la mobilité des personnes en situation de handicap en ile-de

Transcription

la mobilité des personnes en situation de handicap en ile-de
congrès atec its france 2015
Lauréats 2015
La mobilité des personnes
en situation de handicap
en Ile-de-France
Laurence Debrincat
Christelle Paulo
Anne-Eole Meret-Conti
Alain Rambosson
STIF
Contexte et objectifs de l’enquête
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité de droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a introduit le principe général d’accessibilité pour tous. La mise en accessibilité est nécessaire pour les personnes
handicapées mais aussi, plus largement, pour les personnes à mobilité réduite (PMR). La mise en accessibilité doit concerner l’ensemble de la chaîne de déplacement.
Le Plan de déplacements urbains d’Ile-de-France pour la période 2010-2020 précise les mesures à mettre en place et notamment leur priorisation. Il s’appuie en particulier sur le schéma directeur d’accessibilité des services de transports collectifs
élaboré par le STIF.
Toutefois, si les mesures à mettre en œuvre sont clairement établies, on connaît en revanche mal la part de la population
qui à un moment donné peut être considérée comme faisant partie de la population à mobilité réduite et les caractéristiques de la mobilité des personnes en situation de handicap. D’une part, les échantillons des enquêtes ménages déplacements n’intègrent en général pas assez de personnes en situation de handicap. D’autre part, les enquêtes sur les
conditions de vie de ces personnes ne sont pas suffisamment détaillées sur le sujet de la mobilité.
Dans ces conditions, le STIF a décidé de lancer une enquête spécifique poursuivant trois objectifs :
▬▬ apporter un cadrage général de la population des personnes à mobilité réduite âgées de 5 ans et plus en Ile-de-France qui
identifie notamment les personnes handicapées (et les catégories de handicap) et les personnes en situation de gêne temporaire ;
▬▬ recueillir la mobilité des personnes en situation de handicap un jour de semaine hors vacances scolaires et pouvoir la
comparer au niveau de mobilité des personnes non handicapées ;
▬▬ connaître la perception des conditions actuelles de déplacement et des mesures d’amélioration de l’accessibilité en cours
de réalisation auprès des personnes à mobilité réduite et aussi de la population dans son ensemble.
Méthodologie et déroulement de l’enquête
Caractéristiques générales
La réalisation de l’enquête a été confiée à TNS Sofres. L’enquête s’est déroulée en 2013 et 2014. Elle a été suivie par deux comités :
▬▬ un comité scientifique rassemblant l’IFFSTAR, le CETE Nord Picardie, l’IAU Ile-de-France et la DRIEA Ile-de-France a apporté un
conseil sur les questions méthodologiques ;
▬▬ un comité constitué des associations de personnes handicapées qui participent au comité de suivi du schéma directeur d’accessibilité qui a notamment contribué à l’élaboration des questionnaires.
Afin de garantir la représentativité statistique de l’enquête, en particulier dans sa phase d’identification des différentes catégories
au sein de la population, la méthode retenue a été de réaliser l’enquête par téléphone. Un tirage aléatoire a été effectué au sein
d’une base de numéros de téléphones franciliens fixes ou mobiles. Un deuxième tirage aléatoire a ensuite été réalisé parmi les
ménages ainsi contactés, pour le choix de la personne interrogée (méthode de l’individu kish).
Trois questionnaires différents correspondants aux trois objectifs de l’enquête ont été administrés.
▬▬ Un questionnaire portant sur l’identification des personnes a été administré à 19 800 personnes de 5 ans et plus. Le nombre
important de personnes interrogées était lié à la nécessité de pouvoir sélectionner un nombre suffisant de personnes en situation
de handicap grâce à ce questionnaire.
▬▬ Un questionnaire sur la mobilité la veille du jour d’enquête a été administré à deux sous-échantillons de personnes de 16 ans
et plus : 2 350 personnes en situation de handicap et 1 200 personnes sans handicap. Le mode d’administration du questionnaire,
par téléphone et non en face à face comme c’est le cas dans l’enquête globale transport, a en effet rendu nécessaire la constitution d’un échantillon de référence de personnes sans handicap.
