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Lucas Ciavatta
MUSIQUE ET BICYCLETTE
Essayez de vous rappeler comment vous avez appris à faire de la bicyclette. Certains utilisent
de petites roues, d'autres non. Certains ont pratiqué le tricycle. Certains sont tombés à de
nombreuses reprises. Tous sont tombés au moins une fois.
Personne n'a appris à l'arrêt. Personne n'a appris le mouvement de pédalage sur un vélo
d'appartement pour l'utiliser ensuite sur une bicyclette. Personne n'a d'abord perfectionné sa capacité
à se tenir en équilibre sur la bicyclette, pour la mettre en mouvement ensuite.
Pourquoi ?
Parce que l'apprentissage de la bicyclette est entièrement lié au mouvement du vélo, à la
capacité à faire face aux défis que le flux – qui donne tout son sens à l'action d'avancer de la
bicyclette – nous présente.
Cela parait évident. Et de fait, ça l'est.
Cependant, quand nous pensons l'enseignement de la Musique, cette relation directe entre
l'action et le flux, qui ici aussi me parait évidente, ne semble pas l'être pour une grande partie des
professeurs de Musique. Sinon, comment peut-on expliquer qu'un professeur accepte que son élève
joue ou chante quelque chose, ne serait-ce qu'une note, hors du flux qui lui donne son sens ?
Comment peut-on expliquer qu'un professeur accepte que son élève fasse quoi que ce soit, qu'il
s'agisse même du plus simple exercice technique, sans savoir la position des notes qu'il joue ?
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