La Houve
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La Houve
ÉDITORIAL Le Siège de La Houve restera, dans l’histoire du charbon français, associé à la fin de l’exploitation charbonnière souterraine de notre pays. A travers les pages qui vont suivre, chacun retrouvera en filigrane les grandes lignes de cette aventure industrielle jalonnée de réussite et d’aléas, successivement condamnée puis relancée, mais toujours digne et fière jusqu’à cette fin programmée. La Houve a toujours été une exploitation très spécifique et assez indépendante des autres unités lorraines. Avec son gisement en plateures, avec ses hommes « mineurs-paysans », son goût pour la modernité qui l’a placée souvent en tête pour les innovations, elle formait, dit-on, une sorte de « République ». Cela ne doit pas surprendre car il en fut ainsi pour d’autres bassins miniers qui, pour les mêmes raisons, avaient adopté un style et des modes d’exploitations spécifiques. Pour eux aussi, le charbon s’est arrêté. Parfois depuis longtemps. La page s’est déjà tournée et d’autres activités, d’autres modes de vie ont pris le relais. Charbonnages de France s’est battu aussi pour cela. C’est ce qui en fait également une entreprise atypique : tout en optimisant leur production et gérant la fonte de leurs effectifs, CdF et les Houillères de bassin ont œuvré avec obstination pour la réindustrialisation et la reconversion des régions minières. Creutzwald avec La Houve est sur ce point exemplaire. Dès les années 70, puis 80, de nouvelles zones d’activités et de nouvelles entreprises furent développées avec succès. Elles ont pris le relais de la mine depuis si longtemps qu’aujourd’hui, 23 avril 2004, l’arrêt de La Houve, si émouvant et symbolique qu’il soit, n’est un traumatisme pour personne : c’est le signe que notre mission a été menée comme il le fallait. Il reste à CdF à travailler jusqu’en 2008 à la mise en sécurité et la restauration des sites d’exploitation pour d’autres activités. Il en sera ainsi de La Houve où plusieurs études montrent que les relais de l’après mine sont déjà en place. Depuis le puits Marie foncé en 1895 jusqu’à aujourd’hui, 109 ans se sont écoulés. Quatre générations de mineurs se sont succédées. Leurs enfants ne seront pas moins valeureux que les anciens au courage et à la solidarité légendaires, pour relever les défis de l’avenir. Glück auf La Houve et à Creutzwald, ainsi qu’à toutes les régions minières. SOMMAIRE pages Editorial 1 Repères historiques, les dates clés 2 et 3 De l’origine jusqu’à la nationalisation 4à7 La Houve, terre de forêts et de charbon De la nationalisation à la fermeture 8 et 9 10, 11, 16 et 17 Bassin Houiller Lorrain, la grande épopée 13 à 15 Bassin Houiller, une fermeture préparée 12 Carte de l’exploitation charbonnière en France 18 et 19 Derniers moments à La Houve 20 à 23 Creutzwald et son avenir 24 à 26 Philippe de LADOUCETTE Président de Charbonnages de France 1 REPÈRES HISTORIQUES L’énergie des Hommes, source du développement industriel à Creutzwald 1607 Le temps des verreries Creutzwald, cité du fer Les frères de Condé fondent la première verrerie qui donnera naissance au village de Lacroix en 1618 . L’activité sidérurgique prend le relais du verre. Deux hauts-fourneaux sont implantés et une première concession permet d’exploiter le minerai de fer. 1810 1749 Naissance de Creutzwald Les trois communes : La Houve, Lacroix et Wilhelmsbronn fusionnent. 1871 1854 Découverte du charbon à Creutzwald • A partir de 1823, les recherches de houille commencent. Le Conseil Général de la Moselle finance le premier sondage à la ferme du Glockenhof. • Les travaux de sondage se poursuivent entre Forbach et Creutzwald. Les premiers forages confirment la présence de charbon dans la vallée de Lauterbach. • Le 21 juillet 1854, la houille est découverte à 213 mètres de profondeur. La Prusse annexe la Moselle. L’exploitation minière se développe • 1882 : Inauguration le 1er mai de la ligne de chemin de fer de Béning à Hargarten. 1895 Le charbon ouvre une nouvelle ère industrielle 1919 Le Warndt, par le traité de Versailles, redevient français • L’exploitation charbonnière s’intensifie et de nombreux travaux et investissements sont entrepris. • La Centrale de La Houve distribue son énergie électrique sur tout l’Est de la France et rayonne jusqu’en Suisse. • En 1931, la Société des Mines de La Houve concède sa concession à la Société Sarreet-Moselle. C’est l’épanouissement du siège 1. • Création de la Société des Mines de La Houve. Le 1er avril 1895, l’abbé STENGER bénit le 1er coup de pioche du puits Marie du siège 1. • Construction en 1900 des premières cités pour accueillir les mineurs. • Création en 1907 de la Centrale électrique de La Houve. • 1908 : Fonçage du puits 3 du nouveau siège 2. 1946 Nationalisation des mines de charbon. Naissance des Houillères du Bassin de Lorraine 1994 Annonce d’une fin programmée et signature du Pacte Charbonnier National • Nouveaux investissements, modernisation et développement massif de l’exploitation. La France décréte la “bataille du charbon“. • 1955 : L’exploitation du siège 1 est arrêtée, le personnel rejoint le siège 2 qui se développe. • Lancement du 1er plan de réindustrialisation à Creutzwald dans les années 1960 • Aménagement de la première zone industrielle “ Guerra-Tarcy Fatima “. • En 1968, création par la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) d’une des trois zones de réindustrialisation en Lorraine. Miro Meccano et Grundig s’y installent. • Ses diversifications donnent un nouvel élan et une dimension internationale à Creutzwald. 