▬▬ Un questionnaire portant sur la perception a été administré à un autre sous-échantillon de 3 000 personnes sans handicap et à
1 400 personnes en situation de handicap.
janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 59
Lauréats
Les personnes en situation de handicap ont donc pour une grande partie d’entre elles répondu aux trois questionnaires. Afin de
réduire la pénibilité de l’entretien téléphonique, des rendez-vous ont pu être pris pour réaliser l’enquête en deux fois. L’assistance
d’une autre personne pour aider aux réponses était aussi possible (le recours à un « proxy » a concerné environ 30 % des interviews).
Méthode d’identification des personnes en situation de handicap
La principale difficulté de l’enquête a résidé dans le choix des critères pour identifier les personnes en situation de handicap. En
effet, toutes les personnes en situation de handicap n’ont pas une reconnaissance officielle de ce handicap. Des questions filtres
dérivées de celles utilisées par l’INSEE pour l’enquête Vie Quotidienne et Santé (2007) ont été utilisées pour repérer la cible de la
présente enquête.
Les personnes considérées comme en situation de handicap ont ainsi été identifiées à partir de trois critères :
▬▬ les personnes avec un handicap reconnu lorsqu’elles bénéficient d’une reconnaissance administrative de ce handicap ;
▬▬ les personnes avec un handicap détecté (non reconnu) lorsqu’elles ont répondu qu’elles avaient des difficultés importantes ou
très importantes à au moins une des questions suivantes :
Avez-vous des difficultés ?
À monter ou descendre un étage d’escalier
À marcher 200 mètres
À entendre ce que se dit au cours d’une conversation avec plusieurs personnes
À voir nettement un visage à l’autre bout d’une pièce (avec vos lunettes ou lentilles)
À voir les caractères ordinaires d’un article de journal (avec vos lunettes ou lentilles)
À utiliser vos mains ou vos doigts (par exemple pour ouvrir une bouteille)
À lever votre bras
A vous baisser pour ramasser un objet lorsque vous êtes debout
▬▬ les personnes avec un handicap déclaré (non reconnu, non détecté) lorsqu’elles ont répondu qu’elles considéraient avoir un
handicap ou une maladie chronique entraînant une gêne pour leur mobilité.
La population à mobilité réduite en Ile-de-France
Plus de 4 franciliens sur 10 rencontrent à un moment donné
de la journée une gêne dans la réalisation de leurs déplacements
Un jour donné, on estime, sur la base des résultats de l’enquête, que 41 % de la population francilienne rencontre des difficultés,
plus ou moins importantes, dans la réalisation d’au moins un déplacement.
La part des personnes contraintes par une gêne temporaire ponctuelle, comme se déplacer avec des bagages, des colis ou autres
objets encombrants, représente 22 % de la population tandis que celle dont la gêne est régulière (déplacements tous les jours ou
presque avec des enfants en bas âge, problème de santé ou grossesse…) s’élève à 7 %.
60 [TEC 224/225] janvier-mars 2015
Au sein de la population francilienne âgée de 5 ans et plus, 12 % des personnes sont en situation de handicap. Toutefois, moins
de 5 % disposent d’une reconnaissance administrative de leur handicap. Les personnes qui déclarent avoir au moins une limitation
fonctionnelle importante ou avoir au moins une maladie chronique ou des problèmes de santé durables qui les gênent dans leurs
déplacements, sans avoir de reconnaissance officielle, représentent une part plus importante de la population (7,4 %).
Il est à noter que compte tenu de la méthode d’enquête, seuls les ménages ordinaires (au sens de l’INSEE) ont été enquêtés. Les
personnes vivant en foyer ou institutions spécialisées n’ont pu l’être.
