Rapport climatologique 2015 - MétéoSuisse

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Rapport climatologique 2015 - MétéoSuisse
1
Rapport climatologique 2015
Rapport climatologique 2015
2Editeur
Office fédéral de météorologie et de climatologie
MétéoSuisse
Département climat
Operation Center 1
CH – 8058 Zürich-Flughafen
[email protected]
www.meteosuisse.ch
Rédaction
Dr. Stephan Bader, Thomas Schlegel
Auteurs
Dr. Stephan Bader, Michael Begert, Dr. Martine Collaud Coen,
Dr. Christoph Frei, Dr. Sophie Fukutome, Dr. Regula Gehrig,
Dr. Eliane Maillard Barras, Dr. Rolf Philipona, G. Romanens, Dr.
Simon Scherrer, Thomas Schlegel, Dr. Christoph Spirig, Dr. Reto
Stöckli, Dr. René Stübi, Dr. Laurent Vuilleumier
Distribution
OFCL, Vente des publications fédérales, CH 3303 Berne
www.publicationsfederales.admin.ch
Artikelnummern 313.001.f
ISSN 2296-1496
Merci de bien vouloir citer le présent rapport comme suit:
MétéoSuisse, 2016: Rapport climatologique 2015. Office
fédéral de météorologie et de climatologie. MétéoSuisse,
Zurich. 84 p.
© MétéoSuisse 2016
Table des matières
Résumé4
Summary6
1
Evolution du climat au cours de l’année 2015
10
2
Diagrammes représentant l’évolution annuelle
20
3
3.1
3.2
3.3
3.4
Particularités de l’année 2015
Nouveau record de chaleur
Fortes précipitations en mai
L’été caniculaire 2015
Records à la fin de l’année
38
38
39
40
44
4
4.1
4.2
4.3
4.4
Climat global et événements météorologiques 2015
L’année la plus chaude au niveau mondial
El Niño et La Niña
Evénements particuliers
Glaces marines arctiques et antarctiques
48
48
50
51
51
5
Surveillance du climat
5.1Atmosphère
5.1.1 Mesures au sol
Température
Jours de gel
Journées d’été
Limite du zéro degré
Précipitations
Jours de fortes précipitations
Précipitations des journées très humides
Périodes de sécheresse
Indice de sécheresse
5.1.2 Atmosphère libre
Limite du zéro degré
Altitude de la tropopause
5.1.3 Composition de l’atmosphère
Série de mesures de l’ozone d’Arosa
Mesures de l’ozone à Payerne
Intensité des pollens
5.2 Terres émergées
Sommes de neige fraîche et journées de neige fraîche
Journées de neige fraîche
Indice du printemps
Floraison des cerisiers près de Liestal et apparition de la première feuille du marronnier à Genève
5.3 Origine des données et méthodes
54
56
56
56
59
60
61
62
65
66
67
68
69
69
69
70
70
70
73
74
74
74
76
77
80
Références82
3
Résumé
4
La température de l’année 2015 en Suisse a connu un écart à la
norme 1981–2010 de 1.29 degré, ce qui constitue un nouveau
record. Avec les précédentes années les plus chaudes, 2014
et 2011, qui avaient connu un excédent thermique de 1.25,
respectivement 1.21 degré, trois années proches se suivent
avec des températures élevées.
La première partie de l’hiver s’est montrée nettement trop
douce jusqu’à la mi-janvier avec une exception au moment
du changement d’année où un gros refroidissement s’est
produit avec de la neige jusque sur les régions de plaine
du Nord des Alpes. La deuxième partie de l’hiver a été bien
hivernale avec plusieurs épisodes neigeux jusqu’en plaine
des deux côtés des Alpes. Le froid a perduré tout au long du
mois de février, interrompu cependant en montagne par une
période douce vers la mi-février. Moyennée sur l’ensemble
de la Suisse, la température de l’hiver 2014/2015 a présenté
un excédent thermique de 0.7 degré par rapport à la norme
1981–2010. Au Sud des Alpes et en Engadine, cet hiver s’est
régionalement montré le deuxième le plus doux depuis le
début des mesures. Sur les sommets alpins, les températures
de l’hiver sont restées légèrement au-dessous des normes.
Au Sud des Alpes et en Engadine, les sommes pluviométriques
hivernales ont été généralement comprises entre 100 et 160%
de la norme 1981–2010. Dans les autres régions, elles ont été
comprises entre 70 et 100 % de la norme et même localement
moins. L’hiver a débuté par des conditions sèches, ce qui s’est
traduit par un manque de neige jusqu’à Noël. De la neige n’était
présente qu’au-dessus de 1000 à 1500 mètres en quantité
très disparates d’une région à une autre. Fin décembre, une
première puissante offensive hivernale s’est manifestée au
Nord des Alpes avec des chutes de neige jusqu’en plaine.
A partir de la mi-janvier, plusieurs épisodes neigeux parfois
intenses se sont produits jusqu’à basse altitude des deux
côtés des Alpes. Vers la fin du mois de janvier, l’épaisseur du
manteau neigeux est devenue conforme à la moyenne d’abord
sur les versants nord des Alpes et en Valais, plus tardivement
en février dans les Grisons et les montagnes tessinoises.
Le printemps 2015 en Suisse a présenté un excédent thermique
de 1.1 degré par rapport à la norme 1981–2010. Pour de
nombreuses régions, il s’agit d’un des dix printemps les
plus chauds depuis le début des mesures en 1864. Les trois
mois du printemps ont connu des températures mensuelles
supérieures à la norme: +1.2 degré en mars, +1.4 degré en
avril et +0.8 degré en mai.
Les précipitations au Sud des Alpes sont restées nettement
déficitaires en mars et en avril. Même en mai, certaines stations
n’ont pas atteint la norme mensuelle. Le printemps a également
été régionalement trop sec sur le nord-ouest du pays avec
des valeurs comprises entre 80 et 100 % de la norme. Dans
les autres régions, le mois de mai a fait la différence en étant
parfois extrêmement humide. Des fortes pluies tombées au
début du mois ont régionalement provoqué des inondations
et glissements de terrain.
Le mois d’avril a été particulièrement ensoleillé dans toute la
Suisse. Au Nord des Alpes, l’ensoleillement a également été
excédentaire en mars. En revanche, le mois de mai a connu
un ensoleillement déficitaire sur la plupart des régions. Seul le
Sud des Alpes a connu un ensoleillement proche de la norme.
La Suisse a vécu son deuxième été le plus chaud depuis le
début des mesures il y a 152 ans. Moyenné pour l’ensemble
de la Suisse, l’excédent thermique s’est élevé à 2.4 degrés
par rapport à la norme 1981–2010. Ainsi, cet été 2015 s’est
montré un degré plus chaud que les précédents étés les plus
chauds. Seul l’exceptionnel été caniculaire 2003 fait figure
d’exception. Celui-ci s’était montré près d’un degré encore
plus chaud que l’été 2015. En moyenne suisse, le mois de juin
a été le quatrième le plus chaud depuis le début des mesures
en 1864. Le mois d’août a également été le quatrième le plus
chaud depuis le début des mesures. Enfin, en Suisse romande,
en Valais, au Sud des Alpes et en Engadine, le mois de juillet
a souvent été le plus chaud depuis le début des mesures.
Ailleurs en Suisse, il fait partie des trois mois de juillet les plus
chauds depuis le début des mesures.
Les trois mois de l’été ont connu des précipitations souvent
déficitaires. Seul le mois d’août a connu des précipitations
nettement excédentaires en Valais et régionalement aussi
au Sud des Alpes. Ces régions ont également connu un été
normalement arrosé ou plus arrosé.
La durée d’ensoleillement pendant l’été 2015 a été supérieure
à la normale pour la plupart des régions du pays. Grâce à un
mois de juillet particulièrement ensoleillé, l’été 2015 au Nord
des Alpes s’est retrouvé entre le deuxième et le quatrième le
plus ensoleillé depuis le début des mesures homogénéisées
en 1961.
La température en septembre et en octobre s’est montrée
légèrement inférieure à la norme 1981-2010. En revanche, en
raison de conditions anticycloniques persistantes avec des
advections d’air chaud, la Suisse a vécu son troisième mois
de novembre le plus chaud, ainsi que le mois de décembre le
plus chaud depuis le début des mesures en 1864. Moyenné
sur l’ensemble de la Suisse, l’écart à la norme 1981–2010 s’est
élevé à 3.2 degrés pour décembre 2015. En montagne, il s’est
montré entre 4 et 6 degrés au-dessus de la normale. Ces
valeurs se situent 2 degrés au-dessus des précédents records
pour un mois de décembre, ce qui constitue un événement
absolument unique dans l’historique des mesures.
Le manque de précipitations qui a débuté depuis le milieu
de l’été s’est prolongé au cours de l’automne. Seul le mois
de septembre a connu des quantités de précipitations
excédentaires en de nombreuses régions, notamment à
l’Ouest, au Tessin et dans les Grisons. Enfin, le Sud des Alpes
a été marqué par une sécheresse record pour les mois de
novembre et de décembre. A Lugano et à Locarno-Monti, il
n’est tombé que 0.8 mm d’eau en novembre et en décembre,
soit la somme pluviométrique la plus faible pour ces 2 mois
depuis le début de la série de mesures depuis plus de 100
ans. Grâce à cette longue période de beau temps, quelques
régions de Suisse ont connu de nouveaux records mensuels
d’ensoleillement en novembre et en décembre.
Au niveau mondial, l’année 2015 a nettement été la plus
chaude depuis le début des mesures en 1850. Avec un écart
thermique de 0.76 degré par rapport à la norme 1961–1990,
cette année 2015 a franchi de nouvelles limites dans la
série de mesures des températures. Le précédent excédent
thermique record datait de l’année 2014 avec 0.55 degré.
Les experts attribuent ce record de chaleur mondial massif à
l’effet combiné du réchauffement climatique lié aux activités
humaines et au fort événement El Niño qui s’est développé.
Si on se focalise sur l’évolution climatique à long terme,
cette année 2015 record en Suisse fournit une contribution
supplémentaire à la hausse des températures en Suisse. Toutes
les saisons étaient plus chaudes que la norme 1961–1990. En
particulier, les températures du printemps et de l’été ont connu
des valeurs de 3 à respectivement 3.6 degrés au-dessus de
la normale. L’excédent thermique a été plus modéré en hiver
avec 1.2 degré d’écart et en automne avec 0.9 degré d’écart.
En raison de l’augmentation générale de la température en
Suisse, la période analysée depuis 1959 montre que le nombre
de journées estivales a fortement augmenté, tandis que le
nombre de journées de gel a significativement diminué. Au
cours de cette même période, la limite du zéro degré a grimpé
de 410 à 420 mètres, essentiellement en hiver, au printemps
et en été. Le réchauffement général s’exprime également par
un développement plus précoce de la végétation.
L’évolution à long terme des précipitations entre 1864 et
2015 montre une tendance significative à la hausse des
sommes de précipitations pour l’année et en hiver. Pour les
autres saisons, aucun changement à long terme n’apparaît
dans la somme pluviométrique. Au Sud des Alpes, aucun
changement à long terme dans le régime des précipitations
n’apparaît pour toutes les saisons et aussi pour l’année. Le
nombre de jours avec de fortes précipitations n’a pas évolué
depuis le début de la période analysée en 1959. Par ailleurs,
les précipitations des jours très humides n’ont pas évolué.
La durée des périodes sèches les plus intenses ne montre
aucune évolution significative pour les sites de mesures qui
ont été analysés.
Les relevés plus que centenaires de la neige montrent
régionalement une légère diminution des sommes de neige
fraîche, alors qu’il n’y a aucun changement pour d’autres régions
plus étendues. Pour les journées avec de la neige fraîche,
certaines régions montrent une légère augmentation, tandis
que certaines autres régions montrent une légère diminution.
Mais d’autres régions ne montrent aucun changement.
Cependant, ces analyses ne sont pas basées sur des données
homogénéisées. L’homogénéisation des données de neige
n’a pas encore pu être prise en main.
Ces dernières années, la situation de l’ozone dans la haute
atmosphère au-dessus de la Suisse est restée stable. Cette
stabilité fait suite à une diminution de l’ozone totale de quelque
6 % qui s’est produite entre 1970 et 1995.
5
Summary
6
With a surplus of 1.29°C compared with the normal value
1981–2010 the annual temperature 2015 reached a new
record level in Switzerland. Together with the former record
temperature surpluses of 1.25°C in 2014 and 1.21°C in 2011,
three years in quick succession have yielded practically identical record temperatures.
In the first half of winter the weather in Switzerland was characterized above all by mild conditions. In the second half of
winter north-westerly and northerly currents brought the
winter back to Switzerland. During several periods on both
sides of the Alps snow fell even at low altitudes. February
presented itself wintery with – in many parts – under-average
temperatures.
Despite a cold February the winter was overall too mild in
Switzerland with a surplus of 0.7°C compared with normal
values 1981–2010. Extremely mild winter conditions prevailed
south of the Alps and in the Engadine. The weather stations
of Lugano, Locarno-Monti and Samedan registered the second-warmest winter since observations started.
Winter precipitation totals reached 100 to 160 percent of the
normal value 1981–2010 on the south of the Alps and in the
Engadine. In the remaining areas 70 to 100 percent was observed. Winter started in Switzerland with a lack of precipitation and snow. Snow was only confined to altitudes above
1000 to 1500 m a.s.l, and that in below-average amounts.
North of the Alps only at the end of the year could air from
the north brought snow down to lowlands. From mid-January
snow fell several times down to low altitudes on both sides
of the Alps.
Spring was also characterized by above normal temperatures with a surplus of 1.1°C compared with the normal value
1981–2010. In many regions of Switzerland spring 2015 ranks
among the ten warmest since measurements began in 1864.
During March and April precipitation remained significantly
below average on the south of the Alps. Dry conditions prevailed also in May in several parts of southern Switzerland.
Below average precipitation amounts were observed also in
north-western Switzerland. In the remaining areas precipitation amounts reached above normal amounts mainly in
May. Heavy rainfall at the beginning of the month caused
floods and landslides.
During April sunny conditions prevailed in whole Switzerland.
On the north of the Alps March also brought above-normal
sunshine amounts. During May, however, below-average
amounts were observed in most parts of Switzerland.
The Swiss summer 2015 will rank as the second-warmest in
the 152-year-old history of meteorological observation. In
Switzerland the overall mean temperature surplus amounted
to 2.4°C compared with the normal value 1981–2010. This
resulted in the summer 2015 ranking above all previous record summers with a difference of over 1°C, the only exception being the legendary, hot summer 2003. The latter was
around 1°C hotter than the summer of 2015. Switzerland
experienced the fourth-warmest June and the fourth-warmest August since observations started in 1864. South of the
Alps, in the Engadine, in the Valais and in Western Switzerland the month of July was in many parts the hottest month
since the beginning of observations. In the remaining areas
July counted among the three hottest months in the annals
spanning 152 years. All three summer months provided widespread below-average rainfall. Only in August, the Valais and
also the southern parts of Switzerland showed above-average precipitation amounts.
Thanks mostly to the very sunny month of July, some regions
north of the Alps experienced the second-sunniest summer
in the homogenous measurement series available since 1961,
namely at the meteorological stations of Neuchâtel, Lucerne,
Altdorf, Zurich-Fluntern, St. Gall und Säntis. Berne registered the
third-sunniest, Basel and Geneva the fourth-sunniest summer.
In both autumn months September and October temperature
remained below average. Due to a persistent high pressure
zone with the arrival of warm air from south-westerly and
westerly directions, Switzerland registered the third-warmest November and the warmest December since observations started in 1864. December produced a record surplus
of 3.2°C, in high elevation sites even a surplus between 4
and 6°C. These values are 2 degrees above the previous December records. For the month of December they represent
a unique event in the history of measurement.
Already in summer precipitation was generally below average.
In autumn the scarcity of precipitation continued. Only September brought above-average precipitation to some major
areas, namely in the westernmost region of the country, in
Ticino and in Grisons. October precipitation totals were largely
below average and the first three weeks in November were
practically without any precipitation in the whole of Switzerland. Taking into account all three autumn months, precipitation totals reached only 50 to 70 percent of the normal value
1981–2010 on the eastern Plateau. In the remaining areas 70
to 90 percent was observed. Only in parts of Grisons did precipitation totals amount to 100 percent of the normal value.
South of the Alps a record drought was experienced in the
period from November to December. Lugano and LocarnoMonti registered only 0.8 mm of precipitation: normally a
total of 200 to 250 mm should be expected. They were the
lowest November-to-December totals in the relevant series
spanning well over 100 years.
With a view to the long-term temperature change the record
year 2015 contributed again to the elevated mean temperature in Switzerland. All seasons brought above-normal temperatures. Especially in spring and summer the overall mean
temperature surplus amounted to 3.0°C and 3.6°C, far above
the the normal value 1981–2010. Moderate surpluses of 1.2°C
and 0.9°C are registered in winter and autumn.
In accordance with generally higher temperatures the number
of summer days has increased considerably while the number
of frost days has decreased in the period under scrutiny since
1959. In the same period the zero degree level has risen by
around 410 to 420 m, mainly in the winter, spring and summer
seasons. The general rise in temperature has also led to an
earlier development of vegetation.
North of the Alps the long-term precipitation development
1864–2015 shows a trend to higher precipitation totals for
the year and for the winter season. No long-term changes in
the precipitation totals have been registered for the remaining
seasons. South of the Alps no long-term change in the precipitation pattern has been registered, both as regards annual
totals and seasonal totals.
In the period under scrutiny since 1959 Both the number of
days with heavy precipitation and the precipitation totals of
very wet days have remained largely unchanged. The length
of the most intensive dry periods has not changed. The over
100-year-old snow records indicate in some regions a slight
decrease, in other regions however, there is no change in the
fresh snow totals. In the number of days with fresh snow
also some regions show a slight increase, in other regions
however the measurement series indicate a slight decrease
or no change.
In the past years the ozone situation in the upper atmosphere
over Switzerland has remained stable. This stability follows a
decrease of the ozone total of around 6% which took place
between 1970 and 1995.
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1| Evolution du climat
au cours de l’année 2015
Record de 2014 déjà battu: la température de l’année 2015 a connu
un écart à la norme 1981–2010 de 1.29 degré, ce qui constitue un
nouveau record de chaleur. Avec les précédentes années les plus
chaudes, 2014 et 2011, qui avaient connu un excédent thermique
de 1.25, respectivement 1.21 degré, trois années proches se suivent
avec des températures élevées. Le Sud des Alpes et l’Engadine ont
vécu le deuxième hiver le plus chaud depuis le début des mesures
en 1864, tandis que l’ensemble de la Suisse a vécu le deuxième été
le plus chaud, derrière le fameux été 2003, ainsi que le troisième
mois de novembre le plus chaud. Enfin, le Sud des Alpes a connu
un déficit record de précipitations en novembre et en décembre.
Un début d’année extrêmement doux
Au cours de la première quinzaine de janvier 2015, le temps
en Suisse a été influencé par un courant d’ouest à sud-ouest
très doux. Le 10 janvier a été une journée extrêmement
douce avec des températures moyennes journalières entre
6 et plus de 14 degrés au-dessus de la norme 1981–2010.
La Suisse centrale a connu une journée hivernale des plus
douces depuis le début des mesures. A Lucerne, la température moyenne journalière a indiqué 15.1 degrés, ce qui n’était
jamais arrivé depuis le début des mesures en 1871 pour une
journée hivernale (décembre à février). La température maximale de la journée a été de 19.3 degrés. Seul l’hiver 1992/93
a connu une température maximale encore plus élevée avec
19.5 degrés. Au Sud des Alpes, les maximales ont atteint 20
à presque 23 degrés. Mais là-bas, le record hivernal avait été
une température supérieure à 24 degrés.
Hivernal à partir de la mi-janvier
Un courant de nord à nord-ouest a provoqué le retour de
l’hiver en Suisse au cours de la seconde quinzaine du mois. Il
a neigé jusqu’à basse altitude des deux côtés des Alpes. Le
mois de février s’est montré hivernal avec des températures
souvent inférieures à la normale et de fréquentes chutes de
neige jusqu’en plaine des deux côtés des Alpes. Les chutes
de neige ont surtout été abondantes au Sud des Alpes. A la
mi-février, il est tombé 16 cm de neige fraîche en 2 jours à
Locarno-Monti. A Airolo (1100 m) et au San Bernardino (1640
m), il est tombé 63 cm de neige en 2 jours et même jusqu’à
96 cm à Bosco-Gurin (1500 m). Une semaine plus tard, une
advection d’air froid à partir du nord-ouest a provoqué des
chutes de neige sur presque l’ensemble de la Suisse. Les régions de plaine du Nord des Alpes se sont retrouvées sous
une couche de neige, généralement inférieure à 10 cm. Au
Sud des Alpes, il est tombé entre 10 et 20 cm de neige fraîche
et localement jusqu’à 50 cm de neige en altitude.
Un hiver extrêmement doux au Sud des Alpes et
en Engadine
Malgré un mois de février froid, l’hiver en Suisse a été trop
doux avec un excédent thermique de 0.7 degré par rapport
à la norme 1981–2010. L’hiver a été particulièrement doux au
Sud des Alpes et en Engadine. Pour les stations de Lugano,
Locarno-Monti et Samedan, il s’agit du deuxième hiver le plus
chaud depuis le début des mesures. Au Sud des Alpes, les
températures ont été entre 1.5 et 1.8 degré au-dessus de la
normale. A Samedan, l’excédent thermique a même atteint
2.4 degrés par rapport à la norme. Sur le reste de l’Engadine,
il a été entre 1 et 1.4 degré au-dessus de la norme 1981–
2010. En revanche, sur les sommets alpins, les températures
de l’hiver sont restées légèrement au-dessous des normes.
Un début de printemps ensoleillé
Après un début mars gris et humide pendant quelques jours,
le soleil a brillé sur toute la Suisse jusque vers la mi-mars. Du
6 au 13, l’ensoleillement relatif a généralement été compris
entre 80 et 100%. En montagne, les températures moyennes
journalières ont souvent été entre 4 et 7 degrés au-dessus de
la norme 1981–2010. Au Jungfraujoch, elles étaient même
entre 5 et 9 degrés au-dessus de la norme. Sur le nord du Plateau, les valeurs maximales ont été comprises entre 14 et 17
degrés. Au Sud des Alpes, un fort foehn du nord a permis aux
températures de grimper au-dessus de 20 degrés le 11 mars.
11
Beau temps pour l’éclipse solaire
Fin de printemps avec des précipitations record
Du 18 au 20 mars, un pont anticyclonique s’est installé de
l’Angleterre à la Russie, soit au bon moment pour observer dans de bonnes conditions l’éclipse solaire partielle du
20 mars, ce qui a été le cas pour la plupart de régions de la
Suisse. Cependant, une dépression d’altitude sur le sud-ouest
de la France a dirigé une couche nuageuse compacte sur le
Sud des Alpes le 20 mars. Le ciel a également été en partie
nuageux sur le sud-ouest de la Suisse romande, en particulier sur la région genevoise.