2004 Le 23 avril, les mineurs lorrains tournent une grande page de l’histoire charbonnière La Houve, dernier siège du Bassin Houiller Lorrain et Français en activité, arrête son exploitation. Les chevalements du siège 2 Les puits 3 (en rouge) et 4 du siège 2 de La Houve sont foncés en 1908 et 1923. Les deux puits de la dernière Unité d’Exploitation de France sont utilisés pour le service et l’aérage. Creutzwald - La Houve : terre de forêts, de charbon et d’énergie Le lavoir du siège 2 HISTOIRE Le lavoir du siège 2 est arrêté en 1985. Ses bâtiments sont démolis en 2003. Mine de La Houve - Siège 1 L’Histoire du charbon à Creutzwald commence en 1895 avec le fonçage du premier puits Marie. En 1900, le puits Jules est creusé. En 1907, une usine d’électricité est implantée. Elle consomme sur place le charbon non commercialisable et fournit l’énergie du siège. Fermée en 1953, la Société Alsacienne Lorraine d’Electricité (SALEC) a largement contribué au prestige industriel de la ville. L’extraction des puits 1 et 2 est arrêtée en 1955. Le siège 1 est fermé en 1988, ses friches industrielles accueillent aujourd’hui une zone industrielle. A la croisée des chemins, Creutzwald a, tout au long des siècles, puisé son énergie dans son environnement. Son passé industriel riche, son esprit d’indépendance et sa tenacité stimuleront le développement de l’industrie du charbon. Les installations et les traces de 150 années de prospections et d’extraction charbonnière marqueront pour longtemps le paysage, le cadre urbain et le caractère des habitants de cette cité. La machine d’extraction du puits 3 Le puits Ouest Ce puits, creusé en 1987, est implanté sur le territoire de la commune de Bisten-en-Lorraine. C’est le chevalement le plus à l’ouest et le dernier construit dans le Bassin Houiller Lorrain. C’est un puits d’aérage qui extrait l’air du vaste réseau de galeries de La Houve. Sur le terril sont entreposés des milliers de mètres cubes de pierres du fond. Le puits Barrois Foncé en 1935, ce puits d’extraction, de service et d’aérage est fermé en 1988. Son chevalement est démonté en 1989 et l’ancien bâtiment abritant la cage est démoli en février 2004. Le carreau du siège 2 Quotidiennement, les hommes du jour fournissent au fond les approvisionnements nécessaires à l’exploitation charbonnière. Dans les années 1990, chaque jour, près de 100 berlines descendaient entre 250 et 300 tonnes de matériel. On y remontait également plus de 600 tonnes de pierre. La salle des pendus C’est le vestiaire des mineurs. C’est là que les mineurs suspendent leurs vêtements et leurs affaires de toilettes. La lampisterie Le passage du mineur à la lampisterie est incontournable. C’est là qu’il prend sa lampe frontale, son appareil respiratoire, les appareils de mesure de grisou et décroche son jeton attestant de sa présence au fond. C’est également le lieu où le lampiste entretient et vérifie l’équipement du mineur, garant de sa sécurité au fond de la mine. La cité minière Le puits De Vernejoul et son lavoir Ce puits d’extraction et d’aérage est foncé en 1954. Sa profondeur est de 570 m. L’exploitation s’étant déplacée vers le sud, un nouveau lavoir et un skip (conteneur à charbon) sont mis en service en 1986. 8 Les maisons des mineurs sont implantées aux portes de la mine. Vue du siège 2 Le carreau, les installations de surface, le terril et les bassins à schlamms représentent une superficie de 106 hectares. Le bassin à schlamms Les fines poussières de charbon, recueillies dans les bassins de décantation des lavoirs, constituent un produit boueux appelé schlamms. Sur le site de La Houve, il reste six bassins contenant entre 200 000 m3 et 300 000 m3 de schlamms. Ces boues disposant d’un potentiel énergétique, sont valorisées à la centrale thermique Emile Huchet. Le puits 5 Ce puits, destiné à l’aérage et au remblayage, est foncé en 1923. Noyé en 1927, ce puits est équipé depuis 1930 d’une station de pompage. Il sert de forage d’eau pour la ville de Creutzwald. 9 HISTOIRE A la fin de la seconde guerre mondiale, les besoins en énergie sont indispensables à la reconstruction économique du pays. Pour cela, il faut moderniser et rééquiper les mines afin d’accroître la production nationale. Devant l’ampleur de cette tâche et ses conséquences financières, l’Assemblée Nationale vote à main levée la nationalisation des houillères. De la nationalisation à la fermeture Le «statut du mineur» Cet événement intervient dans un climat exceptionnel et propice à la production. Le Général de Gaulle, décrète la mobilisation des mineurs et lance la bataille du charbon. Le mineur devient le premier ouvrier de France. La loi du 17 mai 1946 crée un organisme central, «Charbonnages de France», chargé de la coordination des différentes Houillères de Bassin. Cette réorganisation économique a également pour but la création d’un statut unique pour toute la corporation «le statut du mineur». Le 1er juillet, les compagnies lorraines de Sarre et Moselle, Petite-Rosselle, Faulquemont et Folschviller sont regroupées en une seule entreprise nationalisée : Les Houillères du Bassin de Lorraine. Désormais avec l’aide des subsides publics et l’apport de capitaux et matériel essentiellement américains, un important programme de modernisation et développement des installations minières de Creutzwald est mis en place. Une période faste jusqu’en 1960 Toute l’extraction de La Houve est concentrée sur le puits 4 du siège 2 avec ses skips de grande capacité entraînés par une nouvelle machine d’extraction électrique. Au fond, des trains lourds, constitués par des berlines de 12 m3 entraînés par des locomotives de 300 CV transportent jusqu’à 200 tonnes de charbon à 35 km/h sur les voies métriques. Grâce au grand roulage, équipement ultramoderne, les points les plus éloignés distants du puits de 4 à 5 km sont rapidement et économiquement desservis. Le puits Barrois, équipé Le siège 2 de La Houve vers 1960. 