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 DOSSIER GUINEE Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry Dix­sept membres de la police judiciaire ont perquisitionné début avril les locaux du groupe Bolloré à Puteaux, en banlieue Ouest de Paris. Enquêtant sur de supposés abus de biens sociaux, ils se sont particulièrement intéressés aux conditions d'octroi de la concession du port de Conakry. Ce dossier, suivi par La Lettre du Continent depuis plus de cinq ans, débute au moment où le groupe français récupère ce contrat en 2011, sur décision d'Alpha Condé. Arrivé au pouvoir l'année même, ce dernier remettait ainsi en cause la convention de concession précédente, négociée quelques années plus tôt avec le groupe Necotrans, concurrent de Bolloré. Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°702 DU 18/03/2015 Necotrans en quête des actifs guinéens Près d'un an après la condamnation de l'Etat guinéen par la CCJA, basée à Abidjan, à lui verser 38,2 millions € (LC nº685), le groupe Necotrans attend toujours l'application par Conakry de cette sentence exécutoire. Le groupe maritime français fondé par Richard Talbot n'est pas resté les bras croisés pour tenter de recouvrer cette somme. Il a déjà fait identifier, par voie d'huissier, plusieurs comptes bancaires de l'Etat guinéen localisés à la Banque de France et dans des établissements commerciaux comme la Société générale, à Paris. D'autres procédures suivent leur cours. Au lendemain de cette condamnation, Conakry avait contre­attaqué en considérant la décision de la CCJA "contraire à l'ordre public international" (LC nº692). © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°697 DU 07/01/2015 Qui veut bousculer Bolloré sur le port ? Vincent Bolloré est en passe de contrôler l’ensemble des activités du port de Conakry suite à la récente obligation faite aux navires Ro­Ro de décharger sur le terminal à conteneurs géré par l’industriel français. Une décision qui mécontente. Le transfert unilatéral en novembre, par les autorités guinéennes, de l’ensemble des activités Ro­Ro jusqu’à présent réalisées sur terminal conventionnel au profit du terminal à containeurs du Port autonome de Conakry (PAC), parachève la mainmise de Bolloré sur cette enceinte stratégique d’Afrique de l’Ouest. L’opération, qui a déjà déclenché plusieurs mouvements sociaux des manutentionnaires début décembre, devrait connaître des développements devant la justice. Violation de la convention ­ Plusieurs opérateurs, parmi lesquels le Français Jean­Jacques Grenier, patron de nombreuses sociétés (Getma Guinée, AMA Guinée…) et qui assurait jusqu’à présent près de 60% du trafic annuel Ro­Ro (véhicule, camions, équipements miniers…) sur le terminal conventionnel en partenariat avec l’armateur Grimaldi Lines, sont vent debout contre cette décision. Outre une perte d’activité pour les sociétés de manutention de navires rouliers, ces opérateurs invoquent une violation de la convention de concession du PAC. Attribuée en mars 2011 à Bolloré à la barbe du groupe Necotrans dans des conditions houleuses (LC nº685), cette convention prévoyait expressément dans un avenant signé en mai de la même année que "l’activité de manutention de fret conventionnel ainsi que les autres activités relatives au dit fret conventionnel sont exclues des activités concédées au concessionnaire" (voir ici). L’Elysée alerté ­ Jean­Jacques Grenier a sensibilisé l’Elysée sur cette situation en adressant une lettre au vitriol à Hélène Le Gal. Sollicitée pour un entretien, la conseillère Afrique de François Hollande n’a pas donné suite. Dans sa missive, accompagnée d’un dossier complet, que La Lettre du Continent s’est procurée, l’homme d’affaires français, qui compte également alerter plusieurs députés, évoque un contexte allant à l’encontre des règles du marché. "Ce comportement visant à instituer un monopole de concessions portuaires et des tarifs de porte excessifs conduit de nombreux jeunes responsables africains à un rejet de la présence française basée sur un système d’exclusivité économique". Il étudie actuellement avec ses avocats le meilleur moyen de contester cette décision. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°692 DU 22/10/2014 Conakry charge Necotrans pour faits de corruption La Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA) d'Abidjan vient d'être saisie d'une requête en nullité de la Guinée dans le dossier l'opposant à Necotrans. La CCJA est appelée à se prononcer sur une requête en annulation que vient de déposer l'Etat guinéen à propos de la sentence rendue par cette même juridiction dans le contentieux opposant Conakry au groupe Necotrans. En mai, la Guinée avait été condamnée par la CCJA à verser 38 millions € de dommages et intérêts pour avoir évincé en 2011 le groupe maritime français du Port autonome de Conakry ( LC nº685). L'Etat entend désormais démontrer que le tribunal arbitral ayant statué n'a pas respecté le principe du contradictoire. Mieux, que les trois juges arbitres ont dénaturé leur mission (rétention d'informations, désaccord sur les honoraires…). Dans cette requête d'une cinquantaine de pages que La Lettre du Continent s'est procurée ( cliquez ici pour voir un extrait), les défenseurs de la Guinée, Mamadou Traoré et Laurent Jaeger (cabinet Orrick), attaquent également la décision de la CCJA en la considérant "contraire à l'ordre public international". Suspicion de malversations ­ Les deux robes noires affirment notamment que la concession du PAC octroyée à Necotrans en 2008 a été entachée de corruption. Ils s'appuient sur l'audition de plusieurs membres de la commission d'attribution de ce marché, interrogés fin 2013 dans le cadre d'une plainte déposée au pénal par l'Etat guinéen dans le même dossier. Dans leurs déclarations, ces responsables, dont Demba Kourouma et Ibrahima Lamizana Condé, respectivement rapporteur et membre de la commission à l'époque des faits, ont affirmé avoir reçu des sommes d'argent en liquide de la part de Necotrans au lendemain de la signature du contrat. D'autres noms, à l'instar de ceux des ministres Mohamed Cheick Touré (transport) et Ousmane Doré (finances), en poste en 2008, sont cités dans la requête. Conséquences ­ Alors que Necotrans prépare un mémoire visant à démonter ces accusations, l'enjeu de cette requête en nullité n'est pas sans conséquences. L'ensemble du dossier peut être remis en cause si la CCJA venait à retenir des malversations autour de ce contrat attribué sous le régime de Dadis Camara. Selon ses statuts, "la CCJA ne devrait reconnaître aucune efficacité à une sentence validant un contrat dont l'objet est d'encourager la discrimination religieuse ou raciale, la corruption (…)". Toutefois, la procédure de la Guinée ne suspend pas l’exécution de la sentence prononcée en mai. Conakry n'est donc pas exonéré de verser les 38 millions € résultant de sa condamnation. Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°685 DU 25/06/2014 Necotrans présente la facture à Condé Après avoir fait condamner la Guinée devant la CCJA, le groupe Getma­Necotrans a mandaté ses avocats pour se faire régler près de 40 millions € de dommages et intérêts. Pas si simple au pays du juriste Alpha Condé… Condamné le 22 mai par la Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA) d'Abidjan à verser 38,4 millions € au groupe français Getma­Necotrans, l'Etat guinéen devrait contester cette décision, même si sa marge de manœuvre est ténue. Cette sentence, qui condamne la Guinée pour avoir mis un terme à la concession dont disposait le groupe fondé par Richard Talbot (LC nº607) sur le Port autonome de Conakry (PAC), ne peut faire l'objet d'un appel. Des recours en annulation aux critères assez stricts (qualité des juges, conflit d'intérêts…) peuvent tout au plus être introduits. Sans attendre, Cédric Fischer, l'avocat de Getma­Necotrans (cabinet Fischer, Tandeau de Marsac, Sur & associés), a envoyé début juin une demande d'exécution à son contradicteur Laurent Jaeger (cabinet Orrick). Toutefois, la Guinée devrait logiquement traîner des pieds. Plusieurs années sont souvent nécessaires pour faire aboutir ce type de contentieux en Afrique. Dans cette volumineuse sentence (117 pages), la CCJA qualifie d'"irrégulière" la rupture de la convention. Elle pointe principalement l'absence de