Au moment du changement de mois entre avril et mai, les
conditions météorologiques sont devenues généralement
dépressionnaires, une période de précipitations abondantes
s’est mise en place. En 6 jours, de fortes pluies sont tombées
avec une moyenne de quelque 100 mm sur l’ensemble de la
Suisse. Les plus grosses quantités d’eau sont tombées sur le
Bas-Valais, les Alpes vaudoises, ainsi que les régions proches
de l’Oberland bernois. Les régions en altitude ont reçu plus
de 200 mm de précipitations. La plupart des précipitations
se sont produites sur 3 jours. Pour certains sites qui disposent
d’une longue série de mesures depuis plus de 100 ans, il s’agit
du deuxième événement (précipitations sur 3 jours) le plus intense depuis le début des mesures. Les importantes quantités
de pluie tombée ont entraîné une situation de crue, surtout
sur la partie occidentale du pays et des dégâts ont été provoqués par des torrents qui sont sortis de leur lit.
Le mois de mars s’est terminé dans des conditions hivernales avec de la neige jusque vers 600 mètres et des vents
tempétueux des deux côtés des Alpes. Le 27 mars, le foehn
du nord a soufflé jusqu’à 90 km/h au Sud des Alpes. Le 31
mars, la tempête Niklas a provoqué des rafales de vent supérieures à 100 km/h sur le Plateau et supérieures à 160 km/h
sur les crêtes alpines.
Un mois d’avril ensoleillé et doux
Le mois d’avril a été généralement calme en Suisse, ensoleillé
et doux. Des conditions anticycloniques persistantes avec des
températures très douces et pratiquement pas de précipitations ont conduit à un risque accru de danger d’incendie au
Sud des Alpes et en Engadine.
D’autres fortes pluies sont tombées jusque vers la mi-mai et
finalement, plusieurs postes pluviométriques disposant d’une
longue série de mesures ont vu des précipitations record en
mai 2015, notamment dans les Alpes occidentales et dans
l’Oberland bernois. De nombreux autres postes pluviométriques avec une longue série de mesures ont également
connu leur deuxième ou troisième mois de mai le plus humide.
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Un été caniculaire
La Suisse a vécu son deuxième été le plus chaud depuis le
début des mesures il y a 152 ans. Moyenné pour l’ensemble
de la Suisse, l’excédent thermique s’est élevé à 2.4 degrés
par rapport à la norme 1981–2010. Ainsi, cet été 2015 s’est
montré un degré plus chaud que les précédents étés les plus
chauds. Seul l’exceptionnel été caniculaire 2003 fait figure
d’exception. Celui-ci s’était montré près d’un degré encore
plus chaud que l’été 2015.
L’excédent thermique de l’été a atteint dans la plupart des
régions 2.0 à 2.5 degrés au-dessus de la norme 1981-2010.
Au Sud des Alpes, celui-ci s’est échelonné entre 1.6 et 2.3
degrés au-dessus de cette norme. La chaleur est déjà apparue dès le début de l’été. Avec un excédent thermique de
1.8 degré par rapport à la norme 1981–2010, le mois de juin
s’est montré le quatrième le plus chaud depuis le début des
mesures en 1864. Juillet a été le mois le plus chaud depuis le
début des mesures en Suisse romande, en Valais, au Sud des
Alpes et en Engadine. Ailleurs en Suisse, il s’est situé dans le
top-3 des mois de juillet les plus chauds depuis le début des
mesures. L’excédent thermique a été compris entre 3 et 4
degrés au-dessus de la norme 1981–2010. Et pour terminer
l’été 2015, le mois d’août a également été le le quatrième le
plus chaud depuis le début des mesures. Moyenné sur l’ensemble de la Suisse, l’excédent thermique de ce mois d’août
s’est montré à 1.8 degré par rapport à la norme 1981–2010.
Des vagues de chaleur proches des records
Du 1er au 7 juillet 2015, la Suisse a vécu une semaine particulièrement caniculaire, une des plus extrêmes depuis le début
des mesures il y a plus de 150 ans. Les températures maximales journalières étaient comprises en moyenne entre 33
et plus de 36 degrés sur les régions de plaine du Nord des
Alpes. A Genève, avec une valeur moyenne de 36.3 degrés,
il a fait presque aussi chaud qu’en août 2003 où la température maximale moyenne était de 36.7 degrés. Pour d’autres
lieux de mesures, les étés 2003, 1952 et 1947 avaient connu
une semaine encore plus torride.
Cette semaine caniculaire s’est achevée avec une température
de 39.7 degrés le 7 juillet 2015 à Genève. Il s’agit d’un nouveau record de chaleur pour le Nord des Alpes. Il a battu de
presque 1 degré le précédent record de 38.9 degrés qui avait
été mesuré également à Genève le 28 juillet 1921.
Au Sud des Alpes, la canicule s’est installée à partir de la mi-juillet. La semaine la plus torride s’est produite du 17 au 23 juillet.
A Locarno-Monti, la température maximale journalière a été
de 34.7 degrés en moyenne. Il s’agit d’une valeur quasiment
équivalente à celle mesurée en août 2003 qui était de 35.0 degrés. La valeur la plus élevée au Sud des Alpes a été mesurée
le 22 juillet à Locarno-Monti avec 36.8 degrés. Il s’agit de la
troisième température maximale la plus élevée depuis le début
de la série disponible de mesures de Locarno-Monti en 1935.
Un ensoleillement estival régionalement important
Grâce à un mois de juillet particulièrement ensoleillé, l’été
2015 au Nord des Alpes arrive régionalement au deuxième
rang depuis 1959, soit depuis le début des mesures homogénéisées. C’est le cas pour les stations de Neuchâtel, Lucerne,
Altdorf, Zurich-Fluntern, Saint-Gall et le Säntis. Pour Berne, il
s’agit du troisième été le plus ensoleillé, pour Genève et Bâle
du quatrième été le plus ensoleillé.
Un début d’automne frais
En septembre et en octobre, des courants dominants de secteur nord à nord-ouest avec également des situations de bise
ont influencé le régime des températures. Septembre a été
en moyenne 0.8 degré plus frais que la norme 1981-2010,
octobre 0.6 degré plus frais également. L’afflux d’air polaire
humide a permis d’enneiger les massifs à plusieurs reprises.
Un mois de novembre extrêmement doux
et très ensoleillé
En raison de conditions anticycloniques persistantes avec
des advections d’air chaud depuis le sud-ouest ou l’ouest, la
Suisse a vécu son troisième mois de novembre le plus chaud
depuis le début des mesures en 1864. En moyenne nationale,
la température mensuelle s’est élevée à 2.7 degrés au-dessus de la norme 1981–2010. L’année passée déjà, novembre
avait été très doux avec un excédent thermique de 3.1 degrés. Novembre 1994 détient toujours le record de douceur
avec une température de 3.3 degrés au-dessus de la norme.
Pour de nombreuses stations, notamment celles situées en
altitude, de nouveaux records sur les températures maximales
ont été relevés. Le 12 novembre, avec une valeur de 11.9 degrés, la station du Grand-Saint-Bernard à 2470 mètres, a nettement battu de plus de 2 degrés son précédent record de
température qui était de 11.9 degrés le 11.11.1977. La station
possède une série de mesures depuis 152 ans.
En plus d’une extrême douceur, les trois premières semaines
de novembre ont été très ensoleillées sur toute la Suisse.
Pour les villes de Lucerne, Altdorf et Lugano, il s’agit du mois
de novembre le plus ensoleillé depuis le début de la série de
mesures homogénéisées en 1959. Pour d’autres sites, il s’agit
souvent du deuxième ou du troisième mois de novembre le
plus ensoleillé.
13
Manque persistant de précipitations
Bilan annuel
Le manque de précipitations qui a débuté depuis le milieu de
l’été s’est prolongé cet automne. Seul le mois de septembre
a connu des quantités de précipitations excédentaires en
de nombreuses régions, notamment à l’Ouest, au Tessin et
dans les Grisons. En octobre, les précipitations ont souvent
été déficitaires. Les trois premières semaines de novembre
sont restées sèches sur toute la Suisse. Sur les trois mois de
l’automne, les quantités de précipitations ont atteint l’équivalent de 50 à 70 % de la norme 1981–2010 sur le Plateau
oriental. Dans les autres régions, elles ont généralement été
entre 70 et 90% de la norme, régionalement jusqu’à 100 %
de la norme dans les Grisons.
La température annuelle de 2015 a été entre 1.0 et 1.4 degré au-dessus de la norme 1981–2010 pour la plupart des
régions du pays. En moyenne nationale, l’écart à la normale
s’est élevé à 1.29 degré, ce qui correspond à un nouveau record pour l’ensemble de la Suisse, juste devant l’année 2014
qui avait enregistré une anomalie thermique de 1.25 degré.
Le Sud des Alpes a vécu un déficit record de précipitations sur
la période de novembre-décembre. A Lugano et à Locarno,
il n’est tombé que 0.8 mm d’eau, alors que la norme se situe
entre 200 et 250 mm. Ce sont les sommes pluviométriques
les plus basses pour la période de novembre-décembre depuis plus de 100 ans de mesures homogénéisées.
L’ensoleillement a souvent atteint l’équivalent de 110 à 120%
de la norme 1981-2010. Sur le Plateau et le nord-ouest du pays,
des valeurs correspondant jusqu’à 125% de la norme ont été
mesurées. Pour certains lieux de mesures comme Neuchâtel,
Berne, Zurich et Saint-Gall, il s’agit de la troisième année la
plus ensoleillée depuis le début des mesures homogénéisées
d’ensoleillement en 1959. Pour le site de Zurich, les mesures
d’ensoleillement ont pu être homogénéisées jusqu’au début
des mesures effectives, soit en 1884.
Et comme l’année passée déjà, l’hiver s’est fait attendre
Les précipitations annuelles au Nord des Alpes ont atteint
l’équivalent de 60 à 85 % de la norme 1981–2010. Dans les
Alpes, elles ont été comprises entre 80 et presque 100 % de
la norme. Au Sud des Alpes, il a été recueilli l’équivalent de
70 à 95 % de la norme.
La douceur extrême en novembre s’est prolongée en décembre qui a connu une anomalie thermique record de 3.2
degrés par rapport à la norme 1981–2010. Le précédent record pour un mois de décembre était en 1868 avec un écart
à la norme de 3.0 degrés. Cette douceur s’est accompagnée
par un temps anticyclonique pratiquement sans précipitations,
ce qui s’est traduit par un enneigement de début de saison
largement déficitaire en montagne. La Suisse alémanique et
les Grisons ont régionalement connu le mois de décembre
le plus ensoleillé depuis le début des mesures homogénéisées en 1959.
Station
Altitude
Température °C
Durée d’ensoleillement h
Précipitations mm
Tableau 1.1
m
moyenne
norme
écart
somme
norme
%
somme
norme
%
Valeurs annuelles 2015
Berne
553
10.0
8.8
1.2
2077
1682
123
768
1059
73
pour une sélection de
Zurich
556
10.6
9.4
1.2
1946
1544
126
918
1134
81
stations MétéoSuisse
Genève
420
11.6
10.6
1.0
1996
1828
109
686
1005
68
Bâle
316
11.7
10.5
1.2
1945
1637
119
645
842
77
Engelberg
1036
7.8
6.4
1.4
1500
1350
111
1435
1559
92
Sion
482
11.5
10.2
1.3
2249
2093
107
500
603
83
Lugano
273
13.8
12.5
1.3
2302
2069
111
1232
1559
79
Samedan
1709
3.4
2.0
1.4
1957
1733
113
626
713
88
norme moyenne climatologique 1981–2010
écart écart de la température à la norme 1981–2010
%
rapport à la norme 1981–2010 (norme = 100%)
en comparaison avec la
norme 1981–2010.
14
Températures, précipitations
et durée d’ensoleillement de l’année 2015
Figure 1.1
Répartition spatiale des températures, des précipitations et de la durée d’ensoleillement en 2015.
Les valeurs mesurées sont représentées à gauche et les rapports à la norme climatologique 1981–2010 à droite.
Valeurs mesurées en 2015
Écarts à la norme 1981–2010
Températures moyennes annuelles en °C
Écart à la norme de la température moyenne en °C
2.5
2.5
2
1.6
1.6
1.3
1 1.0
0.8
0.6
0.6
0.4
0.2
0.2
−0.2
−0.4
-0.4
−0.6
−0.8
-0.8
−1
−1.3
-1.3
−1.6
−2
-2.0
−2.5
-2.5
1414
12
1010
9
8 8
7
6 6
4
2 2
0 0
−1
−2 -2
−3
−4 -4
−5
−6 -6
−7
−8 -8
−9
Somme annuelle des précipitations en mm
Somme des précipitations en % de la norme
3000
3000
170
170
2500
2500
145
145
2000
2000
130
130
118
118
1700
1700
108
108
1500
1500
102
102
1300
1300
9898
1100
1100
9494
900
900
9090
700
700
8282
500
500
7070
1010
Rapport à l’ensoleillement annuel maximal en %
5050
Durée d’ensoleillement en % de la norme
7070
6565
140
140
128
128
119
119
6060
113
113
5555
107
107
5050
4545
4040
3535
3030
101
101
9999
9696
9393
9090
8585
8080
Température mensuelle 2015:
écart à la norme 1981–2010
15
Figure 1.2
Répartition spatiale de la température mensuelle, écart à la norme 1981–2010, en °C.
Janvier 2015
Février 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Avril 2015
Mai 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Juillet 2015
Août 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Octobre 2015
Novembre 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Mars 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Juin 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Septembre 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
Décembre 2015
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
7.0
7
6
5
4
3
2
1.5
1
0.5
−0.5
−1
−1.5
−2
−3
−4
−5
−6
−7
5.0
3.0
1.5
0.5
-1.0
-2.0
-4.0
-6.0
Précipitations mensuelles 2015
en pour cent de la norme 1981–2010
16
Figure 1.3
Répartition spatiale des précipitations mensuelles en pour cent de la norme 1981–2010.
Janvier 2015
Février 2015
Mars 2015
300
300
300
220
220
220
180
180
180
140
140
140
120
120
120
105
105
105
95
95
95
80
80
80
65
65
65
50
50
50
35
35
35
15
15
15
Avril 2015
Mai 2015
Juin 2015
300
300
300
220
220
220
180
180
180
140
140
140
120
120
120
105
105
105
95
95
95
80
80
80
65
65
65
50
50
50
35
35
35
15
15
15
Juillet 2015
Août 2015
Septembre 2015
300
300
300
220
220
220
180
180
180
140
140
140
120
120
120
105
105
105
95
95
95
80
80
80
65
65
65
50
50
50
35
35
35
15
15
15
Octobre 2015
Novembre 2015
Décembre 2015
300
300
300
300
220
220
220
220
180
180
180
140
140
140
120
120
120
105
105
105
95
95
95
80
80
80
65
65
65
50
50
50
35
35
35
15
15
15
300
220
180
180
140
140
120
120
105
105
95 95
80 80
65
65
50 50
35 35
15 15
Durée mensuelle d’ensoleillement 2015
en pour cent de la norme 1981–2010
17
Figure 1.4
Répartition spatiale de la durée mensuelle d’ensoleillement en pour cent de la norme 1981–2010.
Janvier 2015
Février 2015
200
200
200
160
160
160
140
140
140
125
125
125
115
115
115
105
105
105
95
95
95
85
85
85
75
75
75
65
65
65
50
50
50
25
25
25
Avril 2015
Juillet 2015
Octobre 2015
Mars 2015
Mai 2015
Juin 2015
200
200
200
160
160
160
140
140
140
125
125
125
115
115
115
105
105
105
95
95
95
85
85
85
75
75
75
65
65
65
50
50
50
25
25
25
Août 2015
Septembre 2015
200
200
200
160
160
160
140
140
140
125
125
125
115
115
115
105
105
105
95
95
95
85
85
85
75
75
75
65
65
65
50
50
50
25
25
25
Novembre 2015
Décembre 2015
200
200
200
160
160
160
140
140
140
125
125
125
115
115
115
105
105
105
95
95
95
85
85
85
75
75
75
65
65
65
50
50
50
25
25
25
200
160
140
140
125
125
115
115
105
105
9595
8585
7575
6565
5050
2525
200
160
18
19
2| Diagrammes représentant l’évolution annuelle
20
Température, durée d'ensoleillement et précipitations
Figure 2.1
Berne-Zollikofen (553 m) 1.1.–31.12.2015
Evolution annuelle de la
température journalière,
de la durée journalière
Températures journalières moyennes de l‘air en °C
Moyenne: 10.0, norme: 8.8
d‘ensoleillement et des
sommes de précipitations
journalières à la station de
mesure de Berne-Zollikofen.
20
20
10
10
20
00
20
10
0
−10
−20
10
-10
−10
20
0
-20
−20
10
−10
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
0
−20 journalière d‘ensoleillement en h
Durée
15
Somme: 2077.0, norme: 1682.1
−10
−20
10
15
15
15
5
10
10
15
10
5
0
0
55
10
50
00
5
40
JAN
FÉV
MARS
AVR
50
Somme
journalière des précipitations en mm
30
0
Somme: 767.8, norme: 1058.6
40
20
50
50
50
40
40
40
30
30
30
20
20
20
10
10
10
0
00
30
10
200
10
0
JAN
FÉV
MARS
AVR
Plus haute/plus basse moyenne journalière de la température de l‘air dans la série de mesures homogènes de la période 1864–2014
Moyenne journalière homogène de la température de l‘air de la période 1981–2010 (norme)
Écart type de la moyenne journalière homogène de la température de l‘air de la période 1981–2010
Durée d‘ensoleillement journalière maximale possible
Somme mensuelle moyenne des précipitations durant la période 1981–2010, répartie uniformément sur les jours du mois
Somme mensuelle des précipitations répartie uniformément sur les jours du mois
21
Lugano (273 m) 1.1.–31.12.2015
Figure 2.2
Evolution annuelle de la
Températures journalières moyennes de l‘air en °C
Moyenne: 13.8, norme: 12.5
température journalière,
de la durée journalière
d‘ensoleillement et des
30
30
sommes de précipitations
journalières à la station de
20
20
mesure de Lugano.
30
10
10
20
30
00
10
20
-10
−10
0
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
JUIN
JUIL
AOÛT
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
OCT
NOV
DÉC
OCT
NOV
DÉC
10
Durée
−10 journalière d‘ensoleillement en h
15
Somme:
2301.5, norme: 2068.9
0
10
−10
15
15
5
10
10
15
63.4
50
Somme
journalière des précipitations en mm
30
0
Somme: 1232.4, norme: 1559.0
MAI
60.1
53.6
SEP
60.1
AVR
60.1
MARS
53.6
FÉV
53.6
JAN
96.9
00
5
40
96.9
50
63.4
0
55
10
30
10
96.9
50
50
63.4
40
20
40
40
200
30
30
10
20
20
0
10
10
00
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
SEP
Les diagrammes d’évolution annuelle pour toutes les stations du réseau suisse de mesures climatiques [1]
figurent à l’adresse mentionnée ci-dessous:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/evolution-du-climat.html
Evolution annuelle du rayonnement
global
22
Le rayonnement global est la somme du rayonnement direct
et du rayonnement diffus sur une surface de réception horizontale. Le rayonnement global revêt une importance particulière pour la production d’énergie.
Le rayonnement global moyen sur l’année a atteint 170–190
Wm-2 dans les Alpes bernoises et valaisannes (Figure 2.3). Cela
correspond à une énergie cumulée sur l’année d’env. 1600
kWh m-2. Le Plateau suisse en reçoit nettement moins en raison des brouillards hivernaux et d’une plus grande opacité
de l’atmosphère: à peu près 120–150 Wm -2 (1200 kWh m-2).
La différence entre les régions de montagne et de plaine est
aussi nette aux différentes stations : alors que la station de
Zurich-Fluntern a mesuré 144 Wm-2, celle du Jungfraujoch a
reçu 191 Wm-2. Le Tessin, souvent décrit comme le coin le plus
ensoleillé de Suisse, ne parvient pas à dépasser le rayonnement de la haute-montagne: Locarno-Monti a reçu au cours
de l’année 2015 une moyenne de 162 Wm-2.
Figure 2.3
Moyenne annuelle du
●HLL●
SHA
I
BEZ
SI
●HAI
rayonnement
global
●
●HLL●
SHA
190
190
●FAH
GUT
2) pour 2015, à partir
(W/m
●BIZ
●
●LAE●KLO
●REH
●SMA
●UEB
OA
●CHZ
TAE
●EBK
●SAE
Les
cercles
donnent les
●WAE
●EIN
●GLA
●ENG
●TIT
●ELM
●ALT
GUE
●●
ANT
●ROE
●PIO
180
180
●CMA
●ILZ
●
●DIS
●CHU
●VAB
●AND
●PMA
●COM ●SBE
●MTR
●CEV
●CIM
●OTL
●
●GRO
●●
WFJ
DAV
●SAM
●SIA
●COV ●
BEH
●VIO
●ROB
●SCU
●BUF
●SMM
170
170
160
160
●BRL
●FRE
150
150
●MAH
140
140
●BIE
●DOL
●CGI
MAG
●LUG
●GEN
●SBO
120
120
●GVE
●PUY
●GRE
●CHA
●CDF
130
130
●RUE
●BUS
●GOE
●DEM
mesures●VAD
correspondant
RAG
aux données
des stations.
IL
ULR
de données satellites.
●HOE
●LUZ
●GRH
●STG
●LEI
●BEZ
●
PSI
●
●BASSTC ●MOE
●CHM
●
●NEUCRM
●PAY
●WYN
●KOP
●THU
●BOL
●JUN
●ABO
●DIA
●MVE
●SIO
●EVI
●ATT
●GSB
●MER
●INT
●BLA
●AIG
●MOA
●GIH
●GRA
●PLF
●EVO
●VIS
●GRC
●LAE●KLO
●REH
●SMA
●UEB
●CHZ
●EBK
●WAE
●EIN
●EGH
●ROE
●PIO
1
●SAE
●VAD
●ELM
●ALT
GUE
●●
ANT
1
●STG
●HOE
●GLA
●ENG
●TIT
●GRH
●ULR
●GUT
●BIZ
●TAE
●LUZ
●PIL
●NAP
●LAG ●SPF
●BER
●
●BAN
●MUB
MSK
●ORO
●MLS
●CHD
●EGO
1
●HAI
●CMA
●ILZ
●DIS
●CHU
●VAB
●AND
●PMA
●COM ●SBE
●MTR
●CEV
●CIM
●OTL
●
●GRO
1
●RAG
●●
WFJ
DAV
●SAM
●SIA
●COV ●
BEH
●VIO
●ROB
●SCU
●BUF
●SMM
1
1
1
MAG
●ZER
●GOR
●MRP
●LUG
●GEN
●SBO
1
23
En comparaison avec la moyenne des 10 dernières années, les
valeurs du rayonnement global pour 2015 ont été supérieures
de 1–3% dans toute la Suisse. Cependant, cette anomalie positive a été limitée dans le Jura et sur le Plateau. Dans le Jura
notamment, 3 à 6% de plus ont été mesurés.
Sous nos latitudes, le rayonnement global est déterminé par
un cycle saisonnier marqué qui suit l’écliptique (Figure 2.4).
Les moyennes journalières du rayonnement solaire varient
toutefois fortement selon la couverture nuageuse journalière.
Les colonnes grises, dominantes en janvier et en février, illustrent que l’hiver a été généralement sombre, tandis que
le printemps a été dans la moyenne. En revanche, juillet a été
caractérisé par plusieurs journées ensoleillées. La fin de l’automne entre octobre et novembre se démarque également
avec de nombreuses journées ensoleillées.
moyenne 2004–2015
minimum / maximum 2004–2015
Figure 2.4
W/m2
350
Moyenne journalière
350
du rayonnement global
300
pour toute la Suisse pour
300
2015. Les barres orange
250
indiquent un rayonnement
supérieur à la moyenne
et les barres grises des
200
valeurs inférieures à la
200
moyenne par rapport à la
150
période 2004–2015.
