Finances publiques dans la zone euro
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Finances publiques dans la zone euro
Finances publiques dans la zone euro : essai non transformé (ou pas encore) Frédérique Cerisier n moyenne, la situation des finances publiques dans la zone euro est revenue, en 2006, d’un pic du cycle à l’autre, à la situation qui était la sienne en 2000. Quelques Etats membres sont, toutefois, parvenus, malgré le creux conjoncturel, à consolider leurs finances et à améliorer notablement leur position budgétaire. Mais ils sont peu nombreux et, au final, l’évolution moyenne de la zone euro reste déterminée par un noyau dur de pays dont la position n’a pas fondamentalement bougé, à la frontière de la zone admise par le Pacte de stabilité et de croissance. Parmi ceux-ci, l’Allemagne, qui bénéficie d’une croissance exceptionnellement forte, pourrait se donner les moyens de s’extraire de ce groupe. Comme l’a rappelé récemment l’OCDE lors de la publication de ses prévisions semestrielles, le risque est grand, dans une période relativement prolongée de croissance soutenue telle que la connaît actuellement la zone euro, de sous-estimer le caractère cyclique des recettes engendrées par la croissance et de croire qu’elles seront à même de financer sur le long terme des dépenses et des baisses d’impôts durables. Dans les autres grands pays de la zone, une utilisation trop importante des marges de manoeuvre offertes par la croissance pourrait, en effet, empêcher une consolidation notable de la situation budgétaire avant le prochain ralentissement cyclique. Dans l’immédiat, le solde des finances publiques continuera, toutefois, de s’améliorer dans les trimestres à venir. E D’un cycle à l’autre Les finances publiques de la zone euro se sont nettement redressées l’an dernier. Selon les données validées par Eurostat, tous les pays, à l’exception de Juillet 2007 l’Italie, ont connu une amélioration du solde de leur finances publiques, modérée pour certains (de l’ordre de 0,5% du PIB en France et en Autriche), très importante pour d’autres (2,2% au Portugal et 2,9 % en Grèce(1)). Au total, le déficit moyen pour l’ensemble de la zone euro a été ramené de 2,5% en 2005 à 1,6% en 2006. Après les Pays-Bas à la mi-2006 et la France au début de 2007, la Commission européenne vient de recommander officiellement qu’il soit mis fin aux procédures de déficit excessif ouvertes à l’encontre de l’Allemagne et de la Grèce. Si l’on ne tient pas compte de la situation particulière ayant tiré le déficit italien à 4,4% du PIB, les finances publiques du Portugal auront été les seules à ne pas respecter le fameux critère des 3% en 2006. Corollaire de ce rétablissement des comptes publics, le ratio de dette s’est lui aussi réduit, de 1,5 point de PIB, à 69,1%. Là encore, les évolutions ont été favorables dans la très grande majorité des pays membres. Parmi les Etats les plus lourdement endettés, seuls l’Italie et le Portugal n’ont pu prévenir un accroissement de leur ratio de dette l’an dernier, à respectivement 106,8% et 64,7% du PIB. Au final, les efforts consentis par les Etats membres ces dernières années pour rétablir la situation de leurs finances publiques après le creux de 2003, tardivement soutenus par l’accélération de la croissance enregistrée l’an dernier, ont permis aux finances publiques de l’union monétaire de rejoindre à la fin de 2006 leur point de départ de 2000 (cf. graphique 1). En effet, alors qu’elle a probablement atteint le pic de croissance du cycle actuel, la zone euro a retrouvé l’an dernier des finances publiques, évaluées en termes de déficit structurel et de Conjoncture 2 ratio de dette, quasiment identiques à celles du haut du cycle précédent, en 2000, avec un déficit structurel de l’ordre de 1% du PIB et un ratio de dette à peine inférieur à 70%. Entre-temps, bien sûr, la détérioration des comptes a été très importante, notamment du fait du creux conjoncturel. Surtout, au cours de cette période, les positions relatives des Etats membres, même s’ils se répartissent toujours assez clairement en trois groupes, se sont révélées plus mobiles (cf. graphiques 2 et 3). Déficit budgétaire et ratio de dette de la zone euro Juillet 2007 72 -1 -2 70 -3 68 -4 66 -5 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 Graphique 1 -6 Source : Eurostat Position budgétaire des Etats membres en 2000 Solde structurel (en % du PIB) Dette (en % du PIB) 6.0 Finlande Luxembourg 3.0 Irlande Allemagne 0.0 Zone euro Pays-Bas Espagne Autriche France Belgique Italie -3.0 Grèce Portugal -6.0 0 20 Graphique 2 40 60 80 100 120 Sources : Eurostat et Commission européenne Position budgétaire des Etats membres en 2006 Dette (en % du PIB) 6.0 Solde structurel (en % du PIB) L’Espagne est sans conteste le pays ayant parcouru le chemin le plus impressionnant. En améliorant de plus de 20 points de PIB son ratio d’endettement et de plus de 4 points le solde structurel de ses finances publiques, elle a rejoint, avec les Pays-Bas(2), les trois “petits” Etats membres (Luxembourg, Finlande, Irlande) qui, dès 2000, affichaient un faible endettement et des excédents parfois très élevés. Dans ces Etats, qui représentent maintenant un peu moins de 20% du PIB de la zone euro (contre 4% en 2000), la Commission qualifie la situation budgétaire de “conforme au Pacte de stabilité et de croissance” et de globalement saine à moyen terme. Ainsi, ils affichaient tous l’an dernier un solde de leurs finances publiques, à la fois conjoncturel et corrigé du cycle, nettement supérieur à l’objectif de moyen terme déclaré à la Commission, comme il se doit en phase haute du cycle de croissance (cf. graphique 4, page 4). Par rapport à l’année 2000, ils ont poursuivi leur désendettement(3), tandis que la Finlande et le Luxembourg sont parvenus à atteindre le (probable) point haut du cycle de croissance avec des excédents un peu moins élevés qu’en 2000. Au-delà de cette “bonne” gestion du cycle conjoncturel, à l’intérieur des limites fixées par les règles du Pacte, ces pays ont, par ailleurs, atteint une situation budgétaire globalement satisfaisante à long terme, compte tenu des perspectives de vieillissement de leur population. Plus précisément, le solde actuel de leurs finances publiques, s’il était maintenu, serait suffisant pour 0 Dette Solde des finances publiques 74 64 Les pays “vertueux” sont plus nombreux et ont amélioré leur position en % du