BOXE FRANCAISE
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BOXE FRANCAISE
TOUS NIVEAUX (1,2 & 3) BOXE FRANCAISE AU SUAPS UNIVERSITE DU MAINE Responsables de l’U.E.L : Sylvain GARDET DOSSIER THEORIQUE POUR U.E.L EN BOXE FRANCAISE SUAPS UNIVERSITE DU MAINE SOMMAIRE I Historique II Terminologie en BFS III La distance et les déplacements IV La garde V Opportunité et BFS Principes d’actions à intégrer VI Contenus de formation Niveau 1 (débutant) Niveaux 2 & 3 VII Règlements techniques VIII Règlements des compétitions IX Règlements d’arbitrage I Historique Née de la rue et des bas fonds de Paris, la « Savate » est devenue, grâce à Vidocq (au début du 18ème siècle) et à ses nombreux auxiliaires, une discipline majeure dans la formation au combat de l’ensemble des policiers de la capitale. Charles LECOUR dans les années 1830 a su extraire des techniques de la rue, les principes d’une méthode plus scientifique et l’a enrichie de différentes techniques de poings (boxe anglaise). Cette méthode sera ensuite relayée par Joseph CHARLEMONT (champion de savate dans les années 1860) qui fait ses premières armes de boxeur au bataillon de Joinville où la boxe française était enseignée régulièrement. Joseph CHARLEMONT fonde en 1887 « l’académie de boxe », implantée à Paris et publie un ouvrage sur la boxe française. Sont fils Charles lui succède à la direction de « l’académie de boxe » de 1890 jusqu’à sa mort en 1940. En 1900, le succès de la boxe française est alors général : on la pratiquait à l’armée, dans les lycées et les sociétés sportives et même à l’étranger. La période Charlemont se caractérise par une boxe française éducative scientifiquement élaborée. On distingue alors la boxe française combat de rue et la boxe française en salle, sport conventionnel où les coups dangereux sont prohibés. La boxe française est à la fois éducation physique et sport de compétition. Les deux guerres mondiales furent fatales à la boxe française, de nombreux pratiquants périrent et ce sport national faillit disparaître. C’est le conte Pierre BARUZI qui sera alors porteur du flambeau de la boxe française qui lui-même fréquenta les cours de Maître Charlemont. Il fonde en 1965 le Comité National de Boxe Française qui sera accueilli au sein de la fédération de judo comme discipline associée. 1969 on compte 800 licenciés pour 12 clubs. En 1974 le CNBF devient Fédération Nationale de SBF pour prendre son indépendance. Durant cette période, la boxe française connaît alors un renouveau et un vif développement notamment dans les milieux scolaires et universitaires. De nombreux enseignants d’éducation physique sont formés selon une méthode s’inspirant des principes de Charlemont. En 1985, la FFBFS franchit le cap de 20 000 licenciés. En 1985 : premier championnat du monde. II Terminologie en BFS Tireur : Nom du boxeur en Boxe Française. Attaque / Touche : Le tireur prend l’initiative obligeant l’adversaire à des actions défensives. Opportunité : Choix de la meilleure action au meilleur moment. Feinte : action visant à perturber l’adversaire pour créer une situation favorable (ouverture d’une cible) avant l’exécution d’une attaque planifiée. Retoucher : Le tireur garde l’initiative en enchaînant plusieurs attaques. Riposte : coup (ou série limitée de coups) effectué après une parade, une esquive, ou une touche de l’attaque adverse. Exemple : riposte en fouetté bas sur une attaque en fouetté figure. Remise : riposte utilisant le même coup que l’attaque adverse. Exemple : Remise en attaque direct avant figure sur attaque direct avant figure. Contre : action qui touche un adversaire pendant la phase de lancement de son action Exemple : Cross du droit sur attaque direct du droit de l’adversaire. Contre attaque : enchaînement de coups portés à la suite d’une parade, d’une esquive, d’un contre ou d’un coup d’arrêt, permettant de reprendre l’initiative. Coup d’arrêt : action qui stoppe l’attaque déclenchée par l’adversaire avant même que le coup ne touche la cible, au moment de l’armé de l’attaque adverse (demande une grande capacité d’anticipation , donc temps de réaction et d’exécution du coup très court). Exemple : Chassé bas d’arrêt