mise en demeure adressée au groupe français et la violation de plusieurs obligations, dont le non­respect d'un délai de soixante jours pour dénoncer le contrat. Les trois juges du tribunal arbitral ­ Eric Teynier, Juan Antonio Cremades et Ibrahim Fadlallah ­ ont cependant préféré condamner la Guinée plutôt que de rétablir Getma­Necotrans dans ses droits. Selon nos informations, le montant des dommages et intérêts a été établi sur la base d'une année de chiffre d'affaires et des investissements déjà réalisés au moment où l'armateur français s'est fait exclure du PAC. Getma­Necotrans se trouve ainsi renforcé pour aborder la plainte pour "complicité de résignation illégale d'un contrat" qu'il a déposée, cette fois­ci devant le Cirdi, contre le groupe Bolloré (LC nº621). Les premières audiences concernant ce dossier devraient intervenir début juillet (LC nº608). Conakry a essayé de torpiller la plainte devant la CCJA par tous les moyens. A la dernière minute, Me Laurent Jaeger a fait témoigner Steven Fox, ex­directeur des opérations de la CIA et fondateur en 2007 de la société d'intelligence économique new­yorkaise Veracity Worldwide LLC. A la barre, ce dernier a tenté de démontrer de manière confuse que le staff exécutif de Necotrans avait recouru à des pots­de­vin auprès des plus hautes autorités guinéennes de l'époque pour emporter la concession du PAC. Dans leurs conclusions, les juges de la Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry CCJA évoquent le "caractère invraisemblable" de ce témoignage et la "fausseté tardive" de ces allégations. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°668 DU 16/10/2013 Bolloré remporte une manche contre Necotrans Bolloré a claironné sur sa "victoire" après sa condamnation à verser plus de 2 millions € à son adversaire Necotrans. Toutefois, la partie n’est pas terminée. Assigné en justice par Getma­Necotrans, exproprié en 2011 du Port autonome de Conakry (PAC), le groupe Bolloré devra verser 2,114 millions € à son concurrent au titre de dommages et intérêts suite à une décision du tribunal de commerce de Nanterre rendue le 10 octobre. Le groupe fondé et dirigé par Richard Talbot soutenait que Bolloré était non seulement complice de la résiliation illégale de la convention de concession du PAC par l’Etat guinéen, mais qu'il s’était aussi rendu coupable d’actes de concurrence déloyale. Sur le premier point, Necotrans n’a pas été suivi. Selon nos informations, les juges de Nanterre ont estimé ne pas être "habilités à se prononcer sur la validité et le bien­fondé de la résiliation par la Guinée du contrat de concession de Getma avec le PAC". En revanche, Bolloré a été jugé responsable d’un préjudice pour avoir utilisé les infrastructures et les équipements issus des investissements réalisés par Necotrans dans la même enceinte portuaire. Toutefois, les 2,114 millions € auxquels il a été condamné au terme de ce procès restent très en deçà des 100 millions € réclamés par Necotrans, défendu sur ce dossier par le cabinet Fischer, Tandeau de Marsac, Sur & associés. La question de la rupture illégale de la convention de concession est actuellement soumise aux tribunaux internationaux dans le cadre d’une procédure intentée par Necotrans devant le Cirdi (Centre international de règlement des différends relatifs à l’investissement) et la Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA) de l'Ohada. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
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DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°621 DU 20/10/2011 Condé appelle Bolloré à la rescousse Congestion, nouvelles taxes, levée de boucliers des armateurs et des consignataires, le port de Conakry est en pleine ébullition. Bolloré découvre la Guinée enchantée. Présent quelques heures à Conakry, le 11 octobre, pour évaluer l’état d’avancement de ses projets sur le Port autonome de Conakry (PAC), dont il a récupéré la concession à la barbe de son concurrent, le français Getma­Necotrans (LC nº611), Vincent Bolloré a surtout pu constater de visu la dégradation du climat social et la fronde des opérateurs maritimes. Selon nos sources, le