PIB 76 Irlande 3.0 Finlande Espagne Luxembourg Pays Bas 0.0 Belgique Autriche Zone euro Allemagne Italie France Portugal Grèce -3.0 -6.0 0 20 Graphique 3 Conjoncture 3 40 60 80 100 120 Sources : Eurostat et Commission européenne Faible réduction de l’endettement dans les pays les plus endettés et détérioration de la situation des Etats en position intermédiaire A l’opposé de ces “bons élèves”, l’Italie et la Grèce(5) restent dans une position particulièrement difficile. Leur déficit structurel s’est détérioré depuis 2000, et leur taux d’endettement, même s’il s’est réduit de l’ordre de dix points de PIB, reste beaucoup trop important. Globalement, leur situation n’a pas connu de franche amélioration, ce qui tranche avec le désendettement de grande ampleur (vingt points de PIB) auquel est parvenue la Belgique. Enfin, les Etats membres connaissant une situation intermédiaire ne sont plus que quatre mais pèsent encore un peu moins de 60% du PIB de la zone euro (contre 74% en 2000). Initialement, ils étaient répartis assez largement “autour” de la frontière tracée par les critères de Maastricht, avec un endettement de l’ordre de 60% du PIB et des soldes budgétaires plus variés, faiblement excédentaires pour l’Allemagne et les PaysBas, déficitaires de plus de 4% pour le Portugal. Aujourd’hui, ce groupe est beaucoup plus resserré, avec un ratio d’endettement compris entre 60% et 70% du PIB et des déficits structurels de 1% à 3%. Ils constituent le barycentre de la zone, le groupe des Etats qui se maintiennent difficilement autour des limites de déficit et d’endettement fixées par le traité de Maastricht. Parmi ces pays, seule l’Autriche a, faiblement, amélioré sa position en six ans, à la fois pour ce qui est de son niveau d’endettement et de son solde structurel. Elle est aussi la seule à ne pas être passée, au cours du cycle, par la procédure de déficit excessif. En revanche, les difficultés rencontrées en Allemagne, en France et au Portugal se sont traduites par un accroissement de leur endettement (de sept à huit points de PIB pour les premiers, de plus de onze points au Portugal.) Au final, la situation des finances publiques de la zone, prise dans son ensemble, est peu différente de Juillet 2007 Soldes structurels et objectifs de moyen terme (OMT) 5% 4% 3% 2% 1% 0% -1% -2% -3% -4% -5% OMT Solde structurel 2006 Au tri c Be he lg iq Fi ue nl an d Fr e Al anc le e m ag ne G rè c Irl e an de Lu It xe alie m bo Pa ur ys g -B Po as rtu Es gal pa g Sl ne ov Zo éni ne e eu ro assurer, à l’horizon 2050, le financement des coûts liés au vieillissement (retraites et santé) et maintenir un ratio d’endettement inférieur à 60% du PIB(4) (cf. encadré). Graphique 4 Sources : Commission européenne, PSC nationaux celle atteinte il y a sept ans. Beaucoup d’Etats membres se retrouvent, de ce point de vue, globalement au même point qu’à l’issue du processus de convergence ayant préparé l’Union monétaire, y compris ceux qui n’étaient pas encore parvenus, à l’époque, à une situation qui, selon les règles que s’est donnée l’Union, pouvait être qualifiée de saine. Entre-temps, le ralentissement conjoncturel, plus ou moins long et sévère, expérimenté par la plupart des pays membres a souvent interrompu ces ajustements. Mais pas toujours. Plusieurs Etats ont tout de même réussi au cours de cette période à améliorer sensiblement leur position, les parcours les plus impressionnants étant ceux de l’Espagne et de la Belgique. Globalement, les pays dont la Commission qualifie la situation de saine sont plus nombreux, et leur poids dans la zone est maintenant tout à fait significatif (20% contre 4% en 2000). Cette amélioration est masquée dans l’agrégat zone euro essentiellement par la détérioration de la situation enregistrée par les pays intermédiaires. Leur poids dans le PIB de la zone a diminué de plus de 15 points, mais leur situation s’est, toutefois, suffisamment dégradée pour contribuer davantage au déficit de l’Union monétaire (cf. tableau 1). Perspectives Les Etats membres qui sont loin d’avoir atteint leur objectif de moyen terme ont un poids important dans la zone et sont ceux qui projettent les modifications les plus Conjoncture 4 Contribution aux indicateurs budgétaires (en % du PIB de la zone euro) Pays en excédents budgétaires 2000 Poids dans le PIB de la zone euro 4 Contribution aux indicateurs de la zone euro : au solde budgétaire structurel 0,2 1,6 au ratio d’endettement Pays intermédiaires Pays les plus endettés Ensemble de la zone euro 22 100 74 -0,7 43,7 -0,4 24,2 -0,9 69,5 2006 Poids dans le PIB de la zone euro 20 58 18 100 Contribution aux indicateurs de la zone euro : au solde budgétaire structurel 0,4 -1,1 -0,5 -1,1 8,0 38,6 19,1 69,6 au ratio d’endettement Note : en 2006, la somme des contributions des trois groupes de pays n’est pas égale au total zone euro car la Belgique n’est intégrée à aucun groupe. Tableau 1 Source : Calculs BNP Paribas d’après les données d’Eurostat Encadré : Indicateurs de la viabilité des finances publiques Extrait du bulletin mensuel de la BCE, décembre 2006 : “La commission européenne a publié récemment son premier rapport sur la viabilité des finances publiques. Celui-ci présente une évaluation fondée sur les nouvelles projections communes relatives aux coûts liés au vieillissement de la population, la situation budgétaire actuelle et d’autres facteurs susceptibles d’affecter à l’avenir les finances publiques. […] L’évaluation de la viabilité des finances publiques par la Commission est fondée sur deux principaux indicateurs quantitatifs (“écarts de viabilité”) qui prennent en compte la situation actuelle en matière de déficit et de dette et l’incidence prévue de la hausse des dépenses liées au vieillissement, de 2005 à 2050, sur les retraites, les prestations de santé et les soins de longue durée (cf. tableau ci-dessous). L’indicateur S1 montre de combien il faudrait augmenter les recettes fiscales ou réduire les dépenses publiques pour financer les coûts liés au vieillissement de la population et atteindre un ratio de dette publique de 60% du PIB en 2050. L’indicateur S2 est légèrement plus ambitieux et représente la hausse des recettes fiscales ou la baisse des dépenses qui seraient à la fois nécessaires pour financer les coûts du vieillissement de la population et suffisantes pour rembourser la totalité de la dette publique dans un avenir éloigné (en termes techniques, l’indicateur