Mars 2004
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Mars 2004
I direction régionale de l’Équipement Aquitaine Sommaire 2 André BARBÉ, directeur de l’ADIL 33 : “le dispositif de Robien suscite de l’intérêt en Gironde”. Simulation d’un investissement locatif dans l’ancien réhabilité. Simulation d’un investissement locatif dans le neuf. 3 logement locatif : dix-huit ans de politique d’aide à l’investissement locatif. 4 dispositif de Robien : un nouveau zonage plus conforme aux réalités locales. repères juridiques des différents dispositifs. Observatoire régional de l’habitat CDC • B de F • ANAH • A’URBA • ADIL 24 ADIL 33 • ADIL 40 • ADIL 64 • URPACT AROSHA • URCMI • FNPC• SCIC • SNAL CFF • DRE N F O A Q U I Aide Num ér à s T A l’inveI oN stis péciaEl sem ent loca tif HABITAT La lettre de l’observatoire régional de l’habitat et du logement • Numéro 54 – mars 2004 dispositif de Robien vers un assouplissement du régime de l’investissement locatif L e nouveau dispositif fiscal d’aide à l’investissement locatif mis en place dans la loi « Urbanisme et Habitat » du 2 juillet 2003 est confirmé par le décret et l’arrêté d’application du 19 décembre 2003 (cf. repères juridiques). L’ensemble du dispositif Robien vise en effet à répondre aux tensions du marché locatif dans certaines zones du territoire où les locataires rencontrent toujours plus de difficultés à se loger, confrontés à une hausse continue des loyers et à une raréfaction de l’offre de logement locatif. Il vise donc à encourager des personnes physiques à investir dans le logement locatif afin de : • détendre le marché locatif dans ses zones les plus critiques, • relancer la construction de logement locatif en centre ville et en centres bourgs, • éviter que des logements anciens dégradés ne quittent le parc locatif et remettre sur le marché locatif des logements vacants, • améliorer la qualité des logements locatifs disponibles. Dans cet objectif, le nouveau dispositif, tout en conservant les avantages fiscaux du « régime Besson », aménage des mesures* visant à alléger ou supprimer ses contraintes. De plus, en définissant un nouveau zonage, il vise plus particulièrement les territoires où les tensions sur le parc privé sont importantes. Les innovations majeures portent sur : • l’augmentation des plafonds de loyers (fixés à un niveau proche du marché) qui varient en fonction d’un découpage en trois zones (au lieu de quatre), • la suppression des plafonds de ressources du locataire, • la possibilité de louer à un ascendant ou descendant non membre du même foyer fiscal, • le bénéfice de l’amortissement fiscal en cas d’acquisition de bâti ancien, • l’extension aux locations déléguées (rési- dences pour étudiants), • l’adaptation de la réglementation en faveur des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), • l’ouverture à l’ancien sous certaines conditions. Cette réforme de l’aide à l’investissement locatif doit permettre de produire 40 000 nouveaux logements locatifs neufs par an. * Le détail des principales mesures figure dans le tableau comparatif des différents dispositifs d’aide à l’investissement locatif André BARBÉ, directeur de l’ADIL 33 “le dispositif de Robien suscite de l’intérêt en Gironde” En mars 2002, l’ADIL 33 a commencé une étude visant à analyser le profil des consultants qui souhaitent investir dans des logements locatifs, ainsi que les caractéristiques des opérations envisagées. Un échantillon d’environ 200 cas (50 en 2002, 150 en 2003) pour lesquels elle disposait de données suffisantes, a été analysé. Chaque simulation a nécessité trois ou quatre contacts en moyenne. 2002 Catégorie socio-professionnelle Salariés, cadres, fonctionnaires Autres (prof. libérales, retraités, commerçants) Revenus imposables < 45 000 € 2003 75 % 25 % 70 % dont < 30 000 € > 45 000 € Type d’opérations Achat neuf ou construction Achat ancien Réhabilitation importante Achat ancien + Réhabilitation importante Meublés et autres Type de logements T1 ou T2 dont T4 30 % 22 % 60 % 15 % 25 % 55 % 22 % 16 % 7% 50 % 51 % 36 % 50 % 49 % 28 % Montant moyen des investissements 100 000 € 118 000 € 80 % des opérations portent sur un ou deux logements ; 20 % sur trois et plus. Le recours à l’emprunt pour 100 % du financement est nécessaire dans 80 % des cas, l’emprunt est complété par un apport personnel important dans 20 % des cas. En 2002, le succès du dispositif Besson neuf apparaît très 