Son vin a vieilli parmi les huîtres de Quiberon
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Son vin a vieilli parmi les huîtres de Quiberon
Son vin a vieilli parmi les huîtres de Quiberon En janvier, un producteur de vin en Anjou et un ostréiculteur ont plongé un millier de bouteilles dans des parcs à huîtres situés au large de Carnac. Ils les ont remontées, recouvertes de coquillages. Elles sont ressorties couvertes d'une robe de belons et berniques. Depuis janvier, un millier de bouteilles de vin d'Anjou blanc sec reposaient par 14 m de fond, dans des parcs à huîtres de pleine mer, en baie de Quiberon. Philippe Socheleau, le vigneron angevin, et Dominique Madec, l'ostréiculteur du Morbihan, les ont repêchées hier samedi. L'idée de cette cuvée originale, baptisée Douar ar Mor (Terre et mer), est née en 2011, autour d'un verre partagé entre les deux hommes. « Dominique fait partie de mes clients, explique Philippe Socheleau, propriétaire du Domaine des deux vallées, à Saint-Aubin-de-Luigné. Il était inquiet de la mortalité de ses huîtres. J'ai glissé que je pouvais mettre des bouteilles dans son parc. » Dominique Madec, installé à Crac'h, relève le pari. « La mer apporte un côté magique » Fin 2012, ils font un premier essai, avec six bouteilles. Avant d'en immerger mille, l'an dernier. Et à nouveau un millier, en janvier. Hier, ils ont remonté les trois « casiers » de 350 bouteilles. « La mer leur apporte un côté magique, souffle Philippe Socheleau, qui a lui-même plongé. Pour les gens, la bouteille à la mer, c'est soit le message de détresse ou d'amour. Ou retrouvée sur une épave. Mais rarement mise à l'eau volontairement. » Avec une petite surprise à la clé. « J'étais convaincu que le fond de la mer était noir et froid, sans courant. Donc un vieillissement lent pour le vin. Finalement, on se rend compte qu'il fait chaud, environ 15°, et jour. Et que les bouteilles sont chahutées par le courant. » En neuf mois de mer, le vin, sous la protection d'un bouchon hermétique, a vieilli comme en un an. « Accord parfait entre les huîtres et le vin » En s'appuyant sur cet « accord parfait entre les huîtres et le vin », l'ostréiculteur et le vigneron développent un « vrai partenariat », poursuit Dominique Madec. Après avoir séché quinze jours, les bouteilles seront vendues en bourriches, avec leur double label sur l'étiquette. Avec deux temps forts. D'abord en Anjou, les 6 et 7 décembre 2014 : « On fera déguster le vin et Dominique viendra avec ses huîtres », explique Philippe Socheleau. Puis, les 22 et 23 décembre 2014 à Crac'h, dans le même esprit. Ces journées s'accompagneront d'une exposition photo sur la relevée des bouteilles et le métier d'ostréiculteur. « On dit que le vin délie les langues. Sur une table, ce sont des bouteilles qui font parler. » 15.9.2014 OF