sur attaque fouetté (touche de la jambe armée de l’adversaire qui bloque le développement du fouetté). III Distance et déplacements a) La distance : un élément clé de l’identité de la BFS Un coup est à distance, si l’adversaire le pare, l’esquive ou est touché. Au contraire il n’est pas à distance si il est donné dans le vide (sans que l’adversaire n’agisse) ou bien si il est sanctionné, selon le règlement technique avec les surfaces de frappes autorisées (frappes avec le tibia interdites par exemple). Une distance construite est une distance stabilisée entre deux tireurs en situation d’assaut ou de combat ; cela implique : - de déclencher ses frappes au bon moment (distance réglementaire), de ne pas fuir sur les attaques adverses (perte de distance d’intervention possible en riposte), tout en respectant la double logique de l’activité, à savoir : toucher sans être touché et ne pas être touché et toucher. Le problème temporel L’enjeu pour le tireur consiste à apprendre à éviter la crise temporelle toujours source de désagréments. En effet, en situation réelle d’affrontement, les tireurs étant mobiles, implique une difficulté fondamentale, à savoir : « cueillir la cible au vol ».Le débutant est souvent trop en retard ou parfois trop en avance .Il lui faut donc construire le moment de déclenchement en gagnant du temps : - en diminuant le temps de réaction des actions, attaque et défense, par une amélioration de la prise d’informations pertinentes sur l’adversaire, - en diminuant le temps de réalisation du geste technique (savoir-faire technique du boxeur) et donc favoriser la coïncidence entre l’apparition de la cible et l’attaque déclenchée ou l’apparition de l’attaque et la parade ou esquive réalisée (ceci caractérise l’opportunité en BFS). Les problèmes spatial et événementiel L’enjeu est alors pour le tireur de construire la distance réglementaire en fonction de la position de la cible qui se découvre sur l’adversaire (niveau figure, médian, bas, latéral ou frontal). En effet cette distance de touche sera différente si l’on se situe au niveau bas ou au niveau médian (exemple des distances du fouetté bas et du fouetté médian qui sont bien différentes ; ou distances du crochet en poing et du chassé latéral). A l’inverse il faudra également construire la distance à laquelle je risque d’être touché en fonction de la cible offerte à l’adversaire. Le type d’attaque déclenché (direct, chassé, crochet, revers,…) va également engendrer des variations de distance. Un chassé latéral (type d’événement possible) n’aura pas la même distance de touche qu’un crochet. Le tireur devra donc construire son espace d’intervention selon cette double logique spatial et événementiel et en même temps prendre conscience de l’espace de l’adversaire. b) Les déplacements Spécificité : Compromis entre grande vitesse des déplacements, pour être à distance de touches rapidement en attaque ou hors distance en défense et appuis solides dans la phase d’exécution des touches, pour favoriser l’équilibre et l’efficacité des touches (notamment puissance pour le combat : ancrage au sol pour transmettre les forces efficacement). Les déplacements se caractérisent de la façon suivante : impulsions/répulsions (sautillements, rebonds) d’un pied sur l’autre avec la charge du corps sur l’intérieur du pied et recherche d’équilibre du Centre de Gravité entre les deux appuis. Il est souhaitable de rechercher l’équilibre sur l’avant du pied (pas de talons au sol) pour que la répulsion soit plus efficace et l’appui au sol réduit (passage plus facile et rapide d’un appui sur l’autre (pied de pivot plus rapide pour toutes les attaques de profil). Cet équilibre ne doit pas surcharger la jambe avant afin de pouvoir attaquer plus vite de cette jambe. De plus, le buste doit plutôt se placer légèrement en avant pour permettre les esquives par retrait, et avantager les esquives à droite et à gauche. Cette forme de déplacement permet alors une plus grande vitesse dans l’adaptation des distances de touches et facilite ainsi l’adéquation entre la distance de l’adversaire et le type d’attaque déclenchée. IV LA GARDE EN BFS La garde est une attitude organisée, de