Personnes en situaon de handicap
Handicap reconnu
0
Handicap détecté
Handicap déclaré
50 000 100 000 150 000 200 000 250 000 300 000 350 000 400 000
Part des personnes en
situaon de handicap
par classe d'âge
5-15 ans
5%
16-29 ans
6%
30-44 ans
8%
45-59 ans
15 %
60-74 ans
18 %
75 ans et
plus
37 %
La fréquence des situations de handicap augmente de manière significative avec l’âge (de 5 % des 5-15 ans à 37 % des 75 ans et
plus). Cependant, c’est parmi les personnes âgées de 45 à 59 ans que le nombre de personnes concernées est le plus élevé en
valeur absolue.
Les situations de handicap sont un peu plus fréquentes parmi les femmes (13 %) que parmi les hommes (11 %) quelle que soit la
classe d’âge. Les hommes ont plus souvent une reconnaissance administrative de leur handicap. Lorsque la définition du handicap
est étendue aux problèmes de santé et difficultés importantes du quotidien, le constat s’inverse.
Les difficultés d’ordre moteur sont les plus fréquentes
72 % de la population en situation de handicap ont des difficultés d’ordre moteur. Celles-ci, tout comme les autres limitations
fonctionnelles (problème visuel ou auditif), s’accentuent avec l’âge.
Les personnes qui ont besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer (UFR) représentent 4,8 % des personnes en situation de handicap (10,5 % si on se restreint à celles dont le handicap est reconnu administrativement), soit 0,5 % de la population francilienne
âgée de 5 ans et plus.
Part des types de handicap
Personnes en situaon de handicap, doubles comptes possibles
69%
80%
16-59 ans
16%
Moteur
17%
Visuel
60 ans et plus
14%
20%
Audif
15%
7%
Mental, cognif,
psychique
janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 61
Lauréats
12 % de la population francilienne est en situation de handicap
Lauréats
Plus de la moitié des personnes en situation de handicap
n’exerce par d’activité professionnelle
Près de deux tiers des personnes en situation de handicap n’exercent pas d’activité professionnelle. Entre 16 et 59 ans, cette proportion s’élève à 43 % soit un écart de 17 points par rapport aux personnes sans handicap. Lorsqu’elle dispose d’une reconnaissance
administrative de son handicap, sur cette même tranche d’âge, plus d’une personne sur deux n’a pas d’activité professionnelle.
Statut d'occupaon
16 ans et plus
4%
17%
7%
22%
62%
12%
9%
31%
36%
4%
Handicap reconnu
4%
Tous handicaps
31%
10%
Pas de handicap
12%
Autres inacfs
39%
Retraités
Chômeurs
Acfs occupés
Etudiants, scolaires
Les personnes en situation de handicap vivent plus souvent seules. En revanche on n’observe pas de différences notables dans la
répartition des lieux de résidence : 11 % des Parisiens sont en situation de handicap, respectivement 13 % et 12 % en petite et
grande couronnes.
Conséquence de leur faible taux d’activité, les revenus des personnes en situation de handicap sont plus faibles à taille de ménage
équivalente. La situation économique des ménages composés d’une seule personne paraît particulièrement tendue.
Réparon des personnes selon le revenu du ménage
16-59 ans, Ménages de une personne
Sans handicap
56%
60%
Tous handicaps
49%
50%
40%
30%
Handicap reconnu
32%
23%
27% 26%
26%
19%
20%
19%
14%
10%
5%
3%
0%
< 1200€
1200 - 2000€
2000 - 3000€
>3000€
Réparon des personnes selon le revenu du ménage
16-59 ans, Ménages de deux personnes
60%
Sans handicap
Handicap reconnu
Tous handicaps
50%
41%
40%
25%
30%
20%
31%
20%
13%
28%
18%
28%
21%
25%
23%
26%
10%
0%
< 1200€
62 [TEC 224/225] janvier-mars 2015
1200 - 2000€
2000 - 3000€
>3000€
La possibilité de se déplacer en voiture en toute autonomie est plus faible au sein de la population en situation de handicap. Entre
16 et 59 ans, 66 % des hommes en situation de handicap reconnu ont le permis de conduire, soit 14 points de moins que pour
les personnes sans handicap. Les écarts observés sont du même ordre pour les femmes. Parmi les 16-59 ans, un peu plus d’un
quart des personnes en situation de handicap reconnu ont une voiture adaptée à leur handicap, tandis que 15 % n’en ont pas
mais le souhaiteraient.