S2 indique quelle serait l’amélioration budgétaire nécessaire pour rapprocher la valeur actualisée des futurs soldes primaires de l’encours actuel de la dette brute). […] Outre ces facteurs quantitatifs, la Commission prend en compte un large éventail d’autres “acteurs qualitatifs” afin de classer les pays de l’UE en fonction des risques (faible, moyen, élevé) pesant sur la viabilité de leurs finances publiques”. […] Ecarts de viabilité Variation des Catégorisation dépenses liées des risques au S2 vieillissement 0,3 faible 1,1 1,8 moyen 6,6 -0,9 faible 5,0 4,0 moyen 3,2 4,4 moyen 4,0 3,0 élevé 1,4 2,9 moyen 7,8 3,1 moyen 2,3 9,5 moyen 8,4 1,3 faible 5,2 10,5 élevé 9,7 3,2 moyen 8,9 3,5 4,4 Source : Commission européenne Ecart de viabilité % du PIB S1 Autriche Belgique Finlande France Allemagne Grèce Irlande Italie Luxembourg Pays-Bas Portugal Espagne Zone euro Tableau 0,1 0,4 -3,3 3,2 3,5 3,2 -0,8 3,4 4,6 -0,2 7,9 0,2 2,3 Juillet 2007 Conjoncture 5 importantes de leurs positions budgétaires (solde et endettement). A court terme, ce sont eux qui présideront le plus à l’évolution d’ensemble de la zone. Cette année, la plupart des Etats membres devraient être en mesure d’atteindre les cibles qu’ils se sont assignées dans les dernières mises à jour des programmes de stabilité, à la fois du fait de perspectives de croissance qui restent favorables et des marges de manœuvre que leur a offertes l’accélération en partie inattendue des recettes fiscales l’an dernier. En 2008, un certain nombre d’Etats membres, notamment parmi les plus gros, pourraient marquer une pause dans leurs efforts d’ajustement structurel. Déficits 2006 : divine surprise… Estimation Objectif % du PIB Réalisé fin 2005 fin 2006 Autriche -1,7 -1,1 -1,1 0,0 0,0 0,2 Belgique 1,6 2,9 3,9 Finlande -2,9 -2,7 -2,5 France Allemagne -3,3 -2,1 -1,7 -2,6 -2,6 -2,6 Grèce -0,6 2,3 2,9 Irlande -3,5 -5,7 -4,4 Italie -1,8 -1,5 0,1 Luxembourg -1,5 0,1 0,6 Pays-Bas -4,6 -4,6 -3,9 Portugal 0,9 1,4 1,8 Espagne -2,3 -2,1 -1,6 Zone euro Tableau 2 Sources : PSC nationaux, Eurostat et calculs BNP Paribas pour la zone euro Divine surprise… Le fait marquant de l’amélioration des comptes publics enregistrée en 2006 est qu’elle aura été, tout au long de l’année et dans la plupart des pays, largement non anticipée. En effet, à -1,6% du PIB, le solde de l’ensemble de la zone est supérieur de quatre à cinq dixièmes aux prévisions de la Commission européenne de l’automne 2006 (-2,0%) et à ce que l’on pouvait déduire des estimations délivrées fin 2006-début 2007 par les pays membres, dans les dernières mises à jour des programmes de stabilité. Enfin, et peut-être surtout, il est inférieur, en moyenne dans la zone euro, de sept dixièmes de point aux objectifs que les Etats membres s’étaient eux-mêmes assignés dans les mises à jour fin 2005-début 2006 des pactes de stabilité (cf. tableau 2). Bien entendu, l’embellie conjoncturelle et, notamment, la baisse du chômage qui l’a accompagnée ont joué un rôle non négligeable dans ce résultat, l’impact de l’accélération de la croissance sur la réduction du déficit de la zone pouvant être évalué à 0,3 ou 0,4 point de PIB. Elle est aussi en partie à l’origine du défaut d’anticipation qui vient d’être souligné. En effet, dans beaucoup d’Etats membres (la France étant une des exceptions les plus notables), la vigueur de la croissance a surpris l’ensemble des observateurs, les amenant, tout au long de l’année, à relever leurs prévisions (cf. tableau 3). Il reste qu’à la fin de 2006, dans ses prévisions d’automne, la Juillet 2007 Croissance 2006 : divine surprise… Estimation Hypothèse Réalisé fin 2005 fin 2006 Autriche 1,8 3,1 3,1 2,2 2,7 3,0 Belgique 3,2 4,5 5,5 Finlande 2,3 2,3 2,0 France Allemagne 1,4 2,3 2,8 3,8 4,0 4,3 Grèce 4,8 5,4 6,0 Irlande 1,5 1,6 1,9 Italie 4,4 5,5 6,2 Luxembourg 2,5 3,3 2,9 Pays-Bas 1,1 1,4 1,3 Portugal 3,3 3,8 3,9 Espagne 2,1 2,5 2,8 Zone euro Tableau 3 Sources : PSC nationaux, Eurostat et calculs BNP Paribas pour la zone euro Commission européenne passait largement à côté de l’ampleur de l’ajustement des finances publiques réalisé, mais ne sous-estimait que peu le redressement de l’activité. L’ampleur de l’ajustement structurel en question En fait, l’accélération de la croissance s’est accompagnée, comme le rappelle la Commission dans ses prévisions de printemps, “d’un vif redressement des élasticités fiscales, reflétant en particulier la vigueur des Conjoncture 6 Les objectifs seront facilement tenus cette année, mais l’ajustement sera quasiment interrompu en 2008 La réalisation exacte par chacun des Etats membres des objectifs affichés dans ces mises à jour impliquerait, pour l’ensemble de la zone euro, un déficit des finances publiques de 1,4% cette année, puis de 1,1% en 2008. Il nous semble que le solde des finances publiques de la Juillet 2007 Policy mix Restriction Budgétaire Expansion Monétaire Variation du solde primaire corrigé du cycle recettes des taxes sur les sociétés”. Concrètement, dans plusieurs Etats membres, les recettes fiscales en provenance des sociétés ont connu un redressement que ne permettent d’expliquer qu’en partie la forte croissance (si l’on se fie aux valeurs des élasticités habituellement retenues(6)) et les effets attendus des réformes éventuellement mises en place par les Etats. Dans certains d’entre eux, des éléments d’explication ont été avancés, comme une plus grande efficacité de la lutte contre l’évasion fiscale, notamment en Italie, ou l’ampleur des revenus gaziers aux Pays-Bas. En Allemagne, où les recettes de TVA ont également enregistré une envolée impressionnante, certaines mesures passées d’élargissement de la base fiscale ont pu jouer en période de forte accélération de l’activité. Enfin, il est également possible que l’ampleur de la croissance ait été sous-estimée dans certains pays. En tout état de cause, ces recettes exceptionnelles et inattendues constituent les fameuses “cagnottes”, dont il n’est pas certain que tous les Etats feront la même utilisation cette année. Formellement, elles sont prises en compte dans les estimations de la Commission dans le calcul de l’ajustement structurel du solde des finances publiques observé en 2006(7). Ex ante, la variation de ce solde d’une année à l’autre est une estimation de l’effet pérenne attendu par les Etats des réformes mises en place. Fin 2005-début 2006, les programmes de stabilité permettaient ainsi d’évaluer à 