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© Media Online 2001. All rights reserved. LE PAYSAGE MEDIATIQUE DE L’ALBANIE: CADRE JURIDIQUE Gent Ibrahimi et Agron Loci1 INTRODUCTION Cette étude est centrée sur les journaux, revues, et sur la radiodiffusion, non seulement en tant qu’instruments médiatiques per se mais plutôt d’un point de vue institutionnel. La majeure partie est consacrée à une analyse détaillée du cadre normatif mis en oeuvre dans la sphère des médias et met en lumière trois importants points à cet égard: -Certains des problèmes qui se posent dans la législation des médias sont dus au fait que cette législation n’a pas été mise en application en bloc. -Les organes législatifs en place n’ont pas réussi à imposer des normes de comportement médiatique appropriées. -Les interventions en matière de réglementation sont irrégulières, i.e. elles sont généralement provoquées par certains écarts de conduite individuels des médias plutôt que par une exigence structurelle de réglementation de ce domaine public. Dans la première partie de ce rapport, on ébauche les contours du paysage médiatique albanais et de son environnement politique, économique et social. Il est nécessaire, pour mieux comprendre ce paysage médiatique albanais, de bien connaître certains termes et abréviations marquant le discours public albanais dans ce domaine. Médias privés - ce terme désigne les médias électroniques et la presse appartenant à un seul individu, groupe ou compagnie, par opposition aux institutions de l’Etat. Médias publics - ce terme se réfère avant tout à l’ancienne Radiotélévision d’Etat albanaise (ART) transformée par la loi en un service public. A partir de janvier 2001, cette institution ne sera subventionnée qu’en partie par le budget de l’Etat et ce pour faciliter l’introduction d’une nouvelle technologie et financer le programme albanais destiné aux citoyens albanais vivant à l’étranger. 1 Gent Ibrahimi est Directeur de l’Institut des Etudes publiques et juridiques. C’est en tant que juriste et spécialiste de la législation médiatique qu’il a préparé cette analyse approfondie, qui compose l’essentiel de cette étude. Les données servant de base à la première partie de cette étude ont été réunies et élaborées par Agron Loci, chercheur spécialisé dans les médias à l‘ Institut des médias albanais (AMI). Les auteurs remercient Remzi Lani, Directeur de l’AMI et son adjoint Diana Kalaja pour leur précieuse collaboration. © Media Online 2001. All rights reserved. Médias de l’Etat - ce terme désigne les médias qui, financièrement, dépendent entièrement du gouvernement. NCRT - Conseil national de la radiotélévision AMI - Institut des médias albanais 1. APERÇU DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE ET POLITIQUE EN ALBANIE L’Albanie est l’un des pays ex-communistes ayant connu les changements les plus spectaculaires après la chute du régime communiste. Les années de l’après-communisme ont constitué un véritable choc pour l’Etat albanais, de même que pour sa société. Cet ancien pays stalinien, autrefois abandonné et isolé, s’est retrouvé exposé aux tendances et influences générales. La montée de l’opposition anticommuniste en 1990, la destruction de la statue du dictateur Hoxha en 1991, le triomphe incontesté de l’opposition démocratique en 1992, le rejet du projet de Constitution proposé par Berisha en 1994, les élections particulièrement controversées de mai 1996, la crise du système pyramidal d’investissement en 1997, les violents événements de septembre 1998 et la guerre du Kosovo au printemps 1999, tout ceci a revêtu la transition en Albanie de couleurs dramatiques - la fin du communisme n’aura finalement pas été particulièrement teintée de rose, ni particulièrement réjouissante. A l’instar de la plupart des pays ex-communistes, la transition s’est révélée particulièrement difficile sur le plan économique. Bien que l’Albanie soit le pays ayant reçu, au cours des neuf dernières années, l’aide la plus importante de l’Union européenne per capita, elle reste le pays le plus pauvre d‘Europe. Elle est réputée pour son infrastructure ravagée, l’état lamentable de ses routes, et souffre d’une extrême carence d’eau et d’électricité. Fait paradoxal, la devise albanaise reste plus forte que toutes les monnaies des autres pays de l’Est. Néanmoins, la stabilité du Lek albanais et l’inflation quasi inexistante ne sont pas le résultat d’une politique économique judicieuse - elles sont plutôt dues au fait que le pays reçoit 1 million de dollars par jour grâce aux transferts effectués par le demi-million d’émigrés albanais actuellement employés en Grèce et en Italie; et au fait, également, que de grandes quantités de monnaie étrangère circulent dans le pays via le trafic illégal de drogue et d’automobiles, la prostitution et autres activités criminelles. Si le marché a connu un rapide développement, la paralysie de la production locale semble se prolonger. Bien qu’ayant été un pays essentiellement rural jusqu’en 1999, l’Albanie © Media Online 2001. All rights reserved. importait la plus grand partie de ses produits agricoles et alimentaires. Mais l’on a assisté, en 1999, à une intensification significative de sa production locale. Dans une tentative pour relancer son économie, l’Albanie a adopté une législation très libérale sur les investissements étrangers, mais ceux-ci sont demeurés rares, en raison de la situation mouvementée dans la région et les crises successives traversées par le pays. On note pourtant dernièrement un intérêt accru des milieux d’affaires grecs et italiens pour investir en Albanie. C’est la diaspora albanaise, proportionnellement la plus importante de tous les pays ex-communistes, qui aide les citoyens ordinaires à surmonter ces graves problèmes économiques et soutient les parents demeurés au pays: La voie de la transition politique vers la démocratie est sinueuse, traversant alternativement des périodes d’autoritarisme ou d’anarchie, cette dernière se voyant aggravée par la situation de ''paix armée'' - près d’un demi-million d’armes et une quantité considérable de munitions restent entre les mains de la population. De plus, la transition politique de la dictature à la démocratie s’accompagne d’une transition sociale - d’une communauté rurale à une société urbaine. Des milliers de villageois se sont précipités vers les grandes villes dans un mouvement totalement incontrôlé. Une transition sociale d’une communauté rurale à une société urbaine. Le résultat n’étant pas l’urbanisation des villages, mais la rusticité des villes. Néanmoins, la difficulté de la transition politique en Albanie est la conséquence, non seulement de la crise socio-économique, mais aussi de l’ambiance politique dans le pays. L’Albanie manque d’un puissant substrat nationaliste susceptible de transformer l’autoritarisme communiste en un autoritarisme fondé sur le nationalisme, comme le fit le régime de Tudjman en Croatie. Mais, bien plus important encore, le pays manque des institutions initiales ou rudimentaires qui existaient en Pologne, République tchèque et Hongrie et tendent à faciliter le développement d’un Etat véritablement démocratique. Le résultat étant l’instauration d’un milieu politique particulièrement instable - l’Albanie a connu neuf différents gouvernements au cours des neuf dernières années et n’a toujours pas maîtriser l’art d’aborder les successions politiques en douceur. La démocratie albanaise se reflète donc uniquement sous forme d’élections fréquentes, dont la transparence et la crédibilité restent discutables. Le spectre des options et programmes politiques ne s’est pas élargi au cours des dix années qui ont suivi le renversement du communisme et continue à graviter autour de deux personnages autocratiques dominants l’ancien Président Berisha et l’ex-premier ministre Nano. Le discours politique n‘a pas évolué depuis les premiers jours de 1991. Le seul domaine où la politique albanaise ait atteint un © Media Online 2001. All rights reserved. consensus est celui de la politique étrangère laquelle, malgré les nombreux conflits intérieurs, reste orientée vers l’Ouest et appuie les courants intégratifs régionaux et européens. 2. CARACTERISTIQUES GENERALES DU PAYSAGE MEDIATIQUE 2.1. La presse Il existe 12 quotidiens dont le tirage journalier global atteint environ 95.100 exemplaires. Les tirages les plus élevés sont ceux de Shekulli et de Koha Jone. Il n’y a pas de système d’abonnement dans le pays et même ceux des journaux qui cherchent à atteindre le public dans l’ensemble de la nation sont distribués uniquement dans les villes en raison du mauvais système de distribution. Etant donné que 60 pour cent de la population vit à la campagne, il est facile de conclure que moins d’une moitié seulement peut se procurer un journal dans son lieu de résidence. Pour ce qui est des périodiques, il existe 12 journaux et 6 revues hebdomadaires. L’unique revue trimestrielle - Dy Drina - est surtout distribuée dans la partie nord du pays et son tirage atteint environ 1.000 exemplaires. 2.2. Agences de presse L’Agence télégraphique albanaise (ATA) est la seule agence de presse du pays. ATA est une agence qui appartient à l’Etat et offre ses services 24 h. sur 24, dont un service en anglais. Cette agence couvre l’ensemble du territoire grâce à un réseau de stringers dans l’ensemble du pays. L’ATA procède à un échange d’informations avec d’autres agences étrangères telles que REUTERS, AFP, AP, ANSA, DPA, l’Agence grecque ANA, l’Agence Anatolia de Turquie, l’Agence égyptienne MENA et l’Agence chinoise HISINUA. Certaines agences internationales, telles que REUTERS, l’AFP et l’Associated press, ont ouvert des bureaux à Tirana. 