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DOSSIER
Vous vous partagez entre votre métier de
comédien et celui d’hôtelier. Ce côté terrestre qu’on vous prête vient-il de là ?
L’hôtel, c’est une histoire malheureuse,
arrivée en 1999 suite à l’hémiplégie de
ma mère. Mon frère avait repris la ferme
de mon père, et ma mère ne voulait pas
revendre l’hôtel. On habitait Liège à
l’époque. Ma femme était amusée par
l’idée de reprendre l’hôtel. Ça s’est donc
fait par hasard… J’ai besoin de travailler
physiquement, je ne peux pas m’en passer.
Ce sont mes racines. Dès mes débuts, j’ai
acheté une maison à Liège où il y avait
beaucoup de travaux. Peu à peu j’ai retapé
cette maison. Je rentrais souvent pour aider mon père ou ma mère : je pouvais être
garçon de café ou m’occuper des bêtes.
Je me suis rendu compte que cette expérience me nourrissait. Je voyais les jeunes
au Conservatoire qui n’arrivaient pas à
sortir de ce cocon. Moi, j’avais cette curiosité de voir ailleurs, de découvrir autre
chose. Si on veut raconter la vie, il faut
vivre avec les gens : je dois être traversé
émotionnellement pour jouer. Je ne suis
pas un intellectuel, j’ai besoin de ressentir
les choses.
Pour préparer votre rôle de ministre dans
L’Exercice de l’État, êtes-vous passé par
une phase d’observation ?
Pierre Schoeller voulait être au plus près
d’une certaine réalité, et être très concret.
À partir du moment où on veut raconter
un film avec le corps, il faut trouver le
plaisir de ressentir l’homme dans sa soif
de pouvoir, son âpreté, son humour. J’ai lu
un bouquin de sociologie d’Aude Harlé,
très éclairant ; une étude animalière sur
ce sujet, qui a fait fonctionner mon imaginaire. Je me suis imprégné des débats
télévisés ; j’ai demandé à Pierre de pouvoir suivre un homme politique pendant
un certain temps. Frédéric Mitterrand a
accepté pour une journée. Même si j’aurais préféré un ministère davantage ancré
dans le social ou l’emploi, je suis entré
au Sénat, à l’Assemblée… On ressent la
tension animale qui règne dans les ministères : tension de rapidité de la prise de
décision, tension qui parcourt l’entourage
du ministre, etc. La base de l’acteur, c’est
écouter, ressentir. Après, quand le corps a
été traversé par tout ça, agir.
Parmi vos projets, il y a un autre film politique, Les Anonymes, sur l’assassinat du
préfet Érignac en Corse.
Oui. C’est un projet de télé que Pierre
Schoeller a repris en cours. Le scénario
était très bien écrit. C’est intelligent. Je
joue un flic. Les rôles des Corses sont
aussi très beaux.
Dans votre filmographie, il y a des figures
d’autorité, des salauds et des rôles comiques
à l’origine de votre vocation de comédien.
Avez-vous des projets de comédie ?
On m’en envoie, mais je n’en ai pas dans
les projets à venir ! J’aimerais bien tourner une comédie intelligente. François
Dupeyron devait en faire une. Le film ne
s’est pas fait… n
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Sources affiches et photographies : Collection Fondation Jérôme Seydoux – Pathé.
comment une mère animale pourrait défendre sa progéniture. On ne peut jamais
être devant, il faut donc filmer de dos. Ils
viennent du documentaire ! Et ça m’amusait beaucoup de pouvoir raconter des
choses uniquement avec ma main, ma
nuque, mon dos. On remarque souvent au
théâtre que, à un mètre près, on ne passe
pas la rampe, on n’atteint pas le spectateur. Si on avance d’un mètre, ça passe la
rampe. C’est pareil avec la caméra. Et les
mouvements des acteurs sont une vraie
chorégraphie. Ils sont en mouvement
tout le temps, et tout doit suivre : le son,
la lumière, etc. C’est parfois acrobatique !
Même si la scène paraît naturelle, on a dû
en fait enjamber des fils, un type… Et là
encore, tout peut arriver.
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* Propos recueillis à Paris le 28 avril 2012.
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