0,2 point de PIB l’effet conjoint, dans la zone, de ces mesures. Au final, l’ampleur de l’ajustement enregistré par la Commission est de 0,9 point de PIB. Bien entendu, l’incertitude qui existe pour l’instant sur le caractère pérenne, ou conjoncturel, voire aléatoire(8), d’une partie de ces recettes pèse sur les prévisions qu’il est possible d’établir pour 2007. Restriction Budgétaire Restriction Monétaire 1.8 2006 2005 2007 2004 0 -1.8 2008 1.8 2003 *Prévisions : BNP Paribas Expansion budgétaire Expansion monétaire Expansion budgétaire Restriction monétaire -1.8 Variation du taux Refi en termes réels Graphique 5 Sources : Commission européenne, BCE zone s’établirait plutôt à -1,0% dès cette année, soit en hausse de 0,6 point de PIB. En revanche, il ne se réduirait plus que marginalement, à -0,8 % du PIB, l’an prochain. Cette prévision s’appuie aussi sur une hypothèse de croissance nettement plus favorable que celle retenue en moyenne par les Etats (2,7% en 2007, contre 2,1% dans les PSC). Stable par rapport à 2006, la croissance contribuerait encore pour plus de trois dixièmes de point à une nouvelle amélioration du solde des finances publiques cette année. De plus, elle tient compte de la situation réellement acquise en 2006 qui, pour beaucoup d’Etats membres, a rendu les objectifs affichés pour 2007 très faciles à atteindre. Ceci explique que le déficit général des finances publiques de la zone approcherait de 1% dès cette année plutôt qu’en 2008, mais cela pourrait également inciter certains Etats, notamment parmi ceux qui se sont engagés à fournir les efforts les plus importants, à mettre peut-être moins rigoureusement en œuvre leurs plans d’ajustement. Le redressement structurel des finances publiques enregistré cette année serait donc nettement plus faible que celui obtenu l’an dernier. Cela serait encore plus vrai en 2008 où, de plus, le ralentissement de l’activité vers des rythmes plus proches du taux de croissance potentiel dans la plupart des Etats membres limiterait sensiblement l’impact de la croissance sur le solde des finances publiques. En termes de “policy mix” (cf. graphique 5), cette consolidation budgétaire moins marquée en 2007 est, toutefois, compensée par la poursuite de la remontée des taux courts opérée par la BCE tout au long du Conjoncture 7 premier semestre, conjuguée à un léger recul de l’inflation. Par la suite, le statu quo monétaire (voire, à un horizon plus lointain, les premières baisses de taux en cas de ralentissement sensible de la croissance) pourrait ramener le “policy mix” vers une zone proche de la neutralité. Même si on peut regretter qu’elles donnent lieu à un moindre assainissement structurel, les politiques budgétaires attendues cette année et l’an prochain dans la zone ne sont donc pas incohérentes du point de vue du cycle conjoncturel tel que nous l’anticipons. Espagne : solde des finances publiques et ratio de dette 80 Ratio de dette Solde général des finances publiques 70 60 50 40 30 20 10 0 90 92 Graphique 6 Relâchement des excédents et politiques de croissance en Espagne Certains des Etats membres affichant des excédents confortables ont programmé des mesures impliquant un relâchement notable de leur solde budgétaire comme l’Irlande, les Pays-Bas. En Espagne, après deux années consécutives de fort excédent budgétaire (+1,1%, puis +1,8% en 2006), des baisses d’impôts sur le revenu et sur les sociétés sont prévues. Surtout, le gouvernement a décidé cette année d’engager une hausse de 25% en termes nominaux de ses dépenses de recherche et développement, soit une augmentation de l’ordre de 0,6 point de PIB. Malgré le maintien d’une croissance forte, l’excédent budgétaire pourrait se réduire à 1,5% du PIB cette année (cf. graphique 6). L’assainissement opéré depuis plus d’une décennie ayant porté ses fruits, les pouvoirs publics espagnols peuvent parfaitement se permettre de financer une politique que de nombreux Etats voudraient pouvoir mettre en œuvre. Du point de vue du “policy mix”, ceci n’est toutefois pas vraiment adapté puisque, avec une croissance et une inflation supérieures à la moyenne de la zone euro, l’Espagne bénéficie a priori d’une politique monétaire trop expansionniste qu’une politique budgétaire restrictive pourrait contrecarrer. Parmi les autres grands pays de la zone, c’est surtout l’évolution de la situation en Allemagne et en Italie qui aura la plus grande influence sur la situation européenne. La baisse du déficit enregistrée cette année dans ces deux pays expliquera en grande partie l’amélioration du solde de la zone. En France, la situation Juillet 2007 94 96 98 00 02 04 06 * 08* 3 2 1 0 -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 Sources : Eurostat, prév.* BNP Paribas et CE budgétaire ne s’améliorerait plus que marginalement en 2007, principalement sous l’effet de la conjoncture, dans la mesure où la nouvelle majorité présidentielle engagerait sur la seconde partie de l’année un certain nombre de dépenses nouvelles, alors que les mesures d’économies annoncées produiraient leurs effets l’an prochain. Allemagne : crédibilité restaurée Après avoir réduit son déficit de 1,5 point de PIB en un an, de 3,2 % en 2005 à 1,7 % en 2006, l’Allemagne s’apprête visiblement à continuer cette année dans la même voie d’une façon résolue. La faiblesse des hypothèses de croissance retenues pour 2007 dans la mise à jour du programme de stabilité(9) est d’ailleurs probablement une illustration de cette volonté, après que l’on a tellement reproché à de nombreux Etats membres d’asseoir leurs projections sur des prévisions trop optimistes. Il reste, toutefois, que la vigueur du courant ayant porté l’économie allemande l’an dernier était encore largement sous-estimée à la mi-2006 et, surtout, que les mesures de consolidation prévues cette année apparaissaient susceptibles d’amputer sérieusement la croissance. Lors de son installation, la coalition avait décidé que les mesures d’économies déjà programmées pour 2006 par le précédent gouvernement seraient mises à profit pour financer le plan de relance de l’économie (Impulsprogramm, 25 milliards d’euros)(10). La stratégie Conjoncture 8 budgétaire élaborée dans le contrat de coalition à la fin de 2005 et présentée dans la foulée à la Commission européenne(11) tablait sur ce plan pour renforcer l’accélération de la croissance déjà en cours. Le déficit général des administrations publiques était alors