100
150
50
100
50
0
0
W/m2
250
JAN
JAN
FÉV
FEB
MARS
MAR
AVR
APR
MAI
MAI
JUIN
JUN
Mittel (2004 - 2015)
Minimum / Maximum (2004 - 2015)
JUIL
JUL
AOÛT
AUG
SEP
SEP
OCT
OKT
NOV
NOV
DÉC
DEZ
Limite du zéro degré en atmosphère libre
24
L’évolution de la limite du zéro degré en atmosphère libre, déterminée à partir des ballons-sondes quotidiens, reflètent des
températures élevées pendant les mois du printemps et de
l’été, ainsi qu’en novembre et en décembre de l’année 2015.
En septembre et en octobre, la limite du zéro degré avait tendance à être un peu plus basse que la valeur médiane de la
période de référence 1981–2010.
Une limite du zéro degré inférieure à la normale a été relevée, notamment entre la seconde quinzaine de janvier et la
première moitié de février. Malgré cela, la valeur médiane
de la limite du zéro degré pendant l’année 2015 a été 320
mètres plus élevée que la valeur médiane de la période de
référence 1981–2010.
L’altitude de la limite du zéro degré ne peut pas toujours être
déterminée avec la plus grande précision au moyen d’un
ballon-sonde. Dans les situations d’inversion avec plusieurs
limites du zéro degré, nous prenons l’altitude la plus élevée.
Les jours où les températures sont globalement négatives,
nous calculons une limite du zéro degré fictive en ajoutant
0.5 °C à la température au sol par 100 mètres d’altitude de
moins. Lorsqu’il fait très froid l’hiver, il peut en résulter que la
limite du zéro degré se situe sous le niveau de la mer.
Figure 2.5
Altitude moyenne de la
limite du zéro degré en
atmosphère libre au-dessus de Payerne en 2015.
Altitude en km
Médiane 2015: 2.84 km; 1981−2010: 2.52 km
55
44
Radiosondage aérologique
00 UTC et 12 UTC. La valeur
médiane (période de
33
référence 1981–2010) a été
calculée avec des données
homogénéisées et lissée
22
avec un filtre numérique.
90 % des valeurs moyennes
journalières se situent
11
Altitude de Payerne
dans les percentiles
5 % et 95%.
00
-1
−1
JAN
JAN
FÉV
MARS
FEB MAR
AVR
APR
Evolution annuelle 2015
Médiane 1981−2010
Percentiles 5% et 95% 1981−2010
MAI
MAI
JUIN
JUN
JUIL
JUL
AOÛT
AUG
SEP
SEP
OCT
OKT
NOV
NOV
DÉC
DEZ
Altitude de la tropopause
25
La tropopause sépare la troposphère caractérisée par le temps
de la stratosphère très sèche et plutôt stable. La tropopause se
caractérise toujours par un changement notable de l'évolution
des températures et correspond souvent à la température la
plus basse entre la troposphère et la stratosphère. L'altitude
de la tropopause est établie par des ballons-sondes lâchés
deux fois par jour à Payerne. L'altitude de la tropopause est
déterminée à l'aide d'un algorithme automatique, conformément à une directive de l'OMM.
basses de l’altitude de la tropopause ont été mesurées entre
la seconde quinzaine de janvier et la première moitié de février, ainsi qu’en septembre et en octobre. Ces valeurs ont
suivi une évolution similaire à la limite du zéro degré qui était
également plus basse au cours de la même période en 2015.
Comme pour la limite du zéro degré, l’altitude de la tropopause pendant l’année 2015 a également montré des valeurs
très élevées au printemps et en été, ainsi que valeurs parfois
extrêmement élevées en novembre et en décembre. Des altitudes supérieures à 16'000 m comme celles mesurées début
novembre, correspondent à des valeurs plutôt équatoriales.
L’altitude de la valeur médiane s’est située 400 mètres plus
haut que la moyenne à long terme de la valeur médiane de
la période de référence 1981–2010. Quelques valeurs plus
Altitude en km
Médiane 2015: 11.72 km; 1981−2010: 11.32 km
16
16
Figure 2.6
Altitude quotidienne de
la tropopause au-dessus
de Payerne en 2015. Radio-
14
14
sondage aérologique 00
UTC et 12 UTC. La valeur
médiane (période de
référence 1981–2010) a été
12
12
calculée avec des données
homogénéisées et lissée
avec un filtre numérique.
10
10
90% des valeurs moyennes
journalières se situent
dans les percentiles
5% et 95%.
88
66
JAN
JAN
FÉV
MARS
FEB MAR
AVR
APR
MAI
MAI
Evolution annuelle 2015
Médiane 1981−2010
Percentiles 5% et 95% 1981−2010
JUIN
JUN
JUIL
JUL
AOÛT
AUG
SEP
SEP
OCT
OKT
NOV
NOV
DÉC
DEZ
Périodes de retour des plus importantes
sommes de précipitations en 1 jour en 2015
26
Pour déterminer si un événement météorologique exceptionnel est survenu, des analyses de fréquence (ou analyses
de valeurs extrêmes) sont effectuées. Ces analyses donnent
des indications sur la fréquence avec laquelle l’événement observé pourrait se produire en moyenne sur une très longue
période (période de retour).
Ce procédé («generalized extreme value analysis», ou GEV,
période de base 1961-2014) a pour objet de déterminer, pour
chaque station de mesure des précipitations, la somme de
précipitations en 1 jour la plus élevée au cours de la période
analysée. Les stations présentant les périodes de retour les
plus élevées en 2015 (> 40 ans) sont Morgins (84), Riedholz
(47), La Dôle (44) et Affeltrangen (43).
30
Figure 2.7
Périodes de retour des
plus importantes sommes
de précipitations en 1 jour
en 2015 (06 h : 06 h).
La taille des points et leur
300
300
200
200
100
100
couleur (échelle à droite)
indiquent la longueur de
la période de retour en
années. La couleur grise
représente des périodes
20
10
50
50
20
20
50
de retour de 10 ans ou
moins.
10
10
20
10
Evénements hivernaux (DJF)
Evénements printaniers (MAM)
Evénements estivaux (JJA)
Evénements automnaux (SON)
Cycle annuel du rayonnement UV erythémal
0.08
0.08
0.08
La comparaison des moyennes glissantes mensuelles avec les
cycles annuels moyens montre qu’en 2015 le rayonnement
UV a été significativement supérieur à la norme au mois de
juillet à toutes les stations, reflétant la situation caniculaire
exceptionnelle de ce mois. Au mois d’avril, le rayonnement a
été légèrement supérieur aux valeurs moyennes. En revanche,
à Davos aux mois de mai et juin le rayonnement a été inférieur à la norme. Des valeurs au-dessus ou au-dessous de la
norme apparaissent quand la couverture nuageuse est faible
ou importante, respectivement. L’ozone a de l’influence plutôt
en situation de ciel clair : lorsque le ciel est dégagé, une faible
couche d’ozone va avoir pour conséquence des intensités
UV encore plus élevées. Au mois de juillet, c’est clairement la
faible couverture nuageuse qui est la cause des valeurs élevée du rayonnement UV. Mais au mois d’avril, une combinaison de faible nébulosité et de colonne d’ozone en dessous
de la moyenne a contribué à ces dépassements de la norme.
Journalier
Mensuel 2015
Mensuel climatologie
Payerne
Locarno-Monti
Davos
Jungfraujoch
JAN
JAN FEB
FEBMAR
MARAPR
APRMAY
MAY JUN
JUN JUL
JUL AUG
AUG SEP
SEPOCT
OCTNOV
NOVDEC
DEC
JAN FEB
FÉV MAR
MARS
AVR MAY
MAI JUN
JUIN
JUIL AUG
AOÛT
SEP OCT
OCT NOV
NOV DEC
DÉC
JAN
JAN
FEB
MARAPR
APR
MAY
JUN JUL
JUL
AUG SEP
SEP
OCT
NOV
DEC
JAN
JAN FEB
FEBMAR
MARAPR
APRMAY
MAY JUN
JUN JUL
JUL AUG
AUG SEP
SEPOCT
OCTNOV
NOVDEC
DEC
JAN FEB
FÉV MAR
MARSAPR
AVR MAY
MAI JUN
JUIN JUL
JUIL AUG
AOÛTSEP
SEP OCT
OCT NOV
NOV DEC
DÉC
JAN
JAN
FEB
MAR
APR
MAY
JUN
JUL
AUG
SEP
OCT
NOV
DEC
0.08
0.08
0.07
0.07
0.07
0.07
0.07
0.06
0.06
0.06
0.06
0.06
22
Irradiance
Irradiance
(W/m
Irradiance
Irradiance(W/m
(W/m
(W/m2))2))
Irradiance W/m2
La partie UV-B du spectre solaire est d’une grande importance car ce rayonnement a une influence significative sur les
êtres vivants et se révèle dans certains cas un problème de
santé publique (cancer de la peau, dommages à la cornée,
etc.) alors que dans d’autres cas il peut être bénéfique (production de vitamine D). Les mesures UV sont faites avec des
biomètres UV érythémal. Ces instruments mesurent l‘intensité
du rayonnement UV avec un filtre érythémal dont la réponse
reproduit la sensibilité de la peau, principalement aux UV-B
avec une petite contribution des UV-A. Ces mesures sont faites
par MétéoSuisse à Davos depuis mai 1995, au Jungfraujoch
depuis novembre 1996, à Payerne depuis novembre 1997 et
à Locarno-Monti depuis mai 2001.
27
0.05
0.05
0.05
0.05
0.05
0.04
0.04
0.04
0.04
0.04
0.03
0.03
0.03
0.03
0.03
0.02
0.02
0.02
0.02
0.02
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0.00 00
0.08
0.08
0.08
0.08
0.08
0.07
0.07
0.07
0.07
0.07
0.06
0.06
0.06
0.06
0.06
22
Irradiance
Irradiance
(W/m
Irradiance
Irradiance(W/m
(W/m
(W/m2))2))
Irradiance W/m2
00
0.05
0.05
0.05
0.05
0.05
0.04
0.04
0.04
0.04
0.04
0.03
0.03
0.03
0.03
0.03
0.02
0.02
0.02
0.02
0.02
0.01
0.01
0.01
0.01
0.01
0
0.00 0
00
Figure 2.8
Moyennes journalières 2015 de l‘irradiance UV érythémale à Payerne, Locarno-Monti Davos et au Jungfraujoch, moyennes
glissantes mensuelles (31 jours) correspondantes et cycles annuels moyens établis sur les années 1995–2014 (Davos), 1997–2014
(Jungfraujoch), 1998–2014 (Payerne) et 2001–2014 (Locarno-Monti). De fin juin à mi-juillet, la station de mesure du rayonnement
du Jungfraujoch a été arrêtée pour effectuer une maintenance majeure.
Série de mesures de l’ozone d’Arosa
Figure 2.9
Evolution annuelle de la
colonne totale d’ozone
sur Arosa en 2015. Courbe
ozone totale [DU]
L’évolution annuelle de la colonne totale d’ozone sur Arosa
(Figure 2.9) montre la fluctuation annuelle typique, avec un
maximum atteint au printemps et un minimum à l’automne.
L’évolution annuelle de la colonne totale d’ozone est fortement dominée par le transport d’ozone à partir des régions
du Pôle Nord, où l’on atteint le niveau maximum d’ozone à la
fin de la nuit polaire, donc au début du printemps.
En 2015, les valeurs d’ozone ont été inférieures à celles de la
période de référence 1926–1969 qui correspond à l’état de la
couche d’ozone avant la perturbation d’origine anthropique.
La baisse continue de l’ozone total mesurée depuis Arosa a
débuté vers 1970, époque à laquelle les émissions de substances nocives pour l’ozone ont commencé à fortement augmenter. A partir du début des années 2000, on remarque une
stabilisation de la colonne d’ozone au-dessus de la Suisse.
450
450
400
400
350
350
300
300
250
250
noire: moyennes journalières. Courbe rouge:
moyennes mensuelles. La
Gesamtozonsäule [DU]
28
Moyenne journalière
Moyenne mensuelle
Moyenne mensuelle
1926–1969
Percentiles 10 % et 90 %
1926–1969
courbe bleue montre l’évolution annuelle moyenne
au cours de la période
1926–1969, avant que ne
survienne le problème de
la destruction de l’ozone.
Le 80 % des fluctuations
autour de la courbe
200
moyenne à long terme
JAN
(1926–1969) se situent
FÉV
FEB
MARS
MARZ
AVR
APR
MAI
MAI
JUIN
JUNI
JUIL
JULI
AOÛT
AUG
SEP
SEP
OCT
OKT
NOV
NOV
DÉC
DEZ
200
dans la bande bleue.
Figure 2.10
Les profils d’ozone
mesurés par un spectrophotomètre Dobson à
Arosa en 2015. Le graphique montre la concentration d’ozone en
Altitude en km
Les profils d’ozone sont mesurés par un spectrophotomètre
Dobson depuis 1956 à Arosa, ce qui constitue la plus longue
série temporelle au monde. La variation annuelle d’ozone en
DU pour 2014 est représentée sur le graphique (Figure 2.10)
suivant en couleur et les valeurs moyennes des années 1970
à 1980 sont représentées en noir (courbes de niveaux pour
20, 40, 60 et 80 DU). Ceci permet de visualiser en fonction
de l’altitude les différences des valeurs d’ozone de l’année en
cours par rapport aux valeurs climatologiques.
50
90
45
80
40
70
35
60
30
50
25
40
20
30
15
20
10
10
Dobson Units (DU) (échelle
de droite entre 0 et 90 DU).
100 DU = 1mm d’ozone pur
à 1013 hPa et 0°C.
5
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
0
Mesures de l’ozone à Payerne
29
Le radiomètre micro-onde SOMORA mesure la distribution
verticale d’ozone depuis 2000 à Payerne avec une résolution
temporelle de 30 min. La variation annuelle d’ozone en ppm
pour 2015 est représentée dans le graphique suivant (Figure
2.11) en couleur et la variation annuelle pour 2014 est représentée en noir (courbes de niveaux pour 4, 6 et 8 ppm). Ceci
permet de visualiser en fonction de l’altitude les différences
des valeurs d’ozone de l’année en cours par rapport à l’année précédente.
Les mesures de la distribution verticale de l’ozone dans l’atmosphère jusqu’à une altitude d’environ 30 km sont réalisées
dans le cadre des lâchers de ballons-sondes. Les données recueillies permettent de déterminer l’évolution dans le temps
de la quantité d’ozone dans les différentes couches de l’atmosphère. La figure suivante (Figure 2.13) montre l’évolution
détaillée pour l’année 2013 pour quatre niveaux distincts:
– A basse altitude (niveau 925 hPa), le niveau maximum
d’ozone est atteint en été en raison du fort ensoleillement
et de la pollution de l’air (qui augmente la quantité d’ozone).
– Dans la partie supérieure de l’atmosphère libre où se déroulent la plupart des phénomènes météorologiques (niveau 300 hPa = ~9000 m), le maximum estival est fortement réduit, étant donné que les conditions n’y sont pas
optimales pour la formation d’ozone. Les pics importants
correspondent à des entrées d’ozone venues des couches
supérieures de l’atmosphère (stratosphère).
– Dans la stratosphère moyenne (niveau 40 hPa = ~18 km),
l’évolution annuelle de l’ozone est dominée par le transport d’ozone par les courant dominants. Ici, la plus forte
concentration d’ozone est atteinte dans la période fin de
l’hiver – début du printemps.
Altitude en km
– Aux altitudes plus élevées (15 hPa = ~25 km), l’ensoleillement important entraîne un niveau maximum d’ozone
l’été lorsque le soleil est haut dans le ciel.
55
10
9
Figure 2.11
Les profils d’ozone
mesurés par un
50
45
8
radiomètre micro-onde
7
à Payerne en 2015. Le
graphique montre la
6
40
5
4
35
3
30
2
1
25
JAN
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
JUIL
AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
concentration volumique
relative (VMR) en parties
par million (ppm) d’ozone
(échelle de droite entre
1 et 10 ppm.
30
la troposphère (<10 km,
120
120
(>10km, niveaux 40 hPa
fournies par des sondes
réutilisées.
80
40 hPa
60 15 hPa
120
40
200
80
80
180 15
JANhPa MARZ
15 hPa Ozone [nb]
sondes de mesure, les
rouges étant des données
100
100
Ozone [nb]Ozone [nb]Ozone [nb]
bleus sont des données
fournies par de nouvelles
100
160
160
140
140
niveaux 925 hPa et 300
hPa) et de la stratosphère
et 15 hPa). Les symboles
Ozone [nb]
à différentes altitudes de
180
180
Ozone [nb]
tielle en nanobars) en 2015
120
200
200
MAI
JULI
SEP
NOV
100
160
120
120
140 925 hPa
100
120
80
80
100
80
60
60
80
NOV
925 hPa Ozone [nb]
SEP
Ozone [nb]Ozone [nb]Ozone [nb]
JULI
40
120
40
JULI
SEP
20
100
80
80
NOV
Ozone [nb]
NOV
JULI
SEP
NOV
925
JAN hPaMARZ
MAI
JULI
SEP
NOV
MAI
JULI
SEP
NOV
JAN
MARZ
MAI
JULI
SEP
NOV
300
JAN hPaMARZ
MAI
JULI
SEP
NOV
JAN
MARZ
MAI
JULI
SEP
NOV
JAN
JAN
MARS
MARZ
MAI
MAI
JUIL
JULI
SEP
SEP
NOV
NOV
80
80
0
00
NOV
60
40
JAN
MARZ
JULI
80
0
60
JAN
MARZ
MAI
JULI
JAN
MARZ
MAI
JULI
0
20
20
SEP
MAI
60
20
40
40
JULI
JULI
40
60
60
60
MAI
20 300 hPa
60
40
MARZ
80
40
40
40
20
20
40
300 hPa Ozone [nb]
SEP
MAI
80 300
JAN hPaMARZ
60
60
80
20
JULI
15
JANhPa MARZ
Ozone [nb]
40
60
JAN
80 300 hPa
100
Ozone [nb]
tion d’ozone (pression par-
15 hPa
Ozone [nb]
Figure 2.12
Evolution de la concentra-
40 hPa Ozone [nb]
40 hPa
JAN
Mesures des aérosols au Jungfraujoch
Les aérosols influencent l’atmosphère par leurs effets directs
(absorption et diffusion du rayonnement solaire) et indirects
(formation des nuages). L’ampleur de ces effets en termes de
réchauffement ou de refroidissement reste l’une des grandes
incertitudes des modèles climatiques [15]. Les mesures des
aérosols effectuées au Jungfraujoch depuis 1995 font partie
des plus longues séries de mesures au monde [16].
L’été, le réchauffement du sol entraîne une convection thermique qui permet le transport des aérosols à des altitudes
plus élevées; le Jungfraujoch est alors davantage dans la zone
d’influence de la couche limite planétaire.
L’hiver, le Jungfraujoch se trouve la plupart du temps dans la
troposphère libre [27] et est donc propice à la mesure des
propriétés optiques et de la concentration des aérosols loin
des sources de pollution.
-1
-1
Absorption m-1
))
L’évolution annuelle des paramètres des aérosols au Jungfraujoch fait apparaître des valeurs maximales l’été et des valeurs
minimales l’hiver. Les aérosols générés par des processus naturels et anthropogéniques s’accumulent principalement dans
la couche limite planétaire, couche basse de l’atmosphère,
haute typiquement de 0.5 à 2 km selon la saison.
31
Figure 2.13
Evolution en 2015 des
Absorption
Absorption (m
(m
-6
-6
1010
10
coefficients d’absorption
à 880 nm (au-dessus) et
de diffusion à 450 nm
(au centre) ainsi que
1010-8
de la concentration en
-8
Jan JANFeb FÉV MärMARSApr AVR Mai MAI JunJUIN Jul JUILAugAOÛTSep SEPOkt OCTNovNOVDezDÉC
-4
1010-4
10
-1
-1
))
Diffusion m-1
Streuung
Streuung (m
(m
aérosols au Jungfraujoch.
Courbe bleue: moyenne
journalière 2015.
Courbe rouge: moyenne
mensuelle glissante 2015.
1010-6
Courbe verte: climatologie
-6
de la période 1995–2014.
Les données en 2015 ont
Jan JANFeb FÉV MärMARSApr AVR Mai MAI JunJUIN Jul JUILAugAOÛTSep SEPOkt OCTNovNOVDezDÉC
4
1044
10
10
))
Concentration nombre cm-3
JAN
FEB
MÄR
APR
MAI
JUN
JUL
AUG
SEP
OKT
NOV
DEZ
été recueillies avec un
nouvel instrument de
mesures et n’ont pas été
homogénéisées avec les
données des mesures
Anzahl
Anzahl (cm
(cm
-3
-3
nombre (au-dessous) des
précédentes.
1022
10
Jan JANFeb FÉVMärMARSApr AVRMai MAI JunJUIN Jul JUILAugAOÛTSep SEPOkt OCTNovNOVDezDÉC
32
Développement de la végétation
Cette année, les plantes du printemps ont montré une avance
de quasiment une semaine par rapport à la moyenne 1981–
2010 et se sont développées dans un stade normal jusqu’en
avril (Chap. 5 indice du printemps). Des stades précoces de
développement ont dominé en début d’été avec une avance
d’environ 8 jours sur la moyenne. Malgré la chaleur estivale, les
couleurs automnales des arbres ont atteint un stade moyen
et peu de records de développements précoces se sont manifestés. Toutefois, les vendanges ont été très précoces. En
décembre, les premiers chatons de noisetiers ont fleuri.
L’année en cours est comparée avec la période de référence
1981–2010. Pour ce faire, les données de la période de référence sont réparties dans des classes. La moitié des données
situées au milieu de la courbe de distribution sont classées
comme normales, les 15 % situés de chaque côté comme
précoces, respectivement tardives, et les 10 % situés aux extrémités de la courbe comme très précoces, respectivement
très tardives. Les écarts en jours par rapport à la moyenne
de la période de comparaison ont été spécifiés pour le 50 %
des cas de toutes les observations en 2015.
Eté
Le sureau rouge a fleuri dès la mi-mai, ce qui représente un
stade précoce à très précoce avec 67 % de toutes les observations. L’avance a été de 4 à 12 jours, ce qui a également été
le cas pour la floraison de la vigne. Dès début juin, les tilleuls
à larges feuilles ont fleuri, suivis des tilleuls à petites feuilles
dès la mi-juin. Pour les premiers, 53 % des observations ont
été précoces à très précoces, alors que pour les deuxièmes,
seuls 47 % l’ont été. L’avance de la végétation a ainsi reculé
de 1–11 jours. Un léger refroidissement dès la mi-juin a été
à l’origine de ce recul. La maturation du sureau noir (août à
début septembre) est observée depuis 1996. Dans 17% des
stations, elle n’a jamais été aussi précoce que cette année
depuis 20 ans, un effet des températures très élevées de cet
été. Toutefois, l’avance moyenne de toutes les stations n’a
été que de 4 jours et la maturation des fruits, pour 44% des
stations, a été dans la moyenne alors que 40 % a été précoce à très précoce.
