L`hôtel particulier de Laloge

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L`hôtel particulier de Laloge
LE BIEN PUBLIC
DIJON
Vendredi 31
juillet 2015
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ARCHITECTURE. La cour de l’édifice donne sur la place Saint­Michel et le jardin sur la rue Jeannin.
L’hôtel particulier de Laloge
Cet été, Le Bien public et le
CAUE (Conseil d’architec­
ture, d’urbanisme et de l’en­
vironnement) font découvrir
une partie du patrimoine.
Aujourd’hui, l’hôtel de Lalo­
ge.
L
a m a i s o n d u
condamné ! Le premier propriét aire,
Jacques Laverne, avocat
aussi rusé qu’ambitieux,
meurt décapité à la fin du
XVI e siècle, pris dans une
affaire de complot qui suintait la trahison. L’histoire
de l’hôtel de Laloge n’est
pourtant pas un récit
d’épouvante, difficile de
croire que l’édifice, si beau,
soit hanté par on ne sait
quel esprit malfaisant.
Nombre de propriétaires
se succédèrent, imprimant
chacun leur touche personnelle au gré des siècles. Le
gros des travaux date du
XVIIe siècle, ce qui fait de
l’hôtel de Laloge un des
exemples de l’architecture
du Grand Siècle. Le côté
cour donne sur la place
Saint-Michel, tandis que le
discret jardin s’offre à la
rue Jeannin, pour le plus
grand plaisir des passants.
L’architecte Charles Suisse, bien connu à Dijon pour
avoir réalisé avec brio la
f l è ch e d e l a c a t h é d r a l e
L’escalier rappelle, par ses arcs rampants et ses courbes savantes, l’escalier de Bellegarde, contre la tour de Bar. Photo CAUE
Saint-Bénigne, a charge
d’ajouter des fioritures à la
façade côté rue Jeannin,
rompant l’unité XVIIe de la
façade. L’édifice devient
TÉMOIGNAGES
AYMERIC
PIERRE
Restaurateur
In Teglia
Agent immobilier
« Je passais devant petit, quand j’allais à l’école »
« Un escalier peu commun »
« Je réside dans un appartement
aménagé dans l’hôtel. Je passais
devant petit, quand j’allais à l’école. À l’époque, j’étais loin de m’imaginer que je m’y installerai avec ma
famille. Quand j’ai appris qu’une
partie de l’hôtel était en vente, j’ai
sauté sur l’occasion. »
« C’est sûr, l’escalier
est peu commun.
L’hôtel de Laloge a
du recul, impose ses
belles courbes à la
rue. Je me suis occupé de la vente il y a
quelques années. »
dès lors représentatif de
l’éclectisme. À l’inverse, le
côté cour a conservé son
strict ordonnancement
classique. L’escalier force,
bien sûr, le respect, rappelant par ses arcs rampants
et ses courbes savantes l’escalier de Bellegarde, contre
la tour de Bar. Œilsde-bœuf et balustrade vien-
nent compléter la cour déjà
riche, comme pour agrémenter d’une petite touche
de charme l’austérité classique de la façade.
Par la richesse de son style, l’hôtel de Laloge annonce très bien les grandes lignes de nos futurs articles
sur les hôtels particuliers.
Très nombreux à Dijon, vil-
le de parlementaires fortunés, ces demeures nous surprendront bien souvent par
leurs escaliers, leurs façades, leurs cheminées.
BENJAMIN TAINTURIER (CLP)
INFO CAUE de Côte­d’Or,
1, rue de Soissons,
à Dijon. Tél. 03.80.30.02.38.
Site Internet : www.caue21.fr
Les Petites Histoires de l’architecture
Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE)
a édité deux Petites Histoires de l’architecture depuis l’an 1000 sur
Dijon et Beaune, très faciles à emporter lors d’une promenade urbai­
ne. Plus de soixante­dix monuments, érigés depuis le Moyen Âge sont présentés pour mieux comprendre comment la ville s’est cons­
truite, comment et quand les courants architecturaux se sont succé­
dé. Des maisons à pans de bois, du Moyen Âge aux bâtiments con­
temporains, le CAUE offre un véritable voyage à travers les siècles.
Éditions du CAUE de Côte­d’Or, 104 pages, 5 €.