Vous voulez une histoire ? de ANTONIN PERETJATKO D`après des

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Vous voulez une histoire ? de ANTONIN PERETJATKO D`après des
Vous voulez une histoire ? de ANTONIN PERETJATKO Vous voulez une histoire ? D'après des faits réels. C'est d'après des fait réels que le réalisateur déroute la routine et propose une trajectoire à travers des bribes d'images qui cheminent le monde. Ce récit, à travers l'histoire de cet homme, de ses histoires, présentes et passées, décrites par une voix de microphone et une bande son séduisante se savoure ostensiblement. La beauté, les beautés traversées invitent ce qui, au détour du globe, de Sidney à Vladivostok, du Japon à l’Égypte détourne l'oeil de sa normalité. C'est simple, un brin nostalgique et puis aussi dans la droite ligne de ce qui, au contraire, nous fait nous intéresser à l'erreur, à la marge, au grain de sable de la manoeuvre qui nous emmène ailleurs, au chemin qu'il laisse. Si vous voulez une histoire, celle d'Antonin Peretjatko est là, prête à s'offrir, comme l'aventure oubliée d'un héros qui n'en était pas un. Baptiste Le ton est donné dès l’ouverture où se lit à l’écran le célèbre « once upon a time » suivi d’un simple « fuck you ». La suite de ce court métrage sera un assemblage de plans plus ou moins liés à la manière d’un cut-­‐up ou d’un cadavre exquis. Des images de vacances aux couleurs délavées, de paysages issus des cinq continents, de femmes nues, blondes, brunes ou rousses, sur un lit ou dans un train. S’il aurait gagné à être plus court et donc plus incisif, le film, aux accents surréalistes, à la fois poétique et mélancolique, séduit toutefois, notamment par le ton désabusé de la voix off nasillarde, qui amuse et nous prend au jeu. Antoni Peretjatko pose finalement la question de l’essence du cinéma et du scénario : mettre bout à bout des images tournées en voyage avec une vieille caméra, n’est-­‐ce pas déjà être cinéaste ? Camille DEVY Des images de voyages s’enchaînent comme des cartes postales décalées poursuivant le fil d’une voix masculine nonchalante au téléphone. Avec humour, Antonin Peretjako nous emmène en voyage avec des femmes en tenues légères. Ce film rafraichissant et dépaysant est une véritable invitation au voyage. Claire LOISEAU Vous voulez une histoire est un partage de voyage dans lequel l’auteur nous fait un récit de ses multiples voyages. A chacun de ses voyages il est marqué par le souvenir d’une femme qui est toujours représentée de façon très voluptueuse, parfois nue ou en tenue légère. La voix off semblable à celle d’un baroudeur racontant des paysages parfois sans lien avec les paroles ainsi que les modes de transport utilisés. On est en voyage dans des lieux au décor magnifique et aussi sinistres ponctués d’une musique très festive. Ecoutez et laissez-­‐vous entrainer par cette voie suave relatant les histoires légères ponctuées d’images de lieux envoutants de cet homme qui part en voyage avec une fille mais qui en a une autre dans la tête. Elmire MAZY On ne verra jamais le narrateur, en voix-­‐off seulement, pendant son périple aux 4 coins du monde. Le film alterne des scènes paisibles, sac plastique s’envolant dans une rue déserte, et des scènes d’une vie urbaine trépidante et grouillante, comme le Japon, alterne des scènes intimistes, femmes nues ou dévêtues, et des scènes de foule, comme le centre commercial au Qatar. Dans un rythme rapide, atmosphères marquées et clichés se succèdent : téléphone et papier peint rétro, souvenirs de sa prime jeunesse, les couleurs saturées des films amateurs des années 60, et le casino tout droit sorti d’une vieille série télé. Fil rouge de ses voyages autour du monde, les femmes qu’il a dans la tête, toujours les femmes… La rousse dans un wagon qui se rhabille, la brune nue, à la chair si blanche, qui enfile un collant en restant couchée, et finalement la blonde, rencontrée dans le train russe qui l’emmène à Vladivostok, but ultime de ses pérégrinations. Un dernier contraste, entre une île perdue au milieu d’un lac dans un calme automne, et le bruit de l’hydroglisseur amenant les derniers touristes. Sur une version ralentie de « Crazy », notre narrateur est bien arrivé « au bout du monde », une terrasse en béton délabrée