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Non classifié PAC/AFF/LMP(2003)2 Organisation de Coopération et de Développement Economiques Organisation for Economic Co-operation and Development 07-May-2003 ___________________________________________________________________________________________ Français - Or. Anglais DIRECTION DES RELATIONS EXTERIEURES ET DE LA COMMUNICATION DIVISION DES RELATIONS PUBLIQUES PAC/AFF/LMP(2003)2 Non classifié Programme Travailleurs/Employeurs FAIRE EN SORTE QUE LE NEPAD OEUVRE AU SERVICE DE LA BASE : LE RÔLE DES SYNDICATS Rapport d'une réunion d'experts syndicaux tenue dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs de l'OCDE Paris, le 24 mars 2003 Français - Or. Anglais Personne à contacter : Jeremy Maddison, Relations BIAC et TUAC, Division des relations publiques (Tél : 33.1.45.24.90.99, Télécopie : 33.1.44.30.63.46, Mél : [email protected]). JT00143960 Document complet disponible sur OLIS dans son format d'origine Complete document available on OLIS in its original format PAC/AFF/LMP(2003)2 PROGRAMME TRAVAILLEURS/EMPLOYEURS DE L’OCDE ________________________ « FAIRE EN SORTE QUE LE NEPAD ŒUVRE AU SERVICE DE LA BASE : LE RÔLE DES SYNDICATS » Rapport à l’issue d’une réunion d’experts d’organisations syndicales organisée dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs de l’OCDE (Paris, le 24 mars 2003) Les relations formelles entre l'OCDE et les représentants des syndicats, des entreprises et de l'industrie dans les pays Membres passent par deux organismes officiellement reconnus par le Conseil de l'OCDE. Il s'agit de la Commission Syndicale Consultative auprès de l'OCDE (TUAC) et du Comité Consultatif Économique et Industriel auprès de l'OCDE (BIAC). Les dispositions adoptées prévoient, outre diverses formes d'échanges de vues sur des problèmes de fond organisés tout au long de l'année, la tenue de réunions au niveau technique qui n'engagent pas la responsabilité des organisations. Ces réunions prennent la forme de débats spécifiques soit avec le Secrétariat, soit dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs pour lequel est établi, au début de chaque année, un calendrier de réunions consacrées à des thèmes bien précis. A l'issue des réunions tenues dans le cadre du Programme, un rapporteur établit, sous sa responsabilité, un rapport des délibérations en vue de sa distribution aux partenaires sociaux ainsi qu'aux comités compétents de l'OCDE. Ces rapports reflètent les opinions du rapporteur, sauf lorsque ces dernières sont expressément attribuées à des participants, et ne correspondent pas nécessairement aux vues des autres participants ou à celles de l'OCDE. © OCDE, 2003 Les permissions de reproduction partielle à usage non commercial ou destinée à une formation doivent être adressées au Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands Augustins 75006 Paris, France, Tel. (33-1) 44 07 47 70, Fax (33-1) 46 34 67 19, pour tous les pays à l'exception des États–Unis. Aux États–Unis, l'autorisation doit être obtenue du Copyright Clearance Centre, Service Client, (508)750-8400, 222 Rosewood Drive, Danvers, MA 01923 USA, or CCC Online: http://www.copyright.com/. Toute autre demande d'autorisation de reproduction ou de traduction totale ou partielle de ce document doit être adressée aux Éditions de l'OCDE, 2, rue André-Pascal, 75775 Paris Cedex 16, France. 2 PAC/AFF/LMP(2003)2 TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS .......................................................................................................................................... 4 ORDRE DU JOUR ......................................................................................................................................... 5 COMPTE RENDU FINAL DE LA REUNION ............................................................................................ 7 1. INTRODUCTION ET CONTEXTE................................................................................................ 7 2. OÙ EN EST LE NEPAD ?............................................................................................................... 8 3. LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L’AFRIQUE ......................................................... 10 4. ASPECTS ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET DE GOUVERNANCE DU NEPAD ............... 11 5. INVESTISSEMENT, INFRASTRUCTURE ET RÔLE DES PARTENARIATS ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVÉ....................................................................................... 13 6. PARTENARIATS POUR LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ.............................................. 16 7. CONCLUSION .............................................................................................................................. 18 ANNEXE – LISTE DES PARTICIPANTS ................................................................................................. 20 3 PAC/AFF/LMP(2003)2 AVANT-PROPOS Dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs de l'OCDE pour 2003, une réunion d’experts syndicaux sur le thème « Faire en sorte que le NEPAD oeuvre au service de la base : le rôle des syndicats » s’est tenue le 24 mars 2003 à Paris. Cette réunion a été préparée avec le concours de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC). L’ordre du jour de la réunion est présenté ci-après. Le rapport qui donne une vue d’ensemble des débats de la réunion d’experts, a été établi par M. Will Davis, qui avait été désigné comme rapporteur général. LES IDEES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS LE PRÉSENT RAPPORT N'ENGAGENT QUE LEUR AUTEUR ET NE REPRÉSENTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L'OCDE 4 PAC/AFF/LMP(2003)2 ORDRE DU JOUR Présidente de la session d’ouverture: Mme Louise WALSH (AFL-CIO) Session d’ouverture: – NEPAD: où en sommes-nous ? • Briefing de son Excellence Mme Thuthukilé SKWEYIYA, Ambassadeur, Ambassade de la République d’Afrique du Sud à Paris. La Coopération OCDE-NEPAD – État des lieux (Centre de Coopération avec les Non Membres), M. Eric BURGEAT • Présentation du Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest (SWAC), Mme Jacqueline DAMON • Présentation des Syndicats, M. Andrew KAILEMBO • Discussion Deuxième session: Perspectives économiques de l’Afrique • Interventions du Centre de Développement (DEV), M. Henri-Bernard SOLIGNACLECOMTE et Lucia WEGNER • Présentation des Syndicats, M. Boevi Kouglo LAWSON Troisième Session: Liens entre les aspects économiques, politiques et de gouvernance du NEPAD • Présentation de la Direction de la gouvernance publique et du développement territorial (GOV), M. Martin FORST • Présentation des Syndicats, M. Cunningham NGCUKANA • Discussion • Briefing de M. Bertrand BADRÉ, Représentant personnel adjoint pour l’Afrique, Présidence de la République Française 5 PAC/AFF/LMP(2003)2 Présidente de la session de l’après-midi: Mme Mamounata CISSE (ICFTU) Quatrième session: Investissement, Infrastructure et le rôle du partenariat publique / privé (y compris les Lignes directrices pour les entreprises multinationales) • Présentation de DAFFE: M. Hans CHRISTIANSEN • Présentation des Syndicats M. René VALLADON • Discussion Cinquième session: Partenariats pour la réduction de la pauvreté • Présentation de la Direction pour le Développement et la Coopération (DCD), Mme Raundi HALVORSON-QUEVEDO • Présentation de SWAC, M. John IGUE • Présentation des Syndicats, M. Guillaume ATTIGBE • Discussion Discussion de conclusion –Implication des syndicats dans le processus du NEPAD 6 PAC/AFF/LMP(2003)2 COMPTE RENDU FINAL DE LA REUNION établi par William K. Davis Administrateur principal Direction des relations extérieures et de la communication OCDE 1. INTRODUCTION ET CONTEXTE QU'EST-CE QUE LE NEPAD ? • Le NEPAD est une vision d'avenir et un programme d'action pour le nouveau développement du continent africain. • Le NEPAD est un plan conçu et mis en œuvre par des responsables africains. • Le NEPAD est un plan de développement intégré détaillé qui aborde les grandes priorités sociales, économiques et politiques d'une manière cohérente et équilibrée. • Le NEPAD est un engagement que les responsables africains prennent