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Communiqué de Presse : Election présidentielle, premier bilan sur les sondages
Bilan des sondages publiés la semaine précédant le 1er
tour par rapport aux résultats de l’élection présidentielle
I - Bilan global
Tableau : comparaison sondages/élection (source : sondages en France)
Comparaison des résultats du premier tour de l’élection présidentielle par rapport à l’ensemble
des sondages publiés dans la semaine précédant le scrutin du 22 avril
* Dans un sondage, les chiffres sont arrondis au point supérieur lorsqu’ils se situent au-delà
de « ,6 », au point inférieur en deçà de « ,4 » et à la décimale « ,5 » lorsque le score se situe
justement autour de « ,5 » (c’est-à-dire entre « ,41 » et « ,59 »).
Au regard des résultats finaux avec décimales, le meilleur sondage possible aurait ainsi situé
Hollande à 29%, Sarkozy à 27%, Le Pen à 18% et Mélenchon à 11%.
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II - Principaux enseignements issus de ce tableau :
1) 10 sur 10
L’ensemble des 10 candidats est arrivé dans l’ordre exact indiqué par l’ensemble des sondages
préélectoraux. La fourchette de scores dans lesquels se situaient les deux premiers, fut bien celle que
l’on retrouva le jour du vote, particulièrement dans les deux sondages BVA publiés la semaine
dernière. Le très net écart entre les deux premiers et leurs poursuivants étaient indiqué depuis
longtemps par les sondages tout comme l’ordre d’arrivée des 3ème, 4ème et 5ème. Le décrochage de
ce dernier était aussi parfaitement indiqué (10% contre 9% au soir de l’élection).
2) Un collectif « sondages » supérieur aux individualités
Comme dans une (bonne) équipe de football, le collectif « sondages » fut meilleur que les
individualités qui le composaient. A 2 points près (en plus pour Marine Le Pen, et en moins pour JeanLuc Mélenchon), les fourchettes et/ou moyennes observées pour chaque candidat dans les treize
sondages effectués la semaine précédant le premier tour, furent bien celles dans lesquelles ils se
situèrent le jour du vote.
Ceux des Instituts qui ont été les moins imprécis sur les scores de Marine Le Pen et Jean-Luc
Mélenchon comme ceux qui ont été les plus performants sur les écarts moyens observés sur les dix
candidats, n’ont pas été ceux qui ont été les plus précis sur les scores et les rangs des deux finalistes.
3) BVA a fourni les meilleurs sondages sur les scores des deux finalistes
Notre sondage BVA-Orange-Presse régionale–RTL publié mercredi 18 avril a été le plus précis avec 2
points d’écart en faveur de Hollande : 29,5% contre 27,5% en faveur de Nicolas Sarkozy, alors que
l’écart le 22 avril fut finalement de 29% contre 27% en valeur arrondie. Au même moment, d’autres
Instituts publiaient des sondages donnant les deux candidats à égalité, ou, plus rarement Sarkozy
devant Hollande.
Le second sondage publié le plus précis sur les rangs, niveaux et écarts entre les deux finalistes fut
encore un sondage BVA, celui que nous avons publié vendredi dans Le Parisien-Aujourd’hui en France
(30% contre 26,5%).
Cette bonne estimation de l’essentiel, le score des deux finalistes, est évidement une grande source
de satisfaction pour notre Institut.
4) Une surprise : les scores de la 3ème et du 4ème
Malgré ces bonnes mesures sur ce qui était l’essentiel, le scrutin réserva bien, comme souvent, une
réelle et spectaculaire surprise sur ce premier tour, en ce qui concerne les niveaux des scores
obtenus par les candidats arrivés en troisième et quatrième positions.
Le rapport de force entre eux fut finalement plus favorable à Marine Le Pen que ne l’indiquaient
l’ensemble des sondages préélectoraux, et particulièrement les nôtres.
Alors que Marine Le Pen n’occupait la troisième place que de peu dans les sondages préélectoraux (en
moyenne 16% contre 14%), elle a finalement réussi à atteindre un niveau historique le 22 avril avec
17,8% des voix tandis que Mélenchon dépassait à peine les 11%.