2.3. Radiodiffusion2 En ce qui concerne la radiodiffusion, la situation reste confuse. Tous les organes de radiodiffusion fonctionnent actuellement avec une licence temporaire. En août 2000, le NCRT a entamé l’examen de la documentation soumise par tous les candidats désireux d’obtenir des 2 Pour plus d’information sur l’octroi des liecences en Albanie, voir l’article du correspondant de Media Online de Tirana Protests by Broadcasters in Albania, sur: http://www.mediaonline.ba/mediaupite/upit3/tekst.htm?zanr=3&&sifra=444 © Media Online 2001. All rights reserved. licences de radiodiffusion locales et nationales. En fin de compte, 17 stations de radio obtiendront des licences autorisant une radiodiffusion locale, deux seulement une radiodiffusion nationale. 50 stations de TV ont posé leur candidature. Au cours d’une réunion du NCRT tenue le 17 août 2000, il a été décidé que seules 28 de ces candidatures seraient examinées au cours du stade final. Sur ces 28, 4 ont jusqu’à présente rempli les conditions permettant d’obtenir une licence TV nationale. Les autres devront compléter leurs demandes de candidature et déposer la documentation nécessaire afin de répondre aux conditions imposées. Aussi le NCRT a-t-il décidé de remettre son jugement au 18 octobre 2000, et de statuer alors sur ceux des candidats qui se verront allouer une licence TV nationale ou une licence TV locale. Il n’y aura que deux stations de TV nationales privées en plus de la seule TV publique existante - la Radiotélévision albanaise - déjà considérée comme une station de TV nationale, ses signaux pouvant être captés sur presque 90% du territoire. L’on trouvera en annexe la liste des candidats ayant passé le premier tour de sélection. Le Conseil pourrait décider, à sa prochaine réunion, d’y joindre aussi d’autres candidats, dans la mesure où ils auront rempli entre-temps les conditions nécessaires. 2.4. Utilisation de l’Internet L’Internet n’a fait que récemment son apparition dans les médias albanais. Il y a deux ans, l’accès à l’Internet était une exception et l’on aurait pu compter sur les doigts ceux qui possédaient une adresse électronique. Aujourd’hui tous les journaux quotidiens ont accès à l’Internet. Mais tous sont situés à Tirana et la situation est sensiblement différente dans les autres régions du pays, où l’Internet reste terra incognita. Le premier média ayant créé son site est l’Albanian Daily News, en août 1996. Pour le moment 15 journaux disposent de leur propre site. Les informations qui y sont présentées sont mises à jour presque quotidiennement, malgré certains inévitables problèmes techniques. Les autres possèdent des adresses e-mail. L’Institut des médias albanais dispose d’un Club Internet doté de 10 ordinateurs, branchés sur Internet 24h. sur 24. Ce service est offert gratuitement aux journalistes. 2.5. Organisations et associations professionnelles Il existe deux associations de journalistes en Albanie: la Ligue des journalistes albanais et l’Association des journalistes professionnels d’Albanie, toutes deux membres de l’IFJ. Les membres de ces deux associations ne sont pas uniquement des journalistes, il y a © Media Online 2001. All rights reserved. aussi des éditeurs, dont certains publient les principaux journaux et revues du pays. Les associations ont réussi à surmonter certaines tensions dans leurs relations et entretiennent actuellement une étroite coopération. L’Association des Editeurs de journaux a été fondée en 1998, mais est restée inactive jusqu’à présent. Cette Association est également membre de l’Association mondiale de la presse, mais n’a pour le moment participé à aucune de ses activités. Au mois d’août 1999, un Syndicat des journalistes d’Albanie a été fondé, dans le but de protéger les droits des journalistes. Une année s’est écoulée depuis, mais rien n’a encore été fait. Les journalistes albanais se sont organisés eux-mêmes en petites associations, selon leurs intérêts spécifiques, telles que, par exemple: -''Les mass médias et l’environnement'', association des journalistes écologistes -l’Association des journalistes économistes -l’Association ''Les femmes et les médias'' -l’Association des journalistes francophones 2.6. Formation des journalistes et médias professionnels Après la chute du communisme en Albanie, l’apparition d’une presse libre a été suivie de l’élaboration d’un nouveau système de formation des journalistes. Depuis 1977, il n’y a pas eu une seule école de journalisme en Albanie. En 1992, le Département de journalisme a été de nouveau ouvert dans le cadre de la faculté d’histoire et de philosophie de l’Université de Tirana. Deux générations de journalistes y ont déjà obtenu leurs diplômes, mais ce département reste peu développé, malgré les efforts investis. Au cours de ses huit années d’existence, le Département de journalisme a bénéficié d’une aide étrangère considérable, de la part surtout de certaines universités américaines, de l’Ecole de journalisme danoise d’Aarhus et de l’Ecole de journalisme de Strasbourg, en France. Le personnel enseignant a effectué des stages dans différentes écoles de journalisme en France, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Danemark, etc. Le fait que la majorité des actuels journalistes de la presse albanaise sont issus du Département de journalisme, et non des autres branches de l’enseignement, représente sans doute pour celui-ci son plus grand succès. Mais sa grande faiblesse reste la précarité de ses programmes et l’absence d’équipement tels que studios, ordinateurs, etc. ce qui manque aussi en Albanie, ce sont des cours post-universitaires pour les journalistes. De rapides progrès ont © Media Online 2001. All rights reserved. pourtant été enregistrés dans le domaine de l’éducation permanente et ont suscité un certain intérêt. Les principales organisations impliquées dans la formation des journalistes sont: 1. L’Institut des médias albanais (AMI), fondé en décembre 1995 avec le soutien de l’Ecole de journalisme et du Gouvernement danois. L’AMI organise des cours spéciaux pour les journalistes et les formateurs, des séminaires, conférences et tables rondes sur les médias, procède à diverses recherches sur le développement des médias. L’AMI est membre associé de l’Association européenne pour la formation des journalistes (EJTA). L’une des priorités de l’AMI est la préparation des formateurs. L’AMI est actuellement engagée dans un projet s’étalant sur deux ans, dont le but est d’établir une stratégie commune pour former les journalistes des pays balkaniques et de créer un réseau de formateurs. Des organisations médiatiques de Sarajevo, Tirana, Bucarest, Plovdiv et Skopje sont associées à ce projet, réalisé par un réseau de centres et instituts médiatiques de la région de l’Europe du Sud-Est. Ce réseau, qui porte le nom de Réseau pour un journalisme professionnel dans l’Europe du Sud-Est, est composé de 17 centres de presse et autres médias, et son objectif est de relier les centres et instituts médiatiques de la région en vue d’y développer des médias hautement professionnels, libres et indépendants. Le réseau organise des cours de formation, des recherches et suivis médiatiques, s’occupe de la publication et traduction de différents livres, organise des voyages d’études et des échanges entre les professionnels des médias et participe à l’élaboration des programmes. 2. Le Centre des médias SOROS sert de base d’information pour les programmes d’enseignement. Les priorités de ce centre sont les programmateurs, avant tout pour les télévisions privées, ce centre disposant de tout l’équipement technologique et télévisuel nécessaire. SOROS participe aussi à la formation de programmateurs pour d’autres organisations médiatiques. 3. IREX (International Research and Exchange Board) élabore des programmes de formation en vue de la gestion des journaux et radios. Il aide également à l’élaboration des programmes destinés au Département de journalisme de l’Université de Tirana. Une autre de ses priorités est la mise en oeuvre de la Loi sur la radiodiffusion, nouvellement adoptée. AMI, SOROS et IREX collaborent à divers projets. Ils ont créé un centre de coopération afin de coordonner leurs activités et éviter la multiplication des efforts. Ils se sont également lancés dans l’édition d’une série de nouveaux livres et manuels sur le journalisme. Ils publient, depuis le début de 1999, un périodique intitulé Albanian Media. © Media Online 2001. All rights reserved. 