naissance d`une ville : montceau-les-mines.

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naissance d`une ville : montceau-les-mines.
NAISSANCE D’UNE VILLE : MONTCEAU‐LES‐MINES. A) Instance introduite par la Société de Blanzy contre la commune de Montceau (mai 1879)
Archives de Saône et Loire, 1 ETP, n° d’ ordre 263
« La Compagnie des mines de houille de Blanzy a été fondée en l’année 1834 par M. Jules Chagot
qui, depuis cette époque en a été gérant […] jusqu’à sa mort arrivée le 30 avril 1877.
Pendant cette longue gérance il a donné un grand développement à cette Compagnie et en a porté
successivement le capital, tant en actions qu’en obligations à une somme d’environ 25 millions ; il
a porté l’extraction de quelques centaines de mille hectolitres à plus de 6 millions, et le nombre de
ses ouvriers si faible au début a dépassé 4000.
A l’époque où M. Chagot a commencé l’exploitation des mines de Blanzy la commune de
Montceau-les-Mines n’existait pas et ce qui forme aujourd’hui la ville de Montceau n’était qu’un
petit hameau composé de quelques maisons avec 315 habitants.
M. Jules Chagot, en y créant des puits d’extraction de houille y appella des habitants, il y
construisit le centre primitif de ses établissements industriels, il y bâtit un certain nombre
d’édifices.
Ces progrès furent lents dans le principe car ce n’est que plus de vingt ans après qu’il obtint par
une loi du 24 juin 1856 la création de la commune de Montceau […]. La population de cette
nouvelle commune était alors d’environ 1500 habitants.. M. Léonce Chagot, neveu de M. Jules
Chagot en fut nommé maire.
[…] La Compagnie des Mines qui avait créé la commune dut pourvoir annuellement à ses dépenses
les plus indispensables ; c’est ainsi que jusqu’à la fin de 1877, elle paya presque toutes ses
dépenses d’administration, et lui fournit le chauffage et l’éclairage ; c’est ainsi que pendant près
de dix ans elle reçut dans ses écoles gratuites les enfants même des habitants qui n’étaient pas ses
ouvriers ; que pendant nombre d’années elle pourvut à l’entretien de ses chemins vicinaux, qu’elle
fournit à ses frais le local où siégeaient le conseil municipal et l’administration communale ;
qu’elle fit seule toutes les dépenses nécessitées par le culte catholique et l’entretien de ses
ministres.
La Compagnie des Mines propriétaire d’une partie considérable des terrains situés à l’est du
bassin du canal, traça sur ses terrains de larges rues […]
M. Léonce Chagot personnellement propriétaire d’un vaste terrain au nord de celui de la
Compagnie en fit autant, d’autres personnes propriétaires au sud l’imitèrent, telle est l’origine des
différentes rues et des constructions qui constituent maintenant l’ensemble de la ville de Montceaules-Mines.
[…] Après avoir reçu gratuitement tous les enfants de la commune dans ses écoles pendant
quelques années, il (Jules Chagot) a cessé de le faire au moins pour les garçons lorsque la
commune a pu se procurer une école communale.
[…] La Compagnie pourvut à tout ce qui manquait à la commune, elle concourut largement aux
dépenses de sa vicinalité ; elle logea sa municipalité, elle paya ses employés, sa police ; elle lui
fournit l’usage des édifices nécessaires au culte, à l’instruction primaire de ses enfants ; elle admit
parfois ses malades dans l’asile destiné à ses seuls ouvriers, elle établit sur une de ses propriétés
au champ de repos pour ses morts. »
1. Qui est le fondateur de la ville ?
2. D’où tient-elle son nom ?
3. Combien de temps fallut-il pour créer la commune de Montceau-les-Mines ?
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4. De quoi s’est occupée la Compagnie des mines pour la commune ?
5. Pourquoi la Compagnie des mines a-t-elle agit ainsi ?
B) Les motivations pour obtenir la création d’une commune puis d’un canton :
***30 octobre 1853 : avis de la commission syndicale sur le projet d’ériger le hameau du
Montceau en commune distincte.