Cette indiscutable mésestimation du score du Front National est l’un des sujets qui fait le plus
débat aujourd’hui. Ce d’autant plus, que beaucoup de nos concitoyens sont restés marqués par
certaines des premières estimations publiées à 20h qui créditaient Marine Le Pen d’un score supérieur
à 20%.
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III – Mieux estimer les candidats « antisystème »
Evidemment, cette situation nous interpelle ainsi que toute la profession et nous oblige une fois de
plus à travailler sur nos modèles afin de nous améliorer sur l’appréciation de ces votes
« antisystème » (FN mais aussi Front de Gauche).
Le FN : un vote parfois sous-estimé … mais parfois surestimé
Lorsqu’il n’est pas bien estimé, le score du FN l’est aussi souvent par sous-estimation que par
surestimation. En 2002 et 2012 il fut clairement sous-estimé, mais en 2007, il fut surestimé dans des
proportions comparables (3 points). Jean-Marie Le Pen n’obtint en 2007 que 10,4% des voix alors qu’il
était le plus souvent crédité de 13% à 14% dans les intentions de vote. Même durant cette campagne
2012 où le score final du FN fut clairement sous-estimé, il se situa souvent à de très hauts niveaux,
parfois au-delà de celui enregistré le 22 avril (19% dans notre intention de vote de décembre 2011).
D’autre part, le niveau d’écart entre le vote réel et les sondages préélectoraux fut,
malheureusement, tout aussi important pour Jean-Luc Mélenchon (scores compris entre 12% et 15%
avec une moyenne à 13,7% alors qu’il obtint finalement 11%) que pour Marine Le Pen, même si cette
mésestimation-ci fut nettement moins relevée.
C’est donc bien à une meilleure estimation de la répartition des votes entre les candidats
« antisystème » et entre chacun d’eux et l’abstention que nous devons travailler.
Pour y parvenir, deux pistes seront principalement étudiées par BVA :
-
D’abord, nous étudierons les passerelles existantes entre ces deux candidats. Même si les
électorats d’extrême-gauche et d’extrême-droite sont très peu compatibles, il existe une
proportion minoritaire mais bien réelle d’électeurs hésitants entre les deux votes
« antisystème ». Dans notre sondage BVA-Le Parisien-Aujourd’hui en France paru le 11 avril sur
les potentiels de vote croisés, nous observions que 19% des électeurs de Marine Le Pen
envisageaient de voter Mélenchon, tout comme 9% des électeurs de Mélenchon envisageaient
de voter pour Marine Le Pen. Or, la hausse de l’une le jour du vote par rapport aux derniers
sondages (2 points en moyenne) correspond presque exactement à la baisse de l’autre.
-
Ensuite, BVA s’attachera à mesurer comment la mobilisation un peu plus forte qu’attendue
(moins de 20% contre une fourchette de 20% à 24% donnée par BVA et trois autres Instituts,
contre un seul Institut donnant un chiffre supérieur à 30%) a pu jouer en faveur de la
candidate du FN.
Cette seconde hypothèse semble d’autant plus pertinente que, dans notre sondage sur « le potentiel
d’abstention et l’intérêt des Français pour la campagne » publié le 6 avril pour Orange, la Presse
régionale et RTL, les sympathisants du FN étaient justement parmi ceux qui se déclaraient le plus
tentés par l’abstention : 34%, soit environ le double de ceux du Parti socialiste (17%) ou de l’UMP
(20%).
Par ailleurs, dans notre sondage post-électoral réalisé le soir du vote pour Le Parisien-Aujourd’hui en
France, les électeurs de Marine Le Pen étaient aussi ceux qui furent les plus nombreux à déclarer
avoir fait leur choix dans les derniers jours précédant le scrutin (25% contre seulement 12% des
électeurs de F. Hollande et 11% des électeurs de N. Sarkozy).
Il est donc probable qu’une partie des électeurs FN du 22 avril envisageant initialement de s’abstenir
par « dégoût du système » a finalement exprimé son rejet par un vote plutôt que par une abstention.
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