2.7. Réglementation et auto-réglementation des médias Après dix ans de pluralisme, suivi par l’apparition d’une véritable profusion de journaux de droite et de gauche, organes des partis, organes gouvernementaux et journaux semi-indépendants - la situation étant pratiquement identique dans le secteur de la radiodiffusion - la lutte pour établir le comportement des médias professionnels se poursuit. La première tentative pour imposer certaines normes de comportement aux médias professionnels a eu lieu en 1993, date à laquelle l’Assemblée du Peuple a adopté une Loi sur la presse. Cette Loi a été néanmoins extrêmement contestée par l’ensemble du milieu journalistique, car elle comprenait certaines clauses répressives et restrictives. Elle a d’ailleurs été abolie en 1997 et remplacée par une nouvelle loi, où il est stipulé, entre autres: ''La presse est libre. La liberté de la presse est protégée par la Loi. '' C’est en septembre 1998 que la Loi sur la radiodiffusion publique et commerciale en République d’Albanie a été adoptée. Pourtant, jusqu’à ce jour, tous les organismes de radiodiffusion fonctionnent avec une licence provisoire. C’est le Conseil national de la Radiotélévision (NCRT) qui est chargé d’accorder les licences aux stations de radiodiffusion ayant rempli toutes les conditions, et ce processus est actuellement en cours. Ce cadre juridique comporte également des règlements concernant les cas de diffamation, les documents d’état confidentiels, la vie privée, l’accès à l’information et les droits d’auteur. Après un long débat, la communauté médiatique albanaise a finalement élaboré, en 1998, une Code d’éthique destiné aux journalistes. Ce document leur impose l’obligation morale de respecter certains standards de la profession. Il traite de sujets tels que: l’exactitude, le droit de réponse, le droit à l’intimité, la confidentialité des documents, identification des journalistes, pressions, sujets d’ordre personnel, hôpitaux, procès et tribunaux, innocence de parents et amis, victimes de crimes, cas de violence sexuelle, interviews et photographies de mineurs, discrimination, financement, sources confidentielles et intérêt public. Ce Code représente donc véritablement un important pas en avant vers des médias encore plus professionnels mais, jusqu’à présent, aucun organe n’a été chargé de superviser la mise en oeuvre dudit document, bien qu’il ait été unanimement approuvé par les médias. L’article 12 de la Loi albanaise sur le travail oblige tous les employeurs, y compris les propriétaires de médias ou stations de radiodiffusion, à embaucher leurs travailleurs sur la base de contrats légaux, tels qu’ils ont été dictés par la Loi. Mais depuis décembre 1995, date d’entrée en vigueur de la Loi sur le travail, dans plus de 80% des médias, le recrutement des journalistes n’a pas fait l’objet d’un contrat, comme le veut la procédure juridique en vigueur. © Media Online 2001. All rights reserved. La presse indépendante, présente maintenant depuis dix ans, et les nouvelles stations de radiodiffusion qui émettent depuis déjà trois ans, n’ont pas imposé la signature de contrats dans les rapports entre les éditeurs, d’une part, et les reporters ou éditeurs de l’autre. Alors que dans les médias privés seuls 20% des journalistes ont obtenu des contrats - de 2 ans au maximum - la situation est tout à fait différente à la Radiotélévision albanaise et l’Agence télégraphique d’Albanie, fondées par l’Etat. Tous les employés ont des contrats, mais leurs salaires sont bien inférieurs à ceux versés par les médias commerciaux. 2.8. La situation financière dans le paysage médiatique La situation financière de la presse est affligeante, sous tous les rapports. Premièrement, le coût de revient des journaux est extrêmement élevé comparé à la moyenne des revenus en Albanie. Les matières premières (papier, films, couleurs et autres accessoires nécessaires) sont importés et les éditeurs contraints de fixer des prix ne leur laissant qu’une faible marge de profit, ou même aucun profit. Aussi le prix des journaux et magazines est-il exorbitant pour l’Albanais moyen. Par exemple, le quotidien Koha Jone, imprimé sur 32 pages en format tabloïd coûte 50 leks, soit 35 cents par exemplaire. Vu que le revenu moyen d’un retraité est d’environ 4.000 leks par mois ou que le salaire d’un professeur ne dépasse pas les 10.000 leks, le retraité devrait dépenser jusqu’à 30% de sa retraite mensuelle pour acheter régulièrement ce journal, ou le professeur 13% de son salaire mensuel. Il est intéressant de noter que Koha Jone compte parmi les rares journaux - ou est sans doute le seul - dont le prix a été fixé selon les lois du marché, reflétant le prix de production et de distribution, les différentes taxes et tarifs, de même qu’une marge de profit d’environ 20%. Inutile de souligner que cette marge est difficilement réalisable, le taux de vente étant constamment en baisse car les prix sont trop élevés, comme cela est d’ailleurs le cas pour tous les autres journaux. Deuxièmement, les rentrées provenant de la publicité restent limitées. En Albanie l’ensemble de l’économie subit le contrecoup de l’important déficit commercial. L’Albanie importe diverses marchandises pour environ 850 millions de dollars US et en exporte pour à peine 150 millions. La commercialisation des produits importés dépasse largement les sommes investies dans la production. Ce qu’illustre d’ailleurs parfaitement le modèle du marché albanais, basé avant tout sur un accord réciproque entre les compagnies sur une division du marché plutôt que sur la compétition. Vu les circonstances, les agents commerciaux n’estiment pas nécessaire de faire de la réclame pour leurs marchandises. Les © Media Online 2001. All rights reserved. compagnies privées font souvent de la publicité dans la presse par pur altruisme, comme une forme de soutien aux journaux, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles en fixent ellesmêmes le prix. Par ailleurs, les réclames publiées par les institutions publiques, qui constituent le gros des revenus de la presse, ont souvent pour but d’influencer politiquement les médias ou de les récompenser. L’exemple le plus typique est la campagne de publicité lancée par la société Télécom albanaise, la seule dans ce domaine spécifique, alors que l’Albanais moyen doit attendre des mois durant et même verser des pots-de-vin, pour obtenir une ligne téléphonique. Troisièmement, les dirigeants de la presse se plaignent constamment d’avoir à s’acquitter de certaines taxes particulièrement élevées, pourtant aucune étude n’a été faite jusqu’à présent pour déterminer l’impact que l’imposition de ces taxes pourrait avoir sur la situation dans la presse. L’année dernière, le gouvernement avait décidé de réviser sa politique d’imposition de la presse, sous condition qu’il y aurait plus de transparence concernant les ressources financières des journaux. Les propriétaires de ces journaux n’ont pourtant pas bougé et le Gouvernement lui-même n’a pas insisté, bien qu’ayant pris quelques mesures pratiques pour réduire cette contrainte fiscale: L’ancienne taxe de 15% sur la publicité a été supprimée et la taxe de 5% sur le papier diminuée. Les autorités fiscales ferment un peu les yeux quand il s’agit de la presse et celle-ci omet de payer une partie des taxes. On estime que la suppression par décret de l’ensemble des taxes imposées à la presse n’aurait pas une grande incidence sur l’amélioration de la situation financière de la presse albanaise. Finalement, le système de distribution de la presse est demeuré le même. L’abonnement est une pratique quasi inexistante. Ainsi les gens qui habitent la campagne , soit environ 50% de la population, n’ont accès aux journaux que par hasard et incidemment, ces derniers n’étant livrés que dans les villes. Les services de distribution et de vente sont séparés et il n’existe pas, dans le pays, d’agence susceptible de s’occuper à la fois de la distribution, de la vente et des abonnements. La situation économique des organismes de radiodiffusion reste imprécise. La Radiotélévision albanaise mise à part, laquelle est avant tout financée par des subventions prélevées sur le budget, toutes les autres stations commerciales sont aidées par d’autres organismes et ne récoltent pratiquement aucun profit. La situation restera confuse tant que le processus d’allocation des licences se poursuivra. © Media Online 2001. All rights reserved. 3. PRINCIPAUX PROBLEMES DE LA REGLEMENTATION DES MEDIAS EN ALBANIE La réglementation des médias en République d’Albanie a été suivie très attentivement par l’opinion publique et ceci, dans l’ensemble, grâce aux médias eux-mêmes. Peut-être l’un des plus grands problèmes auxquels se heurte la réforme pour la réglementation des médias en Albanie a été le fait que cette réforme n’a pas eu lieu en bloc. Et cette législation fragmentaire n’a pas réussi à trouver les réponses aux diverses questions intéressant particulièrement les médias. Bien que ceci soit tout à fait normal, car il faut différentes lois pour réglementer les problèmes des droits d’auteur, de la diffamation, de la confidentialité, de la radiodiffusion, etc.. cela a créé un sentiment général de méfiance quant à la capacité de cette réforme de réglementer le comportement des médias de manière équitable. Cette méfiance était due aussi à l’insuffisance des critères de mise en oeuvre, qui entraîne souvent la paralysie totale de la loi. Ce n’est qu’au début de l’an 2000 que le cadre juridique a été parachevé et a répondu à la plupart des problèmes auxquels les professionnels des médias se voient confrontés. Mis à part le fait que la réforme a été progressive, et donc incapable de résoudre tous les problèmes simultanément, l’incapacité des législateurs à imposer des normes de comportement a représenté aussi un autre problème pour la réglementation des médias en Albanie. La configuration des organes chargés de la réglementation et des différentes lois incorporées est la suivante. -Conseil national de la Radiotélévision (NCTR) - Loi sur les médias électroniques; -Direction pour la sécurité de l’information classifiée (DSCI) - Loi d’Etat sur la confidentialité: -Association nationale pour la protection des droits d’auteur (NAPC) - Acte sur les droits d’auteur; -Ombudsman - Acte sur le droit à l’information -Ombudsman - Acte sur la protection des données personnelles Il est ici important de noter que certaines de ces institutions ont un véritable effet régulateur, c’est-à-dire qu’elles sont sensées émettre des règles subsidiaires, dans le cadre de la législation en vigueur, ceci dans un effort pour régulariser plus en détail le comportement des parties intéressées. Le NCRT et le DSCI ont en effet des pouvoirs strictement régulateurs. Le rôle de l’Ombudsman et du NAPC se réduisant par ailleurs essentiellement à exercer © Media Online 2001. All rights reserved. discrètement un rôle de supervision. Le développement des organes régulateurs est sensé encourager les professionnels des médias à respecter la loi. Le troisième problème lié à la réforme de la réglementation en Albanie, plutôt potentiel que véritablement actuel, est lié au fait que les interventions auprès des médias sont parfois dues à un concept populiste du mauvais comportement de