10 d’une nouvelle extraction en 1949, est ravalé de 1953 à 1956. Au jour, un nouveau lavoir, à liqueur dense, est construit sur le carreau du puits 4. Il remplace toutes les vieilles installations de traitement des sièges 1 et 2. Le fonçage du puits De Vernejoul, commencé en 1954, est terminé en 1958. Il est relié au puits 4 par une galerie de 4 km et permet de déplacer l’exploitation au Sud du gisement. Adopté par l’Assemblée Nationale en février et promulgué en juin 1946, dans le contexte de la «bataille du charbon», le statut du mineur vise à encourager les vocations pour répondre à l’augmentation de la production. Ce statut permet de compenser la pénibilité et les risques du métier ; il garantit la sécurité sociale, la gratuité du chauffage et du transport jusqu’au lieu de travail, l’octroi d’un logement gratuit (qui concerne aussi les retraités et les veuves) ou le versement d’une indemnité compensatrice. Il régit aussi les nombreuses primes et garantit une retraite intéressante ainsi que des congés supplémentaires. Les mineurs se voient également attribuer des cartes d’alimentation plus substantiellement dotées que celles destinées aux autres catégories de la population. Depuis sa création en 1946, le statut du mineur a été plusieurs fois modifié. La voie métrique, les nouvelles locomotives et berlines de 12 m3 et l’informatisation du dispatching renforcent les moyens d’extraction de La Houve. CONTEXTE NATIONAL L’épopée du grand roulage Pendant que les autres unités du bassin houiller remplacent progressivement leur roulage traditionnel par des convoyeurs à bande, le siège de La Houve choisit de moderniser son roulage. Les champs d’exploitation sont éloignés de plusieurs kilomètres des puits d’extraction. Cette contrainte impose la mise en œuvre d’une nouvelle solution. Inspiré des techniques de la SNCF, le grand roulage sur voie métrique est lancé dès 1955. Les installations et équipements ultramodernes, uniques 1945 dans les mines de France, améliorent considérablement les performances de transport du charbon au fond. Plus tard, le savoir-faire et l’expérience acquise des hommes du grand roulage seront utilisés pour la construction du tunnel sous la Manche. Chantier de creusement au charbon avec couloirs oscillants vers 1950. Opération de sondage et purgeage dans une taille. Mineur aux commandes d’une haveuse vers 1950. La “ bataille du charbon “ est lancée ; intervention du Général De Gaulle à Béthune ; le 22 juillet à Waziers, appel de Maurice Thorez aux mineurs. 1949 Premier signe avant-coureur de la crise du charbon, la mévente impose trois jours de chômage technique en Lorraine. 1952 La CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) est officiellement mise en place le 10 août à Luxembourg. 1958 : Une année record Le rendement triple en vingt-cinq ans et la production passe de 46,6 millions en 1945 à 58,9 millions en 1958. Cependant se profile déjà le spectre de la récession. Le gouvernement demande à Charbonnages de France une étude tendant à la réduction de 10 % de sa capacité de production et à la fermeture des unités déficitaires. La part du charbon dans les besoins énergétiques diminue avec la montée en puissance des énergies nouvelles. De 98 % en 1913 elle passe à moins de 50 % en 1960. 1963 Haveuse dans un chantier du secteur Barrois en 1960. 1970 : La Houve menacée de fermeture Les conditions techniques et économiques de l’époque ainsi qu’une politique de concentration de la production conduisent à la mise en exploitation du champ de Falck situé entre 6 et 10 km au Nord des puits 3 et 4. Démarré en 1965, ce champ permet, après une période de mise au point des méthodes et du matériel, de réaliser des productions journalières d’un très haut niveau dans des longues tailles rabattantes à foudroyage avec havage intégral et soutènement marchant. De 1968 à 1973, la récession s’aggrave et les programmes de production sont réduits d’une année à l’autre. Ainsi, en 1968, dans le cadre du VIème plan, André Bettencourt prévoit, pour le bassin lorrain, une baisse de 20% de l’extraction. En contre partie, la mécanisation des travaux et la concentration de la Le premier essai de soutènement marchant est réalisé en 1962 en veine E du secteur Barrois avec des Piles à caisson Güllick. production du siège sur un nombre très réduit de chantiers entraînent un bond spectaculaire du rendement fond qui passe de 3,4 tonnes à 6 tonnes par homme et par poste entre 1969 et 1974. Ces résultats remarquables incitent La Houve à déposer, en 1975, un projet de production prévoyant 7 000 t/jour sur deux tailles afin d’assurer la pérennité du siège condamné par le plan Bettencourt. Ce projet est rejeté par le ministère. Mais les crises pétrolières remettent la politique énergétique nationale en cause. Le 17 décembre 1976, les HBL obtiennent l’autorisation de prolonger l’exploitation de La Houve avec un niveau de production de 7 000 t/j. Grande grève des mineurs en mars et avril ; elle se prolonge 35 jours. Ils sont 2000 à manifester dans la capitale, accueillis avec enthousiasme par les Parisiens, pour ce qui sera le dernier grand mouvement social des mineurs. 1966 Charbonnages de France entreprend une politique de reconversion industrielle de ses bassins et crée la SOFIREM pour la réindustrialisation des régions minières. 1968 Les “événements” de mai 68 arrêtent à nouveau l’activité des mines. En décembre le plan Bettencourt prévoit de ramener la production nationale à 25 millions de tonnes en 1975. Le recul de la production pose le problème crucial du maintien des emplois dans les bassins miniers, d’autant que la mine est souvent le seul travail disponible à cette époque dans ces régions. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 laissent entrevoir un sursis pour le charbon. 