Monument historique (MH) - CAUE de Midi
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Monument historique (MH) - CAUE de Midi
PRATIQUE OUTILS ET RÉGLEMENTS MONUMENT HISTORIQUE (MH) DEFINITION [ Bénéficiaires ] Propriétaire privé ou public [ Portée juridique ou morale ] Le classement ou l'inscription au titre des Monuments Historiques permet de protéger un immeuble ou un objet contre tout projet qui pourrait lui nuire directement ou indirectement. Protéger un immeuble ou un objet contre tout projet qui pourrait lui nuire directement ou indirectement [ Objet ou périmètre ] [ DÉMARCHE ET ACTEURS ] Cette procédure est initiée et instruite par les services de l’Etat (DRAC - Directions Régionales des Affaires Culturelles) soit au terme d’un recensement systématique, soit à la suite d’une demande (propriétaire ou tiers : collectivité locale, association…). Le dossier de protection est constitué habituellement par les documentalistes recenseurs de la Conservation Régionale des Monuments Historiques (CRMH), parfois par le Service Régional de l'Archéologie (SRA). Chaque dossier comprend l'avis de l'architecte en chef des monuments historiques, de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) et du conservateur régional des monuments historiques ou du conservateur régional de l'archéologie s'il s'agit d'un gisement archéologique. Le dossier est ensuite soumis pour avis à la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (CRPS) instituée par décret du 5 février 1999. Cette commission est présidée par le préfet de région. Elle se réunit au moins trois fois par an sur convocation de son président et émet un avis sur les propositions de protection. Le préfet de région peut alors décider de l'inscription de l'immeuble ou proposer son classement au ministre chargé de la culture. »» Le classement Il s'agit de protéger des immeubles ou objets mobiliers présentant un intérêt public du point de vue de l'art, de l'histoire, de la science ou de la technique. Le Préfet de Région établit, à titre conservatoire, un arrêté d'inscription et transmet le dossier au ministère. La Commission nationale des monuments historiques, sur présentation du dossier par le service régional instructeur et sur rapport de l'inspecteur général des monuments historiques, peut soit proposer le classement (le propriétaire est alors invité à formuler son accord par écrit), soit estimer suffisante l'inscription à l'inventaire supplémentaire. »» L'inscription Si l'immeuble ou l'objet ne justifie pas un classement immédiat et s'il présente un intérêt, il peut être inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Cela est fait par arrêté du Préfet de Région et est mentionné au registre des hypothèques (pour les propriétaires privés). L'arrêté d'inscription est préparé après la réunion de la CRPS et signé par le Préfet de Région. »» Le classement d’office En cas de refus de classement, le ministre chargé de la culture peut être amené à engager la procédure de classement d’office qui est alors prononcé par décret par le premier ministre après avis du conseil d’Etat. »» L’instance de classement Dans le cas où l'immeuble est menacé de disparition ou d'altération imminente, le ministre peut prendre une décision d'instance de classement. Dès que le propriétaire en a reçu notification, tous les effets du classement s'appliquent à l'immeuble considéré pendant un an, délai pendant lequel l'administration peut mettre en oeuvre la procédure normale de protection. Les 8 CAUE de Midi-Pyrénées - www.caue-mp.fr Pour les immeubles protégés (classés ou inscrits), un périmètre de protection est généré par le monument. A ce périmètre de 500 m peut se substituer un Périmètre de Protection Modifié (PPM) . OUTILS ET RÉGLEMENTS [ PORTÉE JURIDIQUE OU MORALE ] MONUMENT HISTORIQUE P2 EN MIDI-PYRÉNÉES Tout projet dans le périmètre des 500 m autour d’un monument inscrit ou classé doit être instruit par l'ABF (Architecte des Bâtiments de France) qui donne un avis : - conforme lorsqu'il y a co-visibilité (cela signifie que la construction est visible du monument, ou que, d'un point de vue donné, les deux édifices sont visibles conjointement). - simple, s'il n'y a pas de co-visibilité. Dans ce cas, l'autorisation du Maire n'est pas liée à l'avis de l'architecte des bâtiments de France, sauf s'il existe une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP). En effet, la création d'une AVAP a pour effet de suspendre l'application de la servitude des abords des monuments historiques. Sur son périmètre, les autorisations d'urbanisme font l'objet d'un avis motivé de l'architecte des bâtiments de France. Cet avis s'impose à l'autorité compétente. Depuis la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), ce périmètre de protection de 500m peut être adapté au contexte patrimonial, urbain ou topographique, sur proposition de l’ABF (Architecte des Bâtiments de France), après accord de la commune et enquête publique, dans le cadre de l’élaboration ou de la révision du PLU (Plan Local d'Urbanisme) ou de la carte communale. Au périmètre des 500m se substitue alors un Périmètre de Protection Modifié (PPM) sans que le contenu de la servitude du périmètre ne soit modifié. Pour le monument classé, le propriétaire ne peut faire de travaux sans autorisation du Préfet de Région ou de la DRAC. Pour le monument inscrit, le propriétaire doit aviser la DRAC des travaux envisagés au minimum 4 mois avant le début de l'intervention. L’ABF donne simplement un avis sur les dossiers de demande d'autorisation réglementaire. 5 700 édifices environ sont classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques. EN SAVOIR + LIENS UTILES »» Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) »» Le portail Patrimoines en Midi-Pyrénées »» Services Territoriaux de l’Architecture et du Patrimoine (STAP) TEXTES RÉGLEMENTAIRES »» Loi du 31 décembre 1913 et décret du 18 mars 1924: protection des édifices et vestiges archéologiques, principes généraux, version consolidée au 24 février 2004 et dont certains articles ont été abrogés par l’ordonnance 2004-178 du 28 février 2004 articles 7 et 8 »» Loi du 28 février 1997 et décret du 5 février 1999 : Commission Régionale du Patrimoine et des Sites, instruction des autorisations de travaux dans le champ de visibilité des monuments historiques, les secteurs sauvegardés et les AMVAP »» Code du Patrimoine dans la dernière version du 06 août 2009, ainsi que les décrets d'application correspondants. [ DURÉE DE VALIDITÉ ] Permanent sauf déclassement [ FINANCEMENTS ASSOCIÉS ] Dans le cas d’un projet de restauration, subvention de 50 % maximum pour les immeubles classés appartenant aux collectivités territoriales ou aux propriétaires privés ; de 40 % maximum pour les immeubles inscrits. [ INTERÊTS - LIMITES ] Possibilité d’établir des arrêtés de classement et de protections mixtes (classement et inscription de parties distinctes d’un même immeuble). Les travaux effectués sur les immeubles adossés à un immeuble classé sont soumis aux mêmes obligations que celles de l’immeuble classé lui-même. Les 8 Conseils d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de Midi-Pyrénées Rédaction : Nelly JERRIGE, CAUE du Tarn Date : octobre 2005 - Mise à jour : mai 2013 Création graphique : Pauline REDOULÈS