Automne
Printemps
Les températures douces de la première moitié de janvier ont
favorisé la floraison des premiers chatons de noisetiers au Tessin ainsi que dans quelques stations du Nord des Alpes. Le
refroidissement observé dès la deuxième moitié de janvier
et en février a freiné le développement de la végétation de
telle sorte qu’à fin février la floraison des noisetiers affichaient
un retard de 4 à 12 jours. En comparaison avec la période
de référence 1981–2010, ces dates se sont situées dans la
moyenne. Pas-d’âne et anémones des bois ont profité de la
douceur de mars. Début mars, les pas-d’âne ont simultanément fleuri dans plusieurs régions d’altitude, et jusqu’à 1250 à
1350 m en deuxième partie de mois. La floraison de ces deux
espèces est apparue normale à précoce, même très précoce
à certaines stations. L’avance sur la normale de la période
1981–2010 s’est située à 5 jours en moyenne. Après les jours
froids de la période pascale du début avril, la végétation s’est
développée très rapidement : cardamines des prés, pissenlits
et arbres fruitiers ont fleuri et la majeure partie des arbres
des forêts ont déployé leurs feuilles dans le courant du mois.
En début de mois, la végétation s’est retrouvée dans un état
d’avancement normal. Dans la deuxième moitié du mois, des
développements précoces à très précoces ont été observés,
en particulier pour les fleurs de marronnier et de pommier
ainsi que le déploiement des feuilles de hêtre. L’avance se situait entre 5 et 8 jours. A la fin avril, on pouvait observer des
hêtres verts à 1100 m d’altitude, ce qui signifiait une avance
d’environ 10 jours par rapport à la moyenne. Au début mai,
cette avance était d’à peine une semaine, soit une légère précocité par rapport à la date de début normale.
Grosses chaleurs et sécheresse de l’été peuvent avoir de
fortes répercussions sur les phases phénologiques automnales. Durant la vague de chaleur de 2003, de nombreux records ont été observés avec une coloration des feuilles très
précoce. Durant l’été 2015, cela n’a été que rarement le cas.
En moyenne, la coloration du feuillage a été dans la moyenne.
Seule la coloration du marronnier est intervenue avec 7 jours
d’avance sur la moyenne, dont 50 % de stations précoces à
très précoces. Pour l’ensemble des arbres, les observations
ont été très divergentes : quelques stations ponctuelles ont
reporté un changement de coloration précoce en comparaison à la période 1981–2010, alors que d’autres se trouvaient
dans une phase très tardive. En ce qui concerne les observations de longue durée, depuis 1951, il y a eu très peu de
records pour le hêtre et le marronnier, alors que, suivant les
espèces, il y en a eu quelques-uns dès 1996, que ce soit une
apparition précoce ou tardive. Pour le tilleul à larges feuilles
et le mélèze 5, respectivement 7 stations ont reporté le début
le plus précoce depuis 1996. Chaleur et sécheresse agissent
aussi localement sur la coloration automnale, alors que dans
la plupart des lieux cela n’a pas d’influence. Cette année, les
vendanges ont commencé très tôt: presque toutes les stations ont montré un début précoce à très précoce, avec une
avance de 16 jours. Dès début décembre, la floraison des noisetiers a débuté de manière anormalement tôt, une réaction
aux températures très élevées de novembre et décembre.
33
Figure 2.14
Calendrier phénologique 2015 de Rafz. La répartition
montre la période de référence 1981–2010. La date de
l’année courante est représentée par un carré noir et la
période de
référencefür
estdie
colorée
de très
précoce
à très und Saison 2015
Phänologischer
Kalender
Station
Rafz
(1981−2010)
tardif en fonction de son ordre chronologique.
Buchegénérale
− Allgemeiner
Hêtre − chute
desBlattfall
feuilles
Buche − Allgemeine
Blattverfärbung
Hêtre − coloration
générale
des feuilles
Weinrebe
Weinlese
Vigne
− −vendanges
Herbstzeitlose
− Allgemeine
Blüte
Colchique d‘automne
− floraison
générale
− Allgemeine
SorbierVogelbeere
− maturité
généraleFruchtreife
des fruits
Winterlinde
− Allgemeine
Blüte
Tilleul à petites feuilles
− floraison
générale
− Allgemeine
Blüte
Tilleul à larges Sommerlinde
feuilles − floraison
générale
Weinrebe
− Allgemeine
Blüte
Vigne
− floraison
générale
Schwarzer
Holunder
− Allgemeine
Blüte
Sureau noir
− floraison
générale
Heuernte −−
Beginn
Fenaison
début
Margerite
− Allgemeine
Blüte
Marguerite
− floraison
générale
Fichte
− Allgemeiner Nadelaustrieb
Épicéa
− déploiement
des aiguilles
Rosskastanie
− Allgemeine
Blüte
Marronier
− floraison
générale
Apfelbaum
− Allgemeine
Blüte
Pommier
− floraison
générale
Roter
Holunder
− Allgemeine
Blüte
Sureau
rouge
− floraison
générale
Birnbaum
− Allgemeine
Blüte
Poirier
− floraison
générale
Buche − Allgemeine
Blattentfaltung
Hêtre − déploiement
géneral
des feuilles
Kirschbaum
− Allgemeine
Blüte
Cerisier
− floraison
générale
Phänolog
Pissenlit
− floraison
générale
Löwenzahn
− Allgemeine
Blüte
Anémone
des bois − floraison
générale
Buschwindröschen
− Allgemeine
Blüte
Pas-d‘âne
− floraison
générale
Huflattich
− Allgemeine
Blüte
Buche − Allgemeiner Blattfall
Buche − Allgemeine Blattverfärbung
Weinrebe − Weinlese
Herbstzeitlose − Allgemeine Blüte
Vogelbeere − Allgemeine Fruchtreife
Noisetier
− floraison
générale
Haselstrauch
− Allgemeine
Blüte
Winterlinde − Allgemeine Blüte
1.1.
© MeteoSchweiz
très tardive 10%
Marronier Rosskastanie
− déploiement
géneral
des feuilles
− Allgemeine
Blattentfaltung
tardive 15%
Noisetier Haselstrauch
− déploiement
géneral
des feuilles
− Allgemeine
Blattentfaltung
normale 50%
très précoce 10%
Mélèze − déploiement
généralNadelaustrieb
des aiguilles
Lärche − Allgemeiner
précoce 15%
Cardamine
des prés − floraison
générale
Wiesenschaumkraut
− Allgemeine
Blüte
JAN
1.2.
FÉV
1.3.
MARS
1.4.
AVR
1.5.
MAI
1.6.
JUIN
1.7.
JUIL
1.8.
AOÛT
1.9.
SEP
1.10.
OCT
Sommerlinde
− Allgemeine
NOV 1.12.
DÉC Blüte
1.11.
Weinrebe 0.23
− Allgemeine
pheno.calendar
/ 08.01.2016,Blüte
14:08
Schwarzer Holunder − Allgemeine Blüte
Heuernte − Beginn
Margerite − Allgemeine Blüte
Fichte − Allgemeiner Nadelaustrieb
Rosskastanie − Allgemeine Blüte
Apfelbaum − Allgemeine Blüte
Roter Holunder − Allgemeine Blüte
Birnbaum − Allgemeine Blüte
Buche − Allgemeine Blattentfaltung
Kirschbaum − Allgemeine Blüte
Löwenzahn − Allgemeine Blüte
Wiesenschaumkraut − Allgemeine Blüte
Lärche − Allgemeiner Nadelaustrieb
Haselstrauch − Allgemeine Blattentfaltung
34
Saison pollinique
La saison pollinique 2015 s’est caractérisée par une saison
des graminées très précoce et intense et un vol de pollen plutôt faible. Seuls les frênes ont atteint une intensité plus élevée que la normale. Après un début très précoce en janvier,
l’augmentation des pollens a ralenti en raison d’un temps plus
frais. La saison pollinique 2015 a été comparée à la moyenne
sur 15 ans, 1997–2011.
mai, soit 3 à 7 jours plus tôt que la moyenne. Les faibles précipitations d’avril au Tessin ont certainement contribué à cette
forte concentration précoce. En été, le début de floraison de
l’armoise et de l’ambroisie n’a que peu varié dans l’ensemble:
dès la mi-juin le pollen d’armoise est apparu et dès la première semaine d’août pour le pollen d’ambroisie.
Sur la page internet de MétéoSuisse, des graphiques illustrent
la charge pollinique moyenne journalière des 14 principales
sortes de pollens allergènes du réseau de mesures polliniques
de Suisse. Pendant la saison pollinique, ces graphiques sont
actualisés hebdomadairement.
Durée de la saison pollinique
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/phenologie-et-pollen/saison-pollinique.html
Début de la saison pollinique
Fin décembre, des premiers pollens de noisetiers se trouvaient
déjà dans l’air et, le 9 janvier, on a mesuré de fortes charges
polliniques. Au Tessin, c’est le troisième début de début de
saison le plus précoce après 2003 et 2013. Au Nord des Alpes,
le début de la saison du pollen des noisetiers, le 10 janvier,
a aussi été très précoce, néanmoins comparable aux autres
années toutes aussi précoces. Les températures extrêmement élevées de décembre et la douceur de début janvier
sont la cause de cette floraison précoce. Par la suite, un temps
frais a retardé le développement des chatons du noisetier au
Nord des Alpes. De fortes charges de pollen du noisetier ont
été mesurées pour la première fois le 20 février seulement,
ceci avec un retard d’environ une semaine par rapport à la
moyenne sur 15 ans 1997–2011. En raison de cette fraîcheur,
le début de la saison pollinique de l’aulne a été retardé. Au
Nord des Alpes, le premier fort vol de pollen a été enregistré
du 2 au 12 mars, 2 à 3 semaines plus tard que la moyenne.
Grâce à un mois de mars plutôt doux, la saison pollinique du
frêne a débuté en seconde partie du mois, soit à une date
normale. Dans différentes stations du Plateau, le temps frais
de la période pascale, début avril, a retardé la floraison des
frênes, si bien que les concentrations de pollen ont vraiment
augmenté après Pâques. Cette fraîcheur a également influencé
la saison pollinique du bouleau qui a débuté le 8 avril, avec
un retard de 5 à 8 jours par rapport à la moyenne, un début
parmi les plus tardifs de ces dernières années. Au Tessin, la
saison pollinique du bouleau a également commencé avec
quelques jours de retard, fin mars-début avril. Par la suite, la
saison des graminées a débuté très tôt, surtout au Tessin où
de fortes charges de pollen de graminées ont été mesurées
à partir du 16 avril, soit 2 semaines plus tôt que la moyenne.
Au Nord des Alpes, un fort vol de pollen a eu lieu dès le 5
En raison de la floraison précoce, la saison pollinique du noisetier a duré 2 à 4 semaines de plus que la moyenne de référence. Le dernier jour de forte charge pollinique du noisetier a été mesuré entre le 12 et le 16 mars, soit avec à peine
une semaine de retard par rapport à la moyenne. Par ailleurs,
après un début tardif de leur floraison, l’aulne et le bouleau
ont eu une saison plus courte que la moyenne. Particulièrement chez le bouleau, on a observé un début de floraison
tardif ainsi qu’une faible intensité de floraison, ce qui a réduit
la durée totale de pollinisation de 2 à 3 semaines au lieu de
4 à 5. La saison de pollinisation du frêne a été un peu plus
courte au Nord des Alpes, alors qu’en Valais et au Tessin elle
a duré une semaine de plus que la moyenne. Au Tessin, la
saison pollinique des graminées a été extraordinairement
longue. Jusqu’à mi-juillet on a enregistré de fortes charges de
pollen de graminées. Normalement, ces concentrations diminuent début juin pour devenir modérées. En Suisse centrale
et orientale, la saison des graminées a duré jusqu’à mi-juillet,
soit une semaine de plus que la moyenne.
Intensité des pollens
La saison pollinique des gaminées a été très fortes et a montré
de nombreux jours avec des concentrations fortes à très fortes.
Au Tessin, ainsi qu’en Suisse centrale et orientale, il s’agit de la
saison pollinique la plus intense de la période de comparaison.
Pour quelques stations du Plateau, il s’agit même de la saison
la plus intense ou la deuxième la plus intense de l’ensemble
de la série de mesures. En Suisse romande, en Valais et à Bâle,
la saison a été plus intense que la moyenne, mais elle ne fait
pas partie des plus intenses. Les raisons de cette saison pollinique intense sont difficiles à identifier : un temps ensoleillé et
chaud aide mais ne suffit pas. Il faut aussi suffisamment d’eau
au sol à disposition et d’autres facteurs comme le type d’utilisation agricole joue également un rôle.
La saison pollinique des arbres au printemps de cette année
a été plutôt faible pour la plupart des espèces à l’exception
du frêne. Au Tessin, la saison pollinique pour les noisetiers,
aulnes et bouleaux a même été très faible. A Lugano, il n’y a
eu qu’une seule journée avec de forts vols de pollen du noisetier (en moyenne 11 jours), 8 journées avec de forts vols
de pollen d’aulne (en moyenne 15 jours) et 9 journées avec
35
de forts vols de pollen du bouleau (en moyenne 19 jours).
Au Nord des Alpes, les vols de pollen d’aulne et du bouleau
ont été nettement plus faibles que la moyenne, alors que
ceux du noisetier ont atteint des concentrations proches de
la moyenne. La saison pollinique pour l’aulne a été particulièrement faible à Viège où aucune journée avec de fortes
concentrations n’a été mesurée (en moyenne 11 jours). La
quantité totale de pollen à Viège a été la deuxième la plus
faible de la période de comparaison. Les raisons de cette faible
concentration de pollen d’arbres sont difficiles à trouver. Pour
le bouleau, le cycle sur 2 ans de l’intensité de la floraison joue
probablement un rôle. En effet, l’année précédente, la saison
pollinique du bouleau a été forte à très forte. Les espèces de
pollen d’arbres modérément allergènes du charme et du hêtre
ont également présenté une très faible floraison annuelle et
la saison pollinique du chêne a aussi été un peu plus faible
que la moyenne, sauf au Tessin. La situation a été complètement différente pour le frêne: de très fortes dispersions de
pollen ont été relevées surtout au Tessin et en Valais, où la
saison pollinique du frêne a été la plus intense de la période
de comparaison. Au Nord des Alpes, la saison pollinique du
frêne a également été plus intense que la moyenne, mais pas
dans le domaine des records. Alors que l’année précédente
avait souvent connu la plus faible année pollinique depuis le
début des mesures pour le frêne (probablement en raison
de la maladie du flétrissement du frêne), les frênes ont bien
récupéré cette année. Les châtaigniers qui sont infestés par
le cynips au Tessin, ont produit nettement plus de pollen à
Lugano que l’année précédente et les quantités de pollen se
sont retrouvées juste un peu au-dessous de la moyenne. A
Locarno, les châtaigniers n’ont pas encore guéri et la quantité totale de pollen est restée à un niveau aussi faible que
l’année dernière.
Au Tessin, la saison de l’ambroisie n’a jamais été aussi faible
par rapport aux 15 années de comparaison 1997–2011, alors
qu’à Genève elle a été un peu plus forte que la moyenne.
La raison de cette différence est la présence d’un coléoptère
(Ophrealla communa) au Tessin et dans le nord de l’Italie qui
nuit très fortement les plantes d’ambroisie. Ce coléoptère n’est
cependant pas présent ni à Genève, ni en France.
Gräser (Poaceae): Buchs SG (445 m)
Pollenkonzentration [m−3]
Concentration pollinique par m3
2015
400
400
Figure 2.15
Evolution de la saison
pollinique en 2015 des
300
300
graminées à Buchs (en
haut) et du bouleau à
Lugano (en bas) en compa-
200
200
raison à la moyenne 1997–
2011 sur 15 ans (en bleu).
La saison pollinique des
100
100
graminées a été très
intense en Suisse centrale
00
MARS
AVR
JUIN
2015
MAI
Concentration pollinique par m3
© MeteoSchweiz
800
800
Pollenkonzentration [m−3]
et orientale, ainsi qu’au
Birke (Betula): Lugano (273 m)
JUIL
Tessin. La saison pollinique
AOÛT
SEP
poll.seasonclim 0.23 / 13.01.2016, 09:57
du bouleau en 2015 a été
brève et plus faible que
la moyenne dans toute
la Suisse.
600
600
400
400
200
200
00
JAN
© MeteoSchweiz
FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
poll.seasonclim 0.23 / 13.01.2016, 10:02
36
37
3| Particularités de l’année 2015
3.1
Nouveau record de chaleur
38
La température annuelle 2015 a affiché un excédent thermique de 2.10 degrés par rapport à la norme 1961–1990, ce
qui constitue un nouveau record. Avec les précédentes années les plus chaudes, 2014 et 2011, qui avaient connu un excédent thermique de 2.07, respectivement 2.03 degrés, trois
années proches se suivent avec des températures élevées.
Ce sont les sites de mesures du Sud des Alpes et de l’Engadine, ainsi que régionalement les endroits situés sur les crêtes
alpines, qui ont connu la température annuelle 2015 la plus
élevée depuis le début des mesures. Ailleurs en Suisse, plusieurs sites ont connu leur deuxième ou troisième année la
plus chaude jamais mesurée.
Neuf des douze mois de l’année 2015 ont connu des températures au-dessus de la normale. Seuls les mois de février
et de septembre ont présenté des températures inférieures
à la norme 1961–1990. Le mois d’octobre s’est situé dans la
norme. L’anomalie de chaleur a été extrême en été qui s’est
montré le deuxième le plus chaud depuis le début des mesures en 1864, ainsi qu’en décembre qui a été le plus doux
depuis le début des mesures. Dans les Alpes, des records de
douceur ont été pulvérisés en décembre avec une température mensuelle qui s’est retrouvée 2 degrés au-dessus des
précédents records.
Les années 2015, 2014 et 2011 ont été les plus chaudes depuis
le début des mesures en 1864. Il faut toutefois tenir compte
que l’année calendaire est un choix aléatoire d’une période
de 12 mois. Mais si on se focalise sur une période de 12 mois
consécutifs, des périodes encore plus chaudes ont été relevées, comme cela a déjà été mentionné dans le rapport climatologique 2011 [30]. Ainsi, les périodes allant de juin 2006
à mai 2007 et de juillet 2006 à juin 2007 ont connu l’écart
à la norme le plus élevé jusqu’à présent. Celui-ci s’élevait à
2.8 degrés au-dessus de la norme 1961-1990. Entre 2002 et
2004, ainsi que d’avril 1947 à mars 1948, des périodes de 12
mois consécutifs ont connu des excédents de température
comparables aux années 2015, 2014 et 2011.
Figure 3.1
Evolution à long terme de
la température annuelle
Écart en oC
Jahrestemperatur Schweiz 1864−2015
moyenne pour l’ensemble
1961–1990 (rouge = écarts
positifs, bleu = écarts
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne pondérée sur 20 ans. La ligne
noire pointillée montre
la norme 1981–2010 qui a
été rehaussée de 0.8
degré par rapport à la
norme 1961–1990. 12
séries de mesures homogènes de la Suisse servent
de base de données.
1.0
1.0
Abweichung °C
indique l’écart annuel de
2.0
2.0
1.5
1.5
de la Suisse. Le graphique
la température à la norme
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
2.5
2.5
0.5
0.5
0.00.0
0.5
−0.5
-1.0
−1.0
-1.5
−1.5
-2.0
−2.0
1880
1880
1900
1900
1920
1920
Jahre über dem Durchschnitt 1961−1990
Jahre unter dem Durchschnitt 1961−1990
20−jähriges gewichtetes Mittel (Gauss Tiefpassfilter)
Durchschnitt 1981−2010
© MeteoSchweiz
1940
1960
1980
2000
3.2
Fortes précipitations en mai
Pendant 6 jours consécutifs, du 30 avril 2015 en soirée au
6 mai 2015 en matinée, la Suisse a été copieusement arrosée avec une moyenne de 100 mm de pluie sur l’ensemble
du pays. Les plus grosses quantités ont été relevées sur le
Bas-Valais, dans les Alpes vaudoises, ainsi que dans les régions de l’Oberland bernois les plus proches de la Suisse romande (Figure 3.2). Autour des Dents-du-Midi, ainsi que des
Diablerets au Wildstrubel, les régions en altitude ont reçu
plus de 200 mm de pluie en 6 jours. Il a été relevé 227 mm
d’eau au poste pluviométrique de Morgins en Bas-Valais à
1340 mètres d’altitude. La quantité moyenne de pluie pour
un mois de mai à Morgins s’élève à 154 mm.
La plus grande partie des pluies est tombée en 3 jours. Pour
les stations qui disposent de longues séries de mesures, les
sommes relevées ont été extrêmement remarquables. A Bex/
VD, un cumul sur 3 jours de 101 mm a été mesuré. Sur les
151 années de mesures, il faut remonter jusqu’à 100 ans pour
retrouver un événement comparable. En décembre 1916, on
avait relevé 102 mm de pluie en 3 jours. Il était tombé encore
plus de pluie en 3 jours en janvier 1910 avec 107 mm et en
juillet 1871 avec 121 mm.
39
Les grosses quantités de précipitations ont provoqué des situations de crues, notamment sur la partie occidentale de la
Suisse. Cela a été le cas avec le lac de Bienne, sur l’Orbe et
la Birse, ainsi que le long de l’Aar jusqu’au canton d’Argovie.
La commune de Saint-Gingolph/VS, située sur le Haut-Lac
Léman, a subi des coulées de boue et gravier de la Morge.
A Genève, l’Arve a atteint un niveau critique avant de se jeter dans le Rhône.
D’autres précipitations soutenues se sont fréquemment produites jusqu’au milieu du mois. Les 19 et 20 mai, ce sont
surtout le Sud des Alpes, le canton des Grisons et la Suisse
centrale qui ont été concernés par les pluies. Le long de la
partie orientale des versants nord des Alpes, il a fortement
plu du 25 au 26 mai. Finalement, des records de précipitations
pour l’ensemble d’un mois de mai ont été enregistrés dans
plusieurs stations disposant d’une longue série de mesures,
notamment dans les Alpes occidentales et dans l’Oberland
bernois. Par ailleurs, de nombreuses stations avec une longue
série de mesures ont comptabilisé leur deuxième ou troisième
mois de mai le plus humide.
A Château-d’Oex, il est tombé 138 mm entre le 1er et le 3
mai 2015. Seuls janvier 1955 avait recueilli encore plus de
précipitations en 3 jours avec 146 mm et janvier 1910 avec
210 mm. Les précipitations à Château-d’Oex sont mesurées
depuis 1879.
220
Figure 3.2
220
220
200
200
180
180
160
160
140
140
200
Analyse
spatiale
des quantités de
180
précipitations du 30 avril
2015 au 6 mai 2015.
160
140
120
120
120
100
100
100
80
80
60
60
40
40
20
20
80
60
40
20
3.3
L’été caniculaire 2015
40
La Suisse a vécu son deuxième été le plus chaud depuis le
début des mesures il y a 152 ans. Moyenné sur l’ensemble
de la Suisse, l’excédent thermique s’est élevé à 2.4 degrés
par rapport à la norme 1981–2010. Ainsi, cet été 2015 s’est
montré plus d’un degré plus chaud que les précédents étés
les plus chauds. Seul l’exceptionnel été caniculaire 2003 fait
figure d’exception. Celui-ci s’était montré près d’un degré encore plus chaud que l’été 2015. Un rapport plus complet sur
la météorologie et la climatologie de l’été caniculaire 2015 a
été établi par MétéoSuisse [31].