Concernant les transports collectifs, on ne note pas d’écarts significatifs dans la part des personnes possédant un abonnement. Il
est à noter qu’une partie des personnes ayant un handicap reconnu peut bénéficier d’un abonnement gratuit à tarif réduit (bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés, ménages non imposables, taux d’invalidité supérieur à 80 %…). Ils sont 7 % à en
posséder un effectivement.
Titulaires du permis de conduire
16-59 ans
Hommes
80%
74%
66%
Pas de handicap
Abonnés aux transports collecfs
16-59 ans
Femmes
72%
57%
Handicap
reconnu
Hommes
Femmes
64%
Tous handicaps
44% 46%
41% 40%
40% 45%
Pas de handicap
Handicap
reconnu
Tous handicaps
La principale difficulté à se déplacer de manière autonome est liée au besoin d’une aide humaine ou matérielle. Parmi les 16-59 ans,
30 % des personnes avec un handicap reconnu ont en effet besoin d’une aide matérielle (canne, déambulateur, fauteuils roulants…).
57 % des 60 ans et plus ont besoin d’une telle aide.
Besoin d'une aide matérielle
16-59 ans
Besoin d'une aide humaine
60 ans et plus
16-59 ans
60 ans et plus
57%
31%
30%
45%
32%
17%
Handicap reconnu
Tous handicaps
18%
Handicap reconnu
23%
Tous handicaps
Entre 16 et 59 ans, près d’une personne sur trois en situation de handicap reconnu a besoin d’une aide humaine pour ses activités
hors de son domicile. Après 60 ans, seulement 55 % des personnes ayant un handicap reconnu sont en mesure de se déplacer
sans être accompagné
La mobilité des personnes en situation de handicap
Une forte proportion de personnes qui ne se déplacent pas
19 % des personnes qui ont une reconnaissance administrative de leur handicap ne se sont pas déplacées la veille de l’enquête
contre seulement 7 % pour la population sans handicap. Ces écarts, déjà marqués en milieu de cycle de vie (respectivement 14 %
contre 6 %), s’accentuent grandement après 60 ans (respectivement 29 % contre 9 %). Cette absence de déplacements est manifeste pour les utilisateurs de fauteuil roulant : plus du tiers des utilisateurs âgés de 16 à 59 ans et 46 % des 16 ans et plus, déclarent
ne pas être sortis de leur domicile la veille de l’enquête.
janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 63
Lauréats
L’accès aux modes de déplacements
Lauréats
Part de la populaon ne s'étant pas
déplacée la veille de l'enquête
16 - 59 ans
Part de la populaon ne s'étant pas
déplacée la veille de l'enquête
16 ans et plus
46%
19%
17%
7%
Pas de
handicap
35%
14%
6%
Handicap
Tous
reconnu handicaps
Pas de
handicap
UFR
11%
Handicap
Tous
reconnu handicaps
UFR
La moitié des personnes en situation de handicap reconnu qui ne se sont pas déplacées la veille de l’enquête déclarent avoir besoin
d’une aide humaine pour se déplacer contre 28 % des personnes qui sont sorties. La capacité à se déplacer de façon autonome
est donc un facteur important dans la mobilité et plus généralement la participation à la vie sociale.
Pour les personnes mobiles, des différences limitées qui s’accentuent avec l’âge
Parmi les 16-59 ans qui se sont déplacés la veille de l’enquête, le handicap ne modifie pas en profondeur les niveaux de mobilité.
Les personnes de cette classe d’âge, en situation de handicap, se déplacent en moyenne presque autant que les autres y compris
lorsqu’elles utilisent un fauteuil roulant (3,2 déplacements par jour). La durée et la portée de leurs déplacements sont aussi proches
de l’ensemble de la population.