11 HISTOIRE De nouveaux investissements pour assurer l’avenir du siège En 1975, le siège exploite des panneaux en aval-pendage de l’étage 500, situés dans le champ Sud traditionnel entre le puits 4 et le champ De Vernejoul. Fin 1976, des travaux sont entrepris pour pénétrer le secteur, situé au sud de la faille de Diesen. En juin 1981, dans ce secteur, La Houve démarre en veine Albert la première taille de plus de 3 m d’ouverture. Suite aux bons résultats obtenus, les Pouvoirs Publics autorisent, en 1981, un programme En 1981, La Houve démarre en veine Albert, la première taille de plus de 3 mètres d’ouverture. C’est la taille de tous les records et La Houve dépasse pour la 1ere fois les 2 Mt de charbon par an. d’investissements de 320 MF pour moderniser les installations et construire un nouvel ensemble d’extraction et de traitement du charbon, sur le site du puits De Vernejoul, à 3,5 km au sud du Siège. Le puits De Vernejoul, déjà utilisé comme retour d’air, devient ainsi un puits d’extraction équipé d’un skip de 30 tonnes. Il permet également le transport du matériel lourd et encombrant. Le nouveau lavoir de De Vernejoul, d’une capacité de 650 tonnes brutes par heure, soit environ 8 500 tonnes nettes par jour est mis en service en 1985. Le lavoir de De Vernejoul. Le champ Sud est très éloigné du siège 2, ces grandes distances pèsent sur les performances du siège. En 1980, le projet “La Houve 10 500 tonnes par jour” est présenté. Le puits de De Vernejoul devient un puits d’extraction équipé d’un skip de 30 tonnes, d’un broyeur et d’un convoyeur à bande pour acheminer le charbon vers la centrale. Mais suite aux excellents résultats de 1981, un projet plus ambitieux est adopté avec la construction d’un nouveau lavoir. On y regroupe ce qui se fait de mieux : lavage avec drew-boy, traitement des fines avec bac à pulsations nouvelle génération, transport des schlamms par carboduc et La Houve est à l’origine de nombreuses innovations technologiques. La dernière en date est la haveuse “Electra 2000”. automatisation de l’ensemble du process de lavage. Toutes les informations sur la marche des appareils sont centralisées dans une salle de contrôle où les synoptiques muraux ont cédé la place aux écrans de contrôle. Des appareils de mesure en continu de la qualité des produits sont également installés. Ces équipements de pointe, joints au sérieux et à la compétence du personnel garantissent à La Houve une production de grande qualité et permettent la mise en oeuvre d’une politique d’Assurance Qualité. La fin du charbon arrête le lavoir, après presque 20 années de service. L’embellie passagère des années 1974 à 1983 est rapidement battue en brèche par l’évolution du marché mondial de l’énergie et la baisse importante du prix du pétrole, accentuée par la chute du dollar. L’arrêt de l’embauche est annoncé en 1984. La fonte des effectifs atteint des proportions telles que 10 000 mineurs quittent les HBL entre 1984 et 1991. Le En 1984, le puits De Vernejoul est équipé d’un nouveau chevalement et d’un skip de 30 tonnes il devient le puits d’extraction de La Houve. Puits Ouest en cours de creusement en 1987. marché impose de meilleurs rendements et des coûts de production moindres. La mécanisation s’intensifie. L’exploitation des veines devient plus sélective. Le maintien de la production à près de 2 Mt par an et le déplacement de l’exploitation vers l’Ouest posent encore une fois le problème de l’aérage des chantiers. Le fonçage d’un nouveau puits d’aérage est entrepris en octobre 1987, c’est le puits Ouest à Bisten en Lorraine. Son ventilateur est mis en service en Août 1990. Le 21 mai 1991, en veine Albert du secteur 3, la haveuse « Electra 2000 » réalise sa première passe. 16 1984 - 2004 : un arrêt programmé et préparé pendant vingt ans Mais toutes ces mesures ne suffisent pas, et le “Pacte Charbonnier” fixe l’arrêt de l’exploitation à l’horizon 2005. Indispensable au bon fonctionnement de l’entreprise, la mobilité interne du personnel est fortement encouragée. Elle devient une nécessité et prend en compte l’avenir des plus jeunes en leur donnant les chances de poursuivre leur carrière dans une activité pouvant dépasser l’arrêt de l’extraction. De nombreux mineurs de fond remontent ainsi à la surface pour prendre des emplois du jour. CONTEXTE NATIONAL 1974 Premier plan de relance de l’exploitation dans le Nord-Pas-De-Calais et en Lorraine. 1981 La gauche arrive au pouvoir et le gouvernement de Pierre MAUROY décide la relance de l’activité charbonnière. Mais ce répit de courte durée ne fera que retarder l’échéance d’une fin programmée. 1983 Deux années de creusement se sont achevées avec le dernier percement de la voie de base des Mines de La Houve. François MITTERAND annonce la reconversion du bassin du Nord-Pas-De-Calais. Les mineurs du siège 2 de La Houve ont démarré la dernière taille (Albert 7-1) de France en novembre 2002. Le Pacte Charbonnier Les Pouvoirs Publics ont approuvé les dispositions du Pacte Charbonnier National signé le 20 octobre 1994 entre Charbonnages de France et cinq organisations syndicales. En regard de l’arrêt de l’extraction charbonnière fixé en 2005, le volet social garantit de larges possibilités de départ en mesure d’âge et favorise la mobilité géographique et professionnelle. La formation et l’avenir professionnel des agents les plus jeunes, qui ne pourront pas bénéficier d’un départ en retraite ou en congé charbonnier de fin de carrière (CCFC), sont des objectifs prioritaires. A ce jour 7345 agents ont profité de cette mesure. Il confirme le rôle assuré par l’entreprise en Moselle-Est pour l’industrialisation et le développement de l’emploi. 1990 Le siège du 10 d’Oignies, dernier puits en activité dans le Nord, arrête sa production. Après 270 années d’exploitation et 2,4 milliards de tonnes extraites. 