Figure 3.3
Evolution à long terme
de la température de l’été
moyennée sur l’ensemble
Écart en oC
Sommer−Temperatur (JJA)) 1864−2015
3.0
3
dessous de la norme). La
ligne noire montre une
évolution de la température avec une moyenne
pondérée sur 20 ans. La
ligne noire en pointillé
montre la norme 1981–
2010 qui est 1.1 degré plus
élevée que la norme 1961–
1990. Douze séries de
mesures homogénéisées
de la Suisse alimentent
ces données.
Abweichung °C
norme 1961–1990 est
au-dessus, au bleu au-
5
5.0
4
4.0
de la Suisse. L’écart à la
représenté (en rouge
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
6
6.0
2.0
2
1.0
1
0.0
0
−1.0
-1
−2.0
-2
−3.0
-3
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
Jahre über dem Durchschnitt 1961−1990
Jahre unter dem Durchschnitt 1961−1990
20−jähriges gewichtetes Mittel (Gauss Tiefpassfilter)
Durchschnitt 1981−2010
© MeteoSchweiz
Aperçu des trois mois de l‘été
L’été caniculaire 2015 a démarré avec le quatrième mois de juin
le plus chaud depuis le début des mesures en 1864. Moyenné
sur l’ensemble de la Suisse, l’écart à la norme s’est élevé à 1.8
degré. En Suisse romande, en Valais, ainsi que sur la partie occidentale et centrale des versants nord des Alpes, l’excédent
thermique a atteint de 1.7 à 2.2 degrés. Sur les autres régions,
l’excédent thermique a été un peu moins prononcé, généralement compris entre 1.2 et 1.8 degré au-dessus de la normale.
juillet 2015 a été le mois le plus chaud depuis le début des
mesures en 1864. Pour les autres régions, juillet 2015 fait partie des 3 mois les plus chauds depuis le début des mesures
il y a plus de 150 ans. Du 1er au 7 juillet, la Suisse a subi une
des semaines les plus torrides depuis le début des mesures.
Cette semaine s’est terminée à Genève avec la température
maximale la plus élevée jamais relevée au Nord des Alpes
(voir paragraphe suivant).
La canicule la plus intense s’est manifestée en juillet. En
moyenne nationale, ce mois a affiché une température de 3.6
degrés au-dessus de la normale. Ainsi, la Suisse a vécu son
mois de juillet le plus chaud depuis le début des mesures. Au
Sud des Alpes, en Engadine, en Valais et en Suisse romande,
Après le quatrième mois de juin le plus chaud et le mois de
juillet le plus chaud, août a complété l’été en se positionnant
comme le quatrième le plus chaud depuis le début des mesures. Moyennée sur l’ensemble de la Suisse, la température
s’est élevée à 1.8 degré au-dessus de la normale.
41
Deux semaines caniculaires extrêmes
En juillet 2015, une des semaines caniculaires les plus extrêmes
depuis le début des mesures il y a plus de 150 ans, s’est développée aussi bien au Nord qu’au Sud des Alpes. Au Nord
des Alpes, la semaine caniculaire extrême s’est manifestée
au début du mois, tandis qu’au Sud des Alpes, elle s’est produite au milieu du mois.
Du 1er au 7 juillet 2015, les températures maximales journalières étaient comprises en moyenne entre 33 et plus de 36
degrés sur les régions de plaine du Nord des Alpes. A Genève, la température maximale moyenne s’est élevée à 36.3
degrés, soit la deuxième valeur la plus haute depuis plus de
150 ans de mesures. Cette semaine a été presque aussi torride que la semaine record en août 2003 où une température maximale moyenne sur 7 jours de 36.7 degrés avait été
relevée (Figure 3.4, en haut).
A Bâle, outre août 2003, la dernière semaine de juillet 1947
avait également été caniculaire (Figure 3.4, en bas), tandis
que la première semaine de juillet 1952 avait connu une
chaleur comparable à celle de cette année. Pour les sites de
mesures de Neuchâtel, Berne, Lucerne et Zurich, tous disposant de longues séries de températures maximales homogénéisées, les étés 1947 et 2003 s’étaient montrés encore plus
chauds que l’été 2015.
Intensivste jährliche 07-tägige Hitzeperiode (mittleres Maximum 30 Grad oder mehr)
Genève 1864 – 2015
Canicule oC
Genève
37
37
°C
36
36
2015
2003
36.7 oC 36.3 oC
Période caniculaire sur
7 jours la plus intense par
1947
30.0 oC
35
35
année avec une température maximale de 30
degrés ou plus. Sites de
34
34
mesures de Genève 1864–
33
33
2015 (en haut) et de Bâle
32
32
1876–2015 (en bas). Des
31
31
données de températures
maximales journalières
30
30
homogénéisées ont été
29
29
1860
1860
Canicule oC
Figure 3.4
37
37
°C
36
36
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
Intensivste jährliche 07-tägige Hitzeperiode (mittleres Maximum 30 Grad oder mehr)
Bâle
1947
Basel 1876 – 2015
36.2 oC
2000
2000
2015
34.7 oC
33
33
32
32
31
31
30
30
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
culaire du 1er au 7 juillet
en rouge.
34
34
29
29
1860
1860
utilisées. La période cani2015 est représentée
2003
36.9 oC
1952
34.7 oC
35
35
2020
2020
2020
2020
42
Cette semaine caniculaire au Nord des Alpes s’est achevée
avec une température de 39.7 degrés le 7 juillet 2015 à Genève, soit la température la plus élevée jamais mesurée au
Nord des Alpes. Ce nouveau record a battu de presque 1
degré le précédent record au Nord des Alpes qui avait également été mesuré à Genève le 28 juillet 1921 avec 38.9 degrés. Parmi les dix températures les plus élevées mesurées
en Suisse, 7 proviennent de l’ouest et du nord-ouest de la
Suisse (Tableau 3.1).
Tableau 3.1
Les dix températures
maximales journalières
les plus élevées mesurées
dans le réseau de MétéoSuisse. Les valeurs maximales journalières sont
disponibles depuis 1864 à
Site de
mesures
Date
Rang
Température
maximum en degré C
Grono
11.8.2003
1
41.5
Genève
7.7.2015
2
39.7
Genève
28.7.1921
3
38.9
Delémont
31.7.1983
4
38.8
Bâle
13.8.2003
5
38.6
Grono
9.8.2003
6
38.5
Bâle. Les autres sites dis-
Bâle
31.7.1983
7
38.4
posent de mesures de-
Bâle
28.7.1921
8
38.4
puis 55 ans ou moins. Des
Coire
28.7.1983
9
38.1
valeurs de températures
Nyon
7.7.2015
10
38.0
Genève et depuis 1876 à
maximales journalières
homogénéisées ont
été utilisées.
Des périodes caniculaires extrêmes sont en général nettement
plus intenses sur l’ouest et le nord-ouest de la Suisse, et un
peu moins intenses au Sud des Alpes (voir comparaisons Figure 3.4 et Figure 3.5 et Tableau 3.1). Au cours des périodes
caniculaires de 2003 et 1947, les températures maximales
journalières sur une semaine étaient déjà plus basses au Sud
des Alpes qu’au Nord des Alpes.
Au cours de la période caniculaire du 1er au 7 juillet 2015, la
moyenne hebdomadaire des températures maximales au
Sud des Alpes a été de 31 à 32 degrés. Au Sud des Alpes, la
semaine la plus torride de l’année 2015 s’est produite du 17
au 23 juillet. A Locarno-Monti, la moyenne hebdomadaire
des températures maximales a atteint 34.7 degrés. Il s’agit
d’une semaine quasiment aussi torride que la semaine record
d’août 2003 où une moyenne de 35.0 degrés avait été mesurée (Figure 3.5). A Lugano, la moyenne sur 7 jours des températures maximales a atteint 32.9 degrés. Août 2003 avait
été nettement plus torride avec une moyenne sur 7 jours de
33.9 degrés. Une chaleur comparable sur 7 jours avait été
mesurée en juillet 1945 avec 33.1 degrés et en juillet 1881
avec 32.9 degrés.
Canicule oC
Intensivste jährliche 07-tägige Hitzeperiode (mittleres Maximum 30 Grad oder mehr)
Locarno-Monti
Locarno-Monti 1935 – 2015
Figure 3.5
Période caniculaire sur
37
37
°C
36
36
35
35
2003
35.0 oC
1945
33.2 oC
34
34
7 jours la plus intense
2015
34.7 oC
température maximale de
30 degrés ou plus. Sites de
mesures de Locarno-
33
33
Monti 1935-2015 (en
32
32
haut) et de Lugano
31
31
1864-2015 (en bas). Des
30
30
données de températures
29
29
1860
1860
maximales journalières
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
2020
2020
Intensivste jährliche 07-tägige Hitzeperiode (mittleres Maximum 30 Grad oder mehr)
Lugano
Lugano 1864 – 2015
Canicule oC
par année avec une
utilisées. La période
caniculaire du 17 au 23
juillet 2015 est représentée
37
37
°C
36
36
en rouge.
35
35
2003
33.9 oC
1945
33.1 oC
34
34
33
33
1945
32.9 oC
32
32
31
31
30
30
29
29
1860
1860
homogénéisées ont été
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
2020
2020
Des périodes caniculaires devenant plus fréquentes
Souvent peu de précipitations
Selon les illustrations ci-dessus, des vagues de chaleur d’une
semaine sont devenues plus fréquentes au cours des dernières
décennies. Dans les régions qui ont été affectées à plusieurs
reprises, comme la Suisse romande par exemple, les périodes
caniculaires se suivent avec des intervalles de plus en plus
courts. Les régions qui dans le passé ont à peine connu de
telles périodes caniculaires, doivent également s’attendre aujourd’hui à être régulièrement concernées. Selon les derniers
scénarios climatiques en Suisse, une forte augmentation des
vagues de chaleur est très probable d’ici la fin du siècle [32].
Les trois mois de l’été ont connu des précipitations souvent
déficitaires. Seul le mois d’août a connu des précipitations
nettement excédentaires en Valais et régionalement aussi
au Sud des Alpes. Ces régions ont également connu un été
normalement arrosé ou plus arrosé. En Valais, les sommes
pluviométriques ont généralement correspondu entre 100 et
145 %, voire aussi localement 90% de la norme 1981–2010.
Au Sud des Alpes, les quantités de précipitations se sont élevées localement entre 100 et 115% de la norme, alors que
dans le reste de la région, les valeurs ont oscillé entre 45 et
90 % de la norme 1981–2010.
Dans les autres régions de la Suisse, les sommes de précipitations ont généralement atteint entre 60 et 80 % de la norme
1981–2010. Toutefois, en fonction de l’activité orageuse locale, de fortes variations ont été observées avec des sommes
de 90 à 100 % ou alors en dessous de 50 % de cette norme.
Les stations d’Elm et Altdorf, avec 55 % de la norme, ont enregistré respectivement le deuxième et le troisième été le
plus sec depuis le début des mesures en 1878, respectivement 1864. Dans ces deux stations, il faut remonter à 1983
pour trouver un été aussi sec. A Locarno-Monti, avec 45 %
de la norme, la sécheresse estivale 2015 arrive au cinquième
rang depuis le début des mesures en 1883. Ici, une sécheresse comparable a été observée la dernière fois durant les
étés 2013 et 1983.
43
3.4
Records à la fin de l’année
44
Température extrême en décembre dans les Alpes
Figure 3.6
Écart à la norme 1961–
1990 de la température
Écart en oC
Une période durable de beau temps accompagnée d’advections d’air chaud a caractérisé le temps du mois de décembre
qui a été le plus doux depuis le début des mesures en 1864.
Moyenné sur l’ensemble de la Suisse, l’écart à la norme 1981–
2010 s’est élevé à 3.2 degrés. En montagne, cet écart a atteint
entre 4 et 6 degrés au-dessus de la normale. Les sites de
mesures du Jungfraujoch (3580 m), du Säntis (2502 m) et du
Grand-St-Bernard (2472 m) ont connu un écart à la norme
1981–2010 s’élevant entre 5.6 et 5.8 degrés. Ces valeurs se
situent 2 degrés au-dessus des précédents records pour un
mois de décembre, ce qui constitue un événement absolument
unique dans l’historique des mesures. Monats−Temperatur (Dezember) SAE 1864−2015
mensuelle de décembre
norme, en bleu au-dessous
de la norme. La ligne noire
représente la moyenne
de décembre sur 20 ans.
La ligne noire en pointillé
montre la norme 1981–
2010 qui est 0.5 degré plus
élevée que la norme
1961–1990.
Abweichung °C
En rouge, les tempéra-
6
6.0
4
4.0
au Säntis de 1864 à 2015.
tures sont au-dessus de la
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
8
8.0
2
2.0
0
0.0
-2
−2.0
-4
−4.0
-6
−6.0
-8
−8.0
1880
1880
1900
1900
1920
1920
A Davos (1594 m), l’écart à la norme 1981-2010 pour décembre
s’est situé à 4.3 degrés. C’est 1.4 degré de plus que le précédent record pour un mois de décembre et cela constitue également un événement unique. A Engelberg (1036 m), l’écart
à la norme s’est élevé à 4.2 degrés, soit un peu plus que le
précédent record de décembre 1868 qui avait une anomalie
thermique de 3.9 degrés. En revanche, à plus basse altitude
et des deux côtés des Alpes, les températures mensuelles
n’ont pas battu de records.
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
45
Un ensoleillement record pour le mois de décembre
A l’exception des régions classiques à brouillard, le soleil a
beaucoup brillé en décembre 2015. En raison de faibles perturbations, le soleil a peu ou pas brillé pendant 7 jours et
seulement pendant 2 jours au Sud des Alpes. En Engadine,
le soleil a brillé pendant 122 heures à Scuol et 156 heures à
Samedan. Pour ces deux sites, il s’agit d’un record pour un
mois de décembre. Les précédents records pour Scuol dataient de 1989 et 1975 avec 112 heures et celui de Samedan
datait de 2006 avec 140 heures, ce qui correspond à 2 journées ensoleillées de moins. A Davos, le soleil a brillé pendant
147 heures. Les précédents records étaient de 135 heures en
1989 et 134 heures en 2006, ce qui correspond également
à 2 journées ensoleillées de moins.
Cette longue période de beau temps et de douceur s’est
accompagnée d’une masse d’air très sèche, si bien que la
présence du brouillard au Nord des Alpes a été exceptionnellement faible. Ainsi, le soleil a également pu bien briller.
Les sommes d’ensoleillement ont parfois été deux fois plus
importantes que la normale, comme c’était déjà le cas en décembre 2013, localement jusqu’à presque trois fois plus importantes. Des sites avec plus de 50 ans de mesures d’ensoleillement comme Bâle, Zurich et Altdorf ont battu des records
d’ensoleillement. La durée d’ensoleillement pour ces lieux a
été comprise entre 73 heures à Altdorf et 126 heures à Bâle.
46
Sécheresse au Sud des Alpes proche des records
Moyennées sur l’ensemble de la Suisse, les précipitations du
mois de décembre n’ont atteint que l’équivalent de 16 % de la
norme 1981–2010, ce qui place ce mois de décembre au 5ème
rang des plus secs depuis le début de mesures en 1864. Seuls
les mois de décembre des années 1963, 1875, 1871 et 1864
avaient été encore plus secs. Au cours du mois de décembre
1871, il n’était tombé que l’équivalent de 10 % de la norme.
Le manque de précipitations a été extrême au Tessin. A Locarno-Monti, il n’est tombé que 0.3 mm d’eau sur l’ensemble
du mois. Il avait encore moins plu en décembre dans les années 2001 et 1898 avec 0.1 mm. A Lugano, il n’est tombé
que 0.6 mm d’eau. Seul décembre 1873 avait été encore plus
sec avec 0.5 mm. Les séries pluviométriques sont disponibles
depuis 1883 à Locarno-Monti et 1864 à Lugano.
A Mosogno, il n’a carrément pas plu. La série pluviométrique
est disponible depuis 1901 et seul décembre 1941 était resté
sec. Aucune pluie n’est également tombée sur les sites de
mesures de Bosco-Gurin, Cevio et Biasca.
Le mois de novembre avait déjà connu un déficit record de
précipitations au Sud des Alpes. A Lugano et à Locarno-Monti,
il n’est tombé que 0.8 mm d’eau en novembre et en décembre
(Figure 3.7; Figure 3.8). Il s’agit de la somme pluviométrique
la plus faible pour ces 2 mois depuis le début de la série de
mesures (en 1864 à Lugano et en 1883 à Locarno-Monti). La
précédente période novembre-décembre la plus sèche remonte à l’année 1921 avec 11 mm d’eau pour les 2 sites de
mesures. En 1866, il était tombé 16 mm à Lugano. En 2001,
il a été recueilli 18 mm d’eau à Lugano et 14 mm à Locarno-Monti. Dans tous les cas, il s’agit de quantités extrêmement
faibles et la différence entre 1 et 11 mm est anecdotique.
D’un point de vue climatologique, il est intéressant de relever
que l’année précédente, au cours de le période novembre-décembre 2014, une pluviométrie record de 637 mm avait été
relevée à Lugano (Figure 3.7). La norme pour les deux mois
est de 207 mm. A Locarno-Monti, une lame d’eau de 779
mm avait été relevée en novembre-décembre 2014, ce qui a
placé cette période au 2ème rang de la plus humide, à égalité
avec novembre-décembre 1935. Le record sur 2 mois entre
novembre et décembre est de 836 mm et il date de l’année
2002 (Figure 3.8).
47
Figure 3.7
Somme pluviométrique sur 2 mois entre novembre et décembre à Lugano de 1864 à 2015.
La ligne noire pointillée montre la norme 1981–2010 (207 mm)
Niederschlagssumme November bis Dezember, Lugano 1864 – 2015
2014
637 mm
Le total des précipitations mm
700
700
mm
600
600
500
500
400
400
300
300
2015
0.8 oC
200
200
100
100
00
1860
1860
1870
1870
1880
1880
1890
1890
1900
1900
1910
1910
Summe November-Dezember
1920
1920
1930
1930
1940
1940
1950
1950
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2110
2020
2020
Norm 1981-2010: 207 mm
Figure 3.8
Somme pluviométrique sur 2 mois entre novembre et décembre à Locarno-Monti de 1883 à 2015.
Le total des précipitations mm
La ligne noire pointillée montre la norme 1981–2010 (252 mm).
1000
1000
Niederschlagssumme November bis Dezember, Locarno-Monti 1883 – 2015
2002
836 mm 2014
779 mm
mm
800
800
600
600
400
400
2015
0.8 oC
200
200
00
1860
1860
1870
1870
1880
1880
1890
1890
1900
1900
Summe November-Dezember
1910
1910
1920
1920
1930
1930
1940
1940
Norm 1981-2010: 252 mm
1950
1950
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2110
2020
2020
4| Climat global et événements
météorologiques 2015
48
Au niveau mondial, l’année 2015 a nettement été la plus chaude
depuis le début des mesures en 1850. Des températures annuelles
au-dessus de la moyenne ont été mesurées sur la plupart des surfaces terrestres et maritimes. Les plus grandes régions avec des
températures annuelles inférieures à la moyenne se trouvent surtout sur le nord-est du Canada, sur le centre de l’Atlantique Nord,
sur le Pacifique Sud ainsi que sur les surfaces maritimes autour de
l’Antarctique. La situation décrite ci-dessous se fonde principalement sur la Déclaration annuelle de l’Organisation météorologique
mondiale (OMM) sur l’état du climat mondial [25].
4.1
L’année la plus chaude au niveau mondial
Avec un excédent thermique global record de 0.76 degré,
l’année 2015 a franchi une nouvelle limite depuis le début de
la série de mesures des températures globales en 1850. Les
précédents excédents record étaient de l’ordre de 0.55 degré. Tous les écarts de température mentionnée se réfèrent
à la norme 1961–1990.
Figure 4.1
Evolution à long terme de
la température globale
moyenne (terres émergées
et océans). Le graphique
indique l’écart annuel de
la température à la norme
1961–1990 (rouge = écarts
positifs, bleu = écarts
oC
Abweichung
Écartzur
à laNorm
norme in
en°C
Les plus grands écarts régionaux positifs (2 à 5 degrés par
rapport à la norme 1961–1990) se sont situés sur une vaste
région s’étendant de l’Europe orientale à l’Oural, sur une vaste
région au-dessus de la Sibérie, ainsi que du nord-ouest du Canada à l’Alaska. Ce qui est frappant est que, comme en 2014
déjà, l’hémisphère Nord a été nettement plus affecté par des
températures au-dessus de la moyenne que l’hémisphère Sud.
Les plus grands écarts négatifs (-0.5 à -1 degré par rapport
à la norme 1961–1990) ont été observés sur le nord-est du
Canada, sur une surface maritime étendue au sud du Groenland et de l’Islande, ainsi que sur quelques surfaces maritimes
autour de l’Antarctique. [25].
1.0
1.0
0.5
0.5
0
0.0
-0.5
-0.5
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne pondérée sur 20 ans. Données:
University of East Anglia,
2016 [14], nouveau record
HadCRUT4-gl.
-1.0
-1.0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
2020
2020
49
Le Tableau 4.1. indique les tendances de la température annuelle mondiale. La modification totale de la température
globale (terres émergées et océans) de 1864 à 2015 s’élève
à +0.84 degré. La température moyenne globale se situe aux
alentours de 14 °C. Le schéma de l’évolution à long terme de
la température globale, avec une accumulation d’années très
chaudes récemment, se retrouve aussi dans la série de températures en Suisse (Figure 5.1). Le changement de température
en Suisse est donc cohérent par rapport aux autres continents.
Période
°C/10 ans
°C/100 ans
1864-2015
+0.05
+0.55
1901-2015
+0.08
+0.78
1961-2015
+0.14
Tableau 4.1
Tendances de la température annuelle globale au
cours des périodes 1864–2015, 1900–2015 et 1961–
2015, calculée pour les terres émergées et les océans
globalement. Données de base: University of East
Anglia, 2016 [14], nouveau record HadCRUT4-gl.
4.2
El Niño et La Niña
MEI-Index
A partir d’août 2015, le troisième événement El Niño le plus
intense des 65 dernières années s’est développé. Selon les
données disponibles, il se situe légèrement au-dessous des
épisodes séculaires des années 1997/98 et 1982/83. Des épisodes El Niño se développent en moyenne tous les quatre
à sept ans. Les épisodes intenses sont nettement plus rares
que les épisodes faibles qui apparaissent nettement plus
fréquemment.
Indice MEI
50
4
3
2
1
0
-1
-2
El Niño, respectivement El Niño Southern Oscillation (ENSO),
est un facteur principal qui contribue aux variations annuelles
de la température globale. El Niño a une influence sur la circulation atmosphérique globale qui se traduit par des conditions
météorologiques modifiées dans le monde entier et par une
augmentation de la température globale. Les experts attribuent ce record massif de chaleur mondial à l’effet combiné
du réchauffement climatique lié aux activités humaines et au
fort épisode El Niño qui s’est développé [25].
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
-3
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Figure 4.2
Indice multivarié d‘El Niño southern oscillation (MEI). Les valeurs indicielles de la phase El Niño (phase
chaude) sont indiquées en rouge, les valeurs indicielles de la phase La Niña (phase froide), en bleu. Le
MEI est calculé à partir de la pression de surface, des composantes est-ouest et nord-sud du vent de
surface, de la température de surface de la mer, de la température de l’air au niveau de la mer et de la
couverture nuageuse. Les mesures sont effectuées dans la partie équatoriale de l’Océan Pacifique. Les
données sont disponibles sous [26].