disponibilité perceptivo-motrice offensive et défensive. Elle est le plus souvent perturbée par : - des problèmes de ré-équilibration ; une frappe en ligne haute par exemple induit souvent une ré-équilibration par une ouverture des bras. - Une pression temporelle inhérente au nombre d’informations à traiter dans un minimum de temps dans une situation d’opposition. La garde est un comportement dans lequel on doit se sentir bien, qui offre le plus grand choix dans la possibilité de l’attaque et de la défense. Elle se caractérise par les repères suivants : gants toujours dans le champ visuel, avant bras parallèles. Tête placée et menton baissé. Regard orienté vers tête/poitrine de l’adversaire, poitrine creuse et pas de fesses en arrière. Les appuis sont sur l’avant-pieds, orientés vers l’adversaire, décalés d’avant en arrière et en largeur (cf. déplacement spécifique de la BFS). Cette attitude à intégrer permet une disponibilité permanente pour se protéger et attaquer. Une recherche d’informations possible sur l’adversaire sans être complètement caché derrière ces gants. Deux types de garde sont possibles en BFS : Une garde de face à caractère offensive essentiellement car attaque des armes de droite et de gauche avec même efficacité (car même distance de touche entre jambes droite et gauche par exemple). L’inconvénient cependant de ce type de garde est qu’elle offre une plus grande surface de cibles possibles pour l’adversaire, et des déplacements antéropostèrieur (d’avant en arrière) difficiles. Une garde profilée (la plus répandue), à caractère plus défensive que la première, permet de diminuer les surfaces offertes à l’adversaire et éloigne les points vitaux : foie, rate, menton, plexus (d’autant plus important en combat). Ce profilé implique la position d’une jambe avant et arrière (idem pour les poings) avec de préférence le bras gauche devant, pour un droitier, pour une meilleure résistance aux chocs du bras droit(plus fort) en protection arrière. Ces attitudes doivent permettre au boxeur de s’adapter au comportement d’un adversaire et en fonction de la chronologie dans l’assaut. Il sera intéressant de provoquer, parfois, des fautes volontaires de garde pour essayer de piéger l’adversaire par une plus grande anticipation liée au type de réponse alors connu (abaisser la garde, par exemple, pour que l’adversaire attaque aux poings et donc anticiper une riposte plus rapide puisque connue à l’avance). V OPPORTUNITE EN BFS TROIS PRINCIPES D’ACTIONS A INTEGRER 1 Sens de rotation préférentiel par rapport à la garde de l’adversaire : Il est souhaitable de favoriser les déplacements vers l’extérieur de la garde de l’adversaire, c’est à dire vers la droite pour un adversaire en garde à gauche (jambe gauche en avant) afin de limiter les déclenchements de sa jambe arrière. 2 Coups rectilignes ou circulaires : Il sera préférable de riposter avec des coups rectilignes sur une attaque en coups circulaires pour améliorer l’opportunité de la réponse (riposte en chassé sur une attaque en fouetté par exemple). Et inversement riposter en coups circulaires sur une attaque en coups rectilignes, ce qui nécessite en plus un travail en décalage pour se désaxer de l’attaque ( revers balancé frontal sur une attaque en chassé latéral par exemple). 3 Coup qui s’oppose au sens de déplacement : Toujours privilégier des coups qui s’oppose au sens de déplacement de l’adversaire pour favoriser les touches à distance réglementaire. Il sera préférable de toucher avec un coup rectiligne sur un adversaire qui avance (chassé ou direct par exemple) et un coup circulaire sur un adversaire qui se déplace latéralement à gauche ou à droite en s’opposant au sens de déplacement (fouetté jambe avant ou crochet bras avant, pour « une garde à gauche », sur un adversaire qui se déplace vers la gauche par exemple). Ce principe permettra d’éviter les touches non à distance sur certaines attaques (riposte en fouettés tibias sur adversaire qui avance par exemple). VI CONTENUS DE FORMATION OBJECTFS : AU NIVEAU THEORIQUE : Acquérir les connaissances relatives à l’histoire de l’activité. Situer les sports de combat, et plus particulièrement les sports