2003 70 % 17 % 3% 10 % 54 % dont T2 T3 ou T4 78 % 2002 Nature des logements Locatif classique Locatif étudiant Logements sociaux Meublés et autres Localisation Bordeaux et CUB Gironde Aquitaine Autres Régime fiscal choisi de ROBIEN neuf de ROBIEN ancien BESSON neuf BESSON ancien LIENEMANN Réel Meublé et autres clairement (60 % des études réalisées). La désaffection du dispositif Besson ancien (5 %) en raison de la totale inadéquation entre les plafonds de loyer et le marché local est encore plus « prégnante ». Le dispositif Besson neuf a, en outre, permis un rééquilibrage en faveur des logements 75 % 22 % 3% 66 % 25 % 6% 3% — — 60 % 5% 2% 28 % 5% 48 % 8% 6% 20 % 1% 8% 9% moyens (T3-T4) par rapport aux petits logements (T1-T2) grâce en particulier aux programmes de maisons locatives très prisées dans la région. Les résultats de l’enquête 2003 montrent le succès rencontré par le dispositif de Robien. Simulation d’un investissement locatif dans l’ancien réhabilité Simulation d’un investissement locatif dans le neuf Une personne achète un appartement trois pièces de 60 m2, en mauvais état, situé à Bordeaux, d’une valeur de 70 000 € (y compris frais annexes). Elle effectue des travaux de réhabilitation importants pour un montant de 50000 €. Elle s’engage à louer le logement pendant neuf ans à un loyer maximum de 60 m2 multiplié par 12,50 € par mois, soit 750 €. Elle peut déduire 9 600 € de ses revenus fonciers imposables chaque année pendant cinq ans, puis 3 000 € chaque année les quatre années suivantes. Si les conditions demeurent respectées, elle peut de nouveau déduire 3 000 € pendant six années supplémentaires. Au bout de 15 ans, elle a donc déduit 78 000 €. Le taux de la déduction forfaitaire est ramené à 6 % pendant la période d’amortissement. Calcul des revenus fonciers la première année Loyer annuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7500 € (loyer pratiqué < loyer plafond) Déduction forfaitaire . . . . . . . . . . . . . . – 450 € (7500 x 6 %) Amortissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 9600 € (120 000 x 8 %) Intérêts d’emprunt . . . . . . . . . . . . . . . . – 5500 € (hypothèse) Autre charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 530 € (hypothèse) Déficit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 8580 € Le déficit foncier égal à 8 580 € est déductible du revenu imposable. Une personne achète un appartement de trois pièces neuf ou en état futur d’achèvement d’une valeur de 120 000 € (y compris frais annexes). Cet appartement de 65 m2 est situé au centre de Bordeaux. Elle s’engage à louer le logement pendant neuf ans à un loyer maximum de 65 m2 multiplié par 12,50 € par mois, soit 775 €. Elle peut déduire 9 600 € de ses revenus fonciers imposables chaque année pendant cinq ans, puis 3 000 € chaque année les quatre années suivantes. Si les conditions demeurent respectées, elle peut de nouveau déduire 3 000 € pendant six années supplémentaires. Au bout de 15 ans, elle a donc déduit 78 000 €. Le taux de la déduction forfaitaire est ramené à 6 % pendant la période d’amortissement. Calcul des revenus fonciers la première année Loyer annuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7000 €(loyer pratiqué < loyer plafond) Déduction forfaitaire . . . . . . . . . . . . . . – 420 € (7000 x 6 %) Amortissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 9600 € (120 000 x 8 %) Intérêts d’emprunt . . . . . . . . . . . . . . . . – 4600 € (hypothèse) Autre charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 440 € (hypothèse) Déficit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 8060 € Le déficit foncier égal à 8 060 € est déductible du revenu imposable. HABITAT INFO AQUITAINE N° 54 – Page 2 logement locatif dix-huit ans de politique d’aide à l’investissement locatif A u cours de la période 1980-85, le nombre de logements mis en chantier enregistre une très forte baisse. Ceci engendre un déficit du parc immobilier locatif et, en conséquence, une hausse des loyers, ce qui ne permet pas de répondre de façon satisfaisante à la demande. C’est pourquoi différentes incitations fiscales ont été mises en place depuis 1985 afin de soutenir la construction ou l’acquisition d’un logement en vue d’une mise en location. Trois grands dispositifs se sont succédés avant les nouvelles mesures de Robien. Ce sont les dispositions « Quilès-Méhaignerie » qui ont ouvert la voie en prévoyant des