4.3
Evénements particuliers
4.4
Glaces marines arctiques
et antarctiques
En Europe, la période entre mai et septembre 2015 a été caractérisée par des vagues de chaleur. Plusieurs pays ont signalé de nouveaux records de température. Après le record
de température en 2014, l’Europe a connu en moyenne la
deuxième année la plus chaude depuis le début des mesures.
En Espagne, en Finlande et en Suisse, il s’agit de l’année la
plus chaude depuis le début des mesures, en Allemagne et
en Autriche de la deuxième année la plus chaude, en France
de la troisième année la plus chaude, au Pays-Bas de la cinquième année la plus chaude.
La superficie de la banquise arctique s’est rétrécie au cours
de la période estivale de fonte pour atteindre un minimum de
4.41 millions de km2 à la mi-septembre, ce qui correspond à
la quatrième place de l’étendue la plus réduite depuis le début des mesures satellite disponibles en 1979. Le maximum
saisonnier atteint en février 2015 avec 14.54 millions de km2,
a été le plus faible depuis le début de la série de mesures.
Des vagues de chaleur extrêmes se sont manifestées en Inde
et au Pakistan. A la suite d’une période caniculaire de 10 jours
en mai, 2500 personnes ont perdu la vie en Inde, alors que
les températures maximales ont grimpé jusqu’à 47 degrés.
Au Pakistan, la température a dépassé les 40 degrés pendant
une semaine en juin, ce qui a coûté la vie à 1800 personnes.
La Chine a souffert d’abondantes précipitations de mai à octobre entraînant des inondations qui ont touché 75 millions
de personnes. En revanche, le nord et le nord-ouest de la
Chine ont vécu une sécheresse estivale et automnale persistante, ce qui a provoqué de graves pertes dans l’agriculture.
Entre octobre et décembre, des précipitations extrêmes ont
affecté les états sud-américains du Brésil, du Paraguay et de
l’Argentine. Près de 180'000 habitants ont été sinistrés et
80'000 ont dû être évacués.
L’activité cyclonique dans l’Atlantique Nord a été légèrement
inférieure à la norme 1981-2010. Lorsqu’un événement El
Niño est en cours, l’activité cyclonique dans ce bassin est généralement réduite. En revanche, dans le Pacifique Nord-Est,
l’activité cyclonique a été au-dessus de la norme. Du 20 au 24
octobre, avec des rafales jusqu’à 346 km/h, l’ouragan Patricia
a été l’ouragan le plus violent jamais observé dans les bassins du Pacifique Nord-Est et dans l’Atlantique Nord. Dans le
Pacifique Nord-Ouest, l’océan Indien et autour de l’Australie,
l’activité cyclonique a été dans la norme, sauf sur le Pacifique
Sud-Ouest où elle a été nettement au-dessus de la normale.
Autour de l’Antarctique, la banquise a atteint en octobre 2015
un maximum de 18.83 millions de km2, soit la sixième plus
importante étendue hivernale. C’est 1.33 millions de km2 de
moins que le record de l’année précédente. Le minimum estival de la banquise a été atteint en février 2015 avec 3.58
millions de km2. Il s’agit de la quatrième étendue estivale la
plus importante depuis le début des mesures satellite en
1979. Le record d’étendue a été établi en février 2013 avec
3.70 millions de km2.
51
52
53
5| Surveillance du climat
Le chapitre «Surveillance du climat» fournit un aperçu de l’évolution
à long terme du climat en Suisse, en référence à l’année du rapport.
Pour les paramètres principaux, la température et les précipitations,
l’évolution du climat peut être retracée depuis le début des mesures
officielles à l’hiver 1863/64. Pour la plupart des autres paramètres,
des séries de mesures existent depuis 1959.
54
Le chapitre suit la structure GCOS (Global Climate Observing
System) des variables climatiques essentielles [22]. Sont ainsi
traités le domaine atmosphérique et le domaine terrestre
(Tableau 5.1), et, à l’intérieur de ce dernier domaine, les mesures au sol. Il s’agit en l’occurrence des séries de mesures
classiques de la température et des précipitations et des paramètres qui en découlent. Pour pouvoir se concentrer le plus
directement possible sur l’évolution du climat au niveau des
différents paramètres, l’origine des données et les méthodes
sont traitées séparément au point 5.3.
Tableau 5.1
Variables climatiques
Domaine
Atmosphérique
Variables climatiques essentielles
Mesures au sol
Température de l’air, précipitations, pression atmosphérique, bilan du rayonnement en surface,
vitesse et direction du vent, vapeur d’eau
Atmosphère libre
Bilan radiatif (rayonnement solaire incl.), température, vitesse et direction du vent, vapeur d’eau,
nuages
Composition
Dioxyde de carbone, méthane, ozone, autres gaz à effet de serre, aérosols, pollen
Variables
de surface
Température de surface de la mer, salinité, niveau de la mer, état de la mer, glaces marines,
courants, activité biologique, pression partielle en CO2
Variables
sub-superficielles
Température, salinité, courants, nutriments, carbone, traceurs océaniques, phytoplancton
essentielles selon le GCOS
Second Adequacy Report
[24], complétées par les
variables s’appliquant
spécifiquement à la
Suisse. Tiré de [22].
Océanique
Terrestre
Ecoulement, lacs, eaux souterraines, utilisation de l’eau, isotopes, couverture neigeuse, glaciers et
calottes glaciaires, pergélisol, albédo, couverture terrestre (y compris le type de végétation),
indice de surface foliaire, activité photosynthétique, biomasse, perturbation par le feu, phénologie
55
Selon le GCOS, la température et les précipitations constituent
deux indicateurs clés des changements climatiques [22]. L’organisation météorologique mondiale (OMM) en a tiré un ensemble d’indicateurs climatiques spécifiques [4] dans le but
de cerner l’évolution du régime de température et de précipitations de manière détaillée et globalement uniforme, dont
la fréquence des gelées et la fréquence des fortes précipitations (domaine atmosphérique, mesures au sol). Par ailleurs,
nous évoquons des indicateurs climatiques propres à la Suisse,
dont la couverture neigeuse, facteur important pour un pays
alpin (domaine terrestre).
Selon la recommandation de l'OMM, la norme (période allant de 1961 à 1990) doit être utilisée pour les analyses de
l’évolution du climat [4], [28]. Ce chapitre applique cette recommandation en conséquence.
Désignation
Type
Définition
Signification/ caractéristique
Tableau 5.2
Température
Température
Température moyenne journalière
conventionnelle (du matin au matin
suivant), agrégée en température
mensuelle et annuelle
Indicateur clé des changements climatiques et
variable climatique essentielle [22].
Indicateurs climatiques
Jours de l’année civile affichant
une température minimale
Tmin < 0°C
Le nombre de jours de gel dépend essentiellement
de l’altitude de la station. Indicateur climatique
particulièrement pertinent à haute altitude.
utilisés dans le domaine
atmosphérique et le
Jours de gel
(OMM)
Température
Journées d’été
(OMM)
Température
Jours de l’année civile affichant
une température maximale
Tmax ≥ 25°C
Le nombre de jours d’été dépend essentiellement de
l’altitude de la station. Indicateur climatique
particulièrement pertinent à basse altitude.
Limite du zéro degré
Température
Altitude à laquelle le thermomètre
affiche zéro degré, déterminée sur
la base des mesures effectuées par
les stations au sol et au moyen de
ballons-sondes
L’altitude de la limite du zéro degré est un indicateur
de la température de l’atmosphère compte tenu du
facteur altimétrique.
Précipitations
Précipitations
Somme journalière conventionnelle
(du matin au matin suivant), agrégée
en somme mensuelle et annuelle
Indicateur clé des changements climatiques et
variable climatique essentielle [22].
Jours de fortes
précipitations
(OMM)
Fortes
précipitations
Jours de l’année civile présentant
des précipitations journalières
P ≥ 20 mm
Le seuil de plus de 20 mm ne correspond pas à un
niveau de précipitations extrêmes rares. Des niveaux
de 20 mm sont enregistrés plusieurs fois par an
en Suisse.
Précipitations des
jours très humides
(OMM)
Fortes
précipitations
Somme des précipitations des jours
de l’année civile où les précipitations
journalières atteignent P >95
percentiles des précipitations
journalières (référence: 1961-1990)
Une journée est considérée comme très humide
quand la somme des précipitations est supérieure à la
moyenne à long terme des 18 jours les plus humides
de l’année.
Nombre max. de
jours consécutifs
sans précipitations
(OMM)
Précipitations
Nombre maximum de jours
consécutifs dans l’année civile où
les précipitations journalières sont
inférieures à P <1 mm
Période ininterrompue de jours consécutifs sans
précipitations (moins de 1 mm de précipitations).
Indice de sécheresse
Précipitations
SPEI (standardized precipitation
evapotranspiration index); Écart par
rapport au bilan hydrique moyen
(différence entre les précipitations et
l’évaporation potentielle)
La valeur indicielle d’un mois déterminé indique le
déficit d’eau accumulé / l’excédent d’eau
accumulé au cours de la période qui précède par
rapport à la norme.
Somme de neige
fraîche
Précipitations
Somme de neige fraîche des mois
d’octobre à mars (semestre d’hiver)
Jours avec neige
fraîche
Précipitations
Nombre de jours avec neige fraîche
mesurable des mois d’octobre à
mars (semestre d’hiver)
Les quantités de neige et les chutes de neige fraîche
dépendent - dans un rapport complexe - de la
température et des précipitations. Elles réagissent
donc de manière très sensible aux changements
climatiques à long terme [9], [10], [11], [12], [13].
domaine terrestre. Les
indicateurs OMM sont définis dans l’OMM/ETCCDI [4].
5.1
Atmosphère
5.1.1
Mesures au sol
56
Les indicateurs climatiques de l’OMM utilisés ici (Tableau 5.2)
sont représentés essentiellement à titre d’exemple à la lumière des séries de mesures des stations de Berne (zone de
plaine du Nord des Alpes), Sion (vallée alpine), Davos (région
alpine) et Lugano (Tessin). Ils sont calculés en tant que valeurs annuelles (nombre de jours de gel par an par exemple),
étant entendu que l’on se réfère toujours à l’année civile (du
1er janvier au 31 décembre).
Sur le site Web de MétéoSuisse, vous trouverez des informations complémentaires sur les indicateurs climatiques:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/indicateurs-de-climat.html
Température
La température annuelle en 2015 en Suisse a été en moyenne
nationale 2.10 degrés au-dessus de la norme 1961-1990. Le
précédent record de 2014 avec un écart de 2.07 degrés, a
donc été légèrement battu. La troisième année la plus chaude
avait connu un excédent thermique de 2.03 degrés en 2011.
Avec un excédent de 1.2 degré par rapport à la norme, l’hiver 2014/15 n’a pas été particulièrement doux, alors que le
printemps 2015 a été le 8ème le plus chaud en 152 ans de
mesures avec un écart de 3.0 degrés par rapport à la norme.
Avec un excédent massif de 3.6 degrés, l’été 2015 n’a été dépassé que par l’été caniculaire 2003. Enfin, la température de
l’automne a été 0.9 degré au-dessus de la norme 1961-1990
et s’est donc rapprochée des valeurs habituelles (Figure 5.2).
Les mois de février et de septembre ont été un peu au-dessous de la normale. En revanche, les mois de janvier, mars,
avril et mai ont été nettement au-dessus de la norme avec 2
degrés d’écart ou plus. Les mois de juin, août et octobre ont
été les quatrièmes les plus chauds depuis 1864, celui de novembre le troisième le plus chaud. Les mois record sont juillet
avec un écart de 4.7 degrés et de décembre avec écart de
4.0 degrés au-dessus de la norme.
Pour l’ensemble de la Suisse, la tendance à long terme de
la température annuelle se situe à +1.25°C/100 ans (+0.125
°C/10 ans), ce qui correspond à un changement total de +1.9
degré (entre 1864 et 2015). Les tendances saisonnières se
situent dans une zone allant de +1.16 °C/100 ans et +1.35
°C/100 ans. Le Tableau 5.3 donne une vue d’ensemble des
tendances en matière de température.
Figure 5.1
Evolution à long terme de
la température annuelle
Écart en oC
Jahrestemperatur Schweiz 1864−2015
moyenne pour l’ensemble
1.0
1.0
positifs, bleu = écarts
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne pondérée sur 20 ans. 12 séries
de mesures homogènes de
la Suisse servent de base
de données.
Abweichung °C
indique l’écart annuel de
1961–1990 (rouge = écarts
2.0
1.5
1.5
de la Suisse. Le graphique
la température à la norme
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
2.5
0.5
0.5
0
0.0
-0.5
−0.5
-1.0
−1.0
-1.5
−1.5
-2.0
−2.0
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
57
Figure 5.2
Evolution à long terme de la température saisonnière moyenne pour toute la Suisse. Le graphique indique l’écart annuel de la température
saisonnière à la norme 1961–1990 (rouge = écarts positifs, bleu = écarts négatifs). 12 séries de mesures homogènes de la Suisse servent de
base de données. La courbe noire indique la moyenne pondérée sur 20 ans.
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
4.04.0
4.0 4.0
2.02.0
2.0 2.0
00.0
0 0.0
-2.0−2.0
-2.0−2.0
-4.0−4.0
-4.0−4.0
-6.0−6.0
-6.0−6.0
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
1880
1880
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
Automne
(septembre, octobre, novembre) 1864–2015
Quartals−Temperatur (SON) Mittel(BAS,BER,SMA,CHM,CHD,SAE,GVE,ENG,DAV,SIA,LUG,SIO) 1864−2015
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
6.06.0
4.04.0
4.04.0
2.02.0
2.02.0
Abweichung °C
Écart en oC
Eté
(juin, juillet, août) 1864–2015
Quartals−Temperatur (JJA) Mittel(BAS,BER,SMA,CHM,CHD,SAE,GVE,ENG,DAV,SIA,LUG,SIO) 1864−2015
6.06.0
Abweichung °C
Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
6.0 6.0
Abweichung °C
6.06.0
Printemps
(mars, avril, mai) 1864–2015
Quartals−Temperatur (MAM) Mittel(BAS,BER,SMA,CHM,CHD,SAE,GVE,ENG,DAV,SIA,LUG,SIO) 1864−2015
Abweichung °C
Écart en oC
Hiver
(décembre, janvier, février) 1864/65–2014/15
Quartals−Temperatur (DJF) Mittel(BAS,BER,SMA,CHM,CHD,SAE,GVE,ENG,DAV,SIA,LUG,SIO) 1865−2015
00.0
00.0
-2.0
−2.0
-2.0−2.0
-4.0
−4.0
-4.0−4.0
-6.0
−6.0
-6.0−6.0
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
58
Tableau 5.3
Tendances des températures saisonnières et annuelles en degrés Celsius par tranches de 10 ans au cours des
périodes 1864–2015, 1901–2015 et 1961–2015, (valeurs moyennes pour toute la Suisse). Les indications sur le degré
de pertinence «fortement significatif» sont expliquées dans la section température sous point 5.3, origine des
données et méthodes.
Période
Printemps
mars–mai
°C
Eté
juin–août
°C
Automne
septembre–novembre
°C
Hiver
décembre–février
°C
Année
janvier–décembre
°C
1864–2015
+0.12
fortement significatif
+0.12
fortement significatif
+0.13
fortement significatif
+0.13
fortement significatif
+0.13
fortement significatif
1901–2015
+0.16
fortement significatif
+0.19
fortement significatif
+0.18
fortement significatif
+0.15
fortement significatif
+0.17
fortement significatif
1961–2015
+0.48
fortement significatif
+0.51
fortement significatif
+0.28
fortement significatif
+0.27
significatif
+0.39
fortement significatif
Les années affichant une température largement supérieure
à la moyenne se sont accumulées depuis la fin des années
1980. Sur les 20 années les plus chaudes enregistrées depuis
le début des mesures en 1864, 17 l’ont été depuis 1990 (Figure 5.3). Le schéma de l’évolution à long terme de la température en Suisse, avec une accumulation d’années très chaudes
récemment, se retrouve aussi dans la série de températures
globale (Figure 4.1). Le changement de température en Suisse
est donc cohérent par rapport au monde.
Sans mesures d’intervention efficaces, on attend en Suisse
un nouveau réchauffement important d’ici à 2050. D’ici à
2099, selon les scénarios climatiques actuels, à la lumière de
la moyenne de la période 1981–2010, le réchauffement saisonnier devrait être de l’ordre de 3.2 à 4.8 degrés. C’est en
été que l’on attend le réchauffement le plus important (plus
de 4 degrés), avec même une pointe d’environ +5 °C dans
les régions méridionales du pays [23].
les plus chaudes depuis
1864. Les barres montrent
l’écart de la température
annuelle moyenne en
Suisse à la norme 19611990. Les années de chaleurs record depuis 1990
sont représentées
en rouge.
Abweichung zur Norm 1961–1990 in °C
Classement des 20 années
Écart par rapport à la norme en °C
Die 20 wärmsten Jahre in der Schweiz seit 1864
Figure 5.3
2.5
2.5
2.0
2.0
1.5
1.0
0.5
0.5
0.0
0.0
2014
2011
1994
2003
2002
2007
2000
2006
2009
2012
1997
1989
2008
1990
1992
1947
2001
2004
1961
1999
2015 2014 2011 1994 2003 2002 2007 2000 2006 2009 2012 1997 1989 2008 1990 1992 1947 2001 2004 1961
Sur le site Web de MétéoSuisse, vous trouverez des informations complémentaires sur l’évolution de la température en Suisse:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques.html
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques/tendances-observees-aux-stations.html
59
Jours de gel
En raison de mois hivernaux plutôt doux, à l’exception d’un
mois de février qui avait connu des températures déficitaires, le
nombre de jours de gel en 2015 a été nettement au-dessous
de la moyenne pour tous les lieux de mesures représentés ici.
A Berne sur le nord du Plateau, il a été comptabilisé 99 jours
(norme 115), à Sion en Valais 93 (norme 97), à Davos dans
les Alpes orientales 178 (norme 203) et à Lugano au sud de
la Suisse 6 (norme 35).
Suite au net réchauffement des hivers, on constate une diminution des jours de gel dans les séries de mesures de Berne,
Davos et Lugano. Par décennie, on y dénombre environ 4 à 7
jours de gel de moins. Pour la série de Sion, on n’observe pas
de changement significatif dans le nombre de jours de gel.
Selon les scénarios climatiques actuels et sans mesures efficaces d’intervention à l’échelle globale, il est attendu pour
la période 2077–2099, 25 à 50 jours avec gel pour la région
de Berne, 50 jours pour la région de Sion et 125 à 150 jours
pour la région de Davos. Pour la région de Lugano, pratiquement aucun jour de gel n’est attendu [33].
Frosttage [Tmin < 0°C] (Tage)
Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2014
250
250
Figure 5.4
Evolution dans le temps
des jours de gel (jours de
200
200
l’année civile affichant une
température minimale
<0 °C) pour les stations
150
150
de Berne, Sion, Davos et
Lugano.
100
100
50
50
00
1960
1960
Berne-Zollikofen
Sion
Davos
Lugano
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
60
Journées d’été
De nombreuses journées estivales ont été comptabilisées à la
suite des vagues de chaleur qui se sont manifestées en juillet
et août 2015. A Berne, au nord du Plateau, il a été comptabilisé 55 journées d’été (norme 30), à Sion, en Valais, 83 (norme
55) et à Lugano, au sud de la Suisse, 75 (norme 50). A Davos, dans les Alpes orientales, le nombre de journées d’été a
atteint une valeur record de 19 (norme 4). Au cours de l’été
2013, Davos avait comptabilisé 16 journées d’été.
Selon les scénarios climatiques actuels et sans mesures efficaces d’intervention à l’échelle globale, il est attendu pour
la période 2077–2099, 60 à 80 jours d’été pour la région de
Berne, plus de 100 pour les régions de Sion et de Lugano et
environ 15 pour la région de Davos [33]
Le fort réchauffement estival qui a débuté depuis les années
1980, a impliqué une forte augmentation des journées d’été,
notamment sur les régions basses de la Suisse. Cette tendance
apparaît clairement dans les quatre séries de mesures représentées ici. Par décennie, on observe quatre journées d’été
de plus à Berne, six à Sion et sept à Lugano. A Davos, à 1600
m d’altitude, la hausse est deux journées d’été par décennie.
Figure 5.5
120
120
Evolution dans le temps
des journées d’été (jours
de l’année civile affichant
100
100
une température maximale ≥25 °C) pour les
stations de Berne, Sion,
80
80
Davos et Lugano.
60
60
40
40
20
20
0
0
1960
1960
Berne-Zollikofen
Sion
Davos
Lugano
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
61
Limite du zéro degré
La limite du zéro degré climatologique (calculée ici par des
stations de mesures au sol, voir annexe) se situe dans la
moyenne des années 1961 à 2015 vers 775 m en hiver, aux
alentours de 1965 m au printemps, à environ 3365 m en été
et à environ 2445 m en automne.
La limite du zéro degré a considérablement grimpé l’hiver,
au printemps et en été au cours de la période 1961-2014
(p-valeurs < 0.05). Selon la saison, la limite augmente de 40
(automne) à 75 m environ (printemps) tous les 10 ans. De
manière générale, ces valeurs correspondent à une élévation de la limite du zéro degré de 150 à 200 m environ par
degré de réchauffement.
Au cours de l’hiver 2014/2015, la limite du zéro degré s’est
située vers 950 mètres, soit plus ou moins dans la moyenne
attendue dans la tendance linéaire des années 1961 à 2015
(ligne pointillée). Au cours du printemps 2015, la limite du zéro
degré s’est située vers 2180 mètres, un peu au-dessus de la
moyenne de la tendance linéaire de 1961 à 2015. Avec l’été
2015 qui s'est montré chaud, la limite du zéro de degré s’est
située vers 3765 mètres et a été la deuxième valeur la plus
élevée depuis 1961. La limite du zéro degré en automne 2015
s’est presque située à 2500 mètres, légèrement au-dessous
de la tendance à long terme, mais légèrement au-dessus de
la moyenne des années 1961–2015.
L’altitude saisonnière de la limite du zéro degré décrit assez
les températures saisonnières relevées en 2015 (hiver et printemps plutôt doux, deuxième été le plus chaud depuis 1864
et automne normalement doux).
Hiver augmentation: 59.8 m/10 ans; valeur p: 0.008
Printemps augmentation: 74.3 m/10 ans; valeur p: <0.001
1500
1500
1250
1250
2500
2500
1000
1000
2250
sonnière du zéro degré
(ligne noire en mètres
2250
750
750
d’altitude), avec la ten-
2000
2000
500
500
dance linéaire (ligne
1750
1750
250
250
rouge) et les données de
1500
1500
00
la tendance (modification
1250
1250
−250
-250
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
et importance). Les lignes
1960
1960
2010
2010
Figure 5.6
Evolution de la limite sai-
2750
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
grises verticales représentent les barres d’erreur
du calcul de la limite du
zéro degré pour chaque
Eté augmentation: 72 m/10 ans; valeur p: <0.001
Automne augmentation: 37.6 m/10 ans; valeur p: 0.026
4250
4250
3250
4000
4000
3000
3000
3750
3750
2750
2750
3250
3500
3500
2500
2500
3250
3250
2250
2250
3000
3000
2000
2000
2750
2750
1750
1750
2500
2500
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
année.
