Folio 662

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Folio 662
Immobilier
INTERVIEW
Faire preuve de réactivité
pour financer les dossiers
AB Courtage, courtier
en prêts immobiliers,
s’adresse aux particuliers,
ainsi qu’aux professionnels
de l’immobilier. Entretien
avec le directeur général
de cette société, Ari Bitton.
Investissement Conseils :
Pouvez-vous nous présenter
AB Courtage ?
Ari Bitton : La structure a été créée fin
2003, pour un début de commercialisation en 2004. Nous sommes une société
de courtage en crédit, le quatrième courtier au niveau national après Cafpi,
Meilleurtaux et Empruntis. Par rapport
à ces concurrents, nous agissons de manière mixte en combinant le contact physique via nos quatre agences (trois en
Ile-de-France, une à Bordeaux) et le
contact Internet via notre plate-forme
basée à Paris (www.abcourtage.com).
Notre politique nous conduit à faire venir nos clients en agence, sauf lorsqu’ils
sont issus d’apporteurs d’affaires. L’an
passé, nous avons traité 5 000 dossiers
environ, pour un montant moyen par
dossier de 145 000 €, soit un total de
725 millions d’euros. Nous avons des
protocoles d’accord avec 110 établissements de crédit. Il s’agit de banques
locales, régionales ou nationales. Nous
traitons également le rachat de prêts, les
crédits professionnels, ainsi que les crédits automobiles.
Pour l’heure, nous sommes une SARL,
mais nous comptons passer en SA cette
année. Notre société est constituée de
cinquante personnes, salariées ou indépendantes (agents commerciaux). Nos
sources d’affaires sont : Internet, pour la
majeure partie, mais aussi les professionnels de l’immobilier (agences,
CGPI, promoteurs…) et les comités
d’entreprise. Notre chiffre d’affaires provient à 80 % du financement de résidences principales. Depuis cinq mois,
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Investissement Conseils ◆ n° 723 ◆ Mars 2010
les rachats de crédits explosent. Nous
avons même dû mettre en place une
équipe de cinq personnes spécialisée
sur ces opérations. Par exemple, pour un
prêt immobilier de 200 000 € souscrit
à 4,90 % sur vingt ans et renégocié à un
taux de 3,80 %, un emprunteur réalise
une économie de 28 296 €, soit une
baisse de 118 € sur sa mensualité.
IC : Comment abordez-vous
les investissements immobiliers ?
AB : Il est possible de financer chez nous
n’importe quel projet immobilier, y compris les opérations outre-mer, même s’il
y a de moins en moins d’affaires de ce
type actuellement.
Nous avons conçu une cellule d’une
dizaine de personnes dédiée à ces problématiques et nous collaborons avec
une cinquantaine de professionnels de
l’investissement immobilier. Dans ces
dossiers, nous savons vers quels établissements nous orienter car nous connaissons leurs spécificités. Cette connaissance nous apporte un gain de temps
certain. Une fois les intervenants identifiés, nous négocions le meilleur taux
possible pour notre client, en faisant
jouer la concurrence.
Ces opérations ont augmenté de 20 %
chez nous l’année dernière. En 2010,
nous devrions encore progresser d’au
moins 10 % dans ce secteur.
IC : Sur ces dossiers,
quels sont vos points forts ?
AB : Notre réactivité est appréciée par
les apporteurs d’affaires, notamment en
fin d’année, et nous permet de les fidéliser. Quoi qu’il arrive, nous trouvons
des solutions. Sur ces dossiers, le taux
de refus est faible : 8,2 %. De plus, notre
connaissance des établissements nous
donne la possibilité de présenter les dossiers en fonction des critères d’attribution de chacun. Auparavant, les banques
prenaient surtout en considération les
revenus de l’emprunteur. Aujourd’hui,
c’est davantage la bonne tenue des
comptes qui fait la différence.
Nous nous apercevons que les CGPI ont
Ari Bitton
recentré leur activité sur leur cœur de
métier et qu’ils délèguent désormais la
partie financement de l’opération. Il faut
noter que nous pouvons devenir, à notre
tour, des prescripteurs de clients pour les
indépendants du patrimoine. C’est déjà
le cas pour les comités d’entreprise.
IC : Quelle est votre opinion sur
le marché actuel des taux d’intérêt ?
AB : Nous avions prévu des taux bas
pour le début de cette année 2010. Ils ne
devraient pas progresser avant fin juin.
Si une augmentation des taux se produit,
ce ne sera pas au-delà de 0,10 à 0,15
point. La concurrence demeure féroce,
puisque le crédit immobilier est le produit d’appel des établissements bancaires en ce début d’année. Après le
mois de juin, il faudra voir. Car sur ce
marché, il est très difficile de faire des
prévisions à l’horizon de plusieurs mois.
Pour un bon dossier, les acquéreurs peuvent encore prétendre à des taux compris entre 3,55 et 3,75 % sur quinze ans,
entre 3,65 et 3,85 % sur vingt ans et
entre 3,65 et 4,15 % sur des durées supérieures à vingt ans.
Nous avons connu une forte baisse des
taux dernièrement, qui a redynamisé le
marché. Avec les diverses mesures incitatives, cela a permis de « resolvabiliser » certains ménages, environ 15 %
entre septembre 2008 et aujourd’hui. ■
Propos recueillis par Benoît Descamps

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