patron breton aurait d'ailleurs été appelé à la rescousse par le président Alpha Condé pour tenter de calmer l’atmosphère. Depuis plusieurs semaines, le PAC est en ébullition. Déjà contraint d’abandonner une partie de sa concession en rétrocédant le terminal conventionnel, après la levée de boucliers des transitaires et des syndicats de dockers, Bolloré doit maintenant faire face à la congestion du port, qui augmente arithmétiquement le coût d’immobilisation et de déchargement des navires. D'où la colère des armateurs et des consignataires. Ces derniers exigent une remise de 30% sur les coûts d’utilisation des grues, et refusent de payer l'immobilisation des containers vides. Pour calmer les armateurs, de plus en plus tentés de bouder Conakry, l’Association guinéenne des consignataires maritimes (Aguicom), présidée par Mory Keita, a décidé le 11 octobre d’appliquer, à leur demande, une nouvelle taxe dite "de surchage de congestion et de sécurité" payable par les importateurs. Applicable dès le 17 octobre, cette taxe d'un million de francs guinéens sur les boîtes de 20 EVP et de 2 millions sur celles de 40 EVP doit théoriquement minimiser les pertes financières enregistrées par les compagnies maritimes sur Conakry, mais aussi les risques de sécurité encourus pour les navires trop longuement immobilisés au large de Conakry. Mais la décision de l’Aguicom, qui renchérit le coût du fret de la destination Guinée, a déclenché à son tour la colère du gouvernement. Le 13 octobre, le ministre des transports a convoqué d’urgence l’ensemble des agences maritimes pour une demande d’explication. Ambiance. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°614 DU 23/06/2011 Bolloré mauvais perdant en Guinée Le groupe Bolloré a décidé de faire appel de la décision, en date du 26 mai, du juge des référés de Nanterre (banlieue parisienne) l'obligeant à fournir au groupe NCT/Necotrans la nouvelle convention de concession du Port autonome de Conakry (LC nº610). Le groupe basé à Puteaux, qui est défendu dans cette affaire par Olivier Baratelli (cabinet Lombard Baratelli & associés), espère ainsi récupérer le texte qu'il a été contraint d'adresser à son concurrent par décision judiciaire, et que ce dernier aura pris soin d'analyser à la loupe durant plusieurs semaines. Plutôt original… © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°612 DU 30/05/2011 Affaire Necotrans : Bolloré perd en référé Poursuivi devant le tribunal de Nanterre (banlieue parisienne) par Getma/Necotrans, le groupe Bolloré a été contraint, le 26 mai, à produire le texte intégral de la convention de concession du port de Conakry. A défaut, il sera condamné à payer 10 000 euros par jour de retard. La décision judiciaire vaut également pour l'avenant à la convention que Bolloré aurait signé ces derniers jours avec les autorités portuaires, qui réduirait le périmètre de la concession. Depuis son éviction du port de Conakry en février au profit de son concurrent, Getma/Necotrans réclamait ce texte afin de contre­attaquer sur le fond de l'affaire (LC nº611). Aussitôt cette décision connue, Necotrans a adressé un courrier par voie d'huissier au groupe basé à Puteaux. Une fois le contrat de concession en sa possession, il devrait porter plainte contre Bolloré pour concurrence déloyale. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°611 DU 12/05/2011 Bolloré joue la montre face à Necotrans Au moment où il est assigné en justice par Getma/Necotrans afin de produire la nouvelle convention de concession du port de Conakry, le groupe Bolloré renégocie certains points du texte avec les autorités guinéennes. Le juge des référés du tribunal de Nanterre (banlieue parisienne) s'est penché, le 2 mai, sur la demande de Necotrans faite à Bolloré de lui fournir le texte de la nouvelle convention de concession du Port autonome de Conakry (PAC ­ LC nº608). Durant la séance, l'avocat de Bolloré, Olivier Baratelli (cabinet Lombard, Baratelli & associés), est parvenu à renvoyer l'audience au 26 mai, après avoir invoqué plusieurs vices de procédure. Depuis son évincement du PAC, Necotrans cherche à obtenir ce texte par voie judiciaire de