à l'égard des populations africaines et de la communauté internationale pour mettre l'Afrique sur la voie d'une croissance durable. • Le NEPAD est un engagement pris par les responsables africains en vue d'accélérer l'intégration du continent africain dans l'économie mondiale. • Le NEPAD est un cadre pour l'établissement d'un nouveau partenariat avec le reste du monde. • Le NEPAD est un appel lancé au reste du monde pour qu'il s'associe au développement de l'Afrique sur la base des priorités et du programme d'action propres à ce continent. OBJECTIFS DU NEPAD • Promouvoir une croissance accélérée et un développement durable • Venir à bout d'une pauvreté extrême et généralisée • Mettre un terme à la marginalisation de l'Afrique dans le processus de mondialisation Cette déclaration, qui est extraite du site web du NEPAD, témoigne de l'ambitieux programme de travail de cette organisation. Au terme de près de deux années d'existence, il est normal qu'on essaie d'évaluer les progrès accomplis par le NEPAD. Il importe notamment de s'intéresser au rôle que la société civile, et notamment les syndicats, peuvent jouer dans la réussite du NEPAD. Les syndicats font valoir qu'ils sont un partenaire indispensable si l'on veut combler le fossé existant entre le discours du NEPAD et la réalité. C'est ainsi que la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE (TUAC) a demandé qu'une réunion soit consacrée au NEPAD, dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs de l'OCDE. Intitulée "Faire en sorte que le NEPAD œuvre au service de la base : le rôle des syndicats", cette réunion a rassemblé des représentants du Secrétariat de l'OCDE, 7 PAC/AFF/LMP(2003)2 des membres de syndicats des pays de l'OCDE, des experts extérieurs et, fait le plus important, un nombre impressionnant de représentants syndicaux des pays africains du NEPAD. Cette réunion d'une journée a permis d'informer des dirigeants syndicaux sur le processus du NEPAD. Elle a aussi été une précieuse occasion pour les syndicalistes africains de mettre en lumière certaines déficiences observées au cours des deux premières années d'existence du NEPAD et de faire ressortir les domaines où des travaux complémentaires pourraient être réalisés. 2. OÙ EN EST LE NEPAD ? L'année 2003 a été une année de mise en œuvre pour le NEPAD. La phase de planification, centrée sur la définition précise des programmes d'action, est maintenant achevée et le NEPAD va devoir axer l'effort sur ses priorités. Une liste des priorités a été arrêtée et entérinée par le Comité des chefs d’État et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD (CCEME) lors de ses réunions de la fin de l’an dernier et de mars de cette année. Les priorités retenues par le CCEME sont les suivantes : 1) conditions du développement ; 2) domaines sectoriels (comme les infrastructures concernant l’énergie, les transports, les TCI, l’approvisionnement en eau et l’assainissement ainsi que l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire) ; 3) nouveaux partenariats ; et enfin 4) ressources complémentaires. Cette dernière priorité est essentielle. Le NEPAD s’attache principalement à accélérer la transformation politique et socio-économique pour rendre les pays africains plus attrayants pour les investisseurs internationaux et les amener ainsi à consacrer des ressources supplémentaires au développement de l’Afrique. Les participants à la réunion ont été mis au courant des dernières activités entreprises pour mettre en œuvre le programme d’action du NEPAD. La récente réunion du CCEME tenue en mars a donné le coup d’envoi au mécanisme d’examen par les pairs du NEPAD, lequel pourrait tirer grandement profit de l’expérience acquise par l’OCDE en ce qui concerne les examens mutuels. Ces derniers mois, le NEPAD a également tenu dans différents pays un certain nombre d’ateliers portant sur des sujets précis. Ces ateliers avaient pour objectif d’affiner les positions concernant divers domaines prioritaires. Le Secrétariat du NEPAD a également entrepris d’établir des relations avec les communautés économiques régionales déjà en place dans toute l’Afrique. Le NEPAD continue de centrer ses efforts sur la mobilisation du soutien international. Le lien existant entre le G8 et le NEPAD reste étroit et le prochain sommet du G8 qui se tiendra à Evian, sous la présidence de la France, mettra nettement l’accent sur les problèmes de développement de l’Afrique. Le NEPAD bénéficie également du soutien du système des Nations Unies. Dans l’immédiat, le NEPAD devra mettre à profit ses débuts réussis pour poursuivre la mise en œuvre de son plan d’action. La communauté internationale a été invitée instamment à ne pas faire passer le NEPAD au second plan en raison d’autres problèmes internationaux de développement, comme la reconstruction de l’Irak après la guerre. L’OCDE offre un large éventail d’activités aux pays non membres, et en particulier aux pays du NEPAD. Dans ce contexte, il est important que l’OCDE prenne connaissance des expériences des populations des pays non membres, comme c’est assurément le cas aujourd’hui. La réunion ministérielle de l’OCDE de 2002 a eu le plaisir d’accueillir plusieurs représentants des pays du NEPAD qui sont convenus à cette occasion avec les pays de l’OCDE de trois aspects à prendre en compte dans le cadre de la coopération entre les deux entités. 8 PAC/AFF/LMP(2003)2 Premièrement, l’OCDE doit partager son savoir-faire en ce qui concerne les processus d’examens mutuels à mesure que les pays africains redoublent d’efforts pour mettre en œuvre un mécanisme d’examen par les pairs dans le cadre du NEPAD. M. Burgeat souligne combien il est essentiel que le mécanisme africain d’examen par les pairs soit approprié et piloté par les Africains pour pouvoir fonctionner efficacement. L’OCDE peut apporter un soutien et elle a rédigé un document faisant le point sur son propre processus d’examen par les pairs, lequel peut revêtir diverses formes et doit tenir compte des conditions particulières et des aspects spécifiques examinés. Deuxièmement, l’OCDE étudie comment elle peut associer les pays du NEPAD au dialogue sur les politiques à suivre qui constitue en fait son travail quotidien. Ce dialogue vise à dégager un consensus parmi les responsables de l’élaboration des politiques au sujet des diverses réformes nécessaires pour réaliser les objectifs du NEPAD. L’OCDE s’emploie, en collaboration avec le NEPAD, à recenser des domaines particuliers où une coopération peut s’avérer utile. C’est ainsi que l’OCDE envisage de coopérer avec le NEPAD dans le domaine des mécanismes de gouvernance pour renforcer le jeu du marché, ainsi que dans celui du gouvernement d’entreprise et, de manière plus générale, pour élaborer des politiques propres à favoriser le développement du secteur privé, l’investissement et les échanges. Des mesures importantes ont été prises pour accroître la participation des pays africains aux Forums mondiaux de l’OCDE et pour promouvoir le dialogue sur les politiques à suivre entre les responsables africains et leurs homologues d’autres pays. Enfin, des travaux exploratoires ont été réalisés par les Secrétariats du CAD et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA/ONU) en vue de définir un éventuel processus de consultation entre les pays africains et les pays donneurs de l’OCDE en ce qui concerne les questions d’efficacité du développement et de gestion de l’aide. Ce processus de consultation permettra à chaque communauté d’évaluer les résultats obtenus par l’autre sur la voie de la réalisation des objectifs internationaux de développement, eu égard notamment aux progrès réalisés par les pays africains sur le plan du développement et de l’amélioration de la gouvernance, et à l’accroissement par la communauté des donneurs de la cohérence des politiques, des apports d’aide et des efforts d’harmonisation. Le NEPAD ne doit pas rester une simple vision d’avenir des chefs d’État africains. Pour que le NEPAD continue de donner des résultats, M. Burgeat considère que ses principes et priorités doivent être ancrés dans la réalité économique et sociale quotidienne de l’Afrique, d’où l’importance de la réunion organisée ce jour avec des syndicalistes africains. Le NEPAD doit relever d’autres