Passe Montagne - Justin Delareux

Transcription

Passe Montagne - Justin Delareux
Justin Delareux
Passe Montagne
06-2013
Bas. Dans le trou entre les montagnes. Bas ou au creux. Dans
le creux des montagnes. Sur la roche à demi nu sous ou sur l’eau
glissante. Des montagnes. Les deux mains en bol. Le corps a croupis. Les deux mains en bol. Réunissaient les eaux claires. Le mouvement circulaire oblique des planètes et des satellites. Réunissaient
les eaux séparés ou séparaient les eaux courantes. Dans le creux des
montagnes. Dans le trou des hauteurs. Au pied du monde. Je te présente ta mère. Les montantes reçoivent et rendent les eaux. Les eaux
passent par les montantes. L’eau passe à travers une montante. Le
ciel traverse une montante pour se rendre à ses pieds. À croupis sur
la partie émergente d’un rocher. Celle qui ne prend pas la tasse.
La tête hors de l’eau. Les pieds nu sur la roche recevant le lit de
la montagne d’eau. Les deux mains en bol. Cueillaient le courant.
Cueillaient le passage de l’eau courante dans son lit. Les mains en
bol la rivière dans les mains projetées sur le visage ou comme pour
se laver du monde courant ou comme pour cueillir l’eau tombante
passée à travers les montantes, ne faire qu’un avec le filtre du ciel
comme éponger la terre ou devenir courant ou devenir stagnant.
À cadence régulière l’eau était projetée sur le visage. Le corps était
assis sur une roche au milieu du courant. La montagne répète je
ne suis pas dans l’eau mais l’eau est en moi et je me vide. L’homme
devient la montagne ou la roche émergente deviens la montagne.
Nous devenons la montagne nue sur une roche chaude. Pénétré,
courant, passant, émergent, immergent, dans le creux le trou des
montagnes. Trempées. (Glissait )devenu roche dans une entre ruisselante. La liqueur déposée sur les montantes- c’est semer la Terre.
Charnelle liqueur laiteuse fouettée de la langue. Nue en arbre. Nu
parmi les nus. Devenu arbre devenu vallon devenu mont. Les deux
mains vides le corps nu entre les nus. Loin du bruit blanc de la ville.
Proche du fracas de l’eau au pied des terres. Courante la vie désuète
des rues désertes. À marge des existants.
-1
-Nous pouvons nous répéter.
Continuer à nous redire. Nous relire aussi. Nous nous répétons mais
ce n’est pas un problème. Nous répétons que la montagne est pointue. Qu’elle pointe en plein air. La montagne est pleine d’arbres.
Nous pouvons le répéter. Elle reçoit tout ça la grande montante,
comme l’eau qu’elle passe (qu’on se le dise) .
-Nous pouvons consolider nos yeux avec l’écume de nos lèvres.
Le trou renversé de la chose qui nous dépasse.
Déployer la limite. Déployer sur la limite.
Mais nous pouvons nous redireune montante, avec ses chutes. Laisser filer ses éboulis. De haut en
bas. Éboulis de mots, comme ça, de la cime aux pieds. Des mots
tombés du pic. Y’en a qui les ramasses y’en a qui les écrases y’en a
qui les prennent pour les cacher y’en a qui les écrases. Nous pouvons nous répéter. Continuer à nous redire. Mais ce sont les éboulis
qui nous reviennent. Et nous ne pouvons rendre que ça. En ressort.
En dehors.
Nous ramassons
0
Il y a cette chute
pourtant déjà ;
(passé)
inconnue de tous a p pr i vo i s é e .
Il fallait y mettre -répété- la puissance nerf la formation recluse le
plie tout les plis. Il fallait arrêter NET. Dans un opaque radical. La
question n’est pas de lumière mais de bruit. Un bruit intense.
Fulgurent.
Je ne représente personne
Je représente personne
Je personne
costumes
d’un mis à nu, mis à marge, effilés.
Nous ne représentons rien. Pas le poste. Nous ne représentons rien.
Pas la place. Nous ne revendiquons rien. Nous. Pas la voix. Trop
basse. Entre nous.
Ces actes-textes
La poudre en devenir. Cendre. Chaire à canon. Chères.
Pour beaucoup
les Offerts
1
Un vêtement maillons un ensemble - de fonction et d’utilité d’ubiquités poétique politique du maillage partiel l’unité même la cohésion syn-thé-tique entre le porteur et la porté. Longue distance.
-L’acteur a trois heures pour être Iago ou Alceste, Phèdre ou Glocester.
Dans ce court passage, il les fait naitre et mourir sur cinquante mètre
carrée de planches.
et vous
place vacante
-rien à faire ici espace fini, cet espace clôt
Archipel répétés
avec un point à l’extrémité point
Dans un ensemble ordonné des silences séparés des tuiles. Signes
noirs. Indéchiffrables. Incantation.
mot-muet acte sourd
ATTENTANT
-Un rafiot une avalanche un totem je suis des milliers
-Un rafiot une avalanche un totem je suis des milliers
«-Unrafiotuneavalancheuntotemjesuisdesmilliers»
2
mon oreille passe tout le souffle des débris de votre monde par
passe mon oreille des débris par le souffle tout de votre monde
des débris passe par mon oreille tout le monde le souffle de votre
-Ha!
me suis représenté
défilé
(-cent visages)
/ Noircie / Dors / Prépare des projectiles / écrit / Dors
Creuse.
par la bouche. On valonne des portions de terre poussantes
Les lignes se poursuivent, les routes me suivent,
tout ce qui s’envole m’écrase.
-Nous nous répétons.