Déplacements quodiens, par tranche d'âge
Pas de handicap
3,6
3,1
Handicap reconnu
3,6
3,3
16 ans et plus
Tous handicaps
3,7
3,4
3,2
3,2
2,9
16-59 ans
60 ans et plus
Après 60 ans, les écarts de mobilité se creusent. La durée moyenne reste indépendante de la situation vis-à-vis du handicap. En
revanche, la portée moyenne est nettement plus faible parmi les personnes en situation de handicap reconnu (2,5 km) que parmi
les autres (4 km).
Durée moyenne d'un déplacement
Tous modes, en mn
Pas de handicap
Tous handicaps
28 28 29
Handicap reconnu
29 30 31
25 25 25
Portée moyenne d'un déplacement
Tous modes, en km
Pas de handicap
Tous handicaps
6,3
5,8
4,5 4,6
Handicap reconnu
5,3 5,5
4,0
2,5
16 ans et plus
16-59 ans
60 ans et plus
16 ans et plus
16-59 ans
3,2
60 ans et plus
Des comportements modaux très proches
Pris de manière globale, la répartition modale des déplacements ne permet pas de mettre en évidence, un impact significatif du
handicap sur les choix modaux. Seuls les déplacements en tant que passager d’une voiture sont un peu plus fréquents parmi les
personnes en situation de handicap, notamment après 60 ans.
L’analyse selon le type de handicap montre des différences bien plus notables. Les utilisateurs de fauteuil roulant se distinguent en
effet nettement des autres personnes en situation de handicap. 46 % de leurs déplacements sont effectués en voiture particulière
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Réparon modale des déplacements
4%
33%
5%
2%
8%
7%
33%
34%
30%
29%
6%
31%
Voiture conducteur
3%
2%
31%
Voiture passager
31%
30%
28%
25%
28%
Pas de
handicap
Handicap
reconnu
Tous
handicaps
49%
2 Roues-moteurs
42%
43%
Fauteuil R./ Scooter PMR
Marche
Vélo
14%
13%
19%
Pas de
handicap
Handicap
reconnu
Tous
handicaps
16-59 ans
Transports spécialisés (PAM)
Transports collecfs
60 ans et plus
De manière générale, au sein des transports collectifs, les modes de surface (bus et tramways) sont nettement privilégiés compte
tenu de leur niveau d’accessibilité. Le métro et le réseau ferroviaire (RER et train) sont nettement moins utilisés.
Réparon modale détaillée des déplacements en transports collecfs
18%
3%
36%
35%
Pas de
handicap
5%
35%
36%
5%
5%
4%
7%
30%
Handicap
reconnu
Tous
handicaps
Transports spécialisés (PAM)
Bus
5%
5%
16%
30%
13%
20%
16%
Pas de
handicap
Handicap
reconnu
Tous
handicaps
42%
25%
Autres
44%
52%
2%
25%
24%
42%
3%
8%
16-59 ans
Tram
Métro
RER / Train
60 ans et plus
Moins de déplacements domicile travail
Compte tenu du faible taux d’activité des personnes en situation de handicap, le travail ne représente qu’une part limitée de leurs
déplacements (25 %). Le motif « affaires personnelles » qui regroupent notamment les déplacements liés à la santé représente un
poids plus fort dans leur programme d’activités.
Avec l’âge, du fait de l’augmentation générale de la part des inactifs, les différences dans les motifs de déplacements se réduisent.
Mofs de déplacements
16-59 ans
Domicile↔Travail
Secondaire lié au travail
Domicile↔Etudes
Domicile↔Achats
Domicile↔Affaires perso
Domicile↔Accompagnement
Domicile↔Loisirs / visites
Secondaire non lié au travail
30%
Pas de handicap
20%
Handicap reconnu
24%
Tous handicaps
11%
5% 4%
8% 4%
6%
18%
15%
12%
16%
13%
5%
14%
9%
13%
15%
17%
14%
7%
10%
10%
Mofs de déplacements
60 ans et plus
Pas de handicap
7% 4%
Handicap reconnu 4%
Tous handicaps 3%
31%
30%
36%
10% 5%
18%
3%
14% 4%
29%
31%
27%
14%
14%
15%
janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 65
Lauréats
(dont 17 % en tant que passager) et seulement 14 % en transports collectifs. 12 % des déplacements sont réalisés grâce à un
mode de transport spécialisé (en particulier le service PAM dédié à certaines catégories de personnes en situation de handicap).