certains d’entre eux, plutôt qu’à un véritable besoin de réglementer ces questions dans l’esprit de la loi. Potentialité qui s’est réalisée, une fois du moins, dans le cas de l’Acte sur la Presse écrite de 1993, qui avait fait l’effet d’une douche froide sur les médias albanais. Depuis le mois d’août 2000, le processus d’allocation des licences aux organismes de radiodiffusion bat son plein en République d’Albanie. Conformément aux dispositions de la Loi n° 8410 du mois de septembre 2000, le Conseil national de la radiotélévision a lancé une offre à ces organismes en vue de la répartition des fréquences disponibles. En Albanie, la radiodiffusion privée est devenue réalité en 1997. Il faut reconnaître qu’entre 1997 et 2000, le comportement des organismes de radiodiffusion a été en tous points opposé aux règlements en vigueur. Certains d’entre eux ont en effet adopté un comportement tout à fait partial vis-à-vis de la politique albanaise. La pornographie, la piraterie, des standards techniques désastreux, tout cela était chose courante. Le NCRT a néanmoins tenu à préciser que les ''erreurs du passé'' ne seraient pas prises en ligne de compte au cours du processus d’attribution des licences. Les organismes de radiodiffusion seront jugés uniquement sur la base de leurs véritables atouts, plans d’investissements, projets et organisation interne. Mais il paraît évident que le NCRT surveillera de près les médias au cours de la campagne pour les élections municipales, qui doit débuter le 1 septembre 2000. Le NCRT semble estimer que même si les organismes de radiodiffusion n’ont pas encore obtenu leur licence, elles se trouvent à un stade avancé de ce processus et devraient donc observer les règles de l’impartialité en matière de politique. Le processus d’allocation des licences est un processus complexe per se mais, en plus, le NCRT lui-même connaît des problèmes internes; il est en effet boycotté par l’opposition, alors que le reste des membres ont de plus en plus de mal à s’entendre. Pourtant, et en dépit de tous ces obstacles, la radiodiffusion commerciale albanaise retrouve à nouveau - lentement mais sûrement - la voie de la légalité et du professionnalisme. Le cadre médiatique juridique Depuis 1990, et après des décades de tutelle gouvernementale sur la presse, de nouvelles perspectives de liberté se sont ouvertes aux médias. L’apparition de médias © Media Online 2001. All rights reserved. indépendants a, tout naturellement, été caractérisée par une pression politique croissante et l’évident manque de professionnalisme des journalistes. Ces phénomènes étant dus, dans une large mesure, à l’absence d’un véritable cadre juridique. Les premières initiatives législatives tendant à réglementer la conduite des professionnels des médias datent de 1993, lorsque l’Assemblée du peuple (l’Assemblée) a adopté, le 11.10.1993, la Loi sur la presse - n° 7756. Néanmoins, le processus législatif ayant mené à l’adoption de cette Loi était loin d’être parfait, les principaux intéressés - propriétaires des sociétés médiatiques et journalistes - n’ayant pas eu l’occasion de participer à l’élaboration de cette législation. Si bien que les personnes concernées ont été très vite confrontées à la dure réalité d’une législation répressive. La Loi n° 7756 a été abrogée, dans sa totalité, par la nouvelle législature. Plusieurs autre lois, ayant directement ou indirectement une incidence sur les standards de la profession médiatique, telles que la Loi sur la radiodiffusion, l’Acte sur le droit à l’information; l’Acte sur la protection des données, l’Acte sur la classification de l’information et d’autres encore, sont en voie d’être adoptées par l’Assemblée au cours d’un processus plus transparent, et avec une plus large participation. Actuellement, tout un lacis de règlements et réglementations forment le cadre dans lequel les médias albanais opèrent. Alors qu’au début des années 1990 ils entrevoyaient la liberté, ils se voient confrontés, à la fin de cette décennie, à des règles juridiques encore plus rigoureuses. Un Acte sur la presse en Albanie: Pour et contre. C’est en 1993 que l’Assemblée du peuple d’alors a adopté l’Acte sur la presse. Cette Loi s’inspirait du modèle allemand et il y a eu très peu d’efforts (si aucun) pour l’adapter au contexte albanais. Les médias se sont ainsi très vite retrouvés face à une législation répressive. Telle est l’explication historique de l’attitude adoptée par les nouveaux législateurs qui, dès leur installation au mois de septembre 1997, ont abrogé l’ancien Acte dans sa totalité. Le geste symbolique de la législature à majorité socialiste laissait présager une sérieuse libéralisation des rapports, jusqu’alors particulièrement tendus, entre les médias et le gouvernement. L’actuelle législation albanaise sur les médias comprend en tout et pour tout deux articles. Il est déclaré dans le premier de ces articles: ''La presse est libre. La liberté de la presse est protégée par la Loi''. Le reste n’est que simple jargon. Ce qui est réellement pathétique et s’inspire du modèle américain. Si bien qu’une législation parfaitement identique est désormais considérée comme une nouvelle loi, intégrale, sur la presse. L’opinion générale, © Media Online 2001. All rights reserved. dans l’Albanie d’aujourd’hui, est qu’il faudrait voter une nouvelle loi sur les médias. Ceux qui préconisent l’idée d’une nouvelle loi - la Commission parlementaire sur les médias et une agence locale spécialiste des affaires juridiques - ont déclaré avoir basé leurs conclusions sur une étude du comportement quotidien des médias de la presse albanaise, les problèmes qu’ils rencontrent, ainsi que sur les réactions des citoyens aux fautes éventuellement commises par ces médias. Par ailleurs, le développement d’une nouvelle jurisprudence sur la liberté d’expression par la Cour européenne des Droits de l’homme apporte les réponses à de nombreuses questions en suspens liées au journalisme. D’après les partisans de l’adoption d’un Acte sur la presse, il est tout à fait normal de tenter d’intégrer ces principes à la législation albanaise locale. Un certain groupe d’intérêts, formé dans l’ensemble de journalistes , semble être en faveur de la théorie du laissez faire, selon laquelle toute réglementation des médias écrits ne pourrait, en fait, que restreindre la liberté de la presse. Leurs opposants - qui forment un groupe plus hétéroclite, rassemblant des législateurs, politiciens et une large part du public affirment qu’une loi de ce genre aiderait inter alias à éviter, dans une large mesure, d’avoir recours à la loi pénale dans des affaires impliquant des journalistes, tout en se prononçant pour l’utilisation des procédures de la loi civile dans les cas de diffamation. Ils estiment par ailleurs qu’une législation spécifique permettrait aux journalistes de publier des informations sur les personnages politiques et hauts fonctionnaires avec plus de sécurité, d’avoir plus facilement accès aux procédures administratives et judiciaires, et de profiter de plusieurs autres privilèges, tel le droit à ne pas divulguer leurs sources d’information, à ne pas avoir à se faire accréditer, etc.. tout ce qui est actuellement mis en question. Journalisme et diffamation. Concilier la liberté de la presse et le droit à la dignité individuelle s’est révélé être l’un des grands défis du système juridique national et du fonctionnement des cours internationales. La société albanaise, peut-être plus encore que les autres sociétés en Europe, a besoin de médias qui remplissent activement leur rôle de ''chien de garde''. Une critique publique constructive, la mise à jour de la corruption et de l’inefficacité du gouvernement - telles sont quelques-unes seulement des exigences imposées aux médias libres. D’un autre côté, le droit de tout individu à sauvegarder sa dignité et sa réputation est à la base de toutes les sociétés démocratiques. C’est pourquoi une législation sur la diffamation a été introduite, tendant à empêcher les médias d’abuser de leur position pour porter atteinte à la réputation d’autrui. La diffamation étant, de par sa nature même, l’un des principaux reproches généralement adressés aux journalistes, il paraît opportun de consacrer © Media Online 2001. All rights reserved. les quelques lignes suivantes à la loi sur la diffamation en vigueur en République d’Albanie. La législation sur la diffamation y existe tant sous une forme pénale que civile. Diffamation pénale. En Albanie, la loi pénale représente malheureusement le principal moyen pour les parties offensées d’obtenir réparation en cas d’atteintes injustifiées des médias à la réputation des personnes en Albanie. D’un autre côté, la loi pénale albanaise est une loi équitable, dont le but est avant tout de protéger la réputation des individus. Les travaux préparatoires en vue de l’élaboration d’un Code pénal ont démontré clairement que l’intention du législateur était de protéger la réputation des personnes, plutôt que d’autres intérêts d’ordre impersonnel. Les articles 119 et 120 du Code pénal concrétisent l’idée du législateur selon laquelle la réputation est strictement liée à la seule personne physique et ne peut pas être communément appliquée à des personnes juridiques, encore moins à des objets. Il est stipulé dans l’article 119 (Diffamation) ''Toute diffamation intentionnelle d’une personne ou de personnes constitue un délit criminel pouvant être sanctionné par une amende ou jusqu’à six mois de prison.. Au cas où cet acte a été rendu public, il constitue un délit criminel pouvant entraîner l’infliction d’une amende ou jusqu’à deux ans d’emprisonnement.'' Il est par ailleurs déclaré dans l’article 120 (Injure) ''La propagation intentionnelle de rumeurs, ou de toute autre information fausse portant atteinte à l’honneur ou à la dignité