62
Précipitations
En 2015, les quantités de précipitations sur le nord du pays
(Plateau) ont été nettement déficitaires en n’atteignant qu’à
peine l’équivalent de 80 % de la norme (Figure 5.7). C’est surtout la deuxième partie de l’année qui a été sèche. La seule
saison à avoir connu des conditions plus humides a été le
printemps (Figure 5.8).
Le sud du pays a également connu des précipitations nettement déficitaires correspondant à 80% de la norme (Figure
5.9). Des quantités excédentaires ne sont tombées qu’en hiver alors que les autres saisons ont montré des quantités déficitaires (Figure 5.10).
Sur le Plateau, on observe une tendance de précipitations à
long terme (1864–2015) de +7.0%/100 ans (+0.7 %/10 ans).
Sur le plan saisonnier, une tendance significative n’apparaît
toutefois qu’en hiver (+21 %/100 ans, soit +2.1 %/10 ans). Au
printemps, en été et en automne, on ne relève aucune tendance à long terme (1864–2015) pour une éventuelle augmentation ou baisse des précipitations. La Suisse méridionale
ne montre aucune tendance à long terme pour une hausse
ou pour une diminution des précipitations, pas plus sur une
base annuelle que saisonnière. Le Tableau 5.4 et le Tableau
5.5 présentent une vue d’ensemble de précipitations sur les
versants nord et sud des Alpes.
Jahres−Niederschlag Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) 1864−2014
Figure 5.7
Evolution à long terme des
sommes des précipitations
annuelles moyennes sur le
Plateau. Est représenté le
rapport des sommes des
précipitations annuelles
à la norme 1961–1990. Les
séries de mesures homogènes de Genève, Bâle,
Berne et Zurich servent
de base de données. La
courbe noire indique la
moyenne pondérée sur
Prozent zur Norm 1961−1990
%%
140
140
130
120
120
110
100
100
90
8080
70
6060
20 ans.
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
63
Hiver 100%
= env. 200 mm
Quartals−Niederschlag
(DJF) Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) 1865−2014
Prozent zur Norm 1961−1990
%
Printemps
100% = env. (MAM)
250 Mittel(BAS,BER,SMA,GVE)
mm
Quartals−Niederschlag
1864−2014
Prozent zur Norm 1961−1990
%
180
Evolution à long terme des
140
saisonnières moyennes sur
180
180
140
140
100
100
140
sommes des précipitations
le Plateau. Est représenté
100
100
le rapport des sommes des
6060
6060
précipitations saisonnières
à la norme 1961–1990 (vert
20
20
20
20
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
Figure 5.8
%
180
%
= écarts positifs, brun =
1980
1980 2000
2000
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980 2000
2000
écarts négatifs). Les séries
de mesures homogènes
Eté 100%Quartals−Niederschlag
= env. 300 mm(JJA) Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) 1864−2014
Prozent zur Norm 1961−1990
%
(SON) Mittel(BAS,BER,SMA,GVE)
1864−2014
AutomneQuartals−Niederschlag
100% = env.
250
mm
Prozent zur Norm 1961−1990
%
%
180
180
de Genève, Bâle, Berne et
%
180
180
Zurich servent de base de
140
indique la moyenne pon-
100
dérée sur 20 ans. Il est à
données. La courbe noire
140
140
100
100
60
60
à 2011 ont produit 100 %
20
20
de précipitations, d’où les
140
100
noter que les étés 2008
60
60
20
20
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980 2000
2000
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980 2000
2000
1980
colonnes «manquantes»
dans le graphique.
Jahres−Niederschlag LUG 1864−2014
Prozent zur Norm 1961−1990
%
%
Figure 5.9
Evolution à long terme des
160
160
sommes des précipitations
annuelles moyennes à
Lugano (Suisse méridio-
140
140
nale). Est représenté le
rapport des sommes des
120
120
précipitations annuelles
à la norme 1961–1990. Les
100
100
séries de mesures homogènes de Lugano servent
8080
de base de données. La
courbe noire indique la
6060
moyenne pondérée sur
20 ans.
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
64
Quartals−Niederschlag
(DJF) LUG 1865−2014
Hiver 100% = env.
210 mm
Figure 5.10
Prozent zur Norm 1961−1990
%
250
250
200
200
150
150
150
100
100
100
Evolution à long terme des
sommes des précipitations
250
saisonnières, série de mesures homogène, Lugano
(Suisse méridionale). Est
représenté le rapport des
sommes des précipitations
Quartals−Niederschlag
(MAM) LUG 1864−2014
Printemps 100%
= env.
450 mm
Prozent zur Norm 1961−1990
%
%
%
250
200
200
150
100
50
50
50
50
0
0
saisonnières à la norme
1880
1880
1961–1990 (vert = écarts
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1980
1960
1980 2000
2000
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
2000
1980
2000
positifs, brun = écarts
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne
pondérée sur 20 ans.
%
(JJA) LUG 1864−2014
Eté 100% = env. Quartals−Niederschlag
470 mm
Prozent zur Norm 1961−1990
%
250
250
200
200
150
150
150
100
100
100
250
50
200
150
100
50
50
50
0
0
1880
1880
nuelles en pour cent par
1940
1940
1960
1960
1980 2000
2000
1980
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980 2000
2000
1980
Eté
juin–-août
%
Automne
septembre–novembre
%
Hiver
décembre–février
%
Année
janvier–décembre
%
1864–2015
+0.7
non significatif
+0.1
non significatif
0
+2.1
fortement significatif
+0.7
significatif
1901–2015
+0.4
non significatif
-0.6
non significatif
+1.0
non significatif
+1.7
significatif
+0.7
non significatif
1961–2015
-0.2
non significatif
+0.1
non significatif
+4.2
non significatif
+0.2
non significatif
+1.6
non significatif
Période
Printemps
mars–mai
%
Eté
juin–août
%
Automne
septembre–novembre
%
Hiver
décembre–février
%
Année
janvier–décembre
%
1864–2015
+0.2
non significatif
0.1
non significatif
-0.6
non significatif
+1.2
non significatif
-0.2
non significatif
1901–2015
-1.0
non significatif
-1.0
non significatif
0.1
non significatif
+1.3
non significatif
-0.3
non significatif
1961–2015
-0.8
non significatif
+2.9
non significatif
+2.8
non significatif
+2.1
non significatif
+1.1
non significatif
1901–2015 et 1961–2015,
calculées pour le Plateau.
1920
1920
Printemps
mars–mai
%
tranche de 10 ans au cours
des périodes 1864–2015,
1900
1900
Période
Tendances de précipitations saisonnières et an-
%
250
200
Tableau 5.4
(SON) LUG 1864−2014
Automne 100%Quartals−Niederschlag
= env.
415
mm
Prozent
zur Norm
1961−1990
%
Les indications sur le degré
de pertinence, «significatif
et non-significatif», sont
expliquées dans la section
précipitation sous point
5.3 origine des données et
méthodes.
Tableau 5.5
Tendances de précipitations saisonnières et annuelles en pour cent par
tranche de 10 ans au cours
des périodes 1864–2015,
1901–2015 et 1961–2015,
calculées pour la Suisse
méridionale. Les indications «non significatif»
sont expliquéesdans
la section précipitation
sous point 5.3 origine des
données et méthodes.
Sans mesures d’intervention efficaces, à partir de 2050,
une baisse considérable des précipitations est prévisible en
Suisse. D’ici à la fin du siècle, cette baisse pourrait se situer
aux alentours de 30 % à l’Ouest et au Sud selon les scénarios
climatiques actuels, à la lumière de la moyenne de la période
1981–2010. En revanche, l’hiver, selon les scénarios actuels, la
tendance sera plutôt à un accroissement des précipitations,
en particulier sur le versant sud des Alpes [23].
65
Jours de fortes précipitations
Les faibles précipitations de l’année 2015 ont été accompagnées par un nombre de jours plus réduit avec de fortes précipitations. Ce nombre s’est élevé à 6 jours à Berne (norme
10), 3 jours à Sion (norme 5), 7 jours à Davos (norme 10) et
21 jours à Lugano (norme 26). Comme pour le régime de précipitations en général (à l’exception de l’hiver sur le Plateau,
voir Tableau 5.4), aucune tendance significative ne peut être
observée en ce qui concerne les journées de fortes précipitations aux stations de mesures mentionnées ici. En revanche,
si on regarde jusqu’en 1901, 92% des 185 séries de mesures
montrent une augmentation des fortes précipitations et 35 %
montrent même une augmentation significative. Par ailleurs,
91% montrent une augmentation dans l’intensité des fortes
précipitations et 31% montrent même une augmentation
significative [33].
Tagemit
mitstarkem
starkemNiederschlag
Niederschlag[R
[R>>20
20mm]
mm](Tage)
(Tage)
Tage
Kalenderjahr(Jan.−Dez.)
(Jan.−Dez.)1959−2015
1959−2015
Kalenderjahr
Berne-Zollikofen
Sion
50
50
50
6060
40
40
40
5050
30
30
30
4040
20
20
20
3030
10
10
10
2020
000
1010
00
60
60
50
50
6060
60
40
40
5050
50
30
30
4040
40
20
20
3030
30
10
10
2020
20
00
10
1010
1960
1970
1980
1990
2000
Kalenderjahr
Kalenderjahr(Jan.−Dez.)
(Jan.−Dez.)1959−2015
1959−2015
50
50
50
6060
40
40
40
5050
30
30
30
4040
20
20
20
3030
10
10
10
2020
000
1010
2010
1960
00
60
60
Davos
1960
1960
1970
1970
Figure 5.11
Tage
[R
Tagemit
mitstarkem
starkemNiederschlag
Niederschlag
[R>>20
20mm]
mm](Tage)
(Tage)
60
60
60
60
60
60
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
0 00
50
50
6060
60
40
40
5050
50
30
30
4040
40
20
20
3030
30
10
10
2020
20
00
1010
10
Nombre de jours de fortes
précipitations (≥20 mm)
au cours de l’année civile
pour les stations de Berne,
Sion, Davos et Lugano.
1970
1980
1990
2000
2010
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1980
1980
1980
1990
1990
1990
2000
2000
2000
2010
2010
2010
Lugano
00
0
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1980
1980
1980
1990
1990
1990
2000
2000
2000
2010
2010
2010
Sur le site Web de MétéoSuisse, vous trouverez des informations complémentaires sur l’évolution des précipitations en Suisse:
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques.html
http://www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques/tendances-observees-aux-stations.html
66
Précipitations des journées très humides
La somme des précipitations des journées très humides en
2015 a été nettement au-dessous de la norme pour les sites
de mesures de Berne (121 mm, norme 216), de Davos (78 mm,
norme 214 mm), et de Lugano (728 mm, norme 858 mm).
Pour Davos, il s’agit de la deuxième valeur la plus basse depuis
le début de la série de mesures en 1959. Seule l’année 1989
avait connu une quantité encore plus basse avec 51 mm. A
Sion, la somme des précipitations des journées très humides
a atteint 108 mm, soit légèrement plus que la norme de 98
mm. Dans l’évolution à long terme des séries de mesures
mentionnées, aucune ne montre une tendance significative.
Niederschlag
sehr
nassen
Tagen
[>95.Perzentil]
(mm)
Niederschlag
an an
sehr
nassen
Tagen
[>95.Perzentil]
(mm)
Figure 5.12
Somme des précipitations
annuelles de toutes les
journées très humides pour
les stations de Berne, Sion,
Davos et Lugano. Sont
considérées celles dont la
somme des précipitations
journalières fait partie
des 5% des précipitations
quotidiennes maximales.
La période de référence
va de 1961 à 1990.
Berne-Zollikofen
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
1959−2014
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
1959−2014
Sion
/ Zollikofen
BernBern
/ Zollikofen
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
1959−2014
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
1959−2014
/ Zollikofen
BernBern
/ Zollikofen
1500
1500
1500
20002000
1000
1000
1000
15001500
500500
500
10001000
500
500500
10001000
00 0
500 500 19601960 19701970 19801980 19901990 20002000 20102010
1960
1970
1980
1990
Davos
Davos
2000
2010
19601960 19701970 19801980 19901990 20002000 20102010
Davos
Davos
Davos
15001500
2000
20002000
0 00
500 500 19601960 19701970 19801980 19901990 20002000 20102010
1960
0
200002000
10001000
1500
1500
1500
500 500
500 500
1000
1000
1000
1000
10001000
0
00
0
500
500 500 19601960 19701970 19801980 19901990 20002000 20102010
19701970
1970
19801980 1990
19901990
1980
1960 19701970
1960
Lugano
20002000 2010
20102010
2000
1980
1990
Lugano
Lugano
19801980
19901990
2000
20002000
2010
20102010
Lugano
Lugano
0 0
500 19601960 19701970 19801980 19901990 20002000 20102010
500500
0
19601960
1960
1970
15001500
2000
2000
2000
10001000
1500
15001500
0
SionSion
1500
1500
1500
20002000
1000
1000
1000
15001500
0
200002000
SionSion
2000
2000
2000
Niederschlag
sehr
nassen
Tagen
[>95.Perzentil]
(mm)
Niederschlag
an an
sehr
nassen
Tagen
[>95.Perzentil]
(mm)
2000
20002000
00
1960
1970
1960
1960 1970
1970
1980
1980
1980
1990
1990
1990
2000
2000
2000
2010
2010
2010
67
Périodes de sécheresse
Avec 64 journées en 2015, Lugano a enregistré sa deuxième
période sèche la plus longue depuis le début de la série de
mesures en 1959. Une aussi longue période sèche s’était manifestée en 1980. Une période sèche encore plus longue et
record avec 81 jours s’était produite en 1988. Pour les sites
de mesures de Berne, Sion et Davos, l’année 2015 n’a pas
montré de valeurs remarquables. La période sèche la plus
longue a duré 25 jours à Berne (norme 22), 22 jours à Sion
(norme 30) et 22 jours à Davos (norme 22). Dans l’évolution
à long terme, aucune des séries de mesures mentionnées ne
fait apparaître une tendance significative indiquant un allongement ou un raccourcissement des périodes de sécheresse.
MaximaleAnzahl
Anzahlzusammenhängender
zusammenhängenderTrockentage
Trockentage[R
[R<<11mm]
mm](Tage)
(Tage)
Maximale
Kalenderjahr(Jan.−Dez.)
(Jan.−Dez.)1959−2014
1959−2014
Kalenderjahr
Berne-Zollikofen
Bern/ Zollikofen
/ Zollikofen
Bern
Bern
/ Zollikofen
Bern
/ Zollikofen
6060
60
4040
40
6060
40
4040
6060
20
2020
4040
20
2020
4040
8080
1960
1960
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1970
1970
Davos
1980
1980
1980
1990
1990
1990
Davos
Davos
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2000
2000
2000
2010
2010
2010
2010
2010
Davos
Davos
6060
8080
80
0 00
2020
0 0
8080
4040
60
6060
2020
4040
40
2020
40
4040
00 0
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1980
1980
1980
1990
1990
1990
2000
2000
2000
2010
2010
2010
00
20
2020
0
0 0
de la plus longue période
de sécheresse par année
civile pour les stations de
Berne, Sion, Davos et
Lugano.
1960
1960
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1970
1970
Lugano
1980
1980
1980
1990
1990
1990
Lugano
Lugano
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
2000
2000
2010
2010
2000
2010
Lugano
Lugano
6060
80
8080
4040
6060
60
00
2020
20
Durée (nombre de jours)
Sion
Sion
60
6060
8080
8080
0 0
Figure 5.13
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
1959−2014
Kalenderjahr
(Jan.−Dez.)
80 1959−2014
8080
8080
80
00
0
2020
Sion
Sion
Sion
Maximale
Anzahl
zusammenhängender
Trockentage
mm]
(Tage)
Maximale
Anzahl
zusammenhängender
Trockentage
[R[R
<<
11
mm]
(Tage)
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
1960
1960
1960
1970
1970
1970
1980
1980
1980
1990
1990
1990
2000
2000
2000
2010
2010
2010
68
Indice de sécheresse
La sécheresse peut être définie de différentes manières. De
manière tout à fait générale, elle se définit comme un déficit de précipitations sur une longue période pouvant aller de
plusieurs mois à plusieurs saisons. Selon la durée de la sécheresse, la pénurie d’eau peut affecter diversement différents
domaines (agriculture et sylviculture, approvisionnement en
eau et en énergie, navigation). Le graphique ici présente le
bilan hydrique des mois d’avril à septembre sur la base du
SPEI («standardized precipitation evapotranspiration index»).
mois, d’avril à septembre)
3
2
2
riode de végétation (6
3
1
1
Figure 5.14
SPEI durant toute la pé-
Le semestre d’été (période de végétation) est la période déterminante pour l’agriculture. Les données actuelles de la station
de Berne/Zollikofen montrent que les dernières années ont été
plus sèches que la moyenne à long terme pendant la période
de végétation, alors que 2015 fait partie des années les plus
sèches depuis 1950. Les valeurs SPEI les plus basses (1947,
1865, 2003, 1949, 1893, 1911) de cette série correspondent
très exactement aux années au cours desquelles l’agriculture
a subi les dégâts les plus importants. Les périodes très prononcées de SPEI négatif correspondent bien aux sécheresses
répertoriées au cours des 150 dernières années [19], [18].
à la station de mesure de
la moyenne (1864–2015),
les valeurs négatives, des
conditions plus sèches.
0
−1
-1
-2
−2
tions plus humides que
0
-3
−3
Berne. Les valeurs positives indiquent des condi-
1870
1870
1880
1880
1890
1890
1900
1900
1910
1910
1920
1920
1930
1930
1940
1940
1950
1950
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
5.1.2
Atmosphère libre
69
Limite du zéro degré
Altitude de la tropopause
La médiane annuelle de la limite du zéro degré en atmosphère libre, déterminée par les ballons-sondes quotidiens, a
atteint en 2015 une altitude de 2840 mètres, la valeur la plus
élevée de la série de mesures depuis 1959. Seule l’année 2011
a connu une valeur aussi élevée immédiatement après la très
basse valeur relevée en 2010 avec une limite du zéro degré
qui était plus de 400 mètres plus basse. Cela démontre la
forte variabilité d’une année à une autre.
La médiane annuelle de la hauteur de la tropopause a atteint
en 2015 une altitude de 11’720 mètres, la valeur la plus élevée
de la série de mesures depuis 1959. La situation extrêmement
basse de 2010 et le maximum consécutif en 2011 qui s’est
répété dans le même sens entre 2014 et 2015, attestent de
la grande variabilité d’une année à une autre. La moyenne
annuelle de l'altitude de la tropopause a augmenté de manière significative au cours de la période 1959-2015 avec une
hausse de 58 m tous les 10 ans. C'est parfaitement conforme
aux tendances saisonnières de la limite du zéro degré.
L’évolution à long terme de la moyenne annuelle de la limite
du zéro degré en atmosphère libre suit quasiment l’évolution
de la température moyenne annuelle en Suisse. Ce qui frappe
plus particulièrement, c’est le changement rapide qui s’opère
depuis la fin des années 1980. La moyenne annuelle de la limite du zéro degré en atmosphère libre a augmenté de manière significative au cours de la période 1959-2015, avec une
hausse de 73 m tous les 10 ans. Un chiffre qui se recoupe
avec les tendances saisonnières de la limite du zéro degré
fournies par les stations de mesures au sol (chapitre 5.1.1).
2.9
2.9
Linear trend Median Tropopause Altitude 1959 − 2015
11.7
11.7
Höhe in km
Höhe in
Hauteur
en km
km
Linear trend Median Altitude of 0C Isotherm 1959 − 2015
2.7
2.7
11.5
11.5
2.5
2.5
11.3
11.3
2.3
2.3
11.1
11.1
2.1
2.1
10.9
10.9
1.9
1.9
10.7
10.7
1960
1960
1970
1970
1980
1980
Input file: Gzeroanmi.comp10.00−12 Median
lm model years
1990
1990
2000
2000
2010
2010
MeteoSwiss/AnalyseTrendsGzeroGtropoAnneeClimat.r/ Wed Jan 27 14:04:57 2016
1960
1960
1970
1970
1980
1980
Input file: Gtropoanmi.comp10.00−12 Median
lm model years
1990
1990
2000
2000
2010
2010
MeteoSwiss/AnalyseTrendsGzeroGtropoAnneeClimat.r/ Wed Jan 27 14:06:41 2016
Figure 5.15
Figure 5.16
Moyenne annuelle de la limite du zéro degré 1959-2015 telle
Moyenne annuelle de l'altitude de la tropopause 1959–2015
qu’obtenue par des lâchers quotidiens de ballons-sondes à
telle qu’obtenue par des lâchers quotidiens de ballons-sondes
la station aérologique de Payerne. La ligne grise indique la
à la station aérologique de Payerne. La ligne grise indique la
moyenne 1959–2015.
moyenne 1959–2015.
5.1.3
Composition de l’atmosphère
70
Série de mesures de l’ozone d’Arosa
Avec la série de mesures d’Arosa, la Suisse dispose de la plus
longue série au monde de mesures de la colonne d’ozone
dans l’atmosphère. Du début des mesures en 1926 à environ 1975, cette série de mesures fournit une moyenne à long
terme d’environ 330 DU. Entre 1975 et 1995, les mesures indiquent une baisse significative de l’ozone total qui a diminué
d’environ 20 DU. Le recul continu de l’ozone total au-dessus
d’Arosa a débuté dans les années 1970. C’est à cette époque
que l’on a relevé une forte augmentation des émissions de
substances ayant pour effet de détruire l’ozone. Ces dernières
années, on observe une stabilisation de l’ozone total [8] avec
une valeur moyenne entre 1995 et aujourd’hui se situant aux
alentours de 315 DU.
360
340
1013 hPa et 0 °C.
340
320
unités Dobson (Dobson
Unit) = 1 mm d’ozone pur à
320
300
à Arosa au cours de la
période 1926–2015. 100
360
300
280
Figure 5.17
Colonne d’ozone total
Gesamtozonsäule
Dobson[DU]
Units
Cependant, si les années 2010 et 2013 présentent des
moyennes annuelles relativement élevées (resp. 330 et 321
DU), celles des années 2011 et 2012 sont proches de 300 DU
(resp. 301 et 303 DU). Ceci démontre la grande variabilité de
l’ozone total selon les années.
280
1925
1925
1950
1950
1975
1975
2000
2000
71
Mesures de l’ozone à Payerne
Depuis 1968, l’ozone est mesuré par ballon-sonde à la station aérologique de MétéoSuisse à Payerne. Les mesures antérieures (1966–1968) proviennent de l’EPF de Zurich. Cette
série ininterrompue de mesures permet de déterminer l’évolution temporelle de la quantité d’ozone dans les différentes
couches de l’atmosphère. Sur la figure suivante, trois niveaux
d’altitudes (3, 22 et 27 km) sont illustrés à titre d’exemple.
[nb]
Comme le souligne les trois droites horizontales, depuis le
début des années 2000 l’ozone n’a plus changé de manière
significative. Pour les années avant 2000, une diminution de
l’ozone était observée dans la stratosphère (illustré par les niveaux 22 et 27 km), alors qu’une augmentation de l’ozone était
observée dans la troposphère (illustrée ici par le niveau 3 km).