Les habitants de Montceau ont adressé une pétition au préfet de Saône-et-Loire pour demander la
transformation du hameau en commune [demande du 3/8/1851].
Il y a « urgence car la population augmente de jour en jour suite à l’impulsion donnée à
l’exploitation des mines ».
Des maisons sont construites.
La population exige des mesures de surveillance et de police.
La commune est fondée en 1856.
1877 voit la construction de l’Hôtel de ville et de l’école communale.
L’église a été construite dès 1857.
1878 : Montceau a 11000 âmes.
***Motifs de la motivation de la création d’un canton en 1873 :
« La population de Montceau presqu’entièrement composée d’ouvriers a absolument besoin d’avoir
un juge de paix au milieu d’elle. » […] Les nombreux ouvriers de Montceau ne peuvent aller
chercher le juge de paix sur la haute montagne où est situé Mont-Saint-Vincent dont l’accès difficile
en toutes saisons est très pénible en hiver à plus de 12 km de distance sans les dépenses et une
perte de temps trop considérable pour eux.
D’ailleurs cette perte de temps occasionne une diminution notable de travail et par conséquent une
diminution de la production houillère si préjudiciable surtout à l’époque où toutes les industries
nationales souffrent du manque de combustibles indispensable à leur existence. »
Les évènements arrivés à peu de distance (au Creusot) il y a quelques années, prouvent que l’on ne
peut laisser sans danger une aussi nombreuse réunion d’ouvriers, dépourvue d’un centre
administratif, d’une police judiciaire préventive plutôt que répressive, d’une certaine force
publique dont la présence est une garantie que l’ordre ne sera pas troublé. »
1. Que demande la population en 1851 ? En 1873 ?
2. Pourquoi ?
***La création du canton est difficile.
Janvier 1874 :
On explique que le « ministère de l’intérieur est défavorable à la création de canton dépassant à
peine le minimum de 10000 habitants ».
« Il faudrait faire valoir l’importance de l’ industrie houillère en général et des établissements de
Montceau en particulier, d’autre part exposer la nécessité et la difficulté du recrutement des
ouvriers mineurs dont il serait cependant urgent d’augmenter le nombre pour mettre la production
de la houille en rapport avec les besoins de la consommation. Par suite l’intérêt public est engagé
à ce qu’il soit accordé à cette population spéciale une protection et des facilités spéciales.
Il conviendrait en outre de mettre en regard la somme infime exigée pour la création d’un chef-lieu
de canton nécessaire et les sommes considérables que l’Etat perçoit sous forme d’impôts payés par
la commune et les établissements de Montceau-les Mines ».
5 janvier 1874
***Exposé pour la création du canton.
« La population de Montceau est 10 fois plus importante que celle de Mt St Vincent (environ 7000
âmes contre 700). Elle est située sur une ligne de chemin de fer, sur le canal du centre, sur une
route de l’Etat, sur un chemin de grande communication, sur deux chemins d’intérêt commun. »
« Elle possède le principal établissement de la plus importante exploitation houillère du
département et toutes les industries secondaires […] qui s’y rattachent. […] Un marché
hebdomadaire.»
«La gare a un mouvement considérable puisqu’en 1868 il en partait 23781 voyageurs, 127795
tonnes de marchandises en grande vitesse et 224671 tonnes en petite vitesse ce qui la place au 3e
rang des 38 gares de chemin de fer du département. »
« Le port a un mouvement important –sans compter les autres marchandises- il s’y charge 100 000
tonnes de houille par an. »
On y trouve des ateliers de fabrication, de compression d’agglomérés, de réparations et même de
construction de machines et bateaux qui fournissent du travail à 3000 ouvriers des deux sexes.
La ville offre des facilités pour le déplacement des administrés.
3. Selon ces deux extraits quels sont les avantages de la ville qui expliqueraient que
Montceau devienne chef-lieu de canton ?
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