défis. Il importe de pouvoir s’appuyer sur l’engagement de pays peu nombreux mais déterminés pour amener ceux qui produisent et ont des activités commerciales à aider les individus sur le front du développement. Il faut souligner combien il est important de développer la capacité de mobilisation en Afrique, d’améliorer le niveau de vie et d’augmenter les revenus, conditions indispensables à tout type de développement durable. Il est fondamental que le NEPAD évite de classer les pays africains en plusieurs catégories. L’Afrique du Sud et plusieurs grands pays africains jouent un rôle de chef de file dans le processus du NEPAD, mais il s’agit de faire en sorte que d’autres pays africains les suivent. Enfin, il importe que les pays développés aient une relation qui ne soit plus fondée seulement sur l’aide au développement à l’Afrique, mais qui soit centrée sur l’accès au marché. Cela fait partie de la question de la cohérence des politiques que l’OCDE peut aider à résoudre. Les syndicats se félicitent pour leur part de cette réunion où l’on reconnaît leur importance pour l’initiative du NEPAD. Les syndicats n’ont guère été associés à la création du NEPAD, ce qui fut une erreur. Toutefois, ils sont à présent plus activement associés à cette initiative et la déclaration faite lors de la Conférence des syndicats africains tenue à Dakar en février 2002 a ouvert la voie à leur participation aux travaux du NEPAD et à leurs relations futures avec cette organisation. 9 PAC/AFF/LMP(2003)2 Toutefois, si les syndicats jouissent maintenant d’un certain statut auprès du NEPAD, des actions supplémentaires s’imposent. Les syndicats souhaitent que tous les processus du NEPAD soient abordés suivant une approche ascendante et considèrent que davantage d’efforts doivent être déployés au niveau des communautés de base. Le NEPAD doit accorder une plus grande attention aux graves difficultés des travailleurs africains ; or, dans sa forme actuelle, le NEPAD n’offre pas de garantie en ce qui concerne les droits fondamentaux de l’homme et du travail. Il faudrait que le développement humain et social soit la priorité du NEPAD, lequel devrait accorder une attention toute particulière à la situation difficile des travailleurs. Ceux-ci souhaitent avoir des emplois décents, productifs et durables. Pour conclure, les syndicalistes attendent, tant du NEPAD que des pays du G8, des résultats concrets. C’est ainsi que les subventions à l’agriculture aux États-Unis et dans l’Union européenne sapent les efforts du NEPAD. Pour que le NEPAD soit pris au sérieux par les travailleurs, il faut qu’il s’attaque aux subventions accordées dans les pays développés et que son Secrétariat soit doté des ressources nécessaires pour assurer le suivi et mener des consultations avec la société civile. Deux brèves interventions permettent de mettre en évidence quelques problèmes très concrets. Le TUAC se demande si le Secrétariat du NEPAD n’est pas trop restreint pour assurer l’ancrage local nécessaire à sa réussite. L’Ambassadeur d’Afrique du Sud fait valoir aux participants que l’Afrique dispose de très peu de spécialistes des questions auxquelles veut s’attaquer le NEPAD. Il faut ajouter à cela que les pays Membres sont censés rémunérer les experts qu’ils mettent à la disposition du NEPAD et il est clair que les ressources disponibles, déjà peu abondantes, sont utilisées au maximum. Un syndicaliste sudafricain ajoute que le NEPAD est censé œuvrer à trois niveaux, à savoir à l’échelle du continent africain, à l’échelon régional et à l’échelon national, mais que le réseau n’est pas encore totalement mis en place. 3. LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L’AFRIQUE Mieux informés du stade d’évolution du NEPAD, les participants à la réunion se penchent alors sur l’évaluation de la situation économique actuelle de l’Afrique. La deuxième séance commence par un exposé général sur les « Perspectives économiques de l’Afrique » du Centre de développement de l’OCDE, publication élaborée conjointement avec la Banque africaine de développement. Ces Perspectives passent en revue 22 pays et l’on espère que huit autres seront examinés dans le prochain volume. Elles débouchent sur trois grandes conclusions : 1) les incertitudes qui pèsent sur les perspectives de croissance économique en Afrique sont davantage liées à des évolutions internes qu’à des facteurs externes ; 2) le processus de privatisation a été long et inefficace ; enfin 3) l’Afrique subsaharienne ne réalisera pas les cibles associées aux Objectifs du millénaire pour le développement prévues pour 2015. Les syndicalistes font ensuite part de leur point de vue sur les perspectives économiques de l’Afrique. Les participants souscrivent à l’évaluation selon laquelle les perspectives à moyen et longs termes de l’Afrique ne sont pas favorables. Pour pouvoir mettre l’Afrique sur la voie de la croissance économique, il est essentiel de s’attaquer à la pauvreté qu’on ne pourra faire reculer sensiblement qu’en créant un environnement favorable. Or, les gouvernements africains ne disposent pas de fonctionnaires qui aient la capacité ou la motivation nécessaire pour s’attaquer aux problèmes de santé et d’éducation auxquels sont confrontés la majorité des Africains. Les priorités sur lesquelles le NEPAD met l’accent suscitent un certain nombre de critiques. Le NEPAD fait une place privilégiée à l’épargne, mais les pays africains n’en ont pas. Mise à part la Libye, la plupart des pays africains n’ont pas un volume d’épargne suffisant et l’on a fait valoir qu’il s’agit là du point faible du NEPAD. Le NEPAD privilégie le capital par rapport au travail, ce qui fait craindre une marginalisation des travailleurs et de leurs syndicats. Il met l’accent sur l’investissement, mais on se demande si les pays développés concentreront leurs efforts sur l’Afrique alors qu’une guerre se déroule en Irak. Le secteur privé en Afrique est peu développé et les gouvernements doivent le renforcer en 10 PAC/AFF/LMP(2003)2 améliorant la surveillance et la réglementation. Toutefois, le rôle de l’État est de plus en plus marginalisé sur le continent africain. En conclusion, les représentants syndicaux estiment que le NEPAD est piloté par cinq-sept chefs d’État, tandis que les autres responsables africains suivent généralement le mouvement sans grand enthousiasme. Toutefois, si tous les chefs d’État africains ne privilégient pas la bonne gouvernance, le NEPAD n’apportera aucun changement sur le terrain. 4. ASPECTS ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET DE GOUVERNANCE DU NEPAD Les interventions précédentes ont permis de ménager une utile transition avec les observations suivantes. Le Secrétariat de l’OCDE indique comment les travaux de l’Organisation sur les questions liées à la gouvernance pourraient étayer l’action entreprise par le NEPAD. Les liens existant entre la gestion publique et la croissance économique sont étroits, une bonne gestion des affaires publiques permettant d’attirer l’investissement privé. Les activités d’ouverture menées par la Direction de la gestion publique et du développement territorial de l’OCDE n’ont pas été jusqu’ici nettement orientées vers les pays non membres de l’OCDE du continent africain. Mais plusieurs domaines d’activité pourraient être utiles au NEPAD, à savoir : la gestion et la réforme de la réglementation ; les relations entre les citoyens et l’État ; et le développement territorial (infranational), notamment l’intérêt qu’il y a à convertir l’investissement en emplois de bonne qualité à l’échelon local. Un représentant syndical africain intervient ensuite pour retracer l’historique du NEPAD. Il était nécessaire que le NEPAD soit une création « imposée d’en haut » dans la mesure où il aurait fallu attendre dix ans ou plus pour que la société africaine à tous les niveaux marque son accord sur une initiative aussi vaste. S’il était important que les chefs d’État interviennent en premier lieu, il faut maintenant que la société civile commence à combler les lacunes. Il est particulièrement important d’établir un cadre institutionnel permettant la participation des travailleurs. Les relations régulières entre le TUAC et l’OCDE constituent à cet égard un modèle positif. Avec l’ouverture des