de combat de percussion, dans le champ des A.P.S. Acquérir des connaissances techniques et réglementaires. Développer des compétences d’observation et d’analyse d’une situation d’opposition. AU NIVEAU PRATIQUE : Niveau 1 : Maîtriser les différentes techniques d’attaques en pieds et en poings codifiés dans le règlement technique de la BFS. Construire progressivement sa distance d’intervention en attaque et en défense en contrôlant la puissance des touches, pour la logique de l’assaut. Construire une attitude de garde efficace pour une plus grande protection en défense et pendant l’attaque par l’appropriation des techniques de parades et d’esquives spécifiques à la BFS. Intégrer les déplacements spécifiques de la BFS pour améliorer ses possibilités de vitesse d’action pour des attaques à distance réglementaire et une défense mieux adaptée car plus rapide. S’approprier les principes d’actions donnés ci dessus pour une plus grande opportunité des réponses du tireur. Niveau 2 &3 : Pouvoir enchaîner les actions d’attaques (notamment pieds/poings & poings/pieds) et de défenses (esquives & parades) progressivement à toutes les distances, et cadrer l’adversaire. S’adapter tactiquement à différents types d’adversaires en identifiant ses points faibles et ses points forts. Construire sa distance d’intervention en attaque et en défense en transmettant de la puissance dans les coups pour la logique du combat (niveau 3). Le programme des séances pratiques pourrait s’envisager de la manière suivante: Séance n°1 et 2 Objectif: ACCEPTER D’ENTRER DANS UNE SITUATION D'OPPOSITION Ce qu'il faut acquérir : - Prendre plaisir à boxer et s'investir dans une situation d'opposition / coopération. - S'approprier des moyens rudimentaires d'attaque et de défense. - Préserver son intégrité physique et celle de ses camarades. Séance n° 4, 5, 6 et 7 Objectif: L'ATTAQUE A partir d'un assaut à thème, le tireur doit progressivement s'approprier un comportement réglementaire. Il doit respecter les commandements de l'arbitre, les trajectoires, la conformité des armes utilisées, les distances, et ne toucher que les cibles autorisées. Ce qu'il faut acquérir. - S'organiser progressivement dans une garde préférentielle et s'y tenir. - Dans les déplacements un pied vient chasser l'autre. - Les coups sont précis et contrôlés (ce qui implique une prise d'information a priori). - Arbitrer/Juger un assaut. Séance n° 8, 9, 10 et 11 Objectif: NEUTRALISER UNE ATTAQUE ET RIPOSTER. A ce stade de l'apprentissage, on constate que l'avantage échoit systématiquement à celui qui adopte une attitude offensive. C’est, par conséquent, le moment de créer les conditions pour que les tireurs s’approprient les données technico-tactiques leur permettant de ne pas être touché et, le cas échéant, de riposter. Une telle compétence implique: - Une prise d'information précoce sur le projet moteur de l'attaquant (décodage d'indices). - Une perception des points faibles de l'attaquant afin d'optimiser son organisation défensive. Ce qu'il faut acquérir : - S'organiser pour arrêter un adversaire qui s'approche, soit en jambe avant soit en bras avant. - S'organiser pour esquiver/ parer un coup délivré par l'attaquant et riposter. Séance n° 12, 13, 14 et … Objectif: S'OPPOSER POUR NEUTRALISER LA RIPOSTE. Pour neutraliser la riposte, le premier coup porté doit effectivement toucher, mais aussi et surtout, donner la possibilité d'enchaîner plusieurs coups. Ce choix tactique implique, d'une part, une bonne préparation de l'attaque et, d'autre part, d'avoir un bagage moteur conséquent pour envisager un suivi. Ce qu'il faut acquérir. - Maintenir la pression pour désorganiser la défense adverse. - Feinter, camoufler une attaque pour augmenter l'incertitude chez la défense. - Enchaîner poings pieds, pieds poing. - Imposer son propre rythme. ÉVALUATION 2 Assauts de 2 x 1' 30" avec deux partenaires différents En documents joints (C8_Réglemnts.pdf) s’approprier les contenus des pages suivantes : VII REGLEMENTS TECHNIQUES de la page 47 à 53 pour tous les niveaux VIII REGLEMENTS DES COMPETITIONS page 55 pour niveaux 2&3 IX REGLEMENTS D’ARBITRAGE de la page 83 à 88 pour les niveaux 2&3