réductions d’impôts en cas d’investissement dans un logement neuf destiné à la location. Dès la première année de leur mise en œuvre, on note une progression du nombre de logements mis en chantier qui se confirme tout au long du dispositif. En 1995, un niveau identique à celui de 1980 est atteint. En 1996, en vue de soutenir le renouvellement du parc Évolution de la construction et de la vente de logements neufs en Aquitaine de 1986 à 2002 (moyenne annuelle) Sources : SITADEL, ECLN – DRE Aquitaine/cellule statistiques Périodes Nombre de logements Nombre de logements commencés neufs vendus 1986-1995* 18 069/an 3 858/an 1996-1998 16 779/an 3 581/an 1999-2002 20 474/an 5 009/an Évolution 1986-1987 à 2002 + 13 % + 30 % * pour les ventes de logements neufs, la période commence en 1987. immobilier locatif, « l’amortissement Périssol », destiné à se substituer à la réduction d’impôts, est mis en place. Ce dispositif a contribué à orienter l’épargne des particuliers vers l’investissement locatif et à redresser les ventes de logements neufs au niveau national (+24,8% sur l’ensemble de la période) contrairement à l’Aquitaine. En 1999, le « dispositif Besson » conserve le mécanisme de l’avantage fiscal par amortissement pour les logements neufs. Cette aide à l’investissement locatif est désormais élargi à l’acquisition de logements anciens mais sans amortissement possible : l’avantage fiscal consiste à imputer un déficit forfaitaire sur les loyers. Ceci contribue à accroître et diversifier l’offre locative privée et notamment celle à la frontière du logement social par le biais du « dispositif Lienemann » en 2002. En Aquitaine, la production moyenne annuelle de logements neufs augmente de 13 % entre 1986 et 2002 ; les ventes progressent de 30 % entre 1987 et 2002. Le nouveau « dispositif de Robien », applicable depuis le 3 avril 2003, conserve les avantages fiscaux de l’ancien dispositif tout en allégeant ses contraintes. De plus, il élargit les possibilités de bénéficier de l’amortissement en cas d’acquisition de bâti ancien sous certaines conditions. Principales caractéristiques des différents dispositifs d’aide à l’investissement locatif (source : Association française d’aide aux contribuables) DE Type de logement Période d’application Immobilier concerné Engagement du bailleur Loyers Ressources locataires ROBIEN Neuf & ancien réhabilité À compter du 3 avril 2003. Caractère permanent de la loi. • Construction ou acquisition d’un logement neuf ou en l’état futur d’achèvement, ou de parts de SCI ou SCPI. • Acquisition de bâti ancien, vétuste, insalubre, non occupé, suivie d’une réhabilitation lourde, certifiée par un professionnel, en vue de la remise sur le marché de logements trop dégradés. Location non meublée pendant neuf ans, à usage de résidence principale. Plafonnés. Libres. Location aux ascendants ou descendants Possible si non membre du même foyer fiscal. Avantage fiscal Amortissement 8 %/an sur cinq ans puis 2,5 %/an sur dix ans. Déduction forfaitaire annuelle 6 % au lieu de 14 %, pendant la période d’amortissement. BESSON Neuf À compter du 1er janvier 1999. Caractère permanent de la loi. Construction ou acquisition d’un logement neuf ou en état futur d’achèvement, ou de parts SCI ou SCPI. Ancien Nouveau bail “Besson ancien” conclu à partir du 1er janvier 1999. Logement préalablement affecté à la résidence principale d’un locataire. Location non meublée pendant neuf ans, à usage de résidence principale. Plafonnés. Plafonnées. Possible pour les Interdit acquisitions ou constructions réalisées depuis le 9 octobre 2002. Amortissement 8 %/an sur cinq ans puis 2,5 %/an sur dix ans. voir déduction forfaitaire majorée ci-dessous. 40 % au lieu de 14 % pendant six ans puis prorogation par périodes de trois ans (six ans si nouveau locataire). Dispositif LIENEMANN: 60 % au lieu de 14 % pendant trois ans reconductibles 6 % au lieu de 14 %, pendant la période d’amortissement. Limite annuelle d’imputation du déficit sur 10700 € (15300 € pour investisseur ayant Périssol en cours). 10700 € (15300 € pour investisseur ayant Périssol en cours). le revenu PÉRISSOL MÉHAIGNERIE Neuf Neuf Logement acquis neufs Logement acquis neufs et assimilés entre le 1er janvier jusqu’au 31 décembre 1997. 