débats, les représentants syndicaux formulent plusieurs observations importantes. Un représentant sud-africain se déclare favorable aux travaux du NEPAD, mais reprend à son compte des préoccupations exprimées précédemment selon lesquelles les syndicats ont été associés tardivement au processus du NEPAD, l’absence d’engagement général avec la société civile, et les syndicats en particulier, continuant de poser un problème. C’est en particulier le cas pour le processus d’examen par les pairs. En résumé, il déclare que son syndicat, le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), a tout intérêt à ce que le NEPAD soit une réussite et il s’engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour y contribuer. Un autre participant africain indique que bien que n’étant pas d’un naturel pessimiste, il se demande si les pays très endettés du tiers monde pourront un jour lancer un programme à eux qui connaîtra un heureux aboutissement. Il a clairement en mémoire les effets négatifs des privatisations dont il a été le témoin direct. Les privatisations en Afrique se sont soldées le plus souvent par des pertes d’emplois ou par des diminutions de salaire. Il se demande comment on peut lutter contre la corruption en l’absence de salaire décent. Un représentent kenyan se félicite du rôle pilote joué par le Président sud-africain M. Mbeki, mais il n’est pas d’accord avec l’affirmation faite par le Centre de développement qui considère que la plupart des problèmes qui se posent en Afrique sont liés à des évolutions internes à ce continent. Il estime que des initiatives précédentes ont échoué pour le motif que la majeure partie des problèmes de l’Afrique sont imputables à des facteurs externes. Il considère qu’il est essentiel de collaborer avec les syndicats pour toucher les individus qui s’intéressent au développement économique. 11 PAC/AFF/LMP(2003)2 Plusieurs autres syndicalistes africains souscrivent à l’affirmation selon laquelle les syndicats n’ont pas été suffisamment associés aux travaux du NEPAD. La société civile doit prendre en charge le NEPAD. La priorité la plus élevée en Afrique est la bonne gouvernance, mais « comment une bonne gouvernance est-elle possible lorsque les droits fondamentaux de l’homme ne sont pas respectés ? ». D’autres représentants syndicaux estiment que les syndicats ont été marginalisés dans tous les pays du NEPAD et que l’on ne s’est pas soucié de leur participation. Ils sont également en désaccord avec l’affirmation selon laquelle les problèmes de l’Afrique sont imputables à des facteurs internes. A mesure que les pays africains libéralisent leurs échanges et s’ouvrent à l’investissement, ils voient les profits et les ressources quitter le continent. Si le NEPAD associe les syndicats à son action, ceux-ci pourront exercer une surveillance en ce qui concerne nombre des irrégularités qui concourent à une mauvaise gouvernance. On craint que le NEPAD et les débats de la journée ne soient en fin de compte dépourvus une nouvelle fois d’utilité pratique, comme cela a été le cas pour de nombreuses initiatives pendant des années. Les Africains deviennent sceptiques face aux promesses non tenues des donneurs et à l’investissement insuffisant dans le capital humain. L’offre d’un emploi sûr permettra de venir à bout du très grave problème de la violence exercée à l’encontre des femmes en Afrique. Les participants écoutent ensuite l’exposé du représentant du Conseiller personnel du Président de la France pour les questions africaines. Celui-ci commence par faire observer qu’il est principalement venu assister à la réunion du Programme Travailleurs/Employeurs pour écouter. Il confirme aux participants que le NEPAD conserve un rang de priorité élevé dans le programme de travail du G8 et qu’il doit maintenant s’attacher à associer davantage la société civile. Il a le sentiment que toutes les parties sont conscientes que pour pouvoir réussir, le NEPAD doit s’attaquer aux questions liées à la paix, à la sécurité et à la bonne gouvernance. Il rappelle à chacun que le NEPAD repose principalement sur l’idée qu’une aide supplémentaire convergera vers les pays qui adopteront l’esprit de cette initiative. Toutefois, il ne pense pas que des critères communs stricts découleront du G8 étant donné qu’il ne s’agit pas d’un processus de décision « informatisé » et que les pays bénéficiaires traditionnels ne seront pas exclus. Il est conscient des appréhensions que suscite l’imposition d’un cadre rigide pour l’octroi de l’aide dans le cadre du NEPAD mais il ne croit pas à cette hypothèse. Le NEPAD doit être une initiative concertée, appropriée et avalisée par les Africains. Il ajoute que le NEPAD occupera le rang de priorité le plus élevé lors du Sommet du G8 qui se tiendra à Evian, en juin, et où chaque pays membre doit présenter un rapport précis sur l’état d’avancement de sa mise en œuvre. D’ici la fin de 2003, les bases auront été jetées pour les travaux que doit mener le NEPAD pendant de nombreuses années dans des domaines comme la création d’un système d’alerte précoce et d’une force de réserve africaine d’ici 2010, la réduction de la dette, les questions commerciales, l’accès aux médicaments, le déminage et le soutien aux projets d’aménagement hydraulique et de production d’électricité. Il conclut en se ralliant à de nombreuses déclarations précédentes selon lesquelles la société civile et les syndicats doivent être davantage associés au processus du NEPAD. Enfin, il demande qu’à l’issue de la réunion soit établie une liste des individus que les syndicalistes recommandent à M. Michel Camdessus, Représentant personnel du Président Chirac pour l’Afrique auprès du G8, de rencontrer au cours de son prochain voyage en Afrique. Les syndicalistes se félicitent de ces observations. Ils se réjouissent du fait que des questions comme les subventions à l’agriculture des pays développés, l’allègement de dette et les termes de l’échange doivent être l’objet de débats. Les pays africains ne sauraient résoudre leur problème d’épargne s’ils ne sont pas en mesure de vendre leurs produits aux pays développés à cause de l’octroi de subventions ou d’obstacles aux échanges. D’autres participants se déclarent satisfaits des discussions qui sont menées durant cette réunion et appellent de leurs vœux l’organisation de nouvelles rencontres de ce type, l’OCDE pouvant notamment apporter un précieux concours en ce qui concerne l’allègement de la dette des pays africains. 12 PAC/AFF/LMP(2003)2 Les questions touchant au gouvernement d’entreprise et au comportement des multinationales sont évoquées. On fait observer que le NEPAD peut faire pression sur les chefs de gouvernement mais qu’il n’existe pas de mécanisme analogue pour contraindre les multinationales à se comporter comme des partenaires responsables. Un représentant nord-africain signale certaines lacunes dans le processus du NEPAD. Il dénonce à son tour le fait que le NEPAD soit un processus imposé d’en haut qui n’associe pas les syndicats à sa mise en place. Il cite l’exemple de son propre pays. Il considère que si les responsables algériens comptent parmi les initiateurs du NEPAD, les syndicats n’ont pas été consultés sur sa création. C’est pourquoi le NEPAD risque de ne pas dépasser le niveau théorique et de n’apporter aucune amélioration concrète à la vie quotidienne des africains. Il souligne que le NEPAD, à l’instar de nombreuses initiatives de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), court le risque d’imposer des théories, comme celle de la privatisation, qui ne sont pas applicables si la situation locale des pays africains n’est pas prise en compte. Il estime, par exemple, que les privatisations ont conduit à la perte d’emplois en Afrique et à une plus grande exploitation des travailleurs. Les entreprises du secteur privé, fait-il observer, essaient pour l’essentiel « de partir en emportant le maximum », sans payer d’impôt et en ne faisant aucun cas des droits des travailleurs. Quelques statistiques étonnantes permettent de prendre la mesure du problème que constitue l’accès aux médicaments. Quarante millions de personnes dans le monde sont atteintes du VIH/sida. Parmi les personnes contaminées, 29 millions vivent en Afrique, dont 22 millions sont des