1994 Signature en octobre du “Pacte Charbonnier“ qui prévoit l’arrêt de l’exploitation minière en France à l’horizon 2005. 1995 La Houve fête ses cent ans. Le 8 avril 2004, tous les mineurs de La Houve posent pour une ultime photo. 1997 Fermeture de l’UE Simon à Forbach et fin de l’exploitation à l’est du bassin de Lorraine. 2003 Arrêt de l’exploitation de l’UE Merlebach et fin de l’exportation au centre du bassin. Début 1999, l’Unité d’Exploitation La Houve démarre l’exploitation du secteur 7, situé au sud du champ De Vernejoul. En 2001, elle concentre toute son activité sur ce seul secteur. La Houve se donne les moyens de mener l’exploitation charbonnière dans les meilleures conditions de sécurité et de production jusqu’au terme de l’exploitation. Avec la remontée des dernières tonnes de houille de la veine Albert le 8 Avril 2004 s’est achevé la grande épopée du charbon lorrain mais également celle du charbon français. La cérémonie du 23 avril sera l’ultime hommage que rendra le pays au travail et au courage de générations de mineurs français. 17 Panorama et chiffres clés EFFECTIF MOYEN OUVRIERS MINIERS FOND Nombre d’ouvriers miniers 26000 24000 22000 20000 18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 428 1 316 1 237 5 640 1 442 11 870 1 039 10 559 1 769 20 898 3 043 25 447 8 219 13 456 LA HOUVE 1957 1964 1974 1984 1994 H.B.L. LA HOUVE H.B.L. LA HOUVE H.B.L. LA HOUVE H.B.L. LA HOUVE H.B.L. LA HOUVE H.B.L. 1945 LA HOUVE H.B.L. 1938 2003 Date H.B.L. 680 000 t 1 730 000 t LA HOUVE 1994 H.B.L. 2 066 000 t 6 347 000 t LA HOUVE 1984 H.B.L. 1 723 903 t 10 882 794 t LA HOUVE 1974 H.B.L. 1 307 193 t 9 066 276 t LA HOUVE 1964 H.B.L. 1 292 294 t 15 627 969 t LA HOUVE 1957 H.B.L. 1 428 421 t 14 297 171 t LA HOUVE 1945 H.B.L. 376 623 t 2 244 051 t 1938 H.B.L. LA HOUVE H.B.L. 979 342 t 6 739 210 t LA HOUVE LA HOUVE Millions de tonnes PRODUCTION NETTE TOTALE 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Joseph BERTRAND Louis COLLARD Pierre SEYVE Louis IMBERDIS Gilbert MATHIEU Jean CIAVATTI Didier CARIVEN Roger JOURDAN Christian GOUILLOUX François BERTRAND Roger COSQUER Pierre DESIDERI Alain PETRY Christian NAUD Matthieu SUTTER 1937 - 1947 1947 - 1952 1953 - 1955 1956 - 1961 1961 - 1965 1965 - 1970 1970 - 1975 1976 - 1981 1981 - 1988 1988 - 1992 1992 - 1996 1996 - 1998 1998 - 2002 2002 - 2003 2003 HOUILLÈRES DU BASSIN DE LORRAINE DIRECTEURS GÉNÉRAUX BASSIN Date H.B.L. À LA TÊTE DES MINES DE LA HOUVE SE SONT SUCCÉDÉS 2003 Michel DUHAMEAUX Pierre SIGNARD Jean LORIMY Jean LAGABRIELLE Robert COEUILLET Eugène MAURIN Joseph BERNARD Roger JOURDAN François BERTRAND Alain ROLLET 1947 - 1957 1957 - 1964 1964 - 1970 1970 - 1975 1975 - 1981 1981 - 1983 1983 - 1987 1987 - 1994 1995 - 2001 2001 - 2004 HOUILLÈRES DU BASSIN DE LORRAINE PRÉSIDENTS Jean DERRIEUX Pierre DREYFUS Olaf LECARPENTIER Louis ARMAND Maurice HALF Jean RUNEL Jean BRENAS Philippe LOISEAU Thierry KLINGER Bernard JULLY Philippe de LADOUCETTE 1947 - 1950 1950 - 1955 1955 - 1959 1959 - 1964 1964 - 1974 1974 - 1982 1982 - 1990 1990 - 1993 1993 - 1996 1996 - 2002 2002 La réhabilitation prend le relais de l’exploitation En 1946, les HBL héritent de 12 sièges d’exploitation, de 8 centrales électriques, de 2 cokeries, de nombreuses carrières, d’un important réseau ferré et de plusieurs milliers de logements. Depuis le démarrage de l’épopée du charbon dans le Bassin Houiller Lorrain, 58 puits ont été creusés et autant de chevalements dressés. Aujourd’hui, il en existe encore 24. Dès 1990, les Houillères du Bassin de Lorraine ont engagé les travaux de réhabilitation et de mise en sécurité de l’ensemble de leurs sites industriels afin de restituer : à l’Etat dans les meilleurs délais les concessions qui couvrent toute la MoselleEst et aux communes les anciennes mines et installations minières, les carrières et terrils, tous ces espaces pour accueillir de nouvelles activités. Depuis le 1er mars 2004, dans le cadre de la simplification des structures de Charbonnages de France, l’entreprise HBL a été dissoute, pour se fondre dans l’EPIC unique “Charbonnages de France”. 12 1960 La puissance du charbon Le respect de l’environnement Lens Douai Valenciennes FreymingMerlebach Rueil 1960 Descendus : 18,7 millions de m3 de remblai Utilisés : 14 587 tonnes d’explosifs Effectués : 31 561 000 tirs Creusés : 1 186 km de galeries dont 967 au charbon et 219 au rocher Posés : 95 678 boulons de soutènement Consommés : 1 529 millions de dm3 de bois Evacués : 140 millions de m3 d’eau Forbach HOUILLÈRES DU BASSIN DE LORRAINE 1960 CHARBONNAGES DE FRANCE NORD-PAS-DE-CALAIS CETTE ANNÉE LÀ... LES HOMMES 216 000 actifs HOUILLÈRES DE BASSIN BLANZY DU CENTRE ET DU MIDI AUVERGNE HBNPC : 123 000 HBL : 43 000 HBCM : 50 000 Montceau-les-Mines 31 323 000 postes fond 15 255 000 postes jour dont 21 720 en découvertes Clermont-Ferrand St Etienne Decazeville La Mûre DAUPHINÉ Alès AQUITAINE Carmaux Graissessac CÉVENNES Meyreuil PROVENCE Gardanne 1960 LOIRE LES PRODUCTIONS Charbon : 57 millions de tonnes HBNPC : 18,9 Mt HBL : 14,7 Mt HBCM : 13,4 Mt Profondeur d’exploitation moyenne : 498 m Coke : 7,4 millions de tonnes Le terril de Simon après engazonnement à Schœneck. Agglomération : 4,5 millions de tonnes de boulets Électricité : 8 848 millions de kWh La carrière de Merlebach en cours de réhabilitation. 