manière à contre­attaquer. Connue dans les milieux initiés, cette nouvelle convention commence à faire polémique en Guinée. A tel point que la direction du PAC, se sentant exclue du processus d'attribution, a approché en mars le cabinet Inecor d'Amar Rachidi pour procéder à une analyse du texte. Les conclusions, que La Lettre du Continent publie en exclusivité ici, pointent des incohérences. Ainsi, le domaine de la convention est passé de 120 000 à 250 000 m2, et englobe désormais toutes les activités commerciales. Ce qui revient à "instaurer un monopole privé global", juge Inecor. En outre, les redevances de concession restent inchangées malgré cette extension. Et le PAC perd le contrôle de la facturation aux usagers. Inecor évoque par ailleurs l'absence de business plan et un plan d'investissement "sommaire". "Dans aucun port africain ou européen, il n'existe une exclusivité totale sur toutes les opérations et sur tous les types de fret", poursuit le cabinet. Conclusion d'Inecor : cela revient à "mettre le commerce extérieur de la Guinée sous le contrôle d'un seul opérateur durant 25 ans". Bolloré a­t­il eu vent de cette étude et de la perplexité des autorités portuaires ? Selon nos sources, le groupe français, qui affirme avoir été mis devant le fait accompli par les autorités guinéennes pour gérer l'ensemble des activités du PAC, est sur le point de signer un avenant à la convention, qui lui réattribuerait l'ancien périmètre de 2008. Il consiste notamment à rétrocéder au port la gestion du terminal conventionnel. © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
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DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°609 DU 07/04/2011 Comment l’affaire Necotrans a été neutralisée Le président guinéen étant toujours très imprévisible dans ses réactions, les milieux d'affaires français se sont donné le mot pour ne pas relayer le contentieux Bolloré­Necotrans lors de sa visite à Paris. Décryptage. Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) et le comité Afrique du Medef étaient très fébriles à l'idée que le différend Necotrans ­Bolloré puisse perturber les débats organisés dans le cadre de la visite en France d'Alpha Condé. Il n'en a rien été. Et pour cause. Présent à Paris du 22 au 24 mars, le président guinéen, pour le coup bien conseillé, a pris les devants en abordant lui­même le sujet à chacune de ses interventions. Et les deux organisations patronales avaient également pris soin de tout bien border en amont. Peu avant le petit­déjeuner avec Condé, le 23 mars, les responsables du Medef ont fait comprendre à la direction de Necotrans qu'il valait mieux qu'elle ne soit pas présente… Du côté du CIAN, qui a reçu le président guinéen le lendemain, à l'hôtel Crillon, l'apaisement est venu du groupe Bolloré, via son directeur Afrique, Dominique Lafont, qui s'est décommandé. Pour la petite histoire, Lafont avait parrainé l'adhésion de Necotrans au CIAN, en janvier (LC nº608). La direction du groupe de Richard Talbot a toutefois insisté pour que son contentieux soit ouvertement abordé lors de cette rencontre, mais le président du CIAN, Alexandre Vilgrain, a apporté une fin de non­recevoir, Bolloré s'étant désisté… Du coup, le rendez­vous du Crillon s'est déroulé en l'absence des représentants du secteur du transport maritime. Etaient présents : Fabrice Mauny (Accor), Alain Taieb (AGS­Mobilitas), Gérard Priet (Air Liquide), Pierre Castel et Jean­Claude Palu (BGI), Eric Sabatier (Veritas), Pierre Arnaud (Compagnie fruitière), Michel Roussin (EDF), Patrick Le Buffe (Société générale), Hervé Ronot et Philippe Chavent (Sogea­Satom), Philippe Belin (Marck), Gervais Jacques (Rio Tinto), Gérard Benkimoun (Technip) et Philippe Chauvin (Total Guinée). A la fin de la réunion, Vilgrain a quand même glissé dans le veston du président guinéen un exemplaire du baromètre CIAN sur la corruption. La Guinée y figure en tête de liste ! © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
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DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°608 DU 25/03/2011 Bolloré décroche tout le port de Conakry ! En récupérant, le 11 mars, la convention dont bénéficiait son concurrent Necotrans /Getma depuis 2008 (