travailleurs. L’impact de cette pandémie sur la productivité en Afrique est et demeurera catastrophique. Si le NEPAD et l’OCDE ne s’attaquent pas à la question des droits de propriété intellectuelle et de l’accès aux médicaments pour les pays africains, le NEPAD échouera. Le TUAC revient sur quatre mesures particulières qui pourraient être prises compte tenu des discussions menées durant la matinée. Premièrement, il serait très utile de diffuser rapidement aux responsables du G8 et du NEPAD le compte rendu de la réunion organisée dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs afin que les observations des syndicalistes puissent être prises en considération avant la tenue du Sommet du G8 à Evian. Deuxièmement, le TUAC pourrait intégrer des recommandations concernant le NEPAD dans la Déclaration qu’il va présenter au Sommet du G8 à Evian et à la réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des Ministres. Troisièmement, le moment est venu pour le NEPAD de s’attaquer à la question essentielle des droits fondamentaux des syndicalistes, d’autant qu’il a reconnu ces droits il y a deux ans. Quatrièmement, s’agissant du processus d’examen par les pairs du NEPAD, les travaux réalisés par l’OCDE dans le domaine de la réforme de la réglementation devraient être riches d’enseignement pour le NEPAD et lui servir de modèle global pour mener ses examens par les pairs. Le représentant du gouvernement français clôture la session de la matinée en déclarant que l’initiative du NEPAD n’en est qu’à sa deuxième année d’existence et que chaque organisation connaît des difficultés initiales. Cela étant, son Cabinet est toujours disposé à dialoguer avec les représentants syndicaux. S’agissant de l’allègement de dette, il fait observer que la France en est l’un des plus farouches défenseurs au sein du G8. Il déclare également que la France organisera cette année une grande conférence sur le thème de l’accès aux médicaments en Afrique. 5. INVESTISSEMENT, INFRASTRUCTURE ET RÔLE DES PARTENARIATS ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVÉ Le Président entame la séance de l'après-midi en faisant valoir que la collaboration du secteur privé avec les pouvoirs publics revêt une importance capitale pour le NEPAD, eu égard notamment au respect des principes de bonne conduite par les entreprises multinationales. 13 PAC/AFF/LMP(2003)2 Un représentant du Secrétariat de l'OCDE travaillant auprès de la Direction des affaires financières, fiscales et des entreprises évoque le rôle des Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales, notamment dans les pays en développement. Il fait observer que les multinationales opèrent à l'heure actuelle suivant une multitude de cadres juridiques et autres, et que les Principes directeurs de l'OCDE visent à mettre en place des conditions propices à l'adoption de modes de comportement acceptés à l'échelle mondiale et avalisés par les gouvernements. Les Principes directeurs de l'OCDE sont le seul instrument concernant la responsabilité des entreprises qui ait été approuvé multilatéralement. Ils sont mis en œuvre au moyen d'un réseau de Points de contact nationaux présents dans chaque pays Membre de l'OCDE ainsi que dans des pays non membres ayant souscrit aux Principes directeurs. Il note que ceux-ci abordent des questions touchant aux droits de l'homme, aux droits des travailleurs, au développement durable, à la divulgation d'informations, à la concurrence et à la responsabilité de la chaîne d'approvisionnement. Le caractère unique des Principes directeurs réside, ajoute-t-il, dans leur mécanisme de suivi. Les Points de contact nationaux (PCN) assument des fonctions très diverses. Ils sont chargés de faire mieux connaître et comprendre les Principes directeurs. Ils mènent aussi des enquêtes et peuvent être contactés par toute personne ou organisation. Ils utilisent leurs bons offices pour mettre en contact les plaignants avec le secteur privé, sous les auspices des gouvernements, afin d'aider à résoudre les problèmes. Chaque PCN fait partie d'un réseau qui lui permet d'agir à l'échelle mondiale, ce qui est indispensable à l'ère des multinationales. Enfin, chaque PCN rend compte chaque année au Comité de l'OCDE qui est chargé de la mise en œuvre des Principes directeurs. Un syndicaliste français donne le point de vue des syndicats sur le rôle des partenariats entre le secteur public et le secteur privé dans le processus du NEPAD. Il a davantage de doutes sur la capacité du secteur privé à se montrer un bon partenaire dans le cadre du NEPAD. Il estime que les entreprises n'ont pas les mêmes objectifs que ceux qui oeuvrent pour le développement de l'Afrique. Si les syndicats entendent parler de partenariats entre le secteur public et le secteur privé, ils constatent qu'en réalité, le processus de privatisation engagé en Afrique n'a donné au mieux que des résultats mitigés. Des objectifs comme les Objectifs du millénaire pour le développement et les engagements découlant de la Conférence internationale sur le financement du développement qui s'est tenue à Monterrey (Mexique) l'an dernier ne seront pas atteints si les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales ne sont pas imposés de façon plus systématique aux multinationales. Malgré l'existence de ces Principes directeurs et le fait que 80 pour cent des investissements des entreprises multinationales sont opérés à partir de pays de l'OCDE ayant souscrit à ces Principes, la situation en Afrique semble s'être détériorée ces dernières années. Il fait observer que les syndicats se sont largement employés à donner une plus grande publicité aux Principes directeurs de l'OCDE, mais que de nombreux autres efforts doivent être déployés par les gouvernements et par l'OCDE proprement dite. Il demande aussi que les Points de contact nationaux soient renforcés en veillant à ce que le Comité de l'investissement international et des entreprises multinationales (CIME) continue de suivre de près les pratiques d'investissement en Afrique. Le TUAC estime que la question de la nature et de la qualité de l'investissement en Afrique doit être examinée plus avant. Il est clair que le NEPAD aura besoin de la participation active du secteur privé et de l'investissement extérieur pour pouvoir obtenir des résultats. Mais l'expérience qu'a l'Afrique du secteur privé se limite principalement aux aspects négatifs du commerce international. De toute évidence, cela remet en question la pertinence des Principes directeurs de l'OCDE. Les opinions défendues par le CIME ont évolué au cours des cinq années écoulées à mesure que les gouvernements des pays Membres de l'OCDE se heurtaient aux réalités sur le terrain. L'OCDE a consacré de nombreux efforts à l'élaboration de diverses initiatives de gouvernance comme les Principes directeurs à l'intention des entreprises multinationales, les Principes du gouvernement d'entreprise, la Convention sur la lutte contre la corruption et les travaux relatifs aux pratiques fiscales dommageables. Les syndicats ont déployé de nombreux efforts pour que les Principes directeurs de l'OCDE soient appliqués de façon plus efficace, mais le retard dans la 14 PAC/AFF/LMP(2003)2 mise en œuvre est considérable. Trente-sept pays ont souscrit à ces Principes directeurs, mais dix seulement se sont dotés de Points de contact nationaux qui essaient de régler efficacement les problèmes. Dix autres pays ont des Points de contact nationaux auxquels on peut faire appel, mais leur impuissance semble les gêner. Les dix-sept pays restants ayant souscrit aux Principes directeurs sont pour l'essentiel inactifs. En somme, si l'on veut éviter que l'OCDE ne devienne un mécanisme d'examen mutuel opérant seulement sur la base du plus faible dénominateur commun, sans incidence réelle sur le monde extérieur, il faut que l'Organisation et les gouvernements de ses pays Membres lancent un vaste plan d'action pour améliorer l'efficacité de la mise en œuvre des Principes directeurs. Plusieurs autres représentants syndicaux se posent des questions particulières au sujet des Principes directeurs de l'OCDE. Certains se demandent quelles sont les actions entreprises par l'OCDE pour promouvoir ces Principes. D’autres souhaitent savoir comment les syndicats sont