18 Un passé industriel : 2,4 milliards de tonnes extraites 7 usines à boulets, 14 centrales électriques, Le désamiantage des centrales 54 stations de relevage des eaux L’aménagement des fosses La réhabilitation : 235 M€ depuis 1990 92 M€ encore prévus (cokerie de La mise en sécurité 28 accès ciel ouverts par plan 924 fronts de taille soit 78 km de longueur 4 207 km de galeries 709 km d’appareils de desserte continue et convoyeurs 2 959 km de canalisations d’air comprimé 1 806 transformateurs électriques 10 355 coffrets électriques de chantier 4 179 km de câbles électriques LES HOMMES 5 840 actifs CdF-NPC : 104 HBL : 3 715 HBCM : 764 Production de coke : 1,005 million de tonnes Production d’électricité : 8 451 GWh L’aménagement culturel de certains sites Drocourt incluse) Des réalisations caractéristiques : traitement du site d’Oignies, dépollution de la cokerie d’Auby, mise en sécurité et déconstruction de la cokerie de Drocourt, gestion du gaz de mine. Lens Douai Valenciennes FreymingMerlebach CHARBONNAGES DE FRANCE NORD-PAS-DE-CALAIS Rueil 2003 2003 1960 349 puits en service Production de charbon : 1,739 million de tonnes Les fermetures des puits ET AUSSI LES INFRASTRUCTURES LES PRODUCTIONS Le traitement et la dépollution des sites Le démantèlement et la dépollution des cokeries 852 puits, 326 terrils, 13 cokeries, 19 centrales électriques 16 cokeries 9 usines d’agglomération 3 910 km de voies ferrées 168 800 logements 130 chevaux 10 ânes 2003 LA RÉHABILITATION C’EST : 2003 DANS LE NORD ET LE PAS-DE-CALAIS EN LORRAINE Forbach HOUILLÈRES DU BASSIN DE LORRAINE HOUILLÈRES DE BASSIN BLANZY DU CENTRE ET DU MIDI AUVERGNE Un passé industriel : 800 millions de tonnes extraites depuis 1860 Montceau-les-Mines St Etienne 58 puits, 7 terrils, 2 cokeries, 2 centrales électriques, 10 stations de relevage des eaux Clermont-Ferrand La Mûre LOIRE Septembre 2003 : fermeture du siège minier de Merlebach Avril 2004 : fermeture du siège minier de La Houve, cession de la cokerie de Carling La réhabilitation : 122 M€ depuis 1990 348 M€ encore prévus (y compris le pompage pour protéger les mines de la Sarre) Des réalisations caractéristiques : mise en sécurité des puits de Cuvelette Sud, Simon 2 et Merlebach Nord, des carrières de Merlebach et Simon, aménagement de l’Eurozone de Forbach, démolition des installations de Simon 3... Decazeville DAUPHINÉ Alès AQUITAINE Meyreuil Carmaux Graissessac CÉVENNES 2003 1960 7 553 marteaux perforateurs 24 667 marteaux piqueurs 5 453 perforatrices portatives 233 haveuses 118 rabots 95 haveuses chargeuses 811 becs pelleteurs 821 pelles mécaniques 620 pompes d’exhaure 617 207 étançons métalliques 174 450 lampes d’éclairage 654 compresseurs d’air 204 000 berlines en service 1 736 locomotives au fond 2003 LES MATÉRIELS 2003 1960 CHARBONNAGES DE FRANCE PROVENCE Gardanne DANS LE CENTRE ET LE MIDI Un passé industriel : 1,5 milliard de tonnes extraites 1 800 puits, 400 terrils, 2 cokeries, 3 usines à boulets, 12 centrales électriques, 2 stations de relevage des eaux La réhabilitation : 333 M€ depuis 1990 82 M€ encore prévus Des réalisations caractéristiques : réhabilitation des découvertes de Decazeville et de Mercoirol dans le Gard, désamiantage des centrales de Lucy 2 à Blanzy et du Fesc dans le Gard... Rond-point d’accès à l’Eurozone sur l’ancien parc à bois du siège Simon à Forbach. 19 Vers le futur Au sortir de la forêt, une communauté de communes entreprenante, tournée vers l’avenir ! Depuis son origine, la communauté de communes puise l’énergie dans le développement de ses industries. Du verre au fer, de la houille à l’industrie automobile, en passant par les nouvelles technologies, le commerce, l’artisanat et les services, de tout temps, les hommes et les femmes de ce territoire ont fait preuve d’une faculté d’adaptation étonnante. Tous se sont déjà engagés ! Et sont résolument décidés à construire et à façonner leur ville de demain. Les événements du passé, la mine et le charbon ont forgé leur capacité à rebondir. La réalité des marchés commerciaux a entraîné, dès 1960, CREUTZWALD vers son premier plan de réindustrialisation : une chance pour préparer l’après mine avec une première vague de diversification économique. L’expansion de ce territoire au cœur de la forêt est en marche. L’industrie minière a participé activement au développement de la ville. Aujourd’hui, les Charbonnages de France mettent fin à l’exploitation du charbon à La Houve, dernière unité d’exploitation de Lorraine et de France. Cet arrêt préparé, accompagné et géré depuis longtemps, achève un cycle industriel, celui du charbon. Pour la ville de Creutzwald et la communauté, la fin de la mine n’est pas un traumatisme, car l’avenir est déjà là ! 24 Vers le futur Une communauté active où il fait bon vivre Avec ses 10 hectares d'eau et les 12 hectares d'espaces verts, le lac de Creutzwald est propice à de nombreuses activités (promenades, sports, détente,...). Le cadre de vie et les infrastructures évoluent sans cesse. Cette volonté permanente de changement donne aujourd'hui un nouveau visage à ce secteur. Ces investissements sont bénéfiques pour le bien-être de ses habitants, mais aussi pour toute une région. L'environnement est exceptionnel. La forêt du Warndt, le lac et ses multiples équipements de loisirs, utilisés par plus de cent associations font de Creutzwald une ville énergique et épanouie. La salle Baltus-Le-Lorrain, inaugurée en 2002, est un lieu de rencontres festives, culturelles ou sportives. Le centre ville est un endroit où il fait bon y flâner ! Jacuzzi, rivière aquatique, plage solaire, tour de plongée,... Le stade nautique, qui a accueilli plus de 120 000 personnes est l'une des réalisations les plus attractive. La formation des jeunes, une priorité pour la ville Creutzwald concentre de nombreux efforts dans le domaine éducatif, résolument tournée vers l'Europe. Avec la création de classes bilingues en maternelle et primaire, elle développe sa volonté d'enrichir sa position transfrontalière déjà stratégique et bénéfique. La ville accueille 3 lycées et dispose de filières en plasturgie et post DUT. De nombreuses infrastructures sont créées pour les jeunes. 