinquième puissance
de Lisbonne » pour le renforceéconomique mondiale. Dans ce domaine, l’impulsion
ment de la compétitivité de
de proximité doit conduire à plus d’efficacité.
l’Union européenne afin d’en
En matière de recherche, la Région a incontestafaire la société de la connaissance la plus avanblement un rôle d’accompagnement,
cée au monde, il est
d’incitation et même d’effet de levier
« L’Île-de-France
vital que la France
à exercer, cela pour mieux appuyer la
doit relever
recherche fondamentale, développer
démultiplie son
le défi de la
UDF 26 MEMBRES
la recherche appliquée et soutenir les
effort en matière
mise à niveau
transferts de technologie afin que l’efde formations suBernard Lehideux
du patrimoine
fort de recherche se traduise par une
périeures et de
universitaire. »
recherche dans les prochaines années.
compétitivité accrue de notre éconoL’Île-de-France accueille près de 40 %
mie régionale et plus d’emplois dans
des chercheurs et 27 % des étudiants du pays et est
nos entreprises. L’Île-de-France consacre 3,1 % du
total de son budget à la recherche : c’est très nettedonc la première concernée par cette grande ambition. L’UDF a proposé depuis longtemps que le conseil
ment insuffisant, loin des 6 % proposés par l’UDF
régional, fort du succès sur la rénovation du patriau cours des élections régionales de 2004. Dans ce
moine immobilier des lycées, relève le défi de la mise
domaine aussi, il faut changer de braquet ! à niveau du patrimoine universitaire pour que les
Sur le web : http://udf-iledefrance.hautetfort.com
|
FN | MARINE LE PEN
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
Le Sdrif et le tabou de l’immigration
FN
| 15 MEMBRES
Marine Le Pen
Le nouveau schéma directeur de la région a une vocation essentielle : dessiner l’Îlede-France de demain dans un document qui s’imposera à tous.
Or à aucun moment le mot d’immigration n’est prononcé dans les centaines de pages
de ce schéma, ce qui est parfaitement scandaleux.
L’Insee a établi qu’un Francilien sur six est immigré, hors clan- « À aucun
destins, et que 40 % du total national des immigrés vivent en moment le mot
Île-de-France. Les conséquences sur la demande de services d’immigration
sociaux, et notamment de logements, sont évidemment pri- n’est prononcé
dans les
mordiales.
Une fois de plus la gauche refuse de regarder la réalité en face, centaines de
par sectarisme autant que par peur d’informer les citoyens. pages de ce
schéma. »
www.fnidf.com
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
© CONSEIL RÉGIONAL/DR
TRIBUNE 23
L’élaboration d’un schéma régional
d’aménagement de l’Île-de-France
sur les trente ans à venir vient
de faire l’objet d’une séance
au conseil régional. Ce dossier
étant l’un des plus importants
du mandat, il méritait un autre
traitement que celui que lui
a infligé la majorité régionale
PS-PC-Verts.
UMP 39 MEMBRES
Malgré la multiplication à
grands frais de colloques et
Roger Karoutchi
d’assises en tout genre pour
plus de 4 millions d’euros, le document que nous
a présenté l’exécutif régional de gauche souffre
d’un manque de préparation et d’un déficit de
concertation criant.
À la confusion totale de cette séance s’est ajoutée la division de la majorité. Les élus Verts, par
exemple, voulaient bannir tout projet touchant
de près ou de loin à l’amélioration du quotidien
des automobilistes, alors que le groupe socialiste
souhaitait prendre en compte certains grands
projets routiers.
Au cours de cette séance, l’exécutif de gauche
a clairement outrepassé ses compétences : il a
fait adopter une décision invraisemblable
« Il est déplorable
visant à geler une voie
de constater que le
de l’A10, pourtant
nouveau cadre de
l’une des voies les
vie des Franciliens
plus chargées, pour
correspond à une
y faire circuler des
vision idéologique
autobus. Les Franet sectaire beaucoup
ciliens apprécieront
plus qu’à l’intérêt
les embouteillages
général des
supplémentaires...
Franciliens ! »
l’A10 étant concédée
à la société privée
Cofiroute, de quel droit le conseil régional peut-il
prendre une telle décision ?
L’exécutif régional ne reculant devant rien
a aussi décidé d’outrepasser la loi SRU (qui
impose 20 % de logements sociaux aux communes) et a décidé que les collectivités n’ayant pas
d’ici quelques années au moins 30 % de logements
sociaux seront financièrement sanctionnées.
À terme, la majorité régionale risque donc de
conditionner l’octroi des subventions aux objectifs surréalistes fixés en matière de logements
sociaux, remettant ainsi en cause l’autonomie
réelle des communes.
Il est déplorable de constater que le nouveau cadre
de vie des Franciliens a été décidé de façon soviétique, et qu’il correspond à une vision idéologique
et sectaire beaucoup plus qu’à l’intérêt général des
Franciliens ! Groupe UMP Île-de-France
Tél. : 01 53 85 68 05. Fax : 01 53 85 68 09.
www.ump-idf.org
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