d’une personne constitue un acte criminel pouvant entraîner l’infliction d’une amende, ou jusqu’à un an de prison. Ce même acte, si commis publiquement, représente un délit pénal pouvant entraîner l’infliction d’une amende ou jusqu’à deux ans d’emprisonnement.'' Il existe néanmoins de fortes réminiscences du passé, époque où la diffamation était généralement liée à des personnages et sujets officiels. Les principales exceptions à l’hypothèse selon laquelle les clauses portant sur la diffamation criminelle concernent en premier lieu les attaques injustifiées contre la réputation personnelle d’un individu sont les suivants: -Article 227 - injures contre des représentants de pays étrangers; -Article 229 -actes d’irrévérence à l’égard de l’hymne et du drapeau; -Article 268 - diffamation de la République et de ses symboles. Alors que les journalistes deviennent de plus en plus conscients des limites imposées à la liberté de la presse afin de protéger la réputation des individus, ils questionnent l’opportunité des dispositions visant à défendre contre la diffamation des objets tels que le drapeau national ou autres symboles. Il y a aussi de plus en plus de dissension concernant l’article 227, qui tend à accorder aux dignitaires étrangers une protection particulière contre la © Media Online 2001. All rights reserved. diffamation. Il semble évident que ces dispositions s’écartent en quelque sorte du concept originel des législateurs tendant à considérer la diffamation comme une injure contre de simples individus. En tant que telles, ces dispositions ont fait l’objet d’un débat théorique particulièrement houleux. Pourtant, la loi albanaise sur la diffamation criminelle n’est pas exceptionnellement dure, offrant toutes les garanties substantielles et procédurales nécessaires aux journalistes (et à n’importe qui d’autre d’ailleurs) coupables de diffamation. C’est en effet au plaignant qu’il revient d’apporter la preuve indubitable de la diffamation. De plus, la loi précise clairement qu’il n’y aura diffamation que si la fausseté de la déclaration, l’intention de diffamer, de même que la conscience réelle du fait qu’il s’agit d’un mensonge auront été indubitablement prouvés (article 120). Diffamation civile. Bien que la loi pénale reste le principal moyen d’obtenir réparation en cas d’atteintes injustifiées à la dignité ou la réputation d’un individu, aux termes de la loi albanaise, les solutions civiles demeurent également possibles, d’ailleurs les parties plaignantes y ont de plus en plus recours. Mais cette procédure civile présente néanmoins certains défauts dans le contexte du cadre juridique albanais. Bien que les sanctions pénales soient dans l’ensemble prévisibles, les cours albanaises n’ont pas, jusqu’à présent, établi d’exemples permettant de prévoir l’issue de la procédure civile en cas de diffamation. Il s’agit là néanmoins d’un ensemble de lois en pleine évolution et les tribunaux semblent avoir considérablement maîtrisé ce genre de jugements au cours des six années écoulées depuis l’adoption du Code civil. En Albanie, la loi civile sur la diffamation est aussi confrontée à un autre problème. En effet, le dépôt d’une plainte pour diffamation devant la cour n’est limité par aucun délai. L’article 113 du Code civil albanais stipule que les plaintes déposées en vue d’obtenir satisfaction pour des torts causés par la violation de droits personnels, non pécuniaires (la réputation tombant clairement dans cette catégorie) peuvent être déposées à tout moment. Cette disposition crée un climat d’incertitude général, les journalistes pouvant avoir répondre à n’importe quel moment pour des déclarations faites très antérieurement. Il devient par ailleurs difficile pour eux d’assurer correctement leur défense s’ils passent en jugement longtemps après le déroulement des faits à l’origine des déclarations qui leur sont reprochées. Bien qu’il n’existe aucune étude sérieuse sur les cas de diffamation civile, on peut affirmer que le recours civil devient de plus en plus habituel, les parties plaignantes s’étant rendues compte que les tribunaux répugnaient à infliger des sanctions pénales dans les cas de © Media Online 2001. All rights reserved. diffamation. De plus, ces parties en sont venues à apprécier le réel confort que peuvent procurer les dédommagements financiers. Dans l’un des cas les plus célèbres, un membre du gouvernement s’était vu attribuer une large compensation après avoir attaqué un journal de l’opposition. L’opinion publique demeure divisée quant à la justification et l’extrême fréquence des dédommagements accordés dans les cas de diffamation. Certains affirment que c’est là la marque d’une pression accrue sur la presse libre, une tentative pour empêcher tout criticisme légitime des hauts fonctionnaires ou faire la lumière sur les mauvaises actions du gouvernement. D’autres, une assez large majorité, pensent que la fréquence des décisions judiciaires en faveur des parties plaignantes n’est que le reflet d’une grave absence d’éthique chez les médias. Un autre sujet de controverse sur le problème de la diffamation civile en Albanie est le fait que la loi permet de demander réparation au nom de personnes décédées. L’article 625, paragraphe b du Code civil stipule que l’épouse ou les parents, jusqu’au second degré, peuvent demander réparation en cas de violation de la mémoire d’une personne décédée. Cette clause est interprétée comme une tentative pour empêcher les journalistes de procéder à des analyses historiques critiques, privant ainsi la société d’une importante source d’information. Les traditionalistes, pour leur part, tendent à défendre les actuelles dispositions, arguant que l’éthique est la première garantie de la liberté des journalistes et disant préférer le maintien de ces dispositions à un éventuel changement du système juridique. Le journalisme et la Loi sur le secret d’Etat. En Albanie, la récente histoire liée à l’utilisation de l’information classifiée a été marquée par plusieurs douloureux événements. Certains d’entre eux impliquaient aussi des journalistes. Deux journalistes, Aleksander Frangaj et Martin Leka, ont même fait de la prison dans ce qui constitue peut-être le précédent le plus significatif des cas de dissémination d’une information dite secrète. Au moment où le besoin d’un certain allégement des règles sur le secret d’Etat, particulièrement strictes et héritées du communisme, se faisait ressentir chez les professionnels des médias, la réglementation du problème de l’information classifiée s’est imposée comme une nécessité pour assurer le bon fonctionnement de l’Etat. L’absence de législation et de jurisprudence, ou d’une jurisprudence encore minimale, suscitait de sérieuses difficultés, portant atteinte tant à la liberté d’expression qu’au principe légitime du secret d’Etat. Un processus relativement long de prise de conscience a finalement conduit à l’adoption d’une loi spécifique sur l’information classifiée, en 1999. © Media Online 2001. All rights reserved. La Loi n° 8457 du 11 février 1999 réglemente la notion d’information classifiée en République d’Albanie. Cette Loi définit les règles du classement, de l’utilisation, du stockage et déclassement de l’information liée à la sécurité nationale et considérée comme constituant un ''secret d’Etat''. Selon la loi albanaise, l’information officielle ne peut être déclarée secrète que lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’Etat. Ce qui comprend l’intégrité territoriale du pays, ses institutions, l’économie et la culture nationale, de même que les relations internationales de la République d’Albanie. La législation albanaise envisage trois niveaux de classification, à savoir ''top secret'', ''secret'' et ''confidentiel'', indiquant l’ampleur du danger couru au cas où l’information serait divulguée. L’élément prédominant dans toute législation portant sur le secret de l’information est la capacité de l’autorité compétente à effectuer ce classement. La loi a confié ce soin aux fonctionnaire suivants: le président du Conseil des ministres; les dirigeants des agences déléguées par le président du Conseil des ministres; tout fonctionnaire gouvernemental ayant été mandaté par l’autorité chargée d’opérer ce classement. Par ailleurs, tous les citoyens de la République d’Albanie ont le droit de proposer qu’une certaine information soit classifiée par l’institution gouvernementale compétente. Il est interdit de déclarer secrète une information n’étant pas liée à la sécurité de l’Etat, ceci dans l’intention de dissimuler une éventuelle violation de la loi, une faute administrative; ou porter atteinte au droit des citoyens à l’information, etc.. La Loi décrit en détail les processus de déclassement et dévalorisation des documents proclamés secrets et leur stockage. Un ''Bureau pour la sécurité de l’information secrète'', chargé d’en administrer et gérer le stockage, a été formé par le Conseil des ministres. Bien que la loi albanaise respecte la plupart des normes internationales, elle ne répond toujours pas à une question précise, primordiale pour les journalistes. En effet, le (ou la) journaliste doit-il être considéré responsable si une information de ce genre lui est fournie par un fonctionnaire censé protéger ladite information? Les professionnels des médias s’attendent généralement à ce que la prochaine loi apporte une réponse définitive à cette question. Mais les hommes de loi estiment, pour leur part, que c’est à la cour de jurisprudence qu’il revient de faire la lumière sur cette question nébuleuse. Journalisme et vie privée. Au lendemain de l’ère communiste, le droit universel de l’homme au respect de sa vie privée n’a pas reçu toute l’attention désirée de la part des législateurs et décideurs politiques. Au contraire, plusieurs actes législatifs, que