2 nouveaux gymnases vont être construits et complèteront les équipements déjà existants. L'ambition de Creutzwald est de soutenir la formation de toutes les compétences nécessaires au développement économique. Pour cette ville active et vivante, le bilinguisme est un atout supplémentaire pour les investisseurs. La proximité de la frontière et les classes bilingues permettent de fréquents échanges franco-allemands, un atout de réussite pour la jeunesse. 25 Vers le futur 6800 emplois dans la communauté de communes en 2004 ! Les Ateliers Catherine Masson conçoivent et fabriquent des produits pour la cosmétique de luxe. Près de 33 salariés y travaillent, presque exclusivement des femmes... Installé depuis les années 70 à Creutzwald, l'équipementier automobile Johnson Control’s emploie 429 personnes ! La communauté de communes du Warndt encourage l'esprit d'initiative. Impliquée dès les années 60 dans le premier plan de réindustrialisation des bassins miniers, elle a su rebondir et mobiliser ses forces. Elle a soutenu et favorisé l'implantation de nombreuses entreprises. Le potentiel emploi est supérieur en nombre à sa population active. Le tissu économique diversifié, avec ses 6800 emplois en 2004, s'appuie sur les multiples compétences des hommes et des femmes de la communauté. Les zones industrielles accueillent de nombreuses entreprises innovantes. Aujourd'hui la communauté dispose d'un nouveau potentiel de croissance avec la reconversion des sites de Charbonnages de France libérés de toute exploitation. Les projets de zones d'activités, à l’image de l’axe transfrontalier Saarlouis/Saint-Avold donnent une nouvelle dimension à l'attractivité de ce secteur. Charculor fabrique et commercialise des produits régionaux de charcuterie ; l'entreprise emploie 88 personnes et diffuse plus de 12 tonnes de produit par jour. La transformation de tubes en acier et plastique pour automobiles : c'est le métier des 106 salariés de ITT. Le projet Transfrontalier sur l’axe Saint-Avold - Sarrelouis. TMD, fabricant de plaquettes de freins pour véhicule de tourisme ; le professionnalisme des 250 salariés est exporté en europe mais aussi au Brésil ! Employant 38 salariés, la société OECM est spécialisée dans la fabrication et la distribution d’outils coupants pour l’industrie. La reconversion des anciens sites offre de nouvelles opportunités Charbonnages de France, important propriétaire foncier sur la commune, est engagé : - dans un vaste programme de réhabilitation des anciens sites miniers, - dans la prévention et la protection de l'environnement. Aujourd'hui, les terrains du siège 1 des mines de La Houve et du puits Barrois sont en partie reconvertis en zones d'activités. Demain l'emprise foncière du siège 2 et des installations De Vernejoul seront en totalité réhabilitées. 26 Ces reconversions appuyées par l'Agence pour l'expansion économique de la Moselle-Est (AGEME), donnent de nouvelles perspectives économiques à notre région. Ces actions permettent d'ores et déjà d'envisager la création de nouvelles zones industrielles, artisanales ou logistiques ; et favorisent l'implantation de nouvelles entreprises. Toutes ces opportunités représentent des atouts forts pour le développement de l'attractivité du territoire de Creutzwald. CHARBONNAGES DE FRANCE EN 1960 : LA PUISSANCE Lille NORD PAS-DE-CALAIS Cette année là... Les hommes Descendus : 18,7 millions de m3 de remblai LORRAINE Utlisées : 14 587 tonnes d'explosifs Metz Effectués : 31 561 000 tirs Paris Creusés : 1 186 km de galeries dont : 967 au charbon et 219 au rocher HBNPC : 122 803 HBL : 43 323 HBCM : 50 667 31 323 000 postes fond BLANZY Posés : 95 678 boulons de souténement 216 793 agents 15 255 000 postes jour Consommés : 1 529 dm3 de bois dont 21 720 en découvertes Evacués : 140 millions de m3 d'eau AUVERGNE LOIRE Lyon Grenoble St-Etienne CENTRE MIDI Les productions Charbon : 57 millions de tonnes Les infrastructures AQUITAINE HBNPC : 28,9 Mt HBL PROVENCE : 14,7 Mt HBCM : 13,4 Mt Profondeur d'exploitation moyenne : 498 m Coke : 7,4 millions de tonnes Agglomération : 4,5 millions de tonnes Electricité : 8 848 millions de kWh DAUPHINE Marseille Toulouse CEVENNES 349 puits en service 28 fendues 19 centrales électriques 16 cokeries 10 usines d'agglomération 3 910 km de voies ferrées 168 800 logements Mars 2004 Des fermetures progressives et programmées HBNPC HBL HBCM 1966 Decazeville fond (Aveyron) 1967 Plichon (Blanzy) 1968 9 d'Henin Lietard, 5 de Bully, St Mark 1969 5 de Bruay 1970 Sessevalle, 2 d'Hénin Liétard 1971 Delloye, 6 de Liévin 1972 La Grange, Vieux Condé, 13 de Noeux 1973 10 de l'Escarpelle, 21 d'Hénin Liétard 1974 Auchel (Bruay) Saint Louis (Blanzy) Saint Amédée (Blanzy) Sainte Fontaine Couriot (Loire) Faulquemont Saint Florent Panissière (Cévennes) Decize (Blanzy) 1976 Agache, 18 de Lens 1977 Saint Eloy la Bouble (Auvergne) 1978 Gayant 1979 6 de Bruay 1980 Sabatier Ricard (Cévennes) Brassac (Auvergne) Folschviller 1983 Montrambert-Varenne (Loire) 1984 Barrois 1985 19 de Lens 1986 Les Oules (Cévennes) Sainte Fontaine (réouvert en 1976) 1987 3 de Courrières 1988 Ledoux 1989 Arenberg 1990 9 de l'Escarpelle, 10 d'Oignies Messeix (Auvergne) 1992 Darcy fond (Blanzy) 1993 1997 Aumance fond (Auvergne), Découverte (Loire), Découverte Hérault (Cévennes) Forbach La Mure (Dauphiné), Découverte de Carmaux (Tarn) Regrt. Vouters+Reumaux = Merlebach Découverte (Blanzy) Vouters Dressants Découvertes : La grand Combe (Cévennes), Aumance (Auvergne), Decazeville (Aveyron) 2003 Merlebach Gardanne (Provence) 2004 La Houve 2000 2001 Souligné : Arrêt définitif de la production sur une région minière 180 170 Coût de revient et valorisation de la houille (en € /tonne) 160 150 140 130 A partir de 1985, la valorisation baisse avec les cours des énergies. Les progrés techniques stabilisent le coût de revient de 80 à 95 120 110 