Des arbres tombent.
C’est gagné.
sans sentiment sans drapeau.
C’est
3
Le quotidien qui vient
La montagne habite plus de nous habitons les La montagne hab-
absence à l’autre . impossible dessein contemporain
-J’ai vingt ans puis plus rien.
( Le théâtre de mon ventre. Le plateau de ma tête.
Le balcon de mon coeur. La court de ma mémoire.
Le jardin de mes restes. Le paradis de ma jeunesse. )
Ce corps qui ne peut être
Performant / Performatif / Performé / Performance
nuit semblable . hauteur déviante . Livré à . mis à muet . c’est
passé
LESJe m’applique à séparer des silences. à les ranger. Les classer. Les identifier.
J’identifie les silences
Sans justification. Sans but. Sans raison. Sans drapeau.
-Pessimisme combatif.
4
Fragment de masque encore. Sans image pour être plus précis. Précipité. Jauni. Puis blanchi. Lavé rincé épuisé de tout signe. Rendu
pâle. Rendu neutre. Silencieux et docile. Sans bruit. Cet éclat fragmentaire ce bruit dans l’espace. Les gaz. Les cartouches.
( Je me souviens de vous)
Nous approchons Nous On recommence
Ainsi grandit se développe les eaux intérieurs, l’ainsi
La nuit réalisée. Consistante. Ferme, angoissante. La nuit noircie le lac la nuit efface
Rendre à hauteur d’énigme ne rien déclarer il n’y a rien à déclarer le non lieu
réciproque de la noyade ce mot manquant cet être épuisé comme l’espace
qu’on lui administre le souffle manque les eaux apaisent et enferment
-Ou les ravives.
salariat carcérale. Carnassier. Dévore. Allonge. Restreint.
L’apprentissage de l’enfance.
Table rase
frigo vide
Creuser
cent visages (le même coeur) . Primitif. Débordé
Prosodie prose. Pauvre. Et cernée.
5
-Je ne fonctionne pas. Je n’ai jamais fonctionné.
Gravé. Plate. Appliqué viscérale
dans le papier peau. Appuyée presque forcée. Je regarde ma vie recopiée s’étaler
ligne après
-creuse. Butte contre le mur. Ce répété quatrain de cloison.
(INCERTAINS)
J’habite.
les
Je
dors.
écris.
-qui me font face.
6
Je
prépare
JE
1) Cloisonné. Par une tête, une voix, des oublis.
Habiter
Serrer l’étau. Avaler la clef. Reprendre la route.
Revenir sur. Cyclique. On recommence.
( Sans drapeau. Sans revendication. Sans sommeil. )
De disparaître
à quelques lieux. À lieu .
Vacant
Sans artifice. Sans retenue -s’en retenant.
Auteur incertain. Salarié carcéral. Si peu. J’ai cent visages. Mes
gestes sont limités. Je limite mes gestes au rythme du mouvement
des planètes. Lentement. Tourne tout autour dedans. Tout autour
tourne dedans. Force circulaire. Dynamique du sang. Tout autour tourne. Cyclique. la roche semblable au mouvement fixe
cartant, repoussant, aspirant. Magnétisme
figeant
Une avalanche une collision
-On se refait On se répète.
7
(Puis)
Majesté J’ai serré le garrot Tête de lion Poésie moindre Point
On sépare les silences.
Le film est à refaire Le théâtre est terminé
Dans lequel on s’enfonce A . disposer. Se retirer. Au théâtre du
poème à l’émeute prosodique Je* . dispose. Vous me remerciez
Vous . pouvez disposer. Chacun son tour Dans. le poème et sa
figure. de
à traduire. Le souffleur la seconde voix.
Creuser. Noircir. Déborder.
*impossible
Toutes les parenthèses d’humilité et de retranchements.
(Nous pouvons maintenant briser l’amphore et se partager les
restes.)
figurants.
L’amnésie des grands boulevards Porter
le masque de l’autre Échanger les coeurs
brouiller les pistes--Poursuivre l’enquête.
8
Sur
la disparition du texte
Sur
la sublimation du mot peu
monocorde.
horizontale.
de défaites à célébrersilencieux, imprécis,
La photographie montre une table sur laquelle on remarque des vêtements noirs des graines un pistolet à colle des boites en plastiques
sans couvercles des sacs de graines du bois
Précipice
Ou détachement
Ou presquJ’ai mis mes deux mains en bol. Puis je suis allé cueillir cette eau là.
J’ai appris par coeur. à la poursuite du temps. J’ai rencontré. J’ai retenue. J’ai porté cent visages et le même coeur. Fait cent pas tourné
autour tout autant. Le même coeur. Et une fatigue fixe. L’obscurité
d’écrire écrire c’est obscure. L’opacité de l’être. J’ai fais le mur. Face
aux lumières décadentes. J’ai perçu l’obscurité des temps. Le leurres
de tout ce qui scintille.
-Mettre le feu aux rampes. Voila tout.
(Toute les promesses irrésolues) - Fragment de masques.
Noircir
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(fiction)
-Je me suis souvenue. Et s’en est terminé. C’est fini. La chose est
saturé. J’ai pris le pas de côté. Et toute cette bonne disposition à la
mémoire. L’archivage est saboté. La retenue. Le classement méticuleux et ordonné. Je ne joue plus le jeux chronologique du défilement. Tout ces éclats. Ces morceaux de fuites. Je suis fatigué. Je*
cette représentation du cheval abattu.
*impossible
Sans sujet. Sans suite. Sans drapeau. Sans fin
-vous pouvez reprendre.
Préparer des projectiles
-vous pouvez reprendre.
Ou recommencer.
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évoquerait donc ce liens entre la montante et la préparation explosive
littérale.
11

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