l’on pourrait aisément qualifier de superflus, ont été adoptés dans une tentative pour maintenir l’ancienne © Media Online 2001. All rights reserved. nomenclature en-dehors des postes gouvernementaux. Alors que de l’autre côté, certaines pratiques datant de l’ère communiste, telles que l’écoute téléphonique illicite, l’interception du courrier, etc.. restaient en vigueur. Par ailleurs, la nouvelle liberté d’expression a vite donné lieu à certains abus, les articles des journaux n’épargnant pas même les recoins les plus sacrés de la vie privée, tels que la santé, la vie de famille et le statut financier. Dans l’un des cas les plus connus ayant révélé un manque total d’éthique journalistique, la correspondance personnelle d’une personne décédée à été divulguée, sans aucune discrimination,. La ratification de la Convention européenne sur les droits de l’homme en 1995, et plus spécialement de la nouvelle Constitution albanaise en 1998, ont jeté les bases pour un plus grand respect du droit des citoyens à leur vie privée. Il est évident que le domaine de la vie privée est particulièrement vaste. Jusqu’à présent la législation albanaise n’a guère abordé le problème de la protection des données personnelles emmagasinées, mais toute interception du courrier est considérée comme un acte criminel. Le 22 juillet 1999, l’Assemblée albanaise a adopté la Loi n° 8520 sur la protection des données personnelles. Il s’agit d’une loi-cadre, dont le but est d’introduire les principales notions et principes en matière de confidentialité. Le but de cette loi a été d’assurer la protection des données personnelles et de garantir qu’elles ne pourraient être utilisées que pour des raisons légitimes et au cours d’une procédure appropriée. La loi n° 8520 impose en effet les conditions suivantes en cas de traitement de données personnelles: -le traitement des données personnelles se fera de manière conforme à la Loi n° 8520: -les données personnelles ne seront traitées que dans un but clairement défini, et légitime; -seules les données personnelles mises à jour pourront être traitées; -le traitement des données personnelles ne devra pas dépasser les limites qui lui ont été originellement imposées; -le traitement des données personnelles se fera de manière à éviter toute détérioration des différents fichiers; -seules les données personnelles indispensables au processus de traitement pourront faire l’objet dudit traitement. De plus, la Loi exige que la personne concernée soit préalablement informée de la mise sous traitement, de l’identité de l’opérateur, du but de l’opération, des catégories des données devant faire l’objet du traitement, de l’éventualité d’un transfert des données et des © Media Online 2001. All rights reserved. mesures prises pour assurer la sécurité des fichiers mis en cause. La Loi impose certaines obligations spécifiques à la personne chargée de la procédure - toujours une personnalité publique - ou à toute autre personne susceptible de procéder au traitement des données sur autorisation de la personne en charge. La Loi n° 8520 comprend des clauses spécifiques sur la sécurité du traitement des données et les modalités de leur transfert. La Loi reconnaît à la personne concernée toutes les garanties habituelles, telles que le droit à l’autorisation préalable, le droit d’accès à ses données personnelles et le droit de faire opposition. On note pourtant une particularité dans la législation albanaise concernant la protection des données. En effet, bien qu’il soit clair que les personnes concernées sont libres de faire opposition, tant au niveau administratif que judiciaire, à tout traitement de leurs données personnelles - la notion de préjudice pouvant également être invoquée - la Loi n° 8520 accorde aussi à l’Ombudsman un rôle spécifique dans ce domaine. L’Ombudsman est censé tenir un registre sur la protection des données et peut aussi superviser la mise en oeuvre de la Loi n° 8520. Journalisme et accès à l’information. L’accès à l’information est la condition première, et indispensable, à toute liberté de la presse. Alors que les milieux politiques autour du gouvernement albanais sont de plus en plus ouverts aux médias, le milieu judiciaire reste impénétrable. Pourtant, au cours de ces derniers mois; même celui-ci semble vouloir s’ouvrir lentement mais sûrement - il faut pourtant et naturellement tenir compte de la spécificité des fonctions judiciaires. En juin 1999, l’Assemblée de la République d’Albanie a adopté une Loi - n° 8503 - sur la liberté de l’information et les documents officiels. D’ailleurs le principe du droit à la liberté de l’information avait déjà été proclamé dans l’article 23 de la nouvelle Constitution albanaise, en 1998. Il est stipulé dans cet article: -le droit à l’information est garanti: -chaque individu a le droit, en accordance avec la loi, d’obtenir des informations sur l’activité des organes de l’Etat, de même que sur les personnes chargées de hautes fonctions; -chacun doit pouvoir suivre les débats des organes élus par la collectivité. La Loi n° 8503 expose en détail, dans l’esprit de la Constitution, les notions et procédures grâce auxquelles ce droit est accessible aux simples citoyens. La Loi stipule que le droit à l’information est la règle générale et le refus l’exception - de plus la demande d’information ne peut être rejetée que si la Loi l’autorise. Le principe fondamental est qu’un citoyen n’a pas besoin d’être personnellement concerné pour pouvoir consulter un document officiel. Aux termes de la Loi n° 8503, tout fonctionnaire public refusant de donner à un © Media Online 2001. All rights reserved. citoyen l’information requise devra faire une déclaration expliquant quelle est la base légale ayant motivé ce refus. La Loi 8503 impose par ailleurs à l’administration l’obligation de délivrer une information mise à jour, et sous un format praticable. La Loi définit certaines catégories d’information devant être accessibles au public sans requête préalable. Elle fixe par ailleurs les délais pour rejeter la demande d’information ou y répondre, ainsi que la procédure à suivre pour y déroger. Quant aux taxes encaissées pour obtenir l’information, la Loi s’inspire du principe qu’elles sont justifiées tant qu’elles servent à couvrir les dépenses réelles encourues par l’administration. Lorsque le projet de Loi a été présenté au gouvernement pour la première fois, les journalistes ont été révoltés par les délais imposés par la loi pour recevoir l’information. Leur argument étant que le journalisme est tributaire du temps et que recevoir une information au bout de dix jours représenterait une sérieuse entrave au bon exercice de leur profession. Le gouvernement avait répondu en déclarant que l’Acte sur le droit à l’information n’avait pas seulement pour but de faciliter la tâche des journalistes. Son principal objectif est d’accroître les possibilités d’accès du simple citoyen à des documents officiels. Les journalistes sont supposés avoir leurs propres sources d’information, des sources préférentielles, qui leur permettent de réagir rapidement aux événements. Néanmoins, lorsque les journalistes veulent procéder à une enquête et doivent consulter nombre de documents, cette loi leur offre la garantie qu’ils recevront les documents officiels du gouvernement dans un délai de dix jours. Autrement dit, l’Acte sur le droit à l’information n’a qu’une incidence relative sur l’activité des médias professionnels. De même que dans le cas de l’Acte sur la protection des données, un rôle spécifique à été attribué à l’Ombudsman, chargé de superviser l’ensemble de la situation liée au droit à l’information. Ce qui n’empêche pas les parties concernées de porter plainte au niveau administratif ou judiciaire. Journalisme et droits d’auteur. L’Acte albanais sur les droits d’auteur date du mois de mai 1992, lorsque l’ancienne Assemblée du Peuple avait adopté la Loi n° 7564. Certains amendements sont actuellement sous étude. Bien qu’une certaine intervention réglementaire ait été introduite peu après le début du processus de démocratisation, le respect réel des droits d’auteurs a été un vrai cauchemar pour les journalistes albanais. La piraterie s’est épanouie au cours de la dernière décennie, et ceci sous toutes ses formes. Au cours de l’une des affaires judiciaires les plus retentissantes, deux agences de presse se sont confrontées à propos de © Media Online 2001. All rights reserved. droits d’auteur liés à certaines informations. Cela a été une bonne occasion pour le tribunal de mettre l’accent sur certains importants principes. Dans un autre cas, en 1996, une ex Miss Albanie avait réclamé des dommages et intérêts à un hebdomadaire qui avait publié sa photo à demi-nue en première page, sans son autorisation. Le tribunal avait de nouveau mis l’accent, à cette occasion, sur l’important principe selon lequel si la photo était susceptible d’augmenter la circulation de la revue, celle-ci était tenue, vu le caractère même de la photo, d’octroyer des dédommagements. Pourtant, les affaires les plus spectaculaires dans ce domaine reviennent aux organismes de radiodiffusion. Le public albanais a régulièrement suivi les principaux événements sportifs et récents films de Hollywood grâce à la piraterie éhontée à laquelle se livraient les stations de radiodiffusion. La situation n’a guère changé, même après l’adoption de la Loi sur les médias électroniques et l’intervention du Comité national de Radiotélévision (NCRT), autorité chargée d’attribuer les licences en Albanie. Pourtant, au cours de ces derniers mois, l’une des stations privées a racheté à la FIFA les droits de retransmission des matchs de football de la Ligue des champions. Il est inutile de souligner que ces stations sont déterminées à faire valoir leurs droits sur le plan judiciaire. Elles