LC n°608), Bolloré n'a pas seulement obtenu la gestion du terminal à conteneurs du Port autonome de Conakry (PAC). Il met la main sur quasiment tout le port ! Selon les informations de La Lettre du Continent, le nouveau contrat de concession de 64 pages que le groupe français s'apprête à signer avec les autorités guinéennes lui attribue la gestion et l'extension du terminal à conteneurs, qui était le périmètre de la convention de Necotrans. Mais il lui accorde également la gestion du terminal conventionnel, l'aménagement de la zone d'extension, de la plateforme de stockage et d'un port sec de 100 000 m2. Pendant les 25 années que doit durer cette convention, Bolloré déclinera ses investissements en trois phases : un "plan d'urgence", un "plan d'amélioration et de productivité" et un "plan de développement ultérieur". La première vise à porter la capacité annuelle du terminal à conteneurs et de la plateforme de stockage à 480 000 EVP (conteneur équivalent à vingt pieds en volume) d'ici à 2013 tout en procédant à un rallongement de 300 mètres de ce quai. Un projet qui ressemble à s'y méprendre à celui de Necotrans. Les projections de volume passeront ensuite à 720 000 EVP/an sur la période 2014­2026 puis à 1,2 million au terme de la convention (2027­2035). Au coût de la manutention d'un conteneur de 20 EVP (entre 30 et 180 €), c'est le jackpot pour Bolloré ! Il y a toutefois plusieurs subtilités dans le texte. Sur l'ensemble de cette période, l'investissement programmé est de 460 millions €, mais plus de la moitié de cette somme, soit 240 millions €, ne sera débloquée qu'à partir de la troisième phase. Soit en 2027, dans 16 ans. Autre détail : ce montant ne pourra être engagé que si le trafic atteint 600 000 EVP/an durant deux années consécutives. Enfin, Bolloré ne dit rien sur la manière dont il va procéder pour faire bondir le volume de fret à de tels sommets. A moins de détourner du fret d'Abidjan ou de sérieusement concurrencer DP World à Dakar ? Il n'est pas inutile de rappeler que le port de Conakry tourne actuellement péniblement à 120 000 EVP… © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
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DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°608 DU 24/03/2011 La riposte de Talbot contre Bolloré Après la perte du port de Conakry, le patron de Necotrans, Richard Talbot, a ouvert les hostilités. En ligne de mire Bolloré, son principal concurrent. Analyse. Quel suspens ! Le 11 mars, le groupe Bolloré s'est fendu d'un bref communiqué pour se réjouir de l'attribution, par le gouvernement guinéen, de la concession du Port autonome de Conakry (PAC), retirée trois jours auparavant à Necotrans/Getma. En réalité, les autorités du PAC comptaient réattribuer cette concession de vingt­cinq ans au groupe basé à Puteaux dès le 11 février, date du conseil d'administration extraordinaire du port (LC nº606). Mais les pressions de Necotrans, qui ont au passage copieusement irrité Alpha Condé, ont permis de repousser cette échéance de quelques semaines. Preuve que les jeux étaient faits, des hommes en armes se sont déployés dans l'enceinte portuaire quelques minutes après l'annonce officielle de cette dénonciation, le 8 mars, par décret présidentiel. Le lendemain, des policiers ont remplacé les militaires. Les équipements, comme le personnel de la filiale de Necotrans, la Société de terminal à conteneurs de Conakry (STCC), ont été réquisitionnés afin de poursuivre le déchargement des navires. Détail : en arrivant dans les locaux de la STCC, des cadres se sont retrouvés nez à nez avec plusieurs responsables de Bolloré Africa Logistics, alors que le groupe n'était pas encore déclaré attributaire de la concession. Il n'en faut pas plus pour que Richard Talbot, le patron de Necotrans/Getma, n'attaque son concurrent bille en tête. Le groupe a déjà déposé une plainte auprès du procureur de la République de Paris, Jean­Claude Marin, afin d'ouvrir une enquête préliminaire pour "corruption internationale". Dans ce dossier, Necotrans