Ozon
Ozone
nbar
200
Figure 5.18
200
Concentration mensuelle
22 km
d’ozone à trois altitudes
durant la période 1967–
150
2015. Bleu: 3 km; rouge:
150
22 km; vert: 27 km. La
concentration d’ozone
est donnée en pression
partielle exprimée en
100
nanobars (nbar).
100
27 km
50
50
3 km
0
0
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
72
73
Intensité des pollens
L’intensité de la saison des pollens varie d’année en année et
peut être tantôt très forte, tantôt très faible. Cela a une incidence sur la gravité des symptômes du rhume des foins chez
les personnes allergiques aux pollens.
Dans le cas du bouleau, l’intensité de la saison des pollens
dépend, d’une part, de la météo de l’année précédente, étant
donné que les chatons de fleurs se forment dès l’été de l’année précédente. Un temps chaud se traduit par un plus grand
nombre de chatons. Par ailleurs, l’intensité dépend aussi du
temps qu’il fait pendant la floraison ainsi que de la physiologie du végétal car les bouleaux ont tendance à fleurir tous
les deux ans. Dans le cas des pollens de graminées, l’inten-
Birke:
Zentral−
undcentrale
Ostschweiz
Bouleau
Suisse
et Suisse
sité de la saison dépend essentiellement de la météo durant
la floraison des graminées.
La saison pollinique 2015 du bouleau a été plus faible que la
moyenne dans toute la Suisse (voir chapitre 2). Le cycle de
floraison sur 2 ans est bien observable au Tessin. La saison
des pollens des graminées a été nettement plus intense que
la moyenne dans toute la Suisse. Pour quelques stations du
Plateau, elle a été la plus forte ou la deuxième la plus forte
de l’ensemble de la série de mesures. Au Tessin, la tendance
montre ces dernières années une augmentation des pollens
des graminées. Cependant, les valeurs absolues sont nettement plus faibles qu’au Nord des Alpes.
Gräser: Zentral− und Ostschweiz
Graminées Suisse centrale et Suisse orientale
orientale
Figure 5.19
18000
9000
Intensité de la dispersion
16000
16000
8000
8000
des pollens de bouleau (à
14000
7000
Jährlicher Pollenindex
10000
10000
12000
12000
10000
8000
8000
au Nord des Alpes entre
4000
4000
Birke: Westschweiz
2014
2015
2015
2012
2013
2013
2010
2011
2011
2008
2009
2009
2006
2007
2007
2004
2005
2005
2002
2003
2003
2000
2001
2001
1998
1999
1999
1996
1997
1997
1994
1995
1995
1992
1990
© MeteoSchweiz
1993
1993
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:03
entre 1991 et 2015. L’indice pollinique saisonnier
1989
1989
2014
2015
2015
2012
2013
2013
2010
2011
2011
2008
2009
2009
2006
2007
2007
2004
2005
2005
2002
2003
2003
2000
2001
2001
1998
1999
1999
1996
1997
1997
1994
1995
1995
1992
1993
1993
00
1990
00
1991
1991
1000
1989
1989
2000
© MeteoSchweiz
1989–2015 et au Tessin
3000
2000
2000
1991
1991
6000
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:03
20000
20000
18000
9000
8000
8000
Jährlicher Pollenindex
14000
12000
12000
7000
6000
6000
10000
8000
8000
5000
4000
4000
2015
2013
2011
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
1992
1990
© MeteoSchweiz
1995
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:03
1989
1989
2015
2013
2011
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
1994
1992
1995
1995
© MeteoSchweiz
1993
1993
1990
00
1991
1991
1000
00
1989
1989
2000
1993
1993
3000
2000
2000
1991
1991
6000
4000
4000
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:03
Gräser: Tessin
Graminées
Tessin
Birke: Tessin
Bouleau
Tessin
20000
20000
10000
10000
18000
9000
16000
16000
8000
8000
Jährlicher Pollenindex
14000
12000
12000
7000
6000
6000
10000
8000
8000
5000
4000
4000
2015
2013
2011
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
1992
1997
© MeteoSchweiz
1995
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:02
1993
1993
2015
2013
2011
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
1994
1992
1995
1995
© MeteoSchweiz
1993
1993
1990
00
1991
1991
1000
00
1989
1989
2000
1990
3000
2000
2000
1991
1991
6000
4000
4000
pollen. La courbe noire inrée sur 5 ans.
10000
10000
16000
16000
est la somme des concentrations quotidiennes de
dique la moyenne pondé-
Gräser:
Westschweiz
Graminées
Suisse romande
Bouleau Suisse romande
Jährlicher Pollenindex
(à droite) dans les régions
5000
4000
4000
Jährlicher Pollenindex
gauche) et de graminées
6000
6000
1989
1989
Jährlicher Pollenindex
20000
20000
poll.index 0.23 / 08.01.2016, 14:02
5.2
Terres émergées
74
Sommes de neige fraîche
et journées avec neige fraîche
Le début d’hiver 2014/215 doux et très sec a engendré des
quantités de neige fortement déficitaires. Pour le site de mesures de Segl-Maria en Haute-Engadine, la somme de neige
fraîche du semestre hivernal d’octobre à mars a atteint 2.62
m (norme 3.12 m). A Arosa, elle a atteint 5.22 m (norme 6.31
m), à Einsiedeln 2.08 m (norme 3.41 m) et à Lucerne 43 cm
(norme 83 cm).
En ce qui concerne les sommes de neige fraîche tombées au
cours du semestre d’hiver, aucune tendance significative ne
peut être relevée aux stations de mesures d’Arosa, Einsiedeln et
Segl-Maria. A Lucerne, on observe une diminution significative
de 2.3 cm/10 ans. Il est toutefois à noter que les enregistrements journaliers et mensuels des quantités de neige ne sont
pas disponibles sous la forme de données homogénéisées.
Lucerne 454 m
Figure 5.20
Sommes de neige fraîche
en cm durant le semestre
d’hiver du début des mesures à 2015 dans les stations de mesures de Lucerne (454 m d’altitude),
d’Einsiedeln (910 m),
Einsiedeln 910 m
1000
1000
800
800
800
800
600
600
600
600
400
400
400
400
200
200
200
200
d’Arosa (1840 m) et de
Segl-Maria (1798 m).
Neuschneesumme (cm)
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1884−2015
1000
1000
0
0
0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
Arosa 1840 m
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
0
1860
2000
Neuschneesumme (cm)
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1909−2015
1860
1880
1880
1900
1900
Segl-Maria 1798 m
Neuschneesumme (cm)
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1891−2015
1000
1000
800
800
800
800
600
600
600
600
400
400
400
400
200
200
200
200
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
Neuschneesumme (cm)
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1865−2015
1000
1000
0
0
0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
75
Journées avec neige fraîche
Le début d’hiver 2014/215 doux et très sec a également engendré un nombre de jours avec neige fraîche mesurable
nettement déficitaire. Pour le semestre hivernal d’octobre à
mars, le nombre de jours avec neige fraîche a été de 32 jours
à Segl-Maria en Haute-Engadine (norme 42), 65 jours à Arosa
(norme 71 jours), 28 jours à Einsiedeln (norme 46 jours) et 6
jours seulement à Lucerne (norme 18 jours).
La série de mesures d’Arosa indique une tendance significative à l’augmentation du nombre de jours avec neige fraîche.
Ce nombre est de l’ordre de +1 à +2 jours par décennie. En
revanche, Lucerne montre un nombre de jours avec neige
fraîche un peu plus faible de -0.4 jour par décennie. Il s’agit
d’une tendance significative. Aucune tendance significative
ne se dégage pour les deux stations de mesures d’Einsiedeln
et Segl-Maria. Ici aussi, il faut mentionner que les enregistrements journaliers et mensuels des quantités de neige ne sont
pas disponibles sous la forme de données homogénéisées.
Tage
[Neuschnee >= 1 cm] (Tage)
Einsiedeln 910
mmit Neuschnee
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1909−2015
[Neuschnee >= 1 cm] (Tage)
Lucerne 454Tage
m mit Neuschnee
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1884−2015
100
100
100
100
80
80
80
80
60
60
60
40
40
40
40
20
20
20
20
Figure 5.21
Nombre de jours de neige
fraîche au semestre
d’hiver du début des
mesures à 2015 dans les
60
stations de mesures de
Lucerne (454 m d’altitude), d’Einsiedeln (910 m),
d’Arosa (1840 m) et de
0
0
0
0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1940
1920 1940
1960
1980
1960 1980 2000
1860
2000
1860
Tage mit Neuschnee [Neuschnee >= 1 cm] (Tage)
Arosa 1840 m
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1891−2015
100
100
100
100
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
Tage mit
[Neuschnee >= 1 cm] (Tage)
Segl-Maria 1798
mNeuschnee
Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1865−2015
80
80
80
80
60
60
60
40
40
40
20
20
20
60
40
20
0
0
0
0
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
1860
1860
1880
1880
1900
1900
1920
1920
1940
1940
1960
1960
1980
1980
2000
2000
Segl-Maria (1798 m).
76
Indice du printemps
L’indice du printemps est une valeur permettant de caractériser le développement de la végétation au printemps par rapport aux années précédentes et à la moyenne pluriannuelle.
Le développement de la végétation au printemps dépend
essentiellement des températures relevées au cours de l’hiver et au printemps [7]. Le développement de la végétation
au printemps 2015 n’a été qu’un peu plus précoce que la
moyenne 1981–2010 et a été classé comme normal. Après
une floraison très précoce du noisetier en janvier, le développement de la végétation a été légèrement retardé jusqu’à la
mi-mars. Puis, l’avance en avril et en mai a toujours été de
l’ordre d‘une semaine.
Parallèlement aux températures plus élevées relevées en hiver
mais plus encore au printemps à partir du milieu des années
1980, l’indice du printemps indique lui aussi, depuis la deuxième moitié des années 1980, une évolution comparable,
par saccades, vers un développement plus précoce de la végétation au printemps.
Abweichung vom Mittel
temps) 1951–2015 en com-
sehr spät
pement de la végétation
en Suisse (indice du prin-
1010
très tardif
55
spät
Figure 5.22
Etat annuel du dévelop-
Écart à la moyenne
Frühlingsindex 1951−2015
tardif
paraison à la moyenne
00
normal
tôt
früh
pondérée sur 5 ans.
−5-5
sehr früh
montre la moyenne
normal
pluriannuelle. La courbe
très tôt
-10
−10
1950
1950
© MeteoSchweiz
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
Jahr
2000
2000
2010
2010
pheno.springindex 0.23 / 08.01.2016, 14:39
77
Floraison des cerisiers près de Liestal et apparition
de la première feuille du marronnier à Genève
La date de floraison des cerisiers dans les environs de la station
de Liestal est notée depuis 1894. On observe depuis 1990
environ une tendance à une floraison plus précoce dans cette
série. La date d’observation du 11 avril 2015 a eu lieu 5 jours
plus tard que la moyenne 1981–2010.
La série historique de la date de l’apparition de la première
feuille du marronnier officiel à Genève, qui existe depuis 1808,
revêt également une grande importance. C’est la plus longue
série phénologique de Suisse. A partir de 1900 environ, on
observe une nette tendance à l’apparition plus précoce de
cette feuille. En 2015, l’apparition de la première feuille du
marronnier s’est produite le 13 mars. L’apparition de la feuille
du marronnier dépend très fortement des températures.
D’autres facteurs comme l’âge de l’arbre ou le climat urbain
peuvent aussi jouer un rôle.
Kirschbäume
Figure 5.23
Floraison des cerisiers
près de Liestal durant la
Mai
Mai
période 1894–2015
(ci-dessus) et apparition
Eintrittstermin
de la première feuille du
April
marronnier à Genève au
Avril
cours de la période 1808–
März
2015 (ci-dessous).
Mars
1890
1890
1910
1910
1930
1930
1950
1950
1970
1970
© MeteoSchweiz
1990
1990
2010
2010
pheno.longts 0.23 / 08.01.2016, 14:06
April
Rosskastanie
März
Avril
Februar
Eintrittstermin
Mars
Januar
Février
Janvier
1800
1800
© MeteoSchweiz
1840
1840
1880
1880
1920
1920
1960
1960
2000
2000
pheno.longts 0.23 / 08.01.2016, 14:06
78
79
5.3
Origine des données et méthodes
80
Indicateurs climatiques selon l’OMM
Les indicateurs climatiques selon l’OMM sont calculés selon les règles et avec le logiciel officiel de l’«Expert Team on
Climate Change Detection and Indices» (ETCCDI) de l’OMM
[4]. Les valeurs utilisées sont des séries homogénéisées à
partir de 1959.
Température
En raison des différents régimes de température rencontrés
sur un territoire exigu (températures plus basses en montagne,
températures plus élevées en plaine), idéalement il vaut mieux
ne pas définir l’évolution des températures en Suisse en températures absolues mais sous la forme d’un écart à la norme
1961–1990. Les analyses se basent sur 12 séries de mesures
homogènes [2] du réseau suisse de mesures climatiques
(Swiss National Basic Climatological Network; Swiss NBCN
[1]). Pour les analyses des tendances, il est toujours indiqué à
quel point la tendance est nette. On utilise pour ce faire les
niveaux «fortement significatif» et «significatif». «Fortement
significatif» indique que l’on peut dire avec une très grande
certitude qu’on se trouve en présence d’une tendance (valeur
p≤0.01; la marge d’erreur est de 1 % ou moins). «Significatif»
indique que l’on peut dire avec une grande certitude qu’on se
trouve en présence d’une tendance (valeur p>0.01 et ≤0.05
; la marge d’erreur se situe entre 1% et 5 %). «Non significatif» indique qu’il n’y a pas de tendance certaine par rapport
au seuil de signification choisi (valeur p=0,05).
Limite du zéro degré déterminée par des stations
de mesures au sol
relativement linéaire mais l’altitude de la limite du zéro degré est située bien au-dessus des stations disponibles. La
moindre incertitude au niveau du rapport température-altitude a donc une importante incidence sur la marge d’erreur
de la limite du zéro degré.
Précipitations
En Suisse, les régimes de précipitations respectifs des versants
nord et sud des Alpes sont très différents, vu leurs caractéristiques tout à fait spécifiques dans l’évolution à long terme
des précipitations. Une courbe des précipitations pour toute
la Suisse peut masquer ces différences régionales considérables. C’est pourquoi nous faisons une distinction entre l’évolution des précipitations sur les versants nord et sud des Alpes.
L’évolution des précipitations pour toute la Suisse (moyenne
des versants nord et sud des Alpes) n’est pas représentée. Les
analyses sont basées sur 12 séries de mesures homogènes [2]
du réseau suisse de mesures climatiques (Swiss National Basic
Climatological Network; Swiss NBCN [1]). Pour les analyses des
tendances, il est toujours indiqué à quel point la tendance est
nette. On utilise pour ce faire les niveaux «fortement significatif» et «significatif». «Fortement significatif» indique que
l’on peut dire avec une très grande certitude qu’on se trouve
en présence d’une tendance (valeur p≤0.01 ; la marge d’erreur est de 1 % ou moins). «Significatif» indique que l’on peut
dire avec une grande certitude qu’on se trouve en présence
d’une tendance (valeur p>0.01 et ≤0.05 ; la marge d’erreur
se situe entre 1 % et 5 %). «Non significatif» indique qu’il n’y
a pas de tendance certaine par rapport au seuil de signification choisi (valeur p=0,05).
Jours de fortes précipitations
La méthode suivante est utilisée pour calculer la limite du zéro
degré: pour chaque moment (saisonnier ici, donc l’hiver 1962
p. ex.), la limite du zéro degré est déterminée par régression
linéaire entre les températures moyennes homogénéisées
et l’altitude (avec une évaluation de la marge d’erreur) [6]. La
variation dans le temps de la limite du zéro degré est calculée sur la base des différentes valeurs annuelles (tendance
en m/10 ans). L’ensemble des 29 stations du réseau suisse de
mesures climatiques (Swiss NBCN) sont mises à contribution
[1]. Il est à noter que la marge d’erreur dans le calcul de la limite du zéro degré varie fortement en fonction de la saison
(barre d’erreur grise dans le graphique). Au printemps et en
automne, il est possible de calculer la limite du zéro degré
avec une relative précision, étant donné qu’il existe d’assez
bons rapports linéaires entre la température et l’altitude et
que la limite du zéro degré se situe encore à des altitudes
où l’on trouve des stations de mesures. L’hiver et davantage
encore l’été, le calcul est plus incertain, pour des raisons différentes néanmoins. L’hiver, le calcul est plus difficile, parce
que des lacs froids, le brouillard et des passages de fronts
froids perturbent fortement le rapport entre la température
et l’altitude et qu’il n’existe pas alors de rapport linéaire franc
entre la température et l’altitude. En été, la relation est certes
La notion utilisée de «fortes précipitations» sur la base d’un
seuil ≥20 mm ne doit pas être confondue avec celle des précipitations extrêmes rares. Chaque année, on enregistre plusieurs fois un volume de précipitations de 20 mm dans la plupart des régions de Suisse. Le phénomène est donc fréquent.
On considère comme rare un événement attendu à peu près
tous les 10 ans ou davantage. A Berne, c’est le cas à partir de
65 mm environ, à Sion, à partir de 50 mm, à Davos, à partir
de 70 mm et à Lugano, à partir de 130 mm de précipitations
journalières. Il est toutefois difficile, par essence, de dégager des tendances pour les événements extrêmes en raison
même de leur rareté. Plus les événements sont rares, plus il
est compliqué de dégager une tendance [5].
Précipitations des journées très humides
Une journée est considérée comme très humide lorsque la
somme de ses précipitations est supérieure à celle des 18
(5 %) journées les plus humides de l’année selon la norme.
La période de référence va de 1961 à 1990. Les graphiques
montrent la quantité annuelle totale de précipitations tombant les journées très humides.
Indice de sécheresse
Les indices SPI (standardized precipitation index) et SPEI (standardized precipitation evapotranspiration index) montrent les
écarts aux précipitations moyennes et au bilan hydrique moyen
(différence entre les précipitations et l’évaporation potentielle).
Les valeurs positives indiquent des conditions plus humides que
la moyenne, les valeurs négatives, des conditions plus sèches.
Le SPI (standardized precipitation index, [20]) mesure l’anomalie de précipitations sur une période donnée (typiquement de
1 à 48 mois) et se calcule à partir des sommes mensuelles de
précipitations. Les précipitations cumulées des derniers (1 à
48) mois sont comparées avec les sommes de précipitations
relevées au même moment dans le passé. La distribution de
ces sommes de précipitations est transformée en une distribution normale standard autour de zéro. La valeur ainsi transformée d’une somme de précipitations donnée constitue la
valeur SPI. Le SPEI (standardized precipitation evapotranspiration index, [21]) est calculé de manière analogue au SPI. La
différence réside dans le fait que le calcul s’effectue non sur
la base des sommes de précipitations sur une période déterminée mais sur la base du bilan hydrique. Le bilan hydrique
correspond aux précipitations moins l’évapotranspiration potentielle. Le SPEI est donc le bilan hydrique transformé en distribution normale standard. Selon la définition de la distribution
normale standard, les conditions avec un SPI/SPEI inférieur à
-1 correspondent à une fréquence d’environ 15%, celles avec
une valeur inférieure à -2, à une fréquence d’environ 2%. La
sécheresse ou l’excédent hydrique peut dès lors être classé
en différentes catégories en fonction des indices:
SPEI
≤ -2.0
extrêmement sec
-2.0
< SPEI
≤ -1.5
très sec
-1.5
< SPEI
≤ -1.0
sec
-1.0
< SPEI
< 1.0
normal
1.0
≤ SPEI
< 1.5
humide
1.5
≤ SPEI
< 2.0
très humide
SPEI
≥ 2.0
extrêmement humide
Limite du zéro degré en atmosphère libre
Dans des conditions atmosphériques normales, la température de l'air diminue avec une hauteur croissante par rapport
à la surface de la Terre. Si la température au sol est positive,
il existe en altitude une surface où la température est de 0
°C. Au-dessus de cette surface, la température est négative.
La hauteur à laquelle se situe la frontière entre températures
positives et négatives est qualifiée d'altitude de la limite du
zéro degré. En cas d'inversion où la limite du zéro degré est
franchie à deux, voire à trois reprises, le point d'intersection le
plus élevé est généralement considéré comme altitude de la
limite du zéro degré effective selon les directives de l'OMM.
Afin d'obtenir des chiffres comparables concernant l'altitude
de la limite du zéro degré, même lorsque les températures au
sol sont négatives, une valeur théorique est déterminée dans
de telles situations météorologiques. Une altitude ou profondeur fictive de la limite du zéro degré située sous la surface de
la Terre est calculée à partir de la température au sol indiquée
dans le sondage, en supposant un gradient thermique vertical moyen de 0.5 °C par 100 mètres. De la sorte, on obtient
des limites du zéro degré qui se situent sous la surface et, en
cas de températures au sol de -2.5 °C ou inférieures, même
au-dessous du niveau de la mer et sont donc négatives [29].
L'altitude de la limite du zéro degré figure dans le rapport de
chaque radiosondage. Des moyennes mensuelles sont calculées à partir de ces valeurs et ultérieurement utilisées pour
le calcul des tendances climatiques.
Intensité des pollens
L’indice pollinique est calculé à partir de la concentration
journalière des pollens dans l’air. La quantité de pollen par
mètre cube d’air pour le type de pollen considéré est déterminé quotidiennement. Les chiffres journaliers sont ensuite
cumulés pour l’ensemble de l’année. La valeur qui en résulte
est en définitive sans dimension. Stations de mesures polliniques utilisées: Suisse centrale et orientale: Bâle, Buchs, Lucerne, Münsterlingen et Zurich. Suisse romande: Berne, Genève et Neuchâtel. Tessin: Locarno et Lugano.
Sommes de neige fraîche
et journées avec neige fraîche
Les mesures journalières et mensuelles de neige ne sont pas
disponibles sous la forme de données homogènes. L’homogénéisation des données sur la neige n’a pas encore pu être
effectuée. L’interprétation des séries de mesures doit donc
se faire avec toute la prudence requise.
Indice du printemps
L’état du développement de la végétation est enregistré au
moyen de phases phénologiques. La phénologie se penche
sur des phénomènes d’évolution naturels se produisant régulièrement au cours de l’année. Des observations phénologiques
sont effectuées dans environ 80 stations réparties sur tout le
territoire suisse. L’indice du printemps utilisé ici est déterminé
sur la base des dix phases phénologiques suivantes: floraison
du noisetier, floraison du pas-d‘âne, floraison de l’anémone des
bois, déploiement des feuilles du marronnier d’Inde, floraison
du cerisier, déploiement des feuilles du noisetier, déploiement
des aiguilles du mélèze, floraison de la cardamine des prés, déploiement des feuilles du hêtre et floraison du pissenlit. Les différentes phases phénologiques dépendent bien entendu des
aléas de la météo. Ainsi, la floraison du noisetier peut intervenir
précocement s’il a fait doux à la fin de l’hiver; inversement, si
elle est suivie d’une longue période de froid, cela retardera de
nouveau le développement de la végétation. Le développement
de la végétation est en outre tributaire de l’altitude. Dans les
stations de mesures de basse altitude, où les conditions sont
douces, les phases phénologiques interviennent plus tôt qu’à
plus haute altitude, où il fait plus froid. Ces nombreuses données d’observation sont structurées et simplifiées par une analyse des principaux composants et fédérées, dans un souci de
clarté, en un indice du printemps pour l’ensemble de la Suisse [7].
81
Références
82
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83
84
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und Klimatologie MeteoSchweiz
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