ont déjà engagé des procès contre plusieurs infracteurs. Le problème des droits d’auteur s’est ainsi retrouvé au beau milieu de la scène et l’on espère que l’effet combiné des intérêts privés - donc de celui qui a racheté les droits de retransmission TV - et de la pression exercée par le NCRT permettront d’améliorer la protection des droits d’auteur en Albanie. Quel est au demeurant le contenu de l’Acte sur les droits d’auteur en Albanie? Le principe fondamental de la Loi n° 7564 est que les auteurs sont assurés d’être protégés, quelle que soit la forme sous laquelle ils s’expriment et la qualité ou le but de leur activité; mais aussi que cette protection ne s’étend pas aux idées, principes et innovations inclus de manière concrète dans leurs oeuvres. La protection accordée en vertu de la Loi n° 7564 englobe les formes d’expression intellectuelles suivantes: oeuvres écrites, software y compris: conférences, discours, sermons et autres oeuvres retransmises oralement; oeuvres musicales, sans texte ou avec texte; oeuvres théâtrales; oeuvres chorégraphiques ou comiques; produits audio-visuels: oeuvres artistiques tels que dessins, peintures, sculptures, gravures et lithographies; oeuvres architecturales, photographies, arts appliqués; illustrations; cartes; plans, schémas et oeuvres à trois dimensions utilisées dans le domaine de la géographie, de la topographie et de la science. La Loi N° 7564 étend également sa protection aux activités dites «dérivées», telles que les traductions, adaptations, collections d’art folklorique; encyclopédies, etc. Les auteurs sont protégés tant dans leurs droits moraux que matériels. S’il n’existe aucune © Media Online 2001. All rights reserved. limite concernant les droits moraux, les droits matériels ne sont pris en considération que si les oeuvres ont été reproduites à des fins personnelles, citées, utilisées dans le cadre de l’enseignement, reproduites afin d’être placées sous archives ou en librairies, exposées dans le cadre d’une procédure judiciaire, publiées dans les médias ou exécutées en public dans l’enceinte de certains instituts d’enseignement. La Loi prévoit par ailleurs, pour certaines oeuvres, des délais spécifiques au-delà desquels les droits matériels de l’auteur viennent à expiration - alors qu’il n’existe aucun délai pour les droits moraux. Une association nationale a été créée par cette même Loi en vue de protéger les droits des auteurs de manière collective. Ses compétences et procédures sont définies par cette Loi. Une clause spécifique garantit la protection des auteurs étrangers. Selon cette clause, les auteurs étrangers voient leurs droits protégés tant par les dispositions de la Loi albanaise que par celles des Conventions internationales auxquelles la République d’Albanie a adhéré. L’Acte sur les médias électroniques - septembre 1998. L’ancienne Assemblée du peuple a adopté une Loi sur la radiodiffusion publique et commerciale en République d’Albanie, sous le n° 8410. Comme il ressort du titre lui-même, cette Loi se rapporte tant aux organismes de radiodiffusion publics que commerciaux. Après avoir fait la description de la radiodiffusion, la Loi en énumère les principes fondamentaux en République d’Albanie. Il est en effet signifié, dans les articles 4 et 5 de la Loi n° 8410, qui si la radiodiffusion est libre en République d’Albanie, elle doit néanmoins se plier à certaines exigences, telles que l’impartialité, le respect des convictions politiques et religieuses d’autrui, le droit à la vie privée. Cette même Loi garantit par ailleurs l’indépendance des rédactions. Dans la partie de la Loi consacrée à la radiodiffusion commerciale, un Conseil national de la radiotélévision (NCRT) est mis en place. Le NCRT est l’autorité chargée d’attribuer les licences et de veiller à ce que la légalité soit respectée par les organismes de radiodiffusion privés. Le NCRT est élu par le Parlement et entièrement indépendant dans l’exercice de ses fonctions. La Loi définit les compétences du NCRT, les modalités de l’élection de ses membres, son organisation interne, son financement et les incompatibilités pour ses membres. Un Bureau des plaintes est aussi rattaché au NCRT. Le chapitre 4 de la Loi n° 8410 décrit en détails le processus d’attribution des licences aux stations de radiodiffusion commerciales. Il est stipulé que les licences accordées à des fins commerciales sont accordées selon le système des enchères et que les décisions du NCRT sont toujours annoncées publiquement. La Loi décrit par ailleurs les conditions imposées aux stations de radiodiffusion locales et nationales pour toute couverture territoriale; © Media Online 2001. All rights reserved. l’organisation interne des organismes de radiodiffusion; le contenu des dossiers à déposer pour l’octroi des licences; les délais pour l’attribution ou le rejet de la licence, ainsi de suite. Les règlements présentés dans les chapitres 5,6 et 7 portent sur la programmation, la publicité et le sponsorship et s’appliquent tant aux stations de radiodiffusion privées que commerciales. Le chapitre 8 traite de l’organisation et des dispositions financières de la radiodiffusion publique albanaise. Il renferme également une pathétique déclaration d’intention destinée à la Radiodiffusion publique. Les chapitres 9,10 et 11 traitent de la télévision par câble, de la répétition du signal et de la transmission via satellite. Cette même Loi offre toutes les garanties juridiques en vue de la transformation de la Radiotélévision albanaise en une radiodiffusion publique. Le Conseil d’administration, organe dirigeant de l’organisme de radiodiffusion public, est en effet élu directement par le Parlement. Ses membres ont un mandat déterminé et de sérieuses garanties concernant leur irrévocabilité. Par ailleurs, le Conseil d’administration nomme lui-même le directeur général. Il est donc légitime d’affirmer que tous les organes dirigeants de la radiodiffusion publique d’Albanie sont élus de manière à être indépendants vis-à-vis du pouvoir exécutif gouvernemental. Outre ces problèmes d’organisation, la question du financement est un autre grand facteur de risque quant à l’indépendance des stations de radiodiffusion publiques. Ce financement est d’ailleurs assuré, dans sa majeure partie, par la taxe directe imposée aux téléspectateurs. Cette redevance est prélevée une fois par an, en même temps que la note d’électricité et elle est calculée de manière à constituer la plus grande partie du budget global de la station de radiodiffusion. Cette taxe est imposée par la loi et le Gouvernement ne peut donc rien y faire. Une autre importante source de financement est l’activité commerciale des stations de radiodiffusion publiques, dont la portée ne diffère guère de celle des stations commerciales. Certains experts ont tenté d’arguer que la radiodiffusion publique ne devrait pas faire de publicité, laissant cela au secteur commercial, car elle est supposée subsister grâce aux redevances et éventuelles subventions du gouvernement. La Loi, dans sa version définitive, n’a pas tenu compte de ces arguments et n’a pas interdit à la radiodiffusion publique d’encaisser quelques profits grâce à la publicité, les revenus tirés de la redevance étant insuffisants pour financer entièrement l’activité de la radiodiffusion publique. La Loi n’autorise les subventions gouvernementales que dans deux cas précis: pour les programmes en langue étrangère s’adressant à une audience étrangère et pour les transmissions via satellite destinées aux Albanais vivant à l’étranger. En d’autres termes, la © Media Online 2001. All rights reserved. radiodiffusion publique albanaise ne dépend que dans une très légère mesure des subventions gouvernementales et est donc indépendante, financièrement, du gouvernement. Malgré ces importantes garanties d’indépendance, la radiodiffusion publique albanaise souffre d’une mauvaise gestion. Ses cadres sont extrêmement nombreux et certains secteurs moribonds empêchent toute activité économique efficace. De plus, la mauvaise qualité des programmes a entraîné la défection d’une grande partie des téléspectateurs au profit de concurrents privés plus performants. Si les organes dirigeants de la radiodiffusion publique ne changent pas cet état de choses, les effets des deux principales garanties d’indépendance seront en fait annihilés. Ainsi, une meilleure gestion, tel est le défi auquel se voit actuellement confrontée la radiodiffusion publique albanaise. Les efforts pour parer à ce problème s’intensifient, car la pression du public se fait de plus en plus forte. CONCLUSION Il y a actuellement en Albanie 12 quotidiens et environ une cinquantaine de chaînes de télévision et de radio qui ont déposé une demande de licence. L’avenir de la presse représente néanmoins un problème de plus en plus inquiétant et les éventuels moyens pour surmonter cette crise sont en voie de discussion. L’une des solutions pourrait être d’abaisser les taxes sur les matières premières nécessaires à la production des journaux et de réorganiser la distribution. D’un autre côté, la transformation des journaux en sociétés comptant de nombreux actionnaires, surtout si ceux-ci viennent du monde des affaires, pourrait constituer la meilleure solution pour répartir les pertes, redresser la situation financière des journaux et encourager les investissement. La situation demeurera confuse dans ce domaine tant que le processus d’attribution des licences ne sera pas complété. Il est vraisemblable que la décision du NCRT - quelle qu’elle soit - sera contrecarrée, contestée et même ignorée, mais elle devra en fin de compte être respectée. La loi envisage également la transformation de l’ART - propriété de l’Etat - en une radiodiffusion publique. Le processus a été déclenché mais soulève déjà des difficultés, en raison