attendu à 3,6% en 2006, et ce n’est qu’en 2007 qu’une hausse du taux normal de TVA de 16% à 19 % devait alors permettre d’assainir plus avant les finances publiques et de satisfaire aux exigences de la Commission(12). En fait, avec le redressement des comptes publics enregistré l’an dernier, la quasi-totalité du chemin exigé par la Commission européenne a déjà été parcourue. Non seulement le solde des finances publiques est bien inférieur aux fameux 3%, mais l’impact conjoncturel de la forte accélération de la croissance sur la réduction du solde des finances publiques peut être évalué, au mieux, à 0,6 point de PIB(13). Le déficit structurel allemand aurait donc, d’ores et déjà, diminué de 0,9 point de PIB (sur un total de 1 point exigé par la commission à la fin de 2007). Pourtant, cette stratégie a été reconduite à l’identique à la fin de 2006. Cette année, le surcroît de recettes attendu du relèvement de la TVA est de plus de 20 milliards d’euros environ (près de 1 point de PIB). Dans le même temps, la baisse de plus de deux points des cotisations sociales (patronales et salariés) devrait constituer un manque à gagner de plus de 15 milliards. Même si un peu moins de la moitié de cette somme est censé être financé par “une gestion plus efficace de l’Agence fédérale du travail”, l’engagement de dégager en 2007 une réduction supplémentaire de 0,5 point de PIB hors effets de cycle paraît plutôt crédible. Au total, et étant donné des perspectives de croissance qui restent très favorables, les finances publiques en Allemagne pourraient voir leur déficit se réduire à 0,7% cette année, un niveau jamais atteint depuis la réunification. En 2008, le gouvernement allemand a, en revanche, prévu d’utiliser les marges de manœuvre qui lui offriront la maîtrise des dépenses essentiellement pour financer une baisse de l’impôt sur les sociétés. Le taux de l’impôt serait ramené de 25% à 15%, une baisse en grande partie contrebalancée par un élargissement de l’assiette. Dès lors, c’est le maintien d’une croissance encore soutenue qui permettrait au déficit de se réduire davantage, à -0,3% du PIB. Juillet 2007 Allemagne : en route vers les excédents ? Solde corrigé du cycle, en % du PIB 0.0 -1.0 -2.0 -3.0 -4.0 92 94 96 98 00 02 04 06 * 08* Graphique 7 Sources : OCDE, * prév. Commission européenne Alors qu’aujourd’hui le redressement modéré de l’inflation et la tenue du climat des affaires à un niveau historiquement élevé montrent que l’économie était effectivement à même de supporter une forte hausse de la fiscalité, ce diagnostic ne faisait pas forcément consensus à la fin de 2006, ni parmi les observateurs ni dans l’opinion publique allemande. La “cohabitation” politique a probablement joué un rôle dans le maintien de cette décision, en ce sens qu’un élément du contrat de coalition ne pouvait être renégocié seul, et que sa réouverture aurait été susceptible d’entraîner une remise à plat du programme gouvernemental, que nul ne paraissait souhaiter. En tout état de cause, cette conduite a très probablement permis à l’Allemagne de profiter d’une période conjoncturelle favorable pour mettre en œuvre ses réformes et asseoir la crédibilité de sa politique fiscale, notamment vis-à-vis des institutions européennes. Il semble pour l’instant que, s’il le désire, le parti qui remportera les élections générales de 2009 aura les moyens de faire entrer assez rapidement le pays dans le “club” des Etats vertueux. Cela ne serait certainement pas sans conséquences sur le panorama que nous avons dressé plus haut. En France, priorité aux réformes En France aussi, la réduction à 2,5% du déficit des finances publiques (après 3,0% en 2005) l’an dernier mérite d’autant plus d’être notée que la croissance y a été plafonnée à son niveau potentiel. Non seulement la Conjoncture 9 croissance y a donc a priori joué un rôle plus faible qu’ailleurs dans la réduction des déficits, mais en plus elle s’est affichée dans la partie basse de la fourchette de prévisions de croissance retenue par le gouvernement pour établir ses objectifs de déficits, qui ont pourtant été dépassés. Comme ailleurs dans la zone, les finances publiques ont bénéficié d’un dynamisme particulier des recettes de TVA et d’impôts sur les sociétés ainsi que du redressement des recettes de cotisations sociales et d’un certain volume de ressources exceptionnelles(14). Surtout, l’objectif de maîtrise des dépenses de l’Etat central (hausse limitée à l’inflation) a été globalement tenu. Du côté des comptes sociaux, la progression des prestations a ralenti, notamment du fait de celles liées à l’emploi en raison du recul du nombre de chômeurs indemnisés. Si l’on ne tient pas compte des recettes exceptionnelles de 2005(15), le solde des administrations de Sécurité sociale s’est amélioré de 5 milliards d’euros (0,3 point de PIB). Cette année, l’évolution du déficit dépendra essentiellement des efforts programmés et des réformes mises en œuvre par le précédent gouvernement, dans la loi de finances 2007. Mis en place par la législature précédente, la réforme de l’impôt sur le revenu, le renforcement de la prime pour l’emploi et la réforme de la taxe professionnelle sont les mesures phares d’un plan de baisse de la fiscalité évalué autour de 8 milliards d’euros (0,4 point de PIB). Un manque à gagner compensé, notamment, par le non-remplacement de 20% des départs en retraites dans la fonction publique, par un plafond renforcé des dépenses de l’Etat central et par de nouvelles mesures destinées à limiter l’évolution de celles des administrations sociales, en particulier dans la santé. Parmi les nombreuses mesures du programme économique du président de la République nouvellement élu qui devraient être votées cet été, c’est essentiellement la défiscalisation des heures supplémentaires (cotisations sociales salariés employeurs, impôt sur le revenu) qui pourrait entrer en vigueur au 1er octobre et peser à partir du quatrième trimestre 2007 sur les finances publiques. En année pleine, cette mesure pourrait coûter plus de 5 milliards d’euros, soit un peu moins de la moitié du manque à gagner induit par Juillet 2007 l’ensemble du “paquet fiscal”. Généralement évalué dans un premier temps à 11 milliards d’euros, celui-ci comporte également des mesures de réductions des droits de succession, de déduction d’intérêts d’emprunts immobiliers et le renforcement du bouclier fiscal à 50 % des revenus(16). Ceux-ci