Canard Enchaîné - CGT Air France

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Canard Enchaîné - CGT Air France
N° 19 ‐2013 ‐ Roissy, Juin 2013 Une boulette à 400 000 €,
ça balance pas mal
à Air France….
En date du 5 juin, le Canard Enchaîné a publié un article qui nous aurait fait bien rire si nous n’étions pas en pleines turbulences sociales suite à l’application progressive de Transform’2015, plus gros plan social de l’histoire d’Air France. Ainsi, Air France aurait passé un magnifique accord de promotion touristique avec le Président du Gabon Ali Bongo. Nous avons repro‐
duit l’article en question, attachez votre ceinture et préparez le sac à vomi, écœurement garanti… « Une censure simple et de Bongo :
Le dernier caprice d’Ali Bongo, qui a succédé
« démocratiquement » à son papa à la Présidence de la République du Gabon en 2009, vient de coûter la
bagatelle de 400 000 € à Air France. La compagnie aérienne avait, en effet, décidé de lui faire un beau
cadeau : un long article, richement illustré, vantant les charmes touristiques de la capitale gabonaise,
Libreville. Reportage publié dans le numéro d’avril d’ « Air France Magazine », la luxueuse revue glissée
dans le dossier du siège de chaque passager.
L’une des photos montrait deux consommateurs lisant leur journal, assis à une terrasse de café. Un faux-air
de Saint-Germain-des-Prés sous les tropiques, de nature à séduire des bobos en quête d’un dépaysement
raisonnable.
Mais début avril, lorsque Bongo découvre sur un écran d’ordinateur l’épreuve de l’article, aimablement
envoyée par la compagnie, il pique une colère jupitérienne. Les deux consommateurs immortalisés à la
terrasse de café étaient – gaffe épouvantable – absorbés par la lecture des « Echos du Nord », un hebdo
d’opposition, tiré à 35 000 exemplaires. L’autocrate trouve que c’est environ 35 000 de trop.
La Présidence gabonaise exige aussitôt que cette photo provocante disparaisse. Trop tard : les 400 000
exemplaires sont déjà imprimés. Mais Bongo insiste. Et, en toute indépendance, Air France expédie à la
déchetterie les 400 000 exemplaires de sa revue de luxe. A la suite de quoi un deuxième tirage – à 1 euro
l’exemplaire – est immédiatement effectué…sans la détestable illustration. Sur papier couché ? »
Ce gaspillage confirme si besoin en était la triste gestion de notre compagnie. D’un côté c’est le « Titanic », de l’autre c’est « La croisière s’amuse ». 400 000 huées de la part de 50 000 salariés….

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