du manque de transparence et de l’absence de volonté de procéder à une réforme radicale de l’ART. A l’heure actuelle, 70% environ de ses dépenses sont couvertes par le budget de l’Etat. © Media Online 2001. All rights reserved. La nouvelle législation sur les médias a imprimé une nouvelle dimension à la liberté de la presse, mais a aussi laissé dans l’ombre de nombreuses questions liées aux abus imputés à cette presse, à la violation de l’éthique professionnelle, au droit de réponse, au statut des journalistes, à leurs rapports avec leurs employeurs, etc. La nécessité d’une nouvelle loi, globale et démocratique, définissant l’ensemble des droits et obligations de la presse par rapport au public, sans toucher par là à l’essence de la liberté d’expression, se fait de plus en plus pressante. Il existe également, en-dehors du cadre juridique, un Code de l’éthique des journalistes, mais il devient de plus en plus évident qu’il est absolument essentiel de disposer d’un mécanisme efficace pour assurer sa mise en oeuvre. Finalement, si la position des organisations et associations des médias professionnels devait être renforcée, cela permettrait de créer un environnement favorisant une presse véritablement indépendante et objective. © Media Online 2001. All rights reserved. ANNEXE Tableau n° 1: Quotidiens (6-7 publications par semaine) No. Titre / an de parution ’Koha Jone’ 1991., Tirana Privé (Nikolle Lesi) Frequence de publication 6 x par semaine Tirage par jour 13000 2. ’Shekulli’ 1997., Tirana Privé (Koco Kokedhima) 7x par semaine 22000 Pays entier et l’etranger 3. ’Gazeta Shqiptare’ 1995., Tirana 6 x par semaine 7600 Pays entier 4. ’Albania’ 1995., Tirana 6 x par semaine 11000 Pays entier et l’etranger 5. ’Republika’ 1991., Tirana ’Zeri Popullit’ 1945., Tirana ’Edisud Company’ avec le capital italien Privé (Fondation ’Faik Konica’) Parti republicain Parti socialist 6 x par semaine 6 x par semaine 7000 Pays entier 12000 Pays entier et l’etranger Parti democratique 6 x par semaine 6000 Pays entier et l’etranger AEDA (Agence albanaise pour le développement economique) Privé (Fahri Balliu) 6 x par semaine 1000 Pays entier Format tabloid 16 p. 6 x par semaine 4500 Pays entier Privé (Media Enter Association) 11. ‘24 Ore’ 1992-1996 Tirana 2000 Gouvernement 12. ‘Albanian Privé, Daily News’ à partir d’avril Tirana 1995. Informations datent du 20 septembre 2000. 6 x par semaine 5000 Pays entier 6 x par semaine 5000 Pays entier 6 x par semaine 1000 Locale – siege à Tirana Format tabloid 16 p. Format tabloid 16 p. Format tabloid 16 p. Format tabloid 12 p. 1. 6. 7. 8. ’Rilindja Demokratike’ 1991 Tirana ’Ekonomia’ 1998., Tirana 9. ’Gazeta 55’ 1997., Tirana 10. ‘Tema’ Tirana Statut Distribution Format Pays entier et l’etranger Format tabloid 32 p. Format tabloid 24 p. Format tabloid 24 p. Format tabloid 12 p. Format Tabloid Format tabloid 24 p. Format tabloid © Media Online 2001. All rights reserved. Tableau n° 2: Hebdomadaires (1 publication par semaine) No. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. Titre / an de parution ‘Celesi’ 1997. Tirana ‘Intervista’ 1992. Tirana ‘Rimekembja’ 1995. Tirana ‘Drita’ 1901. Tirana ‘Orakulli I Tomorrit’ 1998. Berat ‘Fier Times’ 1997. Fier ‘Korca’ 1998. Korce ‘Dita Jug’ 1997. Lushnje ‘Hapesire mendimi’ 1998. Lushnje ‘Gazeta Nositi’ 1998. Pogradec ‘Start’ 1998. Vlore ‘Librazhdi’ 2000. Librazhd Statut Tirage Distribution Privé, Ylli Sula 10000 Pays entier Privé, Artan Kristo 33000 Pays entier et l’etranger Journal de parti, Rimekembja Kombetare Abdi Baleta Association des ecrivains et des artists Privé – Udruženje ’Jonalda’ Privé, Eduard Zenuni Privé, Vehbi Furxhi Privé, Engjell Seriani Privé, Halil Jacellari 500 Pays entier 1000 Pays entier 1500 Regional 1000 Regional – Sud Ouest 1000 Regional – Sud Est 1200 Regional – Sud Ouest 1000 Local – Sud Ouest Privé, 1500 Afrovit Gusho Local – Sud Est Ecole de business 500 – 1000 Local – Sud Association AKS Haxhi Balliu 1000 Local – Est © Media Online 2001. All rights reserved. Tableau n° 3: 3-4 publication par semaine No. Titre / an de parution Statut 1. ‘Sporti Shqiptar’ 1945. Tirane ‘Sport Expres’ 1995. Tirana 'Sfidanti sportiv' 1998. Tirana Privé entreprise “2K” 'Bota e Futbollit' 1998. Tirana 2. 3. 4. Frequence de publication 4 x par semaine Tirage Distribution 5000 Pays entier Privé (Nikolle Lesi) 3 x par semaine 8500 Pays entier Privé (Tritan Kokona) 3 x par semaine 5000 Pays entier Privé (Denion Ndrenika) 4 x par semaine 8000 Pays entier et l’etranger Tableau n° 4: Mensuels No. 1. 2. 3. 4. Titre / an de parution ‘Shpresa’ 1999. Skrapar Sinqeritet 1999. Polican Nentori 1999. Kucove Lulet e Jetes 1999. Berat Statut Tirage Distribution Privé Societe culturelle “Jonalda” (Zylyftar Plaku) Privé Societe culturelle “Jonalda” Privé Societe culturelle “Jonalda” Privé Societe culturelle “Jonalda” 1000 Local / Regional SudEst 1200 Local Sud-Est 1000 Local Sud-Est 1200 Local Sud-Est © Media Online 2001. All rights reserved. MAGAZINES Tableau n° 5: Magazines hebdomadaires et bimensuels (1 x par semaine) (2 x par mois) No . 1. 2. 3. 4. 5. Titre / an de parution ‘Klan’ 1997. Tirana ‘Spekter’ 1997. Tirana ‘Koha’ 1998. Tirana ‘Femra Moderne’ 1997. Tirana ‘XXL’ 2000. Tirana Statut Frequence de publication 1 x par semaine Tirage Distribution Privé Associatione “Media 6” Privé 1 x par semaine “Spekter” entreprise 5000 Pays entier et l’etranger 4000 Pays entier et l’etranger Privé Maison d’edition “Koha” Privé Association “Clirimi” 2 x par mois 2500 Pays entier et l’etranger 1 x par semaine 5000 Pays entier et l’etranger Privé Top Albania Radio 1 x par semaine 3000 Pays entier et l’etranger © Media Online 2001. All rights reserved. Tableau n° 6: Radio Stations No Titre et location Couverture territoriale 1. “Radio Stinet” Tirana “Radio Gras” Gjirokaster “Radio Ime” Tirana “Radio Alfa Omega” Tirana Radio “Club FM” Tirana “Radio Fier” Fier “Radio Magic Star” Korce “Radio Calvin” Tirana “Radio Saranda” Saranda “Radio Ngjallja” Tirana “Radio Vale e Kaltert”, Vlore Radio “Kontakt” Tirana “Radio Neser” Tirana “Radio Star” Fier Tirana, et partie centrale du pays 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. “Radio Gramshi” Gramsh 16. “Radio Iliria” Tirana 17. “Top Albania Radio” Tirana 18. “Radio +2” Tirana Type de licence demandée Locale Gjirkaster et quelques parties sud du pays Tirana, et partie centrale du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Fier, et sud-ouest du pays Locale Korce, et sud-est du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Saranda, et partie sud du pays Locale Tirana, et quelques parties centrales du pays Vlora, et partie sud du pays Locale Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Fier, et sud-ouest du pays Locale Gramsh, et sud-est du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Pays entier Nationale Pays entier Nationale Locale © Media Online 2001. All rights reserved. Tableau n° 7: TV stations No . 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. Titre et location Couverture territoriale “TV Klaudiana” Peqin “TV Dardania” Elbasan “TV Puka” Puka “TV Gramshi” Gramsh “TV 2000” Tirana “TV 6+1” Vlora “TV Johaniter” Shijak “TV Calvin” Tirana “Media Vizion” Tirana “TV Amantia” Vlore “ARV Pogradec” Pogradec “TV Teuta” Durres “TV Durres” Durres “TV Egnatia” Elbasan “AVN Fier” Fier “TV Kucova” Kucova “TV Onufri” Berat “TV Shkodra” Shkodra “TV Kombi” Fier “TV Neser” Tirana “TV Bajram Curri” Tropoje “TV + 4” Lushnje Peqin, et sud-est du pays Type de licence demandée Locale Elbasan, et sud-est et parties centrales du pays Puka, et nord-est du pays Locale Locale Gramsh, et sud-est du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Vlora, et partie sud du pays Locale Shijak, et partie centrale du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Vlora et sud-ouest du pays Locale Pogradec, et partie est du pays Locale Durres, et parties centrales, ouest, est et quelques parties nord du pays Durres, et partie centrale du pays Locale / Regionale Locale Elbasan, et centralni, južni i istočni dio Fier, et sud-ouest Locale / Regionale Locale Kucova, et sud-ouest Locale Berat, et sud-ouest Locale Shkoder, et nord-est Locale Fier, et sud-ouest Locale Tirana, et partie centrale du pays Locale Tropoje, et nord-est Locale Lushnje, et sud-ouest Locale © Media Online 2001. All rights reserved. 23. “TV Mati” Mat, et nord-est Locale 24. “TV Era” Erseke “TV Arberia” Tirana “TV Norba” Tirana Erseke, et sud-est Locale Tirana, et nord, sud-ouest et est (presque tout le territoire du pays) Tirana, et sud-ouest, nord, et partiellement est (presque tout le territoire du pays) Tirana, et sud-ouest, nord, et partiellement est (presque tout le territoire du pays) Tirana, est, sud, ouest et nord. (presque tout le territoire du pays) Tout le territoire Nationale 25. 26. 27. “TV Shijak” Tirana 28. “TV Klan” Tirana “TVSH” Tirana 29. Nationale Nationale Nationale Nationale Liste des sites Web de quelques médias albanais: Média Site Web Agence télégrapfique albanaise http://www.ata-al.com ‘Ekonomia’ (journal) http://pages.albaniaonline.net/ekonomia ‘Koha Jone’ (journal) http://www.kohajone.com ‘0Republika’ (journal) http://pages.albaniaonline.net/republika ‘Rilindja Demokratike’ (journal) http://pages.albaniaonline.net/rd ‘Zeri I Popullit’ (journal) http://www.zeripopullit.com ‘Shekulli’ (journal) http://www.shekulli.com.al ‘Albanian Daily News’ (journal) http://www.AlbanianNews.com Alba TV http://pages.albaniaonline.net/albatv/ Shijak TV http://pages.albaniaonline.net/shijaktv/ Telearberia TV http://pages.albaniaonline.net/tva/ Teuta TV http://pages.albaniaonline.net/teutartv/ Top Albania Radio http://www.topalbaniaradio.com. Radio Tirana http://www.radiotirana.net Radio Kontakt http://www.radiokontakt.com © Media Online 2001. All rights reserved.