associés à l'élaboration des politiques et au suivi de l'application des Principes directeurs. Il importe que l'OCDE précise sa vision du monde des entreprises, étant donné qu'en Afrique, celles-ci n'ont fait qu'exporter leurs profits, ce qui a conduit à des sorties de capitaux et à une aggravation du sous-développement. D’autres encore veulent savoir si des entreprises ont été sanctionnées en application des Principes directeurs de l'OCDE. Le Secrétariat de l'OCDE apporte quelques précisions. Il fait observer que le total de l'investissement direct étranger en Afrique subsaharienne est inférieur à celui de l'investissement direct étranger annuel au Danemark, ce qui représente un volume relativement faible. Les entreprises aiment la transparence et si un pays n'est pas doté de structures de gouvernance fortes et transparentes, cela a pour effet d'attirer les entreprises du secteur privé ayant les comportements les moins acceptables. De plus, les industries extractives sont alors appelées à jouer un rôle dominant, comme le font observer de nombreux syndicalistes. Les Asiatiques se plaignent moins du manque d'investissement dans la mesure où ils ont créé un climat plus propice à l'investissement. A l'évidence, il s'agit de savoir comment attirer plus d'investissements, et notamment des investissements qui soient avantageux et durables. L'OCDE est prête à aider le NEPAD à cet égard et elle tiendra une conférence sur les échanges et l'investissement au Sénégal, à la fin du mois d'avril. Elle doit aussi organiser à Johannesburg, dans le courant de cette année, un Forum mondial sur l'investissement durant lequel on pourrait annoncer l'adoption d'une charte pour l'investissement en Afrique. Des syndicalistes font part de leurs réactions. Un représentant européen estime qu'il est important que les entreprises réinvestissent leurs bénéfices à l'échelon local en Afrique pour favoriser la création d’entreprises locales génératrices de développement. Il ajoute que les syndicats doivent unir leurs efforts pour promouvoir activement les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales de sorte que l'on respecte non seulement la lettre mais aussi l'esprit de ces Principes. Un participant africain demande quelles sont les actions actuellement menées par les grands syndicats européens pour assurer le respect des Principes directeurs de l'OCDE par les multinationales. D'autres participants font valoir que les gouvernements doivent continuer d'assurer la fourniture de certains services de base dans la mesure où toutes les activités ne sauraient être privatisées. On s'interroge en outre sur l'opportunité d'ajouter aux Principes directeurs de l'OCDE une clause faisant obligation aux multinationales de réinvestir localement un pourcentage donné de leurs bénéfices. On s'intéresse aussi à la manière dont les Principes directeurs abordent la question de l'équité entre les sexes. Revenant sur la question du gouvernement d'entreprise, un autre syndicaliste demande quelle chance de réussite aurait le NEPAD si les entreprises multinationales n'investissaient pas en Afrique. Il reprend aussi à son compte les déclarations faites par de précédents intervenants selon lesquels l'Afrique attire les entreprises multinationales non transparentes qui ont tendance à perpétuer la corruption. Il souhaite que les multinationales soient soumises 15 PAC/AFF/LMP(2003)2 aux mêmes règles en Afrique que dans leur pays d'origine. Les participants ont la ferme conviction que les droits de l'homme et les droits des travailleurs doivent être respectés à l'échelle mondiale. Le Secrétariat de l’OCDE réagit à ces observations. Les entreprises ont pour principal objectif de produire et de gagner de l’argent, mais le secteur privé est également tenu de se comporter en partenaire social responsable. Malheureusement, nombre des entreprises ne partageant pas cette idée opèrent en Afrique. Pour que les milieux d’affaires puissent œuvrer collectivement à l’amélioration du comportement des entreprises, il faut que les multinationales sachent ce qu’on attend d’elles, et les Principes directeurs de l’OCDE représentent un pas important dans cette direction. S’agissant du suivi de l’application des Principes directeurs, les Points de contact nationaux tiennent des réunions annuelles à l’OCDE durant lesquelles ils rendent compte au CIME. Le CIME organise également une table ronde avec des représentants du monde du travail et d’autres parties intéressées pour prendre connaissance de leurs points de vue sur les performances des PCN. On rappelle que les Principes directeurs de l’OCDE sont un instrument juridique non contraignant et qu’ils ne permettent donc pas de sanctionner les contrevenants. Toutefois, les pays qui souscrivent à ces Principes sont tenus, de par l’engagement qu’ils ont pris, de créer un Point de contact national et de participer au processus. L’OCDE est consciente du fait que les PCN ont des degrés d’activité plus ou moins élevés, comme l’a mentionné le TUAC, et on fait valoir que la mise en œuvre des Principes directeurs révisés de l’OCDE est, tout comme l’initiative du NEPAD, un processus relativement récent qui demande du temps. Toutes les opérations de privatisation ne sont pas bonnes, notamment dans le cas des monopoles. Les participants sont informés des efforts entrepris pour intégrer les Principes directeurs à l’intention des entreprises multinationales dans le processus du G8 afin de les faire mieux connaître. On fait observer que la question de l’équité entre les sexes est expressément abordée dans les Principes directeurs. Pour répondre aux questions concernant les travaux menés par l’OCDE pour promouvoir ces Principes, plusieurs exemples sont donnés : la table ronde annuelle des PCN, les manifestations spécifiques organisées en liaison avec les Forums mondiaux de l’OCDE sur l’investissement international, l’obligation faite aux PCN d’informer le public, notamment par l’intermédiaire de sites web, et le partenariat que l’OCDE a instauré avec les partenaires sociaux pour promouvoir ces Principes. Toutefois, l’OCDE ne peut pas assurer elle-même le suivi du comportement des entreprises en Afrique et elle s’en remet à la société civile, et en particulier aux syndicats, afin qu’ils s’adressent aux Points de contact nationaux pour leur notifier des comportements non conformes aux règles. 6. PARTENARIATS POUR LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ On passe ensuite à l’examen de questions liées à la lutte contre la pauvreté et au rôle que jouent en la matière tant le NEPAD que l’OCDE. Une représentante de la Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE présente les travaux menés par l’Organisation dans ce domaine. Il décrit le rôle du Comité d’aide au développement (CAD) qui fait office de forum intergouvernemental permanent chargé de coordonner, de suivre et de guider les pratiques de ses Membres en matière de développement. Elle fait observer que le CAD a établi des Lignes directrices pour la réduction de la pauvreté qui contiennent d’importants engagements de la part des Membres du CAD dans des domaines comme le soutien des stratégies appropriées par les pays concernés, la nécessité d’harmoniser l’aide au développement et l’obligation d’évaluer l’impact de l’aide sur le plan de la réduction de la pauvreté. Le CAD fait écho aux priorités du NEPAD de diverses manières. On peut citer le Programme d’action commun de l’OCDE au service du développement qui inclut l’élaboration de propositions pour les différents secteurs d’activité de l’Organisation visant à renforcer la cohérence des politiques ; le soutien des Objectifs du millénaire pour le développement ; les efforts déployés par le CAD pour supprimer l’aide liée ; enfin, les travaux sur la résolution des conflits. La représentante de la DCD fournit des statistiques sur les efforts d’aide déployés par les Membres du CAD en faisant ressortir des tendances positives. Elle déclare en outre qu’eu égard à l’accroissement annoncé de l’aide, on a mis en place un système de suivi 16 PAC/AFF/LMP(2003)2 des progrès accomplis par les partenaires au développement sur la voie de l’exécution de leurs engagements mutuels. En ce qui concerne l’Afrique, le système pourrait bien être centré sur les questions de gouvernance économique et politique tandis que pour les Membres du CAD, il aurait pour objet de contrôler le volume, l’efficacité et la coordination des programmes d’aide des donneurs. Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest de l’OCDE donne ensuite un aperçu général de ses travaux qui ont principalement pour objet de s’attaquer à des questions comme la sécurité alimentaire et la prévention des conflits dans le cadre de partenariats. Le Club a recours à deux types de partenariat, à savoir des partenariats institutionnels et des partenariats régionaux. Au niveau institutionnel, le Club a défini des structures pour la libéralisation des marchés, a collaboré avec un réseau d’agriculteurs, a aidé à mettre en place des secrétariats en vue de la création d’administrations municipales, etc. Au niveau régional, il a contribué à l’établissement d’un système d’alerte précoce en liaison avec l’Union monétaire ouestafricaine. Les syndicats donnent leur point de vue, leur appréciation étant quelque peu pessimiste. En 2002, le nombre de travailleurs pauvres se situe au même niveau qu’à la fin de 1998. Des programmes comme le NEPAD ne répondent pas aux attentes des populations africaines, notamment en raison de l’absence de consultation des groupes intéressés comme les syndicats. La Banque mondiale et le FMI ne consultent pas encore suffisamment les syndicats, un intérêt de pure forme seulement étant manifesté pour les activités d’ouverture des banques multilatérales de développement. Les gouvernements sont invités à communiquer aux syndicats les études sur lesquelles ils s’appuient pour élaborer leurs politiques. Il est fondamental que les syndicats soient associés à tout processus d’examen par les pairs. On se félicite toutefois de la réunion organisée dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs, dès lors que les observations formulées à cette occasion peuvent aider les syndicats à participer plus efficacement au processus du NEPAD. Alors que s’ouvrent les discussions sur ce point, les participants se félicitent de pouvoir écouter un représentant de la Chambre des Lords du Royaume-Uni venu en qualité d’observateur. Il voit dans l’initiative du NEPAD l’évolution la plus prometteuse pour l’Afrique depuis la libéralisation de Nelson Mandela. Des initiatives conjointes font l’objet de discussions très animées entre parlementaires français et britanniques dans la perspective du Sommet du G8 à Evian. Le concept d'examen par les pairs est jugé très positif et les examens qui se déroulent sous les auspices de l'Union européenne contraignent les gouvernements et les employeurs à tenir leurs promesses et débouchent sur bien autre chose que de simples doléances. Le NEPAD "a besoin d'avoir lui aussi un TUAC", mais pour que ces consultations puissent être fructueuses, il faut que les syndicats aient les compétences techniques requises pour renforcer leurs liens avec les gouvernements et les organisations internationales. L'obligation mutuelle de rendre des comptes passe par un renforcement mutuel des capacités. Un représentant syndical des Etats-Unis déclare que son organisation a recensé 100 syndicats comptant 22 millions de membres en Afrique et que ce réseau dépasse les frontières nationales. Il signale que le mouvement syndical est un moyen formidable de communication qui permet à la fois de fournir des informations et de répondre aux appels à la mobilisation. Il est une composante essentielle pour la réussite du NEPAD. Un représentant syndical britannique décrit les efforts déployés par son organisation pour contribuer au développement de l'Afrique. Il déclare que le TUC (Confédération syndicale britannique) mène des activités dans les domaines de l'endettement des pays africains, de leur accès au marché, du VIH-sida et des volumes de l'aide au développement. Un représentant africain demande à l'OCDE quelle est sa définition de la démocratie. Selon lui, les Africains doivent "s'approprier le NEPAD" pour que celui-ci porte ses fruits et ils ne veulent donc pas que des tiers imposent leurs définitions aux Africains. Il considère que les Cadres stratégiques de lutte 17 PAC/AFF/LMP(2003)2 contre la pauvreté (CSLP) du FMI n’offrent rien de nouveau et qu'ils relèvent du même culte de l'ajustement structurel qui a été prêché en vain à l'Afrique pendant des décennies. Les Africains veulent des emplois et non pas des « miettes de bien-être ». Il invite instamment les participants à œuvrer à la réalisation de ces objectifs conjointement avec des organisations légitimes de la société civile qui ont, selon lui, beaucoup à apporter au débat. Le Secrétariat de l'OCDE rappelle que les Africains ont adopté une déclaration capitale sur la démocratie en Afrique lors d'un Sommet organisé à l'échelle de ce continent à Durban, en Afrique du Sud, en juillet 2002, et que l'on peut présumer en conséquence que l'Afrique a déjà quelque peu progressé dans la définition de la démocratie dans le contexte africain. On fournit des exemples donnant à penser qu'il existe une nouvelle volonté politique parmi les institutions de Bretton Woods, lesquelles semblent prêtes à revoir leur position au sujet des paramètres de stabilisation macroéconomique qu’elles préconisent de longue date et qui ont imposé des coûts particulièrement lourds aux pays africains durant les deux décennies écoulées. Les initiatives comme les CSLP ne sont peut-être pas parfaites mais elles évoluent dans des directions tenant compte des diverses préoccupations exprimées par les groupes concernés des pays en développement. Il importe de continuer de participer aux processus CSLP locaux pour influer sur la définition des priorités de l'action publique et leur mise en œuvre. Le Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest est instamment invité à développer ses contacts avec les syndicats. 7. CONCLUSION Pour conclure les débats de la journée, le TUAC évoque brièvement plusieurs mesures concrètes de nature à faire avancer le dossier. 1) Au nom des représentants syndicaux originaires de pays non africains, le TUAC s'engage à ne pas relâcher les efforts déployés pour mettre le développement de l'Afrique au centre de l'action internationale ; 2) Le TUAC déclare que le processus du NEPAD doit absolument être doté d'un mécanisme permettant de suivre et de garantir les droits fondamentaux de l'homme et les droits des travailleurs. Si le NEPAD est un processus « auto-approprié », on ne peut pas néanmoins laisser les gouvernements ou les entreprises ignorer impunément des normes admises à l'échelle internationale ; 3) La question des modalités de mise en place de consultations avec les syndicats doit être examinée sans délai. Les liens existant entre le TUAC et l’OCDE peuvent servir de modèle mais il est clair que le Secrétariat du NEPAD a besoin de ressources pour pouvoir entretenir des relations constructives avec le monde du travail ; 4) Le TUAC constate qu’il existe une tension naturelle entre « le libre jeu des mécanismes du marché et le Gosplan » et déclare que le modèle idéal pour le développement de l’Afrique se trouve probablement à mi-chemin entre ces deux extrêmes. S’agissant de la ligne d’action à définir pour le rôle du secteur privé en Afrique, le TUAC organisera l’an prochain, avec d’autres partenaires, un certain nombre de réunions consacrées aux Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, dont une réunion à Casablanca en mai et une autre en Afrique subsaharienne plus tard dans l’année, afin de mieux faire connaître ces Principes directeurs qui pourraient aider à progresser dans l’établissement de relations avec le secteur privé ; 5) Il est fondamental que les syndicats soient associés au processus d’examen par les pairs du NEPAD ; 18 PAC/AFF/LMP(2003)2 6) Le TUAC travaillera en liaison étroite avec ses partenaires de la Global Union, notamment le CISL et la CMT, pour faire en sorte que le monde du travail saisisse toutes les possibilités qui s’offrent à lui de participer aux travaux de l’OCDE sur le NEPAD et les questions liées au développement de l’Afrique. Pour ce faire, il est proposé de créer un groupe électronique qui informera les parties intéressées des manifestations pertinentes se déroulant à l’OCDE ; 7) Une plus