Lauréats
La perception de l’accessibilité de la chaîne de déplacements
Perception des conditions actuelles d’accessibilité
L’enquête montre que le niveau de satisfaction varie selon le mode considéré :
▬▬ l’état des trottoirs et de la voirie n’est pas complètement satisfaisant ;
▬▬ l’accessibilité aux transports publics est globalement mieux perçue, notamment l’accès aux modes de surface (bus et tramways) ;
▬▬ moins de la moitié des personnes concernées sont satisfaites de l’accès aux places de stationnement prioritaires (parce qu’il n’y
en a pas assez, que certains automobilistes ne respectent l’interdiction de les utiliser et qu’elles sont mal adaptées) ;
▬▬ enfin, à peine plus de la moitié des individus se disent satisfaits de l’accès aux places prioritaires dans les transports collectifs, la
principale cause d’insatisfaction étant que les usagers n’acceptent pas nécessairement de céder cette place.
Part de la populaon tout à fait ou plutôt sasfaite
Pas de handicap
Avec handicap
Dont handicap moteur
96%
80%
74%
79%
67% 64%
66% 62%
63% 61%
83%
88% 87%
75% 75%
46%
53% 54% 54%
Etat des trooirs Accès aux quais Accès aux quais Aménagement Aménagement
L'accès aux
L'accès aux
du métro depuis du RER et du
des arrêts de des arrêts de
places de
places
la rue
train depuis la
bus
tramway
staƒonnement prioritaires dans
rue
réservées
les transports
prioritaires
collecƒfs
Perception des améliorations réalisées au cours des 5 dernières années
Les résultats sur la perception de l’évolution de l’accessibilité au cours des 5 dernières années sont encore mitigés. L’amélioration
de l’accessibilité de la voirie et des espaces publics a été constatée par les personnes interrogées y compris celles en situation de
handicap. Cependant, les efforts réalisés sur le réseau de transports collectifs n’ont pas encore totalement atteint leur objectif.
Part de la populaon qui considère que l'accessibilité s'est améliorée au
cours des 5 dernières années
Pas de handicap
60%
62%
Avec handicap
50%
52%
51%
30%
Voirie et espaces publics
66 [TEC 224/225] janvier-mars 2015
dont handicap moteur
63%
Bus
35%
Métro
35%
35%
37%
36%
Trains de banlieue et RER
Conclusion
L’enquête a montré que la part des personnes gênées dans leur
mobilité est élevée en Ile-de-France.
Ce sont celles qui ont un handicap reconnu officiellement qui
rencontrent les plus grandes difficultés à se déplacer et une part
importante de ces personnes ne se déplacent pas un jour donné.
La nécessité d’une assistance matérielle ou humaine est certainement un frein très fort à la mobilité. Pour celles qui se déplacent,
leur programme de mobilité quotidien diffère par les motifs et les
modes de déplacements. Concernant les motifs de déplacements,
la différence dans les statuts sociaux explique en grande partie les
écarts observés (par exemple, la plus faible part de déplacements
liés au travail). Concernant les modes de déplacements, les personnes en fauteuil roulant sont celles dont le choix modal est le
plus spécifique : part des transports collectifs classiques faible,
forte utilisation des services spécifiques (PAM) et forte utilisation
de la voiture. Pour les autres catégories, en revanche, la part des
transports collectifs est proche de celles des personnes non handicapées mais avec une forte utilisation des modes de surface, bus
et tramway, les plus facilement accessibles. En revanche, les
personnes aux handicaps détectés ou déclarés ont une mobilité
assez peu différente des personnes non handicapées.
L’enquête constitue désormais un point de référence dans le
cadre de l’évaluation des impacts du nouveau Plan de déplacements urbains d’Ile-de-France afin de mesurer au moyen de
questions similaires dans quelques années les évolutions qui
auront pu se produire.