devraient commencer à produire leurs effets fiscaux en 2008, de même que les principales mesures d’économies budgétaires pour l’instant connues. Outre le non-remplacement de la moitié des départs en retraites dans la fonction publique, l’introduction de nouvelles franchises dans le remboursement des soins de santé pourrait intervenir. Les modalités exactes de ces différentes mesures sont loin d’être précisées. Le gouvernement vient à peine d’entrer en fonction, et l’Assemblée appelée à les voter a été élue à la mi-juin. Les évaluations disponibles sont donc à considérer avec précaution, et surtout le volet recettes du projet de loi de finances 2008 n’est probablement pas encore totalement arrêté. Malgré tout, le gouvernement a, d’ores et déjà, reconnu que les réformes qui ont constitué le corps de son programme électoral étaient une priorité et que l’objectif de réduction du solde des finances publiques devait s’entendre sur l’ensemble de la mandature. En attendant des précisions sur le périmètre exact des mesures et le calendrier d’entrée en vigueur, notre prévision d’un déficit qui se stabiliserait en 2008 à 42 milliards d’euros, soit 2,3% du PIB cette année et 2,2% l’an prochain, traduit cette nouvelle orientation. En Italie, une trop faible maîtrise des dépenses L’Italie est clairement un des Etats membres dont les finances publiques paraissent le plus dégradées. Elle est, avec le Portugal, l’un des deux seuls pays qui auront enregistré l’an dernier un déficit supérieur à 3%. Et, avec la Grèce, l’un des deux qui ont encore un ratio de dette excédant 100% du PIB. Après avoir cessé de diminuer en 2005, le ratio d’endettement italien s’est légèrement redressé à 106,8% l’an dernier. Les charges d’intérêts ont représenté 4,6 % du PIB l’an dernier et pourraient encore s’accroître de 0,1 point cette année selon la Commission, du fait de la hausse des taux d’intérêt. Conjoncture 10 A 4,4% en 2006, le déficit des finances publiques reflète, toutefois, en grande partie des charges exceptionnelles. Ainsi, la reprise par l’Etat de la dette associée au financement de la construction du réseau de TGV, auparavant portée par une société extérieure, est une opération comptable(17) qui a pesé pour 0,9 point de PIB. Par ailleurs, l’annulation par la Cour de Justice européenne de la limitation de la déductibilité de la TVA pour les véhicules professionnels coûtera cher au gouvernement italien, même s’il prévoit des mesures nouvelles pour compenser, au moins en partie, le manque à gagner dans les années à venir. La rétroactivité de la décision de la Cour de Justice a, en tout état cause, alourdi le déficit d’environ 0,8 point de PIB au titre des trop-perçus de 2003 à 2005. Hors ces charges exceptionnelles, l’ajustement du solde des finances publiques italiennes s’avère donc relativement conséquent. Comme en Allemagne, les recettes fiscales se sont révélées plus dynamiques que prévu (en hausse de 8% par rapport à 2005 (contre une croissance nominale du PIB de 3,6%), et la Commission a donc considéré dans ses prévisions de printemps que le déficit structurel de l’Etat italien s’était déjà réduit l’an dernier de 1,3 point de PIB sur les 1,6 requis par la Commission d’ici à la fin de 2007 dans le cadre de la procédure de déficit excessif. Fort de cet acquis et de perspectives de croissance bien orientées dans la zone, le gouvernement italien a donc récemment relevé sa prévision du solde général des finances publiques à -2,3% en 2007, contre -2,8% initialement prévus dans la mise à jour du Pacte de stabilité. Cela est envisageable, pour peu que les mesures de lutte contre l’évasion fiscale rapportent effectivement autant que l’envisage l’Etat italien (plus de 8 milliards d’euros, 0,5 point de PIB). Avec des hypothèses de croissance relativement favorables (2,0% en 2007 et 1,7 % en 2008), nous pensons que le déficit pourrait s’établir à 2,2% cette année, puis à 2,0% l’an prochain. Pourtant, le jugement sur le chemin pris pour l’instant par les finances publiques italiennes porté par la Commission et par les agences de notations n’est pas tellement positif. Deux de ces dernières, Fitch et Standard & Poor’s, ont, en effet, dégradé la notation de la dette italienne en octobre dernier, de AA à AA- pour Fitch, et de AA- à A+ pour S& P, peu après la présentation du projet de budget 2007(18). Juillet 2007 Italie : total des dépenses publiques en % du PIB 51 Zone euro Italie 50 49 48 48 47 46 45 44 2002 Graphique 8 2003 2004 2005 2006 2007* 2008* Source et prévisions* : Commission européenne Ce qui est en cause, ce n’est pas tellement l’ampleur de l’ajustement budgétaire prévu en 2007 (environ 15 milliards d’euros hors charges exceptionnelles) que la façon dont il est obtenu. 18,7 milliards de recettes supplémentaires sont attendus. Outre les rentrées liées à la lutte contre l’évasion fiscale, dont l’efficacité est tout de même difficile à estimer ex ante, l’essentiel proviendra d’une réforme du financement des indemnités de fin de carrière (près de 6 milliards d’euros) et du relèvement des cotisations sociales de certaines professions (4,4 milliards). Une partie de ces recettes de même que l’ensemble des économies réalisées sur certaines dépenses (11 miliards) seront redéployés dans des mesures destinées à soutenir la croissance, pour un montant net de 3,6 milliards d’euros supplémentaires. Au total, c’est bien l’absence d’une réelle limitation de la croissance des dépenses qui suscite les critiques, l’augmentation des recettes ne pouvant, selon eux, constituer à elle seule une stratégie à moyen terme pour redresser les finances publiques. Une étude récente du FMI(19) a d’ailleurs montré que, depuis 2001, les dérapages budgétaires sont essentiellement le fait d’une croissance plus forte que prévu des recettes. Un phénomène d’autant moins imputable à la faiblesse de la croissance (et aux écarts avec les prévisions incluses dans les budgets) que les dépenses publiques italiennes sont plutôt moins cycliques que celles d’autres pays(20). Pour l’instant, le souci de soutenir la croissance et, peut être aussi, la fragilité de sa majorité (illustrée par la crise du début de l’année) ont conduit le gouvernement italien à ne pas s’engager nettement dans la voie d’une réduction des dépenses. L’impact sur sa crédibilité pourrait, toutefois, être Conjoncture 11 Croissance et solde budgétaire dans les principaux pays de la zone euro 2006 2007 (p) 