grande attention doit être accordée aux moyens permettant d’utiliser de façon stratégique les programmes d’aide tant des pouvoirs publics que des syndicats. Les Lignes directrices de l’OCDE pour la réduction de la pauvreté peuvent être utiles à cet égard ; 8) Le compte rendu de cette réunion organisée dans le cadre du Programme Travailleurs/Employeurs devrait être intégré au processus du G8 dans les meilleurs délais ; 9) Dans les pays de l’OCDE, les syndicats doivent œuvrer tant avec les gouvernements qu’avec les parlements pour faire avancer le programme d’action à l’appui du développement de l’Afrique. L’Ambassadeur d’Afrique du Sud clôture la réunion en déclarant qu’elle accueillera le lendemain à Paris des ambassadeurs africains en vue de les informer des résultats de cette réunion. Celle-ci lui a incontestablement rappelé son passé syndicaliste. Elle reconnaît que les gouvernements africains ont commis une erreur en ne tenant pas compte des syndicats durant la conceptualisation du NEPAD, mais fait valoir que la déclaration de Dakar sur le NEPAD émanant de la Conférence des syndicats africains a apporté une contribution très utile et que les interactions avec le monde du travail seront plus nombreuses dans l’avenir. Enfin, elle évoque une question qui lui a été posée par M. John Evans. Celui-ci lui a demandé si les gouvernements africains étaient véritablement déterminés à travailler sur le processus du NEPAD. Elle lui a répondu que « oui », en précisant que les experts africains requis pour que le Secrétariat du NEPAD puisse fonctionner de manière performante ne vivent plus en Afrique mais à l’étranger. Elle invite ces spécialistes à rentrer dans leur pays d’origine et à mettre leurs compétences au service du développement de l’Afrique. Elle déclare en conclusion « nous voulons que ce siècle soit le nôtre et cela dépend de nous ! » 19 PAC/AFF/LMP(2003)2 ANNEXE – LISTE DES PARTICIPANTS ORATEURS INVITÉS Son Excellence Mme Thuthukilé SKWEYIYA Ambassadeur Ambassade de la République d’Afrique du Sud à Paris M. Bertrand BADRÉ Représentant personnel adjoint pour l’Afrique Présidence de la République Française EXPERTS SYNDICAUX M. Mohamed Lakhda BADREDINE Secrétaire national chargé des affaires économiques Union Générale du Travail d’Algérie – UGTA Email : [email protected] ALGÉRIE M. Guillaume ATTIGBE Président Centrale des Syndicats autonomes du Bénin – CSA Email : [email protected] BÉNIN M. Benoît ESSIGA Président Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun Email: [email protected] Mme Mariatou GUIEHOA COULIBALY Union Générale des Travailleurs de la Côte d’Ivoire – UGTCI M. René VALLADON Secrétaire confédéral Force Ouvrière – Cgt FO Email : [email protected] FRANCE M. Jean-Louis BEKAMBA Assistant Force Ouvrière – Cgt-FO Email : [email protected] FRANCE Mme Huguette BRUNEL Responsable Département international Confédération Française Démocratique du Travail – CFDT Email : [email protected] FRANCE 20 CAMEROUN CÔTE D’IVOIRE PAC/AFF/LMP(2003)2 M. Marc DELUZET Secrétaire confédéral Confédération Française Démocratique du Travail – CFDT Email : [email protected] FRANCE M. Jean-Jacques GUIGON Confédération Générale du Travail – CGT Email : [email protected] FRANCE M. JUSSAC CFTC FRANCE Mme Veronica AYIKWEI- KOFIE Trades Union Congress – GTUC Hall of Trade Unions Email: [email protected] GHANA M. Francis ATWOLI Secrétaire général Central Organisation of Trade Unions Solidarity Building, Digo Road Email: [email protected] KENYA M. Hammadoun Amion GUINDO Secrétaire Général Confédération Syndicale des Travailleurs du Maili [email protected] M. Mohamed Larbi KABBAJ Union Générale des Travailleurs du Maroc – UGTM Email : [email protected] M. Mody GUIRO Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal - CNTS Email : [email protected] SENEGAL M. Nat KETLELE Confederation of South African Workers’ Unions – CONSAWU AFRIQUE DU SUD M. Edwin PILLAY Member of the Executive Committee Congress of South African Trade Unions – COSATU Email: [email protected] AFRIQUE DU SUD M. Cunningham NGCUKANA Secrétaire général National Council of Trade Unions – NACTU Email: [email protected] AFRIQUE DU SUD 21 MALI MAROC PAC/AFF/LMP(2003)2 M. Jean-Claude PRINCE Responsable des relations internationales Union Syndicale Suisse – USS Email : [email protected] M. Boevi Kouglo LAWSON Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo – CSTT Email : [email protected] M. Bandula KOTHALAWA Trades Union Congress Congress House Email : [email protected] M. Mike LESCAULT ACILS - American Center for International Labour Solidarity AFL-CIO Email: [email protected] ÉTATS-UNIS Mme Louise WALSH Présidente de la réunion Représentant européen adjoint American Federation of Labor & Congress of Industrial Organizations – AFL-CIO Email : [email protected] ÉTATS-UNIS SUISSE TOGO UNITED KINGDOM ICFTU (International Confederation of Free Trade Unions) Mme Mamounata CISSE Présidente de la réunion Secrétaire général adjoint Email: [email protected] M. Andrew KAILEMBO Secrétaire général International Confederation of Free Trade Unions - ICFTU-AFRO African Regional Organisation Email: [email protected] M. Mamadou DIALLO Chef d’unité Trade Union Development Cooperation and Education Unit ICFTU Email: [email protected] M. Mohsen BEN CHIBANI Employment & International Labour Standards Priority Group Email: [email protected] 22 KENYA PAC/AFF/LMP(2003)2 WCL (World Confederation of Labour)) M. Basile MAHAN GAHE Président M. Ramon VIVANCO Responsable du Département économique COMITÉ SYNDICAL CONSULTATIF AUPRÈS DE L’OCDE M. John EVANS Secrétaire général Email: [email protected] RAPPORTEUR M. Will DAVIS Administrateur Principal, Division des relations publiques de l’OCDE Email: [email protected] OBSERVATEURS Mme Marion GRATT Conseiller Délégation permanente auprès de l’OCDE Email : [email protected] AUTRICHE M. Paul FRIX Représentant permanent adjoint Délégué du CAD Délégation permanente auprès de l’OCDE Email: [email protected] BELGIQUE M. Vincenzo DE LUCA Conseiller Délégation permanente auprès de l’OCDE Email : [email protected] ITALIE M. Paul OBRIST Conseiller d'Ambassade Délégation permanente auprès de l’OCDE Email: [email protected] SUISSE Lord LEA of CRONDALL Membre du parlement House of Lords Email: [email protected] ROYAUME-UNI Mme Louise GRAHAM Conseiller pour les affaires multilatérales Ambassade de la République d’Afrique du Sud à Paris AFRIQUE DU SUD 23 PAC/AFF/LMP(2003)2 M. Devandhran MOODLEY Troisième Secrétaire Ambassade de la République d’Afrique du Sud à Paris AFRIQUE DU SUD SECRÉTARIAT DE L’OCDE Secrétariat général Dr. Herwig SCHLÖGL Secrétaire Général adjoint Email: [email protected] Centre de coopération avec les non-membres M. Eric BURGEAT Directeur Email: [email protected] Melle Delia RODRIGO Jeune professionnel Email: [email protected] Direction de coopération et de développement Mme Raundi HALVORSON-QUEVEDO Administrateur Réduction de la pauvreté Email: [email protected] Direction des affaires financières, fiscales et des entreprises M. Hans CHRISTIANSEN Administrateur principal FDI Policy Analysis International Investments and Multinational Enterprises Email: [email protected] Direction de la gouvernance publique et du développement territorial M. Martin FORST Administrateur principal (CCNM) Email : [email protected] Centre de développement M. Henri-Bernard SOLIGNAC-LECOMTE Mme Lucia WEGNER Administrateur Relations avec la société civile, le secteur privé, les ONG Email: [email protected] Expert associé (Perspectives économiques de l’Afrique) Email: [email protected] 24 PAC/AFF/LMP(2003)2 M. Nicolas PINAUD Administrateur Email : [email protected] Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest Mme Jacqueline DAMON Directeur Email : [email protected] M. John IGUE Conseiller Coordination de Recherche et Analyse Email: [email protected] Direction des relations publiques et de la communication M. John WEST Chef de la division des relations publiques Email: [email protected] Mme Meggan DISSLY Administrateur principal Responsable des relations avec la société civile Email: [email protected] M. Jeremy MADDISON Relations BIAC/TUAC Email: [email protected] JOURNALISTE M. Chuck BOLLAND Public Service Broadcasting Corporation Washington State 25