s'est entouré des avocats du cabinet Fischer, Tandeau de Marsac, Sur & associés, dont Cédric Fischer et surtout le pénaliste Pierre­Olivier Sur, figure bien connue à Conakry. Ce dernier, qui est également l'avocat de François Compaoré, frère du président burkinabè, lui­même très proche de Talbot, avait défendu Condé au lendemain de son incarcération, en 1998, par l'ancien président guinéen, Lansana Conté. Plusieurs directeurs de Necotrans devaient par ailleurs interpeller Alpha Condé au cours de sa rencontre avec les patrons français organisée par le Medef, mais aussi au Comité français des investisseurs en Afrique (CIAN), lors de sa visite officielle en France, du 22 au 24 mars. Bonjour l'ambiance ! © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry N°607 DU 11/03/2011 Coup de force militaire chez Necotrans à Conakry ! Le 8 mars, la convention de concession du Port autonome de Conakry (PAC), accordée en 2008 au groupe français Necotrans, n'a pas seulement été dénoncée par le gouvernement guinéen, unilatéralement et sans concertation. Elle a été suivie, dès cette annonce, par un déploiement d'hommes en armes afin d'empêcher le personnel du groupe de pénétrer dans l'enceinte portuaire et dans les locaux de sa filiale, la Société de terminal à conteneurs de Conakry (STCC). Dès le lendemain, des policiers ont remplacé les militaires. Le personnel ainsi que les équipements ont alors été réquisitionnés afin de poursuivre les opérations de déchargement de plusieurs navires. Détail : les cadres de la STCC se sont retrouvés dans les locaux de la société, le 10 mars, nez à nez avec plusieurs responsables de Bolloré Africa Logistics (BAL), filiale du groupe Bolloré, alors qu'ils venaient récupérer leurs affaires. La dénonciation de cette convention était programmée par le PAC depuis plusieurs semaines (LC nº606). Selon nos sources, Conakry fonde sa décision sur un rapport commandé au cabinet FFA Ernst & Young, dont les conclusions ont été remises le 11 septembre 2008. Dans cet avis confidentiel, que La Lettre du Continent publie sur son site (cliquez ici pour le consulter), les auditeurs Patrice Camara et Christian Mion affirment procéder à une "analyse critique" du contrat de concession accordé, la même année, à Necotrans. Ils évoquent de nombreuses clauses "floues", "léonines" et "défavorables pour le concédant". Ce rapport soulève toutefois plusieurs questions : il n'aurait pas été officiellement certifié par la maison mère Ernst & Young. Necotrans affirme n'avoir jamais été contacté par les auditeurs. Enfin, l'un des rédacteurs du rapport, Christian Mion, est une vieille connaissance d'affaires de Richard Talbot, président de Necotrans. Contacté par téléphone, ce dernier évoque un "lourd contentieux" entre eux. Pour l'heure, une bataille judiciaire devrait voir le jour entre Necotrans et l'Etat guinéen. Un premier recours devant la Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA) de l'Ohada est d'ores et déjà prévu. Plusieurs directeurs de Necotrans devraient par ailleurs interpeller le président guinéen, Alpha Condé, lors de sa rencontre avec les patrons français au Medef, le 23 mars, dans le cadre de sa visite officielle en France (
LC nº607). Chaude ambiance en perspective ! © Indigo Publications. Reproduction et diffusion interdites sans autorisation écrite, y compris sur Intranet. ­ 108061786 Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
DOSSIER Comment Bolloré a fait main basse sur le port de Conakry La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) La Lettre du Continent est une publication du portail Africa Intelligence édité par le groupe Indigo Publications (Paris). Directeur de la publication : Maurice Botbol (botbol@indigo­net.com) Directeur de la rédaction : Philippe Vasset (vasset@indigo­net.com) Rédacteur en chef : Frédéric Lejeal | Journaliste : Justine Spiegel Tél : +33 1 44 88 57 34 | Contact : RedactionLC@indigo­net.com | ISSN : 1624­611X Publié sur www.africaintelligence.fr (Commission paritaire : 1220 W 90644) Exemplaire destiné exclusivement à [email protected] - Compte n°108061786
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