100 90 Coût de revient 80 Valorisation 70 60 50 40 30 20 10 2000 1998 1996 1994 1992 1990 1988 1986 1984 1982 1980 1978 1976 1974 1972 1970 1968 1966 1964 1962 1960 0 PRODUCTION ET CONSOMMATION DE CHARBON (en Mt) 90 80 70 60 Consommation apparente nationale de CMS ** 50 Production nationale primaire de Charbon * 40 30 Importation de CMS ** 20 10 * Charbon = houille + lignite * * CMS = houille, lignite, produits récupérés, coke et agglomérés 0 2001 2002 1999 1997 1995 1993 1991 1989 1987 1985 1983 1981 1979 1977 1975 1973 1971 1969 1967 1965 1963 1961 1959 1957 1955 1953 1951 1949 1947 550 Evolution de la production française d'électricité 500 450 400 350 TWh 300 250 200 Nucléaire Hydraulique 150 100 Fuel + Gaz 50 Charbon importé 2002 2000 1995 1990 1985 1975 1970 1965 1960 1955 1950 1980 Charbon CdF 0 Effectifs des 3 bassins à fin de période 400000 358 241 350000 92 443 250000 Centre-Midi 287 031 300000 45 643 78 560 245 723 Lorraine 239 899 Nord Pas-de-Calais 216 793 62 603 200000 60 324 38 698 43 404 150000 50 667 184 356 38 946 46 548 43 323 37 731 220 155 27 839 91 509 169 773 100000 130 526 27 828 139 716 133 027 22 973 122 803 50000 19 028 107 679 74 859 49 508 84 839 16 652 23 893 44 294 60 931 10 949 50 978 23 922 23 431 26 060 9 214 18 333 22 494 4 472 14 715 15 427 3 081 12 346 3 307 7 837 1 454 6 383 4 265* 652 3 613 0 1947 1950 1955 1958 1960 1965 1969 1973 1975 1980 1984 1990 1994 2000 2003 * non compris les 104 agents inscrits à l'EPIC CdF Effectifs inscrits 3 bassins à fin de période. Production nette Fond + Découvertes (kt). (kt) 400000 60 000 350000 50 000 300000 40 000 250000 Production 30 000 200000 Effectifs 20 000 150000 100000 10 000 50000 0 0 1947 1950 1955 1959 1960 1965 1969 1973 1975 1980 1983 1985 1990 1994 2000 2003 Production nette Fond + Découvertes (kt) (kt) 58 897 60 000 Ensemble des bassins Ensemble des bassins 50 000 Nord Pas-de-Calais 42 189 Lorraine 40 000 Centre-Midi Nord Pas-de-Calais 30 000 28 858 20 000 18 889 14 971 15 068 10 000 13 906 Centre-Midi 18 180 Lorraine 10 883 9 394 8 959 4 797 1 739 2 500 0 1947 1950 1955 1958 1960 1965 1969 1973 1975 1980 1984 1990 1994 2000 2003 8000 Rendemement fond / Taux de fréquence des accidents 7000 6000 En 50 ans le rendement fond a été multiplié par 5 et le fréquence accidents divisée par 10 5000 4000 Rendement Fond ( en kg/hp ) Taux de fréquence des accidents ( au million de postes ) 3000 2000 1000 0 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 Le Groupe Charbonnages de France en 2003 Ensemble Groupe CdF CA consolidé : 872,5 millions d'Euros EPIC Charbonnages de France Exploitation souterraine : 1,739 million de tonnes Principalement à Merlebach (fermé en octobre 2003) et à La Houve (fermé en avril 2004) Production d'électricité : 8 451 GWh (y compris NPC) Centrale d'Hornaing CA : 4,5 millions d'Euros (contribution au chiffre d'affaires consolidé) Douai CA social : 8,3 millions d'euros Production de coke : 1,005 million de tonnes (Cokerie de carling cédée le 1/4/2004) Sites en réhabilitation Merlebach 10 496 inscrits dont 4 870 dipensés d'activité => 5 626 agents employés (en fin d'année) Activités électriques (Groupe SNET) Rueil ** Centrale Emile Huchet Paris CA : 668,5 millions d'Euros 1,730 million de tonnes (contribution au chiffre d'affaires consolidé) ** arrêt siège de Merlebach octobre : 2003 ** arrêt siège de La Houve : avril 2004 Centrale Lucy Aumance Blanzy 1,005 million de tonnes 3 613 agents actifs (en fin d'année) dont 86 détachés à la SNET St Etienne Dauphiné Autres filiales CA : 2 millions d'Euros (contribution au chiffre d'affaires consolidé) FILIANOR SOFIREM- FINORPA : Industrialisation 81 agents inscrits (pour les filiales consolidées par intégration globale) (dissout le 29 février 2004) CA : 181,8 millions d'Euros CA social : 268,2 millions d'euros (Cession en cours de 35% de CdF à Endesa) 1 176 agents inscrits dont 395 à Bialystok (Pologne) + 191 agents détachés des EPIC EPIC Houillères du Bassin de Lorraine (contribution au chiffre d'affaires consolidé) Actionnariat : 51,25% CdF, 30% Endesa, 18,75% EDF Vente d'électricité : 14 617 GWh Production d'électricité SNET : 8 451 GWh Puissance installée en France : 2 474 Mwe Puissance installée à l'étranger : 832 Mwe 104 agents inscrits (en fin d'année) dont : 25 au service NPC 5 détachés à la SNET Aveyron Tarn Gard EPIC Houillères de Bassin du Centre et du Midi (dissout le 29 février 2004) CA : 15,7 millions d'Euros Centrale de * Provence Provence (contribution au chiffre d'affaires consolidé) CA social : 28,1 millions d'Euros 0,009 million de tonnes * arrêt mine de Provence 1er février 2003 652 agents inscrits (en fin d'année) dont 100 détachés à la SNET Service communication : 04/2004 CHARBONNAGES DE FRANCE EN 1960 : LA PUISSANCE Lille NORD PAS-DE-CALAIS Cette année là... Les hommes Descendus : 18,7 millions de m3 de remblai LORRAINE Utlisées : 14 587 tonnes d'explosifs Metz Effectués : 31 561 000 tirs Paris Creusés : 1 186 km de galeries dont : 967 au charbon et 219 au rocher HBNPC : 122 803 HBL : 43 323 HBCM : 50 667 31 323 000 postes fond BLANZY Posés : 95 678 boulons de souténement 216 793 agents 15 255 000 postes jour Consommés : 1 529 dm3 de bois dont 21 720 en découvertes Evacués : 140 millions de m3 d'eau AUVERGNE LOIRE Lyon Grenoble St-Etienne CENTRE MIDI Les productions Charbon : 57 millions de tonnes Les infrastructures AQUITAINE HBNPC : 28,9 Mt HBL PROVENCE : 14,7 Mt HBCM : 13,4 Mt Profondeur d'exploitation moyenne : 498 m Coke : 7,4 millions de tonnes Agglomération : 4,5 millions de tonnes Electricité : 8 848 millions de kWh DAUPHINE Marseille Toulouse CEVENNES 349 puits en service 28 fendues 19 centrales électriques 16 cokeries 10 usines d'agglomération 3 910 km de voies ferrées 168 800 logements Mars 2004