2008 (p) CE BNPP CE BNPP (g.a.) Zone euro 2,8 2,6 2,7 2,5 2,2 Allemagne 3,0 2,5 3,0 2,4 2,6 France 2,2 2,4 2,1 2,3 2,1 Italie 1,9 1,9 2,0 1,7 1,7 Espagne 3,9 3,7 4,1 3,4 2,8 Solde budgétaire (% du PIB) Zone euro -1,6 -1,0 -1,0 -0,8 -0,8 Allemagne -1,7 -0,6 -0,7 -0,3 -0,3 France -2,5 -2,4 -2,3 -1,9 -2,2 Italie -4,4 -2,1 -2,2 -2,2 -2,0 Espagne 1,8 1,4 1,5 1,2 1,1 Tableau 4 Sources : Eurostat, Commission européenne (prévisions du printemps 2007) et BNP Paribas Indicateurs budgétaires (en % du PIB) Dette publique 2006 2007 (p) 2008 (p) Solde structurel 2006 2007 (p) 2008 (p) Zone euro 69,1 66,9 65,0 Zone euro -1,1 -0,8 -0,7 Allemagne 67,9 65,4 63,6 Allemagne -1,5 -0,8 -0,7 France 63,9 62,9 61,9 France -2,3 -2,1 -1,5 Italie 106,8 105,0 103,1 Italie -2,6 -1,6 -1,8 Espagne 39,9 37,0 34,6 Espagne 2,3 1,8 1,7 Tableau 5 Source : Commission européenne, prévisions du printemps 2007 largement compensé par un succès de la réforme des retraites actuellement en cours de négociation. Ne pas se tromper sur l’origine du répit institutionnel L’accélération de la croissance amorcée l’an dernier s’accompagne d’une amélioration bienvenue des finances publiques dans la zone euro. Seuls l’Italie et le Portugal restent soumis à une procédure de déficit excessif, alors qu’au plus fort des dérapages engendrés par le creux conjoncturel précédent les pays concernés ont représenté jusqu’à 79% du PIB de l’UEM. Juillet 2007 Durant cette période, la crise larvée qui a opposé certains pays à la Commission européenne a largement mis à mal la crédibilité du cadre budgétaire européen, dont on a parfois pu craindre qu’il puisse voler en éclats. Il en a résulté une réforme complexe des mécanismes de surveillance budgétaire (définitions d’objectifs de moyen terme, exigences d’ajustement formulées en termes structurels pour les pays en dépassement, allongement des délais accordés pour résorber un déficit excessif…). Au final, toutefois, sans nier les efforts accomplis par plusieurs Etats membres ni l’assouplissement du cadre budgétaire engendré par la réforme, c’est principalement la forte embellie conjoncturelle qui offre actuellement un répit aux institutions européennes. Conjoncture 12 Aujourd’hui comme il y a sept ans, la forte croissance s’est accompagnée de recettes exceptionnelles parfaitement inattendues. Nombre d’Etats membres se sont rendu compte qu’ils avaient dépassé l’an dernier les objectifs de finances publiques qu’ils s’étaient assignés et pourraient encore le faire cette année (comme cela avait déjà été le cas en 1999 et en 2000). Dans le même temps, plusieurs sont également confrontés à la nécessité de mettre en œuvre des réformes socialement coûteuses et tentés d’utiliser ces marges de manœuvre pour faciliter leur mise en oeuvre. Dans l’immédiat, quoi qu’ils fassent finalement, l’embellie semble programmée pour durer encore plusieurs trimestres, et le répit institutionnel devrait donc se poursuivre. Mais c’est probablement maintenant que s’écrivent en partie les déficits, les crises institutionnelles et/ou les politiques restrictives à contrecycle de demain, en décidant du point haut à partir duquel le ralentissement conjoncturel pèsera. De ce point de vue, un bégaiement de l’histoire récente n’est pas exclu dans certains pays. Consciente de tout cela, la Commission exhorte aujourd’hui les Etats membres à faire mieux en 2007 que ce à quoi ils s’étaient engagés, sans mener de politiques procycliques. Les membres du Conseil EcoFin ont d’ailleurs pris un engagement en ce sens dans un communiqué récent mais, dans le même temps, certains gouvernements s’interrogent devant les opinions publiques sur l’utilisation possible des “cagnottes”. Fondamentalement, le Pacte de stabilité reste un cadre clair offert à une Union monétaire au sein de laquelle les Etats auraient (et de plus en plus l’ont fait) convergé vers une position “saine” de leurs finances publiques, mais qui résout peu des problèmes se posant aux pays n’ayant pas atteint cet état (l’assainissement puis la croissance ou l’inverse ?). De ce point de vue, que ce mécanisme ait survécu au ralentissement conjoncturel dont nous sortons est déjà presque un succès, et la réforme mise en place en 2005 nous assure qu’il pourra probablement survivre à d’autres ralentissements. En revanche, pour ce qui est véritablement de promouvoir la convergence vers des situations budgétaires proches de l’équilibre à moyen terme, l’essai reste à transformer. Achevé de rédiger le 8 juin 2007 [email protected] Juillet 2007 NOTES (1) Exprimées en pourcentage du PIB, les données grecques ne sont probablement pas définitives, Eurostat étudiant toujours la dernière mise à jour du PIB grec en 2006. Le chiffre présenté ici est celui publié par Eurostat, calculé sur une valeur encore provisoire du PIB. (2) L’inclusion des Pays-Bas dans ce groupe est néanmoins plus discutable que celle de l’Espagne. Son excédent structurel ne date que de 2005. Il était toutefois programmé pour durer et la Commission n’avait pas hésité à qualifier la situation budgétaire néerlandaise de saine dans son examen du programme de stabilité. Depuis, notamment suite à certaines mesures prises par le nouveau gouvernement, une dégradation temporaire de la situation est prévue en 2007. (3) A l’exception du Luxembourg, mais qui, avec un ratio de 6,8%, n’a réellement guère d’incitation à aller plus loin… (4) Ceci est vrai pour tous les Etats membres de ce groupe, à l’exception du Luxembourg. En outre, ces estimations ont été réalisées par la Commission en 2005. (5) La Grèce n’a d’ailleurs intégré la zone euro qu’au début de 2001. Par ailleurs, l’ampleur de son déficit était fortement sousestimée à l’époque et a été fortement révisée à la hausse par Eurostat depuis. (6) Ces élasticités évaluent le taux de croissance des recettes fiscales qu’implique généralement une croissance de 1% de l’assiette de l’impôt concerné. (7) Formellement, ce solde est le reliquat de ce qui n’est pas expliqué autrement. Les valeurs estimées des élasticités des dépenses et des recettes à la croissance permettent de calculer la part cyclique (c’est-à-dire automatiquement induite par la croissance) du solde des finances publiques et, par différence, le solde corrigé des variations cycliques. En 2006, il s’est amélioré de 0,6 point de PIB dans la zone. Enfin, ce solde est lui-même corrigé des effets temporaires de certaines mesures, ce qui permet d’obtenir le solde