Laurence Debrincat est responsable de la division Études
Générales du STIF depuis 2013. De 2008 à 2011, elle a été chef
de projet de la révision du Plan de déplacements urbains d’Ilede-France et coordonne actuellement la mise en œuvre et
l’évaluation du PDUIF. Laurence Debrincat est ingénieur de
l’École Centrale de Paris.
Anne-Eole Meret-Conti est chargée de projets aux Études
Générales, au sein de la Direction du Développement des Affaires
Économiques et Tarifaires du STIF. Ingénieure civil de l’École des
Ponts Paristech elle intervient principalement dans les méthodes
de modélisation, les bases de données de mobilité et participe
aux travaux de l’Observatoire de la Mobilité en Ile-de-France.
Christelle Paulo est chargée de projets aux Études Générales,
au sein de la Direction du Développement des Affaires Économiques et Tarifaires du STIF. Docteur en économie des transports,
elle participe aux travaux de l’Observatoire de la Mobilité en
Ile-de-France (Omnil) et intervient dans le cadre de l’évaluation
du PDUIF.
Alain Rambosson est chargé d’études aux Études Générales,
au sein de la Direction du Développement des Affaires Économiques et Tarifaires du STIF. Diplômé de l’Université de Technologie de Compiègne en 2014, en Génie des Systèmes Urbains,
il est principalement en charge du traitement statistique des
données d’enquêtes et des études de modélisation de trafic.
Vie de l’association
PRÉPARATION DU CONGRÈS MONDIAL DES ITS 2015 À BORDEAUX
Soutien ministériel à la « Filière de la mobilité intelligente »
Messieurs Alain VIDALIES (secrétaire d’État aux Transports, à la Mer et à la Pêche) et Matthias FEKL (secrétaire d’État au Commerce extérieur, à
la Promotion du tourisme et aux Français de l’étranger) ont réuni lundi 2 mars les grands acteurs français afin d’apporter leur soutien à la préparation du congrès mondial sur les transports intelligents du 5 au 9 octobre prochain.
Pour préparer cet évènement international, qui rassemble à chaque
édition plus de 10 000 participants issus de plus de 60 pays, étaient
réunis autour de l’État, de Bordeaux Métropole, et de la Région
Aquitaine : les représentants des Régions, des Départements et des
autorités organisatrices de transports, ainsi qu’une vingtaine de
grandes entreprises actives dans le domaine des transports intelligents
(Alstom Transport France, Artelia Ville & Transport, ASFA, Bolloré,
Cofely Ineo, Colas, Continental Automotive France, Egis Groupe,
Eurovia, Gema (IMA), MAIF, Michelin, Orange, PSA, Renault, Sanef,
SNCF, UTP, Vinci Energies).
Les ministres concernés souhaitent que ce congrès soit l’occasion de
faire valoir au niveau international ce secteur d’excellence française
et de mettre en exergue la contribution des transports intelligents
à la lutte contre les effets du changement climatique, dans la
perspective de la conférence Paris Climat de décembre 2015.
Au terme de cette réunion, les acteurs ont également convenu :
– de travailler à l’organisation de la filière de la mobilité intelligente autour d’enjeux communs d’exportation, d’innovation et
de formation ;
– de mutualiser leurs efforts pour la promotion du savoir-faire et
de l’excellence française sur le marché mondial des transports
intelligents ;
– de porter conjointement les enjeux climatiques dans le cadre des
travaux du congrès de Bordeaux.
L’association ATEC ITS France, 1er réseau des acteurs de la mobilité
intelligente, regroupant plus de 90 membres (publics et privés)
s’investie activement dans la préparation du congrès mondial, aux
côtés de l’association Topos-Aquitaine. Parallèlement, elle mène, avec
l’appui du Ministère de l’Environnement, du Développement Durable
et de l’Énergie, les premiers travaux pour identifier les besoins d’une
politique de filière.
Elle a réuni un groupe de travail afin de recueillir la position des
acteurs français sur les objectifs et modalités d’animation d’une filière
française de la « mobilité intelligente, le numérique au service des déplacements des biens et des personnes ».
Ses travaux seront rendus publics fin juin 2015.
janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 67