au bord des eaux lacustres d’une station balnéaire kitsch en arrière-­‐saison… Hélène CABEKE Ou plutôt des histoires. C’est au travers d’un enchainement de rush filmés au grè de ses vacances, que le réalisateur Antonin Peretjatko nous conte un récit intime. Ce récit c’est celui de plusieurs souvenirs de voyage à travers le globe. Du Brésil au Japon en passant par la Russie il nous conduit dans son intimité portée par sa voix rauque, nauséeuse et un brin nonchalante. Le récit qui de prime à bord semble décousue joue sur cet engrenage, ce jeu de découpe et recoupe et l’on comprend au fur et à mesure le découpage filmique. Un décor, tantôt terrestre tantôt marin, une scène extérieure, un intérieur de chambre, et puis des femmes, toujours des femmes : blondes, rousses, habillées, nues, affables, tristes…On se laisse embarquer sans jamais comprendre où le réalisateur souhaite en venir. L’idée de nourrir un film en créant un schéma narratif cohérent à partir de briques dissociées constitue l’objectif de cet essai filmique. C’est simple, efficace, et ça se mange sans faim. Nancy KIRUGAMA C'est un séduisant voyage auquel nous entraîne Antonin Peretjatko. A l'aide de courtes vidéos tournées en super 8, le cinéaste nous décrit son périple aux quatre coins du monde. Dès les premières images, l'inscription « faits réels » laisse penser qu'il nous parle de sa propre histoire, images d'archives à l'appui. Puis l’enchaînement des séquences à travers tous les continents – Afrique, Asie, Europe, Amérique-­‐, laisse peu à peu la place à une autobiographie fictionnelle. Les plans s’enchaînent à un rythme trépident. Le cinéaste ne cesse de zapper. Une voix off malicieuse accompagne les images, nous tient par la main et nous entraîne toujours ailleurs. Tel un super héros aux multiples vies. La présence récurrente de jeunes femmes dénudées, toutes différentes rend ce voyage nostalgique. Encore une fois, les images ne se posent définitivement sur aucune d'elles. Un voyage romanesque écrit à la première personne qui donne envie de suivre le travail de ce jeune réalisateur bouillonnant. Nicolas Cefilm nous raconte l'histoire d'un homme en voyage un peu partout dans le monde montrant les différentes facettes de la nature. Une balade dans le monde a travers l'histoire de quelqu'un qui voyage avec une fille et ayant une autre dans la tête, avec un penchant pour l'alcool, le sexe et les jeux. Un mélange de sensualité et de tristesse montrant des femmes nues brunes, blondes et rousses, des vagues qui s'écrasent, l'immensité de l'océan, des bateaux de croisière qui passent, mais aussi des images de tremblement de terre, des chiens galeux. Le tout raconté en voix off, accompagné de musique nostalgique. Comme une invitation à voyager à travers le monde pour avoir sa propre histoire à raconter, vivre ses propres expériences et avoir sa propre vision des choses Sadio COULIBALY Antonin Peretjatko nous livre un essai cinématographique à la fois intime et universel sur l’acte de création et sa vision du monde. A la question pressante « Vous voulez une histoire ? » il répond en mêlant le mythe du conte de fée « Once upon a time » et une réalité crue « Fuck you ». Il propose un film fabriqué artisanalement, un montage de films de vacances accompagné de son propre commentaire. Au début, son ton est léger, il prend la forme de ses déambulations à travers des contrées dépaysantes, puis le rythme s’accélère et l’auteur se fait citoyen du monde engagé en soulignant la gravité, l’absurdité du monde et en dénonçant les inégalités socio-­‐économiques. Il se dévoile concrètement, la nudité à l’écran se veut l’image de ce que la création nécessite de capacité à se mettre à nu. Il avoue ses échecs, ses obsessions et ses secrets : « Il n’y a eu que des départs dans ma vie ». Dans un format si court, l’auteur réussi la « performance » de synthétiser son propre manifeste, original et sensible. Il atteste de son engagement créatif, son honnêteté et son refus du conformisme (ce qui est un pied de nez à la commande dont le film est l’objet). Ainsi, il dit que pour créer il faut regarder l’humanité à sa marge, en dehors des sentiers battus, par le biais des voyages, afin d’exprimer, comme il le fait, un point de vue fort sur le monde. Samia DJEDAI