structurel des finances publiques. (8) Dans son bulletin mensuel de février 2007, la Bundesbank qualifie ces recettes exceptionnelles de la façon suivante : “extraordinarily strong increase in profit-related taxes, which are subject to erratic and large fluctuations”. (9) De fait, le PSC table sur une progression du PIB de 1,4% en volume en 2007 (contre +3,0% pour la prévision BNP Paribas), puis de 1,75% à partir de 2008. (10) Voir également “Allemagne, la grande coalition, près d’un an après”, E. Vergnaud, Conjoncture n° 9, octobre 2006. Conjoncture 13 (11) Voir l’actualisation conduite fin 2005-début 2006 du programme de stabilité allemand. (12) Dans le cadre de la procédure de déficit excessif ouverte contre l’Allemagne (et selon les règles réformées du Pacte de stabilité), celle-ci a en effet demandé à ce que le déficit structurel soit réduit de 1 point de PIB sur l’ensemble des exercices 2006 et 2007. De plus, le solde d’ensemble des finances publiques doit être revenu en deçà de la limite des 3% à l’issue de cette période. (13) Notre estimation se base sur le taux de croissance potentiel actuellement retenu par l’OCDE, 1,5%. Cette estimation est probablement l’une des plus basses qui pourraient être retenues actuellement pour l’économie allemande, ce qui tend à relever l’impact de la croissance sur la réduction du déficit. (14) Versement d’une soulte pour les retraites des employés de la Poste et assujettissement aux prélèvements sociaux des sommes versées sur les plans épargne logement de plus de dix ans avant la liquidation notamment. La Commission évalue ces recettes ponctuelles à 0,3 point de PIB. (15) Soulte pour les retraites des employés d’EDF. (16) Cf. également Ecoweek 07-18, “France : premiers tests pour la rupture tranquille”, M. Kaiser. (17) Une décision d’Eurostat de mai 2005, jugeant que l’Etat italien était en fait le véritable porteur de la dette, l’avait réintégré dans le calcul du ratio de dette, sans incidence sur le déficit budgétaire. L’Etat a alors finalement décidé à la fin de 2006 (c’est pourquoi cette mesure est évoquée mais non comptabilisée dans la version initiale de la mise à jour du Pacte de stabilité) de reprendre véritablement à son compte cette dette, et a dissout la structure RFI/ TAV. Ceci pèse cette année pour 0,9 point de PIB sur le déficit, sans incidence sur les exercices suivants. (18) Cf. “Italie : sanction des agences de notation”, Ecoweek 06-39, M. Girard-Vasseur. (19) Cf. FMI country report Italy: selected issues n°07/65, chap. II. (20) Du fait du relativement faible poids des indemnisations du chômage. Juillet 2007 Conjoncture 14 Direction des Etudes Economiques economic-research.bnpparibas.com Philippe d’ARVISENET Chef Economiste 01.43.16.95.58 [email protected] Philippe d’ARVISENET 01.43.16.95.58 [email protected] Eric VERGNAUD Responsable Economies OCDE, questions structurelles, prévisions 01.42.98.49.80 [email protected] Caroline NEWHOUSE-COHEN Conjoncture 01.43.16.95.50 [email protected] 01.43.16.95.53 [email protected] ECONOMIES OCDE ETATS-UNIS, CANADA Jean-Marc LUCAS JAPON, AUSTRALIE, NOUVELLE-ZELANDE Caroline NEWHOUSE-COHEN 01.43.16.95.50 [email protected] ZONE EURO, ITALIE, ELARGISSEMENT UE Clemente De LUCIA 01.42.98.27.62 [email protected] FRANCE, MARCHE DU TRAVAIL ZONE EURO Mathieu KAISER 01.55.77.71.89 [email protected] ALLEMAGNE, AUTRICHE, SUISSE, FINANCES PUBLIQUES Frédérique CERISIER 01.43.16.95.52 [email protected] ESPAGNE, PORTUGAL, GRECE, MARCHE FINANCIER UNIQUE Eric VERGNAUD 01.42.98.49.80 [email protected] ROYAUME-UNI, PAYS NORDIQUES, BENELUX, PENSIONS, PREVISIONS A LONG TERME Raymond V AN DER PUTTEN 01.42.98.53.99 [email protected] Van NGUYEN THE Responsable 01.43.16.95.54 [email protected] Laurent QUIGNON Céline CHOULET 01.42.98.56.54 01.57.43.02.91 [email protected] [email protected] 01.43.16.95.40 [email protected] 01.42.98.79.82 [email protected] ASIE Delphine CAVALIER Alexandre VINCENT 01.43.16.95.41 01.43.16.95.44 [email protected] [email protected] AMERIQUE LATINE Sylvain BELLEFONTAINE 01.42.98.26.77 [email protected] AFRIQUE Stéphane ALBY Gaëlle LETILLY 01.42.98.02.04 01.42.98.56.27 [email protected] [email protected] EUROPE DE L’EST Europe centrale, Pays baltes, Pays balkaniques Jean-Loïc GUIEZE 01.42.98.43.86 [email protected] RUSSIE, ANCIENNES REPUBLIQUES SOVIETIQUES Anna DORBEC 01.42.98.48.45 [email protected] MOYEN-ORIENT – SCORING Pascal DEVAUX 01.43.16.95.51 [email protected] ECONOMIE BANCAIRE RISQUES PAYS Guy LONGUEVILLE Responsable François FAURE Flux de capitaux vers les pays émergents Bulgarie, Roumanie, Turquie Juillet 2007 Conjoncture15 Nos publications economic-research.bnpparibas.com Conjoncture traite chaque mois des grands sujets de l’actualité économique et des problèmes structurels. Conjoncture - Taux - Change assure un suivi mensuel détaillé de la conjoncture économique et des évolutions des taux d’intérêt et de change dans les grands pays de l’OCDE. EcoFlash est un commentaire des principaux événements économiques (publication de données, décisions de politique économique) dans les heures qui suivent leur annonce, accompagné d’une analyse approfondie. EcoWeek étudie des sujets économiques spécifiques et au cœur des débats (chaque vendredi). ECOTV, le rendez-vous mensuel des économistes de BNP Paribas. Chaque mois, Philippe d’Arvisenet et ses équipes décodent pour vous l’actualité économique et financière sur le plateau d’EcoTV en français et en anglais. Vous pouvez visualiser ces interviews via notre site internet : http://economic-research.bnpparibas.com/applis/www/RechEco.nfs/navigation/HomePageInter?OpenDocument&Lang=FR Pour recevoir directement nos publications, vous pouvez contacter notre secrétariat : Chantal CAZES : +33 (0)1 42 98 58 91 - [email protected] La revue Conjoncture reflète l’opinion des Etudes Economiques de BNP Paribas. Elle est publiée uniquement à titre informatif. Ni l’information contenue, ni les opinions exprimées ne constituent une offre ou une sollicitation en vue d’acheter ou vendre un quelconque placement. L’information présentée émane de sources considérées comme fiables, mais BNP Paribas ne garantit ni leur exactitude ni leur exhaustivité. Toutes opinions ou prévisions ont un caractère provisoire. Les informations et opinions exprimées dans ce document ont été obtenues de sources d'information publiques réputées fiables. 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