e-commerce et logistique
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e-commerce et logistique
PRESTATIONS E-fulfillment “ Les processus logistiques complexes ne nous font pas peur. ” Robert Boute : « Dans le commerce en ligne, il est difficile de concilier une demande imprévisible avec une livraison rapide. » Robert Boute © Jos Verhoogen E-COMMERCE ET LOGISTIQUE Une étude de Vlerick sur l'avenir de la logistique en Flandre évoque cinq réussites intéressantes. Autant de preuves que la région possède les armes pour devenir le pivot des activités logistiques environnantes. Un des chercheurs, le professeur Robert Boute, assigne une vocation particulière aux grands centres de distribution européens qui ciblent la logistique de l’e-commerce. Dans un récent rapport, le VIL examine quant à lui les contraintes propres à l’-fulfillment’. ous avons réalisé cette étude avec une équipe de Vlerick, à la demande de Flanders DC. La question était de savoir comment garantir notre succès à long terme dans un secteur aussi classique que la logistique. D’après nous, il faut encore renforcer nos trois atouts classiques : une situation centrale, une bonne infrastructure, enfin la compétence et la flexibilité des personnes. Les solutions innovantes dont « N 12 I Warehouse & Logistics 54 nous avons besoin nous permettront d'attirer de nouveaux investissements. En guise d’illustration, nous avons sélectionné quelques exemples d’une logistique tournée vers l’avenir. La logistique de l’e-commerce en est un », explique le professeur Robert Boute, de la Vlerick Management School. « Dans le commerce en ligne, la grande difficulté consiste à concilier une demande imprévisible avec une livraison qui doit être aussi rapide que possible. Les caprices de la demande nécessitent des stocks centralisés. Et pour livrer rapidement, mieux vaut partir d’un stockage proche de l’utilisateur final », poursuit Robert Boute. L'implantation se fait logiquement dans la classique ‘banane bleue’, la région d’Europe qui concentre les consommateurs les mieux nantis, une région qui n’a pas encore perdu son potentiel. Pour servir efficacement la clientèle, l'acteur logistique doit occuper dans cette zone une situation centrale. « Mais la situation n’est pas tout. C’est aussi une affaire de savoir-faire. Dans notre étude, nous expliquons comment Katoen Natie expédie 5000 colis par jour au départ d’Anvers pour différents clients exploitant des magasins Internet. Ils ont a adapté tout leur dispositif à cette nouvelle activité. La principale différence se situe dans les quantités très réduites, parfois un seul article. De son côté, le consommateur ne tolère aucune erreur. Et le prestataire logistique doit traiter efficacement les retours. Le personnel doit s’adapter à la demande, qui peut varier de 5 à 150 préparateurs. Chez Katoen Natie, la centralisation Atouts traditionnels et tendances novatrices Les petites quantités, la diversité des articles et les distances parcourues dans le centre de distribution sont autant de facteurs de coûts. Seule l’automatisation peut y remédier. L'équipe de Vlerick s'est aussi penchée sur d'autres entreprises qui s'appuient sur leur propre forme d'efficience logistique. • Une étroite collaboration entre l'usine de chocolat de Barry Callebaut et le centre de distribution tout proche permet de stocker efficacement les produits avant de les acheminer rapidement dans le monde entier. Au niveau du centre de distribution, le chocolat peut encore faire l’objet d’opérations sophistiquées. • Volvo Logistics, ex-département logistique du constructeur automobile, est devenu un ‘fourth party logistics provider’ capable de créer des réseaux de distribution pour d’autres acteurs du secteur désireux de sous-traiter ces activités. • Au départ de son centre de distribution européen de Tongres, SKF Logistics Services assure la logistique mondiale des pièces de rechange de Metso Minerals, une entreprise finlandaise qui propose ses services et technologies sur tous les continents. • Le cas d’UCB, Baxter, Essers et TriVizor met en lumière le potentiel du regroupement dans une région très dense en centres de distribution et en flux logistiques. Les avantages sont considérables : baisse des coûts, meilleure fréquence de livraison et respect de l’environnement. © Katoen Natie Les rapports cités dans cet article émanent de DC Flanders et du VIL. de nombreuses activités permet de répondre sans difficulté à ces exigences en déplaçant les personnes selon les besoins », ajoute Rober t Boute. Potentiel de croissance Le s i d é e s d e l ’ é q u i p e d e Vlerick trouvent un écho dans les conclusions d'un récent projet mené à bien par le Vlaams Instituut voor de Logistiek dans le domaine de l’e-commerce grand public dans nos régions. Principale constatation : par rapport à nos voisins, la Belgique accuse un sérieux retard en matière d’e-commerce. En 2009, le commerce sur Internet ne représentait que 2,9% du PIB. Le potentiel de croissance est donc bien plus important chez nous. « N’oublions pas non plus, continue Robert Boute, que nous nous trouvons au carrefour entre l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la France, où les achats sur Internet sont nettement plus développés. » L’expérience du consommateur en ligne doit être la plus positive possible. À cet égard, la logistique a un grand rôle à jouer. La livraison des achats en ligne (ou ‘e-fulfillment’) peut prendre des formes diverses. Un sondage montre que les consommateurs préfèrent la livraison à domicile. Cela suscite des problèmes spécifiques. D’abord, le client doit être à son domicile pour recevoir le paquet. Il faut donc prendre rendez-vous à l’avance. Ensuite, le client compte sur une livraison gratuite. Défis Complexité de la distribution, mais aussi difficultés propres aux niveaux de stock et au magasin luimême. Pour satisfaire le consommateur, le produit commandé doit naturellement être de stock, mais l’étendue de l’assortiment de l’e-shop ne facilite pas les choses. Une meilleure communication avec les fabricants s’impose. Ajoutons à cela que les magasins alimentent plusieurs canaux. Dans l'entrepôt, le préparateur de commandes prélève souvent des articles individuels, ce qui nécessite d'autres formes de palettisation et d’emballage groupé. Les petites quantités, la diversité des articles et les distances parcourues dans le centre de distribution sont au- tant de facteurs de coût. Seule l’automatisation peut y remédier. Enfin, le prestataire de services d’e-fulfillment doit s’occuper des retours (jusqu’à 40 % des envois selon le rapport du VIL pour les vêtements et les chaussures). Ce n’est pas une sinécure. L’exemple de Katoen Natie est aussi évoqué dans l’étude du VIL. Il illustre le rôle central qu’un acteur logistique peut remplir en offrant un service complet à son client. Peter Ooms Warehouse & Logistics 54 I 13