1996 et le 31 août 1999. Construction ou Construction ou acquisition d’un logement acquisition d’un logement neuf ou en état futur neuf ou en état futur d’achèvement, ou de parts d’achèvement, ou de parts SCI ou SCPI. SCI ou SCPI. Location non meublée pendant neuf ans, à usage de résidence principale. Libres Plafonnés. Libres Plafonnées. Interdit Interdit Amortissement 10 %/an sur quatre ans puis 2 %/an sur 20 ans. Réduction d’impôt 15 %/investissement plafonnée à 60 kF/personne seule (le double pour un couple). 6 % au lieu de 14 %, définitivement. 25 % au lieu de 14 %, pendant 10 ans. 15300 € Page 3 – HABITAT INFO AQUITAINE N° 54 dispositif de Robien un nouveau zonage plus conforme aux réalités locales Par rapport au dispositif Besson, le régime de Robien tient compte des secteurs locatifs tendus dans la définition des trois zones d’implantation des logements. A insi, pour bénéficier des nouvelles mesures, il y a obligation de respecter des plafonds de loyer variables en fonction de la zone A, B, ouC dans laquelle l’investissement est réalisé. Ces zones sont délimitées dans l’arrêté du 19 décembre 2003. Les communes d’Aquitaine entrent dans la définition des zones B ou C (cf. carte ci-dessous) où les plafonds de loyers mensuels par mètre carré, charges non comprises, sont indiqués dans le tableau ci-contre. Ces plafonds, applicables jusqu’au 31 décembre 2003, sont relevés chaque année, le 1er janvier, par décret. L’ANAH se réfère également à ce zonage pour fixer les plafonds de loyers de ses logements conventionnés. En revanche, le découpage en zones I, I bis, II et III est conservé pour les logeROYAN ments conventionnés Hlm et SEM. Plafonds de loyers mensuels par m2 (charges non comprises) Locatif social (1) Zone B (2) 4,70 € Zone C (3) 4,20 € Logements anciens 9,40 € (contre 6,20 € dans le dispositif Besson) 6,30 € ANGOULEME BRIVE-LA PÉRIGUEUX 12,50 € (contre 8,80 € dans le dispositif Besson) 9€ (contre 5,70 € dans le dispositif Besson) (1) correspond aux logements loués à des personnes de revenus très modestes (ex-dispositif Lienemann). (2) agglomérations de plus de 50 000 habitants + communes chères situées aux franges de l’agglomération parisienne et dans les zones frontalières ou littorales. (3) reste du territoire. Logements neufs et anciens réhabilités (contre 8,30 € dans le dispositif Besson) Repères juriques des différents dispositifs 1985-86 – Dispositions QUILES-MEHAIGNERIE • Loi de finances pour 1985 instituant une réduction d’impôt pour investissement immobilier locatif; • Loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 tendant à favoriser l’investissement locatif, l’accession à la propriété de logements sociaux et le développement de l’offre foncière; • Le dispositif est modifié ou complété dans les lois de finances pour 1987, 1988, 1990, 1992, 1993, 1994, 1995, 1996. 1996 – Amortissement PERISSOL Loi n° 96-314 du 12 avril 1996 portant diverses dispositions d’ordre économique et financier mettant en place un dispositif expérimental et temporaire destiné à se substituer à la réduction d’impôts. BERGERAC BORDEAUX ARCACHON AGEN MONTAUBAN Zone de plafonds des loyers B BAYONNE C PAU TOULOU TARBES direction régionale de l’Équipement Aquitaine cité administrative rue Jules Ferry Boite 55 33090 Bordeaux CEDEX Tél. : 05 56 24 80 80 Fax : 05 56 24 47 24 DRE-Aquitaine @equipement.gouv.fr 1999 – Dispositif BESSON • Loi de finances pour 1999 n° 98-1266 du 30 décembre 1998; • Décret n° 99-244 du 29 mars 1999 relatif aux locations de logements intermédiaires; • Loi de finances pour 2001 n° 2000-1352 du 30 décembre 2000 permettant notamment de mettre le logement à la disposition d’un ascendant ou descendant; • Loi de finances pour 2002 n° 2001-1275 du 28 décembre 2001 ajoutant une mesure destinée à favoriser la location de logements dans le secteur social (dispositif Lienemann). 2003 – Dispositif de ROBIEN • Loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003 urbanisme et habitat • Décret n° 2003-1219 du 19 décembre 2003 relatif à la mise en location de logements ainsi qu’aux souscriptions au capital de sociétés civiles de placement immobilier • Arrêté du 19 décembre 2003 relatif au classement des communes par zones, aux rubriques des états descriptifs et aux performances techniques des logements acquis pour être réhabilités Observatoire Régional de l’habitat CDC • B de F • ANAH • A’URBA • ADIL 24 • ADIL 33 • ADIL 40 • ADIL 64 • URPACT • AROSHA • URCMI • FNPC • SCIC • SNAL • CFF • DRE HABITAT INFO AQUITAINE N° 54 – Page 4 Cette lettre est éditée par la D.R.E Aquitaine et imprimée à 2800 exemplaires.